ORIGINES DES TENDANCES, LE DÉCRYPTAGE DES SOCIOLOGUES // BUREAUX DE STYLE & AGENCES CONSEIL EN STRATÉGIE, LA BOTTE SECRÈTE DES INDUSTRIELS // WHO’S NEXT, SIAL, MAISON&OBJET, TRANOÏ, LES NOUVEAUX ENJEUX PAR SECTEUR // INTÉGRER L’IA À SON BUSINESS MODEL // PÉPITES HOSPITALITY, LES RÉVÉLATIONS DE VM INTELLIGENCE // SOUFFLE POP, 12 SPOTS HAUTEMENT SEVENTIES // BA&SH, CERTIFIÉE B CORP // GESTION DU TEMPS, JOUER LA MONTRE AVEC LA MÉTHODE OLICART // MUST-HAVE MODE ET DÉCO, LES INCONTOURNABLES DE LA SAISON
AVANT APRÈS
BIOEXPRESS
GANAËLLE TILLY / Après ses études à l’école Boulle, Ganaëlle Tilly a commencé sa carrière en tant que graphiste dans la presse, en se spécialisant d’abord dans le domaine du cinéma et des séries, puis en se tournant vers ses magazines féminins tels que le Elle. Son cheminement l’a ensuite conduit vers la presse quotidienne nationale tout d’abord avec le journal Libération où elle s’est découvert une passion pour l’illustration. Le confinement a été un déclencheur, la poussant à explorer sans relâche sa créativité graphique. Depuis lors, elle a contribué à divers projets pour des publications prestigieuses telles que Libération, Le Parisien, Le Figaro Voyages ainsi que pour des organisations telles qu’Internews. Actuellement, elle partage son temps entre l’illustration et ses responsabilités de directrice artistique pour des titres comme Le Canard Enchaîné et Le Figaro pour ses numéros voyages, littéraire, enquêtes, hommage…
J’ai choisi cette photo car j’avais en tête d’installer la mannequin dans un entrelacs végétal et animal. Sa position assise et l‘expression de son visage m’ont tout de suite inspiré cette composition. J’ai un attrait particulier pour le côté femme forte dans la jungle, en symbiose avec la faune et la flore. Née dans les années 1980, j’ai voulu lui ajouter un côté pop avec des collants arcen-ciel. Généralement, j’adore travailler à l’encre et au rotring mais j’ai réalisé cette illustration sur ma tablette graphique. Je suis une contemplative, la nature est pour moi une source d’inspiration de tous les instants. Dans l’illustration, j’aime énormément le travail de Nylso, son trait est incroyable, on a envie de nicher dans ses cabanes pour y lire, observer la nature et le temps qui passe. J’adore également Daria Schmitt et son univers onirique ou encore les illustrations de Elie Huault.
SOMMAIRE
0 GUIDE
AUTOMNE 2024
TRENDSORIGINS
La sociologie des tendances 06/09
TRENDSTOMORROW
Vincent Grégoire de Nelly Rodi 10/13
Elisabeth Leriche 14/15
Lisa White du WGSN 16/18
Anne Etienne-Reboul de Peclers 20/23
TRENDSMOODBOARD
Laurence Appietto Raffaelli de Karma Koma 24/27
PHENOMENERSE
Ba&sh, they did it ! 28/31
PHENOMENEIA
Morgan Bancel de Kodkodkod Studio 32/33
Les actualités mode 34/41
Yann Rivoallan, de la Fédération française du prêt-à-porter féminin 42/43
Flair, le livre blanc de la Fédération française du prêt-à-porter féminin 44/45
Les actualités du luxe 46/47
Shopping mode 50/67
Must-have mode 68/73
Le Who’s Next, Bouncies Thirties 74/83
Boris Provost, directeur général de Tranoï 74/83
LIFESTYLEDECO
Shopping déco 84/89
LIFESTYLEFUNDAMENTAL
Must-have déco 90/91
LIFESTYLESALON
Maison&Objet 92/09
LIFESTYLEFOOD
Sial Paris 100/107
LIFESTYLENOMADE
Les 6 pépites 2024 de l’hospitality 108/109
LIFESTYLENEWS
Les actualités lifestyle 110/111
LIFESTYLEINSPIRATION
Back to the 70’s 112/117
LIFESTYLEPSYCHO
La méthode Olicart 118/121
Adresse du siège social : 24, rue Saint-Charles, 75015 PARIS
Tél.: 06 24 01 59 29 www.un1que.fr
Directeur de la publication : L. ROBINO Rédactrice en chef : Lorraine DIARD (lorraine@un1que.fr)
Directeur artistique : SDP Secrétaire de rédaction : MCB
COUVERTURE
Photographe : Vikram Gounassegarin de Milkshoot
Assistante photographe : Cécile Acolet
Mannequin : Naya S. (naya.artfolio.com)
MUA : Mathilde (@mathilde_madg)
ÉD1TO
Relancer un magazine dans un contexte aussi chahuté est, pour certains une folie et, pour d’autres, la preuve d’un idéalisme exacerbé. Quand j’ai lancé UN1QUE en 2005, j’avais, comme beaucoup d’autres jeunes entrepreneurs, des rêves de réussite et de grandeur, l’envie de marquer mon époque et de laisser ma trace. Aujourd’hui, mon ambition est tout autre : soutenir les acteurs des secteurs qui me font aimer la vie – ceux de la mode, de la maison, du voyage, du food & beverage et du développement personnel. L’objectif de cette nouvelle version d’UN1QUE ? Donner la parole aux experts, aux créatifs, aux professionnels du terrain, aux pédagogues, aux marques, aux détaillants, aux salons pour créer une communauté d’entraide dynamique et pleine de ressources pour décrypter les tendances, les comportements de consommation de demain et anticiper l’avenir. Je crois en l’innovation, à la force du savoir-vivre à la française, à la congruence (aux valeurs que l’on voudrait défendre jusqu’à notre dernier souffle), au savoir-faire, au savoirêtre qu’il faut transmettre, à la capacité de la GenZ et de la GenAlpha à incarner l’espoir et la modernité ainsi qu’à l’entraide entre professionnels. Je remercie du plus profond de mon cœur les personnes qui ont accepté de m’aider à remonter ce projet – Seb, Charlotte, Vikram bien sûr –, mes fidèles alliés sans lesquels rien n’aurait pu être possible, mais aussi tous ceux qui m’ont tendu la main en jouant le jeu de ce numéro zéro. Si les planètes se réalignent, la créativité triomphera, les innovations fleuriront ça et là, la RSE deviendra la norme, l’IA sera notre nouvelle BFF et le beau en tous points prévaudra sur le moche. UN1QUE est gratuit et se doit d’être diffusé pour survivre. Lisez-le, diffusez-le, envoyez-nous vos manifestes et vos infos, soumettez-nous vos idées mais, de grâce, faites le vivre. Sentez-vous chez vous dans ses pages et contribuez à le rendre utile et porteur d’optimisme. Bonne lecture et belle rentrée à tous. Lorraine Diard-Robino
*SIAL Paris, l’évènement incontournable qui rassemble tous les acteurs du secteur agroalimentaire au même endroit. Rendez-vous sur sialparis.fr
19 — 23 Octobre 2024
Aux origines des tendances
Tous les professionnels des tendances et futurologues que j’ai rencontrés pour élaborer cette nouvelle version d’Un1que sont unanimes : les origines des tendances sont diverses, multifactorielles et souvent conditionnées par des enjeux industriels. Signaux faibles, signaux forts, innovations, défilés, celebrity marketing, phénomènes sociétaux, renforcement de la notion de communautés… Notre néomanie étanche à la fois notre soif de consommation et notre besoin de nous singulariser en affirmant notre identité. Car comme le souligne David Riesman, la tendance se nourrit du regard de l’autre et de l’emprise de ses pairs. Les modes sont le fruit de l’esprit du temps, le produit de l’essence d’une époque, une manière pour la société de prendre la parole.
Les sources d’inspiration des tendances sont multiples car nous sommes de véritables éponges intellectuelles et émotionnelles, surtout lorsqu’on bénéficie d’une intelligence visio spatiale développée et que l’on est contemplatif et curieux de tout : des humains, des animaux, de la nature, de la culture, de l’artisanat, des saveurs & destinations lointaines et des innovations quelles que soit le secteur, ce qui est le propre des créatifs. À l’origine d’une tendance, il y a toujours un déclencheur (un événement) ou une envie d’expression, une innovation ou la création réussie d’une œuvre singulière, esthétiquement réussie ou avant-gardiste qui a été imaginée par l’homme dans le passé, le présent ou qui prendra forme dans un futur proche. Néomaniaque un jour, early adopter toujours ! Mais ce qui guide tous les amoureux de la mode et de la déco, c’est le sens esthétique, la fonctionnalité et le confort au service de l’œil, l’harmonie des couleurs et des formes, bref le beau sous toutes ses traductions. Les tendances sont aussi une manière de nous connecter aux autres de leur montrer qu’on a les mêmes codes au premier regard.
SINGULARITÉ ET REGARD DE L’AUTRE
Hier, nous décryptions les tribus, aujourd’hui nous vous parlerons de communautés. Grâce aux réseaux sociaux notamment, on les cumule comme des couches de vêtements en plein hiver car elles sont polymorphes et peuvent même être artistiques, musicales, spirituelles, ethniques, sportives, politiques ou idéologiques. Et j’en oublie bien sûr car la tendance se réfère à la fois à nos besoins d’exprimer notre singularité et paradoxalement à notre désir de se refléter dans le regard de l’autre et de faire partie d’un groupe. Exit les diktat de la mode, la tendance mainstream synonyme de vente en volume indécent a disparu avec l’effacement des tribus. Les tendances courtes souvent portées par la fast et l’ultra fast fashion naissent et meurent à un rythme effréné. Si le celebrity marketing fonctionne toujours, c’est surtout grâce à Instagram et TikTok qui sacralisent certaines tendances ou innovations grâce à des influenceurs de tous bords : artistes, fashion-addicts, sportifs et même politiques. Le nombre d’abonné est le graal et entretenu par un marketing de soi très étudié.
LIFESTYLISATION ET ARCHIPÉLISATION
En revanche, si les experts de la consommation parlent aujourd’hui de lifestylisation du marché, c’est que nous gardons la même identité complexe à chaque fois que nous consommons, quel que soit le canal - pour chiner sur Vinted un soir maussade, au supermarché ou au marché de votre quartier pour concocter un dîner à vos BFF, vous acheter une casquette dans un mall new-yorkais ou négocier une céramique au souk d’Essaouira. Si les créatifs revendiquent des sources d’inspiration relativement identiques - voyage, art, expo, musique, rue –, les tendances longues ou courants de tendances semblent généralement plus « réactionnelles » et donc plus universelles. La tendance fait alors office de pendant à ce que l’on a vécu de pire (les attentats, la covid), aux actualités qui nous ont fait vibrer (les JO, par exemple) ou à la dégradation de nos conditions de vie (l’inflation, l’état de la planète, le climat politique ou géopolitique). Dans une société de plus en plus archipélisée, les tendances nous offrent aussi la possibilité d’affirmer notre identité et nos valeurs, de répondre à nos besoins de créer du lien et de partager ensemble ce que nous avons en commun à travers notre consommation.
TRENDSTOMORROW
LES SOCIOLOGUES AU PAYS DES TENDANCES
Une autorité aussi puissante que capricieuse
LE CIMENT DE LA CROISSANCE
« La mode passe, le style reste » disait Yves Saint-Laurent. Dans Sociologie des tendances aux éditions Que sais-je ?, Guillaume Erner définit les tendances comme des focalisations du désir, par lesquelles des individus différents les uns des autres, sans s’être concertés, se découvrent les mêmes envies. Ce sont des comportements adoptés de manière temporaire par une partie substantielle d’un groupe social parce qu’ils sont perçus comme socialement appropriés à l’époque et à la situation. Leur formation n’obéissant à aucune logique préétablie, on peut également parler de goût collectif soudain, une action non concertée d’une pluralité d’individus. Phénomène hautement médiatique, ni complétement frivole, ni uniquement mercantile, les tendances influencent notre consommation et nous permettent d’explorer de nouvelles identités. « À l’épreuve du temps et suivant toujours une courbe de Gauss, elles sont régies par des vagues d’amour et de désamour », précise Erner. On peut également les considérer comme le ciment de la croissance car elles nous poussent sans cesse à renouveler notre environnement. Elles sont aussi les marqueurs d’une époque. On s’y référe avec nostalgie pour se rappeler à quel point la vie était plus douce ou plus vibrante par le passé.
UNE HISTOIRE LIÉE À CELLE DE LA NÉOMANIE
Selon l’œuvre de Colin Campbell The romantic ethic and the spirit of modern consumerism, la mode serait née au xviiie siècle après des décennies de conservatisme qui détestait la nouveauté. C’est seulement après la disparition de la société traditionnelle que la notion de mode s’est diffusée. La révolution industrielle a à la fois touché la conception, mais aussi la façon de vendre les produits. Dès le xviiie siècle, on parle de mode de certaines couleurs et de certaines formes. La bourgeoisie incarne la néomanie car le luxe devient accessible aux riches. Les produits dits superflus se démocratisent alors au rythme de ceux des loisirs. Selon Erner, projet d’achat et projet de vie se mêlent pour faire vivre aux bourgeois un rêve éveillé. L’individu a gagné la possibilité de modeler simultanément la société et sa personne. La notion de tendance apparaît véritablement pendant la période des Trente Glorieuses et connaît une accélération avec l’avènement de la consommation de masse dans les années 1960. Les modes se démocratisent et se mondialisent,
ce qui est une première. L’habillement, qui symbolise parfaitement cette appétence pour les tendances, occupe alors une part importante du budget des ménages (16,1 % du budget des ménages à l’époque contre 3 à 5 % aujourd’hui).
POUVOIR MAGIQUE ET RÉFÉRENCE IDÉALE
Erner cite le philosophe Jean Baudrillard : « L’homme occidental prête aux objets un pouvoir magique car on les considère comme des signes qui nous distinguent soit en nous affiliant à un groupe pris
comme référence idéale, soit en se démarquant de votre groupe par référence à un groupe de statut supérieur. » Dans les années 1960, l’essor du prêt-à-porter et de la presse féminine amplifie le phénomène tendance. En 1968, Maime Arnodin et Denise Fayolle créent Mafia, la première agence de relations presse et de publicité mode pour conseiller les fabricants et catalogues par correspondance sur les tendances. D’autres « bureaux de style » ouvriront leurs portes dans les années 1970.
LA JEUNESSE, PORTE-DRAPEAU DES TENDANCES
Si la jeunesse endosse cette fonction, c’est qu’elle n’hésite pas à expérimenter de nouvelles identités et qu’elle possède, depuis les années 1920, des fabricants de mode, individus qui cristallisent la jeunesse et dont l’influence va bien au-delà du groupe. Les faiseurs de tendances les plus emblématiques sont les yéyés qui ont popularisé la première mode de masse et été portés aux nues grâce à la démocratisation de la télévision dans les années 1960. En 1973, les « branchés » apparaissent dans la presse pour désigner les faiseurs de tendance. Issus de la mode, la de la musique, du journalisme, du cinéma, de la décoration ou de l’art contemporain, ils popularisent des pratiques et des esthétiques élitistes.
TENDANCES OU COURANTS ?
Le ciel des peintres hollandais ou la métamorphose d’un dieu baroque Pour le sociologue et journaliste Ronan Chastellier, les tendances sont un peu comme le ciel des peintres hollandais, où il semble toujours se passer quelque chose. Les tendances changent et mutent un peu à la façon de Protée, dieu baroque qui possède à la fois le don de métamorphose et de prédiction, qui a le génie de s’évanouir et de réapparaitre toujours sous une forme nouvelle. Il faut distinguer les tendances de fond, que l’on pourrait appeler courants, dont les industriels sont si friands, des tendances plus furtives qui vont et viennent en une seule saison et qui sont devenues la marque de fabrique des acteurs de l’ultra fast fashion. Si les tendances confidentielles signent son appartenance à un milieu d’initiés à la consommation ostentatoire ou au mode vestimentaire radicale, les tendances massives sont la popularisation par la vulgarisation d’une tendance avant-gardiste. Les pratiques les plus pointues sont les signaux faibles, les engouements populaires de demain dont raffolent les futurologues. Si la métamorphose d’une tendance élitiste est possible, elle est loin d’être certaine. Lorsqu’on parle de tendance, il est d’ailleurs difficile de distinguer les phénomènes de mode pointus promis à une large diffusion, à ceux déjà présents dans le corps social qui mettent en lumière une modification des modes de vie. Erner distingue aussi les tendances fonctionnelles qui trouvent leur source dans les modifications sociologiques, économiques ou réglementaires du cadre de vie (objets liés à l’habitat par exemple) des tendances non fonctionnelles qui font référence à l’évolution du goût des individus.
TRENDSTOMORROW
Vincent GRÉGOIRE
directeur Consumer Trends & Insights de Nelly Rodi
Spécialiste de la prospective, Nelly Rodi est un cabinet de conseil en stratégie expert dans le secteur des industries créatives. Elle accompagne les entreprises, de la définition de leur stratégie de marque à leur déploiement opérationnel. Il s’agit de répondre à des objectifs de résultat, et d’accompagner les marques avec créativité, engagement et conviction. Depuis sa création en 1985, elle met au point des méthodes rigoureuses et sensibles pour décrypter les comportements d’achat des consommateurs, décrypter les évolutions sectorielles et accompagner les industries créatives au service de la désirabilité des marques. Vincent Grégoire, Directeur Consumer Trends & Insights nous parle de l’évolution de son métier, des comportements d’achat des nouvelles génération et des innovations porteuses d’espoir pour tous les secteurs créatifs.
Quelles sont vos différentes missions ?
Notre cabinet de conseil intègre trois pôles : le premier Consumer Trends & Insights a pour clé d’entrée le consommateur, ses comportements et sa sociologie (ce que l’on appelle le social listening). Notre rôle est de nourrir d’informations les départements créatifs, de les informer sur les tendances et de les faire gagner en compétence sur des thèmes comme l’interculturalité par exemple. Nous proposons des analyses approfondies des modes de vie, du contexte et des identités culturelles. Nous abordons à la fois le planning stratégique et les tendances génériques. Business, le deuxième pole, s’intéresse aux évolutions sectorielles (beauté, mode, maison, lifestyle) et à l’évolution des marchés moyen, haut de gamme et luxe. Nous travaillons sur des problématiques transversales et réalisons des études qualitatives grâce à des focus groupe. Le troisième pôle Créatif a trait à la sociologie grâce au social listening. Notre rôle est de nourrir d’informations les départements créatifs et business et de les informer sur les tendances. Nous intervenons à la fois sur
les territoires d’expression, l’esthétique et les couleurs, matières & finitions. Nous avons la chance d’être présent dans 22 pays avec des agents parfois exclusifs comme au Japon, en Corée ou aux ÉtatsUnis. Nous sommes des accompagnateurs transversaux, des passeurs d’énergies créatives et stratégiques, mais nous ne faisons plus que du sur mesure et clé en main. Le bureau de tendance traditionnel s’est mué en une agence conseil en stratégies business et créatives. Les tendances sont un sujet transversal, qui va bien au-delà d’un cœur de métier.
Comment cette mutation s’est-elle effectuée ? Il a fallu négocier l’ère du numérique, puis la culture de l’algorithme. Nous sommes en mue permanente. Par exemple, nous avons commencé à traiter le sujet du RSE depuis plus de dix ans, mais nous sommes certifiés B Corp seulement depuis le début d’année. Ce processus a été très long et très profond, mais nous avons été bien accompagnés par un talent expert. Cet audit nous a obligé à nous poser non seulement des questions sur « qui on était ? », mais aussi sur « ce que l’on vou-
BIO EXPRESS
Vincent Grégoire a toujours rêvé de travailler dans la mode. D’origine Rennaise, il fait l’école Camondo en architecture intérieure pour faire plaisir à son père, mais la mode le rattrape puisqu’il gagne plusieurs concours ayant trait aux accessoires dans le cadre de ses études. Grand admirateur de la bande des Halles de Serge Kruger et gagné par l’effervescence créative parisienne, l’architecte Philippe Parent lui conseille de prospecter les bureaux de style. Ses dadas à l’époque : créer des moodboards et se mettre dans la peau des clients pour imaginer leur vie. Nelly Rodi n’ayant pas de poste à lui proposer, elle lui présente l’architecte Agnès Comar qui lui donnera sa chance. Il touche à tout : vitrines, relations presse, mises en scène pour Elle Déco ou Maison Française. C’est seulement à 28 ans, lorsqu’Elisabeth Leriche et François Bernard quitteront Nelly Rodi pour monter leur propre bureau, qu’il intégrera enfin l’agence pour développer le secteur Art De Vivre. Depuis 32 ans, il contribue au développement du bureau de style, son déploiement à l’international et à sa restructuration permanente. Depuis plus de 10 ans, il s’est mué en cabinet de conseil en stratégie expert dans le secteur des industries créatives sous la houlette de Pierre François Le Louet – le fils de Nelly Rodi. Aujourd’hui, il en est le directeur Consumer Trends & Insights.
TRENDSTOMORROW
lait devenir ? ». Depuis cette démarche, on a vraiment changé de mindset. En arrière-plan, il y a vraiment une question de morale et d’exemplarité. Aujourd’hui, on a acquis une vraie légitimité en RSE qui nous permet de l’intégrer à nos pôles prospective, business et créatif.
Parlez-nous des comportements des consommateurs…
Chez Nelly Rodi, nous travaillons par typologie de consommateurs et par driver de consommation. Nous avons cinq profils distincts que nous utilisons également pour les approches RSE. Le driver Fonction est le cœur du réacteur (environ 37 % de la population). C’est un individu qui s’intéresse uniquement à l’utilité et à la praticité du produit. C’est celui qui dé-consomme le plus. Dans sa bouche, les tendances sont quasiment un gros mot. Tradition (environ 23 % de la population) se particularise par un goût prononcé pour l’héritage, le patrimoine et les conventions. Expression (environ 9 % de la population) est le plus friand des tendances car il aime les produits show-off, personnalisés et même blingbling. Il recherche la reconnaissance dans sa consommation et devient très ingénieux lorsqu’il veut obtenir les pièces qu’il convoite. Très connecté et avide de tendances, il est influencé par les célébrités. Émotion (environ 17 % de la population) est un consommateur réactionnel. Son leitmotiv ? « J’adore où je déteste. » Quand il aime un créateur, il en est fan voire addict ; il est spontané et presque irrationnel dans sa façon de consommer. Enfin, Raison (environ 16 % de la population) est un consommateur sans compromis. C’est un « empêcheur de tourner en rond » car il demande l’avis de sa communauté avant de consommer, multiplie les applis de traçabilité comme Yuka et est capable de boycotter un produit. Il fait également partie des «NoNo’s » : no gluten, no children, no meat. Expert, moraliste et radical, il adore conceptualiser et connait les lois sur le bout des doigts.
Ce « Consumer Profile Tracker » en forme de roue nous permet de cartographier les marques par rapport aux profils de consommateurs qu’elles souhaitent cibler. Par exemple, les consommateurs de Vuitton comportent 30 % de traditionnel contre 70 % d’expression, à contrario d’Hermès qui est dans des proportions inversées. C’est un outil très efficace pour parler le même langage avec les clients, définir des objectifs clairs, travailler sur la désirabilité des marques et même éla-
borer des tendances spécifiques. Les marques doivent connaître parfaitement leur cible, savoir où elles en sont et où elles veulent aller : élaborer des scénarios stratégiques qui leurs sont propres.
Pensez-vous qu’on aura un jour un label mode à la manière d’un Nutriscore ?
Je ne suis pas un fervent partisan de la labellisation mais si le consommateur a besoin d’une info, il doit savoir où la chercher. Le full RSE ne fonctionne pas. Ce n’est pas le rôle des marques d’être coercitives. Du côté responsabilité environnementale, je crois plus en la carotte qu’au bâton, à la récompense et au ludique plutôt qu’à la culpabilité et à la punition.
Parlez-nous de la GenZ…
En termes de responsabilité environnementale, il y a un véritable gap entre son discours et ses actions. En revanche, elle peut avoir une prise de conscience violente et des réactions radicales face à certains événements : la divulgation d’une vidéo tournée dans un abattoir par L214, la naissance d’un enfant, une maladie grave dans son entourage. Elle ne voit pas le monde de la même façon que les générations qui l’ont précédées. Elle évolue dans une bulle numérique, une espèce de « safe space » depuis qu’elle est née. L’immédiateté lui semble naturelle, et elle est particulièrement synthétique car elle va toujours vers la facilité. Paradoxalement, elle s’écoute beaucoup et n’hésite pas à multiplier les concepts identitaires : HPI, Queer… C’est une génération finalement assez décomplexée, ce qui crée une forme de fracture générationnelle avec les X et les Boomers. Pa-
Nous sommes des accompagnateurs transversaux, des passeurs d’énergies créatives et stratégiques
rallèlement, avec la succession des périodes de crise, elle s’adapte et fait même preuve de débrouillardise. Quand la crise survient, la GenZ sait se montrer solidaire et jouer la carte de l’entraide. C’est aussi la première génération pixel car elle est très à l’aise avec l’IA et les objets connectés.
Que pensez-vous justement de l’arrivée de l’IA dans le secteur de la mode ?
L’IA est sans émotion et sans intuition, mais c’est un très bon outil pour traduire ses textes et pour être plus rapide dans son processus créatif (créer des moodboards, des images…). Mais, si le prompt de départ n’est pas bon, le résultat sera forcément décevant surtout pour la partie rédactionnelle. Pour que l’IA soit vraiment efficace en termes de créativité, il faut mixer les vieilles méthodes et les nouveaux outils, s’obliger à être multicanal et surtout garder son libre-arbitre.
Quelle est votre méthodologie de prospective ?
La première étape de notre travail consiste à être ultra curieux pour décrypter les signaux faibles : des éléments qui font sens, déstabilisants ou des dissonances qui nous poussent à nous remettre en question. On les trouve partout, dans la rue, les réseaux sociaux, les galeries, les médias. C’est une énorme pêche aux infos qui donnent lieu à un rapport d’étonnement. On prend également en compte les événements prévus dans le futur qu’ils soient sportifs, politiques ou culturels. Pour vous donner un exemple concret. Avec la sortie du film Barbie en 2023, on savait qu’il y aurait du rose et une flambée
du discours féministe. Nous nous intéressons à tout même à l’astrologie… L’année du dragon, 2024, était lourde de symbole et promettait d’être agitée… Dans la seconde phase, on tranche dans le vif en misant sur les pistes qui nous semblent les plus légitimes. On les hiérarchise par thème et par ordre de priorité.
Y a-t-il des tendances réactionnelles ?
Oui bien sûr. La tendance traditionnaliste, par exemple, qui prône le retour de la femme au foyer et qui fait fureur outre-Atlantique est une réponse au féminisme exacerbé qu’on a pu observer pendant quelques années. Ce qui est intéressant, c’est que cette tendance, qui risque de durer, donne lieu à tout un tas d’autres tendances : le retour du genre, des uniformes à l’école, des cours de masculinité. Pendant la covid, pour tromper leur solitude, certains individus ont carrément créé des hôtels des souvenirs avec des photos de leurs proches et des objets qui les réconfortaient. Cette capacité à trouver des ressources par soi-même a perduré. Dans un autre registre, 45 % des Genz regarderaient leur horoscope et porteraient un porte-bonheur pour leur rendez-vous après avoir pécho sur le Net.
Qui incarne pour vous l’espoir dans la mode ?
Dans un esprit French Touch, Ami et Jacquemus. J’adore les oxymores. D’un côté Alexandre Mattiussi d’Ami prône une mode exclusive, avec des collections néo-bourgeoises, des égéries classiques et un fantasme de l’intello parisien assumé. De l’autre, Simon Porte Jacquemus joue la carte de la spontanéité avec une
caricature léchée de la féminité, un univers solaire, inclusif et délibérément provincial. Ce sont deux visions opposées de la mode, des arts de vivre très différents, une belle illustration de la bipolarisation que l’on vit actuellement.
Quelles initiatives ont retenu votre attention ?
Le gigantesque projet AlUla du Plan Vision 2030 de l’Arabie Saoudite qui propose la création, sur un site de la taille de la Belgique, d’un complexe archéologique, culturel et touristique, aux allures de musée vivant à ciel ouvert. AlUla entend devenir un projet de référence en matière d’inclusion, de développement durable, centré sur la préservation absolue de l’environnement, respectueux de l’histoire et de ses autochtones. Dans un tout autre registre Neom, la nouvelle ville futuriste de la province de Tabuk qui devrait achever ses travaux en 2025 promet de nous faire vivre le film Dune en vrai à grand renfort de taxis volants, de valets robotisés, de plages phosphorescentes et de lune artificielle. Une vraie cité de science-fiction. Enfin, je suis devenu un grand adepte du collectif de Brooklyn MSCHF (à prononcer « mischief » ndrl). Ils produisent un large éventail d’œuvres d’art, allant des plugins de navigateur aux baskets, en passant par la photographie réalisée par IA. Anti-consommation, non traditionnel, irrévérencieux, souvent surréaliste et presque punk, ce collectif multiplie les provocations. Sa tagline actuelle est d’ailleurs : You get what you get. And you don’t get upset ». Un vrai poil à gratter tout à fait réjouissant et une mise en abîme de notre société pleine de fraîcheur.
Elisabeth LERICHE
directrice du bureau de style éponyme
Trends experte, directrice artistique et scénographe, Elisabeth Leriche accompagne depuis le début de sa carrière les marques et les salons dans la création et le développement de leurs collections, leurs approches tendances et prospective, mais aussi dans la mise en scène de leurs espaces de vente et d’exposition. Pour UN1QUE, elle analyse l’origine des tendances, leurs multiples évolutions et les mutations de nos modes de vie et de consommation.
BIO EXPRESS
Jeune diplômée d’art et de création textile à l’école du Louvre, Elisabeth Leriche a intégré les équipes de Nelly Rodi ou elle a appris son métier de scénographe, de chasseuse de tendances, et de directrice artistique. cinq ans plus tard, elle vole de ses propres ailes et lance son bureau de style éponyme. Depuis lors (cela fait 20 ans), elle accompagne les marques et les salons des industries créatives.
Quel est votre positionnement en tant que bureau de style et agence de création ?
J’ai ouvert mon bureau de style après 5 années passées chez Nelly Rodi. J’accompagne les marques de décoration en conseil style, mais aussi des salons professionnels tels que Maison&Objet depuis sa création. Je façonne notamment des espaces tendances prospectifs qui présentent à chaque session des thématiques porteuses de sens pour valoriser les produits, guider les acheteurs et les aider à communiquer.
En quoi consiste votre travail ?
Tout d’abord, je tiens à préciser que c’est un travail d’équipe. Nous réfléchissons à l’évolution des modes de vie en analysant tout ce qui se passe autour de nous. C’est absolument passionnant car il faut être à l’écoute de tous les signaux et être d’une extrême curiosité. On observe, on analyse, on synthétise, puis on choisit des partis-pris forts en fonction des marques que l’on accompagne pour sortir le produit juste, au bon moment. En outre, les études sociologiques sont déterminantes car il faut tenir compte des évolutions des modes de vie…
D’où viennent les tendances ?
Les tendances viennent de partout car on s’inspire de tout : de la rue, de l’art, des expositions, des films… C’est essentiel d’être au fait de ce qui se passe dans la mode, la déco, l’architecture, la gastronomie. Personnellement, je trouve souvent mes inspirations dans la nature, j’écoute mon instinct et je me mets constamment à la place des clients qu’il faut capter. J’imagine quelles expériences, quelles émotions et quelles sensations ils vont éprouver à la découverte du produit… Face à un monde qui se dématérialise de plus en plus, on a besoin de se reconnecter à la matière, de toucher, de sentir ; bref, de donner envie et de susciter le désir. Par ailleurs, les tendances sont des cycles. Pour schématiser, si on a une belle histoire sur les neutres par exemple, on aura par la suite un réveil de la couleur. Mais attention, aujourd’hui, on est dans l’ère des métissages, des brassages, des associations, il y a moins de diktats que par le passé.
Qu’est ce qui a évolué dans les comportements des consommateurs ?
Les clients sont beaucoup plus aver-
Plus qu’auparavant, il faut viser juste, aller à l’essentiel tout en gardant sa singularité pour continuer à faire rêver
tis grâce aux réseaux sociaux, plus exigeants par rapport à leur choix. Si l’accès aux tendances et aux informations est plus ouvert, les acheteurs sont aussi nombreux à se sentir noyés et à vouloir être guidés.
Qui sont vos clients ?
Nous travaillons depuis 10 ans pour la Redoute Intérieurs en proposant des thèmes tendances afin de structurer les collections de mobilier, de textile et d’accessoires. Nous avons trois univers distincts : bohême, contemporain et traditionnel. Nous préconisons des gammes
de couleurs, de matières et de formes que nous réunissons sous différentes histoires de style. Ainsi, les designers de bureau de création en interne peuvent s’inspirer et proposer des dessins qui donnent naissance à de beaux produits dans l’air du temps. C’est très valorisant d’accompagner nos clients jusqu’au bout du processus, de la création à la mise en place d’une scénographie. C’est pourquoi, nous avons lancé un secteur architecture d’intérieur pour créer des magasins et des espaces éphémères pour des événements tels que des journées presse, des pop-ups ou des stands sur les salons.
L’IA est-elle pour les créatifs de tous bords une chance ou une menace ?
L’IA est une belle opportunité à condition de la considérer comme une assistance à la création. De toute façon, si le prompt de départ n’est pas suffisamment précis, les émanations ne seront généralement pas à la hauteur de vos espérances, que ce soit pour la génération de textes ou d’images. À contrario, pour imaginer des mondes futuristes imaginaires, cela peut ouvrir positivement le champ des possibles.
Peut-on parler de décloisonnement des tendances ?
Tout s’inspire, tout s’influence, mais il y a des limites car le rythme de production est beaucoup plus rapide dans la mode que dans la décoration. Les coloramas doivent être travaillés bien en amont car les filateurs sont la première maille de la chaine. Pour La Redoute Intérieurs par exemple, nos préconisations sont réalisées deux ans à l’avance. Par ailleurs, dans la déco et l’ameublement, on multiplie les contraintes car au-delà de l’esthétique du produit, de sa désirabilité et de son accessibilité, le produit se doit d’être fonctionnel.
Y a-t-il des tendances longues et courtes ?
