DĂŠcembre 2014 #17
BERENICE BEJO marie gillain / Yelle / lolita chammah THE Drums / The Script / Roberto Alagna/ FM Laeti / Annina Roescheisen / SAGE Vanessa DAVID / Le Common DIAMOND...
CONTRIBUTEURS
FONDATEUR, DIRECTEUR DE LA REDACTION, REDACTEUR EN CHEF CINEMA & DIRECTEUR DE LA CREATION FR A NCOIS BERTHIER REDACTEUR EN CHEF, REDACTEUR EN CHEF MUSIQUE DINE DELCROIX RÉDACTRICE EN CHEF BEAUTE & NEWS AUR IA NE BESSON
JOURNALISTES Auriane Besson, Dine Delcroix, Anthony Verdot Belaval, Riyad Cairat, Marine Varoquier PHOTOGRAPHES François Berthier, Martin Lagardère, Florian Fromentin, Valentina Frugiuele, Jean Baptiste Millot PRODUCTION Dine Delcroix CONTACT R EDACTION/PUB theblindmagazine@gmail.com
The BlindMagazine est édité par la société Ten Feet Under / Tous les textes et photos sont soumis par leurs auteurs qui acceptent leur publication, et n’engagent que leur responsabilité.
EDITO #17
Chers lecteurs, chères lectrices, Notre numéro de fin d’année met les femmes à l’honneur ! Créatrice, actrice, comédienne, chanteuse, mannequin, retrouvez nos photos et interviews de toutes ces artistes, à commencer par Bérénice Bejo à l’affiche de The Search qu’on a choisi pour sublimer notre couverture. On se retrouve l’année prochaine pour un numéro spécial rentrée, avec une sélection d’artistes qui vont forcément compter en 2015 ! Bonnes fêtes de fin d’année, bonne lecture et à l’année prochaine !
L’équipe TheBlindMagazine
facebook.com/Theblindmagazine @Blind_Magazine
DĂŠcembre 2014
70
34
4
6 Blind Beauty
28 Roberto Alagna
14 L’instant Live
34 Lolita Chammah
16 Annina Roescheisen
42 FM Laeti
22 Le Common Diamond
48 Sage
SOMMAIRE
86
90
56 The Drums 62 Yelle 66 The Script 70 En couverture Bérénice Bejo
82 Blind Truth Vanessa David 86 Marie Gillain 90 Edito MODE 108 La fille qui rend Blind Charlotte Gabris
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Christm as Beauty
BLIND BEAUTY Mini Eye Palette BOBBI BROWN
Conçue pour mettre en avant toutes les couleurs de yeux et de peau, cette très chic palette compacte à deux niveaux contient huit ombres à paupière dans trois textures différentes : matte, pailletée et métallique. Une multitude de possibilité donc, dans les tons froids ou chauds, pour un make up léger et nude ou très sophistiqué en mode smokey eye. A vous de jouer ! 42 € Edition limitée
FLUIDE A PAUPIERES EYE TINT Giorgio Armani Beauty Ni crème, ni poudre, ce fard à paupières fluide est la nouveauté à choper de la rentrée ! Sa texture est un film homogène qui se dépose directement sur la paupière passant du liquide au solide en un instant. Non collante et sans résidus, elle reste toujours impeccable en épousant bien la paupière, sans risque de migrer. Douze teintes disponibles selon les envies, du glamour sophistiqué (n° 01 Obsidian), au teintes plus nude et naturelles (n° 12 Gold Ashes). Son applicateur mousse permet d’estomper facilement la couleur selon l’effet désiré, intense ou plus fondu. 12 teintes disponibles 36.80€ En vente à partir du 12 janvier 2015
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Virtual domination NARS Dans la collection Noël 2014 chez Nars, on adore la palette pour le teint Virtual Domination : elle est composée de quatre blushs et de la poudre bronzante culte de Nars, Laguna (une poudre brune aux reflets dorés). Dans les blushs, on trouve deux nuances de pêche (un chatoyant et un scintillant doré), un rose lavande et un corail, pour varier les plaisirs d’un jour à l’autre. A appliquer au pinceau en petite touche, et au pinceau large double fibre pour le bronzer, pour le déposer de façon très diffuse sur le visage et le cou. Des couleurs qui iront parfaitement aux peaux claires à mates, pour un rendu bonne mine et frais garanti.
Collection Gifting Holiday 2014 Disponible en exclusivité chez Sephora et sur sephora.fr 55€
Gel douche surgras Féerie KLORANE Pour prendre soin de votre peau pendant les longs mois d’hiver, les gels douche surgras de Klorane sont idéaux. Et pour Noël, l’édition limitée Féerie s’habille d’un joli packaging doré. Son parfum, alliance chaleureuse d’orange, de cannelle et de patchouli est hyper raffiné. Sans savon, au pH neutre, et à l’extrait de bourgeon de Peuplier, sa texture fondante enrichie en agents hydratants nettoie en douceur et protège les peaux les plus sèches et sensibles. 200ml, 5,50€ Edition limitée
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Les vernis De l’hiver
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1. Vernis parure Scintillante, 22,90€ - Givenchy 2. Vernis à ongles Bordeaux, 15€ - Bobbi Brown 3. Vernis Color Riche Kimono Empire, 7,90€ - L’Oréal Paris 4. Vernis Singularity, 14,90€ - Formula X
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5. Vernis Glitterizer, 9,99€ - Bourjois 6. Vernis Barents Sea, 19€ - Nars 7. Vernis à ongles Coque d’Or, 22€ - Guerlain 8. Vernis Orient Excess, 25,90€ - Giorgio Armani
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Huile démaquillante parfaite Shiseido
T S MU VE A H Elle est enfin sortie en France ! Et c’est notre gros coup de coeur dans la catégorie des huiles démaquillantes : toute aussi efficace, mais encore plus agréable que celle de Shu Uemura (la pionnière et la plus culte des huiles démaquillantes), elle est assez épaisse pour en faire presque un massage du visage pour un moment de bien être. Son odeur est très délicate (Shideido oblige…), quant à l’utilisation, pressez la pompe deux ou trois fois dans la paume de la main puis appliquer sur la peau sèche par mouvements circulaires. Au contact de l’eau, l’huile forme de microscopiques gouttelettes qui éliminent instantanément le maquillage (meme waterproof) et les impuretés. Le rinçage élimine tout voile gras et laisse la peau parfaitement nette. 180ml, 38€
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Beauty Gift
Une variation olfactive de la Petite Robe Noire en brume pour cheveux, les habillant d’un voile délicieusement parfumé
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Le désormais célèbre collier doré, porté par Anne Dorval dans Mommy de Xavier Dolan
Quatre pinceaux aux couleurs du fashion félin Choupette Lagerfeld, dans un élégant boîtier argenté
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1. Brume cheveux de la Petite Robe Noire, 30ml, 40€ - Guerlain 2. Collier Mommy en laiton doré, 30€ - Agnès b 3. Brush Set collection Choupette, 55€ - Shupette by Karl Lagerfeld for Shu Uemura
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Pour elle...
Un kit contenant tous les ingrédients, et le matériel nécessaires à la création de soins traditionnels du Maroc, dont la fabuleuse huile d’Argan
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Une huile grand luxe à diluer dans son bain, composée d’huiles végétales de camélia et d’amande douce Une toute nouvelle ballade olfactive qui met à l’honneur la reine des fleurs : la rose
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4. Coffret cosmétique maison Beauté du Maroc, 39€ - Aroma Zone 5. Roll on Eau Rose, 20ml, 36€ - Diptyque 6. Huile pour le bain et le corps Petite Chérie, 200ml, 70€ - Annick Goutal
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Un gel douche grand luxe, facetté par la fleur d’oranger et le galbanum
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Ce rituel masculin ‘vintage’ aux notes de basilic et de lavande, nous replonge dans l’atmosphère fraîche et propre des barber shops
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Un trio de soins pour le visage et le corps, aux notes boisées et cuivrées, idéal pour une utilisation quotidienne
1. Parfum Replica At the barber’s, 100ml, 81€ - Maison Martin Margiela 2. Gel douche corps et cheveux Eau de Narcisse bleu, 200ml, 32€ - Hermès 3. Coffret le Gentilhomme assoupli, 75€ - Aesop
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Pour lui...
Une pommade structurante et nourrissante pour des cheveux brillants et soignés
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Un coffret contenant tous les produits indispensables à la routine belle peau des hommes 5
Le meilleur du savoir-faire artisanal italien, qui conjugue design et ergonomie pour un rasage sûr et optimal
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4. Pommade pour les cheveux Bayolea, 100g, 44€ - Penhaligon’s 5. Coffret Clinique For Men, 44,50€ - Clinique 6. Rasoir à barbe collection barbier, 240€ - Acqua Di Parma
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L’INSTANT LIVE Pour sa première édition parrainée par Philippe Manœuvre, le festival Black XS s’est installé à Paris les 22 et 23 novembre dans la salle du Trianon avec une programmation orientée vers le rock et l’electro. Ce festival lancé par Paco Rabanne comptait parmi ses artistes présents Thomas Azier qui a donné, pour l’occasion, son dernier concert en France de l’année 2014 que son album Hylas aura définitivement marqué au fer rouge. Par Dine Delcroix / Photos : DR
Le Trianon - 22 novembre 2014
THOMAS AZIER
DECOUVERTE
Annina Roescheisen Composer, mettre en scène, animer ou figer… Annina Roescheisen est invitée à la Biennale de Venise du 9 mai au 22 novembre 2015 pour présenter sa dernière installation filmique, What Are you fishing for ?
PAR Marine VAROQUIER / Photos : françois berthier
Le corps, les mots, tout s’entrechoque. La lec-
universel qu’aujourd’hui. Les gens ille-
ture de ton univers commence-t-elle par ton
trés pouvaient communiquer par image.
propre corps?
Ce langage s’est perdu à la Renaissance.
Mon corps, comme l’âme et la personalité d’un artiste, se reflète toujours d’une façon ou d’une autre dans le travail d’un artiste. Donc je suis sûre qu’on peut mieux comprendre mon art en essayant de déchiffrer mon journal intime que j’ai commencé à treize ans sur mon corps. Mais c’est un peu comme mon art : une lecture symbolique, une lecture iconographique sur plusieurs niveaux où avec un symbole toute une histoire peut s’ouvrir devant les yeux d’un spectaceur. Mais je préfère qu’il n’y ait pas que les yeux qui s’ouvrent mais surtout le cœur et les émotions.
Tu apprivoises les mots, les révèles, tentes
J’essaie de remettre en route un langage universel, avec des mots très simples, car se sont les plus forts. Leonard de Vinci a dit une fois : “Simplicity is the ultimate sophistication”. Donc oui, j’essaye de mettre des mots en image, mais d’une façon que tous le monde peut comprendre. Même si mon travail est très symbolique et plein d’iconographie, à lire sur plusieurs niveaux, il existe néanmoins un niveau compréhesenible pour tout le monde, ce qui est important pour moi. J’ai envie de partager avec tout le monde, que ca parle autant à un enfant qu’à un adulte.
