L’huile d’argan équitable du maroc

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L’HUILE D’ARGAN ÉQUITABLE DU MAROC


La production d’huile d’argan équitable en images Depuis 2010, le TDC soutient la coopérative de femmes Tighanimine, qui produit de l'huile d'argan équitable dans le sud du Maroc. Cette huile convoitée constitue non seulement un ingrédient miraculeux dans les produits cosmétiques, mais elle est aussi utilisée comme arôme en cuisine. Le TDC a envoyé un reporter photo sur place, ce dernier ayant pu voir les coulisses du processus de production et de la vie des travailleuses, toutes des femmes berbères.

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Toutes les photos : © Eric de Mildt pour le Trade for Development Centre de la CTB, 2015.


La région sud-marocaine de Souss-Massa-Drâa est confrontée à de nombreux défis, dont la désertification, l'analphabétisme et la pauvreté au sein des communautés berbères. Une solution durable pour la région doit inévitablement inclure la vente des actifs locaux tels que l'huile d'argan, les dattes et le safran.


Tighanimine, une coopérative de femmes qui produit de l'huile d'argan équitable, est active dans cette région.

Nadia, à droite sur la photo, est la présidente de cette coopérative. Tighanimine a été la première coopérative à décrocher en 2011 la certification Fairtrade pour son huile d'argan. Cette certification a permis aux 68 femmes de la coopérative de doubler leurs revenus en deux ans.

Tighanimine a pu compter sur le soutien financier du Trade for Development Centre (TDC) dans les domaines suivants : l'amélioration des capacités de gestion, le développement de systèmes de contrôle de qualité et la création de matériel de communication pour se profiler sur les marchés marocain et européen.


« L’histoire de la création de cette coopérative est assez extraordinaire. Je suis venue m’installer dans la région après mon mariage, mon mari étant natif de ce village. Je voulais apporter ma contribution pour aider ces femmes », nous raconte Nadia (au centre de la photo). « J’avais commencé, dans un premier temps, par leur donner des cours d’alphabétisation. Au cours des séances, les femmes me soumettaient toujours cette demande de création d’une coopérative d’huile d’argan. Un long chemin, semé d’embûches, a été parcouru depuis. »


« J’étais la première à travailler dans la coopérative, depuis sa création », nous confie la maman de Fadna, Malika et Aïcha (la plus à droite sur la photo). « Je suis tombée malade et je n’arrive plus à travailler. Ma fille ainée Fadna a également travaillé depuis la première année de la création. Maintenant, je suis secondée par mes trois filles. Travailler dans un cadre structuré a littéralement changé nos vies en nous donnant la possibilité de subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles. »


L’étape du ramassage est la première dans le processus de fabrication de l’huile d’argan. Elle commence tôt le matin. À six heures, les femmes se lancent dans la quête des fruits des arganiers.

Elles sillonnent les forêts avoisinant leurs villages pour ainsi ramasser la récolte. Cette étape consiste à ramasser les fruits libérés par les arbres.


Les femmes ne ramassent que les fruits libérés par les arbres. Ainsi, elles respectent les cycles de la nature et ne touchent pas aux fruits sur les arbres. Les arganiers font d'ailleurs office de rempart contre la désertification de cette région sèche.


À coups de galets lisses, elles séparent, dans un premier temps, la pulpe du noyau. Puis, à coups de galets, elles fissurent les noix pour en extraire les amandons avant leur pressage mécanique.


Les amandons extraits sont soigneusement déposés dans de petits paniers.

Chaque femme dispose de son propre panier et d’un sac en tissu avec ses nom et prénom. Après pesage, en fin de semaine, elles peuvent ainsi évaluer leur travail. Chaque kilo d’amandons est rémunéré à 35 dirhams (3,2 euros).


Il faut 64 à 65 kilos de noix pour extraire un litre d’huile d’argan. Cela explique la cherté de ce produit sur le marché, et ce, malgré la rémunération encore très basse des femmes par rapport à l’effort fourni.


Après le concassage arrive l’étape de la torréfaction. Seule l’huile destinée à la consommation est obtenue par pressage des amandons torréfiés, contrairement à celles à usage cosmétique.

Au niveau des presses aussi, on opère une distinction : certaines machines sont spécifiques à l’extraction de l’huile d’argan destinée à la consommation et d’autres à l’extraction de l’huile cosmétique.


Une des machines est tombée en panne. Après trois ans de travail dans la coopérative Tighanimine, ces machines n'ont plus de secret pour Malika.

Munie de son petit panier, elle recherche les outils nécessaires. Elle analyse, dévisse, donne quelques coups, se penche sur le problème, pose son diagnostic et réussit à plusieurs reprises à redémarrer la machine. Soudain, son visage s’éclaire. Une note de joie dans la voix et le regard pétillant : mission accomplie !


L'huile d'argan est utilisée dans les produits cosmétiques ou culinaires. Tighanimine fournit aussi des produits finis comme du savon ou de la lotion. Riche en acides gras polyinsaturés, en acide linoléique (un acide gras de la famille des oméga-6) et en vitamine E, celle-ci est réputée pour ses propriétés médicinales et se voit gratifiée de titres ronflants comme « l'or marocain » ou encore « le secret de beauté des femmes marocaines ».


Malika pose à côté de petites bouteilles d'huile d'argan. Elle va se marier le mois prochain. Sa première condition est de continuer à travailler dans la coopérative. « Je travaille dans la coopérative, depuis bientôt trois ans. Je ne quitterai pas mon travail. J’aime ce que je fais. Auparavant, on avait plusieurs jeunes femmes, qui travaillaient avec nous, mais à chaque fois que l’une d’elles était demandée en mariage, elle quittait la coopérative pour rester au foyer, sous la pression de son mari et de sa belle-famille. Beaucoup de femmes du village aimeraient travailler dans la coopérative et gagner un peu d’argent, mais leurs maris, frères et pères leur refusent ce droit. Le travail de la femme n’est pas encore accepté ni valorisé, » nous confie Malika.


Quelque 40 travailleuses sur les 68 que compte la coopérative Tighanimine suivent des cours d'alphabétisation. Grâce à leur travail et à ces cours, ces femmes sont en mesure de s'émanciper et de sortir de l’abîme de l’ignorance, de la discrimination et de la pauvreté. Certaines de ces femmes sont même les gagne-pains de la famille.


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