TheBlindMagazine#11

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INTERVIEWS EXCLUSIVES

Saint Michel Black Atlass, MØ Rudimental DyE, Moderat Tom Odell Dillon Natasha Andrews Julia LEVY Mars 2014 #11 ISSUE

MICHELGONDRY

ENRIQUE IGLESIAS / STELLAN SKASGåRD / PORTFOLIO BERLINALE 2014 : JOHN HURT / JENNIFER CONNELLY / HUGO WEAVING / MICHELLE YEOH


2


CONTRIBUTEURS

FONDATEUR, DIRECTEUR DE LA REDACTION, REDACTEUR EN CHEF CINEMA & DIRECTEUR DE LA CREATION FR ANCOIS BERTHIER REDACTEUR EN CHEF, REDACTEUR EN CHEF MUSIQUE DINE DELCROIX RÉDACTRICE EN CHEF BEAUTE & NEWS AUR IANE BESSON

JOUR NALISTES Auriane Besson, François Berthier, Dine Delcroix, Johann Lucas, Morgan Le Bervet PHOTOGR APHES François Berthier, Wallendorff, Martin Lagardère, Patrick Fouque, Florie Berger, Vincent Lignier PRODUCTION Dine Delcroix CONTACT R EDACTION/PUB theblindmagazine@gmail.com

The BlindMagazine est édité par la société Ten Feet Under / Tous les textes et photos sont soumis par leurs auteurs qui acceptent leur publication, et n’engagent que leur responsabilité.


EDITO #11

Ce mois-ci, l’équipe de TheBlindMagazine s’est démené pour vous offrir un magazine ultra complet et pointu. Retrouvez le portrait de Michel Gondry que notre photographe a rencontré à Berlin, ainsi que celui de Stellan Skarsgård. Niveau découverte, nous ne sommes pas en reste avec Saint Michel, Tom Odell, DyE, Moderat, Rudimental, Black Atlass et bien d’autres artistes pointus à découvrir. Et enfin une interview exclusive d’Enrique Iglesias. Bonne lecture à tous et rendez-vous en avril !

L’équipe TheBlindMagazine facebook.com/Theblindmagazine twitter.com/Blind_Magazine



SOMMAIRE

Mars 2014

76

28

10 Blind Beauty

38 Rudimental

20 Blind News

42 Rocky

26 L’instant Live Kylie Minogue

48 Saint Michel

28 MØ 32 Moderat 34 DyE

6

54 Michel Gondry 62 Portfolio Berlinale 2014 76 Stellan Skarsgård


MADE IN FRANCE ENVIE DE QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU POUR L’APÉRO ?

BORDERLINE, C’EST UNE GAMME DE 5 COCKTAILS DE FRUITS CRÉATIFS, À CONSOMMER AVEC OU SANS ALCOOL.

FRAISE

Nymphette Délicieuse

POIRE

Dandy des Bas-fonds

GOYAVE VIOLETTE

RHUBARBE CANNELLE

GRENADE

un cocktail comme un bonbon fraise gourmande, douceur de la goyave et parfum fleuri de la violette

un cocktail comme un dessert richesse de la poire, acidité de la rhubarbe et chaleur de la cannelle

Geek Chic

CRANBERRY GUARANA

un cocktail comme un superfruit grenade acidulée, astringence du cranberry et guarana âpre et stimulant

MANGUE

Cougar Puritaine

un cocktail comme un thé glacé CITRON VERT mangue ronde et relevée, acidité du citron vert et verveine tonifiante en fin de bouche VERVEINE PAMPLEMOUSSE Tartuffe de Monte-Carl’ un cocktail comme un Mojito MÛRE amertume du pamplemousse, douceur de la mûre et fraîcheur de la menthe MENTHE

+ + + + +

VODKA WHISKY TRIPLE SEC RHUM GIN

VODKA NYMPHETTE Exploitez la douceur de Nymphette dans un cocktail aussi sensuel que gourmand WHISKY DANDY Les arômes maltés du whisky exhaltés par la chaleur de la cannelle COSMO GEEK Revisitez le cocktail Cosmopolitan avec fraîcheur

PUNCH COUGAR Accents acidulés et rondeur tropicale, mariage parfait sous le soleil d’un rhum ambré

GIN MOJITO TARTUFFE Revisitez le Mojito classique avec la saveur végétale du Gin pour un cocktail frais et

RECETTES COCKTAILS

WWW.BORDER-LINE .FR

GLAÇONS + 4CL ALCOOL

+ BORDERLINE


SOMMAIRE

130

102

82 Dillon 88 BRMC 102 Blind Truth Enrique Iglesias 108 Tom Odell 114 Black Atlass

8

120 L’interview 1ère fois Natasha Andrews 126 Blind Test JuliaLevy 130 Edito MODE 154 La fille qui rend Blind 156 Musique


Direction Eric-Emmanuel Schmitt

&

Bruno Metzger

THEATRE RIVE GAUCHE FRANCIS JEAN-CLAUDE HUSTER DREYFUS

ERIC-EMMANUEL SCHMITT avec

mise en scène

STEVE SUISSA

DAN HERZBERG

Décor Stéfanie JARRE - Costumes Pascale BORDET - Lumières Jacques ROUVEYROLLIS assisté de Jessica DUCLOS Musiques Maxime RICHELME - Vidéo Antoine MANICHON - Assistante à la mise en scène Stéphanie FROELIGER

LOCATION : 01 43 35 32 31 www.theatre-rive-gauche.com Magasins Fnac - Carrefour 0 892 68 36 22 (0,34€/min) www.fnac.com 6, rue de la Gaîté - 75014 Paris - Métro Edgar Quinet ou Gaîté

Rejoignez-nous sur

Photo : Pascal-Ito

de

Création

EINSTEIN

Licences : 1-1060940 & 2-1060942

LA TRAHISON D'


BLIND BEAUTY Météorites perles de poudres GUERLAIN Les cultissimes billes multicolores de Guerlain se réinventent sans cesse ! On craque pour les perles de la collection printemps 2014 qui illuminent le teint d’un halo parfait. Dans ce joli boitier, on retrouve un méli-mélo de billes aux teintes verte, blanche ou encore champagne, qui se fondent idéalement à la carnation. Une harmonie de teintes pour mettre en lumière et illuminer les bombés du visage. Météorites Perles de Poudre révélatrices de lumière - 49€ Météorites Pinceau Poudre - 35€

Miracle Air de Teint LANCÔME Une nouvelle génération de fonds de teint aussi liquides que l’eau apparaît ces derniers mois ! Après Armani, et L’Oréal Paris, Lancôme sort Air de Teint, une formule 25 fois plus légère qu’un fond de teint classique, floutant les imperfections sans les recouvrir. Car si la couvrance vous importe dans le choix de votre fond de teint, ce produit ne sera pas fait pour vous ! Si en revanche, vous cherchez une texture imperceptible et un effet unifiant bonne mine très naturel, il sera parfait ! La texture est aérienne, le teint est transparent, unifié et matifié. Une version plus satinée que ses concurrents, il a tout bon ! 30ml - 45,50€ 8 teintes disponibles

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Blush Cheek Pop CLINIQUE

Un blush Baby Doll pour une mine healthy made in Clinique ! On aime sa texture légèrement crémeuse et veloutée qui ne laisse aucune trace. La couvrance est naturelle et les couleurs rehaussent toutes les carnations. Le fard à joues du printemps ! 24€ 4 teintes

Liners Always Sharp 3D SMASHBOX La tendance du liner coloré se confirme cette année encore ! Smashbox propose des crayons aux teintes métallisées très intenses ! Kaki, marine, vert avec un effet scintillant, grâce aux particules de nacres réfléchissantes 3D. En un seul trait de couleur posé au ras des cils, on met un peu plus de fantaisie dans son make up. Avec le taille crayon intégré dans le capuchon, perfect ! 20€ 8 teintes disponibles En exclusivité chez Sephora

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Bright Mud GLAM GLOW

Après le succès de ses masques visage, Glam Glow se concentre sur le regard avec BrightMud, le premier soin pour les yeux de Glam Glow. Ce nouveau produit permet d’atténuer les yeux gonflés, de réduire les cernes, et de diminuer l’apparence des rides en 3 minutes ! Le secret : Une combinaison à base d’argile, de menthe poivrée et de caféine qui donne quasi instantanément un vrai coup de fouet au regard. Une texture qui s’applique sous les yeux pour cibler instantanément les poches et le contour de l’œil. Une fois le produit enlevé à l’aide d’une lingette, une finition brillante apparaît, le regard est plus juvénile et plus vif. 49,90€ En exclusivité chez Sephora

DreamSkin DIOR Ce fluide s’applique après la crème de jour pour corriger instantanément tous les défauts de peau, rides, pores dilatés, taches, rougeurs, teint terne, voilà la promesse de Dior (rien que ça !). Force est de constater que c’est réellement efficace ! 3 gouttes de DreamSkin suffisent pour afficher un grain de peau homogène. Tout cela grâce à des actifs traitants qui bossent en profondeur pour régler ces problèmes au fil des applications. Bluffant ! 100ml - 105€

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Art Sticks BOBBI BROWN

T S U M VE HA

Le crayon à lèvres n’est plus le crayon des nineties, et heureusement ! Les textures ont génialement évolué à l’image des Art Sticks de Bobbi Brown combinant à la fois la facilité d’application d’un rouge à lèvres et la précision d’un crayon contour. Leur formule longue tenue infusée de pigments dessine intensément les lèvres et la texture Creamy-Matte enrichie en Beurre de Karité garantit une application sans effort, laissant les lèvres souples et douces. 26,50€ 8 teintes

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CHeveu LE must des

On rêve toute de la crinière de Kirsten Dunst, la nouve de quelques produits excellents pour donner un sérieu

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1

Pour les cheveux fins, ce shampooing à effet épaississant est créateur de matière, grâce à des actifs volumateurs nouvelle génération !

Ce baume de la gamme « soins volumateurs » de Klorane tient ses promesses ! la formule ultra light apporte de la texture, le démêlage est easy, la fibre est plus épaisse. 3

Un sérum repu cheveux sensibil ficace ! Une alli de magnolia et de assure une répara fondeur de la fibr

1. Bain Volumifique, 20€ - KERASTASE 2. Baume après-shampooing aux fibres de lin, 7,30€ - KLORANE 3. Instant Replenisher Sérum Repulpant, 40€ - SHU UEMURA ART OF HAIR Exclusivement dans les salons de coiffure Shu Uemura Art of Hair 4. L’huile capillaire Texture moyenne, 34€ - OJON En exclusivité chez Sephora

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HeveuX : des soins

elle égérie L’Oréal Professionnel. A défaut, on s’équipe ux coup de pouce à sa base naturelle et à ses longueurs !

ulpant pour lisés très efiance d’huile e céramide R ation en prore.

5 gestes à proscrire vite ! On ne choisit pas son shampooing d’après l’état de ses longueurs, mais selon celui de son cuir chevelu ! En cas de racines grasses et pointes sèches, on utilise une formule purifiante. Les longueurs sont traitées par les masques ou les après-shampooing. On ne dépose jamais son masque (ou son après shampoing) aux racines, sinon gare à l’effet gras ! 4

Besoin d’une vraie cure hydratante du cheveu ? Voici le soin SOS pour nourrir en profondeur et réparer la chevelure en pleine déprime saisonnière. Idéal pour les cheveux longs aux pointes sèches.

On ne met pas son huile sur cheveux mouillés, car l’eau empêche les actifs d’atteindre la fibre. Il faut masser le produit sur cheveux secs pour bien imprégner. On n’allume pas son sèche cheveux juste après le rinçage pour aller plus vite. Mieux vaut attendre 2 ou 3 minutes pour absorber l’humidité avec une serviette. On évite de démêler énergiquement ses cheveux au peigne fin lorsqu’ils sont mouillés, ça les casse. Ils sont extrêmement fragiles, surtout humides ! 15


Medecine douce by Marie MONTAUD Créatrice inspirée et autodidacte, Marie Montaud crée Medecine Douce en 2000, des bijoux fins et poétiques au charme bohème, travaillés dans des matériaux nobles et délicats, qui ont très vite séduits les femmes et les grands noms de la mode. Marie Montaud nous parle de son parcours, et de sa collection printemps/été 2014, une ligne raffinée sous une apparente décontraction, clé de voute du chic parisien que le monde entier nous envie !

