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Novembre 2014 #16 ISSUE

INTERVIEWs EXCLUSIVES : COLIN FIRTH / LIAM NEESON

MELANIE LAURENT Thomas soliveres / Doria achour / JTR / TOVE LO / Selim / black stone cherry /corson / Noemie delattre / Alexandre Brasseur & Davy sardou + JOséphine Japy / BLACk atlas /ALICE DAVID


CONTRIBUTEURS

FONDATEUR, DIRECTEUR DE LA REDACTION, REDACTEUR EN CHEF CINEMA & DIRECTEUR DE LA CREATION FR A NCOIS BERTHIER REDACTEUR EN CHEF, REDACTEUR EN CHEF MUSIQUE DINE DELCROIX RÉDACTRICE EN CHEF BEAUTE & NEWS AUR IA NE BESSON

JOURNALISTES Auriane Besson, Dine Delcroix, Jade-Rose Parker, Anthony Verdot-Belaval., Riyad Cairat PHOTOGRAPHES François Berthier, Patrick Fouque, Martin Lagardère Claire Désérable, Wallendorff PRODUCTION Dine Delcroix CONTACT R EDACTION/PUB theblindmagazine@gmail.com

The BlindMagazine est édité par la société Ten Feet Under / Tous les textes et photos sont soumis par leurs auteurs qui acceptent leur publication, et n’engagent que leur responsabilité.


EDITO #16

Chers lecteurs, chères lectrices, TheBlindMagazine a pris un mois supplémentaire pour s’offrir un léger lifting. Vous l’avez vu, une nouvelle couverture, plus lisible, plus aérée. Ce mois-ci, deux grosses exclus : une interview de Colin Firth, et une de Liam Neeson ! On se bat tous les mois pour que vous ayez accès via notre magazine à de grosses stars internationnales. C’est de nouveau choses faites dans ce numéro ! Rendez-vous en décembre pour de nouvelles surprises. L’équipe TheBlindMagazine

facebook.com/Theblindmagazine @Blind_Magazine


Novembre 2014

18

32

6 Blind Beauty

32 Corson

12 L’instant Live

42 Brasseur & Sardou

14 JTR

54 En couverture Melanie Laurent

18 Tove Lo 28 Black Stone Cherry

4

64 Liam Neeson


SOMMAIRE

54

94

72 Colin Firth 74 L’interview décalée Thomas Soliveres 74 Blind Truth Selim

90 Blind Test Noémie Delattre 94 Edito MODE 116 La fille qui rend Blind Joséphine Japy

78 L’interview 1ère fois Doria Achour

5


BLIND BEAUTY Diorskin Star Teint Studio Lumière DIOR Inspiré des techniques de mise en lumière professionnelles et du savoir faire de ses make up artists, Dior invente Diorskin Star, son premier fond de teint « Brightening ». Un fond de teint à base de billes de silices chargées de pigments minéraux, réflectrices de lumière. Ces pigments filtres de couleurs neutralisent les déséquilibres chromatiques pour recomposer la lumière la plus juste, et aident à réduire l’apparence des zones d’ombres, des tâches et des petites rougeurs. Ni trop mat ni trop brillant, une couvrance légère, il mise tout sur l’effet lumineux qu’on aime. A utiliser au pinceau ou avec le beauty blender que Dior a imaginé pour optimiser l’application. Durablement, le teint est clarifié, plus pur, plus éblouissant. Diorskin Star - 48,50€ 12 teintes Backstage Blender Eponge - 17, 00 €

Mascara Mineralize Multi-Effect Lash MAC C’est notre chouchou du mois ! Le nouveau mascara de MAC est, en plus de ses 77 minéraux qui protègent et nourrissent, un pro du cil galbé. Sa brosse tel un peigne, sépare méticuleusement les cils, et les allonge d’une couleur noire brillante. Intensité du regard garanti. 25€

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Pinceau anti-cernes TOM FORD Créé avec un applicateur unique, ce pinceau duveteux dépose ses pigments correcteurs pour camoufler efficacement les cernes, les imperfections et les rougeurs, pour un fini très naturel. Ce nouveau pinceau anti-cernes contient également le Complex Infusing de Tom Ford. Cette formule de pointe régénère la zone délicate du contour de l’œil et apporte douceur et confort. Collection Flawless Complexion 6 teintes 50,50€

Laque de rouge SHISEIDO Les laques de rouge de Shiseido, c’est la simplicité du gloss et l’intensité d’un rouge à lèvres. Et on adore les cinq nouvelles teintes qui viennent de sortir ! Ces nouveaux rouges sont composés de pigments intenses pour une couleur pure et une brillance laquée longue durée. Une texture riche et onctueuse mais non collante, un rendu brillant mais pas glossy, tout est parfait dans ces « encres » à lèvres ! En plus, non seulement il ne dessèche pas mais il hydrate et assouplit les lèvres au fil des applications. Coup de cœur pour la teinte RD 529, un prune intense. Le raffinement japonais d’un seul trait de rouge. 28€

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Le rituel du coucher L’occitane

C’est prouvé, les français dorment moins qu’avant, et souffrent d’avantage de troubles du sommeil. Un constat inquiétant quand on sait les impacts sur la santé et le bien être que cette privation de sommeil peut causer ! Si vous êtes concerné, testez le rituel de l’Occitane qui agrandit sa gamme Aromachologie (L’influence des fragrances sur l’humeur et le comportement). La marque sort trois produits relaxants pour vite retrouver les bras de Morphée après une longue journée. Ce rituel comprend une brume d’oreiller, à vaporiser dans toute la chambre pour aider à l’endormissement, une huile de massage relaxante dont l’odeur appelle à la sérénité. Enfin, deux pochettes parfumées aux huiles essentielles apaisantes (un coktail de lavande, bergamote, mandarine, géranium et orange douce), à poser sur la table de nuit ou près de l’oreiller, pour une nuit plus sereine. Un bon début ! Brume d’oreiller relaxante - 100ml, 16,50€ Huile de massage relaxante - 100ml, 24€ Pochettes parfumées relaxantes - 2 X 25g, 13,50€

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Volume Care - Care Line BALMAIN HAIR

T S MU VE A H

Balmain Hair sort une ligne luxueuse de soins quotidiens doux pour les cheveux. A base de protéine de soie et d’huile d’argan, c’est la gamme parfaite pour des cheveux fins en manque de douceur et de brillance. Appelé Volume Care, ce coffret contient un shampooing, un soin nourrissant (Volume Conditioner) et notre préféré, le Leave-in conditioning spray, un spray qui prend soin du cuir chevelu et lisse la cuticule. Il n’alourdit pas et apporte de la texture aux cheveux. Sans parabène ni sulfate, les formules sont légères, et le parfum est ultra addictif ! Volume Shampoo 300ml - 18,95€ Volume Conditioner 300ml - 20,95€ Leave-in conditioning spray 200ml - 21,95€ Disponible chez Colette, Publicis Drugstore et sur www.balmainhair.com

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Concentré d’éveil hydratant Rosa Angelica Sanoflore

Spécial Soins

Rosa Angelica est une nouvelle gamme de soins pour le visage signée Sanoflore, à l’extrait de Rose de Damas. Cette rose qui ne fleurit qu’une fois par an est reconnue pour ses nombreux bienfaits hydratants, tonifiants et rafraîchissants.Le concentré d’éveil ré-hydratant issu de cette gamme est un sérum entièrement bio qui permet d’hydrater, repulper et réveiller l’éclat des peaux les plus ternes et fatiguées, dès le matin, comme ressourcé par la rosée. Une texture fraîche, sous forme de gel, qui fond littéralement sur la peau, laissant un léger voile velouté. Un parfum floral qui saura envoûter vos sens dès le réveil. 29€

Huile précieuse à la Rose Noire SISLEY Trois ans après le lancement du célèbre Masque Crème à la Rose Noire, Sisley lance son soin quotidien hautement régénérant, l’Huile Précieuse à la Rose Noire. Ce soin réparateur, nourrissant et anti-âge, offre un nouveau tonus aux peaux en mal de confort, de souplesse et de vitalité. Il s’agit d’une huile sèche et en cela, elle remplit toutes les conditions : non grasse, pénétration rapide, confort optimal et zéro brillance. Quelques gouttes seulement (3 à 7 matin et/ou soir), et après quelques jours d’utilisation, les rides et ridules sont visiblement lissées, la peau est plus lumineuse, nourrie, comme repulpée. Enrichie en omégas 3 et 6, et composée d’huiles essentielles de rose bulgare et de magnolia, elle aidera particulièrement les peaux sèches, ou déshydratées et dès 30 ans, les peaux manquant de lipides. 25ml - 150€

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Advanced Night Repair Eye Serum Estée Lauder C’est la version contour des yeux du fameux sérum visage Advanced Night Repair, et il est tout aussi efficace ! Ce soin ultra complet est à appliquer lui aussi de préférence le soir pour optimiser la réparation nocturne et neutraliser les effets de l’ozone atmosphérique. Un véritable dépollueur donc, qui neutralise les radicaux libres, apporte une hydratation en profondeur et agit sur tous les défauts possibles en contour des yeux. On peut dès le lendemain apprécier ses effets bienfaiteurs ! Au réveil, le regard est plus lumineux, plus frais. 15ml - 64€

Exfoliant Minéral Cellulaire Corps LA PRAIRIE Ce gommage ultra luxe à base d’huiles d’églantier et de camélia associé à de la poudre d’améthyste et de diamant pur, est pour la peau la Rolls Royce des exfoliants. Une formule apaisante où les petites perles permettent un renouvellement instantané de la peau, et sont particulièrement efficaces sur les zones rugueuses. Elle est revitalisée, soyeuse, lumineuse. Le sillage est aussi terriblement addictif. Délicat et raffiné, à l’image de la marque. Un moment divin. 200ml - 110€

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L’INSTANT LIVE

BLACK ATLASS PAR Dine Delcroix / Photos : Amandine LaurioL

NOUVEAU CASINO Le 8 octobre dernier, Black Atlass se produisait à guichet fermé sur la scène parisienne du Nouveau Casino pour un chaleureux set construit à partir de son EP Young Bloods paru en février 2014 sous le label GUM. Avec son R&B moderne et son hip-hop electro, le jeune canadien a fait preuve d’une étonnante assurance scénique et a offert à son public de nouvelles orchestrations bidouillées avec précision de ces morceaux incluant Jewels dont le clip réalisé par Yoann «Woodkid» Lemoine vient d’être dévoilé



DECOUVERTE


JTR Composé de trois frères prénommés John, Tom et Robin, le groupe JTR nous vient de Suède et a été révélé par l’édition australienne de l’émission X-Factor en 2013. La musique de la bande se veut pop, rock et fraîche à l’image de Touchdown, le premier album du trio paru en Australie en Mars dernier et dont la sortie française est prévue courant 2015. Ride, le premier single du groupe est disponible en France depuis le 20 Octobre. PAR Dine Delcroix / Photos : PATRICK FOUQUE

Comment en êtes-vous arrivés à faire de la

Vous vous êtes faits connaître grâce à l’édi-

musique ?

tion australienne de l’émission «X-Factor».

John : Nous sommes nés dans une famille de musiciens et nous jouons d’instruments depuis le plus jeune âge. Robin : Quand nous étions bébés, papa nous faisait jouer de la batterie (rires). Tout le monde joue de quelque chose dans la famille.

