#18blindmagazine

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FĂŠvrier 2015 #18

Alice david / AKHENATON / MADEMOISELLE K

ANA GIRARDOT

LENNY Abrahamson / Yannick Choirat / Kahina Carina / The Ting Tings / Part-Time Friends / Perfume Genius Yseult / REEM KHERICI / Kate Miller-Heidke


CONTRIBUTEURS

FONDATEUR, DIRECTEUR DE LA REDACTION, REDACTEUR EN CHEF CINEMA & DIRECTEUR DE LA CREATION FR A NCOIS BERTHIER REDACTEUR EN CHEF, REDACTEUR EN CHEF MUSIQUE DINE DELCROIX RÉDACTRICE EN CHEF BEAUTE & NEWS AUR IA NE BESSON

JOUR NALISTES Auriane Besson, Dine Delcroix, Anthony Verdot Belaval, Ryad Cairat PHOTOGR APHES François Berthier, Patrick Fouque, Franck Gomez, Alex Mahieu,Wallendorff PRODUCTION Dine Delcroix CONTACT R EDACTION/PUB theblindmagazine@gmail.com

The BlindMagazine est édité par la société Ten Feet Under / Tous les textes et photos sont soumis par leurs auteurs qui acceptent leur publication, et n’engagent que leur responsabilité.


EDITO #18

Chers lecteurs, chères lectrices,

Février : le plus court mois de l’année, mais aussi celui où les effets secondaires des fêtes commencent à se dissiper à l’exception de quelques excès. Pour son premier numéro de l’année, TheBlindMagazine a sélectionné pour vous le meilleur de l’actualité culturelle à l’appui d’interviews et de photos inédites, sans oublier une sélection shopping taillée sur mesure. Que vous soyez romantique ou pragmatique, votre magazine préféré saura jouer les Valentin(e)s et vous tenir compagnie pour le meilleur et pour le pire.

Bonne lecture ! L’équipe TheBlindMagazine

facebook.com/Theblindmagazine @Blind_Magazine


FĂŠvrier 2015

26

4

36

6 Blind Beauty

26 Kahina Carina

12 L’instant Live

36 Kate Miller-Hiedke

14 Perfume genius

42 Lenny Abrahamson

20 Yseult

50 Part Time Friends


SOMMAIRE

86

70

56 Yannick Choirat 64 The Ting Tings 70 En couverture Ana Girardot 86 Akhenaton

98 Blind Test Mademoiselle K 104 Blind Truth Alice David 110 Edito MODE 118 La fille qui rend Blind Reem Kherici

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BLIND BEAUTY Création Exclusive Blush Romantique Chanel Pour sa collection printemps 2015, Chanel propose une création exclusive, un duo de rose tendre, à poser sur les pommettes comme un souffle de printemps. Une poudre délicate qui dévoile un motif de camélia en relief, la fleur fétiche de Gabrielle Chanel. Un petit caprice so chic pour bien démarrer l’année !

Collection Rêverie parisienne Edition limitée 43€

Volupté Tint in Oil Yves Saint Laurent Avec cette huile à lèvres, fini la sensation de lèvres sèches, de textures collantes façon gloss, et de couleurs qui s’affadissent trop vite. Alliance de la couleur et du soin, Volupté Tint in Oil associe les effets nourrissants de l’huile à des couleurs délicates pour un effet lèvres mordues glossy. La formule à base de 5 huiles précieuses, apporte une réelle nutrition : les lèvres sont repulpées, rebondies, les reliefs sont gommés. On aime la brillance extrême et l’effet confortable, mais pas collant. Un futur best seller de la marque ! 29€ 8 teintes

6


Miracle Cushion LANCÔME Le Cushion de Lancôme n’est ni un fond de teint ni une BB Cream : il s’agit d’un fluide crème teinté qui unifie la carnation au premier passage, hydrate et veloute. C’est dans une petite éponge qu’on récupère le produit par simple pression. La couvrance est facilement modulable et sa texture fine et soyeuse comme un sérum, est concentrée en eau et riche en huiles volatiles, une association qui apporte de la fraîcheur à l’application. Pour ne rien gâcher, son SPF23/PA++ protège le teint des UVA et des UVB. 6 teintes, 45€

Palette fards à paupières Orange SHU UEMURA

Dans sa collection Brave Beauty, Shu Uemura propose la Orange Palette : on y trouve un orange mat éclatant, la pièce maîtresse de cette déclinaison, et un mélange de cinq neutres nacrés : des beiges satinés pour illuminer le regard, des tons chocolat et prune intense pour le définir. Ces fards très agréables (voire crémeux), s’estompent facilement et marquent bien la paupière. Une belle harmonie de teintes pour un style glam rock en un coup de pinceau ! Collection « Brave Beauty » 65€

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DES Bains cocooning

Bain de Miel «Lait-Ambre-Vanillé» 45€ Laura Mercier

Bain Caprices des Saisons 7,30 € Dr. Hauschka

Huile crème nettoyante 200ml - 27€ Aveda

Huile de Bain Deep Sleep 100€ (sur net-a-porter.com) This Works

8

Lait de douche Fleurs de cerisier Série limitée A partir du 7 février 250ml - 14,50€ L’Occitane


Revitalizing Supreme Masque Eclat Estée Lauder

T S MU VE A H Ce masque multi-action calme les réactions dues au froid, au stress, et cible les signes visibles de la fatigue, en stimulant la peau avec un puissant complexe énergisant, réveillant instantanément l’épiderme, lui procurant un booste d’éclat immédiat. C’est un mélange d’acide hyaluronique, d’extrait de tournesol et de concombre, qui vont l’aider à mieux résister aux agressions du quotidien. A appliquer 2 à 3 fois par semaine pendant 5 minutes. 75ml, 79€

9


Les soins ultra confort de l’hiver Pour les sécheresses sévères de la peau, ce baume haute tolérance saura nourrir, apaiser les sensations de démangeaisons et restaurer la barrière cutanée. A appliquer sur les zones sèches du visage et/ou du corps. 1

Dernier né de la ligne Ibuki, ce gel est le nouveau soin SOS qui va nous suivre partout ! Il répond à toutes les manifestations cutanées indésirables : bouton, pores dilatés, sécheresse, il suffit de déposer une fine pellicule de ce gel translucide sur la zone concernée. L’application est invisible et l’effet « reconstituant » et réparateur est garanti, même sur votre make up. Il peut aussi se poser en masque sur la zone à traiter pour la nuit. Un nouveau geste qui deviendra vite un réflexe ! 2

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Les meilleures huiles végétales associées à des actifs made in Caudalie, vous obtenez ce sérum au pouvoir nutritif restructurant très performant. Une texture presque huileuse, un parfum de rose et de chêne, des ingrédients d’origine naturelle, ce premier cru laisse la peau souple et voluptueuse. 3

Ce masque pur luxe promet des bienfaits réparateurs incomparables et rapidement visibles, en favorisant la reconstruction cutanée, en stimulant la cicatrisation et en participant au remodelage des tissus. A base de miel d’Ouessant pur et de gelée royale, la peau est reboostée en 10 minutes chrono. Une texture mi-crème, mi-gel pour un pur moment de plaisir. 4

1. Baume relipidant XeraCalm A.D, 200ml, 17,90€ - Avène 2. Gel multi-solutions - Ibuki, 42€ - Shiseido 3. Premier cru L’Elixir, 29ml, 53€ - Caudalie 4. Abeille Royale Masque Gel Miel réparateur, 50ml, 119€ - Guerlain

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L’INSTANT LIVE

INTERPOL Actuellement en tournée mondiale pour la promotion de son cinquième album El Pintor, le groupe new-yorkais de Paul Banks s’est offert une halte parisienne à l’Olympia les 27 & 28 janvier 2015 pour deux concerts complets.

Par Dine Delcroix / Photos : Wallendorff



DECOUVERTE


PERFUME GENIUS Au

fil des albums, Pefume Genius alias Mark Hadreas a su mettre son passé difficile au profit d’une œuvre complexe, faite d’intimes piano-voix et d’habillages électroniques. L’auteur-compositeur-interprète américain vient de dévoiler le clip de Fools, troisième extrait de son album Too Bright dont les textes sont volontairement moins explicites que sur ses précédents opus. Entretien avec le «génie».

Par DIne delcroix / Photos Patrick Fouque

Quel regard portes-tu sur ton passé ? Une partie de moi pense que j’avais besoin de traverser des épreuves difficiles afin de devenir celui que je suis aujourd’hui. Peut-être que certaines choses auraient été plus simples si j’avais été un enfant moins timide, un adolescent qui

des gens qui me ressemblaient. La musique m’a aussi beaucoup aidé parce que je chante des choses très personnelles que je n’aurais pas pu partager lorsque j’étais à l’école par peur d’être embarrassé. Parfois, l’acceptation de soi, c’est juste un choix.

n’a pas honte de lui. Pour t’accepter, es-tu passé par une forme De quoi pouvais-tu avoir honte ? Juste de moi-même. J’étais petit pour mon âge et j’étais une personne étrange (rires). Je n’étais pas très en phase avec l’école et le monde. Je me trouvais différent des autres.

Par la suite, qu’est-ce qui t’a permis de t’accepter ? C’est tout un processus. Il faut faire plusieurs choses pour arriver là où nous devons être. J’ai quitté une banlieue pour une grande ville et j’ai ainsi pu croiser

de provocation comme le fait de te venir les ongles, par exemple ? Un petit peu. Je pense que je vernirais mes ongles même si je savais que cela ne dérangeait personne parce que j’aime bien le faire. Je pourrais les cacher mais je les affiche malgré tout.

Ton insouciance d’avant te manque-t-elle ? Tout le temps ! C’est tellement simple ! J’en ai eu besoin pendant longtemps. J’ai socialement eu besoin de la drogue et de la boisson. Cela m’a aidé à rencontrer des gens, à m’ouvrir, à ne pas penser à

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certaines choses, à ignorer beaucoup de

Aussi bien dans tes interviews que dans tes

problèmes pour ne pas avoir à les gérer...

chansons, tu te livres assez facilement. D’où

C’était très utile au début mais très des-

te vient cette sorte d’impudeur ?

tructeur par la suite. Ce qui me manque, c’est le fait de pouvoir tout envoyer balader le temps d’une fête durant laquelle l’ivresse donne des ailes.

Ce n’est pas voulu, c’est un truc de famille. Ma mère est comme moi. Pendant les dîners de famille, nos conversations peuvent être très intenses. Nous pouvons aussi bien rire que parler d’abus sexuels

Que cherchais-tu à fuir le plus en te réfugiant dans cet état d’ivresse ? J’étais très irresponsable, je ne payais pas mon loyer, je ne travaillais pas, je n’avais pas de vraies relations... Je me suis toujours senti accablé et j’ai, en quelques

avant de rire de nouveau. Nous parlons beaucoup des choses, parfois de façon inappropriée. Mes parents s’intéressent aux gens. Ma mère est professeur. Elle prête beaucoup attention aux différents comportements. J’ai toujours fait en sorte d’extérioriser les choses.

sortes, évité de me prendre au sérieux en tant que personne pendant longtemps. Je n’étais pas capable d’avoir un but, je

Dans ta vie quotidienne, es-tu aussi sombre

me sentais désœuvré et perdu. C’est une

et mélancolique que ton œuvre ?

lourde question (rires).

Ma musique est ce que je ressens en privé. Je ne suis pas spécialement amusant

Penses-tu que ton histoire ferait ou un bon livre ? Je pense, oui, mais il y a déjà beaucoup de livres sur la toxicomanie alors je ne

au quotidien mais je survis à ces humeurs (rires). La plupart des choses que j’aime et qui me touchent sont sombres et mélancoliques. Je peux être très lunatique (rires).

suis pas sûr que le monde ait besoin d’une histoire supplémentaire. Si j’avais eu le sentiment que je pouvais raconter

Pendant la promotion de ton deuxième al-

quelque chose de nouveau et dire un

bum en 2012, tu as déclaré en interview que

truc qui n’a pas encore été dit, peut-être

tu as «appris à ne pas te faire confiance».

que j’aurais fait un livre. Je n’ai, certes,

Qu’en est-il aujourd’hui ?

pas pris soin de moi pendant un moment mais ni plus ni moins que les autres personnes que j’ai pu rencontrer. Mon cas n’est pas si dingue.

