DECEMBRE 2015 #25
Mozh a n M ARNò Le mannequin Pauline Rault @Oui management PhotographiéE par François berthier
Grégoire Bonnet / Kevin Razy / Jeff Panacloc Géraldine Martineau / Paul Rey / Audrey Bastien / Grégory Montel / Charlotte Gabris / Alexia Barlier
CONTRIBUTEURS
FONDATEUR, DIRECTEUR DE LA REDACTION, REDACTEUR EN CHEF CINEMA & DIRECTEUR DE LA CREATION FR ANCOIS BERTHIER REDACTEUR EN CHEF, REDACTEUR EN CHEF MUSIQUE DINE DELCROIX RÉDACTRICE EN CHEF BEAUTE & NEWS AUR IANE BESSON JOURNALISTES Auriane Besson, Jessy Cot t ineau , Dine Delcroi x, François Berthier, Riyad Cairat, PHOTOGRAPHES François Berthier, Florie Berger Florian Fromentin, Martin Lagardère PRODUCTION Dine Delcroix + François Berthier PHOTO DE COU V’ François Berthier CONTACT R EDACTION/PUB theblindmagazine@gmail.com Merci à A&K Communication, Laura Strauss, Karolyne Leibovici, Matthieu Derrien, Anne Pourbaix, Clementine Leduc, Saskia Bloemen et les autres...
The BlindMagazine est édité par la société Ten Feet Under / Tous les textes et photos sont soumis par leurs auteurs qui acceptent leur publication et n’engagent que leur responsabilité.
EDITO #25 Chers lecteurs, chères lectrices, Les bilans étant généralement destinés aux maisons de repos, nous nous contenterons de vous dire que l’année 2015 a connu des hauts et des bas en essayant de ne garder en souvenir que les meilleurs moments de celle-ci. On dit qu’on passe l’année comme on passe le Réveillon alors nous ne saurons que trop vous conseiller de bien réfléchir à votre programme du 31 Décembre si vous souhaitez que 2016 vous comble de joie. Nous espérons que vous parviendrez à trouver la très rare inspiration qui vous permettra de formuler vos vœux pour cette nouvelle année qui arrive de façon originale. Bien sûr, libre à vous de vous précipiter sur vos appareils électroniques aux douze coups de minuit pour envoyer un message groupé et impersonnel à tous vos contacts, une e-card ringarde, une chaîne datée, une photo démodée ou un copié-collé vulgaire qui ne fera rire que vous. Après tout, la liberté passe par tous les goûts de la nature. Quelque soit la vôtre, nous vous souhaitons une santé imbattable et une énergie débordante pour pouvoir vivre de prestigieux moments, faire de belles rencontres et récolter beaucoup d’argent («l’argent ne fait pas le bonheur», penserez-vous courageusement à la lecture de ces lignes avant de finalement reconnaître qu’il rend la misère plus tolérable !).
Décembre 2015
24
28
6 Blind Beauty
24 Kevin Razy
10 BlindStyle
33 Geraldine Martineau
16 L’instant Live
42 Blind Truth Gregory Montel
18 Gregoirebonnet
4
46 Mozhan Marnò
SOMMAIRE
66 84
54 Jeff Panacloc 66 Paul Rey 78 Interview première fois Charlotte Gabris
84 Blind Test Audrey Bastien 88 Mode 98 La fille qui rend Blind Alexia Barlier
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BLIND BEAUTY EYESHADOW PALETTE / GWEN STEFANI URBAN DECAY Pour la première fois, Urban Decay collabore avec une célébrité, et c’est Gwen Stefani dont les beauty looks sont toujours très travaillés, qui s’est associée à cette collaboration créative et artistique de taille. La marque aux fameuses palettes Naked, lance avec la chanteuse la Eyeshadow Palette : quinze fards à paupières, dont 12 inédites et 3 issues de la collection Urban Decay. Des couleurs toujours aussi ultra pigmentées qui font référence à l’univers de la chanteuse. Un superbe éventail de tons nude, auxquels viennent s’ajouter quelques teintes scintillantes et pop pour une touche rock‘n’roll. En exclusivité chez Sephora et sur Sephora.fr 51€
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MUST E V A H
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Top Coat lamé Rouge Noir CHANEL Le Rouge Noir, teinte fétiche de Mademoiselle Chanel, est devenue le vernis culte de la maison au double C. Une couleur unique, presque inqualifiable, très associée depuis au « chic à la française ». La maison de la rue Cambon propose pour les fêtes une collection de make-up, dont la star reste, sans conteste, cette laque devenue culte. Aussitôt appliquée, elle habille les ongles d’une touche couture ultra-sophistiquée. Un vernis couvrant et brillant qui respecte la nature délicate de l’ongle. Le comble du chic ? Laquer par dessus un top coat lamé, infusé d’or, pour décupler l’effet scintillant… Disponibles dans la boutique Chanel Beauté 382 rue Saint-Honoré, 75001 Paris et sur www.chanel.com 23,50€
45€
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BLIND BEAUTY
BEAUTY X
Flacon revisité, accessoires haut de gamme, coffrets d’exception… Blind Beauty vous a sélectionné quelques idées beauté ultra-désirables, à ajouter à sa wishlist de Noël...
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XMAS GIFTS
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1. Coffret 3 savons, 54€ - HERMES 2. Set de pinceaux, 55€, édition limitée - SHU UEMURA & MAISON KITSUNE 3. Bougie Noël, 300g, 65€, édition limitée – ANNICK GOUTAL 4. Eau de Parfum My Burberry Festive, 90ml, 118€ - BURBERRY 5. Coffret Collection Pomegranate Noir (contenant un gel moussant, une eau de cologne et une crème pour le corps), 90€ - JO MALONE 6. Vaporisateur de sac La Petite Robe Noire, 20ml, 60€ - GUERLAIN
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BLIND STYLE Ça brille de partout dans les rues et les vitrines, le badaud est joyeux, les enfants rêveurs (et étonnement sages), ça sent le sapin (non, je ne parle pas de la vielle tante Ernestine) mais bel et bien de la saison tant attendue de l’année… Noël ! Pour ceux qui ont trop pris au pied de la lettre la fable du lièvre et de la tortue… voici une petite sélection d’idées cadeaux, qui rendront jaloux le gros monsieur barbu. Par Jessy Cottineau
Pour lui
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1. Coffret Totem, parfum et casque audio, en exclusivité chez Sephora, 54,90€ - KENZO 2. Thé Tsarevna, édition limitée Noel, 26,50€ - KUSMI TEA 3. Pull maille torsades Shackle, 110€ - EDWIN 4. Echarpe laine Julian, 49€ - M STUDIO 5. Caleçon Freeze, 40€ - PULL IN 6. Montre connectée Spark, 249€ - TOMTOM 7. Coffret degustation pure malt, 59€ - NIKKA
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Pour elle 2.
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Par Jessy Cotineau 1. Jupe longue tulle, 190€ - LE BAR A TUTU, Maison FMK Paris 2. Chemisier, 50€ - RIVER ISLAND 3. Parfum, 50ml, 80€ - MIUMIU 4. Pochette cuir, Wonder Woman, 950€ - ELI GRITA 5. Cofret Alsace Gourmande, 44€ - WOLFBERGER 6. Foret Enchantée en chocolat, 34€ - HUGO ET VICTOR 7. Coffret Gourmandises en fete, 16€ - L’EPICURIEN
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Pour eux 2.
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01 : Sweat FLORETTE PAQUERETTE, 30€ 02 : Veste mini chasseur, CATHY MAMY, 175€ 03 :Sac à dos Minions, GIPSY, 24€ 04 : Coffret PLAY DOH Coiffeur, 20€ 05 : Derbies à paillettes Mila, ANNIEL, 85€ 06 : Kit Gateau princesse, SCRAPCOOKING, 29,90€ 07 : Bonnet souris PIPOLAKI, 19,99€ 08 : Manteau 70’s, CATHY MAMY, 184€
L’INSTANT Live L’instant LIVE Eagles Of Death Metal @LE BATACLAN
EODM
DECOUVERTE
GREGOIRE BONNET Nouvelle recrue de la série Scènes de ménages depuis Septembre 2015 sur M6, Grégoire Bonnet enchaîne les projets au théâtre et à la télévision. Actuellement au Théâtre de Paris pour les dernières représentations de la pièce Un avenir radieux, le comédien s’apprête à tourner la deuxième saison de la série médicale Nina qui reprendra courant 2016 sur France 2. Il sera également à l’affiche dès le 30 Décembre 2015 du film de Pascal Elbé, Je compte sur vous, et apparaît dans Le nouveau de Rudi Rosenberg, déjà dans les salles. Interview : Dine Delcroix / Photos : Martin Lagardère
Vous êtes actuellement sur les planches du
Comment avez-vous insufflé son caractère mys-
Théâtre de Paris dans Un Avenir Radieux .
térieux et énigmatique à votre personnage ?