Comment avez-vous eu l’idée de participer à ce programme télévisé ? John : C’était l’idée de notre beau-père qui est originaire d’Australie. Nous y sommes souvent allés et nous avons de la famille et des amis, là-bas. L’Australie étant un plus grand pays que la Suède, nous avons souhaité y faire découvrir notre musique alors nous avons passé une audition pour l’émission et celle-ci

Vous êtes auteurs-compositeurs mais qui fait

s’est avérée concluante.

quoi, précisément ? Tom : Nous faisons tous la même chose. John : Nous composons à partir d’une guitare et chacun de nous arrive avec des idées de textes. Robin : Bien sûr, il faut ensuite une équipe de producteurs pour produire les chansons.

Durant l’émission, quel juge était le plus sympa ? John : C’est dur à dire car ils avaient tous quelque chose de différent. Robin : Notre coach, Natalia Bassingthwaighte, a été adorable et a su comment nous encourager sur scène. Nous nous sommes aussi bien amusés avec Redfoo des LMFAO. Tom : Il a des cheveux marrants (rires).

15


Qu’avez-vous appris de votre participation à

John : Nous avons repris leur single MM-

cette émission ?

MBop pour l’émission X-Factor.

John : C’était une école pour nous car

Robin : Cette chanson est tellement bien !

nous n’avions jamais été sur une telle

Les Hanson jouent encore ce titre. J’ai

scène avant l’émission. Les interviews, la

regardé quelques vidéos récentes et je

caméra... Tout était nouveau pour nous.

les trouve toujours aussi bons.

Robin : Nous n’avions jamais fait de té-

John : On les aime bien.

lévision.

Vous avez également repris la chanson Wild Heart du groupe anglais The Vamps.

Qu’avez-vous de plus que les autres groupes de votre générations ? Tom : Nous écrivons et composons nos propres chansons et nous sommes frères. Robin : Il manque une chose aux autres groupes : ils ne font pas d’harmonies. Ils

Pourquoi avez-vous choisi ce titre ? Tom & Robin : Nous aimons beaucoup cette chanson. John : Nous entendions souvent ce titre en radios lorsque nous étions en Australie et nous avons eu un coup de cœur.

chantent tous la même mélodie, même quand ils sont cinq. Les harmonies, c’est important. John : Nous aimons écrire des chansons et y mettre des harmonies.

Avez-vous eu l’occasion de rencontrer The Vamps ? Robin : Mais nous aimerions parce qu’ils font du live et jouent de plusieurs instruments.

À quel groupe détestez-vous être comparés ? John : Si quelqu’un nous compare à un

Dans votre pays, les artistes sont réputés pour

autre groupe, alors c’est bien et cela fait

la dance. Avez-vous l’intention d’en faire un

quand-même parler de nous (rires).

jour ? John : Pas vraiment parce qu’on ne sait pas danser (rires).

Et si je vous disais que votre fratrie musicale fait penser à celle du groupe Hanson ? 16

Robin : Après, si Avicii nous proposait de faire une chanson, nous dirions sûrement oui (rires).


Déjà disponible en Australie, votre premier album sortira l’année prochaine en France. Comment le définiriez-vous ? John : Pop, acoustique et rythmique. Robin : Humble. Tom : Notre album est un mélange de chansons positives et de chansons plus tristes. Il parle d’histoires d’amour et il comporte même du rap.


Par Dine DElcroix / photos : françois berthier

TOVE LO

decouverte

Après avoir été dans l’ombre des autres en tant qu’auteur, Tove Lo a décidé d’interpréter ses propres chansons et le succès de son EP, Truth Serum, paru en Mars dernier a su la réconforter dans grâce aux tubes Habits, Not On Drugs ou encore Out Of Mind. Devenue très vite un phénomène incontournable grâce à sa «dirty pop», la suédoise de 27 ans a publié le 24 septembre un premier album concept intitulé Queen Of The Clouds



Tu es sortie de l’ombre en passant d’auteur à

«données». Je ne savais pas quoi en faire.

interprète. As-tu conscience des changements

Les gens autour de moi me disaient que je

que cela implique dans ta vie ?

devais les chanter moi-même. On me di-

Je commence (rires). C’est fou et cela est un de mes rêves. C’est dur de penser que des gens écoutent mes chansons et s’y sentent liés. Ils veulent en savoir plus sur moi et s’intéressent à moi en tant que personne. Je n’étais pas préparée à

sait souvent «Pourquoi n’es-tu pas chanteuse ?». J’ai fini par me trouver en écrivant au sujet de ma propre vie comme si je faisais une thérapie et je suis contente de l’avoir fait. J’aime être sur scène, c’est ce qui me manquait en tant qu’auteur.

cela car j’écrivais pour d’autres donc il n’a toujours été question que d’ombre. Maintenant que j’entre dans la lumière en tant qu’artiste, je réalise que je ne serai plus jamais anonyme. Jouer en live devant une audience, entendre mes chansons à la radio, tourner des clips... C’est un grand pas !

Maintenant que tu es connue en tant qu’interprète, vas-tu continuer à écrire pour d’autres ? J’aime écrire pour d’autres, c’est un vrai challenge mais, pour l’instant, je n’ai plus le temps. C’est à peine si je dors (rires). Tôt ou tard, je m’y remettrai.

Tu as écrit pour des artistes tels que les Girls Aloud, Lea Michele ou encore Icona Pop. Comment en es-tu venue à écrire pour toimême ? Quand j’ai commencé à écrire, je n’avais aucune idée ce que je voulais faire mu-

Y a-t-il des artistes pour lesquels tu aimerais écrire ? J’aimerais écrire pour Lorde, Katy Perry... J’aime écrire pour les artistes pop.

sicalement. J’écrivais parce que j’aimais écrire. J’étais fascinée par la vie d’auteur car c’est beaucoup de voyages et de liber-

Ta musique est qualifiée de «dirty pop» (pop

té. C’est aussi beaucoup de pression et

sale). Qu’est-ce qui est «sale» dans ta mu-

parfois de déceptions car tu peux écrire

sique ?

une bonne chanson que ton éditeur va aimer et envoyer à une maison de disques qui va elle-même l’envoyer à l’artiste qui finira par l’enregistrer s’il l’aime mais il peut aussi ne pas l’aimer. Puis, j’en suis arrivée au stade où j’avais des chansons qui étaient trop personnelles pour être 20

Je crois que c’est pour le côté brut, honnête, sans filtre ni brillance. La voix a parfois été gardée en une seule prise faite à 3h du matin. On ressent les défauts et la rugosité à l’écoute. Je chante mes erreurs et j’aime l’idée que ma mu-


sique reflète ces imperfections au-delà

Ton premier EP Truth Serum paru en mars

des textes.

dernier a très vite rencontré son public. En référence à ce titre, comment définirais-tu la vérité ?

Dans tes chansons, tu sembles extérioriser des choses. Te sers-tu de ton œuvre pour régler tes comptes avec la vie ? En quelques sortes. C’est étrange... En fait, je suis issue d’une famille assez chic et je sais comment me comporter. Je peux avoir de bonnes manières si je le veux mais j’ai quelque chose en moi qui va vraiment à l’encontre de tout cela. Toutes les personnes créatives ont ce

C’est dur... C’est un peu comme quand on parle de fiction. La fiction est vraie pour la personne qui la raconte mais cela ne signifie pas qu’elle a vraiment eu lieu. Il y a une différence entre la vérité et les faits. Ma vérité peut, par exemple, être fausse aux yeux de quelqu’un d’autre. La vérité change d’une personne à l’autre. La vérité, c’est quand tu crois à tes propres mensonges (rires).

truc. Je n’aime pas ma vie équilibrée, raison pour laquelle je suis constamment en quête de précipitation. Je ne sais pas

Cet EP est notamment porté par la chanson

si tu connais la chanteuse suédoise Elli-

Not On Drugs dans laquelle tu affirmes ne

phant... Elle est plutôt démente et parle

pas être sous drogue. Es-tu dépendante à

toujours de façon sanglante, ce qui lui

quelque chose en particulier dans la vie ?

vaut souvent des ennuis (rires). Elle m’a dit : « Tu as de l’énergie, tu es toujours en train de rire, les gens sont contents de te rencontrer mais tu es aussi très proche de la tristesse avec ces yeux changeants... ». J’ai un peu halluciné face à autant de pertinence. J’ai alors demandé : « Comment arrives-tu à lire en moi comme dans un

Je suis toujours en quête de passion. Dès qu’une chose est dépourvue de passion, je m’en détache. C’est d’ailleurs ce dont mes relations ont souffert. J’aime les montées d’adrénaline... J’ai aussi des petites addictions comme le café et les bains. J’aime prendre des bains (rires).

livre ouvert ? », ce à quoi elle a répondu : « Je le vois, c’est tout. Bye ! ». Même si je sais comment je dois me comporter

C’est à cette même chanson que tu as em-

avec les gens, je crois que mon côté des-

prunté les mots Queen Of The Clouds

tructeur prend le dessus (rires). Quand

pour baptiser ton premier album qui vient de

tu es une personne créative, tu trouves

paraître. Que signifie ce titre ?

toujours un moyen de laisser tes démons s’échapper.

Tout ce qui m’arrive en ce moment est un peu fou. C’est un rêve qui devient réalité et, quand tu es en plein dedans, 21


tu as parfois besoin de prendre du recul

se termine d’une bonne façon et on en

pour voir à quoi cela ressemble de loin.

vient donc toujours à la douleur. C’est

J’ai l’impression d’être haute, au som-

dur d’avoir l’un sans l’autre.

met. Ce qui m’arrive est insensé et j’étais déjà dans cet état d’esprit au moment où j’ai choisi le titre de l’album.

Parmi ces trois actes, quel est ton préféré ? Actuellement, je suis en plein dans le pre-

As-tu souvent la tête dans les nuages ?

mier acte : le sexe. Je parle bien sûr des

Oui, je pense (rires). J’ai même parfois

sens le plus connectée, en ce moment...

l’impression de rêver ce qui m’arrive. Al-

Je suis entre la douleur et le sexe, en fait.

chansons (rires). C’est l’acte auquel je me

ler dans tous ces pays pour promouvoir ma musique, c’est assez incroyable ! En introduction à l’acte de la Douleur, tu dis qu’il n’y a pas de bonne façon de finir La pochette de l’album est très esthétique... Je suis heureuse te l’entendre dire ! La mu-

les choses. Penses-tu que les relations amoureuses ne durent pas ?

sique a été plus rapide et plus facile à termi-

Je n’ai jamais eu de relation amoureuse

ner que cette pochette. Je savais ce que je vou-

de plus de 2 ans mais je suis encore jeune.

lais et j’ai eu la chance d’avoir autour de moi

Mes parents sont mariés depuis 30 ans et

des personnes ont su m’écouter.

ils sont toujours amoureux parce qu’il y a des choses qui les maintiennent ensemble. Notre génération est rapide et fa-

Ton album est construit en trois actes : «Amour», «Sexe» et «Douleur». Crois-tu que ces trois choses soient indissociables ?

cile. Nous avons ce que nous voulons rapidement. Il y a trop d’options et, quand ce n’est pas bon, on change ! Je pense que cela a un grand impact sur nos vies et nos

