Mémoire Bachelor Communication Visuelle - Billabong

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Quelle est

la place du

graphisme dans une collection textile ? Thibaut Bauer

bachelor professionnel communication visuelle

2010.2011


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REMERCIEMENTS Tout d’abord, je tiens à remercier l’ensemble de l’équipe de Billabong pour m’avoir accueilli au sein du département du design textile. J’ai passé 5 mois très riche d’enseignements dans une excellente ambiance . Je remercie plus particulièrement Guillaume Rousseaux pour m’avoir accompagné tout au long du stage en prenant le temps de me conseiller et de m’expliquer en quoi consister le travail de designer textile. Je souhaite aussi remercier Cédric Neige, graphiste freelance à Tours, chez qui j’ai réalisé mon premier stage au mois de janvier. Il m’a permis de rentrer en contact avec Guillaume Rousseaux. Sans lui, ce stage aurait été difficilement envisageable.

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Préambule Au premier abord, lorsque j’imaginai le graphisme pour une marque comme Billabong, je pensais tout de suite au logo, aux graphismes que l’on retrouvent sur les t-shirts, les imprimés que l’on retrouve sur les shorts de bain, ou encore le design graphique des labels. Cependant, on peut oublier le design textile. Il permet, en complémentarité de l’utilisation du design graphique, d’apporter un style au vêtement en tenant compte des matières et des structures des fils. Les différentes matières utilisées ou encore les techniques de travail vont permettre d’apporter une originalité à la vision et au toucher du vêtement. Sans design graphique ou sans design textile, la marque perd son identité visuelle. Ces 2 domaines fonctionnent ensemble. J’ai réalisé lors de ce stage qu’il était difficile de dissocier chez Billabong le graphisme du design textile et le graphiste du designer. C’est pourquoi, dans ce mémoire, je parlerai uniquement de designer, mais la fonction de graphiste est sous entendue pour cette profession. Tous les designers sont issus de formations de graphiste mais ils ont évolué au sein de Billabong vers le design textile. Pour eux, le graphisme et le design textile sont assez semblables car dans les deux cas c’est un travail de composition de formes, de couleurs et de typographie.

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som maire

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INTRODUCTION

?

Qu’est ce que le design textile

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1.1 La base du textile : les fibres 1.1.1 Les différentes fibres 1.1.2 Quel est le rapport entre

les fibres et le design textile

?

1.2 Les techniques de travail 1.2.1 Le maillage 1.2.2 Le tissage 1.2.3 L’imprimé 1.3 Les particularités du design textile par rapport

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p14 p14 p16 p18 p18 p19 p19 p23

au graphisme

1.3.1 La matière 1.3.2 Quelques touches de graphisme 1.3.3 La valeur ajoutée au vêtement

p23 p23 p25


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comment répondre

graphiquement à la cible

2.1

?

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Comment procéder à une recherche efficace ? 2.1.1 Les recherches sur Internet 2.1.2 Avoir une vision globale des recherches effectuées

2.2 Les tendances 2.2.1 Les tendances textiles 2.2.1.1 Comment s’informer sur les

tendances textiles à venir

?

2.2.1.2 Les influences textiles de Billabong 2.2.2 Les tendances graphiques

2.3 Les éléments mis en place pour structurer la collection 2.3.1 La color card

p28 p28 p29

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2.3.2 Les mood boards

2.3.3 Les fiches matières et les fiches techniques

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une collection composée de quatre

thèmes différents

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3.1 Les quatre thèmes de la collection hiver 2012/2013 3.1.1 « In Motion » : le surfeur urbain 3.1.2 « Wasted Youth » : un style alternatif 3.1.3 « Island » : le surfeur écolo 3.1.4 « Essential » : le thème permanent 3.2 Faire le lien avec la logoline et l’accessoire 3.2.1 La logoline 3.2.2 L’accessoire 3.3 Comment établir une cohérence malgré

les différences de style

?

2.3.1 Les labels et les trims 2.3.2 Les autres moyens de rendre cohérente une collection

2.3.3 Intégrer le travail australien et américain

p72

p46 p46 p51 p54 p59 p60 p60 p63 p65 p65 p67 p70

CONCLUSION 7


Introduction Dans le cadre de notre formation pour le Bachelor en Communication Visuelle, l’ESTACOM de Blois nous demande d’effectuer un stage de fin d’études en entreprise pour une durée de 3 mois du 16 mai au 22 juillet 2011. Ce stage a pour but de mettre en application les acquis reçus au court de l’année d’enseignement et d’avoir une expérience dans le milieu professionnel. Pour ma part j’ai réalisé ce stage dans la célèbre marque de surf, Billabong, à Soorts-Hossegor (40) du 9 mai au 30 septembre. Un long stage me fût proposé afin de pouvoir suivre entièrement la création d’une collection textile.

B

illabong trouve son origine sur les plages de la « Côte d’Or » (Queensland, Australie). En effet, c’est en 1973 que G.Stanley Merchant, surfer et fabricant de planche de surf, et sa compagne, Rena, ont débuté ensemble en confectionnant des shorts de bain chez eux, sur leur propre table de cuisine. Ils ont commencé par les mettre en vente dans les magasins de surf locaux et connurent un succès immédiat. Puis, ils songèrent à présenter leur entreprise aux meilleurs surfeurs locaux et à les inviter à promouvoir leur marque. Dans les années, 80, Billabong s’est fait une place dans la culture australienne du surf et était fin prêt à entreprendre une croissance internationale. La première cible fut le marché nord américain, qui se traduisit à nouveau par un franc succès. Les ventes ont également commencé à augmenter sur d’autres marchés. Des licences de la marque ont ainsi été accordées dans un grand nombre d’endroits, dont la Nouvelle Zélande, le Japon et l’Afrique du Sud, ainsi qu’en Europe en fin de décennie. Durant les années 90, l’industrie du surf a

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bénéficié d’une croissance exponentielle. Billabong a d’ailleurs su démontrer sa capacité à répondre aux attentes de ces principaux clients, en se positionnant sur d’autres marchés des sports de la glisse, tels que le skate et le snowboard, et en appliquant le même modèle économique qui avait fait ses preuves par le passé. Les années 2000 marquent un tournant majeur avec l’introduction en bourse de la société sur le marché australien, où l’émission d’actions a permis à l’entreprise de posséder une plus grande capacité financière lui permettant l’acquisition d’un grand nombre de marques. Le bénéfice net après impôts de Billabong International Limited s’élevait à 146 millions de dollars au titre de l’exercice 2009/2010, soit 8,1% d’accroissement par rapport à l’année précédente. Quant aux ventes en Europe, elles ont augmenté de 5,2% par rapport à l’an dernier. Les divers produits du groupe sont distribués dans plus de 100 pays (Australie, Nouvelle Zélande, Amérique du Nord, Europe, Japon, Brésil et Afrique du Sud) et disponibles dans près de 10 000 points de vente, aussi bien dans les magasins de sport spécialisés que dans des magasins en nom propre. Le principal segment de marché visé correspond aux


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jeunes qui appartiennent à la tranche d’âge des 15-25 ans. Le groupe comprend 4500 employés à travers le monde. En Europe, pour donner un exemple, on comptabilisait un total de 944 employés en 2010 dont 346 travaillant à Soorts‑Hossegor, siège social européen de GSM Europe. Billabong distribue aujourd’hui à travers le monde des vêtements et des accessoires destinés à la pratique du surf mais aussi des lignes de vêtement prêt à porter et ses accessoires associés comme des sacs à dos ou des ceintures par exemple pour homme, femme et enfant. J’ai pour ma part étais accueilli au sein de l’équipe du design textile afin de suivre tout le déroulé d’une création de collection textile, et plus précisément, celle de l’hiver 2012/2013 pour homme. L’équipe du design produit homme est composée au total de 14 personnes. Le responsable design et merchandising de Billabong Europe,

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Frédéric Fages se situe tout en haut de l’organigramme. L’équipe est ensuite divisée entre le design accessoire, le design snowboard et le design textile. Moi je me situe au niveau de l’équipe du design textile qui est composée de 3 designers junior, supervisés par un senior design manager, supervisé lui même par le chef produit et le design manager. Ma passion pour les sports de glisse fût une des raisons qui m’a poussé à faire ce stage mais pas seulement. L’univers graphique des marques de surf est très développé et notamment celui de Billabong. C’est ainsi que j’ai été amené à étudier tout au long du stage la question :

Quelle est la place du graphisme dans l’élaboration d’une collection textile ?


J’ai choisi cette problématique car je souhaitais établir un lien, qui n’est pas forcément évident à première vue, entre le contenu de notre formation, à savoir la communication visuelle, et le design textile de chez Billabong. En conséquence, mon développement s’articulera autour de 3 axes. Tout d’abord, nous aborderons les bases du design textile et tenterons de faire un rapprochement avec le graphisme. Dans un second temps, nous essaierons de comprendre comment l’équipe de Billabong répond à sa cible d’un point de vue du design textile et du design graphique. Enfin, nous terminerons en analysant le design textile et le graphisme utilisés pour chacun des thèmes de la collection hiver 2012/2013 chez l’homme.

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Qu’est ce que le design textile 1.1 La base du textile : les fibres 1.1.1 Les différentes fibres 1.1.2 Quel est le rapport entre

les fibres et le design textile

1.2 Les techniques de travail 1.2.1 Le maillage 1.2.2 Le tissage 1.2.3 L’imprimé

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?

1.3 Les particularités du design textile par rapport

? p16 p18 p18 p19 p19 p23

au graphisme

1.3.1 La matière 1.3.2 Quelques touches de graphisme 1.3.3 La valeur ajoutée au vêtement

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L’activité du designer textile repose sur l’audace et l’innovation. Son but est de surprendre le client, tout en respectant l’image et les valeurs de la marque. Afin de mieux appréhender la création d’une collection chez Billabong, il est indispensable de savoir ce qu’est le design textile. Car, mise à part les équipements de surf, la marque australienne a développé sa ligne de prêt à porter homme, femme et enfant pour en faire l’une des plus réputée dans le milieu de la glisse. J’ai remarqué durant ce stage pourquoi le design textile peut se comparer au design graphique mais surtout s’y compléter dans la création d’une collection textile.

1.1 | La base du textile : les fibres 1.1.1 Les différentes fibres

A

fin d’appréhender le design textile, il faut en connaître les bases et la fibre textile en est une des plus importantes. J’ai appris pendant ce stage à en connaître et reconnaître quelques unes mais il y en a tellement que 6 mois de stage ne suffisent pas. Après une dizaine d’années passées chez Billabong, Guillaume Rousseaux, designer au snowboard m’a fait remarquer qu’il en apprenait encore tous les jours et que sa ne cessait d’évoluer. Il faut ainsi quelques années d’expérience dans le milieu du textile ou avoir la formation adéquate pour connaître les bases. Les fibres textiles sont classées en deux grandes catégories :

Les fibres naturelles Elles furent les premières à être utilisées pour la confection de vêtements. Les fibres naturelles connaissent un nouvel essor en raison de l’augmentation des prix du pétrole, des obligations de recyclage et de respect de l’environnement. Même si le bois reste la première filière, l’agriculture exploite ces nouveaux débouchés, et les

14 Qu’est ce que le design textile ?

la majorité des t-shirts sont fabriqués à partir de 100% de fibres cotton


les shorts de bain sont composés de polyester, donc de fibres synthétiques

productions telles que le chanvre et le lin sont en constante augmentation. Il existe 3 sous catégories de fibres naturelles :

Les fibres chimiques

- Les fibres animales sont récupérées grâce aux poils des animaux comme le lama (l’alpaga), le lapin (l’angora), la chèvre (le cachemire), la chèvre angora (le mohair) ou encore la laine de mouton par exemple. Elles peuvent aussi être issues des sécrétions comme la soie issue du ver à soie. - Les fibres végétales sont issues de plantes comme le chanvre, le coton, le bambou, le latex, le lin, la paille, le sisal, le jute ou encore l’abaca provenant du bananier.

. Les fibres artificielles. Une fibre textile artificielle est obtenue par le traitement chimique de matières naturelles. Ces traitements chimiques ont pour but d’obtenir un produit filable (capable de passer dans les petits trous d’une filière). À la sortie de la filière, les filaments obtenus sont, soit réunis pour former des fils continus à la manière du fil de soie, soit coupés en fibres discontinues à la manière de la laine. Elles sont issues d’une ambition : réaliser des tissus proches de la soie et bon marché.

- Les fibres minérales permettent la confection de tissus ignifugés utilisés dès l’Antiquité. On y retrouve l’acier, l’inox, l’argent et même l’or pour des pièces très rares.

Elles sont produites à partir de 2 procédés :

. Les fibres synthétiques sont obtenues par réactions chimiques à partir de matières synthétiques comme le polyester par exemple.

