Trajectoire N°93, Sexy X-Mas

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Hiver 2010 CHF 9.- / € 6.-

n° 93

SEXY X-MAS

L’axe du luxe  Genève - Lausanne - Gstaad - Verbier


TRAJECTOIRE n°93

SOMMAIRE Hiver 2010

10 RUE DU RHôNE

Dernières nouvelles de l’artère du luxe.

14 REPéRAGES

Quelques adresses sélectionnées pour vous.

24 SPECTACLES

Trois représentations à ne pas manquer.

30 L’INVITé

Les confidences de Jean d’Ormesson, l’amoureux des mots.

36 DIANE KRUGER

Ambassadrice, mannequin et actrice, Diane Kruger nous parle de son parcours et ses objectifs.

40 MICHAEL SCHUMACHER

De retour sur les circuits de F1 depuis un an, le pilote de légende nous livre ses impressions sur la saison écoulée.

44 ZENITH

L’interview de Jean-Frédéric Dufour, nouveau CEO de Zenith.

54 JOAILLERIE

Derek Cremers A l’Emeraude, en constante quête d’excellence.

58 BARBARA HENDRICKS

Retour sur la trajectoire d’une grande dame à la voie prédestinée.

62 MODE

Une lumière polaire plane sur la collection prêt-à-porter de Chanel.

70 LINGERIE

Chantal Thomass nous envoûte avec sa collection aux lignes sensuelles.

76 SHOPPING

Mille et une idées cadeaux glamour pour remplir votre hotte.

84 AUTOMOBILE

Mercedes CLS 2, la confirmation.

94 DESIGN

Zoom sur la nouvelle génération « swiss designers ».

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EN VUE

REPÉRAGES

royaume du romantisme

Le spécialiste du cashmere

Parcours gourmand au

Les futures mariées peuvent se réjouir : fini les détours par Paris, Londres ou encore New York pour trouver la robe du grand jour. Un magasin spécialisé en la matière a ouvert au cœur de la vieille ville. Wilton conçoit des robes de mariée sur mesure. Tous les modèles sont imaginés par des designers talentueux - huit au total parmi lesquels Valentino ou Oscar de la Renta. « Comme vous l’avez toujours imaginé », tel est l’adage de la maison qui propose un service individualisé et complet, du choix de la robe à celui des accessoires. « Les clientes sont guidées par des conseillères qui cherchent avant tout à respecter leur personnalité », explique Christine Le Marrec, directrice des lieux. Elle recommande au passage de compter huit mois pour obtenir un modèle parfaitement ajusté. La conception d’une robe est une entreprise de longue haleine… —

Le premier Repeat Store de Suisse romande a ouvert ses portes en novembre au centre-ville. Expert du cashmere, le magasin propose des vêtements élégants ainsi qu’une large gamme d’accessoires. Il se dédie entièrement à ses trois marques : Repeat la glamour, Joe Taft qui réinvente les années 80 et Dtlm (Don’t Label Me) et ses créations à la mode. Créé en 2005, le groupe a su rapidement s’imposer comme le leader européen de la maille de luxe. Largement distribuées en Europe, ses marques sont également disponibles en Russie ainsi qu’aux Etats-Unis. Et pour cause : la laine de cashmere Repeat est d’une qualité exceptionnelle. Elle provient de chèvres de Mongolie qui ont développé une toison spécialement épaisse pour survivre aux hivers rigoureux de la région. Bon à savoir : la laine de 3 à 5 chèvres est nécessaire pour tricoter un pull en cashmere.—

Retour aux sources pour la Manufacture Favarger qui s’installe au No 19, quai des Bergues, à deux pas du lieu qui l’a vu naître, en 1928. La boutique propose un voyage dans le monde du chocolat. Dès l’entrée, une vitrine de pralinés, ganaches et bouchées fraîches aguiche le visiteur. Une passerelle le mène ensuite dans une deuxième partie du magasin où d’anciens livres, outils et machines en fonte retracent l’histoire de la maison. Au fond, un atelier de fabrication permet de suivre en direct le travail de l’artisan. Une dégustation est proposée pour découvrir toute la diversité des produits Favarger et le chemin parcouru depuis la création de ses célèbres avelines, en 1922. Les arguments d’une telle visite ? La douceur et l’amertume conjuguées du praliné à l’ancienne peut-être. À moins que cela ne soit l’onctuosité fruitée de la ganache à la framboise… —