Quel est, pour vous, le fond de cette pièce ?
On a répété avec ma partenaire, Isabelle Gé-
Cette pièce un peu une critique de la société
linas et le metteur en scène, José Paul. On
occidentale où tout parait dérisoire avec les
a essayé de trouver quelque chose d’assez
jeux télévisés, le capitalisme, la finance, les
mélancolique et nostalgique chez ce person-
délocalisations... Elle aborde aussi beaucoup
nage qui a perdu beaucoup mais qui ne va
la solitude de ses personnages. C’est une
pas se comporter comme un malade. Il ren-
pièce très mélancolique.
contre une femme qui le touche. On a répété petit à petit et on est arrivé à cette grande complicité qu’on a avec Isabelle Gélinas.
Votre personnage dans la pièce travaille dans la finance. Est-ce un domaine qui vous parle ? Oui parce que j’ai fait une école de commerce. J’ai fait l’ESCE d’où je me suis fait virer. Tous mes amis étaient dans des écoles de commerce. Il y en a certains qui
Dans la pièce, Isabelle Gélinas incarne un personnage beaucoup moins calme que le vôtre. Avez-vous eu besoin de vous concentrer davantage pour travailler sur le côté nostalgique de votre rôle ?
sont traders, maintenant. C’est un milieu
Non parce que j’ai aussi cette nostalgie
qui me parle un petit peu, donc.
chez moi. Il suffit juste de s’intégrer un peu dans le texte, d’écouter son partenaire et d’être le plus généreux possible. On a répété très peu de temps, finalement. 19
La pièce évoque notamment les télé-cro-
pris. C’est produit par une boite qui est for-
chets. Regardez-vous ce genre de pro-
midable avec des personnes très attentives.
grammes ? Oui, j’en ai souvent regardé. J’ai adoré la première saison de Loft Story par exemple. Il m’arrive de regarder Nouvelle Star aussi.
Aviez-vous eu une appréhension à l’idée de vous retrouver dans une série déjà installée ? Il y a une moyenne de 3,5 millions de téléspectateurs tous les soirs, ce qui est énorme
Qu’est-ce qui peut vous déconcentrer lorsque
donc, oui, il y avait une appréhension. On
vous êtes sur scène ?
sait qu’on va se faire démonter sur les ré-
Récemment, une spectatrice assise au premier rang qui envoie des textos pendant la pièce.
seaux sociaux au début mais c’était réglé en quelques mois. La nouveauté fait peur. Il faut qu’on se mette en place avec Amélie Etasse, ma partenaire à l’écran, et on est vraiment en train de le faire. On apprend à se connaître à travers des textes qu’on choisit avec la production.
Que vous inspire ce genre de comportement chez le public ? Une envie d’envoyer un verre d’eau dans la gueule de la personne (rires).
Comment se déroule le tournage de la série ? C’est une quinzaine ou une vingtaine de séquences par jours en plan-séquence donc il n’y a pas de montage. Il faut savoir son texte au rasoir et bien revoir
Cette année, vous avez rejoint le casting de
les situations. Ce sont des journées très
la série « Scènes de Ménages » sur M6. Vous
chargées mais dans une bonne humeur
souvenez-vous de votre essai pour ce pro-
et une ambiance incroyable.
gramme court ? J’ai passé un casting il y a 2 ans et j’avais complètement oublié. Puis, la chaîne a refait un casting alors je suis repassé avec trois ou quatre comédiennes plus jeunes et j’ai été 20
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Y a-t-il de l’improvisation pendant les prises ?
de l’enfance. Quel genre d’enfant étiez-vous ?
Il y en a assez peu. On peut rajou-
Assez rigolard, sportif, marrant, un peu
ter quelque petits truc avec le réalisateur.
en échec scolaire…
Avez-vous eu des retours de personnes tra-
Pourquoi avez-vous refusé de partir en tour-
vaillant dans le milieu pharamaceutique au
née avec la pièce Le Dîner De Cons dans
sujet de votre interprétation de ce pharma-
laquelle vous aviez campé Lucien Cheval, le
cien vantard dans la série ?
fameux contrôleur fiscal ? la
J’ai dit « non » parce que je vais reprendre
gueule. D’ailleurs, il y a une pétition de
le tournage de la série Nina et je dois aussi
l’Ordre des pharmaciens qui est sortie et
jouer dans une pièce mise en scène par Jean-
qui est très drôle, fustigeant le person-
Luc Moreau qui s’appelle L’Invité et qui sera
nage que je joue. Cela me fait rire ! J’ai
captée pour France 2. À côté, je tourne dans
des copains pharmaciens qui savent que
le film Le Locataire avec Karine Viard… Je
c’est de l’humour.
ne peux pas tout faire mais cela a été formi-
Oui.
Les
pharmaciens
ont
fait
dable de reprendre le rôle de Daniel Prévost. C’était une aventure formidable au Théâtre de la Michodière. Ils partent en tournée mais je ne sais pas qui va me remplacer. Le rôle n’est-il pas justement un peu caricatural au sujet des pharmaciens ? Non. La plupart des pharmacies doivent faire du chiffre. Dans une pharmacie, il n’y a pas que des médicaments alors les pharmaciens doivent vendre des produits. Argent ! (rires).
Parvenez-vous à avoir du temps libre avec toutes ces activités qui s’enchaînent ? Non, pas tellement. Quand j’ai un peu de temps, je me repose et j’apprends mes textes. Là, c’est une période un peu spéciale mais cela va se calmer un petit peu. Il faut avoir la forme et la concentration pour être à la hau-
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Vous faites une apparition dans le film Le Nou-
teur de tous ces évènements et bien faire son
veau de Rudi Rosenberg, en salles le 23 Dé-
travail. Je n’ai pas du tout envie de bâcler ce
cembre 2015. Le film tourne tendrement autour
que je fais.
DECOUVERTE
Haut NIKE, Montre POIRAY
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KEVIN RAZY Après avoir marqué les esprits dans les émissions On n’demande qu’à en rire sur France 2 et le regretté Before du Grand Journal» sur Canal+, Kévin Razy continue de nous faire rire avec un style bien à lui. Dans son nouveau spectacle qu’il joue à l’Apollo Théâtre, l’humoriste mauricien aborde notre société avec un œil aiguisé et un humour qui ne laisse pas indifférent.
PAR Dine Delcroix / Photos : Florian Fromantin
Tu as fait tes débuts en tant que chroniqueur
Je n’en fais pas beaucoup mais mon but,
sur RNT, la web-radio de Direct 8. Comment
quand j’en fais, c’est de surprendre.
as-tu fini par te lancer dans le stand-up ? Pendant que je faisais ma chronique, j’ai rencontré un mec s’appelle qui Kinan et qui jouait dans un petit café-théâtre. On s’est bien entendu et il m’a proposé d’écrire pour lui. En échange, j’ai demandé à ce qu’il me laisse faire sa première partie parce que je voulais faire de la scène. 3 mois après, je jouais mon spectacle.
En 2010, tu as fait le buzz sur Internet avec Sexion D’Homo, une vidéo parodiant le groupe de rap Sexion d’Assaut. Quel était le but de cette vidéo, à l’époque ? C’est parti d’un jeu de mots. Ce qui est fou, c’est que le groupe Sexion d’Assaut n’avait pas encore été accusé d’homophobie à ce moment-là. On délirait un jour au bureau avec un de mes co-au-
Lorsque tu es en première partie, joues-tu de la
teurs, Tarik Seddak, et on a imaginé
même façon que lorsque tu es en tête d’affiche ?
des mecs de cités qui feraient leur co-
Je joue exactement de la même façon mais je me prépare psychologiquement de façon différente. Je ne m’attends pas à avoir de gros retours parce que les gens ne viennent pas pour moi. Du coup, quand je fais une première et que cela se passe bien, c’est encore plus jouissif.
ming-out. À cette époque, le fait d’associer le monde du rap à l’homosexualité était une chose impensable. Depuis 5 ans, on en parle un peu plus. Il y a des mecs de cités qui ont commencé à parler à visage masqué. J’ai reçu beaucoup de messages à ce sujet après cette vidéo et c’est là que je me suis rendu compte 25
que cela parlait à certaines personnes.
charge de la production exécutive.
