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Fécamp et Etretat, perles de la Côte d'Albâtre On hisse la grand-voile sur le Milpat
©Texte : Gilbert Menne – ©Photos : Brigitte Bauwens
Entre Le Havre et Dieppe, le Pays de Caux atteint la mer avec ses majestueuses falaises blanches, hautes parfois de 120 mètres : la Côte d’Albâtre, une région aux multiples attraits, bien connue des Belges. Notre dernière visite remontait à une quinzaine d’années mais depuis, que de changements ! Fécamp et Étretat ont considérablement accru leur attractivité touristique : nouveaux musées et attractions nouvelles, mise en valeur de leur patrimoine historique et naturel, création de grands événements, sans oublier des hébergements de qualité et une gastronomie de haut niveau. De quoi satisfaire les plus exigeants. FÉCAMP, CAPITALE DES DUCS Les premiers ducs de Normandie établirent au xe siècle leur résidence à Fécamp. Les ruines du palais ducal attestent de sa gloire passée. La ville fut depuis le xie siècle le siège d’une abbaye de religieuses, dépositaire d’une relique miraculeuse, le Précieux Sang du Christ, abritée dans l’abbatiale de la Sainte-Trinité. Grâce à celle-ci, Fécamp devint bientôt le pèlerinage principal normand. Reconstruite en style gothique au xiie siècle suite à un incendie, l’abbatiale est aussi longue que la cathédrale Notre-Dame de Paris. On peut admirer ses beaux vitraux du XIIIe siècle, le tabernacle en marbre blanc de style florentin abritant la relique et une remarquable horloge astronomique datant de 1667 indiquant les marées. L’abbaye de Fécamp joua un rôle déterminant dans la ville jusqu’à la Révolution française. Elle possédait en effet la majorité des terrains ainsi que la flotte de pêche.
16 JUIN 2022 | TRAVELLING NEWS JUNI 2022
FÉCAMP ET LA PÊCHE Fécamp, la mer et la pêche à la morue sont indissociables. Une visite s’impose : le Musée des Pêcheries, probablement le plus complet d’Europe en ce domaine. Il fut aménagé en 2017 dans une ancienne sécherie de morue des années 1950 par l’architecte André Hamayon qui coiffa le bâtiment de 5.000 m² d’une splendide terrasse interne panoramique offrant une vision de 360° sur le port et la ville. Après une galerie historique, le musée retrace, avec une présentation pédagogique impeccable, l’histoire de la pêche fécampoise et particulièrement la période de la pêche industrielle de la morue à Terre-Neuve au XIXe siècle quand Fécamp fut le premier port morutier de France. Il faut voir le film d’archives tourné sur un morutier dans une mer démontée et le travail démentiel des pêcheurs, par deux dans de petites barques et payés à la pièce et dont, à chaque expédition, plusieurs ne reviendront pas ! On ne sort pas indemne de cette vision. Le musée présente également une belle collection municipale de beaux-arts, dont des peintures marines, des meubles régionaux et un cabinet