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LES CHAUFFEURS PRENNENT LA POSE

Passer par Washville pour la Journée du Routier permettait non seulement de récupérer un poids lourd propre, mais aussi de se délecter d’un bon café et de sandwichs. Transportmedia a envoyé au domicile de dix chauffeurs leurs portraits encadrés. Une attention appréciée. Mario Vernimmen, par exemple, a demandé à son employeur une photo supplémentaire de son Iveco Stralis qui, avec 930.000 km au compteur, doit céder la place à un Iveco S-Way.

Erik Roosens

Manifestement, les chauffeurs apprécient les petites attentions qui leur sont réservées lors de la Journée du Routier. On a pu le constater dans le truck-wash de Bouchra Hashassi au port d’Anvers, où les chauffeurs ont été accueillis le jeudi 8 décembre avec des boissons chaudes, des sandwichs et des fruits. Alors qu’ils en profitaient tranquillement, leur véhicule était lavé et ils pouvaient parler de leur métier, de leurs souhaits et de leurs préoccupations. Une constante dans toutes ces conversations : chauffeur, c’est un métier, mais surtout une passion pour la plupart d’entre eux.

C’est le cas de Mario Vernimmen qui conduit des camions depuis 27 ans. « Près de 21 ans maintenant pour Transport DPR à Schilde », précise-t-il. « Depuis 12 ans, je transporte des conteneurs-citernes au Luxembourg, à Paris ou dans la région de la Ruhr avec cet Iveco Stralis. Le tracteur affiche 930.000 km au compteur et va être remplacé par un S-Way. Mais je m’en sépare avec un pincement au cœur. »

Comme tous les autres chauffeurs, Mario reçoit, à Washville, un gilet de sécurité et un petit thermos. « A Feluy ce matin, j’ai aussi reçu une gourde d’Ineos », raconte-t-il. Mais c’est la séance photo avec son Stralis qui l’excite car il doit dire adieu à son Stralis dans quelques jours et cette séance lui permet de garder un beau souvenir du véhicule dans lequel il a vécu pendant plus de dix ans. Dimitri Claeys pense que cette journée qui met les routiers à l’honneur est ‘vraiment chouette’. « Sans camions, les hôpitaux et les grands magasins fermeraient irrémédiablement », dit-il. « Il faut le dire. » Dimitri roule pour Den Hartogh et est loin de chez lui toute la semaine. « Du lundi au vendredi, je travaille principalement à Anvers et dans ses environs, mais je passe quand même la nuit dans mon Volvo FH. Cela ressemble parfois à une vie de solitaire, surtout le soir quand je vais dîner. Il serait temps que notre métier soit aussi mieux rétribué, car à 12,90 euros de l'heure, il faut travailler beaucoup pour gagner un peu d’argent. »

Routier est un métier mais surtout une passion pour la plupart des chauffeurs.

PRIME ANNUELLE

Patrick Julien conduit un Scania d’Indaver et ne se plaint pas de son salaire. « Nous touchons 15 euros de l’heure », dit-il. « Il faut y ajouter une prime annuelle de 600 à 700 euros en cas de bonne évaluation et aussi une participation aux bénéfices de 800 euros. Je travaille 10 heures par jour, dont 6 heures de conduite. Je pars de chez moi avec le camion à 5h30 et j’arrive chez le premier client à 6h00. Mais c’est mon choix car nous avons des horaires flexibles. Par exemple, mon collègue ne démarre qu’à 7h30. » Les véhicules d’Indaver ont une cabine couchette, un chauffage et un airco autonomes ainsi qu’une caméra de recul. Hamid Naït Birrou utilise son MercedesBenz Actros pour du transport citerne. Il opère comme chauffeur indépendant (NBH Trans) depuis un an et travaille entre 12 et 15 heures par jour. « Tous les jours, je pars à 5 heures du matin », dit-il. « Mais en démarrant le matin, je ne sais pas dire quand je serai de retour à la maison. Dans le transport citerne, les temps d’attente sont longs et il faut aussi nettoyer la citerne. » Hamid roule depuis 2009, son Actros date de 2017.

Turquie

Mustafa Salih roule en Belgique depuis plus de 20 ans. Lui aussi a effectué du transport citerne, mais désormais il achemine des conteneurs pour Transport Eelen de Wechelderzande. « Il s’agit de trajets entre Anvers et les Pays-Bas, la France, l’Allemagne et le Luxembourg », précise-t-il. « Avant, je dormais dans le camion, mais plus maintenant. Je travaillais aussi 14 à 15 heures par jour, désormais 11 à 12 heures. Aujourd'hui, je suis parti d’Anvers pour aller à l’usine Volvo Trucks avec des pièces de rechange destinées à la production. »

N’est-il pas un peu étrange de livrer des pièces pour Volvo Trucks avec un DAF XF ? « J’aime DAF en raison de sa grande cabine. J’ai aussi roulé avec Volvo et MAN. À l’époque, je faisais encore du transport par citerne, mais j’aime mieux ce travail. Je préfère conduire la nuit. Ce n’est pas un hasard si Mustafa passe par Washville. « Mon véhicule doit toujours être propre », dit-il. « Aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. » Chaque année, il se rend aussi en Turquie où il a construit une nouvelle maison. « Je fais ce trajet de 3.000 km avec ma voiture. Quand je prendrai ma retraite dans quelques années, je prévois de passer l’hiver en Turquie. Il fait moins froid qu’ici à Anvers. »

WASHVILLE A REPRIS UN TRUCK-WASH SUR LA RIVE GAUCHE

En 2012, Bouchra Hashassi ouvre un truck-wash dans le port d’Anvers. En 2022, Washville inaugure une deuxième succursale sur la rive gauche chez Van Moer Logistics. La clientèle de Washville est très diversifiée. « Nous avons un large éventail de clients », explique Bouchra. « Par exemple, de nombreuses grandes entreprises étrangères font laver leurs véhicules ici. Nos ambassadeurs sont les chauffeurs eux-mêmes. Nous comptons sur le bouche à oreille. La plupart d’entre eux viennent une fois par mois, mais il y en a aussi qui passent chaque semaine. »

Transportmedia Leur Tire Le Portrait

Pendant la Journée du Routier, le photographe de Transportmedia Erik Duckers était présent à Washville pour tirer le portrait des routiers avec leur camion. Les photos ont été encadrées et envoyées aux chauffeurs.

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