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Introduction
Virginia Woolf, James Joyce et Katherine Mansfield ne sont pas seulement trois des plus illustres écrivains de langue anglaise. Parfaitement contemporains, ils représentent le courant moderniste du début du xxe siècle qui, dans le domaine de la littérature, met l’accent sur le flux de la conscience sous la forme du monologue intérieur.
Si ces trois auteurs sont jugés difficiles à lire, la nouvelle – un genre qu’ils ont fait évoluer, lui donnant ses lettres de noblesse – les rend cependant éminemment accessibles. Virginia Woolf nous en donne la clé : il suffit de se fier aux mots pour éveiller les sens, l’imagination et la mémoire et de s’en remettre à leur pouvoir de suggestion. Ainsi, chacun peut lire ces histoires selon sa propre sensibilité, se libérer de la recherche du sens pour s’abandonner au plaisir des mots.
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Ce sont ici divagations de l’esprit – et de l’âme – qui pourraient se lire au hasard, d’une nouvelle à l’autre : une déambulation dans Londres, un bonheur extatique, la force du souvenir sont autant de déclencheurs de la pensée, jusqu’à « l’épiphanie », ce moment de révélation, de compréhension, où la conscience et la réalité se rejoignent.
Et chaque fois, après s’être laissé porter par les méandres de la pensée, on revient toujours à soi, à sa profonde solitude – celle des personnages, bien sûr… ou celle des lecteurs… car la vraie vie n’est pas celle qui se déroule sous nos yeux, mais bien celle de la pensée, intime et bouillonnante.
James Joyce n’a jamais rencontré Virginia Woolf et n’a rendu visite à Katherine Mansfield qu’une seule fois en 1922, mais ces deux dernières ont eu une brève amitié de 1917 à 1923, entretenant une correspondance. Elles appréciaient non seulement leur influence littéraire respective mais aussi leurs travaux.
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• stream of consciousness = flux de conscience
• labelled = qualifié de
• insight = connaissance