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un projet durable

Traversée du lac, un projet économique et durable

Six ans après que le peuple genevois se soit déclaré favorable à ce projet d’envergure, un projet concret a été soumis cette année à Berne. Sans cet aménagement, le TCS estime que Genève perd chaque année entre 120 et 200 millions de francs, soit le coût des congestions générées chaque jour par un trafic de transit sur l’autoroute de contournement et les principales pénétrantes de la cité de Calvin.

Le nouveau tracé en grande partie enterré, tiré du rapport de synthèse soumis à l'office fédérale des routes en 2021 (source Canton de Genève).

La traversée de la rade, l’arlésienne genevoise, que l’évolution de la Genève économiquement dynamique a dû transformer en 2016 déjà en traversée du lac, est aujourd’hui sous la coupole. Devisé à plus de 4,7 milliards de francs, le contournement Est demeure en effet tributaire de la manne fédérale. Il s’inscrirait dans le cadre de la planification des routes nationales, en vue d’un financement par le fonds FORTA. En attendant la consultation à l’agenda 2023 des Chambres fédérales, la traversée du lac a été appelée de ses vœux par le peuple. Lequel s’était favorablement prononcé sur l’initiative constitutionnelle de juin 2016, tandis que trois ans plus tard un crédit de 6,3 millions de francs était alloué par le Grand conseil pour la réalisation de diverses études préparatoires.

Un centre-ville apaisé Si Genève se fait pressante quant à une vaste réorganisation de son réseau urbain, c’est qu’elle souhaite désengorger son centre pris d’assaut aux heures de pointe par un trafic de transit. Ainsi, il s’agirait de permettre de relier le Vengeron à la Pallanterie. Un pont haubané surplomberait le lac à une distance d’environ deux cents mètres des rives. Le programme inclurait aussi la construction d’un contournement autoroutier en très grande partie souterrain afin de limiter l’impact sur l’environnement. Celui-ci vise le développement de l’ensemble des réseaux de transports dans une multimodalité globale, en favorisant encore le report des capacités routières aujourd’hui concentrées au nord ou au centre-ville. Principal bénéfice : la Ville de Genève qui verrait plusieurs axes routiers importants délestés de voies dévolues au trafic individuel motorisé et les transports publics et la mobilité douce seraient privilégiés. Pour Yves Gerber, directeur de la section genevoise du TCS, le contournement Est offre une multitude d’avantages directs et indirects. « La réalisation du projet aura un effet positif sur le trafic de transit en ville. Nous estimons la baisse à -11% dans la ceinture urbaine et à -20% dans l’hypercentre. Ce qui réduit d’autant les nuisances en matière d’émissions polluantes et sonores ». Des exemples concrets : sur la place de Neuve, le trafic motorisé privé serait partiellement suspendu et les cyclistes pourraient reconquérir l’espace. Au pont Butin, une voie de circulation serait sacrifiée (direction sud), tandis que les zones dédiées aux vélos seraient dès lors élargies.

Un bénéfice écologique et économique Mais ce n’est là que la partie la plus visible l’iceberg. Cette redistribution des cartes représente un atout de taille pour l’urbanisation future. Cette requalification urbaine dans le centre et la couronne genevoise permettrait d’exploiter de nouvelles opportunités, comme la déminéralisation et la végétalisation des routes pour favoriser des îlots de verdure. Ces implantations végétales qui se frayeraient ainsi un passage concourent à une meilleure qualité de vie. Il reste que les opposants actuels se cristallisent sur le montant qu’il faudrait affecter à la réalisation d’une traversée du lac, oubliant que le statut quo n’est pas sans incidence financière. « Selon une étude réalisée à Zurich et projetée sur Genève, l’immobilisation du trafic coûte chaque année entre 120 et 200 millions de francs. Avons-nous les moyens de jeter en dix ans entre 1,2 milliard et 2 milliards par les fenêtres ? », interroge le directeur du TCS Genève. Et d’ajouter : « L’investissement – certes imposant – serait au minimum une opération blanche. En d’autres termes, les 4,7 milliards de francs injectés seraient même, dans une vision pessimiste, rapidement épongés. » Le projet permettra-t-il au canton de réduire drastiquement les émissions de CO2 pour atteindre son objectif ? Le rapport genevois estime que ce ne sera pas le cas, même s’il ne tient toutefois pas compte de l’accélération des immatriculations de véhicules électriques qui s’opère actuellement. Il relève cependant que les avantages en matière de mobilité sont incontestables. La traversée du lac permettrait de nouvelles relations entre la Suisse et la France offrant ainsi une meilleure connexion du Grand Genève aux réseaux régionaux, nationaux et supra-régionaux. Les charges sur le réseau autoroutier à la douane de Bardonnex et sur l’A40 au pied du Salève seraient, elles, allégées. Sans compter qu’en rapprochant ainsi les deux rives, l’impact sur le temps de parcours et les accidents serait indéniable. Autant d’arguments qui plaident en faveur de ce projet et qui devraient faire mouche auprès de la Confédération, espérons-le.

