Brochure Projet européen M4m / Transcultures mars 2013

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RÉSIDENCES ARTISTIQUES –ARTISTIC RESIDENCIES

M4m (M for mobility) Paulo Dos Santos + Pao Paixao Régis Cotentin

MULTIMEDIA EVENT Paulo Dos Santos + Pao Paixao + Phil Maggi + Jacques Urbanska Régis Cotentin, Very Mash’ta

WORKSHOP De la culture aux industries creatives: quelles mutations pour la production artistique ? From culture to creative industries: which mutations for the artistic production?

Transcultures > mons > Belgique 14 & 15.03.2013 > Mundaneum, numediart, La Médiathèque/le manège.mons


Replacer la création contemporaine au centre du débat économico-sociétal

L

e projet M4m (M for mobility) soutenu par la Commission européenne s’inscrit au centre d’enjeux essentiels pour les jeunes artistes et plus largement les professionnels de la culture qui voyagent de plus en plus fréquemment entre les territoires, les publics, les pratiques, les technologies, les imaginaires et les réalités sociales et économiques. Après Mauro Vitturini (Italie) qui interrogeait le son dans l’espace en janvier et février, c’est Régis Cotentin (France), vidéaste et plasticien des nouvelles images que nous avons accueilli à Mons avant que Paolo Dos Santos et son inséparable Pao Paixia (Portugal-Suisse) aidés par Emilien Baudelot (jeune technicien polyvalent invite à collaborer avec les artistes lors des trois temps de résidences M4m chez Transcultures), ne planchent sur un projet de mapping mais aussi de projections issues de derushage live (avec l’aide de l’artiste et programmeur multimédia Jacques Urbanska). Ces résidences dans notre contexte techno-culturellement favorable montois, ont encouragé les complémentarités et les collaborations concrètes pour produire au final des œuvres interdisciplinaires et contextuelles, de niveau international, qui utilisent les technologies numériques de manière poétique. A cette dimension artistique, nous avons souhaité associer un moment de réflexion et de discussion autour du passage (qui n’est pas que sémantique) entre la notion de culture et celle d’industrie créative1. Cet concept clé pour ces prochaines

années a le mérite d’élargir le champ culturel à celui de la création y compris dans ces acceptations commerciales mais pourrait parallèlement limiter, voire ignorer certaines de ses spécificités au nom de la sacro sainte « rentabilité ». L’Unesco pointe l’importance des industries créatives « qui n’a cessé de croître. Elles constituent un véritable enjeu pour l’avenir de la culture. Leur dimension internationale fait d’elles un enjeu déterminant pour l’avenir en termes de liberté d’expression, de diversité culturelle et de développement économique. Si la mondialisation des échanges et des nouvelles technologies suscite de nouvelles perspectives positives, elle engendre aussi de nouvelles asymétries »2. Aujourd’hui en temps de crise durable, cette notion d’industrie culturelle et/ou créative qui, par nature (les technologies ouvrant d’autres perspectives à ces maillages) s’oppose à une définition figée et restrictive, est au centre de grands changements dont les orientations ne seront pas neutres. Les nouveaux programmes européens notamment l’intégreront en modifiant les paramètres de recevabilité des projets, les objectifs mais aussi les modalités de financement. Les politiques culturelles, dans leur ensemble, sont de plus en plus définies par les réalités économiques. Comment les acteurs culturels souvent mal informés sur ces orientations structurelles et politiques, peuvent-ils intégrer ces mutations? Quel impact auront-elles demain sur la production artistique?

ire le texte de Philippe Baudelot, modérateur des débats de ce workshop M4m, écrit pour L l’occasion en p10 de cette brochure et in extenso sur www.transcultures.be 2 www.unesco.org 1

Nous avons senti le besoin de s’arrêter un instant dans la course exponentielle qui est la nôtre pour replacer la culture et la production artistique plus particulièrement au centre du débat en proposant deux journées de discussion nourries par des présentations concrètes d’opérateurs venant d’horizons différents mais qui se rejoignent sur leurs interrogations. Une exposition et des performances llées à

M4m clôturent ce workshop qui donne le dernier mot à l’artistique. Si les mots « créatif » ou « innovant » employés à tout va trop souvent pour légitimer des discours vides semblent galvaudés, le monde culturel associé à celui de la recherche mais aussi de l’industrie peuvent leur donner un contenu. Philippe Franck, Transcultures, Mons, mars 2013

Replacing the contemporary creation at the centre of economic and societal debate

