We Luv New York

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ALLIA

AKHENATON & FAF LARAGE



AKHENATON & FAF LARAGE

WE LUV

NEW YORK Textes de Thierry Dupond - Marc Dubois - Valérie Doumet © 2011, allia éditions


PLACES TO BE

SOMMAIRE

HALL OF FAME

OLD SCHOOL

GRAFF p 9 - Manhattan p 11 - Bronx p 13 - Brooklyn p 15 - Harlem p 17 - Latin Quarter p 19 - Les playgrounds p 21 - Madison Square Garden p 22 - Soho p 23 - Fort Greene p 24 -Coney Islands

p 77. Michael Jordan p 81. Lakers p 85. Boxe p 87. Football p 91. Baseball

p 27. Rakim p 29. Run DMC p 31. Mos Def p 33. 2 Pac p 35. Notorious BIG p 37. Afrika Bambaataa p 39. Andre Harell / Diddy p 41. Biz Markie p 43. Grand Master Flash p 45. Jay Z p 47. Kool G Rap p 49. Wu Tang Clan p 51. Public Enemy p 53. Original Concept p 55. James Brown

p 59. MC Serch p 63. Dondi p 67. Les mĂŠtros p 71. Les murs

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SHOPPING PERSONALITES

bouge la tĂŞte

Films p 103. Malcom X p 105. Martin Luther King

p 109. Shoes p 111. Baggy p 113. Casquette p 115. Blouson / Veste

p 95. Rock Steady Crew p 97. Dynamic Rockers p 99. Nigger Twins

p 119. Scarface p 120. Bruce Lee p 121. Beat Street p 123. Style Wars p 124. Wild Style

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PLACES

TO BE 6


Brooklyn Manhattan

9

19

Les playgrounds

Bronx

11

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Madison Square

13 22 Soho

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Harlem

15

23 Fort Greene

Latin Quarter

17 24

Coney Islands


MAN HAT TAN 8


Tout gosse déjà, j’étais fasciné par le pays Des buildings, des taxis jaunes et sing-sing

L’Americano

Sky is the limit Dans les années 1980, Akhenaton grandit chez sa Tante Marie et son oncle Red, à Fairfield, mais il passait le plus clair de son temps à New York. Il prenait le Amtrack pour des allers-retours quotidiens entre Fairfield et Manhattan qui est l’un des cinq arrondissements (borough) de la ville de New York (les quatre autres étant The Bronx, Queens, Brooklyn et Staten Island). La circonscription de Manhattan se superpose avec le comté de New York (New York County) mais ne fonctionne pas comme les autres comtés de l’État. Il correspond en grande partie à l’île de Manhattan qui a une superficie de 58,8 km2. Manhattan est bien une île, et non une presqu’île. Elle est entourée par l’Hudson River à l’ouest, l’East River à l’est, l’Upper New York Bay au sud, et l’Harlem River au

nord. Manhattan est la partie la plus dense et la plus riche de New York, ce qui en fait le borough le plus touristique de Big Apple. C’est également le quartier le mieux desservi par le métro de New York, puisque toutes les lignes y transitent, à l’exception de la ligne G. En 2000, sa population était de 1 537 195 habitants, et sa densité très supérieure à celle de tout autre comté des États-Unis. Manhattan est mondialement célèbre pour ses gratte-ciel et son activité trépidante. Manhattan est ainsi le cœur économique et financier de la ville, bâti autour de Wall Street qui accueille le New York Stock Exchange, et Midtown qui compte plusieurs sièges sociaux d’entreprises comme la Time Warner, Bloomberg ou encore MetLife. Il s’agit

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aussi du cœur culturel de New York, avec des musées comme le Metropolitan Museum of Art, le American Museum of Natural History, et le MoMa. La plupart des gratte-ciel les plus célèbres sont également situés dans ce quartier, avec par exemple l’Empire State Building, le Chrysler Building, ou le GE Building, et le World Trade Center, symbole de la puissance économique, qui fut détruit lors des attentats du 11 septembre 2001. Après son premier voyage à New York, Akhenaton est rentré à Marseille gonflé à bloc, avec le sentiment âpre de retrouver un petit village. Il n’avait plus qu’une idée: repartir.