WILTON

REPEAT STORE

Favarger

Rue Chausse Coq 2

Rue du Marché 28

Quai des Bergues 19

1204 Genève

1204 Genève

1201 Genève

T. +41 22 300 22 11

T. +41 22 310 05 05

T. + 41 22 738 18 26

www.wilton.ch

www.repeatcashmere.com

www.favarger.ch

WILTON

REPEAT

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pays de Favarger


RENCONTRE

CINÉMA Par Georges DUCRY Photo Marcel HARTMANN

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DIANE Kruger, L’ ange blond Après une enfance rigoureuse, la discipline de la danse et la frénésie des années de mannequinat, la belle Diane Kruger s’ouvre grâce au cinéma où sa beauté florissante trouve des rôles toujours plus complexes. Démonstration dans « Pieds nus sur les limaces » à l’écran en ce moment.

C’

est une jeune femme plutôt réservée qui s’est prêtée au jeu des questions-réponses. Pour saisir l’âme qui se dérobe derrière le regard de biche, tâchons de lire la surface. Physiquement, Diane Kruger n’appartient pas complètement à notre époque. Sa beauté rappelle les années 1950. La blondeur hitchcockienne. La tonicité qu’on imagine fignolée plutôt que travaillée, la saine fraîcheur qui s’ombre d’une fuyante fragilité à la Grace Kelly. Mais Diane Kruger a la vie d’une héroïne d’aujourd’hui. Nul besoin pour elle d’épouser un prince. Avec son parcours de mannequin puis d’actrice, elle est entrée d’elle-même dans l’aristocratie du moment, celle des people. Un milieu qui se préserve en frayant entre soi. L’actrice de 34 ans mène une histoire d’amour longue distance – elle à Paris, lui à Vancouver – avec le Canadien Joshua Jackson, connu pour son rôle dans la série Dawson. Auparavant, elle avait épousé Guillaume Canet, autre garçon à l’air de grand adolescent nonchalant. La comparaison à Monica Bellucci ne manque pas de venir à l’esprit. Diane Kruger pourrait être le négatif sage et nordique de la torride Italienne. Les deux actrices possèdent le même épais dossier de cover girl. Elles souffrent également de la difficulté à s’imposer comme des comédiennes reconnues après leurs années

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de mannequinat. Pourtant on sent un vrai potentiel de jeu chez l’Allemande, elle sait alterner les registres. Charismatique en espionne fatale dans « Inglorious Basterds » de Quentin Tarantino il y a deux ans, elle joue cette fois-ci une fille coincée par ses principes et ses responsabilités dans « Pieds nus sur les limaces » de Fabienne Berthaud, sorti en France début décembre. Si le film représente surtout un caviar pour sa comparse Ludivine Sagnier qui joue sa sœur exubérante et timbrée, il laisse entrevoir de nouvelles facettes de la comédienne allemande, à l’aise dans la retenue et dans la comédie. Des dimensions multiples qu’elle puise peut-être dans une enfance compliquée, passée dans une petite ville allemande auprès d’un père alcoolique, avec lequel elle s’est brouillée, et dont elle n’a conservé que la moitié du nom Heidkruger. Derrière le bleu cristallin, l’actrice et ses fêlures n’attendent plus que le rôle qui la fasse entrer dans la légende.


RENCONTRE

FORMULE 1 Par Siphra MOINE-WOERLEN et Saskia GALITCH

Michael Schumacher, la passion pour moteur De retour sur les circuits de F1 depuis un an, le pilote de légende nous a parlé de la saison écoulée, de ses envies et de ses objectifs pour 2011.

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ilote de légende, sept fois champion du monde de F1 et vainqueur de 91 grands prix, Michael Schumacher aurait pu se reposer sur ses lauriers et couler des jours tranquilles. Seulement voilà… La passion est un moteur puissant, qui l’a conduit à sortir de sa retraite, l’an passé, pour retrouver l’ivresse des circuits, les voyages, les essais, et la toute nouvelle image qu’il va prêter à Audemars Piguet, bref, la vie sur les chapeaux de roue ! Au terme d’une saison que d’aucuns jugent en deçà des espérances – 12 des 19 Grands Prix de la saison furent dans les points – c’est un « Schumi » qui n’a rien perdu de sa superbe ni de ses envies que nous avons rencontré. Plein d’énergie, motivé et positif, le sportif allemand de 41 ans domicilié en Suisse s’est gentiment prêté au jeu des questions… Cela fait une année que vous êtes revenu sur les circuits, au sein de l’écurie Mercedes Grand Prix… Quel regard portezvous sur la saison écoulée ? Pour être honnête, cette année a été un peu plus difficile que prévu. Mais il faut bien se rendre compte que nous parlons de sport automobile de très haut niveau et je savais que cela prendrait du temps de construire quelque chose avec Mercedes. Maintenant, nous nous trouvons au milieu de ce processus et je trouve que ce que nous avons obtenu est déjà très encourageant. D’autant plus que les résultats ont été plutôt positifs lors des dernières courses