Quel est ton processus de création ?
de les dénouer. Essaies-tu de les mettre en
J’écris beaucoup, c’est la base de tout
images ?
mon travail artistique. Après je pense
Je dirais que j’essaye de mettre en image pas que des mots, mais toute une histoire. Au Moyen Age, il existait un langage plus
beaucoup en peinture et en image. Les mots me transportent, me font voyager autant dans un monde visuel qu’émotionel et je me laisse emporter dans mes 17
créations. C’est parfois difficile à expli-
chaques détails sans associations et se
quer car c’est un monde très abstrait.
laisser tomber dans son monde intérieur,
C’est un peu comme une poésie : un
de lâcher prise, d’arrêter de courir après
voyage visuel d’un poème qui va pour
le temps.
moi au delà des mots. Dans ta dernière création, What Are you fiTraduction du cycle de la vie revisitée par
shing for ? une véritable narration filmique
la figure de la PIETA. Animalité, instinct
prend forme, un dialogue naît. L’universali-
préservé des trois déclinaisons de la série I
té des sujets par l’individualité. Peux tu nous
TRIBE YOU, un lien transparaît. Serait-ce
en dire plus ?
le troisième élément de création ? Je pense que j’aime sauter dans des sujets universels comme la vie ou la mort. C’est je pense entre autre le grand fil rouge de mon travail. On meurt cent fois par jour. Nos cellules meurent et renaissent à l’infini. Arrêtons d’avoir peur de la mort ! J’aime les deux axes de l’âge et du temps (qui n’existe pas vraiment) et l’axe entre la terre et le ciel. C’est la vie à 360 degrée et c’est aussi ce que j’ai envie d’expérimenter avec mon art. Je ne veux pas me donner de limites.
Les objets : symboles ou grigris ? Définivement symbole. Je suis specialisée dans l’art du Moyen Âge. J’aime tout ce qui est iconographie et symbole.
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J’aime les différentes lectures possibles
Pour moi l’individu est certes important.
d’un objet syombolique comme par
Mais l’individu en général n’a pas autant
exemple une clé. Ca nous ouvre l’imagi-
d’importance dans mon tavail. Il peut
nation et parfois je trouve que c’est une
être remplacé par n’importe qui, homme
chance d’être naïve dans l’art, de ne pas
ou femme, de n’importe qu’elle âge. Je
avoir de références, d’avoir les yeux d’un
crois à ce schéma que toi tu es moi, moi
enfant, pur et franc… de voir et de sentir
je suis toi, nous formons tous une même
individualité. Ton histoire est autant la
mais je pense que j’aime la sincerité d’un
mienne, même si parfois les thématiques
corps et j’aime leur diversité. Chaque
se présentent dans un autre contexte.
corps est beau : d’un côté on est tous
Beaucoup des gens vivent les mêmes
unique et de l’autre côté tous pareil. En
histoires. Donc ce dernier film est une
plus de ça, on nait nu, j’aime le parallèle
suite de mon travail. Je grandis en tant
avec la nature. C’est la terre qui nous est
qu’artiste et donc les sujets et les his-
maison et mère.
toires deviennent plus complexe. J’aime les choses cash mais aussi les messages plus subtiles.
Il y a une véritable rythmique visuelle et sonore dans tes créations ; comment conçois-tu la place de la musique ? La musique est un art que j’aime interroger. Elle vibre comme les mots, c’est pour cela que j’aime autant travailler avec les deux. C’est un art à part entière et je ne veux pas la traiter ou la prendre comme un accompagnement, mais lui donner toute sa place. Dans le film What are you Fishing for ?, la musique est composée par Benjamin Lebeau, du groupe de The Shoes. La musique y apporte une certaine magie : des moments moins importants sont mis en valeur. C’est essentiel pour moi : souvent dans la vie, les moments qu’on vit comme des moments de transitions sont souvent les plus importants, mais on ne les vit pas comme ça car ils nous font moins vibrer. Des moments où on a l’impression que rien
La nudité est présente dans beaucoup de tes créations. Est-ce ton refuge, ton terrain de
ne bouge, rien ne se passe. Mais ce sont des moments où beaucoup de choses
jeu?
se passent sans qu’on les apperçoive ou
Je trouve que la nudité nous rends franc,
les yeux à la simplicité de ces moments,
mais aussi fragile. On n’a plus rien à ca-
pour les apprécier autant.
comprenne. J’aime donner vie et ouvrir
cher. Ce n’est pas forcément quelque chose que je fais très consciemment, 19
20
Chaque création résulte de collaboration musicale, photographique ou filmique. Devant ou derrière la caméra. N’est-ce pas déjà par la production que tu crées le lien entre les individus? Oui ! L’art c’est une collaboration, une création. C’est du partage, de la générosité, autant dans la création que dans l’œuvre qu’on donne aux spectateurs. J’ai des moments de vie très ermites, mais dès que je rentre dans la phase écriture, ça devient une synergie.
Passé, présent ou futur, les mots sont universels. Que répondrais-tu : What Are you fishing for ? Je repondrais : âme, lumière et amour.
Make up : Camille Lutz Hair : Sadek
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LE COMMON DIAMOND
Révélés en 2012 par un premier EP éponyme, Floran Remy et Thomas Juvé alias Le Common Diamond n’ont assurément rien de commun avec l’industrie du disque actuelle. Des sonorités aériennes que les deux toulousains aiment qualifier de «space pop» sont au programme de Swedish Summer Dream, leur deuxième EP disponible depuis le 7 décembre. par Dine Delcroix / PHOTOS : Valentina Frugiuele
Comment est né Le Common Diamond ? Thomas : Au lycée, on jouait dans un groupe dans lequel on a appris à faire de la musique ensemble. On était cinq musiciens avec un côté collectif. Peu avant la fin du groupe en 2010, on avait commencé Floran et moi à réfléchir à un projet parallèle et différent. On faisait du rock et on voulait un truc plus fin où on pourrait mettre des influences de groupes
C'était un projet et non un groupe qui allait remplacer notre groupe de l'époque. En parlant du projet, on disait "Le Common Diamond". Ensuite, quand on a officialisé la chose, on a hésité à mettre "The" ou à utiliser "Common Diamond" tout court mais on s'est dit qu'on allait garder "Le" pour donner une petite touche française. Thomas : Ce "Le" rend le truc différent.
qu'on écoutait à l'époque comme MGMT ou Cold War Kids. On a fait un premier jet de chansons très rapidement. On
La "French touch" dans votre style de mu-
pensait qu'on allait pouvoir atteindre le
sique est plutôt un atout, en général...
même niveau de développement que le groupe qu'on avait mais on s'est rendu
Floran : En musique, être français à
compte qu'on repartait complètement à
l'étranger, c'est pas trop mal mais, être
zéro. On avait un côté un peu trop elec-
français en France, c'est pas toujours
tro-rock et cette formule n'était pas celle
bien (rires).
qui nous allait le mieux. Floran : On composait environ 80% de morceaux dans le groupe et on avait tous les deux envie des mêmes choses.
Vous chantez toutefois en anglais. Ce choix de langue a-t-il été une évidence dès le début du projet ? Thomas : Oui. On a toujours écouté de
Pourquoi avez-vous retenu l'article défini "Le" devant le reste du nom de votre projet qui est anglophone ?
la musique anglophone. Floran : C'est lié à nos influences sans forcément mettre une nationalité sur un
Floran : Quand on était dans le groupe
groupe mais c'est vrai qu'on a du mal à
précédent, on parlait déjà de ce projet-là.
s'identifier à des groupes français dans l'electro-pop.
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Vous qualifiez votre musique de "space pop".
Thomas : On a mis du temps à se sentir à
D'où vient ce terme ?
l'aise sur scène parce que tout émane de
Thomas : On a utilisé ce terme parce qu'il n'existait pas (rires). Floran : On avait envie de symboliser le côté planant des nappes de synthétiseurs. C'est un truc qui rappelle un peu l'espace. Au début, on disait "westspace-pop" parce qu'on avait une guitare qui rappelait un petit peu les sonorités des westerns mais on ne s'est pas vraiment servi de cette guitare, ces derniers temps. On voulait un truc à part parce que "pop", c'est hyper large tout comme "electro-pop".
Avez-vous déjà été musicalement comparés à des artistes des années 80 ?
synthétiseurs branchés dans une sono. On a joué pendant 3 ans à deux et on vient d'intégrer un batteur qui apporte un côté humain et visuel. Floran : On est parti d'un truc complètement acoustique pour rentrer dans un truc plus électronique. Quand il n'y a pas de batterie, il n'y a pas d'énergie. J'étais aussi très frustré d'avoir les deux mains collées sur un clavier donc on a également pris un quatrième membre pour s'occuper d'un deuxième clavier, ce qui me permet de me concentrer sur le chant après quelques parties au synthétiseur.
Votre nouvel EP Swedish Summer Dream renferme différentes sonorités malgré une
Floran : Oui et je pense que cela vient
style musical dominant. Avez-vous délibéré-
des synthétiseurs qui peuvent rappeler
ment cherché cette cohérence ?
les années 80.
Floran : Les chansons se différencient
Thomas : On écoute pourtant que des
par leur rythme mais c'est vrai qu'on a
trucs actuels.
essayé de créer une sorte d'ambiance globale pour avoir un minimum de cohérence sur l'EP.
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Vous avez connu la scène à plusieurs avec
Thomas : Aussi, on aime bien l'idée que
votre ancien groupe. Comment abordez-vous
les gens puissent avoir besoin d'écouter
les concerts en duo, aujourd'hui ?
nos chansons plusieurs fois pour com-
mencer à les apprécier. Nous, les albums
là-dessus.
qu'on adore, on a mis un certain temps avant de les apprécier. Quels sont les artistes scandinaves que vous aimez écouter ? Qui est l'homme qui apparaît sur la pochette de cet EP ?
Floran : On a beaucoup écouté The Hives qui est en groupe suédois. Moi, j'aime
Thomas : C'est la première fois qu'on
bien Sigur Rós qui viennent d'Islande.
nous pose cette question...
The Cardigans ont aussi de bonnes pro-
Floran : Sur le premier EP, c'était un des amis de Thomas. Sur la pochette du
ductions... Thomas : Abba (rires).
single, on a pris un ami commun qui a aussi joué dans le clip. Pour ce dernier EP, on a hésité entre deux pochettes et
Vous avez déjà eu l'occasion de remixer des
finalement, on a pris le copain d'une très
artistes comme Metronomy et Sébastien Tel-
bonne copine à nous deux. C'est un sué-
lier. Que vous procure cet exercice ?
dois qui a fait partie de notre voyage en Suède et qui a inspiré la chanson épo-
Floran : Avec le peu d'expérience qu'on
nyme Swedish Summer Dream.
a dans ce domaine, on s'est rendu compte qu'on était pas trop un groupe à remixes car on a plutôt tendance à vouloir faire
Avec des titres comme Swedish Summer
des reprises et changer les accords.
Dream et Scandinavia, vous semblez porter un certain intérêt pour le nord de l'Europe. Est-ce le cas ?
Quel groupe aimeriez-vous remixer ?
Floran : C'est à cause de Thomas parce
Thomas : The Dø parce que la chanteuse
que, ce qu'il aime le plus, c'est les blondes
est jolie.
scandinaves (rires). Thomas : Il y a ce rapport à la space pop, là-bas, qui nous a donné envie d'écrire 26
Floran : En plus, elle est scandinave (rires).