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Even Jesus loves RAKIM Dans les années 1980, le rap entamait sa révolution, portée par une nouvelle vague de MC’s, Rakim en tête. Pour Faf Larage et Akhenaton, Rakim est la référence ultime, leur influence majeure. Né le 28 janvier 1968, William Griffin passe son enfance dans le quartier de Wyandanch, situé à Long Island (New York). Neveu de la chanteuse Ruth Brown, il grandit dans un univers musical intense, l’amenant naturellement très tôt à s’intéresser au hip-hop, un genre alors émergent. Il se passionne ainsi pour des artistes tels que Cold Crush Four, Fantastic Five, Grandmaster Flash, Kool Moe Dee ou encore Melle Mel ; découvrant assez tôt qu’il possède quelques atouts oraux, il ne tarde pas à travailler seul son rap. Décidant de se convertir à l’islam à l’âge de 16 ans, il adopte le nom de Rakim Allah. C’est l’année suivante (1985) qu’il rencontre dans une station de radio Louis Eric Barrier ; l’adolescent, également connu sous le pseudonyme d’Eric B., s’essaye régulièrement à la pro-

duction musicale et notamment au sampling. Les deux New Yorkais décident de fonder un groupe de hip-hop qu’ils baptisent simplement Eric B. & Rakim. Les débuts en solo de Rakim furent largement retardés par les affaires judiciaires qui le lièrent près de cinq ans avec son ancienne maison de disque MCA. Jusqu’à 1997, ainsi, le MC enregistre uniquement un morceau pour la bande-originale du film «Deux doigts sur la gachette» (1993) ; il ne pourra de fait jamais utiliser les démos enregistrées durant cette période pour des raisons juridiques. En terme de phrasé, Rakim innovait avec un ralentissement su flow, alors que tous les MC’s rappaient d’une voix haut perchée et d’un débit ultra-rapide. Rakim, lui, rappait avec classe et nonchalance; il a introduit la pause dans le flow, multiplié les formules de style époustouflantes, et imposé au milieu du couplet des ruptures de rimes, reportés à la première mesure.

Si tu débarques un jour à Hip Hop ville 500 mètres après le panneau où y a le rond point et la statue de Rakim

Hip Hop Ville

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The underground hero Dans un milieu où les MC’s aux dents longues, serties d’or et de diamants, pullulent comme le nombre de personnes souffrant d’un mauvais fonctionnement du sens critique après la lecture intensive du Figaro, la chance de se faire une place au sommet des hits parades de la qualité artistique est souvent l’affaire d’une bonne conjonction des astres du Hip Hop et surtout du bon usage d’un carnet d’adresse bien rempli. Le rap game est dirigé par tout un réseau d’influence qui s’évertue à faire et défaire les carrières. On peut être un rappeur dont les œuvres n’ont pas soutenues l’industrie de location des voitures de luxe, mais jouer un rôle important dans le développement de la scène Hip Hop. MC Serch est un pur produit du parc PS 163 de Brooklyn, un haut lieu occulte de la culture Hip Hop, ou sévissaient entre autres, Bobbito Garcia et une grande partie des héros de l’underground New Yorkais des années 90. Il débute sa carrière comme Maître de Cérémonie dans les mythiques blocks parties du début des années 80, puis écume les clubs où il s’amuse à dessouder les réputations des rappeurs passés sous sa mitraillette verbale. A l’époque, c’était plutôt rare, et mal vu, qu’un blanc