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de la saison. L’un dans l’autre, je dirais que tout peut s’améliorer, y compris moi-même ! Et puis finalement, ce qui importe, c’est de continuer à apprendre et progresser ! Votre retour à la compétition vous a-t-il changé ? (Rire…) Non, je suis le même qu’avant !... Si ce n’est que mes trois années de pause m’ont permis de recharger complètement mes batteries ! Je dois dire qu’avant ma « retraite », en 2006, j’étais juste vidé. On oublie trop vite que la route vers le succès lors de ma « première » carrière avec Ferrari a été longue… La réussite implique un travail constant et difficile et c’est ce challenge que j’ai eu envie de relever en m’investissant à nouveau sur les circuits. Quel but vous êtes-vous fixé pour la saison 2011 ? Mon but est clairement de me battre pour reconquérir le titre ! En 2011, nous devrions être en position d’obtenir des victoires.

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© Comte/Courtesy of Navyboot and Jet Set


RENCONTRE

HORLOGERIE Par Fabrice ESCHMANN/BIPH Photo Nicolas RIGHETTI/REZO

« La montre est le dernier objet qui fait rêver ! » A tout juste 43 ans, le président et CEO de Zenith Jean-Frédéric Dufour déborde d’idées et de projets. En poste depuis juin 2009, il a revu la quasitotalité des collections, dépoussiéré les archives et projette d’ouvrir un musée sur le site de la manufacture au Locle.

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l a failli devenir banquier. Il ne le dit pas comme ça, mais son stage dans une banque de Hong Kong, après ses études d’économie à Genève, aurait pu lui ouvrir une voix royale dans ce secteur. Le destin en a décidé autrement. Car à son retour, en 1992, de ce qui est encore une colonie britannique, la crise fait rage en Europe et en Suisse. La première à lui offrir un travail, ce sera Karin Scheufele, la mère des actuels co-présidents de Chopard, Caroline et Karl-Friedrich Scheufele. Jean-Frédéric Dufour démarre alors une carrière qui le propulse aussitôt dans la haute horlogerie. Un non choix, ou plutôt une opportunité extraordinaire qui, à posteriori, ne l’étonne pas : « Dans ma famille, on est soit historien, soit industriel. J’ai passé ma jeunesse à démonter et remonter des vélomoteurs. J’ai la passion de la mécanique depuis tout petit. L’horlogerie, c’est simplement de la mécanique à une autre échelle ! »

Sa première mission est de mettre sur pied à la manufacture Chopard des mouvements L.U.C, à Fleurier. En 1997, la succursale ouvre avec trois employés – elle en compte aujourd’hui 150. Une année plus tard, alors qu’il est directeur du site, il quitte Chopard pour Ulysse Nardin. « Je voulais vendre des mouvements à Rolf Schnyder, il m’a proposé de venir vendre ses montres ! », dit-il sur le ton de l’évidence. En 2000, nouveau changement : il intègre le Swatch Group où on le charge, sous la supervision d’un certain Jean-Claude Biver – alors directeur de Blancpain – de fonder la marque Léon Hatot. « Benoît de Gorski, l’éminent détaillant genevois, avait parlé de moi à Jean-Claude Biver. Il était déjà très médiatique à l’époque. Il m’a téléphoné, on s’est rencontré, et j’ai été engagé en une demie heure. » Jean-Frédéric Dufour ne restera pas longtemps chez Léon Hatot. Il est rapidement appelé à seconder Jean-Claude Biver chez Blancpain, avant de retrouver l’équipe de

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HORLOGERIE

SÉLECTION Par Simone RIESEN / Swiss Watch Makers

UN UNIVERS ENCHANTÉ Cette année, le Père Noël devrait avoir, dans sa hotte, quelques unes de ces superbes pièces afin que les heures à venir s’égrènent de la manière la plus élégante qui soit. Sélection.