Roberto Alagna Il est avant tout l'une des plus grandes voix du monde de l'opéra. Après des albums consacrés aux chansons populaires siciliennes et sud-américaines, Roberto Alagna est de retour dans le registre lyrique avec son nouvel album Ma vie est un opéra. Un premier disque depuis 10 ans sur des airs de Puccini, Rossini, Tchaikovski et Massenet. A cette occasion, TheBlindMagazine a rencontré le ténor. Par Anthony Verdot-Belaval / Photo : Jean-Baptiste MILLOT
Dans votre nouvel album Ma vie est un
Cela faisait longtemps que je désirais
opéra, vous chantez en français, en ita-
travailler avec Yvan. Dix ans, je crois !
lien, et même en russe. Passion ou véritable
Les gens du ''microcosme lyrique'' ne
challenge ?
le comprennent pas et ont des préjugés
J'ai un principe dans la vie : défendre ce qu'on fait de mieux. Moi c'est chanter l'opéra et j'aime le faire dans toutes les langues. De plus, je suis à l'aise avec toutes que ce soit l'espagnol, l'arabe, l'hébreu, le russe, l'allemand et bien sur l'italien et le français... En ce moment,
sur lui. Ils voient en Yvan le musicien de Mylène Farmer ou de Johnny Hallyday. Yvan est bien plus que cela. Il connait tous les instruments et l'orchestre dans son ensemble. Comme j'aime le dire c'est un curieux sans barrières. J'avais besoin de lui pour ce projet.
je me familiarise avec le polonais et le roumain. Je suis un vrai curieux et un véritable amoureux des langues. Alors évidemment, j'aime Verdi et on n'a pas assez d'une vie si on souhaite se consacrer à son oeuvre. Mais mon regard me porte ailleurs, par exemple sur cette production roumaine d'Hamlet que j'aimerais tellement porter un jour. Je ne sais pas si cela sera possible.
Vouliez-vous un album plus personnel, qui collerait à votre histoire ? Totalement. Tous les titres de cet album illustrent des moments de ma vie. «Danza» de Rossini raconte mes origines italiennes. «Manon Lescaut» de Puccini est le seul rôle que je n'ai jamais pu terminer et un clin d'oeil à Pavarotti. Massenet relate mon amour pour les rôles en français. Mieux, «La Reine de Saba» de Gou-
Dans cette aventure, il y a Yvan Cassar et le London Orchestra. Comment est-ce arrivé ? 28
nod est une métaphore de toute ma vie.
Au final, quel est le message de Ma vie est
mon arrière grand-mère me racontait l'il-
un opéra ?
lustre histoire de mon arrière grand-père
J'ai grandi dans une famille modeste, où l'opéra avait une place prépondérante. Je pense donc être bien placé pour dire que l'opéra n'est pas élitiste. Il ne doit pas l'être. Il n'est pas réservé à la haute société ou à la bourgeoisie. J'aimerais que tout le monde puisse accéder à l'art lyrique. J'espère que cet album intéres-
qui était ténor à New York. Très vite, on s'apperçoit que j'ai la même voix que lui. Je me passionne pour le chant lyrique et je commence les cours à 17 ans. Je rencontre alors Raphaël Ruiz, un professeur qui va beaucoup m'aider dans mon apprentissage. Mon grand problème : Je chante trop fort !
sera aussi les non-initiés. Vous avez beaucoup travailler sur la techRevenons à vos origines. Vous avez grandi à Clichy-sous-Bois, de parents siciliens immigrés en France. A quoi ressemble votre enfance ? Nous étions tellement heureux. Mon enfance ressemble à celle décrite dans les livres de Marcel Pagnol. Je jouais aux osselets et aux billes, mon grand-père racontait des histoires et ma grand-mère la Bible. Il n'y avait pas la télévision, nous n'avions pas beaucoup d'argent, mais qu'importe... Je me souviens des repas du dimanche où on chantait tous ensemble. C'était mon conservatoire à moi ! Le seul bémol était peut-être à l'école. Les enfants me surnommaient «le rital» car je ne parlais pas bien le français. Un
nique de l'immense Luciano Pavarotti pour vous perfectionner. Aujourd'hui, on vous compare souvent à lui. Cela vous agace-t-il ? Non, cela ne m'agace en rien. Luciano Pavarotti était le plus grand ténor de l'histoire. J'ai donc naturellement travaillé sur lui. Je me suis inspiré de lui. Il avait un turbo dans la voix entre le ''mi - fa - sol'' qui a demandé près de 10 années de travail. Avec mon professeur Raphaël, nous avons fait un mimétisme réfléchi tout en travaillant la respiration et mon instrument principal : ma voix. Mais il faut savoir une chose l'imitation n'est qu'une illusion, elle ne va qu'un temps. Il faut savoir imposer son style par la suite.
détail que j'ai vite corrigé. Votre premier grand rôle de ténor arrive en A quel moment arrive le chant lyrique dans votre vie ? Je crois que je l'ai toujours aimé. Enfant, 30
1988, dans la Traviata. Quel souvenir en gardez-vous ? J'ai 25 ans, il faut s'imaginer un instant ! Je monte sur scène pour jouer le rôle
d'Alfredo Germont dans La Traviata de
Vous êtes papa de deux filles. N'est-ce pas
Verdi. C'est simplement magique, ex-
compliqué de monter sur les scènes du monde
traordinaire. Je me souviens y être allé
entier et d'être un père présent ?
comme au cabaret sans répétitions. Je ne voulais pas me mettre de pression particulière. Aujourd'hui, cela m'arrive de faire ça. Mais un débutant...
C'est surement la chose la plus difficile à gérer. Avec mes deux filles, Ornella et Malena, on se parle au téléphone, on se voit en visio, mais ce n'est pas assez. J'en ai conscience. Je tente de travailler
Après ce premier rôle, vous allez monter très vite sur les plus grandes scènes du monde : la Scala, le Metropolitan, le Royal Opera House, l'Opéra Bastille... Le tourbillon n'était-il pas trop fort à assumer ?
moins pour être plus présent pour elles. Je souhaite jouer un rôle dans leur éducation. Je ne veux pas qu'elles souffrent de mon absence. Mais par exemple, en ce moment, je planifie mes scènes pour l'année 2020 !
C'était asssez terrible. En 1988, juste avant La Traviata, j'ai gagné le prix Pavarotti et je n'ai même pas pu chanter
Dernière question : quel est le rôle qui vous a
avec lui. J'avais l'impression que tout
le plus marqué dans votre vie ?
s'enchaînait trop vite. Les rôles se multipliaient : Manrico de Verdi, Don José de Bizet, Rodolfo de Puccini, Roméo de Gounod... Mais évidemment comment se
C'est évidemment le rôle de père auquel je pense ! En plus, c'est de loin le plus dur.
plaindre d'un tel succès ? Alors par extension, celui que vous ne referA l'inverse, en 2006, vous descendez de la scène de la Scala … Oui, j'ai quitté la scène à la fin du premier air d'Aïda. Certaines personnes du public sifflaient. La situation était très complexe, voire politique. Depuis je n'y suis plus retourné.
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rez jamais ? Je ne suis jamais rassasié donc j'aurais tendance à répondre aucun. Il y a des rôles que j'aimerais faire à tout prix et certains que je referrai avec plaisir. Je laisse planer le mystère !
THE BLIND TEST Avec
une multitude de rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre, Lolita Chammah fait partie des actrices françaises les plus actives de sa génération. Celle qu’on ne présente plus comme la fille d’Isabelle Hupert sera à partir du 17 décembre aux côtés de Benjamin Biolay dans le film Gaby Baby Doll de Sophie Letourneur.
Top Athé by Vanessa Bruno Bracelets « Juste un clou » Cartier Bague Geraldine Carfield Bracelet, & Collier Lolita’s own
LOLITA CHAMMAH Par Dine DElcroix / photos : franรงois berthier
Blouson Oakwood Top Nue 19.04 Pantalon Acquaverde
Robe Maxime Simoens
Ta Madeleine de Proust ?
Le détail chic pour toi ?
Saint-Jean-de-Luz dans le Pays Basque.
Une belle peau.
J’ai y passé toute mon enfance et j’y retourne encore maintenant. Ta série du moment ? Girls.
Le film qui raconte ta vie ? Respiro de Emanuele Crialese. C’est un film que j’adore et qui me touche bien qu’il ne raconte pas ma vie.
Ta chanson pour te sentir bien ? Purple Rain par Prince.
Ton livre de chevet ? L’Éducation Sentimentale de
Gustave
Flaubert.
Ton proverbe fétiche ? Un proverbe africain qui dit : «Si tu ne sais pas où tu vas, souviens-toi d’où tu viens.»
Ton secret de beauté ? Nager.
L’insulte que tu préfères ? «Va te faire foutre !»
Ton anti-stress ? Mon fils (rires). C’est à la fois mon stress et mon anti-stress, si vous voyez ce que je veux dire...
Le compliment qui t’énerve le plus ? «Qu’est-ce que tu ressembles à ta mère !» (rires). Cela ne me dérange pas de ressembler à ma mère mais ça m’énerve
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La tendance mode que tu détestes ?
qu’on me le répète tout le temps. C’est le
L’ultra maigreur et l’ultra bronzage.
tier qu’un parent connu (rires).
prix à payer quand on fait le même mé-
«Notre complicité à la scène comme à la ville était si naturelle qu’il nous était inévitable de ne pas retravailler ensemble.»
Manteau Agnès B Bas Falke Chaussures Giuseppe Zanotti Ceinture Mango
39
Le pays où tu pourrais immigrer ?
L’acceptation de ses faiblesses.
L’Angleterre, peut-être. J’adore Londres ! C’est une ville agréable dans laquelle je me sens hyper bien.
Le cadeau que tu rêves d’offrir ? Une petite maison dans la forêt.
Un autre métier qui t’aurait plu ? Chanteuse et je vais peut-être le faire d’ailleurs...
Qui inviterais-tu à ton dîner idéal ? Marylin Monroe, mon fils qui a 2 ans parce que j’aime bien mélanger les gé-
Libé ou le Le Figaro ? Libé.
Le disque que tu as honte d’avoir acheté ? Francis Cabrel même si j’aime bien.
nérations. Gus Van Sant, Beyoncé, Lena Dunham de Girls pour la rencontrer, et Jean-Luc Godard.
Le talent que tu aimerais avoir ? Soigner.
Le défaut que doit avoir une personne pour te séduire ?
STylisme : Amad HAIR : Jonathan Dadoun
40
Top AthĂŠ by Vanessa Bruno
FM LAETI Par Dine Delcroix / PHOTOS : Martin lagardère
Forts d’un premier album aux accents soul, Laetitia Bourgeois et François-Marie qui forment le duo FM LAETI reviennent avec For The Music, un deuxième opus résolument plus pop que son prédécesseur malgré une emprunte soul indélébile. Le tandem s’est enfermé dans le sud de la France pour travailler sur ces nouvelles chansons solaires qui résonneront sur la scène parisienne de La Boule Noire les 23 et 24 mars 2015. Nous avons rencontré Laetitia toute de Côme vêtue...
Tu as été initiée à la musique
Avant la musique, tu as tra-
loupe, j’y suis née. Le Ca-
très tôt par tes parents. Quels
vaillé en tant que costumière.
nada, j’y ai grandi et ma
ont été tes premiers coups de
Quels sont les créateurs et les
famille y vit. Paris, c’est
cœur musicaux ?
marques que tu affectionnes
ma ville de cœur, celle que
particulièrement ?
j’ai choisie.
Michael Jackson et Nina Simone mais j’ai aussi
J’aime
beaucoup
les
dansé sur Joe le Taxi.
marques parisiennes telles que Ba&sh et Maje. Je pourrais aussi citer IRO et
Tu as pratiqué la danse assidûment et tu as même voulu en faire un métier. Dansestu toujours ?