ose prendre le micro et défende les valeurs de la culture Hip Hop. Dans les années 1986-1987, Akhenaton a graffé dans le métro new-yorkais avec MC Serch. Il n’avait aucune prétention d’artiste mais garde de grands souvenirs de leurs virées nocturnes. En 1986, il enregistre un single, ‘Hey Boy’, pour un label indépendant appelé Idlers. Le maxi distribué, à très peu d’exemplaire, arrive tout de même sur la platine de Sam Sever, un producteur en cheville avec un étudiant en poésie de la Columbia University qui œuvre sur les ondes de la radio WKCR sous le nom de Pete Nice. Il détecte une possible alchimie entre les deux MC’s et les convainc de travailler ensemble. Third Bass voit le jour et l’arrivé d’un troisième membre, DJ Richie Rich (le seul Afro-américain du groupe), en 1987. Il ne leur faudra qu’une année et quelques démos financées par leur mentor, Sam Sever, pour être repéré par les oreilles expertes des directeurs artistiques de Def Jam. Après les Beastie Boys, Third Bass fut le deuxième groupe de rap dont les leaders étaient des blancs à être signés sur le label.

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Les trains portent nos délires, dans c’dédale, superbe caravane Dieu sait ou ça ramène, si j’crois les paramètres, apparement ça rame

New York City Transit


MC

SERCH

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MICHAEL

JORDAN 14


Dans ma chambre, j’ai prié qu’on regarde mes flammes
 sur le parquet après une passe de Michael Jordan avec les Bulls

Sur les murs de ma chambre

His Airness Michael Jeffrey Jordan, né le 17 février 1963 dans l’arrondissement de Brooklyn à New York, est un ancien joueur de basket-ball américain ayant évolué dans le championnat nord-américain professionnel de basketball, la National Basketball Association (NBA), de 1984 à 2003. Selon la British Broadcasting Corporation ou la NBA, « Michael Jordan est le plus grand joueur de basket-ball de tous les temps ». En effet, il est considéré comme l’un des plus grands champions de tous les temps, tous sports confondus, et a contribué à populariser internationalement le basket-ball et la NBA à travers le monde dans les années 1980 et 19908. Il étudie à l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill où il mène les Tar Heels à la victoire lors de la finale du championnat universitaire de 1982. Michael Jordan

rejoint alors les Bulls de Chicago en NBA en 1984. Il s’impose rapidement comme une vedette de la ligue grâce à ses excellentes statistiques. Sa capacité de saut, illustrée par ses slam dunks depuis la ligne de lancers francs lors des concours de slam dunks, lui a valu les surnoms de Air Jordan et His Airness. Il est réputé pour être l’un des meilleurs défenseurs de la ligue. En 1991, il remporte son premier titre de champion NBA avec les Bulls, et enchaîne ce succès avec deux nouveaux titres en 1992 et 1993. Bien que Jordan ait pris sa retraite du basket-ball brusquement au début de la saison 1993-1994 après l’assassinat de son père, il poursuivit une courte carrière dans le baseball et retrouve finalement les Bulls en 1995. Ils les conduit à trois titres de champion supplémentaires (1996, 1997 et 1998) ainsi qu’à un record NBA de 72 matchs remportés en saison régulière lors de la saison 1995-1996. Jordan prend sa retraite une deuxième fois en 1999, mais revient de nouveau pour deux saisons supplémentaires en NBA en 2001 en tant que joueur des Wizards de Washington. Le palmarès et les distinctions individuelles de Michael Jordan comprennent cinq trophées de meilleur joueur de la saison, dix sélections dans l’équipe première de l’équipe des meilleurs joueurs de la ligue et neuf dans l’équipe première de l’équipe des meilleurs défenseurs de la ligue, quatorze apparitions lors des matchs All-Star, trois trophées de meilleur joueur des matchs All-Star, dix titres concernant son nombre de points marqués, trois titres de meilleur intercepteur, six trophées de meilleur joueur de la finale de la ligue.