F. P. Journe

Répétition Souveraine Compliquée et pourtant très plate : répétition minute à la demande avec ce Calibre 1408 manuel. Affichage des heures, des minutes, de la petite seconde, de la réserve de marche et ouverture sur les marteaux de sonnerie. Boîte en acier de 40 x 8,85 mm pour un poids de 69,6 grammes y compris le bracelet. CHF 185’000.-

Harry Winston

Avenue Squared A2 New York Deux mouvements à quartz pour deux fuseaux horaires différents avec les heures et les minutes. Le boîtier en or blanc de 36,2x37,4mm est serti ainsi que le cadran tout comme la boucle de 530 diamants taille baguette ou brillant pour un total de 7,7 carats. CHF 64’900.- taille brillant. CHF 108’150.- taille baguette.

Chaumet

Dandy, Grand Modèle Dotée d’un mouvement mécanique à remontage manuel, cette montre propose une complication seconde métronomique. Boîtier en or gris pour un cadran noir et blanc. Bracelet en verni noir orné d’une bande de cuir blanc. Edition limitée et numérotée de 100 pièces. Environ CHF 23’400.-

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Breguet

Crazy Flower Une pièce de haute joaillerie sertie de 434 diamants TW/IF-VVS totalisant 36,10 carats. Pour davantage de confort, le sertissage est mobile et le cadran incurvé. Boîte en or blanc dotée d’un bracelet en satin à boucle sertie. Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre 586. CHF 630’000.-

Jaeger-LeCoultre

Reverso Grande Neva Sous environ 1330 diamants pour 6 carats, et dans un boîtier en or gris, se cache le Calibre JaegerLeCoultre 822, mécanique, manufacturé et entièrement décoré à la main. Au recto, des diamants sertis sur un cadran poli miroir et au verso un serti neige sur de l’or blanc. Bracelet en satin à boucle déployante trois lames. CHF 129’000.-

Hermès

Cape Cod Tonneau sertie neige Cette pièce unique nécessite 160 heures de travail pour le sertissage de 1176 brillants pleine taille de qualité Top Wesselton EF-VVS blanc extra, d’un poids total de 7,6 carats. Boîtier en or blanc forme tonneau de 30x33 mm. Mouvement à quartz Calibre ETA 255.412. CHF 165’000.-

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MODE

CHANEL Par Nathalie RANEDA Photo Karl LAGERFELD

UNE COLLECTION PILE POIL POUR L’HIVER Une fois de plus, Karl Lagerfeld nous prouve qu’impossible n’est pas Chanel. En exploitant les clichés de l’univers du Grand Nord, il dessine une collection automne/hiver 20102011 toute en contraste et non dénuée d’humour.

L

a littérature de mode présente Karl Lagerfeld comme l’incarnation idéale du styliste : vrai caméléon capable de se glisser dans une multitude d’histoires de mode, il est le mercenaire parfait d’une marque de luxe. Pour cette saison, la nouvelle collection prêt-à-porter de Chanel est prête à faire fondre la glace ! « Je suis du Nord, j’adore la neige et après la campagne et la ferme, vu l’hiver que nous avons passé, un petit tour dans le Grand Nord n’était pas une mauvaise idée » déclare Karl Lagerfeld. Le Yéti n’est donc plus un mythe ! Pour se protéger des températures extrêmes de l’hiver, la silhouette s’enveloppe de volumes généreux, ronds et confortables, où les fourrures et les tricots se superposent aux vestes et où les manteaux s’allongent jusqu’à terre. Modernisés et subtilement mêlés, les patchworks de mailles à motifs

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ethniques et les « fourrures de fantaisie », comme Karl Lagerfeld s’amuse à les appeler, viennent réchauffer tweeds, tulles et lainages. Même si la fourrure est omniprésente, les codes de la maison Chanel ne sont pas lésés pour autant. Les tailleurs revisités, le mohair et le cuir sont aussi là pour nous réchauffer. Côté accessoires, on ne passera pas à côté des bottes en fausse fourrure et talons en plexi façon stalactite, des chaussures escarpins bicolores, des sacs bandoulière ethniques ou en fourrure. Les reines de glace se pareront de satin enduit, de mousseline plissée, et de dentelle piquée de pompons boules de neige. Une collection à l’esprit à la fois délicat et excessif avec des tulles brodés de camélias givrés et de cristaux, des sautoirs de perles à effet glaçons, et des bagues XL aux reflets d’aurore boréale. Une lumière polaire plane sur la nouvelle collection prêt-à-porter de Chanel… —

