Blindmagazine#7

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YODELICE

INTERVIEWS EXCLUSIVES AUDEN NADER BOUSSANDEL STEVE SUISSA AL.HY DA SILVA CARBON AIRWAYS November 2013 #7 ISSUE

LOU REED March 2, 1942 – October 27, 2013 SAMUEL LE BIHAN / ROBIN THICKE / MAYER HAWTHORNE / LOUIS CHEDID / JULIEN BOISSELIER / AMBROSIA PARSLEY / MATHIEU DELARIVE / MONA WALRAVENS


CONTRIBUTEURS

2

MARTIN LAGARDERE

SARAH DRENCA

Après 3 ans d’études à l’EFET, Martin assiste François Darmigny. Depuis 2 ans et sa rencontre avec François Berthier, les deux ne se quittent plus puisque Martin devient son premier assistant et ami. Après avoir précisé son travail, il était naturel que ce dernier lui confie les séries de Nader Boussandel et Steve Suissa.

Journaliste spécialisée dans la mode, Sarah Drenca est passionnée de vintage, et aime partir chiner des pièces dans l’ouest californien. A ses heures perdues, elle boit du thé au riz soufflé, teste tous les mascaras de la Terre, et fait des câlins à ses deux cochons d’Inde péruviens.

FRANCOIS BERTHIER

AURIANE BESSON

Ancien journaliste et rédacteur en chef d’un magazine de rock, François se destinait à la comédie, mais s’est converti à la photo lorsque son confrère thomas VDB lui ait piqué l’idée. Photographe depuis 2009, François Berthier s’est depuis bien rattrapé et a shooté Lady Gaga ou Steven Spielberg et a été publié dans Vanity Fair, Flare, Elle, Newsweek, Grazia, Rolling Stone...

Travaillant dans la com’ et les RP, Auriane suit de près le monde des médias. Forte de son expérience notamment au pôle femme de Mondadori (Grazia, Biba…) elle nous livre chaque mois les dernières news mode, beauté et culture les plus pertinentes !


EDITO #7 On a longtemps hésité avec une Couv’ Lou Reed, mais on s’est dit que c’était trop « facile », que tout le monde l’avait déja fait, et puis merde, le passé appartient au passé, aussi glorieux soit-il. Place donc à l’avenir, place au talentueux Maxime Nucci et son double bénéfique, Yodélice, en couv’ de TheBlindMagazine. Et comme on n’a pas chômé, on vous sert également des interviews et séances photos exclusives avec rien de moins que Samuel Le Bihan, Ambrosia Parsley, Mayer Hawthorne, Louis Chedid, Julien Boisselier et bien d’autres !

Bonne lecture à tous.

L’équipe TheBlindMagazine facebook.com/Theblindmagazine twitter.com/Blind_Magazine

FONDATEUR, DIRECTEUR DE LA REDACTION, REDACTEUR EN CHEF CINEMA & DIRECTEUR DE LA CREATION FR A NCOIS BERTHIER REDACTEUR EN CHEF, REDACTEUR EN CHEF MUSIQUE DINE DELCROIX RÉDACTRICE EN CHEF BEAUTE & NEWS AUR IA NE BESSON JOUR NALISTES Auriane Besson, Dine Delcroix, Soisic Belin, Justin Kwedi, Julian Evil, Sarah Drenca PHOTOGR APHES François Berthier, Pauline Darley, Martin Lagardère, Vincent Lignier CONTACT R EDACTION/PUB theblindmagazine@gmail.com

The BlindMagazine est édité par la société Ten Feet Under / Tous les textes et photos sont soumis par leurs auteurs qui acceptent leur publication, et n’engagent que leur responsabilité.


SOMMAIRE

Novembre 2013 68

32

4

6 Blind Beauty

38 AuDen

14 Blind News

44 Steve Suissa

18 New Faces

50 Carbon Airways

20 BEAUTE

54 Nader Boussandel

30 L’instant Live Robin Thicke

60 Portrait Lou Reed

32 Al.Hy

68 Yodelice


124

100

78 Mayer Hawthorne 86 Mathieu Delarive 92 Julien Boisselier 100 Louis Chedid

120 Interview 1ère fois Ambrosia Parsley 124 MODE 132 La fille qui rend Blind Mona Walravens

108 Samuel Le Bihan

134 Blind Trip Londres

116 Blind Test Da Silva

150 Chronique CD

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BLIND BEAUTY L’ECRIN DU SOIR GIVENCHY C’est notre palette fétiche de l’automne-hiver. Scintillements, séduction, douceur, le directeur artistique de Parfums Givenchy, Nicolas Degennes, sublime notre regard plus que jamais ! Lové dans un écrin grand luxe, ce prisme quatuor yeux propose trois teintes mates monochromes, ainsi qu’une teinte pailletée qui se dépose en transparence sur la couleur pour illuminer la paupière. En édition limitée, on ne perd pas de temps ! L’écrin du soir Harmonie d’Exception - GIVENCHY 65€ Edition limitée

Le ROUgE G - 863 PROVOCATIVE guerlain La collection de Noël de la maison Guerlain met à l'honneur Paris et ses longues nuits festives. Le packaging s'est revêtu de noir et arbore des couleurs néons pop. Une ligne sophistiquée so girly ! Et pour la saison des fêtes, l'élégant Rouge G se réinvente également. L’étui laqué noir dévoile un rose profond, 863 Provocative, pour des lèvres superbement ourlées. Comme pour le classique Rouge G, l’édition limitée 2013 contient un miroir intégré sous son luxueux fourreau, pour une application toujours plus facile.

Rouge G - GUERLAIN Teinte Provocative (863) 48€ Edition limitée

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BLIND BEAUTY Superprimer Clinique Préparez votre peau au maquillage tout en la sublimant ! Clinique a mis au point une base correctrice qui unifie, estompe rides et ridules sans alourdir, grâce à sa formule sans corps gras. Contre les tâches, les rougeurs ou les teints ternes, vous y trouverez forcément le vôtre. Superprimer - Super Base de Teint CLINIQUE 30ml, 28 €

Soin anti-âge yeux et lèvres LA PRAIRIE La technologie anti-âge La Prairie continue de nous bluffer. La marque réunit deux baumes hyperactifs dans un écrin couture très élégant : un gel-crème pour le contour des yeux réduisant l’apparence des cernes, et un baume à base d’huile essentielle végétale à l’effet repulpant. Les imperfections s’estompent et les ingrédients préventifs et réparateurs procurent des bénéfices anti-âge longue durée. Le tout en version mini, pour prendre soin de soi, n’importe où, en un seul geste ! Soin anti-âge yeux et lèvres Perfection à porter LA PRAIRIE 126€

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BLIND BEAUTY LOTUS en mousse nettoyant KENZO C’est une mousse aérienne qui detoxifie et régénère la peau. Tel un nuage purifiant, cette mousse immaculée se masse sur le visage et le cou pour enlever toute trace de maquillage et d’impuretés. Une formule alliant essence végétale active de lotus blanc et huile de Cameline apaisante et protectrice, la peau est protégée par les antioxydants, le visage est clair et net. Le plus est sans conteste le parfum doux et reposant du lotus qui peaufine cette formule aérienne sérénissime. Lotus en mousse nettoyant - KENZO 22€ www.kenzoparfums.com

Shampoing Astera sensitive René Furterer Parce que la beauté du cheveu est d’abord conditionné par un cuir chevelu sain, on utilise ce shampoing haute tolérance de René Furterer. Hypoallergénique, spécialement conçu pour un usage fréquent, il permet un lavage très doux. Grâce aux extraits d’Astéracées, il renforce les défenses naturelles du cuir chevelu et diminue sa réactivité. Il est aussi enrichi à l’eau florale d’Hamamélis, qui protège et respecte son équilibre fragile. Au fil des lavages, le cheveu est plus brillant, et plus facile à coiffer. On aime aussi ses actifs 100% d’origine naturelle, et la sensation d’apaisement après le lavage ! A adopter. Shampoing Astera sensitive - RENE FURTERER 200ml, 9,90€ Disponible en pharmacies, parapharmacies, coiffeurs agréés


BLIND BEAUTY Collection N°5 Noël 2013 CHANEL

T S U M AVE H Chanel prolonge l’expérience sensorielle autour de son parfum mythique en créant un nouvel instant d’exaltation pour les sens. En effet, la maison française lance pour les fêtes de fin d’année des produits pour le bain aux effluves de N°5. Lancé en 1921 par Gabrielle Chanel, l’iconique parfum se décline en différents produits : bain moussant, crème de douche, émulsion pour le corps, et déodorant notamment. Notre coup de cœur revient à l’huile intense pour le bain en édition éphémère. Quelques gouttes suffisent pour transformer l’eau du bain en émulsion lactée soyeuse. Un fini velouté et délicat sur la peau à travers cette immersion sensorielle totale dans l’univers de N°5. Difficile de faire plus chic ! Collection N°5 Noël 2013 CHANEL Edition éphémère l’huile intense pour le bain Flacon de 250 ml, 75€

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Les nouveaux MASCARAS

VOLUMISANTS

Yves Rocher invente la brosse réservoir qui permet de stocker de la matière, et délivre la juste dose de produit sur les cils, une première ! Ce qui apporte une meilleure préservation du mascara et un volume conséquent dès le premier passage. Pratique et facile, les cils sont bien courbés et bien noirs. On l’adopte aussi pour sa tenue longue durée, jusqu’à 12H !

C’est le nouveau mascara volume intense de Make Up For Ever ! La brosse est en forme de cône : la base arrondie est conçue pour ajouter du volume, alors que la pointe sépare les cils pour une précision très graphique. La matière enrobe d’un noir intense les cils un à un, leur donne élasticité et flexibilité pour les allonger tout en les préservant.

La nouveauté chez Bourjois, c’est le mascara deux en un Twist Up The Volume. La brosse se twiste et offre deux positions pour deux résultats maquillage complémentaires : longueur + volume oversize. Il permet dans un premier temps de bien allonger les cils, puis en tournant le top twist, de maximiser le volume, sans paquets ! Le résultat est très impressionnant, même pour les petits cils.

­• Volume Vertige - YVES ROCHER 13,90€ ­• Smoky Extravagant - MAKE UP FOR EVER 22,50€ / Disponible mi-novembre 2013 chez Sephora ­• Twist Up The Volume - BOURJOIS 14,95€


Coffret cadeau STYLING LINE BALMAIN

BLIND BEAUTY

©Balmain Hair / Photographer: Florian Lem

Pour recréer les looks ultra-féminins des défilés Balmain, on peut désormais s’en remettre à la ligne des produits coiffants de la maison de couture parisienne, qui a lancé une gamme très complète ! Et comme les fêtes de fin d’année avancent à grands pas, le coffret cadeau « Styling line » arrive juste à temps. Il contient une laque fixation optimale (Session Spray Strong), un sérum à l’huile d’argan (Argan Moisturizing Elixir), un spray texturisant enrichi au sel de mer (Texturizing Salt Spray) et notre chouchou le Silk Perfume, une brume qui fait instantanément les cheveux satinés. Ce voile parfumé (à utiliser avec le vaporisateur pour la touche frenchy !), enveloppe les longueurs pour réparer, démêler et protéger les cheveux des agressons extérieurs. Une action soin en profondeur et plutôt abordable, pour retrouver des fibres en pleine santé ! So chic.

Coffret cadeau « Styling Line » - BALMAIN HAIR 69€ La gamme de soins « Styling Line » est disponible dans les salons haut de gamme, les grands magasins et sur balmainhair.com 11


LES HUILES

POUR LE VISAGE Mettons au placard nos crèmes traditionnelles ! En 2013, le must beauté, ce sont les huiles ! Réhabilitées par les experts, travaillées dans des formules ultra-performantes par les marques, ces huiles nouvelle génération nourrissent et boostent les cellules du derme. Ces «super sérums» combinent actifs de pointe (anti-âge, hydratant, purifiant…) et bénéfices de l’huile : action réparatrice, très bonne affinité avec la peau, base végétale, le tout dans des textures légères au fini sec, convenant à toutes les peaux. L’important est de bien la choisir. Blind Beauty vous a concocté une petite sélection…

LE TOP DES HUILES EN 6 PRODUITS

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2

3

1. REPARE : Huile réparatrice Cell Repair Night Oil - AURELIA SKINCARE, 50ml - 60€ 2. RAJEUNIT : Huile Anti-âge Réparatrice Intensive - ALGENIST, 30ml - 69€ 3. VIVIFIE : Soin d’arôme à la mandarine Energiser - DARPHIN, 15ml - 49€

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6

4. REGENERE : Advanced Night Repair - ESTEE LAUDER, 30ml - 78€ 5. PURIFIE : Sérum purifiant Aromessence Ylang Ylang - DECLEOR, 15ml - 46,90€ 6. ILLUMINE : Huile extraordinaire Age Perfect - L’OREAL PARIS, 30ml - 17,90€

Multifonction

L’huile peut tout faire ou presque. Elle peut se substituer à la crème de jour, s’utiliser en soin régénérant la nuit, ou être ajoutée à un masque pour booster son efficacité. Pour les peaux vraiment ultra sèche l’hiver, on peut jouer les superpositions en combinant l’huile en sous couche + la crème de jour, pour augmenter et perdurer l’activité du soin.