Je suppose que je sais quand me faire confiance, maintenant. Mes sentiments peuvent me tromper en particulier pendant une tournée car je peux être épuisé. 17


Quand on est très fatigué, on est sensible

dans certaines situations. Parfois, on ne

au moindre truc. Je sais que mes senti-

veut pas sortir de la routine afin de gar-

ments sont réels mais pas toujours. Je

der un certain confort qui est familier.

peux, par exemple, être furieusement pas-

Il peut y avoir trop de lumière dans le

sionné par quelque chose et réaliser que

changement.

j’ai juste besoin d’un sandwich (rires). J’ai notamment appris à me faire confiance en musique. Je sais que j’ai des choses à dire et je n’ai plus honte de le faire.

Dans quel état d’esprit as-tu écrit et composé cet album ? J’ai toujours été très obsédé

Selon-toi, combien de vies as-tu déjà vécu ?

par mes textes mais, pour cet

Je ne sais pas... Peut-être trois. Je n’au-

sique soit aussi réfléchie donc

rais jamais pensé en arriver là où je suis

j’ai commencé par composer

aujourd’hui. Je n’ai pas grandi en me di-

la musique en premier. C’était

sant que j’allais être musicien. Avant de

plus expérimental. Je vou-

faire de la musique, je travaillais dans un

lais être sauvage alors j’étais

magasin où je reproduisais des clés et je

très dramatique pendant que

n’étais même pas bon dans cet exercice

j’écrivais. J’ai bu beaucoup de

(rires).

Coca-Cola light, j’ai fumé énor-

album, j’ai voulu que la mu-

mément de cigarettes... Il y a une certaine noirceur dans mes As-tu fini par trouver la clé de ton bonheur, depuis ? Je pense, oui.

deux premiers albums sur lesquels je chantais des choses troublantes sur une musique plutôt jolie et trompeuse. Pour ce nouvel album, lorsqu’il était question de chanter de choses sales, je voulais que la musique

Ton nouvel album s’intitule Too Bright. À quoi fait référence ce titre ?

sonne sale aussi. Il en est de même pour les choses violentes.

Avant de faire cet album, quelques personnes m’ont conseillé d’aborder moins

De quoi parle la chanson I’m a Mother sur

explicitement certains sujets alors ce titre

ton nouvel album ?

est un peu une référence à mon côté excessif. Aussi, la chanson éponyme parle

Je n’avais jamais pensé à avoir des en-

de ce comportement qu’on peut avoir

fants mais j’ai y pensé récemment. J’ai toujours eu un peu honte de mon nom.


Je savais que je pouvais

Sur scène, tu es accompagné par ton compa-

adopter mais, en gran-

gnon dans la vie, Allan Wyffels. Est-ce dif-

dissant, je ne pen-

ficile de travailler avec une personne que tu

sais pas qu’il y avait d’autres moyens. Je pensais avoir foiré

quelque

chose

dans

ma condition d’homme. Sur

cette

chanson, je me suis

retrouves le soir ? C’est difficile d’être avec quelqu’un 24 heures sur 24. Pendant une tournée, on ne se quitte jamais. On passe la journée dans un van, on fait ensuite le concert et on rentre à l’hôtel. Il faut apprendre à se disputer et comprendre que cela fait partie du jeu. Le fait de se disputer n’est pas mauvais pour une relation.

imaginé donner vie

la sans

l’aide

de

En général, lequel de vous deux entame la dispute ?

personne faisant

Moi (rires). J’aime me disputer. C’est une

tout

moi-

façon d’extérioriser des choses pour en-

même

avec

fin se détendre. J’aime bien être en co-

mon propre

lère avant de monter sur scène alors je

en

corps (rires).

fais en sorte qu’on se dispute mais il le sait (rires).

Songes-tu à avoir des

enfants,

au-

jourd’hui ? J’ai l’impression que les choses commencent à peine pour moi. Je paye mon loyer et mes factures à temps depuis quelques années et je mange un peu mieux qu’avant mais je ne pense pas être vraiment prêt à avoir des enfants. J’ai envie de prendre un peu mieux soin de moi avant d’essayer de prendre soin de quelqu’un d’autre.


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YSEULT

par Dine Delcroix PHOTOS : PATRICK FOUQUE


Repérée

dans la neuvième saison de l’émission Nouvelle Star où elle est arrivée en finale, Yseult confirme à tout juste 20 ans son talent dans son premier album éponyme, réalisé par Da Silva, grâce à sa pop mélancolique et à sa forte personnalité.

Si tu n’avais pas été repérée dans l’émission

et je respecte cela parce que j’aurais pu,

« Nouvelle Star », aurais-tu continué la mu-

moi aussi, prendre mon temps et avoir

sique ?

envie de sortir l’album un an ou deux ans

Oui, j’aurais continué la musique. Peutêtre que j’aurais été repérée autrement que par les télé-crochets mais cela aurait été beaucoup plus compliqué et beaucoup plus long, je pense. Il y en a qui s’en sortent de cette manière mais moi, j’ai choisi le chemin le plus rapide qui me semblait le plus évident et le plus simple.

Avant «Nouvelle Star», tu avais été recalée dans « The Voice ». Si tu devais refaire «The Voice», aujourd’hui, avec quel coach irais-tu ? Avec Zazie parce que j’aime bien ses albums et j’aime bien comment elle écrit pour Christophe Willem. Elle a une fibre artistique très sincère et spontanée.

après «Nouvelle Star». Après, j’avais une envie qui était très forte et je voulais me mettre au défi de faire un album en deux semaines, ce qui n’est pas évident mais c’était faisable. On a fait un album qui est court et c’était voulu. C’est un album concentré en spontanéité et en sincérité. C’est important pour moi de faire un truc qui me ressemble.

Musicalement, sais-tu ce que prépare Mathieu ? Il arrive petit à petit. Il prend un chemin intéressant en essayant de se faire oublier de tout ce qu’il a pu faire pour pouvoir proposer un truc qui lui ressemble. Contrairement à moi, je crois qu’il se cherchait mais il peut nous surprendre. Je n’ai pas encore écouté ce qu’il fait mais j’imagine qu’il prépare un sacré

Comment expliques-tu le fait d’être actuelle-

truc. C’est beaucoup de pression d’être

ment plus exposée que Mathieu, le gagnant

le gagnant. Il est très attendu.

de l’émission que tu as affronté en finale de « Nouvelle Star » ? Je pense qu’il a voulu prendre son temps

As-tu ressenti une certaine pression dans ta 21


manière hâtive de travailler sur ton premier

Il y a une certaine maturité dans ta manière de

album ?

considérer la profession. D’où te vient ce recul ?

Sur le coup, 2 semaines, c’était énorme

Je ne sais pas... Peut-être à cause du sta-

mais c’était faisable. On a vécu 2 se-

tut que j’avais dans l’émission. Depuis

maines de rires et de larmes et c’est mar-

que j’ai fini l’émission, j’ai la tête beau-

rant de pouvoir présenter le projet de

coup plus reposée et beaucoup plus vide

cette façon. Si j’avais dû faire l’album en

pour répondre aux questions.

un an, je ne pense pas que j’aurais sorti La Vague ou Bye Bye Bye.

Qu’est-ce qui était si urgent ? Mon envie de faire de la musique ! Je ne voulais pas retourner à ma vie d’avant, je ne voulais pas retourner à l’école. J’ai vraiment envie d’en vivre, d’en faire mon métier et il fallait que je me prouve à moi-même que je pouvais faire un album

Es-tu la même personne que celle que tu étais avant l’émission ? Je ne suis pas la même que pendant l’émission mais je suis la même qu’avant l’émission. J’étais très sonnée pendant « Nouvelle Star » dans le sens où j’étais là mais je n’étais pas présente. Maintenant, je suis la

qualitatif en peu de temps.

même qu’avant tout ce qui est arrivé.

Envisages-tu de retourner à l’école si ton

Avais-tu des difficultés de concentration pen-

projet ne devait pas atteindre les objectifs que tu te fixes ? Non, je n’ai pas envie. Faire de la musique, c’est un travail qui est compliqué car il faut savoir accepter la critique. Si on accepte la critique, autant s’imposer tout doucement et se placer en tant

dant l’émission ? Oui. J’avais aussi un peu le statut de première de la classe qui chamboulait tout dans ma tête et les gens ne pouvaient pas me comprendre. Aujourd’hui, j’ai plus de recul parce que je me suis reposée et que je présente un truc autre que « Nouvelle Star» .

qu’artiste dans le paysage. Je sais que cela prend beaucoup de temps. J’accepte tout ce que je lis et cela me permet de me

Tu sembles presque soulagée de ne pas avoir

dire que je peux rester dans la musique.

gagné l’émission... Oui. Je voulais juste me faire repérer. Je n’aurais pas supporté de gagner car c’est

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trop de poids, trop de t’attente. Je voulais

un peu en difficulté. On essaye tout le

être libre, partir, faire mon truc comme

temps avec moi d’aller vers des questions

je le sens et qui m’aime me suive (rires).

compliquées sachant que les candidats de l’émission ne sont pas préparés aux caméras ou aux photos.

As-tu retrouvé la concentration ? Oui et je suis beaucoup plus patiente qu’avant, ce qui m’aide à me canaliser. Je suis aussi super bien entourée par des

Qu’est-ce qui suscite cette envie chez certains journalistes de te «coincer» ?

gens qui font un boulot de fond et qui

Je ne sais pas. Peut-être que je suis trop

font en sorte qu’on évite de me catégo-

gentille ou qu’on voit que je suis sin-

riser.

cère. Je ne cherche pas à plaire à tout le monde. C’est marrant de relire d’anciennes interviews. Les médias peuvent être très pointilleux.

As-tu le sentiment d’appartenir à une nouvelle génération de gagnants ? Oui. Je ne sais pas si les réseaux sociaux étaient aussi forts au temps d’Amel Bent mais je fais partie d’une génération qui tweete, qui communique sur Facebook et qui zappe aussi très vite les gens. Après, c’est à moi de trouver un moyen d’attirer les gens dans mon délire tout en restant moi-même. J’ai envie d’être sincère, pas de jouer un rôle ou un personnage.

Comment était la presse à ton sujet pendant l’émission ? Pour moi, la presse a été cool jusqu’à un certain point. Le jury était tout le temps avec moi donc cela a pu me porter préjudice. Beaucoup de mes phrases ont été sorties de leur contexte pour me mettre 24

Que penses-tu du nouveau jury de « Nouvelle Star » ? Il est plus moderne. L’émission veut proposer des artistes de qualité, des vraies musiciens, des auteurs. On est moins dans le créneau populaire et commercial même si l’émission avait déjà beaucoup de crédibilité. Il y a une lumière avec Élodie Frégé qui apporte notamment une fraîcheur. Il y a aussi de très bon candidats.

Tu t’es impliquée dans la composition des titres de ton premier album. Aimerais-tu écrire ou composer pour d’autres artistes ? Oui, beaucoup. Un artiste peut avoir une deuxième vie en composant pour les autres ou en faisant des musiques de pub. Cela m’attire beaucoup mais je



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Kahina Carina PAR Ryad cairat / Photos : François berthier

Révélée

dans Les Bleus, sur M6, la jeune actrice vient de lancer sa carrière à l’international dans une superproduction avec Nicolas Cage. Elle tourne actuellement dans Braqueurs au côté de Sami Bouajila. Rencontre.


En 2015, vous serez à l’affiche d’Out-

que m’a offerte le réalisateur m’a permis

cast de Nick Powell

aux côtés de Ni-

d’être plus disponible dans le jeu, plus

colas Cage et d’Hayden Christensen ;

inventive. La connexion était d’autant

qu’est-ce que cela change pour une jeune

plus forte avec mon personnage, plus or-

actrice française de tourner dans un film in-

ganique !

ternational ? Cela a été très différent de mes précédentes expériences. Ayant tourné dans de nombreux téléfilms et séries françaises, me retrouver en Chine, sur un plateau international, aux côtés d’acteurs que j’admire était assez incroyable ! Tout était tellement impressionnant, les costumes et décors d’époque, les batailles, les cascades, l’organisation.

