WINTER
TIME Joaillerie
Spécial In the Sky whith Diamonds De Rome à New York, les spots trendy On les aime ou pas ? Portraits insolites
Hiver 2012 n°101 – CHF 10.-
Conçue pour les hommes qui n’ont pas besoin d’un copilote.
Spitfi re Chronographe, Réf. 3878: Le ciel regorge de choses fascinantes en tout genre. Mais rares sont celles qui ont captivé le monde autant que le Spitfire, construit en 20 351 exemplaires, ce qui en fait l’avion le plus fabriqué de toute l’histoire de la Grande-Bretagne. Son principal concepteur, Reginald Mitchell, a créé un véritable chef-d’œuvre technique et aérodynamique doté d’une vaste surface alaire qui permet à l’avion de virer à des angles très serrés avec une maniabilité inégalée. La Spitfire d’IWC affiche tout autant d’élégance. Son calibre 89365, fabriqué dans les propres ateliers d’IWC, témoigne de qualités de conception tout aussi exceptionnelles. L’aspect technique et austère du cadran ainsi que les surfaces méticuleusement usinées du boîtier de la Spitfire de Schaffhausen évoquent certaines ressemblances avec l’avion du même nom. Ses hélices tournent juste un tout petit peu moins vite, et l’ensemble est juste un tout petit peu moins bruyant! IWC. Conçue pour les hommes.
IWC Schaffhausen Boutique – Rue du Rhône 2, 1204 Genève – Tél. 022 310 36 86
www.iwc.com
MONTBLANC NICOLAS RIEUSSEC CHRONOGRAPH OPEN HOME TIME
Rendant hommage à l’inventeur du chronographe, cette nouvelle montre est tout aussi précieuse que le temps dont elle se fait la gardienne. Composée de deux disques tournants jumeaux indiquant les secondes et les minutes, elle arbore également un disque “Home Time” rotatif, parfaitement intégré au mouvement horloger du chronographe. Chronographe monopoussoir, mouvement à remontage automatique manufacturé, disques tournants 60 secondes et 30 minutes, disque Home Time avec affichage jour et nuit, boîtier en or rouge 18 carats. Manufacturé dans la manufacture de Le Locle, en Suisse.
ZÜRICH BAHNHOFSTRASSE 25 | GENÈVE PLACE DU PORT 1, FACE À L’HORLOGE FLEURIE BASEL MARKTPLATZ 34, IM SINGERHAUS | LUGANO VIA PRETORIO 7 | CRANS-MONTANA RUE DU PRADO 12 WWW.MONTBLANC.COM
E DITO Satané Père Noël ! « Mais maman, il n’existe pas le Père Noël ! … » Ah... Je savais que cela arriverait un funeste jour. Je le savais qu’un beau matin, mon Léo en aurait fini avec le monde imaginaire où tout est tellement beau, tellement brillant… Je le savais qu’un jour, il serait le grand des petits et me questionnerait : « Mais maman, pourquoi tu m’as fait croire que le Père Noël existait ? » Que lui répondre ? Que, finalement on a tous envie d’y croire parce que ça nous remonte le moral de s’imaginer qu’un petit bonhomme rouge veuille bien s’occuper de réaliser tous nos rêves ? Que, dès les premiers froids et Noël approchant, on se l’imagine en train de nous préparer un max de cadeaux ? Car s’il faut compter sur sa belle-mère… Bon, Trajectoire, lui a sur ce point livré quelques repères en décodant l’essentiel et en lui livrant les dernières nouveautés joaillières : galbe, pureté des lignes, association des couleurs, finesse du travail… (laissez-vous guider au fil de notre dossier en découvrant les univers qui se mélangent mais où le luxe est plus que jamais de rigueur). Que, grâce à lui, nous serons encore tous là après le 21 décembre ? – Non sans avoir testé tous les plaisirs à s’offrir avant la fin du monde – en se réunissant autour du sapin et festoyer comme il se doit ? Que, grâce à son pouvoir magique, on laissera, le temps d’une soirée, toutes les incohérences et autres coups de blues que nous avons tous dû subir tout au long de ces douze derniers mois ? Que, finalement, le barbu réussit généralement un tour de force en nous permettant de nous évader dans des rêves fous et impossibles mais qui nous réchauffent l’âme le temps de retomber sur terre ? Ou alors, dois-je enfin expliquer à mon fils la dure réalité ? Ce sera l’objet d’un autre débat. Rendez-vous au printemps, pour en reparler ! D’ici là, je vous souhaite de très belles fêtes et une excellente nouvelle année.
Siphra M. TRAJECTOIRE HIVER 2012
09
SOMMAIRE Hiver 2012
3
(s’)Offrir...
16 LES 10 PLAISIRS
La fin du monde approche… mais il est encore temps de réaliser vos rêves les plus fous !
40 LITTÉRATURE
Nos trois coups de cœur littéraires.
60 HORLOGERIE
« Diamonds are a girl’s best friend », sélection de quelques garde-temps plus que scintillants.
66 MODE
Paule Ka : décryptage d’une collection très sixties.
122 YACHT
Entre neige et soleil, il est déjà temps de penser à l’ été avec le nouveau Yacht Riva Iseo.
138 BEAUTé
Zoom sur huit senteurs mythiques.
4
Découvrir...
76 DOSSIER JOAILLERIE
Découverte des plus belles créations joaillières lors de la 26ème Biennale des Antiquaires.
100 24 HEURES
Une journée de tentation au Bon Génie.
106 ON AIME … OU PAS ?
Vanessa Paradis, Benoit Poelvoorde ou encore Roselyne Bachelot, Trajectoire brosse les portraits de personnalités qui font débat.
152 Chalets
Surprenants de luxe à Zermatt, Megève et Courchevel.
156 DESTINATION
Ile Maurice : escapade au paradis !
Gagnante du concours l’Hôtel Hermitage : Marielle Galley, Lucerne
A chaque caractère unique correspond un chocolat unique. Révélez votre caractère chocolat sur MaisonCailler.com
VO T R E C A R AC T È R E A DU G OÛ T.