Oui. Je ne pense pas que l’amour puisse

émotions. Je ne sais pas si nous sommes

croître. Certains couples prétendent

faits pour être avec une seule personne

que leur amour est né d’une amitié. Je

pendant toute une vie. Il y a aussi peut-

n’y crois pas ! Pour moi, cela vient de la

être une part de moi qui n’aime pas la sta-

passion. On est physiquement insépa-

bilité au quotidien et j’ai le sentiment que

rable dès le début. La passion est la seule

c’est ce à quoi mènent les relations amou-

chose qui traduit réellement l’amour.

reuses. Emménager à deux, se réveiller à

Aussi, je pense que lorsqu’il y a de la pas-

deux, s’endormir à deux... Pour moi, cela

sion quelque part, il est difficile que cela

sonne comme cauchemar (rires). Cela ne pourrait pas m’arriver car je suis toujours



en train de voyager et je serais donc tou-

Nous sommes finalement entrés en

jours absente dans le couple. Peut-être

contact. Il a joué quelques sons en studio

que les choses marcheraient grâce à cela

avant de me proposer de faire quelque

et que la personne me manquerait...

chose alors j’ai écrit des paroles et une mélodie. De retour au studio, il en a fait ce gros truc qui est devenu le single. Il

Ton album contient une chanson assez audacieuse qui s’intitule «Like Em Young». Tu aimes les hommes plus jeunes que toi, n’est-ce pas ?

est génial et j’ai adoré travailler avec lui. J’ai eu le plaisir de chanter la chanson à ses côtés au club Ushuaïa à Ibiza et c’était impressionnant. Je ne m’étais d’ailleurs

Je sens que cette chanson va m’attirer

pas amusée de la sorte depuis longtemps.

des ennuis (rires). En fait, j’ai discuté

J’y suis restée 5 jours. C’était un peu mes

avec mes musiciens et on a trouvé com-

vacances de l’année. J’espère rechanter à

mun le fait que des filles jeunes soient

ses côtés sur d’autres scènes.

avec des hommes plus âgés mais il est plus rare pour un jeune homme d’être avec une femme plus âgée et c’est ce que dit la chanson. Pour ma part, je n’ai rien

As-tu d’autres collaborations à venir ?

contre les hommes plus âgés mais je pré-

Je vais faire une chanson avec Urban

fère qu’ils aient au moins mon âge. Ils

Cone, un groupe suédois d’indie pop-

peuvent être plus jeunes, ce n’est pas

rock. J’ai aussi d’autres choses en route

grave, cela ferait de moi la plus sage des

mais je ne peux pas encore en parler...

deux (rires). Cette chanson est une réflexion à ce sujet. Si un homme dit qu’il aime les femmes plus jeunes, il ne surprend personne. En revanche, si une femme de 40 ans se met à reluquer un garçon de 25 ans, ce serait plus drôle. Peut-être que j’arrêterai de chanter cette chanson quand j’aurai 40 ans (rires). Parallèlement à la sortie de ton album, on te retrouve en featuring avec le DJ suédois Alesso sur le single Heroes. Comment as-tu eu l’idée de travailler avec lui ? Stockholm est une petite ville. Nous avions des gens en commun qui nous disaient «Vous devriez écrire ensemble».



BLACK STONE CHERRY PAr Riyad Cairat / Photos Quentin MAignien



Ce n’est pas votre premier concert en France,

vendu 800 préventes. Je pense que les

vous aimez jouer ici ? Les français sont un

choses bougent pour nous mais bougent

bon public ?

aussi pour le public. Mais j’aime Pa-

En effet ce n’est pas notre première fois. Nous avons du jouer quinze ou seize fois je crois. Les français sont un bon public.

ris, c’est juste qu’il pleut tout le temps comme à Seattle mais c’est vraiment cool ici.

Je pense qu’il y un bon terreau de fans français pour le rock en général. Le problème est qu’il n’y a pas de vrai plateforme de diffusion pour ce qui concerne le rock en France. On vient juste de sortir de l’émission « Une dose 2 Métal » sur l’Enorme TV, présentée par Stéphane Buriez et Caroline Barel. C’est une super émission. On joue en live, il y a une bonne interview, c’est une bonne chose que la France a. Je pense que la France a une longue tradition en ce qui concerne l’art avec aussi d’autres influences qui viennent s’ajouter d’Afrique, du Maghreb, des Antilles, etc. Le rock est un marché de niche à côté, c’est comme le métal à Hawaï par exemple. Les gens à travers le monde aiment tous les styles de musiques mais certains endroits bénéficient de meilleurs plateformes de diffusion. En Allemagne par exemple, ils aiment le Metal ça se voit en concert, ils ont eu Scorpions, Kreator et d’autres groupes donc ils sont habitués à ce style. Je pense qu’en France ça commence à prendre de l’ampleur. En 2007 nous avions commencé notre tournée ici à Paris. Personne ne nous donnaît d’interview, même si on venait de signer chez RoadRunner Records on avait devant nous cinquante gamins qui étaient venu nous voir. Là pour ce soir, nous avons 28

Quel est votre meilleur souvenir sur scène ? On ne le prendra pas mal si ce n’était pas en France... J’ai pleins de bons souvenirs dans des petits clubs ou dans des grands stades. En tant que musicien je pense que tu peux jouer partout. On a joué en première partie de Def Leppard dans des stades immense et l’année d’après on jouait dans des petits clubs en Belgique avec une centaine de gamins qui transpiraient et sautaient dans tous les sens. Mais je pense que mon meilleur souvenir est l’année dernière au Download Festival en Angleterre. Il y avait en tête d’affiche Slipknot, Korn, Down mais nous étions sur une autre scène. Il y avait 50 000 personnes qui étaient là pour nous voir jouer. Mais à chaque tournée il se passe un super truc, de voir les gosses venir au concert, de venir des Etats-Unis et d’avoir l’opportunité de jouer dans le reste du monde. Je joue avec Chris (Le chanteur du groupe ndlr) depuis que j’ai treize, quatorze ans et faire ça avec lui à chaque fois est un souvenir. Jimmy Page nous a vu jouer au Wembley à Londres et on l’a rencontré après. Putain c’était juste irréel, c’était énorme.


Et ça lui a plu ? Ouais, il a dis un truc du genre « J ‘adore votre groupe, assez cool, très rock ». Donc, je peux mourir maintenant.

que celle de John Denver. Tu vois John Denver celui qui chantait ‘Sunshine On My Shoulders’, c’était un grand compositeur et mon père avait la même guitare, une Guild Jumbo. Et sur ce modèle, la jumbo, le manche est aussi large que mon porte-feuille. Et pour un enfant

J’ai pu lire sur le site web de Zildjian qui te

apprendre la guitare là-dessus c’est très

sponsorise : «Son père voulait qu’il soit un

dur, je devais avoir dix ans à peine, et

guitariste, mais il est né pour être batteur. »

mon père avec son modèle John Denver

Est-ce que c’est vrai ? Pourquoi tu n’as pas

jouait devant moi et moi je n’y arrivais

choisi la guitare ?

pas. Il essayait de m’apprendre les accords barrés et j’étais frustré et donc lui

(Rires) Oui c’est tout à fait vrai ! Mec, je

aussi était frustré. Et un jour mon oncle

jouais de la guitare tellement mal. Tu as

Fred m’a offert un kit de batterie, j’étais

déjà fait de la guitare ? Tu vois les ac-

en 4ème, je me disais que toutes les filles

cords barrés ? Je pouvais pas. Et mon

allaient me tomber dans les bras. Et

père... En plus mon père me faisait jouer

un jour Chris (le chanteur, ndlr) me dit

sur une Guild, une guitare Folk, la même 29


« Je fais de la guitare, tu voudrais qu’on

Après au collège, le groupe à commen-

jamme avec ensemble » et je disais « oui,

cé et c’est ce que je fais depuis, c’était

oui » alors que je n’avais pas la moindre

devenu mon but. Je suis un auteur-com-

idée de ce qu’était qu’un Jam ! (rires) Et

positeur évidemment tout autant que les

puis on a commencé à jouer ensemble,

autres du groupe mais j’aime chasser le

on devait avoir treize ans.

cerf, le tir à l’arc, collectionner des tas de conneries, des vieilles caisses-claires de batterie, le jardinage, j’adore les fleurs

Quand tu étais gosse, est-ce vrai que tu as échappé de peu à la mort lorsque ton oncle t’as vu utiliser ses cymbales ? Est-ce que tu peux nous raconter cette histoire ?

mais je n’en aurai pas fait un métier. J’adore ce que je fais. Je gagne ma vie en jouant de la batterie et j’ai cette chance, c’est dingue. C’est dur quand tu monte un groupe de jouer avec les mecs tous

Oh mec. Mon oncle collectionne les

ensemble, tes parents sont là à te dire

cymbales. On répétait avec Chris et je

« trouve un vrai boulot », je pense qu’une

n’avais pas de cymbales et à la ferme de

des raison pour lesquelles nous avons

mes grands-parents il y avait une maison

réussi c’est que nos familles nous ont

où on pouvait répéter et à l’étage supé-

toujours soutenues. Mon père était mu-

rieur il y avait une collection de batterie,

sicien, le père de Chris aussi et c’est en

de cymbales antiques de chez Zildjian

partie grâce à eux si nous en sommes là,

des années 30, 40. Série Antique, fait à la

car ils nous ont poussés. sans nous dire

main, fabriqué en Turquie, des cymbales

d’aller couper nos cheveux et de trouver

de Jazz, des Ride, des Crash énormes. Et

un boulot.

mon oncle est un type super calme assez passif et là il passe la porte, me regarde et me dit « Arrête cette cymbale immédiatement ». De toute ma vie je ne l’avais jamais vu autant en colère contre moi.

Est-ce que c’est dur de gagner sa vie avec la musique ? Surtout dans le Rock, le HardRock. Je vends beaucoup de drogues hein !

Tu n’as jamais voulu faire un autre métier ? Ou dans ta famille c’était une obligation que de devenir musicien?

30

(rires) Mais dans l’industrie musicale aujourd’hui, c’est très difficile pour les groupes de gagner autant d’argent que Guns’N’Roses en a gagné. Et la raison est

Quand je devais avoir dix ou onze ans,

que depuis que le téléchargement est ar-

je voulais être vétérinaire, travailler avec

rivé, les maisons de disques ont perdues

les animaux. Voilà ce que je voulais faire

énormément de rentrées d’argent. Avant

mais j’aime toujours les chevaux, mon-

tu allais dans un magasin et tu achetais

ter à cheval, j’aime toujours les animaux.

un album avec douze, quinze chansons,


maintenant tu vas sur iTunes et tu achète

que ma main est cassée, je blaguais tout à

une chanson Lady Gaga, Poker Face. Tu

l’heure quand je disais que j’en prenais,

n’as plus besoin de télécharger tout l’al-

c’était de l’ibuprofène. Je n’ai jamais pris

bum. Ce qui se passe c’est que les labels

de drogues dures comme la plupart des

perdent de l’argent et ça depuis l’arrivée

batteurs de rock des années 70, 80. Je

de Napster. Tout le monde télécharge

n’ai jamais eu d’expérience avec les dro-

mais tout le monde sait aussi que ça fait

gues. Je pense que cette époque dispa-

du mal aux groupes. Si tu fais de nos

raît progressivement.

jours de la musique ce n’est pas pour gagner un max d’argent parce que tu sais que ça va être difficile, si tu fais ça maintenant c’est parce que tu aimes profondément la musique et le rock’n’roll.