Comment as tu abordé ton rôle ? Je joue le rôle d’une princesse Orientale dans un Moyen-Âge aux prises avec des guerres sanglantes. Dans le film, je suis mère de deux enfants, et mes scènes (sans révéler trop du film), exigent de vivre complètement dans le moment présent. Je me suis donc focalisée sur les motivations de mon personnage, ses conflits intérieurs, sa force, la violence

Comment s’est déroulé le casting ? Nick Powell, le réalisateur, m’a fait passer des essais sur Skype alors qu’il était en pleine prépa en Chine. Puis, à la fin de la conversation, il m’a annoncé que

de l’époque, la barbarie, l’animalité, le contexte historique, l’instinct maternel, et, pour le reste, j’ai suivi mon instinct sur le plateau pour jouer le plus honnêtement sans fabriquer d’émotion.

j’étais retenue pour le rôle. Je n’étais pas sûre de comprendre, avec la distance et la barrière de la langue. Je n’ai pas tout de suite réagi ! Bon, ensuite j’ai pleuré !

C’est différent aussi d’être face à des acteurs américains ? Hayden Christensen, avec qui j’ai eu la chance de partager une scène impor-

As-tu constaté des différences majeures entre

tante, était hyper généreux, extrême-

les plateaux français et internationaux ?

ment impliqué dans le jeu. C’était un

A mes yeux, la différence la plus frappante réside dans la direction d’acteurs. Etant sur une grosse production comme celle-ci, je devais prendre mes responsabilités et assumer ma propre vision du personnage. Cette grande liberté 28

réel échange : chacun se nourrissait du jeu de l’autre. Il y avait une très belle connexion et ça a été très porteur. Ce qui m’a bluffé chez Nicolas Cage (hormis le fait qu’il mesure au moins 3 mètres) c’est sa concentration. Ses moments de préparation, même pour de très courts





plans, étaient très intense. Cette façon

En parallèle vous poursuivez une formation

de travailler était vraiment instructive et

d’acteur, en quoi cela est-il complémentaire

formatrice pour moi.

à votre métier d’actrice ? Je fais partie du studio d’acteurs « Actors

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du cinéma ? Les films, les gens. Petite, j’étais très timide. Dans mon coin j’observais les gens, les situations, ça m’a très vite fasciné ; j’avais envie de reproduire des situations que j’avais vu autour de moi, que je trouvais drôles, ou, encore, de prendre des libertés que je ne m’autorisais pas.

Factory » dirigé par Tiffany Stern, coach américaine

absolument

fantastique.

Au-delà de s’entraîner quotidiennement et d’être constamment en recherche de soi, c’est une maison d’artistes où le respect, la rigueur, le travail et la solidarité entre les étudiants font loi. Evoluer dans une telle énergie est une grande opportunité pour moi. La Méthode Stern constitue un véritable atout pour un acteur.

J’ai vite fait le lien avec le cinéma et le métier d’acteur. Quel genre de rôle aimeriez-vous aborder par la suite ? A quel âge as-tu commencé à faire des démarches pour être actrice ? A 14 ans, l’âge auquel j’ai commencé à suivre des cours de théâtres une fois par

Je veux tout explorer, tout apprendre. J’ai soif de rôles complexes, de mise en danger, je ne cherche pas le rôle confortable et attendu.

semaine, pour, ensuite, à 17 ans, quitter le lycée et ne me consacrer qu’à ça. A 18 ans je me suis faite repérer par un Agent, puis un mois plus tard, je tournais dans la série Les Bleus sur M6. Tout s’est fait assez rapidement et je suis consciente et reconnaissante de cette chance !

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Quelles sont vos projets venir? En février, commence le tournage de Braqueurs, un film de Julien Leclercq aux côtés de Sami Bouajila et Guillaume Gouix ! J’ai hâte !


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HAIR : henry olivier MaKe up : FANNY MAURER



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KATE MILLER-HEIDKE PAR Dine Delcroix / Photos : Franck Gomez

La France pourra découvrir la pop classique de Kate Miller-Heidke dans O Verigo !, son quatrieme album dès le 2 mars 2015 avant de retrouver sa virtusosité vocale sur la scène parisienne de la Maroquinerie le 30 avril 2015. En toute simplicité, l’auteur-compositrice-interprète australienne nous raconte ses premières fois...

Premier souvenir ? Je crois que c’est à l’aire de jeux près de ma maison. Nous avions ces tubes en béton pour jouer, c’était avant l’arrivée de toutes les règles qui ont fait des aires des jeux les lieux sécurisés et ennuyants qu’elles sont aujourd’hui. Je me souviens que je chantais à l’intérieur d’un de ces tunnels et j’écoutais l’écho de ma voix. J’avais 2 ou 3 ans. Premier métier que tu voulais faire ? Quand j’étais jeune, je voulais être actrice. J’ai fait pas mal de comédies musicales. Enfant, j’aimais me montrer (rires). Je ne sais pas si j’ai vraiment changé d’avis car il y a du jeu dans le musique. Premier baiser ? Je m’en souviens précisément parce que c’était dégueulasse ! J’étais en sixième et il était le premier d’une série de petits amis gays durant cette période d’expérimentation. J’en ai 5 ou 6 (rires). On a simplement sorti nos langues et, je ne sais pas comme décrire cela avec des mots... C’était une action répétitive de la langue qui m’a donné la nausée. Nous sommes encore amis aujourd’hui et nous en rions. Premier amour ? Je suis mariée avec le même homme depuis 14 ans mais, avant cela, je pense que je suis tombée amoureuse deux fois et, d’après mon expérience limitée, je pense que 36


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c’est différent à chaque fois. Mon histoire d’amour la plus passionnante, c’est avec l’homme que j’ai épousé. Premier chagrin d’amour ? Quand mes parents ont divorcé. Mon nom est d’ailleurs composé de celui de ma mère et de celui de mon père. C’était une séparation douloureuse. J’avais 7 ans et cela a eu un grand impact sur moi. Premier animal de compagnie ? On a eu un chant nommé Boccherini d’après le morceau de violon Le Menuet quand j’avais 5 ou 6 ans. J’ai ensuite découvert mon allergie aux chats. Premier disque acheté ? C’était un cassette single de la reprise de Tears On My Pillow par Kylie Minogue. À l’époque, la chanson figurait sur la bande originale du film The Delinquents. Premier concert ? La première fois que j’ai été vraiment frappée par la magie de la musique live, c’était lors d’un grand festival qui a lieu dans le Queensland en Australie : le Woodford Folk Festival. Beaucoup de vieux artistes folk y jouent. Première voiture ? Vers l’âge de 17 ans, j’ai eu une Ford Falcon avec une grand carte du monde à l’intérieur. Elle était si laide que ma mère me demandait de la garer au coin de la rue. Je n’avais pas le droit de la garer en face de la maison. J’ai fini par l’endommager car j’étais une terrible conductrice. Premier film culte ? La Mélodie du Bonheur. Premier livre culte ? Quand j’ai arrêté de lire des livres pour enfants, j’ai adoré Fleurs Captives de Virginia C. Andrews. Dans l’esprit d’une gamine de 13 ans, c’est scandaleux (rires). Premier prof adoré ? Ma première prof de chant était assez spéciale. Elle était professeur d’art dramatique dans mon école et c’est la première personne qui m’a dit que j’avais une belle voix. Je crois que j’avais 14 ans. 39


Première cuite ? J’avais 13 ans et j’ai bu de l’essence de vanille. Cela sert à aromatiser les gâteaux mais cela contient de l’alcool. On en avait acheté une vingtaine de bouteilles. Mélangé à du Coca, c’est plutôt bon... Premier voyage ? À l’âge de 11 ans, ma mère m’a emmenée avec mon frère au Québec pendant an. Elle était professeur et elle a échangé son poste avec un autre professeur. Nous étions dans une ville froide du nom de Roberval au Nord du Québec en bordure du lac Saint-Jean. Premier péché ? C’est un peu personnel surtout si ma mère lit cette interview en tant que professeur de français (rires). J’avais l’habitude de causer des problèmes à mon jeune frère quand j’étais gamine. Je mentais beaucoup et il était facile à manipuler de par son jeune âge. Premier vote ? Je vote politiquement mais je ne votais pas à l’école car le vote pour les délégués de classe ne fait pas partie du système éducatif australien. À mon sens, être un enfant, c’était n’avoir aucun pouvoir. Premier job ? J’ai travaillé dans une boulangerie qui s’appelle « Bakers Delight » et j’étais nulle alors j’ai été virée. Puis, j’ai travaillé dans un café et j’ai été virée aussi. Ensuite, j’ai travaillé dans un grand magasin et j’ai encore été virée. Je n’étais pas compétente pour ces tâches. Premier sentiment de fierté ? Quand j’étais dans la comédie musicale Oliver ! vers l’âge de 8 ans, j’ai reçu le Hamlet Award. Il s’agit d’une statue en forme de porc qui récompense les interprétations les plus excessives. C’était en quelques sortes une insulte mais j’étais très

40



DECOUVERTE Jeune

musicien rêvant d’être une rock star, Jon (Domhnall Gleeson) croise le chemin d’un groupe de rock avant-gardiste à la recherche d’un nouveau clavier. Il devient vite le protégé de Frank (Michael Fassbender), le leader qui vit en permanence sous une tête en papier mâché. Aux faux airs de biopic, Lenny Abrahamson adapte pour son quatrième long métrage un scénario inspiré d’une histoire vraie expliquant qu’il ne souhaitait pas tomber dans les facilités et les travers des comédies américaines. Il apporte aussi au travers du film des réflexions sur la façon dont le public voit et fantasme le métier d’artiste célèbre.

Par Riyad CAIRAt / photos : PATRICK FOUQUE


Lenny abrahamson


Si ce film devait avoir une morale, pour-

siciens, les jeunes réalisateurs, tout le

rait-on dire : « Être une rockstar n'est pas

monde doit faire ça pour se promouvoir.

fait pour tout le monde » ?

Mais c'est comme sortir dans la rue avec

Oui je pense que c'est une bonne des-

un t-shirt de toi-même sur le dos.

cription. Tout comme « devenir un musicien n'est pas pour tout le monde » ou « vous ne pouvez pas toujours être ce que vous voulez ». Méfie toi de ce que tu veux. On vit dans un environnement où tout le monde nous dit « si vous voulez vraiment quelque chose vous pouvez l'obtenir » mais en réalité ce n'est pas vrai. C'est un film négatif avec une pensée positive. Jon commence le film avec pleins de rêves débiles et à la fin du film il ne les a plus mais finalement il n'a jamais été autant positif. Je pense qu'à un moment il faut abandonner ses rêves.

Dans une entrevue à un magazine vous disiez ceci : « Frank est un faux personnage dans un vrai monde et Frank Sidebottom (l'artiste qui a inspiré le film) est un vrai per-

groupe le plus punk de l'histoire dans votre exemple, parce que les Pistols avec l'aide de Malcolm McLaren sont les premiers à avoir utilisés ces voies de communication là... Vous avez tout à fait raison mais je suppose que maintenant ce ne serait plus pareil pour eux. À l'époque il y avait quelque chose d'anarchique. Si c'était maintenant, il n'y aurait aucun défi, ce serait quelque chose de facile, de convenu.

Pensez-vous qu'il y a toujours ces fantasmes autour des rockstars comme les filles, l'argent, la drogue ?

sonnage dans un faux monde. Pensez-vous

Les gens fantasment toujours sur ça.

qu'il y a quand même des similarités entre

Devenir une star de cinéma, être une

le monde de la musique actuel et ce « faux

rockstar, être célèbre, être aimé, vivre

monde » dans le film ?

des aventures extraordinaire. C'est ce

C'est vrai que maintenant les groupes gèrent leurs comptes Twitter, se promeuvent elles-mêmes. Imaginez deux secondes les Sex Pistols poster un tweet qui dirait « Hey ! Nous avons un concert ce soir à Londres, venez tous ce serait cool de vous voir ! » Il y a une énorme contradiction entre “être quelque chose” et “te faire ta pub”. Les groupes, les mu44

C'est drôle que vous utilisiez les Pistols, le

que Jon pense dans le film, c'est ce qu'il pense lorsqu'il entre dans le groupe. Il pense qu'il entre dans un monde magique comme Alice aux Pays des Merveilles mais il se rend compte que c'est quelque chose qu'il ne maitrise pas du tout.