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The golden boy Oscar de la Hoya, surnommé le Golden Boy, est un boxeur mexico-américain né le 4 février 1973 à Los Angeles. Il a notamment remporté une médaille d’or aux Jeux olympiques de Barcelone. En 1995, De la Hoya est désigné « boxeur de l’année » par Ring Magazine et KO Magazine. On le considère comme la plus grosse « attraction » hors poids lourds, puisque, au long de sa carrière, ses combats ont généré un total de presque un milliard de dollars rien que par Pay-Per-View. Il fut également le premier combattant dans l’histoire de la boxe à avoir remporté six ceintures de champion du monde différentes (record battu par Manny Pacquiao). Le 5 mai 2007, il est battu aux points par Floyd Mayweather et perd son titre des super welters. Il est également dominé par Manny Pacquiao le 6 décembre 2008 (retrait à l’issue du 8e round). Son palmarès en amateur est de 224 victoires (dont 167 KO) contre 5 défaites. Il fut le plus grand espoir des États-Unis pour les Jeux olympiques en boxe anglaise. Tandis qu’on diagnostiqua un cancer des poumons à sa mère, sur son lit de mort, il lui promit de remporter une médaille d’or olympique. Il est à ce jour le seul boxeur à être devenu champion du

monde dans six catégories de poids différentes reconnues par les 4 principales fédérations internationales (WBA, WBC, IBF & WBO). Oscar a disputé 29 championnats du monde (24 victoires dont 17 avant la limite et au total 288 rounds disputés). Il annonce officiellement la fin de sa carrière le 14 avril 2009 lors d’une conférence de presse organisée à Los Angeles. Oscar De La Hoya est un boxeur au style très classique dans sa façon de boxer et également dans sa façon d’entrer en scène. Mais, il a quelque chose de plus que ses adversaires, une facilité à gérer l’opposition comme personne. Du côté de ses qualités physiques, De La Hoya fait preuve d’une facilité déconcertante en termes de vitesse d’action et de puissance de frappe. Son talent est tel qu’il donne l’impression de ne pas forcer. Il a rencontré, avec brio, les meilleurs combattants de son époque cela dans six catégories de poids successives. Sa réussite, il la doit, outre à ses qualités physiques et à sa clairvoyance, mais surtout à son sens de l’adaptation et de l’exploitation du jeu adverse.

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On brillat au rap comme Oscar de la Hoya, à l’époque où 2pac chantait California

On rêvait New York


OSCAR de la

HOYA

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The ultimate crew J’entre et je tombe sur la télé, qu’est-ce que c’est que ces mecs qui tournent sur la main et font des roulésboulés

Bouge la tête

à Times Square, on pouvait assisté à des battles de breakdance donnés en pleine rue avec une virtuosité et un niveau de perdormance impressionant. On y voyait notamment la référence à cette époque: Rock Steady Crew. Fondé en 1977, le nom d’origine du crew était “Untouchable Four B.Boys”. Il comportait 4 membres, Joe-Joe, Easy-Mike,Jimmy-Dee et P.Body 170th.Néanmoins, les demandes de recrutement leur ont permis de considérer la règle de restriction des membres à ces 4. Conséquemment, un meeting fut organisé à Echo Place, Bronx, NY, à la résidence de Jamie White (AKA Jimmy Dee). C’est là que fut né le nom « Rock Steady » malgré l’idée initiale de créer un groupe distinct pour prolonger les « Untouchable Four B.Boys » Il fut décidé que le Rock Steady Crew servirait un objectif : Servir un flow ferme et sérieux ( ndlr : traduction : steady) sur le dancefloor. En définissant le titre « Rock Steady Crew »: le mot « ROCK » symbolise les bleus et bosses fait pendant la performance du B.boy. Les tapis et les cartons étaient encore inconnus à l’époque. Le mot « STEADY » représente l’amour et la continuation de l’art du B.Boying. En outre, le mot « CREW » contient un sens spécial puisqu’il représente le travail de groupe et les efforts rassemblés