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1.1.2 Quel est le rapport entre les fibres et le design textile ? En connaissant toutes les fibres qui existent, le designer textile de Billabong dispose d’un large choix pour concevoir des vêtements. Chaque fibre n’ayant pas le même toucher, il doit réfléchir à la meilleure fibre à utiliser, tout en n’oubliant pas le prix final du produit. J’ai réalisé combien le toucher est un sens à prendre en considération dans le design textile. Contrairement au design graphique où la vue est l’unique sens éveillé, le design textile appelle en plus le toucher. Dans cette optique, le choix de la fibre est important pour apporter un confort au vêtement afin de satisfaire le client. Une même matière peut avoir un toucher différent suivant sa structure ou sa technique de travail. L’achat d’un produit textile nécessite de le toucher et de le prendre en main pour se forger une idée quant à sa qualité, sa douceur et sa rigidité. Un geste, certes banal, mais qui peut se révéler indispensable dans le suivi des procédés de fabrication industrielle des tissus. En effet, malgré l’avancée des technologies, les fabricants de textiles continuent d’utiliser le sens du toucher pour déterminer la qualité de la fabrication de plus en plus complexe des tissus. Selon la fibre qui sera utilisée, le vêtement n’aura pas le même design. Il est donc primordial d’établir une cohérence entre le thème de la collection, la coupe du vêtement et le choix de la fibre. Par exemple pour le thème d’une collection portée sur l’écologie, il serait intéressant d’utiliser uniquement des fibres 100% naturelles créant ainsi une cohérence entre le vêtement et la collection. Je me suis rendu compte aussi que chaque fibre n’a pas le même aspect visuel. Il faut donc savoir quelle matière utiliser pour un vêtement et quelles matières peuvent s’associer dans le cadre de l’élaboration d’une pièce plus technique.

16 Qu’est ce que le design textile ?


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exemple d’un point de tricot

1.2 | Les techniques de travail Les compétences techniques, la créativité, et une capacité à s’adapter aux demandes des clients font partie du design textile. Le designer textile de Billabong anticipe les tendances de demain et maîtrise les notions d’esthétisme. Son analyse des contraintes liées au projet est une étape incontournable et centrale sur laquelle reposera toutes recherches créatives. Il veille donc aux contraintes techniques mais surtout financières. Il aborde des domaines transversaux et complémentaires comme le tissage, la mode, l’environnement, le design d’objet, les couleurs, les tendances et le graphisme. Sa polyvalence lui permet ainsi d’être autonome et de ne pas perdre de temps. Il travaille sur tous types de supports du papier au tissu à l’aide d’une grande variété de médium du tissage à l’impression sérigraphique et numérique. Son travail s’oriente schématiquement vers trois domaines principaux qui sont la maille, le tissage et l’imprimé.

1.2.1 Le maillage La maille, ou tricot, est la technique du tricotage. Le tricot est une matière d’œuvre extensible à boucles entrelacées qui peut aussi se qualifier sous le terme de maille. C’est un matériau associé au confort et donc au sport. Il se différencie des autres textiles habituellement constitués d’un entrecroisement de fils de chaîne et de fils de trame: le tissu, car il est constitué d’un seul fil enroulé en bouclant sur lui-même souvent à l’aide d’une ou plusieurs aiguille à tricoter. Toutes les fibres textiles peuvent être tricotées. Dans toutes les collections hiver de Billabong, le tricot est utilisé pour les grosses pièces comme les pulls ou les cardigans. Le retour à la mode des gros

18 Qu’est ce que le design textile ?

pulls tricotés n’a pas échappé à l’équipe de designers pour la collection à venir. Avec le tricot, on peut obtenir des motifs différents grâce au point. Des dizaines de points permettent un large éventail afin de designer le vêtement. L’un des plus connus d’entre eux est le point Jacquard. Ce motif dispose d’une architecture compliquée qui ajoute une valeur ajoutée au produit. En plus de l’architecture du tricot, il faut y ajouter la couleur. La combinaison des deux permet de réaliser des designs différents.


exemple d’armure d’un tissu sergé

1.2.2 Le tissage Le créateur réalise des échantillons sur un métier à tisser de taille réduite, en utilisant toutes les techniques à sa disposition, y compris informatisées. Les échantillons choisis sont ensuite réalisés à plus grande échelle par des usines ou des ateliers spécialisés. Le tissu est obtenu par le tissage qui est le résultat de l’entrecroisement, dans un même plan, de fils disposés dans le sens de la chaîne et de fils disposés, perpendiculairement aux fils de chaîne, dans le sens de la trame. Le liage obtenu entre ces fils de chaîne et trame se définit par une armure. Comme chez beaucoup de marque, les tissus sont beaucoup utilisés chez Billabong car ils laissent une liberté de création illimitée. Carreaux, lignes, motifs ou encore représentation de photographie et de dessins sont possible avec le tissage. Le graphisme ici trouve sa place car il peut être représenté grâce à la teinte du fil ou alors directement imprimé sur le tissu. De plus, certaines matières inédites viennent compléter cette liste de tissus. En effet, j’ai appris que la matière qui est utilisé pour la conception des toiles de parachute est aussi développée chez Billabong pour certains vêtements. Ce tissu est utilisé car

t-shirt imprimé

sa composition et sa structure, la rende quasi indéchirable. En fait les coutures stoppent la déchirure et évite ainsi qu’une toile se sépare en deux. Ces propriétés ont rendu le tissu intéressant pour concevoir des vestes coupes vents par exemple. Il est intéressant ici de voir la perpétuelle recherche technique qui permet une avancé dans le milieu du textile.

1.2.3 L’imprimé L’imprimé regroupe non seulement les tissus et les non-tissés, effectivement imprimés par les différentes techniques en cours. La création est essentiellement graphique et se fait manuellement ou par informatique. Chez Billabong, la réalisation des graphismes qui seront présents sur les t-shirts ou les pulls est réalisée en interne par les designers mais aussi par des freelances extérieurs. Seuls sont retenus les travaux qui correspondent à l’image et aux valeurs de la marque. De plus, de nombreuses pièces américaines et australiennes sont réutilisées et réadaptées au marché européen, notamment en modifiant certaines couleurs qui ne correspondraient pas avec les thèmes de la collection.

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PULL EVERTON EXEMPLE DE VÊTEMENT EN MAILLE Chez Billabong, le traitement de la maille fait l’objet d’un intérêt particulier. Un designer textile est attaché spécialement à cette tâche.

20 Qu’est ce que le design textile ?


VESTE bloka EXEMPLE DE VÊTEMENT TISSé

t-shirt renegade EXEMPLE DE VÊTEMENT imprimé

Dans une collection, la majorité des produits est réalisée à partir de tissus.

Les imprimés sont généralement réalisés sur des t-shirts ou des pulls lors des collections d’hiver.

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exemple d’une veste recouverte d’un all over

22 Qu’est ce que le design textile ?


1.3 | Les particularités du design textile par rapport au graphisme Nous l’avons dit en préambule, le graphisme et le design textile comporte de nombreuses similitudes. Cependant, quelques éléments viennent quand même différencier ces 2 professions.

1.3.1 La matière Afin d’innover dans le design textile, les fournisseurs proposent constamment de nouvelles matières. Billabong est en lien constant avec tous ces acteurs de la chaîne textile afin de se tenir au courant des nouveautés du marché. De nouveaux tissus ou maillages vont faire évoluer le design textile tout comme de nouvelles techniques vont permettre d’obtenir de nouveaux effets déstructurés ou délavés par exemple sur un imprimé. Aujourd’hui, certaines matières sont composées afin de réduire les coûts ou pour atteindre des performances particulières comme l’imperméabilité. Le mélange le plus connu reste le polycotton (65% polyester et 35% coton). Pour permettre le développement des pièces et voir le rendu du tissu, des prototypes sont réalisés tout au long de la collection. Les fabricants composent les pièces selon le souhait des designers et les envoient à Billabong. Les designers se permettent ainsi de composer des vêtements avec de nouvelles couleurs, des matières différentes ou des coupes originales. Le prototype reçoit généralement quelques modifications avant le lancement de la production finale. Cependant, cela a un coût et les chefs produits tentent d’en limiter la confection.

1.3.2 Quelques touches de graphisme

Afin de traduire visuellement ses idées, je me suis aperçu que le designer de chez Billabong doit endosser à certains

moments la fonction de graphiste et revenir aux fondements de sa formation. Il doit ainsi dessiner le vêtement informatiquement et reproduire un tissu ou une maille afin de composer sa pièce sur l’ordinateur et avoir une représentation fidèle du vêtement. Comme dans le graphisme où le graphiste doit représenter sur l’ordinateur ce qu’il a produit sur papier, le designer se doit d’en faire de même avec un vêtement ou une matière. Il peut donc être amené à reproduire un chiné sur Photoshop ou un carreau sur Illustrator afin d’avoir un aperçu du motif avant sa production, de l’harmonie des couleurs ou de la position des poches et des étiquettes par exemple. Il travaille aussi sur la création de all overs. Un all over est un motif qui est imprimé et répété indéfiniment sur un tissu. Il est utilisé dans les collections de Billabong surtout sur les shorts de bains mais aussi sur des tissus de la collection prêt à porter pour imiter par exemple les carreaux d’un maillage imprimé sur un tissu. Il est aussi beaucoup utilisé sur les vestes de snowboard qui sont aussi réalisées à Hossegor. J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’en réaliser un pour l’intérieur d’un manteau. Cela a consisté à reprendre le logo de la marque (vague et typo) et à en faire une composition en jouant sur la position des éléments. Ce all over allait être placé à l’intérieur des vestes. Chez Billabong, un graphiste est spécialisé dans la réalisation de all overs pour le snowboard car cela demande beaucoup de temps et de travail. De plus, le graphiste réfléchit au design des labels. Un label correspond à une

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24 Qu’est ce que le design textile ?


étiquette présente dans le cou d’un pull par exemple mais on peut la retrouver aussi à d’autres endroits du vêtement comme en bas d’un t-shirt ou d’une veste. Cet élément demande beaucoup de réflexion car il doit correspondre graphiquement au thème d’une collection. Dans l’élaboration de la collection hiver 2012/2013 pour homme de Billabong, les designers ont décidés de créer un label qui conviendrait à chaque thème de la collection. Afin de distinguer le thème de la collection, la couleur change, mais le graphisme reste identique. Il faut garder à l’idée la cohérence de la collection malgré la diversité des thèmes et donc des styles graphiques et vestimentaires. Le graphisme occupe donc toute sa place dans la composition d’un label.

1.3.3 La valeur ajoutée au vêtement

Une des dernières particularités du design textile est la confection des trims. Les trims correspondent à tous les petits éléments présents sur le vêtement autre que le textile et les étiquettes. On retrouve les boutons, les galons, les œillets, les pressions ou encore le zip de la fermeture éclair. Comme les labels, les trims sont l’objets d’un travail graphique. En effet, une composition autour de formes et de typographies sont à l’origine de tous ces petits éléments que l’on retrouve. Si on regarde bien sur le vêtement de marque, chaque élément d’un vêtement fait l’objet d’un design particulier. Billabong n’excepte pas à la règle et soigne tous ces détails en établissant un design en fonction de la collection. J’ai eu l’occasion de travailler avec ces éléments mais pas d’en créer. J’ai remarqué qu’il fallait aussi veiller à leur faisabilité car contrairement au graphisme où l’on peut imprimé et avoir un rendu quasiment identique de celui d’un écran d’ordinateur, tout n’est pas possible dans la confection de trims tissés par exemple.

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C o m m e n t répondre gragphiquement à la cible 2.1

?

Comment procéder à une recherche efficace ? 2.1.1 Les recherches sur Internet 2.1.2 Avoir une vision globale des

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recherches effectuées

2.2 Les tendances 2.2.1 Les tendances textiles 2.2.1.1 Comment s’informer sur les

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? 2.2.1.2 Les influences textiles de Billabong 2.2.2 Les tendances graphiques

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tendances textiles à venir

2.3 Les éléments mis en place pour structurer la collection 2.3.1 La color card 2.3.2 Les mood boards 2.3.3 Les fiches matières et les fiches techniques

p35 p37 p38 p38 p41 p42

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La mode évolue rapidement et il est nécessaire de se tenir informé des dernières tendances mais surtout de celles à venir afin de répondre à sa cible. Chez Billabong une collection se construit un an et demi avant sa sortie en magasin. Il faut impérativement maîtriser et anticiper les tendances afin de flairer la mode de demain qui satisfera les clients. La mode étant un éternel recommencement subissant des évolutions graphiques ou techniques, le designer textile de chez Billabong se doit de veiller sur Internet ou dans les salons afin de ne rien manquer des retours à la mode de certains éléments comme un motif, un style graphique ou une matière par exemple. Mais alors, comment les designers et les responsables tentent de répondre graphiquement à leur cible pour la collection hiver 2012/2013 pour homme ?

2.1 | Comment procéder à une recherche efficace ? Dans le design textile comme dans le graphisme, il est très important avant de commencer la création d’un projet d’effectuer une phase de recherche. Cette étape est cruciale car c’est sur ces recherches que les thèmes de la collection vont se construire en fonction des inspirations trouvées. Pour cela, nous avons, en parallèle de l’achèvement de la collection été 2012, effectuer nos recherches essentiellement sur Internet. Afin que cette recherche soit efficace, il faut procéder par étapes.