«Notre complicité à la scène comme à la ville était si naturelle qu’il nous était inévitable de ne pas retravailler ensemble.»

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Dans le film, aucun membre du groupe ex-

sympathique”. C'est la meilleure des illustra-

cepté Frank n'apprécie Jon. Ils pensent qu'il

tions pour montrer quelqu'un qui est prêt à

est avec eux pour les utiliser à ses fins propres.

se trahir pour être connu...

Pourtant Jon essaye de les attirer vers ce qui fait vraiment un groupe de rock, c'est-à-dire

Oui et Clara (la guitariste) sait que Frank

des concerts, une relation avec le public.

n'est pas capable de faire avec ça. Elle le

Je voulais que les gens ait de l'empathie

d'intention donc elle fait avec. Je pense

pour Jon et qu'ils veuillent ce qu'il veut :

que certaines personnes sont capables

si on se compromet un tout petit peu on

de se compromettre, de savoir ce qu'ils

peut arriver à être connu. Et je voulais

font et où ils vont, c'est une transaction

que le public pense pareil “Allez les gars,

qu'ils font avec eux-mêmes. Mais ce qui

écoutez le, faîtes un petit effort et vous

est splendide avec Frank ou les autres

serez connus”. Il n'y a rien de mal à ça,

membres du groupes ce qu'ils sont des

le problème c'est qu'il essaye de changer

Syd Barrett, impossible à manipuler. Dès

ce qu'est le groupe, c'est là qu'est le pro-

que vous essayez de les acheter, de les

blème.

formater, de les modifier, leur créativi-

veut secrètement mais il n'y accorde pas

té meurt. Ils sont très étranges mais très naïfs aussi et c'est ça qui est magnifique. Jon essaye de changer aussi la musique du groupe. C'est d'ailleurs une des grandes

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scènes du film lorsque Jon leur dit à tous

Pendant les répétitions et les moments où le

“qu'ils devraient faire de la musique plus

groupe vit ensemble, vous ne faîtes aucune


allusion à la drogue c'est un choix délibéré ? Oui c'était un vrai choix, parce que cela allait être trop cliché. Bien sur nous savons que les groupes prennent des drogues mais ici je pense que le groupe est une sorte de communauté. Je pen-

beaucoup discuté surtout sur la question “Comment faire croire que ce groupe est réel ?”. Parce que de tout les films sur la musique que j'ai pu voir, je n'y croyais pas. Je ne croyais pas au groupe, ils font juste semblant. Donc la règle à été

sais que c'était un film plus frais sans

simple : ils vont réellement jouer la mu-

faire de place aux drogues et à l'alcool.

sique et on filmera en même temps.

Sans répondre au célèbre “Sex, Drugs

Donc ce que vous entendez, c'est ce

and Rock'N'Roll” mais uniquement au

qu'ils jouent, comme un documentaire.

rock'n'roll.

Mais c'est extrêmement difficile si vous voulez créer et coordonner une scène de cinéma avec des gens qui jouent réel-

On remarque que vous portez une attention particulière sur la façon dont vous filmez les concerts, les répétitions et les instruments

lement, à capter parfaitement ce qu'ils font. L'idée c'était de filmer quelque chose qu'ils font vraiment.

avec certains détails et certaines attentions comme un passionné de musique. Est-ce bien le cas ? Oui, tout à fait. Avec Stephen Rennicks

Vous disiez que sans Jon Ronson (l'auteur de

le compositeur du film nous en avons

l'article et du scénario de Frank) et son tra-

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vail, le film aurait été une vraie catastrophe.

sont incroyables mais aussi assez bar-

C'est dans ce genre de scènes qu'ils vous a été

rés. Mais ne placez pas ça du côté sexy

précieux ?

et fashion parce que ça ne l'est pas du

Oui, Jon et Peter Straughan ont écrit le scénario ensemble, Peter est aussi un scénariste brillant. Chacun d'entre eux ont réussi à capturer beaucoup de détails et à observer sur les gens qui créent ensemble. Ça peut être marrant, touchant, débile mais derrière tout ça il y a une authenticité donc je pense que l'illusion fonctionne bien grâce à eux.

Le film parle énormément au travers des personnages des maladies mentales. Le film

ment derrière ça. Les gens pensent vraiment qu'il y a quelque chose de 'cool' à la fin de la vie de Kurt Cobain, le cliché de la rockstar qui se suicide, qui vit vite et meurt vite, etc. Je pense que le film essaye de rendre ce genre de choses plus naturelles et plus ressemblantes à ce qu'elles sont vraiment.

Pourtant c'est un film drôle bien loin des comédies américaines avec une “happy end”...

donne l'impression que tout les bons musi-

C'est le côté burlesque dans ce film.

ciens inspirés ont une maladie mentale ce qui

Dans le music hall ou dans le vaudeville

mets les autres dans une position inconfor-

il y a une sorte de naïveté, quelque chose

table, était-ce un choix délibéré ?

d'enfantin. C'est pourquoi il n'y a pas de

Je ne pense pas que cela soit toujours vrai. Il y a des gens parfaitement bien dans leurs têtes qui créent des choses géniales. Mais il y a surement une propension chez les gens qui créent. Ils sont souvent très sensibles, ils ont une capacité à s'ouvrir énormément sur le monde et les choses qui les entoure avec une grande capacité à s'auto-détruire. Mais ce que le film dit c'est que “ce n'est pas quelque chose de glamour”. Je pense que nous idéalisons ça, l'image du musicien fou qui créé. Quand vous voyez finalement Frank, tout les clichés de Jon explosent. Le film montre des gens qui

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tout et que des personnes souffrent vrai-

drogues, du sexe mais c'est ridicule, un cauchemar. Le seul moment où le film quitte ce côté léger c'est lorsque l'on découvre qui est vraiment Frank, nous grandissons d'un seul coup, nous devons être adultes face à ce que nous voyons. C'est une comédie beaucoup plus européenne avec une façon de rire bien particulière. Tout est un désastre. Quand vous voyez Laurel et Hardy ils n'ont rien de sexy. Mais si Stan Laurel avait du faire une scène de sexe, ce serait exactement la même scène qu'il y a dans le film..



DECOUVERTE

PART-TIME FRIENDS PAR Dine Delcroix / Photos : Franck Gomez

Part-Time Friends, c'est la rencontre de deux électrons libres à l'âme folk : Pauline Lopez de Ayora et Florent Biolchini. Disponible depuis décembre 2014, Art Counter, leur deuxième EP arrangé par Ben Christophers (Bat For Lashes) témoigne d'une évolution cohérente à découvrir le 12 mars prochain sur la scène parisienne du théâtre des Étoiles. TheBlindMagazine a tenté de résoudre l'équation...

De quel instrument de musique avez-vous

cool dans son appartement. Le deuxième

joué en premier ?

a été enregistré au Pays de Galles dans

Florent : J’ai attaqué la guitare assez tard vers mes seize ans mais j’étais premier rôle de la comédie musicale de ma classe

un vrai studio avec un vrai réalisateur, Tom Manning. Les arrangements et les sons sont beaucoup plus évolués.

de 5ème donc bon... Pauline : J’ai commencé à jouer du uku-

La chanson éponyme se veut légère avec ses

lélé parce que je voulais écrire des chan-

arrangements aériens alors que son texte

sons et que ça avait l’air moins chiant à

parle de deux cœurs brisés. Pourquoi ce pa-

jouer sur 4 cordes que sur 6.

radoxe entre le thème et le son ? Pauline : On ne s’est pas posé la question

Vous venez de sortir Art Counter, votre deuxième EP. Qu’est-ce qui a changé dans votre manière de travailler depuis le premier ? Florent : Le premier a été enregistré chez Clément Doumic de Feu Chatterton avec qui on a arrangé pas mal de chansons à la 50

en l’enregistrant mais c’est sûrement un choix inconscient de notre part. Le texte est très lourd, très triste. Heureusement qu’ils sont là, ces arrangements aériens, sinon, personne ne voudrait l’écouter !




Sur ce nouvel EP, vous avez travaillé avec

avec les gens de Monnow Valley. On est

Ben Christophers, directeur musical des Bat

encore en contact. On y est retourné cet

For Lashes en plus de sa propre carrière

été juste pour voir les poules, discuter et

solo. Comment l’avez-vous rencontré ?

voir des matches de la Coupe du Monde

Florent : Tom Manning, le réalisateur de

dans leur jacuzzi !

notre album l’a tout simplement proposé dès le début de notre collaboration. On a dit «oui» les yeux fermés et on ne regrette pas une seule seconde. Pauline : C’était magique de travailler avec lui. Il est venu avec tous ces instruments étranges, il restait silencieux pendant les écoutes des chansons et, tout d’un coup, il sortait un son de l’espace qu’on adorait tout de suite. C’est quand même le type qui a réussi à nous faire mettre du vocodeur sur nos chansons !

Durant les sessions d’enregistrements en studio, avez-vous rencontré des difficultés particulières ? Florent : À part des difficultés de concentration, pas vraiment ! Pauline : Le fait que Tom Manning soit anglais et qu’il ne comprenne pas plus de 1% de nos blagues a complètement servi à cet enregistrement.

Et puis, il est d’une gentillesse... Bref, encore une super rencontre ! En référence à votre chanson Home, quel est l’endroit où vous vous sentez le mieux ? Vous avez enregistré vos morceaux au stu-

Florent : En Corse, sur la terrasse de Ba-

dio Monnow Valley au Pays de Galles qui

beth, la mère de Pauline, avec une Pietra

a vu défiler des groupes comme les Rolling

et un rami.

Stones ou les Pink Floyd. Qu’avez-vous ressenti dans un endroit aussi mythique ? Florent : On a tout touché, on était ingé-

Vous avez tous les deux la carte de l’Alaska

rable ! On a appris des histoires de din-

tatouée sur le bras. Quelle est l’histoire de ce

gues sur Oasis et sur The Coral. Deux

tatouage ?

gosses ! Pauline : Une très belle amitié est née

Florent : Notre première vraie chanson s’appelle There Are No Penguins In Alaska. 53


C’est en écrivant cette chanson tous les

Quel est le tout premier concert auquel vous

deux avec autant d’évidence et d’émer-

avez assisté ?

veillement de l’autre qu’on s’est dit qu’il y avait peut-être quelque chose à foutre ensemble. On a immortalisé le truc en se faisant tatouer la même chose. À la vie, à la mort ! Comment abordez-vous la scène pour éviter le stress et la pression de l’exercice ? Pauline : Florent balance un fa et un do dans les coulisses, on chante What Makes

Pauline : Dorothée. Voilà ! Florent : Bon... Patrick Bruel mais y’a eu Oasis juste après, je promets. De quel groupe de musique auriez-vous aimé faire partie ? Pauline : Les Destiny’s Child. Florent : Moi aussi.

You Beautiful des One Direction et on devient invincible !

Quel est le défaut qui vous énerve le plus chez l’autre ?

Quel est votre pire souvenir de scène ? Pauline : Tout m’énerve chez lui sauf Pauline : Le jour où Florent s’est trompé

quand on joue au rami ou qu’on fait de

de capo et que j’ai commencé à jouer du

la musique

xylophone et que ça sonnait faux. On a dû recommencer trois fois la chanson en

Florent : On adore se disputer et faire

pensant que c’était moi qui jouais n’im-

de la musique ensemble mais, pour des

porte quoi jusqu’à ce qu’un type dans le

raisons évidentes, on peut pas faire les

public crie «Le capo».

deux en même temps donc on a choisi la musique !

Florent : Blague à part, c’est un super souvenir de scène. Le meilleur reste quand même au festival des Inrocks : on jouait notre reprise de There Is A Light That Never Goes Out des Smiths en balance et là, Jean-Daniel Beauvallet des Inrocks nous regardait avec un type. À la fin, il vient nous voir et nous dit «Vous venez de jouer une reprise des Smiths devant le type qui a signé les Smiths». On avait un peu gagné déjà. 54

Lorsque vous vous disputez, lequel d’entre vous fait le premier pas de la trêve ? Florent : On fait en sorte, et c’est très récent, de ne plus aller jusqu’à la dispute. On se connaît par cœur. On anticipe. On est toujours sur le fil.