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir créatrice ? C’était très simple. J’avais envie de faire ça … je l’ai fait et c’est tout. J’aime les objets, le côté sculptural des bijoux, leur côté abstrait. Ils n’ont pas de fonction pratique contrairement aux autres accessoires. Comment décririez-vous votre univers ? Je n’ai pas d’univers mais plutôt un langage. Tout peut-être traduit avec mes codes. Un collier punk devient ainsi doux et élégant tout en gardant son piquant, un collier de perles de culture classique devient décontracté et cool … Qu’est-ce qui vous inspire ? Les possibilités infinies du monde qui nous entoure et les filles cools et chics qui savent rire d’elle-même. Décrivez nous la femme Medecine Douce en quelques mots... 16

C’est une fille plutôt décontractée, un brin masculine, pantalon, basket, chemise (talons hauts si nécessaire) mais elle n’hésite pas à porter un très beau bijou pour marquer sa différence et sa féminité. Elle n’en fait pas des tonnes et n’est pas obsédée par les logos clichés et ostentatoires. Elle sait ce qui lui plaît et se fait confiance. Parlez-nous de votre dernière collection (Printemps / Eté 2014). C’est une collection inspirée des grands déserts rocheux américains, des grandes chevauchées. On y trouve du cuir frangé, des pierres naturelles et des formes géométriques. Un Printemps-Eté 2014 contrasté où nature, folklore et chic urbain se mêlent et se fondent doucement. Avez-vous un modèle fétiche ? Oui, le bracelet Gallery dans la collection permanente. Il est très vintage. On dirait un ruban de dentelle en or ancien. Il se


mélange parfaitement avec les bracelets

ment un futur classique de Medecine

de chaque nouvelle collection, du plus

Douce !

ethnique au plus pop. Dans les nouveautés Printemps-Eté 2014, les bagues Javelot, pensées pour être portées ensemble chacune sur un doigt sont d’ores et déjà

Quels sont vos futurs projets ? Une deuxième boutique à Paris.

un best-seller de la saison et certaineBoutique Medecine Douce 10, rue de Marseille 75010 Paris www.bijouxmedecinedouce.com

lle e v u No ction Colle Bague Javelot maxi - 85€ Bracelet jonc Janus maxi - 150€ Créoles Java Noir - 110€ Collier Jamaïque - 190€

17


Ses adresses fétiches... A quelques mètres de la Place de la République, c’est dans le quartier en perpétuel mouvement du Canal Saint-Martin que Marie Montaud a installé sa boutique. Elle nous livre ses adresses fétiches.

Restaurant Abri De la haute gastronomie à petits prix !

92 rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris

Librairie Artazart Pour tous les passionnés de création artistique. 83 Quai de Valmy, 75010 Paris

Concept Store RetroFutur Idéal pour dénicher des petites pépites en accessoires audio. 55 Quai de Valmy, 75010 Paris

18


ESCADA.COM


BLIND NEWS Pharrell Williams x Uniqlo La marque japonaise, Uniqlo, vient d’annoncer son partenariat avec le chanteur et producteur Pharrell Williams devenant donc ambassadeur de la nouvelle collection UT Printemps-été 2014, qui fête aujourd’hui ses douze ans. Pharrell Williams et son collectif «I am OTHER» a élaboré une collection capsule de t-shirts, disponible dans une sélection de boutique courant avril. Une ligne composée de modèles stylés et colorés pour hommes et femmes et complétée d’une série de casquettes. L’édition limitée «Think other» du t-shirt porté par Pharrell Williams sur la campagne est déjà disponible en exclu sur www.uniqlo.com. Collection capsule Pharrell Williams x Uniqlo. En vente dans les 14 boutiques Uniqlo dans le monde dès mi-avril.

LES SACS à MAIN LOUBOUTIN DANS UN LE POP UP STORE éPHéMèRE Christian Louboutin ouvre son premier pop up store éphémère uniquement consacré aux sacs à main. Et c’est au cœur de la Galerie Vérot-Dodat, non loin de sa première boutique inaugurée il y a 20 ans, que le roi de l’escarpin a décidé d’ouvrir son tout nouvel espace. Jusqu’au 31 mai, c’est donc 30 m² entièrement dédié à sa ligne de maroquinerie, aux accents printaniers et décoré de branchages délicats sur lesquels viennent se poser les les sacs mythiques de la marque. Coup de cœur pour le Sweet Charity, le fameux sac doté d’un nœud en métal en guise de fermoir.

Pop-up store Christian Louboutin jusqu’au 31 mai 2014 8 passage Véro-Dodat, Paris 1er. Du lundi au samedi, de 10h30 à 19h.

20


Le visage humain à travers un siècle de représentations

© François Doury © Adagp

«Faut-il peindre ce qu’il y a sur un visage? Ce qu’il y a dans un visage? Ou ce qui se cache derrière un visage?» Cette interrogation de Picasso, l’ambitieuse exposition Visages Picasso Magritte Warhol… de la Vieille Charité de Marseille l’a traduite en explorant le thème éternel de la représentation humaine, au XXème siècle, selon le triple prisme de la société, de l’intimité, et des vues de l’esprit. Des visages peints, sculptés ou photographiés, cette exposition pose la question du rapport de l’individu au monde et présente 150 œuvres de 97 artistes majeurs dont Picasso, Magritte ou Wharhol. «Sujet éternel de la peinture, la représentation de la figure humaine a considérablement évolué depuis la Renaissance et emprunte des chemins nouveaux au début du XXe siècle», souligne la commissaire de l’exposition, Chistine Poullain. «Elle se libère des codes picturaux des siècles précédents et dépasse les lois de l’apparence pour privilégier l’expression de la subjectivité et tenter de saisir et rendre compte du fonctionnement de la pensée humaine lié aux mutations contemporaines». Des toiles de Picasso aux photos de Nan Goldin, à voir absolument.

«L’Homme à la face rouge», Jean Helion, 1943

«Femme au miroir», Picasso, 1959

« Visages, Picasso, Magritte, Warhol » - Centre de la Vieille Charité Jusqu’au 22 juin 2014 2 rue de la Charité, Marseille www.marseille.fr

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THE BLIND PARTY

22


A l’occasion de la clôture de la Fashion Week, nous fêtions mercredi 5 mars les 1 an du magazine au Chacha Club à Paris ! DJ sets, coktails et photocall étaient au programme. Retour sur cette belle soirée en quelques diapos avec nos invités et nos partenaires : Le Mouv’, Polydor, Borderline, Balmain Hair et Escada. Extraits...

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CI R E M us ! Ă vo


L’INSTANT LIVE Le 14 février dernier, le concept store de luxe colette organisait sa soirée French Kiss à la Gaîté Lyrique pour fêter la sortie de sa dernière compilation. La love surprise de minuit n’était autre que la chanteuse Kylie Minogue, venue spécialement avec ses danseuses pour un showcase privé. Entre chorégraphies endiablés, tubes planétaires et titre inédit, jamais la Saint Valentin n’aura été aussi sexy et mémorable. Par Dine Delcroix / Photo : Florie Berger


Kylie Minogue

Will.I.AM


DECOUVERTE


MØ PAR Dine Delcroix / Photos : Vincent Lignier

Obsédée

par le temps qui passe et ses ravages sur la société, cette jeune danoise de 25 ans vient de mettre dans les bacs son premier album, No Mythologies To Follow. Savant mélange de pop electro et de R&B, le disque détonne par des paroles insolentes sur des productions élaborées et réunit tous les singles qui ont permis à cette fan des Spice Girls de marquer les esprits dont celui du grand Diplo que l’on retrouve sur le tube XXX 88. Ses performances scéniques sont des tornades et elle sera justement sur la scène parisienne de La Maroquinerie le 24 mars prochain pour un concert qui affiche déjà complet.

Pourquoi as-tu opté pour le nom de scène MØ ? Pour plusieurs raisons. En danois, MØ signifie « jeune fille » et beaucoup de mes chansons parlent du fait d’être jeune, agité et mal préparé à affronter la vie. Ce sont aussi mes initiales car je m’appelle Karen Marie Ørsted. Mon grandpère était peintre et il signait ses toiles «MØ» donc c’était un peu aussi une manière de lui rendre hommage.

sique est vite devenue un mode d’expression. Ton premier album est dominé par les thèmes de la jeunesse et de la confusion post-adolescente. Pourquoi ce sujets ? Probablement parce que je eu l’occasion de les expérimenter au courant de ma vie. J’ai toujours été une personne très agitée, c’est en lien avec l’environnement dans lequel j’évolue. Quand tu es jeune et adolescent, tout est nouveau et excitant. Tu ne sais pas quoi faire et tu cherches

Quand tu as commencé à faire de la musique, voulais-tu absolument faire de la pop dès le début ?

à savoir qui tu es. C’est la première fois

À l’âge de 7 ans, mon premier disque

une tornade. Je ne suis clairement plus

était le premier album des Spice Girls et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire des chansons. J’étais déterminée

dans tous les domaines. C’est le premier baiser, la première cuite... C’est comme une adolescente et je sais que je n’ai plus les mêmes liberté donc je trouvais intéressant d’en parler.

à devenir une pop star (rires). À cet instant, je ne voulais faire que de le pop en anglais mais, à l’adolescence, je me suis tournée vers d’autres choses comme le punk. La vie a eu son influence et la mu-

As-tu réussi à te trouver ? Je suis heureuse d’avoir une plate-forme d’expression. J’ai au moins la musique 29



pour canaliser mes émotions alors que

à travers cette société détraquée. Bien

beaucoup de personne ne savent pas com-

sûr, les médias et les réseaux sociaux

ment extérioriser des chose mais je suis en-

permettent de très bonnes choses mais

core en pleine recherche. Je ne sais pas ce

tout tourne autour de la surface. Je suis

qui peut arriver. La vie est un long voyage.

contre ces choses. Je pense que beau-

As-tu le sentiment d’avoir grandi un peu grâce à cet album ? Oui. C’est un album honnête sur lequel

coup de personnes sont frustrées parce qu’elles ne sont pas à la hauteur de ces idéaux et, plus elles sont jeunes, plus elles sont vulnérables et fragiles.

je n’ai pas essayé de faire des choses qui ne me ressemblent pas donc, même si les choses tournent mal, je pourrais encore me regarder dans une glace. Quand les gens adhèrent à ta démarche musicale, tu te sens compris et cela fait du bien.

Quel genre de musique t’inspire le plus ? J’ai toujours été inspirée par la musique punk et grunge. Le punk a cette bonne combinaison de vulnérabilité et d’agressivité.

Comment t’y prendrais-tu pour conserver une jeunesse éternelle ? Je ne sais pas et je ne pense pas pouvoir. Le fait de s’octroyer un moment de répit avec des amis et de passer une bonne soirée avec pour nous engendré cette impression de jeunesse.

Une grande énergie se dégage de tes performances scéniques. Dans quel état d’esprit estu lorsque tu chantes en publique ? Sur scène, j’ai juste envie de me laisser aller et de donner leur sens aux paroles des chansons. C’est important de transmettre des émotions vraies avec le corps

À quoi fait référence No Mythologies To Follow, le titre de l’album ?

et l’âme. Quand je vais à un concert et que je ne vois pas de vraies émotions dans les yeux de l’artiste, je m’ennuie.

À la société. Nous vivons dans une société moderne et égocentrique. Nous n’avons pas d’autres guides que les médias. Nous glorifiions la perfection, la jeunesse, la beauté éternelle et je trouve cela insensé parce que personne n’est parfait. Les défauts font une belle personne. Le titre de l’album invite chacun à trouver son propre moyen de briller et de naviguer

Sur scène, tu donnes des coups de poings dans le vide. Te bas-tu avec des choses invisibles ? Non, je ne pense pas (rires). J’ai fait partie d’un groupe de punk pendant 5 ans donc j’ai dû garder des séquelles. Lorsque je suis sur scène, j’ai juste envie de ressentir la musique. 31


DECOUVERTE

MODERAT PAR Dine Delcroix / Photos : Martin Lagardère

Symbole d’un Berlin laboratoire de l’avant-garde électro, Moderate est l’association de Modeselektor et d’Apparat, deux des entités electro berlinoises les plus passionnantes. Le deuxième album du groupe, II, vient d’être réédité dans le cadre de la tournée servant à le promouvoir. De passage à Paris, le trio a accepté de répondre à quelques questions. Moderat, c’est trois producteurs sur un même

tion de quelques idées et nous avons fini

projet. Comment vous êtes-vous répartis les tâches

par tomber d’accord sur II.

pour cet album que vous venez de rééditer ?

Sebastian : Ce qui est marrant, ce qu’on

Sacha : Sur scène, c’est assez simple car

s’est demandé ce qu’on allait bien pou-

les rôles sont clairement distribués mais

voir répondre aux journalistes qui nous

en studio, c’est un peu plus compliqué

poseraient la question (rires).

car tout le monde fait tout. Sebastian : Pour cet album, nous avons pris les voix séparément dans une pièce à part mais pour la composition, chacun a travaillé de son côté et nous avons mis en commun nos créations pour faire une sélection. Parfois, je faisais des sessions avec Sacha. D’autrefois, Sacha et Gernot travaillaient ensemble pour trouver ses séquences.

Vous avez choisi de baptiser l’album II. N’est-ce pas un peu facile comme titre pour un deuxième opus ? Sacha : En studio, tout le monde a un avis sur tout, y compris sur le titre. C’est dur de trouver un titre qui met tout le monde d’accord. Nous avions une sélec32

Quelle chanson de l’album vous rend particulièrement fiers ? Sacha : Bad Kingdom a été très facile à faire. Je ne dirais pas que c’est le titre dont on est le plus fier mais c’est la chanson la plus surprenante car elle s’est faite en seulement deux jours alors que toutes les autres chansons ont pris des mois.