T

he project M4m (M for mobility) supported by the European Commission is at the centre of seminal issues for the arts and more widely for the young professionals of culture who frequently travel between various territories, public practices, technologies, social and economic realities. After Mauro Vitturini (Italy) who questioned the sound in space and Régis Cotentin (France), filmmaker and artist of the new images who was also hosted in Mons by Transcultures in the framework of M4m, Paolo Dos Santos and his inseparable Pao Paixia (Portugal-Switzerland) assisted by Emilien Baudelot (young technician invited to collaborate with the artists for those 3 M4m residences at Transcultures) have worked on a project mapping and also on a live derushing process with the help of multimedia artist and programmer Jacques Urbanska. Transcultures have encouraged the collaboration between artists, technicians and researchers to create new interdisciplinary and site specific art works in the favourable context of Mons. To this new interdisciplinary artistic dimension, we wanted to associate a time of reflection and discussion around the shift (which is not merely semantic) from the notion of culture to the ‘creative industry’. This key concept which might innervate the cultural economy in the coming years, has the advantage to broaden the ‘art for art’ field but could at the same time limit or even ignore some of its characteristics guided by the rules of profitability.

The Unesco points the importance of the creative industries “that have continued to grow and are a real challenge for the future of culture. Their international dimension makes them a key issue for the future in terms of freedom of expression, cultural diversity and economic development. If the globalization of trade and new technologies creates a new positive outlook, it also creates new imbalances.” Today in times of durable crisis, this notion of cultural and creative industry that by nature (technology opens new perspectives) opposes a restrictive definition is at the centre of major changes that are not neutral. New European programs incorporate them modifying the criteria of admissibility, the objectives and the financing terms. Yes whether we like it or not, cultural policies are increasingly determined by economic realities. So how cultural actors who are not always well informed on these structural and political orientations, can seize these societal issues? We felt the need to stop a moment in this endless race to put culture and artistic production particularly at the centre of the debate by proposing two days of discussion fed by illustrated presentations from operators coming from different backgrounds. The words «creative» or «innovative» have been too often used lately to legitimize empty rhetoric. We believe the cultural world associated with the research but also the most adventurous industries can give them some content. 3


Paulo Dos Santos + Pao Paixao@Transcultures M4m residency project Mars – March 2013

Projet O Circumbscribe & dive « La première semaine de résidence M4m chez Transcultures à Mons m’a permis de continuer ma recherche autour du vide que j’ai initiée en janvier 2012. Quelles sont les solutions pour exprimer l’équation mathématique du torus (trou) grâce à la technique du mapping video dans un espace scénique ? Comment puis-je transférer, transposer ou transporter les sensations liées au concept du vide (chute, vertige…) Comment puis-je intégrer le corps d’un performer dans ce type de paysage (ombre lumineuse, double projection interactive…) ? Quelles qualités de mouvements peuvent aider à fusionner le perfomer et les projections ? Est-ce une expérience du trou comme un tout ou du tout comme un trou ? Toutes ces questions se superposent et se juxtaposent pour circonscrire le périmètre qui m’aidera à plonger – avec le spectateur- dans ce « O ». Paulo Dos Santos

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Derush #1 “The first week of my M4m residency at Transcultures in Mons is the continuation of the research around the concept of void started in January 2012. What are the ways to express the mathematical equation of the torus shape (hole) via the technique of video mapping in a set design? How can I transfer, transpose or convey feelings concerning the concept of void (falling, vertigo…)? How can I insert the body of a performer in this type of landscape (shade of light, double interactive projection…). What kind of movements’ qualities is able to merge the performer and the projections? Are we talking about the hole as a whole, or about the whole as a hole? The mixture of these questions helps to define the perimeter of the hole, what, in its turn, will help me dive and bring the audience into that “O”. Paulo Dos Santos

Derush #1 From Ganga to Bollywood 30’ 2013 Creative documentary Réalisation / directing & camera Pao Paixao Montage / editing Paulo Dos Santos

Paulo Dos Santos > < Pao Paixao Depuis leur première collaboration en 2010 avec Prémices, Paulo Dos Santos et Pao Paixao n’ont cessé de se retrouver sur des projets communs. Paulo Dos Santos va monter le prochain film de Pao Paixao. Cette deuxième partie de la résidence est donc consacrée au processus du montage du film. Pour son premier film documentaire, Pao a tourné pendant plusieurs mois en Inde sur le thème de la perte de la spiritualité. Son film intitulé From Ganga to Bollywood entend mettre en évidence les changements de paradigme de la société indienne. La notion de Karma est selon lui antinomique avec les productions bollywoodiennes. Cette opposition peut se retracer dans le quotidien de la société indienne en prenant comme fil rouge les quatre éléments (eau, air, terre, feu) qui sont à la base de l’hindouisme. Pour l’événement public clôturant sa résidence M4m organisé à la médiathèque de Mons, Paulo propose de dérusher en direct le matériel brut dans une installation qui juxtapose de manière aléatoire et interactive les images et sur lesquelles le musicien expérimental Phil Maggi (Liège) pourra également tester des premiers éléments de la bande son (avec l’aide de Jacques Urbanska pour la programmation et Emilien Baudelot pour la logistique).