As-tu eu un retour de la part de Sexion d’As-
À notre époque, le web est devenu un outil
saut sur cette vidéo ?
indispensable à l’évolution des nouveaux
Sexion d’Assaut n’a pas aimé et j’en parle d’ailleurs dans mon spectacle. Ils
projets. Attaches-tu de l’importance aux réseaux sociaux ?
m’ont appelé et ils n’étaient vraiment
Oui, c’est super important parce que cela
pas contents. Ils voulaient me voir et cela
permet de garder un lien avec les gens
n’allait pas bien se passer s’ils m’attra-
et d’entretenir une actualité même lors-
paient. Au final, l’histoire s’est un peu
qu’elle n’est pas visible.
essoufflée mais le karma a fait que, 2 mois après, ils se sont retrouvés dans cette polémique. J’ai failli les croiser au Comedy Club et je sais qu’aujourd’hui, ils n’ont toujours pas digéré cette vidéo.
T’es-il déjà arrivé d’évaluer la qualité artistique d’un projet en fonction du nombre de personnes qui y adhérent sur les réseaux sociaux ? Jamais ! Les gens qui ont le plus de fans
Tu as monté ta boite de production avec un de tes auteurs, Tarik Seddak. Quel a été le
sur Internet sont souvent des gens qui visent un public très jeune et les jeunes
point de départ de ce projet ?
sont plus connectés que les plus anciens.
J’avais fait un spectacle à l’Espace Rachi
qu’ils font est mieux. Typiquement, il y
dans le cinquième arrondissement de
a des « YouTubers » que je ne connais
Paris et je m’étais fait arnaquer de 2.000
pas, qui font des vidéos sur Internet et
€ parce que l’organisateur avait pris la
qui peuvent avoir trois fois plus de fans
caisse en plus d’un chèque de caution
que moi. Quand je clique dessus, je vois
que j’avais fait. J’ai dû prendre un crédit
qu’ils racontent des trucs du quotidien
pour tout rembourser. C’est là que j’ai
exactement comme le faisait Norman ou
proposé à Tarik Seddak de monter une
Cyprien mais sans valeur ajoutée. Le jeune
boite et de tout faire avec des contrats
aime consommer ces genre de vidéos.
Cela ne veut pas forcément dire que ce
pour ne plus se faire avoir. Aujourd’hui, tout se passe bien et je co-produis mon spectacle avec Yuma Productions qui se 26
Veste marron HUF, Tee-shirt ASOS
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Parallèlement à ton spectacle, on a pu te
Tu joues à l’Apollo Théâtre les week-end.
voir dans Le Before du Grand Journal
Quelle est la part d’autobiographie dans ton
sur Canal+. Comment as-tu vécu les récents
spectacle ?
changements qui se sont opérés au sein de la chaîne cryptée ?
Environ 90%. Il y a des trucs vrais et
Au début, je trouvais cela bien car Canal+
C’est mon premier spectacle officiel et
devenait une chaîne un peu vieillissante
produit avec de la communication donc
avec, à sa tête, des personnes indébou-
j’ai encore besoin de me présenter aux
lonnables qui prennent les décisions qu’ils
gens avant de passer à autre chose.
d’autres qui sont inspirés de faits réels.
veulent. J’aimais l’idée que quelqu’un viennent donner un coup de pied dans la fourmilière pour faire bouger les choses. Au final, les choses ont bougé mais pas dans le bon sens. Maintenant,
Dirais-tu que ton spectacle est engagé ?
j’ai un peu peur de Canal+ et je ne sais pas vers quoi on se dirige. Via le Studio
Oui, un peu… Un peu beaucoup, parfois
Bagel, on vient de lancer une émission
(rires).
hebdomadaire qui s’appelle Le Tour du Bagel le Jeudi à 22h45 mais je ne sais pas ce que cela va donner. Ne crains-tu pas de tourner en rond en te servant de l’actualité pour faire des sketchs comme beaucoup d’humoristes ? As-tu remarqué la tendance que peut avoir la chaîne à remplacer ses animateurs ?
J’estime que mon spectacle est quandmême assez singulier par rapport à
Oui. Ils ont remplacé Maïtena Biraben
d’autres. Aujourd’hui, les humoristes ne
par Ali Baddou. Ali Baddou a été rem-
prennent plus de positions et ne donnent
placé par Daphné Bürki. Daphné Bürki a
pas de points de vue. Je ne me consi-
été remplacée par Ophélie Meunier... On
dère pas subversif mais c’est par la force
se rend compte que tous les animateurs
des choses que je me rends compte que
de Canal+ sont interchangeables parce
mes collègues ne prennent plus de posi-
que les émissions se ressemblent toutes
tions. Ce n’est pas dans les thèmes abor-
et qu’elle n’ont pas d’identité à part Le
dés que mon spectacle tire son épingle
Petit Journal qui en a plus ou moins une.
du jeu mais plutôt dans la manière dont les aborde. Par exemple, quand je parle du racisme, je l’évoque entre commu29
nautés. De même, quand je parle de l’Islam, je parle de la partie ostentatoire qui va vraiment évoquer des choses aux musulmans. Je ne fais pas vraiment de référence à l’actualité parce que j’ai envie que mon spectacle soit le plus intemporel possible alors je parle de choses qui reviennent régulièrement.
Comment perçois cette société secrète ? En gros, ce sont des gens qui ont du pouvoir et qui décident de se rencontrer dans un cadre fermé pour voir comment ils peuvent faire du business entre eux. Je trouve cela normal et je pense que si j’avais été le numéro 1 de l’industrie agroalimentaire ou du pétrole ou de l’automobile, j’aurais eu envie de rencontrer d’autres numéros 1 pour voir ce qu’on peut faire. Après, il y a un fantasme au-
Quel est ce concept du Samoussa dont tu parles dans ton spectacle ?
tour parce qu’on est à un moment où les gens ont besoin de trouver un ennemi. Le Front National a trouvé l’Islam tan-
Le Samoussa est venu d’un délire autour
dis que d’autres ont trouvé les Illuminati
des Illuminati car beaucoup de gens sur
pour justifier le fait qu’ils soient au chô-
Internet pensant que je suis Illuminati et
mage, par exemple. Je raccourcis mais,
m’envoient des messages pour m’insul-
en gros, c’est un peu cela.
ter parce que je fais des sketchs dans lesquels je ris des Illuminati. J’ai continué à entretenir ce truc-là alors j’ai cherché un symbole triangulaire parce que les Illuminati sont associés au triangle avec
Comment investis-tu ton temps libre lorsque
un œil au milieu alors j’ai opté pour le
tu ne travailles pas ?
Samoussa parce qu’on en mange beaucoup à l’île Maurice. J’ai ainsi inventé mon cercle secret à moi.
En consultant des sites de paires de baskets, en regardant l’actualité de la NBA, en jouant à la console et en passant du temps avec ma famille et ma chérie. J’aime bien faire des karaokés aussi... J’en ai découvert un à Ivry-sur-Seine où
Donc tu n’es pas vraiment Illuminati…
tu peux réserver une petite pièce rien que pour toi et tes potes. Franchement,
Je ne peux pas le dire (rires). Je ré-
s’il y a Tu M’oublieras de Larusso, c’est
ponds « oui » quand les gens me posent
bon ! C’est vraiment ma chanson. Je la
la question et là, je me rends compte
mets même au début du spectacle quand
qu’ils sont encore plus informés que moi
les gens entre.
quand j’écoute leurs questions suivantes.
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Géraldine Martineau
Fervente
habituée du théâtre où elle évolue brillamment, Géraldine Martineau donne la réplique à Marc Lavoine sur les planches parisiennes de La Pépinière Théâtre dans la pièce Un poisson belge de Léonore Confino. Depuis le 23 Décembre 2015, on la retrouve également à l’affiche du film Le Nouveau de Rudi Rosenberg où elle reprend le rôle d’Aglaée qui avait été présenté dans le court métrage éponyme du réalisateur en 2010. La jeune femme évoque son parcours, ses envies et ses projets.
Par Dine Delcroix / Photos : FRANCOIS BERTHIER
DECOUVERTE
un peu plus difficile dans le cinéma. Le cinéma ne m’a pas encore totalement ouvert ses portes. Pour le moment, cela n’a pas été évident pour moi. J’ai beaucoup entendu que je faisais trop jeune ou trop vieille si on voulait me mettre sur des rôles très jeunes. Quand t’es venue l’envie d’être comédienne ? J’ai commencé le théâtre à 8 ans dans une compagnie amateure à Nantes. Cela m’a énormément plu et la nécessité de jouer m’est apparue assez vite. J’ai senti qu’il y avait un truc très fort sur les planches. Rétrospectivement, j’ai l’impression que le théâtre m’a donné un moyen d’exister même avec les différences que je peux avoir et que j’ai pu vivre comme ma taille petite, par exemple, qui est devenue un atout.