Pourquoi avez-vous tenu à inclure la version alternative ainsi que la version demo de votre single Last Time sur cette réédition de l’album ? Sebastien : Nous avons voulu montrer aux gens les différentes phases d’une chanson. La demo est toujours sujette à un grand nombre de discussions.


Va-t-on voir vos visages sur vos pochettes de

influencé notre mode de vie en termes

disques, un jour ?

de références musicales. Il y a des maga-

Sacha : Nous venons d’une musique sombre et underground. De nos jours, la musique a changé. Les gens ont besoin de stars, les DJ sont désormais des stars et c’est une chose que je ne comprends

sins de disques à Berlin et j’allais acheter des disques toutes les semaines, par exemple. Berlin a encore un peu de liberté. La ville devient de plus en plus chère mais elle reste un espace de création.

pas toujours. Notre musique a des éléments de pop mais nous n’avons pas besoin d’être comme un groupe traditionnel et de figurer sur nos pochettes.

En parlant de création, où en sont vos autres projet en tant que producteurs ? Sebastien : Ils dorment (rires). Moderat est notre projet principal. Nous sommes

Votre groupe s’est formé en 2002 à Berlin. En

en tournée depuis l’année dernière. Ce

quoi cette ville a-t-elle influencé votre travail ?

n’est pas évident de passer d’un projet à

Sebastien : Les années 90 à Berlin ont

l’autre. 33


DECOUVERTE

DYE

Par Dine Delcroix / Photos : FLORIE BERGER

Souvenez-vous : DyE, c’est la magicien sonore qui triomphait en 2011 avec le tube Fantasy dont le clip très controversé dépasse à ce jour les 47 millions de vues sur Internet. Il revient ce 17 mars avec un nouvel album, toujours sous la prestigieuse tutelle du label Tigersushi. Intitulé Cocktail Citron, ce recueil de sensations fortes combine les influences new-wave et nippones du producteur qui s’avoue moins trash et plus enjoué qu’avant. Les amateurs de sonorités acidulées pourront découvrir le cocktail électronique concocté par l’artiste en première partie parisienne de Gardens & Villa le 3 avril prochain à la Flèche d’Or.

Ton nouvel album s’intitule Cockail Citron.

L’idée était de garder l’ambiance japo-

Comment est née la chanson éponyme ?

naise qu’on avait sur le clip de «Fantasy»

Cette chanson est le fruit de ma rencontre avec Angie David qui chante sur ce morceau et qui a écrit le texte. On s’est connu dans une boite parisienne très select. Depuis, elle partage ma vie. Au début, on était parti sur l’idée de faire des morceaux en français mais je n’ai jamais réussi à chanter dans cette langue alors elle a fait une voix témoin. Le morceau était plutôt destiné à être donné à

avec le manga. Je voulais une esthétique un peu dérangeante alors j’ai cherché des images sur Internet pendant longtemps. L’album était fini depuis 6 mois mais je n’avais toujours pas de pochette. J’ai besoin d’avoir un coup de cœur sur une image forte pour me décider. Je trouvais que celle-ci collait bien à l’atmosphère du disque pour son côté coloré, acide, minéral et artificiel.

d’autres interprètes mais il est devenu la chanson un peu emblématique du disque. Le texte est léger mais contient un sens caché. Il parle d’une fille en boite de nuit qui a pris des produits...

Ce nouvel album est varié. On y trouve des sonorités planantes et d’autres plus nerveuses. Voulais-tu un disque aussi éclectique au moment de la composition ? Quand je fais des morceaux, je les en-

La pochette du disque montre une pierre

chaîne. J’ai proposé une vingtaine de

coupée en deux par une plaque de Plexiglas

titres au producteur qui a fait un tra-

fluo. Qu’est-ce qui a motivé ce choix visuel ?

vail de sélection. J’aime bien que ce soit éclectique avec différentes voix.

34


35


Sur certains morceaux comme Cocktail Citron

est nettement plus joyeux.

ou Steel Life, on retrouve des sons new wave. Es-tu influencé par ce genre de musique ? Je suis né dans les années 80 donc je suis forcément influencé par la new wave. C’est le côté acide que j’aime dans ce genre musical mais, pour ce disque, je me suis plutôt inspiré d’artistes récents comme Mr. Oizo, MGMT et le duo suédois Lo-Fi Fnk.

En 2011, le clip de ton single Fantasy dépassait les 47 millions de vues sur la toile. Comment expliques-tu un tel engouement pour une vidéo d’animation ? C’est grâce à l’alchimie entre le morceau et les images du réalisateur Jérémie Périn. C’est qui est marrant, c’est qu’il n’y a eu aucune promotion autour de cette vidéo. C’est un peu un phénomène et ce

Tu as donné un nom de rue parisienne à

n’est pas vraiment de ma faute (rires).

une des chansons de l’album, Rue du Mont Thabor. Que représente cette rue, pour toi ? Il y a un studio là-bas où j’ai travaillé sur ce morceau et c’est aussi la rue où j’habite.

Es-tu attiré par les mangas ? Oui. J’adore tous les films de Hayao Miyazaki et j’ai besoin de ma dose quotidienne (rires).

Qui est l’heureuse élue dont tu parles dans la chanson Princess ? C’est ma fille.

Il parait que tu as fait des concerts en travesti lorsque tu as commencé la musique. Qu’avais-tu en tête, à ce moment-là ?

À l’écoute de tes nouvelles chansons, tu

C’était à l’époque où j’étais étudiant au

sembles avoir rompu avec quelque chose de

conservatoire. Avec des amis, on a mon-

sombre qui dominait ton disque précédent.

té un groupe et on était tous déguisés

As-tu l’impression d’avoir franchi un nou-

de manière assez déplorable (rires). On

veau cap vie ?

jouait tous les week-end dans un club en

Oui, c’est comme si j’avais chassé certains démons qui m’empêchaient de passer de l’adolescence à l’âge adulte. J’avais aussi envie de trouver d’autres formes d’expressions mois trash. Le premier album était très mélancolique et ce deuxième 36

improvisant et c’était un peu une récréation. Je me suis déguisé ainsi pendant 4 mois (rires).


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RUDIMENTAL Par Dine Delcroix / Photos : Vincent Lignier

Composé de Kesi Dryden, Piers Agget, DJ Locksmith et Amir Amor, le groupe anglais Rudimental navigue entre productions expérimentales et electro grand public. Home, son premier album, est un florilège de collaborations parmi lesquelles on retrouve les voix renommées de Emeli Sandé, John Newman, Becky Hill, Angel Haze, Foxes ou encore Ella Eyre. Avec son tube Waiting All Night, le groupe vient de remporter la récompense du meilleur single britannique de l’année lors de la dernière cérémonie des Brit Awards qui se tenait le 19 février 2014. Retour sur une carrière plutôt bien partie. Comment vous êtes-vous rencontrés ? DJ Locksmith : Nous avons, pour la plupart, grandi ensemble en partageant beaucoup de choses durant les années d’adoles-

Piers : Oui (rires). Ils ont joué un rôle important. Ils nous soutiennent et tout le monde n’a pas la chance d’avoir un tel fondement. Tout est question de positivité.

cence. Nous avons cherché des moyens de faire entendre notre musique. Nous ne regardons pas vraiment en arrière, depuis.

Quel est le style de musique qui vous résume le mieux ? DJ Locksmith : C’est un son éclectique is-

Qu’est-ce qui a orienté chacun de vous

sue de nos influences et de ce que nous avons

vers la musique ?

écouté en grandissant. Nos influences sont

Piers : La musique a toujours été un mode d’expression pour chacun de nous. Nous aimons la musique depuis le plus jeune âge. Nos familles, nos parents sont fans de mu-

nombreuses et, en même temps, notre album préféré à tous est The Miseducation Of Lauryn Hill par Lauryn Hill, preuve que toutes nos influences peuvent s’unir.

sique. Faire de la musique avec les frères et

Piers : On s’inspire beaucoup des big bands

soeurs fait partie de la culture londonienne,

sur scène. Il y a côté multiculturel qui nous

bien plus que le fait de jouer au football.

représente bien en groupe.

DJ Locksmith : Nos parents nous obligeaient à jouer d’un instrument (rires).

Votre album contient un grand nombre de featuring. Un album doit-il absolu-

Peut-on dire que vous en êtes là aujourd’hui grâce à vos parents ?

ment contenir des collaborations de ce type pour être de qualité à vos yeux ? DJ Locksmith : Pas nécessairement mais,

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la raison pour laquelle nous avons autant

DJ Locksmith : Give You Up. Parfois,

de featuring sur notre album, c’est que nous

quand tu crées, tu penses que tu as trouvé une

aimons et respectons beaucoup les artistes

mine d’or mais tu te rends compte que tu dois

qui ont pu travailler avec nous. Autre raison

encore polir encore un peu.

douloureusement évidente : nous ne pouvons pas chanter donc nous devons chercher des

Piers : Nous avons beaucoup appris sur la mu-

gens pour le faire (rires).

sique grâce à cet album.

Parmi les featuring en question, il y en

Pour quel artiste aimeriez-vous pro-

a un avec John Newman. Comment avez découvert cet artiste avant qu’il ne gagne en notoriété ? DJ Locksmith : Nous l’avons rencontré

duire un album entier ? Piers : MNEK. DJ Locksmith : Lauryn Hill.

dans un bar alors qu’il faisait un set acoustique avec sa guitare. Nous avons entendu sa voix et nous avons pensé qu’elle irait parfai-

Seriez-vous prêts à refuser des artistes

tement sur notre morceau Feel The Love.

malgré leur célébrité ou leur agent ?

Depuis, nous avons fait une tournée avec lui et nous allons même retravailler avec lui. Dénicher de nouveaux talents fait partie de notre travail.

Vous est-il arrivé de travailler à distance sur un featuring ? DJ Locksmith : Non. Nous n’aimons pas l’idée de faire des productions de manière individuelle et de les envoyer à l’artiste comme on voit souvent dans la musique dance. Il es important que la voix soit présente dans le studio pour l’alchimie et la connexion.

Piers : Oui, nous pouvons refuser des artistes. Nous sommes passionnés parce que nous faisons et nous privilégions la voix à la notoriété de la personne.

Votre album s’intitule Home. Quel est l’endroit où vous vous sentez comme chez vous ? DJ Locksmith : Partout. Quand nous a commencé, nous savions que nous serions loins de chez nous pendant un long moment. Nos concerts montrent des éléments qui me font dire que notre maison, c’est la scène. Nous sommes très à l’aise sur scène. Lorsque nous jouons dans des festivals, nous ressentons la différence

40

Quel featuring de l’album a été le plus

parce que les gens ne viennent pas juste pour

dur à produire ?

nous, ils viennent aussi pour d’autres artistes.


Quels sont les rudiments de Rudimental ? Piers : La famille est notre fondement. Nous sommes une famille et c’est ce qui permet au groupe de faire une musique positive.


ROCKY Par dine delcroix / Photos : vincent lignier

Nouvelle signature du label GUM, Rocky livrait le 28 octobre 2013 un premier EP éponyme produit par Guillaume Brière (The Shoes) qui électrisait les oreilles averties avec sa pop alternative et son electro dynamique. Ce mois-ci, le premier single du groupe, Chase The Cool se voit désormais habillé d’un clip classe et intrigant à l’image du projet porté par le quatuor Tom Devos, Laurent Paingault, Olivier Bruggeman et Inès Kokou. Pour l’occasion, le brillant EP vient d’être pressé en vinyle rose dont l’édition est limitée à 300 exemplaires collectors disponibles depuis le 3 mars. Avis aux collectionneurs de galettes colorées !


DECOUVERTE


Comment en êtes-vous venus à faire co-pro-

Inès : Oui parce que c’est un petit label

duire les titres de votre premier EP par Guil-

donc cela crée une proximité. Il y en a

laume Brière de The Shoes ?

plus avec certains qu’avec d’autres. Nous,

Tom : Très naturellement. On a fait la première de The Shoes. Ensuite, on a fait un remix pour le groupe qui a plu.

c’est avec The Shoes, par exemple. Cela fait toujours plaisir de se croiser les uns les autres.

Ils l’ont fait écouter au directeur artistique de leur label et cela a mené à notre signature. Laurent : Quand on a commencé à faire des maquette,s on s’est demandé qui pourrait bien co-produire les titres et

Au début de votre formation, le nom du groupe a failli changer. Pourquoi ? Tom : C’était pour une histoire de référencement afin de nous trouver plus

Guillaume s’est imposé naturellement.

facilement sur Internet mais, le groupe

Inès : On a des références communes

bitué à cette identité.

existait déjà depuis un an et on s’était ha-

donc c’était évident. Lequel d’entre vous était le mois emballé à Va-t-il travailler également sur votre futur album ?

l’idée de nommer le groupe de cette manière ? Inès : Au début, je n’étais pas du tout em-

Tom : On ne sait pas encore. Il a beau-

ballée mais, maintenant, c’est évident. Et

coup de travail et notre but est de pro-

puis, il faut bien s’appeler (rires).

duire le plus possible. Avez-vous tout de suite envisagé un avenir Au sein de votre groupe, qui produit justement ?

professionnel et sérieux pour le groupe ?