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CHANEL


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LINGERIE Par Chantal-Anne JACOT

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Jouer des dessous comme des dessus… La lingerie Chantal Thomass fait rêver depuis des années. A la veille des fêtes, le moment est opportun pour s’offrir ou se faire offrir une parure à l’image d’un bijou précieux…

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© Chantal Thomass

es cheveux couleur jais, frangés et coupés au carré. Sa bouche carmin. Une garderobe exclusivement noire, ponctuée parfois d’une touche de blanc. Chantal Thomass est reconnaissable entre mille ! Elle est tout simplement l’icône de mode consacrée par les professionnels du style, adulée du grand public qui voit en elle la papesse des dessous chics. Issue d’une famille bourgeoise, Chantal Thomass, fille unique d’une mère couturière et d’un père ingénieur, se fait très vite remarquer : inscrite dans un collège religieux, l’écolière métamorphose immédiatement son uniforme réglementaire… Pourquoi ressembler aux autres ? La véritable aventure démarre à la fin des années 60. La créatrice lance sa première marque de prêt-à-porter, Ter et Bantine. Brigitte Bardot, puis la boutique Dorothée Bis, deviennent rapidement accros à ce style décalé, bohème et rempli d’humour, pour lequel Chantal Thomass choisit des matières étonnantes comme la toile cirée, le pilou ou la maille lurex.

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ÉVOLUTION ET RÉVOLUTION En 1975, Chantal Thomass introduit la lingerie dans ses défilés. Quelle évolution et révolution dans une décennie marquée par les mouvements féministes ! A cette époque, les dessous ont un rôle fonctionnel. Chantal Thomass décide de tout bouleverser ! Elle détourne des étoffes traditionnellement masculines, joue avec la soie, s’amuse avec les fanfreluches qu’elle adore. Elle réhabilite successivement le soutien-gorge, la guêpière, le porte-jarretelles, le corset, les bas, et invente le collant de dentelle. « J’ai joué des dessous comme des dessus en dévoilant et en voilant avec des dentelles et des transparences sensuelles » explique-t-elle simplement. La même année, le moment est venu de lancer le style Chantal Thomass. Une allure et une griffe inédites pour l’époque s’impriment définitivement dans la mode en 1981, lorsque le publicitaire Benoît Devarrieu crée le logo soulignant la fameuse silhouette découpée en ombre chinoise, image gravée à jamais dans l’inconscient collectif… Avec elle, la lingerie sensuelle


NOËL

SHOPPING Par Nathalie RANEDA

Des cadeaux, encore des cadeaux ! Noël nous réserve toujours de grandes surprises… Pour que cette saison aux mille merveilles soit à la hauteur de vos attentes, jetez un coup d’œil dans la hotte de Trajectoire !

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1. CARTIER Pendule vice versa CHF 31’500.- 2. CARTIER Stylo panda en argent massif CHF 24’900.3. LAURENT PERRIER Champagne Grand Siècle CHF 400.TRAJECTOIRE

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1. BALENCIAGA Black Body Peeling, 150 ml CHF 118.- 2. ERMENEGILDO ZEGNA Parfum pour homme, Zegna Forte, 100 ml CHF117.- 3. DAVIDOFF Parfum pour homme, Champion, 90 ml CHF 99.- 4. SENSAI Crème contour des yeux, 15 ml CHF 160.- 5. BELVEDERE Vodka Intense, 1l CHF 79.-

6. éDITION FAVRE Livre terraborealis CHF 92.- 7. MARC JACOBS Parfum pour homme, Bang, 100 ml CHF 122.TRAJECTOIRE

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DESIGN

SWISS MADE Par Paul-Henry BIZON

Helvètes underground En Suisse, les générations se suivent et ne se ressemblent pas : elles se densifient. Peu présent jusqu’alors sur la scène artistique internationale, le design « swiss made » a désormais le vent en poupe. Radiographie d’un phénomène bien parti pour durer longtemps…