Pour toutes les peaux

L’huile est universelle, elle convient à toutes les peaux même les plus grasses. Car souvent décapées par les traitements, les peaux grasses se reconstruisent en produisant plus de sébums, ce qui crée un cercle vicieux. On combat donc le gras par le gras !

L’application

Quelques gouttes suffisent dans le creux de la main, on la réchauffe entre les paumes, puis on étale du coup vers les temps et du front vers les oreilles. On n’hésite pas à masser pour la faire pénétrer et ainsi activer la microcirculation ! Pour les peaux sèches, cinq à six gouttes matin et soir sont nécessaires, et vous assurera une hydratation de choc cet hiver. Pour les peaux grasses on réduit à trois gouttes une fois par jour. 13


BLIND NEWS L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours Au Musée d’Orsay

© Musée d’Orsay, dist. RMN / Patrice Schmidt

Après une prise de conscience de la faiblesse des expositions relatives à la figure masculine, du moins à sa figure nue, le Musée d’Orsay a souhaité présenter l’art du nu masculin, de 1800 à nos jours. En effet, le nu féminin est surreprésenté dans les expositions, alors que la figure masculine n’a cessé d’être étudiée par les artistes : représentation de la virilité, les sculptures classiques du 18ème siècle affirment une certaine puissance de l’homme, invincible ; il faut attendre le 19ème siècle pour que les artistes proposent des œuvres affichant des corps faibles, impuissants, meurtris par la guerre et la faim. Une exposition qui embrasse plus deux siècles de création, dans toutes les techniques, peinture, sculpture, art graphique et bien sûr photographie, qui ont une place égale dans le parcours. Opérant par thèmes, le parti-pris est d’établir un véritable dialogue entre les époques pour donner à voir les réinterprétations suscitées par certains artistes sur des œuvres antérieures. De Jacques-Louis David à George PlattLynes, LaChapelle et Pierre et Gilles, en passant par Gustave Moreau, c’est tout une filiation qui se fait jour, autour des questions de pouvoir, de censure, de pudeur, d’attente du public et d’évolution des mœurs dans la société. Une confrontation passionnante des normes sociales, esthétiques et philosophiques des diverses époques.

Abel, 1874-1875 de Camille Félix Bellanger (1853-1923)

«Masculin / Masculin : L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours» - Musée d’Orsay Jusqu’au 2 janvier 2014 Tarif : 12€ www.musee-orsay.fr

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BLIND NEWS

© Nobuyoshi Araki

Des tirages inédits du photographe japonais Araki exposés à la galerie In Camera

Voyage sentimental, 1971

La galerie In camera présente en partenariat avec la curatrice Caroline Trausch et Zen Foto Tokyo, une exposition de tirages vintage et modernes de Nobuyoshi Araki, extraits de différentes séries recouvrant les quarante dernières années de son œuvre. Né en 1940 à Tokyo, le photographe japonais rendra inlassablement compte dans toute son œuvre de ses obsessions : la vie, le sexe et la mort. Des thèmes récurrents incarnés par des images de son épouse notamment (la série "Voyage sentimental" datant de 1971 raconte l'intimité du couple) mais aussi de jeunes femmes nues ou des fleurs aux accents érotiques. «La photographie est l’obscénité par excellence, un acte d’amour furtif, une histoire, un roman à la première personne» dit-il. Le drame personnel de la mort de sa femme confère à son travail une noirceur et une sensibilité pendant plusieurs années. Des milliers de clichés aux airs de journaux intimes. In Camera propose une sélection de tirages parmi lesquels nombre d’inédits en Europe. Exposition ARAKI - Galerie In Camera Jusqu’au 7 décembre 2013 21 rue Las Cases, 75007 Paris www.incamera.fr

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Un duo Choc pour Miu Miu Les actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, héroïnes de la Palme d'or 2013, pour La Vie d'Adèle sont désormais les égéries de la campagne Resort 2014 de la griffe italienne Miu Miu, filiale de la maison Prada. Les deux jeunes femmes, immortalisées par Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, "incarnent l'optimisme féminin de la collection avec un charme intense", analyse la marque. Et si Léa Seydoux avait déjà séduit Miuccia Prada qui en avait fait l'égérie de son dernier parfum Prada Candy, c'est le premier contrat d'égérie pour Adèle Exarchopoulos. Provocatrices et séductrices, les deux grands espoirs du cinéma français incarnent parfaitement l’esprit cool et excentrique de la griffe.

Miss Dior au Grand Palais Miss Dior, premier parfum créé par Christian Dior en 1947, est un symbole autant qu’un mythe. 66 ans plus tard, la Maison Dior investit la Galerie Courbe du Grand Palais le temps d'une rétrospective inédite « Esprit Dior, Miss Dior ». Pour cet évènement, la marque a demandé à quinze artistes féminines de renom, venues des quatre coins du monde, de s’emparer du mythe et de créer une œuvre exclusive autour de cette fragrance culte. Shirin Neshat, Joana Vasconcelos ou Carole Benzaken s’inspirent de son flacon, de son histoire ou de tout autre élément du parfum pour laisser libre court à leur créativité et réaliser une œuvre unique. Documents originaux, manuscrits, photos d’époque y côtoient des pièces d’art contemporain. Un parfum au souffle créatif ! «Esprit Dior, Miss Dior» - Grand Palais Du 13 au 26 novembre 2013 Entrée gratuite


Topshop débarque à Paris Topshop, la fameuse griffe anglaise cool et abordable a ouvert fin octobre son premier corner permanent aux Galeries Lafayette Haussmann à Paris. Un corner de 176m² au deuxième étage du grand magasin parisien où les clientes peuvent d’ores et déjà shopper la collection automne-hiver de la marque, ainsi que sa collaboration avec Kate Bosworth baptisée "The Collection". Manteaux oversize, chemises en cuir, pantalon motard, t-shirt gris chiné en cachemire, jupes en cuir métallisé…un mix de masculin/féminin et des coupes à l’approche minimaliste très classe. La marque ne compte pas s’arrêter là, Sir Philip Green, PDG de Topshop, vise aussi «au moins un magasin phare dans la capitale, et cherche depuis deux ans l'emplacement idéal sur les Champs-Élysées, vers Opéra ou Saint-Germain-des-Prés».

Corner Topshop - Galeries Lafayette Haussmann 40 Boulevard Haussmann, Paris 9ème.

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NEW FACES Chaque mois, retrouvez les plus belles new faces. Par Franรงois Berthier

Daniela @Mademoiselle 174cm 82 / 60 / 88


Alazne @Metropolitan 179cm 86 / 62 / 92


BEAUTE










MAKE UP : Patnelli treacy, Camille Lutz et Laura Merle HAIR : RAPHAEL MARIAGE & SADEK L.


L’INSTANT LIVE C’est le 18 octobre dernier que se tenait le concert privé de Robin Thicke à Paris. L’interprète de Blurred Lines qui fête ses dix ans de carrière cette année a offert au Palais de Tokyo un INSTANT LIVE des plus calibrés à une poignée de privilégiés dont notre rédaction avait l’honneur de faire partie.

photo : Boris Allin


ROBIN THICKE


DECOUVERTE


Al.Hy Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

Finaliste

de la première saison de l’émission The Voice sur TF1, Al.Hy a pris le temps de peaufiner un univers propre et complexe qu’elle a choisi de présenter dans un premier EP éponyme. Porté par les singles Tous seuls au monde et Rengaine, cet avant-goût laisse présager un album profond et des concerts prometteurs. Nous ne pouvions passer à côté d’une telle voix.

Tu t’appelles Ophélie. D’où vient le nom de

chose qu’on retrouve dans toutes les si-

scène «Al.Hy» ?

tuations. Cela existe et existera toujours.

Al.Hy, c’est un personnage que j’ai créé dans un petit carnet noir que j’ai depuis des années et dans lequel je range des aventures que j’écris dans des poèmes et des dessins. Al.Hy, c’est la personne qui intervient dans tout ce que j’écris et en laquelle je me retrouve quand je suis devant des gens qui sont là pour m’écouter. Je suis assez réservée dans la vie de

Dans cette même chanson, tu dis Comme le monde est parfait. En quoi l’est-il à tes yeux ? Quand je regarde la nature, les animaux, ces choses qui fonctionnent parfaitement sans jamais avoir de doutes, je trouve que le monde est parfait.

tous les jours donc j’avais besoin d’un alter ego, d’une sorte de tremplin pour oser.

Et l’être humain ? On est aussi des animaux donc l’être humain est parfait d’une certaine manière.

Ton nouveau single s’intitule Tous seuls au monde. Te sens-tu seule ? Je me sens à la fois seule et entourée. Cette chanson parle justement de ce contraste, du fait d’être seul dans sa tête tout en étant entouré. On peut vivre seul mais on a besoin des autres et c’est quelque

Crois-tu en Dieu ? Pas vraiment. On est tous un peu Dieu. Pour moi, par exemple, Dieu, c’est la musique. Pour plein d’autres gens, c’est quelque chose de différent. Heu33


reusement qu’on a cette petite étoile en

les mêmes. J’ai eu l’impression de gran-

nous, sinon, on serait encore plus perdu

dir après « The Voice » et d’avoir pris

qu’on ne l’est déjà (rires).

cinq ans mais je pense que je grandis un peu à chaque minute. En tout cas, je ne vois pas les années comme un passage.

Toujours sur ce premier EP, on retrouve le titre Lalalavie qui évoque la mort. N’es-tu pas un peu jeune pour parler de ce thème ? Peut-être que je fonctionne à l’envers et

Qu’as-tu appris d’important avec « The Voice » ?

que le temps me fera accepter la mort

Ce programme était une sorte de forma-

plus facilement. En tout cas, c’est une

tion express très condensée durant la-

chose qui me ronge donc je suis obligée

quelle j’ai un peu appris une facette du

d’en parler. Tout ce qui est cyclique et

métier que je veux faire. J’ai notamment

pas très ordonné me bouleverse alors

appris à relativiser par rapport au regard

j’écris des chansons pour aller mieux.

des autres.

À quel moment de ta vie as-tu commencé à

Quel est ton meilleur souvenir de l’émission ?

penser à la mort ?

J’en ai beaucoup mais les meilleurs sou-

À l’âge de treize ans. J’ai une fascination

venirs sont les passages de trois minutes

pour cette chose inconnue. C’est une

durant lesquels je chantais.

passion mélancolique. T’arrive-t-il de regarder des versions étranEs-tu, toi-même, mélancolique ?

gères de ce programme ?

Je pense que je suis un peu tout.

J’ai pu tomber dessus, oui.

Tu fêtes tes 20 ans ce mois-ci. As-tu l’impres-

As-tu déjà entendu parler de la malédiction

sion de tourner une page de ta vie ?

« The Voice » ?

Non. Je ne pense pas à mon anniversaire

Non (rires). Dis-moi !

car c’est un jour comme les autres. Vingt ans ou cinquante, j’essaye d’apprécier tous les jours et mes obsessions restent 34



On raconte qu’aucun participant à « The

J’aime beaucoup Serge Gainsbourg, Klô

Voice » n’arrive à percer, quelque soit le pays

Pelgag, Émilie Simon, Zazie...

où se déroule l’émission. Qu’en penses-tu ? Je pense que c’est une sorte de réaction en avalanche (rires). Il suffit que cela se passe une fois pour que les gens, inconsciemment, pensent que c’est peutêtre une malédiction mais cela ne me fait franchement pas peur. Avant d’être des participants à « The Voice », on est des humains avec une sensibilité et on a une autre image au-delà de celle qui est montrée par le programme.

Dans quel état d’esprit es-tu lorsque tu écris ? J’adore les contrastes, je n’aime pas l’entre-deux. Quand j’écris mes chansons, je peux être soit dans un bonheur total, soit dans une détresse absolue. C’est stimulant et j’ai l’impression de «vomir» quelque chose à chaque fois que j’écris une chanson. J’ai toujours été un peu excessive (rires).

Quels sont les artistes francophones que tu apprécies musicalement ?

Et à l’étranger ? Björk me rend dingue ! J’aime aussi les Pink Floyd.


Et si tout devait s’arrêter ? Je pense ouvrir une boulangerie et faire

Es-tu du genre à voir le verre à moitié plein ou plutôt à moitié vide ?

des petits pains (rires). Plus sérieuse-

Cela dépend des minutes mais j’adore

ment, je suis faite pour chanter alors

boire des verres, en tout cas (rires). En

peu importe si personne ne m’écoute, je

fait, je ne le vois pas à moitié plein ou à

chanterais quand-même. Plus on va me

moitié vide. Je le vois totalement plein

demander d’arrêter et plus je vais conti-

ou totalement vide.

nuer !