Après quatre albums, quelle direction vous souhaitez prendre avec le groupe ? Je pense que maintenant nous savons ce que nous voulons. Pour l’album pré-

Quels conseils tu pourrais donner à un ga-

cédent Magic Mountain, tout était trop

min qui veut monter un groupe de rock ?

parfait, trop carré. En studio tout était

Pratique de ton instrument. Trouve des

un son trop propre, trop rock FM. Nous

gars ou des filles en qui tu crois vraiment,

sommes fiers de notre musicalité et la

faîtes un groupe ensemble et lancez

façon dont sonne le groupe. Pour Magic

vous à fond dedans. N’essaye pas d’être

Mountain, on a joué et on a enregistré et

quelqu’un, ni d’imiter des groupes su-

c’est ça que l’on veut maintenant.

millimétré sur l’ordinateur, cela donnait

per connus. Prenez toutes vos influences et essayez d’en faire quelque chose de complètement nouveau. Vous savez ce qui fait évoluer un artiste ? Le fait qu’un artiste doit changer. Regarde Led Zeppelin, les quatre premiers albums n’ont rien à voir avec ce qu’ils ont fait après. Tout le monde évolue. Et ne prenez pas de drogues !

Tu penses que la drogue est un vieux truc maintenant dans le rock ? Je pense que c’est du cliché. Je prends des médicaments contre la douleur parce

31


CORSON Par Dine Delcroix / PHOTOS : Patrick Fouque

Teintée d’une mélancolie inspirante, la musique de Corson s’imprègne de références pop-rock british chères à l’auteur et d’une certaine expérience de vie. Après le succès du single Raise Me Up (Je Respire Encore), l’artiste a publié le 27 octobre dernier l’EP Loud qui avalise en 5 titres tout le talent du lorrain. Le chanteur sera sur la scène parisienne du Café de la Danse le 14 novembre 2014 avant de partir en tournée pour défendre l’album The Rainbow, attendu pour le 12 janvier 2015.



D'où vient ton nom d'artiste ? J'avais déjà fait pas mal de choses en tant qu'interprète et je voulais avoir un pseudonyme parce que c'était un nouveau projet. Je voulais être sincère en allant chercher au plus profond de moi. Du coup, j'ai trouvé cette association des deux premières syllabes du nom et du prénom de ma mère dont "son" pour "Sonia", notamment. C'est un hommage.

Tu es passé par différents styles de musique. Comment en es-tu venu à choisir cette couleur qui te définit aujourd'hui ? Ma musique a évolué avec ma vie. Je suis arrivé sur Paris en 2001. J'ai fait des comédies musicales, des opérettes, du studio... J'avais quitté ma Lorraine natale pour vivre de la musique. Je composais, j'allais faire des concerts dans des bars où je réunissais des musiciens. J'avais des titres en anglais et des titres en français. Il y a des titres que ont été écrits vers 2009/2010 dont "We'll Come Again" qui a été mon premier single en tant qu'indépendant et cette chanson a vraiment défini le style musical que j'ai aujourd'hui.

Ce style est-il venu spontanément ? Sur We'll Come Again, j'ai écrit un pont lyrique en utilisant ma technique classique. Au début, je voulais même le gommer mais j'ai fini par le garder pour conserver la fraîcheur et la spontanéité du morceau tel que 34



je l'avais écrit sur le moment.

Malgré tes influences anglo-saxonnes, y a-t-il des artistes français que tu apprécies ? Mes parents écoutaient beaucoup de chansons françaises donc j'ai grandi avec du Jacques Brel, du Serge Lama... Je suis fan de l'écriture d'Alain Souchon. J'aime beaucoup AuDen que j'ai eu la chance de voir sur scène. J'aime aussi M, Christine and The Queens, Yseult...

Dans quel contexte composes-tu tes chansons ? Quand je suis chez moi. Des fois, en voyage mais surtout chez moi. Un concert peut m'inspirer tout comme un film peut m'évoquer quelque chose et me donner envie de me mettre au piano pour enregistrer des maquettes.

Sur quel instrument de musique composes-tu ? Je compose beaucoup au piano mais des fois à la guitare, aussi.

Au départ, écris-tu plutôt tes textes en anglais ou français ? C'est l'anglais qui vient en premier. Je compose toujours les mélodies d'abord mais, en ce moment, j'essaye de commencer par les textes pour inverser un peu cette méthode 36


de travail et je pars du français. En ce moment, j'ai juste envie d'écrire.

Quand juges-tu qu'une chanson est terminée ? Quand on la pose en studio même si elle peut encore évoluer en fonction des arrangements et de l'habillage.

Comment choisis-tu les titres qui seront enregistrés ? Je fais écouter à mon entourage, ma famille, mon producteur et ma maison de disques qui sont de bons repères.

Lorsque tu écris pour toi-même, travailles-tu différemment de lorsque tu écris pour d'autres ? Pas forcément parce que cela vient toujours de moi. J'ai une façon d'écrire qui est assez "épique". J'aime beaucoup les belles mélodies, les grandes amplitudes... Après, j'essaye de caler mon univers sur celui de la personne pour qui j'écris.

Depuis sa sortie, ton titre Raise Me Up a rencontré un bel accueil. Comment est né ce morceau ? Mon album était fini et j'ai un ami compositeur qui est passé chez moi pour boire un coup. On était en fin de d'une soirée assez arrosée, on a continué à boire, on a pris la guitare et on a composé 6 ou 7 titres dont 37


Loud et Raise Me Up. Par la suite, il a voulu faire une production sur Raise Me Up. Je lui ai dit que ce n'était pas utile car l'album était fini mais on a quand-même été jusqu'au bout du titre.

Dans cette chanson, à quoi fais-tu référence lorsque tu chantes "Je respire encore" ? Quand on a des personnes qui partent, comme ma mère par exemple, ces personnes sont encore là autour de nous. Les gens qu'on perd sont encore là sous différentes formes. Quand je touche le fond, ma mère est toujours là pour me remonter. En gros, ce titre dit que même quand on sombre ou qu'on a des pensées négatives, il y a toujours des gens qui nous aiment, qui nous protègent et qui nous relèvent quand on ne respire plus.

D'où vient cette mélancolie qui caractérise ton univers musical ? Cela remonte à assez loin. Déjà, quand j'étais adolescent, j'aimais bien ce sentiment de tristesse. J'aimais rentrer d'une soirée et me dire que je n'avais intéressé aucune fille, par exemple. Je sais que c'est plus facile d'aller dans ce genre de sentiments mais j'ai toujours eu ce côté tangible d'aller vers le spleen et j'aime bien me sentir nostalgique. Le bonheur, c'est un gros travail et, des fois, je n'arrive pas y aller.



Ton EP, Loud, est disponible en digital depuis le 27 Octobre. On y retrouve le titre Forever Young. Une ode à la jeunesse ? Ce titre touche à l'enfance. Quand tu grandis, tu te rends compte que tu as un peu moins d'amis. Au fur et à mesure que tu avances, tu as des problèmes d'adultes. Plus on avance dans la vie, plus on s'enferme dans une espèce de bulle. Dans ce titre, je fais référence à l'envie de vivre vraiment sa vie et d'essayer d'être heureux.

L'EP sera suivi d'un album en début d'année prochaine que tu as choisi d'intituler The Rainbow. Pourquoi ce titre ? Dans l'album, il y a des titres qui ne se ressemblent pas bien qu'ils me ressemblent tous parce qu'ils viennent de moi. Ces titres ont été composés sur une période de 6 ans. Je suis passé par différentes humeurs : la mort de proches, l'amour, le désamour... Cet album reflète différentes couleurs de ma vie et différentes couleurs musicales que j'affectionne.

Quelle est la ligne directrice de ce disque ? J'ai voulu un album assez hors du temps. Quand j'ai commencé à le faire , je me suis dit "Si ça trouve, je vais en faire qu'un" donc je voulais qu'il soit intemporel et qu'on puisse l'écouter dans 10 ou 15 ans. C'est le gros fantasme de tout artiste mais c'est ce que j'ai essayé de faire dans cet album en proposant des sentiments intemporels. 40




ALEXANDRE BRASSEUR & DAVY SARDOU Par Dine Delcroix / Photos : Martin Lagardère

Issus

chacun d’une famille d’artistes, Alexandre Brasseur et Davy Sardou ont su se faire une place respectable dans la stratosphère comédienne en multipliant les rôles, les genres, les expériences et les collaborations artistiques avec talent. Depuis le 22 août 2014 au Théâtre Rive Gauche, les deux acteurs sont à l’affiche de Georges et Georges, une pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt, mise en scène par Steve Suissa et prolongée jusqu’au 4 janvier 2015.


À quel moment de votre vie avez-vous commen-

Au théâtre comme au cinéma, quel rôle avez-

cé à développer une attirance pour le métier de

vous le plus aimé interpréter ?

comédien ?

Marc Dolson dans L'Affrontement. C'est un

Très jeune, vers l'âge de 8 ou 9 ans, j'ai

rôle qui me marquera à jamais. Il m'a valu

commencé par regarder les émissions "Au

un Molière et offert des moments de scène

Théâtre Ce Soir". Je me souviens de spec-

et de vie inoubliables.

tacles avec Jean Poiret, avec Robert Hirsch ou encore Jacqueline Maillan. Ensuite, j'ai découvert un autre registre avec le cinéma américain d'après-guerre, les films d'Elia Kazan avec Marlon Brando, James Dean, etc.

Depuis Août 2014, vous êtes à l'affiche de Georges et Georges, une création d'Éric-Emmanuel Schmitt au Théâtre Rive Gauche. Comment vous êtes-vous retrouvé à travailler sur ce projet ?

Vous venez d'une famille d'artistes. Celle-ci

Éric-Emmanuel Schmitt m'a parlé de sa

a-t-elle influencé votre choix de carrière ?

pièce pendant les représentations de L'Af-

Malgré moi j'ai envie de vous dire. C'était

idée, j'ai tout de suite dit "oui". Avoir un

contextuel plus qu'autre chose. Mon père

auteur de la trempe d'Éric-Emmanuel qui

ne m'a jamais forcé à faire ce métier, je

vous propose un rôle, cela n'arrive pas tous

n'ai jamais senti de pression, un poids, ou

les jours !

frontement. Lorsqu'il m'a fait part de son

même une responsabilité à perpétuer la tradition. Je suis devenu comédien parce que j'aime cela, tout simplement.

Comment avez-vous donné vie à votre personnage ?

Le fait d'être "enfant de" a-t-il été un atout dans votre profession ?

Georges réel et le Georges rêvé par sa

Oui, il serait hypocrite de prétendre le

pièce, je me suis donc amusé à être horri-

contraire. Quand vous avez un nom déjà

blement insupportable en arrivant par une

célèbre, cela attise la curiosité, le métier a

porte et revenir comme un ange par une

envie de savoir si vous avez du talent. De

autre. Il y a huit portes dans le décor, je

plus, le public qui suit votre parent depuis

vous laisse imaginer la schizophrénie que

des années a l'impression de vous connaître

cela engendre !

un peu, ce qui est assez troublant parfois.

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Mon personnage est double : il y a le femme. Ils sont les deux faces de la même




La pièce en question est une comédie. Préfé-

plique. J'ai joué avec ma femme une pièce

rez-vous jouer dans ce registre ?

de Jean Anouilh qui s'appelle Léocadia. Le

Il n'y a pas de genre noble ou pauvre dans notre métier. Sacha Guitry disait "Laisse la gloire à ceux qui font pleureur". Moi, j'ai envie de faire rire, j'ai envie de faire pleurer. Les deux sont des émotions diffé-

personnage que je jouais avait un monologue de cinq pages ! Au début des répétitions, cela me paraissait une montagne à gravir et, finalement, la mémoire, c'est comme un muscle : il faut bien l'entraîner.

rentes mais finalement indissociables. J'espère pouvoir continuer à varier les pièces, les styles, pour briser un peu les castes de notre métier.