NEWS FROM THE BIG APPLE Texte | Paul-Henry Bizon
New York
B rooklyn Boogie
ican A mDer ream
Un séjour à New York n’est vraiment parfait qu’à condition de se perdre dans les rues de Brooklyn. Une dizaine d’années aura suffit pour transformer cet ancien quartier industriel et populaire en un théâtre de tendances. Pour s’en convaincre, direction Bergen Street, où fleurissent les bonnes adresses. Comme The Invisible Dog, un lieu d’art extraordinaire ouvert par Lucien Zayan dans une ancienne fabrique de colliers pour chiens au croisement avec Smith Street. Tout le monde peut désormais profiter de ce bel espace, qui propose, entre autre expositions passionnantes et quelques séances de ciné-club. Il sera toujours temps d’aller boire une bière au 61 Local, le bar communautaire attenant, ou d’aller déguster les délicieuses déclinaisons de poulet chez Seersucker, à quelques blocs. —
velle lsea , le Dream Dow ntow n, nou Voici la nouvelle sensation de Che d pren qui sse adre ram Chatwa l. Une fant aisie signée de l’hôtelier Vik e itim mar le ona nati du siège de l’union racine dans une ancienne annexe orée Perf ner. Led par l’architecte Albert américa ine constru ite en 196 4 façade elant les hublots d’un bateau, la rapp les d’une trentaine de cerc e qui enc l’ag cts, hite ée par Handel Arc en acier inox yda ble a été conserv graiv mot Leit bre. 2 peu bling et de mar a conçu ses 18’0 00 m de luxe un r pou es pièc les es se conjugue dans tout phiq ue, le rond se multiplie et e boît e), Lan rble -D), rest aura nt (Ma une ambiance seventies. Bar (PH à la mode, actr ices et man neq uins rs nteu cha de nuit (Electric Room), e. — un séjour on ne peut plus à la mod filiformes… tout est réuni pou r Dre am Downtown
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ntown.com 355 West 16th Street. – www.dreamdow
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Hlea Dkerkasan, nier
Empereur
C’est en plein cœur de Manhatt an, dans l’ag itation de Times Squ are et des théâtres de Broadway, que le célè bre restaurateur Ala n Yau vien t d’ouvrir sa nouvelle adresse, après Mia mi, Abu Dha bi, Bombay, Dubaï. Pou r ce cinquième opus Hak kasa n, il a fait appel au couple de décorateurs français Gilles & Boissier, qui signe là un pala is grandiose à la gloire de la gastronomie chinoise. D’abord un imm ense couloir de marbre blanc, puis le bar et son halo de verre teinté bleu , et les alcôves sépa rées par les dentelles de bois sombres des moucha rabiehs. Un décor tout en contraste, en effe ts spectaculaires, à l’image d’une carte surprena nte où dialoguent stan dards de la cuisine asiatique et créations renv ersa ntes, comme ce bœuf Wag yu au wok ou cette poitrine de porc marinée à faire entrer dans les annales. — Hakkasan
32 TRAJECTOIRE HIVER 2012
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NEWS FROM LONDON Texte | Mathilde Binetruy
s e r d n o L CONCEPT Burberry World Live Burberry et son directeur artistique Christopher Bailey ont profité de la Fashion Week pour célébrer l’ouverture d’un nouveau flagship store au cœur de la capitale britannique, sur la très prisée Regent Street : une monumentale boutique interactive de quatre étages. Le concept ? 2’500 m² de mode où « surfer » comme sur le site web de la marque au tartan : 500 enceintes, 100 miroirs-écrans affichant défilés et vidéos exclusives, galeries numériques, espace événementiel, scène hydraulique centrale pour accueillir les jeunes talents rock, aucun moyen n’a été épargné pour faire vivre au client l’expérience « Burberry World Live ». Savant mélange entre histoire et innovation, ce « lieu d’expérience et de vie » est implanté dans un élégant immeuble victorien, reflet des 156 années d’existence de la maison. —
THE
S hard tutoie Les sommets Tel un éclat de verre pyramidal, fin et gracieux, le gigantesque bâtiment fend de sa cime le ciel londonien. Après douze ans de travaux et de controverses, The Shard (London Bridge Tower), conçu par Renzo Piano – co-architecte du Centre Pompidou à Paris –, a été inauguré au London Bridge Quarter. Le lieu a tout pour devenir un véritable pôle d’attraction touristique. Il faudra toutefois attendre février 2013 pour l’investir. Ce plus grand gratte-ciel d’Europe, qui culmine à 310 m, offrira un panorama imprenable sur Londres et audelà. Le projet, qui a coûté 1,8 milliard d’euros, est le plus éclatant symbole de la présence croissante du Qatar – qui l’a financé à 80% – dans la capitale anglaise. Plus qu’une tour, une ville verticale. — THE SHARD London Bridge Street 32 – London SE1 – http://the-shard.com
BURBERRY Regent Street 121 – London W1B 4TB – T. +44 207 806 8904 http://fr.burberry.com
Victoria’s Secret gagne l’Europe
L’événement était attendu : Vict oria’s Secret, le géant américa in de la mode inti me part à la conquête du Vieu x Continent en ouv rant sa première boutique londonienne, au cœu r du centre com mercial Wes tfield à Stratford. Soit un temple de la lingerie glamour et chic de 1’14 9 m², à la déco rose et noire aux allu res de loge VIP, fidèle à l’esprit de la grif fe américa ine, qui doit nota mment sa popular ité outre-Atlantique à son défilé annuel, le Victoria’s Secret Fashion Show, où défilent les top models les plus sexy de la planète. Procha ine étape d’une conquête europée nne : l’ouvert ure d’une vitr ine de 1’50 0 m² qui dev rait bientôt ouv rir ses por tes sur New Bond Street. — VICTORIA’S SECRET
West field Strat ford SU1017 – Leve l Ground Floor – 123-1 24 The Arca de – London E20 1EL T. +44 208 536 5700 – www.victoriass ecret.com
présente les
Le Violoncelle Roi du 1er au 9 février 2013
SAANEN Saanen Mario Brunello | Gerhard Schmöhe | Orchestre Symphonique de Munich | Soo-Hyun Park | Radoslaw Szulc | Camerata Europeana | Elisabeth Leonskaja | Wojciech Raiski | Orchestre de Chambre Philharmonique de Pologne | Andreas Scholl | David Greilsammer | Orchestre de Chambre de Genève | Maximilian Hornung | Radoslaw Szulc | Orchestre de Chambre du Bayrischer Rundfunk GSTAAD Kian Soltani | Carl Wolf | Victor Julien-Laferrière Adam Laloum | Harriet Krijgh | Kamilla Isanbaeva | Sandra Lied Haga | Gunnar Flagstad | Benedict Kloeckner | José Gallardo | Sayaka Selina | Mathis Bereuter | Pablo Ferrández | Luis del Valle | Edgar Moreau | Pierre-Yves Hodique ROUGEMONT Rachel Kolly d’Alba | Christian Chamorel | Joseph Moog | Mario Brunello | Alexandre Tharaud