P

2.1.1 Les recherches sur internet our débuter, nous nous rendons sur les sites des marques célèbres et ainsi y enregistrer les modèles qui nous intéresses. Aujourd’hui, les marques disposent de plus en plus régulièrement d’un « look book ». Ce document met en situation les modèles avec les vêtements de la collection de la marque. Nous comprenons ainsi l’univers de la marque et les thèmes mis en avant et pourquoi pas s’en inspirer. Mais là où les recherches sur Internet sont les plus intéressantes sont sur les blogs. En effet, les blogs sont une mine d’or pour l’inspiration. De nombreux blogueurs parlent de leurs passions, de l’actualité, de ce qui les touchent ou les intéressent. C’est un réel espace de communication qui permet aux designers de sortir des sentiers battus des sites traditionnels, de banque de photos par exemple, où l’on va retrouver des images « clichées » qui ne prêtent pas à la réflexion. En naviguant dans l’univers

28 Comment répondre graphiquement à la cible ?

de personnes du monde entier, on découvre les tendances textiles et graphiques de demain. J’ai ainsi découvert au fil de mes recherches des tendances vers lesquelles je ne me serais pas tourné dès le début. Les recherches sont axées sur différents points. Afin de commencer à réfléchir sur une collection pour établir les thèmes, nous recherchons des images d’ambiances pour définir le cadre de la collection à savoir des couleurs, des objets ou des lieux par exemple. Il est nécessaire aussi de trouver des images sur les tendances graphiques avec de la typographie, de la couleur, de l’illustration ou encore de la photographie. Evidemment, les recherches se sont concentrées surtout vers des images en rapport avec le design textile. Les coupes originales, les mélanges de matières, l’alternance des couleurs sur une pièce, les surpiqures, les lavages et les accessoires (sac, ceinture, casquette, etc.) sont des éléments que l’on peut retrouver en images sur les blogs et qui permettent de construire une réflexion avant la création de la collection.


exemple de recherche d’images d’ambiance

Lors de ces recherches, aucunes limites ne sont fixées. Toutes les images, même les plus farfelues ont étaient mises sur le mur car certains détails avaient leur importance. Par exemple, une moto était affichée pour l’esprit d’un thème, ou encore un fauteuil car l’aspect du cuir semblait intéressant.

2.1.2 Avoir une vision globale des recherches effectuées

Au fil de nos recherches des tendances textiles et graphiques, j’ai placé toutes mes images imprimées sur un mur, tout comme les autres designers, afin d’avoir une vision globale des recherches

effectuées. Une fois toutes les images accrochées au mur, un tri est fait afin d’en éliminer mais aussi pour dégager trois thèmes correspondants à ceux de la collection. Toutes ces images permettent de construire les mood boards de chaque thème. Pour la collection hiver 2012/2013 pour homme, 197 pièces étaient à produire. Cela ne veut pas dire qu’il fallait concevoir 197 vêtements différents car 1 référence peut être de plusieurs couleurs. Lorsqu’une telle importance de travail doit être produite, il était indispensable que les recherches des futures tendances soient efficaces et que l’organisation soit claire afin de répondre à la cible.

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Au final, on peut avoir une ambiance dans la collection issue des recherches

30 Comment rĂŠpondre graphiquement Ă la cible ?


Une fois les recherches terminées et les thèmes dégagés, les images ne sont pas totalement retirées. Le mur est rempli de cases qui correspondent chacune à une référence de la collection classées en colonnes (chaque colonne représentant une catégorie de vêtement comme les chemises, les t-shirts, les pantalons, etc.). J’ai compris que les recherches positionnées autour des cases permettent de mettre en évidence les tendances textiles et graphiques autour de chaque pièce de la future collection. De plus des morceaux de matière sont fixés autour de ces cases pour ajouter plus de concret à tous ces futurs vêtements.

2.2 | Les tendances 2.2.1 Les tendances textiles Chez Billabong, le principal segment de marché visé correspond aux jeunes qui appartiennent à la tranche d’âge des 15-25 ans. On peut définir le style vestimentaire comme étant plutôt streetwear voir sportswear. Le style Billabong est décliné sur des vêtements pour la pratique de sport de glisse, des combinaisons pour le surf, mais aussi sur une large collection de produits de prêt à porter plus tendance. Il est important pour la marque que l’équipe de designers textile soit hétérogène afin que chacun apporte un style à la collection. En effet, chacun à un style propre à lui que sa soit d’un point de vue vestimentaire mais aussi graphique. On peut régulièrement remarquer que le style graphique d’une personne se fait ressentir dans son style vestimentaire et dans les marques qu’elle va acheter. Chacun apporte donc ses tendances vestimentaires et s’informe sur celles à venir.

2.2.1.1 Comment s’informer sur les tendances textiles à venir ? Afin de mettre toutes les chances de son côté pour repérer les tendances de demain et surtout n’en manquer aucunes, les designers de Billabong ainsi que les chefs produits ont recours à plusieurs moyens quelle que soit les collections. Pour cette chasse aux bonnes idées, il existe plusieurs terrains incontournables dans le monde. Les tendances textiles étant différentes selon les pays à cause de la culture, il est intéressant de s’inspirer de tout ce qui se fait à l’international. Le designer, tout comme le graphiste

se doit d’être curieux et de s’intéresser aux tendances afin de s’en inspirer. Pour cela, les responsables textiles ainsi que les designers se rendent dans différents salons de prêt à porter internationaux afin de s’informer sur les tendances textiles à venir. J’ai ainsi remarqué l’importance de connaître toutes les tendances qui répondent à des codes culturels. La curiosité ici n’est pas un défaut et bien au contraire. Il est important de connaître un maximum de marques et de style afin de ne pas être doublé par la concurrence. Je me suis vite aperçu que mon manque

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d’ouverture d’esprit sur d’autres marques que je ne trouvais pas à mon goût étaient en fait à l’origine de certaines influences des vêtements que je porte.

PARIS, CAPITALE DE LA MODE A Paris, il existe trois salons de mode majeurs où l’équipe de Billabong se rend. Tout d’abord il y a « Première Vision » qui se déroule 2 fois par an et où pas moins de 700 tisseurs provenant de 28 pays présentent des collections en synergie avec les exigences du marché de la mode et celles du calendrier de l’industrie de l’habillement. Une richesse d’offre qui assure à ses visiteurs de trouver les produits correspondant aux besoins d’une gamme de prix adaptée. Dans la foulée, le salon « Texworld » est un autre rendez vous international de l’industrie textile, du tissu et de l’industrie de vêtements. Les acheteurs peuvent y découvrir les nouvelles possibilités et rencontrer les entreprises les plus créatives et compétitives du marché. De plus, de nombreuses conférences sur les dernières tendances, innovations et thèmes en relation avec les textiles sont programmées. Ces salons sont vraiment spécialisés dans l’industrie textile et on n’y retrouve pas des marques de prêt à porter.

32 Comment répondre graphiquement à la cible ?

Pour cela, l’équipe de Billabong se rend au salon « Who’s Next ». Défendre la création est depuis 15 ans le credo du salon de prêt à porter. Des jeunes créateurs aux marques établies, en passant par les labels urbains, ou encore les artisans, l’organisation du salon a toujours souhaité valoriser la beauté du produit et les savoirfaire. La diversité et la complémentarité créative des participants à « Who’s Next » permet de donner à Billabong une vision éclairée et avant-gardiste des tendances prêt à porter de la saison. On y retrouve des marques célèbres comme Lee Cooper, Teddy Smith ou Timberland. L’ambiance graphique de ce salon est très intéressante. Il devient ainsi, outre le fait de trouver des idées pour les vêtements d’une collection, un lieu d’inspiration pour les designers de Billabong afin d’imaginer une ambiance graphique pour la collection à construire. J’ai déjà eu l’occasion de me rendre dans des salons et j’y ai remarqué que chaque stand soigne son image et son identité visuelle afin d’attirer les visiteurs. De plus, lorsque les designers se rendent dans ce genre de salon, ils en profitent pour ramener un maximum de documentation afin de garder une trace des éléments intéressants. Ces catalogues deviennent ainsi de précieuses sources d’inspirations pour les vêtements ainsi que pour le graphisme de la collection.


LES AUTRES RENDEZ VOUS INTERNATIONAUX D’autres salons européens sont sur le carnet de route de l’équipe design de Billabong. Le premier est le salon « Bread & Butter » de Berlin. Celui ci est destiné aux visiteurs experts dans le domaine de la mode street and urbanwear. En tout, environ 570 marques, labels et créateurs étaient représentés sur le salon. Tous font preuve d’une grande créativité quant à l’organisation et la création de leurs stands ainsi que la présentation de leur effigie. On retrouve Adidas, Converse, Desigual, Lacoste, Levi’s, Nike ou encore Nixon (marque qui fait partie du groupe Billabong spécialisé dans les montres). Ce salon est l’occasion pour Billabong de comparer toutes les nouvelles tendances textiles de son secteur et faire son marché aux bonnes idées. Le second salon professionnel européen est le « Pitti Immagine Uomo » qui se déroule à Florence en Italie. C’est l’un des événements incontournables du prêt à porter haut de gamme de ces dernières années. Ici, on retrouve beaucoup de marques italiennes célèbres pour la qualité de leurs pièces et leur originalité dans le mélange des matières. Il est intéressant pour Billabong d’élargir son chant de vision en ne restant pas focalisé sur le streetwear

ou l’urbanwear mais en se rendant dans un salon de mode plus luxueux. Afin de créer des vêtements originaux, tout en restant dans le style Billabong et surprendre la clientèle, il est indispensable de se rendre dans ce type d’événement pour découvrir les tendances textiles de demain. De plus, les nouvelles tendances sont présentes dans d’autres villes européennes, américaines et asiatiques où la mode est omniprésente. Ils se rendent à Londres, New York, Los Angeles, Pékin ou encore Tokyo où des salons sont organisés mais surtout pour faire du shopping. La mode américaine est différente de la mode anglaise ou même européenne. Ce shopping leur permet d’acheter des pièces qui seront essentielles dans l’optique de la création d’une collection. La matière, les boutons, les étiquettes ou encore les badges sont des éléments dont l’équipe nécessite physiquement dans les bureaux de Billabong afin de demander ensuite à ses fabricants d‘essayer de s’en rapprocher un maximum grâce à un échantillon pour ensuite les utiliser dans les pièces de la collection.

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obey

carhartt

brixton

paul smith

ralph lauren

34 Comment rĂŠpondre graphiquement Ă la cible ?

carhartt


2.2.1.2 Les influences textiles de Billabong Comme toutes les marques, Billabong s’inspire du travail réalisé par ses concurrents et par des marques réputées par la qualité de leurs vêtements avec un style qui se rapproche du leur. Comme dans la communication visuelle, il est important de se renseigner sur la concurrence. Dans le milieu de la glisse, un très grand nombre de marques sont présentes mais les principales sont Quiksilver, Billabong, Rip Curl, Volcom, Element, DC et très récemment l’arrivé de Nike qui se lance sur ce secteur avec une communication très importante. Le style de ces marques diffère et il est intéressant d’en retenir certaines tendances afin de les appliquer sur la collection à venir. J’ai donc remarqué que les tendances de chez Billabong provenaient des marques concurrentes mais aussi d’autres marques qui ne font pas partie du milieu de la glisse et qui retiennent l’attention de la marque pour les collections de chaque saison.

t-shirts et de chemises, la marque propose depuis sa collection automne-hiver 2010 des pièces plus importantes comme des sweats, des blousons et des parkas. Les influences textiles proviennent aussi de marques qui n’ont rien à voir avec la glisse et le streetwear mais qui sont intéressantes par leur qualité. On retient par exemple aussi Paul Smith qui est un coutrier anglais qui s’est forgé un nom dans l’univers des collections homme grâce à ses tissus aux lignes de couleur emblématique et son style très « British ». Ce style s’est révélé d’une très grande importance par le fait d’un des thèmes de la collection. Une autre grande marque influence Billabong pour la qualité des matières et son style : c’est Ralph Lauren. En effet quelques pièces intéressent les designers par leur raffinement et leur style très épuré. Toutes les influences sont bonnes à prendre.

quelques marquent appréciées par Billabong Pour la collection hiver 2012/2013 pour homme, Billabong s’est inspiré de marques plus ou moins célèbre. Carhartt est réputé pour la qualité de ses jeans et pantalons. Les matières et les coupes de ses pièces restent une référence dans le streetwear et beaucoup tentent d’imiter sans jamais réussir à égaler. Une jeune marque a aussi interpellé l’équipe de designers: Obey. Depuis 2010, la collection de vêtement du célèbre street artiste américain, Shepard Fairey, est disponible en France. Design original, confort, taille de pantalon bien coupé et qualité de matière sont des éléments qui ont agréablement surpris l’équipe. Il y a aussi Brixton qui est une marque anglaise au style casual chic, rock et streetwear. Créée par 3 amis en 2004, cette marque réalise essentiellement des chapeaux et casquettes à prix abordables. Après avoir lancé quelques modèles de

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36 Comment rĂŠpondre graphiquement Ă la cible ?


