SantĂŠ publique En quoi les think tanks contribuent-ils Ă faire changer les choses ?
Dominic Chavez / Banque mondiale
L’approche think tank La promotion du bien-être et d’un mode de vie sain pour tous constitue un Objectif de développement durable universel, qui est fondamentalement dans l’intérêt de tous les pays. La santé des individus et des communautés dépend d’un ensemble de facteurs complexes et interreliés, notamment le statut socio-économique, l’environnement, l’infrastructure, l’éducation et le sexe. La recherche est essentielle pour éclairer la conception de politiques efficaces et inclusives touchant directement ou indirectement la santé des personnes, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les institutions de recherche en politiques publiques, ou think tanks, jouent un rôle clé à cet égard : elles utilisent des données locales crédibles et regroupent des intervenants pour renforcer les discussions sur la politique publique. En appliquant diverses perspectives et approches interdisciplinaires, les think tanks peuvent contribuer à renforcer les politiques et les systèmes nationaux. Grâce à leurs travaux dans divers secteurs, dont la santé publique, ils aident à bâtir des sociétés plus équitables et plus prospères.
Dans ce livret L’Initiative Think tank soutient un certain nombre d’institutions de recherche en politiques publiques dont les travaux participent, directement ou indirectement, à la conception d’améliorations en santé publique. Le présent livret contient quelques exemples du type d’enjeux en matière de santé auxquels s’intéressent les think tanks un peu partout dans le monde. Pour nous transmettre vos réflexions ou en apprendre davantage, veuillez écrire à l’adresse healthTTI@idrc.ca.
La santé publique n’est qu’un des secteurs où les think tanks peuvent provoquer des changements. Les institutions que nous soutenons étudient également des questions aussi diverses que le prix des aliments, les politiques en matière d’éducation, les changements climatiques, la coopération économique et bien d’autres.
Maria Fleischmann / Banque mondiale
Pradeep Tewari / Photoshare
Favoriser l’équité en matière de santé L’accès équitable à des services de soins de santé efficaces soutient l’équité en matière de santé. En Inde, le Centre for Budget and Governance Accountability (CBGA) mène des recherches sur les lacunes qui existent dans les programmes gouvernementaux destinés aux musulmans, la plus importante minorité du pays. La plupart des recommandations en matière de politiques issues de cette recherche ont été incluses dans le mémoire sur le programme de développement multisectoriel pour les minorités, présenté au premier ministre de l'Inde en mai 2012. Les travaux du CBGA ont mené à des changements concrets dans les programmes de développement, notamment à l’augmentation du financement et à l’amélioration de l’accès aux services publics pour les 100 millions de musulmans répartis dans plus de 150 districts au pays. En savoir plus sur leur travail Le principe fondamental de l’équité en matière de santé dans le monde est l’idée que quelque chose d’aussi précieux que la santé puisse être considéré comme un droit. – Paul Farmer, Ph. D., fondateur de Partners in Health
Infrastructure favorable à la santé L’accès à une infrastructure et des services de base constitue un facteur important de la santé publique, particulièrement dans les communautés rurales. Le Grupo de Análisis para el Desarrollo (GRADE) a mené des recherches à l’appui d’un nouveau programme d’investissement dans l’infrastructure des régions rurales du Pérou, où huit personnes sur neuf ont un accès restreint aux services de base. Le gouvernement du Pérou a adopté les recommandations du GRADE et procédé à des investissements dans les systèmes routiers, de télécommunications, d’électricité, d’aqueduc et d’égouts. La contribution du GRADE à ce programme a donné accès à une infrastructure de base à environ deux millions de Péruviens, ce qui a contribué à l’obtention de meilleurs résultats en santé. En savoir plus sur leur travail À l’échelle mondiale, 748 millions de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable et on estime à 1,8 milliard le nombre de personnes qui consomment de l’eau contaminée par des matières fécales. Source : Organisation mondiale de la santé/UNICEF (2014). Progrès en matière d’eau potable et d’assainissement : Mise à jour de 2014. Genève: WHO Press.
Simone D. McCourtie / Banque mondiale
Financement de la santé et reddition de comptes Dans plusieurs pays, le secteur de la santé est financé par diverses sources. Pour cette raison, il est difficile de surveiller le mouvement des ressources et le type de services offerts. L’Ethiopian Economic Association (EEA) a réalisé une enquête nationale sur l’utilisation par les ménages des services de santé et les schémas associés de dépenses en Éthiopie. L’EEA a adressé des recommandations en matière de politiques à des intervenants clés du gouvernement, en fonction des résultats de son enquête. Ces efforts ont entraîné des changements dans la stratégie nationale de financement des soins de santé et le régime d’assurance maladie axé sur la communauté, ainsi qu’une reformulation du plan d’action stratégique national visant la prévention et le contrôle des maladies transmissibles. Il est impératif d’obtenir des fonds suffisants ainsi que de faire la promotion de l’efficacité et de l’équité si l’on veut atteindre une couverture de santé universelle en Éthiopie. – Assefa Admassie, directeur exécutif de l’Ethiopian Economic Association
Dominic Chavez / Banque mondiale
Prévention des maladies non transmissibles au moyen de la taxation L’usage du tabac est le principal facteur contributif de la plus grande menace qui pèse sur la santé publique dans le monde, et la majorité des décès surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire. À l’échelle de la planète, l’efficacité de la taxation comme moyen de réduire le tabagisme a été démontrée. Un projet de recherche et de sensibilisation mené par le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) au Sénégal a incité les décideurs à agir. Une nouvelle loi limitant la production, l’usage et la vente du tabac a été adoptée par le gouvernement du Sénégal en juillet 2013, et une loi nationale subséquente sur le contrôle du tabac est entrée en vigueur en mars 2014. Le CRES a depuis soumis une proposition de directive sur la taxation du tabac dans 15 pays de l’Afrique de l’Ouest, laquelle sera présentée aux fins d’adoption à l’échelle régionale par le comité technique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ces efforts aident à réduire la morbidité, la mortalité et les dépenses publiques en santé liées à l’usage du tabac dans la région. En savoir plus sur leur travail Visionner un documentaire sur le travail de CRES pour la prévention du tabagisme au Sénégal
Les taxes permettent de réduire l’usage du tabac et les problèmes de santé connexes, tout en générant des revenus supplémentaires aux gouvernements. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, on estime qu’une augmentation des taxes de 10 % permet de réduire l’usage des produits du tabac de 5 %. Source : Organisation mondiale de la santé (2014). Augmenter les taxes sur le tabac : ce que vous devez savoir. Genève : WHO Press.
Des recherches menées à l’échelle locale ayant un impact L’Initiative Think tank aide à renforcer 43 institutions de recherche en politiques publiques dans 20 pays en développement, au moyen d’une combinaison de financement de base et de soutien au développement des capacités pendant 10 ans. Les institutions sont ainsi mieux outillées pour réaliser des recherches de haute qualité, fonctionner de façon plus durable et entretenir des relations fécondes avec les principaux intervenants.
thinktankinitiative.org/fr @TTI_ITT