DECOUVERTE


Auden

Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

AuDen est en train de se frayer une chemin vers le succès grâce à ses textes authentiques mis en valeur par la réalisation planante d'Olivier Coursier (AaRON). À l'occasion de la sortie de son EP et en attendant son premier album, le chanteur breton s'est confié à notre rédaction et a accepté de poser en exclusivité pour présenter son projet.

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Comment as-tu choisi ton nom d’artiste ? Au début, j’ai pensé à « AD » mais cela n’évoquait pas grand chose. Puis, je suis tombé sur un dictionnaire gaélique chez mon père dans lequel j’ai cherché mon prénom. J’ai appris que c’était «Audren» mais j’ai enlevé le «r» qui accrochait trop et c’est devenu « AuDen ». J’ai mis des majuscules histoire de marquer mes initiales parce que je m’appelle Adrien Daucé.

Comment t’appellent les gens de ton entourage ? On m’appelle Adrien mais mes proches m’appellent « AD ».

Comment qualifierais-tu ta musique ? Je fais une sorte de post-folk avec quelque chose de très aérien dans la production.

Pourquoi fais-tu de la folk en français ? La folk est courante en France. Le français était une évidence car j’ai toujours aimé lire et j’avais envie d’écrire des textes et des histoires avec une certaine fluidité. En revanche, mes influences musicales sont anglo-saxonnes et je les retranscris dans ma musique.

41


Comment s’est passée la collaboration avec Olivier Coursier ? Très bien ! Olivier a une élégance rare. C’est quelqu’un qui prend soin des détails. On a mis une ou deux semaines à trouver une méthode de travail mais tout s’est fait très naturellement même si nous avons travaillé pendant des mois. Il m’a toujours apporté les bonnes propositions qui m’ont aidé à faire les bons choix.

Les chansons qui figureront sur ton futur album et celles qui se trouvent sur cet EP ont-elles été écrites en même temps ? Oui, tout a été écrit en même temps mais on a choisi de présenter les choses en deux temps. L’EP me sert un peu de carte visite.

Parles-tu de toi dans tes chansons ? Oui, beaucoup.

En dehors de ton écriture, te livrestu à tes proches ? Non, bizarrement. Je suis assez pudique mais je me nourris beaucoup des histoires des gens. Je sais me faire petit pour écouter de grandes choses.

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As-tu des réserves vis-à-vis de la perte d’anonymat en te lançant dans ce métier ? Non parce que je fais ce métier pour être écouté. Après, il y a des barrières et il est important de séparer la vie privée de la vie publique. J’aime garder un pied dans l’ombre.

Appréhendes-tu la scène ? Non. Sur scène, je suis comme nu. Je n’ai pas envie de me cacher car j’assume mes chansons et j’aime les défendre les yeux dans les yeux.

As-tu déjà écrit pour d’autres ? Oui, je l’ai déjà fait et cela me plaît.

J’aime

communiquer

l’écriture à des artistes qui en ont besoin et je m’implique exactement comme quand j’écris pour moi-même.

Sais-tu à quoi ressemble ton public ? Il est souvent féminin mais j’avoue que je ne le connais pas

encore

vraiment.

Je le découvrirai au fil du temps. 43


DECOUVERTE


STEVE SUISSA par Soisic Belin / Photos : Martin lagardere

Steve Suissa, un nom qui sonne bien et qui pourtant ne vous parle pas plus en amont. Si vous saviez... Vous le connaissez forcément, soit de par ses mises en scène soit de par son jeu d’acteur. Une alternance entre l’ombre et la lumière pour un équilibre des plus productifs. Avec son regard bleu azur et ses mimiques de gentleman, Steve est un écorché prolifique qui épate par son talent. Remise en cause permanente et sens du détail, c’est un perfectionniste qui s’est livré à cœur ouvert à

TheBlindMagazine.

Si je vous qualifie de touche-à-tout et d’hype-

Vous marchez aux coups de cœur. Croyez-

ractif, vous me dites… ?

vous aux rencontres ?

Que c’est moi, tout à fait moi !

Évidemment, c’est ce qui me fait avancer et espérer : les rencontres, les bonnes, surtout. Il faut pouvoir trouver des per-

Vous êtes comédien, acteur, scénariste, producteur, metteur en scène, directeur d’artistes... Cet éventail est-il un choix ou plutôt le

sonnes sur qui poser sa confiance pour

résultat de doutes et d’hésitations ?

de Francis Huster qui était une rencontre

Cela s’est fait naturellement en fin de compte. J’ai voulu être comédien mais on ne voulait pas de moi, puis metteur en scène et j’ai acculé le même rejet. Je ne suis pas simple et j’aime les prises de risques en permanence, mais quand elles sont valables, je précise. Je ne fais pas du cinéma pour faire du cinéma ou du théâtre pour faire du théâtre. Je veux que le projet me porte et qu’il résonne en moi, je veux y croire pour me battre et être un frondeur qui saura porter mon équipe, la motiver et la liguer.

travailler en symbiose, en équipe, partager pour avancer et produire. C’est le cas professionnelle au départ et que je considère aujourd’hui comme un membre de ma famille à part entière et c’est réciproque. J’ai besoin de savoir que je peux aider une personne à évoluer et que cette dernière me fait confiance. Il faut une certaine stabilité dans ce milieu artistique pour permettre un équilibre productif et harmonieux. On a travaillé sur Bronx à partir de la pièce de Chazz Palminteri où Francis interprète 18 rôles. En cela, c’est une performance exceptionnelle. Il y a également Le Journal d’Anne Frank, L’Affrontement et, prochainement, La Trahison d’Einstein où Francis partage l’affiche 45


avec Jean-Claude Dreyfus.

tamment de par l’histoire

Ce sont des occasions de

que tout le monde connaît,

remise en cause et de travail

mais les mots d’Éric-Em-

du jeu. Francis est un co-

manuel donnent un autre

médien toujours à l’écoute,

éclairage et je voulais que

un vrai travailleur qui sait

la mise en scène soit à la

que, malgré sa carrière et sa

hauteur.

notoriété, rien n’est gagné. Il faut savoir se remettre en question pour évoluer et c’est ce que j’apprécie dans notre collaboration.

Vous considérez-vous comme un découvreur de talents ? Disons que j’ai un feeling, que j’aime les gens impli-

Votre fidélité au théâtre Rive Gauche est-elle sentimentale ?

qués, les acteurs qui ne rognent pas les heures de répétitions, qui savent qu’il

Oui, je suis un fidèle. Quand

y a un sacrifice nécessaire

tout va bien, je ne vois pas

pour réussir. Davy Sardou

l’intérêt de changer. J’ai

est une belle découverte

rencontré Éric-Emmanuel

et, pourtant, les gens de

Schmitt et Bruno Metzger,

la profession n’étaient pas

deux hommes formidables,

tous du même avis mais il

propriétaires

suffit de voir le résultat au-

du théâtre

Rive Gauche avec qui je

jourd’hui : il est épatant !

travaille en « équipe ». C’est une aventure sincère et riche de création. Quand Éric-Emmanuel

Schmitt

m’a proposé de faire la mise en scène de sa pièce «The Guitrys», j’ai été honoré et lui a été enchanté du résultat. C’est pour moi le plus beau des cadeaux. Pour «Le Journal d’Anne Frank», le sujet était assez délicat, no-

Le metteur en scène n’est pas celui qui brille le plus dans les médias. Son travail est pourtant indispensable. Comment est votre mise en scène ? C’est un rôle de l’ombre, une profession ingrate. On ne remarque notre existence que lorsqu’elle sonne 46



faux. La plupart du temps, les critiques

autrement dit Benjamin, le frère du

insistent sur le texte et la qualité de jeu

boxeur Victor Young Perez, est un rêve.

des acteurs mais le bémol est pour le

C’est un scénario qui était en ébauche

metteur en scène. Mon travail d’artisan,

depuis dix ans. Quand on m’a proposé de

je le remets en question en permanence

passer le casting et que j’ai été choisi par-

car je refuse tout mécanisme et je peux

mi cinquante acteurs, je m’en suis fait un

être dur en cela. Il faut que la mise en

défi. Mon physique en a pris un coup car

scène soit juste, vraie, qu’on ne la voit pas

j’ai dû perdre du poids. Il y a eu deux mois

en somme. Si elle est naturelle et qu’elle

de tournage pour incarner ce personnage

se fond dans le spectacle, c’est gagné.

qui possède des valeurs qui résonnent en moi. Je ne pourrais pas jouer un rôle auquel je ne crois pas. Cette histoire est

Pour vous, le cinéma et le théâtre sont-ils un

passionnante, émouvante, un destin ou-

seul et même combat ?

blié que la France a voulu renier. Il y a

Non. Le théâtre, c’est le présent. Le ci-

amalgame d’éléments qui font de ce film

néma, c’est l’éternité. Je voyage ainsi de

une décharge émotionnelle redoutable.

également une histoire d’amour. C’est un

l’un à l’autre. Sous vos airs de leader, êtes-vous en quête Pour compenser cette position de l’ombre, vous passez devant la caméra aux côtés de Brahim Asloum dans le film Victor Young Perez de

d’amour ? Je mentirais si je disais le contraire. Toute

Jacques Ouaniche. Pourquoi ce rôle ?

personne qui fait ces métiers artistiques

Est-ce pour compenser l’ombre que

de reconnaissance. Moi, je le puise à la

je cherche la lumière ? Allez savoir !

fin de chaque représentation quand le

(rires). Disons que le rôle que j’incarne,

public est au rendez-vous et applaudit.

est forcément à la recherche d’amour et



CARBON AIRWAYS Révélé par plusieurs festivals de musique, Carbon Airways s'installe enfin dans les bacs avec Black Sun, un premier EP électronique et nerveux à souhait. Nous avons voulu en savoir plus. Rencontre avec Enguérand et Éléonore Fernese. PAR Dine Delcroix / Photos : François Berthier


DECOUVERTE


Vous jouez de plusieurs ins-

pour moi et le violoncelle

guitare et à la basse. Puis,

truments. Comment en êtes-

pour Éléonore. On avait

on a commencé à s’enre-

vous arrivés à collaborer sur

envie de partager des mo-

gistrer avec nos ordina-

ce projet ?

ments ensemble alors on

teurs.

Enguérand : Le violon et le violoncelle sont venus naturellement, le violon 52

a tout simplement choisi la musique. On est passé ensuite facilement à la

Éléonore

:

On

faisait

beaucoup de duos ensemble.


Comment

travaillez-vous

tous les deux ? Enguérand

: Je

ment une bonne palette

ceau mais on ne dénonce

de notre univers musical.

rien en particulier. Enguérand : Ce sont un

com-

pose des choses sur lesquelles Éléonore pose ses

Que pensent vos parents du

voix.

projet ?

Éléonore : Moi, je fais les

Enguérand : Nos parents

textes.

nous soutiennent depuis

Vous arrive-t-il de vous chamailler comme tous les frères et sœurs ?

peu des histoires.

Vous considérez-vous comme un groupe ou plutôt comme

le début.

un duo ?

Éléonore : Leur soutien

Enguérand : Je ne sais

est très important pour nous.

pas, on n’y a jamais pensé. On est frère et sœur, voilà (rires). Éléonore : C’est intéres-

Enguérand : Cela arrive mais c’est très rare et

Comment

la

sant car la question n’avait

cela ne dure pas. On a 14

concrétisation de votre projet

encore jamais été posée.

mois d’écart alors on est

à l’école ?

Disons qu’on est un duo

comme des jumeaux. On accueille toujours les propos de l’autre comme des conseils pour avancer. Éléonore : On se dit les choses franchement parce qu’on se connaît bien.

gérez-vous

Éléonore : On en parle peu. Enguérand : On essaye de ne pas trop en parler

Comment

au lycée pour garder des

votre travail sur scène ?

relations saines et pour que les gens ne viennent pas nous parler à tout prix juste parce qu’on se lance

Musicalement,

qu’est-ce

dans la musique.

Enguérand : Ma voix est plus présente.

présentez-vous

Enguérand : On a trois ordinateurs qui nous servent à jouer et à déclencher des samples. Éléonore : On a un PC

qui a changé depuis vos premiers sons ?

(rires).

chacun et il y a un Mac en Qu’est-ce qui inspire vos

plus qui sert à balancer

textes ?

tout ce qu’on ne joue pas,

Éléonore : Je m’inspire

Éléonore : Nous avons dé-

de reportages, de films et

veloppé plusieurs facettes

de mes émotions. Il y a un

et cet EP propose juste-

thème pour chaque mor-

c’est à dire les rythmiques et la basse.

53


DECOUVERTE


Nader Boussandel Par Dine delcroix / Photos : MARTIN LAGARDèRE

À l’affiche du film La Marche, dans les salles à partir du 27 Novembre 2013, Nader Boussandel a choisi TheBlindMagazine pour revenir sur un événement qui lui tient à cœur et dont l’impact n’a pas toujours été mis en avant. Entretien avec un acteur engagé.

