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«NOIRE» N’EST PAS UNE INSULTE! LA QUESTION DU MAG
Salut à tous, c'est Lovahny, Cette nouvelle rubrique sera la vôtre ! Régulièrement, nous tenterons de décortiquer vos problématiques et de répondre à vos interrogations. Pour inaugurer cette rubrique, j’ai souhaité parler d'un problème récurrent dans le monde des médias, le monde de la mode et l'univers de la beauté.
La femme black... Euh... Non, pardon, la femme noire ! Eh oui, loin de toute polémique, «noire» n'est pas une insulte.
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Je n'entends personne parler d'une femme blanche en disant une « White », d’un Asiatique, un « Yellow », ou d’un métis, un « Oreo ». Ma réflexion du mois en cette période de fêtes, et celle de plusieurs de nos lectrices, pose la problématique de la visibilité multiethnique dans l'univers impitoyable de la beauté et de la mode. Je ne sais pas pour vous, mais je n'ai pas encore vu une égérie noire pour une marque de parfums de luxe. « Effectivement», diront certains, «Tu cherches la petite bête», diront d'autres... Comment se sentir concernée lorsque l'on n’est ni représentée, ni considérée, lorsque l’on est mise de côté ?
Vous rendez-vous compte que c’est la star planétaire de la chanson originaire de la Barbade qui a décidé d'apporter à toutes les femmes (de la plus claire à la plus foncée) des cosmétiques adaptés ? Pas d’à peu près, pas de mélange à faire, pas de « Désolés, nous n'avons pas votre couleur à disposition dans notre boutique », ni de « Regardez et commandez directement sur Internet, Madame » ! Ces phrases, je les ai entendues trop souvent, et elles restent toujours incompréhensibles pour moi. Lorsqu’on achète une paire de chaussures, avant de l'acheter, généralement, on l’essaie ! Lorsqu’on vient acheter une paire de lunettes, ne l’a-t-on pas d’abord essayée ? Lorsqu'on veut boire un bon vin au restaurant, avant d'acheter la bouteille, on nous la fait déguster et on ne nous renvoie pas sur Internet pour connaître son caractère... Mais l'avantage, dans ces trois exemples – même s’il y en a beaucoup d'autres encore –, c’est que ce sont des produits qui peuvent être échangés si ça ne va pas, mais pour les cosmétiques, c’est totalement impossible !
Bon nombre de consommatrices se sont retrouvées à dépenser des sommes importantes pour des produits inadaptés à leurs besoins, sans parler de l’absence de personnes formées à leurs problématiques dans les points de vente.
Donc un grand merci à cette chanteuse barbadienne et aux quelques marques qui ont cassé les codes du cosmétique, ouvrant des portes et contraignant ainsi de nombreuses autres marques à s'intéresser à la diversité.
« Toutes les consommatrices ont le droit d'avoir le choix... Toutes ces femmes ont le droit de se sentir concernées ! Cela passe aussi par la publicité, en télévision, dans la presse écrite, dans le monde du luxe. »
Dans mon domaine, il est aberrant que les médias afro soient mis à l'écart de nombreux événements beauté concernant la diversité et les femmes noires, mates et métissées. Comment accepter que d'autres médias, étrangers à cette problématique, reçoivent des accréditations et invitations pour une cause dont ils se détachent royalement? Aucun article par la suite, pas de communication, et pourtant, ils sont les seuls sollicités pour des raisons qui échappent à la logique ! Car, en réalité, ils ne participent aucunement à cette belle évolution de conscience.
Dénoncer et en parler ne veut pas dire se plaindre ! Nuance... Pourquoi parle-t-on aujourd'hui ? Parce que beaucoup de nos lectrices ne se sentent pas respectées dans notre beau pays de l’égalité et qu’elles ne souhaitent pas être considérées comme des consommatrices de seconde zone ! J’espère sincèrement que la situation évoluera, et je vous dis à très vite pour une nouvelle Question du Mag !
N’hésitez pas à nous envoyer vos questions sur le compte Instagram de Black Beauty Celebrities.