2.2.2 Les tendances graphiques Je pense que le style graphique de Billabong est difficile à déterminé car beaucoup de tendances sont présentes. On peut y détacher 2 styles : celui « commercial » et l’autre plus « créatif ». On retrouve ces 2 styles sur les t-shirts et les pulls. Le style « commercial » reprend le logo de la vague et la typographie « Billabong ». Il y a des jeux de couleurs, de répétions, de typographie ou encore de positionnement sur le vêtement. On ne retrouve pas dans ce style d’illustrations ou de photographies mais seulement le logo et la typographie. Par contre, le style plus créatif met mieux en avant le travail du graphiste, de l’illustrateur et du photographe. Billabong fait appel à de nombreux graphiste indépendant. Ils sont sélectionnés en fonction de leurs compétences mais aussi en fonction de leur style car l’univers Billabong doit être respecté, à savoir celui de la glisse. Le style graphique est déterminé en fonction des thèmes choisis avant le début de la création. Comme pour les tendances textiles, les différents styles des graphistes et designers apportent des tendances graphiques éclectiques. Les différents styles d’illustrations, de montages photo, d’artistes peintres ou de graffiti apportent à Billabong une richesse de tendances graphiques précieuse. Il est plus facile de porter une réflexion avec un nombre important d’éléments que l’on peut regrouper ou éliminer que de commencer avec très peu d’éléments. Dans la même logique que les tendances textiles, les designers de Billabong vont anticiper les tendances graphiques de demain en recherchant sur Internet et s’imprégner de la culture des différents pays visités pour en faire ressortir les éléments clés pour la future collection. Comme dans toutes professions, il est important de voir ce qui se fait ailleurs y compris dans le graphisme et le design textile. Le graphisme et le design textile ont évolué en fonction de ce qui se faisait dans le passé mais aussi grâce à ce

qui se faisait dans les pays étrangers. L’art en est le parfait exemple car il a évolué par la rupture de certaines règles mais aussi par l’inspiration de certains mouvements et styles. Par exemple, un artiste comme Robert Rauschenberg, précurseur du mouvement pop art, a été influencé par Kurt Schwitters pour utiliser des collages et de la peinture. L’univers du surf se caractérise par des influences urbaines (graffiti et street art) et de la glisse (skateboard et snowboard). Pour la collection hiver 2012/2013 chez Billabong, quelques influences graphiques se sont détachées pour correspondre aux thèmes sélectionnés. Deus est une marque australienne de moto qui s’est diversifiée dans le textile et son style graphique a attiré l’attention des designers. Le travail sur la typographie, très structuré et géométrique correspond tout à fait à l’univers de Billabong. Ensuite, nous avons pu remarquer sur Internet un grand retour aux années 1980 et 1990 des équipes de basket et de football américains. Ce style se caractérise par les casquettes et des patchs sur les vestes avec le logo de l’équipe. Cela se caractérise aussi par un style universitaire américain, avec des lettres très géomètrique. Enfin le dessin à la main, très simple et épuré est caractéristique des tendances graphiques de demain. Il faut donc à partir de toutes ces tendances construire une collection homogène qui a du sens.

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2.3 | Les éléments mis en place pour structurer la collection Lors de chaque collection, des éléments vont permettre à l’équipe de designer de travailler sur les mêmes bases et ainsi garder la cohérence souhaitée. C’est pourquoi, deux documents sont produits en début de création : la color card et les mood boards. D’autres documents sont par ailleurs produits tout au long de la collection afin d’établir un lien entre le département du design et celui du développement.

2.3.1 La color card En graphisme, il n’est pas toujours évident de choisir ses couleurs lorsque l’on crée une charte graphique pour un projet. On se heurte souvent à des critères propres à chaque individu (ex : « j’aime pas le vert… »). Tout se complique quand il s’agit de choisir plusieurs couleurs, et de créer une harmonie entre-elles. On rencontre le même problème dans le design textile car une collection doit être aussi harmonieuse en termes de couleurs qu’une affiche ou un logo dans le but ici de vendre le maximum de vêtements. Comme dans la communication visuelle, la gamme de couleur est un document auquel on réfléchit en amont de la construction d’un projet. Durant ce stage, il m’a été confié la mission de mettre en place ce document qui a servi durant toute la création de la collection hiver 2012/2013 pour homme. La color card permet de définir les couleurs et donc l’ambiance de la collection. Il est important d’y consacrer du temps car une fois en magasin, la première chose que l’on voit est la couleur d’un vêtement. Si le vêtement est beau mais que les couleurs ne sont pas au goût du client, ce dernier le reposera et ne l’achètera pas.

Les étapes du processus Différentes étapes sont suivies pour élaborer la color card. Tout d’abord, il m’a été donné la color card de la dernière collection hiver afin d’avoir une base sur laquelle me reposer. J’ai utilisé cette dernière pour faire une sélection dans le shopping et dans

38 Comment répondre graphiquement à la cible ?

les vêtements des saisons précédentes, des couleurs s’en rapprochant. Une large sélection de pièces de couleurs différentes est effectuée pour ensuite être triée, et sélectionner les couleurs qui correspondent à chaque thème de la collection tout en respectant une cohérence. Pour l’hiver 2012/2013, on m’a demandé de retenir des couleurs pas trop « flashy » contrairement à celles que l’on retrouve en été. J’ai ainsi concentré mes recherches sur des couleurs pastels, des couleurs terre (sable, marron, khaki) ainsi que des nuances de bleus ou de rouges. Il est primordial pour le designer textile de Billabong qui travaille informatiquement d’avoir les couleurs sélectionnées sur ordinateur afin de les associer et d’avoir un aperçu de l’harmonie sur les vêtements. Pour cela, il existe un pantone pour le textile : le pantone TPX. Ce pantone est conçu uniquement pour le textile de mode et de décoration. J’ai ainsi chercher la correspondance entre les échantillons de textiles sélectionnés pour la gamme de couleur et le pantone. Cependant il est très difficile d’arriver à une correspondance à 100%. Il faut donc essayer de s’en rapprocher un maximum même si le rendu sur un écran ou sur une impression est assez différent. On a le résultat final seulement lors de l’envoi des premiers prototypes. La mise en place de cette color card rappelle la charte graphique dans la communication visuelle et on se rend compte de son importance lors des premières mises en couleur des dessins techniques.


LOR CARD WINTER 12/13 — MEN

19-3921 TPX

21/NAVY

19-5408 TPX

632/BISTRO GREEN

17-5111 TPX

439/OIL BLUE

19-4010 TPX 1499/DARK ANTHRACITE

18-0420 TPX 135/CLOVER

17-6030 TPX 160/KELLY

16-1107 TPX

16-1326 TPX

510/ALUMINIUM

813/DIRTY SAND

19-2118 TPX

817/VINEYARD

19-0508 TPX

1308/EBONY

19-1725 TPX 841/TAWNY PORT

19-4203 TPX 2763/DARK SHADE

19-5708 TPX 792/LIMO

19-4818 TPX 631/MALARD GREEN

19-3810 TPX 706/ESTATE BLUE

18-5621 TPX 737/JUNGLE

19-0415 TPX

19-0516 TPX

432/DUFFEL BAG

816/DARK OLIVE

17-1125 TPX 759/DESERT

18-1614 TPX 2781/DIRTY PLUM

17-1340 TPX 2171/CORAL

18-1320 TPX 854/BURLWOOD

18-3920 TPX 922/COASTAL FJORD

19-0312 TPX 630/BEETLE

17-1044 TPX 2780/WORKY BROWN

18-1540 TPX 893/BURNT OCHRE

19-4037 TPX 2775/ROYAL BLUE

17-0525 TPX 622/CEDAR

15-4323 TP

125/MALIBU

18-4417 TP

589/TAPESTR

19-0712 TPX 848/DARK CHOCOLATE

18-1536 TPX

19-1540 TP

1566/APRICOT

350/RED OXY

18-5105 TPX

18-0403 TPX

16-0000 TPX

15-1305 TPX

1309/GARGOYLE

516/STEEL GRAY

15/LIGHT GREY

894/PELICAN39


Mood board «key points»

mood board «colors»

40 Comment répondre graphiquement à la cible ?

Mood board «silhouettes»


2.3.2 Les mood boards Comme dans la communication visuelle, il est indispensable dans la création textile d’associer des images, des ambiances, à des mots. Quelques fois, une image est plus forte de sens qu’une longue phrase. Il était donc nécessaire lors des recherches de trouver des images pertinentes qui pouvaient illustrer un thème et arriver à un résultat cohérent et aboutit. On peut définir un mood board comme étant le regroupement d’un ensemble d’éléments sélectionnés (images, couleurs, textures, typographies, textes, etc.) juxtaposés les uns à côté des autres comme on le ferait pour un collage, afin d’établir une ambiance, une atmosphère, un concept, une humeur, une expression, un ton, un ressentit et un style sans avoir besoin de réaliser une création graphique aboutit et organisée. Il n’y a pas de cohérence logique de mise en page. Le but est d’attirer l’attention sur le concept et non sur des détails qui sont pour les designers sans importance à cette étape du processus. Ces mood boards sont présentés à différentes personnes chez Billabong : les chefs produits, les représentants, les commerciaux et le général manager. Le rôle du designer est donc de permettre à ces acteurs de « lire dedans comme dans un livre » et de faciliter leur compréhension. A la fin des recherches d’images, différents types de mood boards ont été mis en place afin de structurer la réflexion et pour suivre une même logique pour les thèmes de la collection.

éléments d’une pièce comme un col, une poche, un lavage ou le design d’un bouton sont représentés. Ensuite, les mood boards « colors » sont conçus pour donner l’ambiance colorée du thème. Des pastilles de couleurs et les codes TPX sont ajoutés dessus pour faire le lien avec la color card. Le textile c’est aussi le toucher. Des mood boards « fabrics » sont donc à réaliser. Sur ceux là, des morceaux de matières sont agrafés afin de pouvoir palper les tissus et les maillages et de se donner une idée concrète du projet. Les mood boards « silhouettes » permettent de voir des silhouettes porter le style de vêtements dont l’équipe de designers de Billabong souhaitait s’inspirer. Ce qui importe ici c’est de voir la coupe du vêtement. Enfin, les mood boards « direction graphique » représentent les influences graphiques et typographiques qui illustrent chacun des thèmes. J’ai pu constater lors de cette phase l’exigence du chef produit face aux designers. Il demande que les moods boards soient les plus faciles à comprendre possibles pour une personne tiers. Nous retrouverons la composition de ces mood boards lors du développement de chaque thème dans la partie suivante.

les différents types de mood boards Les premiers d’entre eux sont les mood boards « direction artistique ». Ils regroupent en fait des images illustrant l’ambiance générale du thème sans rentrer dans le détail des vêtements. Ensuite il y a les mood boards « key points » qui mettent l’accent sur certains détails à ne pas manquer. Ici, certains zooms sur des

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WOVEN

MEN WINTER 12/13

YARN DYE PLAID HITCHENS - M511SHIC FABRIC CODE

COMPOSITION

KW239

100% COTTON

SUPPLIER

WEIGHT

ASMARA

COLORS

PRICE

… GARMENT TREATMENT

CONSTRUCTION

40X40 / 120X80 MERCERIZED POPLIN

40/RED

19/BLACK

95/STONE

Exemple de fiche matière et de son motif associé

USA - HOLIDAY 11 - FOB : 8,15

2.3.3 Les fiches matières et les fiches techniques

1 SHIRT LS MEN "HITCHENS" - RED 1 SHIRT LS MEN "HITCHENS" - BLACK 1 SHIRT LS MEN "HITCHENS" - STONE

Dans le cadre d’une création de collection textile chez Billabong, deux documents sont indispensables pour faire le lien entre le département du design et celui du développement textile : les fiches matières et les fiches techniques. Le département du développement textile, essentiellement composé de femmes, se situe à proximité du design. Son rôle est de traduire les dessins des designers en vêtements puisque les développeuses et les couturières décident des mensurations selon les volontés des designers et recherchent les matières auprès des fabricants. Il existe donc une étroite collaboration entre les deux parties et des HITCHENS documents techniques sont nécessaires pour communiquer et j’ai participé à leurs RED COMBO: réalisations.