Comment t’es-tu retrouvé à jouer dans La Marche ?

Peut-on dire que ce film existe grâce à toi ? Je dirais plutôt que c’est tombé sur moi

Nadia Lakhdar, la dialoguiste du film,

(rires). J’ai été habité par le sujet. C’est une

est une amie depuis une bonne dizaine

chose que je voulais voir se concrétiser et

d’années. Elle m’avait parlé d’un projet

c’est cette énergie un peu instinctive qui

qui traitait de cette marche. Elle a va-

m’a amené à provoquer ces rencontres.

gabondé sur ce sujet pendant une hui-

C’est surtout cette réunion de talents qui

taine d’années, à peu près. Puis, on s’est

a contribué à faire exister ce film. Hugo

retrouvé par hasard dans le restaurant

Sélignac est un des plus jeunes produc-

d’Edouard Baer, « Les Parisiennes », on

teurs de France. Il a le goût du défi et on

a alors reparlé de ce projet et elle m’a

peut dire que le projet n’était pas facile

confié qu’elle avait abandonné l’idée car

d’autant qu’il fallait le tourner et le sortir

elle avait déjà échoué dans plusieurs ten-

la même année pour le trentième anni-

tatives. Je me suis dit qu’un tel sujet ne

versaire de cette marche.

pouvait pas ne pas aboutir et, comme je connaissais bien le réalisateur Nabil Ben Yadir pour avoir travaillé avec lui sur le film Les Barons, j’ai proposé à Nadia de

En quoi ce film était-il important à tes yeux ?

lui présenter Nabil pour qu’elle en dis-

Ces marcheurs ont fait avancer pas mal

cute avec lui. J’ai ensuite présenter ces

de choses, notamment la carte de séjour

deux-là au producteur Hugo Sélignac et

pour les immigrés qui est valable dix ans.

toutes ces rencontres ont amorcé la ma-

Les gens ne se rappellent pas de cet évé-

chine.

nement alors qu’il a eu un gros impact

55


sur le pays, d’où la nécessité d’en faire

mêmes conditions que les marcheurs de

un film.

l’époque, j’aurais marché. J’ai ce goût du civisme et j’aurais donc été sensibilisé et investi. C’était important pour moi que

Selon toi, pourquoi cette marche est-elle en-

ce film se fasse.

core méconnue pour beaucoup, aujourd’hui ? Ce moment de l’histoire a-t-il été occulté ? Je ne crois pas... Il ne faut pas absolument chercher un bouc émissaire. Est-

Cette marche ne t’aurait donc pas seulement touché pour des raisons « ethniques » ?

ce parce que SOS Racisme, à l’époque

Cela part évidement d’un sentiment

écarté de La Marche, n’a pas voulu célé-

d’appartenance à cette cause parce que

brer ces marcheurs ? Il y a beaucoup de

je suis fils d’immigrés mais il ne faut pas

possibilités mais, l’important, c’est qu’on

oublier que marche a été péjorativement

ait réussi à en faire un film et qu’on com-

surnommée « Marche des beurs » alors

mémore les trente ans de cette marche

qu’elle s’appelait « Marche pour l’égali-

de manière forte. C’est agréable, pour un

té et contre le racisme ». Tout le monde

acteur, de faire son métier tout en por-

était concerné. Les marcheurs étaient

tant un tel message.

aussi bien des français que des juifs ou des chrétiens.

Penses-tu que ce film a le pouvoir de changer certaines mentalités ? Les choses ont quand-même évolué en

Avec ce rôle, ne crains-tu pas que l’on te colle une étiquette caricaturale ?

trente ans mais il reste encore pas mal

Non. Cela fait partie de l’identité fran-

de chemin à parcourir et l’actualité parle

çaise d’aujourd’hui. Je me considère

d’elle-même. Je ne sais pas si le film va

très français en faisant un film comme

changer quelque chose mais il va, en tout

celui-ci. La Marche est un pan de l’his-

cas, faire une piqûre de rappel sur cette

toire de France car ce mouvement a été

aventure humaine.

généré par des personnes qui sont nées en France et qui ont voulu se battre pour leurs droits en France. On est donc en

Si tu avais eu l’occasion de rejoindre ce mouvement collectif, aurais-tu marché avec les volontaires de l’époque ? Oui, je pense. Si j’avais été dans les 56

plein dans l’histoire de France et j’en fais partie. La caricature est une chose facile qui appartient à ceux qui n’ont pas d’arguments et il n’est pas de mon ressort d’éduquer la connerie.


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Comment était l’ambiance sur le tournage du film ? Le tournage n’a pas été simple. Les circonstances étaient assez dures car nous avons notamment eu des difficultés financières à monter le film mais cela faisait partie du contexte. On a presque marché dans les mêmes conditions que les marcheurs de l’époque avec la neige, la pluie... Néanmoins, l’ambiance était très bonne et nous étions tous au coude à coude comme une vraie petite famille.

As-tu déjà songé à passer derrière la caméra ? Oui, j’en ai envie et j’y pense. J’ai déjà quelque chose sur le feu...

Quel style aura ce futur projet ? Celui d’une comédie à l’italienne avec un aspect un peu féerique dedans.


PORTRAIT


LOU REED Par Sara Drenca / Photos : Vincent lignier, dr.

Figure

de proue du rock’n’roll new-yorkais des années 60, Lou Reed s’est éteint à l’âge de 71 ans, alors qu’il contemplait les arbres, en pleine séance de Tai Chi. Buveur insatiable et consommateur de drogues dures, l’ancien chanteur de Velvet Underground pensait pouvoir échapper encore un peu aux lois de la nature. Pourtant, même les plus grands monuments finissent par s’écrouler. Rétrospective d’un mastodonte de la défonce et d’une légende du rock alternatif urbain.

On le disait sauvé grâce à une greffe du

tant nuit et jour de la musique rock et du

foie, réalisée avec succès en avril dernier.

jazz. Le jeune homme s’adonne même à

Elle n’aura finalement servi qu’à repous-

la poésie pour chasser ses idées noires,

ser l’inéluctable de quelques mois. A

à connotations homosexuelles. Des pen-

71 ans, Lou Reed s’en est allé, laissant

sées que ses parents tenteront de guérir

derrière lui une œuvre colossale, qui a

à coup d’électrochocs, sur conseil d’un

traversé les époques et les âges. Et dire

psychiatre. En vain. De cette période

qu’après sa transplantation, qui l’avait

naîtra en 1975 le très explicite Kill your

contraint à annuler plusieurs dates de sa

Sons, l’un de ses plus grands succès en

tournée, le chanteur n’avait qu’une seule

solo.

idée en tête : remonter sur scène pour « entrer en connexion avec les coeurs, les

Très vite, Lou Reed se met à écrire des

âmes et l’univers ». Tout un programme.

textes et composer des chansons. C’est,

L’histoire de Lewis Alan Reed, Lou pour

de s’exprimer. Les thèmes récurrent sont

les intimes, c’est celle d’un type comme

d’ailleurs aussi simples que sombres : le

tant

ordinaire

sexe, la drogue, la mort, le désespoir.

dans une famille ordinaire, pourrait-on

Comme un pansement, chacune de ses

presque dire. Sauf que ce garçon ordi-

chansons soigne une blessure. Drogué

naire, né en 1942 à Brooklyn d’un père

par les médicaments et épris de la mu-

comptable (qui a fait changer son nom,

sique avant même d’avoir mis un pied

Rabinowitz, en Reed) et d’une mère au

dedans, Lou Reed trace sa destinée. Le

foyer, va rapidement dévier de sa trajec-

premier tournant de sa future carrière :

toire. Car au fond de lui, et ce dès son

la rencontre, en 1964, avec John Cale, un

plus jeune âge, Lou souffre. Il n’est pas

Britannique venu étudier aux Etats-Unis.

comme les autres, il le sait. Il tente tou-

Ce dernier est impressionné par la puis-

tefois d’embellir son quotidien en écou-

sance des textes de Lou. Après avoir été

d’autres.

Un

garçon

pour lui, une échappatoire et une façon

61



rejoint par Sterling Morrison et Mareen

sion des choses. Il impose notamment le

Trucker, ils baptisent leur groupe The

mannequin allemand Nico en chanteuse

Velvet Underground. Le chanteur, alors

supplémentaire, plutôt destinée à amu-

âgé de 23 ans, arbore une attitude qua-

ser la galerie et le public qu’à apporter

si-suicidaire : cheveux longs, noirs, le

une véritable valeur ajoutée au rendu fi-

teint pâle. En plein dans les années 60,

nal.

et alors que la période hippie fait office de référence sur la côte Ouest, les mélodies du quatuor sonnent comme une descente aux enfers.

Inspiré par l’avant-gardisme et par la rue, Lou Reed chante d’une voix monocorde, et avec un parlé-chanté inimitable, ses expériences extrêmes à travers un look

Minimalistes, noires, destructrices, les

androgyne qui aura inspiré bon nombre

paroles de Lou Reed posent les pré-

d’artistes,

mices d’un nouveau mouvement :

Bowie, lui aussi membre de la Factory de

celles de l’underground new-yorkais.

Warhol. Mais malgré tous les efforts du

Parmi l’un des titres référents, on cite

maître Andy, le Velvet Underground ne

évidemment Heroin, que Lou autopro-

décolle pas et son succès reste très mo-

clame comme être « sa femme » et « sa

déré. Pourtant, l’album The Velvet Un-

vie » . Une attitude provocatrice, qui va

dergroud & Nico (dont la pochette repré-

taper dans l’œil du pape du Pop Art,

sente cette célèbre banane rose imaginée

Andy Warhol. Homosexuel timide

par Warhol) aura, a posteriori, une im-

et introverti, Warhol est à l’époque

portance non négligeable. De fait, il sera

un illustrateur publicitaire reconnu,

une grande source d’inspiration pour le

qui fait également parler de lui pour

futur mouvement punk, dont on dit que

ses peintures d’un genre nouveau.

cet album est, par son impulsion et son

L’artiste contemporain, qui cherche

côté brut, l’une des premières pierres

à se diversifier (cinéma, musique),

fondatrices.

prend le groupe sous son aile en les faisant notamment se produire régulièrement à la Factory, l’atelier d’artistes qu’il ouvre en 1964. Il devient même le manager du groupe, produit certains titres en y ajoutant sa vi-

à

commencer

par

David

Lors de son point de chute, en 1970, le Velvet Underground n’a vendu que quelques 100 000 albums. Lou Reed est alors âgé de 28 ans, et son cerveau n’a plus une seule cellule dépourvue d’am63



phétamines. Il retourne travailler pour

Ray, petit nom qu’il donne à sa seringue

son père comme dactylographe et semble

et qui deviendra aussi le titre d’une chan-

mettre un terme à sa carrière musicale.

son de neuf minutes mêlant histoires de marins et injection de drogue dures. Une

thématique tout en douceur.

L’ère de la tranfomation

C’est à cette époque là, entre 1972 et 1976, que Lou Reed vit son apogée artis-

Mais c’était sans compter sur la ténaci-

tique. Fin 1972, il se lance dans l’écriture

té du producteur Richard Robinson et

de ce qui restera comme l’un de ses plus

de sa femme Lisa. Le couple le remet

grands chefs-d’oeuvre : l’album Berlin.

sur le chemin des studios d’enregistre-

Lou n’y a jamais mis les pieds, mais s’ins-

ment, et quelques mois plus tard (1972)

pire de l’expérience d’Iggy Pop et de Da-

sort le premier album solo éponyme du

vid Bowie sur le terrain pour retranscrire

chanteur. Malgré la présence de bonnes

toute la mélancolie de cette ville en souf-

chansons, composées à l’époque du Vel-

france. Et donc, quelque part, une ville

vet Underground, et la participation de

qui lui ressemble. Sorti en 1973, l’opus

deux musiciens du groupe Yes, Steve

de 49 minutes rempli d’une noirceur iné-

Howe et Rick Wakeman, la galette passe

galée ne connaîtra pourtant la gloire que

quasiment inaperçue. Il faudra attendre

sur le tard. Deux ans plus tard, Rock’n

le deuxième opus, Transformers, produit

Roll Animal, un album live, marque l’apo-

par Mick Ronson et David Bowie, pour

gée de Lou Reed à travers le titre semi

que Lou Reed s’impose dans les charts

autobiographique Rock’n Roll, qui relate

US pour la première fois de sa carrière.

l’histoire d’un jeune homme sauvé par la

Le titre Walk on the Wild Side, première

musique qu’il écoutait à la radio.

chanson transsexuelle de l’histoire de la musique, se hisse dans le Top10. A ce revirement musical s’accompagne une véritable transformation physique : ongles peints en noir, cheveux courts platine, collier de chien autour du cou, Lou Reed est l’icône des androgynes. Prince de la nuit dans la Big Apple, il poursuit ses déboires et ne quitte jamais Sister

Les années passent, et la carrière de Lou Reed s’essouffle avec, entre autres, l’émergence du mouvement punk (les Sex Pistols en tête) qu’il aura indirectement influencé au milieu des années 60. Les années 90 marquent un grand tournant avec la mort d’Andy Warhol : fini la Factory, les soirées déjantées et la magie 65


de l’underground. Le moment est venu de se réinventer, et c’est tout naturellement que Lou va faire appel à John Cale, son ex-collègue du Velvet Underground. Après avoir écrit un hommage à Warhol (Songs for Drella), composé pour le célèbre réalisateur et scénariste allemand Wim Wenders, reformé son groupe pour une petite tournée, nommé chevalier des Arts et des Lettres par Jack Lang (!), ou encore fait l’acteur dans le film Brooklyn

toujours rester underground. Mais le poids des âges et des excès finit par se faire sentir. L’artiste se met en retrait, sa présence sur scène se fait de plus en plus rare. Grâce à un talent qui, lui, ne vieillit pas, il y a encore la place pour quelques coups d’éclat. Comme l’album Lulu composé en 2011 avec le groupe de hard rock Metallica, qui met en

Boogie, Lou Reed reprend son chemin en solo.