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pour mettre en avant les talents individuels. Le Rock Steady Crew devint une force dominante dans la communauté B.Boy en enseignant les enseignements et les aptitudes principales réalisées par Joe-Joe. Les différents talents étaient des footwork basiques, le backspin, le swipe, le bridge et beaucoup d’autres mouvements. Ces mouvements évoluèrent, par exemple le backspin de Crazy Legs. A l’origine, les membres du Rock Steady Crew étaient : Joe-Joe, Easy Mike, Jimmy-Dee, P-Body 170th, Jimmy Lee, Chrome, Boo-Ble, Pauly, Lime-5, Rubberband et l-Mack. Différents retournements de situation commencèrent à se mettre en place. Par exemple, Jimmy-Dee et Joe-Joe furent approchés par Richie Colon [Crazy Legs] demandant une expansion pour une branche du crew à Manhattan. Après que la permission fut donnée, cette branche fut supervisée dans le battle Lincoln Center contre les Dynamic Rockes de Queens, NY, avec la participation de Joe-Joe et Jimmiy-Dee [ nous les avons défoncé !]. La branche du Bronx se réduisit graduellement dû aux circonstances individuelles de chacun.


ROCK

STEADY CREW 19


X

MALCOLM 20


De retour d’la Mecque, Malcom X s’est fait tendre
 Et parlait de colombe et de son rêve le plus cher de voir ses ailes s’étendre

Sur les murs de ma chambre

Liberate our minds Il y a 40 ans, le 21 février 1965, Malcolm X, l’une des figures les plus puissantes du mouvement noir aux USA était assassinée. Son autobiographie fût une lecture décisive pour les deux rappeurs phocéens dans les années 80. Orateur de talent, doté d’un esprit brillant et intuitif, ainsi que d’une grande probité morale et intellectuelle, l’ex-leader de la « Nation of Islam » ne se contentait pas de discours incantatoires. Son engagement sans relâche au service de sa communauté et des droits de l’Homme reflétait la personnalité d’un homme courageux, vertébré par de fortes convictions, et une foi inébranlable en Dieu. Nous tenterons de retracer à travers cet hommage, le parcours de ce militant exceptionnel, et d’expliquer les raisons de son assassinat. Au crépuscule d’un jour de mai 1924, la vie intra-utérine de Malcolm fut tirée de sa douce quiétude par les

violences des militants du Ku Klux Klan, abreuvés d’une haine des Noirs qu’ils dissimulaient sous la blancheur immaculée de leurs cagoules. Telle une horde sauvage, ils brisèrent les vitres de la maison familiale pour en découdre avec un père absent ce jour-ci, et dont l’épouse enceinte, terrorisée par la lâcheté de ces cavaliers, ignorait encore qu’elle portait dans son ventre les prémisses du destin fulgurant d’un fils, digne héritier de la lutte des Noirs aux USA. Malcolm Little naîtra quelques jours plus tard, le 19 mai 1925 à Omaha dans l’Etat du Nebraska. Il était le septième d’une famille de huit enfants. Son père Earl avait déjà trois enfants issus d’un premier mariage. Il était pasteur, militant de l’Association universelle pour le progrès fondée par Marcus Garvey qui estimait que seul un retour en Afrique des Noirs d’Amérique leur permettrait d’être de véritables hommes libres. Sa mère Louise était une antillaise qui avait la particularité d’avoir le teint clair en raison du viol de sa mère par un blanc. D’où les cheveux roux et la peau rougeâtre de Malcolm surnommé « red » (le rouquin). Ce qui inspirait à ce dernier un sentiment de répulsion, il avait ainsi appris « à haïr chaque goutte de sang qu’il tenait de l’homme blanc qui avait violé sa grand-mère. Sa famille résida plusieurs années à Omaha avant de s’installer à Milwaukee. Une ville qui sera le théâtre du premier traumatisme subi par Malcolm au cours d’une nuit de cauchemar. Il avait en effet à peine 5 ans lorsque les cavaliers récidivistes du Ku Klux Klan imposèrent impunément leur terreur. Ils mirent le feu à leur maison afin de sanctionner l’engagement du père au service d’idées jugées révolutionnaires.