Tu incarnes une enfant dans la pièce Un Poisson Belge, actuellement au Théâtre La Pépinière ainsi que dans Le Nouveau de Rudi Rosenberg, en salles ce mois-ci. Comment t’y prends-tu pour te glisser dans la peau de personnages aussi jeunes ? Je pense que je fais appel à ma part d’enfance qui est encore très forte, qui vit encore en moi et, en même temps, j’essaye de ne pas tricher. Par exemple, pour le personnage de Claude au théâtre, je fais en sorte de lui mettre des choses adultes,
As-tu l’impression de faire évoluer cer-
un oeil aiguisé sur les choses et un peu
tains regards portés sur des acteurs ou des
de féminité tout en lui donnant une naï-
actrices qui peuvent être un peu différents
veté et une innocence que j’ai encore
dans le paysage ?
en moi. Dans le film, j’essaye de ne pas
Je pense que le théâtre laisse plus de place aux acteurs un peu singuliers dans la personnalité ou physiquement. C’est 34
forcer non plus et je joue avec ma voix. Toutefois, j’ai aussi envie d’incarner des rôles de mon âge, maintenant.
As-tu parfois l’impression d’être encore une
Avec quel enfant as-tu tissé le plus de liens
enfant ?
pendant le tournage ?
Je suis en transition. Je suis une chry-
On s’est vraiment bien entendu avec
salide en train de devenir papillon.
Guillaume Cloud-Roussel qui joue mon
C’est une mutation à plusieurs niveaux
petit copain dans le film. Il est touchant
dans ma vie. Je tourne des pages et j’en
et c’est celui avec lequel j’ai eu le plus
ouvre de nouvelles. L’enfant qui est en
d’affinités.
moi existe et la femme aussi mais j’aimerais que la femme commence à prendre un peu le dessus sur l’enfant même si l’enfant restera.
À quel enfant du film ressemblais-tu lorsque que tu étais plus jeune ? À mon personnage, je pense. Je lui resDans Le Nouveau, tu as justement tourné avec des enfants. Qu’est-ce qui a été difficile dans le fait de travailler avec ces jeunes talents ?
semblais dans le fait d’être un peu à part avec, en même temps, une sorte de maturité un peu en décalage. Je n’étais ni très populaire ni complètement timide.
Tout ! (rires). Cela n’a pas été évident parce que j’étais la seule à être dans cette position. Ils avait tous leur âge ils n’avaient jamais joué. Moi, non-seulement je n’avais pas leur âge mais je faisais aussi un métier dans qu’ils étaient filmés par un réalisateur qui était friand
Comment as-tu rencontré le réalisateur du
de ce qu’ils sont au service d’un film. Il
film, Rudi Rosenberg ?
y avait un truc un peu bizarre avec moi parce qu’ils se moquaient de moi à cause de l’handicap de mon personnage, même hors plateau. Il y avait des petits amalgames et il fallait que je me fasse intégrer (rires).
Il m’avait vue dans un film au Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand et il a eu envie que je joue dans son court métrage Aglaée. C’est un film que j’aime beaucoup et avec lequel on a eu plusieurs prix. C’est jolie idée de faire revenir ce personnage dans Le Nouveau. Ce n’était pas forcément évident pour lui que m’y colle encore et, en
36
même temps, il n’arrivait pas à trouver
Le film évoque les problèmes que l’on
une pré-pré-adolescente à qui confier le
peut avoir vers l’âge de 12 ans. Quels étaient
rôle.
tes problèmes existentiels à cet âge-là ? C’est une période un peu molle pour moi. J’étais assez inspirée, un peu en décalage mais avec une assez forte personnalité. J’écrivais des poèmes, des histoires et j’avais commencé le théâtre. J’étais
Selon toi, pourquoi Rudi Rosenberg a choisi
assez créative, un peu à part à chanter
de faire revenir le personnage central de son
toute seule dans le cour de récréation
court métrage ?
(rires). Le collège, c’était pas fou. C’est un souvenir assez mou. Après, au ly-
L’adolescence, l’éveil
du
sentiment
cée, je me suis vraiment plus intégrée et
amoureux… Je pense que tous ces thèmes
j’avais des amis. C’était une période plus
sont très importants pour Rudi. Aglaée
libre.
est un personnage qu’il aime beaucoup et qu’il avait envie de refaire exister. Il se trouve qu’il est plus en filigrane dans le film. Ce n’est plus tout à fait le même.
Qu’est-ce qui te manque le plus de ton adolescence ? Ce qui me manque de mon adolescence, As-tu travaillé sur ce rôle de la même ma-
c’est un petit côté « rien à foutre de rien »,
nière que la première fois ?
une insouciance, un truc assez solaire. La vie adulte peut être un peu mécanisante
J’avais un peu moins de matière pour le
même si on exerce un métier très libre.
long métrage. Il y avait moins de choses sur elle, c’est plus mystérieux. On ne sait pas ce qui lui est arrivée, pourquoi elle est handicapée... Elle est assez énigmatique, là. Avec Rudi, on a un peu tâtonné ensemble et on est arrivé à un résultat assez cohérent.
Parallèlement à la sortie de ce film en salles, tu es toujours sur les planches dans Le Poisson Belge. Qu’est-ce qui t’a plu dans cette pièce ? 39
J’ai eu un vrai coup de cœur pour la
Le théâtre est effectivement ton terrain et tu as
pièce et pour le rôle. Je l’ai trouvée très
d’ailleurs signé ta première mise en scène en
bien écrite et je me suis fortement atta-
2010 avec la pièce Mademoiselle Julie. Aime-
chée à ce personnage, voire identifiée.
rais-tu mettre en scène une nouvelle fois ?
J’ai eu une attirance du cœur pour aller l’interpréter. J’aime ce que cela raconte : aller à sa propre rencontre, se donner rendez-vous à soi-même et se débarrasser de quelques kilos qui sont dans le sac à dos sans même savoir qu’on a ces petits kilos… Cette pièce est un mélange subtile et réussi d’humour et d’émotion. Les gens rient beaucoup et en sortent émus.
Tout à fait ! J’ai un projet qui me tient très à cœur sur lequel je travaille et qui s’intitule La Mort de Tintagiles. C’est une pièce de Maurice Maeterlinck, magnifique auteur belge qui a eu un prix Nobel de littérature. Il a une écriture très singulière qui me bouleverse. Je vais monter ce projet dès la saison prochaine. J’ai envie d’être un peu plus officiellement créatrice. L’acteur a une part de créateur, il n’est pas juste un exécutant et j’ai l’envie de créer un spectacle de bout en bout et d’aller le plus loin possible avec. Il va y avoir de la musique, du chant… Je vais
Dans cette pièce, tu donnes la réplique à
travailler avec Simon Dalmais qui est le
Marc Lavoine. Comment étaient les premiers
frère de la chanteuse Camille. Simon est
jours de travail avec lui ?
un chanteur-compositeur extrêmement doué qui se ballade dans plusieurs styles et
Très bien. Il n’avait jamais fait de théâtre
il va faire la composition musicale de ce spec-
et cela contrebalançait pas mal car c’était
tacle.
lui, la star, mais une star au summum de l’humilité à partir du moment où il entrait dans une nouvelle sphère dans laquelle il a fini par s’épanouir comme un poisson dans l’eau. Le théâtre est davantage mon terrain donc c’était à moi de l’accueillir et de savoir me montrer rassurante. On a dû faire chacun un pas l’un vers l’autre.
Et l’écriture dans tout cela ? Pas encore. Marc Lavoine m’a offert des carnets pour m’inciter à écrire mais c’et encore trop tôt. Il y a un temps pour tout mais j’y viendrai certainement.
40
41
THE BLINDTRUTH
GREGORY MONTEL par Dine Delcroix / Photos : François Berthier
Il
est l’un des rôles principaux de «Dix Pour Cent», la nouvelle série phare de France 2 dont la première saison aura été un succès d’audience sous la direction artistique de Cédric Klapisch. Une saison 2 a d’ores et déjà été commandée pour la rentrée 2016.
Lorsque tu te regardes dans la glace le ma-
Si tu devais emporter une seule chose sur une
tin, que te dis-tu ?
île déserte, laquelle serait-ce ?
« Il faudrait se raser, mon gars ! »
Ma cocotte en fonte.
À qui voulais-tu ressembler quand tu étais
Quel super héros aurais-tu aimé être ?
enfant ?
Manimal.
À Pascal Olmeta ! Dingue! ! C’est parce que j’étais gardien de but.
Quel pouvoir magique aimerais-tu avoir ? Si tu avais une baguette magique, que chan-
Respirer sous l’eau.
gerais-tu ? Je m’octroierais 7 cm de taille en plus. Quel prénom aurais tu-aimé porter ? Arsène. 42
Que peut-on entendre comme message d’ac-
Que ferais-tu s’il ne te restait que 24 heures
cueil sur ta boite vocale téléphonique ?
à vivre ?