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es amateurs de design le pressentent depuis quelques années, la Suisse fait de plus en plus parler d’elle. Comme une confirmation : le récent manifeste de Pfister avec son Atelier, une collection de mobilier au design pointu, conçue par des créateurs suisses groupés autour d’Alfredo Häberli (46 ans), représentant mondialement reconnu de l’inventivité helvétique en la matière. Parmi les signatures, citons l’atelier Oï (Aurel Aebi, 44 ans, Armand Louis, 44 ans et Patrick Reymond, 48 ans), Jörg Boner (40 ans), Nicolas Le Moigne (30 ans) et Sibylle Stœckli (30 ans). Des personnalités très contrastées, symbolisant néanmoins deux générations qui ont pour dénominateur commun, « une manière de travailler – plutôt qu’un style – tournée vers la collégialité et la transmis-

sion » tient à souligner Patrick Reymond. Cette remarque en dit long sur les ambitions du nouveau design suisse, porté par la notoriété internationale de créateurs établis, tous très différents mais réunis par la volonté de partager leur expérience pour favoriser l’éclosion de jeunes talents qui, à leur tour, transmettront leurs acquis. Une philosophie axée sur la pluridisciplinarité, parfaitement dans l’air du temps et qu’illustre parfaitement le succès de l’ECAL, l’école cantonale d’art de Lausanne, dont la direction est assurée depuis 1995 par Pierre Keller (65 ans), lui-même artiste atypique, à la fois graphiste, peintre, sculpteur, photographe et éditeur. Portraits… Alfredo Häberli, la ligne joyeuse Commençons par sa biographie. Alfredo Häberli est né à Buenos Aires, capitale de

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l’Argentine, en 1964. Quinze ans plus tard, il s’installe en Suisse où, en 1991, il est diplômé avec mention en design industriel à l’Université des arts de Zurich. N’en jetez plus ! Pour le journaliste, la tentation est trop grande : « Alfredo Häberli, la légèreté latine associée à la rigueur helvétique ». La ficelle semble trop grosse… Et bien non, car ce grand écart, Häberli lui-même le revendique. Son inspiration, il la puise dans les souvenirs de sa jeunesse argentine, empreints de couleur et de joie, alors qu’en adepte de la ligne claire, son style évoque plutôt les grandes heures du graphisme suisse. Rigueur et émotion, deux notions que l’on sent affleurer dans tout son travail, au fil de collaborations prestigieuses avec Littala – le sevice Origo, 2000 – Alias – la chaise Segesta, 2002 – Moroso – le fauteuil Take a line for a walk, 2003 – ou Camper, et


qui lui ont valu de recevoir le prix de « designer de l’année 2009 » par le magazine Architektur & Wohnen. www.alfredo-haeberli.com Atelier Oï, la force tranquille C’est en Russie qu’il faut aller chercher les racines de l’Atelier Oï, une syllabe empruntée aux troïkas, ces traîneaux tirés par trois chevaux ; plus généralement l’alliance de trois choses ou de trois personnalités, un triumvirat. Celui de la Neuveville s’est formé en 1991 avec Aurel Aebi, Armand Louis et Patrick Reymond, trois designers en quête d’indiscipline. Leurs egos, ils les ont mis de côté, préférant se considérer comme les maillons d’une chaîne plutôt que de centrer l’attention sur chacun d’eux. Aussi chaque projet naît puis rencontre la matière, se module, passant de main en main, se nour-

rissant de l’apport des collaborateurs – une trentaine aujourd’hui – autant que des trois fondateurs. Maniant avec la même aisance le vocabulaire de l’architecture et celui du design, le trio s’est fait connaître pour son mobilier – ligne d’assises Réel chez B&B Italia ou la sublime collection Allumettes pour Röthlisberger – autant que pour ses scénographies et ses réalisations architecturales au rang desquelles l’étonnant Dress your body, qui habille la façade du siège de Swatch à Corcelles-Cormondrèche. www.atelier-oi.ch Jörg Boner, le styliste d’objets C’est un styliste du design. Jörg Boner habille, plie, coupe, coiffe – et surtout décoiffe ! – les objets avec une énergie toute rock’n’roll qui ne laisse personne indifférent. En 2001, il installe son studio à Zurich

