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UN OEIL OUVERT SUR LES NOUVELLES RÈGLES
Comme beaucoup de niches du transport, le transport sous températures contrôlées est soumis à des règles qui évoluent en permanence. C’est précisément le rôle de Transfrigoroute, par l’intermédiaire de son Comité Consultatif Technique, que d’informer les transporteurs de ces nouveautés, mais aussi d’œuvrer pour qu’elles soient appliquées de manière plus homogène en Europe.
Claude Yvens - claude.yvens@transportmedia.be
Lionel Pourcheresse est l’actuel président du CCT. Il est donc bien placé pour brosser avec nous le tableau des principales évolutions règlementaires. A commencer par la niveau supra-européen, puisque les normes techniques des véhicules sont édictées au niveau des Nations Unies, au travers de l’UNECE.
LES NOUVEAUTÉS DE L’ATP
« Depuis 20 ou 30 ans, les groupes frigorifiques ont relativement peu changé, mais c’est en train de bouger avec l’arrivée des nouvelles énergies », explique Lionel Pourcheresse. « Or, l’accord ATP décrit les procédures de test pour déterminer la puissance de réfrigération, qui détermine à son tour avec quel type de caisse chaque groupe peut être associé pour assurer un maintien de la température optimal. Avec l’électrification, on ne sait plus très bien comment faire les tests. C’est l’un de nos gros dossiers actuels. » Transfrigoroute dispose en effet d’un siège - sans droit de vote - au sein de l’UNECE à Genève.
Au niveau européen, Transfrigoroute est partie prenante dans les discussions qui doivent mener à l’élimination des fluides frigorigènes à base de fluor. « Nous sommes un peu pris entre deux feux entre cet objectif et l’objectif général de décarbonation », commente Lionel Pourcheresse. « Se passer du fluor prend du temps, d’abord parce qu’il faut développer de nouvelles technologies, ensuite parce qu’il faut les faire adopter par l’ATP et enfin parce qu’il faudra former les frigoristes à ces nouvelles techniques, sans encore très bien savoir quel sera le coût de tout cela. » Restent le niveau national, où Transfrigoroute fera par exemple le maximum pour que la dernière mouture de l’accord ATP, adoptée en octobre 2022, soit appliquée de la manière la plus uniforme possible dans tous les pays. Et l’enjeu est de taille, puisque ce nouvel accord ATP comprend des règles liées à la certification des véhicules à propulsion électriques appelés à se multiplier.
La France, par exemple, est généralement très stricte alors que la Belgique n’applique l’accord ATP qu’en transport international. Un véhicule engagé exclusivement en transport national ne doit donc même pas se faire contrôler par Vias et seul l’AFSCA peut intervenir après avoir constaté un problème de qualité au niveau des marchandises transportées. Vous avez dit logique ?
UN BELGE À LA PRÉSIDENCE !
Depuis juin 2022, c’est Didier Michel qui occupe la présidence de Transfrigoroute. Ce Hennuyer bon teint qui dirige le groupe d’entreprises qui porte son nom s’est fixé quelques objectifs précis : « Nous voulons renforcer les services de qualité que nous rendons à nos membres en leur offrant des conseils experts sur leur environnement règlementaire, mais en favorisant aussi l’échange de meilleures pratiques entre eux. Nous nous engageons aussi à sensibiliser l’opinion publique au rôle essentiel que nos membres jouent dans l’approvisionnement en biens essentiels. »