Il existe aussi des tendances de fond longues et transversales comme la quête de bien être par exemple que l’on retrouve à la fois dans la mode, la gastronomie, l’hospitality et la décoration. Parallèlement, certains cycles nous amènent à en réactualiser certaines. Par exemple, le thème inspiré de la méditerranée réapparait régulièrement avec de nouvelles évocations.
Comment l’inflation impacte t’elle le marché de l’ameublement et de la décoration ?
Plus qu’auparavant, il faut viser juste, aller à l’essentiel tout en gardant sa singularité pour faire rêver les acheteurs. Contrairement aux générations précédentes, la Genz a une forte appétence pour la seconde main. L’accession à la propriété n’est pas non plus l’une de ses priorités. Le paysage de l’ameublement et de la déco risque donc de s’en retrouver bouleversé.
Qu’est ce qui a évolué sur le marché du design ?
Véritable reflet de notre société, le design joue les grands écarts. Il y a d’une part les pièces de design d’exception considérées comme des œuvres d’art que l’on retrouve par exemple au Pad et à l’art Basel. Les œuvres des frères Bouroullec en sont une belle illustration. Et, d’autre part, une démocratisation du design, grâce à des enseignes comme Ikea qui on su offrir à leurs clients de belles pièces au service du beau et de la fonction mais accessibles à tous.
TRENDSTOMORROW
Lisa WHITE
directrice des prévisions stratégiques et de la direction créative du WGSN
Fondé en 1998, WGSN fournit des prévisions de tendances et des conseils stratégiques soutenant la créativité de ses 6500 clients répartis à travers le monde. Parmi eux figurent des start-ups prometteuses et des mastodontes du marché, issus des secteurs de la mode, de la beauté, de la décoration d’intérieur, ou encore de la tech. Les missions de WGSN incluent la réduction des risques liés à la conception de produits et de services grâce à des prévisions quantitatives et qualitatives, l’anticipation des comportements des consommateurs, l’analyse des nouveaux relais de croissance des différents marchés, et l’adaptation sur mesure des tendances en fonction des clients. Lisa White, directrice des prévisions stratégiques et de la création de WGSN, évoque les rouages de son métier passionnant.
BIO EXPRESS
White est une futurologue spécialisée dans le lifestyle et le design. Elle a pour mission de prévoir les tendances à long terme dans le design d’expérience et l’univers de la maison. Sa connaissance du secteur, sa créativité et son regard visionnaire lui permettent d’identifier les macro-tendances et les innovations futures mises en lumière par WGSN, ainsi que d’élaborer des prévisions sur le développement de produits. Conférencière réputée, Lisa White a été commissaire de la Biennale internationale du design 2019 de Saint-Étienne. Elle a été citée dans de nombreuses publications, dont le Wall Street Journal, Le Monde, le Corriere Della Sera et le South China Morning Post.
Quelles sont vos missions au sein de WGSN ?
Nous anticipons les changements et nous en informons les plus grandes entreprises mondiales de conception de produits et de services, dans des domaines aussi variés que la tech, la mode, la beauté, l’ameublement et la décoration, l’alimentation et les boissons, les sports et l’outdoor. Nous fournissons des prévisions de tendances aux clients qui souscrivent à nos services et également des analyses prospectives sur mesure lorsqu’ils formulent des demandes spécifiques, comme lancer de nouveaux produits ou en relancer d’anciens, par exemple. Nous les aidons à ne produire que ce qu’ils peuvent vendre, en fonction des désirs des consommateurs. Les invendus et les surstocks coûtent cher à bien des égards. Cibler précisément les tendances permet d’optimiser ses résultats financiers, mais surtout d’économiser des ressources et de préserver la planète.
Quels sont vos atouts par rapport à vos concurrents ?
WGSN est une entreprise mondiale, avec 250 experts basés dans plusieurs villes sur chaque continent. Nous combinons des analyses quantitatives et qualitatives avec des données et des analyses sur mesure. Nos outils de précision nous permettent de conseiller nos clients sur plusieurs aspects. Par exemple, le bon timing pour tester, développer, ou investir dans un produit ou un service spécifique. Nos prévisions de tendances, qui s’appuient
sur 25 ans d’expériences réussies dans les mondes du numérique et de la conception de produits, portent sur des périodes allant d’un mois à dix ans.
Comment vos prévisions sont-elles organisées ?
Notre méthodologie STEPIC suit l’évolution de la société, de la technologie, de l’environnement, de la politique, de l’industrie et de la créativité pour prévoir l’impact des changements futurs sur le marché. Cela signifie que chacune de nos tendances, qu’elle soit immédiate ou à très long terme (5 ou 10 ans) s’inscrit dans un courant de tendances pérennes. Notre expertise va de la simple tendance TikTok à des tendances beaucoup plus étendues dans le temps. Nous travaillons également sur leur évolution, et nos prévisions s’étalent d’ailleurs jusqu’à 2035.
D’où viennent les tendances ?
Dans un monde complexe, les tendances résultent de la convergence de nombreux facteurs disparates : d’un mouvement social, d’une subculture, d’un changement économique, d’un événement régional ou mondial, d’un film, d’un événement relayé par les réseaux sociaux. Il peut s’agir de signaux faibles ou forts, d’indicateurs précoces ou tardifs, ou d’une mouvance plus large. Nous observons, synthétisons et anticipons tous ces éléments pour découvrir, comprendre et prévoir les changements à venir. Nous nous en servons pour mettre en évidence les futurs possibles à
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court, moyen et long terme, en fonction des besoins de nos clients.
Quels outils utilisez-vous pour prévoir les tendances ?
Nous disposons d’un certain nombre d’outils exclusifs, comme le TIP (Trend Investment Projection), un cadre en six étapes qui indique quand investir dans une tendance, avec des actions commerciales pour chaque étape de l’évolution de la tendance. Il peut s’appliquer à un comportement de consommateur, à la conception d’un produit, à une esthétique, à un ingrédient ou à un service, et permet d’éviter les conjectures en matière de prévision des tendances. Un autre excellent outil est notre TrendCurve AI, qui fonctionne avec l’intelligence artificielle pour prévoir avec précision les tendances grâce à une combinaison de données et d’expertise humaine. Cet outil nous permet d’analyser plus de cinq ans de données historiques sur les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, les rayons des magasins, les défilés et les sentiments des consommateurs, en les projetant dans le futur. Par exemple, nous pouvons vous dire exactement comment les santiags ont progressé jusqu’à présent, et comment leur marché va évoluer jusqu’en 2026.
Le décloisonnement des tendances est-il une évidence ?
Nous constatons qu’il y a une grande po-
rosité entre les différents secteurs du marché. Il se passe beaucoup de choses dans le domaine de la technologie et ce sera, bien sûr, une tendance à long terme. Par ailleurs, les tendances en matière d’alimentation et de boissons sont toujours très dynamiques, car les consommateurs changent de préférences très régulièrement.
Dans la mode, quelles sont pour vous les tendances les plus prometteuses ?
Nous venons de lancer la section Sports & Outdoor, car ce secteur se développe massivement depuis la pandémie, et connaît une croissance très intéressante.
Assiste-t-on à une véritable mondialisation des tendances, ou existe-t-il encore des tendances spécifiques à certaines régions ?
Les tendances sont globales dans leur fondement, mais locales dans leur manifestation.
Les tendances sont-elles toujours vouées à disparaître ?
Les tendances dans lesquelles cela vaut la peine d’investir à long terme évoluent plus qu’elles ne disparaissent : elles se transforment en quelque chose de nouveau tout en conservant leur ADN. Par exemple, dans nos analyses concernant les tendances de couleurs, nous nous concentrons sur les teintes à long terme
(annuelles et saisonnières). L’important, c’est d’observer leur évolution pour prévoir leur avenir sur plusieurs années. Ainsi, WGSN est capable d’anticiper l’évolution des gris, des bleus, des rouges, etc. et de vous indiquer quelles nuances privilégier suivant votre secteur d’activité.
Quel est le secret pour surfer sur les tendances sans perdre son âme ?
Le secret est de trouver l’interprétation de la tendance qui correspond à l’identité de votre marque et à votre client.
Dans votre étude Consommateur de Demain 2026, vous évoquez le « grand épuisement » et l’importance des petits moments de joie. Quels sont vos conseils aux marques pour réenchanter le quotidien des consommateurs ?
Nous avons toute une série de rapports sur les « lueurs », ces petits moments de joie qui peuvent vraiment changer l’humeur d’un client et lui faire passer une bonne journée. L’une des clés est de créer la surprise ou la sérendipité avec votre produit ou service. Ajoutez un message à la doublure d’une veste, servez une friandise avec une tasse de café, apportez une nouvelle tactilité au bout des doigts du consommateur. Le design d’expérience est de retour. Il faut faire interagir les consommateurs dans le monde réel pour générer des émotions positives.
Consommateur de Demain 2026 : Les lueurs d’espoir
Le cahier Consommateur de Demain 2026 de WGSN met en évidence l’évolution sur deux ans des profils de consommateurs et de leur état d’esprit. Cette étude mesure également l’impact de l’épuisement sur la vie des consommateurs, ainsi que la manière dont les « lueurs » peuvent agir positivement sur leur ressenti et faire contrepoids.
L’IMPACT ET LES CHIFFRES DU GRAND ÉPUISEMENT
En 2022, nous avons observé la grande démission, et le quiet quitting en 2023. Aujourd’hui, nous assistons au grand épuisement – un sentiment collectif de fatigue, de stress et d’épuisement professionnel – qui conduit les consommateurs à aspirer à une vie plus simple et à rechercher la joie dans des lueurs d’espoir. Des chercheurs de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, ont été les premiers à identifier ce phénomène de grand épuisement, qui a même été qualifié d’épidémie dans le pays.
Dans une enquête WGSN de 2022, 65 % des personnes interrogées ont déclaré se sentir épuisées en raison de leurs vies personnelles et professionnelles plus exigeantes, exacerbées par une polycrise nourrie par l’inflation, l’incertitude financière, les tensions géopolitiques et l’éco-anxiété. Le grand épuisement touche particulièrement la génération Z, les jeunes millennials et les femmes. Au niveau mondial, 48 % des personnes de moins de 30 ans ont déclaré se sentir épuisées au travail et, en Afrique du Sud, 40 % des femmes actives ont fait état d’un sentiment de burn-out.
LES PETITS MOMENTS DE JOIE
Les lueurs, un sentiment clé identifié par WGSN, sont surtout personnelles – comme apercevoir un lever de soleil ou entendre sa chanson préférée dans un café – et devien-
dront un outil d’adaptation vital pour les consommateurs, dans un monde confronté à de multiples crises. Le terme « lueur » a été inventé par la psychothérapeute Deb Dana et peut être considéré comme l’opposé d’un déclencheur. Il fait référence à des petits moments de joie et de positivité aidant à combattre les émotions négatives et à apporter un sentiment de confort et de sécurité.
LES LUEURS, DE VÉRITABLES OPPORTUNITÉS…
Certaines personnes perçoivent le monde comme plus dangereux qu’il ne l’est. Face à ces craintes, les marques peuvent susciter l’espoir en concevant des produits, des expériences et des espaces destinés à remonter le moral du public et à l’orienter vers un avenir plus radieux. Concevoir des produits et des expériences de marque qui déclencheront une émotion spécifique est pertinent, car les consommateurs mondiaux sont deux fois plus nombreux à déclarer acheter auprès de marques éveillant certaines émotions chez eux – qu’il s’agisse de joie (49 %) ou d’enchantement (45 %) – par rapport à ceux qui se tournent vers les marques se contentant de vendre (26 %).
Avec la demande croissante de tierslieux et d’environnements propices aux échanges en dehors de la maison ou du bureau, la création par les marques d’espaces alignés sur les identités de niche, où les consommateurs peuvent explorer leurs centres d’intérêt, est essentielle. Par ailleurs, WGSN s’intéresse à la notion de méta-spiritualité, ou comment la spiritualité s’infiltre dans les espaces non-religieux, alors que de plus en plus de consommateurs cherchent un sens et un but à leur vie quotidienne. Les subcultures et les communautés offrent d’autres voies d’épanouissement.
TRENDSTOMORROW
Anne ETIENNE-REBOUL
Présidente de Peclers Paris
Peclers Paris a gagné ses lettres de noblesse à l’international avec ses cahiers de tendances et son activité conseil qui proposent des prospectives à deux ans sur la plupart des secteurs de la mode et du lifestyle. Elle décrypte les nouvelles tendances de consommation, imagine le futur et identifie les territoires d’expression sociétale et esthétique des marchés en cohérence avec l’ADN de ses clients. Outre sa puissance prédictive, Peclers donne vie à des concepts créatifs, construit une offre à fort impact et accompagne les marques dans leur processus de création et leur direction artistique. Anne Etienne-Reboul revient sur les expertises de Peclers Paris, ses méthodologies et les nouveaux enjeux du marché mode en France et à l’international.
BIO EXPRESS
Anne Etienne-Reboul a débuté sa carrière à la communication d’Essilor. Elle tombe amoureuse du produit, de la créativité et du savoir-faire artisanal chez Montblanc au sein du groupe Richemont en tant que marketing manager. Galvanisée par le luxe et les cahiers de tendances, elle intègre Peclers en tant que directrice de clientèle mode et maison. En 2010, elle développe Emea Asia, la filiale de Peclers en Chine pour aider les fabricants à développer des marques destinées aux marchés domestiques en plein essor. Elle en deviendra la viceprésidente en 2017. Elle est à la tête de Peclers Paris depuis novembre 2019.
Quelles sont vos différentes missions ?
Notre mission principale est de passer les tendances au crible et au filtre de l’ADN des marques. On travaille également sur des problématiques variées en faisant du sur-mesure pour nos clients : définition des valeurs d’une marque (celles qui font écho à leur cible), évolution de la consommation sur un secteur ou un pays spécifique (l’évolution de la féminité en Asie par exemple) ou conseils produits et expériences-clients personnalisés par pays. Le siège de Peclers est situé à Paris, mais nous avons également des bureaux en Chine, à Los Angeles et à Munich, ce qui nous permet d’avoir une vision à 360°. Par ailleurs, nous avons un réseau de 15 agents à travers le monde qui commercialisent nos cahiers de tendances. Chaque cahier, qui propose une prospective a deux ans, traite d’un sujet ou d’un secteur spécifique : la couleur, la mode femme, la mode homme, l’environnement et le design, la beauté et le bien-être.
Qui sont vos clients en matière de cahiers de tendances ?
Les fabricants et industriels, tisseurs & producteurs de pigments pour peintures ou cosmétiques ; les marques internationales dans des secteurs variés comme Nespresso, Huawei, Unilever ; des retailers ou des department stores. Nos cahiers sont commercialisés 3000 euros pièce. On a des clients qui en achètent une ou deux éditions par an et d’autres comme certains mastodontes du marché mode qui les acquièrent tous.
Qu’est-ce qui motive l’achat d’un cahier de tendances ?
Le cahier de tendances est un outil précieux d’inspiration et de création pour nourrir nos clients et éviter la page blanche. Par ailleurs, Peclers est reconnu pour son regard curateur, ce qui est primordial sur un marché surabondant où le consommateur ne peut pas tout absorber. Nous sommes capables de prédire les tendances qui vont rencontrer leur public et celles qui vont perdurer.
Comment vos équipes sont-elles réparties ?
L’équipe Peclers Paris est répartie en trois typologies d’experts, les créatifs composés de stylistes et de designers qui fonctionnent par secteur, les prospectivistes et planners qui se concentrent sur la stratégie de marque et les évolutions de la consommation et les consultants qui interviennent sur les briefs clients pour affiner les problématiques.
Comment élaborez-vous vos cahiers tendances ?
Les stylistes et prospectivistes nous ont présenté en juillet les inspirations pour la saison automne hiver 26/27 pour des publications en novembre 24. Ils ont planché sur des moodboards qui rassemblent leurs intuitions, des mots clés et des images. Tout débute par des signaux faibles et émergents. En parallèle, on organise des réflexions prospectives pour débusquer les macro-tendances. Ce grand observatoire met en exergue des hybridations et des confrontations : hédonisme contre
valeurs fondamentales, singularité contre diversité, naturalité contre technologies. Quel que soit le courant abordé, il y a toujours un rapport à l’imaginaire, au temps et à l’espace, à la technologie et à la science. Parallèlement, on fréquente les salons internationaux en B to B pour comprendre les évolutions des secteurs et débusquer les nouvelles innovations. Enfin, nous passons au crible les mouvements culturels et artistiques avec notre sensibilité particulière – ce qui fait écho en nous. Les équipes créent aussi des bibliographies/ sources tout au long du processus, pour engager nos clients partenaires à aller plus loin.
La jeunesse est-elle toujours un porte-drapeau des tendances ?
La jeunesse continue à l’être mais pas que… On a changé de contexte, ce n’est pas parce qu’ils maîtrisent Instagram et TikTok qu’ils doivent tout porter. L’intergénérationnel dans un monde à la démographie vieillissante est très intéressant. Il y a moins de segmentation liée à l’âge, une envie de travailler sur ses valeurs communes, une modernité dans l’échange et la transmission. Aujourd’hui, l’art du mélange est partout avec des résultats souvent inattendus. Tout est une question d’ouverture et de curiosité.
Comment expliquez-vous la porosité des tendances d’un secteur à l’autre ?
Quand on est à fond dans un secteur depuis des années, c’est normal d’avoir envie de temps en temps de faire un pas de côté. Même la terminologie des ten-
Le cahier de tendance est un outil précieux pour éviter la page blanche
dances montre cette porosité des secteurs : on parle de texture gourmande par exemple. Par ailleurs, cette porosité existe d’un continent à l’autre. Le sustainable ne fonctionnait pas à en Asie avant la covid, alors qu’il y fait une vraie percée côté matières. De même le jaune fonctionne bien avec de nouvelles nuances, alors qu’il était complètement à proscrire jusque-là car il avait la réputation d’être un tueur de teint.
En Chine particulièrement, il y a une vraie fascination de l’Occident, même s’il faut reconnaître qu’ils commencent à se réapproprier leur histoire.
L’IA et les tendances : amies ou ennemies ?
L’IA générative est une amie car elle est un bon outil d’accompagnement créatif à condition de savoir exactement ce que l’on veut. En revanche, elle a la fâcheuse tendance à tout lisser. Quand on croit comme moi aux accidents créatifs, c’est compliqué. On a tenté de les utiliser pour
nos cahiers de tendances mais les photos originelles sont toujours plus singulières et originales. L’IA peut stériliser la culture et d’une certaine façon nous uniformiser.
En termes de consommation, qu’estce qui différencie la GenZ de ses aînés ?
Outre qu’ils savent communiquer, ils se différencient surtout sur leur capacité à challenger le monde qui les entoure car c’est la génération no bullshit. Ils veulent du sens, de l’écologie mais pas seulement. Ils aimeraient apporter une meilleure contribution au monde que leurs aînés, être moins polluants. Ils ont une vraie réflexion sur leurs valeurs. Par ailleurs, l’expérience les intéresse beaucoup plus que la possession. Et ça, c’est une vraie révolution !
COLORS, les cahiers de tendances colorimétriques de Peclers
Chaque saison, Peclers Paris présente dans son cahier de tendances Colors – publié deux ans avant la saison visée – 45 couleurs exclusives fabriquées à la main. Organisées en sept gammes, elles sont la source des harmonies présentées dans les différents cahiers de tendances Peclers couvrant les domaines de la mode, de la beauté, du design et de l’art de vivre.
LE PROCESSUS À LA GOUTTE PRÈS
Ces teintes sont nées d’une méthodologie très précise qui débute par une « concertation couleurs » où les prospectivistes se réunissent pour partager leurs choix et leur raisonnement. Ensuite, les coloristes établissent une synthèse, en gardant à l’esprit l’image plus large de l’évolution des couleurs au cours des dernières saisons. Enfin, le long processus de création des couleurs à la main avec des nuances très précises peut débuter. Quand il est question de pigment, une seule goutte peut faire une énorme différence - et il faut atteindre le niveau exact d’intensité trait après trait... Chaque couleur est passée au crible lors de longues discussions réunissant les différents membres de l’équipe Peclers. Le premier opus issu de ce voyage créatif est l’early color card complété par la suite par le cahier de tendances Colors, prolongeant ainsi le spectre des teintes qui définissent le paysage esthétique de la saison.
DEUX MACROTENDANCES À VENIR
Les macro-tendances sont le fruit et la traduction d’une prospective sociétale minutieuse. Autrement dit, il faut à la fois décrypter et anticiper l’air du temps, et surtout focaliser sur ce qu’il dit de l’état du monde. Ainsi, chaque nouvelle gamme et harmonie de couleurs répond à une aspiration, une projection des individus dans le futur.
TUNDRA
TECH SOUFFLE
LE CHAUD ET LE FROID
Dans une société urbaine caractérisée par l’ultra-consommation et la stimulation constante, les mondes fantastiques liés au nomadisme continuent d’attirer les consommateurs explorateurs. Rêvant de s’immerger dans des environnements naturels, ils se tournent vers des solutions astucieuses pour recréer une forme d’abri en tout lieu. Ainsi, d’un style fonctionnel mêlant techniques artisanales et technologie, naissent des objets hybrides, aux allures de kit de survie pour marin d’hiver futuriste. Le métal brossé en contraste avec la laine feutrée, les composites de bois ou le cuir poli donnent le ton et inspirent une harmonie de couleurs de neutres clairs et chauds avec des éclats d’argent.
(Source : Environnement & design FW25/26)
TECH COLOR, NOSTALGIQUE MOOD
La Genz possède un appétit croissant pour ce qui était considéré comme futuriste. hier. L’idée est que les marques exploitent la conviction de la génération Z selon laquelle l’esthétique plus ronde et plus charmante de la technologie d’hier reflète une époque plus simple et plus heureuse, et transforment cela en une opportunité marketing en explorant l’esthétique associée. En d’autres termes, il s’agit de proposer des solutions créatives et écologiques au chaos perçu en faisant référence à des temps qui semblaient plus faciles. L’esthétique industrielle post-moderne inspire un monde imprégné de progrès et d’innovation rétro, avec des vêtements de travail techniques de style laboratoire évoquant le boom technologique des années 80. Cela inclut également les anciens appareils électroniques qui inspirent les designers d’objets et d’intérieur. D’où l’effet de surprise des verts et des bleus qui s’éloignent de leur répertoire classique et naturel pour exprimer un mood technique en étant atténués et mélangés à des jaunes et des violets désaturés.
(Source : Couleur SS26)
3 questions à… Dominique Assenat
directrice création couleurs de Peclers.
Comment invente-t-on une couleur ?
Il ne s’agit pas tant d’inventer une couleur que de trouver avec soin la nuance exacte qui sera la plus pertinente pour la saison, d’apporter un sentiment de nouveauté et de travailler sur différentes matières. Il est difficile de renouveler certains basiques bien équilibrés sans aller trop loin ou perdre leur attrait éprouvé. Pour d’autres couleurs plus saisonnières, il est parfois intéressant de prendre des risques et de s’aventurer dans des tons plus surprenants et moins consensuels.
Quelle est la famille de couleurs dont l’évolution vous a le plus surpris récemment ?
Pour moi, l’évolution la plus intéressante des dix dernières années a été celle de la perception et de l’utilisation des roses. De mignon, girly et doux, il est devenu non genré et transversal – on le voit dans les vêtements de sport et d’autres domaines
comme les ustensiles de cuisine. Le rose, qui était perçu comme une couleur plutôt transgressive dans de nombreux domaines – après tout, c’était la couleur des punks dans les années 1970 –, semble aujourd’hui être culturellement neutre, adaptée à tous les usages et toutes les occasions.
Quels sont les principaux changements entre les saisons 2024-25 et 2025-26 ?
Pour la saison 2024-25, nous avions déjà ressenti le besoin de tons chauds, de jaunes, d’orange, de rouille, travaillés dans des nuances douces et confortables. Pour la saison 2025-26, ces couleurs deviennent plus flamboyantes, mais aussi parfois plus «brûlées» avec des tons boisés ou des rouges bordeaux. Les tons lumineux sont également très importants pour les deux saisons et donnent parfois une impression estivale aux palettes.
De mignon et girly, le rose est devenu non genré et transversal
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Les sources d’inspiration de Karma Koma... Laurence APPIETTO RAFFAELLI
D’origine corse, Laurence Appietto Raffaelli s’est initiée au style et à l’élégance auprès des femmes de sa famille. Autodidacte, la mode s’impose à elle comme une évidence lorsqu’elle suit son mari François à Bali. Submergée par une créativité débordante, un pied en Corse, l’autre en Indonésie, elle crée sa marque Karma Koma, clin d’œil au morceau culte de Massive Attack en 2004. Rencontre avec une créatrice passionnée de musique, une conteuse d’histoire visuelle, et une cheffe de file fourmillante et profondément humaine…
BIO EXPRESS
Laurence Appietto Raffaelli est née à Bastia le 7 juin 1978. Elle a grandi à Miomu, près de Bastia entourée de sa famille et de ses amis. Après le lycée, elle poursuit son cursus en comptabilité à Aix en Provence. C’est en 2001 , à la découverte de l’île des Dieux (Bali), qu’elle débutera son long parcours en tant que styliste autodidacte puis de chef d’entreprise. Les codes de Karma Koma se nourrissent de son quotidien et de son rythme de vie, telle une mélodie complexe et éclectique, insaisissable et pourtant entrainante.
Je me réfère au cinéma, aux histoires
racontées
Comment l’aventure Karma Koma a-t-elle débuté ?
La mode est arrivée sur mon chemin de vie grâce à François [son mari, ndlr] qui était à l’époque saisonnier dans les sports nautiques. Dès mon arrivée à Bali, j’ai été prise d’une inspiration débordante. Bali possède une atmosphère, une ouverture au monde et une philosophie de vie propice au partage. J’ai très vite trouvé un atelier de confection pour fabriquer ma première collection qui comprenait seulement trois robes et un pantalon. Dès mes premiers pas en tant que créatrice, j’ai voulu sublimer certaines parties du corps, les robes longues à dos nus ont très vite fait partie de mon identité. À l’époque, je vendais mes créations dans ma petite boutique Mata Hari (qui signifie « œil du jour » en malais) à Porto-Vecchio, mais très vite l’idée de Karma Koma a germé. Aujourd’hui, je travaille avec différents ateliers suivant les catégories de produits. J’ai le même tailleur à Java depuis mes débuts. Et ce qui est le plus réjouissant, c’est qu’il a grandi au même rythme que nous. Pour moi, business a toujours rimé avec belles rencontres, c’est dans notre ADN. Aujourd’hui, Karma Koma possède 16 boutiques en nom propre et franchisées ainsi qu’un magasin et un showroom à Umalas, à Bali. Quant à notre siège social, il est situé dans mon jardin, au milieu de la garrigue, à Sotta en Corse.
Le nom Karma Koma provient de Karmacoma de Massive Attack, comment la musique influence-telle vos collections ?
La musique m’a beaucoup apporté car elle est à la fois une source d’inspiration inépuisable, une compagnie du quotidien et un curseur à travers les époques. La musique a l’incroyable pouvoir de me faire voyager dans le temps. C’est aussi une passion que je partage avec mon
frère – qui est acteur. En bons artistes que nous sommes, nous adorons parler de nos découvertes, s’échanger nos playlists et les transmettre à notre entourage. Quand vous travaillez dans le visuel comme moi, c’est très jouissif de pouvoir mettre un son sur une image lors des shootings pour transmettre sa vision créative. La musique de Tarantino, par exemple, est merveilleusement inspirante. Paradoxalement, j’ai appris à apprivoiser le silence à Bali grâce à la méditation. Chaque année, je participe à une retraite d’une semaine dans un silence total pour me ressourcer, me délester de mes doutes et travailler sur mes objectifs de vie.
Quand vous pensez à l’ADN de votre marque, que visualisez-vous?
Quand je ferme les yeux et que je pense à Karma Koma, je vois une femme sous tous ses angles et à travers le temps, une originalité stylistique et sensuelle comme un dos nu, des pièces solaires intemporelles, des coupes élégantes et épurées, des couleurs unies, des mises en images léchées, comme au cinéma, et des histoires racontées.
Si vous deviez proclamer quatre mots hauts et forts pour parler avec cœur de votre label…
Je vais avoir du mal à me limiter [rires, ndlr] à quatre termes… Je dirais : humanité, inclusion, sincérité, unicité, faire ensemble, féminité et passion.
Comment arrivez-vous à apprendre de vos erreurs ?
C’est étonnant, mais les 20 ans de Karma Koma ont été pour moi un électrochoc. Un chapitre s’est clos et un autre s’en est ouvert. N’étant pas styliste de formation, j’ai longtemps lutté contre le syndrome de l’imposteur. J’ai travaillé comme une acharnée pour me prouver que j’étais à
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ma place. Aujourd’hui, je connais ma marque dans les moindres détails car j’ai mis ma patte partout. J’ai aussi gagné en maturité car j’arrive enfin à me mettre en position méta pour apprécier tout le chemin parcouru. La philosophie de vie balinaise m’a fait du bien : elle m’a appris à accepter les embûches de la vie et à les appréhender avec respect. C’est d’ailleurs face aux obstacles que je deviens la meilleure car je suis constamment en recherche de solutions. C’est devenu une seconde nature.
Quel est votre processus de création quand vous commencez à travailler sur une collection ?
Je débute toujours le travail de création par un voyage avec ma styliste. On met le cap sur une destination loin de notre univers pour s’abreuver d’images, de couleurs, de coupes, de formes, de griffes créateurs, de boutiques de mode et de déco, de concept stores et de pop-up. L’idée, c’est de s’aérer la tête et d’en prendre plein les yeux. C’est dans cet état d’extrême curiosité et de vigilance que l’on a visité la Suède, la Belgique et le Japon. C’est seulement après cette étape que nous travaillons sur des thèmes phare, des moodboards puis des coloramas. Chaque thème possède ses propres codes, ses déclinaisons stylistiques et donne lieu à un vestiaire plus ou moins large.
À qui vous référez-vous ?
C’est la mémoire de la mode qui m’intéresse. Je suis adepte des anciennes collections d’Yves Saint Laurent, de Stella McCartney ou de Balmain. Mais j’aime avant tout me référer au cinéma. Les images en noir et blanc un peu fanées me fascinent particulièrement. J’aime le passé surtout lorsqu’il est sous forme d’arrêts sur image.
Quelle est votre zone de génie ?
Quand atteignez-vous votre phase de flow, cette phase de concentration où tout est fluide ?
J’ai un talent certain pour organiser des fêtes, créer des moments de partage. À contrario, je trouve la solitude et les rituels de bonne compagnie dans les phases créatives. Pour être dans une phase de flow, j’ai également besoin d’être dans un lieu auquel je me sens aimantée. C’est aussi pour cela que j’ai décidé d’implanter le siège de Karma Koma dans mon jardin à Sotto au cœur de la garrigue.
Vous avez imaginé votre collection hiver comme une aventure cinématographique. Comment avezvous réussi à la mettre en images ?
Tout est une question de narration. Pour l’automne-hiver 2024, on a planché sur un univers rétro futuriste seventies en Californie. On s’est inspiré des scènes mythiques de deux chefs-d’œuvre : Pulp Fiction de Quentin Tarantino et de 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. J’ai adopté le point de vue du réalisateur avec un angle de vue spécifique. J’ai travaillé sur la couleur, l’atmosphère, le mood, la musique, puis j’ai recherché les bons partenaires visuels. J’ai trouvé le photographe et la boîte de prod qui avait
Karma Koma allie originalité stylistique et sensuelle
un univers graphique proche de celui que je m’étais imaginé. La communication a été fluide et cela s’est ressenti tout au long de notre collaboration.
Quelles sont vos pièces préférées de la collection automne-hiver ?
L’ensemble Eminem, le pantalon en soie John, la veste Morrison en mouton et le pull Doudou en référence à l’un de mes amis.
Quels sont les thèmes phares que vous abordez pour l’été 2025 ?
Le safari dans un esprit Out of Africa, On a misé sur des tons neutres comme le kaki, le terre et le beige que l’on a associés à des pastel. Nous sommes dans l’évocation des grands espaces…
Qui sont vos muses, vos mentors, votre club de soutien ?
Ma mère qui a toujours affectionné les bodys avec des dos nus qu’elle associait à des pantalons larges, mes tatas et particulièrement ma tante Danny qui est une conteuse d’histoire hors pair, mon mari qui m’a fait découvrir Bali, ma fille qui a un rapport à la mode très décomplexé et
ma formidable équipe Karma Koma composée de 20 femmes et de 3 hommes.
Qu’est-ce qui vous paraît porteur d’espoir professionnellement ?
Mon équipe, mes fournisseurs, mes clientes. L’idée d’avoir créé une communauté forte et soudée avec un concept d’accueil et de fidélisation unique me remplit de bonheur. La proximité entre les individus, l’authenticité dans les relations et l’humanité dans le travail sont pour moi indissociables de Karma Koma.
Quels sentiments avez-vous envie de générer chez vos clientes ?
De la joie, de la fierté d’être une femme, de la liberté de penser et de la bienveillance. Quand mes clientes sont accompagnées de leur amoureux, j’adore percevoir le regard pétillant et énamouré de l’être aimé.
De quoi êtes-vous la plus fière professionnellement ?
D’arriver à cumuler les casquettes création et business avec harmonie et de garder la foi. Je suis une cheffe de file. J’ai vraiment 12 vies en une année.
PHENOMENERSE
Ba&sh : they did it !
Ba&sh a obtenu la certification B CorpTM avec une note record de 98 points en juin 2024. Ce fleuron de la mode française fait désormais figure d’exemple en matière de RSE. Barbara Boccara et Sharon Krief, co-fondatrices, ont respecté la promesse qu’elles s’étaient faites au début de leur aventure : faire de la mode autrement, créer des vêtements avec un esprit positif et l’envie de faire mieux, offrir au monde une marque résolument optimiste et tournée vers le futur. Même si cette certification fait figure de graal, elle n’est pas une destination, mais une étape et un engagement pour les années à venir. Depuis 2017, leurs équipes ont soulevé des montagnes pour limiter leur impact sur le climat, l’eau et la biodiversité, travaillé sur la conformité, la traçabilité et la circularité de leurs produits, favorisé la diversité et l’inclusion et multiplié les bonnes actions pour soutenir les femmes dans les domaines de la santé, de l’entreprenariat et l’éducation. Sharon Krief et Barbara Boccara reviennent sur ce beau parcours, une longue mue collective qui a transformé leur écosystème en profondeur.
Qui est à l’initiative de votre démarche RSE et quand cette aventure a-t-elle débuté ?