Un message très normal avec un air un
Tout ce que je n’ai jamais osé faire.
peu méchant…
De quelle question aimerais-tu avoir la réQuand et comment as-tu cessé de croire au père Noël ?
ponse ? Pourquoi nous interdit-on de rêver?
Quand j’ai compris qu’on était 6 milliards sur terre. Impossible en un seul soir.
Quel a été ton dernier instant de solitude ? Que peux-tu me dire de négatif sur toi ?
Là, maintenant et j’aime cela de temps en temps.
Je suis colérique.
As-tu menti pendant cet entretien ? Et de positif ?
Mais non !
Je suis très sociable.
Qui veux-tu épater le plus ? Mon père. 44
Stylisme Paul Smith / Laura Floury
MOZHAN MARNÒ
Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier
Mozhan Marnò figure parmi les visages familiers de la télévision. Si elle n’apparaît plus dans la série House Of Cards, elle continue d’incarner l’agent Samar Navabi dans The Blacklist dont la troisième saison cartonne actuellement aux USA. L’actrice américaine d’origine iranienne était récemment de passage à Paris et nous en avons profité pour organiser une rencontre exclusive.
Qu'est-ce qui t'a donné envie de te consacrer au métier d'actrice ? J'ai toujours été tournée vers les arts. J'ai joué du piano, j'ai chanté dans une chorale, j'ai écrit des histoires... Je me suis retrouvée dans l'une des comédies musicales de l'école parce que je chantais dans la chorale et c'est ainsi que cela a C'est la première fois que tu viens à Paris ? Non. À l'âge de 16 ans, j'ai adhéré à un pro-
commencé. J'ai découvert que j'aimais être sur scène.
gramme d'études à l'étranger à Rennes et, au cours de cette année d'étude, je me suis rendue à Paris plusieurs fois. Depuis, c'est devenu un rendez-vous régulier pour moi. J'adore venir ici !
Comment s'est passé le casting pour les séries télévisées The Blacklist et House of Cards dans lesquelles tu as décroché un rôle ? Les castings ont radicalement changé, ces dernières années. La plupart du temps,
Quels sont les endroits que tu préfères, ici ? Cette fois, je séjourne dans le 9ème arrondissement près de la Rue des Martyrs. C'est un joli petit quartier avec des restaurants formidables et des magasins vintage. Un ami m'a emmenée au Marché aux Puces de la Porte de Clignancourt et nous avons passé toute la journée à errer autour.
Y a-t-il des clichés sur les français qui se sont avérés vrais à tes yeux lorsque tu as découvert la France ? Ils aiment le rosé comme moi ! 48
tu fais une vidéo et tu envoies un lien par e-mail. Pour House Of Cards, je suis allée au casting, j'ai enregistré une vidéo qui a été transmise aux producteurs puis j'ai été castée indépendamment de cette vidéo. Pour The Blacklist, c'était similaire : j'ai fait une vidéo à la maison, ils l'ont aimée puis je suis allée passer une audition en personne. Quelques jours plus tard, j'ai reçu la proposition.
Qu'est-ce qui a changé dans ta vie depuis le succès de ces deux séries ? Pratiquement parlant, c'est très diffé-
50
rent aujourd'hui. Je passais beaucoup
à Aram, Ressler et moi-même l'exécution
de temps à faire des auditions. Mainte-
des tâches. Je pense que les auteurs ont
nant, j'en fais rarement et je n'ai même
vraiment étayé les personnages secon-
pas le temps de travailler sur autre chose.
daires pour cette saison.
Prendre le métro est aussi devenu une expérience différente car les gens me reconnaissent, me parlent, veulent prendre des photos... J'ai moins d'anonymat. Selon toi, Red serait-il le père biologique de Liz dans la série ? Je meurs d'envie de le savoir ! Comment est l'ambiance sur le plateau de The Blacklist ? Elle change de jour en jour. Lorsque nous sommes en studio, l'environne-
Tu as joué dans beaucoup de séries. Quelles
ment est contrôlé et familier donc tout
sont celles que tu aimes regarder ?
le monde est plus détendu et les journées de tournage sont moins stressantes.
Je suis gênée de dire que je regarde
Mais souvent, nous sommes en extérieur
beaucoup la télévision. Récemment, j'ai
à monter dans des hélicoptères, à tirer au
regardé Bloodline, The Good Wife, The Af-
pistolet, à courir dans les bois etc. Ces
fair, The Mindy Project. J'ai aussi trouvé
jours-là sont longs, compliqués et rem-
Jane Fonda et Lily Tomlin géniales dans
plis d'action. En termes de ce que nous
Grace and Frankie.
essayons d'accomplir, c'est à dire tourner l'équivalent d'un film d'action tous les dix jours, c'est beaucoup. Y a-t-il une série dans laquelle tu aimerais jouer ? La troisième saison de The Blacklist est diffusée depuis le 3 Octobre 2015. À quoi peut-
L'une de celles que je viens de mentionner. J'adorerais faire une comédie.
on s'attendre dans les prochains épisodes ? La structure entière de la série a été bouleversée. Red et Liz sont en fuite. Cooper n'est plus notre patron, ce qui nous laisse 51
Tu écris aussi des scénarios que tu aimes réali-
tournons The Blacklist pendant 10 mois
ser. Comment as-tu découvert cette discipline ?
dans l'année alors il est difficile de faire
J'ai toujours eu des histoires que je voulais écrire mais je ne pensais pas pouvoir
d'autres choses mais j'adorerais tourner dans des films français.
le faire. Lorsque j'ai été diplômée de l'école de théâtre et que je suis retournée à Los Angeles, j'ai commencé à prendre des cours d'écriture. Finalement, j'ai trouvé le courage d'écrire un long métrage.
Quel est le rôle que tu rêverais d'incarner ? Il n'y a pas de rôle spécifique mais j'aimerais bien faire un film d'époque, jouer en français, faire plus de comédies, faire Chekhov à nouveau... Il y a beaucoup de choses que j'aimerais faire. La variété est la clé.
As-tu d'autres projets dans la réalisation ? Actuellement, je travaille sur le développement d'un long métrage que j'ai écrit et que je prévois de réaliser qui s'intitule Yalda.
Que fais-tu lorsque tu ne tournes pas ? Je lis beaucoup. J'aime lire des romans. Je fais aussi du vélo dans mon quartier à Brooklyn et j'adore voyager. Je suis enfant unique alors j'excelle dans le fait de
Es-tu intéressée par le cinéma en tant
me divertir moi-même.
qu'actrice ? C'est l'une de mes grandes envies ! J'ai constaté que mes films préférés sont toujours des films d'auteurs internationaux donc je serais ravie d'en faire.
Tu soignes ta tenue vestimentaire à chacune de tes apparitions publiques. Quels sont les designers que tu affectionnes ? J'aime tellement de designers ! En haut de ma liste, il y a Lanvin, Isabel Marant,
52
Penses-tu qu'il soit compliqué d'entrer dans
Monique Lhuillier, Stella McCartney,
le cinéma après avoir jouée dans des séries ?
Kaufmanfranco, Balenciaga, Altuzarra,
Je ne sais pas. J'espère que non. Nous
Roberto Cavalli et Sonia Rykiel.
EN COUVERTURE
Jeff PANACLOC Par Dine Delcroix / Photos : FLORIAN FROMENTIN
Jeff Panacloc
a su donner un nouveau souffle à la ventriloquie avec la complicité de son acolyte de scène plus vrai que nature : Jean-Marc. Le jeune homme est actuellement en résidence parisienne aux Folies Bergères et s’apprête à aller présenter son spectacle en Angleterre puis aux États-Unis avant de partir en tournée dans toute la France tandis que son DVD Jeff Panacloc Perd Le Contrôle, paru le 4 Novembre 2015, vient de dépasser les 100.000 exemplaires vendus. Rencontre avec le phénomène.
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55
As-tu reçu des conseils particuliers lorsque tu as décidé de te lancer dans la ventriloquie ?
Tu t’es intéressé d’abord au chant puis à la magie avant de te tourner vers la ventriloquie. As-tu encore quelques notions de ces deux disciplines ? La magie, plus du tout. J’étais passionné par la magie mais j’étais très mauvais. Je n’étais pas assidu, je ne travaillais pas assez. J’avais l’impression que le monde grillait le truc systématiquement. J’ai encore pas mal d’amis magiciens alors j’essaye de garder un petit peu le contact avec la magie. La chanson a été mon premier travail de la voix mais aujourd’hui, je la travaille autrement.