Avez-vous déjà été pris d'un fou rire en plein jeu ? Je suis très rieur, il suffit d'un rien pour me faire rire sur scène et cela m'arrive très souvent !

Quel est votre moment préféré dans cette pièce ? La fin, l'épilogue. Cette dernière scène où tout bascule et je me retrouve seul sur scène. Je ne peux vous la raconter, cela briserait "l'effet", mais venez voir la pièce, vous comprendrez pourquoi.

Vous avez récemment reçu le Molière du comédien dans un second rôle pour votre jeu dans L'Affrontement aux côtés de Francis Huster. Qu'avez-vous fait du trophée ? Il est sur une étagère, pas trop visible pour ne pas faire prétentieux mais pas caché

En tant que comédien, abordez-vous les créations

non plus pour me rappeler ce bon souve-

et les œuvres classiques de la même manière ?

nir de la cérémonie.

Oui. Une pièce, c'est avant tout un texte, une situation, des personnages. Que cela soit écrit en prose ou en vers, d'hier ou d'aujourd’hui, c'est la même chose. Le théâtre est fait de la même manière depuis des siècles et c'est ce qui fait son charme. Quelle est votre technique pour mémoriser

Quels sont vos projets après la pièce Georges et Georges ? Je serai sur la scène du théâtre La Bruyère en septembre 2015 dans la nouvelle pièce de Bill C. Davis, l'auteur de L'Affrontement,

votre texte ?

avec une mise en scène d'Anne Bourgeois.

Jacqueline Maillan disait qu'un texte s'ap-

vier à juin avec Francis Huster.

En attendant, je partirai en tournée de jan-

prend dans les jambes. Je suis assez d'accord, c'est l'intention qui appelle la ré47


Que pensez-vous de cette tendance à mettre

tant de pouvoir avoir cette chance-là et

les artistes dans des cases en fonction d'un

de pouvoir passer d'un univers à l'autre.

format ou du genre d'œuvre ? Cette tendance à classifier les artistes, c'est typiquement français et je déteste cela ! Moi-même, je m'attache à éviter de rentrer dans des cases et de faire en sorte, dans la mesure du possible, de ne pas m'enfermer dans telle ou telle chose. Notre métier n'est fait que de chapelles. Vous avez les acteurs de télévision, les acteurs de cinéma, les acteurs de cinéma populaire, les acteurs de cinéma d'art et d'essai, ceux de TF1, ceux de France 2, ceux de Canal+... C'est un enfer ! Tout ce qui fait la richesse de notre métier, c'est la rencontre et la découverte d'univers différents et c'est ce qui rend les choses

Allez-vous voir le travail des autres ? Je vais très souvent aux spectacles. J'aime le travail des autres. Cela fait grandir d'aller voir ce qui se passe ailleurs. Je vais aussi voir des films au cinéma avec ma carte tout comme je vais voir des expositions. Cela me nourrit de voir les autres travailler, créer. C'est capital ! Quand on a la chance de faire partie d'une création artistique, il faut aussi aller voir ce que font les autres à côté. Cela fait partie du travail et du plaisir. Ce métier, c'est une espèce d'art de vivre.

intéressantes. Vous souvenez-vous de votre première pièce Vous avez justement pu vous illustrer aussi

de théâtre en tant que spectateur ?

bien au théâtre qu'au cinéma et à la télévi-

J'accompagnais mon père au théâtre

sion. Avec un peu de recul, laquelle de ces

quand il allait bosser. Je me souviens du

expériences a été la plus enrichissante pour

retour de son dans sa loge. Sinon, dans

vous ?

les pièces qui ont attisé mon appétit, je

Ce qui m'intéresse, c'est l'alternance des genres parce que j'ai besoin de me nourrir. Le fait de faire une saison au théâtre nourrit mon jeu d'acteur à la caméra et le fait de faire plusieurs épisodes sur une

me souviens très bien de Macbeth à la Grande Halle de la Vilette qui m'avait marqué énormément. Je me souviens aussi des Jumeaux Vénitiens avec Pierre Cassignard...

série ou sur n'importe quel autre tournage nourrit aussi mon travail d'acteur au théâtre pour trouver une certaine forme

Y a-t-il une pièce que vous pourriez jouer

de vérité. Pour moi, c'est très complé-

toute votre vie ?

mentaire et j'aurais beaucoup de mal à n'exercer qu'une catégorie. C'est impor48

Non, je ne crois pas. J'ai choisi ce mé-




tier pour le changement et la découverte

Vous êtes actuellement à l'affiche de la pièce

alors je pense qu'une saison, c'est bien.

Georges et Georges aux côtés de Davy Sar-

Une saison complète qui va de Sep-

dou qui, comme vous, a un papa populaire

tembre à Juin en plus des répétitions qui

en la personne du chanteur Michel Sardou.

commencent en Juillet avec une tournée

Ce point commun vous a-t-il permis de tisser

à la suite qui dure 6 mois à 1 an, cela me

des liens avec lui ?

paraît suffisant comme exploitation.

Pas spécialement. Nous avons ce genre de choses en commun mais cela n'est pas

A-t-on une quelconque pression lorsque l'on est issu d'une célèbre famille d'acteurs comme la vôtre ? Inconsciemment, je pense qu'on l'a à cause des autres. Les autres vous la collent beaucoup. Mon grand-père, mon père et moi, nous sommes des acteurs

le point d'accroche principal de notre lien amical et professionnel. Après, je peux lui poser des questions comme une groupie sur son père, Michel Sardou, par curiosité. Je peux, par exemple, avoir envie de savoir que fait une star de son niveau avant de rentrer en scène ou après avoir fini son concert.

très différents même si nous nous ressemblons énormément. C'est compliqué de comparer... Mon père a 80 ans dont

La pièce Georges et Georges est assez dif-

50 ans de métier. Moi, j'ai 43 ans avec

férente de ce qu'a pour habitude de proposer

une expérience très différente. En tout

Éric-Emmanuel Schmitt au théâtre. Com-

cas, dans la famille, il n'y a pas de pres-

ment avez-vous réagi à la première lecture

sion. Il y a des conseils qui sont donnés

de celle-ci ?

et qui sont parfois caustiques et même assez violents à entendre mais qui sont en même temps très constructifs.

Pour vous dire la vérité, je ne savais pas que c'était d'Éric-Emmanuel Schmitt. Steve Suissa, le metteur en scène, m'a proposé la pièce et j'ai beaucoup aimé

Le fait d'être régulièrement ramené ou comparé à votre père vous agace-t-il ? C'est délicat. Moi, je ne renie pas mes origines, j'en suis plutôt fier mais, quand je joue, je n'ai pas tellement envie qu'on vienne me parler de mon père sauf s'il y a une vraie raison comme quand je joue avec

le burlesque et la folie des personnages. J'ai pris beaucoup de plaisir à la lire. J'ai tout simplement rigolé. Quand, ultérieurement, j'ai appris que c'était de Schmitt, j'étais flatté. Schmitt sait pourquoi il écrit et connaît très bien ses personnages. Il arrive ainsi à amplifier le travail de metteur en scène de Steve Suissa.

lui, par exemple. Parfois, les journalistes manquent de culture et d'imagination.

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Avez-vous des points communs avec votre

Y a-t-il un domaine artistique que vous ai-

personnage de docteur dans la pièce ?

meriez expérimenter ?

J'ai pu être, quelque part, un galopin.

L'étroite collaboration artistique. C'est

J'ai pas mal bourlingué (rires). J'aime la

quelque chose que je suis en train d'es-

vie plus que tout !

sayer de mettre en place sur un projet d'écriture. Je n'ai pas la prétention d'être un auteur, un metteur en scène ou un ré-

La pièce en question évoque des relations de couples assez bancales. Vous qui êtes avec la même femme depuis 25 ans, quels sont, selon vous, les ingrédients qui font durer un couple ?

alisateur. En revanche, je pense que je n'ai pas toujours mauvais goût. Il faut bien s'entourer en faisant appel au talent des autres. J'ai deux idées : une pour l'écriture d'un scénario, l'autre pour une

Je pense que l'ingrédient principal pour

pièce. Je fais appel à des talents et j'es-

une relation saine, c'est la communica-

saye en toute modestie de les emmener

tion. Aujourd'hui, les gens ne commu-

et d'aider leur réflexion pour avancer.

niquent pas, ne prennent pas le temps de se parler. Quand il y a un problème, chacun s'enferme et campe sur ses positions, ce qui génère des non-dits et il n'y a rien de pire. Une relation amoureuse,

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Vers quel genre de théâtre aimeriez-vous évoluer ?

c'est parfois une lutte contre soi-même

J'aimerais bien aller me promener vers

et ses démons. En couple, on ne fait pas

un théâtre un peu moins figuratif et

toujours ce qu'on veut et on doit aussi

beaucoup plus abstrait, aller vers une

faire des efforts sur telle et telle chose

mise en scène à l'anglaise où le spec-

pour que l'Autre soit plus heureux. Il

tateur est beaucoup plus enclin à la ré-

faut communiquer pour savoir ce que

flexion. Parfois, dans le théâtre, on a ten-

l'Autre a sur le cœur et ce qu'il désire

dance à être un peu trop figuratif. J'aime

tout en essayant de maintenir une forme

bien quand le spectateur peut s'imaginer

de jardin secret. La vie à deux est une

qu'un drap en toile noire est une porte,

chose merveilleuse qui en vaut vraiment

une maison ou un château, par exemple.

la peine. On a rien sans rien dans la vie !

En tant qu'acteur, j'aimerais bien expé-

Rien n'est acquis, il faut œuvrer pour le

rimenter ce genre-là où l'imaginaire est

bonheur.

plus présent.



MELANIE LAURENT à couper le Souffle...

Mélanie Laurent n’a que 31 ans. Et pourtant, une carrière à couper le souffle. Depuis ses débuts, à la fin des années 90, Mélanie a su imposer son style en tant que comédienne et aujourd’hui derrière la caméra. Elle sera de retour sur grand écran avec son deuxième long-métrage Respire le 12 novembre. Par Anthony Verdot-Belaval / PHOTOS Melanie : François Berthier photos Film : DR



L’incroyable destin de Mélanie commence le 21 février 1983 à Paris. Loin du strass et des paillettes. Loin de se douter encore de la vie qui l’attend. La jeune fille grandit dans le 9e arrondissement. Les rues, les pavets, les commerces et les saveurs deviennent familières. Les années passent, la petite fille devient jeune femme. La beauté de Mélanie est remarquée. Ses cheveux blonds et ses grands yeux bleus attirent le regard. Ses grands-parents maternels sont éditeurs d’affiches de théâtre. Sa mère, Annick, est professeur de danse. Son père, Pierre Laurent, est comédien spécialisé dans le doublage. Mélanie est lycéenne, plutôt bonne élève. En 1998, à 15 ans, elle décide par hasard avec une amie de se rendre sur le tournage d’Astérix et Obelix contre César. Gérard Depardieu la remarque immédiatement. Il voit en elle une «actrice naturelle» et décide de l’engager pour son film Un pont entre deux rives. Une folie pour la jeune fille qui s’étonne encore de cette journée : «Je ne lui ai jamais demandé comment ni pourquoi je l’avais intéressé. Je me trouvais à 30 mètres du plateau, je ne comprends pas comment il a fait pour me voir. C’est étrange, car mon rêve n’était pas spécialement d’être actrice». Mélanie se lance pourtant dans l’aventure. Elle joue le rôle de Lisbeth, sa première apparition au cinéma, auprès de Carole Bouquet, Charles Berling et Gérard Depardieu. Durant le tournage, l’acteur va alors lui donner trois conseils qu’elle n’oubliera jamais : «Ne pas prendre de cours de théâtre, ne pas apprendre ses textes trop à l’avance et ne jamais craindre d’être ridicule dans ses rôles». La carrière de Mélanie Laurent est lancée.

