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Prudence et sélectivité sur le devant de la scène

Au cours des derniers mois, on a attendu avec impatience de voir ce qui allait se passer dans le monde bancaire. La banque en di culté

Credit Suisse a été renflouée in extremis par UBS,et JP Morgan a récemment repris First Republic également en di culté.

La “crise bancaire” est-elle derrière nous ?

Le secteur bancaire a été chahuté ces derniers mois de part et d’autre de l’Atlantique. Si la situation est bien di érente de celle de 2008, la vitesse de réaction des banques centrales illustre également leur volonté de protéger le système bancaire. C’est davantage l’impact économique du resserrement des conditions de crédit qui doit encore être mesuré lors des prochains mois et qui guidera le sentiment de marché.

La Banque centrale européenne (BCE) a ralenti le rythme de ses hausses de taux d’intérêt, mais a également déclaré que les taux d’intérêt vont encore augmenter. Qu’est-ce que cela signifie pour le climat d’investissement ?

L’inflation demeure élevée en Europe, ce qui devrait inciter la BCE à poursuivre sa politique restrictive avec au minimum deux hausses de taux en juin et juillet. Elle devrait alors envisager la fin de son cycle haussier et une accélération de la réduction de son bilan. Cela impactera tant la volatilité que la liquidité des marchés obligataires. C’est l’évolution de l’inflation en Europe qui permettra de juger si la BCE a réussi son pari. Si ce n’était pas le cas, de nouvelles hausses ne seraient pas sans e et sur l’appétit des investisseurs.

Quelles sont les principales menaces et opportunités pour l’ESG en 2023 ? Et comment les investisseurs devraient-ils s’adapter à ces menaces et à ces opportunités ? Outre le rythme et la complexité de la réglementation, investisseurs et sociétés sont mis au défi sur leurs engagements en matière de durabilité. Les investissements verts doivent dès lors obligatoirement s’accélérer pour supporter la transition; les secteurs des biens et services aux collectivités et les industries devraient davantage en bénéficier. Enfin, les nouvelles règles de publication annuelle en matière de risque sociétal et environnemental apporteront plus de transparence pour l’investisseur.

Ces derniers mois, on a attendu avec impatience de voir ce qui allait se passer dans le monde bancaire. La banque en di culté Credit Suisse a été renflouée in extremis par UBS. Et JP Morgan a repris la First Republic en di culté. La «crise bancaire» est-elle pour autant derrière nous ?

Les petites et moyennes banques régionales américaines ont encore des défis à relever après la politique agressive de la Fed en matière de taux d’intérêt au cours de l’année écoulée, la valeur de marché de leurs actifs est sous pression pour beaucoup d’entre elles. De plus, comme les législateurs américains ont

Dans cet environnement de fin de cycle, tant monétaire qu’économique, nous préférons à nouveau les valeurs de croissance défensives.

Marc Danneels, Chief Investment O cer, Beobank

assoupli une partie de la loi Dodd-Frank pour ces banques en 2018, leurs actifs sont souvent insu samment couverts contre le risque des taux d’intérêt. En outre, ces banques restent vulnérables à un ‘bank run’ si les clients perdent confiance. Cependant, nous ne voyons pas de risque de contagion comme dans le scénario de 2008. Les autorités américaines interviennent rapidement et e cacement et les grandes banques systémiques aux États-Unis, et certainement les banques «européennes», sont fortement réglementées et capitalisées. Cependant, il est clair que cela pourrait encore contribuer à un resserrement des conditions de crédit. Dans le cas des États-Unis, cela pourrait continuer à avoir un impact restrictif sur l’économie réelle.

La Banque centrale européenne (BCE) a ralenti le rythme de ses hausses de taux, mais a également déclaré que les taux d’intérêt devraient encore augmenter. Qu’est-ce que cela signifie pour l’environnement d’investissement ?

L’inflation de base restant forte et la hausse des salaires s’accélérant dans la zone euro, la BCE devrait procéder à deux nouvelles hausses de taux avant de marquer une pause. Dans ce contexte de décalage monétaire cyclique par rapport aux États-Unis, de faible croissance économique mondiale et de prévisions de bénéfices des entreprises que nous surestimons encore, nous devrions positionner les actions (européennes) avec prudence. Dans cet environnement, nous privilégions à nouveau les valeurs de croissance défensives telles que les soins de santé et les biens de consommation de base, plutôt que les valeurs cycliques et les actions ‘value’, ces dernières ayant surperformé depuis le quatrième trimestre 2022. En ce qui concerne les obligations d’État, nous augmentons leurs durées, principalement aux États-Unis, étant donné que la Fed est proche d’une rupture de taux, ce qui n’est pas encore le cas de la BCE.

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