LES FICHES MATIères

A: 15-4101 TPX B: 14-0850 TPX

Dans l’ordre chronologique, ce sont d’abord les fiches matières quiC:sont créées. Ces 19-3830 TPX documents sont l’identité des matières utilisées pour un vêtement car pour chaque D: 761/FIRE RED pièce existe une fiche matière. Des fiches sont réalisées à partir de matières déjà existantes dans la base de donnée de Billabong. Cependant pour de nouvelles

42 Comment répondre graphiquement à la cible ?

matières trouvées à partir d’un shopping, il faut développer un nouveau tissu ou un nouveau maillage. C’est là que la fiche matière intervient de nouveau car grâce à un échantillon donné à un fournisseur et la description technique de ce que les designers souhaitent, il est possible de développer n’importe quelle matière. Mon rôle a été d’aider les designers à créer ces fiches, notamment pour les chemises. On retrouve sur ce fichier aussi, mise à part la description technique et la référence, le développement des motifs qui serviront à reproduire fidèlement le vêtement avec les matières souhaitées. Par exemple pour une chemise à carreaux, il était nécessaire que je reproduise les lignes qui forment le motif sur Illustrator. Ce travail représente beaucoup de temps car il faut respecter des rapports et reproduire les différents effets de tissages ou maillages du vêtement. Toutes les couleurs à développer sont inscrites ainsi que le nom du vêtement qui sera composé de cette matière.

les fiches techniques Une fois que ces fiches matières furent réalisées et le design du vêtement effectué, j’ai développé certaines fiches techniques.


HITCHENS LS

winter13

HITCHENS LS

40/RED

FABRICS KW239

SAME SHAPE AS «M502SHIC HITCHENS» HO USA

40/RED

19/BLACK

95/STONE

Exemple de fiche technique pour une chemise

MADE IN INDIA 65% POLYESTER /35% COTTON

SP11 NECK LABEL UTIL344

SEAM ALLOWANCE SEAM ALLOWANCE

FOLD

FOLD

SEAM ALLOWANCE

SEAM ALLOWANCE

BLACK/WHITE

FOLD SEAM ALLOWANCE

SP11 NECK LABEL UTIL344

BLACK/WHITE

BLACK/WHITE

SEAM ALLOWANCE

MADE IN INDIA 65% POLYESTER /35% COTTON

FABRICS KW239

SAME SHAPE AS «M502

MADE IN INDIA 65% POLYESTER /35% COTTON

SP11 NECK LABEL UTIL344

UTM396-18L 2 HOLE BUTTON DTM SILVER

HITCHENS LS

19/BLACK

SAME SHAPE AS «M502SHIC HITCHENS» HO USA

MADE IN INDIA 65% POLYESTER /35% COTTON

SP11 MAIN LABEL UTIL341

winter13

FABRICS KW239

SEAM ALLOWANCE

SEAM ALLOWANCE

FOLD

FOLD

SEAM ALLOWANCE

SEAM ALLOWANCE

UTEL473- F11 FLAG LABEL UTM396-18L 2 HOLE BUTTON DTM BLACK MADE IN INDIA 65% POLYESTER /35% COTTON

SP11 MAIN LABEL UTIL341

UTM396-18L 2 HOLE BUTTON DTM STONE

UTEL473- F11 FLAG LABEL MADE IN INDIA 65% POLYESTER /35% COTTON

SP11 MAIN LABEL UTIL341

Ces fiches sont l’identité technique de chaque vêtement dans toutes les couleurs. On y retrouve dessus toutes les informations nécessaires au département du développement pour lancer la production d’un premier prototype ainsi que son dessin technique. Références des matières, des labels, des patches, des boutons ou encore du zip de fermeture utilisés sont indiqués sur ce fichier afin de faciliter le travail des développeuses. Mon travail a donc consisté à appliquer les différents habillages en termes de trims et labels sur certains vêtements. Le positionnement de tous ces éléments est très important car la visibilité de la marque est en jeu. Si il y en a trop, cela pollue visuellement la pièce et s’il n’y en a pas assez, on ne sait pas de quelle marque il peut s’agir. Un bon compromis est donc à trouver et cela est le rôle des designers et fût mon rôle pendant quelques mois. De plus, ces fiches sont le moyen de mettre en couleurs et avec les motifs souhaités toutes les pièces d’une collection. Il m’est ainsi revenu la tâche de colorer quelques pièces en accord avec ce qui était marqué sur la fiche matière.

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UTEL473- F11 FLAG LA


3 44


Une

collection composée de quatre thèmes différents 3.1 Les quatre thèmes de la collection hiver 2012/2013 3.1.1 « In Motion » : le surfeur urbain 3.1.2 « Wasted Youth » : un style alternatif 3.1.3 « Island » : le surfeur écolo 3.1.4 « Essential » : le thème permanent 3.2 Faire le lien avec la logoline et l’accessoire 3.2.1 La logoline 3.2.2 L’accessoire 3.3 Comment établir une cohérence malgré

les différences de style

?

2.3.1 Les labels et les trims 2.3.2 Les autres moyens de rendre

p46 p46 p51 p54 p59 p60 p60 p63 p65 p65 p67

cohérente une collection

2.3.3 Intégrer le travail australien et américain

p70

45


Les goûts et les couleurs ne se discutent pas mais lorsque l’on développe une collection textile pour une grande marque de surf, il est indispensable de satisfaire le maximum de clients. D’autant plus lorsque ses produits sont distribués dans l’Europe entière. Cependant, comme on l’a vu précédemment, il faut prendre en considération les tendances textiles et graphiques afin de monter une collection. Pour cela, Billabong a décidé pour la saison hiver 2012/2013 pour homme de créer 4 thèmes qui ont chacun un style vestimentaire et graphique différent. Mais il ne faut pas oublier de rester cohérent afin de proposer au final une unique collection harmonieuse. Le style graphique doit bien sûr différer selon le thème où on se situe. Pour cela, il faut jouer sur la typographie, les couleurs ou encore les illustrations afin de donner une propre identité au thème. La place du graphisme dans ces thèmes est d’une grande importance car c’est ce qui va donner de la valeur ajoutée au design textile du produit.

3.1 | Les quatre thèmes de la collection hiver 2012/2013 Nous avons donc eu à développé 3 thèmes originaux, qui ont découlés des recherches des tendances textiles et graphiques. Mais aussi, comme dans toutes les collections Billabong, que sa soit été comme hiver, un thème est permanent et reconduit. Il subit quelques évolutions à chaque saison, mais très notoires. Nous étions trois designers textiles, un chef produit et moi en tant que stagiaire pour la construction de cette collection. Nous allons donc décryptés ces 4 thèmes et tenter de comprendre comment on peut garder une cohérence malgré des styles différents.

3.1.1 « In motion » : le surfeur urbain

C

onnaissez vouz le point commun entre Woody Allen, le Wu Tang Clan, Spike Lee, Harold Hunter et une grosse pomme ? Ce ne sont que quelques-uns des innombrables symboles qui incarnent cette portion de territoire à l’urbanisme délirant et à l’activité fourmillante. Cinq quartiers s’assemblent pour constituer cette cité morcelée, qui se mélange à l’Océan Atlantique. A la fois île et continent, New York est loin des plages de sable blanc, des cocotiers et des cabanes de bambous bordant le lagon, et pourtant le renouveau de cette ville entre dans la catégorie du surf urbain. En accueillant pour la première fois une étape du championnat mondial, New York City se fait une place sur la carte du surf. Certes l’eau y est souvent froide et d’aspect douteux, mais le surfeur urbain

46 Une collection composée de 4 thèmes différents

new yorkais aime aller y prendre quelques vagues avant ou à la sortie du travail. « Il faut bien oublier les dossiers de temps en temps » confie un avocat new yorkais de 30 ans dans le magazine de surf « Beachbrother », « alors je me lève vers 4h du matin lorsque les prévisions sont bonnes. Les vagues, c’est vraiment mon trip, mais mon travail ne m’accorde que trop peu de liberté, donc c’est principalement à New York que je surfe ». D’ailleurs, le nom du thème est « In motion », ce qui signifie « en mouvement ». Pas très étonnant lorsque l’on voit le rythme de vie de ces surfeurs urbains.

LA CIBLE New York, c’est bien entendu une énorme vitrine où toutes les marques se doivent d’être représentées. Billabong y est présent bien sûr mais cette année, c’est en Europe


que les designers ont sauté sur l’occasion de cette démocratisation du surfeur urbain pour mettre en place un thème de sa collection hiver 2012/2013.

LES caractéristiques textiles La volonté des designers a donc été de se concentrer sur ce surfeur des temps modernes, où métro boulot s’enchaîne avec surf. Il a donc était nécessaire de cerner les tendances textiles et graphiques de cet individu afin de proposer un thème cohérent avec le comportement du client. Pour cela, l’équipe de Billabong a mis l’accent sur plusieurs points. Tout d’abord, il fallait que le style casual apparaisse dans les mood boards. Un vêtement casual est un vêtement facile d’entretien, robuste et confortable, mais qui dégage néanmoins une impression de qualité, d’originalité et de mode dans le bon sens du terme. C’est

l’image d’un « surfeur chic » qui se doit se dégager lorsqu’il porte les vêtements Billabong de la collection « In motion ». Il apparaît donc sur les planches un homme avec un style streetwear dans le métro, un aileron de planche de surf pour le côté plus raffiné et designé et aussi des silhouettes portant des pièces lourdes comme un manteau pour ne pas oublier que ce thème faisait partie de la collection hiver. Cependant, on devait ressentir que l’actif urbain ne délaisse pas son style de surfeur à cause de la ville. Il était donc difficile de trouver un compromis entre le style surfeur et le style urbain. Il a fallu trouver quelques détails pour apporter cette touche Billabong à des pièces assez raffinées et élégante. Si on rencontre un surfeur urbain à New York par exemple, on doit remarquer grâce aux vêtements qu’il porte, outre le fait que l’on remarque que c’est du Billabong, que c’est un surfeur. Tel fût le challenge. Des vestes motos type Barbour en coton

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PITT

KW261

W12/13

ZED LS

winter13 2061/CHAR

FABRICS KW244

706/ESTATE BLUE

SAME SHAPE AS «9512232 ZED» HI OZ

2061/CHAR

FLAG WAVE LABEL EUBBT000006BRANH

FLAG WAVE LABEL EUBBT000006BRANH

INTERNAL LABEL EUBBT000008BRANH shirts and pants

EUBBT000028BRANH.

EARTH

EXTERNAL WAVE LABEL EUBBT000004BRANH

INTERNAL LABEL EUBBT000008BRANH shirts and pants

EXTERNAL WAVE LABEL EUBBT000004BRANH

AUBBT000703CENTR

DISTRESSED BLACK

CSO 1202 METAL CUP BTN

EUBBT000009BRANH

AUBBT000733CENTR

BONG EXTERNAL WOVEN PATCH EXTERNAL WOVEN LABEL

BLACK

48 Une collection composée de 4 thèmes différents

CSO 1203 SML METAL CUP BTN

AUBBT000879CENTR

18L

AUBBT000580CENTR

DISTRESSED BLACK


huilé qui sont réputés pour leur durabilité et leurs qualités thermiques, des manteaux type The North Face, réputé pour leurs vêtements de montagne avec les capuches en fourrure, des pantalons chino type MICRO POLAIRE B Carharrt qui sont en toile de cottonLINING réputés pour leurs confort ou un cardigan sont des pièces qui devaient ressortir de ce thème.

winter13

BUCK TASLAN

LES COULEURS Les couleurs devaient être sobre pour coller à l’image du surfeur urbain. Les couleurs sables, bleu navy, gris taupe, noir et chocolat foncé étaient dans la palette de couleur de ce thème pour atteindre sobriété et raffinement.

LE GRAPHISME Et quelle est la place du graphisme dans ce thème ? On retrouve des influences très urbaines avec l’importance de la typographie et un style Deus, qui est la marque de moto australienne. Les lettres sont très géométriques et massives, avec du relief et avec un esprit des publicités des années 50 américaines. Très récemment, c’est Dana Tanamachi, une graphiste américaine vivant à New York dans le quartier de Brooklyn qui a utilisé cet esprit de la lettre des années 50 pour réaliser à la craie des compositions typographique. Ce style typographique a inspiré les designers de Billabong pour la réalisation de compositions de lettres sur les t-shirts et les pulls.