MUSIQUE
Birdy
prend son envol
S
tupéfiant comme écouter la reprise de Skinny Love induit vite un senPersonne n’a échappé à sa timent d’éblouissement. Ce n’est pas une histoire de technique ou reprise du titre Skinny de posture de voix. Non, il s’agit d’une simple question d’émotion. sa version lyrique et dépouillée du single du groupe Bon Iver, Love du groupe Bon Birdy a fait craquer 22Avecmillions d’internautes avant d’entrer rapidement dans le Top 3 des meilleures ventes d’iTunes. Repris lors du deuxième épisode de la 5 saison de la série Iver. Jasmine Van den américaine Grey’s Anatomy et lors de l’épisode 3 de la saison 2 de Chuck, le titre contiBogaerde, alias Birdy, nue de briller dans les charts. Et l’enfant prodige de suivre son chemin. Fille d’artistes – sa mère est concertiste, son père écrivain – Birdy a grandi entourée de quatre frères et sœurs, promène sa jeunesse tous musiciens. Elle apprend le piano à 6 ans, elle compose à 8 ans et remporte son premier concours de musique, Open Mic UK, à 12 ans. Tout bascule quand elle poste sur YouTube une – 16 ans – et sa voix vidéo d’elle entonnant une de ses compositions : « Pour remercier le public après avoir gagné ce bouleversante dans concours de chant. » A cette date, tout change pour elle, mais manifestement pas elle. Jasmine Van den Bogaerde reste Birdy, un surnom qui lui vient de sa mère : « Quand j’étais bébé, j’attenun monde musical dais qu’elle me nourrisse, la bouche ouverte, un peu comme un oisillon », confie-t-elle en interview. Reste que le destin prend des allures de conte des mille et une nuits pour Jasmine, chanteuse au bluffé par sa prénom de princesse. maturité (vocale). ème
Un oiseau rare Warner la repère et la signe rapidement. En 2011, elle sort ce single qui va changer sa vie : Skinny Love, suave reprise du groupe Bon Iver qui se classe illico en tête des charts en Angleterre. Le clip de la Photo Harry Borden > chanson est signé Sophie Muller, à qui l’on doit des dizaines de vidéos pour Annie Lennox, Sade, Gwen Contour by Getty Images Stefani et Coldplay notamment. La mélodie apporte une touche de fraîcheur et de sensibilité au monde de la musique, au même titre que les 12 autres chansons de l’album, réarrangement folk de tubes de groupes de rock tels que Phoenix (1901), Fleet Foxes (White winter hymnal), National (Terrible love), James Taylor (Fire & rain) ou encore The XX (Shelter)… Si elle a pris beaucoup de plaisir à le réaliser, ce n’est rien à côté de celui qu’elle a ressenti en composant le single Just a Game qui accompagne le film Hunger Games, « après avoir dévoré les trois tomes du livre en une semaine ». Partant du principe que le talent, c’est l’envie, Birdy rêve déjà du prochain album dont elle pourra signer la composition. Il est attendu pour la mi-2013 au plus tôt. Dans l’intervalle, elle vient de donner ses premiers concerts un peu partout dans le monde. C’est peu dire qu’ils ont eu du succès et que le spectacle était au rendez-vous. Elle y a gagné ses galons de scène. Le plus sincèrement du monde, avec le moins de manière possible, de telle sorte qu’elle a décontenancé le public. Sans autre intention que celle de chanter, elle a pris le contre-pied de toutes les pin-up de son âge obligées de mettre les formes pour combler le fond. Birdy n’a pas ce problème. Il y a longtemps qu’elle a fait son nid. —
Texte Mathilde Binetruy
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SÉLECTION Horlogère
Croquons les
diamants Depuis aussi longtemps que les montres existent, celles et ceux qui leur ont donné la vie n’ont eu de cesse d’en faire des objets de beauté. Pour cela, ils ont utilisé les métaux précieux, mais aussi les pierres. Et pour la plus prestigieuse d’entre elles, le diamant, ils ont imaginé de vraies merveilles. Texte Eric Othenin-Girard | Illustrations Carine Bovey
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uelles que soient les modes, le diamant reste la pierre précieuse la plus recherchée, celle qui a le plus de valeur aussi, surtout lorsqu’elle se pare de couleur, bleu, rose ou noir. Par sa brillance, sa dureté, ses reflets qui tiennent de la magie, le diamant se marie parfaitement avec les montres. Il met en valeur leur beauté et accompagne harmonieusement le temps qui s’écoule. Aussi, au fil du temps, les marques les plus prestigieuses ont créé des montres serties, que l’on peut qualifier d’exceptionnelles. Il
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suffit pour s’en convaincre de penser à cette Kala, qui fut la montre joaillière la plus chère jamais produite, fabriquée à un unique exemplaire par Vacheron Constantin, pour un client dont l’identité est restée secrète. Il faut dire que les tailleurs de diamants, qui sont ceux qui donnent naissance à la brillance et aux reflets des pierres, ont imaginé des dizaines de méthodes de taillage. Ce sont de véritables artistes qui analysent les pierres les unes après les autres et décident du genre de taille qu’ils vont pratiquer sur chacune d’elles. Et ce choix est délicat car, si une seule face, sur plus de 50 géné-
ralement que compte chaque diamant, n’est pas parfaite, la pierre perd toute sa luminosité, donc toute sa valeur. Et en mélangeant subtilement ces pierres de différentes tailles, les sertisseurs peuvent créer des montres qui sont de véritables ballets de luminosité. Et lorsque l’on dit que telle ou telle montre brille de mille feux, c’est l’exacte vérité. Et même si, très souvent, ces montres exceptionnelles sont produites en toutes petites quantités, soit entre cinq et dix pièces au maximum, à cause de leur prix souvent extrêmement élevé, cela vaut vraiment la peine de prendre le temps de les admirer. Voici donc quelques exemples choisis… —
Vacheron Constantin
Graff
Véritable bijou d’horlogerie, la 1972 se pare ici de nouveaux attraits, renforçant du même coup la cohérence de la ligne. Résultat de l’alchimie réussie du boîtier paré de 106 diamants taille baguette, du cadran serti de 62 diamants taille baguette et de la couronne arborant un diamant taille rose, l’ensemble représentant un total de 194 diamants pour près de 17 carats. Son prix est de… 337’037 Francs hors taxes !