Lorsque tu as découvert la ventriloquie, quel était ton point de vue sur cet art ? J’avais vu le ventriloque David Michel sur la scène d’un vieux cabaret à Paris. Lorsque je l’ai rencontré, j’avais la même opinion que tout le monde sur la ventriloquie et je me suis demandé si on pouvait sortir cet art des cabarets pour l’amener ailleurs. Au début, j’ai commencé à imiter David et son personnage, Nestor le Pingouin. Ensuite, je me suis pris au jeu et j’ai eu envie de changer les choses et de donner une autre vision aux gens de la ventriloquie.
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Je n’ai pas reçu de conseils. Au début, j’imitais David Michel et, rapidement, j’ai trouvé le personnage de Jean-Marc et je lui donné une petite voix. Je me suis entraîné et je suis monté sur scène très vite. Au début, j’étais très mauvais puis le technique est venue en pratiquant. Je n’ai pas passé des heures à m’entraîner devant mon miroir. J’ai préféré me mettre dans le bain. Je faisais déjà des spectacles de magie auxquels j’avais intégré des sketchs avec Jean-Marc. Ce n’était pas bon du tout mais les gens m’encourageaient à poursuivre. Du coup, j’ai continué et c’est vraiment le fait d’être sur scène assez souvent qui m’a permis de pratiquer et de trouver mes propres techniques. D’ailleurs, je n’en connais pas d’autres.
Penses-tu que tout le monde peut devenir ventriloque ? Je pensais que tout le monde pouvait l’être parce que j’ai vraiment commencé par hasard et j’ai travaillé de mon côté. Ensuite, j’ai rencontré des médecins. Mon ORL qui me suit m’a expliqué que j’ai des cordes vocales un peu plus musclées que la moyenne et que mon larynx est un peu plus souple. J’ai eu une caméra dans la gorge pour me montrer mon outil de travail. Le fait de savoir comment cela marche m’a fait travailler autrement. Maintenant, quand je travaille et que je crée de nouvelles choses, je visualise tout de suite comment cela fonctionne et c’est beaucoup plus facile.
Quelle est la plus grosse partie du travail d’un ventriloque ? La voix ! Sur un spectacle, je parle sans arrêt pendant 2 heures. On a l’impression que je me tais parfois mais, lorsque je ne parle pas, je fais parler Jean-Marc donc je ne suis jamais dans le repos. Quand je sors de scène, j’ai la voix très fatiguée puis cela revient et je recommence le lendemain. C’est devenu un automatisme.
chose. Par exemple, quand Jamel Debbouze est arrivé avec le stand-up, cela n’intéressait personne en France et, finalement, cela a créé le Comedy Club et on se retrouve aujourd’hui avec beaucoup de spectacles de stand-up dans Paris.
Te sers-tu de tes talents de ventriloque pour faire des blagues à tes proches ?
As-tu
le
sentiment
d’avoir
popularisé
la ventriloquie ? Je ne pense pas parce que la ventriloquie a toujours été assez populaire. À côté de David Michel et son Nestor, il y avait aussi Michel Dejeneffe qui était très populaire avec sa marionnette Tatayet et qui allait déjà dans les émissions de Patrick Sébastien dans les années 80. Dans ma génération, il n’y a pas eu de ventriloque au devant de la scène et c’est cette partie que j’ai voulu un peu combler. La ventriloquie a encore une espèce d’image un peu ringarde mais je travaille dessus.
Des blagues, je n’en ai jamais fait. J’ai toujours le couvert du personnage de la marionnette. Je me sers de Jean-Marc pour prouver ma ventriloquie alors j’ai du mal à imaginer qu’on puisse sortir une voix sans prétexte.
Ton spectacle Jeff Panacloc Perd Le Contrôle est-il un divertissement familial ? Le spectacle est déconseillé aux moins de 10 ans mais il y a des familles entières qui viennent me voir. J’ai un public très large avec une grande diversité. Une grand-mère peut venir seule comme des enfants peuvent trainer leur parents.
As-tu suscité l’envie de s’initier à la ventriloquie chez certaines personnes ? À la fin de mes spectacles, il y a beaucoup d’enfants qui viennent me voir avec des petites marionnettes fabriquées ou achetées alors j’essaye de leur donner le peu de conseils que je peux et de les aiguiller. Quand un truc marche, on essaye toujours de faire un petit peu la même
Comment en es-tu venu à choisir un singe en guise de compagnon de scène ? Au début, je voulais prendre un petit bonhomme qui me ressemble un peu à l’américaine mais, en France, on a pas la même culture qu’aux États-Unis et c’est, du coup, très compliqué de trou-
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ver des gens qui fabriquent des marionnettes. Je n’ai pas trouvé de personnage qui pourrait me ressembler alors je me suis très vite orienter vers autre chose et j’ai trouvé Jean-Marc. J’ai cherché dans tout Paris en me rendant dans les magasins de magie où j’avais l’habitude de me fournir pour mes tours et je suis tombé sur une peluche qui ressemblait plus ou moins à un singe. C’était une espèce de chaussette en forme de singe. Je l’ai achetée et j’ai commencé avec en créant tout de suite le personnage. Jean-Marc a beaucoup changé depuis.
nettes complètement folles et j’aimerais bien, moi aussi, agrandir la famille. Il va y avoir beaucoup de travail avec de nouvelles voix et de nouvelles personnalités à créer mais c’est un beau challenge et j’ai l’impression que le public commence plus ou moins à me suivre dans les nouveautés. J’ai déjà apporté un nouveau personnage au « Jamel Comedy Club » il y a 2 ans. J’avais très peur au début et finalement, les gens l’ont adopté. J’y vais doucement car c’est le public qui choisit.
Vas-tu conserver le personnage de JeanPourquoi as-tu baptisé ta marionnette JeanMarc ? Le directeur du magasin de magie où j’ai acheté la marionnette s’appelle JeanMarc alors je lui ai tout simplement donné le même prénom parce que cela me faisait marrer mais je ne pensais pas que j’en serai là aujourd’hui. Quand on écrit ou qu’on imagine des choses, on se sert toujours des gens qui nous entourent. Le fait d’avoir un vrai prénom a beaucoup humanisé la marionnette.
As-tu déjà songé à intégrer d’autres personnages à tes sketchs ? J’y travaille. Je suis en train d’écrire mon deuxième spectacle et j’ai envie d’apporter des nouveautés. Mon modèle aux États-Unis, c’est Jeff Dunham parce qu’il a réussi à créer son personnage à lui tout en étant entouré de marion60
Marc ? Oui. Jean-Marc, c’est ma locomotive, ma star. Beaucoup de gens sont attachés à Jean-Marc et, pour l’instant, je ne pourrais pas m’en séparer.
Penses-tu que les gens viendraient te voir s’il n’y avait pas Jean-Marc ? Non, je ne pense pas. Le duo fonctionne bien ainsi et je n’ai pas envie de faire du one man show. J’ai la chance de proposer quelque chose de différent et je pense que c’est pour cela que les gens viennent me voir. Ils ne viennent pas pour voir un ventriloque mais plutôt un duo, une performance. De même, les gens ont envie de voir autre chose lorsqu’ils vont voir l’imitateur Michaël Gregorio ou Éric Antoine qui cartonne avec sa magie. On a commencé tous les trois dans les mêmes cabarets et on se retrouve aujourd’hui dans de grandes salles. C’est dingue !
As-tu besoin d’un cadre particulier pour Jean-Marc te resemble-t-il ? Oui. Il y a beaucoup de moi dans JeanMarc sauf qu’il a fallu choisir à un moment donné et créer deux personnalités. J’ai choisi d’être le sage et de faire de lui le moins sage.
Jean-Marc te permet-il d’exprimer une part
écrire ? Non, je peux écrire n’importe où. J’aime bien travailler dans le bruit. Je ne suis pas du genre à m’enfermer dans ma chambre ou dans un bureau pour écrire à tout prix. D’ailleurs, j’ai pris un bureau à Paris pour écrire le deuxième spectacle car j’ai besoin de me lever le matin et de prendre mon scooter pour aller travailler. J’ai du mal à écrire chez moi. Un bureau, c’est aussi plus simple pour donner des rendez-vous.
introvertie de ta personnalité ? Oui, complètement. Les gens qui me connaissent bien savent comment je suis dans la vie. Je suis assez mauvaise langue, très moqueur, très Jean-Marc, en fait, sauf que je n’ai pas eu l’audace de monter sur scène et d’être aussi insolent que JeanMarc alors je me suis servi de lui pour le faire.
Comment se déroule une session de travail quand on écrit pour deux voix ? Je pense toujours pour deux. J’ai des automatismes, des espèces de rituels. Je commence toujours par moi. J’écris à la main car c’est plus rapide et je retape ensuite à l’ordinateur. Je suis très fainéant quand il s’agit de l’écriture, j’ai toujours l’impression que je ne vais jamais y arriver.