Vivre mieux et cultiver des pastèques

Magic and Loss (1992) et Set The Twilight Reeling (1996) viennent couronner de succès la carrière de l’artiste, qui commence à s’assagir avec l’arrivée dans sa vie de celle qui deviendra sa femme : Laurie Anderson. Après avoir composé l’album Ecstasy (2000), Lou Reed opère un changement radical et commence à pratiquer le Tai Chi. Il veut se calmer. Il dit même qu’il souhaite « vivre mieux et cultiver des pastèques ». En interview, il remplace ses verres d’alcool par des tasses de thé. Ce qui ne l’empêche pas de composer The Raven (2003), un disque post-punk en référence au célèbre Corbeau d’Edgar Allan Poe. Dedans, il y reprend deux titres sortis des cartons, The Bed et Perfect Day, en compagnie de David Bowie. Mais malgré l’originalité de l’album, ce dernier

exergue tout le talent de l’artiste à

ne convainc pas le grand public. Un peu

travers son mythique parlé chanté.

comme si Lou Reed était condamné à

La même année, il monte sur scène


au Festival des Vieilles Charrues, devant

est « un triomphe de la médecine mo-

des centaines de milliers de spectateurs.

derne, de la physique et de la chimie ».

C’est sa dernière apparition sur le sol

Les trompettes ont été sorties un peu

français. Le chanteur s’astreint à un repos

trop tôt. Le 27 octobre 2013, son corps

forcé. Son foie est ravagé, il attend une

rejette la greffe et Lou ne survit pas. Son

greffe qui pourrait le remettre sur pied.

futur n’aura duré que cinq mois. Ses

Celle-ci arrive finalement en avril 2013.

œuvres, elles, continueront de traverser

L’opération est un succès, et Lou Reed

les époques.

se dit plus grand et plus fort que jamais. « J’ai hâte de remonter sur scène, d’écrire

de nouvelles chansons pour communiquer avec vous dans le futur » écrit-il sur sa page Facebook, assurant même qu’il


YODELICE Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

Trois ans après Cardioid, Yodelice alias Maxime Nucci fait son retour avec Square Eyes, un nouvel album pensé pour la scène. Il sera en tournée dans toute la France à partir du 6 Novembre 2013 et passera par la Cigale les 20, 21 et 22 Janvier 2014. À cette occasion, nous avons rencontré le chanteur qui est devenu son propre alter ego.



Yodelice est le personnage que tu as inventé et étoffé au fil des années. En quoi dépends-tu de lui, aujourd'hui ? Au tout début de Yodelice, j'avais vraiment l'impression d'enfiler le costume d'un personnage. Yodelice n'est pas né avec les chansons. J'ai d'abord écrit des chansons inspirées de ma vie et, après, je me suis demandé comment j'allais les jouer sur scène et c'est ainsi qu'est née l'envie de faire une proposition artistique avec ce personnage.

Était-il nécessaire de se cacher derrière un personnage pour pouvoir raconter tes histoires ? Oui. Il m'a aidé à creuser plus loin et à parler aux gens sur scène. Avec le temps, c'est une schizophrénie qui est devenue totaement assimilé. Je suis devenu Yodelice. Lui n'existe que sur scène et comme j'ai conçu ce nouvel album pour la scène, on peut dire que c'est la première fois que je pensais à Yodelice en faisant des chansons.

Comment se comportent tes proches vis-à-vis de cet alter ego ? Il y a des gens dans mon entourage qui sont très sensibles à l'artistique mais qui ne sont pas pour autant artistes. Du coup, au départ, c'était un peu étonnant pour certaines personnes mais c'est devenu plus assimilé avec le temps.



Penses-tu, un jour, redevenir Maxime Nucci à la scène et sur tes albums ? Non car Yodelice est mon avatar musical. C'est un clown qui a le parcours d'une vie, qui est en quête d'identité et il prend déjà trop de place (rires).

En termes d'images, on a le sentiment que tu te montres davantage et que tu as moins de pudeur. D'où vient ce changement ? Avant, je m'imposais systématiquement d'être Yodelice. Aujourd'hui, je pense que je suis mieux dans ma vie. J'ai toujours voulu avoir une liberté artistique. Le piège, avec un personnage, c'est de s'enfermer dedans et de devenir prisonnier, ce qui n'est pas mon but avec ce projet. Je tenais à me sentir libre de tout.

Pourtant, tu n'apparais pas sur la pochette de ton nouveau disque... Je ne voulais pas d'un truc figé. Il faut dire aussi que j'ai une expérience du média un peu traumatisante. Ce qui importe pour moi, c'est ma proposition artistique. Je ne suis pas en quête de popularité alors j'avais besoin de recentrer les choses.

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Quel est le fil conducteur de ce nouvel album ? Un homme en quête d'identité.

Cet album, est-il thérapeutique ? Non. C'est un album extrêmement casual qui parle beaucoup d'amour et un peu de sexe.

Ton personnage arbore une larme. Est-ce une larme de tristesse ou de joie ? Les deux. C'est vraiment l'aboutissement d'un sentiment, une sorte de finalité d'une émotion ressentie. J'aime que ce clown arbore cette larme avec fierté.

Cet album est plus rock que les précédents. Qu'écoutais-tu pendant que tu le préparais ? Rien ! (rires). J'ai vraiment cherché une texture particulière. Mes précédents albums ont été faits dans une sorte de tradition mais, pour celui-ci, j'ai voulu pousser la production avec une sorte de patchwork.

De quoi parle la chanson Familiar Fire ? C'est une chanson qui parle de tout le monde. Elle évoque ce coup de foudre amoureux qui nous emmène sur un petit nuage et qui finit par s'arrêter brusquement. On se dit alors qu'on ne se fera plus avoir par ce genre de


choses mais, un jour, on rencontre une autre personne et on retrouve ce "feu familier" qu'on croyait éteint.

On t'a vu pour la dernière fois sur les écrans dans "Les Petits Mouchoirs" en 2010. Aimerais-tu refaire du cinéma ? J'ai aimé chacune de mes expériences cinématographiques

mais,

malheureusement,

j'attends trop que les choses viennent à moi (rires). Je n'entretiens pas les relations à ce niveau alors que j'adorerais qu'on me propose un rôle dans lequel on ne m'attend pas.

Qu'est-ce que tu aimerais qu'on oublie de toi ? La bande originale du film Alive. J'ai fait cette musique un peu comme une commande.

Cela veut dire que tu assumes davantage l'album que tu as fait pour les L5 ? Je l'ai fait du mieux que je pouvais (rires). C'est sûr que ce n'est pas artistiquement ambitieux mais c'est très produit et ce n'était pas si facile à faire. En tout cas, j'en rougis pas trop (rires).

Après tout ce temps, que peut-on te souhaiter ? De continuer à m'éclater artistiquement et à proposer des projets de plus en plus originaux.

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MAYER HAWTHORNE Par DINE DELCROIX / Photos Franรงois Berthier


Paru l'été dernier, Where Does This Door Go, le troisième album studio de Mayer Hawthorne est un voyage vers l'inconnu. Après avoir assuré la première partie de Bruno Mars à Paris, le chanteur californien se produira sur la scène parisienne du Cabaret Sauvage le 27 Novembre 2013. Zoom sur un artiste qui aime boire du vin sur la plage.


Où mène la porte que l’on voit sur la pochette de ton nouvel album ? Je crois que je ne le sais pas moi-même (rires). Elle mène vers l’inconnu, vers quelque chose de nouveau et de différent. J’ai brisé beaucoup de règles pour cet album...

Et quelle est la signification de la chouette qui est posée sur ton épaule ? C’est une grand figure de la mythologie grecque, une sorte de guide spirituel. C’est un peu mon guide à travers ce voyage vers l’inconnu.

Une présence féminine plane sur la quasi-totalité de l’album. Qui t’a inspiré ? De belles femmes partout à travers le monde.

Le premier single extrait de cet album s’intitule Her Favourite Song. Et toi, quelle est ta chanson préférée ? Elle change tous les jours. Aujourd’hui, c’est Paris de Friendly Fires.

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Pour ce nouvel album, tu as travaillé avec Pharrell Williams. Pourquoi lui ? Pour beaucoup de raisons et surtout parce qu’il comprend la musique. Il m’a vraiment donné envie d’essayer de nouvelles choses sur cet album et il m’a poussé à sortir de ma zone de confort. Je l’ai rencontré sur scène pendant un concert de Snoop Dogg à Los Angeles. Quand il a su que j’enregistrais un nouvel album, il m’a contacté et il a proposé de travailler avec moi. C’était avant sa participation à Blurred Lines de Robin Thicke et à Get Lucky de Daft Punk. Il n’avait pas fait de tubes depuis un petit moment et les gens me demandaient souvent pourquoi je voulais travailler avec lui.

Dans cet album, on retrouve également une collaboration avec Kendrick Lamar sur le titre Crime. Comment l’as-tu rencontré ? J’ai rencontré Kendrick Lamar durant le festival South by Southwest au Texas. Nous vivons tous les deux à Los Angeles et nous avions alors projeté de travailler ensemble dès notre retour chez nous.

De quel crime parles-tu dans cette chanson ? À Malibu, on m’a rappelé à l’ordre pour avoir bu un verre de vin sur la plage car c’est illégal de boire de l’alcool sur la plage en Californie. J’étais tellement contrarié par cette histoire que j’ai eu envie d’en faire une chanson et Kendrick était, pour moi, le featuring parfait.


Penses-tu recommencer le deejing ? Je le fais toujours autant que possible. C’est une des choses que je préfère au monde. D’ailleurs, j’ai fait moi-même chaque scratch qu’on entend sur l’album.

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Comment se déroulent tes journées lorsque tu n’es pas en tournée ? Quand je ne suis pas en tournée, je suis en studio en train d’enregistrer. Je ne rate jamais un petit déjeuner car c’est un repas très important pour moi. Aussi, quand j’ai un rare jour de repos, je vais dans un magasin de disques pour chercher quelques nouveautés sympa ou je fais un tour à la plage.

Que dit le message d’accueil de ta messagerie vocale ? « La vie est belle, laissez-moi un message ! »

Que fais-tu avant de monter sur scène ? J’essaye de me détendre et je m’assure que je suis relaxé et prêt à m’amuser. Sur scène, le plus important, c’est de s’amuser. C’est même une chose contagieuse car, en me voyant m’amuser, les gens s’amusent aussi.

Quels sont tes conseils pour bien grandir ? Il faut rester à l’école, ne pas se droguer et manger des légumes

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M AT H I EU DEL A R I V E Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

S ur les planches du T héâtre des V ariété aux côtés d ’A manda L ear dans D ivina , M athieu D elarive renoue avec le théâtre dans un rôle qui lui va sur mesure .

Comment t’es-tu retrouvé à jouer dans

Les gens qui sont sur scène avec moi sont

Divina ?

incroyables et leur habitude de la scène

On me l’a proposé directement parce qu’on trouvait que je corespondais au rôle. Cela faisait déjà un moment que j’avais envie de revenir au théâtre.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans la préparation de ton rôle ? La musculation (rires). Non, le plus compliqué a été de caler les scènes de cuisine avec la vidéo et toute la partie technique. Il a fallu garder une liberté et trouver un

rend les choses très homogènes. Au début, je suis arrivé avec des appréhensions et une certaine timide mais c’est vite parti car j’estimais être à ma place dès lors que j’avais été choisi pour ce rôle.

Le public a-t-il une influence sur le spectacle ? Il y a différents publics. Il y a des publics rieurs, il y a des publics dissipés et il y a même des publics interactifs. Le spectacle est vivant donc il change et évolue.

espace de jeu pour arriver à exprimer des choses. Heureusement que les personnages existent tous.