Très belle pièce, signée de l’un des plus prestigieux joailliers. Comme son nom l’indique, le papillon est formé de quatre diamants poires. C’est une composition simple, mais elle est fort bien réussie, d’autant que ces pierres sont entourées d’une sélection de superbes diamants ronds. Ces gemmes ressortent sur un parterre de rubis soigneusement choisis. Magnifique. Quant au prix, il n’est pas communiqué.
1972 Cambrée Grand Modèle Haute Joaillerie
Butterfly
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EN VOGUE Paule Ka
Paule Ka... Un nom qui sonne comme une invitation à la danse. Sur la partition de Paule Ka, le noir, le blanc et les imprimés donnent la cadence d’une ritournelle éprise des sixties, pleine d’une audace sobre et mesurée. Depuis 1988, de Paris à Tokyo, la griffe créée par Serge Cajfinger s’implante avec délicatesse à travers le monde pour une leçon d’élégance « à la française ». Texte Manon Provost | Photo Sonia Sieff
O
noires ? Cousues main en 1988, elles dessinaient déjà les contours d’un style singulier, sophistiqué sans être démonstratif, qui demeure, vingt-cinq ans plus tard, la signature d’une marque à l’élégance toute parisienne. Un fil rouge en noir et le blanc qui revitalise une inspiration venue des sixties. Saisir ce qui ne se démode pas pour mieux s’inscrire dans la durée, voilà le secret de l’intemporalité.
Une élégance intemporelle Serge Cajfinger le répète souvent, il « aime les femmes de petite taille, menues et brunes », et c’est une évidence, s’il devait donner un visage à ses collections, ce serait celui d’Audrey Hepburn. Hymne à la femme, Paule Ka est aussi un clin d’œil perpétuel à l’icône hollywoodienne des années 60, sa muse. Est-ce la silhouette fluette de la brunette dans Breakfast at Tiffany qui lui a soufflé la coupe de ses premières robes
Une silhouette classique et féminine Joues rosées poudrées et blond crêpé soigné de petits nœuds noirs dans les cheveux, le faux air « jeune écolière » s’évanouit une fois l’œil tombé sur le drapé soyeux des tenues de soirée et autres robes trapèze. Car, si le noir et blanc restent inhérents à Paule Ka, les associations de couleurs et les détails graphiques des imprimés cassent les codes d’un classicisme monotone sur lequel la marque aurait pu trébucher. Par un jeu de contrastes, des combinaisons de matières et un accessoire, la rigidité d’un tailleur fifties en tweed se volatilise. Ajustée d’un petit nœud, l’audace naît de la simplicité d’une ligne oblique sur un tissu fluide. Imprimés géométriques et rayures asymétriques donnent aux collections un autre tempo, un esprit haute couture adapté au quotidien : de « vrais vêtements portés par de vraies filles d’aujourd’hui ». Dans l’air du temps mais sans jamais en être l’esclave, Paule Ka met en valeur les courbes féminines, purement et simplement.
n dit des voyages qu’ils forment la jeunesse. Serge Cajfinger ne déroge pas à la règle. La sienne oscille entre deux pôles qui influenceront tout son imaginaire : la culture colorée du Brésil et les lumières pâles du nord de la France. Après une enfance sous les tropiques, c’est d’abord à Lille, rue du Sec Arembault, qu’il ouvre en 1974 un magasin multimarque avec l’aide de sa mère et de sa grand-mère. Il le nomme « Paule Ka », du nom d’une poupée qu’enfant, il aimait habiller. A cette époque, le jeune Lillois n’est pas encore créateur et les mannequins de bois qui ornent sa vitrine présentent les collections de Yves Saint Laurent, Kenzo, Mugler… L’heure de la première danse sonne en 1987. A son tour, il s’empare du crayon pour faire valser tissus et modèles, dont ses robes noires, qui signeront son premier succès et le mèneront jusqu’à l’ouverture de sa magnifique boutique au cœur de la rue Saint-Honoré en 2007.
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fan des sixties Entretien avec
le FONDATEUR ET DIRECTEUR ARTISTIQUE DE PAULE KA
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre maison de couture ? C’est très naturel. C’était un rêve d’enfance. Je désirais créer des vêtements, habiter à Paris et voyager dans le monde entier. Mon rêve, sur le plan professionnel, a donc été exaucé. Pourquoi avoir d’abord choisi de travailler le noir et le blanc ? J’adorais le noir et blanc. J’étais dans une période très « yin et yang ». Le blanc et le noir constituent l’équilibre par leur contraste. Ce sont deux couleurs éternelles. On sait que leur combinaison sera toujours jolie. Bien que la couleur soit essentielle, le noir et blanc, c’est une base, et il faut toujours commencer par la base. Dès vos premières collections, on trouve une robe noire. C’est toujours une sorte de leitmotiv. Qu’incarne-t-elle pour vous ? La robe noire est également une pièce basique et indispensable. Dans tous les classiques du cinéma, il y a une femme en robe noire.