Inès : Pas moi (rires).

Inès : Il n’y avait pas de plan de carrière mais cela ne veut pas dire qu’il n’y avait

Tom : Laurent, Olivier et moi.

pas d’ambition. On s’est dit qu’on allait faire notre truc sans rien programmer.

Vous avez signé avec le label Green United Music qui a également signé The Shoes et Woodkid. Avez-vous l’impression d’appartenir à la famille GUM ? 44

Tom : L’ambition, tu l’as toujours au fond de toi même si tu ne l’exprimes pas. On a fait les choses le plus sérieusement et le plus honnêtement possible.



Quel est le message du groupe ? Tom : Have fun ! Laurent : Il y a une idée de fête et d’amusement, oui.

Vous êtes sur le point de dévoiler le clip de votre single, Chase The Cool. Quel thème avezvous retenu pour illustrer cette chanson ? Inès : Il a été réalisé par Antoine Asseraf. Il travaille avec René Habermacher qui avait fait nos photos de presse et la pochette de l’EP avec la cagoule. Le clip re-

Sur votre EP, on retrouve une chanson inti-

prend le concept de la pochette à la plage

tulée Band Against The Wall. À quoi fait-

avec des gens un peu bizarres...

elle référence ? Tom : Au départ, c’était une référence à toutes ces photos de groupes devant des murs. C’est la photo la plus «cliché» qui existe chez les groupes de musique. Quand tu décides de faire de la musique, tu te heurtes à des difficultés et la chanson parle justement de cette incertitude qu’on peut trouver dans ce genre de métiers.

Pensez-vous que cette incertitude se dissipera avec le temps ? Laurent : Elle ne se dissipe jamais vraiment. Tom : Sauf quand on est David Bowie, The Rolling Stones ou Guillaume Brière (rires).

Inès, es-tu parfois agacée par le fait d’être la seule fille du groupe ? Inès : Non, c’est plutôt cool. J’ai l’impression d’avoir trois grands frères blancs. 46


Avec cette cagoule, y a-t-il une recherche

Olivier, pourquoi as-tu gardé le silence pen-

d’anonymat ?

dant toute la durée de cette interview ?

Inès : Non. La photo qui sert de pochette

Olivier : Parce que les autres répondent

à l’EP a été faite en dernier pendant

mieux que moi. Je ne suis pas très bon à

le shooting et elle s’est imposée par sa

l’oral donc je préfère les laisser faire.

force.


DECOUVERTE

Ils

ont dix ans d’écart et forment pourtant l’un des duos musicaux les plus cohérents de ces dernières années. Philippe Thuillier et Emile Larroche sont originaires de Versailles, cette même ville qui a vu naître les carrières internationales de Air, Phoenix ou encore Daft Punk. Mais les deux acolytes préfèrent se tenir à l’écart des comparaisons faciles et on les comprend. Leur force à eux, c’est une pop aérienne et mélancolique qu’ils décrivent comme «electro sentimentale» et que l’on retrouve sur tous les morceaux de Making Love & Climbing, leur premier album qu’ils continuent de défendre sur scène avec brio.


SAint Michel par Dine Delcroix / Photos :Â Patrick Fouque


Vous avez 10 ans d’écart. Y a-t-il des do-

mieux mais ce n’est pas pour autant que

maines dans lesquels vous ressentez cette dif-

tu dis des choses intéressantes.

férence d’âge ? Emile : Oui, forcément. Nous n’avons pas la même expérience des choses. Philippe a fait une école, il est ingénieur du son et il a été professionnel avant moi. En termes de connaissances, cela se ressent. Phlippe : On ne se sent pas différent en terme de tempéraments ou de nature mais on est effectivement à un état d’avancement différent. Etienne reste instinctif, sauvage.

Votre premier album fait partie de ceux qu’on apprécie un peu plus à chaque écoute. Comment avez-vous travaillé la variété du disque ? Emile : Il peut plaire dès la première écoute à certaines personnes qui vont peut-être moins aimer au bout de plusieurs et, à l’inverse, il peut ne pas plaire tout de suite à des personnes qui vont l’aimer au fur et à mesure des écoutes. Philippe : On a travaillé chaque chanson indépendamment des autres avec des

Vous utilisez beaucoup de synthétiseurs dans

procédés différents au niveau de l’écri-

vos productions musicales. Aimez-vous les sons

ture et de l’enregistrement. Cela évite de

des années 80 ?

répéter la même recette à chaque chan-

Philippe : Le matériel plus que le son. On

son.

utilise les mêmes machines que dans les années 80 mais on ne fait pas les mêmes sons. Il y avait d’ailleurs beaucoup de synthés dans les années 70.

Pourriez-vous faire un disque aux sonorités plus brutales ? Emile : Oui, c’est possible.

Vos productions musicales sont plutôt épu-

Philippe : On pourrait faire un truc avec

rées et oniriques. Êtes-vous un peu rêveurs ?

de grosses percussions et beaucoup de

Philippe : Oui, on regarde toujours un

album entier. Peut-être sur des EPs pa-

peu les nuages. Le côté démonstratif ou

rallèlement à une discographie officielle.

dynamique mais pas forcément sur un

violent, c’est un truc à éviter. On préfère être dans le propos avec un côté multicouches. On essaye de faire un millefeuille sonore. Emile : Quand tu cries, on t’entend 50

Daft Punk, Phoenix et Air sont, comme vous, des groupes français originaires de Versailles. Que se passe-t-il dans cette ville où la créativité musicale semble très présente ?


Emile : Il ne se passe pas grand chose,

Philippe, as-tu le sentiment d’avoir progres-

justement (rires). Il y a certainement

sé vocalement depuis le début du projet ?

d’autres personnes ailleurs qui sont capables de faire la même chose...

Philippe : C’est dur à dire mais c’est vrai

Philippe : Le cliché versaillais existe. Par

cien projet, j’étais dans une recherche es-

rapport à Paris, il y a moins de marge de

thétique et je poussais ma voix dans des

manœuvre dans cette ville. Il y a beau-

choses plus fragiles et plus sensibles. Là,

coup d’étudiants à Versailles mais il n’y a

je me suis mis à chanter d’autres chan-

rien à faire là-bas. Ce n’est pas assez près

sons d’une autre manière. Je prends des

de Paris pour récupérer une ambiance

cours aussi et je fais plus attention à ma

parisienne.

voix.

Vous avez notamment été comparés à Air.

Emile, tu fais du backing vocalist pour accom-

Cette comparaison vous agace-t-elle ?

pagner la voix principale de Philippe. Envi-

Emile : Quand elle n’est pas réfléchie, oui. Philippe : On a l’impression d’être beaucoup plus dense que Air.

qu’il y a des changements. Dans mon an-

sages-tu de mettre ta voix plus en avant ? Emile : Non, je ne pense pas. Je n’ai jamais vraiment chanté. C’est d’ailleurs la première fois que je chante. 51


Dans votre album, on retrouve des chansons

Philippe : C’est l’histoire de mon ex. Elle

dont le titre est un prénom comme Kathe-

est originaire du 77. C’est aussi une blague

rine, Lucie et Bob. Souhaitiez-vous person-

entre les membres du groupe. Comme on

nifier vos morceaux ?

vient tous de Paris ou de la région pari-

Philippe : Au départ, on voulait faire un EP avec des prénoms féminins et on a fini par aller dans une autre direction mais «Katherine» et «Lucie» sont restées. La pop doit rester simple et anti technique.

sienne, on se surnomme en fonction de notre numéro de département. Moi, je viens du 78. Emile, c’est le petit parisien. Daoud qui joue au clavier avec nous vient du 93 et notre batteur est du 77. Ce qui est marrant, c’est qu’on reflète chacun un peu notre département. En mathématique, on dit qu’il se passe un truc fort avec le chiffre

À quoi fait référence la chanson 77 qui est également présente sur votre premier album ? 52

7 dont les propriétés sont très spéciales.


Vous avez fait des premières parties de concerts pour Sebastien Tellier ou encore Lilly Wood and The Prick. Ressentez-vous moins de pression lorsque vous n’êtes pas en tête d’affiche ? Philippe : Les premières parties donnent de mauvaises habitudes parce que les salles sont grandes tandis que nos propres concerts se jouent dans des espaces plus petits. Emile : Quand tu n’es pas en tête d’affiche, tu as moins de pression mais, une fois sur scène, c’est toujours plus confortable quand les gens viennent pour toi. 53


C’

est l’histoire d’une star américaine, une personnalité inaccessible, jet-setteuse, au train de vie dispendieux, qui fait la une des tabloïds, s’affichant

chaque semaine avec une hit-girl différente… Non, on déconne, Michel Gondry c’est l’exact opposé de tout ça. En France on n’a pas Mark Zuckerberg mais on a Michel Gondry ! Plus bankable qu’une marinière Armor Lux et qu’un mixeur Moulinex réunis, comme dirait l’autre « c’est du made in France ! » Génial, atypique et pourtant si normal, il est un homme simple mais paradoxal, discret et pourtant bouillonnant à l’intérieur. Vous avez forcement vu ce clip de 2002 du groupe The White Stripes, réalisé tout en lego ou les tout aussi cultissimes clips Around the World de Daft Punk (1997) et Je danse le mia d’IAM (1993). Comme derrière la plupart des clips de la chanteuse islandaise Björk, Human Behaviour, Army Of me, Bachelorette ... C’est Michel Gondry qui à l’origine de ces univers graphiques et fantasmagoriques. Cherchez donc le point commun entre Lenny Kravitz, Rachid Taha, Massive Attack, Paul McCartney, Beck, Kylie Minogue, Noir Désir, The Chemical Brothers, The Rolling Stones … C’est Michel Gondry. Si l’on cherchait à définir son style, ce pourrait-être de ne pas en avoir et d’être complètement imprévisible. Longtemps réduit à ses réalisations en carton-pâte, lego et autres « abolis bibelots d’inanité sonore », il s’applique à brouiller les pistes avec un malin plaisir. Les pubs Air France, Levi’s, Nike, Gap ou Nespresso avec Georges Clooney… C’est lui et ce n’est pas tout. Jamais rassasié,


Michel Gondry Par Johann LUCAS / Photos : Franรงois Berthier


il s’est également lancé dans le septième art, le court métrage d’abord puis le long. Vous avez certainement vu certains de ses films, peut-être sans le savoir, car un Gondry n’est pas un Tim Burton, ne vous attendez-pas à aimer son prochain film parce que vous avez aimez le précédent, mais l’inverse est également vraie. Inventeur, touche à tout, alternatif et jubilatoire, il a remporté de nombreuses récompenses, dont notamment un Oscars du meilleur scénario original en 2005 pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind et pourtant, son visage reste encore assez peu connu du grand public, même en France. Que sait-on de lui ? Qu’il est né en 1963 à Versailles, que son père était informaticien et que son grand-père a inventé le Clavioline en 1947, un des tout premiers synthétiseurs. Prédispositions familiales donc. Michel Gondry obtient son BTS au lycée de Sèvres, puis intègre l’école des arts appliqués Olivier-deSerres. Nous sommes dans les années 80 et Michel Gondry se lance alors dans la réalisation de vidéos musicales en commençant par ceux de son propre groupe Oui Oui, dans lequel il est bassiste, puis pour le compte d’autres formations. Flashback, la décennie 80 est celle où les clips envahissent les écrans et les chaînes de télévision. Alors qu’ils servaient jusqu’alors de programmes intercalés entre ou dans des émissions grand public, ou comblant les trous des grilles, apparaissent alors des émissions d’actualité musicale entièrement consacrées à la diffusion de clips. Considérés jusqu’alors comme des œuvres d’art, ils deviennent des produits de promotion et de marketing. Signes qui ne trompent pas, les années 80 sont également celles 56



du court métrage de Michael Jackson Thriller, qui révolutionne le genre en 1984. La même année, son making of est le premier making of d’un clip de l’histoire. Deux ans plus tard, les vidéos-clip débarquent en France, avec notamment les courts-métrages de Mylène Farmer, prémisses et déclencheurs des premières émissions dédiées aux clips. Alors que son groupe se sépare en 1992, Michel Gondry compte déjà des dizaines de clips au compteur. Pour lui, les années 90 sont synonymes d’accélération et c’est véritablement à cette période qu’il devient le « king of clip » que s’arrachent les artistes. C’est aussi à la fin des années 90, qu’il réalise son premier court-métrage, La lettre (1998). A partir de 2001 et Human Nature, une fable anthropologique loufoque, avec Patricia Arquette, Rhys Ifans et Tim Robbins, il enchaîne les longs métrages. En 2004, il réalise Eternal Sunshine of the Spotless Mind, puis La Science des rêves en 2006 avec Charlotte Gainsbourg, et en 2007 l’excentrique Soyez sympas, rembobinez avec Jack Black. Hallucinés et farfelus, ces premiers films font directement penser à l’univers de clips tels que ceux de Björk pour ne citer qu’elle. Jusque-là, tout va bien, on se dit « Michel Gondry fait du Michel Gondry ». Oui mais voilà, la routine et la facilité ce n’est pas pour lui. Il aurait très bien pu s’enfermer dans la case où l’on avait vite fait de le cataloguer, mais en 2011, il s’aventure avec succès dans un nouveau domaine où on ne l’attendait pas, celui du blockbuster avec The Green Hornet, adaptation de la série télévisée des années 1960, Le Frelon vert. Outre de bons résultats au box-office, ce film aurait également été réalisé pour faire plaisir à son fils Paul dont il avait à se faire pardonner son éloignement à Los Angeles. Naturellement, avec un arbre généalogique composé de « clavioline », « informaticien » et « clippeur », l’ado pouvait-il faire autrement que de contracter le virus de son père ? Premiers symptômes, il dessine, 58