Depuis le début de la pièce, as-tu déjà eu des réactions négatives pendant que tu étais sur scène ?

86

Avais-tu des appréhensions à l’idée de jouer

Parfois, on voit des portes qui s’ouvrent

aux côtés de personnes qui ont davantage

ou qui se ferment mais cela peut être

l’habitude du théâtre que toi ?

aussi bien une ouvreuse que quelqu’un



qui va aux toilettes. Pour l’instant, il n’y a

Que fais-tu lorsque tu as envie de rire

rien eu de négatif ou de perturbant (rires).

sur scène ? Je

Le succès de la pièce te donne-t-il envie de continuer le théâtre ?

baisse

les

yeux,

je

me

concentre et j’essaye, là encore, de contrôler ma respiration.

Oui, j’adorerais. Cette expérience est idéale car la pièce est géniale à jouer, le public est rendez-vous, le théâtre est ma-

Dirais-tu que la pièce

gnifique et toute l’équipe est formidable.

dresse une satire de télévision ?

Comment est Amanda Lear dans le travail ? Elle intègre tout le monde et elle est très touchante. Je la trouve généreuse, fine, intelligente, extrêmement cultivée, disponible et bienveillante.

Elle caricature le fait de se servir les uns des autres pour atteindre un but professionnel. C’est valable dans tous les domaines mais c’est vrai que, dans le monde du spectacle, il y a des gens qui sont prêts à tout pour faire

Quel est ton secret pour lutter contre le trac ? Respirer. Je pars du principe que les gens qui viennent nous voir ne sont pas malveillants. Il y a le bon et le mauvais trac. Il y a une exaltation et une excita-

exister leur image. Toutefois, les personnages de «Divina» sont arrivistes mais restent humains avec une certaine sensibilité.

tion à l’idée d’aller sur scène pour jouer et essayer de faire plaisir aux gens. C’est justement cette énergie que j’essaye de prendre et non le trac destructeur et négatif. Il faut aussi savoir accepter qu’on ne peut pas plaire à tout le monde et qu’on ne peut donc pas faire l’unanimité.

Regardes-tu beaucoup la télévision ? Oui. Je fais partie des auteurs de la série Nos Chers Voisins donc je m’intéresse à ce qui se fait à côté. Je regarde différentes sortes de programmes, du

téléfilm

à

l’émis-

sion de variétés en passant



par l’actualité et les débats politiques.s. J’ai grandi devant la télévision.

Quels sont tes créateurs de mode préférés ? Pour les photos, je porte les vêtements d’un copain à moi qui s’appelle Pierre

Ton personnage dans la pièce présente une émission de cuisine. Cuisines-tu ? Pas du tout ! Ma femme est la meilleure cuisinière du monde mais moi, je ne sais pas cuisiner. En revanche, je suis extrê-

Mahéo et qui a une marque absolument géniale : Officine Generale. Il fait notamment des vestes bien cintrées et des petites chemises sympa. Si je devais parier sur quelqu’un dans la mode, ce serait sur lui car il a un talent fou.

mement gourmand et j’adore manger. Pour la pièce, Amanda Lear est habillée par Quel genre d’émission télévisée pourrais-tu animer ? J’aimerais bien faire une émission politique ou un JT.

Jean-Paul Gaultier. L’as-tu déjà rencontré ? Oui. Amanda me l’a présenté et j’étais content. C’est un grand monsieur dans son domaine. Il est brillant, plein de talent et c’est toujours impressionnant de rencontrer ce genre de personnes. Les autres comédiens de la pièce sont

Et si tu devais choisir une émission qui a déjà

habillés par Michel Dussarat et je trouve

existé ?

qu’il a, lui aussi, beaucoup de goût.

Le rêve aurait été de faire « Ushuaïa ». 90




JULIEN BOISSELIER Par Dine delcroix / Photos : François Berthier

Révélé au grand public en 2006 par Philippe Lioret dans Je vais bien, ne t’en fais pas, Julien Boisselier navigue entre théâtre, cinéma et télévision. Il est actuellement à l’affiche de la pièce Zelda & Scott au Théâtre La Bruyère où il côtoie les années folles. Rendez-vous avec un acteur pas comme les autres.


Ton personnage dans la pièce côtoie la folie.

grette après mais, sur le moment, l’éner-

Es-tu fasciné par ce thème ?

vement est nécessaire car il est presque libérateur. Heureusement que j’ai la

Ce n’est pas quelque chose qui me fas-

chance de faire un métier qui me permet

cine mais c’est vraiment un thème qui

d’extérioriser des choses.

est très riche quand on est comédien. Je ne sais pas ce qui définit la folie mais je sais que le personnage de Scott Fitz-

En quittant la scène, comment te sens-tu ?

gerald et le rapport qu’il avait avec sa femme sont très intéressants à explorer.

Je suis assez serein.

En tant qu’acteur, cela permet de sortir un peu des sentiers battus, d’exprimer des choses et d’explorer des états.

Ton personnage dans la pièce refuse d’avoir des enfants. As-tu la même réticence à ce sujet ?

Aimes-tu les rôles forts ?

Non. J’ai envie de fonder une famille. J’ai plus de 40 ans, maintenant, donc

Quand on me propose des personnages

l’étau commence à se resserrer (rires).

qui sont décalés et dans l’excès, j’ai plu-

Autour de moi, il y a beaucoup de per-

tôt tendance à y aller, oui.

sonnes épanouies grâce à leurs enfants donc j’y pense aussi.

La perte de contrôle est également un des nombreux thèmes de la pièce. Cela t’est-il déjà arrivé de perdre le contrôle ?

Malgré l’envie, as-tu des craintes à l’idée d’être papa ?

Oui, mais de moins en moins. Il y a eu des moments dans ma vie où j’étais en

La crainte, c’est de ne pas trouver la

colère contre tout. Cela peut partir d’une

bonne maman ou de faire des enfants

journée durant laquelle quelqu’un nous

par dépit pour essayer de maintenir son

double sur la route, par exemple. On re-

couple.

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L’histoire de la pièce se passe durant les an-

ne portaient pas de jugements. À cette

nées 20 sur fond de musique jazz. Écoutes-

époque, il n’y avait pas la possibilité de

tu ce style de musique ?

se faire filmer par un portable ou de se faire «surprendre». Il n’y avait pas cette

Pas particulièrement. Cependant, j’aime

dénonciation permanente de l’image et

beaucoup le chanteur Jamie Cullum qui

on pouvait avoir une vraie intimité.

fait une forme de jazz. Les références de la pièce sont souvent littéDans ce cas, quel style de musique écoutes-tu ?

raires. As-tu eu besoin de relire toute l’œuvre de Ernest Hemingway pour préparer ton jeu ?

J’écoute de la techno, de la house, de la funk... J’ai mixé à une époque dans des

Pas particulièrement. J’ai eu la chance,

soirées et des boites. J’aimais beaucoup

dès le départ, de tomber sur un texte très

aller chercher des «galettes» en magasins.

fort. On parle beaucoup de ces personnages et de la dimension dramatique de leur vie mais, au final, on se rend compte

Aurais-tu-aimé vivre dans les années folles ?

que les spectateurs aiment l’écriture de la pièce. Il ne suffit pas de s’emparer

Oui. Quand on interprète un person-

de personnes qui ont eu une existence

nage, on se renseigne, on lit des choses

incroyable pour faire une bonne pièce.

puis on commence à voir au-delà des

Il faut, avant tout, avoir un bon auteur.

faits et de ce qui s’est passé. Durant ces

J’ai réalisé assez rapidement que je

années folles, il y avait une insouciance,

n’avais pas vraiment besoin d’aller pui-

une liberté d’agir et de penser que nous

ser à droite et à gauche ou de relire tous

n’avons plus maintenant. Le gens de

les écrits d’Hemingway. Evidement, j’ai

cette époque et de ce milieu faisaient la

relu des choses mais je me suis surtout

fête pleinement. Ils avaient de l’argent

beaucoup appuyé sur le texte pour faire

mais aucun problème. Ils étaient dans

un travail sur les situations et sur ce que

une forme de libération des mœurs.

l’auteur avait envie de raconter au-delà

Les fêtes qu’organisait Scott Fitzgerald

de l’œuvre littéraire.

ne sont pas juste une légende. Les gens

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Es-tu un grand lecteur ?

qu’ils ont peur. On a peur de se séparer de la femme avec laquelle on est même

Non, je lis très peu. En revanche, je re-

si on ne l’aime plus parce qu’on craint

garde beaucoup de documentaires et de

de se retrouver seul, on a peur de perdre

films. Quand on manque de temps, il

son travail donc on ne prend pas de

y a des priorités et il se trouve que les

risques, on ne s’engage dans rien et on

miennes passent par la musique, le ciné-

ne donne pas son avis, on a peur de ne

ma et les documentaires. La littérature est

pas avoir assez d’argent, on a peur d’être

loin derrière. De temps en temps, on me

malade... Toute la journée, on a peur !

recommande un livre alors je m’y colle.

Il y a une sorte d’angoisse permanente appuyée par les médias. Je pense que le manque d’inspiration vient d’un endroit

Que fais-tu lorsque tu es en panne d’inspira-

où on se laisse envahir par la peur.

tion comme ton personnage dans la pièce ? Je déprime. On manque d’inspiration

Que fais-tu pour lutter contre ce type d’an-

quand on s’ennuie dans sa vie, qu’on

goisses ?

s’enferme dans des situations, qu’on ne prend pas de décisions, qu’on ne fait

J’essaye de ne pas me renfermer alors

pas de choix...

je sors, je vais voir des gens, je discute, je voyage... On cultive l’individualité de nos jours et c’est vraiment dommage.

Comment expliques-tu cette passivité chez l’être humain ? La peur de l’inconnu. Je vois énormément de gens qui s’ennuient dans leur vie et qui manquent d’inspiration parce

MAKE UP : CAmille Lutz

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100


LOUIS CHEDID Louis Chedid n’a

pas encore dit son dernier mot. Il livre ce mois-ci un seizième album studio intitulé Deux fois l’infini et réalisé en collaboration avec Samy Osta, déjà remarqué aux côtés de La Femme et sur le premier album de Rover. Pour TheBlindMagazine, le chanteur a accepté de nous parler de son travail et de partager sa vision de l’industrie du disque actuelle.

Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

101


Pourquoi avoir choisi d’appeler ton nouvel album Deux fois l’infini ?

le cas ? Oui. Le premier public d’un artiste, c’est

L’infini, c’est le chiffre couché. Quand j’ai

lui-même alors il faut être content de

raconté que j’allais faire mon seizième al-

chanter pour soi si on veut que les autres

bum, quelqu’un m’a dit que c’était deux

y trouvent éventuellement aussi du plaisir.

fois l’infini et j’ai trouvé que cela ferait

C’est une chanson très autobiographique.

un titre formidable pour cet disque. À ce moment-là, j’avais 15 titres et j’ai décidé d’en faire un de plus. C’est la première fois de toute ma carrière discographique que j’ai le titre d’un album avant de le

Si tu étais une autre personne, achèterais-tu tes propres albums ?

terminer. Dans l’infini, il y a cette notion

À mon avis, oui, car j’y trouverais exacte-

d’impalpable et elle est encore plus forte

ment ce que j’aime. Après, est-ce que je

quand est multipliée par deux. Je voulais

piraterais ? Je ne sais pas (rires).

arriver à l’illustrer pour la pochette et c’est une jeune graphiste qui m’a amené ce sigle. Cela change des portraits.

Dans ce nouvel album, tu rends hommage à Nino Ferrer dans le titre Si Tu Veux De Moi. Pourquoi Nino Ferrer ?

Comment en es-tu venu à travailler sur cet album avec le producteur Samy Osta ?

C’est un artiste à part dans la chanson française. Il a réussi à faire le grand écart

Samy, je l’ai découvert avec son travail

entre la chanson comique et la grande

pour album de Rover. Il vient du Li-

chanson nostalgique. L’idée est venue

ban et j’ai aussi des origines libanaises

toute seule.

donc cela crée des points communs . Par la suite, j’ai su que Rover avait fait tous les instruments pour son album et j’avais moi-même envie de repartir sur cette fraîcheur-là en faisant un disque très artisanal. J’ai rencontré Samy à ce moment-là, je lui ai proposé de faire un disque de cette même manière et il était partant.

Toujours ce nouvel opus. Tu chantes Si j’étais une fille. Si tu avais le choix d’être une fille, laquelle serait-ce ? De temps en temps, j’aimerais bien avoir cette sensibilité car les filles sont beaucoup fortes, plus ouvertes et plus réceptives. Elles savent où elles vont. J’ai été beaucoup élevé par des femmes alors j’ai

L’album comprend une chanson qui s’inti-

appris beaucoup plus des femmes que

tule Je chante un peu pour moi. Est-bien

des hommes. À choisir, je dirais Katha-


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rine Hepburne, Simone Signoret ou Si-

aussi forte et aussi belle, on se dit que le

mone Veil.

fait de la refaire risquerait de la rendre moins bonne. Du coup, la composition a été confiée à Francis Cabrel qui est un

En référence à ta chanson Ce que la vie me donne, qu’est-ce que la vie ne t’a pas encore donné ?

des plus grands dans ce domaine. En revanche, je travaille sur une comédie musicale comique que j’essaye de monter avec Shirley et Dino.