On y revient toujours. C’est important de savoir revisiter les classiques en apportant quelque chose de nouveau. C’est une façon de revenir à l’essentiel. Même aujourd’hui, je ressens ce besoin de revenir à ce standard. C’est la raison pour laquelle il y a toujours une robe noire au milieu de mes collections colorées. Pour certaines femmes, la robe noire est un repère. Elles en ont besoin. Dans votre travail, il y a le noir et le blanc et, parallèlement, une approche très picturale des imprimés. D’où vous vient ce goût de la couleur ? Le Brésil et les couleurs font partie de ma culture. Pour moi, la couleur suscite l’envie. Comme un enfant devant un coloriage. D’un coup de crayon, il apporte de la gaieté. C’est comme un bouquet de fleurs dans un appartement. Même si la décoration est sobre, tout de suite, les fleurs donnent une note de gaieté. C’est de cette façon que j’utilise les couleurs dans la mode. Elles permettent de jouer, de varier les combinaisons, de trouver de nouvelles associations…
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JOAILLERIE
Trajectoire in the Sky with Diamonds Des milliers de diamants ont illuminé la 26ème édition de la Biennale des Antiquaires 2012 qui a atteint des sommets d’excellence dans un Grand Palais métamorphosé sous la houlette de Karl Lagerfeld. Devant les regards éblouis des visiteurs, les joailliers les plus prestigieux ont dévoilé toute leur virtuosité dans une mise en scène en rupture avec les décors des éditions précédentes, où régnait l’esprit des galeries marchandes parisiennes de la fin du 19ème siècle : émouvant et spectaculaire ! Texte Nathalie Koelsch
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Van Cleef & Arpels La bonne étoile
L
e Palais de la Chance, véritable palais des mille et une nuits imaginé par Alfredo Arias, revisitait pour la Biennale les plus belles légendes pour illustrer la thématique de la chance. Un sujet fascinant qui prouve combien le bijou, tel une amulette attire le bien, repousse le mal et surtout porte bonheur. Galvanisé par son sujet, Van Cleef & Arpels a rendu hommage à la chance sous ses multiples facettes. A travers sa vision poétique du monde, le joaillier a offert une collection somptueuse en trois actes : la bonne étoile, la nature porte bonheur, et les légendes de la chance, sur laquelle ont soufflé l’inventivité, la technicité et ce style identifiable, propre à Van Cleef & Arpels. Entre une broche éblouissante, constellée d’étoiles scintillantes et
filantes, symbolisées par une traîne de diamants ronds, tailles poire et rose, et son motif étoilé pivotant à 360 degrés, et une parure sept étoiles sertie de sept exceptionnels saphirs taille coussin du Cachemire, jaillissant d’un torrent de diamants, le spectacle était saisissant ! La nature recèle mille porte-bonheur, transformés en joyaux par les mains d’or des ateliers de la maison. Trèfles, papillons, coccinelles, hirondelles, lierres grimpants, on ne compte plus tous les sujets qui attirent la chance, et qui, croqués et empierrés par le joaillier, se transforment en précieux talismans, tel ce clip pivoine qui exprime la beauté épanouie de la fleur, si émouvante dans sa fragile et fugitive opulence. La chance se cultive, et les bijoux-talismans sont là pour le rappeler. —
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JOAILLERIE
Piaget Couture Précieuse
Piaget s’est fait dentellière pour la Biennale des Antiquaires. Avec une collection de joaillerie tout en broderies, dentelles et laçages empierrés, il a rendu hommage à la beauté des femmes et affirme ainsi un style de plus en plus raffiné et délié.
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P
iaget a voulu une collection de haute joaillerie sous le signe de la séduction. « Un formidable exercice de style qui aura mobilisé toutes les équipes, horlogères et joaillères », rappelle Philippe Léopold-Metzger, CEO de Piaget. Entre les lignes fluides, soulignées et serties de diamants portés gracieux et très féminins, Piaget a dévoilé une collection très aboutie, en trois volets, entièrement dédiée à la femme et à ses secrets : lacets, broderies et brandebourgs. Une collection sur l’art de séduire, déclinée en blanc et rose, la couleur de l’année pour Piaget qui fête en 2012 les 30 ans de la rose Yves Piaget. A travers cette collection de haute voltige, la femme Piaget, fatale, glamour, envoûtante, mystérieuse ou pleine de charme, se découvre. Ses parures graphiques ou aériennes empruntent aux corsets et aux rubans l’art de
modeler et de souligner les formes à la perfection. Et les lacets de lumière se croisent pour suggérer la sensualité d’un décolleté, puis se délacent souplement. Avec Couture Précieuse, Piaget a définitivement oublié sa rigueur suisse. Sa parure « Lacet », inspirée des rubans et des nœuds, sublime l’arrondi d’une échancrure, soulignée par une poire de spinelle noire. Tandis que sa montre « Lanière » au bracelet de satin évoque les lignes somptueuses d’une silhouette. Le deuxième volet de cette collection était dédié à la dentelle. Quel joli prétexte donné à Piaget pour habiller la peau de broderies de diamants, légères et vaporeuses ! Traités comme une guipure, ses colliers révèlent, dans un raffinement extrême, le velouté d’un grain de peau à travers le travail de dentelle de l’or et des pierres précieuses. Pièce maîtresse de la collection, née de 800 heures de travail assidu et minutieux, le collier en point d’interrogation entièrement rebrodé de fleurs de diamants aux pétales réhaussés de sequins de diamants ne laisse pas de séduire. Travaillé dans le biais, comme une robe de haute couture, il s’achève en coupe nette.
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RENCONTRE Horlogerie
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e 1er avril 2011, à 38 ans seulement, Joachim Ziegler prenait les rênes de la chaîne de boutiques Les Ambassadeurs. Diplômé de l’Université de Saint-Gall et du Gemological Institute of America (GIA), il a débuté sa carrière par un apprentissage d’orfèvre. Rencontre avec un passionné de beaux-arts et des métiers d’art. Le métier d’orfèvre est plutôt rare. Pourquoi l’avoir choisi ? J’ai toujours été fasciné par les beaux-arts, les métiers d’art et le design. Ce n’est pas tant la réalisation des bijoux que de les dessiner qui m’a attiré dans ce métier. Mais vous travaillez aujourd’hui dans les montres… J’ai commencé mon apprentissage en 1990. A l’époque, l’horlogerie était encore en crise. On ne parlait pas de métier d’art dans ce domaine. La bijouterie m’a paru plus évidente, plus vivante. Ce n’est donc pas l’éclat de l’or qui vous a attiré ! Dans l’orfèvrerie, il existe une connexion directe entre le dessin et le produit : une fois le travail de design accompli, il est possible de passer à la réalisation sans attendre. Même si je préfère créer sur papier, je trouve ce lien essentiel. C’est ce côté artisanal qui me plait. Et comment en êtes-vous venu à l’horlogerie ? Chez Gübelin, où j’ai travaillé onze ans, j’étais responsable de la production joaillerie. J’avais un certain nombre de dessinateurs sous mes ordres. De là à la vente et à l’horlogerie, il n’y a qu’un pas. Cela a été une évolution lente, je n’ai jamais fait de plan ou réfléchi au pas suivant. Nous sommes des produits de notre temps ! Faudra-t-il s’attendre, à l’avenir, à voir plus de joaillerie chez Les Ambassadeurs ? Les Ambassadeurs sera toujours avant tout une maison d’horlogerie. En revanche, nous ne vendons pas nécessairement que des montres ! Notre ADN, ce sont les pièces rares, leaders dans leur domaine, destinées aux collectionneurs. Nous proposons donc aussi des objets comme des coffres-forts magnifiques, des sabliers Ikepod ou des remontoirs automatiques. Et nous proposons également les créations joaillières de quelques-unes des marques les plus prestigieuses.