Since their first collaboration in 2010 with “First Fruits”, Paulo Dos Santos and Pao Paixao have continued to create common projects. The next film of Pao Paixao will be edited by Paulo Dos Santos. The second part of Transcultures residency is entirely devoted to film editing. To produce his first documentary Pao spent several months in India exploring the loss of spirituality. Entitled “From Ganga to Bollywood”, the movie intends to highlight the changes of paradigm in Indian society. According to Pao the author of the film, the concept of Karma is antithetical to Bollywood productions. Focusing on the 4 elements present in Hinduism- water, air, earth, fire – is a subtle and coherent way to show the shift of society. For the M4m public event organized at the médiathèque of Mons, Paulo derushes live the raw material which in random and interactive manner combines the images and the soundtrack elements by Phil Maggi (with the help of Jacques Urbanska for computation and Emilien Baudelot for the logistic).

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Workshop M4m-Transcultures

De la culture aux industries créatives : quelles mutations pour la production artistique ? From culture to creative industries: which mutations for the artistic production? 14.03.2013 - Mundaneum 10:30 P résentation de l’atelier, accueil des participants et visite du Mundaneum (espace archives et d’exposition) par Philippe Franck, directeur de Transcultures, présentation du «google de papier» et visite de l’exposition ( par un responsable du Mundaneum), rencontre avec l’artiste média exposé Jacques Urbanska. Introduction to the workshop, reception of the participants and visit of the Mundaneum (archives and exhibition space) in Mons (by Philippe Franck, director of Transcultures), presentation of the “google of paper” and visit of the exhibition, meeting with the exhibited media artist Jacques Urbanska.

résentation du collectif MU (Paris) par Vincent Voillat : projets artistiques P nomades et numériques en lien avec les entreprises + débat sur le thème Presentation of MU (Paris) by Vincent Voillat: nomadic artistic digital projects and the link with companies + discussion on the theme

2:45

Présentations et débats sur le thème « nouvelles technologies, nouvelles pratiques artistiques hybrides, nouvelle économie de la culture» (modérateur: Philippe Baudelot/digital performances & cultures). Presentations and discussions on the theme “new technologies, new artistic hybrid practices, new economy for culture” (modérateurs / moderators : Philippe Baudelot/Digital Performances and Cultures)

3:30

Présentation de Mons 2015 Capitale européenne de la culture par Pascal Keiser (chargé des technologies numériques pour Mons2015, directeur de TechnocITé). Presentation of Mons 2015 (European capital of culture) by Pascal Keiser (in charge of the digital technology dept for Mons2015, director of TechnocITé)

Lunch break

4:00

Présentation des Pépinières européennes pour jeunes artistes par Patrice Bonnafé (directeur) Presentation of European Pépinières for young artists by Patrice Bonnafé (director)

6:00

résentation de Wallimage, fonds d’investissement pour le secteur de P l’image en Wallonie et sa section cross media par Philippe Reynaert (directeur) + discussion sur les modes de financement des créations audio-visuelles et numériques au niveau européen. Presentation of Wallimage and its cross media department by Philippe Reynaert (director) + debate on the funding for the audio-visual and digital arts in Europe today. (modérateurs / moderators : Sophie Chartier, Philippe Baudelot)

11:00 Présentation du manège.mons, centre de production et de diffusion transfrontalier et de son approche structurelle par Mauro Del Borrello (admin11:30 istrateur général du manège.mons) Presentation of the structural approach of le manège.mons (cultural centre) by Mauro Del Borrello (general manager of le manège.mons)

12:00 R obert Stéphane (ex-directeur de la RTBF, Vidéographies - Liège) intervention: la relation entre culture, audio-visuel et économie… 12:15 On the relation between culture, audio visual and economy...

12:15 Réaction des participants à l’intervention. Reaction of participants to the intervention 1:00

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2:30 2:45

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15.03.2013 - Numediart 9:30

isite de Numediart (Université de Mons) : présentation du consortium et V de l’Institut de recherche sur les technologies pour les arts numériques par 10:30 Thierry Dutoit et le lien entre l’art, la recherche et la technologie aujourd’hui. Visit of Numediart (University of Mons): presentation of this consortium and Institute of Research Art&New Technologies by director Thierry Dutoit and debate on the link between art, research and technology @ Numediart

2:30

Bobvan (artiste multimédia) présente ses oeuvres hybrides et son concept d’Artificial Mythology - Bobvan (multimedia artist) presents his hybrid works and his Artificial Mythology concept.