Tellement de choses ! Ce qu’elle ne me donne pas, c’est ce que je ne vais pas chercher. On ne peut pas tout faire, on ne peut pas être partout. J’aime vivre et

Cette suite du Soldat Rose te dérange-t-elle ?

j’essaye d’être le plus heureux possible.

Non, pas du tout. Je suis le compositeur,

Le bonheur est une lutte et il est beau-

pas l’auteur. L’auteur a eu envie d’une

coup plus difficile d’être heureux que

suite et cela ne me gène pas du tout.

malheureux. La vie me donne beaucoup et j’adorerais vivre beaucoup plus. On ne fait jamais tout ce qu’on pourrait faire.

Que penses-tu de l’industrie du disque, aujourd’hui ?

L’album se termine par le morceau Au Re-

Il y a une conjoncture qui est compli-

voir. Est-ce un adieu ?

quée car la musique est aujourd’hui gra-

Non (rires). Après un disque comme ce-

rend pas toujours compte de l’investis-

lui-là, j’ai envie d’en faire d’autres. Je

sement que cela représente. On ne sait

ne m’imagine pas ne rien faire, ce serait

pas l’argent qu’il faut mettre pour faire

affreux !

un disque et pour le promouvoir. Dans

tuite pour beaucoup de gens. On ne se

n’importe quelle industrie, quand on fait quelque chose qui coûte de l’argent, Pourquoi avoir refusé de composer Le Soldat Rose 2 ?

il est normal d’avoir une contrepartie. Cette nouvelle donne est complexe. Paradoxalement, Internet permet de faire

J’ai décliné l’offre car je n’aime pas re-

découvrir beaucoup de personnes mais

faire les choses. J’ai vécu une expérience

cela reste compliqué de se faire une

extraordinaire avec Le Soldat Rose durant

place dans cette industrie.

laquelle j’ai été chercher des artistes qui sont tous venus par sympathique. Quand on vit une chose aussi intense, 105


Écoutes-tu de la musique sur Internet ? Oui. Je suis abonné à Spotify et cela me permet de découvrir énormément d’artistes dont je n’aurais jamais entendu parler sans ce service.

Achètes-tu des albums au format digital ? Oui car j’écoute surtout la musique sur mon ordinateur.

Te parle-t-on systématiquement de ton fils, Matthieu, durant les interviews ? Pas systématiquement mais cela arrive et c’est normal tout comme il arrive qu’on lui parle de moi. Ce serait agaçant qu’on ne me parle pas de mon fils car, quand on est artiste et qu’on a des enfants qui le sont aussi, on veut les voir réussir.

Dans son travail pour les autres, qu’as-tu préféré ? J’aime beaucoup ce qu’il a fait pour Vanessa Paradis.

Quelle est ta philosophie de vie ? Ma philosophie tient en deux mots : Carpe Diem. Chaque jour est une vie.



Par DINE DELCROIX / Photos : Franรงois Berthier


Samuel Le Bihan Actuellement à l’affiche de Mensonges d’Etats au Théâtre de la Madeleine, Samuel Le Bihan a accepté de revenir sur son incroyable carrière avec beaucoup de modestie de poser avec sa moustache ‘temporaire’ pour nos lecteurs. PAR DINE DELCROIX / PHOTO : FRANCOIS BERTHIER

Manteau PAUL & JOE Chemise THE KOOPLES Jean LEVIS Bottines JB RAUTUREAU


Il paraît que tu voulais étudier les arts graphiques avant d’être acteur. Est-ce vrai ?

Que fais-tu de tes dessins ? Je les file à mes potes. Je voulais conti-

En fait, je voulais faire les beaux-arts

nuer après le tournage mais j’ai manqué

mais il fallait avoir le Bac. Du coup, je

de temps, notamment avec l’arrivée de la

suis allé passer un brevet de technicien

pièce de théâtre.

dessinateur maquettiste mais cela m’ennuyait profondément parce que c’était plutôt le dessin qui me plaisait et non pas la maquette. Je n’étais pas tellement

Quels sont les peintres que tu admires ?

fait pour les arts appliqués même si j’ai

J’admire beaucoup le travail de Philippe

appris. J’avais surtout une passion pour

Pasqua. J’aime la manière dont il traite

la création. Il y a des gens beaucoup plus

ses portraits. Il fait s’exprimer les vi-

doués dans l’application de l’art à l’in-

sages, il fait exploser les couleurs et les

dustrie. C’était assez large mais il fallait

détails. C’est assez fort !

aimer les outils techniques. Moi, je voulais des matériaux pour faire de la sculpture ou de la peinture et cela ne se fait pas forcément avec un support virtuel. C’était un besoin personnel et c’est pour cette raison que je me suis dirigé vers le théâtre où j’ai fini par trouver un engagement émotionnel avec une relation physique aux choses.

Aujourd’hui, de quoi manques-tu ? Quand j’ai commencé le métier que je fais aujourd’hui, j’ai beaucoup voyagé, j’ai rencontré des gens très différents et cela me manque un peu, en ce moment. Je manque de voyages et de rencontres inattendues. Le théâtre, c’est un travail de recherche sur soi-même, un travail

Malgré ce changement de voie, dessines-tu

exigent sur l’émotion. C’est rigoureux et

toujours ?

technique mais cela enlève les voyages, les rencontres et l’aventure qu’on re-

Je m’y suis remis l’été dernier parce que

trouve dans le cinéma.

j’ai travaillé sur le rôle d’un flic qui dessine beaucoup alors je faisais énormément de portraits sur le tournage. J’ai un peu plus de mal sur les corps car le travail de perspective est plus compliqué pour moi.

La pièce dans laquelle tu joues s’intitule Mensonges d’États. Prononces-tu beaucoup de mensonges au quotidien ? Je ne mens pas, je m’arrange avec la vérité (rires). Il y a des choses que je ne dis pas plutôt que de mentir. Je me tais et

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cela m’évite de mentir. Un acteur a une

tégie. Ce sont des personnages fascinants

aisance à jouer et la vie est un jeu mais

car ils ont une souffrance intime et ils re-

il ne faut pas confondre les relations

fusent d’être dans le vrai. Cela crée une

sociales et les relations affectives qu’on

paranoïa car les personnages qui mani-

a avec les gens qu’on a choisi d’aimer.

pulent et trichent sont persuadés qu’on

Après, en société, il y a un jeu qui n’est

peut faire pareil avec eux et ce n’est pas

pas lié au mensonge parce que c’est une

impossible donc ils sont toujours dans

politesse ou une espèce d’élégance à

une méfiance totale et cela engendre une

avoir vis-à-vis des autres qui fait du bien.

solitude terrible. Ils ne savent pas lâcher

Les gens qui pensent qu’il est impor-

prise et sont toujours dans le contrôle.

tant de dire tout le temps la vérité se retrouvent désocialisés parce qu’on essaye de les éviter. Moi, je n’ai pas envie qu’on me dise tout le temps la vérité, j’ai envie

Ton personnage est-il sensible ?

de passer de bons moments. J’ai envie de

Oui. Il a une émotion particulière pour

me marrer, de rigoler, de choses simples

l’engagement de la jeunesse. Il est très

et parfois superficielles. Il y a un moment

ému par cette guerre et par la forme

pour les choses profondes.

idéaliste que peuvent avoir les jeunes qui vont se battre. Il est touché par leur courage et leur engagement. Il ne le montre

Comment décrirais-tu ton personnage dans la pièce en trois mots ?

jamais mais cela le trouble. Ses stratégies pour gagner cette guerre sont nourries par cela.

Je dirais « Manipulateur », « British » et « Dévoué ». En quoi aimerais-tu ressembler à ton personnage ? Selon toi, qu’est-ce qui fait la complexité de ce genre de personnages de guerre ?

J’aimerais bien avoir son talent à mana-

Ce sont des personnages assez atypiques

tiver ses troupes tout en leur permet-

qui travaillent dans les coulisses du pou-

tant de garder leur indépendance et une

voir, dans le secret et dans les intérêts

auto-motivation. C’est, là, la force du

d’une nation donc leurs limites sont tou-

bon management : ne pas avoir besoin

jours un peu floues. Ils considèrent que

de donner d’ordres pour que les gens

la notion de bien ou de mal n’est pas une

comprennent la nécessité de certaines

priorité. Ils n’hésitent pas à sacrifier et à

choses. Il a aussi une intelligence d’en-

tricher dans une certaine mesure de stra-

vironnement qui m’épate, une faculté à

ger une équipe. Il arrive toujours à mo-

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synthétiser tous les éléments qui l’envi-

Arts et des Lettres. Qu’en as-tu fait depuis

ronnent pour comprendre ce qui va se

tout ce temps ?

passer.

En fait, je ne sais pas où elle est (rires). J’étais fier et très ému, mais je n’y attache

Quels autres rôles aurais-tu aimé jouer dans cette pièce ?

pas particulièrement. Je ne me définis pas par rapport aux prix que j’ai pu avoir.

Le général Patton est assez formidable. Il est haut en couleur et très drôle. Je

Parmi les artistes que tu as pu côtoyer durant

trouve ce rôle très excitant. Il y a aussi le

ton parcours, lequel t’a le plus marqué ?

rôle de l’officier allemand Von Roenne qui est très intéressant.

Il y a quelqu’un que je continue de croiser de temps en temps et qui me passionne : Bertrand Tavernier. C’est quelqu’un

De toute ta carrière, quel est le rôle dont tu as le plus honte ?

d’extrêmement cultivé et il transmet sa culture de façon toujours enthousiaste. J’adore passer des moments avec lui

Je ne vais pas dire lequel parce que ce

quand on se retrouve.

serait cracher dans la soupe alors que j’ai été payé pour ce travail et que j’y croyais vraiment au moment où je l’ai fait. Il y a

Comptes-tu garder la moustache encore

un moment où on fait des choses pour

longtemps ?

les mauvaises raisons et cela arrive à tous les acteurs. C’est une valeur d’être connu et il faut la respecter en ne faisant pas n’importe quoi.

Non (rires). C’est uniquement pour mon rôle dans la pièce. Je me disais que je n’avais pas assez le côté anglais et je cherchais des éléments pour travailler le personnage. En vérité, je n’aime pas

Tu as reçu la décoration de Chevalier des

cette moustache mais elle me permet de comprendre des choses.

Stylisme : Loris de Rodez Bénavent Make up : Emilie Peltier

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Veste et ceinture ZILLY T-shirt MAJESTIC Jean en cuir JITROIS Baskett JB RAUTUREAU


BLIND TEST

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DA SILVA Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

De retour ce mois-ci avec un cinquième album intitulé Villa Rosa qu'il défendra notamment au Café de La Danse le 12 Février 2014, le chanteur Da Silva s'est prêté à notre BLIND TEST sans aucune hésitation.

Ta Madeleine de Proust ? Boys Don’t Cry de The Cure. Le film qui raconte ta vie ? La Fiancée de Frankenstein réalisé par James Whale en 1935. C’est une jolie métaphore sur beaucoup de choses. Ton livre de chevet ? Voyage Au Bout De La Nuit de Céline. À ce jour, je l’ai lu neuf fois. Un ami m’avait prêté une édition illustrée par Tardi qui était parue chez Gallimard quand j’avais 15 ou 16 ans et j’ai adoré. Je l’ai en plusieurs éditions. Ton secret de beauté ? Ne jamais me raser pour cacher un peu les défauts (rires). Ton antistress ? La course à pied. La tendance mode que tu détestes ? Le short «costume» : c’est pas possible ! 117



Le détail chic pour toi ?

Le défaut que doit avoir une femme ou un Les chaussures, c’est important. J’aime homme pour te séduire ? bien regarder les chaussures des gens. L’instabilité. Ta série du moment ?

Le cadeau que tu rêves d’offrir ?

Je n’ai jamais eu la télévision alors je suis passé complètement à côté des séries. Tout le monde me parle de plusieurs séries mais je ne les connais pas.

Un cadeau sur lequel je ne me suis pas trompé. Tout dépend de la personne à qui je l’offre. C’est toujours embarassant d’offrir un cadeau car on ne sait pas si on va réussir à faire plaisir.

Ta chanson pour te sentir bien ? Modern Love de David Bowie me donne la Libé ou le Figaro ? pêche. Libé. L’insulte que tu préfères ?

Ton proverbe fétiche ?

« Salaud ! », c’est assez joli.

« T’es sincère ». C’est lamentable !

Une citation d’Antonin Artaud écrite dans une correspondance avec Jacques Rivière : « J’ai pour me guérir du jugement des autres toute la distance qui me sépare de moi. »

Le pays où tu pourrais immigrer ?