DECOUVERTE Depuis près de dix ans, Yannick Choirat s’est fait une place dans la grande famille du cinéma français. S’il a déjà tourné avec Jacques Audiard et l’immense Marion Cotillard dans De Rouille et d’Os, c’est bien en 2015 que l’acteur pourrait passer de l’ombre à la lumière. par Anthony Verdot-Belaval / Photos : François Berthier


YANNICK CHOIRAT



Vous êtes à l’affiche de la co-

sur le plateau. Un tableau

ce dernier, qui sera mon

médie événement de ce début

idéal ! Pour ma part, je

premier rôle majeur au ci-

d’année Papa ou Maman

souhaitais faire de mon

néma, j’incarne le voisin

avec Marina Fois et Laurent

mieux car j’avais décro-

d’une prostituée arrivée

Lafitte. Quel rôle jouez-vous ?

ché le rôle grâce à Marina.

de Chine avec sa fille. En

Problème : je sortais d’un

arrivant dans leur vie, je

tournage difficile. J’avais

vais bouleverser tout leur

le visage marqué, la tête

équilibre.

J’incarne un collègue de travail de Marina Fois. Je suis son confident, son ami, celui sur qui elle peut compter dans n’importe

quelle

situation.

un peu fracassée... Mais heureusement, le maquillage existe.

il y a dix ans, avec J’attends

Rapidement, je vais lui servir d’exutoire dans son couple lorsque les problèmes vont arriver. Je ne peux pas en dire plus, même si à un moment un baiser est échangé.

Tout a commencé pour vous quelqu’un de Jérôme Bon-

En 2015, vous serez éga-

nell. Mais votre carrière

lement à l’affiche de deux

démarre vraiment en 2012.

autres films, deux premières

Une année fondamentale

réalisations...

dans votre vie d’acteur n’est-

Oui et c’est une volonté.

ce pas ?

Dans des gros films, les

En 2011, je fais des essais

réalisateurs désirent des

pour le film De Rouille et

Comment s’est déroulé le

noms, des acteurs connus

d’Os avec Jacques Audiard

tournage ?

de tous. Avec des pre-

en personne. Un moment

miers longs-métrages, on

magique où on espère que

peut s’exposer plus aisé-

le temps va s’arrêter. Puis

ment. Je serai donc à l’af-

c’est le tourbillon. Le tour-

fiche de L’Echapée Belle,

nage avec Marion Cotil-

d’Emilie Cherpitel, puis

lard, le festival de Cannes

de La Marcheuse de Naël

en 2012, la montée des

Marandin, sur les prosti-

marches... La même an-

tuées de Belleville. Dans

née Télé Gaucho de Michel

Le tournage se déroulait en Bretagne, au bord de la mer. Les conditions étaient parfaites, avec de gros moyens financiers, production Pathé oblige, et une super ambiance

59


Leclerc (Le nom des gens)

quelqu’un de solide, c’est

la Coupe du Monde 98.

sort en salles. Une nou-

face à Marion Cotillard».

A l’école, j’étais un élève

velle fois, je tourne avec

Je dois avouer que j’avais

moyen qui aimait l’école

des acteurs incroyables

une pression monstre sur

sans plus. C’est l’option

: Sara Forestier, Félix

le

théâtre qui a sauvé ma

Moati, Maiwenn... Même

Audiard derrière la ca-

si le film se plante, on

méra, Cotillard juste en

me remarque. Et comme

face. Mais finalement, tout

si cela ne suffisait pas à

s’est super bien déroulé.

mon

comme

Marion a été accueillante,

une cerise sur un gâteau,

adorable et attentive. Elle

le grand auteur de théâtre

a tout fait pour qu’on fasse

Exactement.

Joël Pommerat me choisit

du bon boulot.

nu mon bac puis je suis

bonheur,

Imaginez,

scolarité au lycée.

C’est là que vous avez attrapé le virus ? J’ai

obte-

pour participer à sa pièce

monté à Paris tenter ma

La réunification des deux

chance. Je me suis inscrit

Corées. Oui, 2012 est une année fondamentale dans ma carrière.

Retour sur votre enfance. A quoi ressemble la vie du petit

à la Sorbonne, toujours dans un cursus théâtre. La

Yannick ?

désillusion a été à la hau-

Je suis né à Chambéry, le

de théories, pas assez de

31 août 1974. J’y ai vécu

pratiques. En deuxième

ner avec Marion Cotillard ?

toute mon enfance, au

année, une rencontre va

coeur de la nature, avec

changer mon destin. Un

Quand

j’ai

mes parents et ma soeur.

mec de la faculté fait du

Jacques

Audiard,

nous

Maman était institutrice,

théâtre de conscientisa-

avons regardé mes es-

papa cheminot puis or-

tion dans les écoles. La

sais ensemble. Je n’avais

ganisateur d’événements

compagnie s’appelle « En-

jamais fait ça avant ! Il

sportifs. J’ai pu voir des

trées de jeux ». De 1994 à

m’a prévenu de suite :

matchs gratuits pendant

1999, pendant 5 ans, je vais

« C’est one shot, il me faut

les JO de 92 ou encore

jouer plus de 200 fois sur

Qu’est-ce que ça fait de tour-

60

tournage.

rencontré

teur de mes attentes : trop



des sujets comme le Sida,

cinéma m’attire déjà à

la toxicomanie, le mariage

cette époque, mais je n’ai

blanc... Ma formation s’est

pas le temps. Vraiment

terminée avec eux.

pas.

Haneke. 2015 commence. Que peuton vous souhaiter ? J’espère continuer à faire les bons choix. Par là,

Avant le cinéma, si je com-

Avec qui aimeriez-vous tra-

j’entends des choix qui

prends bien, votre premier

vailler dans le futur ?

me ressemblent. Le métier

amour c’est le théâtre ?

62

Je vais retravailler avec

En 1999, à 25 ans, j’entre

Joël Pommerat au théâtre.

à l’Ecole nationale de

Pour le moment, la pièce

théâtre

Strasbourg.

n’a pas de titre mais le

Trois ans de formation

sujet sera la Révolution

extraordinaire ! Là-bas,

française.

j’apprends à jouer des au-

La Réunification des deux

teurs classiques comme

Corées, nous allons créer

Isben, Williams ou en-

ensemble pour que le

core

projet nous appartienne.

de

Shakespeare.

En

Comme

notre

sur

sortant, j’ai besoin de me

C’est

confronter aux planches

participative ! Pour ce qui

et au public. Je joue donc

est du cinéma, je rêverais

dans Violences de Gabily et

de travailler avec des ré-

dans un marathon de trois

alisateurs comme Asghar

pièces de Molière mis en

Farhadi, Ken Loach, Léa

scène par Eric Louis. Le

Fehner ou encore Michael

d’acteur est difficile, mais ce n’est pas pour cela qu’il faut arrêter de prendre des risques. En 2015, aussi, j’aimerais continuer mon utopie : faire du théâtre et du cinéma. C’est important pour mon équilibre car je voudrais ne pas avoir à choisir.

démocratie Pourquoi ? Choisir ce serait renoncer à l’un des deux et je m’y refuse.



THE TING TINGs PAR Dine Delcroix / Photos : François Berthier

Avec leurs tubes That’s Not My Name et Shut Up And Let Me Go, The Ting Tings sont la preuve qu’une bonne chanson peut être intemporelle. Désormais indépendant, le duo britannique formé par Katie White et Jules De Martino a livré en octobre 2014 son troisième album intitulé Super Critical qui marque un virage assumé dans les sonorités du tandem actuellement en tournée aux États-Unis.




Vous êtes actuellement en tournée pour

Ce nouvel opus est votre premier disque pro-

promouvoir votre troisième album. Pour-

duit en tant qu’artistes indépendants. Pourquoi

riez-vous définir chacun de vos albums en un

avez-vous décidé de vous auto-produire ?

seul mot ?

Jules : Dès le second album, nous avions

Katie : Pour le premier album, je dirais

l’impression de perdre notre fraîcheur

«Naïf»...

initiale de jeune groupe. C’était devenu

Jules : Le deuxième : «Compliqué». Katie : Le troisième : «Libre».

du business. Nous avions envie de changer de son, de prendre le risque de découvrir de nouvelles sonorités pour se renouveler. Notre maison de disques a commencé à comprendre notre envie et a accepté que nous voulions travailler de

Vos disques ne contiennent jamais plus de 10

notre côté. Nous sommes toutefois avec

pistes. Est-ce un choix personnel de proposer

Sony au Japon car nous ne comprenons

des albums courts ?

pas très bien le marché japonais (rires).

Katie : C’est ainsi que nous aimons les

Katie : Le mode de fonctionnement des

albums. Même lorsque mes artistes pré-

maisons de disques est très particulier.

férés sortent un album avec quinze titres,

Sur le deuxième album, il y a avait une

je suis lassée sauf si c’est un best of.

vingtaine de personnes qui se réunis-

J’aime qu’un album reste court et doux

saient pour décider du son de l’album et

avec une direction claire, un peu comme

nous ne pouvions pas les blamer. Nous

les albums de Talking Heads.

aimons la pop musique mais nous ne fonctionnons comme un groupe de pop. On demande aux artistes pop de sortir

Avez-vous laissé des chansons de côté au moment où vous avez choisi la tracklist finale de cet opus ?

un album tous les six mois pour rester constamment dans les charts. Nous, on a mis quatre ans pour sortir notre deuxième album.

Jules : Oui. Il y a toujours des titres écartés. De cette session, il reste encore 3 chansons que nous pourrions utiliser pour faire une réédition spéciale de l’al-

À quel genre musical appartenez-vous ?

bum, par exemple. Les 9 chansons pré-

Jules : Je pense que nous sommes un

sentes paraissaient suffisantes grâce à

groupe pop mais que nous avons le

une cohérence et à un son unique. Ces 9

mental et la façon de fonctionner d’un

titres ont été choisis très naturellement.

groupe indie. Nous travaillons indépendamment, nous avons notre propre stu67


dio, nous produisons nos disques... Katie : Nous avons fait beaucoup de pop dans le passé, peut-être pour répondre aux attentes du label...

Wrong Club, le premier single extrait de l’album, parle spécifiquement du fait de se trouver à une mauvaise soirée. Cela vous arrive-t-il ? Katie : Oui, c’est l’histoire de beaucoup de gens. Tu te retrouves dans un club à 4h du matin, tous tes amis sont partis,

En tant qu’artistes désormais indépendants, avez-vous ressenti plus de liberté durant le processus de création de vos nouveaux morceaux ?

tu te mets à parler à des gens bizarres et écoutant de la mauvaise musique dans une chaleur à crever et tu es bord de la crise de nerfs !

Jules : Oui, sans savoir ce que nous allions faire ni comment nous allions le faire. Nous avons expérimenté des choses. Nous avons le sentiment que les gens nous redécouvrent sans savoir qu’ils connaissent That’s Not My Name.

Aujourd’hui encore, certains de vos anciens tubes sont utilisés dans des publicités ou des programmes. Comment vivez-vous le succès intemporel de ces chansons ? Katie : C’est super ! Nous nous considérons chanceux à ce sujet, spécialement

Failure, la dernière piste du nouvel album, est justement un chanson très pop qui parle du fait d’échouer dans la vie. Avez-vous déjà ressenti ce genre d’échecs ?

avec That’s Not My Name qui continue. Nous étions occupés lorsque la chanson a commencé à être jouée un peu partout. Quand elle a explosé en Angleterre, nous étions en tournée aux États-Unis

Katie : Tout le temps ! (rires). Quand on

alors nous ne l’entendions pas car nous

a composé la mélodie, c’était très doux

vivions dans des avions.

et très pop. On trouvait même cela trop pop. Ensuite, quand on a écrit les paroles, la chanson s’est avérée parfaite pour célébrer cet échec abordé avec un côté joyeux et un texte triste, un peu comme les chansons des Smiths.

Jules : C’est très dur de faire entendre sa musique et nous avons eu beaucoup de chance. Quand tu es en tournée, tu es un peu déconnecté alors tu découvres les nouveautés musicales grâces aux bandes originales de films ou de séries télévisées que tu regardes sur les routes. That’s Not My Name continue d’être utilisée si bien que certains jeunes croient découvrir un nouveau groupe en l’écoutant.

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Promesse

incontestable du cinéma français, Ana Girardot mène une carrière réfléchie et ambitieuse qui s’intéresse à l’art sous toutes ses formes. Elle incarne la fiancée de Pierre Niney dans Un Homme Idéal, le nouveau thriller de Yann Gozlan, en salles le 18 mars 2015.