réalise des clips et collabore occasionnellement avec son père. Les chiens ne font pas des chats, les Gondry non plus. Comme réfractaire à la facilité, Michel Gondry alterne grosses productions et films plus confidentiels, comme The We and the I en 2012, drame urbain qui suit le quotidien d’un groupe de jeunes lycéens désabusés dans les quartiers défavorisés de New York. Dernier chalenge en date, l’adaptation improbable du célèbre roman de Boris Vian, L’Ecume des jours avec Audrey Tautou et Romain Duris. Et maintenant ? A 50 ans, Michel Gondry porte un grand projet, celui de créer sa « Cité du cinéma » à Aubervilliers en SeineSaint-Denis. Ça ne vous fait penser à personne ? Si bien sûr, Luc Besson mais dans une version bricoleur et bon marché. Destiné aux projets cinématographiques amateurs et alternatifs, au cœur d’une ancienne fabrique d’allumettes de 1500m² à une encablure des grosses productions hébergées par EuropaCorp, cette usine à film se veut ambitieuse et réaliste, comme son initiateur, preuve qu’il est possible d’être génial et d’avoir les pieds sur terre. Anti-héros dont on ne connait presque rien de la vie privée, Michel Gondry n’en fini pas de surprendre et d’innover, mais à sa façon, discrètement et sans fracas, c’est dans son ADN.

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Photos François Berthier / CONTOUR by GETTY IMAGES / PRODUCTION CLOTILDE LECUILLIER / ASSISTANT MARTIN LAGARDèRE

BERLINALE 2014

Le Festival

de Berlin a une nouvelle fois reservé des surprises. Le photographe François Berthier vous livre un portfolio exclusif de ses portraits réalisés sur place.

Ours d’Or : BAI RI YAN HUO de DIAO YINAN. Grand prix du jury : THE BUDAPEST HOTEL de WES ANDERSON. Prix Alfred Bauer : ALAIN RESNAIS pour AIMER, BOIRE ET CHANTER. Ours d’Argent : RICHARD LINKLATER pour BOYHOOD !



PORTFOLIO BERLIN

Kang-ho Song


JEnnifer connely


DANTE LAM


JOHN hurt


JASON ISAAC


MIChel Houellebecq


Edward BurtynskY


Dante Lam

Michelle YEOH


Cillian Murphy


Hugo Weaving


Sam riley


Fischer stevens


Près d’une centaine de tournage en 40 ans de carrière. Faites le calcul, plus de deux tournages en moyenne par an et au rythme où vont les choses, ça n’est pas près de s’arrêter ! Par Johann LUCAS / Photos : François Berthier


Stellan Skarsg책rd le dernier viking


ans, c’est le danois Lars von Trier, cinq tournages ensemble et pas des moindres : Breaking the waves (1996), Dancer in the Dark (2000), Dogville (2003), Melancholia (2011) et Nymphomaniac (2013). C’est le premier, un pur film du Dogme, drame de 2h30 fortement déconseillé aux dépressifs et aux âmes sensibles, ou il interprète un ouvrier paralysé névrosé, tendance sadique, le fait remarquer et donne un grand coup d’accélérateur à sa

R

carrière. le film est Grand Prix du jury

make américano-italo-suisse de Roméo

pas celui d’un jeune ambitieux trop pres-

ien qu’en 2013, il était à l’affiche

au Festival de Cannes 1996 et César du

de cinq films, le très polémique

meilleur film étranger 1997.

et censuré drame érotique de

Lars von Trier Nymphomaniac, un reet Juliette, un film d’aventure allemand Der Medicus et The Railway Man un film dramatique britannico-australien où il partage l’affiche avec Nicole Kidman et Colin Firth. A 62 ans, bel homme qui ne fait pas son âge, père de huit enfants, une vie privée que l’on imagine bien remplie, Stellan Skarsgård est un ogre. Depuis qu’il a été révélé au public suédois à 16 ans par une série télévisée suédoise dans laquelle il

Pourtant paradoxalement, son profil n’est sé. Step by step, c’est en entrant en 1972 au Théatre Royal de Stockolm qu’il a gagné ses galons pendant 15 ans, jusqu’à en devenir l’une des têtes de proue. C’est également en 1972 que Stellan Skarsgård fait sa première apparition au cinéma dans un long métrage suédois Firmafesten de Jan Halldoff. Ne cherchez pas, à moins de passer vos nuits sur Arte, les probabilités pour que vous ayez aperçu ce film sont de zéro.

tenait le rôle principal, il enchaîne les tournages. Il a joué sous la direction de Gus Van Sant (Will Hunting 1997), Steven Spielberg (Amistad - 1997), Ron Howard (Anges et Démons - 2009), ou David Fincher (Millénium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes – 2011). Et comme si ça ne suffisait pas, son réalisateur fétiche et ami de 20 78

P

arallèlement à quelques seconds rôles dans des films à l’international, en particulier en 1988,

L’Insoutenable légèreté de l’être de Philip Kaufman et en 1990 À la poursuite d’Octobre Rouge de John McTiernan, jusqu’à la fin des années 90, il enchaîne les films suédois.


Stellan Skarsgรฅrd, le dernier viking Par Johann LUCAS / Photos : Franรงois Berthier


En 1982, il décroche le Guldbagge,

femme, ont pris la même voie que leur

l’équivalent suédois des Césars et un Prix

père.

d’interprétation au Festival de Berlin et s’impose comme l’un des acteurs les plus populaires de son pays. Au Panthéon des acteurs suédois, il a déjà rejoint son glorieux aîné, Max von Sydow qui à 84 ans,

Comme lui, ces trois grands blonds ont embrassé la carrière d’acteur au risque peut-être

d’entrer

en

concurrence.

Alexander, son aîné a déjà fait du chemin

se fait plus rare dans les premiers rôles.

et compte près d’une trentaine de films

Habitué à changer radicalement de re-

ment en jouant l’un des rôles principaux

gistre, c’est cette caractéristique qui a

de la série américaine True Blood, ou en-

séduit Steven Spielberg pour le rôle de

core en partageant l’affiche avec son père

l’homme d’affaires abolitionniste dans

dans Melancholia ou en 2012 dans Batt-

Amistad (1997), tantôt inquiétant tantôt

leship aux côtés de Rihanna.

à son actif. Il s’est fait remarqué notam-

bienveillant.

partir des années 2000, Stellan

T

Skarsgård, souvent comparé à

le rôle titre du film, Alexander s’est fi-

outefois, Œdipe est loin d’avoir tué le père. Pressenti pour fi-

A

Liam Neeson, multiplie les su-

perproductions, L’Exorciste, au commencement et Le Roi Arthur (2004), Beowulf, la légende viking (2005), Pirates des Caraïbes

Thor : Le Monde des ténèbres en 2013, dans nalement fait évincer alors que dans le même temps son père lui était retenu pour y figurer.

(2006 et 2007), Les Fantômes de Goya (2006)

Décidément, Stellan Skarsgård prend

aux côtés de Natalie Portman, Mamma

toute la place et son ombre domine

Mia ! (2008) ou encore Anges et Démons et

au-delà de son pays. C’est un géant.

Millénium : Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes (2009). A croire que comme dans la société viking où le patriarche s’en allait souvent plusieurs mois, l’aventure outre-atlantique de Stellan Skarsgård, a dû attiser les ambitions de ses propres enfants. Aujourd’hui, trois de ses fils, Alexander (37 ans), Gustaf, (33 ans) et Bill (23 ans) nés des 32 ans de mariage avec sa première 80

gurer au casting du blockbuster



DILLON Trois ans après avoir captivé la presse musicale grâce à son album The Silence Kills, la jeune brésilienne basée à Berlin fait son grand retour ce 28 mars 2014 avec The Unknown, un voyage introspectif vers «L’Inconnu» qui jouit d’une ouverture textuelle plus abstraite mais aussi plus personnelle après un panne d’inspiration. Spéculatif de bout en bout, ce deuxième essai est une suite logique du premier album de la chanteuse qui parle de ses chansons comme de poèmes. Son timbre de voix unique résonnera dans la salle parisienne du Café de la Danse le 15 avril prochain dans le cadre du festival Clap Your Hands.

PAR Dine Delcroix / Photos : François Berthier



Tu t’appelles Dominique Dillon de Byington.

Je ne sais pas ce que c’est mais j’ai cher-

Pourquoi utilises-tu une partie de ton nom

ché à m’en rapprocher le plus possible.

de famille au lieu de ton prénom en guise de

C’est un truc physiquement profond,

nom d’artiste ?

sans fondement mais aussi très haut et

Je n’y ai pas pensé en le choisissant. Je ne voulais pas l’inventer complètement mais, je ne voulais pas utiliser le nom qui est sur la sonnette de ma porte alors j’ai choisi une partie de mon nom, une partie de moi, donc. C’est un nom asexué. On ignore s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. Quand on le prononce, on ne sait pas vraiment comment l’écrire et quand on l’écrit, on ne sait pas vraiment comment le lire. En France, chacun le prononce à sa manière. Je me présente toujours en tant que Dillon.

sauvage où le temps n’a pas vraiment d’importance. Il peut s’agir de n’importe quoi et je ne peux pas le définir mieux qu’en le qualifiant d’inconnu. Après mon premier album, je n’ai rien écrit pendant deux ans, je ne pouvais pas toucher un stylo, je n’y arrivais tout simplement pas. Puis, la première chanson que j’ai écrite pour ce nouvel opus a été «The Unknown». Avant de finir la production de l’album, je me suis réveillée un matin en sachant que j’allais l’appeler ainsi. J’en étais certaine. Je trouve que c’est une très bonne introduction qui donne le ton de l’album et c’est d’ailleurs le rôle d’un titre, que ce soit pour un livre, un

Ton premier album sorti en 2011 traçait le

disque ou une peinture.

destin d’une fille seule dans une grande ville. Quelles est la ligne directive du deuxième ? Il n’y a pas vraiment de fil conducteur mais il y a certainement une humeur et un état d’esprit. C’est assez introverti avec l’idée d’explorer tout ce qu’il y a à l’intérieur de moi. Il n’était pas question d’allier dehors et de regarder à l’extérieur pour trouver l’inspiration mais plutôt d’aller à l’intérieur de moi et décrire à propos de ce qui est en moi depuis des années.

Qu’as-tu fait pendant ces deux années ? J’ai été en tournée avec le premier album et je pensais prendre deux ou trois semaines de repos avant d’entamer l’écriture du deuxième mais j’ai réalisé que je n’arrivais pas à écrire. Je ne me connaissais pas ainsi car j’avais l’habitude d’écrire régulièrement. J’ai pensé qu’il fallait que je trouve de nouvelles manières de m’exprimer comme la photographie, par exemple. J’ai passé beaucoup de temps à chercher à comprendre

84

Ton nouvel album s’intitule The Unknown.

pourquoi je ne parvenais pas à écrire et

Qu’est-ce que « L’Inconnu », pour toi ?

à me dire que je devrais peut-être partir ailleurs pour voir des choses nouvelles.



Pourrais-tu faire appel à quelqu’un d’autre pour écrire tes chansons ?

Dans quelles conditions as-tu écrit ? Je me réveillais tous les jours à 4h30 du

Non, je n’ai absolument aucun intérêt à

matin parce que c’est le meilleur mo-

faire ce genre de choses. Je le fais quand

ment pour écrire. C’est très tôt mais, en

je chante des reprises mais je ne peux

étant à moitié réveillée et à moitié endor-

pas imaginer qu’on puisse écrire pour

mie, je suis vulnérable et sensible. La lu-

moi tout comme je ne peux pas m’imagi-

mière a beaucoup influencé l’écriture de

ner écrire pour quelqu’un d’autre.

l’album parce qu’il y a un crépuscule à cet instant du matin. Je me suis déconnectée de tout. J’étais isolée pour ne pas

T’es-tu sentie plus confiante pendant la préparation de ce deuxième album ?

avoir d’opinions ou d’interruption dans mes pensées. J’ai travaillé avec le moins de personnes possibles.