Travailles-tu avec d’autres auteurs ? J’ai toujours écrit mes spectacles seul mais, pour les projets télévisés comme l’émission de Patrick Sébastien ou celle de Cyril Hanouna, j’écris avec des auteurs. Je suis lucide et je sais bien que pour avoir un regarde extérieur, il faut savoir s’entourer. L’humour, c’est un rythme et cela peut se jouer sur une virgule donc il faut réfléchir à plusieurs reprises. J’aime bien l’improvisation mais ce n’est pas la meilleure solution. La plupart des choses qui fonctionnent dans mon spectacle sont des choses très écrites et travaillées mais si elles semblent naturelles.
Tu es ventriloque mais tu considères-tu humoriste ? Oui, complètement. Les gens qui viennent me voir viennent pour voir un duo d’humoristes. Ils ne se posent même
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plus la question de savoir si Jean-Marc est réel ou pas. Tous les jours, sur les réseaux sociaux, je reçois des messages comme si Jean-Marc était vivant et c’est ma meilleure récompense. Quand on me croise dans le rue et qu’on me demande comment va Jean-Marc, j’adore ! D’ailleurs, il n’y a même pas marqué « ventriloque » sur mon affiche.
Qu’as-tu acheté en priorité avec tes premiers
Quels sont les humoristes que tu affectionnes ?
c’est les chaussures de Retour Vers Le Fu-
J’étais un grand fan de Frank Dubosc quand j’étais plus jeune. Je suis allé voir plusieurs fois son premier spectacle que je connaissais par cœur. J’aime aussi les premiers spectacles de Gad Elmaleh. J’ai été également ultra fan de Muriel Robin et j’adorais Élie Kakou.
cachets d’artiste ? Avec mes premiers cachets, je ne mangeais rien et je m’achetais des baskets (rires). Je déteste avoir une paire des baskets usée. Dès qu’il y a une trace ou un truc sur mes chaussures, j’achète une nouvelle paire. Avant, j’avais une grosse passion pour les Jordan mais je m’en suis un peu lassé. Maintenant, je suis passé aux Stan Smith qui prennent moins de place. Ma lubie du moment, tur mais elles sont très chères pour des chaussures !
Tu pars bientôt présenter ton spectacle aux États-Unis. Vas-tu jouer en anglais ? Non, je ne parle pas anglais (rires). Je vais jouer pour la communauté française. Quand on m’a proposé de partir jouer aux États-Unis, j’étais super content parce que j’y vais tous les étés. Il y aura New York, Miami puis Los Angeles. ! Je comprends que Gad Elmaleh ou Kev Adams puissent partir jouer là-bas mais, un ventriloque français, c’est improbable !
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PAUL REY Après des débuts prometteurs aux sonorités hip-hop, Paul Rey a emprunté un virage pop qui lui va à merveille comme en témoigne son EP, Good As Hell, paru en Août 2014. Musicalement très mature, l’artiste a retenu l’attention du grand Quincy Jones, devenu son mentor. Le jeune suédois travaille actuellement sur de nouvelles chansons prévues pour 2016.
Par Dine Delcoix / Photos : Florie Berger
Comment as-tu travaillé sur le chant ? Je n’ai pas pas pris de cours de chant avant de commencer à chanter. C’est juste sorti. Au début, les gens étaient étonnés car il m’avaient seulement entendu raper. Techniquement ,je ne sais pas comment chanter, je fais simplement ce qui me semble bon.
Comment as-tu choisi ton nom d’artiste ? Je voulais un nom d’artiste personnel à partir de mon vrai nom pour rester fidèle à moi-même. Je ne voulais pas d’un simple pseudonyme alors j’ai transformé « Pauli » en « Paul » et j’ai pris « Rey » de « Reyes » qui est le nom de famille de ma maman.
En changeant de style de musique, craignais-tu d’être délaissé par les personnes qui t’avaient suivi au départ ? Oui, j’étais nerveux à ce sujet. J’avais peur qu’on pense que j’allais me mettre à faire de la pop pour être joué en radio. Heureusement, personne autour de moi n’a réagi de cette manière et je
Tu as fait tes débuts dans la musique par le biais du hop-hop puis du rap. Qu’est-ce qui t’a finalement orienté vers la pop ? J’avait sorti un album indépendant en 2012 et j’ai reçu de bonnes critiques de la part de quelques médias mais c’est difficile de raper en anglais en Suède et d’en faire une carrière. J’avais envie d’expérimenter le studio alors je l’ai fait pendant 6 mois et j’ai d’abord commencé par chanter et raper. Je me sentais bien dans le chant et j’en suis venu au morceau « Good As Hell » qui est ma toute première chanson. 68
pense que c’est parce que les gens ont su entendre l’âme et l’émotion que je mets dans ma musique. J’ai toujours essayé de traduire mes émotions dans mes chansons, quelque soit le style de musique. Il faut que les chansons sonnent vraies pour moi et pour les personnes qui les écoutent. C’est la clé de la musique pour moi.
69
Ton EP Good As Hell est sorti l’été 2014.
connaît très bien. Un jour, on traînait à
En référence à ce titre, qu’est-ce qui te per-
la maison et il a pris une guitare puis il a
met de sentir bien dans la vie ?
joué un riff. Quand j’ai entendu ce riff,
La musique ! Je suis content d’en arriver là, aujourd’hui. Je veux diffuser cette émotion que me donne la musique. Je veux répandre une bonne énergie et c’est ce qui me fait me sentir bien.
Quel est le message de la chanson éponyme Good As Hell ? Good As Hell parle de surmonter les obstacles et cela peut s’appliquer à n’importe quoi pour n’importe qui. Il peut s’agir d’une dure semaine de travail ou d’une dépression. Lorsque tu parviens à surmonter ce genre d’obstacles, tu te sens incroyablement bien. C’est un état d’esprit positif.
c’était comme un lever de soleil : chaud, orange, brillant, agréable. Pour le titre, j’ai joué avec le mot « sunrise » que j’ai transformé en « raising a son » (« élever un fils ») et j’ai écrit un texte sur ce que cela pourrait faire d’avoir un enfant.
Tu as eu l’opportunité de côtoyer le célèbre producteur Quincy Jones. Comment s’est passée votre rencontre ? C’est une une légende ! J’ai grandi en écoutant l’album Thriller de Michel Jackson avec mon grand frère. Le fait qu’il m’appelle pour m’inviter chez lui après avoir entendu mon titre Good As Hell est surréaliste ! J’étais en session studio à Los Angeles quand j’ai reçu l’appel. Le jour d’après, je prenais la route à travers le quartier de Bel Air. Je n’oublierai jamais le moment où je suis arrivé devant son portail et que je me suis annoncé à l’interphone. Il m’attendait !
Sur l’EP, la chanson Sunrise se démarque du reste par sa production. A-t-elle connu un processus de création différent des autres ? Oui. Je la dois au producteur de l’EP qui s’appelle John-Alexis. Il a le même âge que moi et on fait de la musique ensemble depuis l’âge de 15 ans donc on se 70
Il a pris du temps sur sa journée pour me rencontrer. Depuis, il est devenu en quelques sortes mon mentor et le vois pratiquement à chaque fois que je vais à Los Angeles. C’est fou ! Nous n’avons pas encore fait de musique ensemble mais il m’apprend beaucoup. Il a été avec les plus grandes stars alors il a de
sacrées histoires à me raconter. Chaque
a pu les aider à surmonter des trucs.
conversation avec lui est une école et j’ai envie d’écrire tout ce qu’il me dit.
Quel est le truc le plus fou qu’un fan ait fait pour toi ? As-tu rencontré d’autres grands talents ?
Je ne suis pas sûr de pouvoir le raconter...
Oui et c’est toujours très inspirant de
J’ai eu un harceleur sur Internet pendant
rencontrer des personnes comme celles-
environ 4 ans. C’était avant même de
ci et d’avoir leur retour. Il y a eu Syl-
m’appeler Paul Rey. J’ai essayé de parler
via Rhone, L.A. Reid, Akon…
avec lui. Il disait vouloir devenir artiste et il était obsédé. Il y a 2 ans, je pensais qu’il avait arrêté mais il a recommencé. C’est assez intense parce qu’il se fait passer pour moi sur certaines pages Internet. Les gens viennent ainsi me raconter des choses dont je n’ai aucun souvenir,
Que fais-tu avant de monter sur scène ?
par exemple.
J’accorde ma guitare, je m’assure que ma voix est échauffée et je bois une tasse d’eau chaude avec du miel pour la gorge.
Qu’as-tu prévu après l’exploitation de ton EP ? Je travaille en studio autant que possible et j’espère sortir un single en début d’anLa plupart de tes fans sont des filles. Sais-
née prochaine. Je ne sais pas s’il y aura
tu si des garçons s’intéressent aussi à ta mu-
un EP d’abord ou un album directement
sique ?
mais un des deux projets devrait s’intitu-
Oui. Je reçois pas mal de messages, de photos ou de vidéos de garçons qui chantent mes chansons ou qui me remercient parce qu’une de mes chansons 72
ler The Effect.