ANA GIRARDOT PAR Dine Delcroix / Photos : Franรงois Berthier


Y a-t-il des personnes qui te demandent en-

Tu as fait tes études de théâtre à New York.

core si tu as un lien de parenté avec l’actrice

Serais-tu intéressée par une carrière aux

Annie Girardot ?

États-Unis ?

Oui, cela m’arrive encore et à mon père

Oui. Les américains ont une façon de tra-

aussi. Ce qui est dur, c’est leur déception

vailler différente. Ils sont très carrés, très

quand je leur réponds «non» (rires). Par-

professionnels. Dans le cinéma français,

fois, les gens arrêtent leur discussion à

on a toujours aimé un peu l’improvisa-

cause de cette réponse.

tion et l’accident. Aux États-Unis, beaucoup de réalisateurs sont engagés par une production pour faire un produit et, du

Quel est ton plus vieux souvenir de cinéma ?

coup, le rapport du réalisateur à l’acteur peut être un peu étriqué. J’aimerais bien

Je me souviens d’avoir regardé Psychose

une carrière internationale pour pouvoir

d’Alfred Hitchcock quand j’étais toute

aller autant en Chine qu’au Japon ou en

petite. Je m’en rappelle bien parce que

Afrique et pour pouvoir me dire que j’ai

j’avais très peur !

travaillé avec des réalisateurs de différentes nationalité.

Quelles sont pour toi les meilleures conditions pour regarder un film ?

Quel modèle de carrière internationale te fait rêver ?

Je me suis habituée à regarder les films un peu sur tous les supports mais il y a des

J’aime beaucoup la carrière de Léa Sey-

films qu’il est interdit de regarder dans

doux. C’est génial tout ce qu’elle arrive à

un avion, par exemple. Il faut un peu de

faire. Elle peut passer d’un cinéma d’au-

confort. J’adore les salles de cinéma. J’y

teur à de grosses productions comme

vais une fois par jour quand je peux et,

James Bond aujourd’hui. Entre les deux,

quand je ne peux pas, je regarde un DVD

elle est passée par des réalisateurs de dif-

mais c’est toujours un film par jour. Je

férentes nationalités et par des projets

fais cela depuis que j’ai 15 ans. Parfois, je

très intéressants. Bien sûr, je n’ai pas en-

revois les films aussi. Je ne retiens jamais

vie de calquer sa carrière mais d’avoir la

le noms des réalisateurs ou des acteurs

mienne (rires).

mais je dévore les films. Avant, il m’arrivait de faire des marathons de cinéma en allant voir quatre films dans la même journée.

Lorsque tu as voulu être comédienne, ton papa n’était pas trop d’accord avec ce choix. Est-il un peu plus confiant, aujourd’hui ?

72





Disons que je lui ai annoncé au même

Pas encore mais cela pourrait m’arriver.

moment que je ne ferai pas Sciences Po,

Toutefois, quand je dis «non», c’est très

que je voulais être comédienne, que j’al-

réfléchi et je sais pourquoi je l’ai fait.

lais vivre à New York et que je partais le

Très vite, je prends du recul. En général,

lendemain (rires). Quand j’ai senti que

pendant les tournages que je n’ai pas pu

j’avais un peu les bases de mon BAC en

avoir, j’ai vécu des trucs géniaux que je

tête, je me suis dit que j’allais partir et

n’aurais pas pu vivre si j’avais été prise.

faire du cinéma. Aujourd’hui, il est fier et très content. Il m’appelle pour me dire «On m’a encore parlé de toi. Qu’est-ce que je suis fier !». L’autre jour, il m’a même amenée faire une lecture au Havre (rires).

Parmi les rôles que tu as pu décrocher, il y a celui aux côtés de Pierre Niney dans Un Homme Idéal, en salles dès le 18 Mars. Comment as-tu abordé ton personnage dans ce thriller ?

Comment choisis-tu tes films ?

Le seul qui est dans une vraie impasse et

Je les choisis vraiment à la lecture. Il y

le personnage de Pierre Niney. Moi, je

a des scénarios que je dévore. Il y en a

joue sa fiancée qui ne comprend pas sa

même un que j’ai lu un jour sur mon

réaction. Elle est sceptique mais ne vit

portable dont l’écran était explosé (rires).

pas dans le cauchemar. Elle vit une sorte

À la lecture, je vois le personnage et je

d’illusion à côté. Du coup, elle a beau-

me dis que je vais m’éclater sur telle ou

coup de pèche, elle est très dynamique

telle scène.

et elle représente la vie que le person-

qui vit un vrai thriller dans sa tête, c’est

nage de Pierre voudrait vivre calmement. Je suis vraiment allée vers quelque chose Y a-t-il un rôle en particulier que tu as raté en audition et que tu as jugé mal exploité une fois vu à l’écran ? Bizarrement, chaque année, je me de-

de dynamique pour incarner cette fille qui est bien dans ses baskets, qui n’est pas timide, qui est très intelligente, qui comprend vite les gens. C’est l’idéal du personnage de Pierre.

mande où sont les films que je n’ai pas pu avoir. Il y en a beaucoup qui ne se font pas.

Comment s’est passé le tournage avec Pierre Niney ?

Inversement, as-tu déjà regretté d’avoir refusé un rôle ? 76

Avec Pierre, on devait faire un film ensemble il y a deux ans qui a malheureusement été avorté 15 jours avant le début





du tournage. On avait très envie d’avoir une autre occasion de jouer ensemble et Un Homme Idéal en était une très bonne. J’ai lu le scénario en une heure, j’ai rencontré le réalisateur une heure après et j’ai eu le rôle. Pierre est polyvalent. Il fait la Comédie Française, il fait aussi des comédies populaires, il écrit, il a ses projets avec ses amis, il a un vrai cercle. C’est génial d’être à côté de lui parce qu’on se dit qu’il a tout compris. Jouer à côté de lui et sentir qu’il est content qu’on lui donne une bonne réplique, c’est plaisant. Il est

au dessin ou à la peinture ? Je connais très bien maintenant la peinture de ma grand-mère qui se rapproche d’ailleurs de celle de Foujita même si ce n’était pas la même époque. Mon grandpère qui était architecte dessinait beaucoup tout comme mon père qui me faxait carrément des dessins. J’ai toujours aimé le dessin. À l’école, je gribouillais sur mes carnets et je faisais des dessins partout. C’était ma manière à moi de m’exprimer et je continue encore aujourd’hui.

super agréable avec l’équipe. Il garde vachement les pieds sur terre. Quels sont les peintres que tu affectionnes ? Tu viens de terminer le tournage du film franco-japonais Foujita qui devrait sortir à la rentrée prochaine. Peux-tu m’en dire plus sur ce projet ? C’est un film du réalisateur Kiheu Oguri sur le peintre japonais Foujita qui vivait à Paris dans les années 20 et qui était une espèce d’oiseau de nuit qui traînait avec ce qu’on appelait «La Bande de Montparnasse» dans tous les cafés du quartier où se retrouvaient beaucoup d’artistes et d’écrivains. Ils faisaient des bals costumés déments. Les costumes du film sont sublimes. J’ai pu voir quelques images au Japon et chaque plan est un tableau !

Et tu es bien placée pour en parler puisque tu es la petite fille des peintres Antonio Otero et Clotilde Vautier. Es-tu spécialement sensible 80

J’aime beaucoup Edward Hopper. Il peut faire une station-service et cela suffit pour s’imaginer les grillons et la chaleur qui traînent autour. Quand je vivais à New York, je fréquentais pas mal d’artistes contemporains et, au départ, j’étais un peu perplexe car je ne comprenais pas pourquoi on était dingue d’un pot de fleurs blanc au milieu d’une pièce jusqu’à ce qu’on m’explique qu’il n’y avait rien à comprendre et que c’est intéressant uniquement si cela te touche. À partir de là, j’ai compris qu’il ne fallait pas culpabiliser de ne pas comprendre une forme d’art lorsqu’on celle-ci ne nous touche pas. Si je suis touchée, je vais essayer de comprendre le concept.

Autre forme d’art : le théâtre. Tu as eu ta première expérience sur les planches l’année dernière aux côtés de Neils Schneider dans





la pièce Roméo & Juliette. Qu’as-tu retenu de cette expérience ?

Quel est le prochain rêve sur ta liste ? J’aimerais bien faire un safari. Je suis

C’était génial ! Je n’osais même pas ima-

persuadée que je serais très émue de voir

giner un jour pouvoir faire du théâtre et

des gorilles (rires).

Nicolas Briançon, le metteur en scène de la pièce, m’a ouvert ses bras. On était 25 sur scène donc c’était un vrai travail d’équipe.

Et côté réalisateurs ? J’aimerais beaucoup travailler avec Wes Anderson. Je lui ai écrit une lettre sur un

Aimerais-tu en refaire ?

papier jaune mais j’attends encore pour

J’aimerais beaucoup mais je ne sais pas

drais très bien son humour.

l’envoyer. Je suis sûre que je compren-

trop comment aborder le sujet, comment demander à en refaire. Pour Roméo & Juliette, c’était venu à moi. Nicolas Briançon avait tenu à me rencontrer.

Pour finir cet entretien, j’aimerais qu’on inverse les rôles afin que tu puisses toi aussi poser une question...

Beaucoup d’actrices se mettent à la chanson. Est-ce une discipline qui t’intéresse ?

Oh, c’est génial ! Dans quel rôle tu me verrais bien ?

J’adore chanter ! Je ne veux pas faire d’album mais j’avais pris des cours de chant pour le théâtre. Sur le tournage du film Un Homme Idéal, le réalisateur Yann Gozlan a pu m’entendre chanter

dangereuse à la Audrey Tautou dans le film À La Folie... Pas Du Tout.

toute seule et il m’a dit «Tu as une super

Cool ! Moi aussi et ma mère m’a dit la

jolie voix !». Personne ne m’avait dit cela

même chose. Je n’ai pas vu ce film mais

et cela m’a fait très plaisir (rires). J’aime

je vais le regarder ce soir.

les comédies musicales....

As-tu réalisé tous tes rêves ? Non, même si j’en ai réalisé pas mal. Je suis allée faire un film au Japon déjà. 84

Je te verrais bien jouer le rôle d’une folle



akhenaton Par Riyad Cairat / photos : franรงois berthier


« Je

suis en vie » nous rassure Akhenaton dans son nouvel album. Mais il dit beaucoup d’autres choses. Il parle de politique, des quartiers, du rap et même des trois en même temps. Il parle de sa France, qu’il aime et qu’il déteste, parfois pour les mêmes raisons.