Sharon Krief : Barbara a été élevée à la campagne par une vraie dame nature. Sa mère a toujours eu un profond respect pour l’environnement et l’a fait grandir en sachant combien la nature était précieuse. Ce qui n’est pas mon cas… Mais c’est justement Barbara qui m’a sensibilisée à cela et a complètement transformé ma vision du monde. On a toujours été très responsables, très éthiques, dans la manière de gérer nos collaborateurs. Pour ce qui est de l’environnement, on a évidemment tout de suite adopté des gestes comme le tri sélectif, par exemple. Et petit à petit, nos bonnes pratiques se sont étendues à toutes les facettes de notre marque.
Barbara Boccara : Le grand virage a eu lieu en 2017 avec le lancement de notre stratégie de développement durable. On a planché sur cinq piliers principaux : l’action environnementale (climat, biodiversité, eau), la conformité sociale et la traçabilité, les matières certifiées et innovantes, la circularité et la communauté, y compris la diversité et l’inclusion.
Qui a trouvé votre slogan « Walk on the Bright Side » ? Que représentet-il ?
S. K. : Après différentes réunions de travail avec nos équipes, nous nous sommes rendu compte que l’on avait une vision commune : croire qu’il est toujours possible de faire mieux et de célébrer tous les pas, grands ou petits, qui vont dans la bonne direction sur les sujets sociaux et environnementaux.
Notre parti pris, c’est de dire que tout ce que nous avons fait - qui nous a permis d’atteindre une note B CorpTM remarquable de 98 points - nous engage pour l’avenir. On est dans l’optimisme d’action.
B. B. : On peut faire la mode autrement. On a une vision positive et c’est pour cela qu’on a choisi le slogan « Walk on the Bright Side ». Il est le fruit de notre vision commune et de notre engagement à toujours voir le côté positif des choses. Il représente notre philosophie de vie, optimiste et énergique. Cette tagline incite notre communauté à adopter une attitude positive, à agir pour le bien, et à célébrer chaque petite victoire quotidienne. C’est une manière de rappeler que chaque action compte et que l’optimisme est une force motrice pour le changement. Ce
n’est pas un optimisme béat ou naïf, c’est une posture de responsabilité. Au-delà de la RSE, elle est totalement en ligne avec l’essence de Ba&sh. Notre raison d’être est d’ensoleiller la vie des femmes et cela de façon très concrète.
Comment s’exprime votre politique environnementale en termes de production ?
S. K. : 55 % des émissions de Ba&sh sont générées par la production de nos produits. La stratégie de décarbonation sur sa chaîne amont se décline en plusieurs actions de réduction. Le premier levier identifié est la relocalisation de notre production en proche import (Europe, Maghreb, Turquie). En 2023, c’était 53 % en nombre de référence. Et, d’ici 2025, l’objectif est d’atteindre les 60 %. Le second levier est la réduction de la part du transport aérien. En 2023, nous avons utilisé 73 % de transport routier, 18 % de transport aérien et 9 % de transport maritime. En 2025, nous souhaitons réduire encore le transport aérien de 4 %. Enfin, nous travaillons main dans la main avec nos fournisseurs afin qu’ils mettent en place des pratiques moins impactantes. Par exemple, sur le cuir, nos parte -
naires sont des tanneries certifiées LWG (Leather Working Group), une norme de certification qui garantit une réduction de notre empreinte carbone et des pressions exercées sur la biodiversité à l’étape du tannage du cuir. En 2023, 95 % de nos tanneries étaient certifiées LWG. D’ici 2025, Ba&sh a pour objectif de sourcer 100 % de son cuir dans des tanneries certifiées LWG.
Quelles actions menez-vous pour réduire votre impact carbone, votre consommation d’eau et préserver les écosystèmes de la planète ?
B. B. : Nous défendons, depuis le lancement de notre stratégie RSE, une approche holistique qui tient compte de l’interdépendance des enjeux climat, biodiversité et eau. Sur le volet carbone, nous calculons annuellement notre bilan carbone et déployons une stratégie de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble des activités de Ba&sh. Outre les leviers de production évoqués, nous sommes passés aux énergies renouvelables dans nos points de vente et entrepôt. Sur le volet biodiversité, sur la base d’un diagnostic d’impact des pressions exercées sur
la biodiversité, nous avons élaboré une stratégie complémentaire à celle du climat. En 2023, nous avons travaillé sur de multiples projets : préservation des écosystèmes naturels, agriculture durable, biologique, et régénératrice, conservation des forêts, préservation des terres, réduction de la consommation d’eau, de la pollution de l’air, de l’eau et des sols. Enfin, sur le volet eau, Ba&sh travaille activement à la réduction de sa consommation et de la pollution dans ses chaînes d’approvisionnement. Pour aller plus loin, nous avons conduit une empreinte eau des activités (consommation et pollution) sur l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement. À l’issu de cette étude, nous avons formalisé un plan de réduction de notre consommation et pollution de l’eau.
Vous avez également obtenu la certification B CorpTM en juin dernier. En quoi est-ce une étape importante ?
S. K. : B CorpTM constitue la récompense d’une transformation profonde et rapide de la marque. Toutefois, ce n’est nullement une destination. Nous sommes conscients du chemin qu’il nous reste à parcourir et nous nous inscrivons dans
une démarche d’amélioration continue. Il est toujours possible de faire mieux. Cette labellisation nous engage envers les générations futures. En 2020, nous complétions le questionnaire B CorpTM pour la première fois (BIA, B Impact Assessment), nous obtenions 54 points. En juin 2024, quatre ans de transformation durable plus tard et après 18 mois d’un process rigoureux et méticuleux, Ba&sh obtient la labellisation B CorpTM avec un excellent score de 98 points.
B. B. : Nous en sommes très fiers ! Le seuil est à 80 points et la moyenne de notre secteur est de 80,9 points. Nous avons répondu et apporté des preuves aux déclarations à plus de 200 questions sur les 5 domaines d’impact de la labellisation B CorpTM : gouvernance, collaborateurs, environnement, communauté et clients.
Qu’est-ce qu’une analyse de double-matérialité ?
B. B. : Accompagnés d’un cabinet de conseil spécialisé, nous avons réalisé notre première analyse de double matérialité début 2024. Il s’agit de cartographier les principaux enjeux RSE d’une entreprise en couvrant à la fois les im-
PHENOMENERSE
pacts sur son écosystème (matérialité d’impact) et les impacts de celui-ci sur l’entreprise (matérialité financière). L’analyse de double matérialité constitue la première étape de la mise en conformité à la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Cet exercice a mobilisé des parties prenantes internes (comité exécutif, responsables de service, collaborateurs) et externes (experts biodiversité et climat, actionnaires, membres d’entreprises œuvrant pour la circularité et la traçabilité). Au total, plus de 30 personnes ont participé à l’élaboration de cette analyse au travers d’entretiens individuels, d’ateliers participatifs ou d’enquêtes. Les enjeux identifiés ont confirmé les priorités déjà établies par Ba&sh dans sa stratégie RSE en place depuis 2017, mettant en lumière la cohérence des plans d’action existants et la maturité de l’entreprise sur ces questions. Huit principaux enjeux matériels ont été identifiés et répartis en quatre catégories : environnement, chaîne d’approvisionnement, produits et communication, RH et conduite d’affaires.
Vous avez créé votre propre site de seconde main. Comment avez-vous réalisé cet exploit ?
S. K. : La création de notre site de seconde main a été un projet ambitieux réalisé en collaboration avec le start-up française Faume, nos équipes digitales, marketing et logistique. Nous avons mis en place une plateforme intuitive et conviviale qui permet à nos clientes de vendre et d’acheter des pièces Ba&sh, prolongeant ainsi la vie de nos produits et soutenant une mode circulaire. En 2023, 20 000 pièces de seconde main ont été reprises et 15 000 pièces de seconde main Ba&sh ont été vendues. Cela a permis d’éviter de générer 28,8 tonnes de CO2 en comparaison à l’achat de pièces neuves. Notre objectif en 2024, c’est de réaliser 8 % du chiffre d’affaires en ligne en France à partir de la vente de pièces de seconde main. Et aussi d’étendre cette nouvelle offre à l’Europe – Allemagne, Belgique, Pays Bas et Espagne – et d’ouvrir la reprise en points de vente en France et dans certains pays d’Europe. Sur le long terme, notre objectif est de remplacer une partie des soldes par la seconde main.
Pourquoi les clientes privilégieraient votre site de seconde main plutôt qu’un autre acteur de la circularité ?
B. B. : Nos clientes privilégient notre site de seconde main car elles y retrouvent l’univers Ba&sh et la garantie de l’authenticité des pièces. En achetant ou en vendant sur notre plateforme, elles participent à une communauté engagée, bénéficiant de notre expertise et de nos standards de qualité. De plus, notre site offre une expérience fluide et sécurisée, renforcée par notre connaissance approfondie de nos produits et de notre clientèle.
Cette démarche circulaire vous permet-elle de toucher un autre type de clientèle ?
S. K. : En effet, elle nous permet de toucher un public plus jeune et conscient des enjeux environnementaux. Ces consom-
mateurs recherchent des alternatives durables et responsables et notre site de seconde main répond parfaitement à leurs attentes en proposant des pièces à des prix accessibles tout en participant à une mode plus éthique. Depuis le lancement de notre offre de seconde main, le taux de recrutement est de 35 %.
Comment avez-vous optimisé votre traçabilité ?
B. B. : Les chaînes d’approvisionnement de l’industrie textile sont complexes et très opaques, avec un nombre souvent important d’étapes et de fournisseurs. Cela va de la culture de la matière première jusqu’à la confection du vêtement. Face à ce constat, il nous a semblé indispensable, dès 2020, d’atteindre un niveau élevé de traçabilité et d’apporter de la transparence sur les conditions de fabrication de nos produits. Malgré la complexité du sujet, Ba&sh a pour ambition de tracer l’ensemble de ses produits jusqu’à l’origine de la matière première d’ici 2025 grâce à l’outil de traçabilité Fairly Made. Un véritable levier d’action et de transformation pour s’assurer du respect de nos exigences environnementales et sociales tout au long de la chaîne – et inciter nos partenaires à améliorer leurs pratiques. Au global, 60 % des références étaient tracées sur les rangs 1, 2 et 3, c’est-àdire jusqu’au fil sur la collection automne-hiver et printemps-été 2023, soit 400 références tracées via Fairly Made. Nos objectifs : 100 % des références tracées a minima jusqu’au fil (rang 3) en 2024 et 100 % des références tracées jusqu’à l’origine de la matière première en 2025. Nous avons de plus en plus de clients qui scannent nos produits. Depuis le début de l’année, nous en sommes à 8366 scans en France, États-Unis et Allemagne.
En quoi consiste votre politique sociétale ?
S. K. : Nous promouvons l’égalité, la diversité et l’inclusion au sein de notre entreprise et de notre communauté. Nous soutenons des initiatives qui favorisent l’émancipation des femmes, améliorent leurs conditions de vie et encouragent leur participation active dans tous les domaines. Cela inclut des programmes de formation, des partenariats avec des organisations dédiées à l’égalité des genres et des actions concrètes pour créer un environnement de travail équitable et respectueux.
Parlez-nous du programme Fund and Action… Quelles associations et/ou organisations soutenez-vous ?
B. B. : Fund and Action regroupe plusieurs activités philanthropiques destinées aux femmes, centrées d’une part sur la lutte contre les violences, mais aussi sur la création d’opportunités socio-économiques pour toutes. Ce programme nous permet de collaborer avec diverses associations. Women Safe & Children x Ba&sh : plus de 40 000 euros en 2023 ont été versés à l’association qui soutient les femmes victimes de violences dans le cadre de notre capsule Women are Fundamental. Shanti Sahyog, une association indienne qui œuvre pour l’émancipation des femmes : notre capsule Women are Fondamental 2024 a été conçue en partenariat avec les femmes de cette structure et une partie des profits des ventes lui sont reversée. Power Blazer : chaque année, les bénéfices des ventes de blazers permettent de soutenir des entrepreneuses que nous avons sélectionnées. En 2023, quatre nouvelles lauréates ont été aidées dans leurs projets entrepreneuriaux. Institut Rafaël en Santé Intégrative x Ba&sh : deux fois
Les bonnes actions de Ba&sh
• Asama x Ba&sh : une collection en raphia en collaboration avec des artisans de Madagascar. Chaque vente de panier génère un don pour le projet Asama, qui aide 210 élèves en leur fournissant le matériel éducatif nécessaire pour une année scolaire
• Le Necker Fashion Show : Ba&sh participe au défilé Necker Fashion Show pour offrir un moment hors du temps aux enfants malades, aux côtés de Noémie Lenoir.
• Secours Populaire : Ba&sh soutient l’association notamment en réalisant des collectes de biens de première nécessité en interne. Des sessions de participation au tri de vêtements sont aussi organisées pour les collaborateurs volontaires.
• Sport dans la ville x Ba&sh : cette collaboration a pour objectif d’accompagner les jeunes issus de quartiers prioritaires, et notamment les jeunes femmes, dans leurs premiers pas et leur insertion dans le milieu professionnel.
• Cap Emploi x Ba&sh : des sessions de recrutement inclusif pour intégrer des talents en situation de handicap au sein de l’entreprise.
• Duodays x Ba&sh : Cette opération permet de donner l’opportunité à une personne en situation de handicap de rencontrer un professionnel de ba&sh lors d’un stage pour partager un retour d’expérience et préciser son projet professionnel. L’entreprise renouvèlera en 2024 son dispositif d’inclusion, initié en 2022.
• Power Blazers soutient les projets de 12 entrepreneuses à l’international, grâce à la vente de blazers.
• En 2023, 65 197 euros ont été versés à des associations.
par an, nous coorganisons un atelier relooking offrant à 15 femmes en parcours de soin un moment hors du temps et l’opportunité de composer le look de leur choix. Pour clôturer Octobre Rose l’année dernière, Ba&sh eu le privilège d’accueillir le docteur Alain Toledano, oncologue à l’Institut Rafaël Santé Intégrative et président de la Société française d’oncologie intégrative. Ba&sh a souhaité donner l’opportunité à tous les collaborateurs d’être sensibilisés au cancer du sein, à la médecine intégrative et, plus généralement, à la notion de santé. Par ailleurs, nous organisons des courses caritatives dans Paris et en France en faveur de causes féminines. En 2023, 60 de nos collaboratrices ont participé à La Parisienne, course en faveur de la recherche médicale. Cette année, Ba&sh participera à Odysséa le 6 octobre.
De quoi êtes-vous le plus fières ?
B. B. : Le travail collectif de notre entreprise pour transformer la marque et limiter notre impact sur l’environnement. Nous avons commencé notre chantier RSE en 2017 et il s’est rapidement développé avec une équipe de 6 personnes dédiées dont le travail au quotidien est de transformer la marque et challenger l’ensemble des équipes dans ce processus. Nous leur donnons carte blanche pour transformer rapidement notre société et infuser la RSE dans tous ses domaines.
S. K. : Le fait d’avoir des équipes qui partagent la même vision a rendu les choses possibles. Pour nous, il était crucial d’impliquer et d’engager les employés à tous les niveaux de l’organisation dans le processus, car leur soutien et leur compré-
hension des principes qui sous-tendent la labellisation B Corp™ peuvent avoir un impact significatif sur le succès de la candidature. Aujourd’hui, 100 % des employés a des objectifs RSE fixés au début de chaque année. Quant à l’équipe de direction, nos primes sont indexées sur les résultats obtenus en matière de RSE par rapport aux objectifs que nous nous sommes fixés au début de chaque année. Nos actionnaires ont joué le jeu en nous donnant les moyens et croient eux aussi
en une industrie de la mode qui fait la différence. Nous pensons également à nos parties prenantes, y compris nos fournisseurs, avec lesquels nous travaillons depuis nos débuts, qui ont accepté de se transformer pour atteindre les normes les plus élevées en matière de RSE. C’est grâce à cet engagement collectif que nous avons réussi notre pari. C’est une immense récompense pour toute l’équipe d’y être parvenue et maintenant de faire connaître notre labellisation.
La nouvelle génération de consommateurs est-elle différente des précédentes ?
Notre raison d’être est d’ensoleiller la vie des femmes de façon très concrète
B. B. : Elle est effectivement différente car plus informée, exigeante et engagée. Elle recherche des marques qui partagent ses valeurs et qui prennent des actions concrètes pour résoudre les enjeux environnementaux et sociaux. Cette génération n’hésite pas à utiliser sa voix pour influencer et elle attend des entreprises une transparence totale et un engagement authentique.
Vous parlez beaucoup d’optimisme : en quoi Ba&sh est-elle une marque pionnière et porteuse d’espoir ?
S. K. : Nous avons choisi de mettre l’optimisme au cœur de notre ADN. Nous croyons en la capacité de chaque individu à faire une différence et nous encourageons notre communauté à adopter une attitude positive et proactive. En célébrant les petites victoires et en agissant concrètement pour un monde meilleur, nous inspirons et fédérons autour d’une vision joyeuse et lumineuse de l’avenir.
PHENOMENEIA
L’IA, une boîte à outils magique pour les acteurs mode
L’IA est un nouveau superpouvoir pour optimiser ses performances, s’inspirer, comprendre les attentes de ses clients, créer du contenu, gérer ses stocks, vendre et même fidéliser ses clients. Il faut s’en saisir et décortiquer ses process de travail étape par étape pour trouver l’outil adapté à chacune de ses problématiques. Morgan Bancel, expert de l’IA spécialisé dans l’accompagnement des entreprises et de leurs salariés, nous donne les clés pour s’y mettre et progresser au long cours.
BIO EXPRESS
Morgan Bancel travaille dans la Tech depuis 14 ans. En 2019, à 29 ans, il crée avec son associé la start-up Kokodkod Studio pour accompagner le développement web des entreprises. Depuis 2022, il intègre l’IA aux processus métiers de ses clients pour optimiser leurs performances. Curieux et désireux de rester à la pointe, il a également ouvert des bureaux à Séoul et Londres.
Quels types d’entreprises accompagnez-vous ?
Nous accompagnons des PME et des grandes entreprises pour un usage quotidien de l’IA générative. Mais surtout, nous intégrons l’IA pour répondre à des problématiques métiers liées à leur chaine de valeurs. Il nous faut alors identifier les besoins le plus précisément possible en décortiquant chaque tâche pour offrir à nos clients un service sur mesure. Cela peut concerner un standard téléphonique, l’optimisation du merchandising, la gestion des stocks, des chatbox ou le SAV. Nous réalisons des ateliers « cas d’usage » pour avoir la demande la plus affinée possible et proposer la solution d’IA la plus adaptée. Le spectre de l’IA est infini car elle peut optimiser les performances à toutes les étapes du processus. Mais attention, elle ne remplace pas l’humain, elle lui permet seulement d’optimiser ses performances. Dans 90 % des cas, l’IA touche à l’optimisation du travail et au gain de temps et de productivité.
Faut-il être un expert pour intégrer l’IA à son quotidien ?
L’IA existe depuis 70 ans, mais c’est ChatGPT Openai qui l’a véritablement démocratisé ces deux dernières années. Inutile d’être un expert pour commencer à l’utiliser. Il faut y aller étape par étape et l’intégrer au quotidien sur des petites tâches répétitives. Cela peut être pour générer un post sur les réseaux sociaux, des mails commerciaux, créer une image ou monter une vidéo, etc. L’important, c’est d’identifier ses besoins par tâche et de trouver les outils les plus pertinents. Quand nous intervenons dans les sociétés, il y a presque toujours 30 % de
réfractaires à l’IA, 50 % de ventres mous et 20 % de personnes moteurs. Ces derniers deviennent nos ambassadeurs pour contaminer positivement les autres salariés. Il n’y a que les bénéfices visibles qui peuvent faire changer d’avis les plus récalcitrants. L’IA doit infuser tout le temps pour que les salariés montent en compétence. C’est un investissement sur le long terme.
Comment l’IA peut-elle intervenir dans la création ?
L’IA peut être judicieuse à chaque étape de la création : pour créer des moodboards, et des modèles, optimiser ses plans de collection ou travailler plus efficacement sur ses prototypes. La capsule de The Kooples créée en collaboration avec la plateforme d’IA alsacienne Imki qui a été présentée au CES de Las Vegas en est un bel exemple. L’IA générative est encore une fois un outil de facilitation et non un outil de remplacement de l’humain. Elle est également puissante pour clarifier la demande d’un client ou d’une marque : formaliser le brief. MidJourney vous permet par exemple de proposer des solutions avec des styles différents en quelques secondes. C’est très utile quand votre interlocuteur a du mal à formuler ses attentes pour lui faire un feedback visuel de ce que vous avez compris.
L’IA peut-elle prédire les tendances ?
L’IA est capable d’avaler des quantités de données insensées et de les recracher de façon structurée. L’IA est un bon outil prédictif à condition d’avoir intégré les bons critères de recherche. C’est l’humain qui est à la base du travail. Il faut être conscient que l’IA est une
intelligence froide sans aucun prisme émotionnel. Si elle copie à merveille le raisonnement humain, elle n’en a ni les affects, ni l’intuition.
L’IA va-t-elle révolutionner le monde de la mode ?
C’est déjà le cas en Chine avec des marques comme SheIn ou Temu qui ont créé des technos d’IA à tous les niveaux du fil d’achat et qui arrivent à produire des milliers de produits personnalisés par jour. Ils génèrent le produit en temps réel. En Europe, nous pouvons et devons mettre l’IA au service d’une mode meilleure. Si la Chine a utilisé l’IA pour booster une Ultra Fast Fashion controversée, nous pouvons l’utiliser pour une mode plus responsable et le secteur du luxe notamment. D’ailleurs le groupe LVMH fait figure d’exemple en la matière car il a intégré l’IA depuis longtemps. À terme, on pourra commander la taille de son sac à main en fonction de sa morphologie.
Comment l’IA va-t-elle transformer la vie des détaillants ?
Grâce à des caméras couplées à des capteurs, vous pourrez obtenir des recommandations d’approvisionnement et tout savoir sur les réactions des clients en magasin. L’IA est un outil puissant de merchandising qui permet d’analyser le trafic et de déterminer les zones d’intérêt. Quel produit convainc immédiatement où génère des discussions animées ? Quel autre est au contraire totalement désavoué ? Grâce à des critères macro et micro qui prendront, par exemple, en compte la météo ou des événements particuliers dans une ville, on peut obtenir des prédictions d’achats, ce qui
Seuls les bénéfices visibles peuvent faire changer d’avis les plus récalcitrants
choses et on ne paiera pas forcément les mêmes prix pour des produits similaires.
L’IA est-elle dangereuse ?
Quand on parle d’IA militaire ou d’IA santé, cela pose de gros problèmes éthiques mais l’Europe a légiféré pour éviter les dérives (avec l’IA Act notamment). En revanche, que se passera-t-il si l’IA résout le problème du cancer et que plus personne n’en meurt ? Encore une fois, l’IA n’a pas pour vocation de remplacer l’humain, mais de l’aider, de le rendre plus rapide et plus performant.
De quoi êtes-vous le plus fier ?
De durer, car l’IA est un tel marathon qu’il est difficile de s’adapter à son rythme effréné…
Quelles applications d’IA utilisezvous personnellement ?
permettra de caler intelligemment les plannings en fonction des flux clients et horaires de vos salariés. Par ailleurs, les magasins pourront personnaliser leurs programmes de fidélisation en tenant compte des préférences des individus grâce à l’analyse de leurs achats.
Et du côté du e-commerce ?
Outre les services clients et shooting photos sous IA qui sont déjà d’actualité, le marché tend à évoluer vers des e-shops personnalisés. L’offre sera différente d’un individu à l’autre suivant ses préférences d’achat. On ne verra pas les mêmes
ChatGPT, vous pouvez vous initier à la version gratuite puis passer à la version payante une fois que vous en maîtrisez les bases. Claude.ai, une alternative gratuite à ChatGPT, très utile pour le développement web pour générer des lignes de code. Perplexity.ai, une appli de recherche en ligne assistée que l’on pourrait comparer à Google. Elle permet de répondre à n’importe laquelle de vos questions en quelques secondes. Capcut.ai, une appli de montage vidéo sous IA qui permet de faire de monter, de détourer de mettre des sous-titres en un temps record. Aujourd’hui, je mets une heure à monter une vidéo qui me prenait une journée. Enfin, Midjourney.ai est un incontournable pour générer des images. Ne reste plus qu’à vous y mettre.
NEIGHBORHOOD X CLARKS ORIGINALS TROISIÈME OPUS
Neighborhood collabore pour la troisième fois avec la marque britannique Clarks Originals. Ce nouveau set met à l’honneur l’intemporelle Desert Boots (230 €) née en 1950 et revisitée pour l’occasion avec une semelle requin (crantée) de Vibram, une tige en daim de vache qui s’assouplit au fil du temps et un empiècement latéral avec des motifs géométriques. La Wallabee (220 €) sortie pour la première fois en 1966 est repensée quant à elle, avec des coutures spéciales, des détails en cuir brut sur la tige, une empeigne en cuir de vachette et une semelle en caoutchouc Vibram. Les logos de la marque et le nom du modèle sont imprimés en relief sur l’étiquette FOB. À shopper dans les magasins Neighborhood, Neighborhood online store, Hoods, Clarks Originals stores, Clarks online et chez certains revendeurs agréés.
FENTY X PUMA
RIHANNA EN PREMIÈRE DE LA CLASSE
La dernière version de la Creeper originale de Rihanna fait sa rentrée, plus audacieuse et plus rebelle que jamais. Ce lancement s’accompagne d’une série de photos de classe mettant en scène une Rihanna en « Good Gyal » de l’université. Chloe Cherry, star de la série Euphoria, joue « l’Emo Girl » ; quant à Anjelica Huston, elle prend le rôle de la principale. Pour sublimer ses Creepers collège, Rihanna a misé sur du velours côtelé noir, une matière qui lui rappelle son enfance, pour un résultat nostalgique et audacieux. Cette chaussure est disponible en trois coloris pour s’associer à n’importe quel uniforme. Disponible dès maintenant sur puma.com, dans les magasins Puma et chez les détaillants mondiaux, y compris Foot Locker, JD Sports et Zalando.
RAINKISS X ORACLE RED BULL RACING DES PONCHOS DE PLUIE POUR
LES GRANDS PRIX
Rainkiss, le créateur de ponchos de pluie au design durable, et Oracle Red Bull Racing ont uni leurs forces pour remplacer les ponchos en plastique à usage unique par des alternatives durables à la pointe de la mode. Doté d’un design à taille unique pour homme et femme, le poncho offre un combo parfait de style et de fonctionnalité quelles que soient les conditions météorologiques. Dans le cadre de cette collaboration, Rainkiss fournira des ponchos de pluie à l’équipe Oracle Red Bull Racing et à ses fans, garantissant un confort optimal les jours de pluie. Oracle Red Bull Racing a sélectionné Rainkiss en raison de son engagement en faveur de l’environnement et de son discours sur l’élimination du plastique à usage unique. En utilisant des matériaux 100 % recyclés et des méthodes de production durables, Rainkiss compte bien faire bouger les lignes dans le milieu de la Formule 1.
VAINCOURT RECYCLE LES PEAUX DE SAUMON
Vaincourt, maison de référence dans la création de ceintures et de corsets d’exception, innove et ose la peau écoresponsable de saumon comme alternative au cuir bovin. Alliant savoir-faire artisanal, audace et respect de l’environnement, Vaincourt décline sa jolie ceinture l’Attachante (295 €) en six teintes élégantes. Des accessoires qui se distinguent par leur finesse, leur durabilité et leur esthétique. Les écailles de saumon leur confèrent un aspect sophistiqué et précieux. Chaque ceinture Vaincourt est réalisée à la main dans ses ateliers limousins et normands labelisés Entreprise du patrimoine vivant. Chaque peau est soigneusement sélectionnée en partenariat avec la start-up lyonnaise Ictyos qui recycle les peaux de saumon consommées dans l’alimentation. La doublure tannée végétalement provient d’une tannerie belge qui fournit les grandes marques de luxe. Depuis des années, Vaincourt utilise uniquement des peaux d’animaux élevés pour la consommation alimentaire afin de limiter les déchets et préserver les espèces les plus fragiles.
ETAM LUTTE CONTRE LA MALADIE DE CHARCOT
Etam collabore avec les associations ARSLA et Les Invincibles pour soutenir la recherche sur la maladie de Charcot en mettant en vente deux tee-shirts pour sensibiliser et à récolter des fonds pour financer la recherche. En France, cinq personnes par jour sont diagnostiquées comme porteuses de cette maladie neurodégénérative encore méconnue, qui affecte rapidement les muscles physiques et respiratoires. En 2014, trois jeunes américains atteints de SLA ont lancé le Ice Bucket Challenge, encourageant des millions de personnes à travers le monde à se verser un seau d’eau glacée sur la tête. Ce geste symbolisait le choc ressenti à l’annonce du diagnostic de la maladie de Charcot et visait à collecter des fonds pour la recherche. L’ARSLA et Les Invincibles relancent ce défi sous le nom de “Défi Givré, les 10 ans de l’Ice Bucket Challenge”. Disponibles pour homme et femme au prix de 20 €, l’intégralité des bénéfices de la vente de ces tee-shirts seront reversés à la recherche.
DR. MARTENS X NINE INCH NAILS, LES BOOTS LES PLUS ROCK DE LA RENTRÉE
Trente ans après la sortie de l’album viscéral et révolutionnaire de Nine Inch Nails The Downward Spiral, la marque anglaise de chaussures rock s’offre une collaboration inédite avec le groupe culte des 80’s. Intense et immersif, féroce et transgressif, The Downward Spiral est toujours considéré comme un chef-d’œuvre car il aborde des thèmes sombres et relate la descente aux enfers d’un personnage central qui s’autodétruit, perd tous ses repères et devient cruellement vulnérable. Peu d’artistes peuvent se targuer d’avoir créé quelque chose né du désespoir qui résonne aussi puissamment auprès d’un public aussi large. Ce monolithe musical vénéré est célébré par une collection DM’s unique travaillée dans les noirs et blancs éclatants. Les quatre pièces de cette collection composée des modèles 1490, 1460 et 1461 mettent à l’honneur un cuir Backhand imprimé marbré, des semelles de commandos, des boucles de talons, des options de fermeture et le logo de l’album. Disponibles sur drmartens.com et chez certains partenaires sélectionnés.
NACH X LA TANIÈRE, À VOTRE
BON CŒUR
La marque de bijoux en porcelaine et de prêt-à-porter Nach articule toujours ses collections autour de la nature et de sa faune. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est acoquinée avec le zoo-refuge La Tanière qui recueille des animaux ayant eu une vie difficile pour les soigner et leur offrir un repos mérité. Pour cette troisième collaboration, Nach a lancé une série de pin’s solidaires à l’effigie de ses pensionnaires. Pour chaque broche vendue, 10 € seront reversés au refuge. L’an dernier, la collection de charms Nach x La Tanière a permis de nourrir tous les herbivores, primates, fauves, lycaons et loups du parc pendant deux jours, de soulager les douleurs dues à une fracture mal soignée du tigre Kéhops et d’acheter 35 vaccins.
EV BRAVADO ET TÉLA D’AMORE REVISITENT BASQUIAT POUR H&M
H&M, Ev Bravado et Téla D’Amore collaborent pour une collection qui explore l’œuvre de Jean-Michel Basquiat et son influence sur les jeunes créateurs noirs. La collection de 30 pièces fusionne l’imagerie emblématique de Basquiat et les œuvres d’art de Bravado et D’Amore. Nommés demi-finalistes du prix LVMH 2024 et finalistes du CFDA/Vogue Fashion Fund 2023, Ev Bravado et Téla D’Amore sont surtout connus pour leurs pièces aux détails ultra soignés, leur maîtrise des coupes et leur utilisation du denim recyclé. Cette capsule comprend des tailleurs, des vestes, des chemises à manches courtes, des jeans, des sweats à capuche, des tee-shirts, une robe, une jupe et un corset, ainsi que des accessoires, le tout orné de patchs brodés et d’imprimés évocateurs. Une belle collab’ qui brouille les frontières entre mode, art et culture.
SANS COMPLEXE LINGERIE
ENGAGÉE
CONTRE LE CANCER DU SEIN
Sans Complexe Lingerie s’engage depuis six ans auprès d’Octobre Rose pour encourager les femmes au dépistage précoce du cancer du sein. Pour cette édition 2024, la marque dévoile une collection capsule de tee-shirts aux designs exclusifs. Tous les bénéfices des ventes des deux tee-shirts seront réservés à l’association Ruban Rose. L’objectif de la marque est de sensibiliser les clients à cette maladie et au dépistage précoce tout au long de l’année. Pendant tout le mois d’octobre, la marque reverse également 1 € pour chaque vente d’un soutien-gorge sur son site sanscomplexe.com et dans ses corners des Galeries Lafayette. Elle développe également des ensembles de lingerie post-opératoires (Ava, Ava Fantaisie et Olivia) codéveloppés avec des femmes touchées par la maladie. Disponibles en édition limitée du M au XXL et conçus en coton issu de l’agriculture biologique, les tee-shirts Octobre Rose seront vendus au prix de 18 €.
MAISON LABICHE S’ATTAQUE À LA LIDDESDALE DE BARBOUR
Maison Labiche s’associe à la marque héritage Barbour pour offrir une collection unique de vestes personnalisées. Ce projet célèbre l’artisanat et le patrimoine de deux marques emblématiques, partageant des valeurs d’authenticité et de qualité. Maison Labiche et Barbour ont sélectionné trois modèles iconiques de la veste matelassée Liddesdale pour homme et femme. Pour cette occasion, Maison Labiche a imaginé et développé des broderies exclusives. Ces motifs embellissent et personnalisent chaque vêtement, le rendant unique. Les clients peuvent choisir parmi une sélection de dessins exclusifs aux inspirations champêtres et équestres : un cheval, un canard, un trèfle, et bien plus encore. Maison Labiche propose également ses typographies et couleurs emblématiques pour broder vos messages ou initiales sur le cœur et les cols de votre veste. Cette sélection de Liddesdales personnalisables sera disponible à partir d’octobre 2024 dans les boutiques parisiennes de Maison Labiche.
AMELIA GRAY, NOUVELLE MUSE DE DESIGUAL
Amelia Gray est la nouvelle égérie de la campagne automne-hiver 2024 de Desigual. Ce partenariat prolonge la relation qui a débuté lors du défilé de mode printemps-été 2025 de Desigual. Amelia Gray, fille des stars hollywoodiennes Lisa Rinna et Harry Hamlin, a réalisé notamment des couvertures pour Vogue Japon et Harper’s Bazaar France. Elle figure aussi sur la liste des cinquante plus jolies mannequins de models.com et a été nommée mannequin de l’année par le Daily Front Row. Son style unique, son attitude intrépide et ses valeurs éthiques ont séduit la griffe espagnole. Cette campagne, qui prône la joie, la créativité et l’innovation, s’inscrit dans la stratégie de rajeunissement de la griffe et réitère son souhait d’évoluer vers le premium.