3:00

Werner Moron (artiste pluridisciplinaire, initiateur du collectif Paracommand’art, Liège) présente sa démarche entre création in situ et autres actions de médiation - Werner Moron (pluridisciplinary artist, initiator of the Paracommand’art group, Liège) presents his singular approach between site spectific creation and other forms of public awareness.

3:30

Valérie Cordy (metteur en scène, artiste numérique, directrice de la Fabrique de Théâtre-Frameries) et Jean-Claude Dargeant (artiste numérique, consultant financier) présentent The Ultimate Company. Valérie Cordy (theatre director, media artist, director of la Fabrique de ThéâtreFrameries) and Jean-Claude Dargeant (media artist, finance consultant) present The Ultimate Company.

4:00

6:00

iscussion sur les nouveaux types de rapports entre création, production D et médiation culturelle + conclusions - Debate on the relations between new forms of artistic creation, production and public awareness + conclusions

6:00

Buffet + drink @ Numediart

7:30

résentation publique des 2 dernières résidences M4m chez Transcultures. P Public presentation of the final M4m residencies at Transcultures > Paulo Dos Santos + Pao Paixao + Phil Maggi + Jacques Urbanska, Régis Cotentin, Very Mash’ta (Gauthier Keyaerts) + drink @La médiatèque.

3:00

3:30

résentation de Alzbeta Lupiskova (chef de projet M4m pour Tanec Praha). 10:30 P Presentation of Alzbeta Lupiskova (project manager M4m at Tanec Praha) 11:00

11:00 Présentation du projet Plaines Images (plate-forme économique et à Tourcoing) par Laurent Tricart (directeur de l’Imaginarium). 11:30 Presentation of the Plaine Images project (economic and artistic platform in Tourcoing) by Laurent Tricart (director of Imaginarium)

ophie Chartier (ex administratrice de Marseille 2013, Capitale européenne 11:30 S de la Culture, consultante/SoChart International) évoque son expérience de 12:00 maillages culture-économie et de mise en pratique à un niveau européen des industries créatives - Ex manager of Marseille 2013, European capital of culture and consultant (SoChart International), Sophie Chartier talks about the new links between economy and cultural policy in a European dimension

Lunch@Numediart 2:00

2:30

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résentation du lien entre l’économie de la recherche et la création de P pointe par Nicolas d’Alessandro (chercheur, musicien) - On the link between research economy and innovative creation by Nicolas d’Alessandro (researcher, musician)

4:00

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I ndustries culturelles et arts tec h no logiques, du vide trop plein comme alibi

Marché de la culture et marché de l’art

Par industries culturelles, on entendra le secteur d’activité économique et financière généré par le regroupement de l’ensemble des entreprises et des opérateurs produisant selon des démarches industrielles des biens dont l’essentiel de la valeur tient dans leur contenu symbolique : livre, musique, cinéma, télévision, radio, jeux vidéo, tourisme de masse et par extension les activités et productions liées à la création artistique en général. Pour autant, on n’oubliera pas, ce qui est trop souvent la cas, que la notion d’industrie culturelle, traduction française de l’expression allemande Kulturindustrie introduite par Theodor W. Adorno et Max Horkheimer, avait à l’origine une dimension critique concernant l’instrumentalisation de la culture populaire par l’industrie. Cette réflexion, trop rapidement jetée sur le clavier, vient en écho à un travail conduit, au début des années 1990 par un petit groupe (Odile Solomon, Marc Goetzke, P.A. Péjouan et Philippe Baudelot) du double point de vue de la pratique professionnelle et d’une appréciation théorique de sémiologues portant

Il est fondamental de distinguer de la façon la plus précise possible, la double manière dont les arts contemporains sont inscrits dans le champ civilisationnel, social, économique et politique des échanges qui structurent notre société, à savoir : • l’art est, d’une part, le produit, d’un « marché » plus ou moins régulé par des pratiques intuitives et pragmatiques d’investissement et de spéculation sociale et financière, il est le type idéal de bien « rare » déterminé par une demande considérée comme restreinte et élitaire. • l’art est, d’autre part, devenu le produit emblématique alibi de ce qu’on appelle « industrie culturelle », objet d’action sociale et politique, fruit d’une économie de la production et d’emploi, objet de culture et d’acquisition symbolique de savoir, de distraction et/ou de pouvoir pour le très large public. La frontière entre les deux est poreuse et devient de plus en plus floue. Les « Industries Culturelles » récupèrent et s’approprient les « arts ». D’autant qu’à l’heure actuelle, dans les deux cas, les marchés après être s’être érigés comme modèle dominant édictant ses critères

