LE PETIT JOURNAL DU SPECTATEUR QUI PREND DE LA HAUTEUR I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I DU MA 23 AU DI 28 OCTOBRE 2012 · 20H, SA 18H, DI 17H
Le
Passe-Plat
Sweet potatoes de
Philippe Sabres
par la
Cie Sugar Cane
Recette maison
Mise en bouche
De
N
nombreux auteurs nous envoient la pièce qu’ils viennent d’écrire et je suis très heureux que pour la première fois l’une d’elles puisse être créée en nos murs. Notre théâtre joue alors pleinement son rôle en permettant le passage d’un texte à un public. Le mérite en revient à Frédéric Mairy et la compagnie neuchâteloise Sugar Cane grâce à qui cette histoire va rencontrer des spectateurs. Je les félicite de leur choix et m’en réjouis car je sens que cette fable va trouver ici grâce à eux une forte résonance. Robert Bouvier | directeur
ous avons été très enthousiasmés par ce texte. Une histoire forte, des personnages attachants, une langue très travaillée: tout, ici, est à sa place. Le comité a particulièrement apprécié la façon avec laquelle l’auteur fait évoluer la pièce. Il y a trouvé beaucoup de simplicité et de limpidité, et, dans le même temps, une superposition des enjeux convaincante et subtile, jalonnée d’événements attendus (on sent qu’il va se passer quelque chose) mais surprenants quant à leur teneur. Quant à la langue, tout à la fois poétique et ancrée dans le quotidien, elle n’est pas seulement belle: elle colle tout à fait au propos et lui donne une dimension théâtrale très profonde. Le comité de lecture du Théâtre du Passage
Durée: 1h35
équipe de création texte Philippe Sabres mise en scène Frédéric Mairy composition musicale Sara Oswald scénographie Nicole Grédy lumières Bernard Colomb costumes Virginie Mouche construction du décor Jean-Marie Liengme
interprétation Carine Martin (Douce) Philippe Morand (Daniel)
musique Sara Oswald (violoncelle)
appui technique Bastien Aubert Marie Gisep Simon Jobin Federica Merzaghi Romaric Thiévent
production Cie Sugar Cane
coproduction Théâtre du Passage
soutiens
© David Marchon
Loterie Romande Ville de Neuchâtel Etat de Neuchâtel Pour-cent culturel Migros
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Entrée père, une fille. Daniel, ouvrier automobile, la cinquantaine bien tapée. Douce, qui aimerait terminer ses études par un stage en Angleterre. Mais l’argent manque et la chute des ventes de voitures n’arrange rien. Daniel est prêt à tout, quitte à s’endetter davantage, et tant pis s’il descendra encore
dans l’estime de son père, ouvrier lui aussi, d’un autre temps. Superposant les enjeux familiaux, sociaux et économiques, évitant tout misérabilisme et manichéisme, Sweet potatoes dresse avec une brûlante actualité le portrait de deux êtres malmenés par le monde, mais bien décidés à rester debout. Debout et vivants.
Plat principal
«A
quoi on sert?» A la question posée par Daniel à sa fille, qui devant l’incapacité de son père à financer son stage à l’étranger entend se débrouiller seule, s’en ajoute une autre: qui sert-on? Car c’est avant tout de service et de servitude que parle Sweet potatoes. Service que des parents ont voulu rendre à leur fille en la protégeant de la dureté du monde, en poussant leur protection jusqu’à la prénommer Douce. Servitude des petits à l’égard des puissants, service de la dette, qui étouffe (entre autres) les
n o t e
d ’ i n t e n t i o n
aniel – Grand-père était avec moi. Il a dit: «Quand est-ce que vous rentrez les patates?» Moi j’étais dans mes idées. Je lui ai dit: «Justement on n’en rentre pas.» «C’est ça ce qu’il y a de moins cher», il a dit. Ça m’agaçait: «Quoi tu les as, toi, les 1400 patates?» Ta maman m’a dit: «Il te parle de pommes de terre». Ta maman m’a dit de me calmer. Douce – Il t’a dit que tu étais un lâche. Daniel – Comment tu sais? Douce – Il le dit souvent.
t h é â t r e
Le roi du bois de Pierre Michon, par la Cie Sandrine Anglade Ancien valet du peintre Claude Le Lorrain, un homme raconte son enfance et ses espoirs déçus. Rencontre très attendue entre un écrivain de génie et Jacques Bonnaffé, un acteur d’exception. je 22 novembre | 20h
ouvriers qui ont perdu la sagesse des anciens de n’être liés qu’à leur patron. Services tout court, ceux du secteur tertiaire, qui ont remplacé les industries dans une partie du monde où les bureaux abondent. Pour mettre en scène la densité de cette pièce, nous avons opté pour des partis pris clairs, tranchés, préférant au réalisme une certaine abstraction pour mieux, espérons-le, renforcer l’universalité du propos. Frédéric Mairy | metteur en scène
Dessert
D
Prochainement
e x t r a i t
Daniel – Qu’il nous laisse vivre. Douce – C’est lui qui ne peut pas comprendre. Daniel – Je sais qu’à son époque il faisait bien. Deux cents kilos dans la cave. Il faisait rentrer deux cents kilos de patates par sacs de vingt kilos. Et avec ça on peut tenir. Les patrons pouvaient ne pas payer, les familles arrivaient à tenir la grève cinq, six mois. Une fois onze d’affilée. Et on mangeait les patates.
© Pascal François
Un
r é s u m é
DU MA 23 AU DI 28 OCTOBRE 2012 · 20H, SA 18H, DI 17H
Passage de midi Voyage dans l'univers musical sud-américain. Accompagné de Davide Longo et Rolo Medina, le chanteur, compositeur et musicien argentin Aureliano Marin nous fera voyager à travers toute l’Amérique. me 7 novembre | 12h15 · petite salle
En bref La Compagnie du Passage se rendra à Moscou pour jouer L'épreuve & Les acteurs de bonne foi – du 16 au 18 novembre au Théâtre Okolo.
pour les gourmands
Le texte de la pièce est édité aux Éditions Kazalma avec Le fils de Kennedy, une autre pièce de Philippe Sabres. En vente à la billetterie et en librairie au prix de 18.–
Pour d’autres plats, avant ou après les spectacles
Le Passe-Plat se déguste aux couleurs de
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