L’ATELIER DE MONOPRIX, L’ANTRE DES MATIÈRES DE LUXE
Monoprix dévoile sa toute première ligne Atelier, fruit d’un partenariat avec Nona Source, pionnière dans la revalorisation des matériaux d’exception, provenant des maisons de luxe les plus renommées, notamment celles de la mode et de la maroquinerie de LVMH. Dessinée par Stéphanie Michelotti, directrice du style chez Monoprix, cette collection est l’opportunité de porter une pièce quasiment unique. Entre effortless et sophistication, elle joue sur les paradoxes. Le minimalisme flirte ici avec
la féminité et l’androgynie se poétise. Chaque vêtement est conçu comme un dialogue entre passé et présent, célébrant la force de la féminité tout en redéfinissant les codes classiques à travers des proportions audacieuses et des coupes impeccables. Des vêtements taillés pour le quotidien mais pensés comme des pièces d’exception, chargées d’émotion. Cette collection Atelier, durable et éthique sera disponible à partir du 25 septembre dans 8 magasins et sur monoprix.fr.
ORIS SOUTIENT LA REEF RESTORATION FOUNDATION
Oris s’associe à la Reef Restoration Foundation, une organisation à but non lucratif australienne pionnière dans la lutte pour la conservation et la protection des organismes naturels. D’importants épisodes de blanchissement des coraux ont mis en péril les récifs du monde entier à cause du réchauffement climatique. En mars dernier, la grande barrière de corail a subi un cinquième épisode de blanchissement massif. L’élévation de la température de l’eau fait souffrir le corail, qui expulse alors de minuscules algues de ses tissus, ce qui le rend blanc et accélère sa mort. Selon la National Oceanographic and Atmospheric Administration, située aux États-Unis, les récifs sont présents dans moins de 1 % des océans, mais ils abritent près d’un quart de toutes les espèces océaniques. Ces espèces préservent la santé de nos océans, qui produisent 70 % de l’oxygène de la planète. Pour soutenir la fondation, Oris (qui est neutre sur le plan climatique) vient de lancer la Great Barrier Reef Limited Edition IV. Vendue 3 900 euros, cette montre éditée à 2 000 exemplaires a été spécialement conçue pour soutenir la mission de la fondation. Elle s’inspire de la nouvelle Aquis Date Calibre 400, mais comprend quelques détails qui font référence à l’histoire de la fondation. Cela commence par un cadran bleu dégradé, qui capture à la fois les eaux turquoise et bleues de la grande barrière de corail vues du ciel et la réfraction des rayons du soleil à travers l’eau. La montre est également dotée d’une lunette en tungstène gris et d’un fond de boîtier avec des gravures spéciales, dont le numéro de l’édition limitée.
RAILS, LA VOIE DE LA DOUCEUR
Originaire de Los Angeles, Jeff Abrams voyageait à l’étranger sur l’Eurorail lorsqu’il a eu l’idée de créer sa griffe pour associer un style européen sophistiqué à ses racines californiennes. Quinze ans plus tard, Rails sublime toujours les essentiels de la garde-robe de la côte ouest-américaine avec des pièces intemporelles et effortless au toucher inégalé. L’expérience tactile portée par des innovations textile est au cœur de l’ADN de la griffe. Pour célébrer son 15e anniversaire, Rails a réédité les modèles emblématiques qui ont fait son succès. Au-delà de ses chemises boutonnées à carreaux Hunter et Kendra et de ses chemises en lyocell Ingrid, vous retrouverez l’un de ses must-have : la veste militaire Loren. Par ailleurs, deux pièces anniversaire ont été concoctées en hommage aux toutes premières pièces de Rails : une casquette et un sweat-shirt logotypés déclinés en plusieurs coloris.
GEORGIA MAY JAGGER, LE NOUVEAU SOLEIL DE BA&SH
Georgia May Jagger incarne la nouvelle campagne de Ba&sh « New Beginnings » sous l’œil du photographe Sean Thomas. Elle a été pensée comme la promesse d’un nouvel élan et d’une rentrée pleine d’énergie. Cette campagne qui évoque les nouveaux départs a aussi un écho particulier pour la belle Anglaise qui était enceinte de quelques mois au moment du shooting. Son aura solaire, son attitude bohème, son ADN rock et son charme naturel en font une muse de choix pour la griffe parisienne. Pour sublimer la féminité rayonnante de Georgia, le photographe de mode a privilégié la lumière douce d’un appartement parisien au coucher du soleil. Ces beaux clichés sont aussi l’occasion de présenter le June Tote, un grand sac souple et doté d’une chaîne ajustable en agneau toucher nappa et veau velours provenant de tanneries certifiées selon le protocole Leather Working Group. Ce bel accessoire a été décliné dans une palette de couleurs automnales (noir, bordeaux, cognac, kaki et chocolat), mais aussi en denim clair et en cuir imprimé léopard.
MAISON 123 X HARRISON PRIGNET, DU FUSAIN ET DE L’ENCRE
Pour la rentrée, Maison 123 a choisi de donner carte blanche à l’artiste plasticien Harrison Prignet, autour d’une capsule mode et lifestyle inspirée de trois de ses œuvres. Son approche de la matière et sa calligraphie au fusain et à l’encre si particulières ont séduit Sandrine Brezes, la directrice des collections de Maison 123. Il explore l’art de vivre de la griffe avec une robe, des objets du quotidien et des accessoires. Au programme, de magnifiques carrés de soie, des affiches en éditions limitées signées, des cahiers à glisser dans ses sacs et des bougies parfumées. Par ailleurs, il a réalisé les doublures des lignes des sacs Gabriel, Gaspard et Gaby qui ont été confectionnées par l’atelier italien Erica spécialisé dans la fabrication de textile de haute qualité depuis 1954. La capsule Maison 123 x Harrison Prignet sera disponible à partir du 12 septembre sur le site maison123.com ainsi que dans une sélection de boutiques en nom propre.
INSPIRÉ PAR NOTRE HÉRITAGE, RÉINVENTÉ POUR AUJOURD’HUI
SIMONE PÉRÈLE POUR OCTOBRE ROSE, TOUCH, CARE & LOVE
Depuis 1948, Simone Pérèle accompagne les poitrines de toutes les femmes. Cette année, la belle maison française renouvelle son engagement en faveur de la lutte contre le cancer du sein à travers la création de deux produits solidaires. Dès le 1er octobre, un short ainsi qu’un pantalon de pyjama inspirés des caleçons d’homme avec une délicate broderie seront mis en vente sur les sites de la maison ainsi qu’en boutiques. L’ensemble des bénéfices sera reversé à Ruban Rose. Diane Perreau et son amie Lisa, qui ont été touchées par le cancer, seront les ambassadrices de cette édition 2024. De plus, 10 % des bénéfices des ventes sur les lignes roses seront également reversés à l’association.
MARSHALL COLUMBIA X MELISSA LA
PLUS BELLE POUR ALLER
DANSER
Le label brésilien de chaussures aux designs innovants, ses partenariats de choix avec des créateurs de renom et son engagement en faveur du développement durable, invite pour la première fois Marshall Columbia. La créatrice new-yorkaise de 27 ans basée à Brooklyn est, depuis quelques années, l’une des chouchous des célébrités grâce notamment à des ambassadrices spontanées comme Bella Hadid, Dua Lipa ou encore Miley Cyrus. L’univers de Marshall Columbia s’inspire de sa petite enfance, reflète son goût prononcé pour l’artisanat et son obsession pour les codes des années 2000 et ses couleurs. Pour Melissa, elle a créé un magnifique modèle 2 en 1 : mi-sabots, mi-boots plateforme grâce à un astucieux système de revers. Le tout décliné en noir, perle, rose fluo, jaune fluo et bleu nacré. Ces nouveaux objets de désirs idéaux pour arpenter les dancefloors des plus beaux clubs de la planète sont à s’offrir sur le site Melissa dès le mois de septembre.
NADIA LEE COHEN ILLUMINE LA CAMPAGNE D’&
OTHER
STORIES
& Other Stories et la photographe, cinéaste et mannequin Nadia Lee Cohen fusionnent leurs visions créatives pour une campagne automne 2024 de toute beauté. Ce partenariat célèbre la créativité à travers l’expression de soi, mettant en valeur la capacité de Cohen à explorer l’identité et la culture populaire. À la fois réalisatrice et modèle, Cohen sublime les pièces les plus emblématiques de la saison en évoquant la nature changeante de notre identité. Dans le décor iconique d’une villa hollywoodienne des années 1970, elle nous livre une série de portraits très personnels et emprunts de son esthétique caractéristique. « Son interprétation contemporaine du glamour hollywoodien d’antan, correspond parfaitement à l’ambiance “ newstalgique ” de notre collection d’automne », a déclaré Malin Sone, responsable de la conception de & Other Stories. Cette collection inspirée des late 70’s et du début des années 1980 se caractérise par des drapés spectaculaires, des tissus luxueux et un jeu dynamique de textures. De jolies pièces à des tarifs accessibles à découvrir sur le site de la griffe.
MACON & LESQUOY
FAIT SON CARNAVAL
La griffe de bijoux brodés originaire de la Manche rend un vibrant hommage au carnaval de Grandville, à ses chars et ses costumes bien sûr, mais surtout à son humour, sa convivialité et son irrévérence joyeuse et entretenue depuis plus de 150 ans. Depuis 15 ans, chaque membre de l’équipe de Macon & Lesquoy prépare son costume durant toute l’année en prévision de ce moment de lâcher-prise. Emportées par cet élan de la foule, Marie Macon et Anne-Laure Lesquoy ont planché sur une collection Parade en s’inspirant des carnavals du monde entier, de Dunkerque à Rio en passant par Venise et Bale. Leurs investigations
HAST X SEPTIÈME LARGEUR L’ÉLÉGANCE INCARNÉE MOCASSIN
Hast et Septième Largeur défendent des valeurs communes, le respect des savoir-faire, un goût immodéré pour les belles matières et les pièces d’exception et une conscience du monde. La chaussure de qualité est à Septième Largeur ce que la chemise est à Hast. C’est donc tout naturellement que la marque masculine s’est tournée vers Mathieu Preiss et son équipe pour concevoir un trio de mocassins exclusifs. Des modèles dessinés ensemble, développés en Espagne à partir de cuirs soigneusement sélectionnés et confiés à l’expertise de la manufacture Septième Largeur. Une belle déclaration d’amour aux jolis souliers.
les ont poussées à puiser dans leurs différentes expériences de carnaval, gay pride et manifs et dans des œuvres d’artistes comme Calder, Matisse, Picasso ou Jacques Demy. Cette collection évoque la couleur fantastique et surréaliste, la joie, la dérision et l’autodérision, le bruit, la fumée, les odeurs, le clownesque et la séduction. Avec ses broderies criantes de couleurs, Macon & Lesquoy nous invite à prendre part à sa brigade de majorettes fantaisistes et à sa fanfare de pacotille pour chasser les tracas du quotidien. Leur nouveau manifeste ?
« Résistez à un monde de plus en plus au garde à vous ! »
CIRCLE X CLAUDIE PIERLOT, RETOUR À LA SALLE DE SPORT !
La maison Claudie Pierlot s’associe à Circle le temps d’une capsule sportswear au style décontracté et à l’élégance maîtrisée. Depuis sa création, Claudie Pierlot a toujours aspiré à accompagner les femmes dans chacune de leurs activités, même les plus sportives ! Circle Sportswear a pu apporter son savoir-faire dans la création de pièces techniques d’excellence. Pensés pour être intemporelles, ces trésors conjuguent les codes athlétiques et l’élégance naturelle de la femme Claudie Pierlot. Engagé en faveur d’une économie circulaire, chacun des produits a été élaboré à partir de matériaux recyclés et rigoureusement sourcés dans le cadre d’une fabrication 100 % européenne. Nos coups de cœur ? La robe de tennis à emmanchures américaines (245 €) et le sac de sport bleu marine estampillé Claudie (225 €).
VICKI MURDOCH POUR MONOPRIX, SO KITSCH
Fondatrice de la marque Silken Favours, Vicki Murdoch est une illustratrice d’origine écossaise reconnue pour ses créations textiles uniques à l’esthétique 100 % british. Inspirés par la nature, ses dessins mettent en scène des motifs naturalistes ou animaliers aux couleurs vibrantes. Pour Monoprix, son univers ludique et décalé s’étend sur une ligne de vêtements pour la femme, l’enfant et le bébé. Les robes et les chemises en soie ornées de fruits et de fleurs côtoient des pièces en denim brodées. Côté maison, on trouve toute une ligne de vaisselle aux détails chics et du linge de maison aux imprimés insolites. Régressive et captivante, on adore sa réinterprétation du kitsch chic si cher à nos compatriotes d’outre-Manche. Des pièces qui seront du plus bel effet pour nos derniers déjeuners sur l’herbe à l’automne. Disponible chez Monoprix à partir du 11 septembre.
PELLET S’ACOQUINE AVEC L’ARTISTE LE D
L’histoire de Pellet commence en 1860 en Isère dans la petite ville de Vienne. Réputée pour la qualité de ses cuirs et la durabilité de ses souliers, la griffe revisite les classiques du placard à chaussures masculin. Les Macho et Macha, modèles emblématiques du chausseur Pellet, sont revisités pour la rentrée par l’ artiste Le D. Chaque paire devient une œuvre originale, une pièce d’art unique grâce à un labyrinthe de lignes plein de caractère. Cette capsule est disponible au prix de 175€ dès le 9 septembre sur le site christianpellet.com.
NEW BALANCE MADE IN USA EMBAUCHE FRANCK PELLEGRINO
New Balance a profité des JO pour présenter un vestiaire spécialement développé pour la Ville lumière autour de la 990v6 et de la 997. Pour l’occasion, le designer Franck Pellegrino, a revu l’habillage intérieur du store New Balance situé 13, rue des Archives dans le IVe arrondissement avec des meubles sur-mesure aux détails soignés. Par ailleurs, il a développé une collection de tee-shirts exclusifs à l’effigie de la boutique. Pellegrino se distingue par son approche artistique d’avant-garde, alliant esthétisme et fonctionnalité. Des valeurs qu’il partage avec New Balance, et en particulier avec la gamme Made in USA qui, comme son nom l’indique, est fabriquée aux États-Unis. Cette collection reflète un engagement envers la qualité artisanale et un soutien à l’économie locale. Durable, intemporelle et confortable, chaque paire conçue dans des matériaux premium est le symbole de l’héritage, du savoir-faire et de l’innovation de New Balance.
Yann RIVOALLAN
Président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin
BIO EXPRESS
Diplômé de l’ESCP et entrepreneur accompli, Yann Rivoallan, 50 ans, évolue dans la mode et le numérique depuis vingt ans. Il fait ses premiers pas dans la mode en tant que fondateur d’une agence de photographes, puis en 2008, il a cocrée l’agence The Oz spécialisée dans le e-commerce pour accompagner les marques dans leurs défis d’omnicanalité et de digitalisation. En 2022, à la recherche de nouveaux challenges et afin de répondre aux mutations numériques, il a lancé la société Everywhere Anytime, une école de formation dédiée à la transformation numérique. Depuis 18 mois, il préside la Fédération française du prêt-à-porter féminin.
Comment le marché du prêt-àporter s’en sort-il dans ce contexte hyper chahuté ?
Le marché ne cesse de se transformer et de se complexifier. Ces quinze dernières années, la digitalisation a bouleversé le trafic en boutique et nous sommes passés à des modèles omnicanaux. Par ailleurs, l’apparition de l’ultra-fashion avec l’avènement d’acteurs tels que SheIn et Temu créée une concurrence totalement déloyale. Outre les controverses éthiques que cela pose, les chiffres d’affaires en volume communiqués par ces deux mastodontes du marché semblent minimisés. On subodore un milliard d’euros de chiffre d’affaires, alors qu’ils n’en déclarent que 500 millions. Les mesures de protection doivent être renforcées. Heureusement, une étude de l’Agence de la transition écologique (ADEME) devrait clarifier la situation très prochainement. Pour résister à de tels phénomènes, les détaillants doivent jouer la carte du conseil et optimiser l’expérience en magasin, ce qui n’est pas possible dans le numérique. Parallèlement, l’avènement de la mode circulaire ne doit pas être vécue comme une menace, mais comme une opportunité pour tous les acteurs du marché.
Quels sont les nouveaux enjeux du secteur ?
Face à l’inflation, le consommateur doit procéder à des arbitrages. L’alimentation et les voyages pèsent de plus en plus lourd dans le budget des ménages. Même si l’attrait pour la mode et le luxe résiste - il faut toujours s’habiller tous les jours -, le marché est bien plus tendu que par le passé. Il faut chercher des ébauches de
solutions à la manière de Kitsuné qui a réussi à innover en alliant mode, café et musique. En devenant une griffe lifestyle, ils ont décuplé leur capacité à faire rêver, à créer du désir et de la valeur. Le modèle de la diversification est une piste qui mérite d’être creusée.
Avoir une politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) semble devenir incontournable. Mais comment financer les efforts à consentir alors que le consommateur n’est pas prêt à payer (Value Action Gap) ?
Les consommateurs se sont habitués à la gratuité des services dans de nombreux secteurs. Par ailleurs, face l’inflation, de nombreuses marques se sont retrouvées obligées d’augmenter les prix et de baisser leurs marges. On expérimente actuellement la quadrature du cercle avec la RSE car si elle va dans le sens de l’histoire, elle exige de vraies transformations et des investissements. Lutte contre l’inflation ou RSE ? C’est souvent un dilemme pour les marques qui doivent survivre avant tout.
La labellisation dans le textile fonctionne-t-elle ?
La traçabilité deviendra la norme : un cadre légal obligatoire à moyen terme. Les consommateurs ont besoin de repères surtout en ce qui concerne le social. J’ai tendance à croire que lorsque les travailleurs sont bien traités, la planète l’est aussi. Par contre, systématiser les audits pour parvenir à des labellisations efficaces reste un sujet nébuleux. Comment distinguer les bons produits des mauvais ? Prenons l’exemple d’un pullover en laine premium, il coûte cher en termes de ressources pour la planète, mais s’il est durable et quasiment garanti à vie, son empreinte écologique sera très largement compensée.
Avez-vous une visibilité des critères d’achat dans le textile ?
Depuis de nombreuses années, le prix est de loin le premier critère d’achat, suivi par la marque puis la qualité. En période d’inflation plus encore, acheter bien n’est pas une priorité
Concernant l’IA, sommes-nous déjà dépassés ?
La France n’investit pas suffisamment dans la recherche et le développement,
mais les gaps technologiques peuvent nous permettre de rattraper notre retard. L’IA générative et prédictive est la quatrième révolution Internet. Les Français ont prouvé par le passé qu’ils savaient s’adapter aux changements technologiques. Si dans notre secteur, les grands acteurs auront certainement du mal à concurrencer technologiquement les Chinois, ils pourront au moins se targuer d’avoir des chaînes de valeurs plus intègres. Les modèles rationnels basés sur le volume et l’analyse de data n’ont rien à voir avec ceux basés sur la désirabilité, le conseil et l’expérientiel. Sézane, l’un des fleurons français en matière de prêt-à-porter, a su créer un univers empreint d’émotion, faire vibrer ses clientes à travers ses produits et boutiques, rassembler une communauté forte, communiquer sur ses valeurs et jouer sur l’omnicanalité.
Dans votre étude Flair, 70 % des dirigeants interrogés pensent qu’ils devront se recentrer à l’horizon 2030. Qu’entendez-vous par recentrage ?
Dans un monde de plus en plus complexe (inflation, avènement de la seconde main, révolution de l’IA, RSE), il faut choisir ses batailles, se poser la seule question qui vaille : pourquoi s’habille-t-on ? Se recentrer signifie trouver sa ligne de crète, un modèle juste et équilibré qui prend en compte l’identité de sa marque.
Comment les détaillants peuventils bénéficier du marché de la seconde main ?
On oublie trop souvent qu’à la base d’une transaction de seconde main, il y a toujours un produit désirable et/ou de bonne qualité qui a été vendu une première fois en magasin ou sur le Net. La frippe est l’occasion de réinventer son business en faisant cohabiter différents modèles au sein du même espace et de cumuler les ambiances de façon décomplexée. En mélangeant nouveautés et pièces vintage, les détaillants créent de la rareté.
L’omnicanalité continue-t-elle de progresser ?
Les chiffres sont implacables : sur le marché des boutiques multimarques moyen de gamme, seules 8 % des ventes sont faites sur le numérique, contre 30 % pour les boutiques premium et 50 % pour les enseignes possédant un réseau en nom propre. Plus le réseau physique est puissant, plus le numérique fonctionne.
Comment voyez-vous l’évolution des comportements des consommateurs ?
La GenZ consomme et vend de plus en plus sur le réseau seconde main. Elle a également une forte appétence pour l’ultra-fashion. Radicale dans sa consommation et pleine de contradictions, elle cultive une certaine ambiguïté entre paroles et actes. Mais ce phénomène est finalement assez généralisé car
lorsqu’on parle de plaisir, c’est beaucoup plus difficile de faire des concessions.
Quels sont, selon vous, les nouveaux axes d’innovation dans le secteur de la mode ?
On parle beaucoup de RSE et d’IA mais la prochaine révolution se fera sur des prix personnalisés. Les prix ne se feront plus sur l’étiquette. Les jeunes se sont déjà habitués à négocier les prix sur le net lorsqu’ils achètent sur le circuit circulaire. Les mentalités vont progressivement évoluer vers une variabilité des prix. Sur ce terrain en particulier, l’IA sera incontournable.
Quelles sont vos missions en tant que fédération du prêt-à-porter ?
L’un de nos rôles principaux est de travailler sur des changements systémiques en légiférant. La fast fashion et la labellisation font notamment partie des sujets sur lesquels nous planchons. Nous sommes aussi des créateurs d’écosystèmes et des incitateurs d’innovations dans le secteur de la data. Avec Flair, par exemple, nous avons créé une communauté d’entraide entre dirigeants de marques. L’objectif de cet outil est de comprendre les grands acteurs du prêtà-porter, d’identifier leurs priorités, leurs attentes et leurs besoins pour dessiner une vision collective à l’horizon 2030. Suite aux résultats de cette première édition, de nombreux startuppers nous ont contacté pour y participer. Cet élan communautaire est plein de promesse…
FLAIR
Le livre blanc de la Fédération française du prêt-à-porter féminin
La Fédération française du prêt-à-porter féminin a publié en juin dernier un livre blanc pour répondre aux incertitudes du futur de l’industrie et aider les marques à s’orienter dans l’avenir nébuleux de la mode en s’adaptant aux défis contemporains et futur du marché. Cette étude annuelle de secteur réalisée grâce au soutien de DEFI Mode porte le nom évocateur de Flair. Elle revient sur les évolutions majeures du marché à moyen et long terme et a l’ambition de guider les marques vers un avenir durable et innovant. Flair offre à la fois des conseils pratiques, des infographies et une veille sectorielle approfondie. De plus, elle relate des témoignages de succès illustrant les best practices et les stratégies gagnantes dans le domaine du prêt-à-porter. Une porte d’entrée pour naviguer dans un environnement en pleine mutation.
Du côté des dirigeants
Source : Étude NellyRodi X FFPAPF (2024)
43 %
des dirigeants estiment que l’avenir du prêt-à-porter sera exigeant et incertain
69 %
des dirigeants d’entreprises citent les freins économiques comme le premier obstacle auquel ils devront faire face – loin devant les freins humains (16,5 %) et technologiques (9,5 %).
Les dirigeants craignent avant tout :
• l’augmentation de l’instabilité économique et financière (60 %)
• a déconsommation mode (58 %) ;
• la gestion du cashflow (43 %).
70 %
des dirigeants estiment que l’enjeu stratégique de « se recentrer » sera tout à fait prioritaire à l’horizon 2030 et qu’il leur faudra repenser leur modèle économique (pour 58 %) et Innover (pour 54 %).
LA MÉTHODOLOGIE
L’étude Flair est basée à la fois sur une étude qualitative et quantitative. Un sondage de 21 questions a été envoyé aux dirigeants du secteur du prêt-à-porter tous segments confondus. Sur l’enquête menée en janvier et février 2024, 124 dirigeants ont répondu. Parallèlement, 7 interviews de chef d’entreprises du secteur du PAP ont été menées.
FLAIR MET EN AVANT 4 PÔLES POUR S’ADAPTER AUX MUTATIONS DU MARCHÉ.
NEO PROPAGANDA
Néo-propaganda fait référence à l’ouvrage d’Edward Bernays Propaganda, Comment manipuler l’opinion en démocratie. Un appel à utiliser la communication avec responsabilité et engagement. Dans un marché en perpétuelle mutation, il est primordial de réinventer les expériences de marque, de trouver les codes d’une communication authentique et responsable qui permet aux labels de renouer des relations sincères et durables avec leurs clients. Osez la singularité qui incarne les valeurs et passions et qui cimente des communautés engagées et fidèles. Consommer la marque ne suffit plus, les clients veulent adhérer au club. Dans cette démarche rassembleuse, l’influence joue un rôle essentiel à condition que la communication soit maitrisée, authentique, spontanée, de proximité et qu’elle incarne la « Real life ».
67 %
des dirigeants estiment l’augmentation de la notoriété et de la visibilité comme tout à fait prioritaire.
56 %
des dirigeants de marques estiment comme tout à fait prioritaire d’actualiser les valeurs de leur entreprise.
LES PISTES DE FLAIR POUR AUGMENTER SA VISIBILITÉ, SON INFLUENCE ET CRÉER UNE COMMUNAUTÉ FORTE :
• Jouer sur l’authenticité, des messages honnêtes et des contenus originaux. Optez pour des séances photos improvisées, des bribes de vies et sur la transparence en termes de production.
• Incarner les émotions que génère la marque, développer le personal branding du fondateur car il incarne sa griffe.
• Cibler les créateurs de contenus experts et passionnés par leur sujet car ils sont d’excellents ambassadeurs pour communiquer auprès des communautés engagées.
• Adopter le test and learn en osant de nouvelles approches créatives qui créent la surprise.
DONNÉES, NOUVELLES GESTIONS
Piloter une marque de mode devient un jeu d’équilibriste sans baudrier car il faut constamment s’adapter au marché sans perdre le cap. Être précis, omniscient mais aussi instinctif. De nouveaux modes de gestion, avec moins de principes et de règles, apparaissent. La data, comme partout ailleurs, s’impose comme pierre angulaire, les technologies (3D, avatar, IA générative) s’adaptent aux modèles de création, de savoir-faire et de responsabilité culturelle, sociale et environnementale mais posent aussi des problèmes de cybersécurité. « Données » nous invite à nous approprier la technologie au service de la (re)construction d’une nouvelle mode, plus créative, fière et responsable. Les objectifs : protéger ses données, en faire le socle d’une production respectueuse du vivant et bâtir un modèle plus serein et moins consommateur de ressources.
47 %
des dirigeants soulignent l’importance de la rapidité et de l’agilité de la production.
55 %
des dirigeants estiment que la réactivité et la flexibilité représentent un enjeu stratégique prioritaire.
LES PISTES DE FLAIR POUR UNE GESTION PLUS RÉSILIENTE ET ADAPTÉE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES :
• Protéger ses données (sécuriser son territoire digital) en choisissant le bon partenaire cyber.
• Comprendre les enjeux de la 3D et ses différentes applications pour intégrer la modélisation 3D tout au long de sa chaine de valeur.
• Créer des skins sur des plateformes comme Roblox ou Fortnite afin de toucher les 65,5 millions de joueurs qui se connectent tous les jours.
• Faire du Just in Time grâce à la data, à l’IA et au système d’information avancé : réduire les stocks, optimiser leur répartition et raccourcir les délais de production en ne fabriquant que ce qui est nécessaire, au moment voulu.
PLEINE CONSCIENCE
La course à la croissance est tellement ancrée que la “soft law” n’a pas suffi à faire basculer les business-models dans la RSE, incitant les pouvoirs publics tant français qu’européens à contraindre les entreprises à se transformer. L’opinion publique et les consommateurs accompagnent également ce mouvement en exigeant plus de transparence. Malgré cette prise de conscience, les entreprises peinent à mettre en place des outils pour gérer la traçabilité de sa chaîne de valeur, son futur affichage environnemental ou même son reporting extra-financier. Si l’urgence est portée sur la dimension environnementale, bien légitime face à la montée de certains acteurs de l’ultra fashion, le sociétal semble tout aussi important. Il est même essentiel que les entreprises non contraintes d’un point de vue règlementaire répondent au devoir de vigilance. Par ailleurs, la diversité et l’inclusion infusent partout, de la chaîne de production aux ressources humaines, en passant par le produit et la communication. Cette responsabilité de s’engager dans le mieux se doit donc d’être collective !
70 %
des dirigeants estiment que la durabilité et l’éco-responsabilité représentent un enjeu stratégique tout à fait prioritaire à horizon 2030.
85 %
des dirigeants pensent que la seconde-main fera partie intégrante de la stratégie des marques et de leurs offres.
LES PISTES DE FLAIR POUR
INFUSER LA RSE AU SEIN DE SON ENTREPRISE :
• Éco-concevoir ses produits en intégrant dans son périmètre toutes les étapes du cycle de vie d’un produit pour en réduire les impacts environnementaux potentiels.
• Travailler sur la circularité de ses produits en leur redonnant une seconde vie (recycling ou seconde main).
• Réaliser un bilan carbone pour construire une stratégie de décarbonation cohérente.
• Intégrer les 6 types de diversité pour être un miroir de la société.
• Intégrer la certification DEIB en amont de la chaîne de production pour assurer le respect des droits et de la dignité des personnes tout au long du processus de fabrication
• Intégrer le DEIB à ses équipes en interne
• Fabriquer des produits inclusifs qui tiennent compte des différentes composantes de l’identité : genre, morphologie, corps, couleur de peau, situation physique et mentale
CANAUX+
Retailer, DNVB (Digital native vertical brand, « marque née sur Internet sans intermédiaire »), wholesaler (grossiste) : trois profils de business distincts qui tendent à se rejoindre et fusionner pour la pérennité des marques. Aujourd’hui, les DNVB peinent à croître et parfois à survivre sans magasin. A contrario, les retailers sont obligés d’avoir une stratégie numérique pour maintenir leur chiffre d’affaires. Même s’il ne se suffit plus à lui-même, le magasin physique est pourtant le point d’ancrage de la marque, car il lui permet d’asseoir son ADN, de tester ses produits, de faire vivre aux clients des expériences et de rassurer les acheteurs internationaux. Si le wholesale est une carte à jouer pour un développement commercial en France et à l’international, il faut que les marques démontrent leurs forces pour convaincre partenaires et multi-marques au-delà des frontières. Cela nécessite un ADN fort, ainsi qu’une visibilité et une expérience client sur les deux autres canaux. Chacun de ces modèles connaît désormais ses limites et cherche à intégrer l’expertise et les forces des deux autres pour devenir omnicanal. Cet exercice délicat requiert un dosage permanent des investissements. Et s’il est plus facile d’expérimenter l’harmonie des trois modèles en France, il devra très vite s’élargir à l’international pour faire la différence.
59 %
des dirigeants estiment que l’optimisation de l’omnicanalité est tout à fait prioritaire.
77 %
des dirigeants pensent qu’il faut avoir un service client de qualité.
LES PISTES DE FLAIR POUR OPTIMISER SA DISTRIBUTION OMNICANALE :
• diversifier ses canaux de vente ;
• s’appuyer sur des solutions technologiques capables de centraliser les données issues des différents canaux, et de s’intégrer à leur écosystème métier ;
• construire un retail augmenté via une utilisation simplifiée et intelligente de la donnée ;
• plancher sur sa stratégie wholesale à l’international en dénichant les bons partenaires (agents ou représentants) et en maitrisant sa communication.
Paul Andrew, nouveau directeur artistique de Sergio Rossi
Sergio Rossi vient d’annoncer la nomination de Paul Andrew en tant que nouveau directeur de création. Après un beau parcours chez Donna Karan, Calvin Klein, Narciso Rodriguez ou encore Alexander McQueen, il a lancé sa marque de chaussures éponyme en 2012 et remporté le prix du CFDA/Vogue Fashion Fund en 2014. En 2016, le designer britannique intègre Ferragamo pour plancher sur les collections féminines puis pour superviser toutes les collections en tant que directeur créatif. Sa première collection signée Sergio Rossi (qui appartient au groupe Lanvin) sortira pour l’automne 2025. Cette nomination s’inscrit dans la lignée de la stratégie de remaniement amorcée à l’arrivée de Helen Wright, nouvelle directrice générale, en novembre dernier.
Le pilote britannique Lewis Hamilton intègre l’écurie de Dior homme
La nomination en tant qu’ambassadeur de Dior du septuple champion du monde de Formule 1 Lewis Hamilton a été annoncée sur Instagram. Féru de mode, il a également collaboré avec Kim Jones (le directeur créatif de Dior homme) à l’élaboration d’une collection capsule dédiée au sport de glisse qui sortira le 17 octobre. Les vêtements de ski et accessoires ont été réalisés de façon responsable et sans cuir pour illustrer le soutien du champion à la cause animale. Lewis Hamilton a également puisé dans ses racines africaines avec des tissus aux matières naturelles et aux couleurs vibrantes pleines d’énergie pour proposer des pièces repoussant les limites de l’excellence. À suivre…
Balenciaga, pionnière
mode d’Apple Vision Pro
La maison de couture inaugure depuis juin dernier une série de contenus immersifs spécialement conçus pour le casque Apple Vision Pro. Après un premier volet en Chine, au Japon et à Singapour l’été dernier, Balenciaga amorce la seconde phase de son déploiement avec du contenu dédié à la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada. Au menu ? Une version inédite de son défilé printemps 2025 qui s’est tenu en mai dernier au Pudong Art Museum de Shanghai avec des vues augmentées grâce à des drones et des séquences stéréoscopiques. L’application propose également un accès aux précédentes collections de la maison ainsi qu’aux playlists proposées dans le cadre de Balenciaga Music qui met en avant des artistes tels que RuPaul, Rammstein, Jay-Jay Johanson ou encore Aya Nakamura. À la tête de la direction artistique depuis dix ans, Demna a multiplié les incursions dans le domaine du numérique ces dernières années. Parmi ses initiatives les plus emblématiques : une campagne d’archives sous IA, une visite en 3D de ses salons de couture, un jeu vidéo mettant en lumière son design sonore, ou encore des créations virtuelles imaginées pour le jeu Need For Speed. Des mises à jour de son contenu et de nouvelles fonctionnalités sont également prévues.