La Suisse, un Eden pour les cyclotouristes

Le cyclotourisme a le vent en poupe. Vélo de route, e-bike ou encore VTT, de plus en de plus de Suisses optent pour la tendance slow life, que la crise sanitaire semble avoir dopée. Il est vrai que l’Helvétie choie particulièrement les amateurs de la petite reine en multipliant les aménagements de pistes sécurisées.

Vous souhaitez en savoir plus ? • myswitzerland.com/cyclotourisme • myswitzerland.com/fr-ch/hebergement/ hotels/swiss-bike-hotels/

En 2018 déjà, Suisse Tourisme ne s’était pas trompé en faisant la part belle au cyclotourisme, via une vaste campagne promotionnelle d’été. Depuis, les vacances à vélo n’ont cessé de gagner du terrain. Et ce sont surtout les régions alpines qui séduisent les vacanciers. Pourquoi un tel engouement ? Comme l’explique Aude Cometta, responsable projets Médias à Suisse Tourisme, la Suisse ne manque guère d’atouts : « Des itinéraires dûment balisés, une diversité de paysages dans un périmètre restreint, la possibilité d’emprunter des axes dédiés encouragent cette pratique estivale. » La majorité de ces touristes 2.0 utilisent déjà une bicyclette dans leur vie quotidienne, pour se rendre au travail ou durant leur temps libre. Il faut savoir en effet que 2,4 millions de personnes résidant en Suisse effectuent en moyenne 15 trajets à vélo chaque année.

Cette catégorie de touristes – évaluée à environ 65% autochtone, soit loin devant la clientèle allemande (11%) ou en provenance des Pays-Bas (3%) – opte le plus souvent pour un hébergement en camping. Ce sont ainsi plus de 1,7 million de nuitées qui sont annuellement générées. Il n’empêche que depuis quelques années, des « Swiss Bike Hotels » essaiment. Ils offrent des conditions adéquates pour profiter pleinement des vacances sur deux roues. Ce sont des établissements qui répondent aux besoins des cyclistes en proposant des services spécifiques (espaces de lavage et de réparation). Ils sont situés à proximité de pistes cyclables d’intérêt.

Ce n’est donc pas par hasard si les offres cyclotouristiques sont elles aussi en plein essor. MySwitzerland.com suggère une multitude d’itinéraires presque sur mesure. Chacun peut préparer son séjour en fonction du type de vélo ou de son paysage idéal, que ce soit le long d’une rivière ou d’un lac, sur un col de montagne, à travers des vignobles, ou avec une vue panoramique.

Cependant, c’est la « Route verte », traversant six parcs naturels, qui emporte tous les suffrages. L’itinéraire, qui mène de Schaffhouse à Genève en passant par les parcs du Jura, séduit particulièrement les adeptes du vélo électrique.

Le saviez-vous ? Le TCS Genève organise une sortie d’un jour : tour des lacs de Bienne et de Morat, 110 km, le 19 juin. Plus d’infos sur tcsge.ch/escapades ou en page 15.