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Vintage Spirit Comment ne pas ce souvenir des blousons Starter tout droit venus des Etats-Unis au début des années 90. Équipementière des grandes ligues sportives américaines, la marque Starter a habillé les stars du baseball, football, basketball et leurs fans. On lui doit le fameux blouson satiné à bord-côte rayé au niveau du col, des poignets et de la taille appelé Starter Jacket, ou simplement Starter chez nous... D’abord porté en France par les fondus de sports US au milieu des années 80, les Starters font fureur chez les B-boys et autres zulus malgré une distribution limitée à de rares points de vente. Quiconque voyage aux States fin 80’s-début 90’s se voit obligé de ramener des Starters pour ses potes, en plus des inévitables Air Jordan. Investir dans un Starter en France était en effet réservé aux gosses de riches ou aux plus démerdards... en effet, ce modèle figurait, comme la doudoune Chevignon, parmi les vêtements les plus dépouillés au tournant des années 90. Le sobre modèle bleu des New York Yankees ou celui d’une teinte or percutante des San Francisco 49ers figurent parmi les plus classiques de la marque. La plupart

des Starters se fermaient à l’aide de boutons pression, mais de rares modèles disposent d’un zip flanqué du logo Starter, la classe! Pour l’anecdote, Chuck D de Public Enemy, a fait du Starter des LA Raiders sa tenue de combat. Lors de son séjour à New York au début des années 1990, Akhenaton allait au centre de Trumble, à côté de Fairfield, pour faire des courses et flâner. C’était un «shopping center» gigantesque avec au moins huit cents magasins; il y acheta son premier blouson Starter des New Yorks Yankees. La veste adidas fait de la même manière partie de la culture hip hop. Portée par tous les b-boys et breakeurs américains des années 1980, elle s’exporta très rapidement en France et à Marseille sur les épaules des deux rappeurs. Pour l’anecdote, lors d’un match de basket sur un playground de New York face à T La Rock, Akhenaton paria son survêtement de l’équipe de France de football de l’Euro 96. Quelques mois plus tard, on pouvait retrouver le survêtement qu’il avait perdu sur la pochette de l’album It’s yours du rappeur T La Rock.

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Mon blouson Starter qui valait tant de thunes à leurs yeux était une veste pour marcher sur la Lune

L’Americano

&


&

BLOUSONS

VESTES

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Hip hop culture à Marseille comme dans tout l’Hexagone, le hip-hop avait fait ses premiers pas avec la danse notamment grâce au film Beat Street, un classique dans l’histoire du hip-hop, qui a contribué à sa propagation dans la jeunesse française. Ce film est l’un des premiers consacrés au Hip-Hop, après Wild Style et Style Wars. Produit par la MGM et par Harry Belafonte dans l’intention évidente d’être le film emblématique d’une génération musicale, Beat Street hésite entre la fresque sociale (façon Rocky ou La Fièvre du samedi soir) et le film d’initiation (Flashdance, Dirty Dancing, Fame). Malgré un scénario un peu Politiquement correct, malgré une image esthétisante, malgré certaines idées de réalisation incongrues (les graffiti sont réalisés par des peintres

en décors par exemple) et malgré la présence d’acteurs professionnels sans lien avec le monde du Hip Hop tels que Rae Down Chong ou Mary Alice, Beat Street parvient à montrer l’essence du Hip-Hop dans ce qu’il a de plus enthousiasmant. Les frontières invisibles qui séparent «ceux d’en haut» (Manhattan) de «ceux d’en bas» (South Bronx) sont très bien vues. Dans le «Bronx» a New-York, les frères Lee et Kenny respectivement disc jockey et «breaker» sont dans un groupe managé par Chollie. Kenny tombe amoureux de Tracy qu’il rencontre dans une discothèque travaillant elle aussi dans la musique. Ramon, un autre membre du groupe, est spécialisé dans les graffitis sur les trains.

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Pour re-mater Beat street, rest’là, t’es dans le bon district, la où ça bouge, là où ça ouvre

Hip Hop Ville


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