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Olivier Fossion (Business Director Iveco Benelux)

Vibrations positives

Les choses bougent bien chez Iveco. Pour Olivier Fossion, qui a débuté en tant que Business Director pour la marque Iveco au Benelux, le S-Way et le nouveau T-Way sont une belle rampe de lancement : les parts de marché sont en hausse et les propulsions alternatives sont promises à un bel avenir.

Olivier Fossion estime être arrivé chez Iveco à un moment très favorable.

Olivier Fossion est arrivé chez Iveco Benelux après vingt ans passés chez ALD Automotive et quatre chez Fraikin. Avec lui, nous avons évoqué le potentiel de la marque Iveco, celui des propulsions alternatives actuelles et futures et la manière dont elles vont faire bouger le réseau.

UN PLATEAU INTERMÉDIAIRE

Truck & Business : Quel bilan tirez-vous de vos 100 premiers jours à la tête d’Iveco en Belgique ? O. Fossion : Heureusement, mon premier mois a eu lieu quand il n’y avait pas encore trop de restrictions. J’ai pu aller voir le réseau, et j’ai été positivement étonné par la résilience du secteur du camion et par l’enthousiasme qui se manifeste chez nos concessionnaires pour l’instant. Aujourd’hui, nos concessionnaires privés investissent à nouveau dans la marque Iveco, et en particulier pour la gamme lourde.

T&B : De fait, on a vu vos parts de marché augmenter de façon spectaculaire l’an dernier, mais elles marquent un peu le pas en 2021… O. Fossion : Nous avons livré beaucoup de tracteurs fin 2020. Notre début 2021 est bon, mais un peu moins spectaculaire que chez certains concurrents. Je pense que nous avons atteint un plateau intermédiaire, mais nous allons encore gagner des parts de marché. Je préfère ce genre de croissance continue à un bond spectaculaire de courte durée.

T&B : Vos ventes sont-elles limitées par votre capacité de production ? O. Fossion : La vigueur du rebond après le Covid a étonné tout le monde, mais il a un peu allongé les délais de livraison. Les deux courbes ont suivi une progression linéaire et parallèle. Heureusement, de notre côté, nous n’avons pas eu de grosse mauvaise surprise du côté de la chaîne d’approvisionnement.

T&B : Y a-t-il un risque de bulle spéculative sur le marché du camion ? O. Fossion : En théorie oui. D’une part il y a beaucoup de nouveaux modèles et d’autre part il y a le passage à la norme Euro 6E. Dans un tel contexte, évaluer la demande est un exercice délicat. En Belgique, en plus, la limite sera le 30 septembre : les véhicules produits après cette date doivent être immatriculés avant la fin de l’année. Dans d’autres pays, on tolère qu’un certain pourcentage soit encore immatriculés en 2022, mais pas chez nous. Le risque de bulle, s’il y en a un, se situe au niveau de ces listes de dérogation.

La gamme S-Way a changé la perception qu’a le marché sur la marque Iveco. Le nouveau Business Director Iveco Benelux avertit d’un risque de bulle en fi n d’année en Belgique.

T&B : Depuis plusieurs années, Iveco mise beaucoup sur le LNG, et vous êtes d’ailleurs leaders du marché en Belgique. Le gaz naturel a-t-il encore du potentiel de croissance ? O. Fossion : En Belgique, il y a encore du potentiel de nouvelles commandes aussi bien de la part des premiers clients que de nouveaux clients. A plus long terme, l’avenir de notre gamme LNG passera par le BioLNG. Ce sera comme un second souffl e. Dans le même temps, je constate que les fl ottes locales et publiques continuent à s’intéresser au CNG, avec une demande assez forte des intercommunales par exemple.

T&B : Sur ce segment-là, en particulier, combien de temps pouvez-vous encore tenir sans une propulsion électrique ? O. Fossion : Dans le segment au-dessus de 16 tonnes, Iveco s’est allié à Nikola. Pour la distribution urbaine, il faudra un jour avoir un Eurocargo électrique, mais notre stratégie passera d’abord par le Daily. Je pense aussi qu’il faut envisager le problème sous un angle plus large : pendant combien de temps pourra-t-on encore entrer en ville avec un véhicule de plus de 7,5 tonnes ? A Alost, par exemple, ils sont déjà interdits de circulation pendant les heures de pointe depuis le 4 janvier.

T&B : En parlant de Nikola, le calendrier de commercialisation sera-t-il respecté ? O. Fossion : Les premiers prototypes destinés à l’Europe seront produits à la fi n de cette année et la commercialisation de la version BEV débutera fi n 2022. Un an plus tard, nous pourrons commercialiser la version FCEV. Donc, oui, nous respecterons le calendrier prévu. En parallèle va se développer un réseau de stations le long des grands axes de transport. Nous allons signer les accords de partenariat nécessaires pour que ces grands axes soient couverts dans trois ans. D’ici là, nous aurons aussi eu le temps de préparer notre réseau à la fois pour le transport régional en BEV et pour le transport international en H2. A partir de maintenant, on va entrer dans le concret.

UNE INTERVIEW DE CLAUDE YVENS

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T&B : Quelle est ma personnalité du monde économique qui vous a le plus marqué ? O. Fossion : Avec le recul, je dirais Bill Gates. Il a réussi à faire grandir son entreprise, mais il est resté assez humble et il réalise de grandes choses avec sa fortune.

T&B : Quelle est l’œuvre d’art qui vous inspire le plus ? O. Fossion : La montagne. Je sais que ce n’est pas une création, mais c’est quelque chose qui m’impressionne et me calme en même temps.

T&B : Quelle autre profession auriez-vous pu ou voulu exercer ? O. Fossion : J’aurais adoré travailler dans le monde de l’architecture, réaliser le gros-œuvre de grands bâtiments.

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