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Une irrésistible ascension

Après Lisbeth, elle incarne Clara dans Ceci est mon corps de Rodolphe Marconi aux côtés de Louis Garrel et Jane Birkin. Une nouvelle étape est franchie. En 2001, le film est présenté au Festival de Cannes. Mélanie foule pour la première fois le tapis rouge du Palais des Festivals et la célébrissime Croisette. La même année, elle obtient son baccalauréat littérature, avec option cinéma. Elle n’a que 18 ans. Tout va alors s’accélérer. Les rôles se multiplient : Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc, Snowboarder avec Nicolas Duvauchelle, une apparition au théâtre dans Le Grand Mezze aux côtés d’Edouard Baer, une scène dans De Battre mon coeur s’est arrêté de Jacques Audiard… Le vrai démarrage est en 2006. Mélanie obtient le rôle principal dans le long-métrage de Philippe Lioret Je vais bien, ne t’en fais pas. Elle incarne Lili, une jeune femme fragile, devenue anorexique à cause de la perte de son frère Loïc. Son incroyable prestation est saluée par le public et les professionnels. Pour preuve, l’actrice remporte le prix Romy Schneider et le César du meilleur espoir féminin.

Le visage de Mélanie devient familier. Les plus grands s’intéressent à elle. Cédric Klapish la choisit en 2008 pour son film Paris, un immense long-métrage

chorale

main

Duris

où ou

se

mèle

bien

Juliette

encore

Binoche,

Fabrice

Ro-

Luchini. 57


Elle interprète une jeune étudiante dont le professeur va éperdument tomber amoureux. Nouveau succès au box-office ! La comédienne va s’essayer pour la première fois la même année à la réalisation. Son premier court-métrage, «De moins en moins», est sélectionné au Festival de Cannes 2008 et lui donne le virus. Elle aime passer derrière la caméra. Mais pour le moment, Mélanie est demandée ailleurs. Hollywood lui tend les bras !

Le rêve hollywoodien Shoshanna. Douce, mais dangereuse Shoshanna Dreyfus. En 2009, Mélanie Laurent part direction Berlin pour un tournage qui va changer sa vie. Elle est à l’affiche du prochain Quentin Tarantino nommé Inglourious Basterds. L’actrice donne la réplique à Brad Pitt, Diane Kruger et Christoph Waltz. Le programme est alléchant. Mélanie incarne une tueuse de nazis, prête à tout pour assassiner Hitler. L’humour, le style et la violence de Tarantino font mouche et attirent des millions de spectateurs à travers le monde. Plus de 320 millions de dollars de recettes ! Mélanie devient une star mondiale. Au sujet de ce rôle, l’actrice confiera son rapport très étroit avec Shoshanna. «Je tue Hitler dans mes rêves depuis que j’ai 4 ans. J’ai lu le scénario et j’ai eu un choc. C’est trop moi. C’est trop ce que je veux raconter». La belle histoire était alors en marche.

Inglourious Basterds lui offre le firmament. La suite n’est que logique. Si le cinéma français lui donne des rôles à 58

sa mesure dans «La Rafle» de Roselyne Bosch ou bien




encore dans Le Concert de Radu Mihaileanu, c’est le cinéma étranger qui va à présent lui apporter la notoriété. Sa prestation dans Beginners de Mike Mills est saluée au Gotham Awards. L’Académie des Oscars récompense en 2012 son partenaire dans le film Christopher Plummer. Elle continue sa route dans Insaisissables de Louis Leterrier, Night Train to Lisbon de Bille August, Enemy de Denis Villeneuve, Aloft de Claudia Llosa... Et très important. Mélanie sera en 2015 à l’affiche du prochain film d’Angelina Jolie intitulé By The Sea, tourné en ce moment à Malte.

la réalisation

Alors qu’elle est devenue actrice par hasard, Mélanie passe derrière la caméra en 2011. Convaincue d’être à sa place, certaine de vouloir devenir metteuse en scène. La première fois qu’elle revêt la casquette de réalisatrice pour Les Adoptés, elle a 28 ans. Mélanie vient d’enchaîner deux films à succès en tant que comédienne, Inglourious Basterds et Le Concert. L’histoire de ces «Adoptés» est un récit de femmes, d’une famille que la vie a souvent bousculée, mais qui est parvenue avec le temps à apprivoiser les tumultes. Le succès critique donne envie à Mélanie d’aller plus loin. Plus en profondeur. Elle revient donc aujourd’hui avec Respire, son deuxième long-métrage. Adapté du roman éponyme d’Anne-Sophie Brasme, il raconte l’amitié vénéneuse, presque toxique, entre deux lycéennes. Depuis ses 17 ans, elle voyait ce roman de Brasme comme un miroir de sa propre vie, bouc émissaire d’une bande de filles, partant chaque matin au lycée avec la boule au ventre. Et c’est une réussite. Les critiques ont déjà été dythirambiques lors de la Semaine 61


Internationale de la Critique à Cannes. La bande-annonce fait également son effet. Mélanie Laurent va-t-elle continuer à être comédienne ? A ce sujet, l’actrice a un modèle : Angelina Jolie. Elle comprend que cette dernière envisage d’abandonner sa double carrière. Peut-être car elle-même y songe aussi. «Angelina s’épanouit en tant que réalisatrice. Je sais qu’elle m’a choisie, parce que je fais les deux. C’est tentant de ne plus vouloir dépendre du désir des autres. Je ne me sens vraiment à ma place que derrière la caméra. En même temps, continuer à jouer des rôles me nourrit, cela me permet de m’améliorer en tant que metteur en scène, de me rapprocher de mes acteurs. Mais cela ne me suffit plus».

Actrice, réalisatrice, parfois chanteuse, Mélanie est une véritable artiste, formidable touche-à-tout, qui a su conquérir le coeur des spectateurs du monde entier. Quoiqu’elle fasse dans le futur, Mélanie a également un autre métier : celui de maman à plein temps. Le 30 septembre 2013, elle a donné naissance à un petit garçon nommé Léo. Sans nul doute, le rôle le plus important de sa vie.

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Hair & make up MĂŠlanie : Marie-Laurence Tardy

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LIAM NEESON

l’acteur Irlandais était à paris pour la promotion de son nouveau film, Ballade entre les tombes, actuellement au cinema. L’occasion de questionner le nouveau gros dur d’Hollywood sur sa carrière et ses projets.

Par Riyad Cairat / photos : DR




Pourquoi ce film ? J’ai aimé l’histoire. Je pensais que c’était une bonne plongée dans le New York

Mais il n’est pas intervenu, il n’a pas donné de conseils, son travail était terminé pour lui.

sombre des années 70. Cela m’a plus dès le début.

Comment avez-vous préparé la scène de la rançon au téléphone.

Vous êtes le deuxième à interpréter le rôle de

J’ai revu le premier Taken vingt fois d’af-

Matthew Scudder depuis Jeff Bridges. Com-

filé. La scène où je parlais au téléphone.

ment aborde t-on ce personnage avec ce pas-

Non je plaisante.

sé lourd ? J’ai dû faire un peu de recherches pour savoir dans quel genre de monde j’allais me plonger. Mais ce n’est jamais simple.

Dans le film, il y a un lien fort entre votre personnage et un enfant. On pense tout de suite à Léon (de Luc Besson ndlr) et à ce lien entre Nathalie Portman et Jean Reno. Qu’en pensez-vous ?

Après douze années de préparation, de ré-

Je n’avais jamais pensé à ça. J’adore ce

écriture de ce projet, êtes-vous finalement

film. Je n’y avais pas pensé avant que

content d’être aujourd’hui à l’affiche de ce

vous n’en parliez. Mais je pense qu’il y a

film ?

une similarité.

Je n’ai pas été impliqué pendant les douze années, Scott Frank (le réalisateur ndrl) l’a été, Larry Block aussi (l’auteur du roman qui a donné naissance au scénario ndrl). J’ai pensé que c’était un bon scénario, nous n’avons rien changé dessus et nous avons commencé à tourner. J’ai eu beaucoup confiance en Scott comme réalisateur et comme scénariste.

Après quarante ans de carrière, une pléiade de récompenses, un éventail de rôles assez complets, vous êtes devenu depuis ces cinq dernières années un héros de films d’action. Qu’attendez-vous maintenant ? Un rôle dans The Expendables 4 ? Je ne pense pas. Je vais continuer de faire des films d’action pendant encore quelques années et je verrais comment

La participation de Larry Block a t-elle aidé

mes genoux se sentiront après ça...

aussi ? Larry n’était pas présent tout le temps sur le tournage. Il est passé quelque fois. 67


Est-ce que vous êtes devenu un acteur de

un rêve pour moi d’être ce genre de per-

films d’action par accident ou c’était quelque

sonnages. J’ai fais Taken à 54 ans.

chose que vous vouliez profondément ? Je pense que lorsque j’étais enfant,

nous n’avions pas de films d’action de ce genre. Cela a commencé avec Bruce Willis au début des années 80. C’est vrai qu’il y avait Harrison Ford dans Indiana Jones aussi. Mais non, ça n’a jamais été 68

Est-ce que vous aimez ces hommes au passé sombre, pleins de blessures, souvent en quête de rédemption ? Bien sûr ! Nous avons aujourd’hui tellement de super héros irréprochables


avec d’un côté les méchants en noir et

dans les superproductions hollywoo-

les gentils en blanc, que j’aime jouer ce

diennes avec de superbes effets tech-

genre de personnages entourés de fan-

niques, bien réalisés, ils sont les meil-

tômes avec des squelettes au placard.

leurs dan le genre, c’est génial ce qu’ils font, mais ils ne m’attirent pas la plupart du temps. Même si j’ai joué dans Batman Begins, c’était plus humain, plus réel.

Pensez-vous que parfois nous devons régler nos propres problèmes ? Dans un monde parfait non, mais cela apparaît souvent au cinéma. Enfreindre la loi pour faire enfin régner la justice. Mais dans le monde réel, si vous enfreignez la loi, vous serez arrêté et mis en prison. Ce qu’essaye de faire le cinéma c’est qu’en voyant çela, et c’est ce qui nous transporte, nous ressentons une sorte de plaisir coupable à voir quelqu’un enfreindre ces lois.