Laurence Semichon, nouvelle directrice générale de Diptyque
La marque de parfumerie et de jolis objets de décoration annonce plusieurs changements au sein de sa direction. Ce remaniement vise à accompagner le développement de la société et à cultiver sa compétitivité et son indépendance tout en assurant la pérennité de ses activités. Senior vice-president de la marque depuis cinq ans, Laurence Semillon en devient la CEO. Sa mission ? Piloter la prochaine phase de croissance de l’entreprise en collaboration avec Nicolas Floquet, promu Deputy CEO. Des nominations qui tendent à récompenser les acteurs-clés du repositionnement stratégique de l’entreprise.
Coperni, un défilé très attendu à Disneyland Paris
La griffe d’Arnaud Vaillant et de Sébastien Meyer joue la carte du régressif en posant ses bagages dans le plus populaire des parcs d’attractions européens : Disneyland Paris. Ce défilé-spectacle du printemps-été 2025 présenté dans le cadre de la Fashion Week parisienne promet d’être aussi émouvant que divertissant. La tagline de ce show très attendu ? Glam, magique et ludique avec une dimension technologique. Ce rendez-vous très attendu est prévu le 1er octobre et sera à coup sûr ultra commenté dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Lisa de BlackPink, nouveau visage de Louis Vuitton
Lisa (de son vrai nom Lalisa Manobal), la chanteuse de Kpop, rappeuse et danseuse du groupe BlackPink, rejoint officiellement l’équipe des ambassadrices de Louis Vuitton. Nicolas Ghesquière, directeur artistique des collections femme a mis en avant son audace et son charisme, mais aussi la créativité de l’artiste, et son engagement en faveur d’une excellence artistique singulière. Au-delà de jolis clichés immortalisant la chanteuse, la maison de maroquinerie a planché sur une vidéo mettant en lumière le coup de cœur de la belle pour la mini malle Pic Trunk Monogram. Dotée de 104 millions d’abonnés, Lisa est une prise de choix pour faire rayonner la griffe de luxe à l’international et surtout en Asie. D’autant plus que la chanteuse d’origine thaïlandaise fait partie du casting de la saison 3 de la série à succès
The White Lotus
Guerlain X Pucci, des ondulations inspirées du soleil et de la Méditerranée
La flamboyante maison de couture italienne Pucci revisite les produits de maquillage iconiques de la maison Guerlain pour une série ultra limitée lancée à l’automne 2024. Cette nouvelle collaboration qui célèbre la couleur dans sa dimension la plus audacieuse est le fruit d’un travail commun entre Camille Miceli, directrice artistique de Pucci depuis 2021, et Violette Serrat, directrice du maquillage créatif de Guerlain. Pour l’occasion, la belle maison italienne établie à Florence revisite son imprimé d’avant-garde Marmo inventé par son fondateur Emilio Pucci en 1968. Inspiré des ondulations du soleil sur la mer Méditerranée, il adopte le temps de cette capsule des teintes magnétiques aux accents psychédéliques. Dorures et couleurs vives s’associent pour un bel effet émaillé. Une finition spectaculaire qui fait de ces objets précieux des pièces de collection à part entière, chacune contenant des palettes de couleurs spécialement choisies par la maison Guerlain.
TAG Heuer renforce son héritage maritime
Dans le giron de LVMH depuis 1999, TAG Heuer renforce son engagement dans les sports nautiques avec une nouvelle version de l’Aquaracer Professional 300 et des ambassadeurs de renom tels que la surfeuse Laura Enever. D’une robustesse exceptionnelle et taillée pour la plongée, la première version de l’Aquaracer Professional 300 a été créée en 1978. Relancée en 2021, en même temps que sa jumelle Aquaracer Professional 200, elle revient avec des nouvelles innovations qui devraient séduire les athlètes les plus exigeants. Outre son étanchéité garantie jusqu’à 300 mètres, elle propose une lisibilité optimale dans les conditions les plus difficiles grâce à ses aiguilles traitées au Super-LumiNova. Depuis 2015, la marque est également chronométreur officiel du Big Wave Tour. Son slogan « Don’t Crack Under Pressure » incarne parfaitement l’état d’esprit des surfeurs de grosses vagues : Laura Enever, Kai Lenny, et Maya Gabeira – la crème du circuit international.
Cannolo, un sac multifonction signé Jil Sander
Conçue pour le jour comme pour la nuit, pour agrémenter toutes les silhouettes, qu’elles soient formelles et décontractées, la collection de sacs Cannolo, signée Jil Sander, s’enrichit cette saison de nouvelles couleurs, finitions et tailles. Extrêmement fonctionnel et décliné en différents formats, le sac Cannolo peut être rapidement transformé de sac à main en sac à bandoulière, de sac croisé en pochette, grâce à des sangles réglables et des boucles sculpturales. Sa forme tubulaire, fabriquée à la main en roulant et en pliant un cercle de cuir est inspiré du célèbre dessert sicilien.
Louis Vuitton X Timberland, nouvel opus
Pharrell Williams présente sa seconde collection réalisée en collaboration avec la maison de haute couture Louis Vuitton et Timberland. Le directeur de création s’est inspiré de son propre parcours, de Paris à la Virginie pour imaginer une collection raffinée axée sur le western et les origines ouest-américaines du workwear. Cette capsule à l’esthétique dandy comprend sept paires conjointement réalisées avec Timberland en plein cœur de l’atelier LV, situé à Fiesso en Italie. L’intégralité de la collection Louis Vuitton x Timberland est disponible entre 2 200 € et 2 600 € sur louisvuitton.com.
Prada, une nouvelle campagne sous le signe de l’échange
La nouvelle campagne Prada a été pensée comme un dialogue et un échange d’idées qui fait référence au solide partenariat entre Miuccia Prada et Raf Simons. Chaque collection Prada donne lieu à des interactivités, l’expression de différentes opinions et l’émergence de différents points de vue. Plusieurs acteurs de renommée mondiale tels qu’Harris Dickinson, Damson Idris, Yili Ma, Hunter Schafer et Letitia Wright ont été capturés dans des interactions intimes et non répétées, des moments volés, photographiés par Willy Vanderperre. Les images de leurs échanges font simultanément référence à la fiction de différentes époques, au cinéma narratif et à la télévision.
Aides et Agnès b. s’associent autour d’un produit partage
Agnès b. soutient Aides, première association de lutte contre le VIH/sida et les hépatites en Europe avec un produit partage : une écharpe rouge contre le sida. Cette écharpe fait référence au traditionnel ruban rouge, symbole de la lutte contre le VIH/sida. Cette écharpe est proposée en laine pour l’automne-hiver et en coton pour la saison estivale au prix de 45 €. L’intégralité des bénéfices des ventes seront reversés à l’association et serviront à soutenir les actions de prévention et de dépistage sur le terrain, partout en France, pour faire reculer les épidémies. Après le succès de ses Grandes Braderies bi-annuelles, Aides (qui fête ses 40 ans) se réjouit que le milieu de la mode s’implique de nouveau dans la lutte contre le VIH.
COURRÈGES
LA BOUTIQUE HISTORIQUE S’OUVRE DE NOUVELLES PERSPECTIVES
Véritable satellite du flagship historique situé rue François-1er, cet espace de 235 m2 combine des repères historiques, l’esprit galerie et les éléments underground queer qui ont fait la gloire de ce quartier parisien emblématique. L’architecte belge Bernard Dubois s’est appuyé sur les codes hérités d’André Courrèges et sur l’approche post-moderne de Nicolas Di Felice pour concevoir cette merveilleuse boutique. Alcôves cintrées, sol blanc, murs en miroir et spots d’inspiration club témoignent d’un intérieur « Nouveau Courrèges ». L’aménagement de l’espace
s’articule autour d’une galerie allongée qui s’ouvre sur des angles arrondis recouverts de miroirs, dont l’un est spécialement dédié aux accessoires. Les étagères et le mobilier intégrés, qui reprennent les codes utilisés dans la boutique de New York, tirent le fil rouge des précédents projets parisiens. La symétrie, si chère à la célèbre maison, sublime aussi bien les collections homme que les collections femme et prouve l’engagement de Courrèges en faveur d’un vestiaire universel. Courrèges, 27, rue des Francs Bourgeois, 75004 Paris
NEWINPLACES
FARM RIO
LES TROPIQUES EN PLEIN MARAIS
La jolie marque internationale brésilienne Farm Rio vient d’ouvrir sa première boutique parisienne au cœur du Marais. Après avoir posé ses bagages en Europe à Londres, Mykonos et Bodrum, elle a porté son dévolu sur le 56, rue Vieille-du-Temple. Pour l’occasion, son univers coloré et authentique, qui célèbre le romantisme naturel de Rio, s’est mélangé aux codes de l’élégance discrète de Paname. Les architectes maison de Farm Rio se sont associés à l’architecte brésilienne Camila Urbanetto et à un collectif d’artistes pour réinterpréter la poésie de la nature brésilienne. La pièce maîtresse de cette ode à la vie ? Une peinture murale réalisée à la main par l’artiste et décorateur anglais Daniel Bland qui représente la faune et la flore éclatantes de la Mata Atlântica,
la forêt atlantique. Le peintre a utilisé des touches de feuilles d’or dans sa peinture murale pour refléter la lumière et créer un effet visuel saisissant. Côté meubles, Farm Rio a misé sur des pièces uniques sculptées dans le bois sous forme d’animaux fabriquées par un collectif d’artisans d’Ilha do Ferro. Notre coup de cœur ? Les cabines d’essayage pleines de délicatesse réalisées à partir d’un patchwork de dentelle, pour donner du mouvement à l’espace. Enfin, la façade a été pensée comme un grand écran de soie qui mêle toucans, jaguars, fleurs et noix de cajou dans une esthétique européenne classique. Une magnifique réalisation qui fleure bon l’exotisme et le soleil ! Farm Rio, 56, rue Vieille-du-Temple, 75004 Paris
PARIS
21/09
La Faisanderie
Stade Français
TOULOUSE
29/09
Les Argoulets
VOSGES –CONTREXÉVILLE
06/10
Lacs de la Folie
LYON
13/10
Grand Parc
Miribel Jonage
AUVERGNE
PAYS D’ISSOIRE
13/10
Centre Aqualudique
Agglo Pays d’Issoire
ANTIBES
20/10
Plage de La Salis
NANTES
20/10
Piscine Léo Lagrange
Se dépasser, pour vaincre les cancers du sein !
distances accessibles à toutes
NOWFASHION
DESIGN RETRO
NOWSHOPPING
GYPSY STYLE
NOWFASHION
NOWFASHION
LONDON CALLING
NOWFASHION
FUTURISME
NOWFASHION
IMMERSION CHROMATIQUE
NOWFASHION
PEACEFULL
EFFETS DE MANCHES Des silhouettes exaltées par des jeux de volumes.
Top Lili Sidonio, 70 €
agrémentées de talons mini.
D’OREILLES L’esprit quiet luxury incarné bijou.
BO & Other Stories, 25 €
mustHAVE
OR EN BARRE Bling bling, glamour ou royale, à chacun son style !
Robe twinset, 297 €
Veste Léon & Harper, N.C.
Sac Pinko, 465 €
POP ÉQUESTRE À chacun son jockey club !
Casquette La Cerise sur le Chapeau, 185 €
185 €
ÉCAILLES DE TORTUES Indémodables car profondes, sobres et intemporelles.
Bob L’atelier, 95 €
Lunettes Lanvin, 315 €
Lunettes solaires Ferragamo, 275 €
BALL RING
Indispensable cette saison pour sublimer nos manucures.
Bague Hipanema, 69 €
NOWESSENTIEL
BUBBLE SKIRT L’icône des 80’s fait son come-back.
Jupe The Garment, Le Bon Marché, N.C.
BELLE DÉGAINE Le it-pant du moment. Pantalon & Other Stories, 129 €
CAPE OU PAS CAPE ? L’une des plus jolies pièces du vestiaire équestre.
Cape Guess X Marciano, 450 €
INTERMINABLES Des cuissardes pour sublimer ses robes vaporeuses, ses micro-shorts ou ses collants en dentelle.
ARTY ACCESS Quand la couleur réveille nos silhouettes total black.
Broche
À porter peau nue ou sur un chemisier blanc.
Bustier & Other Stories, 149 €
Bottes beige Mellow Yellow, 230 €
Bottes noires Vanessa Wu, 95 €
SOIERIE De longues écharpes soyeuses à nouer dans ses cheveux ou à son cou.
Écharpe Caroline
COL À TARTE L’apanage des petites filles sages. Chemisier bleu Maison Labiche, 175 €
PRECIOUS PEARL Une icône bourgeoise revisitée en version gold. Collier Ann & Line, 249 € Collier Hipanema, 59 €
BOMBERS Un look aviateur volumisé. Bombers Sandro, 695 €
POP Optimiste des pieds à la tête. Serre-tête Macon & Lesquoy, N.C Sneakers Veja, 180 €
NOWESSENTIEL
RÊVE D’UNIFORME Des épaulettes pour agrémenter vestes et top en tous genres. Épaulettes Macon & Lesquoy, N.C
PARABOOT SPIRIT La dad shoes par essence ! Mocassins noirs Bocage, 145 € Mocassins beige Mellow Yellow, 160 €
FAKE FUR Encore plus sophistiquée en deep brown. Cache-oreilles Barts, 35 € Veste ceintrée Léon & Harper, 390 €
Macon & Lesquoy
KILTISSIME Une emblème no gender originaire des Highlands. Jupe Le Bon Marché, N.C.
MASCULIN FÉMINISÉ Un blazer ou une veste XXL au fort tempérament.
XXL Des bijoux à la manière des défilés automne-hiver 2024-25. BO et manchette Isabelle Toledano, 198 € & 180 €
GANTS DE STAR Monumentaux, on les porte avec un body ou un pull sans manches.
HOLYWOOD GIRL Des robes de sirène pour transcender sa silhouette.
Robe bleu canard Pinko, 365 €
Robe verte pale Sandro, 325 €
Bouncies thirties LE WHO’S NEXT A 30 ANS
Frédéric Maus, directeur général du Who’s Next et PDG d’Eurovet
Le Who’s Next souffle ses 30 bougies aux côtés d’Impact and Neonyt Paris, Bijorhca, Curve Paris, Exposed et Interfilière Paris. Agitateur de l’écosystème mode depuis sa création, le salon poursuit sa mue perpétuelle pour s’adapter aux envies de diversification des détaillants, à la lifestylisation du marché et aux nouveaux challenges que représente la mode circulaire. Le leitmotiv de ses équipes ? Fédérer autour de la stratégie business, libérer la création et rendre maîtres du jeu les indépendants, marques comme détaillants.
UN1QUE a rencontré Frédéric Maus, directeur général de Who’s Next et PDG d’Eurovet, un professionnel passionné par son business exaltant, fier du chemin parcouru, fourmillant d’idées et de nouveaux projets pour ses salons.
BIO EXPRESS
Frédéric Maus vient du sérail puisque son père possédait jusqu’en 2014 la boutique multimarques Henri Maus à Colmar, ouverte en 1873. Il a toujours évolué dans la mode : commercial au Bon Marché, puis responsable du luxe et ensuite directeur des ventes internationales au Printemps. Il poursuit sa carrière chez La Redoute pour développer les brand boutiques, le marketplace et les ventes privées avant d’intégrer le Who’s Next en tant que directeur général il y a six ans pour piloter sa transformation. Depuis deux ans, il est également PDG d’Eurovet.
Le Who’s Next fête ses 30 ans… Quels sont vos sujets de réjouissance dans le contexte économique actuel ?
On peut se réjouir de notre dynamisme car pendant la covid, on a été les seuls à maintenir nos rendez-vous. Nous n’avons raté aucune session d’achat. On est revenus aux grands évènements dès septembre 2021. Même si cela a été compliqué, cette pause nous a poussé à nous réinventer, ce qui nous a remis sur le chemin de la croissance. Cette année, par exemple, nous avons conclu un partenariat avec Ankorstore, le plus grand marketplace mode et B to B en Europe pour bénéficier de nos deux mondes et apporter des solutions au secteur. On est même rentrés dans leur capital pour souder notre partenariat sur le long terme. Le Who’s Next a toujours eu un coup d’avance à l’image de Première Classe, créé il y a plus de 35 ans pour permettre aux acteurs des accessoires de mode s’exprimer.
Le salon s’est clairement assagi. Cela correspond-il à une évolution de l’offre, au contexte ou aux changements des attentes des professionnels ?
Pour moi, c’est le trafic qui crée la dynamique. Depuis ses débuts, le Who’s Next est le plus grand concept-store du monde ; nous sommes délibérément multiproduits et le serons de plus en plus. On repousse, au fil du temps, les frontières des univers. Certains magasins se spécialisent dans une tendance ou une communauté et ce phénomène tend à s’accentuer. On est en mesure de leur offrir cette pluralité et de s’adapter à la mutation du commerce. Par ailleurs, le grand chantier de l’omnicanalité est en cours. Le réseau physique ne peut plus se passer du numérique et vice-versa. Avec le recul, est-ce un pari gagnant d’avoir réuni les salons du bijou, de la lingerie, du prêt-à-porter et de la chaussure ?
On le démontre à chaque session en nous réinventant et en remaniant notre offre tous les 6 mois. C’est un énorme travail, mais cela explique notre taux de découverte exceptionnel. La taille de notre salon, qui réunit entre 1 200 et 1 800 marques à chaque édition, est un atout majeur. Qui peut s’enorgueillir aujourd’hui de réunir
au même endroit les marques indépendantes et internationales, les industries créatives, les grosses chaînes et les plateformes numériques ? Cette date unique avec des salons dans le salon fait de nous un rendez-vous incontournable aux niveaux national et international. Par ailleurs, on joue sur l’expérientiel car on sait mieux que quiconque multiplier les thématiques, les soirées et les lieux d’échanges.
Comment avez-vous réussi à colocaliser Curve Paris X Interfilière Paris au cœur du Who’s Next ? Nos décisions sont toujours le fruit d’un dialogue constant avec les marques et de ce que l’on décèle du marché. Par ailleurs, nous sommes copropriétaires de Curve Paris X Interfilière Paris. C’est donc tout naturellement que nous avons positionné Exposed [les marques créatives de la lingerie, ndlr] à la frontière du Fame. Cette saison, l’offre resort et balnéaire est répartie dans le Fame pour jouer la carte de la synergie et tabler sur une dynamique d’achat. Côté sourcing, on a créé un grand pôle réunissant Interfilière Paris (le sourcing des marchés bodywear, sportswear et beachwear), Éléments (le sourcing de Bijorhca) et From, l’espace dédié aux designers textiles, artisans et manufacturiers indiens.
Parlez-nous de vos nouveaux bébés Matter and Shape et DRP… Matter and Shape est un salon de design d’un nouveau genre. Il se déroule une fois par an en plein cœur de Paris, au jardin des Tuileries, durant la Fashion Week du printemps, en mars. On a eu envie d’un nouveau momentum B to B qui tienne compte des perspectives du design contemporain, à travers une approche transversale, au carrefour de l’industrie et de l’artisanat, de la créativité et du commerce. Ainsi, nous avons réuni des talents émergents et confirmés, des éditeurs nouveaux et anciens ainsi que des décorateurs. Notre objectif était de susciter des rencontres entre la mode et le design et de révéler de nouveaux projets. La première édition a été un franc succès puisque nous avons eu plus de 350 dossiers de candidature et accueilli quatre fois plus de visiteurs que prévu. Parallèlement, nous avons créé le DRP Festival, un événement business to consumer hors du temps qui rassemble les acteurs
FUTURESALON
de la culture et de la scène émergente. Old gen et new gen se côtoient autour de l’art, de la mode, des sneakers, de live music, du skate, du gaming, de talks et de street food. Les deux premières éditions ont eu lieu au Grand Palais et au Jardin des Tuileries et la troisième à Djakarta.
Comment intégrez-vous la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à votre salon ?
On fête les 5 ans d’Impact, notre projet nomade dédié aux marques et solutions écoresponsables dans le paysage mode. Un parcours de marques engagées est organisé à chaque session au sein de tous les univers Who’s Next, grâce à des signalétiques spécifiques. Par ailleurs, nous sommes fiers d’accueillir Neonyt un association allemande pionnière qui œuvre pour une transformation durable de l’industrie textile depuis 2011. Elle nous offre une caisse de résonance très efficace. De notre côté, on essaie d’être le plus exemplaire possible dans la production de nos événements. Par exemple, on s’est attelé au flux des déchets et au réemploi de matériaux pour la scénographie.
Comment les détaillants peuventils intégrer la RSE dans leurs boutiques ?
Ils le font déjà en sélectionnant des marques sustainable qui racontent des histoires. D’autres créent des corners de seconde main au sein de leurs magasins. L’écoresponsabilité est la bonne arme pour lutter contre la fast fashion. Et, on
L’écoresponsabilité est la bonne arme pour lutter contre la fast fashion
peut compter sur l’énergie créative des détaillants pour se réinventer.
Comment intégrez-vous l’IA à votre salon ?
Nous l’utilisons au quotidien et nous avons d’ailleurs formé toutes les équipes. C’est la deuxième campagne Who’s Next que nous générons sous IA. On arrive à l’utiliser à bon escient et les équipes se challengent beaucoup et de manière continue.
La GenZ et la GenAlpha sont-elles très différentes des générations qui les ont précédées ?
C’est le numérique qui les différencie des générations précédentes. En conséquence, leur parcours d’achat a changé car il est très pluriel. Leur niveau de connaissance de la mode a aussi évolué. De plus, ils sont multi-tribus et multicommunautés, ce qui implique des changements de positionnement constants. Bienheureusement, ce qui n’a pas changé, c’est que le shopping fait toujours partie de leurs activités de loisirs préférées. La notion de plaisir est particulièrement
centrale pour la nouvelle génération.
Quelle est votre plus grande fierté ?
Aider les jeunes créateurs et les accompagner tout le long de leur parcours d’entrepreneur. Nombreux sont ceux qui tapent à la porte du Who’s Next pour se faire conseiller. Ils sont intégrés à notre écosystème, dans notre communauté. C’est aussi ce plaisir à partager notre savoir-faire avec les marques qui nous a poussé à créer notre propre agence événementielle. Être un acteur-clé pour aider les entreprises de la mode à faire du business est immensément valorisant.
Quelles sont les clés de succès pour réussir en tant que détaillant ?
On réalise des retails tours fréquemment pour comprendre comment le marché des détaillants évolue et se transforme. Et on y rencontre à chaque fois des chefs de file pleins de perspectives. Cela passe par la pluralité de l’offre mais, pour moi, la clé de voûte, c’est la passion, l’envie de recevoir, d’échanger et de procurer du plaisir et une expérience à ses clients.
Vos 5 missions sur LE WHO’S NEXT + CURVE X INTERFILIÈRE
1/ DÉCOUVREZ L’EXERCICE DE STYLE
DENIM X ESMOD
À l’occasion de ses 30 ans, le Who’s Next a donné carte blanche aux étudiants de bachelors Fashion Design France (Lyon, Roubaix et Paris) 2024 de l’école Esmod pour qu’ils offrent aux visiteurs leur propre interprétation et vision du denim japonais d’Okayama. L’exposition de 30 silhouettes met en avant l’artisanat, la culture et le côté innovant de cette célèbre toile indigo japonaise.
2/ VISITEZ L’ESPACE IMPACT AND NEONYT
Impact and Neonyt Paris présente un forum de marques, à grand renfort de solutions écoresponsables, workshops et talks sur les sujets suivants :
• Activism « I made your clothes » avec Fashion Révolution ;
• Circularity avec la Fédération de la mode circulaire et notamment sa matériauthèque ;
• Natural print avec IFA et des ateliers d’impression végétale ;
• Humanitarian avec La Mode Européenne, sa boîte à don et un atelier d’upcycling ;
• Eco-labeling avec Fashion Green Hub aux côtés de l’Ademe et Evea pour présenter un outil de mesure de l’impact d’un vêtement ;
• Certification Gots pour tout savoir sur l’obtention du label coton ;
• Animal Welfare avec l’association 4 pattes ;
• Repair avec Une autre mode est possible et son expertise « réparation » ;
• Ethical expertise avec Conscious Fashion, son workshop « fresque du climat » et la présentation de ses Ateliers Mode et Impacts.
3/ FAITES UNE PAUSE DÉTENTE AU LOUD
L’espace Loud propose une exposition de photos et de vidéos immersives avec le magazine de la pop culture Nylon, qui reviendra sur ses précédentes éditions. Des encontres avec des influenceurs et des sessions de live shopping sont aussi au menu. Simultanément, le magazine indépendant Naïfs, qui explore les relations entre mode, culture et arts, met en scène une exposition photo et organise une table ronde sur le thème des marques émergentes et l’importance de leur visibilité presse. Un lieu de networking est proposé par Bonjour Jacob, la librairie-coffee shop parisienne qui révèle une sélection pointue de revues, magazines et livres
de mode pour les passionnés de belles éditions. Enfin, la Fédération française de prêt-à-porter féminin apporte son expertise avec des talks et workshops innovants dédiés au marketing numérique dans la mode.
4/ CONFÉRENCES, FAITES VOS JEUX !
Who’s Next donne la parole aux institutions, aux créatifs, aux experts retails et wholesale et aux médias pour présenter leur vision de la mode et de son écosystème. Toutes les typologies de visiteurs et d’exposants pourront partager leurs expériences et/ou s’informer sur des thèmes abordant les nouveaux enjeux mode et lingerie :
SUR WHO’S NEXT :
• La mode engagée
• La relation mode et art
• Les informations légales (certifications, labels)
• Les innovations textiles et techniques
• Les tendances, fashion et réseaux sociaux
• Les quick wins business pour les entrepreneurs
SUR INTERFILIÈRE X CURVE :
• Génération alpha, leur consommation du bodywear par Vanessa Causse
• Le sourcing, un ancrage capital pour la valorisation des marques
• Les dernières infos et législations durabilité & environnement par la FMLB
• L’éco-responsabilité, le nouveau défi des marques par Matthieu Guinebault
• Tendances matières Hiver 25/26 par Jos Berry
• Émergence d’une révolution masculine : quels sont les besoins et offres du marché ?
5/ TROUVEZ DE L’INSPIRATION
AU FORUM INTERFILIÈRE IMAGINÉ PAR JOS BERRY
En septembre, le nouveau forum Tendances automne-hiver 2025-26 d’Interfilière Paris célèbre un marché du bodywear entièrement renouvelé, prêt à répondre aux divers styles de vie, et incluant un spectre beaucoup plus large de concepts pour les utilisateurs. Ce forum, reflet du changement, révèle de nouvelles perspectives en matière de design, de transformations et d’innovations autours de 5 grandes tendances : hibernation, beyond reality, métamorphoses, fragments of love, going beyond time. Parallèlement, le spécialiste de la couleur Coloro dévoile une gamme de couleurs dans une scénographie architecturale inédite…
FUTURESALON
Sylvie POURRAT
Chef de la stratégie de Who’s Next
Sylvie Pourrat a intégré le Who’s Next il y a 25 ans en tant que spécialiste des accessoires de mode. Longtemps directrice du salon Première Classe, elle a pris la direction de l’offre business en 2018. Son métier ? Travailler sur la segmentation stratégique des salons Who’s Next, Bijorhca et Première Classe, veiller à la cohérence des différents univers et assurer leur pérennité. Elle décrypte pour nous les nouvelles tendances et les évolutions du marché.
Comment l’offre du Who’s Next a-telle évolué ces dernières années ? Notre réflexion découle toujours du terrain, nos univers s’adaptent constamment aux évolutions du marché. Le Who’s Next reflète ce qui se passe dans la mode. Plus locomotive que wagon, nous recherchons la dynamique à chaque session. On aime aussi agréger au business des événements divers pour créer de l’ouverture et souder notre communauté.
Quels sont les grands scénarios de septembre ?
Depuis cinq ans, Impact, qui fédère et valorise des marques et solutions écoresponsables, se positionne comme une plateforme d’informations. C’est un endroit où l’on cause pour partager ses best practices. Les marques écoresponsables d’Impact sont « stickées » et réparties par style dans les différents secteurs du salon pour créer un parcours de marque toujours plus dynamique. Le hall 7.2 abrite les accessoires et le sourcing avec des espaces réservés à Bijorhca, Element (le sourcing bijou), Interfilière (le sourcing de la lingerie) et le From dédié aux fabricants et artisans indiens. Au 7.3, la révolution provient de Curve, puisqu’avec la contrainte des JO, nous avons préféré faire migrer l’offre balnéaire et resort au Who’s Next. Fame, notre espace dédié aux marques fresh and trendy, et qui sont souvent révélatrices d’une certaine french touch, revient au même endroit avec une offre toujours plus créative qui mêle marques établies et rookies. Quant à notre univers Private, il jouxte toujours le Fame avec des marques classiques, traditionnelles et transgénérationnelles. Pour finir, notre espace What’s up dédié à la mode jeune héberge des labels urbains et particulièrement pluricul-
turels cette saison, des griffes de denim, des pop up et du streetwear.
La France est-t-elle encore un pays mode ?
L’Hexagone est un pays assez lambda en termes de consommation mode. En revanche, Paris est toujours la capitale de la mode. Il y a toujours l’idée que Paris dit et Paris montre…C’est inoui combien, post Covid, Paris a retrouvé son aura de place to be. On le ressent vraiment à l’international. La France remporte surtout tous les suffrages en termes de luxe. Dans les études internationales, 7 marques de luxe citées sur 10 sont françaises. Sur les segments moyen-haut de gamme et créateur, l’Espagne et l’Italie sont, par exemple, tout autant créatifs et dynamiques que la France surtout qu’ils sont soutenus par un grand nombre de magasins multimarques.
Quelles sont d’après vous les origines des tendances ?
Je trouve que les tendances sont moins prégnantes qu’il y a vingt ans et surtout moins identifiables car les nouvelles générations sont plus en recherche de singularité. Il y a une profusion de tendances comme de communautés. La tendance comme courant majeur à suivre absolument est passé de mode. On est moins qu’avant dans le diktat de la couleur, des formes, des références à une époque dans le strict sens du terme. C’est aussi parce qu’à cause de la fast fashion, les tendances sont devenues beaucoup plus furtives. Chaque créateur crée son manifeste pour partager sa vision du monde avec sa cible. Par ailleurs, il y a une prépondérance des influenceurs sur les réseaux sociaux. Les jeunes veulent ressembler à leurs icônes. La seule chose qui est restée immuable, c’est que les tendances proviennent toujours de la jeunesse. En quête de singularité et accro aux réseaux sociaux, la nouvelle génération multiplie les communautés. C’est d’ailleurs ces dernières qui sont devenues le vivier de tendances.
Quelles sont, d’après vous, les tendances phare de l’été 2025 ?
Il y a toujours une apologie du crochet et l’esprit artisanal perdure avec une kyrielle de robes, de tops et de maillots de bain. On est carrément dans le sexy-trendy. En opposition, le minimalisme sportswear est prégnant avec des collections unisexes et souvent loose dans les tons noirs, beige, gris et kaki clair. L’upcycling soutenu par la mode vintage ne se dément pas, comme le denim toujours plus créatif. Enfin, l’esprit collège s’amplifie avec un attrait visible pour le short et le bermuda. On est assurément dans l’ère de la « sagitude ».
Y a-t-il une porosité des tendances ?
La porosité des tendances provient de la lifestylisation du marché. Aujourd’hui, l’univers de marque n’a jamais été aussi élargi. À l’image de Sarah Lavoine qui a démarré dans l’univers du design et de la maison, et qui a su décliner son univers aux accessoires, puis au textile. On trouve légitime, par exemple, qu’une marque de mode propose du parfum et des cosmétiques. Le décloisonnement est partout…
Y a-t-il des spécificités selon les pays ?
En général, les marques internationales ont des collections fleuve dans lesquelles les commerciaux font leur sélection. Mais chaque marché a ses spécificités. Au Japon, la mode jeune est dominée par le masculin/féminin. Les hommes de moins de 25 ans se maquillent et se féminisent de plus en plus. En Afrique, le marché de la mode est en train de s’organiser aussi bien en matière de créativité que de sourcing. On voit émerger de nombreux collectifs dynamiques originaires du Nigeria, du Togo, d’Éthiopie. Mais il y en a aussi au Pérou, en Colombie et en Indonésie. Les nouvelles scènes émergentes sont vraiment porteuses d’espoir.
Comment le sourcing des marques a-t-il évolué sur le marché du moyen-haut de gamme ?
Le marché du sourcing européen se
porte bien même si sur certains secteurs comme celui de la chaussure, le Portugal et l’Espagne sont complètement saturés. Pour produire en France et en Europe, il faut changer de paradigme et reconsidérer les chaînes de production : produire moins, mais mieux en évitant le gaspillage. On peut trouver des fabricants qui ont développé leur RSE en dehors de l’Europe. Si on cherche les bons partenaires, on trouve. Surtout que chaque bassin de production possède son savoir-faire spécifique : la broderie artisanale en Inde, le denim pour la Tunisie, la chaîne et trame et le cuir pour le Maroc…
En quoi les comportements des consommateurs ont-ils changé ?
La nouvelle génération va souvent en boutique pour acheter sur le numérique. Par ailleurs, c’est un consumerçant : il achète et vend sur Vinted. Il veut bien consommer sustainable, mais il y a souvent un « oui, mais... ». Et il est adepte du DIY. Certains
créent carrément leur label pour satisfaire leurs envies mode. Des plateformes d’incubation comme Ulule font d’ailleurs un carton. Au Who’s Next, nous invitons gracieusement 20 labels qui ont bien réussi leur campagne sur cette plateforme.
De quoi êtes-vous le plus fière ?
Il y a quatre ou cinq ans, on s’est mis à hoster des salons plus petits que les nôtres, pas par envie de les materner, mais plutôt dans l’esprit de faire ensemble. Après la covid, on a aussi fait une tournée des dirigeants des salons dits concurrents en Europe et aux États-Unis pour créer un collectif basé sur l’échange, le partage et la solidarité. Nos anciens concurrents se sont mués en collègues généreux. Nous nous sommes aperçus que nous étions confrontés aux mêmes enjeux. Se parler vrai, partager nos réflexions, et notre passion commune de la mode a changé notre vision du monde. Cette alliance est à la fois une source de réconfort et de fierté.