Joachim Ziegler CEO de Les Ambassadeurs depuis avril 2011, Joachim Ziegler a reçu Trajectoire dans l’Espace Connaisseur de la nouvelle boutique de la rue du Rhône, à Genève. Il livre sans faux-semblant ses passions, sa philosophie de la vente et les spécificités de l’enseigne, où chaque vendeur est responsable d’une marque. Texte Fabrice Eschmann > BIPH Photos Niels Ackermann > rezo.ch
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SÉLECTION Joaillière
Graff Collier en diamants et saphirs taille brillant collection Infinity. Diamants : 14,94 cts, saphirs : 11,90 cts
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Vhernier Broche Scorpione avec une superposition de nacre verte et de cristal de roche sur 35 g d’or blanc. Sertissage de 450 diamants (4,01 cts) aux extrémités.
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SÉLECTION Joaillière
Adler Bracelet Sunset Shades en carbone et en or blanc et jaune 18 cts serti de diamants bruns 6,28 cts et de diamants 3,12 cts
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ON AIME... OU PAS ?
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Benoit oelvoorde
Acteur brillant, chien fou, causeur enragé… Benoit Poelvoorde l’illusionniste séduit autant qu’il irrite. Faux-semblant classique de l’exubérance : à bien regarder, derrière le clown se cache une nébuleuse sentimentale qui pourrait bien mettre tout le monde d’accord. Texte Paul-Henry Bizon | Photo Thomas Lavelle > Corbis Outline
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evant les caméras, Benoit Poelvoorde est une tornade. Le bonhomme parle fort, vite et sans reprendre sa respiration – il assassine le vide à grands éclats de voix. La démesure lui va comme un gant, cintrée sur lui comme le costume d’un torero qui aurait pour banderilles des points d’exclamation, ceux qui scandent chacune de ses phrases. Slammeur avant l’heure, il apostrophe le spectateur, l’asphyxie, le cloue au sol par sa rythmique empruntée à son maître d’humour : Louis de Funès. Ouragan de pitreries, chacune de ses apparitions est jubilatoire pour certains, exaspérante pour d’autres. Fantasque, il frôle souvent le surréalisme – à croire que les élucubrations de son ami Jean-Claude Van Damme ont pu à un moment déteindre sur ses propres réflexions. En 1992, il met pourtant tout le monde d’accord. Propulsé sur le tapis rouge du festival de Cannes pour son talent d’orateur fou dans C’est arrivé près de chez vous, l’acteur et son air faussement détaché suscitent l’attachement et lui offrent un ticket d’entrée pour Canal+. Avec Les Carnets de Monsieur Manatane, Poelvoorde aiguise son style et cravache le quotidien avec insolence. Justifiant l’injustifiable et riant du pire, le fanfaron marche au bluff et scandalise
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les âmes sensibles par son humour corrosif. Son jeu est instinctif et sa décontraction déconcertante. Le talent est grand et la petite lucarne rapidement trop étriquée. Arrogant, Poelvoorde ? Lucide plutôt. Dans les années 2000, il se jette à corps perdu dans l’arène du 7ème art, quitte à en perdre la raison. Les Randonneurs, Le Boulet, Podium… les tournages se font à la chaîne. Le succès, lui, finit par l’enchaîner à une notoriété qui le fait plier. La Guerre des Miss, Astérix aux Jeux Olympiques, Rien à déclarer… les choix sont juteux mais peu judicieux. Phénomène de foire, Poelvoorde ? Ses détracteurs peuvent enfin se frotter les mains. Sur la corde raide, le Belge joue les équilibristes mais déraille. Une mise au point s’impose. Alcool et dépression. Farce noire. L’homme angoissé ne supporte plus l’acteur surexcité. Tombe le masque. Il est un autre. Poelvoorde laisse entrevoir de sérieuses fêlures. De celles à vous briser tout à fait ? Mais non, l’homme a trop de talent. En 2005, la réalisatrice Anne Fontaine s’engouffre dans ces brèches et lui offre un rôle à contre-emploi dans Entre ses mains. Enfin, le rire devient sérieux. Dans un murmure et sans retourner sa veste, l’acteur se révèle en tueur pathologique épris de sa victime. Un jeu tout en sobriété et en nuances qui lui vaut une deuxième nomination aux Césars. Libéré de ses chaînes, le trublion Poelvoorde peut de nouveau enchaîner les rôles sans gamberger. Il laisse enfin entrevoir ce qu’il cachait derrière son incorrigible sourire, un peu de sa noirceur vitale. —
DESIGN
F Made in France
renchtouch P
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aris, mi-septembre, le monde entier s’était donné rendezvous pour le salon Maison & Objet et son annexe, la Paris Design Week. Au milieu de cette profusion créatrice, la connivence entre têtes d’affiche du design français et étoiles montantes est manifeste. Qu’importe leur niveau de médiatisation, ils parlent un même langage. Formé à l’Ensci, aux Arts décoratifs ou dans les écoles d’art et de design de Reims, Saint-Etienne, Brest ou Nantes, le flot de jeunes designers ne connaît qu’un cap, celui de l’excellence à la française. Il y a 30 ans, la génération Starck et Pillet imposait le design « made in France » à l’étranger. Aujourd’hui, la fantaisie des frères Bouroullec, la volupté de Noé Duchaufour-Lawrence, le piquant d’Inga Sempé et les traits d’esprit de Constance Guisset prolongent cette assise internationale. Sans laisser en reste la nouvelle génération, dont les qualités se font connaître par-delà les océans. Pour preuve, Ionna Vautrin et le duo POOL s’affichent à Toronto dans l’exposition Nouvelle Vague : le nouveau paysage domestique français. Voici justement un tour d’horizon de ce paysage.
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Les têtes d’affiche Elle est emblématique de cette nouvelle école française qui a enterré les stars des années 1990. Avec Inga Sempé, mieux vaut éviter les faux-semblants et les discours convenus. Pour elle, le design est « une discipline et non un
dialogue transversal qui dépasse les âges, les règles et usages.