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sur le sens et la construction du sens des objets produits ou générés par nos cultures. Elle en reprend et prolonge la philosophie. L’objectif de ce travail était triple: • tenter de poser le statut de l’œuvre artistique dans le cadre des industries culturelles et eu égard aux biens de consommation courante distribués au sein du marché général de consommation des biens et services. • situer spécifiquement (et relativement) à la fois les limites et les interactions possibles entre le secteur « culturel/ artistique » et ce que nous avions défini comme « positionnement de l’art » proprement dit. • repérer quelles sont les règles implicites (elles ne s’avouent pratiquement jamais comme telles) du positionnement marketing pratique des arts contemporains dans le cadre des industries culturelles. Ce lointain prolongement a pour objet de proposer les bases d’une démarche, plus en terme de questions à poser que de réponses à fournir. (…)

(politiques, sociaux, esthétiques et financiers), se perdent sans toujours se retrouver : • dans le cas des « industries culturelles », l’accroissement et la multiplicité des techniques, des supports de reproduction et des modes de diffusion des œuvres originales renouvellent constamment les données du marché, ceci qu’il s’agisse d’arts plastiques appropriables ou de spectacles fugaces, le débat sur le technologique étant emblématique de ce phénomène englobant de façon contradictoire protection industrielle, large diffusion, rémunération des artistes et gratuité de l’accès ou de la duplication. • dans le cas des « marchés » des arts contemporains, la rotation extrêmement rapide et aléatoire œuvres et des artistes en vogue ainsi la prolifération heureusement désordonnée de la production donc de l’offre, trouve de moins en moins de repères immédiatement et clairement identifiables. Dans les deux cas, industrie culturelle et marché des arts contemporains, ce sont les médias, les institutions (opérateurs, politiques et administrations) et l’argent qui s’imposent comme les organisateurs

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Sur les arts technologiques des systèmes et structures du marché, pour maintenir à l’art sa valeur de fascination et préserver ce dont ils vivent. On est en droit de se demander si ce qui est vendu de l’art, c’est sa valeur emblématique, l’image de celui qui le diffuse/commercialise, le plaisir de celui qui le voit, l’écoute, le possède ou l’acquiert, l’image de l’artiste (ou de celui qui est défini comme tel) ou l’œuvre elle-même. Ou, plutôt si l’art contemporain n’est pas le fruit d’un entrelacement fragile de tous ces éléments dans lequel l’œuvre n’est qu’une petite partie, parfois absente pour des raisons autant structurelles que conceptuelles. (…) Il semble évident que dans les deux cas du « marché de l’art » et de « l’industrie culturelle », l’économique est devenu un passage incontournable puisqu’on peut parler au sens propre d’ « investissement » ou de « consommation culturelle » et que le produit culturel est un bien ou service appropriable (ce qui est fort ancien) ou consommable (ce qui est plus récent) avec un caractère économique mesurable selon la double notion de valeur d’usage et de valeur d’échange. Ainsi les acteurs culturels et les artistes sont-ils, de fait, confrontés à de multiples questions implicites à défaut d’être toujours explicites livrée ici volontairement sans hiérarchisation :

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• Qui sont les consommateurs de biens culturels, comment vivent-ils, qu’aiment-ils ? • Qui sont les acheteurs d’œuvres d’art ? • Quelles typologies du goût peut-on établir ? • Qu’est la spécificité du (des) jugement(s) esthétique(s), eu égard au phénomène de démocratisation de la culture et à l’internationalisation des goûts ? • Qu’est la spécificité du (des) jugement(s) esthétique(s), eu égard au phénomène de spéculation financière internationale en matière d’art ? • Quelles sont les différentes manières de s’approprier les œuvres et les biens culturels ? • Quelles sont les conditions sociales qui légitiment les modes d’appropriation ? • Quelles sont les pratiques culturelles et les préférences correspondantes en terme d’œuvre et de produit ? • Quelles sont les logiques de promotion et d’image des œuvres et des acteurs ? • Quelles sont les stratégies de politiques culturelles explicites et implicites ? • Qu’est-ce relie (ou non) qu’une politique de médiation, une politique de promotion, une action culturelle dans le cadre des demandes de subventions ou des missions des structures ? (…)