Les chouchous de SYLVIE POURRAT
BIJORHCA
LES SOLIDES, des créations conscientes made in Bali
Créé en 2017 par la créatrice installée en suisse Anna z’brun, Les Solides s’est fait connaître par des pièces intemporelles qui restent en dehors des exigences saisonnières de l’industrie de la mode. Indémodables et non binaires, ses créations s’inspirent de la nature, des gens et des savoir-faire ancestraux. Tous ses produits sont fabriqués à Bali dans l’optique de préserver l’artisanat traditionnel et de créer des liens durables avec les communautés locales. Pour Anna, ses jolies créations sont une alternative à la consommation de masse grâce à leur qualité et leur durabilité. Elle veut aussi que l’on se souvienne que derrière chacun de ses trésors il y a un être humain qui a travaillé avec cœur et à la main, ce qui rend chaque pièce unique.
LAVISH BY T.M, du crochet brésilien en fil d’or
Tricia Milaneze a fondé Lavish by T.M en 2005. Sa signature ? Des pièces raffinées et uniques fabriquées au Brésil combinant style vintage et influences modernes. Ses créations ont séduit la presse mode internationale comme des stars comme Jlo. Perles de verre et fil d’or crocheté à la main : le sens du détail est au cœur de processus de fabrication de Tricia. Ses magnifiques boucles d’oreilles en crochet s’inscrivent parfaitement dans la tendance éponyme de l’été prochain.
POLITAINS,
l’amour des pierres précieuses
Politains est l’aboutissement d’un rêve de petite fille, celui de Fanny qui était déjà fascinée par les bijoux des vitrines de sa tante. Formée à la gemmologie et amoureuse des pierres, elle créée son label un pied à Zurich, l’autre à Paris. Sa signature ? Proposer à ses clients des pierres de très belle qualité habituellement réservées à la haute joaillerie. Politains a fait de l’artisanat de qualité, de l’approvisionnement responsable et d’un design intemporel, ses valeurs fondamentales. Aussi à l’aise dans le sur-mesure que dans la création de bijoux traditionnels, Fanny s’adapte à toutes les demandes. De plus, chaque bijou est accompagné d’un certificat d’authenticité délivré par un laboratoire de gemmologie indépendant, ce qui garantit la qualité des pierres.
EVA MENDEZ, la pureté graphique incarnée bijou Artiste multiple, Eva Mendez a tout d’abord expérimenté la peinture puis la sculpture. Son processus créatif est passé par différentes étapes avant d’aboutir à la joaillerie. Formée à la fusion à chaud et au soufflage de verre, elle produit toutes ses pièces à la main dans son atelier de Teo, en Espagne. Le verre est le matériau à travers lequel est tressé le fil conducteur qui relie toutes ses œuvres. Son style graphique, à la fois très personnel et intemporel, ignore le superflu dans le but d’approcher une pureté formelle. De œuvres graphiques au raffinement incontestable.
OBIDACULTURE
Architecte intérieur, Obida Obioha avait l’envie d’étendre son territoire d’expression à la mode, en travaillant sur des projets plus accessibles. Son objectif ? Proposer des pièces textile qui peuvent ajouter une touche de joie à la vie quotidienne. Obida rêve de devenir l’ambassadeur mondial de l’Afrique, respecté pour son engagement envers l’artisanat, l’authenticité et la durabilité. Il imagine un monde où la beauté exquise de la culture ouest-africaine est célébrée sur la scène internationale, et où chaque achat devient un choix conscient pour soutenir des pratiques respectueuses de l’environnement en Afrique. Obida travaille uniquement avec des artisans locaux, créant des motifs uniques qui sont cirés et teints à la main sur du coton Funtua fabriqué localement, tout en priorisant des pratiques éthiques et écoconscientes dans l’ensemble de ses activités.
WHO’S NEXT
ELEXIAY, crochet et macramé originaires du Nigeria
Le label, fondé par Elyon Adede en 2018, de mode met en avant l’artisanat nigérian de manière durable. Le Nigeria est doté d’une histoire, d’un patrimoine et d’un artisanat riches qu’Elexiay explore, en se concentrant principalement sur le crochet et le macramé, deux techniques ancestrales qui avaient pratiquement disparu. Elexiay en a redéfini les codes et les a dépoussiérés avec de jolies coupes déclinées dans des couleurs franches. La plupart des pièces sont fabriquées artisanalement, sans machine et à la main, dans le but de diminuer leur impact sur l’environnement. Elyon Adede milite également en faveur de la création d’emplois locaux et pour l’autonomisation des femmes.
MY BEACHY SIDE, crochet, équité et savoir-faire
Gamze Ates a fondé My Beachy Side en 2015 afin d’intégrer des pratiques durables et équitables à sa vision créative, suscitée par un amour du crochet traditionnel fabriqué dans sa Turquie natale. La stratégie de l’entreprise se concentre sur des pratiques responsables à travers toutes les fonctions : de l’enrichissement des artisans individuels à la réduction des déchets industriels. Elle favorise l’autonomisation financière de femmes défavorisées en leur procurant un revenu durable grâce à la fabrication artisanale d’articles de mode. En Turquie, seulement 30 % de la population féminine est employée à l’extérieur du foyer. Situé à Istanbul ainsi qu’à Diyarbakir, les ateliers
My Beachy Side emploient un groupe pluriel de plus de 500 femmes dont certaines sont des réfugiées en provenance de Syrie. La collection est vaste avec une kyrielle de robes, de tops, de pantalons, de maillots de bain et d’accessoires en crochet de toute beauté.
LABELRAMA, l’amour des tissus traditionnels indiens
La fondatrice de Labelrama, Rajeswari (Raji) Rama, a le tissage indien dans le sang puisque sa famille a fondé son entreprise de textile il y a plus de 50 ans. D’ailleurs, lorsqu’elle était enfant, elle passait toutes ses vacances dans des villages de tisserands. Raji s’est même formée aux métiers à tisser. Experte et passionnée, elle a visité la plupart des musées qui ont exposé des tissus indiens anciens comme de précieux artefacts. C’est cet art du tissu qu’elle souhaite faire découvrir au monde à travers sa jolie griffe. Pour ses premières collections, Raji a collaboré avec deux ateliers du Bengale occidental pour s’approvisionner en mousseline 200 fils, en khadi doux et respirant, et en jamdani divin par la finesse de son tissage et la délicatesse de ses motifs. Des collections à acheter rien que pour le toucher du tissu, tant on aura plaisir à les glisser contre sa peau.
FUTURESALON
Boris PROVOST
Directeur général de Tranoï
Depuis 1998, Tranoï accueille quatre fois par an durant la Paris Fashion Week des acheteurs français et internationaux à la recherche d’une offre de mode singulière. Chaque événement rassemble une communauté de nouveaux créateurs de prêt-à-porter et d’accessoires. Tranoï a intégré le pôle mode du groupe GL Events, aux côtés de Première Vision en juillet 2020. Pour la première fois, le salon pose ses bagages à Tokyo avec une sélection pointue de 150 créateurs japonais et internationaux regroupant prêt-à-porter masculin et féminin, accessoires et lifestyle. Boris Provost, directeur général, nous dévoile ses actualités et ses ambitions à l’international.
BIO EXPRESS
Après avoir travaillé de nombreuses années comme attaché de presse dans le secteur de la nuit parisienne et de la mode, il a été membre de l’équipe exécutive de l’organisateur de salons WSN Développement pendant plus de 13 ans. Il a rejoint l’entreprise en 2003 en tant que directeur du marketing et de la communication de Who’s Next, avant de devenir membre du comité exécutif et d’assumer le rôle de directeur de la stratégie de marque et du développement international jusqu’en 2016. En 2017, Boris Provost rejoint Reed Expositions France, où il a été en charge pendant trois ans d’Equip’Hotel, puis du pôle Hospitality & Food de Reed Expositions France. Il rejoint les équipes de Tranoï en septembre 2019.
Comment la jeune création se porte-t-elle ?
Il y aura toujours de la création, de l’innovation et des créateurs ! Et c’est passionnant d’accompagner ces designers dans leur développement selon leur positionnement. Tranoï a toujours soutenu les jeunes designers et nous avons une relation particulière avec eux. Malgré les nombreux challenges qu’ils doivent relever, je suis impressionné par leur vision et leur engagement. L’équation est loin d’être simple lorsqu’on lance sa marque, il faut affirmer sa singularité et à la fois, répondre au marché. Et pourtant, nous accompagnons chaque année des success stories, à l’image de Isnurh pour l’homme ou Radica Studio, MAM ou T-Coat pour la femme.
Quels sont les segments les plus dynamiques sur votre secteur ?
Nous sommes aux côtés des créateurs et marques créatives françaises et internationales, nous accueillons près de 200 marques de PAP et d’accessoires Femme à chaque édition au Palais Brongniart, avec un positionnement qui va des nouveaux designers jusqu’au contemporary et advance contemporary. Ces griffes et designers ont la volonté de répondre aux besoins des marchés, avec leur spécificité. Par exemple, en s’adaptant aux com-
mandes spéciales (modifications d’une forme, d’une couleur). Cette capacité à personnaliser plaît beaucoup et peut être un facteur de réussite.
Quels sont pour vous les nouveaux enjeux du marché ?
Pour une marque de mode, l’enjeu est de grandir en se développant à l’international. Le wholesale est la clef d’entrée, et Tranoï a toujours eu la volonté d’accompagner les créateurs et marques sur des marchés à fort potentiel de développement. C’est pourquoi, nous avons lancé pour la première fois Tranoï Tokyo. Un lieu hautement stratégique puisque Tokyoest considérée comme l’une des capitales asiatiques du shopping et une vitrine pour l’ensemble de l’Asie. Et évidemment c’est une ville tremplin pour l’accès des jeunes créateurs à la scène mode mondiale. Nous accueillons 150 marques et designers, au cœur de Shibuya, les 4 et 5 septembre. Et l’accueil que nous avons reçu, dès le lancement
du salon, nous confirme que les marques et designers sont prêts à se développer aux côtés de Tranoï. La Direction Artistique a été confiée à Marylin Fitoussi, célèbre fashion editor de la série à succès Emily in Paris et nous avons une équipe dédiée aux acheteurs japonais et asiatiques.
Qui sont vos visiteurs ?
Notre force est notre communauté d’acheteurs internationaux qui sont fidèles au Tranoï et apprécient notre sélection et notre volonté de mettre en avant de nouvelles histoires et de nouveaux talents. Nous nous efforçons à chaque édition de travailler une offre qui répondent à nos exigences : créativité, savoir-faire et innovation. Ce réseau global d’acheteurs et de retailers venus du monde entier représentent plus de 50 nationalités et regroupent des concept-stores, grands magasins et boutiques multimarques on et off line. Nous avons une équipe d’agents internationaux qui sont en rela-
tion toute l’année avec cette communauté d’acheteurs, et nous sommes donc en contact permanent pour répondre à leurs besoins et travailler avec eux. Et bien évidemment, nous accueillons l’écosystème mode international, c’est-à-dire l’ensemble des personnalités qui font la mode aujourd’hui, aussi bien en France qu’à l’international, que ce soit des associations, des stylistes, des partenaires, etc. Notre positionnement international fait que nous sommes au cœur des enjeux mode.
Que pensez-vous de la lifestylisation du marché ?
C’est une réalité, nous avons de plus de plus de demandes aussi bien du côté des créateurs que des acheteurs. L’envie d’avoir des propositions globales, innovantes et inédites. Tranoï a toujours introduit du lifestyle dans sa sélection. Nous avons développé une offre lifestyle dédiée à Tranoï Tokyo, avec une sélection d’objets d’arts de la table. En janvier
dernier à Paris, nous avions accueilli la céramiste Lola Mayeras. C’est l’évolution du marché, qui s’hybride et permet d’enrichir l’offre. C’est aussi une formidable opportunité pour créer des collaborations et des partenariats.
Parlez-nous de votre jolie campagne de communication... Tranoï célèbre la création africaine avec Jenke Ahmed Tailly, styliste et directeur artistique engagé qui signe une exceptionnelle campagne pour le printemps-été 2025. Pour cette campagne, Jenke a travaillé avec les collections des créateurs de CANEX (Creative Africa Nexus - le programme d’accompagnement des créateurs africains créé par Afreximbank), partenaire de Tranoï depuis cinq éditions. Avec son œil exigeant et radical, il a sélectionné les vêtements et construit la silhouette du printemps-été 2025, en mettant en avant ses partis-pris stylistiques et son savoir-faire inégalé.
Blanc de blanc
Hacienda
LIFESTYLEFUNDAMENTAL
RAYURES
DÉSTRUCTURÉ GRAPHIQUE
FRANGES RÉTRO
Intemporelles, chics et raffinées. Bougeoirs Monoprix, à partir de 13 € pièce
Les tapis jouent la carte de la géométrie variable. Tapis blanc Calligaris, 1729 € Tapis Galet beige Roche Bobois, 1680 €
Nostalgie quand tu nous tiens. Suspension Jolipa, 235 € Fauteuil ReCollection, 399 €
mustHAVE
COULEUR WENGUÉ
Les bois sombres fêtent leur grand retour.
Bibliothèque PH Collection, prix sur demande.
TRANSPARENCE
Des chaises d’écolier toute en légèreté. Laurent Badier, 499 € pièce.
PHOTOGRAPHIE D’ART
L’important, c’est de trouver l’artiste qui raisonne en soi. Photographie The Dybdahl Co, 59 €
COLORTHÉRAPIE
Des pièces pour booster son intérieur
Panneau Designheure, 10188 €
BOIS BRULÉ
Une technique ancestrale venue du Japon. Console Jolipa, 652 € Tables Signature, 726 €
DÉCO
FUNNY ZIG ZAG
GREAT GATSBY
Des lustres quasi hollywoodiens
Lustres Signature, 1350 et 2269 €
Tout simplement pop et ludique
Axel Chay X Monoprix, 35 €
OVNI
Une belle illustration du Space Age.
Suspension Designheure, 799 €
PARAVENT DESIGN
De véritables jokers pour segmenter ses grands espaces. Roche Bobois, à partir de 5550 euros
LIFESTYLESALON
Maison&Objet
sept. 2024
Entre lifestylisation, nouvelle garde et innovations
Mélanie Leroy, directrice générale de SAFI
La grand-messe de la décoration et de l’ameublement à l’international revient à la rentrée avec une offre élargie, de nouveaux forums sur les tendances et l’innovation ainsi qu’un accent sur la révélation de nouveaux talents. Un1que a rencontré Mélanie Leroy pour en décrypter les nouveautés et les enjeux de son secteur toujours très dynamique.
BIO EXPRESS
Mélanie Leroy a fait ses armes dans le marketing, les achats et le numérique chez L’Oréal, Carrefour, Casino et Oxybul Eveil&Jeux. Puis elle intègre ConsoBaby en tant que directrice générale, le leader média, data et intelligence collective du secteur de l’enfant en 2018. Directrice générale de Safi depuis un an et demi, elle dirige les salons Maison&Objet, la Paris Design Week, ainsi que la plateforme digitale MOM sur laquelle les clients peuvent désormais commander directement. Sa mission ? Créer un écosystème de services physiques et numériques destinés aux professionnels de la décoration, du design et de l’art de vivre pour les accompagner efficacement dans le développement de leur business.
Quel est le positionnement de Maison&Objet ?
Maison&Objet a un positionnement multi catégoriel unique au monde comprenant 15 secteurs distincts dédiés à la décoration et à l’ameublement, mais aussi à la mode, au wellbeing and beauty, aux cadeaux ou encore à l’artisanat d’art. Aujourd’hui, au-delà de proposer une offre large, nous portons une attention particulière à la qualité au travers d’une curation forte. Nous avons beaucoup travaillé à sa diversification et sa singularité avec un renouvellement de l’offre de 25 % tout secteur confondu qui sera présentée cette saison. Sélectionner une offre large et attractive qui réponde aux besoins de l’ensemble de nos visiteurs est pour nous fondamental, qu’ils soient retailers, prescripteurs ou professionnels de l’hospitalité.
Quels sont les nouveaux enjeux du marché de la décoration et de l’ameublement ?
Le lifestyle est prédominant. Les magasins de décoration et d’ameublement doivent travailler sur une offre multi catégorielle et jouer sur leur singularité pour réenchanter la visite de leurs clients. C’est aussi pourquoi les concept-stores tirent aussi bien leur épingle du jeu. Il y a
une recherche d’expérience du consommateur que l’on ne peut plus ignorer. Ce phénomène est d’ailleurs transversal car il touche également le secteur de l’hospitalité. Lassés de la standardisation, les clients ont des attentes expérientielles plus fortes. Résolument lifestyle dans son positionnement, Maison&Objet répond plus que jamais à cet enjeu du marché. Parallèlement, le wellbeing and beauty lancé il y a un an sur Maison&Objet se développe significativement avec 46 % de nouvelles marques présentes en septembre. Ce secteur est une belle opportunité de créer de l’animation produits sur son lieu de vente et de proposer un accompagnement personnalisé à ses clients. De notre côté, nous organisons plus de 30 ateliers sur ce secteur pour que les détaillants expérimentent les best practices. On parle là de bénéfices thérapeutiques, d’expériences ludiques et d’innovations en termes de rituels pour le bien-être mental et physique. Côté marques, l’enjeu de trouver de nouveaux relais de distribution est particulièrement important dans le contexte actuel. Forts de nos 450 000 acheteurs internationaux référencés, nous facilitons ces mises en relations fertiles. Plus que jamais, nous jouons notre rôle de business
LIFESTYLESALON
partner pour les labels comme pour les acheteurs.
Quels sont les segments les plus dynamiques de votre secteur ?
De manière générale et malgré le contexte challengeant du marché, nous constatons un dynamisme de renouvellement de l’offre important avec un boom de 25 % de nouvelles marques sur le salon. Notre dernier baromètre réalisé auprès de 2 000 professionnels tous secteurs confondus a mis en lumière que 65 % des griffes étaient prêtes à faire des efforts sur les nouveautés pour attirer de nouveaux clients. Si le secteur wellbeing connaît une belle dynamique, il en est de même pour le secteur fashion accessories avec une augmentation de 24 % de nouvelles marques sur l’édition de septembre. Les accessoires mode notamment s’inscrivent dans une offre cadeau qui présente l’avantage d’être dessaisonnalisée avec des cycles d’achats plus courts que dans le circuit textile traditionnel. En parallèle, le segment Project qui a trait aux matériaux haut de gamme est tonique grâce à des innovations prometteuses et un boom de 44 % de nouvelles marques dont dix nouveaux participants dans notre nouveau corner eco-material
Parlez-nous de votre rôle d’incubateur…
Nous avons mis au point trois opérations distinctes qui nous tiennent beaucoup à cœur pour repérer, valoriser et accompagner la nouvelle garde internationale du design. Future On Stage révèle les talents français et internationaux de Maison&Objet et récompense des entreprises de moins de trois ans qui ont un temps d’avance en termes d’innovation, de business et de créativité dans l’univers du design, de la décoration et de l’art de vivre. Maison&Objet offre une visibilité, une puissance média et un accompagnement par des experts à des pépites du design de sens et d’usage, qui ont vocation à grandir rapidement avec une conscience ultra responsable dans la fabrication de leurs produits. Les candidatures ont bondi de 27 % cette saison. L’un de nos trois lauréats, Apollo Wooden Wheelchair, propose les seuls fauteuils roulant en bois du monde. Son créateur aborde le sujet du handicap tout en répondant à une évolution des usages liée au vieillissement de la population. Le programme Rising Talent sélectionne quant à lui cinq talents d’un pays. Cette année, nous avons fait cap sur la Scandinavie avec des talents comme Christian + Jade, Ali Sha Gallefoss, Lab La Bla, Frederik Gustav ou Antrei Hartikeinen. Enfin, la Paris Design Week qui se tiendra dans le centre de Paris, présentera à travers la factory by Maison&Objet 110 jeunes designers révélés sur ses précédentes éditions dans 4 espaces dédiés. Une belle illustration de la puissance de notre écosystème qui nous permet d’accompagner les designers et les marques tout au long de leur cycle de croissance.
Comment intégrez-vous le marché de la seconde main à Maison&Objet ?
Cette saison, nous recevons les Puces de Saint-Ouen pour embrasser le marché de
la seconde main de façon globale. En janvier dernier, nous avions mis en avant des marques de seconde main dont De Bon Goût qui propose des pièces uniques et responsables qu’elles soient chinées, neuves ou issues de l’artisanat. De notre point de vue, ce nouveau segment du marché est une tendance qui s’installe et n’est pas un point de blocage. En effet, les magasins comme les architectes d’intérieur sont de plus en plus nombreux à vouloir mixer une offre de première et de seconde main. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons créé un atelier de coaching dédié sur la thématique de la seconde main dans notre espace What’s new in Retail.
La RSE est-il un sujet central et comment le traitez-vous ?
La responsabilité sociale et environnementale est un enjeu majeur pour nos clients comme pour nous. Être engagé en faveur d’un monde plus juste fait aujourd’hui partie du business. De notre côté, nous avons développé un parcours sustainable pour aiguiller les visiteurs. Notre jury, qui est en fait un comité d’experts RSE, sélectionne les marques qui répondent au cahier des charges qu’ils se sont fixés. En tant qu’organisateur de salons, nous avons également mis en place un ensemble d’actions visant entre autres, à recycler près de 50 % des matériaux utilisés, à produire de la signalétique non datée pour la réutiliser ou encore à offrir les invendus des différents points de restauration à des associations dédiées.
Comment l’IA va-t-elle révolutionner votre secteur ? Dans notre dernier baromètre, nous avons justement interrogé les professionnels du secteur sur ce sujet et nous avons pu constater leur engouement pour l’IA. Elle est d’une aide précieuse dans les tâches courantes comme poster sur les réseaux sociaux, optimiser la gestion de sa logistique ou gagner du temps sur des fonctions opérationnelles. En revanche, nous
constatons aussi que les professionnels s’interrogent sur la largeur d’utilisation de l’IA, ses opportunités, mais aussi ses limites voire ses risques. Là encore, je suis convaincue que le rôle de Maison&Objet est de les éclairer et les guider en leur apportant un décryptage. C’est ce que nous faisons au travers de posts et d’articles dédiés sur notre site et dans nos newsletters, et je dois dire que chaque prise de parole remporte un vif succès ! Côté offre, l’IA va progressivement s’encapsuler dans le territoire des marques. À terme, elle devrait permettre au secteur de déployer une créativité plus importante car nous n’en sommes qu’aux prémices. D’après notre baromètre, 34 % des entreprises utilisent déjà l’IA au quotidien, 89 % utilisent ChatGPT et 19 % Midjourney dans le cadre de leur travail.
Qu’est-ce qui a évolué dans les comportements des consommateurs ?
Ils ont intégré une forme d’écoresponsabilité. Par ailleurs, ils recherchent une somme de bénéfices dans leur achat, attachant de plus en plus d’importance à la durabilité et à la valeur ajoutée des produits. Mais aussi à la création derrière celui-ci, à son designer et à son histoire pour incarner une consommation dite « de sens ». Enfin, le marché du moyen de gamme est en train de disparaître car le rapport qualité/prix des produits ne s’explique plus. On se dirige vers une polarisation du marché avec, d’un côté, le luxe et des marques premium et, de l’autre, de la fast déco en termes d’objets.
Comment voyez-vous l’évolution de votre salon à moyen terme ?
Nous nous dirigeons vers la création de deux éditions différentes et complémentaires, qui permettront de répondre activement aux évolutions du marché et surtout aux besoins des clients que nous avons longuement écoutés, mais il est encore trop tôt pour vous dévoiler notre nouvelle stratégie. La suite sera pour bientôt !
LIFESTYLESALON
Future On Stage Un tremplin pour trois talents
Depuis trois ans, Future On Stage, grand bain révélateur de talents français et internationaux de Maison&Objet, récompense des entreprises de moins de trois ans qui ont un temps d’avance sur l’innovation, le business et la créativité dans l’univers du design, de la décoration et de l’art de vivre. À chaque édition, trois jeunes pépites inventives et véritables game changer du marché bénéficient d’un espace d’exposition sur le salon et d’un accompagnement par des experts du marché. Zoom sur les trois lauréats de la saison…
SUNGAI DESIGN, des chaises issues des rivières balinaises (Indonésie)
Sungai Watch et Sungai Design sont sœurs. La première, fondation environnementale, a trois ans et s’est fixée pour mission de récolter et trier le plastique des rivières de Bali. La cadette ouvre depuis quelques mois la voie à une nouvelle ère de design durable en valorisant le fléau mondial du plastique. Derrière ce projet, une fratrie française – Kelly, Gary et Sam Bencheghib – qui, depuis Bali, Paris et New York, présente Ombak, une assise soigneusement polie et assemblée artisanalement à raison d’une chaise longue par jour. Leur concept est tellement innovant en Indonésie que même le président indonésien les suit ! Véritable activiste en écologie, Sungai Design a créé son propre entrepôt de tri de sacs en plastique en Indonésie. Grâce à la plateforme hollandaise Precious Plastic, elle a trouvé comment recycler par elle-même le plastique pour produire son bel objet incassable qui sera vendu pour financer des actions de nettoyage.
KONQRIT, quand les baignoires deviennent des chefs-d’œuvre (Argentine)
Les baignoires aspirationnelles de Konqrit célèbrent la beauté dans l’espace intime. Considérées comme une toile vierge pour les artistes, ces objets d’art d’un tout nouveau genre vont révolutionner le monde du bain. « En concevant ma maison, je voulais créer des espaces de relaxation, de connexion avec le présent. La salle de bains s’est avérée le lieu propice, mais je ne trouvais rien sur le marché. Aucune marque ne travaille avec des artistes dans un espace aussi privé que la salle de bains ! J’ai donc réalisé le projet par moi-même en y consacrant deux ans de développement produit. Une petite usine sous la main, je me suis lancée dans l’aventure Konqrit sans projet d’avenir, comme une exploratrice. Les gens ont aimé, sont venus à mes workshops et la presse s’est enthousiasmée : tout est allé très vite », raconte Cecilia García Galofre, ex-consultante mode devenue cheffe d’entreprise…
APOLLO WOODEN WHEELCHAIR, les fauteuils roulants les plus stylés du marché (France)
Paul de Livron a mis au point une technique de fabrication qui permet de concevoir les seuls fauteuils roulants en bois au monde. Créatif et manuel, cet ingénieur diplômé de l’École nationale supérieure d’Arts et Métiers a développé en autodidacte des compétences en travail de la matière et design après un accident de randonnée dans les calanques qui l’a laissé paraplégique. Combattif et entrepreneur dans l’âme, il se lance dans l’ébénisterie et conçoit un fauteuil roulant sur-mesure en bois okoumé avec des éclats de poutres calcinées de NotreDame. Il espère que son fauteuil roulant, le plus design au monde, change le regard des gens sur le handicap ! Le pape est même parrain du projet puisqu’il lui a offert l’une de ses pépites. Designer au grand cœur, Paul aimerait permettre aux pays en voie de développement de produire des fauteuils en bois low tech. Un vrai coup de cœur !
Terra Cosmos Cap sur le rétro-futurisme
Après Tech Eden, éclairage sur l’alliance vivifiante de la technologie et de la nature, Maison&Objet et Peclers Paris explorent un nouveau thème stimulant optimiste et résilient.
La perspective désormais envisageable de voyages dans l’espace et les avancées technologiques qui rejoignent les projections d’anticipation annoncent de profonds changements dans nos modes de vie. Cinquante-cinq ans après les premiers pas d’un homme sur la Lune, les innovations scientifiques ravivent notre fascination et réactivent un imaginaire lié au cosmos, synonyme d’avenir prometteur. Peclers Paris nous propose une nouvelle approche où il ne s’agit plus simplement d’un ailleurs extra-terrestre. « Le cosmos, nous en faisons partie et ce positionnement implique une responsabilité, des créations et des pratiques résilientes et vertueuses. Il impose une vision plus large, ésotérique, magique dans laquelle on peut s’imaginer touriste en apesanteur, choisir de consulter les astres ou de rechercher des connexions bénéfiques avec les éléments », nous explique Brune Ouakrat, planneur stratégique en charge de la prospective chez Peclers Paris. Connexion, immersion, virtualité, matières intelligentes, 3D, IA… une part du fantasme devient accessible aujourd’hui et le consommateur est prêt pour des expériences immersives, sensorielles tan-
dis que de nouvelles esthétiques s’immiscent dans son quotidien et le réenchante.
Côté matières, douceur futuriste Elles sont brutalistes ou sophistiquées, irisées ou transparentes et évoquent autant la surface minérale des astres que les étendues célestes et stellaires. Les matériaux expriment un futurisme sensoriel qui habille les intérieurs de rugosités minérales, les investit de constellations d’objets satellites. Les formes aléatoires, la rondeur et l’ova-
lité accentuent l’aspect cosmique autant qu’elles en adoucissent les contours. Les luminaires produisent des halos vibrants, diffractent la couleur en spectres mouvants, en projections féeriques.
Évasions polysensorielles
Dans l’hôtellerie et la restauration, l’expression de Terra Cosmos s’étend au-delà d’un univers formel. Découvertes immersives ou expériences extrêmes, il ne s’agit plus seulement de mobiliser les sens, mais de les amplifier ou de les déstabiliser autant à l’aide de technologies que de récits merveilleux.
Plongée dans le metaverse en boutique
De la boutique Acne Studio au pop-up store Moncler à Tokyo, dans le retail, les références cosmiques sont plus abouties encore quand les décors futuristes et épurés rencontrent une expérience d’achat numérique et connectée. L’esthétique d’avant-garde ouvre la voie à une nouvelle consommation.
Space Age inspiration, référence au futur fantasmé des années 1960
Né en Californie dans les années 1960, le Space Age éclot dans un climat géopoli-
tique tendu par la Guerre froide et la course à la bombe A. Ce courant traduit la peur sous-jacente de l’extinction de l’humanité et la capacité des créateurs à injecter de l’humour et de la légèreté dans leurs évocations. À grand renfort de formes rondes et de motifs géométriques, ils reproduisent avec facétie les principes scientifiques du nucléaire. Simultanément, la conquête de l’espace bat son plein avec le lancement de Spoutnik en 1957. Portés par les coloris pop, architectes et designers s’en donnent à cœur joie avec une multitude de références aux vaisseaux spatiaux, aux fusées, aux OVNI, à la Lune et à tout ce qui a trait à la conquête d’une autre galaxie. Côté matières, cette frénésie d’un futur fantasmé est portée par le déferlement de nouveaux matériaux plus légers : plastique, aluminium et contreplaqué. Ce courant esthétique fantasmagorique ira bien au-delà du design et de l’architecture pour infuser tous les arts visuels, en particulier sur le cinéma et la mode.
3 questions à… Brune Ouakrat et Charlotte Cazals
Planneur stratégique en charge de la prospective, et designer et trend forecaster chez Peclers Paris
Comment est né Terra Cosmos ?
Brune Ouakrat : Terra Cosmos est en quelque sorte la suite de Tech Eden qui donnait un éclairage sur l’alliance vivifiante de la technologie et de la nature. Tech Eden évoquait à la fois responsabilité environnementale et le réenchantement par le numérique. Il nous fallait une thématique transverse qui infuse sur tous les secteurs du salon. Notre travail touche à la fois à la direction artistique et à la curation d’objets.
Charlotte Cazals : Nous débutons toujours notre processus de création par une réunion pour mettre nos idées en commun. Nous sommes généralement nourries par nos derniers cahiers de tendance et les courants esthétiques marquants que nous avons découverts. Le cosmos et le space design ont vite émergé.
B. O. : Au départ de notre processus de création, on identifie les signaux faibles. Quand on évoque une tendance ensemble, on cherche toujours à savoir pourquoi elle se manifeste et s’il elle va durer. Terra Cosmos était un thème cohérent car il offrait des traductions variées sur des territoires créatifs pluriels. Notre thématique doit pouvoir investir tous les espaces possibles : un café, une salle de sport, une salle de bains… Il ne faut pas qu’il y ait de limites.
C. C. : Ensuite, mon rôle est d’élaborer un territoire esthétique qui correspond à cette vision conceptuelle, avec sa palette de couleurs, ses matériaux, ses formes et ses espaces.
Pourquoi trouviez-vous ce thème si inspirant ?
B. O. : L’idée d’une exploration de l’espace fantasmée qui se confronte à
une vision scientifique plus concrète basée sur l’innovation était très séduisante. Ce thème nous interroge aussi sur notre futur sur terre.
C. C. : En termes de territoires esthétiques, il y a deux volets : d’une part, des références au space design des années 60/70 en Californie avec des couleurs chaudes et chatoyantes, des lignes rondes, des lumières diffuses et des volumes généreux. Et de l’autre, une vision plus tranchante de la tech avec de la minéralité, du numérique, des nouvelles brillances et finitions. Ces deux univers esthétiques se complètent parfaitement. Nous avons retraduit en images ces deux thèmes pour les équipes du salon à travers des moodboards et des storytellings visuels pour des applications à la fois très concrètes mais aussi plus oniriques. Outre qu’il soit ultra prospectif, Terra Cosmos se devait d’être facilement déclinable. Le tout aussi bien pour des intérieurs que pour des espaces d’hospitalité ou de retail.
B. O. : On travaille aussi en détail sur la notion de tribu prospective, en exprimant visuellement la vie d’un individu qui évoluera dans un univers lointain et futuriste.
Comment sait-on si son thème sera un succès ?
C. C. : Quand votre thème rentre en résonance avec des projets de designer que vous aimez beaucoup, vous savez que vous avez visé juste.
B. O. : Cette impression de résonnance avec l’actualité culturelle ou du design revient à chaque fois. Nous avions eu le même ressenti lors de la sortie de Tech Eden.
LIFESTYLESALON
TERRA COSMOS
La sélection d’Élisabeth Leriche
CELLULE FUTURISTE
Prêt pour un voyage cosmique à bord d’une navette spatiale ? Roche Bobois
ENTRE
CIEL ET TERRE
MÉTÉORITES
Astéroïdes, comètes, corps planétaire : l’espace nous offre ses trésors.