Le disque que tu as honte d’avoir acheté ?

L’Espagne. J’adore Barcelone ! C’est une ville ouverte sur la mer et j’aime la manière dont ses quartiers sont organisés. Son architecture est aussi sublime.

Aucun ! Chez moi, il n’y pas de musique honteuse et je ne trouve d’ailleurs rien de honteux dans la musique. Je peux écouter toutes les musiques. Peut-être que toi, tu pourrais trouver des trucs honteux dans ma discothèque (rires).

Le compliment qui t’énerve le plus ?

Un autre métier qui t’auraît plu ?

Il y en a tellement ! J’aurais bien aimé être Le talent que tu aimerais avoir ? médecin. Celui d’être bon en interview. J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui sont Qui inviterais-tu à ton dîner idéal ? doués dans ce domaine. Pour être sûr de ne pas être déçu, j’inviterais mon meilleur ami. La question qu’on ne doit pas te poser ? Toute question liée à ma vie privée. 119


L’INTERVIEW PREMIÈRE FOIS

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AMBROSIA PARSLEY Par Dine Delcroix / Photos : François Berthier

Voix

légendaire du groupe Shivaree à qui l'on doit l'inoubliable tube Goodnight Moon, Ambrosia Parlsey se lance dans une carrière solo avec un premier album intitulé Weeping Cherry. Il y a une première fois à tout et nous avons justement voulu connaître les autres "Premières Fois" de la chanteuse américaine...

Première voiture ?

Premier baiser ?

Ma première voiture, c’était une

Il s’appelait Gary Arbuckle, j’avais

Toyota Camery blanche. J’étais en

17 ans et c’était dans un parc.

première au lycée, et je venais de me faire virer pour avoir fumé la pipe en cours. J’ai été transférée à une école qui se trouvait très loin de chez moi

Premier amour ?

alors j’ai eu besoin d’une voiture.

Mon mari.

Premier souvenir ?

Premier rapport sexuel ?

Je me suis perdue à Disneyland vers

J’avais 20 ans et c’était sur le sol.

l’âge de 2-3 ans. Je cherchais mon père et, quand j’ai aperçu un type qui portait le même genre de pantalon que lui, j’ai couru aussi vite que j’ai pu pour m’agripper à sa jambe. J’ai entendu le monsieur rigoler et, en levant les yeux,

Premier chagrin ? Quand mon père est parti. J’avais 12 ans.

j’ai vu qu’il n’était pas mon père. Il a dû me prendre pour une folle et j’étais très embarrassée alors je me suis mise à pleurer mais mon père n’était pas loin.

Premier animal de compagnie ? Un petit chien nommé Lulu. C’était un Lhassa Apso que ma grand-mère m’avait donné.

Premier métier que tu voulais faire ? J’ai toujours été chanteuse. J’ai commencé à chanter à l’âge de 7 ans.

Premier disque acheté ? Mon père, qui est formidable contrai121



rement à ce que pourrait laisser croire ma réponse à la question concernant mon premier chagrin d’amour (rires), nous emmenait voir beaucoup de films. Avant l’âge de 10 ans, nous avions déjà vu Voyage Au Bout De L’Enfer, Alien, Shining et, lorsque nous sommes allés voir Apocalypse Now, j’ai entendu

Premier prof détesté ? Mon professeur au CP : Madame Clayman. Elle me détestait alors que j’étais une gentille petite fille de 5 ans. Elle était très méchante et me faisait pleurer. Peut-être que j’étais énervante, je ne sais pas...

la chanson Sympathy For The Devil des Rolling Stones. En sortant du cinéma, j’ai immédiatement couru jusqu’au

Premier prof adoré ?

magasin de disque pour acheter l’album Beggars Banquet du groupe.

Madame Huberman, mon professeur de physiologie en seconde.

Premier film culte ? Première cuite ? Quand j’étais petite, j’avais un VHS du film Forbidden Zone de Ri-

Je n’ai jamais compris pourquoi cer-

chard Elfman. C’était super bi-

tains boivent jusqu’à en être malade.

zarre mais j’aimais le regarder.

J’aime arriver dans un lieu convivial et y rester en bon état. Je devais avoir 19 ou 20 ans et c’était à base de te-

Premier livre culte ? Je ne pense pas avoir déjà lu de livre culte sauf si tu considères que Judy Blume est un écrivain culte (rires). J’ai lu tous ses livres quand j’étais petite. J’étais fascinée !

quila à San Diego, ce qui est une très mauvaise combinaison ! Je ne retournerai jamais plus à San Diego mais je bois encore de la tequila (rires). J’ai eu une belle migraine le lendemain.


MODE

IDA PHOTOGRAPHE FRANCOIS BERTHIER STYSLISME TATIANA DUMABIN MAKE UP LORAN DY ASSISTEE DE MALOU HAIR SADEK L. SHOT AT TEN FEET UNDER STUDIO MANNEQUIN : IDA@MAJOR


Robe YSL, Collier Crucifix DOLCE & GABBANA, manchette et bague noire AMELLEE

Fourrure GIORGIO / Ensemble de costume THE KOOPLES / Chemise blanche THE KOOPLES / Bijou de main BERNARD DELETTREZ / Boucles d’oreilles ARGUMENT / Escarpins ATELIER MERCADAL


Fourrure noire et blanche ON AURA TOUT VU / Top manches longues en cuir GIORGIO / Jupe à plumes STELLA CADENTE / Bague araignée BERNARD DELETTREZ / Bottines A MÉLIE PICHARD


Veste à épaulettes graphic MELANIE DYLIS / Chemise noire transparente ECE SALICI / Pantalon THE KOOPLES / Manchette VIVEKA BERGSTROM / Chaussures ON AURA TOUT VU


Fourrure PELLISIMO / Culotte haute en latex Graphic TRÈS BONJOUR chez Mise en Cage / Bas en latex noirs Walk Fame TRÈS BONJOUR chez Mise en Cage / Escarpins bout méallic ATELIER MERCADAL



Top manches longues en cuir GIORGIO / Jupe à plumes STELLA CADENTE / Bague araignée BERNARD DELETTREZ / Bottines AMÉLIE PICHARD


Robe longue fendue THE KOOPLES / Boucles d’oreilles VIVEKA BERGSTROM / Bague triangle ARGUMENT


MONA WALRAVENS On l’a découverte dans La vie d’Adèle, aux coté de Léa Seydoux. elle tourne en ce moment dans 24 JOURS d’Alexandre Arcady, sur l’affaire Halimi ET le 19 Février 2014; mona sera à l’affiche de TROIS FRÈRES, la suite des Inconnus. en plus de cette actu ultra riche, elle sera également dans la saison 3 de WORKINGIRLS sur Canal au Printemps prochain !

Photo : François Berthier Make up : Loran Dy Assitante Make up : Malou Okumu Hair : Salek L. Assistant photo : Martin Lagardère Robe : Heimstone


LA FILLE QUI REND BLIND



BLIND TRIP

SOMBRE LONDRES PHOTOS : FRANCOIS BERTHIER
















MUSIQUE Par Dine Delcroix et Julian Evil

Imagine Dragons : Night Visions - NOUVELLE ÉDITION (28 Octobre) Après avoir rempli le Divan du Monde, le Bataclan et l’Olympia à guichets fermés, le groupe américain de rock alternatif Imagine Dragons propose une nouvelle édition de son premier album et nous invite à redécouvrir son travail. C’est une œuvre musicale dans tous les sens du terme qui est renfermée par ce disque enregistré entre 2010 et 2012. Les singles It’s Time, Hear Me, On The Top Of The World, Radioactive et Demons sont, bien sûr, présents sur cette réédition de Night Visions qui offre pas moins de 7 titres inédits et qui a déjà installé la bande originaire de Las Vegas à la deuxième place du Billboard, lui valant d’être sacrée « révélation rock de l’année 2013 » par le magazine Rolling Stone. Un statut mérité pour un talent indéniable.

Lorde : Pure Heroine (28 Octobre) Sensation fraîche issue de Nouvelle Zélande, Lorde est devenue, à seulement 17 ans, un phénomène mondial et a su faire de ce premier album l’un des disques les plus attendus de cette fin d’année. Après les excellents singles Royals, Tennis Court et Team, la jeune prodige nous livre le reste de ses compositions electro-pop-alternative. Faussement sombre, Pure Heroine trimballe une innocence involontairement sexy qui navigue sur des textes pourtant très fouillés. De ces 10 titres extrêmement produits se dégage une maturité évidente grâce à des thèmes réfléchis qui abordent aussi bien la peur de vieillir que l’amour ou l’argent. Un album cohérent et novateur pour une artiste imprévisible, qui entame sa carrière d’une manière exemplaire et dont la voix rend dépendant comme de l’héroïne pure.

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Arcade Fire : Reflektor (28 octobre) Arcade Fire semblait être monté aussi haut que leur potentiel le laissait espérer. Mais il y a des groupes qui sont capables de plus. The Suburbs portait déjà des traces d’envies nouvelles (Sprawl I et II), Reflektor en est lui l’aboutissement. Le groupe de Montréal a repoussé ses limites tout en gardant son identité. Car si la rythmique se fait plus saccadée, si les arrangements se font plus synthétiques, si les basses prennent le dessus, l’alchimie propre au groupe est toujours bien présente. Here Comes The Night Time, Normal Person ou Joan of Arc finissent inévitablement par livrer leur sens de l’épique, du grandiose. Sans parler d’une production incontestablement revue à la hausse avec l’aide de James Murphy, ex LCD Soundsystem ou patron du label DFA (au choix). En résulte donc un disque « alien », singulier, qui donne envie - en plus de chanter en coeur et de lever les poings - de bouger les pieds, avant de nettement calmer le jeu et de laisser la place à des ambiances plus posées en apparence mais qui continue à bouillir de l’intérieur. Jusqu’à cet Afterlife de toute beauté, toute en grandiloquence retenue, single imparable d’un groupe qui était vraiment très loin de s’être livré a fond. On espère qu’il en reste encore.

Asaf Avidan : Different Pulses - NOUVELLE ÉDITION (1 Novembre) Couronné de succès critique et commercial grâce à son tube Reckoning Song, l'israélien Asaf Avidan sort une édition 'deluxe' de son premier album Different Pulses agrémentée d'un deuxième CD. Baptisé More Pulses, ce disque bonus offre une session live de 8 titres dont l'inédit Everything Must Turn To Nothing comblera les oreilles les plus exigeantes en termes d'arrangements. Une occasion de redécouvrir la voix écorchée de cet auteur-compositeur-interprète dont les performances acoustiques font partie de ses plus grands atouts. La première version de l'album est déjà disque de platine. Sans étonnement ! 151


Deportivo : Domino (14 OCTOBRE) Il y a presque dix ans, Deportivo débarquait avec son premier album plein de rage, de frustration et d’urgence. Une sensibilité rock à fleur de peau et une culture de la chanson française étonnamment mariés dont résultait un cocktail explosif qui mettait une bonne claque à bon nombre de groupes de l’époque. On ne va pas vous mentir, Deportivo a bien calmé le jeu au fur et à mesure que les années et les albums ont passés, jusqu’à ce disque vraiment trop poli sorti en 2011 chez Barclay (Universal). Mais la bonne surprise de ce Domino, c’est que le groupe a repris son indépendance et a décidé de s’auto-produire, retrouvant ainsi un mode de fonctionnement qui sied bien mieux à leur musique. Car croyez le ou non, ce surplus de hargne nécessaire lorsque l’on est livré à soi même s’entend. Deportivo retrouve un peu de cette énergie des débuts, de cette rage qui manquait cruellement à l’écoute de Ivres et Débutants. Salvateur ? On ose tout du moins l’espérer pour eux et on vous encourage à aller les voir sur scène car c’est bien le seul endroit où il ne nous ont jamais déçu !

Robbie Williams : Swings Both Ways (18 Novembre) Robbie Willams revient avec Swings Both Ways, un dixième album studio aux sonorités swing, comme son titre l'indique. C'est la deuxième fois de sa carrière que le chanteur britannique rend hommage à ce genre musical qu'il avait déjà expérimenté avec brio il y a de cela douze ans avec l'album Swing When You're Winning. Toutefois, ce nouvel opus offre quelque chose de réellement nouveau et parvient à créer l'événement espéré par son interprète qui a déclaré avoir "toujours su qu'il en ferait un deuxième". En effet et contrairement à Swing When You're Winning, Swing Bot Ways contient naturellement des reprises mais il inclut aussi des inédits et surtout quelques duos étonnants avec Lily Allen, Olly Murs, Kelly Clarkson, Rufus Wainwright ou encore Micahel Bublé. Une somme de talents à savourer. 152



RETROUVEZ THEBLINDMAGAZINE LE MOIS PROCHAIN Numéro #8 SORTIE LE 5 Decembre Bouclage 1er decembre

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