American Vintage. Pour les marques et créateurs de luxe : Hermès, Dior, Elie Saab, Galliano, Armani et Gaultier m’ont souvent
où tu as vécu ? Oui, mais cela fait longtemps que je ne suis pas retournée aux États-Unis. Cela ne saurait tarder. J’ai beaucoup d’amis que j’ai-
Je m’y remets tranquille-
fait rêver mais mes préfé-
ment. Je voulais reprendre
rences changent selon les
des cours mais, avec la sor-
collections. J’aime aussi
tie de l’album, je n’ai pas
découvrir de jeunes créa-
eu trop le temps. Ce sera
teurs comme, récemment,
FM LAETI, c’est plusieurs
sûrement pour cet hiver.
la marque Côme avec ses
personnes pour un même
designs chics, modernes,
projet.
simples et surprenants à la
lez-vous ?
Tu as également étudié l’Art et le théâtre. Tes connaissances dans ces domaines te servent-elles dans ta carrière actuelle ?
fois. Il y a aussi une créatrice de bijoux dont j’ai porté les pièces pour un shooting : Clara Jasmine. Ses bijoux sont sublimes et très singuliers.
Bien sûr ! Avoir étudié tout
merais revoir, là-bas.
Comment
travail-
François-Marie sait tout faire : composition, écriture, arrangements... Normalement, je suis plutôt branchée textes mais nous n’avons pas de règles. Chacun met son grain de
cela m’est aujourd’hui très
sel dans ce que fait l’autre
utile dans mon rapport à
La Guadeloupe, le Canada
l’interprétation ou quand
et nous nous complétons
et, aujourd’hui, la France.
je travaille l’équilibre d’un
comme cela. Pierre-Marie,
Tu as beaucoup voyagé, quel
tableau sur scène, par
notre producteur, est aus-
est le pays dans lequel tu te
exemple.
si très investi dans la créa-
sens le plus chez toi ?
tion. Il nous connaît bien
Je me sens chez moi aux trois endroits. La Guade44
Retournes-tu dans les pays
et sait nous pousser à essayer des nouvelles choses ou nous aider quand nous
sommes en panne d’inspi-
crois que notre approche
de confort. Jouer, expéri-
ration.
aux morceaux, à l’écriture,
menter et grandir.
est plus profonde. N’est-ce pas un peu risqué
FM LAETI, c’est un groupe ou une chanteuse accompagnée ? FM LAETI, c’est moi, c’est François-Marie
et
c’est
La soul des premiers titres
pour le public acquis de
ferait-elle gentiment place à
prendre une nouvelle direc-
la pop, voire au disco ?
tion musicale dès le deuxième album ?
aussi toute une bande.
Nous avons joué avec dif-
J’aime bien dire que je suis
férents styles et toutes
C’est, bien sûr, un peu
chanteuse à bord d’un ba-
sortes d’instruments. On
risqué d’essayer de nou-
teau de super pirates. FM
voyage des années 70 aux
velles choses mais, pour
LAETI, c’est Laetitia et
années 2000 en passant
moi, il n’y a aucun plaisir
François-Marie à la com-
par les années 80. Les cla-
à recommencer deux fois
position, Pierre-Marie à la
viers prennent une place
la même chose. Comment
production; accompagnés
importante sur ce disque
peut-on évoluer si on ne
en studio et en tournée
mais nous sommes tou-
change rien ? Et si le pre-
de magnifiques musiciens
jours attachés aux bal-
mier single Wanna Dance
qui sont partie prenante
lades et aux clins d’œil à
et d’autres titres comme
dans notre aventure créa-
la «old school». La soul est
(Doesn’t Have To) Be That
tive.
au cœur de notre musique
Way tranchent avec l’uni-
mais
intéressant
vers du précédent LP,
d’essayer autre chose, de
le reste de l’album est
mixer cela avec d’autres
une évolution logique, je
styles. Les titres forment
pense. J’ai hâte de parta-
un album assez varié avec
ger cette nouvelle énergie
les couleurs, les humeurs
avec notre public. J’ai en-
et les influences de cha-
vie de les faire bouger et
cun. For The Music n’est
de les réchauffer !
For The Music est votre deuxième album fraîchement paru. Qu’est-ce qui le différencie de son prédécesseur ? Pour ce deuxième album,
c’est
pas que disco.
nous voulions une production plus moderne. Nous avions aussi envie que tout soit plus énergique, que cela bouge d’avantage sur scène. Les arrangements
46
Quelle est la salle de concert Qu’est-ce qui a fait évoluer
où tu rêves de jouer, si ce
le projet vers ces nouvelles
n’est déjà fait ?
sonorités ?
sont plus poussés que sur
Nous avions envie de nous
le premier album et je
éloigner de notre bulle
L’Olympia
et
L’Apollo
Théâtre, en tête d’affiche !
SAGE Après
avoir officié au sein du groupe français Revolver et prouvé ses talents d’arrangeur sur le premier album de Woodkid, Ambroise Willaume a pris le temps de se réinventer avec un projet solo élégant et structuré sous le pseudonyme de Sage. Et pour appuyer ce virage musical, le jeune homme a confié la production de ses morceaux à Benjamin Lebeau, moitié de The Shoes. Le résultat de cette collaboration est à découvrir sur In Between, un premier EP riche en promesses. L’artiste sera sur la scène parisienne du Café De La Danse le 29 janvier 2015 et nous aussi !
par Dine Delcroix / Photos : Florian Fromentin
Tu t'es illustré pendant des années dans le groupe Revolver. À quel moment t'es-tu décidé à te lancer dans une carrière solo ? C'était une idée que j'avais en tête depuis un petit moment mais cela s'est fait progressivement. J'ai commencé à y penser au moment de la deuxième tournée de Revolver. J'avais envie d'explorer des choses un peu différentes et je sentais que je n'allais pas pouvoir le faire avec le groupe. Cela coïncidait avec les envies des autres membres qui cherchaient à faire un break. Il y en a un, par exemple, qui est parti faire le tour du monde et qui ne savait plus s'il avait vraiment envie de continuer à faire de la musique. Le troisième avait envie de faire de la musique classique... On savait qu'on avait encore des concerts sur 2 ou 3 mois et on s'est dit qu'on allait se laisser du temps après cette série de concerts pour faire ce qu'on a envie de faire chacun de notre côté. J'ai donc commencé à m'installer dans une maison plus ou moins abandonné à Pantin où j'ai installé du matériel et, pendant la dernière tournée de Revolver, alors qu'on était en Australie, cette maison a été cambriolée. Tout le matériel que j'avais installé pour commencer à bosser sur mes morceaux a été volé et je me suis retrouvé sans rien ! C'était la jour du dernier concert de Revolver à Sydney et il y avait un côté symbolique dans ce cambriolage. En rentrant à Paris début 2013, je n'avais plus de guitare, plus de groupe... Du coup, je me suis mis à écrire des chansons au piano et c'est à ce moment-là qu'ai j'ai commencé à trouver la direction de ce qu'allait être le projet Sage.
Avant de te consacrer à ce nouveau projet, tu as fait des arrangements pour Yoann Lemoine, alias Woodkid. Comment vous êtes-vous rencontrés ? Je l'ai rencontré au début, quand il a commencé à écrire des chansons. Il avait déjà vu Rovolver et il voulait travailler avec moi pour que je l'aide à finir ses chansons. Il m'a alors contacté, il m'a fait écouter ses chansons et j'ai tout de suite accroché sur sa voix. J'ai vu que je pouvais l'aider sur centaines choses. À l'époque, il travaillait avec un arrangeur mais cela ne se passait pas très bien. Du coup, on a commencé à finir des chansons ensemble. Puis, il m'a proposé de faire des arrangements pour orchestre. Je n'avais jamais fait cela alors j'ai dû apprendre à ce moment-là. Il avait envie de cuivres, de choses assez épiques. J'ai ainsi commencé à écrire et j'ai continué sur l'album, notamment avec des arrangements pour des cordes. Yoann travaillait sur son album avec Julien Delfaud qui avait réalisé tous les albums de Revolver alors c'était un peu un cercle familial.
Y avait-il une lassitude au sein de Revolver ? Sur le deuxième album, quand on a refait tous ces concerts dans les mêmes salles, on 50
avait un peu l'impression de reproduire la même chose une deuxième fois. Cela ne sert à rien de se répéter.
Ton expérience de la scène en groupe influence-t-elle tes prestations en solo, aujourd'hui ? J'ai une expérience qui m'a appris énormément de choses donc c'est sûr que le fait d'avoir fait 300 concerts me donne des automatismes sur mes scènes en solo, aujourd'hui. Au début, j'avais peur que ces réflexes soient un piège et c'est pour cela que j'ai vraiment cherché à aller dans une direction différente pour éviter tout amalgame. Quand j'ai fait mon premier concert vraiment tout seul dans un petit bar à New York qui s'appelle le Pianos, je me suis retrouvé tout seul au piano et c'était une situation sur scène tellement étrangère pour moi que j'ai vraiment eu l'impression que c'était mon premier concert. Je cherche en permanence à ne surtout pas refaire ou reproduire ce que je sais déjà faire.
Ton premier EP, In Bewteen vient de paraître. Peux-tu expliquer brièvement de quoi parlent les quatre chansons qui le composent ? In Between est à propos d'une amitié un peu impossible. Last Call Couples parle de quelqu'un qui est un peu coincé dans une situation absurde pendant une soirée et qui prend du recul sur l'absurdité de la situation. La chanson Summer Rain a été inspirée par la mort de la mère d'une amie. Je l'ai écrite le lendemain de son décès et elle a même été diffusée à l'enterrement. Enfin, To The River parle de s'imaginer vieux avec la personne qu'on aime et de repenser à sa jeunesse comme par nostalgie anticipée (rires).
Musicalement, cet EP est très éloigné de ce que tu as pu faire avec Revolver. D'où viennent ces nouvelles sonorités ? Revolver tournait beaucoup autour de la guitare et des harmonies vocales. Aujourd'hui, je ne fais plus de guitare sur scène, je suis au piano et aux machines dans un environnement assez nouveau pour moi avec un rapport très frais à tout cela. Quand j'ai commencé à réfléchir à ce projet et à écrire mes premières chansons, le piano m'a fait écrire d'une façon vraiment différente qui m'a amené dans des directions et des harmonies nouvelles avec une façon de chanter décomplexée, plus aiguë. Cela m'a donné envie de créer des textures plus extrêmes, plus contrastées.
52
Pour cet EP, tu as travaillé avec Benjamin Lebeau de The Shoes. Comment est née cette collaboration ? Cela fait 5 ans qu'on se croise sur d'autres projets, notamment sur le premier EP de Woodkid et on avait depuis longtemps envie de faire quelque chose ensemble. Il m'a poussé à aller dans des zones d'inconfort, à prendre des risques en termes de sons et de contrastes. Lui vient de la musique électronique. Moi je viens de la guitare acoustique. On a des références et des forces différentes mais on aime les même choses.
Comment avez-vous procédé pour trouver le son particulier de cet EP ? Benjamin Lebeau est une espèce de virtuose de la production. Il travaille sur ordinateur avec une approche pure de découpage et de transformation des sons à l'extrême. Au début, on a travaillé avec une quinzaine de chansons en même temps. J'arrivais avec des maquettes de chansons assez abouties et il déconstruisait tout. À la fin, on avait une autre chanson qui ne ressemblait plus du tout à ce que j'avais fait et il a fallu trouver un équilibre entre ce qu'il apportait et ce que j'avais au départ. Il voulait qu'on trouve ce point d'équilibre et cette recherche a été assez longue. La première chanson sur laquelle on a vraiment eu le déclic, c'est "In Between" qui a permis de trouver le son de ce que devait être cet EP.