DUNE
Des œuvres qui pourraient provenir d’un univers interstellaire dans un futur lointain… Sofia Karnukeva Cyryl Zakrzewski
SOLAIRE
Une ode à l’astre central de notre système solaire. Caroline Besse Jline
LUNE
Corps céleste rocheux, source d’inspiration intarissable depuis 1969. Pulpo 101 Copenhagen
Foodosphère Plaisir, lien et attention au menu
Par Le Sial Paris
Sujet hautement universel, l’alimentation prend une part de plus en plus importante de notre budget face à l’inflation galopante. Désormais habitués à opérer des arbitrages, nous sommes nombreux à avoir changé nos habitudes en végétalisant notre assiette, en nous intéressant à la traçabilité, en testant les dernières tendances et surtout en cuisinant local et de saison pour préserver la planète. Dans notre pays de Gaulois, manger, plus qu’ailleurs, rime avec plaisir et émotion, convivialité, terroirs et savoir-faire. Nous pouvons être fiers de nos agriculteurs, producteurs, commerces de bouche, industriels vertueux et restaurateurs qui se battent pour faire vivre et survivre tous les pans de notre culture gastronomique, nous faire vivre d’incroyables expériences et faire voyager nos papilles. De notre côté, nous remercions les équipes du Sial qui nous ont ouvert grand les portes en nous mettant à disposition leurs insights et en nous organisant des rencontres avec leurs experts, une belle générosité à l’image du secteur de l’alimentation. Tendances, innovations, blockchain, vous saurez tout sur les nouveaux enjeux de ce marché considérable et sur nos nouvelles façons de consommer.
LA FOODOSPHÈRE EN CHIFFRES
L’inflation alimentaire a atteint des niveaux historiques depuis deux ans, dépassant souvent le taux d’inflation globale. Sous le coup de cette hausse des prix, les dépenses alimentaires prospèrent, y compris en restauration. Une accélération des dépenses certes, mais une baisse tendancielle des volumes, la décroissance devenant un levier de préservation du pouvoir d’achat, avec
le fractionnement des dépenses et une multiplication des marques et des enseignes. Dans un contexte de transition alimentaire revisité par l’inflation, la filière s’attache aujourd’hui à résoudre une équation toujours plus complexe, où la question du prix reste centrale... Malgré le ralentissement de l’inflation depuis plus de 18 mois, les augmentations de salaire et une légère baisse des taux d’intérêt, la consommation n’a pas encore repris en Europe et encore moins en France, particulièrement touchée par la hausse des prix et l’augmentation de la précarité.
QUID DE LA SANTE
DANS NOTRE ASSIETTE ?
• +20 % d’inflation cumulée en France en 2022 et 2023 (produits de grande consommation en grande distributione). Une augmentation qui pénalise les achats responsables.
• +8,6 % de CA en GMS (produits de grande consommation).
• +3,8 % de produits responsables (bio, équitable, naturels, label rouge, local, végétal).
• Même si 65 % des personnes dans le monde se disent prêtes à payer plus cher pour des produits plus sains, nous n’en retrouvons pas forcément la traduction dans les actes d’achat. (Source : Circana)
SOLUTIONS ET NOUVEAUX
ARBITRAGES DE CONSOMMATION
• 81% des consommateurs français pensent que cuisiner soi-même est un bon moyen de maîtriser ses dépenses par rapport à l’achat de plats préparés (5,3% en volume).
LA VOIE DE LA RATIONALISATION
L’inflation brouille la donne et réactive la
fâcheuse opposition fin du mois versus fin du monde. Aux côtés des consommateurs qui renoncent à certains produits et jonglent entre les formats, les marques et les enseignes ont un rôle à tenir. Quelles voies emprunter pour contribuer à une consommation meilleure et plus juste, qui s’adresse au plus grand nombre ? L’option « rationalisation » fait son apparition, soit par l’hyper simplicité du produit, soit par un travail sur les volumes et le conditionnement.
Corrélativement, le e-commerce est le seul circuit de distribution qui progresse : • +12,7 % en valeur et de +0,9% en volume (source : Circana).
Au-delà du gain de temps, les achats en ligne sont aussi un moyen d’optimiser son budget (contrôle du montant du panier, moins d’achat d’impulsion, plus de marques de distributeur, pas de dépenses de carburant...).
LA RESTAURATION HORS
DOMICILE ENCORE DANS LA TOURMENTE
Après la joie des retrouvailles postpandémie, le secteur poursuit sa croissance annuelle, sans toutefois retrouver le niveau de fréquentation pré-Covid. Le plaisir de la sortie au restaurant reste une motivation forte. Pour continuer à en profiter, une majorité de consommateurs met en place de nouveaux arbitrages et attend que les restaurateurs répondent présents en termes de services, de prix et/ou d’expériences.
• 60 % des Français choisissent leur restaurant en fonction des prix abordables.
• 74 % des Français s’attendent à une nouvelle hausse de prix dans les restaurants. (Source : Circana)
LIFESTYLESIAL
La place centrale du plaisir se renforce, à la fois dans les attentes et dans les innovations, associée à un besoin croissant de compensation, induit par l’accumulation des crises. On parle d’ailleurs d’émotion sensorielle, d’émotion de l’expérience globale et de la montée en puissance de la dimension festive. L’émotion infuse partout : au repas du soir avec sa tribu rapprochée, au déjeuner de famille du week-end, aux grandes tablées entre copains, au plateau télé ou au restaurant. L’alimentation est aussi le seul secteur qui procure du plaisir à chaque individu plusieurs fois par jour.
• Pour 4 personnes sur 10, le réconfort arrive en tête des motivations associées au plaisir de manger. Ce sentiment est particulièrement notable chez les plus modestes et les plus fragiles, pour qui manger tend à devenir la principale source de plaisir accessible.
TOUJOURS PLUS DE SENSATIONS POUR UNE EXPÉRIENCE TOTALE
« Plaisir des yeux et des papilles », la formule a fait ses preuves et l’émotion sensorielle reste une dimension essentielle, côté consommateur et côté innovation. Les textures et les couleurs ne sont pas en reste, travaillées dans toute la largeur de leurs palettes pour enrichir l’expérience. Au restaurant, c’est dans l’assiette que se loge l’émotion, avec le plaisir de savourer ce que l’on ne cuisine pas chez soi. Un plaisir décuplé par le moment que l’on souhaite exceptionnel, créateur de surprises, d’étonnement... Et de souvenirs.
Le plaisir s’affirme comme valeur phare de la planète food.
• Le plaisir est aussi le levier numéro 1 de l’innovation (52 %).
• Plus d’un nouveau produit alimentaire sur 2 est lié au plaisir.
EXPLOSION SENSORIELLE ET RESEAUX SOCIAUX
Le phénomène Bubble Tea, boisson surprise au succès mondial, joue sur les saveurs, les couleurs et les textures... Et le plaisir se prolonge à la maison, avec des kits de création personnalisés. Dans un autre registre, la compétition fait rage entre chefs britanniques et français. L’objet de ce duel au sommet ? Les feuilletés charcutiers, pâté en croute contre pies qui étaient tombés en désuétude. Une promesse de goûts et de sensations contrastées, entre craquante douceur et croustillance. Partculièrement instagrammables, les restaurants immersifs connaissent un franc succès. Les animations visuelles s’associent à la carte pour vous emmener sous la mer, dans le désert ou dans des décors inspirés d’univers insolites (jungle amazonienne, ancien marché aux poissons de Tokyo, etc.).
RÉGRESSION QUAND TU NOUS TIENS
Pressés par le temps et aussi par le stress, nombre de consommateurs succombent à la tentation d’un produit gourmand, en pause détente ou en guise de repas. Les produits plaisir restent prioritaires dans les classements des innovations et restent performants dans les caddies. Glaces, chocolat, smoothies, chips, snacks et même bonbons connaissent des croissances notables et résistent bien dans un contexte de baisse générale des volumes. De là à dire que la comfort food est le dernier bastion face à une inflation historiquement élevée depuis deux ans, il n’y a qu’un pas.
LES ATTENTES DE PLAISIR AUGMENTENT FORTEMENT CHEZ LE CONSOMMATEUR
75 % en 2023 contre 70 % en 2022
(Source : Kantar)
SINGULARITÉ FESTIVE
À côté des occasions traditionnelles comme les anniversaires et les fêtes de fin d’année, tout devient prétexte de célébration : baby shower, divorce party, changement d’emploi, secret Santa entre amis. À la maison, les produits qui jouent le décalage et la surprise se sont multipliés. Par exemple, en Chine, une bière à la carotte est née pour fêter l’année du lapin ! Quant aux restaurants, ils sont de plus en plus nombreux à jouer la carte du divertissement (soirée jeux de société, blind tests et autres bingo drag...) ! Simultanément, les boissons sans alcool progressent toujours sur un marché mondial de plus de 10 milliards d’euros. Boom des mocktails, apparition de vins sans alcool millésimés, caves et cartes dédiées... L’offre quitte définitivement la case ersatz et poursuit sa diversification sous le sceau de la sophistication.
Après la pause forcée de la pandémie, l’alimentation est vécue comme une affaire éminemment collective avec le retour en force de la convivialité pour mieux résister aux préoccupations du moment. Le moyen aussi de tisser des liens dans le temps (le retour des traditions et aussi des ingrédients oubliés) et dans l’espace avec les explorations gastronomiques exotiques, toujours motivantes pour le consommateur. Partager un repas, se reconnaître des goût communs, en découvrir d’autres... L’alimentation est une affaire éminemment collective. Dans une société en manque de liens, elle peut contribuer à en tisser, avec authenticité, dans une dynamique de reconnexion et d’ouverture.
TRADI TRENDY
Renouer avec ses racines, affirmer une appartenance... La cuisine d’antan a repris du galon. Près d’une personne sur quatre apprécie particulièrement les plats traditionnels. Ce renouveau fait le succès des recettes et des produits qui racontent une histoire et contribuent à la préservation des savoir-faire. Le retour aux sources devient gage de qualité, et les marques commencent à rivaliser de relancements aux couleurs et packagings vintage. Côté restauration, les bistrots traditionnels et bouillons tirent leur épingle du jeu face à l’inflation. Leurs plats, leurs boissons et leurs décors délicieusement désuets séduisent les foules, même les plus jeunes, soutenus par des prix serrés plus que bienvenus.
FAIRE COMMUNAUTE
Manger ensemble, c’est partager plus que des aliments, c’est faire communauté, qu’elle soit familiale, amicale ou autre. Lieu de sociabilité par excellence, les restaurants jouent la carte de la table par-
tagée où la découverte des convives est aussi au menu. Dans un autre registre, les Food Courts nouvelle génération se multiplient en Europe et rassemblent les foules autour de valeurs communes résolument affirmées, souvent liées au local et au durable.
ALIMENTS ET MÉTHODES D’ANTAN
Le retour aux sources s’exprime aussi dans des ingrédients ou méthodes culinaires d’antan, remis au goût des enjeux contemporains, avec une forte dimension de naturalité : retravail de produit pour des raisons économiques et écologiques (céréales ou assimilées à l’instar du sarrasin), préparations ou aliments aux vertus redécouvertes (ail noir) ou utilisation de procédés qui ouvrent de manière naturelle la porte à de nouveaux goûts, plus subtils ou plus puissants grâce à des méthodes d’infusion.
NOUVELLES EXPLORATIONS
CULINAIRES
Embarquer pour d’autres saveurs, d’autres odeurs, d’autres couleurs... Le voyage dans l’assiette reste une habitude bien ancrée. Plus d’une personne sur trois aime découvrir de nouveaux goûts. Les cuisines d’ailleurs font figure de valeur sûre en termes d’innovation car elles sont en progression régulière. Aujourd’hui, la vague de la pop culture coréenne poursuit sa diversification dans l’assiette, soutenue par le développement de l’offre en restauration et de nouvelles références en plats préparés. Si les cuisines africaines font des débuts timides avec des lancements hyper pointus (cuisine yéménite par exemple), elles sont en train de trouver leur voie à travers celle de jeunes chefs de renommée internationale, à l’instar de Georgiana Viou, étoilée en 2023, sur les traces du très médiatique Mory Sacko, adoubé par le Guide Michelin en 2021.
EN FRANCE, POUR 1 PERSONNE SUR 3, RECEVOIR CHEZ SOI PARTICIPE AU PLAISIR DE MANGER. (Source : Kantar)
POUR 1 PERSONNE SUR 3, LA CONVIVIALITÉ ENTRE DANS
LES MOTIVATIONS DE SORTIE
AU RESTAURANT
(Source : Circana)
Nous sommes ce que nous mangeons et ce que nous mangeons dessine le monde dans lequel nous vivons. Prendre soin de soi dans l’assiette n’est plus une option. Tout l’écosystème de production devrait s’en trouver chamboulé. Santé individuelle et santé du monde vivant sont indissociables. 72 % des Français pensent que leur alimentation peut présenter un risque pour leur santé. Les consommateurs attendent de la réassurance avec des signes facilement décodables, un choix de produits peu « processés » et de préférence des produits locaux et de saison. L’offre suit en rayon avec la généralisation du clean labelling (les produits « sans »), la reformulation des recettes, la mise en avant de la traçabilité de la production, voire de nouveaux modèles d’agriculture, le bio ne faisant plus forcément recette. Ces préoccupations se retrouvent en restauration où clarté des menus (39 %) et origine locale des produits (36 %) constituent le duo gagnant des critères de choix de restaurant pour les consommateurs des cinq plus grands pays européens (source : Circana). L’intérêt pour le bio progresse régulièrement, mais reste marqué par le frein du prix dans des proportions équivalentes (trop cher pour 67 % des personnes interrogées). En France, seuls 25 % des consommateurs associent bio et qualité, pointant en creux la nécessité de rationaliser l’offre et ses marqueurs. (source : Kantar). Une personne sur cinq accorde désormais du crédit à l’étiquetage nutritionnel (Nutriscore ou autres), un dispositif qui s’installe comme gage de qualité. En revanche, l’information sur les packs et les divers labels de qualité ne rassurent plus qu’une personne sur trois, un chiffre en baisse constante depuis plusieurs années.
BOOSTERS D’IMMUNITÉ
Même si l’on assiste au retour en force du plaisir, la quête d’une alimentation saine reste une priorité pour le consommateur, attentif à ce qu’il mange et à ce qu’il donne à manger à ses enfants. Une santé qui passe aujourd’hui par la naturalité et l’absence d’ingrédients nocifs. La covid semble avoir laissé des traces, avec une progression de l’intérêt pour les produits boosters d’immunité (72 %), particulièrement en Asie (Chine, 85 %) et au Nigéria (93 %) (source : Kantar). À noter qu’on ne laisse pas forcément les préoccupations santé à la porte du restaurant, avec en France, 4 personnes sur 10 se déclarant prêtes à privilégier les plats sains au restaurant au même titre qu’à la maison (source : Circana).
BOOSTERS DE PERFORMANCE
L’industrie alimentaire n’a pas attendu l’année olympique pour mettre en valeur la notion d’énergie et de forme, un axe d’innovation dynamique. On assiste à l’apparition en rayons de produits hyper ciblés, en fonction de l’âge, des modes de vie et des besoins. Cette offre individualisée et inclusive, qui va des hyper sportifs aux seniors, s’appuie sur les dernières découvertes scientifiques concernant l’ADN ou le microbiote pour optimiser les performances de l’organisme. À noter que la protéine est un élément phare, destinée à rassurer ceux qui optent pour un régime végétalisé. En parallèle, les très populaires gummies démédicalisent le complément alimentaire. Par ailleurs, les applications de coaching nutritionnel, ou qui allient nutrition et fitness, se multiplient.
BOOSTERS DE BIEN-ÊTRE
La quête de reconnexion conduit à des envies de produits aussi proches que possible de la nature, bons pour la santé et pour la planète. La prévention et la restauration de l’équilibre deviennent les promesses phare d’aliments « adaptogènes » comme les champignons ou les probiotiques. Ils peuvent également servir d’ingrédients de base à des boissons sans alcool, dont la plus connue est le kombucha. Ce courant trouve son origine dans les traditions chamaniques sud-américaines et des marques locales surfent déjà sur la vague. À voir si le tsunami va déferler sur le monde ou pas, à l’instar du phénomène du CBD alimentaire qui n’a finalement pas rencontré le succès escompté.
FLEXI FOREVER
C’est connu, la part des végétariens dans la population reste marginale avec des pourcentages à un chiffre, souvent inférieurs à 5 %. La végétalisation de l’alimentation est clairement soutenue par l’adoption d’un régime flexitarien, un changement de comportement qui progresse de 3 points (44 %) dans le monde. L’offre végétale alternative aux produits d’origine animale devient un standard. Après la vague des substituts, le rythme de lancement des innovations « végétales » se stabilise, avec l’apparition régulière de nouvelles références : version végé de best-sellers mondiaux, montée en puissance des recettes exotiques qui mixent avantageusement légumes et légumineuses (dahl, chili et couscous végétarien...) jouant à fond la carte du plaisir gustatif. Côté restauration, le plat végétarien à la carte n’est définitivement plus une option.
Blockchain, kezako ?
Stefano
Volpi et François Deprey, experts de la blockchain
Qu’est-ce que la blockchain ?
S. V. : C’est une base de données infalsifiable sécurisée et partagée, une “technologie de confiance” pensée pour suivre des transactions de la chaîne d’approvisionnement de bout en bout, tout en protégeant la propriété de la donnée. Elle permet aussi de réduire ce que l’on appelle les tiers de confiance et induit le respect du cahier des charges. Notre plateforme Connecting Food est spécialisée sur le marché du vivant. Dans le cadre d’une chaîne d’approvisionnement elle permet, par exemple aux distributeurs et aux consommateurs, de vérifier que les engagements du producteur ont été respectés.
F. D. : La blockchain fait office d’élément de preuve, elle « notarise » les informations de façon infalsifiable. Elle permet le traitement de milliard de données. La blockchain a modélisé la transparence et c’est avant tout un outil collaboratif. Sa matérialisation pour le consommateur se fera certainement à travers des scores à la manière du Nutriscore car on a besoin de référentiel : Eco score, Planet score, Origin score. Ce dernier pourrait d’ailleurs protéger les producteurs locaux et européens. On sait d’ores et déjà qu’il faudra trancher entre différentes méthodes, mais in fine, ce seront les pouvoirs publics qui décideront.
La blockchain répond-elle à une demande du marché ?
S.V. : Oui bien sûr, elle entérine des demandes de fond car elle anticipe toutes les demandes possibles en termes de traçabilité. Le consommateur veut à la fois avoir l’assurance que le cahier des charges a été respecté, maîtriser son impact sur le futur et connaître l’origine du produit.
F.D : En ce qui concerne les distributeurs qui gèrent des milliers de référence, c’est la garantie que la supply chain a été maitrisée grâce à des données certifiées. Elle
est aussi une réponse aux enjeux de santé publique liés aux scandales sanitaires dans l’alimentation.
Quels sont les avantages pour les producteurs ?
F. D. : On passe du « je vous dis que… » à « je vous prouve que…. ». C’est un changement d’approche et une vraie évolution des mentalités. La blockchain permet non seulement de collecter les informations (de tracer les données), de les rendre exploitables (de les consolider) et de les partager avec les différents acteurs. Cela donne la possibilité au producteur de respecter le cahier des charges tout en le prouvant à des milliers de distributeurs. La blockchain est le nouveau réseau social et transactionnel de la supply chain. On parle d’ailleurs de big tech et de big data.
S. V. : La blockchain systématise la collecte de données grâce à des outils connectés comme des capteurs dans les champs ou des traceurs dans les camions. L’objectif c’est d’avoir des informations à tous les stades de la chaîne d’approvisionnement. Comment financer la blockchain ?
S. V. : La blockchain est financée par la réduction des coûts qu’elle engendre car, grâce à son audit constant, elle permet d’identifier les problèmes. Elle permet de cibler les produits, réduit notamment les coûts de duplication et de transfert, le gaspillage et optimise le contrôle qualité. C’est un cercle vertueux.
Combien de temps faudra-t-il pour que la blockchain se généralise ?
S. V. : Entre 2 et 5 ans, cela va être très rapide. Il faut que les producteurs investissent avant que la grande distribution ne les mette au pied du mur. Par ailleurs, les nouvelles règles notamment en matière de déforestation (EUDR) vont obliger les parties prenantes à travailler sur la traçabilité des produits à très court terme.
La blockchain permet d’enregistrer les informations du produit de sa culture à l’assiette
BIO EXPRESS
François Deprey est l’ancien CEO et président exécutif de GS1 (Ex Gencod). Expert de la transformation du commerce et de l’industrie vers de nouveaux modèles durables grâce à la structuration et l’ouverture des données, il a rejoint SprintProject en début d’année, une agence d’accompagnement à l’innovation spécialisée dans la veille stratégique, l’identification des tendances d’innovation, l’évaluation des start-ups, leur mise en relation et l’accompagnement dans des projets de co-développement. Sa mission ? Mettre l’intelligence économique au service de l’innovation dans les secteurs de la supply chain et de la mobilité, de l’agroalimentaire, du retail, des produits de grande consommation et de l’industrie.
Stefano Volpi est co-fondateur de Connecting Food, la première plateforme de confiance alimentaire qui utilise la blockchain. Son rôle est d’assurer la traçabilité des chaînes d’approvisionnement de bout en bout grâce à l’intégration d’un écosystème numérisé, à la collecte des données des produits et à l’automatisation des audits. Toutes les solutions proposées par Connecting Food (des outils de transparence) sont conçues par des spécialistes de l’agroalimentaire pour aider tous les acteurs de la chaîne alimentaire : agriculteurs, producteurs, industriels, détaillants et consommateurs.
Consommation alimentaire « La petite récompense de la journée »
Xavier Terlet, senior advisor de Protéines XTC, est l’un des grands experts des tendances du marché alimentaire et de l’évolution des comportements des consommateurs. Spécialiste de l’innovation et du benchmark, il nous décrypte ce marché en pleine mutation qui doit à la fois s’adapter aux besoins des consommateurs, maîtriser ses coûts, optimiser sa politique RSE et continuer d’innover malgré la baisse de la consommation en volume. Rencontre avec un passionné qui accompagne les marques dans leur quête d’innovation depuis plus de 30 ans.
BIO EXPRESS
Xavier Terlet a débuté sa carrière dans la communication et la publicité dans les années 1980. Spécialiste de la grande distribution, il a édité les journaux des magasins Carrefour, la lettre d’information hebdomadaire Nouveaux produits, nouveau marché puis le Guide officiel des nouveaux produits. Ayant vendu sa société d’édition au groupe Stratégie au début des années 1990, il lance XTC en 1993, un cabinet d’analyse et de veille de tendances alimentaires sur le Net axé sur l’innovation et l’évolution du marché. Il est notamment à l’origine de l’arbre des tendances, une matrice d’analyse simple d’utilisation pour booster les innovations. Depuis lors, il accompagne les marques sur différentes missions : tendances, stratégie d’innovation et benchmark. En 2023, sa société XTC a fusionné avec Protéines, un cabinet de conseil scientifique spécialisé dans la stratégie, l’innovation et la communication pour les entreprises de l’agroalimentaire. Il en est devenu Senior Advisor.
Les enjeux du marché alimentaire ont-ils évolué ?
On est passé de la profusion, avec l’avènement des hypermarchés dans les années 1960, à l’ère de la praticité avec par exemple l’arrivée du micro-ondes dans les années 1970 aux États-Unis. Si le plaisir et la tradition étaient en vogue dans les années 1980, c’est la santé fonctionnelle et les alicaments qui ont dominé les années 1990 et 2000. La naturalité est née dans les années 2010 comme une réponse aux crises alimentaires à répétition. Depuis, on connaît l’explosion du végétal. Aujourd’hui, le consommateur est en quête de valeurs, ce qui se traduit par une recherche de sophistication, de santé, d’éthique, de solidarité ou d’écologie. En outre, le choc inflationniste rebat les cartes avec 21 % d’augmentation des prix des produits alimentaires ces deux dernières années. La consommation alimentaire en volume s’est affaissée pour la première fois depuis des décennies. La pauvreté alimentaire est malheureusement une réalité. Parallèlement, le marché du bio, florissant pendant plus de dix ans (avec des croissances de 10 à 15 % suivant les années), est en train de fléchir. Les producteurs bio payent cher une politique de prix souvent exagérée. Il ne faut pas qu’il y ait de fossé entre l’alimentation à valeur ajoutée et les aliments conventionnels. Le bio, par exemple, ne doit pas être réservé aux riches. L’enjeu du marché alimentaire réside avant tout dans la généralisation des bonnes pratiques.
La notion de plaisir est devenue centrale dans la foodosphère. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
L’alimentation tient un rôle central dans le budget des ménages car il est l’un des
rares vecteurs de plaisirs multiples au quotidien. De façon sous-jacente, il y a la notion de petite récompense de la journée. La notion de « petit plaisir » est d’ailleurs dans le viseur des industriels qui ne manquent pas d’imagination pour innover sur ce segment. Le consommateur effectue des arbitrages et place le plaisir au cœur de sa consommation alimentaire. C’est pour lui un dû... Même dans le végétal, où l’on recherche plutôt la santé, l’éthique et l’écologie. Par ailleurs, la préparation des légumes a été largement plébiscitée par les chefs qui se sont faits les ambassadeurs du régime végétal. Les livres d’Ottolenghi par exemple sont une belle illustration de cette quête de plaisir liée aux fruits et légumes.
Les tendances alimentaires sontelles réactionnelles, des réponses aux problématiques que nous rencontrons dans notre monde chahuté ?
Les injonctions de santé, quand elles sont seules, ne fonctionnent pas. Les échecs ont été nombreux. L’un des plus cuisants est celui d’Essensis du groupe Danone en 2010, un yaourt dont la promesse était de nourrir la peau de l’intérieur. Danone avait juste oublié de préciser que son yaourt était bon. Après la covid, on a beaucoup parlé d’alimentation doudou, mais aussi de produits booster d’immunité. Le contexte a bien sûr une incidence sur l’offre. Face à la pandémie, à l’inflation et au contexte politique et économique, on a besoin de s’offrir des petits plaisirs. Et quoi de mieux qu’un carré de chocolat par exemple pour se délester de son fardeau de la journée ? Il faut néanmoins différencier les phénomènes conjoncturels, des phénomènes structurels qui sont des réponses aux évolutions socié -
La notion de “ petit plaisir ” est dans le viseur des industriels
tales : baisse de la natalité, vieillissement de la population, diminution du nombre de personnes dans le foyer, nouvelles tribus, etc.
Les marchés de niches sont-ils des opportunités pour les marques ?
Oui, à condition que la niche en question ne soit pas trop concurrentielle. Le marché des substituts de viande, par exemple, est très encombré ces dernières années avec des succès très relatifs. Il ne faut pas oublier que les vegans ne représentent que 0,7 % de la population et les végétariens pas plus de 3,5% . D’autres technologies en devenir me semblent plus prometteuses comme la fermentation de précision par exemple qui permet de créer de la caséine d’origine non animale, et qui pourrait être utilisée dans de nombreuses recettes industrielles. Par ailleurs, la santé individualisée est intéressante car elle apporte des réponses aux besoins de chacun. Des produits plus inclusifs et décomplexés fleurissent ça et là dans les rayons des supermarchés, à l’exemple de produits estampillés senior ou des tisanes pour les règles douloureuses ou pour la ménopause. Aux États-Unis, des produits adaptés aux différents microbiotes et à l’ADN des individus voient le jour. Mais attention, les échecs sont nombreux. Innover est un sport à risque puisqu’une innovation sur deux ne passe pas l’année. Au-delà d’un réponse spécifique innovante, il faut que le bénéfice soit lisible et perçu comme tel par le consommateur avec un prix adapté à ce bénéfice.
Quelles sont les évolutions prévisibles en termes de labellisation ?
Trop de labels tue le label ! Il en existe plus de 120 dont la plupart sont totalement inconnus des consommateurs. Mis à part le label rouge, le bio ou les notations comme le Nutriscore qui ont le mérite d’être lisible, mieux vaut miser sur des applications d’informations alimentaires ou de traçabilité développées par des tiers de confiance comme Yuka ou Open
Food Facts. Personnellement, je milite plutôt pour un enseignement de l’alimentation à l’école. Connaitre les aliments, savoir les cuisiner permettrait aux enfants de devenir des adultes plus responsables et en meilleur santé dans l’avenir.
Que pensez-vous de la blockchain ?
Je pense que notre production et notre industrie alimentaire n’a pas pris la mesure de l’importance de la data (block chain, internet des objets…) et des conséquences à venir à court termes. Toutes les informations sur toutes les transactions d’un bout à l’autre de la filière seront bientôt accessibles au consommateur. Le client saura tout sur son jambon en linéaire : dans quelles conditions le porc a été élevé, nourri, soigné, transporté et abattu…. Les opérateurs qui ne se préparent pas à cette révolution de l’info prennent de gros risques.
Manger est-il devenu un acte citoyen ?
Sur le papier bien sûr, mais dans la réalité c’est en 1/ le prix, en 2/ le plaisir et en 3/ la santé et 4/ la planète.
Quelles-sont les clés pour résister à l’impact de l’inflation ?
Tout d’abord, ce n’est parce que la conjoncture est difficile qu’il faut arrêter d’innover. Au-delà des innovations scientifiques, vous pouvez apporter un souffle nouveau en facilitant la préparation des plats, en proposant des portions individuelles, en rendant plus accessible un produit essentiel ou en aidant les consommateurs à moins gaspiller. Picard a eu, en son temps, un succès fou par exemple avec ses carrés de potiron car c’est une tannée de les éplucher. Charal vend désormais ses steaks à l’unité pour pouvoir consommer de la viande lorsqu’on fait ses courses avec 10 euros en poche. Et Lesieur a lancé l’année dernière Olizea, une huile accessible composée de 80 % d’huile de colza et de 20 % d’huile d’olive pour assaisonner ses salades.
Les 6 pépites 2024 DE L’HOSPITALITY
Par The Future 100 de VML
Intelligence
Future 100 de VML Intelligence explore chaque année les mouvements à surveiller. Le rapport couvre 100 tendances dans dix secteurs différents dont l’hospitality. Cette étude passionnante tant elle est foisonnante a été menée auprès de 9 000 adultes de 18 ans et plus en Argentine, Brésil, Chine, Colombie, France, Inde, Mexique, Royaume-Uni et aux États-Unis.
IMMERSIVE PARK,EXPÉRIMENTER
LA PEUR ET LA SURPRISE
L’expérience immersive est le nouveau Graal des sociétés de divertissement. Au printemps dernier, la société japonaise Katana Inc a ouvert Immersive Fort Tokyo à Odaiba qu’elle décrit comme « le premier parc à thème immersif au monde ». Les 30 000 mètres carrés de ce terrain de jeu d’un nouveau genre abritent 12 attractions ainsi que six boutiques et restaurants. Les visiteurs viennent pour y vivre des expériences bouleversantes et même presque traumatisantes. Ils y seront les seuls témoins d’une affaire de meurtre, se retrouveront au beau milieu d’une fusillade ou d’un spectacle qui éclate au restaurant. Le but : vivre des émotions fortes, mettre à l’épreuve son sang froid et décider de l’action à entreprendre. Dans un autre registre tout aussi intense, Phantom Peak, à Londres, se présente comme une salle d’évasion, un théâtre immersif et un jeu vidéo réel inspiré de Steampunk. Chaque visiteur joue le rôle d’un explorateur et d’un détective, résolvant des mystères, marchandant avec les habitants et pêchant des ornithorynques. Fort de son succès londonien, Phantom Peak devrait décliner son concept aux États-Unis dans des villes comme Chicago, Atlanta, Denver, Dallas et San Francisco.
TOURISME FORAGER, CUEILLETTE ET POPOTE
Tenté par des expéditions éducatives et culinaires dans des régions boisées et maritimes pour emmagasiner des souvenirs fondés sur la connaissance ? Le tourisme forager est fait pour vous. Au Cappella de Sydney, les visiteurs peuvent rechercher des aliments endémiques avec des guides australiens aborigènes. À la Glen Dye School of Wild Wellness & Bushcraft, récemment lancée en Écosse, les visiteurs peuvent participer à une excursion de trois heures en forêt pour apprendre à identifier et à préparer les plantes comestibles. L’agence de voyage de luxe Black Tomato propose également de nombreuses excursions de recherche de nourriture, notamment un après-midi sur une goëlette traditionnelle de 40 pieds dans les îles Lofoten en Norvège, où les participants attrapent, nettoient et préparent la morue, ainsi qu’une expédition privée de recherche de truffes en Italie, dirigée par un expert local. Dans le même esprit, Airbnb propose des cueillettes d’algues sur la côte californienne. En 90 minutes, vous aurez les bases de la science des algues marines et vous serez incollable sur les techniques de récolte durable. Pour clore l’expérience, les participants dégustent un bol de ramen japonais traditionnel préparé avec les algues qu’ils ont fraîchement ramassées.
SUBTERRANEAN HOSPITALITY,
SE RESSOURCER SOUS TERRE
De plus en plus d’hôtels et de spas proposent de découvrir des profondeurs cachées pour y trouver la sérénité. Les créateurs de l’hôtel Zedwell, qui a ouvert ses portes il y a tout juste un an, ont collaboré avec des experts du sommeil pour concevoir des cocons souterrains coupés de toute distraction extérieure. Exit les fenêtres, gadgets et autre télévision, il s’agit de créer le sanctuaire ultime pour favoriser un repos profond qui respecte vos rythmes circadiens à grand renfort de murs anti-bruit et d’éclairages très étudiés. Dans la même veine, The Londoner, qui s’est autoproclamé premier hôtel iceberg de la ville, descend huit niveaux sous terre avec des espaces souterrains comprenant une salle de bal, un cinéma, une piscine et un spa. De plus en plus d’hôtels entreprennent une excavation sur plusieurs étages pour accueillir les curistes dans les profondeurs des villes à l’image du Claridge’s de Londres qui s’est offert un espace spa de 650 m2 ou du Boksto 6 (un site protégé par l’Unesco) à Vilnius en Lituanie.
STRATOSPHERIC JOURNEY, OBSERVER LA TERRE À 25 KM D’ALTITUDE
Des vols en ballon à faible émission carbone décollent déjà pour transporter des pionniers du voyage jusqu’à la stratosphère et découvrir notre planète aux confins de l’espace. La capsule pressurisée Céleste de la start-up française Zephalto, qui est alimentée par un gigantesque ballon, devrait proposer des voyages pour six voyageurs dans trois cocons luxueux d’ici 2025. Chaque expédition de 6 heures est commercialisée 120 000 euros par personne. Au programme : dîner raffiné, grands vins et observation de la Terre à une altitude de 25 kilomètres pour pouvoir admirer sa courbure, son halo bleu et les étoiles. Dans la même veine, la société espagnole spécialisée dans l’espace proche Halo Space vient d’achever avec
succès sa deuxième série de vols d’essai dans le désert californien de Mojave. Elle prévoit de transporter 3 000 passagers par an dans son ballon zéro émission d’ici 2029. De son côté, la société World View, basée en Arizona, compte réaliser des lancements de ballons depuis les pyramides de Gizeh, en Égypte, et la Grande Muraille de Chine. Ses expéditions depuis le Grand canyon ont déjà rencontré un franc succès en 2024. Les voyages stratosphériques permettent à la fois d’entrer dans l’histoire et de découvrir l’un des rares endroits encore vierges à portée de main. L’effet « vue d’ensemble », qui permet d’embrasser la beauté et la fragilité de la Terre dont parlent si souvent les astronautes, n’a définitivement pas fini de faire parler de lui.