Texte Paul-Henry Bizon et Manon Provost
style ». Après son évasion à la villa Médicis, où elle avait conçu son fameux meuble Brosse, édité ensuite par Edra, c’est à présent dans son appartement parisien qu’elle cultive son indépendance. Au milieu de son fouillis ambiant, elle façonne des objets du quotidien, simples mais jamais simplistes. « Je ne cherche pas à faire de l’exceptionnel ou à concevoir du mobilier pour stars. Le grand luxe, ça ne m’intéresse pas. » Elue designer de l’année au salon du meuble de Stockholm
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Dans le paysage d’une discipline de plus en plus égocentrée, les jeunes signatures du design français essayent de faire sauter les cloisons. Autour des écoles et d’événements comme la « Paris Design Week », les passerelles entre générations se dessinent au crayon dans un jeu généreux de vases communicants. Décryptage de ce
2012, la notoriété n’est clairement pas sa priorité. Au contraire, elle serait plutôt du genre à se réincarner en petite cuillère : « J’aime ce qu’on mange avec : des glaces, des gâteaux. » Même simplicité chez Sam Baron. Ce diplômé de l’Ecole des beauxarts de Saint-Etienne et des Arts décoratifs de Paris ne se prédestinait pourtant pas au design industriel. Loin du luxe et des showrooms, c’est dans l’air vivifiant des montagnes du Jura qu’il grandit. Là-haut, il forge son goût pour les matériaux traditionnels comme la céramique et le savoir-faire artisanal. Par le design, il transfigure sa culture historique. Par fantaisie, il y appose souvent une pointe d’humour surréaliste, il détourne. Plaisantin, il signe Curiosity pour Petite Friture, un pot en céramique avec des oreilles de lapin. Gratifié par la presse italienne du titre d’« enfant prodige », il est depuis 2005 le directeur artistique du département design de Fabrica, un centre de recherche créé par le groupe Benetton. Une pépinière idéale pour exprimer son sens de la transmission. Tout comme Ronan et Erwan Bouroullec, professeurs à l’ECAL, dont le travail consiste à catalyser par le design des idées fantasques et de les transformer en objets capables d’enchanter le quotidien. Des étagères flottantes (Corniches par Vitra) aux rideaux en « algues », leur féérie est bercée de simplicité et repose sur un enjeu plus terre à terre, celui de la bonne équation entre légèreté et équilibre. A partir d’éléments tangibles, le tandem breton détient ce pouvoir peu commun de donner vie à l’utopie d’un « lit-cabane-chambre ». Toujours fonctionnels, souvent conceptuels, les objets des frères Bouroullec séduisent et s’exportent si bien que le Musée d’art contemporain de Chicago leur consacre une rétrospective, Bivouac, qui se poursuivra à Paris en 2013.
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Senteurs...
Certains sont des icônes, de ces fragrances qui traversent les décennies sans jamais prendre une ride. D’autres, plus récents, sont appelés à le devenir tant leurs matières premières sont précieuses et addictives, et leur esprit fidèle à la belle parfumerie. En cette fin d’année, nous vous en avons sélectionné huit. Huit, symbole de l’infini, pour des parfums intemporels. Texte Marie Sénanque | Illustrations Carine Bovey
On a tous un parfum dans le cœur. Effluves parfois empruntées à la légende familiale, synonymes de moments rares, d’instants de bonheur amoureux, d’un lieu ou d’un moment particulier, elles parlent à nos sens et souvent nous rassurent sur notre pouvoir de séduction. Parfumssignatures dont on peine à se défaire, surtout si l’on fait partie de ces ardentes qui jamais ne transigent sur la qualité, tous racontent des histoires. A nous de nous les approprier.
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N° 5 Chanel « Un parfum de femme à odeur de femme » : c’est ainsi qu’en 1921, Coco Chanel définit son désir à Ernest Beaux, ancien parfumeur de la cour des tsars, établi à Grasse depuis quelques années. Cinq essais suffiront pour créer ce N° 5 au nom si insolite. Inattendu comme l’est sa composition : jasmin grandiflorum, rose centifolia, ylang-ylang, vanille, vétiver bourbon. Assorti d’une communication qui, de tous temps, épatera – dernière en date, la déclaration d’amour susurrée par Brad Pitt –, il est resté indétrônable.
mythiques... www.bellavista-villas.com
Ambre Sultan Serge Lutens Artiste inclassable tant sa palette est sans limite, Serge Lutens revendique une parfumerie non sexuée. Comprenez qu’il la destine à tous les passionnés qui ne s’arrêtent pas à des poncifs qui classent les odeurs par genre. Par ce jus créé en 1993, qu’il définit comme arabe, préféré à oriental, il rend hommage à Marrakech, sa ville d’élection où, dans les souks, une cire boisée, capiteuse, l’a un jour subjugué. Ainsi est né cet ambre associé au ciste et à la vanille.
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DESTINATION
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Le rêve absolu pour un séjour paradisiaque Situé à Saint-Félix, au sud de l’île Maurice, près du Domaine de Bel Ombre, le Shanti Maurice offre à ses hôtes du calme, du luxe et un bien-être rassérénant. C’est sur un site sauvage et préservé, au bord d’une jolie petite plage et en plein cœur d’un jardin tropical de 14 hectares, que ce sublime établissement, idéal pour un séjour en famille ou en amoureux, a trouvé son magnifique écrin. Texte Christopher Tracy
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e Shanti Maurice égrène ses villas le long d’une anse de sable corallien en forme de fer à cheval, sur la côte sud de l’île Maurice, et s’étend entre les eaux turquoises de l’océan Indien et la verdure des champs de canne à sucre. Sa situation offre une vue imprenable sur les collines environnantes, l’océan et ses récifs coralliens que vous pourrez admirer dès le lobby, magnifique pavillon central avec son bassin débordant sur un jardin donnant sur la piscine et la mer... L’hôtel met un point d’honneur à faire découvrir les senteurs, les bruits et les saveurs qui caractérisent l’île Maurice, dont la culture mêle influences indiennes, africaines, françaises et chinoises. La direction du Shanti Maurice s’investit auprès de la communauté locale pour minimiser l’impact des activités du resort sur l’environnement qui l’entoure.