Tu as également collaboré avec Jérémie Arcache qui était, comme toi, membre de Revolver. Était-ce important pour toi d'impliquer une "patte" familière dans ton nouveau projet ? Cela s'est fait assez naturellement. Jérémie a un projet d'orchestre pour lequel j'ai écrit et j'avais envie de trouver un moyen de réunir son orchestre et mon projet donc c'est son orchestre qui joue sur In Between et sur Summer Rain. Lui, il joue sur Last Call Couples. C'est venu spontanément et j'en suis très content.
Sur la pochette de l'EP, tu apparais à la fois de face et de dos. Quel sens as-tu souhaité donner à ces deux images coupées ? C'était une façon d'illustrer un peu cette dualité qui existe au sein de Sage à plein de niveaux. Avec Benjamin Lebeau, on forme un peu une sorte de monstre à deux têtes même si c'est, au final, moi qui porte le projet. J'ai une espèce de base classique dans la composition des chansons tout en allant dans des textures futuristes en essayant d'aller chercher des sons qui n'existent pas encore. Sur scène, c'est ce que j'essaye de transmettre aussi derrière une machine qui est à moitié un piano et à moitié une boite à rythme. 53
Tu as choisi une imagerie soignée pour ton projet mais tu ne te mets par spécialement en avant sur tes visuels, jusqu'à présent. Est-ce lié à une pudeur ? Cela me va d'être à la fois là et pas là. Le clip de In Between illustre bien cette forme de naissance. Je sors un peu d'une coquille, je montre le début de la tête mais je ne suis pas complètement là. Avec le réalisateur Ismael Moumin qui fait les photos et le clip, on avait tous les deux sans trop se parler envie d'aller vers un truc mystérieux mais accessible. J'aime bien cet entre-deux. J'ai envie de faire exister les chansons plus que moi-même.
Maintenant que tu es en solo, ressens-tu plus de pression ? Je me suis toujours mis la pression dans ce que je fais donc ce n'est pas plus de pression mais disons que c'est un contrôle sur tout qui est à la fois agréable et difficile. Difficile parce que personne ne peut faire à notre place et agréable parce que c'est maintenant plus simple d'aller au bout d'une idée. Ce qui est beau dans un groupe, c'est l'alchimie et le mélange un peu magique de plusieurs individualités mais, quand on est tout seul, je pense qu'on peut aller plus loin dans un but artistique.
Quel est l'avenir de Revolver ? Le groupe fait une pause à durée indéterminée (rires). Pour moi, on s'est arrêté mais je ne veux pas rendre le truc dramatique d'autant qu'on s'entend toujours bien. Quelque part, je pense qu'on a un peu sauvé notre amitié en décidant d'arrêter le groupe parce qu'il n'y avait plus vraiment d'épanouissement dans ce projet-là. Je ne vais pas dire que c'est fini à tout jamais parce qu'on peut très bien avoir envie de refaire un disque ou un concert ensemble dans 5 ou 10 ans mais je sais qu'on a tous envie de se consacrer à ce qu'on fait maintenant individuellement.
54
THE DRUMS Cinq
années après le sifflotant Let’s Go Surfing et jamais mieux servis que par eux-mêmes, les deux membres fondateurs de The Drums ont retrouvé la vertu du duo. Encyclopedia dernier né du groupe et sorti en septembre 2014, marque pour le binôme Pierce et Graham l’envie de faire désormais leur «propre» musique.
par Riyad Cairat / Photos : DR Beaucoup de journalistes au travers d'interviews ou de critiques de vos albums parlent de vos influences ou vous comparent avec The Smiths, Joy Division, The Cure, The Beach Boys et même les Ramones. Est-ce que vous n'en avez pas un peu marre de ces comparaisons ?
Qui est John, celui qui avait la moustache ? Jonathan Pierce : (Rires) Je ne connais pas grand chose sur Hall and Oates, je n'ai pas écouté grand chose d'eux mais la comparaison ne me dérange pas.
Jonathan Pierce : Je ne sais pas. Vous travaillez très longtemps sur un projet, vous le concevez, vous vous torturez, vous le peaufinez et enfin vous arrivez à le sortir et tout le monde vous dit : « C'est très bien ! On dirait The Smith. » Et vous vous êtes là : « Non on ne dirait pas. » Nous avons écoutés ces groupes quand nous étions gosses comme tout le monde, pleins de groupes que nous adorons pour lesquels nous avons de l'admi-
En 2010, vous étiez récompensés par beaucoup de magazines et de professionnels de la musique. Meilleur Espoir pour Pitchfork, Numéro 1 des groupes les plus taggés par Shazam, etc. Est-ce que ces récompenses étaient importantes pour vous ou au contraire c'était horrible parce vous craignez à l'époque de décevoir alors que tout le monde comptait sur vous ?
rations mais ceux là en particulier nous
Jonathan Pierce : C'était bizarre parce
on plus marqués. Après ça pourrait être
que pendant beaucoup de temps nous
pire comme...
étions indifférents à tout ça. Nous étions
Jacob Graham : Coldplay ! (Rires)
trop occupés pour y faire attention. Mais nous n'avons jamais eu cette pression sur nous du genre : « Tout le monde compte sur nous donc nous devons faire
56
Je suis journaliste moi aussi et je dois trouver
de bons albums » Nous n'avons pas cette
ma comparaison entre vous et un autre groupe.
mentalité et c'était une façon de pen-
Qu'est-ce que vous pensez de Daryl Hall et
ser très naïve. Je pense qu'aujourd'hui
John Oates ? Vous avez le choix, qui est Daryl ?
avec le temps nous sommes au sommet
parce qu'on nous avons fait quelque
Fin septembre 2014 vous disiez Jacob à un
chose auquel on croyait vraiment, nous
journaliste français : « On est ravis de la
avons fait du mieux qu'on pouvait nous
manière dont nous avons réalisé cet album,
avons fait quelque chose de bon. Tout le
même si nous n’avons pas eu encore beau-
monde pense que c'est génial parce que
coup de retours, puisque presque personne ne
ça l'est et que nous avons fait les choses
l’a écouté.» Qu'en est-il maintenant ?
exactement comme nous les avons toujours faites. Quand nous avons enregistrés notre deuxième album Portamento,nous avons travaillés exactement de la même façon que sur le premier, sans faire attention à toute ces récompenses. Je pense que nous serions plus connus aujourd'hui si nous avions fait attention à tout ça.
Pensez-vous que l'énorme succès de vos premières chansons en 2009 est dû en partie à leurs sonorités très joyeuses et insouciantes dans un contexte économiquement et socialement très difficile ? Jonathan Pierce : Je pense, oui. Ces chansons étaient décalées avec ce qui se passaient dans le monde. Les gens voulait
Jonathan Pierce : Les gens l'ont écouté maintenant. Beaucoup m'ont dit « J'aime cet album un peu plus à chaque fois. A chaque fois que je l'écoute, je fredonne de plus en plus les chansons ». Nous sommes en tournée depuis deux mois maintenant et je vois le public chanter les chansons de ce nouvel album peutêtre plus que les anciennes chansons.
J'ai lu que vous étiez très content de cet album d'ailleurs... Jonathan Pierce : Oui c'est vrai. Nous avons passés beaucoup de temps dessus et nous avons aimés la façon dont nous l'avons enregistré avec plein d'inspirations et de nouvelles sonorités.
passer du bon temps et nous disait toujours « Nous aimons vos chansons parce qu'elles sont joviales et insouciantes ».
Pour Encyclopedia, vous avez travaillés avec
Parfois je pense que les choses ce dé-
un producteur dans un premier temps mais
roulent comme ça sans vraiment qu'on le
finalement vous l'avez remercié et l'avez ré-
calcule. Comme lorsque nous avons sorti
alisés sans lui. Jacob a déclaré « C’était hor-
Portamento avec la chanson Money sur
rible, cela a tout massacré, surtout la créati-
l'album c'était le début du mouvement
vité.». Pourquoi ?
Occupy Wall Street. Ça sonnait comme un hymne pour ces évènements, c'était
Jonathan Pierce : Oui. Je pense que nous
presque prophétique.
sommes assez « spéciaux » Nous avons une façon de travailler bien à nous, assez particulière. Nous voulions que l'al-
58
bum retranscrive ça. Quand vous avez
Vous êtes un cas à part pourtant pour pleins
un producteur, il veut essayer prendre
de groupes, l'apport d'un producteur leur
« ça » et essayer de faire en sorte que ça
permet de se cadrer et de faire un bon album
sonne mieux. Alors que pour nous cela
non ?
doit juste sonner. Nous avons travailler plusieurs fois avec des producteurs mais cette fois-ci nous avions besoin de le faire nous même.
Jacob Graham : Je ne pense pas qu'un producteur s'engage derrière un groupe sans penser à faire d'eux un business. Qu'il vienne seulement pour faire un bon album n'aurait pas de sens.
Vous pensez qu'il y a une question financière
Jonathan Pierce : Je ne sais pas. Mais
lorsqu'un producteur s'en mêle ?
notre époque nous fourni les outils pour
Jonathan Pierce : Il y a en partie de ça. Le producteur est là pour diriger la création artistique. La question financière est en divisée deux parties. La première est que dépenser de l'argent pour faire venir un producteur doit être rentable à la fin. L'autre partie est que le producteur pense aux chansons en se disant « comment je pourrais les faire mieux sonner ».
Jacob Graham : « Et je l'ai produite en plus. » Jonathan Pierce : Oui c'est vrai aussi mais faire que ces chansons sonnent mieux pour qu'elles rapportent de l'argent, qu'elles passent à la radio afin qu'elles soient rentables à l'avenir. Les chansons deviennent des devises et ça c'est horrible.
faire de la musique de qualité. Si vous pouvez le faire sans producteur vous devriez. Je dis ça seulement parce que nous sommes les deux personnes les moins qualifiés sur cette planète pour le faire et nous avons réussi sans entrainement ou compétences. Je pense que de nos jours si vous voulez vraiment un album que vous le faîtes sérieusement
Encyclopedia est donc le premier vrai album de The Drums ? Jacob Graham : Je ne pense pas que ce soit notre premier vrai album, mais je pense qu'il ouvre un nouveau chapitre. Nous avons terminés avec ce que nous avons fait par le passé, nous avons creusés plus profondément dans notre créativité et trouvé des choses nouvelles et surprenantes. Le dernier album était très inspiré donc nous allons continuer dans ce sens et pour le prochain nous verrons ce que nous arriverons à trouver.
60
YELLE Par Dine Delcroix / Photos : francois berthier
Bientôt 10
ans depuis l’insolant Je veux te voir et Yelle n’a pas fini de surprendre par sa liberté artistique qui évolue brillamment à la convenance de l’âge et des humeurs. Le succès résonne aujourd’hui jusqu’aux États-Unis et ce n’est pas un hasard si le grand Dr. Luke a souhaité travailler avec le groupe, allant jusqu’à produire son troisième album qui mérite bien son titre : Complètement Fou. Ceux qui n’auront pas le plaisir d’assister au concert déjà complet prévu le 16 décembre prochain à la Gaîté Lyrique pourront se rattraper le 11 mars 2015 à La Cigale.