VIPS LOUNGE, VOYAGER EN TOUTE DISCRÉTION
La suite Windsor accueillent les grands de ce monde quand ils sont à l’aéroport d’Heathrow. La famille royale y aurait même ses habitudes. L’utilisation de ce salon commercialisé à partir de 3 025 livres sterling pour trois personnes fait partie du programme Black. Selon Fraser Brown, directeur de la vente au détail d’Heathrow, ce service aurait enregistré un « nombre record de clients » ces dernières années. Outre l’accès au salon, les VIP bénéficient d’un chauffeur personnel, d’un majordome, d’un personal shopper et peuvent déguster un menu concocté par le chef étoilé Jason Atherton. À Los Angeles et Atlanta, la société PS a carrément créé un terminal privé de luxe pour desservir les vols commerciaux. Son concept ? Offrir à
certains voyageurs commerciaux l’intimité, la sécurité et l’expérience d’un vol privé. Ce service exclusif a connu un tel succès ces dernières années qu’il devrait faire des petits très prochainement à Dallas et à Miami. Comptez tout de même 4 850 dollars pour la réservation d’une suite sans abonnement. Pour attirer les VIP, les compagnies aériennes développent elles aussi des lounges Very VIP. Ainsi, Qantas a lancé il y a quelques mois son Chairman Lounge accessible uniquement sur invitation, et British Airways, son Executive Club Premier Card dédié à ses meilleurs clients – ceux qui dépensent plus 2 millions de livres sterling par an. Pour les grandes fortunes, le summum du luxe n’est pas d’être vu, mais de pouvoir voyager avec fluidité, de la façon la plus privée possible.
NEUROINCLUSIVE TRAVEL, SE FORMER À L’AUTISME
Selon certaines études scientifiques, 15 % de la population mondiale présenterait une forme de neurodiversité, un marché qui intéresserait à la fois certaines organisations, villes et même compagnies aériennes. Mesa, en Arizona, est la première à avoir obtenu, en 2019, la certification de « ville autiste » décernée par l’organisme Autism Travel et par l’International Board of Credentialing and Continuing Education Standards. Pour obtenir ce label, il faut qu’au moins 80 % du personnel soit formé à l’autisme, et que les équipements soient adaptés. Dubaï, Palm Springs et Toledo travailleraient actuellement à l’obtention de ce nouveau Graal, alors que les villes américaines de Visalia et High Point l’auraient déjà obtenu. Du côté des tour-opérators, le voyagiste américain Explorateur Journeys a annoncé le lancement de son service NeuroTripping, qui propose des voyages sur-mesure pour les personnes neurodiverses. Il aurait notamment planché sur des formules sans bain de foule, ni file d’attente, ni lieu sur-stimulant. Depuis octobre 2023, Emirates a mis au point, en collaboration avec l’aéroport international de Dubaï, un programme qui permet aux passagers neurodivergents de s’entraîner à voyager avant de partir en vacances. De son côté, la compagnie low-cost américaine Breeze Airways a fait former ses hôtesses par l’association Autism Double-Checked pour identifier et atténuer le stress lié au voyage en avion de ses voyageurs autistes. Les centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont annoncé qu’un enfant sur 36 serait atteint d’autisme en 2023, contre un sur 44 en 2021.
POISSON PILOTE
VML Intelligence est l’entité de prospective, de recherche et d’innovation de VML. Elle observe et décrypte les tendances émergentes, l’évolution des consommateurs et des modèles, pour aider les marques à naviguer dans leur futur proche. VML Intelligence propose aussi divers services de conseils, présentations de tendances ad-hoc, rapports prospectifs, et ateliers de cocréation.
LYFESTYLENEWS
1/ Marin Montagut pour Ladurée, poésie et nostalgie parisiennes
La célèbre maison parisienne de pâtisserie s’associe avec l’illustrateur et designer français Marin Montagut pour imaginer une collection poétique et gourmande qui célèbre l’art de vivre à la française. Deux nouveaux coffrets Macarons et Eugénie ont été dessinés par l’artiste. Toujours en possession de ses pinceaux et de sa boîte d’aquarelle, il a mis tout son cœur dans la réalisation de ces illustrations fidèles à son univers poétique et joyeux. Pour le coffret de macarons, Montagut a souhaité réinterpréter son fameux livre à secrets, inspiré lui-même par les livres cachette du xviiie siècle. On retrouve d’ailleurs sur la couverture de ce cet écrin la chaise iconique du Jardin du Luxembourg ! Le coffret Eugénie, quant à lui, reprend le chemin de l’école et s’habille de pinceaux, crayons, tubes et touches de peinture à l’aquarelle dans un esprit délicieusement nostalgique. De jolis cadeaux gourmands à offrir sans modération.
2/ Offrez-vous un souvenir du Ritz
Les 25, 26 et 27 septembre prochains, Artcurial présentera aux enchères une sélection de près de 1 500 lots issus de la richesse et l’éclectisme des univers du Ritz Paris. La maison de ventes nous invite à partager la légende de ce haut-lieu de l’art de vivre à la française. Depuis sa création, le Ritz Paris se réinvente jour après jour pour continuer à séduire, surprendre et enchanter ses illustres clients qui y viennent vibrer au pouls de la vie parisienne. Festif, cosmopolite et élégant, le Ritz conti-
nue, avec ses hôtes, d’écrire sa légende. La vente parcourt plus de 125 ans d’histoire et rend hommage à son savoir-faire unique en termes d’hospitalité. La vente aux enchères sera précédée d’une exposition publique dévoilant une sélection de lots dans les salons de l’hôtel Marcel Dassault les 21, 23 et 24 septembre.
3/ Marilyn Monroe, le secret de l’Amérique, l’icône hollywoodienne à l’affiche à Toulouse
Le 4 août dernier, nous fêtions les 62 ans de la disparition de Marilyn Monroe. L’icône la plus glamour de Hollywood continue à faire rêver de Zara à La Maison Templar qui lui consacre des collections capsules. L’expo toulousaine Marilyn Monroe, le secret de l’Amérique nous fait voyager dans les années 1960 avec des photos inédites, des écrits et des objets qui brossent le portrait d’une femme aussi forte qu’intelligente et aussi cultivée que réservée. À travers plus de 240 clichés et de nombreuses anecdotes, le public découvrira un autre visage de la star, celui d’une pionnière engagée qui tient tête aux plus grands de Hollywood et une avant-gardiste féministe lanceuse d’alertes avant l’heure. À découvrir jusqu’au 3 novembre aux Espaces EDF Bazacle à Toulouse.
4/ N Le Spa L’art du bienêtre au
Negresco
Le palace niçois s’est acoquiné avec l’architecte intérieur Jean-Philippe Nuel et l’expert international en matière de spas différenciants Patrick Saussay pour ouvrir ce nouveau chapitre du Negresco. Ayant
pour ambition de prolonger l’histoire de l’hôtel tout en respectant son âme, JeanPhilippe Nuel a conçu un espace surmesure de 700 m2 sur deux niveaux. Attenant au salon royal, N Le Spa est également accessible depuis la rue de Rivoli, permettant un accès discret aux visiteurs extérieurs. Au rez-de-chaussée, un salon d’accueil révèle un dialogue entre patrimoine et modernité. L’architecture tout en fluidité a sublimé les structures originelles du bâtiment. Les traces de l’histoire, telles que les corniches et les moulures, apparaissent encore au plafond, affirmant la stratification des époques. À l’identique de la collection d’art, les références historiques se combinent dans une alchimie propre à l’hôtel. Un nouveau lieu de raffinement pour se faire dorloter.
5/ Fours Seasons Yachts
voguera en 2026 dans les Caraïbes et la Méditerrannée
Four Seasons a collaboré avec la société de yachting de luxe Marc-Henry Cruise Holdings Ltd et le célèbre constructeur naval italien Fincantieri, pour offrir à ses clients une expérience unique de luxe en mer. Four Seasons Yachts a dévoilé les dix premiers itinéraires de son voyage inaugural pour découvrir dès 2026 les joyaux cachés des Caraïbes et de la Méditerranée. Cette nouvelle offre de services de luxe sur-mesure sera soutenue par des équipes rodées à l’hospitalité de luxe en mer. Plus de 130 destinations sont au programme à travers une trentaine de pays. Four Seasons Yachts, actuellement en construction à Ancône, en Italie, disposera de suites, pensées par Tillberg Design of Sweden et le directeur de la création
Four Seasons Yachts, Prosper Assouline. Travaillées comme un sanctuaire de tranquillité, elles ont été conçues dans l’idée de se sentir chez soi avec des vues panoramiques et une décoration ultra luxueuse et particulièrement raffinée.
6/ Les éditions
Assouline bookent
The Peninsula London
Ce livre d’art, publié par la maison d’édition de luxe Assouline, nous plonge dans l’histoire, le style et le service irréprochable de The Peninsula London, le dernier coup de cœur hospitality de la capitale britannique. Retraçant le séjour d’un client au sein de The Peninsula London, l’ouvrage propose des informations passionnantes, des photographies originales d’Oliver Pilcher, ainsi que des interviews éclairantes de personnalités de tout premier plan, parmi lesquelles le président du groupe Peninsula, l’honorable Sir Michael Kadoorie, l’architecte et designer d’intérieur Peter Marino, ainsi que la créatrice des uniformes de l’établissement, Jenny Packham. Alliant patrimoine et innovation, The Peninsula London constitue une réalisation historique. Ouvert en septembre 2023, il est le premier projet d’hôtel de la capitale britannique dont la réalisation aura coûté plus d’un milliard de livres sterling. Ce projet grandiose est l’aboutissement d’une quête de trente-cinq ans menée par l’une des marques hôtelières les plus prestigieuses au monde, The Peninsula Hotels, détenue par The Hongkong and Shanghai Hotels Ltd, le plus ancien groupe hôtelier hongkongais dont l’activité est restée ininterrompue depuis sa fondation en 1866.
7/ Le Tanneur
X Pia Chevalier : quand le cuir rencontre la céramique
Depuis le début de l’année, Le Tanneur contribue activement à la promotion et à la préservation du patrimoine artistique national, avec notamment une série de collaborations nommée « L’art du savoir », dédiée à la transmission des connaissances et au travail des matières. Le maître maroquinier dévoile aujourd’hui trois créations mêlant cuir et céramique, à la frontière entre pièces du quotidien et objets d’art, réalisées avec la designer-artisane parisienne Pia Chevalier. Depuis son atelier près de Paris, l’artiste développe une approche expérimentale du travail de la céramique, une matière qui, associée au cuir, se révèle particulièrement propice à la créativité. Résultat, trois œuvres uniques qui feront partie de la Paris Design Week et seront disponibles à la vente sur le site et dans une sélection de boutiques. À travers cette collaboration dédiée à la notion de savoir-faire et aux belles matières, Le Tanneur souligne son attachement à la thématique de la transmission au sein de l’artisanat français.
8/
Belmond et Parley for the Oceans s’engagent pour l’environnement et l’éducation
Le groupe hôtelier détenu par LVMH s’est associé à Parley for the Oceans, une ONG qui œuvre pour la protection des océans pour sensibiliser ses clients et son personnel à l’écotourisme et préserver la
biodiversité. Fondée en 2012, cette ONG environnementale lutte contre la pollution marine dans les océans. Ce projet est né au Maroma (l’un des hôtels du groupe Belmond au Mexique) situé sur la Riviera Maya de Cancun. Bordant la mer des Caraïbes, il abrite le deuxième plus grand récif corallien du monde ainsi que des espèces de tortues marines en voie de disparition. Son projet éducatif « Gardiens des Océans » repose sur des conférences et des excursions menées par des experts locaux et des passionnés. Un concept qui se décline depuis peu dans d’autres sites du groupe.
9/ Simon Porte Jacquemus, ambassadeur de la fête des Puces de Saint-Ouen
Les Puces de Saint-Ouen profitent de la Paris Design Week pour organiser sa fête annuelle, concocter un programme palpitant pour rayonner dans toute la capitale et s’associer à de jeunes talents. Pour son thème « Corpus, son langage dans les arts », les Puces de Saint-Ouen Paris ont choisi comme ambassadeur Simon Porte Jacquemus qui a créé pour l’occasion une installation inédite abritant sa sélection de trésors. Inspiré comme tant de créatifs par l’authenticité, l’audace et la mixité des puces, il y a dégoté des œuvres Memphis, des sculptures en plâtre, des fauteuils cubistes, des miroirs Mourgue et des torses romains. L’inauguration prévue le 26 septembre à 19 h sera l’occasion de redécouvrir marchandises d’exception et de profiter des spectacles de rue et concerts prévus pour nous divertir et nous faire danser. Ambiance conviviale assurée.
Back to the 70’s
Toujours en recherche de lieux inspirants pour vos shootings ou vos moodboards ? UN1QUE est parti en quête des plus belles adresses seventies. Vrais régals pour les pupilles, ces lieux pop et pleins d’optimisme nous téléportent dans le passé avec enthousiasme.
1/ LA BAIGNOIRE, LACANAU FRANCE
Cet hôtel-restaurant ultra convivial de 50 chambres allie la beauté naturelle du golf de Lacanau au charme des années 1970. Les propriétaires se sont imprégnés de l’énergie débordante de l’époque pour imaginer ce joyau déco. Les salles de bains ont également été conçues par la célèbre designer Charlotte Perriand. labaignoirelacanau.com
La Baignoire, ZA de l’Ardilouse - 33680 Lacanau
2/ FLAMINGO, RIMINI ITALIE
Installé sur la côte adriatique à Rimini, l’hôtel Flamingo surprend par son architecture emblématique seventies avec ses coloris pop et ses petits balcons arrondis. Si l’hôtel en lui-même n’a rien de luxueux, ses extérieurs valent vraiment le détour. flamingohotel.it
Hôtel Flamingo, 36 Viale Regina Margherita - 47924 Rimini RN
3/ THE DIVE MOTEL NASHVILLE, ÉTATS-UNIS
Cet hôtel 3 étoiles est aussi un swim club. Il est également doté d’un spa comprenant un sauna et un bain à remous. Chacune de ses 23 chambres décline des atmosphères 70’s différentes grâce à des papiers peints aux motifs pop triés sur le volet et une belle sélection de mobilier vintage. thedivemotel.com
The Dive Motel, 1414 Dickerson Pike - TN 37207, Nashville
4/ THE STAR GRAND HOTEL SYDNEY, AUSTRALIE
Cet hôtel 5 étoiles à créé deux studios sur le thème Glam 70’s au sommet de son casino. Imaginées par le directeur dénéral du Star, John Autelitano, ces suites sont ce qui se fait de mieux en matière de séjour hôtellier expérientiel. Même les snacks du mini bar ont été sélectionnés pour leur héritage 70’s. star.com.au/sydney
The Star Grand Hotel, Level G/80 Pyrmont St - NSW 2009, Pyrmont
5/ LE SWEETIES DU STANDARD LONDRES, ROYAUME-UNI
Le Sweeties est le bar à cocktails de l’hôtel Standard à Londres. Il abrite également une boîte de nuit et un salon de fin de soirée où vous pourrez vous déhancher jusqu’à l’aube. Boules à facette disco, bar en marbre immense et vue panoramique sont au programme. standardhotels.com
The Standard, 10 Argyle St - WC1H 8EG, Londres
6/ AREA 51 FUTURO HOUSE OHAKA, NOUVELLE ZÉLANDE
Une centaine de maisons Futuro conçues par l’architecte Matti Suuronen ont été construites à travers le monde. Ces soucoupes volantes préfabriquées dotées d’une entrée en sas d’avion sont hallucinantes et hyper ludiques. Deux exemplaires sont visibles au Marché Dauphine et aux jardins suspendus du Havre et l’Area 51 Futuro House d’Ohaka est même disponible sur Airbnb. Area 51 Futuro House, 56 Mc Roberts Roads, 7475 Ohoka
7/ BANDRA BHAI LONDRES, ROYAUME-UNI
Ce repaire rétro rend hommage aux contrebandiers indiens des années 1970. Situé dans les sous-sol de Fitzrovia, ce bar à l’atmosphère groovy et faiblement éclairée séduit d’emblée. L’endroit fourmille de bibelots spectaculaires, d’œuvres d’art criardes et de tissus d’ameublement en velours. Une adresse exotique pour siroter de fabuleux cocktails. pahihilbandrabhai.com Bandra Bhai, 79-81 Mortimer St -W1W 7SJ, Londres
8/ NIKKI’S BAR LONDRES, ROYAUME-UNI
Avec son slogan « Good girls go to heaven, bad girls go to Nikki’s », ce haut-lieu de la fête londonienne annonce la couleur. Situé dans le quartier très branché de Shoreditch, ce bar du week-end multiplie les événements festifs : soirées à thème jusqu’au bout de la nuit, brunchs sauvages et happy hour joyeux. Outre les jolies Anglaises qui le fréquentent, ce bar cultive une atmosphère 70’s qui ne pourra pas vous échapper. nikkisbar.co.uk Nikki’s Bar, 39A Hoxton Square - N1 6NL, Londres, Royaume-Uni
9/ GROUVIE PARIS, FRANCE
Ce bar est niché au deuxième étage de la Brasserie Des Prés. Les cocktails réinventés sous la houlette de Jennifer Le Néchet, championne du monde de mixologie, y prennent de la hauteur. Pensé comme un boudoir des temps modernes, son décor groovy aux teintes chaleureuses est particulièrement intimiste. Les oiseaux de nuit apprécieront d’y siroter un de ses nectars au rythme d’une playlist disco délirante. lanouvellegarde.com/fr/grouvie Grouvie, 6, cour du Commerce Saint-André – 75006, Paris
LIFESTYLEINSPIRATION
10/ IDOL HÔTEL PARIS, FRANCE
Plutôt Lady Soul, Light My Fire ou Give me The Night ? L’hôtel Idol est une écrin pour la musique des années 1970 et 1980. D’ailleurs, chaque chambre est dédiée à un morceau culte. Outre sa déco qui vaut vraiment le détour, il offre une pause relaxante dans son jardin d’intérieur. idolhotel-paris.com
Idol Hôtel, 16, rue d’Édimbourg - 75008 Paris
11/
EL COSMICO MARFA, ÉTATS-UNIS
Au-delà de ses fabuleuses caravanes seventies, tipis et autres tentes de safari, le camping nomade El Cosmico de Liz Lambert s’est associé au studio danois Bjarke Engels group et à la société de construction Icon Build pour développer des logements de 2 ou 3 chambres imprimés en 3D. Cet immense espace hôtelier situé dans un parc naturel de 24 hectares compte bien maintenir sa position de leader du glamping. Expérience immersive et conviviale garantie ! elcosmico.com
El Cosmico, 802 S Highland Ave - TX 79843, Marfa
12/
BURLEIGH PAVILION
BURLEIGH
HEADS, AUSTRALIE
Cet établissement de classe mondiale surplombe l’une des plages préférées des Australiens, Burleigh Heads, haut lieu du surf. Outre sa cuisine de qualité, l’établissement cultive une atmosphère nostalgique des 70’s portée par une architecture minimaliste et monochrome. burleighpavilion.com
Burgeigh Pavilion, 3A/43 Goodwin Terrace – QLD 4220, Burleigh Heads
LIFESTYLEPSYCHO
JOUER LA MONTRE avec la méthode Olicard
Arrêtons de subir le temps, apprenons plutôt à l’amadouer ! Zoom sur la méthode Olicard pour alléger sa charge mentale, gommer son stress et s’attaquer enfin à ses vraies priorités.
Bien gérer son temps, c’est gagner en productivité, mais aussi en bien-être. Une bonne organisation vous dégagera du temps libre pour réaliser vos rêves ou pratiquer des activités enrichissantes et devenir une meilleure version de vousmême ! Planifier et hiérarchiser ses activités, c’est avoir plus de temps pour nourrir ses ambitions, prendre soin de soi physiquement et mentalement, minimiser son stress et se sentir plus accompli. Selon Fabien Olicard, auteur de Votre temps est infini aux éditions First (17,95 €), la meilleure stratégie pour gérer ses tâches serait d’intégrer en amont ce qui est prioritaire dans notre vie et de définir des filtres personnels : les mantras clés de votre épanouissement. Vous éviterez ainsi les longues prises de décisions chronophages et vous entreverrez les situations sous un jour différent. Mais attention, apprendre à gérer son temps nécessite paradoxalement d’y consacrer du temps, d’accepter les introspections franches et d’abandonner son costume de procrastinateur-né. Zoom sur des techniques et des astuces aussi simples qu’efficaces qui pourraient bien révolutionner votre vie et alléger votre charge mentale au quotidien.
La gestion du temps est intimement liée au processus de prise de décision. Un être humain prendrait ainsi plus de 35 000 décisions par jour de façon généralement inconsciente, dont 221 rien que pour l’alimentation. Pour ne pas s’encombrer de questions envahissantes, notre psyché
ferait le tri sans qu’on n’en ait réellement conscience. Elle s’appuierait pour cela sur nos habitudes, nos croyances, nos peurs, nos objectifs, nos envies, nos humeurs et même nos désirs. Le temps est une unité qui se dépense, mais qui ne peut pas être épargnée. Il est donc de notre devoir de le considérer comme une richesse et d’apprendre à le gérer avec habileté en le malaxant, le dupliquant et le réorganisant constamment.
Technique 1
FAIRE UN AUDIT DE SA SITUATION
Un coaching en gestion du temps débute toujours par un audit personnel du temps dépensé. Il faut établir une nomenclature du temps avec différentes catégories qui permet de comprendre avec exactitude comment vous dépensez vos 1 440 minutes quotidiennes. Il faut passer au tamis ses activités sur une semaine entière. Faites un camembert détaillé en répartissant les différents temps : professionnel, personnel et obligatoires, non-temps. • Le temps professionnel réunit tous les moments consacrés à gagner de l’argent sur le court, moyen ou long terme. Le but de chacune de ces minutes est d’obtenir une rémunération financière. Ce temps couvre vos différentes activités professionnelles, mais aussi les moments consacrés aux investissements. Vous pouvez même y associer votre réseautage professionnel s’il est productif et toutes les actions du marketing de soi.
• Le temps personnel englobe les instants agréables vécus sans contraintes. S’ils ont une utilité ou une productivité relative, vous les considérez avant tout comme des moments de plaisir. Les temps pour soi sont ceux qui nourrissent votre corps et votre âme : une séance de sport ou de méditation, la lecture d’un livre de développement personnel, une séance de psy ou de coaching. Souvent sacrifié, ce temps vous fait pourtant progresser physiquement, mentalement ou spirituellement et vous permet d’accéder à un mieux-être salvateur.
• Les temps obligatoires incluent les tâches ménagères et administratives et les transports. Autant d’activités souvent vécues comme contraignantes et sources de mécontentement. Fabien Olicard y intègre aussi le sommeil, l’hygiène et les repas.
• Les non-temps ou les temps perdus sont ceux dépensés bêtement au hasard de la journée : flâner sur les réseaux sociaux, surfer sur le Net ou cancaner à la machine à café. Ces moments, qui traînent inexplicablement en longueur sans que vous l’ayez vraiment décidé, n’ont aucune productivité. Une fois votre bilan hebdomadaire établi, élaborez un autre camembert avec la répartition du temps idéale sur une semaine. Quels segments aimeriez-vous faire évoluer pour avoir une vie plus épanouissante ? Comment pourriez-vous diminuer votre charge mentale en vous focalisant sur vos objectifs ?
LIFESTYLEPSYCHO
Technique 2
TIMING SERRÉ ET TÂCHES
FASTIDIEUSES EN PREMIER
Les habitudes étant très difficiles à changer, il faut se mettre en quête d’une organisation saine et non contraignante qui respecte vos objectifs. Selon la loi de Parkinson (extraite d’un essai éponyme de 1957), le travail tend à se dilater jusqu’à prendre tout le temps disponible, d’où notre fâcheuse tendance à la procrastination. Plus vous vous accordez des délais courts, plus vous serez productif car votre cerveau mettra en place des stratégies d’adaptation pour respecter les échéances fixées. En se mettant un peu la pression en termes de timing, on arriverait à éliminer le superflu, les non-temps et à se focaliser sur l’essentiel. Fabien Olicard nous conseille de faire des rétroplannings et d’appliquer des deadlines serrées à notre quotidien. En cas de retard, il sera toujours temps d’allonger les délais ou de déléguer certaines tâches. La loi de Laborit met, elle, en lumière notre tendance innée à repousser ce qui est contraignant. Le but de nos cellules serait d’obtenir de la dopamine, l’hormone du plaisir immédiat sécrétée lorsqu’on a assouvi des besoins primaires ou réalisé des choses satisfaisantes. Il faut toujours s’attaquer aux tâches importantes en début de journée pour finir par les plus insignifiantes car le temps peut devenir extensible. En procrastinant, vous générez une angoisse inutile et un sentiment de culpabilité alors qu’il suffirait de passer à l’action pour vous sentir soulagé et même fier de vous.
Technique DÉFINISSEZ3VOS FILTRES
ET HIÉRARCHISEZ
La méthode des filtres a été inspirée par le test de Socrate, l’inventeur de la philosophie morale et politique. Socrate n’acceptait d’écouter les histoires des autres qu’à trois conditions : que son interlocuteur ait la certitude de leur véracité, que ses dires soient emprunts de bonté, et qu’ils lui soient d’une quelconque utilité dans le futur. Avoir des filtres au préalable permet d’être plus en phase avec ses valeurs et de faire des choix en toute conscience plus rapidement. Dans le domaine du travail, prenez l’habitude de passer vos projets aux filtres de la rentabilité, de la faisabilité, de la temporalité, du développement de carrière ou de leur intérêt intellectuel. Plus un projet cochera de cases, plus il aura de chances d’aboutir.
Technique 4
CLASSEZ VOS TÂCHES
SUR LA MATRICE D’EISENHOWER
Réputé pour son hyperactivité professionnelle, le 34e président des ÉtatsUnis avait pour habitude de répartir ses tâches sur un tableau composé de quatre cases : « urgent et important », « important mais pas urgent », « pas important mais urgent », « pas important et pas urgent ». La matrice d’Eisenhower peut s’employer sur une semaine, une journée ou simplement à des moments clés lorsque vous vous sentez submergé. Pour l’utiliser, commencez par faire une liste de toutes les tâches puis classez-les dans les cases.
• Les tâches urgentes et importantes doivent être réalisées immédiatement sans se poser la moindre question car elles ne peuvent pas être déléguées ni ajournées.
• Les tâches importantes et pas urgentes devront être planifiées sur le moyen terme. Si elles peuvent être diverses, elles ont en commun d’être valorisantes intellectuellement. En les planifiant et en arrêtant de les repousser, vous vous sentirez mieux.
• Les tâches pas importantes mais urgentes peuvent attendre un tout petit peu ou être confiées à un tiers. Si vous vous sentez au bord du gouffre, vous devez déléguer l’intégralité de ces tâches. Cela peut être l’organisation d’un dîner, la résolution de problèmes d’autrui ou le traitement de certains courriels peu importants. Sachez que ces activités chronophages vous empêchent de vous attaquer aux choses importantes mais non urgentes.
Technique 5 FAITES DES PAUSES, SÉQUENCEZ ET CÉLÉBREZ
Impossible de doper sa productivité sans s’octroyer des pauses régulières tout en respectant son rythme. Plus on retarde ces breaks, moins on est efficace. Certains sont plus concentrés le matin, d’autres en fin de journée. En moyenne, il faut compter une pause de 15 min pour les tâches physiques, 5 min toutes les 2 h pour les tâches créatives, 5 min toutes les 20 min pour les tâches d’apprentissage cérébral et 10 min toutes les 2 h pour les tâches standards. Le sommeil joue également un rôle majeur dans notre capacité de concentration. Pour éviter le syndrome
du médecin qui cumule du retard de façon incontrôlée au fil de la journée, programmez un réveil qui vous avertira de la fin d’une tâche. Ne considérez pas un travail non terminé comme un échec, mais comme une double réussite : vous avez avancé et vous lui avez accordé le temps imparti. Et pour combler les non-temps ou les moments perdus de votre journée, exercez-vous à visualiser des solutions à vos problématiques. Enfin, apprenez à célébrer les petites victoires et à vous féliciter d’avoir respecté vos engagements.
Technique 6
DÉFINIR SES BUTS ULTIMES
Pour trouver ses mantras, il faut passer au tamis ses buts et objectifs jusqu’à obtenir trois notions qui les résument. Pour Fabien Olicard, les mantras sont les « buts purs » de votre vie, une boussole à laquelle se référer à chaque fois que vous devez prendre une décision. Inutile de peser le pour et le contre d’une situation pendant des jours, il vous suffit de vous demander si elle va dans le sens de vos buts ultimes. Pour conserver sa motivation sur le long terme et installer de nouvelles habitudes productives, Fabien Olicard a fait sien le leitmotiv « un vaut mieux que zéro ». Credo qui fonctionne pour toutes les petites choses de la vie : recettes, abdos, économies, verbes irréguliers en anglais… Il permet de réaliser une multitude de tâches auxquelles on ne s’attaquerait jamais. Sur le moment, cette maxime pourra vous sembler infructueuse, mais au long cours elle s’avérera payante. En ne préjugeant pas des résultats et en considérant que ce sera toujours mieux que rien, vous arriverez à progresser et même à vous surprendre.
CONCENTREZ-VOUS RAPIDEMENT EN CRÉANT DES RITUELS
La meilleure façon de gagner du temps, c’est de se concentrer rapidement, si possible, en moins de 2 min. Pour y parvenir, Fabien Olicard propose d’écrire. En occupant la partie motrice de son cerveau qui s’ennuie, on arrive à fixer son attention. C’est pour cette raison que l’on marche en téléphonant, que l’on gribouille en réunion ou que l’on prend des notes même quand cela semble inutile. Quand vous constatez que votre cerveau se met en veille, c’est qu’il s’ennuie terriblement. A contrario, quand on écrit, on a tendance à se faire embarquer par des stimuli auditifs gênants (la conversation téléphonique de votre collègue de bureau ou les chamailleries de vos enfants…).
Créer une bulle auditive en écoutant de la musique au casque vous permettra de reprendre le contrôle sur les stimuli auditifs et de rentrer en mode flow… Spotify, par exemple, propose une multitude de playlist pour travailler, ne reste plus qu’à trouver celles qui vous convient.
DÉLÉGUEZ INTELLIGEMMENT
Confier une partie de son travail à quelqu’un oscille souvent entre rêve et angoisse. Déléguer exige de faire confiance, de ne pas être constamment dans le contrôle, d’accepter la méthodologie de l’autre et que le résultat obtenu soit différent et parfois même pas complétement à la hauteur de vos attentes. Avant de vous atteler à une tâche, demandez-vous quelle est votre valeur ajoutée et si déléguer sera synonyme de manque à gagner ou de perte de savoir-faire.
APPRENEZ À DIRE NON
Comme l’affirme Fabien Olicard, dire « oui » constamment ne vous donne pas un crédit de bonté pour le futur. Les personnes empathiques ont particulièrement l’habitude de se laisser embarquer dans des tâches par pure convention. Elles oscillent entre faiblesse et lâcheté et mettent souvent en place des stratégies d’évitement en espérant que leur interlocuteur laisse tomber. Mieux vaut utiliser la technique du sparadrap : dire « non » une bonne fois pour toute au moment où votre interlocuteur pose la question. Et quand vous le faites, ne vous perdez pas dans des justifications inutiles, c’est
7 astuces POUR GAGNER DU TEMPS
votre droit le plus strict. Vous n’avez pas à gérer la déception de l’autre, ni ses émotions négatives.
ÉLOIGNEZ LES PERTURBATIONS
Fabien Olicard préconise d’éteindre votre téléphone dès que vous entamez une tâche qu’elle soit professionnelle ou personnelle. Quand celle-ci exige de passer des coups de fil, prenez l’habitude de le mettre en mode silencieux, sur vibreur et face contre table. Parallèlement, n’hésitez pas à débrancher votre téléphone fixe pour avoir la paix. Et sur votre répondeur, annoncez la couleur ! Dites que vous êtes indisponible pendant une période non définie et qu’il est préférable de vous envoyer un courriel ou un sms. Si votre interlocuteur veut laisser un message, précisez qu’il doit spécifier le motif de son appel. Quant aux notifications liées aux applications ou réseaux sociaux sur votre smartphone, choisissez le mode discret avec le nombre de notifications en attente. Cela vous évitera des non-temps à tout moment.
INSTAUREZ DES RÈGLES
Pour gérer vos collègues de bureau ou votre famille quand vous faites du télétravail, il est primordial d’instaurer des règles. Quand vous portez un casque par exemple, vous n’êtes pas joignable et il est interdit de vous déranger. Prévenez préalablement les gens qui vous entourent que de telle heure à telle heure, vous ne devez être interrompu sous aucun prétexte et qu’en cas d’urgence, le mieux sera de communiquer par sms sur votre smartphone. Utilisez votre partage d’agenda pour les guider et armez-vous
de patience pendant la période d’adaptation.
COUPEZ LES PONTS INUTILES
AVEC LES PERSONNES TOXIQUES
Pour Fabien Olicard, il existe trois types de relations totalement chronophages et infructueuses dont il faut se départir. Primo, les relations faibles avec des personnes avec qui vous n’avez que peu d’échanges, mais que vous supportez par convention. Secundo, les relations persistantes qui concernent des personnes avec qui vous avez été proches à un moment de votre vie mais « dont la philosophie de vie est incompatible avec la vôtre ». Elles s’accompagnent généralement d’un sentiment d’obligation ou de nostalgie. Tertio, les relations vampirisantes avec des individus qui ne vous fréquentent que par intérêt. Fabien Olicard recommande de couper tout lien avec l’intégralité de ces personnes. Si la méthode vous semble trop radicale, partez du principe que vous vous sentirez immédiatement allégé d’un poids.
TÉLÉPHONEZ 2 EN 1
Investissez dans des écouteurs ou un casque muni d’un micro et d’un kit mains libres. Vous profiterez ainsi de vos appels pour faire autre chose : de la marche active, des tâches ménagères, du rangement, du bricolage type peinture, des courses ou du tri dans vos papiers. Rappelez-vous que pour se concentrer, votre cerveau a besoin d’activité manuelle ou physique et qu’en réalisant deux tâches en même temps, vous gagnez à la fois en concentration et en productivité
Impossible d’augmenter sa productivité sans s’octroyer des pauses régulières