Pas du tout. Je suis impatiente de repartir en tournée maintenant que je connais l’exercice mais je ne suis plus confiante pour autant. J’ai eu des moments de doutes sur ce que je faisais, comme si je n’avais jamais écrit ou chanté auparavant. J’avais l’impression de tout faire pour la

Ton précédent album s’appelle The Silence Kills. Dans le nouveau, on retrouve une chansons titrée In Silence. Aimes-tu le silence ?

première fois et pas de la bonne façon.

J’aime le silence, oui. Je dis toujours que

Je n’ai pas ressenti de pression mais je

le silence est un luxe. Le silence paisible,

n’avais pas cette confiance.

le silence reposant, le silence de l’amour, le silence d’épuisement... Il y a tant de silences positifs. La vie est si forte que

Pourquoi qualifies-tu tes chansons de poèmes ?

le fait d’être capable de se reposer en silence est un luxe. Parfois, le silence est la

Parce qu’on peut les lire en rythme sans

dernière chose que l’on voudrait. Quand

musique.

tu as peur et qu’il y a du silence, tu as encore plus peur. Si tu es nerveux, le silence peut te rendre encore plus nerveux

Les paroles de tes nouvelles chansons sont pus abstraites que ce que tu as pu écrire dans le passé. Était-ce intentionnel ? Oui, absolument. Je ne savais pas sur quoi je voulais me concentrer avant de rentrer en studio. 86

car il est le point culminant de tout.



BLACK REBEL MOTORCYCLE CLU On the road again... par MORGAN LE BERVET / Photos : WALLENDORFF

Le Black Rebel Motorcycle Club, ce vieux club de musiciens graisseux toujours sur les routes. Comme des bikers oui. Quinze ans d'existences déjà. Six albums et des milliers de concerts. Pour le dernier, Specter At The Feast, ils viennent de passer un an à parcourir les salles du monde entier. Salles de tailles moyennes car le groupe connait un succès d'estime. Estimable oui. Et généreux. A leur image. Des mecs sombres et lumineux, complexes et évidents, distants et abordables. Un an après leurs deux dates au Trianon en 2013, nous les retrouvons à Paris, histoire de parler de la vie sur la route et de cet incroyable périple qu'ils ont traversé.


UB


Cela fait un an que vous tournez pour défendre votre dernier album, Specter At The Feast. C'est votre plus longue tournée ? Honnêtement je ne sais pas, j'ai trop peur de regarder derrière car c'est effrayant. Je pense que notre tournée pour le premier album a duré plus longtemps parce que nous tournions déjà un an avant sa sortie, à l'étranger mais aussi aux Etats-Unis, parfois dans des salles vides. L'Europe est venue nous chercher plus tard.

Pourquoi tant de dates en France ? Nous avions toujours voulu jouer dans plus de villes en France, pas seulement Paris et quelques autres lieux mais les managers et les gens nous disaient que nous n'avions pas assez de fans dans le tout pays. Nous sommes encore surpris que notre musique soit si bien accueillie ici.

Maintenant qu'il est plus difficile de vendre des disques, est-ce que tourner est un moyen de survie pour un groupe ? C'est une façon honnête de vivre en tout cas. Souvent on ne revient pas avec d'avantage que lorsque que l'on est parti. Et il n'y a aucune honte à ça. Il y a des choses bien pires que les gens doivent faire pour survivre.

Aimez-vous vraiment tourner ? Vous préférez être sur scène, jouer ou voyager, rencontre des gens ou tout cela à la fois ? Tourner, c’est comme un monstre, ton meilleur ennemi. Qui te détruit le plus. Et on a besoin de tous les éléments de ce monstre pour se sentir bouffé : la queue, les yeux, les crocs, les griffes. Ils entrent tous en jeu.

Cela ressemble à quoi une journée typique sur une tournée BRMC ? Tu te réveilles du coma et tu te traines comme un zombie jusqu'à ce que quelqu'un te foute une guitare dans les mains et te disent de foutre le bordel. Et la commence le flou artistique. Plutôt atypique.

Vous avez commencé cette tournée en France (Nancy, février 2013), joué deux fois à Paris, êtes revenus pour des festivals cet été et à présent, un an après, vous revenez pour ce qui semble être la fin du voyage. Pourquoi la France ? Ce disque n'est pas pour tout le monde mais le public semble pourtant l'apprécier 90



et nous laisse revenir encore et encore. Enfin j'espère.

Comment faites-vous évoluer la setlist chaque soir ? Comment choisissez-vous ce que vous voulez jouer ou non ? C'est étrange car nous ne nous préoccupions pas de ça quand nous avions assez de titres pour une heure ou deux de concert. A présent que nous pourrions jouer sept heures c'est devenu un art subtil. Nous jouons surtout le dernier album mais les gens deviennent barges quand nous jouons d'anciens morceaux, de toutes les époques. De toute façon, on devient serein quand on comprend qu'on ne pourra jamais satisfaire tout le monde.

De vieilles chansons ont refait surface sur cette tournée. Pourquoi les rejouer ? Nos fans nous réclament parfois de rejouer de bons vieux titres ou c'est simplement nous qui en avons envie après toutes ces années. Ca fait partie du boulot de maintenir nos chansons en vie.

Vous avez joué en Asie (Thailande, Vietman, Indonésie…). Est-ce quelque chose de spécial ? Peu de groupes de rock jouent la bas. Les gens nous ont accueillis le cœur et les bras ouverts. Ils ont besoin de musique comme d'oxygène pour vivre. Plus de groupes doivent aller là-bas. Il n'y a pas beaucoup de moyens et trop de grands groupes préfèrent savoir combien d'argent ils vont se faire plutôt que savoir combien de gens ils vont rendre heureux. Nous ne sommes pas vraiment un "grand groupe" mais si cela marche pour nous, cela devrait marcher pour les autres.

Vous avez eu des soucis pour jouer en Australie mais vous y êtes quand même allés. Que s’est-il passé ? L'Australie est un peu comme le portier. Elle a les clés pour le reste du monde, le Japon, la Chine, tout le Sud-Est, et bien sûr la Nouvelle-Zélande. Vous devez faire de nombreuses choses pour qu'elle s'ouvre, mais une fois fait, le reste du monde est votre "huître".

Quel est votre pire souvenir sur cette tournée ? Infection de la gorge à répétition. On s'est tout vu mourir de quelque chose sur l'en92


93


semble de la tournée… On ne se souvient même plus de toutes les maladies que l'on a eu.

Et le meilleur ? La peste noire bien sûr !

Vous avez fait des rencontres particulières ? C'était une tournée particulière. Je ne sais pas pourquoi. Il y avait ce sentiment que ce serait notre dernière tournée avant longtemps…De nombreux fans, partout autour du monde, se sont déplacés comme jamais auparavant pour être avec nous. Des mômes de Russie, Amériques, Japon ou d'Australie et de partout en Europe.

La maison vous manque ? Seulement la bouffe mexicaine et le soleil.

Finalement c'est quoi le plus difficile ? Dormir. On ne le fait pas beaucoup.

Vous avez travaillé sur de nouvelles chansons pendant la tournée ? On continue d'écrire des morceaux, des instrumentaux mélodiques, sans textes. Les paroles nous viennent plus tard, quand nous sommes chez nous. Les mots nécessitent un silence qu'on ne trouve pas sur la route…

Vous avez joué l'intégralité de Specter At The Feast ce soir au Trianon. Y-aura-t-il un témoignage live de ce moment spécial ? Nous espérions sortir un DVD live tous les trois ans, comme une tradition, pour laisser un témoigner de foutoir que nous mettons sur les routes. Et pour Paris nous nous sommes dit "c'est maintenant ou jamais".

Quels sont vos projets après cette tournée ? On parle de refaire la musique d'un film mais nous avons aussi de nouvelles bonnes chansons pour le prochain album alors nous verrons… 94


95




ne o rts oad... o sh 4 r the for Musique sur la tournée ? The UFO club, Timber Timbre, Merchandise et Goat. Meilleur concert de votre vie ? June Carter Cash au Troubadour à Los Angeles début 2000's. Meilleurs groupes live actuellement ? BRMC, Sigur Ros, Timber Timbre, Nick Cave, Fiona Apple. Une reprise que vous aimeriez faire sur scène ? Une d'Otis Redding, mais je ne suis pas né avec une voix de soulman alors je peux toujours rêver.

LIVErts Repo

LA LAITERIE, STRASBOURG, le 15 fEvrier La drôle de salle aux gradins plats est pleine jusqu'aux cintres. Le trio, d'entrée de jeu, fait preuve d'une grande aisance sur les nouveaux morceaux. Ça sent la tournée bien rôdée. Tout le monde est en place, les rôles sont distribués : Peter Hayes un peu dans son monde, Leah Shapiro souriant en retrait, Robert Levon Been chauffant la foule. Black Rebel Motorcycle Club est un ton au-dessus de la première partie de sa tournée, débutée en mars 2013. Les nouveaux morceaux s'allongent et s'agrémentent d'intros plus ou moins hargneuses ; les anciens reviennent dans de nouvelles versions. Certains, même, ressurgissent après des années, comme High/Low, face B oubliée de 2003 ressortie des placards. Le reste varie entre hymnes mordants et morceaux lascifs : Conscience Killer et Six Barrel Shotgun enragés, Lose Yourself et Returning plus calmes, Spread Your Love qui voit toute la salle sauter sur place avant le rappel. Les lumières s'éteignent et se rallument. Levon Been et Hayes reviennent seuls pour deux titres acoustiques, Complicated Situation et Shuffle Your Feet, chantés en chœur autour d'un micro. Shapiro les rejoint pour un dernier tour, et quel tour : un Whatever Happened to My Rock 'n' Roll explosif, jouissif, repris par la salle entière et achevé dans un déluge de lumières. Bluffant. Après un été de passages en festival à des horaires inadaptés car trop tôt, Black Rebel Motorcycle Club est bien plus à l'aise dans son élément. Le noir leur va si bien. Par Wally. 98



Le BOTANIQUE, BRUXELLES, le 21 fEvrier 700 personnes à peu près se sont entassées dans la grande salle du Botanique. Dead Combo assure une bonne première partie, chauffant le public et invitant Peter Hayes à monter sur scène, comme tous les soirs de la tournée, pour leur dernier morceau. Après une courte pause, Black Rebel Motorcycle Club attaque fort avec un enchaînement Hate the Taste / Beat the Devil’s Tattoo / Rival qui met tout le monde d’accord. Le set est différent de celui de Strasbourg, mais dans la même veine : alternance de morceaux lents et rapides, Dead Combo qui vient prêter main-forte sur Teenage Disease et Lose Yourself, Levon Been qui harangue la foule, bras en l’air, basse en avant. Avant le rappel, le final est bouillant : Six Barrel Shotgun corrosif, Spread Your Love aussi vertical qu’à Strasbourg. Revenus pour le set acoustique, Levon Been et Hayes reprennent Hank Williams et enchaînent avec Shuffle Your Feet. Black Rebel Motorcycle Club rebranche les guitares pour Whatever Happened to My Rock ‘n’ Roll, mais cette fois-ci c’est un Sell It beaucoup plus calme qui conclut ces deux heures de show, décidément plus calme mais tout aussi intense que le précédent. Par Wally.

Le Trianon, Paris, le 24 fEvrier Le Club démarre lentement le concert sur le premier titre du dernier album, Fire Walker. Puis enchaine tout aussi calmement Let The Day Begin (leur reprise de The Call, groupe du père de Robert, récemment décédé). Poignant mais lénifiant. En fait, le groupe a décidé de jouer l'intégralité de Specter At The Feast pour marquer cette date. Ce "cadeau" offert aux parisiens nous laisse pantois car le dernier album n'est ni leur meilleur ni leur plus énergique…On s'ennuie donc ferme pendant la première heure, malgré la beauté - triste - de Lose Yourself, qui conclue l'affaire. Suivra une deuxième partie best-of. La chaleur monte, la capuche de robert (puis la veste) tombe et le rythme s'intensifie. On retrouve le son bouillant du BMRC, les attaques de guitares et la basse vibrante poussée par les rythmes préhistoriques de Leah Shapiro. On entendra même une reprise triturée de John Lennon : I Don't Wanna Be A Soldier. En rappel, le trio devient duo acoustique et la joue intimiste avec la délicieuse Mercy et l'endiablé Shuffle Your Feet. Avant la traditionnelle scie punk Whatever Happened To My Rock'n'Roll, bruyante et brouillonne à souhait. Ce soir il était question d'Amérique, de routes, de sueur, de pleurs, de cuirs et de rédemption. Par MLB. Merci à Wally, Isabelle, Sabine et Mathieu.

100



BLIND TRUTH


E N R I Q U E I G L ES I A S PAR Dine Delcroix / Photos : DR

Le

chanteur aux 100 millions de disques vendus à travers le monde revient ce 17 mars 2014 avec Sex and Love. Dominé par une pop très entraînante, ce dixième album studio applique la même recette musicale que le précédent opus du latin lover qui a choisi le single I’m a Freak avec Pitbull pour accompagner cette sortie longtemps attendue. Nous lui avons soumis notre BLIND TRUTH et il a adoré !



Lorsque tu te regardes dans la glace le ma-

Un réfrigérateur pour stocker de la nour-

tin, que te dis-tu ?

riture au frais.