Comment es-tu passée de Je
Ton nouvel album, Com-
faire la promotion de cet
veux te voir, ton premier
plètement fou, comporte un
album, je me suis rendue
single, à ce son pop que tu as
son plus mature et plus posé
compte que les textes par-
aujourd'hui sur ton nouvel
que d'habitude. T'assagi-
laient beaucoup de sexe
album ?
rais-tu avec le temps ?
mais ce n'est pas pour
J'ai l'impression que c'est
Je suis vieille, maintenant
l'évolution logique du son
(rires). Il y a, en effet, un
qu'on avait à l'époque.
truc un peu plus sage dans
On avait envie de revenir
la forme avec des mor-
avec un nouvel album un
ceaux plus calmes et une
peu plus costaud. Déjà,
approche un peu moins
on avait affirmé notre son
rentre-dedans.
avec l'album Safari Disco
vraiment que c'est une
Club mais, là, on avait en-
question d'âge. Quand tu
vie d'un son plus gros et
grandis, tu n'appréhendes
plus confiant. En même
plus les choses de la
temps, Je veux te voir, j'ai
même manière, tu prends
l'impression que c'était
du recul, tu te fais plus
hier. C'est un morceau
confiance aussi donc tu
qu'on fait toujours en live
vas peut-être moins cher-
et qu'on aime jouer. Je
cher la provocation. On se
pense qu'il y aura toujours
fait confiance et on se fait
des titres qui resteront.
plaisir sans vouloir prou-
Rien n'est figé, on peut
ver des choses. Toutefois,
proposer d'autres versions
rien n'est jamais gagné et
et changer des choses. On
c'est toujours un saut dans
a grandi, on a rencontré
le vide.
Je
crois
polémiquer. Le sexe fait partie de mon quotidien et des conversations que je peux avoir donc j'ai envie d'en parler dans mes chansons. Il reste toutefois une insouciance et une légèreté.
Quel mot conviendrait le mieux pour résumer cet album ? Je
dirais
"expérience"
parce que c'est un album qui parle de rencontres, de changements, de nouveautés, d'essais, de la vie qui passe. On est arrivé à un moment de notre carrière où on avait envie d'essayer autre chose et de faire différemment.
d'autres gens et on a eu envie d'expérimenter des choses. On a eu l'occasion de le faire sur ce nouvel album mais quand j'écoute Je veux te voir et que je
Les textes de ce nouvel opus sonnent moins provocateurs. Est-ce également lié à l'âge ?
compare avec ce qu'on a
Dans la forme, l'écriture
fait sur ce nouvel album,
est moins frontale d'une
je me dis que ce n'est pas
certaine
non plus hyper loin.
quand j'ai commencé à
manière
mais,
En combien de temps s'est fait ce disque ? Toute la partie composition et écriture a pris un an de novembre 2012 à Novembre 2013. Ensuite, on a pris 5 à 6 mois supplémen63
taires de réflexion pour le
riques (rires).
a expliqué que Dr. Luke avait découvert notre mu-
mixage, le mastering...
sique avec notre remix de Pourquoi avoir opté pour du Pourquoi as-tu choisi d'apparaître plongée dans du
venu nous voir en concert à Los Angeles. On ne sa-
Tout simplement parce
vait pas qui était Dr. Luke
l'album ?
qu'on trouvait que c'était
à ce moment-là alors on a
un peu ennuyeux et on
cherché son nom en sor-
Cet album a vraiment été
avait envie de couleurs
tant du rendez-vous et
fait entre Saint-Brieuc et
très vives. On fait ce qu'on
on a vu que ce n'était pas
Los Angeles et on avait
a envie de voir. Quand
le mec du coin (rires). Le
envie de trouver un lien
je cherche une pochette
gars d'Ubisoft nous a mis
entre la culture américaine
d'album, j'ai envie qu'elle
en contact avec lui et on
et la culture française, no-
m'interpelle, qu'elle me
a commencé à s'envoyer
tamment la culture de
parle. Beaucoup de gens
des e-mails, des idées. Dr.
l'Entertainment. Un jour,
se questionnent et ne
Luke nous a dit ensuite
Jean-François
Perrier
voient pas le pop-corn
qu'il avait envie de tra-
(ndlr alias Grand Marnier)
tout de suite. Finalement,
vailler avec nous alors on
est rentré d'une séance
il y a aussi un clin d'oeil au
a commencé par s'envoyer
d'ostéopathie
drapeau de chaque pays avec
des morceaux, et rapide-
le bleu, le blanc et le rouge.
ment, il a souhaité qu'on
pop-corn sur la pochette de
complète-
ment détendu et il m'a dit : "À un moment, y a un
aille à Los Angeles pour
truc qui s'est débloqué
se rencontrer et passer du
et j'ai vu du pop-corn !". On a commencé à en parler et, en faisant des recherches, le pop-corn est devenu vraiment évident. Au départ, c'est un grain de maïs qui se transforme
64
pop-corn bleu ?
Katy Perry et qu'il était
À la production de ces nouvelles chansons, on retrouve le grand Dr. Luke qui est actuellement un des plus grands producteurs de musique pop. Comment l'as-tu rencontré ?
et, finalement, c'est assez
C'est assez étrange comme
emblématique de cet al-
rencontre. On était un jour
bum qui est léger et pop.
en rendez-vous avec Ubi-
Il y a un lien entre les deux
soft et le gars avec lequel
cultures. Quand j'étais pe-
on était en rendez-vous
tite et qu'on en mangeait
nous a dit qu'il était en
à la maison, on avait l'im-
contact avec Dr. Luke et
pression d'être aux Amé-
qu'il nous adorait. Il nous
temps ensemble. C'était nécessaire de se parler et de passer du temps en studio. On ne s'imaginait pas que quelque chose était possible en sortant de notre studio et on ne se voyait pas créer ailleurs. C'était hyper enrichissant !
Quelle a été ta plus grande
de travailler parce qu'on
folie sur ce troisième album ?
travaillait
Quand on a réalisé qui était Dr. Luke, on s'est dit « Allons-y ! » et c'était complètement fou !
généralement
à huis clos avec Grand Marnier puis Tepr sur le deuxième album. Sur cet album, on a eu l'opportunité de travailler avec Dr. Luke qui est venu toquer à notre porte et on a
Tu rencontres un franc suc-
été surpris de voir que de
cès aux États-Unis. Com-
bonnes choses pouvaient
ment expliques-tu l'intérêt
arriver en changeant notre
qu'on te porte, là-bas ?
manière de faire. Sans Dr. Luke, on aurait continué à
J'ai du mal à l'expliquer
travailler dans notre petit
parce qu'il n'y a pas vrai-
studio à Saint-Brieuc et
ment de recette. Nous, on
c'est ce qu'on a fait aus-
a toujours fait ce qu'on
si, d'ailleurs car, même si
avait envie de faire. Dès le
on a bossé à Los Angeles,
départ, on a eu un accueil
on revenait travailler chez
de la part du public étran-
nous et je pense qu'on a
ger et on y a toujours ré-
besoin de cet équilibre.
pondu en temps réel.
Pour finir justement sur une Ce succès à l'étranger in-
question complètement folle
fluence-t-il ta manière de
en référence à ton premier
travailler dans le processus
single Je veux te voir, quelle
de création ?
personnalité
Je crois qu'on ne se pose pas vraiment la question
aimerais-tu
"voir dans un film pornographique" ?
et je pense que cela ne
Peut-être Prince. Il est tel-
fonctionnerait pas si on
lement sensuel et sexuel
commençait à le faire. Je
dans ses morceaux (rires).
pense que les gens nous aiment justement parce qu'on a notre touche. On a changé notre façon 65
THE SCRIPT En
quatre albums studios, les irlandais de The Script ont su inscrire leur pop rock dans la durée avec des singles efficaces et une imagerie bien entretenue. Le groupe est actuellement en tournée pour promouvoir son dernier album, No Sound Without Silence et reviendra en France pour un concert au Zénith de Paris le 16 mars 2015. Entretien exclusif avec Mark Sheenan, le guitariste du groupe.
Par Dine Delcroix / Photos : DR
Certains d’entre vous ont débuté leur
monde est devenu un producteur de chambre
carrière en produisant pour d’autres ar-
et tout part de là.
tistes. Cette époque te manque-t-elle ? Oui, cela me manque. J’aimais passer du temps à cultiver de la musique pour d’autres artistes, c’était très plaisant. Maintenant, je me concentre sur ce groupe, ce qui est différent mais c’est probablement plus agréable. Le seul problème, c’est de faire un album tous les deux ans alors que j’avais l’habitude
Y a-t-il des artistes pour lesquels tu aurais aimé produire de la musique ? Oui. J’aime la dynamique des groupes de rock mais j’aime aussi des voix féminines comme celle d’Adele.
de faire de la musique tous les jours. Votre dernier album, No Sound Without Comment expliques-tu que de plus en plus d’artistes se lancent d’abord dans la production pour d’autres avant de devenir interprètes ? Je crois que la technologie a quelque chose à voir avec cela. Il est devenu très coûteux de louer des studios d’enregistrement, surtout pour faire enregistrer un groupe. De ce fait, tu t’appropries les programmes par toi-même et tu te mets à tout enregistrer toimême. Ainsi, le fait de tout programmer est devenu moins cher et tu es même capable de le faire depuis ta chambre. Du coup, tout le 66
Silence, a été enregistré dans un tour bus. Pourquoi avez-vous opté pour ce procédé ? Quand tu joues devant 20.000 ou 30.000 personnes par soir, tu reçois de l’adrénaline et de l’énergie mais, parfois, tu bois ou tu fumes jusqu’à l’écart après le show et tu ruines le tout. Cette fois, on voulait un tour bus équipé d’un studio d’enregistrement pour nous permettre de capturer toute cette énergie qui résonne encore dans nos oreilles quand on sort de scène. On écrivait des chansons en journée et on enregistrait les voix la nuit après le concert. Pour cela, on allait directement
dans le tour bus après le show.
studio, nous avons donné lieu à Goodbye Friends et nous lui avons envoyé ce morceau qu’il a adoré. On a fini par le rencontrer à
Quel problème majeur avez-vous rencontré en enregistrant à l’intérieur d’un bus ?
un concert à Londres et il était temps car cela faisait bizarre d’avoir une chanson sur son album sans l’avoir rencontré.
Le bruit ! Sous le bus, il y avait un moteur massif qui faisait un bruit assez fort.
N’êtes-vous pas un peu anti dance music comme beaucoup de groupes de pop rock ?
Étiez-vous tenus de sortir ce quatrième album à une date butoir ?
même grandi en écoutant de la dance music
Non. Nous devions même le sortir en Février
mais je n’aime simplement pas la musique
de l’année prochaine mais nous avions déjà
inutile et sans signification. Parfois, la dance
écrit une quarantaine de chansons. Nous
music n’est que du bruit, ce qui est très facile
avons alors choisi la douzaine qui allait figu-
à faire mais, certains artistes ont une struc-
rer sur l’album et tout était déjà prêt. Il était
ture solide et c’est en cela que j’aime David
temps d’arrêter d’écrire et de se lancer. Un
Guetta. Le fond de ses morceaux est dance
album, c’est un moment de vie instantané.
mais ses chansons sont originales.
Depuis le mois dernier, on vous retrouve
Au sein du groupe, avez-vous déjà res-
en featuring sur le nouvel album de
senti le besoin d’une carrière solo ?
David Guetta avec le morceau Goodbye Friends. Comment en êtes-vous arrivés à travailler avec cet artiste ?