Est-ce qu’aujourd’hui en 2014 le rap fran-

fléchis pas forcément. Comme la Soul

çais est toujours une musique engagée et n’a

d’ailleurs. Pour le moi le bon exemple

pas basculé dans l’unique divertissement ?

c’est James Brown avec ce grand écart entre Public Enemy #1 et Papa’s Got A

Je ne pense pas. Je pense que le rap tel

Brand New Bag.

que nous l’avons connu dans les années 90 et 2000 est devenu multiple maintenant. C’est une marche naturelle des

Cette révolution de droite dont tu parles,

choses et c’est ce qui arrive dans les

a-t-elle réussi à contaminer le rap et par

musiques qui connaissent un énorme

conséquent contaminer aussi les jeunes des

succès, comme le rock. Aujourd’hui tu

quartiers ?

peux trouver des groupes de rock qui

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écrivent des textes absolument admi-

Ce n’est pas par conséquent. Tu as dis

rables et des groupes qui écrivent des

les choses justes mais pas dans le bon

textes qui ne présentent aucun intérêt

ordre. Cette révolution de droite a

à part de divertir. C’est ce que le rap vit

réussi à contaminer les quartiers et par

en ce moment à cause de la multiplici-

conséquent contaminer le rap. Il y a une

té des acteurs. Je veux dire, tu secoues

dynamique de volonté d’intégration de-

un pâté de maison et il y a des groupes

puis plusieurs années, déjà je n’aime

de rap de tout les côtés. L’autre fois on

pas ce mot « intégration » mais en plus

me demandait « Alors les groupes de

il est pensé en tant qu’assimilation et

rap à Marseille ? » et j’ai dis « Attends je

pas en tant qu’intégration d’ensemble,

n’arrive même pas à connaître tout ceux

à la limite ça pourrait passer mais c’est

qu’il y a dans ma rue ! Je les connais pas

pas ça. On a dit à des gamins sur trois

les gamins ! » Je pense qu’aujourd’hui

générations « Oubliez la culture de vos

l’engagement c’est devenu une ques-

parents, être français c’est être comme

tion de personne. Vraiment. Et d’envie

ci, comme ça ». Mais le plus grave c’est

qu’on a de prendre position ou non. À

de dire « La culture de vos parents elle

savoir que quand on connaît bien l’his-

ne vaut pas un clou ». Et on passe d’une

toire et la culture Hip-Hop, de 1972 à

génération où des parents grandissent

1983 le rap est uniquement de l’enter-

dans des pays avec tel type d’éducation

tainment. C’est une musique de club à

et se retrouvent avec des enfants qui

la base, il faut juste accepter que parfois

sont des ultra-occidentaux. Avec un fos-

ça y revienne. Moi personnellement je

sé d’incompréhension entre des parents

suis plus axé sur les textes mais ça ne me

et des enfants ou des grands-parents et

dérange pas dans ce que j’écoute, qua-

des enfants puisque certain sont là de-

siment que du rap américain, d’écouter

puis trois ou quatre générations. Il y a

des trucs cons-cons. Ça ne me dérange

des gamins qui sont issus de ces trois ou

pas d’écouter des morceaux où je ne ré-

quatre générations et ils sont toujours



traités comme des enfants d’immigrés.

rels comme des distractions exotiques,

Ces gamins-là, ils veulent en être, ils

le rap comme étant une culture étran-

veulent être dans cette société. Et ils

gère, d’origine africaine. Ils n’arrivent

veulent l’Audi A3, ils veulent les Prada,

pas à accepter que ce soit quelque chose

le sac Louis Vuitton, la belle fille... C’est

né ici même s’il y a eu des influences

ce qu’on leur rabâche dans cette société

extérieures. Et ce rejet arrive jusqu’à la

de consommation. Et donc ces codes-là

consommation. Je te prends un exemple

s’immiscent dans le rap par la suite. Le

concret. Vas voir toutes les régies publi-

rap c’est une sorte de vitrine de la so-

citaires qui font la pluie et le beau temps

ciété que nous avons actuellement et ça

dans la presse, à la radio et à la télévi-

a dépassé les quartiers. Et donc tu vas

sion. Les gars des écoles de commerce

trouver du rap extrêmement engagé qui

qui dansaient sur la chenille en fin d’an-

prend des positions et puis du rap extrê-

née y a quinze ans ont pris le pouvoir

mement détaché avec limite un discours

dans toutes ces boîtes-là et ce sont eux

et des valeurs de droite.

qui dictent les playlists des radios. La régie publicitaire n’acceptent pas qu’il y ait du rap un peu trop orthodoxe qui

Pourquoi en France, les institutions, les mé-

passe à la radio parce qu’ils sont persua-

dias ont encore du mal avec le rap ? Alors

dés que les gens qui écoutent du rap or-

que les Etats Unis en font leurs choux gras.

thodoxe n’ont pas un euro.

Racisme pur et dur. Il faut incorporer une bonne fois pour toute dans sa tête

Pourtant on a largement de quoi être fier en

que la France n’est pas une démocratie

tant que français d’être un acteur majeur

mais une oligarchie. Et une oligarchie

sur la scène du rap international ?

avec une société segmentée, avec une

90

impossibilité pour certaines personnes

On doit être fier de ça. On doit être fier

d’accéder à certains niveaux. J’ai en-

d’être un pays multiculturel. Je ren-

vie qu’on évolue vers une démocratie

voie tous les gens qui en doutent à re-

mais pour l’instant ce n’est pas le cas

lire l’histoire de France. La France est

et tous les gens qui travaillent sur le

un couloir, on vit dans un couloir ! Des

terrain vous le diront. J’ai regardé plu-

gens passent du sud au nord, du nord

sieurs émissions de télé sur le service

au sud et que le concept de « Fran-

public où des invités expliquaient que la

çais » n’existe pas. Déjà la France, le

France n’est pas complètement une dé-

nom lui-même est basé sur le nom d’un

mocratie. Qu’il y a des strates, différents

peuple étranger ! Les Francs étaient

niveaux et que ceux qui sont en haut

des Germains, des allemands. Le nom

dans cette strate complètement isolée

de notre pays est un nom allemand à la

des autres vont percevoir des faits cultu-

base. Ce qui ferait notre force, ce serait



d’accepter que nous sommes un pays

lutionnaires parce que leur programme

de passage, un pays avec une histoire

d’extrême droite est un programme ré-

d’immigration puisque nous étions aus-

volutionnaire où ils cherchent à avoir

si un ancien empire colonial et avan-

le peuple, le jour où ils seront élus ils

cer avec toutes nos forces et pas lutter

appliqueront un programme de droite

contre en mettant une partie des gens

extrême. Le patronat allemand ne s’est

de côté. Regarde le nombre de diplômés

jamais aussi bien porté que sous Hitler.

des quartiers qui vont aux Etats-Unis ou à

Tout les ouvriers qui sont persuadés

Londres, c’est terrible pour notre pays de

qu’ils vont être défendus, ils vont l’avoir

perdre ces gens là qui sont aux services de

dans le fion et bien profond.

pays étrangers. Je voulais préciser dans ma question précéTu dénonces souvent un manque cohérence

dente, Aucun homme politique requiert ton

entre ceux qui nous dirigent et les valeurs

attention à part les mauvais ?

qu’ils sont censés incarner. Aucun homme politique dans le paysage français actuel

Honnêtement je ne vais pas dire qu’il

requiert ton attention ?

n’y a que des mauvais parce que ce serait faux. Il doit y avoir forcément des gens

92

Honnêtement je ne m’y connais pas as-

bons. Des gens plus concernés par leur

sez bien, il faudrait que je les connaissent

tâche que par leur propre personne. Et

humainement, que je les rencontre.

ça doit être dur parce que quand tu fais

Maintenant même les différences de

ce métier tu choisis de sacrifier ta propre

partis sont floutées. Cahuzac protège

liberté, ta propre personne et soit tu le

Woerth, entre la gauche et la droite ils

fais par appât du gain ce qui se passe

se couvrent. Tu te dis qu’ils étaient potes

dans de nombreux cas, soit tu le fais par

à l’école et qu’ils se sont partagés le gâ-

conviction. Et aujourd’hui je suis inca-

teau du genre « Toi tu vas aller à gauche,

pable de distinguer à la télévision qui

toi tu vas aller à droite ». Pareil avec le

est sincère et qui ne l’est pas. Je pense

Front National qui donne des leçons à

que la politique doit être accessible à la

tout le monde mais regarde ce qui res-

société civile et pas à leur club d’école.

sort sur leurs comptes. Les gens qui sont

Quand tu regardes les grands postes ils

persuadés que ce sont des grands révo-

sortent tous des mêmes écoles donc ça



« La france est un pays où il y a une solidarité quand on frotte un peu. Quand il y a une vraie cause nationale on peut voir une solidarité bien plus forte que dans d’autres pays.»

c’est une oligarchie. Aujourd’hui des

tu as des manifestations de masses en

élus de la société civile à haut niveau il

France, les gens manifestent de manière

y en a très peu, des gens comme Pierre

individuelle. Quand je parle de Little

Bérégovoy par exemple, qui s’est suicidé

Brother Is Watching You, le texte à es-

je rappelle.

sentiellement à voir avec internet. Là où il y a un espace de liberté, où il n’y a pas de flics comme dans les médias, les gens

Dans Little Brother Is Watching You tu

deviennent les flics d’eux-mêmes. Tu

dis « Les gens se battaient pour les autres,

vas sur n’importe quel forum ou n’im-

cause commune. Depuis les idéaux sont

porte quel débat, tu t’aperçois au bout

morts, fosse commune. » Pourtant avec Rémi

de deux minutes qu’il y a des juges, qu’il

Fraisse et ce qui se passe aux Etats-Unis

y a des tribunaux, des flics. Les gens ai-

avec le mouvement « I Can’t Breath » , on

ment l’uniforme, ils sont même pires

a l’impression en ce moment que le moindre

que les flics eux-mêmes. C’est surtout

événement est objet à contestation ?

ça que le morceau exprime. Des vrais manifestations pour de vraies causes

94

Aux Etats-Unis, oui. En France on a des

et pas des causes floues où des gens

manifestations individualistes, on n’est

de quartiers finissent par défiler à côté

pas prêt à accepter l’actualité comme

des skinheads c’est de la contestation

elle est perçue aux Etats-Unis. Parce

pour contester. En France on manifeste

qu’en France on fonctionne énormé-

contre quelque chose et non pas pour

ment avec la peur. Donc même quand

quelque chose. L’autre fois j’étais à la


gare et il y a une gamine de 17 ans qui est

forte que dans d’autres pays. Par contre

venue me demander de l’argent parce

au quotidien ça téléphone sur RMC et

qu’elle dormait dehors et que sa mère

ça se plaint que de son propre cas. Là

l’avait mise à la porte, elle a l’âge de ma

je t’ai donné les deux cas d’amour et de

fille. Quand je vois les dizaines de mani-

détestation (rires). C’est un pays qui est

festations contre le mariage pour tous,

magnifique, je rencontre des gens ex-

cette gamine c’est autrement plus im-

traordinaires au quotidien et ça ça ré-

portant que ces merdes de manifs. Parce

concilie, j’évite de voir des gens à la ra-

que tu lèves la tête au-dessus d’elle et

dio ou à la télévision sinon je détesterais

il y a des appartements à dix millions

le pays. En concert, je vois des sourires,

d’euros, donc on a un souci. Je ne dis

je vois des gens d’origines multiples,

pas que je suis communiste, j’ai grandi

d’âges et de sexes différents. Et comme

dans une famille communiste mais je ne

je le dis plusieurs fois dans un refrain

le suis pas. Mais par contre il y a moyen

« C’est possible ! ». Mais pourquoi après

d’avoir un capitalisme plus juste. Un mi-

dans la recette on appuie sur le « bouton

nimum quoi. Parce que moi me prendre

de l’aigreur », ce bouton qui fait mon-

des leçons à longueur d’années par des

ter les français les uns contre les autres.

gens qui payent des impôts à l’étranger,

Ce que je déteste aussi c’est que dans

moi je les paye ici mes impôts. Je me

les pièges qui nous sont dressés depuis

les prends en plein dans le cul ! Je me

quinze ans dans les médias, les français

prends des leçons de vie caricaturales

tombent dedans et beaucoup plus que

par des hommes politiques qui ont des

dans les autres pays. Cette stratégie de

idoles de chanteurs qui payent leurs im-

la peur, de la dénonciation, de l’autre

pôts en Suisse ou en Belgique.

comme étant le coupable.

Tu disais à Paris Match : « Les voyages

Alors cette France, tu l’as vu évoluer, chan-

m’ont énormément changé. Tu pars, tu ne

ger tout comme toi. Qu’est-ce qui t’inquiète

reviens jamais pareil. Ça m’a fait relativiser

désormais ? Ce sont les mêmes choses qu’il y

sur la vie, sur la France. Ça m’a fait aimer

a vingt ans ?

la France profondément, ça m’a fait la détester aussi sur certains points. » Alors, sur

Il y a des problèmes qui ce sont enveni-

quels points tu l’aimes profondément cette

més mais ce qui m’inquiète réellement

France ? Et sur quels points tu la détestes ?

c’est que des gens reprennent ces problèmes et se font passer pour des ré-

Je trouve que c’est un pays où il y a

volutionnaires, des Che Guevara alors

une solidarité quand on frotte un peu.

qu’ils sont très loin de l’être. Moi c’est

Quand il y a une vraie cause nationale

ça qui m’inquiète. Les gens disent « Le

on peut voir une solidarité bien plus

monde est devenu violent », le monde 95


n’est pas plus violent qu’avant, le monde

une prolongation du World Trade Cen-

est le même qu’avant. Il y a toujours eu

ter. Ils ne se sont pas aperçus que ces

une grande part de violence dans ce

gamins-là, ils dansaient sous le drapeau

monde. Sauf que maintenant quand il

français en 1998 parce qu’ils y croyaient.

y a une prise d’otages à Sydney, dans la minute qui suit tu es au courant. Tu es au courant de tout ce qui se passe dans

Mais nous sommes comme ça parce que nous

le monde. Au Pakistan, les guerres entre

intellectualisons trop ?