« Commet vais-je m’en sortir ? » (rires). Cela dépend du temps de sommeil que j’ai eu la veille et si j’ai bu. En général, je ne bois pas beaucoup car je ne tiens pas bien l’alcool.

À qui voulais-tu ressembler quand tu étais enfant ? Quand j’avais 5 ans, je voulais ressembler

Quelle super héros aurais-tu aimé être ? Superman. J’ai toujours été obsédé par ses capacités.

Quel pouvoir magique aurais-tu aimé avoir ? Voler.

à Superman et, à 10 ans, je voulais être le meilleur planchiste du monde. Puis, à l’adolescence, j’ai commencé à découvrir la musique

Quel prénom aurais tu aimé porter ? Je n’ai jamais vraiment aimé mon prénom. Ambrocio ? (rires). C’est une bonne question mais j’avoue n’y avoir jamais ré-

Si tu avais une baguette magique, que chan-

fléchi. J’aime les prénoms courts comme

gerais-tu ?

John, Jack ou Lucas.

Honnêtement, je ne changerais rien à ma vie car j’ai une belle vie. J’aime ce que je fais et j’ai de bons amis autour de moi. Il

Que peut-on entendre comme message d’ac-

y a peut-être des moments dont j’aurais

cueil sur ta boite vocale téléphonique ?

aimé profiter un peu plus.

Si tu devais emporter une seule chose sur une île déserte, laquelle serait-ce ?

Un message automatique.

Quand et comment as-tu cessé de croire au Père Noël ? 105


Il y a environ deux ans. Mes parents ont

que j’aime le plus, de dire « désolé » aux

décidé de me dire la vérité à l’âge de 34

personnes à qui je ne l’ai jamais dit et de

ans et j’étais dévasté. (rires)

dire à ceux que j’aime que je les aime. 24 heures, ce n’est pas long.

Que peux tu me dire de négatif sur toi ? Je peux être de mauvaise humeur.

De quelle question aimerais-tu avoir la réponse ? « Comment guérir le cancer ? ». Je connais des gens qui sont partis à cause de cette

Et de positif ?

maladie alors j’aimerais savoir comment la soigner.

J’aime rencontrer des gens. Je suis sociable et accessible. Quel a été ton dernier instant de solitude ? Qui veux-tu épater le plus ?

J’ai beaucoup de moments de solitude mais je les aime. J’ai toujours été un so-

Je mentirais si je disais mes parents, etc...

litaire et cela ne me fait pas peur d’être

Personne en particulier.

tout seul. La triste solitude, c’est quand tu es entouré de gens et que tu te sens quand même seul.

Que ferais-tu s’il ne te restait que 24 heures à vivre ? J’irais probablement dans un endroit qui

As-tu menti pendant cet entretien ?

propose un buffet à volonté (rires). Plus sérieusement, je ferais en sorte de pas-

Non, aucune question ne m’a poussé à

ser ces dernières 24 heures avec les gens

mentir.

106


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TOM ODELL Pianiste virtuose à la voix épatante, Tom Odell est devenu à seulement 22 ans un phénomène grâce à la maturité de ses textes et à la puissance de ses prestations. Cet auteur-compositeur-interprète anglais est un artiste plutôt solitaire qui a mis sa douce mélancolie au profit de Long Way Down, un premier album flatté par son pays d’origine où il s’est hissé en tête des classements dès sa sortie. En France, c’est depuis le 17 février 2014 que le disque est disponible et le blondinet rendra visite à ses fans parisiens le 14 mars prochain pour un concert exceptionnel à l’Alhambra. Rencontre avec le jeune prodige.

Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

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Tu as étudié le piano. Qu’est-ce qui t’a attiré

As-tu voulu te lancer en solo pour ne dé-

vers cet instrument ?

pendre de personne ?

J’ai commencé à jouer au piano à l’âge de

Peut-être, oui. En tout cas, c’est de cette

6 ou 7 ans. C’est un instrument qui me

manière que les choses ont démarré. J’ai

fascinait. J’ai toujours eu cette connexion

commencé à écrire des chansons d’une

très naturelle avec le piano. Je ne peux

manière personnelle et je trouverais

pas vraiment l’expliquer.

étrange d’appartenir à une groupe étant donné que tout vient de moi.

Joues-tu d’un autre instrument ? Je joue un peu de guitare aussi mais je ne suis pas très bon. Occasionnellement,

Ne dépends-tu pas malgré tout des personnes de ton label ?

il m’arrive de faire des chansons à la gui-

Je me sens libre. J’ai la chance d’avoir

tare sur scène mais je préfère le piano.

autour de moi des personnes qui me font confiance.

Conçois-tu l’idée de faire une chanson sans piano ? Non, pas pour le moment. Peut-être un

Qu’aurais-tu fait si tu n’avais pas percé dans la musique ?

jour. Je découvre encore des choses avec

C’est très satisfaisant de s’endormir le

le piano.

soir après avoir créé quelque chose donc je pense que ce serait dans tous les cas un métier avec de la création.

Quels sont les pianistes que tu aimes écouter ? Je suis un grand fan de Elton John, Billy Joel, Nina Simone, Tom Waits, Randy Newman...

Qu’as-tu fait avec ton premier cachet d’artiste ? Quand j’ai signé sur le label de Lily Allen, j’ai eu une avance et je n’avais jamais eu d’argent avant cela alors j’ai dé-

Te considères-tu chanteur ou pianiste ? Je suis plus auteur-compositeur qu’autre chose.

110

cidé d’acheter une MINI Cooper et elle a été volée deux semaines plus tard. Ces choses-là ne sont pas rares à Londres.



As-tu acheté une nouvelle voiture, depuis ? Non.

As-tu été déçu par certaines personnes de ton entourage depuis que tu t’es lancé dans ce métier ? Oui, par quelques personnes. On peut

Les choses sont allées vite pour toi depuis ta signature avec une maison de disques. Es-tu fatigué, parfois ?

compter ses vrais amis sur les doigts de la main. J’ai la chance d’avoir un groupe d’amis. Je leur fais confiance et rien n’a changé. À travers ce métier, j’ai rencon-

Des fois, oui. Je ne pensais pas aller si

tré des personnes très inspirantes et je

loin mais je crois que cela me convient.

suis devenu ami avec des gens formi-

J’ai gardé les pieds sur terre grâce aux

dables, passionnés par leur travail, par

personnes qui m’entourent. Je ne suis

ce qu’ils font et par ce qu’ils pensent. Je

pas du genre à faire la fête donc tout va

suis entouré par ce genre de personnes,

bien.

aujourd’hui.

Ne fais-tu pas d’aftershows ?

Lily Allen fait-elle partie de ces personnes ?

Pas vraiment, non. Je sors parfois avec

Oui.

mes amis proches mais je ne pense pas être une personne massivement sociale. Je préfère boire quelques verres avec mes amis. En grandissant, tu en apprends plus sur toi-même et sur la manière dont

Tu as signé avec son label. Aimerais-tu travailler avec elle sur un duo ?

tu aimes passer le temps et cela fait par-

Je ne sais pas. Cela n’a jamais été évo-

tie de ce que j’ai appris.

qué. Elle m’a déjà invité sur scène à un concert pendant la période de Noël mais je n’ai pas pu y aller car je faisais une

En tournée, tu voyages beaucoup. Préfères-tu le train ou l’avion ?

émission de télévision. Elle a une grande énergie.

Je n’aime pas l’avion mais j’y passe pas mal de mon temps. L’air est horrible dans l’avion et je trouve qu’il y a trop de bruit. Je m’y sens en danger et cela me fait peur.

112

Il y a une certaine mélancolie dans ta musique... Oui, je vis à Londres (rires).


Es-tu une personne triste ?

Aimes-tu te retrouver seul ?

Je ne suis pas une personne triste. Je

Je pense que c’est important d’être seul,

porte un regard positif sur la vie mais j’ai

des fois, mais je ne le suis pas beaucoup,

mes humeurs. Certaines personnes sont

ces derniers temps.

capables d’être contentes tout le temps. Moi, j’ai des hauts et bas. Vis-tu seul ? Oui.



BL ACK AT L ASS Certains ont pu le découvrir en première partie des concerts de Woodkid, d’autres l’ont connu grâce à l’influent magazine Vogue qui le sacrait «artiste de la semaine» il y a maintenant un an. Entre son engouement pour la mode et sa passion pour la musique, Black Atlass, de son vrai nom Alex Felming, intrigue autant qu’il séduit. Originaire de l’Ontario et désormais installé à Montréal, ce jeune homme de 19 ans a publié le 17 février 2013 un nouvel EP intitulé Young Bloods dont les 8 titres proposés installent l’univers sombre et hypnotique que l’artiste cultive depuis la création de son projet très prometteur... Par Dine Delcroix / Photos : FLORIE BERGER

Quand as-tu commencé à faire de la musique ? J’ai débuté le piano à l’âge de 7 ans. J’ai

Comment as-tu été repéré par le label Fool’s Gold Records ?

pris des cours pendant environ 8 ans

Un DJ à Montréal qui a fait écouter

et je me suis construit mes goûts musi-

mes sons à P-Thugg du duo canadien

caux. J’ai ensuite expérimenté d’autres

Chromeo. Ils aimaient ce que je faisais

instruments comme la guitare, la basse

et ils ont amené le tout à A-Trak qui est

et la batterie, faisant grandir mon intérêt

un des fondateurs du label Fool’s Gold

pour la musique. Je me suis passionné et

Records. Quelques semaines plus tard,

j’ai su que je voulais me lancer dans mon

P-Thugg est venu voir mon premier

propre projet musical. J’ai alors créé

concert à Montréal et, peu de temps

Black Atlass et tout le concept qu’il y a

après, A-Trak m’a contacté. Nous avons

autour. À partir de là, j’ai compris qu’il

parlé et il a dit qu’il aimerait que l’on tra-

fallait que je joue un rôle majeur dans

vaille ensemble.

mon projet et ne pas être simplement producteur. C’est alors que j’ai commencé à chanter, chose que je n’avais jamais faite avant.

Comment as-tu rencontré Woodkid ? Les gens avec lesquels je travaille à Montréal ont des amis en commun avec lui.

Comment t’est venu le nom d’artiste Black

De la même manière, on lui a fait écou-

Atlass ?

té mes morceaux, il a aimé, nous avons

Cela m’est venu pendant un rêve.

gner en tournée par la suite.

discuté et j’ai eu la chance de l’accompa-

115


Si ton projet devait échouer sur le plan commercial, vers quoi te tournerais-tu ?

À qui fais-tu écouter tes maquettes en premier ? À mes amis.

J’ai toujours aimé la décoration d’intérieurs et la construction de maisons alors je ferais quelque chose dans ces domaines.

Tes productions sont techniquement très maîtrisées. Où puises-tu cette maturité musicale ? Je ne sais pas, je n’y ai jamais vraiment

Hormis la musique, quels sont tes centres d’intérêt ?

pensé. Les choses me viennent naturellement.

Je m’intéresse à l’art en général. Je suis très attiré par la réalisation, la mise en scène et la comédie. J’adore regarder des films.

Ton EP Young Bloods mélange des sons funk, R&B et electro. À quoi ressemble ton public ? C’est dur à dire. Les gens qui viennent

À quoi te sert Internet, en général ?

me voir sont tous différents. Ils aiment

À lire des articles sur Wikipedia et à

sont ouverts à différents mélanges. Ce

écouter de nouvelles musiques. J’aime

qui est beau dans la musique, c’est l’ab-

aussi l’utiliser comme un outil pour sa-

sence de barrières entre les gens.

la musique, ils viennent de partout et ils

voir ce qui se passe dans le monde artistique et m’informer sur des choses que je ne peux pas voir.

Comment aimerais-tu que tes concerts soient perçus ?

As-tu le sentiment d’avoir grandi un peu vite ou

Je ne suis pas dans l’étalage. J’ai envie

d’être différent des autres jeunes de ton âge ?

que mes prestations aient un impact mu-

Non, je ne pense pas.

pas juste faire des concerts, je veux pro-

sicalement et visuellement. Je ne veux poser des expériences.

Où aimes-tu être pour écrire ? J’aime écrire chez moi, à l’aise. 116

Ton single Paris a été utilisé par la maison de couture Louis Vuitton pour un court-mé-



trage accompagnant une exposition au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Comment est-ce arrivé ?

Aimerais-tu défiler ? Je pourrais le faire. Je ne l’ai jamais fait mais cela me plairait.

Grâce à Internet. Ils ont entendu la chanson et ils m’ont contacté. J’étais au lycée à ce moment-là et c’était la première grande opportunité qui s’offrait à moi.

Quels sont tes créateurs et tes marques préférés ?

J’avais reçu un e-mail et je ne pouvais

J’aime beaucoup la marque I Love Ugly.

qu’accepter. Je ne pansais pas qu’une

J’adore aussi le travail de Kris Van

telle chose m’arriverait si tôt, surtout ve-

Assche.

nant d’une enseigne aussi grande.

Quels sont les artistes avec lesquels tu aimeTu as également été invité par la maison

rais collaborer un jour ?