Le travail de création en matière d’arts technologiques implique un processus où les outils techniques constituent en eux même une forme d’écriture. Les différentes manières de considérer la « tekne » dans les arts contemporains induisent une « philosophie » de la création qui influence directement la nature des œuvres. Elles sous-tendent un « logos » qui demeure à conceptualiser. Ce « logos » se construit dans un dialogue entre les artistes, les scientifiques et les techniciens et engage le processus complet de la création artistique. Les arts technologiques (il faut bien parler au pluriel) ont acquis leur légitimité et se sont progressivement construit une ébauche d’identité, sur une base où tout un chacun insistait sur le grand fossé, la ligne infranchissable entre technologique industriel et formes artistiques (…) Les amateurs ne font pas de coupure marquée entre arts technologiques ou non. Pour eux, tout se mêle, se travestit, se confond. Ils aiment les œuvres fortes. Elles peuvent être ou non technologiques. Mais, heureusement aujourd’hui, en art contemporain, de plus en plus, ils ne définissent pas un artiste par son outil, mais par son regard. Qu’il crée un site de net art, une œuvre visuelle, un spectacle une installation, peu importe. C’est la vision qu’il propose que les amateurs explorent. S’il existe des lignes de démarcation entre les œuvres et les démarches, elles ne sont plus technologiques. Arrêtons de nous demander si c’est technologique ou non, assurons nous que c’est créateur, sincère et nécessaire. Car, sur cette base, on est en droit de se demander si le souhait de fonder une dénomination art(s) technologique(s),

arts transversaux, n’est pas l’objet d’une stratégie marketing et politique contradictoirement inconsciente et délibérée. On le peut d’autant plus que si le « produit » est indéfini, ses dérivés sont largement diffusés et commercialisés de festivals en théâtres, de galeries en musées et parcs d’attractions sans oublier les bibliothèques et les librairies. Car ne serions-nous pas passé d’une idée du marché encore dominante à une nouvelle fonction de l’art (n’oublions pas que sa définition et sa nature ont changé de multiples fois au cours des siècles) où les fonctions du mythe, de l’expression individuelles et collective, celle de la catharsis pour demeurer encore insaisissables ne sont plus depuis longtemps celles que les institutions recherchent et affirment. Il ne s’agit là que d’une piste à explorer, mais ne pourrait-on pas prendre comme nouvelle hypothèse (et non comme axiome) que la transversalité dont nous nous regorgeons n’est pas faite de mélanges entre disciplines, de passerelles dressées entre elles, mais constitue la manifestation d’une nouvelle pratique de l’esthétique, d’une redéfinition des disciplines, effective mais trop récente pour qu’un après coup permettre de la comprendre ou, au moins, d’en évaluer les réalités et les conséquences, ceci tant pour ce qui concerne les artistes que les opérateurs, l’économie et les publics. Extrait du texte de Philippe Baudelot publié sur le site www.transcultures.be, écrit pour nourrir le workshop “de la culture aux industries créatives: quelles mutations pour la production artistique”. 13


Participants M4m Transcultures event

M4m-Transcultures event 15.03.2013 La médiathèque/le manège.mons 19:30

uverture des installations - Opening of the installations O Paulo Dos Santos + Pao Paixao @ La médiathèque / auditorium + Régis Cotentin Fade out to you @ La médiathèque / centre de prêt

20:00

Derush#1 AV performance avec / with Phil Maggi (music) + Video (Paulo Dos Santos+Pao Paixao) @ La médiathèque / passage

20:30

Very Mash’ta live alter electro set @ La médiathèque / centre de prêt

21:00

Rencontre avec les artistes et les participants / meet the artists and participants + drink

Paolo dos Santos Né en en Suisse à Fribourg en 1973, Paulo Dos Santos se forme comme acteur au Conservatoire de Liège (Belgique). Depuis 2006 il présente ses propres créations à la lisière de plusieures formes dramatiques (danse, théâtre, vidéo installations, performances). En tant que réalisateur et vidéaste, il prend part dans divers festivals internationaux (Tampere/Finland, Max Ophuls/Germany, Taum/Tel Aviv, Festival du Nouveau Cinéma/Canada etc). Born in Fribourg in Switzerland in 1973, Paulo Dos Santos is formed as an actor at the Conservatory of Liège (Belgium). Since 2006 he presents his own creations on the edge of various dramatic forms (dance, theater, video installations, performances). As a filmmaker and videographer, he takes part in numerous international festivals (Tampere / Finland, Max Ophuls / Germany, Taum / Tel Aviv, Festival du Nouveau Cinéma / Canada etc).

Pao Paixao

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Après avoir travaillé comme performeur, Pao Paixao à commencé à développer son travail personnel en tant que réalisateur et vidéaste. En 2007 il est sélectionné pour Le Berlinale Talent Campus. Il a ensuite fait un master en écriture et réalisation dans une école de cinéma Suisse. Son court-métrage “Prémices (First Fruits)” à été sélectionné dans divers festivals internationaux (Tampere/Finland, Max Ophuls/Germany, Taum/ Tel aviv, Festival du Nouveau Cinéma/Canada,...) et à remporter 2 prix du Meilleur Court Métrage (Open Festival/Russia, Opere Nuove/Bolzano.Italy). After working as a performer during more than 10 years Pao Paixao have been developing his personal work. He has always been working with film and video installations. In 2007 he has been selected to the Berlinale Talent Campus. He recently finished his Master degree in writing and film directing in a cinema school in Switzerland. His short movie “Prémices (First Fruits)” has been selected in various international film festivals (Tampere/Finland, Max Ophuls/Germany, Taum/Tel aviv, Festival du Nouveau Cinema/ Canada,...) and received 2 prices for best short movie (Open Festival/Russia, Opere Nuove/ Bolzano.Italy)