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après avoir été diplômé en 1996 de l’école du Design de Bâle, et connaît depuis lors une irrésistible ascension. Parmi ses projets les plus remarqués, il faut citer ses créations pour la firme suisse Wogg, notamment la chaise n°42, structurée par le positionnement d’un dossier amovible, et la table n°43, d’une clarté sans pareille. Ce rapport de force entre structure fixe et un élément amovible, entre rigidité et fragilité, est aussi très sensible dans les réalisations éditées par Nanoo, comme ces deux séries de lampes plissées, Nan17 et Nan18. On perçoit dans chaque projet de Jörg Boner, une légèreté faussement anarchique, un sens de la surprise parfaitement mise en scène. Un talent brut et une créativité débordante qu’il se plaît aujourd’hui à communiquer aux étudiants de l’ECAL. www.joergboner.ch


RENCONTRE

SPORT EXTRÊME Par Roger JAUNIN Photo Yves GARNEAU

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GERALDINE FASNACHT Championne de freeride, accro de sauts de falaises, cette jeune et jolie Vaudoise se plaît à dessiner des lignes sur la neige comme dans le ciel.

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es pentes vertigineuses du Bec-desRosses à celles de la Haute-Route, du massif de l’Holtanna, en Antarctique, aux premiers sauts des falaises du Bisotoon, en Iran, tous ses chemins la mènent au bonheur. « Rideuse » hors-pairs, « femme choucas », snowboard aux pieds ou combinaison de Base Jump revêtue, Géraldine Fasnacht vit ses rêves toute éveillée. Un choix, une manière, aussi, d’honorer une promesse faite à un être cher trop tôt parti rejoindre les étoiles. Du circuit international de Freeride, dans lequel elle s’immerge pendant presque huit ans, Géraldine Fasnacht a tout connu. Tout reçu aussi au chapitre des honneurs. Rencontre. Onze victoires face à l’élite mondiale, dont trois à l’Xtreme de Verbier, et cette décision, toute fraîche, d’abandonner la compétition. Avec le sentiment d’avoir fait le tour de la question ? C’est un choix qui s’est imposé de luimême lorsque, en mars dernier, je suis

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rentrée de mon expédition en Antarctique. Nous venions d’y passer deux mois, j’avais connu des problèmes au niveau de l’alimentation, j’avais perdu des forces, j’étais fatiguée, je ne me voyais pas, ou plus préparer une nouvelle saison de courses à un haut niveau. Il me semblait qu’en ce qui concerne le snowboard je n’avais plus rien à prouver, que le plaisir, l’envie n’étaient plus les mêmes. Dans ce genre de situation il vaut mieux dire stop, se tourner vers d’autres choses. Là, vous rentrez à peine d’un autre séjour dans les montagnes d’Iran. Plus question donc de pentes enneigées, mais de falaises à gravir d’abord, à « voler » ensuite. Tout autre chose… Une expérience extraordinaire, une première qui restera comme l’un de mes plus beaux souvenirs. Avec Sam Beaugey, et en compagnie de deux grimpeurs iraniens, il nous a fallu plus de deux heures de marche d’approche et trois heures de grimpe avant d’arriver au sommet du Bisotoon, une montagne située dans la province du Kermans-


DESTINATION

PHILIPPINES Par Patrick GALAN Photo Elisabeth GUERIN

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PHILIPPINES : UNE MOSAÏQUE D’ÉMERAUDES Une mosaïque d’émeraudes sur un fond turquoise, telles sont les Philippines vues du ciel. Coincé entre Pacifique et mer de Chine, ce chapelet de plus de sept milles îles (dont la moitié à peine porte un nom), a le goût de la fête et le parfum de l’aventure. Ici se dissimulent nombre des ultimes territoires vierges de la planète.

L’

appareil de Philippines Airlines se pose entre les cocotiers et les bougainvilliers pourpres, après avoir survolé le port de pêcheurs, la cathédrale blanche et le marché encombré de tricycles bariolés. La tour de contrôle à l’air d’un jouet exotique. Magellan avait baptisé cet archipel la « terre promise ». Apprenez donc à exploiter votre paresse, perdez votre temps sans gâcher une seconde, vous êtes au paradis, l’aventure commence. Le banka, étroite pirogue à balancier ressemblant à une libellule, longe une falaise rocheuse meurtrie par l’érosion. Dans les aspérités, des milliers d’oiseaux font un tintamarre qui couvre le ronronnement du moteur. L’eau cristalline est à 25°, égayée par les bris de corail et les étoiles de mer. Le ciel est bleu, la brise est chaude. Entre les grandes îles


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