Cela ne m’intéresse pas. Danny, notre leader, le fera peut-être un jour mais je pense qu’il aime être dans un groupe parce que
Nous avions écrit une chanson pour Britney
nous collaborons beaucoup. Même s’il est le
Spears à la demande de will.i.am qui s’inti-
chanteur principal du groupe, nous nous re-
tule Now That I Found You» David Guetta
layons sur les demos et nous nous satisfaisons
a produit ce morceau pour Britney mais nous
sur le plan créatif donc il n’y a pas ce genre
ne l’avions pas encore rencontré, à l’époque.
d’envies au sein du groupe, pour le moment.
Quelques mois plus tard, alors que nous étions en Hollande, on a reçu un coup de fil de sa part et il nous a demandé si on voulait écrire pour lui. Nous sommes alors allés en 68
Je ne suis pas contre la dance music, j’ai
EN COUVerture
BERENICE BEJO Depuis
sa consécration dans The Artist en 2011, Bérénice Bejo cumule les prix et les nominations. Ce mois-ci, elle retrouve son conjoint et réalisateur Michel Hazanavicius pour la troisième fois au cinéma dans The Search, un drame poignant sur la seconde guerre de Tchétchénie. Rencontre avec la belle franco-argentine.
Par dine delcroix / photos : françois berthier@ Contour by getty Images
Production : Clotilde Lecuillier Make up : Delphine Ehnart Hair : Stephane Bodin Style : Sabrina riccardi
Votre père a été réalisateur. Cela a-t-il influencé votre choix de carrière ? Non, je ne pense pas car, quand je suis née, mon père n'était plus réalisateur. En revanche, j'ai grandi en regardant des films, ce qui peut être forcément une influence.
Vos premiers pas devant une caméra remontent à plus de 20 ans. Quel regard portez-vous sur ces années d'activité ? Il y a des biographies de personnes actives depuis 5 ans qui sont bien plus importantes que la mienne. J'ai un film qui a été mondialement connu et qui fait tout d'un coup une différence mais je n'ai pas tellement de films à mon actif. Je suis contente, mais je ne me pose pas la question, en fait.
Vous êtes actuellement à l'affiche de The Search qui marque votre troisième collaboration avec votre compagnon et réalisateur Michel Hazanavicius. Ne craignez-vous pas de vous enfermer dans une méthode de travail unique en tournant souvent avec le même réalisateur ? Chaque film, chaque expérience vous change donc, effectivement, à chaque fois que je fais un film, je suis différente sur le film d'après. Sur le Farhadi (ndlr Le Passé), j'ai appris des choses qui ont certainement servi pour le film de Michel et ce que j'ai appris sur le film de Michel me nourrira sur le prochain. Le fait de refaire des films avec la même personne, c'est d'autant plus intéressant parce qu'on a envie à chaque fois de se surpasser. Il y a plein de réalisateurs qui travaillent avec des acteurs 72
depuis toujours et qui ne sont pas forcément en couple avec. C'est intéressant de travailler avec quelqu'un que vous connaissez pour essayer justement d'aller un petit peu plus loin.
Sur un plateau de tournage, avez-vous davantage peur de décevoir le réalisateur lorsqu'il s'agit de votre compagnon ? Je ne suis pas en train d'essayer de prouver à Michel que je suis la meilleure au monde, je suis en train d'essayer de faire le mieux pour une scène et d'être au plus proche de ce qu'il a imaginé. Sur les premiers jours de tournage, il y a toujours une petite angoisse de plus mais elle s'évapore très vite. Sur tous les plateaux, à un moment donné, j'essaye de comprendre ce que veut le réalisateur, de trouver des choses et de jouer la scène.
Quelles ont été les conditions du tournage de The Search ? Elles ont été difficiles et différentes de d'habitude. Ce tournage était un peu hors-normes car il n'y avait que des non-acteurs et beaucoup de langues différentes. Forcément, cela demande plus de temps et d'être un peu plus à l'écoute de ces personnes pour les aider, pour les mettre en confiance, pour les rassurer. C'est un genre de tournage plus compliqué mais, en même temps, extrêmement intéressant car vous êtes amenés à être un peu plus généreux, un peu plus à l'écoute et un peu moins sur vous.
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Les différentes langues parlées durant ce tournage ont-elles constitué une barrière pour la communication ? Je ne dirais pas "une barrière" mais, forcément, cela demande un peu plus de temps parce qu'il faut passer par les traducteurs donc c'est un peu plus long mais je ne pense pas que cela constituait un problème majeur pour se faire comprendre. On se faisait comprendre même si on avait en face de nous, parfois, des gens qui ne savaient pas ce que c'était que de jouer donc il fallait essayer de trouver des astuces pour qu'ils puissent être bien dans la scène.
Avez-vous suivi la phase d'écriture du film ? Non, je n'ai pas suivi l'écriture du film car j'étais en tournage.
Dans ce drame, vous incarnez une chargée de mission pour l'Union Européenne prénommée Carole. Comment avez-vous travaillé sur ce personnage ? C'est un personnage que j'ai travaillé de façon assez classique. J'ai essayé de voir d'où elle venait, pourquoi elle était là... J'ai essayé de comprendre ce que voulait raconter Michel à travers ce personnage. Ce qui était intéressant, c'était le besoin de ce personnage de se rendre utile. Au départ, elle essaye de se rendre utile de manière politique et quand, petit à petit, elle se retrouve face à des situations d'incompréhension, de frustration et qu'elle rencontre ce petit enfant tchétchène qui vient de voir ses parents se faire massacrer, elle va se rendre compte qu'elle peut se rendre utile à travers 76
lui et de façon beaucoup plus personnelle. Comment avez-vous abordé vos scènes avec le jeune Abdul Khalim Mamatsuiev qui joue cet enfant tchétchène ? C'était le seul acteur avec lequel la langue a été une barrière puisqu'il ne parlait ni français ni anglais. C'est difficile de passer par un traducteur quand vous voulez parler avec un enfant. Très vite, je me suis rendue compte que, finalement, mes relations avec Abdul Khalim Mamatsuiev étaient un peu les mêmes que celles de Carole avec Hadji donc mes frustrations, mes impatiences ou mes émerveillements que j'avais face à ce petit enfant étaient proches de ce que mon personnage ressentait pour le sien donc, j'ai un peu laissé faire.
Avez-vous fait appel à votre instinct maternel pour nourrir le personnage de Carole ? Non parce qu'elle n'a pas un rapport maternel avec cet enfant donc j'ai, au contraire, plutôt bien gommé tout ce qui était maternel.
Dans ce film, vous partagez également des scènes avec Annette Bening. Quel souvenir gardez-vous de votre collaboration avec cette actrice ? On a été très content de l'avoir sur le plateau. C'était, pour moi, la seule actrice professionnelle avec laquelle j'ai travaillé sur ce film donc c'était une semaine plus simple que d'habitude puisqu'elle vous donne la réplique, elle vous regarde, elle tente des choses. Elle est venue assez simplement sans exiger quoique ce soit et elle 78
avait énormément travaillé le personnage. C'est vraiment agréable de travailler avec elle.
Selon vous, pourquoi le film a-t-il été sifflé lors de sa présentation au dernier Festival de Cannes ? Il a été sifflé par, je crois, 3 ou 4 journalistes russes donc cela m'a fait plutôt plaisir. C'est un film qui est contre Poutine et son gouvernement. S'il a été sifflé, c'est simplement par des personnes qui étaient plutôt pro-Poutine. Par contre, on a été interviewé après la projection par d'autres journalistes russes qui, eux, ont adoré le film. Souvent, dans les films américains, les russes sont les méchants. Là, ils sont aussi des victimes. C'est un film qui parle des victimes de guerre. Aucun des personnages n'a des convictions politiques. Ces journalistes russes étaient contents parce que, pour une fois, on parlait d'abord d'un problème qui est très important chez eux, celui de l'armée. Beaucoup de soldats russes meurent pendant leur entraînement, hors combat. C'est un problème qui est connu dans leur société et, finalement, le film de Michel parle de ce problème-là.
Pensez-vous que le film sera distribué en Russie ? Non, je ne pense pas qu'il sera distribué en Russie parce que le gouvernement est, pour le moment, dirigé par Poutine.
Ce film est librement inspiré d'un film du même nom sorti en 1948. Avez-vous regardé ce long mé79
trage signé Fred Zinnemann ? Oui, je l'ai vu avec Michel. Michel avait déjà envie de faire un film sur le conflit tchétchène et il s'est dit que ce serait intéressant d'utiliser la structure du film de Zinnemann qui parle de la Seconde Guerre mondiale et d'en faire un film transporté en Tchétchénie.
En tant qu'actrice, de quoi avez-vous envie, aujourd'hui ? De plein de choses. Pour le moment, je marche encore en fonction de ce que je reçois et de ce que j'aime. Je ne me donne pas de personnages. Je fonctionne plutôt à la lecture d'un scénario. Je lis et j'aime ou j'aime pas. Si j'aime, je vais déjà rencontrer le réalisateur.
Quels sont les réalisateurs avec lesquels vous aimeriez justement travailler ? Il y en a plein mais je ne vais pas en citer (rires).
Quelle est la pire question qui vous a été posée par un journaliste ? Pendant la promotion avec Michel, on nous a demandé qui faisait la cuisine dans la maison. Je me dis qu'il y a quand-même plus intéressant comme questions à poser sur un sujet comme The Search. J’ai répondu assez froidement (rires).
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BLIND TRUTH
VANESSA DAVID Par Dine DElcroix / photos : florian fromentin
VanessajDavid aime écrire, jouer et rire. Elle incarne Nathalie dans la série phare de Canal+, WorkinGirls, qui revient pour un épisode spécial de 90 minutes le 22 décembre prochain après une saison 3. Elle nous dit rien que la vérité ! Lorsque tu te regardes dans la glace le matin que dis tu ? Ouh la!!! C'est fatigué tout ça ... Faudra
gerais tu ? Ben, comme la plupart des parisiens je dirais la taille de mon appart.
que je pense à changer de miroir. Quel pouvoir magique aurais tu aimé avoir ? Si tu devais emporter une seule chose sur une ile déserte qu'est ce que ça serrait ?
Celui de guérir.
L'œuvre littéraire complète de Nadine de Rotschild ... Pour ne pas regretter la civilisation.
Quel prénom aurais tu aimé porter ? Si je pouvais je changerais plutôt mon surnom ... Mes amis proches m'appellent
A qui voulais tu ressembler quand tu étais
BABA!
enfant ? A Deneuve dans peau d'âne et à Tom Cruise dans Top Gun.
Qui veux tu épater le plus ? Mon banquier mais je n’y arrive pas.
Quel super héros aurais tu aimé être ? La femme moderne et émancipée.
Que peut on entendre comme message d'accueil sur ta boite vocal téléphonique ? «Après le bip vous êtes dans ma boîte».
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Si tu avais une baguette magique que chan-
VANESSA DAVID Formé
à Acting International, Pascal Demolon qui fête ce mois-ci ses 50 ans sera à l’affiche de Elle l’adore aux côtés de Sandrine Kiberlain et de Laurent Lafitte à partir du 24 septembre. Il sera également bientôt au casting de Discount, le premier long-métrage de Louis Julien-Petit qui vient de remporter le Valois du public lors du dernier festival du Film Francophone d’Angoulême. Un BLIND TRUTH s’imposait !
Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier
Lorsque tu te regardes dans la glace le
A Deneuve dans peau d’âne et à Tom
matin que dis tu ?
Cruise dans top gun
Ouh la!!! C’est fatigué tout ça ... Faudra
4- Quel super héros aurais tu aimé être ?
que je pense à changer de miroir. La femme moderne et émancipée Si tu devais emporter une seule chose sur une ile déserte qu’est ce que ça serrait ? 5- Si tu avais une baguette magique que changerais tu ? L’œuvre littéraire complète de Nadine de Rotschild ... Pour ne pas regretter la civilisation.