Vous devez avoir beaucoup de plaisir en interprétant ces rôles, qui sont je l’imagine à l’opposé de vous ? C’est amusant de faire les scènes physiques, j’adore ça. J’ai un super coordinateur de cascade, Mark Vanselow. Nous avons fait quinze films ensemble. C’est super de travailler avec lui, avec tout les Pensez-vous qu’il existe de vrais héros irréprochables avec une réelle distinction entre le bien et le mal ? Bien sûr que ça n’existe pas. Ils existent

autres cascadeurs, travailler les chorégraphies des combats, essayer de réaliser quelque chose de différent des films sur lesquels nous avons travailler auparavant. 69


Vous pourriez vous défendre par vous-même,

viennent...

c’est cela le plus important ? J’arriverai à me tirer d’affaire je pense. Mais tous les plus grands maîtres de TaiChi disent la même chose « Quand les ennuis commencent, vous cherchez où est la porte la plus proche » Si vous pouvez partir, partez.

Quels films avez-vous récemment vu et lesquels vous ont plu ? Vous savez je suis membre de l’académie des Oscars, je reçois tous les DVD de tous les films produits sur l’année et ensuite je peux voter. J’essaye d’en voir le plus possible chez moi dans ma salle

Qu’est-ce que vous pouvez nous dire à propos

de visionnage. J’ai regardé une heure et

de Taken 3. Comment c’était ?

demi du Loup de Wall Street mais c’est

C’est une bonne fin, une très bonne fin. Personne n’est enlevé, Dieu merci.

trop pour moi. Putain ! Il y a quelques scènes magnifiques mais la répétition est too much pour moi. C’est le problème quand vous atteignez ce niveau, quand vous êtes Martin Scorcese, il n’y a per-

Vous avez grandi en Irlande du Nord, vous

sonne pour vous dire « Non ! Stop ! Cou-

connaissez l’histoire et le poids de la reli-

pez ça ! C’est trop long ! » Leonardo Di

gion dans ce pays. Pensez-vous qu’il y a

Caprio et son discours durent trop long-

aujourd’hui un parallèle entre l’Islam et les

temps ! Je me suis senti saoulé après ça.

pays occidentaux ?

C’est un réalisateur de génie mais le film dure trois heures et ce n’était pas une

J’adore parler de ce genre de sujets. Mais

bonne chose.

je n’en parlerai pas pendant la promotion de ce film. C’est une question difficile mais qui est pour vous le meilleur réalisateur americain en ce Qu’est-ce que vous aimeriez faire mainte-

moment ?

nant ? Steven Spielberg je pense. C’est très Je n’ai pas de plans bien définis. Il y a

agréable de travailler avec lui. J’ai beau-

quelques projets dont un est de la pro-

coup aimé travailler avec Christopher

duction, il y a un projet avec Ridley

Nolan également. Il y aussi Spike Jonze,

Scott, sur un film de trafic de drogue,

Paul Thomas Anderson.

ce sera mon projet pour les 18 prochains mois. Je prends les projets comme ils 70



Trois QUESTIONS à...

Croisé

en septembre lors de l’avant-première de Magic in the Moonlight, de Woody Allen, à Paris, l’acteur anglais s’est révélé encore plus vif et charmant dans la vie que dans ses rôles. Un mélange parfait d’élégance et d’humour british. Il y a vraiment quelque chose de magique chez Colin...

Par Marie-Pierre Galinon / Photo François Berthier


Colin Firth Qu’y a t il de magique dans le cinéma de

que toute œuvre d’art est une forme

Woody Allen ?

de portrait de son créateur. Mon rôle

Faire rire les gens est sans doute une des choses les plus difficiles. Et parvenir à le faire tout en alliant culture et intelligence, c’est toute la force de son cinéma. Il fait rire les gens tout en les faisant réfléchir et s’interroger sur leur état d’être humain. Mais c’est aussi un génie dramatique. Je

de personnage cynique qui trouve que la vie n’a pas de sens est typiquement « allenien ». Mais je crois l’innocence qu’il y a dans d’autres personnages du film fait aussi partie de lui. Et c’est surtout dans la virtuosité des dialogues qu’il en dit long sur lui-même.

n’aurais jamais découvert Ingmar Bergman et Fellini sans lui et je ne serais pas tombé amoureux de la musique de Gershwin et du jazz de la Nouvelle-Orléans. Même quand il fait sourire, il arrive à amener de la matière intellectuelle et culturelle.

Vous avez des ressemblances avec votre personnage ? Comme lui, je ne connais aucun mot d’amour, ni en anglais, ni en français. Je suis incapable de faire quelque chose de vraiment fou (sourire). La chose la plus folle que j’ai faite par

Vous jouez un personnage cynique

amour, c’est sans doute de chanter

et égocentrique, mais qui finalement

une chanson pour l’anniversaire de

cherche l’amour terrestre pour le sauver.

ma femme. Les gens présents ont

Ne serait-ce pas un portrait de Woody

considéré comme un effort noble,

Allen lui-même ?

mais je crois que leurs oreilles m’en

Bien sûr, il y a ce vieil adage qui dit

veulent encore.


L’INTerview decalée de jade-rose PARKER


Thomas Soliveres par jade-rose parker / Photos : François Berthier

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais vous l’avez sans doute déjà vu au cinéma dans Intouchables, à la télé dans la série Clash, ou au théâtre dans Harold et Maud aux côtés de Line Renaud. Permettez-moi de prendre un pari et de faire All-In sur Thomas Solivéres, ce jeune acteur au talent fou, 24 ans à peine, qui ne pourra bientôt plus marcher dans la rue sans que les filles soient nues, qu’elles se jettent sur lui et lui arrachent sa vertu. Avec trois films annoncés dans l’année qui vient, Thomas Solivéres promet de vous faire manger beaucoup de pop-corn.



Question existentielle : Tho-

Question intime : Thomas, tu

Question

mas, à 24 ans tu as déjà

as joué dans la pièce Harold

jeune : Bon Thomas, on ne

joué au cinéma, à la télé, au

et Maude, qui a remporté un

va pas se mentir, jouer la co-

théâtre, dans des pubs, dans

grand succès. Tu peux le dire

médie, faire le saltimbanque,

des webséries, tu as été invité

maintenant, Line Renaud a

amuser la galerie, ça va bien

à Vivement Dimanche, sur

profité de toi en coulisses ?

cinq minutes mais mainte-

le plateau du 20h de Claire Chazal, dans le mag d’NRJ 12... Merde, qu’attends-tu encore de la vie ?

Je dois l'avouer...j'étais consentant ! C'est Line Renaud tout de même !!

prends ma retraite. Il vaut mieux s'arrêter maintenant non ?! Au pire, si je m'ennuie, je peux venir bosser chez vous ?

quoi ?

viens de gagner 10 millions d’euros au Loto. La chance !

Question administrative : En

Tu fais quoi ?

ce moment, on le voit avec

Je rachète The Blind Ma-

N'importe qui ferait pareil !!

rais-tu dévoiler à nos lec-

les partis politiques, c’est la grande mode des changements de noms. Si tu devais changer,

tu

t’appellerais

comment ? Pierre Niney !! Quand je

teurs tes secrets de beauté capillaire ? (nous poserons

Compléter la phrase : Au-

la même question à Laurent

tant j’adore ... , autant je

Delahousse et comparerons

trouve que ... c’est vraiment

les réponses)

de la merde.

C'est drôle que vous me

Autant j'adore votre inter-

parliez de Laurent car

view, autant je trouve que

c'est grâce à lui que j'ai

racheter The Blind pour

cette si belle chevelure !!

10 Millions et en faire un

C'est mon maître, mon

magazine spécialisé sur

mentor. Il m'a tout appris.

moi c'est vraiment de la

Sa recette secrète, Un

merde. The Blind Maga-

masque à l'oeuf 3 fois par

zine c'est mieux comme

semaine. Bon Ok, ça pue,

ça.

veux !!!!!!!!!!!

un vrai métier. Tu choisis

Question rêve toujours : Tu

gazine spécialisé sur moi...

mais vous avez vu ses che-

nant il va falloir te trouver

logue...?

gazine ! Et j'en fais un maQuestion beauté : Pour-

emploi

Je ne sais pas, Procto-

Plus rien, d'ailleurs vous savez quoi...j'arrête ! Je

contrat

ne sais pas quoi repondre je dis toujours Pierre Niney, ça fait classe !!

Question la parole est à la défense : Les réseaux sociaux se moquent de l’égocentrisme de Mélanie Laurent. Toi qui as tourné dans son dernier film, «Respire» (au cinéma le 12 novembre), et qui la connais bien, peux-tu, même si ce n’est absolument pas vrai du tout, nous dire à quel point elle est humble et mo-

77


deste ? Car même les pires

Question fini de rire : Si on

Question con : Tu as lu Mo-

créatures ont droit à un pro-

regarde ta filmographie, on

diano, toi ?

cès équitable.

trouve essentiellement des

Pour le coup, je vais repondre très sérieusement. Je ne comprends pas trop cet acharnement. Je m'entends très bien avec elle et pas une seule fois j'ai pu sentir sur le plateau

comédies, dans lesquelles tu excelles, c’est un fait. N’aurais-tu pas envie de changer de registre, et d’incarner, je ne sais pas, un redoutable psychopathe dans un polar noir ou un jeune père de famille qui pète les plombs

Et oui madame, monsieur ! Il y a un tout petit peu de culture sous cet amas de cheveux. Ce n'est pas pour rien que je porte des grosses lunettes. Je le connaissais de nom et après la polémique sur son

dans un drame social ?

prix Nobel de Littérature

Je crois que les gens ne l'a

Si j'adorerais ! Je n'en ai

que je lise ses oeuvres.Je

connaissent tout simple-

pas encore eu la possibili-

viens de terminer Les Bou-

ment pas. Un journal di-

té. Les gens ont tendance

levards de ceinture et je vais

sait, je crois que c'est Les

à cataloguer les acteurs et

attaquer Rue des Boutiques

Echos : "Melanie Laurent,

à ne les voir que dans ce

obscures.

l'Actrice qu'on adore dé-

qu'ils représentent. Avant,

tester." Tout s'explique...!

c'était beaucoup moins le

ou en dehors une once d'égocentrisme de sa part.

cas, on se projetait plus facilement. J'espère qu'un Question

bientôt

Noël

:

Ho Ho Ho, bonjour Thomas, c’est Papa Noël. Tu as été bien sage cette année mon garçon ? Quel réalisateur je mets dans ta cheminée ?

jour je jouerai un redoutable psychopathe dans un polar noir ou un jeune père de famille qui pète les plombs dans un drame social.

travailler avec : Audiard, Hazanavicius, Denis Villeneuve, Les Freres Cohen, Wes Anderson, Paul thomas Jonze,

Anderson,

Spike

Scorsese,

Spiel-

berg... T'es le Père Noël ou t'es pas le Père Noël ?  78

Question aumône : Pourrais-tu nous faire une révélation assez trash pour faire le buzz au point de détrôner Vanity Fair ? Allez quoi ! Vas-y !!! Fais Péter mon frère ! Ok ! On parlait de Laurent Delahousse tout à l'heure. Son vrai secret beauté

Papa Noël, j'ai été très sage ! Du coup, j'adorerais

je me suis dit qu'il fallait

c'est qu'il porte un TOUAuto-question : C’est le rituel de l’interview décalée, tu dois te poser une question à toi-même, et y répondre Thomas, ça va ? Oui !

PET !! ET BIMMMMM !!!!!!! Le voilà votre scoop !



BLIND TRUTH

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SELIM Fils de Louis et frère de -M-, Joseph Chedid a choisi son deuxième prénom en guise de nom de scène. Son premier album Maison Rock au style et à l’esprit rock, comme il aime le préciser, est dans les bacs depuis le 6 octobre et sera célébré sur la scène parisienne du Badaboom le 27 novembre. Avec un certain décalage, l’artiste a répondu à notre BLIND TRUTH...

Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

Lorsque tu te regardes dans la glace le

Si tu devais emporter une seule chose

matin, que te dis-tu ?

sur une île déserte, laquelle serait-ce ?

Bonjour Sylvie !

Elle.

À qui voulais-tu ressembler quand tu

Quel super héros aurais-tu aimé être ?

étais enfant ?

John Lennon.

Batman.

Quel pouvoir magique aurais-tu aimé Si tu avais une baguette magique, que changerais-tu ? Le monde.

avoir ? Transformer les cons en amoureux, sensibles et ouverts.

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Quel prénom aurais tu aimé porter ?

Qui veux-tu épater le plus ?

Solange, Jérôme, Martine, Jean-Yves, Ro-

Mon chat.

ger, Oscar, Philippe, Ismael, Mohamed, Jennifer, Jonathan, Cassandra, Gortek, Cheveu. Que ferais-tu s’il ne te restait que 24 Que peut-on entendre comme message d’accueil sur ta boite vocale téléphonique ?

heures à vivre ? L’amour avec Yolande Moreau.

Essentiellement du zouk et de la hardtech.

De quelle question aimerais-tu avoir la réponse ? Quand et comment as-tu cessé de croire au Père Noël ?

L’homme sera-t-il un jour en harmonie avec sa planète ?

Mon cerveau n’a pas réussi à remonter jusque-là.

Quel a été ton dernier instant de solitude ? Que peux tu me dire de négatif sur toi ?

Hier, en fin d’après midi.

Je suis très beau. C’est pas évident au quotidien. As-tu menti pendant cet entretien ? Et de positif ?

Euh...

Allez voir le film de Xavier Dolan.

82

Grooming : Emilie Peltier



INTERVIEW PREMIère fois

DORIA ACHOUR Par Dine Delcroix / Photos : CLAIRE Désérable

D’origine russo-tunisienne, la jeune comédienne a débuté sa carrière d’actrice dès l’âge de 9 ans dans Les Femmes Ou Les Enfants D’Abord de Manuel Poirier. Après avoir multiplié les petits rôles au cinéma, la jeune fille continue son bout de chemin et c’est aux côtés de Marc Lavoine, Aure Atika et Sylvie Testud qu’on a pu la voir dans le rôle principal de Papa Was Not A Rolling Stone, en salles depuis le 8 octobre dernier.

Premier souvenir ? Un appartement à Grenoble dans lequel j’ai vécu jusqu’à mes 2-3 ans. Je visualise la salle de bain, la cuisine. J’aimerais bien y retourner un jour pour voir si je fantasme complètement.

Premier métier que tu voulais faire ? Je crois que je voulais être danseuse, puis poète...

Premier baiser ? J’avais 11 ans et je lui avais fait croire que ce n’était pas le premier !

Premier amour ? Au collège aussi et ça a duré très longtemps ensuite.

Premier chagrin d’amour ? Toujours le même… Un chagrin partagé. 84


85



Premier animal de compagnie ? Un chat noir surexcité qui s’appelait Manouche et que j’ai eu à mes 7 ans. Mon père ne le supportait plus au bout de 6 mois alors on l’a placé chez mes grands-parents où je pouvais le voir pendant les vacances mais j’étais triste !

Premier disque acheté ? J’écoutais beaucoup de cassettes avant mes premiers disques et j’empruntais plein de CD dans la bibliothèque de mes parents mais il me semble que c’était Songs in A Minor d’Alicia Keys.

Premier concert ? Le premier gros concert, c’était en 2003 à Bercy avec mon grand frère que j’avais trainé voir… Ben Harper ! À l’époque, j’étais absolument fan !

Première voiture ? Ce sera celle de l’auto-école parce que je n’ai pas encore passé mon permis !

Premier film culte ? Le Silence des Agneaux. Enfant, j’adorais tout ce qui était terrifiant, angoissant, les sorcières, la mort… Je ne regardais que des «films d’horreur» de mon âge et, un jour, je suis tombée sur une cassette vidéo de ce film qui était beaucoup plus qu’un «film d’horreur». J’ai été terrorisée et fascinée à 7 ans. C’était donc devenu mon film préféré avec Le Locataire de Polanski que j’ai dû voir l’année suivante.

Premier livre culte ? Les Paradis Artificiels de Baudelaire. Pas très original... Première cuite ? C’était au collège, lors d’une fête organisée chez mes parents pendant qu’ils étaient absents. J’espère qu’il y a prescription ! 87


Premier choc dans la vie ? La maladie puis le décès de ma tante qui vivait chez nous.

Premier voyage ? Les étés à Tunis, chaque année depuis ma naissance.

Premier péché ? Avec deux copines, on avait volé des sous-vêtements dans une grande surface. On s’est faite attrapées à la sortie et ils ont appelé nos parents, c’était horrible ! Camille, si tu me lis…

Premier job ? Un job que je m’étais inventée. Dans la Drôme, j’avais recruté une petite équipe de copines, on avait entre 5 et 8 ans et on allait cueillir des fleurs dans les jardins pour les revendre à leurs propriétaires eux-mêmes. Cela a fonctionné une journée.

Premier vote ? Les européennes de 2009, je venais d’avoir 18 ans.

Premier sentiment de fierté ? J’avais écrit quelques poèmes en primaire et mes parents les avaient montrés à leurs amis qui avaient répondu que j’étais «très mature pour mon âge» et que c’était «vraiment profond». J’avais 7 ans, je ne savais pas ce que cela voulait dire mais cela semblait être un truc plutôt chouette.

88



BLIND test BLIND blind TEST test

90


NOEMIE DELATTRE Après le succès de sa pièce Femme Libérée, Noémie De Lattre prépare actuellement un nouveau one woman show. En attendant cet alléchant projet, on la retrouve sur TF1 dans la série Pep’s. On peut aussi l’entendre à la radio aux côtés de Nagui sur France Inter pour une chronique hebdomadaire dans l’émission La Bande Originale et dans Silex and the City, la série d’animation phare d’Arté dont la troisième saison a démarré le 3 novembre. PAR DINE DELCROIX / Photos : FRANçOIS BERTHIER

Ta Madeleine de Proust ?

Ton antistress ?

La nuit, dans les rues de Paris, quand je lève les yeux vers les fenêtres éclairées des appartements bourgeois.

Chanter, très mal, à tue-tête.

La tendance mode que tu détestes ? Le film qui raconte ta vie ? Arizona Dream, Erin Brockovich, La Vie Est Belle de Frank Capra.

Toutes celles qu’on suit sans tenir compte de sa physionomie. Exemple : pulpeuse avec un slim taille basse.

Le détail chic pour toi ? Ton livre de chevet ? Généalogie De La Morale par Friedrich Nietzsche. C’est pas une blague !

Un homme pieds nus dans de sublimes chaussures italiennes.

Ta série du moment ? Ton secret de beauté ? La Préparation H contre les poches sous les yeux.

Engrenages. Oui, je sais, je suis en retard mais j’ai déjà avalé True Detective et House Of Cards.

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Ta chanson pour te sentir bien ?

Qui inviterais-tu à ton dîner idéal ?

Fever. Je collectionne les versions, j’en ai une vingtaine. Ou Ain’t no Sunshine dont j’ai 3 ou 4 versions aussi.

Mon mec et 3 ou 4 super potes avec un vin rouge de compète.

Ton proverbe fétiche ? «C’est au moment où tu vois un moustique se poser sur tes testicules que tu te rends compte qu’il y a moyen de régler certains problèmes autrement que par la violence» et «Assieds-toi au bord de la rivière et tu verras passer le cadavre de tes ennemis».

Le défaut que doit avoir une personne pour te séduire ? Un peu trop d’assurance.

Le cadeau que tu rêves d’offrir ? Un week-end surprise super bien organisé, yeux bandés et tout.

L’insulte que tu préfères ? «Trou de balle». Attention, ça s’accorde : «Trous de baux» !

Libé ou le Le Figaro ? Libé !

Le compliment qui t’énerve le plus ?

Le disque que tu as honte d’avoir acheté ?

«Ah bah enfin ! Bravo !»

Gilbert Bécaud. J’adore !

Le pays où tu pourrais immigrer ?

Le talent que tu aimerais avoir ?

L’Italie, les USA, l’Inde, la Suisse. La Suisse, c’est ma passion

Chanter !

Un autre métier qui t’aurait plu ? Philosophe, écrivain.

La question qu’on ne doit pas te poser ? Une question sur des situations humiliantes vécues car je serais assez conne pour répondre et m’humilier une seconde fois ! 93


MODE

TWIGGY 2.0 PHOTOS : FRANCOIS BERTHIER Creative Director : Benoit Guinot Stylist : Taniana Dumabin Assistant : Marvin Latournald MAke up : Camille Lutz Coiffeur : BENOIT GUINOT Studio : TEN FEET UNDER


Ensemble de costume DSQUARED2, Chemise en cuir GIORGIO, Corset AZZEDINE ALAIA, Boots GIUSEPPE ZANOTTI, Collier MAWI Chez L’Eclaireur


Manteau ASOS, Fourure GIORGIO, Robe en cuir GIORGIO&MARIO , Chemise en denim LEVI’S


Manteau ELLA LUNA, Robe FORTE FORTE, Corset AZZEDINE ALAIA, Chaussures ALAÏA


Look AZZEDINE ALAÏA


Fourure & Body transparent ELIZABETTA FRANCHI, Pantalon GRETA CONSTANTINE


Fourure GIORGIO, Ensemble veste et jupe LA PRESTIC OUISTON, Chemise ALAIN FIGARET, Mocassins ASOS, Collier RITA & ZIA


Manteau ELLA LUNA, Robe FORTE FORTE, Corset AZZEDINE ALAIA



Bijoux de tête RITA & ZIA, Robe GRETA CONSTANTINE


Look H&M


Look ALAIA


MODE

DEBBIE


ALICE DAVID Photographe François berthier Maquillage Amelie Moutia Coiffeur Harold James styliste MARK L. BOBO

EBBIE AND JOHNNY Merci à Johann Lucas pour son aide, ainsi qu’à la ville de Creil.



Top en cuir JITROIS Pantalon

en

coton LAURA

LA-

VAL Top en cuir JITROIS, Pantalon en coton LAURA LAVAL



Top cuir de veau et drap de laine JOFFREY MONGIN, Short collection H&M Escarpins ZANOTTI DESIGN


Veste en cuir JITROIS, Collier personnel, Pantalon en mousseline de soie LAURA LAVAL, Escarpins ZANOTTI DESIGN.



Gilet avant toi, Bague+collier Forever21, String Bordelle


Robe en cuir et soie JITROIS


LA FILLE QUI REND BLIND

Joséphine Japy photo & Textes: François Berthier

Dans Respire de Mélanie Laurent, en salles le 12 novembre, Joséphine Japy a la fraîcheur incandescente d’une femme enfant, tombant sous l’emprise de la démoniaque Lou De Laage. Dans la vie, sa joie de vivre et sa beauté n’ont d’égal que sa discrétion et sa pudeur.



RETROUVEZ THEBLINDMAGAZINE LE MOIS PROCHAIN

CONTACT & PUB : theblindmagazine@ gmail.com Numéro #17 SORTIE LE 10 DECEMBRE


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