Régis Cotentin A l’origine plasticien, Régis Cotentin (Lille) est depuis plusieurs années, réalisateur de films courts et créateur d’installations. Intégrant les éléments plus graphiques (3D) avec une attention particulière au dispositif immersif, ses oeuvres travaillent tant sur la mémoire, la sensualité et les différentes couches de l’image Régis Cotentin s’est produit dans de nombreux de festivals et de centres d’art contemporains d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud depuis 2001. Certaines de ses réalisations font partie de la Collection Nouveaux Médias du Centre Georges Pompidou (Paris).

Phil Maggi Being initially a visual artist, Régis Cotentin (Lille) has been shooting short films and creating installations for several years. Integrating the 3D graphics, he pays much attention to its immersive aspect so that his art works affect our memory, sensuality and the different layers of the image. Since 2001, Régis Cotentin takes part in different festivals and is exhibited in contemporary art centers in Europe, Asia and South America. Some of his art works belong to the New Media Collection of the Centre Georges Pompidou (Paris).

Fondateur et chanteur actif de Ultraphallus groupe de rock, il travaille sur les paysages sonores défigurés, y compris la musique atmosphérique ambiante, les échantillons classiques et la musique du monde. Phil Maggi explore également le bourdon et les territoires du bruit, ainsi que l’obscurité cinématographique psychédélique et lo-fi musiques de films, inspirées par des rêves et de la mémoire de la musicale populaire. Il réalise aussi des films et a sorti plusieurs albums chez Idiosyncratics Records.

Founder and active vocalist of rock band Ultraphallus, he’s working on disfigured sound landscapes including atmospheric ambient-music, classical and world-music samples, exploring drone and noise territories, but also dark psychedelic and lo-fi cinematographic soundtracks, inspired by dreams and memory of historical popular music. He has also directed movies and released CDs on Idiosyncratics Records.

Gauthier Keyaerts Jacques Urbanska

(aka Very Mash’ta) Bruxellois, Gauthier Keyaerts explore, en solo et en groupe, différentes formes d’expressions artistiques : création sonore et radiophonique, documentaire, composition hybride pop / expérimentale, dispositif interdisciplinaires. Il s’est produit en concert notamment aux festivals Sonar, Sonorama, Bozar electronic, City Sonic, Les Transnumériques, Dig@ran. Il crée plusieurs pièces radiophoniques qui ont reçu le soutien du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles et a entamé une collaboration pour une installation interactive avec l’Institut de Recherche Numediart à Mons.

Resident of Brussels, Gauthier Keyaerts explores, in solo and group, different forms of artistic expression: documentary, sound and radio design; pop / experimental hybrid composition; interdisciplinary device. He has performed in concerts and festivals such as Sonar, Sonorama, electronic Bozar, Sonic City, Transnumériques and The Dig@ran. He created several radio dramas which were supported by the Ministry of Federation Wallonia-Brussels and is currently working on an insteractive installation project with Numediart in Mons.

Acteur et metteur en scène de formation (Conservatoire Royal de Liège - ULB, Master en arts du spectacle), il s’oriente vers la performance interdisciplinaires et les arts multimédias. En 2010, il crée le réseau arts-numeriques.info (soutenu par Transcultures et Digitalarti) et interroge la passation de l’information sur le Web. Il a travaillé comme metteur en scène, chargé de missions et pédagogue. Il travaille également comme consultant Web/ Community Management pour différentes institutions publiques et privées et continue à développer ses projets artistiques.

Actor and stage director (formed in Royal Conservatory of Liège - ULB, Master in Arts), his interest is turned to the interdisciplinary performance and multimedia arts. In 2010, he created the arts-numeriques. info network (supported by Transcultures and Digitalarti) and is in charge with placing information on the Web. He worked as a director and teacher. He has also worked as Web Consultant / Community Management for various public and private institutions and continues to develop his own artistic projects. 17


M4M (M for mobility)