EUBBT000007BRANH LEATHER LABEL WAVE LABEL

NEW

49

NEW LEATHER PULLER


50 Une collection composée de 4 thèmes différents


3.1.2 « Wasted Youth » : un style alternatif Lorsque l’on parle des Sex Pistols, on va penser tout de suite au mouvement punk rock qui a bercé l’Angleterre. Ce mouvement apparu au milieu des années 1970 exprime une révolte contre les valeurs établies, qui privilégie l’expression brute et spontanée. Le punk est porteur d’une volonté de renouveau culturel, l’émergence d’une nouvelle énergie, synonyme d’une liberté de création maximum. « Wasted Youth » signifiant « jeunesse gaspillée », Billabong a voulu porter une attention particulière aux jeunes de ce mouvement qui a aussi touché le surf. Comme tous mouvements, le punk devient un style vestimentaire et une mode. Il s’agit d’un renversement de toutes les valeurs et de tous les codes vestimentaires issus du mouvement hippy, idéalisme auxquel le style punk oppose tout ce qui est considéré comme laid par les babas cool : le style moderne des années 60, les couleurs flashy, les imprimés voyants, les tissus et les matières synthétiques ou encore le mode de vie urbain. Les codes qui déterminent l’apparence vestimentaire sont en évolution constante et se redéfinissent à mesure qu’ils sont dévoilés au grand public, popularisés par les médias et repris par la mode. L’esthétique punk est généralement jugée comme sans concession et agressive. Les origines du mouvement et donc sa mode sont intimement liés à l’histoire des Sex Pistols qui furent les premiers à se vêtir de cette manière. Cette mode se caractérise par un style complètement déstructuré avec des vêtements déchirés, rapiécés, des patches, des jeans slims, le port de chaines, de cadenas et de clous ou encore les badges à l’effigie des groupes épinglés sur les vestes. C’est Vivienne Westwood, une styliste anglaise qui est connue pour être à l’origine du style punk. Son style fait preuve d’une excentricité toujours renouvelée et elle est classée parmi les six meilleurs stylistes du monde. C’est un style

punk assagi qu’a mis en place la créatrice et c’est dans ce sens que les designers de Billabong voulaient aller. En effet, l’équipe à découvert sur les blogs un retour au style « british » avec un esprit punk rock. Cet esprit se rapproche d’ailleurs de l’esprit surf. Si l’on revient dans les années 1970, on apprend que certains styles de musique issus du punk se sont inspirés musicalement de manière très ouverte de la « surf music » qui est un style apparu dans les années 1950 avec des groupes comme les Beach Boys par exemple. Mais ce qui rapproche surtout le surf du milieu punk c’est le skateboard. En effet le skateboard a toujours était très lié avec le rock et le mouvement punk en particulier. Tous les sports de glisse étant assez unis, le style punk a imprégné les surfeurs mais pas radicalement. Seulement quelques éléments du style punk ont touchés le style surfeur comme le jean slim, les patches ou les vêtements rapiécés et c’est cet esprit et ce genre de détails que les designers souhaitaient reprendre pour construire le thème « Wasted Youth ».

LA CIBLE C’est donc dans cette direction que l’équipe de Billabong s’est dirigée en mettant en avant le jeune avec un esprit rockabilly, punk, garage mais qui assume le surf. On devait retrouver dans le look du surfeur son style plutôt « british » déstructuré mais tout en restant dans des vêtements de qualité et qui conservait l’esprit de la marque.

LES caractéristiques textiles La marque qui traduit parfaitement ce style « british », avec des influences punk, c’est Paul Smith. L’extravagance et son travail sur le kitsch ont fait de ce couturier anglais l’un des plus en vogue du début du XXIème siècle. D’ailleurs, il a présenté à Paris, lors d’un défilé, sa collection inspirée du

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psychédélisme, des punks et de la conquête spatiale. Paul Smith est aussi connu pour l’utilisation d’un motif à fleurs typiquement anglais : le liberty. Ce motif a été créé dans les années 60 avec le mouvement « flower power » où les tissus à motifs de fleurs sont redevenus à la mode. C’est à ce moment là que Liberty of London, une marque fondée par un décorateur, réédita des motifs à fleurs. Symbole du style vestimentaire anglais, c’est un motif que les designers de Billabong ont souhaité utiliser pour parfaire ce style « british » en habillant les fonds de poches ou certains cols de chemises.

LES COULEURS Les couleurs ici sont un peu plus pêchues, plus contrastées avec du rouge un peu plus vif que dans le thème « In motion ». Cependant il ne fallait pas tomber dans l’excentrisme et respecter le style Billabong.

LE GRAPHISME En ce qui concerne le graphisme, l’accent a été mis sur le graffiti et l’illustration au trait à la main afin de correspondre à la mentalité punk revendicatrice. L’artiste qui pouvait reprendre ces caractéristiques était Keith Haring, artiste et activiste américain des années 80. C’est à New York qu’il découvre la foisonnante culture alternative des années 80 qui hors des galeries et des musées, développe son expression sur de nouveaux territoires : rues, métros, entrepôts, etc. Il rencontre des artistes de la vie underground new yorkaise tels Kenny Scharf et Jean-Michel Basquiat. Ses peintures font partie du mouvement général de l’art contemporain, et pas seulement de la stricte figuration libre. La griffe Haring, c’est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, éclairantes, sur différents supports. Encore une fois un style très urbain vient inspiré les designers de Billabong en quête d’un trait à la main épuré.

52 Une collection composée de 4 thèmes différents


winter13

KK 228

BARFLY

PAISLEY

FABRICS KW249

SAME AS OZ HI SUMMER 11 "11-9512228" … TPX

WALKSHORT BUTTON

LACK

1278/ BLACK HEATHER

WHITE

PAISLEY

B 8961 765/BLUE HEATHER

AN REFERENCE / MMER 11 - 9512228 AUBBT000733CENTR

BONG EXTERNAL WOVEN PATCH EXTERNAL WOVEN LABEL

BLACK

SELF FABRIC INT. TAPE

BODY: CHAR

BODY THREAD (ASTRA) : MATCH

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3.1.3 « Island » : le surfeur écolo Le cliché du surfeur est celui du jeune homme qui est à bord de sa camionnette aménagée, à faire le tour du monde à la recherche de la meilleure vague et à faire du camping autour d’un petit feu tout en respectant la nature. En effet, le surf est un équilibre délicat entre le respect de la nature et des pratiquants, il est porteur de vraies valeurs. Le meilleur exemple de cette action est la Surfrider Foundation qui est une association mondiale dédiée à la protection et la mise en valeur des lacs, rivières, de l’océan, des vagues et du littoral. Elle se repose régulièrement sur une campagne de publicité très originale pour nous sensibiliser sur la protection de l’environnement. Comme chaque année depuis douze ans, les surfeurs de l’association organisent les 23, 24 et 25 mars, une opération de nettoyage des plages du littoral. Placé sous le parrainage de l’ancien footballeur Bixente Lizarazu, lui même surfeur, la manifestation vise à sensibiliser le public sur les 6,4 millions de tonnes de déchets qui seraient, chaque année, rejetés dans les océans. Surf et écologie sont des sujets étudiés par de nombreuses marques qui proposent maintenant de la wax écologique (la wax étant une cire que l’on frotte sur la planche pour permettre aux pieds du surfeur de ne pas glisser), des vêtements écolo et du néoprène « vert » (le néoprène est la matière qui compose les combinaisons).

LA CIBLE C’est vers ces valeurs que voulait se tourner l’équipe de designers pour le troisième thème de la collection. Après être passer par le surfeur urbain de New York, nous nous tournons maintenant vers les surfeurs écolo de Vancouver au milieu de la forêt, dans les eaux glacées entre 7° et 14° du parc national de Pacific Rim, sur la plage de Long Beach au Canada. Il est même possible au nord de Tofino, d’aller sur les plages sauvages qui séduisent les

54 Une collection composée de 4 thèmes différents

amateurs de surf extrême. On ne rejoint cette île qu’en hydravion ou en bateau et la tente est de rigueur pour y passer la nuit. C’est exactement ce genre d’images que Billabong souhaitait dégager pour son thème « Island ».

LES caractéristiques textiles Mais l’écolo en général a t-il vraiment un style vestimentaire ? Si on prend l’exemple de Nicolas Hulot, le plus emblématique des écolos, c’est sûr que l’on ne pas vraiment dégager de style. Pull en laine tricoté trop large et jean basique ne sont pas des plus tendances. Cependant, lorsque l’on va chercher un peu plus loin, on trouve des choses intéressantes et c’est notamment ce que l’on a découvert sur les blogs. En effet, il y a un grand retour au gros pull tricoté. Certains vont même plus loin en proposant des vêtements de confection équitables réalisés en coton bio. Billabong fait appel à des fabricants bio pour quelques uns de ses maillages. La direction vers laquelle Billabong souhaite se tourner pour ce thème « Island » est donc un style écolo, plutôt bûcheron, avec des pièces lourdes comme de gros manteaux, des vestes, de gros pulls style tricotés ou encore des vestes sans manches très chaudes. La maille est ici la technique de travail la plus approprié pour les pièces à manches afin de reprendre cet esprit. Le travail sur le mélange des matières et des couleurs est aussi au rendez vous afin de rappeler l’esprit de la nature où les couleurs et les végétaux sont nombreux. Le mélange de matière est très intéressant d’un point de vue visuel mais aussi pour le toucher et le confort de la personne qui la porte. Des morceaux de matières plus onéreuses comme le velours ou le cuir voulaient être ajoutées à certaines pièces par exemple au niveau des épaules ou du col afin de donner de la valeur ajoutée au produit. La marque qui représente ces tendances pourrait être Marlboro Classic. Créé en


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17-1340 TPX 2171/CORAL

2763/DARK SHADE

IIIII

II

III

I II I

III III

I III II I I II

II III III

I IIIIII IIIIIII IIIIIIII

AL FABRIC:

20/BLUE

LEATHER LABEL WAVE LABEL

NEW CSE 798 SMALL WAVE METAL BADGE

BLACK COLORWAY w/BLACK ENAMEL

TYPO LABEL

AUBBT000703CENTR

56 Une collection composée de 4 thèmes différents


winter13 ARMY K1 BARB

1987 et appartenant au groupe italien Valentino, ses vêtements aspirent aux grands espaces. La marque propose des matières résistantes sur des tenues décontractées idéales pour lutter contre les frimas de l’hiver.

19-0415 TPX

LES COULEURS

2/DUFFEL BAG

WINTER 12/13

LSEK

Les couleurs pour ce thème sont terre. On retrouve des couleurs sable, désert, marron ou vert pour colorer ces vêtements et rester dans un esprit écolo.

LE GRAPHISME

COMMENTS:

III I

I II I II I

III III III III

III III I

I

R LABEL LABEL

COOTON POLYESTER LINING HOOD: COTTON BRUSH LINING INSIDE: WOOL BRUSH LINI

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

Pour le graphisme, très peu de tendances ont été révélées car peu de styles se rapprochent de ce thème. Seul des photos d’ambiance ont étés trouvés. Il n’y a pas de style « nature » ou écolo comme il peut exister un style urbain. Lorsque l’on associe le graphisme à l’écologie, c’est évidemment pour l’utilisation de papier recyclé ou d’encres bio. Dans le cas de Billabong, qui est une marque engagée dans la préservation de l’environnement, elle imprime ses catalogues sur papier recyclé.

IIII IIIIII IIIIIII IIIIII IIIIII IIIIII IIIIII IIIIII I I I I IIIIII IIIII

TREATMENT: ENZYME WASH

NEW

INTERNAL LABEL JKT EUBBT000017

NEW LEATHER PULLER

CSE 798 SMALL WAVE METAL BADGE

EUBBT000028B

38L

BLACK COLORWAY w/BLACK ENAMEL 36L

ABEL

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000703CENTR SAME TREATMENT AS PHOTO

28L

18L


58 Une collection composée de 4 thèmes différents


3.1.4 « Essential » : le thème permanent Comment Billabong peut il avoir un fil conducteur dans toutes ses collections ? La solution : avoir un thème permanent. Ce thème permanent porte le nom d’ « Essential ». « Essential » comme essentiel à toutes les collections ou comme essentiel dans une armoire mais aussi comme « rien que l’essentiel et sans superflu » dans le design textile et le graphisme.

LA CIBLE & LEs caractéristiques textiles Cette collection permanente dans toutes les collections et pour chaque saison est un repère pour le client. Les pièces sont rassurantes et ont la particularité de pouvoir s’associer à tous les autres thèmes. Comment ? Tout simplement en restant dans un style très sobre et épuré avec un grand nombre de couleurs disponible pour chaque vêtement. T-shirts basiques à manches longues, col en « V », col rond ou encore débardeurs sont des éléments qui composent le thème « Essential ». On peut rencontrer cette situation en communication visuelle car il faut toujours rassurer le client par des signes, des couleurs ou de la typographie lors d’un changement d’identité visuelle surtout. Il est impossible de passer par exemple d’un logo bleu et vert à un logo rouge et jaune car le client se sentirait perdu et cela est totalement compréhensible. En n’ayant aucuns repères visuels, il hésite et se demande si ce logo est vraiment l’évolution de l’ancien ou tout simplement celui d’une autre marque. Le but est de ne pas faire hésiter la personne devant le travail effectué. Si il hésite, c’est que le travail est mal effectué. Il est d’ailleurs plus compliqué de faire évoluer une identité visuelle que d’en créer une nouvelle. Et bien le textile, c’est encore comme la communication visuelle. Il faut pour rassurer le client lui apporter des repères. Et les repères chez Billabong passent par ce thème « Essential » et sa ligne de vêtement sobre. « Est ce

que sa ressemble à du Billabong ? ». Cette question fût posée de nombreuses fois au cours de la création de la collection. Si il y a une hésitation, c’est qu’il faut retravailler la pièce car si le client hésite, il ne va pas acheter. Cependant Billabong ne se contente pas de ressortir ce même thème tous les ans. Les designers y apportent quelques évolutions. Car une pièce a beau être simple, elle se doit de correspondre à la mode et aux tendances. Il faut donc veiller à ce qu’un vêtement ne soit pas démodé. Très peu de nouvelles pièces sont ajoutées au thème à chaque collection.