Christian Dior à assister au défilé de la ligne Dior Homme printemps-été 2014. Comment

J’aimerais bien travailler avec le groupe

t’es-tu retrouvé à cet événement ?

Justice, le producteur Jeff Bhasker, Kanye West qui est artistiquement une

Un peu de la même manière. J’ai fait un

grande influence pour moi, Lana Del

petit buzz en étant l’artiste de la semaine

Ray, Rihanna, Rick Ross, Drake...

du magazine VOGUE et j’ai été contacté une ou deux semaines après. Là encore, je ne pouvais qu’accepter.

Quel regard portes-tu sur la ville de Paris ? C’est la troisième fois que je viens ici

T’intéresses-tu à la mode ?

et j’y passe toujours de bons moments. C’est très inspirant. C’est tout ce à quoi

Oui, cela m’a toujours intéressé.

je m’attendais en regardant des photos de la ville. Je n’ai pas encore tout vu mais je m’y plais. J’aime Paris.

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INTERVIEW PREMIère fois

NATASHA ANDREWS Par FRANçOIS BERTHIER / Photos : François Berthier

Actrice découverte dans Casting, (la série de Pierre Niney !), elle revient de New York où elle a joué une pièce de théatre. La sublime australienne, qui tient aussi un blog photographique sur son site www.natashaandrews.com, répond à notre interview «première fois».

Premier souvenir ? Quand ma mère m’a appellé de l’hôpital où ma petite soeur venait de naître, et m’a demandé comment je voulais l’appeler. Elle s’appelle Stephanie.

Premier métier que tu voulais faire ? Je voulais être chanteuse, mais j’ai découvert assez vite que je chantais mal...

Premier baiser ? Un après-midi en été à Brisbane, j’ai rejoint Mitchell Bartrum Roberts derrière la maternelle... Il m’a fait un smack puis je suis partie en courant.

Premier amour ? Mitchell Bartrum Roberts. J’ai été folle amoureuse de ses cheveux longs ravagés et ses joues toujours chaudes et bronzées. Premier chagrin d’amour ? Mon premier copain français. Il était méchant et cruel, et m’a souvent laissé toute 120


121



seule dans les restaurants ou dans la rue...

Première fois ? Ca c’est un secret.... mais je peux dire qu’il y avait beaucoup de Tequila.

Premier animal de compagnie ? Une dalmatienne que j’ai appelée Babe. J’ai craché dans sa bouche pour qu’elle sache que c’etait moi son maître.

Premier disque acheté ? J’avais économisé 35 dollars et je me suis achetée, en cassette, Thriller de Michael Jackson que j’ai ecouté dans mon walkman en dansant dans ma chambre !

Premier concert ? Michael Jackson avec mes parents à Brisbane... On était au premier rang et ça reste le meilleur concert que j’ai jamais vu, j’ai même pleuré !

Première voiture ? Mon père m’a filé sa mercedes coupée argenté, un vieux modèle des années 80. J’ai adoré la prendre avec mes potes, fenêtres ouvertes, musique à fond, sur les grandes route en été jusqu’à la plage !

Premier film culte ? True Romance, je l’ai regardé avec mon amoureux et ça reste notre film culte et référence du grand amour !

Premier film au cinéma ? The Little Mermaid. Avec mes cousines, et des snacks fait maison car on n’avait pas de sous pour acheter du popcorn !

Premier prof adoré ? 123


Mon premier prof de théâtre au lycée. Elle avait les cheveux longs, le style d’une vraie hippie. On chantait tous ensemble pour commencer le cours... C’est elle qui m’a encouragé à faire du théâtre.

Première cuite ? Voir « première fois »

Premier choc dans la vie ? Paris. Quand je suis arrivée ici d’Australie avec un grand sourire, les mecs me prenaient pour une fille facile et les meufs me snobbaient ! Je fais bien la moue maintenant !

Premier péché ? Avec ma copine qui habitait dans ma rue en Australie... On volait les clubs de sa mère et on les fumait en cachette dans un grand arbre.

Premier job ? Vendeuse dans un surf shop sur le Gold Coast. J’avais 16 ans, c’était cool. Je voyais des beaux mecs musclés toute la journée !

Première manif ? Toujours à faire...

Premier sentiment de fierté ? Quand mon papa m’a raconté sa vie. Il vient de rien, ne connait pas son père, n’a pas fait d’études, vivait dans la rue à 15 ans et a réussi à faire un million de dollars, rencontrer ma maman, faire un premier enfant, tout ça à 21 ans. Il est mon héro.

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make up : mohammed bouarib Hair : Etienne Sekola



BLIND blindTEST test

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JULIA LEVY PAR FRANCOIS BERTHIER / Photos : FRANCOIS BERTHIER

Julia Levy est diplomée de Sciences Po et a tout lâché pour devenir actrice. Découverte dans Entourage, et récemment revue dans World War Z, Julia se dévoile dans notre Blind Test !

Ta Madeleine de Proust ?

Ton antistress ?

Le parfum «Egoiste» de Chanel. Le par-

Les séries americaines en streaming

fum de mon premier amoureux au lycée

(rires). J’ai commencé dans Entourage

français de Los Angeles où j’ai passé le

et je suis addict. Et le starbucks Mocha

bac.

Frappucino.

Le film qui raconte ta vie ?

Le détail chic pour toi ?

Les fantômes de Louba de Martine Du-

Mes chaussures Miu Miu.

gowson. Mon premier rôle en sortant du cours Florent, à 14 ans. Ta chanson pour te sentir bien ? Ton livre de chevet ?

Nobody’s Business de Rihanna. Je l’ai

Catcher in the Rye de Salinger.

Touche pas à mon Poste en boucle tel-

écouté avant de rentrer sur le plateau de lement j’étais angoissée. Mon premier direct !

Ton secret de beauté ? Touche Eclat de Yves Saint Laurent.

L’insulte que tu préfères ? « Cous e meck » en hébreu, qui veut dire 127


« la chatte de ta mère ». C’est aussi celle de Natalie Portman.

Le compliment qui t’énerve le plus ? « T’es intelligente pourtant…» C’est ce qu’on m’a dit quand j’ai été diplômée de Sciences po et que j’ai decidé d’être ac-

Le cadeau que tu rêves de t’offrir ? Toutes les robes Alaia.

Ton proverbe fétiche ? « Seul on va plus vite. A deux on va plus loin ». Proverbe persan.

trice. La chanson que tu as honte d’avoir dans Le pays où tu pourrais immigrer ?

ton ipod ?

Les Etats Unis. Là où j’ai grandi.

Gimme More de Britney Spears.

Un autre métier qui t’aurait plu ?

Le talent que tu aimerais avoir ?

Députée socialiste. Ou danseuse hip hop.

Chanter.

Qui inviterais-tu à ton dîner idéal ?

Que ferais-tu s’il ne te restait qur 24h à

Rafael Nadal. En tête à tête.

vivre ? J’irais prendre un café et des clopes avec mes copines à une terrasse toute la journée.

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MODE

Street Culture PHOTOGRAPHE : FRANCOIS BERTHIER STYSLISME : HERMIONE HARBAS MAKE UP : EMILIE PELTIER HAIR : QUENTIN GUyEN MARGARITA@KARIN Merci à l’Hôtel Regina


Robe YSL, Collier Crucifix DOLCE & GABBANA, manchette et bague noire AMELLEE













Photographe : Mickael Vojinovic Make up : Angie D /www.angie-design.com Hair : Henry Olivier Stylist : Margot ValĂŠrie Jeannin Model : Ivana Momirov @ Img


Cape noire Yves Saint-Laurent Collection privée Brassière cuir noir short sequins noir Chanel Collection privée Ceinture Medor vintage Hermes Collection privée Cuissardes et escarpins Givenchy





Trench Chanel vintage Collection privée Jupe brodée sequins argent Chanel vintage Collection privée Pochette Chanel vintage Collection privée Escarpins vintage Nina Ricci Studio W


Corset : Bordelle, Bracelet +Chaussures Forever21, String Bordelle, Lunettes Police


Top satin emeraude Yves Saint Laurent Collection privée Pantalin Satin Chanel Collection privée Clutch et manches Chanel vintage Collection privée Fourrure vintage Studio W



Blaser Yves Saint Laurent Collection privée Mini cape Chanel vintage Collection privée Jupe Chanel Collection privée Sac sequins Chanel Colletion privée Turban fleurs tricote Audrey Jeannin-Lecuyer Escarpins vintage Studio W


Body TATU COUTURE pour MISE EN CAGE


Une

fois n’est pas coutume, la fille qui rend blind n’est ni chanteuse, ni actrice, mais mannequin. Elle s’appelle Kassia et vient de Russie. Et nous n’avons rien d’autre à dire.

photo : François Berthier


LA FILLE QUI REND BLIND


musique

Par Dine Delcroix

KYLIE MINOGUE :

Kiss Me Once 17 Mars 2014

LEA MICHELE LOUDER 3 Mars 2014

Douzième album studio L’actrice

PALOMA FAITH A Perfect Contradiction 7 Mars 2014

et

chanteuse La chanteuse britannique pour la princesse de la américaine phare de la sé- souvent comparée à Amy pop mais première fois rie à succès Glee sort son Winehouse dévoile son chez Roc Nation, la la- premier album, Louder. troisième album. Celle qui bel de Jay-Z. Ce nouveau Enregistré au cours de soigne autant ses chansons contrat a donné envie à l’année passée et point de que ses visuels a choisi le la belle australienne d’ex- départ d’une carrière solo single Can’t Rely On You périmenter de nouvelles longtemps soutenue par produit par Pharrell Wilsonorités en faisant appel ses fans, cet album met en liams afin lancer sa nouentre autres à Sia et Phar- avant toute l’énergie vocale velle ère musicale pour rell Williams pour la pro- et l’émotion donc la chan- laquelle elle s’offre égaleduction des titres de Kiss teuse est capable comme ment les services de Plan Me Once qui se veut pop le démontre Cannonball, le B et Raphael Saadiq. Le mais pas que. Et c’est ain- premier single signé Sia. groove de ce nouvel opus si que le digne successeur Sans grande surprise, Lou- se tient légèrement à disde Aphrodite nous propose der est déjà en tête des tance de ce qu’avait proquelques

arrangements ventes d’albums dans pas posé la chanteuse sur ces urbains qui surprendront moins de onze pays. Un deux premiers albums les fans de la chanteuse à joli démarrage pour la mais elle s’en défend en la première écoute mais belle qui avait déjà vendu disant qu’elle ne souhaiqui sauront entourer au des millions de singles des tait pas faire de chansons mieux des bombes electro titres issus de la série dont émouvantes pour pouvoir à l’image du premier single elle est l’héroïne. À écou- s’amuser davantage sur

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très personnel Into The ter sans modération !

scène. Un changement qui

Blue.

lui va bien.


PHARRELL WILLIAMS : GIRL 3 Mars 2014

SHAKIRA SHAKIRA 24 mars 2014

THOMAS AZIER Hylas 10 Mars 2014

Le producteur au visage Quatre and après Sale El Après avoir publié deux éternellement juvénile Sol, la colombienne sexy EP unanimement acclaétait trop occupé à pro- revient avec un dixième més par la presse, Thoduire pour les autres pen- album studio éponyme mas Azier livre enfin son dant ces dernières années. dans lequel on retrouve premier album sous le tire Il revient ce mois-ci en le mélange des genres qui Hylas. Fruit des cinq ansolo avec son deuxième a fait son succès. De sa nées de travail, ce premier album studio intitulé G I voix unique, la chanteuse album résonne comme un R L dont le single Happy embrasse des sonorités film noir et bénéficie d’une est déjà devenu un hymne pop, rock, folk, raggae ou puissance de production planétaire. Un disque qui dance avec une incroyable qui n’a rien à envier aux a choisi le camp de la funk énergie qui s’illustre aussi carrières les plus longues. et de la soul et qui n’est bien dans des morceaux Avec sa force vocale inégapas sans rappeler Michael up-tempo que dans des lable et ses synthétiseurs Jackson, Stevie Wonder ballades plus sérieuses. parfaitement bien plaou encore Justin Tim- Le premier single extrait cés, cet hollandais exilé à berlake qui s’est invité en de l’album est déjà culte Berlin et révélé au grand duo sur le titre Brand New puisqu’il s’agit du duo public par Woodkid proquand ce n’est pas Alicia Can’t Remember To Forget met d’aller loin. Il sera en Keys qui donne la réplique You en duo avec Rihanna concert sur la scène parià la star sur Know Who You et dont le clip n’a pas fini sienne de la Gaîté Lyrique Are. Dix titres qui rendent de faire parler de lui. Une le 6 Juin prochain. L’occahommage à la femme de la tournée mondiale pour ac- sion d’aller voir cet artiste plus efficace des manières. compagner ce nouvel opus complet et de s’abandonne est en préparation...

à son univers.


RETROUVEZ THEBLINDMAGAZINE LE MOIS PROCHAIN Numéro #12 SORTIE LE 5 AVRIL Bouclage 1er AVRIL

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