Y aura-t-il une chanson du même titre ? Non mais, là encore, il est question de répandre une énergie positive. J’ai envie de faire de l’effet à l’auditeur. Je veux que l’auteur sois affecté par ce qu’il écoute.
mes amis. Quand tu écoutes une de mes chansons, c’est une part de moi que tu écoutes. Je fais de la musique en fonction de ce qui se passe dans ma vie. Personne n’est Paul Rey à ma place en ce sens que je n’utilise aucun auteur-compositeur. Je fais les choses par moi-même et c’est peut-être en cela que je peux être différent. J’essaye d’être positif avec des thèmes et des paroles qui signifient quelque chose.
Avec quel artiste aimerais-tu chanter en duo ? J’aimerais chanter une chanson avec Alicia Keys. On a vu des jeunes talents arrêter brusquement leur carrière parce qu’ils étaient dépassés par leur vie d’artiste. Cela pourrait-il t’arriver ? Avec quel artiste aimerais collaborer sur un album entier ? J’adorais écrire un album avec Paul McCartney.
Qui sait ? C’est stressant de beaucoup voyager, d’être souvent loin de sa famille, de ses amis et de sa maison. Cela peut s’avérer difficile au bout d’un moment. Ces deux dernières années, après avoir signé mon contrat avec ma maison de disques, j’ai énormément voyagé. Qui sait comment je me sentirai après 5 ou 10 ans de déplacement ? Je suis reconnaissant que le moment soit bien choisi pour ce qui m’arrive car si j’avais dû gérer ce
Qu’est-ce qui te différence des autres artistes
genre de choses à l’âge de 16 ans ou 18
de ta génération qui font de la pop ?
ans, peut-être que cela me serait facile-
Ce qui m’importe, c’est d’être fidèle à la musique alors j’écris mes propres chansons et j’en produis la majorité avec 74
ment monté à la tête.
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Comment pourrais-tu éviter une telle fin de carrière artistique ? Il ne faut jamais oublier que c’est un travail d’équipe. Ce qui fait que certains se perdent, c’est qu’ils pensent qu’ils arrivent là où ils sont seulement à grâce à eux alors que ce n’est jamais le cas. Je fais de la musique depuis environ 8 ans et il ne m’était rien arrivé avant d’avoir un management et un producteur. Tu ne peux jamais tout faire tout seul.
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interview PREMIERE FOIS
CHARLOTTE GABRIS
Fraîchement
recrutée par M6 pour la la série Scènes de Ménages, Amélie Etasse est également l’héroïne de La Loove, une nouvelle web-série qui aborde la trentaine sans détours et avec dérision. Disponible sur Studio 4, la plate-forme de web-séries de France Télévisions, ce programme court est l’occasion de découvrir une facette cachée de la jeune comédienne qui en est également la fière créatrice.
Par Dine Delcroix / Photos : Martin Lagardère
Charlotte Gabris reprend ce mois-ci le rôle d’Estelle dans l’hilarant Baby Sitting 2. Avec son style décalé, l’humoriste et comédienne nous raconte ses premières fois. par Dine Delcroix / Photos : François Berthier
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Premier souvenir ?
Premier rapport sexuel ?
À 18 ans quand j’ai passé mon bac. Avant,
J’attends mon premier baiser.
tout est un peu flou.
Premier chagrin d’amour ? Première voiture ? Pour répondre à cela, il faudrait que j’aie
Quand Kiwi a claqué la porte sans rien dire.
mon permis…
Premier animal de compagnie ? Premier métier que tu voulais faire ? Dresseuse de baleines.
Kiwi. J’ai l’impression que je parle beaucoup d’elle, non ? Elle était tout pour moi.
Premier baiser ? Bientôt, j’espère.
Premier disque acheté ? Ace of Base.
Premier amour ? Kiwi, un tequel. C’était une fille alors « une tequelle » ?
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Premier concert ? Henri Dès.
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Premier film culte ?
Premier voyage ?
La Grande Vadrouille .
La Tunisie avec toute la famille.
Premier livre culte ?
Premier péché ?
Max & Lili - Lili N’aime Que Les Frites.
Une daurade de 2,5 kg sur le lac Léman. Énorme !
Premier prof détesté ? Je ne peux pas le citer. C’est mon oncle
Premier job ?
et il découpe tous mes articles (Si jamais
Accueil à l’office du tourisme de Saint-
tu lis, tonton Edouard, je peux pas te
Prex, en Suisse. C’est pas loin de Morges,
blairer !).
à côté du Rond Point.
Premier prof adoré ?
Premier vote ?
Monsieur Hervé, mon prof de maths.
À l’école pour savoir si oui ou non, on voulait des poissons rouges dans la classe.
Premier choc dans la vie ? Quand j’ai su qu’il y avait des humains dans les mascottes de Disneyland.
Premier sentiment de fierté ? Quand j’ai répondu à cette interview.
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Audrey bastien Révélée en 2010 dans Simon Werner a Disparu de Fabrice Gobert, Audrey Bastien a, depuis, multiplié les projets, côtoyant sur sa route de grands talents allant de Pierre Niney à Karin Viard en passant par Fanny Ardent et Carl Barat. Depuis le 16 Décembre 2015, l’actrice est à l’affiche du film Le Grand Jeu de Nicolas Pariser aux côtés de Melvil Poupaud et André Dussolier.
Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier
Ta Madeleine de Proust ?
Ton secret de beauté ?
Le détail chic pour toi ?
Les jonquilles vosgiennes.
À mon âge ? Rigoler !
Les trilingues.
Le film qui raconte ta vie ?
Ton antistress ?
Ta série du moment ?
Pas encore vu.
Marcher.
The Comeback de Lisa Kudrow. Ta chanson pour te sentir bien ?
Ton livre de chevet ? Les Yeux Ouverts de Marguerite Yourcenar.
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La tendance mode que tu détestes ? L’épilation definitive.
Work Bitch de Madame Spears.
BLIND TEST
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Blouson Boo Pala
Ton proverbe fétiche ? « Là ou il y a de l’amour, il n’y a pas de question. ».
Un autre métier qui t’aurait
N’importe
plu ?
loin de Paris.
Danseuse
de
quel
voyage
mo-
derne-jazz, de hip-hop et de flamenco. Libé ou le Le Figaro ? L’insulte que tu préfères ? Je n’aime pas les insultes. Merde à la fin !
« Tom-Tom et Nana ». Qui inviterais-tu à ton dîner
Le disque que tu as honte
idéal ?
d’avoir acheté ?
Je demande à Björk de
Le single The Way I Am
ramener David Attenbo-
d’Eminem
&
Marilyn
rough.
Manson. J’avais 9 ans !
Le défaut que doit avoir une
Le talent que tu aimerais
Le compliment qui t’énerve le plus ? « T’as de beaux yeux ! » auquel je réponds par la réplique culte « Dommage que mes oreilles les cachent !».
personne pour te séduire ?
avoir ?
Une pointe de manque
Savoir manier une caméra.
de confiance en soi. Une pointe, j’ai dit !
La question qu’on ne doit
Le pays où tu pourrais immi-
pas te poser ?
grer ? L’Islande.
Le cadeau que tu rêves d’offrir ?
« Et sinon, t’enchaines sur quoi ? ».
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PAULINE Rault@Oui Management shot by Franรงois Berthier Assisted by Agathe Charbonnier MAke-up by CamilLE lutz Hair by Sadek L Style by Selim Conrad assisted by Margaux Rivoal studio Ten Feet Under Studio
Body Dim
Body Dim
Robe : Yanina Couture Collier : GĂŠraldine Carfield Culotte : Triumph
Body dim
Look Alice_in_ink by tattoosweaters
Soutient gorge Alice_in_ink by tattoosweaters Pochette rocio
Robe : Yanina Couture
Look alice_in_ink by: GĂŠraldine Carfield Collier et Bague tattoosweaters
Total look dentelle Alice_in_ink by tattoosweaters
LA FILLE QUI REND BLIND
Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier
ALEXIA
BARLIER
Remarquée en 2007 en maîtresse de Daniel Auteuil dans le film Dialogue avec mon Jardinier de Jean Becker, Alexia Barlier est une comédienne active tant au cinéma qu’à la télévision. Elle sera à l’affiche de la comédie Tout shuss aux côtés de José Garcia le 13 Janvier 2016 et on la retrouvera également dans le film américain 13 Hours : The Secret Soldiers of Benghazy de Michael Bay, en salles le 30 Mars 2016.
Robe Tony Ward Bagues Poiray
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