LES COULEURS Les évolutions subies sont surtout d’un point de vue des couleurs. Suivant la gamme de couleur utilisée, les designers se contentent d’utiliser des pantones de la color card de la collection pour le thème. Ce sont des couleurs assez neutres comme un gris, un bleu, un beige ou un rouge qui vont habillés visuellement les pièces. Le but ultime est que chaque vêtement puisse être porté avec un vêtement de l’autre thème harmonieusement. Cela passe donc par l’utilisation des mêmes couleurs que celles des 3 autres thèmes de la collection hiver 2012/2013 pour homme.

LE GRAPHISME Le graphisme sur ce thème n’apparaît pas. Les vêtements voulant être sobre, il n’était pas nécessaire de les surcharger avec une illustration ou une photo. Pour voir cela, il fallait se diriger vers la logoline.

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3.2 | Faire le lien avec la logoline et l’accessoire 3.2.1 La logoline

Si il y a bien un endroit dans la création d’une collection textile où le graphisme a sa place c’est sans aucuns doutes à la logoline. La logoline est une petite capsule du département du design textile homme, où un seul designer s’occupe essentiellement des t-shirts , des sweats à capuche ou non et des vestes zippées qui sont imprimés ou qui sont recouverts de lettres brodées par exemple. Pour ma part, je ne suis pas intervenu dans la création de la logoline. Malgré le peu d’effectif accrédité, la logoline est une branche du département très importante car les ventes de t-shirts et de pulls représentent un fort pourcentage des ventes totales en quantité. D’un point de vue du design textile, ces pièces restent simples avec des matières moins élaborées que celles que l’on pourrait retrouver dans les trois autres thèmes de la collection. Là où le travail du designer de la logoline est très important, c’est dans le choix des couleurs et des graphismes que l’on va retrouver dessus.

les compositions autour du logo La première d’entre elles est le travail autour

60 Une collection composée de 4 thèmes différents

du logo et de la typographie Billabong associée. Ce logo en forme de vague est décliné et déclinable sans cesse. Jeu de couleurs, textures appliquées dessus, formes/contre formes, multiplication, ou encore jeu de tailles sont des effets apportés au logo qui offrent d’innombrables solutions au designer pour créer des compositions au goût de chacun. La typographie originale Avant Garde du mot Billabong dans le logo, qui fût créée par le célèbre typographe Herb Lubalin, subie elle aussi des évolutions pour les compositions avec le logo afin de créer une harmonie. Ces compositions sont réalisées par les designers de Billabong.

les illustrations On retrouve énormément d’illustrations balayant beaucoup de styles graphiques. Lignes épurées, portraits réalistes, contours épais, en couleurs ou en noir et blanc, style réaliste ou décalé, les illustrations sont là pour véhiculer l’image de Billabong ainsi que pour mettre en images les thèmes de la collection. Ces travaux sont réalisés en partie par des graphistes indépendants d’où la variété des styles.


la typographie La typographie est une composante essentielle du graphisme. Son choix est très important car selon ses caractéristiques (chasse, empattement, graisse, etc.), la typographie n’aura pas forcément la même signification. Par exemple, une typo de la famille des scriptes donnera un côté plus manuel, moins industriel. Chez Billabong, son utilisation dans la logoline est très variée selon les thèmes. Pour le thème « In motion », on privilégiera plutôt une typo mécane car ce sont des caractères construits, aux empattements

épais et caractérisé par un faible contraste pleins/déliés et qu’elle donne un style assez urbain. Alors que pour le thème « Wasted Youth », il n’y a pas de style qui correspond réellement à ce thème car l’ambiance recherchée est plutôt punk. Il est plutôt recommandé d’utiliser une typo faite à la main ou déstructuré afin d’être dans le thème. Afin de donner de la valeur ajoutée au produit, les caractères peuvent être brodés sur les pièces avec des surpiqures par exemple.

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collection tyler cuddy pour billabong girl

62 Une collection composée de 4 thèmes différents


la photographie La dernière forme de graphisme utilisée est la photographie. Dans le milieu du surf et de la glisse en général, beaucoup d’importance est accordée à la photographie car les lieux où les surfeurs pratiquent font en général rêver plus d’un d’entre nous. Cependant pour les collections homme de chez Billabong, ce ne sont pas des surfeurs en action qui sont représentés mais plutôt des clichés de paysages retouchés, de femmes ou encore des mises en situation de jeunes avec une planche dans la rue ou dans le métro par exemple pour le thème « In motion ». Certaines fois, Billabong sort des collections en collaboration avec un photographe reconnu. Pour l’été 2011, Billabong Girls et le photographe californien Tyler Cuddy se sont associés pour une ligne de t-shirts photoprintés en hommage à la culture surf californienne. Tyler Cuddy a choisi de devenir photographe par passion pour la photo. Redoutant de pouvoir un jour se sentir blasé, il s’est juré de ne jamais se poser et de toujours progresser. Guidé par son appareil photo et son amour invétéré pour l’océan, il passe d’un continent à l’autre, saisissant tout ce qu’il peut, afin de faire partager son enthousiasme et son entrain. Toutes ces créations permettent donc au designer de la logoline de construire une gamme très large de t-shirts et de sweats. Certaines illustrations sont produites par d’autres designers de Billabong, comme le graphiste du snowboard par exemple.

d’établir une cohérence avec les vêtements. Le designer de l’accessoire travail les ceintures, les casquettes, les portes monnaie, les tongs, les bonnets, les sacs, les bagages, les chaussettes ou encore les serviettes de bain par exemple. Comme dans le design textile, le designer et le chef produit de l’accessoire s’informent sur les tendances de l’accessoire et travaillent sur les mêmes thèmes pour la collection hiver 2012/2013.

3.2.2 L’accessoire Afin d’avoir une collection complète chez Billabong, il ne faut pas oublier l’accessoire. L’accessoire est, avec la logoline, la seconde branche du département textile. Un designer et un chef produit sont les deux personnes qui s’en occupent. Ils travaillent en étroite collaboration avec le design textile afin

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IN MOTION NEW

WOVEN LABEL ON CHAMBRAY FABRIC

CSE 808 NO.3 ZIP CSE 815 NO.5-8 ZIP SQUARE WAVE METAL ZIP PULL

INTERNAL LABEL EUBBT000008BRANH shirts and pants

TRIM NAME: SPLIT WAVE BADGE TRIM CODE: UTM280

ANTI-SILVER COLORWAY

ANTI SILVER

BLACK COLORWAY

ZIP PULLER METAL SILVER WITHOUT LOGO

ANTI GRAPHITE BRASS METAL

ANTI-BRASS COLORWAY

DTM

ZIP PULLER METAL ANTI BRASS WITHOUT LOGO

EUBBT000009BRANH INTERNAL LABEL jackets EUBBT000007BRANH CSO 1087 - METAL BUTTON

DTM matte

SIZE LABEL

ANTI-SILVER COLORWAY

METAL GOLD COLORWAY

ANTI SILVER

FLAG TYPO LABEL EUBBT000005BRANH

LEATHER LABEL WAVE LABEL EUBBT000013BRANH

ANTI SILVER

EUBBT000008BRANH FLAG WAVE LABEL EUBBT000006BRANH

BLACK ANTI-BRASS COLORWAY COLORWAY w/BLACK ENAMEL

NEW LEATHER PULLER

NEW

DTM

CSO 1086 EUBBT000010BRANH SMALL DTM WALKSHORT BUTTON

AUBBT000733CENTR

BONG EXTERNAL WOVEN PATCH EXTERNAL WOVEN LABEL

EXTERNAL WAVE LABEL EUBBT000004BRANH

ABON LL

G

CSO 1268 - SMALL METAL BUTTON

CSO 1085 LARGE DTM WALKSHORT BUTTON BI

CSE 798 SMALL WAVE METAL BADGE

DTM

BONE

TYPO LABEL

INTERNAL LABEL EUBBT000008BRANH shirts and pants

WAVE TRIANGLE LABEL EUBBT000011BRANH

AUBBT000703CENTR

2HOLE METAL BTN

AUBBT000574CENTR

BLACK

11.5mm

DISTRESSED BLACK

BRAND ID 0.1500$

FA11 LARGE HEX METAL BADGE - UTM429 • Engraved Letters -Enamel Filled Letters

METAL: MATTE BLACK ENAMEL FILL: WHITE

METAL: SILVER ENAMEL FILL: BLACK

FA11 SMALL HEX METAL BADGE - UTM428 • Engraved Letters -Enamel Filled Letters

METAL: ANTI BRASS ENAMEL FILL: BLACK

METAL: SILVER ENAMEL FILL: BLACK

METAL: MATTE BLACK ENAMEL FILL: WHITE

METAL: ANTI BRASS ENAMEL FILL: BLACK

IN MOTION NEW

EUBBT000027BRANH

SAME SHAPE AS PICTURE

EARTH

BROWN

MATE DTM

38L

38L

BLACK

36L

ANTI SILVER

ANTIBRASS

TAJ GROOVED METAL BUTTON SML CSO 1078

38L

38L

36L

UTM442 SNAP

cs

36L

TAJ GROOVED METAL BUTTON LRG CSO 1079

cs

36L

ANTI SILVER 28L

28L SAME FINISHING TREATMENT AS PHOTO 18L

18L

18L

18L

EUBBT000028BRANH.

NEW

BROWN 38L

ANTI SILVER

28L 28L

38L

EARTH

DTM

UTM441 SMALL RECTANGLE METAL BADGE DRC

MATE BLK

SLV

ABR

SLV

ABR

38L

UTM439 METALCOIN 36L

36L

36L

SAME SHAPE AS PICTURE 28L

28L

18L

18L

64 Une collection composée de 4 thèmes différents

28L

18L

DRC

SAME FINISHING TREATMENT AS PHOTO

MATE BLK


3.3 | Comment établir une cohérence entre les thèmes malgré les différences de style ? Dans toutes les collections de chez Billabong, des thèmes différents sont proposés aux clients afin de satisfaire une clientèle assez éclectique. Cependant, il est nécessaire d’établir une cohérence entre les vêtements au sein d’un thème, de trouver des moyens pour rendre une collection harmonieuse malgré des styles textiles et graphiques différents et de faire le lien avec la logoline et l’accessoire. De plus, il ne faut pas oublier d’intégrer le travail des australiens et des américains, qui peut être utilisé et échangé à volonté.

3.3.1 Les labels et les trims Les labels et les trims sont communs au design textile, à la logoline et à l’accessoire. Cela correspond en fait à l’habillage de la gamme.

LES LABELS Les labels sont toutes les étiquettes qui sont présentes à l’intérieur comme à l’extérieur du vêtement ou de l’accessoire. Afin d’établir une cohérence entre toutes les branches de la collection, les designs des labels intérieurs et extérieurs restent inchangés mis à part la couleur qui est différente selon le thème : le noir pour « In motion », le rouge pour « Wasted Youth » et le jaune pour « Island ». L’harmonie se fait donc à l’intérieur du thème en fonction de la couleur et dans la collection par le biais du design. Les labels de la collection hiver 2012/2013 pour homme ont été designés en début de collection. Il y a comme pour les vêtements une recherche afin de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. Ensuite des propositions sont effectuées au chef produit et c’est à lui que revient la tâche d’en sélectionner. Une demande est faite aussi auprès de l’accessoire afin de savoir si il y en a assez pour habiller tous les types de produits. Je trouve que les labels de la collection 2012/2013 sont simples et épurés. Ils reprennent le logo de la vague et la typo « Billabong » en dessous dans un rectangle. Sous ce rectangle, on retrouve la taille du produit. Certains labels sont là pour habiller

le produit à l’extérieur. On retrouve des « flags labels » qui sont pris dans une couture ou une piqure et qui « flottent » (comme un drapeau = flag), des labels carrés que l’on peut retrouver dans la bande des boutons d’une chemise ou encore des labels triangulaires que l’on voit dans le coin d’une poche de veste zippée. Pour certains produits américains, nous avons été tenus de maintenir leurs labels. C’est un véritable travail de composition, comme pour le graphisme, de positionner ces éléments afin d’assurer la lisibilité de la marque tout en restant sobre. Je me rappelle lors de mon premier stage chez un graphiste indépendant de Tours, Cédric Neige, qu’il était difficile de positionner les logos des partenaires en bas des affiches sans pour autant gâcher le travail. Et bien c’est pareil dans le design textile, il faut montrer de quelle marque il s’agit sans dévaloriser la pièce. C’est pour cela qu’il est important d’avoir un bon design de label dès le début afin d’avoir moins de difficultés pour les positionner après et qu’ils s’associent bien avec le vêtement ou l’accessoire.