Chiites et Sunnites il y en a toujours eu avec des milliers de morts et mainte-

Je pense qu’on intellectualise trop, tout,

nant tu es au courant dans l’instant. Il y

tout le temps. On ne fonctionne pas sur

avait des conflits armés dans la première

des systèmes très simples. On essaye

moitié du siècle précédent beaucoup

d’expliquer tout et comme il y a soixante

plus aigus que ce qu’il y a maintenant et

millions d’entraineurs de football, il y a

avec beaucoup plus de morts. Je pense

soixante millions de présidents, de dé-

qu’on a du mal en France à digérer ces

putés, de flics, de profs, de juges y com-

informations. Les américains ont cette

pris moi ! C’est l’éducation qu’on a reçu,

information là depuis les années 60...

on se mêle de tout !

Ils regardent des informations dramatiques puis une fois qu’ils ont éteint, ils passent à autre chose, ils vont passer la

On peut être fier de ça alors ?

tondeuse, ils n’en ont rien à foutre. Un français, lui va éteindre et va rester avec

Je pense que sur certains points on peut

l’information dans sa tête toute la jour-

en dégager une certaine fierté. Après

née. Pour les attentats du 11 septembre

moi je ne rentre jamais dans l’opposi-

les français ont plus souffert de ces at-

tion ou dans la tyrannie, il ne faut jamais

tentats que les américains eux-mêmes !

rentrer là-dedans. Sinon on ne s’en

Et quand les gamins ont débordés sur

aperçoit pas et on bascule de la démo-

le terrain avec des drapeaux algériens

cratie à la dictature en un clin d’oeil.

lors du match France-Algérie, ils ont vu 96



BLIND TEST


MADEMOISELLE K PAR Dine Delcroix / Photos : Alex Mahieu

Virée de sa maison disques pour avoir choisi d’enregistrer son nouvel opus en anglais, Mademoiselle K n’a pas dit son dernier mot. Hungry Dirty Baby est disponible depuis le 19 janvier dernier et présente une nouvelle facette de la rockeuse qui n’a peur ni des risques, ni du BLIND TEST.


Ta Madeleine de Proust ? Le gâteau au fromage blanc. Je suis d’origine polonaise et j’en achète souvent

Les bottes UGG. J’en vois régulièrement. Pour moi, ce sont des chaussures qu’on devrait porter à la maison.

chez Sacha Finkelstein dans le Marais. Le détail chic pour toi ? Le film qui raconte ta vie ? Laurence Anyways de Xavier Dolan. Je l’ai trouvé hyper touchant et très bien joué

Un touche d’originalité comme par exemple un détail asymétrique sur un pull ou un bijoux.

avec une belle bande originale. Je suis sensible aux films qui parlent d’identité sexuelle et qui ont de l’esthétique.

Ta série du moment ? J’adore True Detective. Tout y est imparable : les acteurs, les dialogues, le scé-

Ton livre de chevet ?

nario, l’univers...

1984 de George Orwell pour la puissance de son message. J’aimerais bien voir le film...

Ta chanson pour te sentir bien ? Ain’t No Mountain High Enough par Marvin Gaye & Tammi Terrell

Ton secret de beauté ? Le yoga et tout ce qui est lié à la respiration. Je fais un métier très physique, surtout sur scène et j’ai besoin d’être bien avec mon corps pour travailler.

Ton proverbe fétiche ? «Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront.». C’est une citation du poète René Char et je l’a mise dans le livret de

Ton antistress ?

mon dernier album.

C’est mon secret de beauté (rires). L’insulte que tu préfères ? La tendance mode que tu détestes ?

J’aime beaucoup «Ta mère en string» (rires). J’aime bien tirer la langue en voi-

100


101


ture aussi.

Le cadeau que tu rêves d’offrir ? Un voyage de deux semaines en Afrique

Le compliment qui t’énerve le plus ?

du Sud.

« C’est joli ». Je préfère entendre quelqu’un me dire « J’ai détesté ta chanson ! » plutôt que « Ta chanson est jolie ».

Libé ou le Le Figaro ? Courrier International ! J’ai aussi acheté Charlie Hebdo plusieurs fois. Je n’étais

Le pays où tu pourrais immigrer ? Entre l’Angleterre et le Brésil, mon cœur

pas forcément dans tous les délires du magazine mais il a toujours été un symbole de liberté, pour moi.

balance. Le disque que tu as honte d’avoir acheté ? Un autre métier qui t’aurait plu ? Kinésithérapeute. J’ai beau avoir une maman psychologue, j’ai pris conscience que le corps est aussi important que le

C’est marrant parce que cette question m’a déjà été posée et je n’ai jamais eu honte de mes disques, même ceux de Mylène Farmer.

mental et qu’on peut aussi soulager des choses en touchant le corps. Le talent que tu aimerais avoir ? Qui inviterais-tu à ton dîner idéal ?

Chanter facilement. C’est quelque chose de physique.

David Bowie, René Char, Jacques Prévert, Nina Simone, le peintre Francis Bacon, et bien sûr, deux ou trois amis.

La question qu’on ne doit pas te poser ? « Pourquoi Mademoiselle K ? » et on me

Le défaut que doit avoir une personne pour te séduire ? Une part de mystère. C’est quelque chose qui m’énerve mais qui me fascine et m’attise. 102

le dit encore.



BLIND TRUTH


ALICE DAVID Révélée dans la série Bref après avoir figuré dans diverses publicités, Alice David reprendra le rôle de Sonia dans la suite de la comédie Babysitting, actuellement en tournage au Brésil. Avant de s’envoler, la jeune femme a répondu à notre BLIND TRUTH.

par dine delcroix / Photos : François Berthier


Lorsque tu te regardes dans la glace le matin, que te dis-tu ?

Quel super héros aurais-tu aimé être ? Je suis pas du tout une fan de super héros..

Café ! Quel pouvoir magique aurais-tu aimé avoir ? À qui voulais-tu ressembler quand tu étais enfant ?

Maitriser le temps, pour savourer plus

A Milla Jovovitch dans le Cinquième élé-

ments difficiles. Mais en y réfléchissant,

ment. Gamine j’’ai dû voir 18 fois ce film.

les marques que laissent ces instants de

les bons moments et accélérer les mo-

vie sont souvent les meilleures sources d’inspiration, donc je vais dire un truc Si tu avais une baguette magique, que changerais-tu ?

un peu cliché, mais soulager la douleur quand elle est insoutenable.

Le mépris, je crois que c’est un des pires sentiments qu’il soit.

Quel prénom aurais tu aimé porter ? Un prénom composé, Jean Michel par

Si tu devais emporter une seule chose sur une

exemple.

île déserte, laquelle serait-ce ? J’emmènerais les gens, ceux que j’aime et ceux que je vais aimer, de quoi faire des films, de la musique, de quoi faire

Que peut-on entendre comme message d’accueil sur ta boite vocale téléphonique ?

la fête, de quoi lire.. En fait je partirais

Un truc sûrement simple sans aucun

jamais seule sur une île déserte, je m’en-

supplément d’âme, mais je ne sais pas

nuierais trop vite…

bien parce que ça doit être le même depuis 8 ans.

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VANESSA DAVID Formé

à Acting International, Pascal Demolon qui fête ce mois-ci ses 50 ans sera à l’affiche de Elle l’adore aux côtés de Sandrine Kiberlain et de Laurent Lafitte à partir du 24 septembre. Il sera également bientôt au casting de Discount, le premier long-métrage de Louis Julien-Petit qui vient de remporter le Valois du public lors du dernier festival du Film Francophone d’Angoulême. Un BLIND TRUTH s’imposait !

Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

Lorsque tu te regardes dans la glace le

A Deneuve dans peau d’âne et à Tom

matin que dis tu ?

Cruise dans top gun

Ouh la!!! C’est fatigué tout ça ... Faudra

4- Quel super héros aurais tu aimé être ?

que je pense à changer de miroir. La femme moderne et émancipée Si tu devais emporter une seule chose sur une ile déserte qu’est ce que ça serrait ? 5- Si tu avais une baguette magique que changerais tu ? L’œuvre littéraire complète de Nadine de Rotschild ... Pour ne pas regretter la civilisation.

Ben comme la plupart des parisiens je dirais la taille de mon appart.

3- A qui voulais tu ressembler quand tu étais enfant ?

6 - Quel pouvoir magique aurais tu aimé avoir ? 107


Quand et comment as-tu cessé de croire au Père Noël ?

Et de positif ? Je suis très entière. Je m’efforce d’être

J’ai une grande soeur... Du coup une nuit

honnête avec moi-même et surtout avec

de Noel, je devais avoir 5 ans, j’attendais

les autres. Le tout est de savoir vraiment

collée à la fenêtre de le voir passer avec

ce qu’on veut.

son traineau dans le ciel. Ma soeur, qui devait en avoir marre de me voir me languir m’a dit que c’était les parents qui faisaient les cadeaux, et pour pimenter le truc, elle m’a dit qu’elle savait où ils

Qui veux-tu épater le plus ? Sûrement moi même.

avaient tout caché... Ca devenait beaucoup plus intéressant du coup..! Que ferais-tu s’il ne te restait que 24 heures à vivre ? Que peux tu me dire de négatif sur toi ? Dire des choses que je n’ai jamais dites Je me lasse très vite des choses. Par

en pensant « ça attendra». Réunir tout

exemple quand j’aime un morceau de

mes proches, essayer de rire le plus fort

musique je peux l’écouter 48 fois dans la

possible, et sûrement faire l’amour aussi.

journée, et au bout d’un moment il ne me fait plus assez de sensations. Donc il faut vite que j’en trouve d’autres qui me procurent de nouvelles émotions. J’ai aussi un vrai penchant pour la passion, quand je ne travaille pas il faut que ma vie soit toujours intense. Dans le bon sens mais aussi parfois dans le mauvais. C’est assez fatiguant de vouloir tout vivre à 1000 à l’heure tout le temps. Je crois

De quelle question aimerais-tu avoir la réponse ? J’aime vraiment vivre en me disant que je ne sais absolument pas ce qui peut se produire dans les trois prochaines minutes..

que c’est pour ça que je fais ce métier, paradoxalement je me sens apaisée dans le tourbillon d’un tournage.

As-tu menti pendant cet entretien ? Oui, en fait Jean-Michel comme prénom c’est pas top...EN

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COUV



PHOTOGRAPHER : François Berthier STYLIST : Amad’ (A mad style) MAKEUP ARTIST : Camille Lutz HAIRSTYLIST : Sadek L. MODELS Janelle Manning (The platinium blonde), Nicky Barutzki (The light blonde) Jess Barutzki (The honey blonde) PHOTOGRAPHER ASSISTANT : Florian Fromentin


Janelle wears Bra Fifi Chachnil Shoes Minelli Necklace Chanel Gloves Causse -Nicky wears Dress Christopher Kane @ Colette Shoes Fred Marzo -Jess wears Dress Maxime Simoens Shoes Minelli


Robe Daniel Hechter, Serre-tĂŞteJanelle Forever wears 21 Panties Fifi Chachnil Necklace Chanel -Nicky wears Skirt Maxime Simoens Shoes Liu.Jo -Jess wears Dress Maxime Simoens Shoes Dior Bracelet & Ring Chanel





Janelle wears Dress Erdem @Colette Shoes & Bracelet Dior -Nicky wears Top Andres Sarda Panties Fifi Chachnil Shoes Fred Marzo -Jess wears Panties Andres Sarda Shoes Giuseppe Zanotti Earrings Chanel



LA FILLE QUI REND BLIND


REEM KHERICI Reem Kherici revient tout droit de Los Angeles où le remake de son film paris a tout prix est en préparation. Elle est actuellement de retour a paris pour l’écriture de son prochain film

Jour J.

photo : françois berthier Make up : Sarah MAchal Hair : Stephane clavier


RETROUVEZ THEBLINDMAGAZINE LE 5 mars

CONTACT & PUB : theblindmagazine@gmail.com


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