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Ainsi, l’établissement s’approvisionne essentiellement auprès des fermiers et des pêcheurs locaux, et soutient notamment les artisans du village en fournissant à ses hôtes des sacs de plage tissés à la main. Le Shanti Maurice compte 61 suites et villas spacieuses, réparties dans un vaste domaine luxuriant de 14,5 hectares qui exale des senteurs tropicales. Nira Spa Ayurvedic Massage Nira Spa est devenu le refuge pour se détendre et décompresser, pour une remise en forme et une mise en beauté. La tendance est à l’apaisement du corps et de l’esprit. La médecine ayurvédique, le yoga, la méditation, les soins de massage sont les nouveaux rituels adoptés par les urbains toujours un peu plus pressés. Inspirez, et respirez… Les soins de massage et de beauté s’accomplissent dans un univers végétal où le corps se régénère et l’esprit s’apaise. Thérapeutes, médecins ayurvédiques et « personal trainers » sont à votre écoute et vous guident dans les soins et massages appropriés. Faites le
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« Om » pour la vibration des énergies à travers le yoga. La nouvelle marque tendance Africology vous accueille pour une session d’hydrothérapie. La synergie y est en effet totale entre thérapies indiennes et techniques de soins actuels. On en ressort apaisé, avec l’étrange sensation d’avoir, un instant suspendu, réellement pris soin de son corps et de son âme. Une sensation absolument formidable. S’étendant sur un domaine luxuriant de 7’000 m2, le Nira Spa a toujours su séduire en proposant des soins spécifiques qui reflètent la diversité du patrimoine indien et africain de l’île Maurice, mais aussi aux travers des soins ayurvédiques et des traitements développés en partenariat avec la marque sud-africaine
Pour la liaison, Air Mauritius propose un vol direct en partance de Zürich régulièrement. L’excellence du service en classe business vous assure un voyage hautement agréable. Vous vous plongerez dans le confort des sièges moelleux, dégusterez un choix de plats locaux excellemment exécutés et, à peine le temps de reprendre vos esprits, vous serez arrivez à bon port. Ne résistez pas à ces plaisirs et songez immédiatement à votre prochain séjour. —
Shanti Maurice Rivière des Galets Chemin Grenier Maurice T. +230 603 7200 F. +230 603 7250 reservations@shantimaurice.com www.airmauritius.com
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Africology. L’équipe du Nira Spa a également su renouveler son offre avec, par exemple, la mise en place du Badamier Junior Spa, un spa éphémère réservé aux enfants, récemment mis en place à l’occasion des vacances de Pâques. Enfin, le soin inédit Sega Ritual allie harmonieusement le Sega à la détente, tandis que l’offre Spa Unlimited permet de bénéficier d’un nombre d’heures de soin à un prix exceptionnel. Le Nira Spa n’en finit pas de recevoir des prix ! De plus, pour la deuxième année consécutive, le Nira Spa du Shanti Maurice a été désigné « meilleur spa » de l’île Maurice par les World Luxury Spa Awards, qui distinguent tous les ans les meilleurs spas d’hôtel du monde parmi des milliers d’établissements. En le primant, les World Luxury Spa Awards félicitent l’excellence d’un service inégalé et mettent l’accent sur ce centre de soins qui répond aux exigences de qualité les plus pointues.
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EVENT
Retour sur une soirée riche en émotions !
les 20 ans de Trajectoire au Richemond !
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Le 27 septembre dernier, dans les somptueux salons de l’Hôtel Le Richemond, le Magazine Trajectoire a accueilli 200 personnes afin de fêter conjointement le 20ème anniversaire et le 100ème numéro. André Chevalley, éditeur, a prononcé un discours revenant sur la genèse de son Magazine au succès jamais démenti puis Siphra Moine, Directrice de la rédaction, a tenu à remercier ses partenaires pour leur fidélité et leur confiance renouvelée. —
1. André Chevalley (éditeur) et Philippe Léopold-Metzger (Piaget) 2. Constance Sarper et Sholeh Yammin (De Gorski) 3. Siphra Moine et Yannick Klein (Shiseido) 4. Arnaud Carrez, Olivia Huck, Vanessa Chaperot et Pierre Bonnet (Cartier) 5. Thierry Lavalley, Delphine Nicolas et Laurent Ebzant (Hôtel Kempinski) 6. Bénédicte Bachofner Devins et Amélie Perret (Chopard) 7. Christiane Gatz et Cécile Gameiro (Bucherer) 8. Brigitte Bocquet-Makhzani (FP Journe) 9. Pascale Truffaut et Françoise Marchese (Chanel) 10. Marietta Budiner et Jean-François Dutertre (Shiseido) 11. Maria Thalia Terezakis (Bulgari) 12. Gildas Legendre & Dorothée Reine (Chanel) 13. Pierre Jacques & Katidja Valy (De Bethune) 14. Patrick Galan et son épouse 15. Eric Othenin-Girard et son épouse 16. Mr. et Mme Beguin (AC Vérandas)
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17. Michele Reichenbach et Laure Monney (De Grisogono) 18. Michel Pitteloud (Graff) et Bertrand Piccard 19. Claudia Torrequadra (Bon Génie) 20. Mathieu Arsac (ZenithOptimedia ) et Michel Gavin 21. Wolfgang Sickenberg et sa femme 22 Bertrand Piccard, Patrick Galan & Carlo Lamprecht 23. Thérèse Vonlanthen 24. Marie-France Rigataux 25. Pierre-André Gremaud & Carla Christoffel (Club Med) 26. Denis Asch (L’Heure Asch) 27. Alexandra et François Kobel, Aude Pittard Campanelli (Vacheron Constantin) 28. Maximilan Büsser 29. Fabrice Eschmann (BIPH) 30. Nicole Boghossian (Caran d’Ache) 31. Aurélie Chevalley et Marc Fontana 32. Carine Delorme, Daphné Sarnau et Hermeline Richon (Clarins) 33. Carine Bovey, Anré Chevalley, Olivier Jordan, Nathalie Raneda, Siphra Moine-Woerlen 34. Emmanuelle Thuet et Henri Balit (Piaget) 35. Delphine Casimiro (Moët Hennessy) 36. Christine Giotto (Jaeger-LeCoultre) 37. Marina Coelho et Jasmine Vidal (De Grisogono) 38. Victoria Panchaud (F.P. Journe)
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