LES TRIMS Les trims correspondent eux à tout les autres éléments qui sont eux à l’extérieur. On y trouve les boutons, les rivets, les badges ou encore les zips des fermetures éclairs. Tous ces éléments font l’objet d’un design particulier en début de collection

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66 Une collection composée de 4 thèmes différents


conformément à l’ambiance de chaque thème avant l’envoi aux fabricants pour la confection de prototypes. Ils sont différents selon le thème et ne sont pas forcément confectionnés avec les mêmes matières. On retrouve des patches tissés, en cuir, des rivets en fer, des boutons en plastique, etc. Le choix est large et les designs sont nombreux. Toutes les formes sont réfléchies afin que les trims puissent être mis en place dans toutes les parties des vêtements et des accessoires. La typo joue un rôle essentiel dans le design des trims car c’est la seule chose qui est écrite dessus. Elle doit donc être lisible sans pour autant être trop voyante car le trims doit rester discret.

3.3.2 Les autres moyens de rendre cohérente une collection Etant donné que la logoline, l’accessoire et le design textile travaillent à des endroits différents, il était indispensable que tout le monde parte sur les mêmes bases afin de rendre cohérente la collection homme hiver 2012/2013. Nous l’avons vu précédemment mais certains éléments sont essentiels pour un travail homogène. Tout d’abord, une collection est harmonieuse seulement si les couleurs sont les mêmes partout. Pour cela, il y a une seule et unique color card pour l’ensemble des services. Le bleu « navy » sera le même sur un sac à dos et sur un pull grâce à l’utilisation du pantone TPX. De plus, un même all over ou un même carreau pouvait être utilisé pour un sac ou une chemise. De plus, en partant de mood boards identiques, il y a peu de chances de dévier sur des tendances différentes. Des réunions communes à l’accessoire, à la logoline et au design textile étaient réalisées par le chef produit en début de collection afin de sensibiliser tous les employés aux mêmes ambiances. Il était important que les choses soient claires dès le début afin de n’avoir aucunes ambiguïtés.

LE CATALOGUE FINAL Cette cohérence doit pouvoir se ressentir à la fin de la collection et plus particulièrement dans le catalogue final. Lorsque je suis arrivé en début de stage, j’ai participé à l’élaboration du catalogue pour la collection homme été 2012. Dans ce catalogue, on retrouve toutes les références. Des graphistes sont présents au service du marketing, et c’est à eux que revient la tâche de mettre en page ce catalogue. Pour ma part je devais détourer les photos d’une vingtaine de silhouettes habillées d’un jean, shooté la veille afin que les pièces puissent apparaître dans le catalogue. La mise en page de ce type de catalogue est recherchée car il est destiné aux représentants et sera distribué à certaines enseignes. Il faut donc séduire. Et j’ai remarqué que dans tous les documents, comme les analyses commerciales ou statistiques, une recherche graphique était apportée puisque les couvertures des rapports d’analyse reprenaient des travaux réalisés pour d’autres catalogues et même les graphiques étaient réalisés avec Illustrator afin que les données soient

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collection capsule sur bob marley

Exemple de smu

68 Une collection composée de 4 thèmes différents


lisibles et donnent envie d’être lues. Quoi de pire qu’un rapport sans mise en page avec beaucoup de données chiffrées qui ne donne pas envie d’être lu ? Autant apporter du confort visuel à la personne qui lira ce document.

LES COLLECTIONS CAPSULES Certaines fois la cohérence d’une collection peut être associé à une collection capsule qui n’a rien à voir avec les thèmes. C’était le cas lors de la collection été 2012 puisqu’une ligne de vêtement a été réalisée avec pour thème le chanteur de reggae Bob Marley. Coup marketing ou simple coïncidence (peu probable…), ce thème est sorti l’année de la célébration des 30 ans de la mort de l’artiste. C’est régulièrement que la marque réalise des collections capsules en l’honneur d’un artiste, d’un photographe ou d’un surfeur par exemple afin de bouleverser les habitudes de la clientèle. Cette collection fût réalisée par les américains. Il a donc fallu pour les chefs produit réaliser une sélection des pièces qu’ils souhaitaient voir sortir en Europe. Le dépliant étant déjà réalisé pour présenter les pièces pour les Etats Unis, mais qu’une version PDF nous était parvenue, il m’a était demandé de retoucher sur Photoshop ce document afin de faire disparaître certaines pièces et de réorganiser la mise en page.

de faire modifier certaines pièces à Billabong afin que cela se vende mieux. C’est ce qu’on appelle les SMU. Ce sont en fait des demandes spéciales effectuées par ces gros clients à Billabong. Ils tiennent en quelques sortes les rênes mais Billabong a le dernier mot car c’est aussi leur image qui est en jeu. Toutes les modifications et les demandes ne sont pas réalisées par soucis d’esthétisme. Beaucoup de propositions, basées sur les pièces des collections officielles, sont créées. Ces SMU sont pour la plupart des demandes de retraits d’éléments (comme des poches ou des broderies) par soucis de coût. Les imprimés sont au contraire privilégiés. J’ai eu l’occasion d’en réaliser quelques uns. Ils ont consistés pour la plupart à l’ajout de couleurs, au retrait d’élément ou à la création d’un short de bain très simple, pour une enseigne espagnole, avec le logo et la typo Billabong dans le bas de la cuisse.

LES SMU Les collections textiles de Billabong sont destinées à une certaine clientèle. Cependant, d’autres clients, et les plus importants en terme de ventes ont d’autres exigences. Ces clients, ce sont de grandes enseignes de sport comme Intersport, Go Sport ou La Redoute qui commercialisent la marque Billabong. Ici, très peu de vêtements de la collection prêt à porter sont demandés. Ce sont surtout les vêtements de sport comme les shorts de bain, des t-shirts, des polos, des pulls ou de l’accessoire qui sont vendus à ces enseignes. Par contre, ils ont la possibilité

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3.3.3 Intégrer le travail australien et américain Comme j’ai pu le présenter en début de mémoire, Billabong est une marque australienne. Mais aujourd’hui, elle est reconnue internationalement et les trois pays qui ont les responsabilités de créer sont l’Australie, les Etats Unis et la France. Les collections américaines sont découpées en quatre saisons : le summer, le spring, le fall, et l’holiday qui correspond à notre winter en fait. Du côté australien c’est différent. Seulement 3 saisons sont réalisées : le summer, le high summer et le winter. Cela correspond en fait aux saisons là bas. Ces trois pays s’échangent donc le design de leurs pièces. Dans notre cas, nous avons reçu les collections entières pour l’hiver 2012 américain et le high summer australien (les saisons étant inversés là bas). Le chef produit avait donc la possibilité de retenir certains produits pour les intégrer à notre collection. Pour l’Australie, il était possible de retenir des pièces mais de les modifier. Par exemple, pour les chemises à manches courtes, il était possible de les passer en manches longues. Cependant, il fallait être vigilant à intégrer des pièces qui devaient être cohérentes avec les thèmes sélectionnés. C’est la même chose pour la logoline et l’accessoire où certains produits ont été retenu. La logoline utilise beaucoup de pièces australiennes et américaines car leur service est mieux développé qu’en France. Afin d’apporter la cohérence souhaitée, la solution fût d’établir le même habillage au niveau des labels et des trims que celui conçu pour les trois thèmes de la collection hiver 2012/2013 pour homme.

70 Une collection composée de 4 thèmes différents


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conclusion

C

e stage réalisé au sein de l’équipe du design textile de Billabong fût une expérience très enrichissante d’un point de vue professionnel et personnel. Il m’a permis de mettre en pratique mes connaissances acquises lors de l’année passée à l’Estacom de Blois mais surtout de les approfondir en découvrant ce qu’était le design textile. Dans l’introduction, j’ai dégagé une problématique, à savoir : quelle est la place du graphisme dans le design textile ? Tout au long du mémoire j’ai tenté d’y répondre grâce à 3 axes. Nous avons pu comprendre avant tout qu’il était très important de connaître toutes les bases du design textile à savoir les fibres textiles. Ces fibres vont rendre un vêtement différent selon son traitement et donc influencer le design de celui-ci. Elles sont ensuite utilisées selon différentes techniques de travail à savoir le maillage ou le tissage. Le designer utilise ces différents procédés afin de créer des pièces. Là où son travail de graphiste intervient est lorsqu’il doit reproduire des motifs ou des matières et designer des labels ou des trims. Ensuite, nous avons pu voir comment l’équipe de Billabong a tenté de répondre graphiquement à sa cible pour la collection hiver 2012/2013. Les designers veillent sur Internet et notamment sur des blogs aux nouvelles tendances textiles et graphiques afin de ne rien manquer des modes à venir. Comme un graphiste, le

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designer se doit d’être curieux afin d’être créatif dans son travail. Les salons de mode restent les endroits à ne pas manquer. Ils sont une source d’inspiration textile mais aussi graphique pour les designers. Certains documents sont là pour structurer cette réflexion comme les mood boards et la color card. Les fiches matières et techniques arrivent ensuite pour structurer la collection et faire le lien avec le département du développement. Enfin, nous avons détaillés les 4 thèmes qui allaient composer la collection hiver 2012/2013 pour homme. Ces thèmes sont dégagés en fonction des tendances textiles mais aussi des tendances du milieu du surf. Le premier d’entre eux était le thème « In motion » où le surfeur urbain est mis à l’honneur. Le second thème était « Wasted Youth » où le surfeur a un style déstructuré avec quelques notes de punk. Et le troisième thème était « In motion » où le surfeur écolo était mis en avant. Un thème permanent, « Essential », permet lors de toutes les collections de rassurer le client, qui ne trouverait pas son style dans les thèmes proposés où les influences textiles et graphiques sont hétérogènes. Cependant, il était important de dégager une harmonie avec ces 4 thèmes. Pour cela, on a remarqué que les couleurs, les labels, et les trims étaient conçus afin qu’il y est un lien visuel entre chaque thème. Le graphisme est ici utilisé pour composer des labels et des trims originaux. La logoline et l’accessoire sont 2 départements liés à celui du design textile, car encore une fois, ils doivent être en harmonie avec le reste de la collection. Le graphisme occupe une part très importante avec la logoline car


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c’est ici que les compositions graphiques sont les plus créatives. Tous les domaines y sont représentés avec la typographie, l’illustration ou encore la photographie. J’ai donc découvert à travers la collection hiver 2012/2013 pour homme qu’il n’y avait pas de distinctions de faites entre le graphiste et le designer au sein de Billabong. Tous les designers sont issus de formations de graphiste et leurs connaissances sont réutilisées pour le travail de designer. En effet, le graphisme comme le design textile est un travail de composition et d’agencement d’éléments. Le support de l’un peut être une affiche ou un livre et celui de l’autre est un vêtement. Au final, les deux utilisent les mêmes éléments pour composer à savoir des logos, des illustrations, de la typographie ou encore des couleurs. Leur but est de rendre une copie harmonieuse afin de satisfaire un client et apporter un plaisir visuel. Le design textile, à la seule différence du graphisme met en jeu un autre sens : le toucher. Le toucher peut être utilisé pour le graphisme et notamment pour un livre, un magazine ou un flyer mais il n’a pas le même rôle qu’en design textile. Ici j’ai découvert que le confort du vêtement à porter et son toucher était primordial et complémentaire du confort visuel.

de la collection hiver 2012/2013 de chez Billabong m’a donc permis de résoudre en partie cette énigme car elle regorge de nombreux éléments et 5 mois ne suffisent pas pour en faire le tour. Le graphisme est un domaine qui demande beaucoup de connaissances car il y a tout le langage de l’imprimerie à connaître, celui de la typographie ou encore l’histoire de l’art. Mais celui du design textile n’en est pas moins important : matières, langage de la couture, tendances, mailles, tissus, etc. Ce stage m’a montré à quel point il était important d’être rigoureux, organisé et curieux afin d’intégrer ce milieu. J’y ai ainsi enrichi ma formation à l’Estacom car j’y ai appris des choses que l’on n’avait jamais étudiées avec notamment tout le langage du textile. Ce stage m’a permis de m’ouvrir une porte vers laquelle je ne me serai peut être jamais tourné avant, à savoir le design textile. Avant ce stage, mon désir à la suite du Bachelor était d’intégrer une agence de communication. Aujourd’hui cette expérience acquise au sein de Billabong a révélée chez moi l’envie de me tourner vers ce milieu car le graphisme y est aussi présent.

Nous pouvons donc conclure en répondant à notre problématique en disant que le graphisme occupe une place essentielle au sein de la création d’une collection textile car il est utilisé aussi bien pour composer un vêtement que pour créer tous les éléments indissociables de celui-ci comme des labels et des trims. Le rapport à la couleur est un élément qui rapproche aussi le design textile du graphisme. Le fait d’emprunter un chemin différent des autres camarades, qui ont intégré pour la plupart une agence de communication, n’a pas été pour moi une crainte. Le design textile était une grande énigme avant ce stage, même si je m’y intéresse beaucoup, notamment du côté des marques de surf. Cette opportunité de suivre le déroulé

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