TRANSCULTURES

Lancé en 2011, M4m (M for mobility) est un programme de mobilité artistique soutenu par la Commission européenne (Programme Culture 2007-2013), et mis en oeuvre par 7 cosignataires (chef de fil : Tanec Praha) de 6 pays européens différents et 14 partenaires associés. Ce programme qui se construit autour de résidences et workshops a pour ambition de favoriser les rencontres, l’échange et le travail en commun entre jeunes artistes et jeunes professionnels des métiers de la création et de la culture intervenant dans les différentes étapes de la production d’un projet artistique. M4m vise à : • développer des synergies de professionnalisation entre jeunes artistes et jeunes professionnels des métiers de la création et de la culture dans un contexte européen ; • favoriser les échanges d’expériences et le transfert de compétences pour initier des méthodologies de travail à partager en commun ; • rendre lisible la qualité des démarches d’une jeune génération d’artistes, qui invente, dans l’échange, les regards de demain Lauched in 2011, M4m - M for mobility is a project supported by the European Commission - Culture Programme, and based on cooperation between 7 partners (coordinator: Tanec Praha) from 6 countries of the European Union and a big number of associated part­ners. At the heart of the project M4m are 30 interdisciplinary artistic residencies involving 130 artists and people working in the cultural sphere both from the European Union and non-European countries. During the creative processes, residents will not only encounter local artists and representatives of culture but also the local public. Therefore, a precious intercultural dialogue is launched, expanding the scale of artists’ possibilities.

Transcultures, Centre interdisciplinaire des Cultures Numériques et Sonores installé à Mons conjugue les dimensions de production, diffusion, réflexion et sensibilisation à ces nouvelles pratiques innovantes. Transcultures a initié deux festivals : City Sonic, festival international des arts sonores (en co-production avec le manège.mons) et la Biennale des arts et des cultures numériques, Les Transnumériques (Mons, Bruxelles,...) et est impliqué dans plusieurs projets culture européens et échanges internationaux (dont les Pépinières européennes pour jeunes artistes et le RAN-Réseau des Arts Numériques). Transcultures produit également le label Transonic pour les musiques et sons autres. Transcultures, Interdisciplinary Centre of digital and sound Cultures based in Mons combines the dimensions of production, distribution, thinking and public awareness related to the new innovative artistic aproaches. Transcultures initiated two festivals: City Sonic, international sound art festival (in co-production with lemanège.mons) and Les Transnumériques, Biennale of digital arts and cultures (Mons, Brussels,...). Transcultures is also involved in several European cultural projects and international exchanges ( national coordinator of the European Pepinieres for young artists, founder member of the RAN-International network for digital arts,...) Transcultures also produces a music label for other music and sounds called Transonic. www.transcultures.be www.citysonic.be www.transnumeriques.be www.transonic.be

www. m4mobility. eu

M4m co - organisateurs/co - organisers Tanec Praha Prague, Czech Republic www.tanecpraha.cz Pépinières européennes pour jeunes artistes Domaine National de Saint-Cloud, France www.art4eu.net Transcultures Mons, Belgium www.transcultures.be The Interdisciplinary Art Group SERDE Riga, Latvia www.serde.lv

UNITER – The Romanian Association of Theatre Artists Bucarest, Romania www.uniter.ro Workshop Foundation Budapest, Hungary www.wsf.hu DEJA DONNE Tuoro sul Trasimeno, Italy www.dejadonne.com

Régis Cotentin - Fade out to you

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Workshop 14+15.03.2013 Mundaneum, 76 rue de Nimy, Mons – 10:30 > 18:00 Numediart (UMons), 21 Boulevard Dolez, Mons – 9:30 > 18:00 M4m/Transcultures event 15.03.2013 – 19:30 La médiathèque/le manège.mons, îlot Grand’Place, 24 rue de la Seuwe, Mons M4m@Transcultures workshop + multimedia event Direction : Philippe Franck – Coordination : Lucie Knockart assistant Administration : Jérôme Stoquart – Coordination technique / Technician coordination : Damien Pairon Régisseur en residence M4m : Emilien Baudelot – Web manager / computation : Jacques Urbanska – Graphisme / design : Cécile Habran communication : kateryna MISHYNA – Video : Noé Grenier Bureau comptable / accountant office : art consult Web master : Vincent Delvaux – Production : Transcultures Dans le cadre de / in the framework of the European project M4m (M for mobility) Avec le soutien / with the support of the European Commission EAC Culture Programme Remerciements / special thanks to La médiathèque/le manège.mons Fondation Mons 2015, Pépinières européennes pour jeunes artistes, Philippe Meunier, Thierry Dutoit/Numediart, le Mundaneum, Mauro Del Borrello, Thibault de Coninck, Lucie Fournier, Anne-Laure Chamboissier, sophie chartier, henri goffin, philippe reynaert, philippe baudelot, www.arts-numeriques.info

www.transcultures.be - www.m4mobility.eu

E.R. Philippe Franck, 17 rue de la Trouille, 7000 MONS - visuel couverture : Paulo Dos Santos


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