Deux parcours pour un bol d’oxygène

Dans les vignes tour du lac de Morat – Morat (FR) Distance : 28 km, Montée : 380 m Étape(s) : 1, Exigences de condition physique : facile Cet itinéraire nous emmène à la découverte du site historique de Morat ainsi que des villages vignerons du Vully. Il est recommandé pour les amateurs d’histoire, de baignades, de soleil, de produits du terroir. Au bord des lacs de la HauteEngadine – de Maloja à La Punt (GR) Distance : 33 km, Montée : 220 m Étape(s) : 1, Condition physique : facile Au programme : les lacs cristallins de la Haute-Engadine, avec une couronne d’imposants sommets enneigés en toile de fond, le village chic de Saint-Moritz, l’Inn glacée et les traditionnels sgraffiti décorant les fenêtres engadinoises.

Apprendre à circuler ensemble

Sensibiliser les usagers aux dangers routiers demeure au cœur des activités du Touring Club Suisse (TCS). La section genevoise donne, cette année encore, un grand coup d’accélérateur aux actions menées avec les communes et les polices municipales pour prévenir les accidents. Mapping de la prévention avec Jean-Pierre Knoblauch, responsable sécurité routière au TCS Genève.

Clipper sa ceinture de sécurité avant de s’aventurer sur les axes routiers genevois ? Le réflexe ne semble pas encore acquis, notamment par les conducteurs qui effectuent des haltes fréquentes. La commune de Plan-les-Ouates et ses agents de la police municipale ont sollicité le Club de mobilité pour organiser une vaste opération de prévention. Les participants ont pu prendre place sur un simulateur et constater la puissance d’un choc même à faible vitesse. Une manière d’encourager les automobilistes à se prémunir des risques en cas de crash en n’omettant pas de s’attacher avant de prendre la route. Lors de ce même évènement, les utilisateurs de trottinettes électriques ont pu effectuer un gymkhana couronné par un concours. Il s’agissait alors de rendre les gens attentifs – en proposant une activité ludique – aux règles de sécurité autour de ce nouveau mode de déplacement. Une manifestation d’autant plus opportune que l’augmentation du nombre de trottinettes sur la voie publique entraîne un nombre croissant d’accidents. Le Bureau de prévention des accidents (BPA), qui se base sur les chiffres officiels de l’Office fédéral des routes, faisait état de plus de 200 accidents en Suisse pour l’année 2020 déjà. Un chiffre qui ne recouvrait que les chocs avec blessés.

Voie verte « victime de son succès » Autre temps, autre lieu. C’est ensuite du côté de la voie verte que les experts du TCS ont été réquisitionnés. À l’initiative des autorités et des polices municipales de Chêne-Bourg et Thônex, une opération de sensibilisation auprès des utilisateurs de cet aménagement – réservé aux véhicules non motorisés – a été mise en place le 21 mai dernier. Sur la voie verte, qui sert notamment de transit aux pendulaires, la cohabitation des vélos traditionnels, des bicyclettes et trottinettes électriques, des vélos-cargos et des piétons n’est pas toujours harmonieuse. Elle peut même être accidentogène sachant que certains engins peuvent atteindre une vitesse de 45 km/h. Alors pour attirer l’attention du public, le TCS a eu une fois encore recours à un simulateur. Cette fois, les participants pouvaient enfourcher un e-bike statique. L’engin était muni d’un écran sur lequel défile une route à la vitesse du pédalage et lorsqu’apparaît un obstacle, le conducteur doit effectuer un freinage d’urgence. Cet exercice avait deux objectifs, évaluer d’une part le temps de réaction et d’autre part la distance nécessaire à l’arrêt d’un véhicule électrique.

Les enfants apprennent en s’amusant Les « ateliers de sécurité » du TCS se poursuivent tout au long de l’année, avec succès. À la demande des Associations de parents d’élèves, des instructeurs sont dépêchés dans les cours d’école. En une matinée, ce sont plus 120 enfants qui participent de très bonne grâce aux plans de prévention. Un gymkhana est installé et les jeunes cyclistes doivent faire montre d’habileté pour contourner les écueils. Au cours de ces sessions, les spécialistes abordent encore de multiples sujets tels que l’équipement correct d’un vélo, les règles de circulation, la manière de traverser une route, la distance de freinage d’une voiture, le port conforme d’un casque, notamment. La police cantonale est aussi présente avec son jardin de circulation pour cyclistes.

Vous souhaitez en savoir plus ? Écrivez à Jean-Pierre Knoblauch, securite@tcsge.ch.

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