Ben comme la plupart des parisiens je dirais la taille de mon appart.
3- A qui voulais tu ressembler quand tu étais enfant ?
6 - Quel pouvoir magique aurais tu aimé avoir ? 83
Quand et comment as tu cessé de croire au
De quelle question aimerais tu avoir la ré-
Père Noël ?
ponse ?
A chaque fois que j'ai reçu un cadeau
Comprendre la notion d'infini et pour-
pourri.
quoi je tâche toujours le vêtements que je porte pour la première fois..
Que peux tu me dire de négatif sure toi ? Pfff vous croyiez que je vais me tirer une
Quel a été ton dernier instant de solitude ?
balle dans le pied ? Attendez... on n’est
Ce matin j'ai fais une blague à mon
pas censé faire cette interview pour in-
amoureux. J'ai ri. Pas lui. J'ai ré-expliqué
fluencer les gens et leur faire croire que
ma blague. Il a rit. Mais pour se foutre de
je suis une fille géniale ?
ma gueule. C'est lui qui m'a raconté cette histoire = Moment de solitude.
Et de Positif ? Je suis une fille géniale.
As tu menti pendant cet entretien ? Jamais. Par contre je me réserve le plaisir de me contredire.
Que ferais tu s'il ne te restait que 24h à vivre ? L'amour. Puis s’il me reste quelques heures je me met en mode Bruce Willis dans ses films : je m'auto-diagnostique, je cherche un sérum dans une folle cavalcade bravant tout les dangers puis je m' injecte le vaccin dans les dernières minutes. Accessoirement par ce biais j'aurais sauvé une partie de l'humanité. Et enfin épuisée mais sauve, je laisse flotter sur mon visage un doux sourire de satisfaction emprunt d'une certaine modestie. The end.
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MARIE G rencontre
par dine decroix / Photos : Franรงois Berthier
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GILLAIN Marie Gillain est de ces femmes que le temps sublime. Depuis le 15 octobre 2104, elle donne la réplique à Nicolas Briançon en sulfureuse héroïne dans La Vénus à la Fourrure au Théâtre Tristan Bernard. Un retour au théâtre parfait pour une actrice qui n’a plus rien à prouver.
Guêpière, Bordelle chez Mise en Cage Bas, Falke Veste, CHRISTIAN DIOR
Tu es actuellement à l’affiche de La Vé-
Cette vénus est fascinante car elle exprime
nus à La Fourrure au Théâtre Tristan
la liberté absolue de la femme. Une liberté
Bernard. Qu’est-ce qui t’a donnée envie
délibérément choisie et qui peut faire mal.
de prendre part à ce projet ?
Cette païenne qui refuse de priver ses sens de
En premier, c’est Jérémie Lippmann, le metteur en scène ,qui m’a donné envie et m’a transmis sa passion et son désir profond de monter cette pièce. Puis,bien sûr, j’ai découvert ce texte immense et foudroyant et la bête
quoi que ce soit, qui s’autorise en 1850 toutes les expériences charnelles possibles. Débarassée de l’emprise de l’homme, libre de ses pulsions et de ses choix, elle incarne encore aujourd’hui un féminisme des plus modernes.
en moi s’est réveillée pour rejoindre l’aventure ! Ton rôle dans la pièce est plein d’auTu joues tous les soirs aux côtés de Nicolas Briançon. Son jeu d’acteur a-til influencé le tien au fur et à mesure que la pièce s’est mise en place ? Oui, nous sommes fondamentalement liés l’un à l’autre depuis les premières répétitions jusqu’à aujourd’hui, tous les soirs sur scène. Nos personnages sont comme deux boxeurs sur un ring. Cette pièce est le combat de deux titans. L’un sans l’autre, la pièce n’existe pas. Lui, incarne l’être dominé et moi, la
dace avec des scènes fortes. Quel effet cela fait-il de jouer nue ou presque devant un public ? Comme dans le jeu du sadomasochisme, mon personnage a un costume de scène. Un corset, des bas et des porte jartelles. Je ne me sens pas nue sur scène mais comme une guerrière avec ses armes de séduction et de destruction. A la fin, Vénus se débarasse de tous ces artifices pour devenir enfin elle même. Nue et libre. C’est un parcours assez libérateur !
femme dominante. L’être dominant n’est rien sans celui qui cherche à être dominé. Alors,oui, mon jeu est totalement lié à lui. Je suis un peu comme une sage femme qui le fait accoucher de ses propres démons. Et chaque soir, l’accouchement est différent car nous nous emmenons l’un et l’autre vers des terres inconnues... ce qui est sûr c’est qu’à chaque fois, c’est sans péridurale !
Les personnages de la pièce en incarnent d’autres. Est-ce difficile de naviguer entre plusieurs états ? On est sur un fil, entre la Vanda comédienne, brute de décoffrage, impulsive et vulgaire ,mais bien plus intelligente et fine qu’elle en a l’air, la contesse royale Vanda Dunayev sortie du 19ème siècle et la femme Domina, sadique,froide et cruelle. C’est assez vertigi-
88
Selon toi, qu’est-ce qui a valu à La Vé-
neux car il faut passer d’un étât à un autre,
nus à La Fourrure autant d’adaptations
d’un personnage à l’autre en 1 seconde. Sans
au théâtre et au cinéma, entre autres ?
psychologie. Sans détours. C’est un appren-
Chemisier court, Elizabetta Franchi Jupe taille haute, Dsquared2 Harnais ÂŤ Newton Âť, Mise en Cage
Parure en dentelle, Agent Provocateur Manteau d’homme noir, René Stork Collier avec cristaux, Uriel Salas
Bagues, Roberto Coin Bas, Falke Escarpins, Christian Louboutin
ouboutin
tissage génial du moment présent. Sans filet.
vent dans l’intimité d’être dominés, infantili-
Alors, oui,ça fout le trac, je vous le confirme !
sés,maltraités. Plus la société exige des êtres humains du contrôle, de la perfection, plus le
Ton personnage dans le récit passe un
besoin de lâcher prise est énorme.
casting. Quel est ton pire souvenir de casting ? J’étais jeune. Je venais de passer l’audition pour Pulp fiction. J’avais été reçue comme une merde. Je sors dans la rue, mon mascara noir coulant sur mes joues d’avoir trop pleuré et une grosse bagnole avec un type dedans s’arrête à ma hauteur. Le type ouvre sa fenêtre et me dit : « mademoiselle, voulez-vous faire l’amour avec moi ?». Je me suis sentie vraiment comme une pute. Une pute d’actrice.
As-tu déjà menti pour les besoins d’un
As-tu déjà fait l’objet de sexisme ? Je pense qu’on vit dans un monde sexiste, quoi qu’on en dise. La femme a voulu être l’égale de l’homme, bien. La femme a voulu devenir libre,bien. Mais avez-vous déjà remarqué que, souvent, quand une femme a des exigences, des attentes et qu’elle les exprime, ou qu’elle conteste et revendique ses droits, tout d’un coup,on la trouve chiante, féministe ? Comme si, il ne fallait quand même pas trop en demander...
rôle ?
Dans la lignée du roman de Sacher-Ma-
Ça a dû m’arriver de dire que j’étais com-
vague littéraire dite «mommy porn» de
plètement ‘fluent in english’ pour un casting
ces dernières années ?
américain à l’époque... Mais depuis, je suis vraiment devenue « fluent in english », si, si, je vous assure...
soch, que penses-tu de la déferlante
Je trouve ça cohérent. Les femmes dites « modèles » se sont décomplexées dans leur rapport au sexe et au récit du sexe. Que des mères de famille puissent écrire qu’elles ont
La pièce, tirée du livre de Leopold von Sacher-Masoch paru en 1870, évoque le rapport de force entre l’homme et la
aussi besoin de rêver un peu en étant des putains et que d’autres femmes les lisent, pourquoi pas...
femme. Penses-tu que ce rapport soit toujours le même à notre époque ?
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Le cinéma français a pu te voir grandir
Ce qui est encore vrai aujourd’hui est que les
depuis que tu as été révélée dans Mon
plus grands hommes de pouvoir rêvent sou-
père, ce héros. Lequel de tes films as-tu le
Chemisier, John Galliano Jupe en cuir, Jitrois Serre taille, Zana Bayne Soutien gorge Mise en Cage
plus de mal à revoir ? Je ne revois pas mes films. Si je tombe par hasard dessus, un soir, en zappant, je ne suis pas très indulgente mais pas cinglante non plus, car c’est avec les films que j’ai grandi. Les rejeter serait ne pas accepter qui j’ai été et qui je suis.
Le temps n’a pour autant aucun effet sur toi. Quels sont tes secrets de jouvence ? Je ne vis pas dans le passé, je n’ai pas d’amertume.
De quelle manière comptes-tu passer le réveillon du 31 décembre 2014 ? Au théâtre sur scène. Voilà un bon plan car je déteste quand on me demande ce que je vais faire pour le réveillon. Ça me rappelle toujours que je n’ai rien prévu.
Style : Fleur Huynh Evans MAke up : amélie moutia Hair : Stephan Clavier Assistant Photo : Nicolas LArriere 94
MODE
NUIT COUTURE PAR FRANCOIS BERTHIER
Robe Isabelle Allard Cuissarde Vero Cuoio Collier couture Christian Lacroix Gant Vintage
Manteau Comme des Garçon - vintage clothing paris Guêpière Bordelle for Brigade Mondaine Jarretière Bordelle for Brigade Mondaine Bracelet / Collier couture Christian Lacroix - au grenier de Lucie
Pantalon Givenchy Gant DIOR Harnais Bordelle for Brigade Mondaine Ceinture Bordelle for Brigade Mondaine Bracelet Christian Lacroix Escarpin Yves Saint Laurent
Blouse Yves Saint Laurent Gant vintage Jupe Wolford Harnais Siervum for Brigade Mondaine Escarpin Christian Louboutin Boucle d’oreille couture Christian Lacroix Bague Yves Saint LaurenT
Top en cuir JITROIS Pan-
Manteau JACQUES HEIM - vintage clothing paris Parure lingerie Ludique for Brigade Mondaine Bas Erica M for Brigade Mondaine Escarpin CASADEI Collier LACROIX - au grenier de Lucie
talon en
coton LAURA
LAVAL
Robe CHLOE Ceinture LAGERFELD Escarpins YVES SAINT LAURENT
Robe et veste Vivienne Westwood Soutien-gorge Murumur for Brigade Mondaine Visière Siervum for Brigade Mondaine Escarpin Casadei Bas Dim Boucle d’oreille Christian Lacroix
Réalisation : Malvina Van den Ber Maquillage : ANGIE MOULIN Coiffeur : HENRY OLIVIER Assistant photo : FLORIAN FROMENTIN
LA FILLE QUI REND BLIND Récemment aperçue dans le film Babysitting de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou, cette jeune comédienne et humoriste suisse est bien partie pour marquer les esprits. Deux fois par semaine, elle est «La Meuf d’Ali Baddou» dans l’émission La Nouvelle Édition sur Canal+ et s’envolera dès janvier 2015 pour le Brésil où elle tournera la suite très attendue de BabySitting aux côtés d’Élodie Fontan et Christian Clavier. Par dine delcroix / photo : François Berthier
Hair & MAke up : Camille Lutz
Charlotte GABRIS
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Numéro #18 SORTIE LE 10 janvier Bouclage 1er janvier