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n° 20 - été 2011 - gratuit

Resistenz

Western Trio Dossier : [trap] musiques La Ruda actuelles et patrimoine


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Nicolas Richard brèves Resistenz Western Trio Facebook [trap] musiques actuelles et patrimoine livres La Ruda disques coup de griffe : free parties playlists

Photo couverture : Resistenz (ValK) Directeur de la publication : Vincent Priou Rédactrice en chef : Cécile Arnoux Ont participé à ce numéro : Sébastien Bertho, Emmanuel Bois, Lucie Brunet, Sylvain Chantal, Benoît Devillers, Jonathan Duclaut, Eric Fagnot, Georges Fischer, Gérôme Guibert, Patricia Guyon, Rémi Hagel, Marie Hérault, Cédric Huchet, Lune Laurent, Yohan Le Belevec, Damien Le Berre, Anouk Le Bras, Manu Legrand, Gilles Lebreton, Camille Lemerle, Manon Michaut, Agathe Mouchard, Chloé Nataf, Samuel Raymond, Benjamin Reverdy, Simon Robic, Jérôme Simoneau, Andréa Simonnet. Conception graphique : Christine Esneault Impression : Imprimerie Chiffoleau Tirage : 10 000 exemplaires – Papier recyclé Siret : 37992484800011 ISSN : 2109-0904 Tohu Bohu est une publication de Trempolino, 51 bd de l’Égalité, 44100 Nantes, et du réseau info-ressources musiques actuelles des Pays de la Loire : Tohu Bohu. Prochaine parution : 4 novembre 2011 Bouclage : 7 octobre 2011

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Natural Mystic

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Drago Pedros

Le réseau Tohu Bohu coordination : Cécile Arnoux / T. 02 40 46 66 33 / cecile@trempo.com

CHABADA Jérôme [Kalcha] Simonneau Chemin Cerclère, route de Briollay, 49100 Angers T. 02 41 34 93 87 / jsimonneau@lechabada.com / www.lechabada.com

BEBOP Emmanuel Bois 28 avenue Jean Jaurès, 72100 Le Mans T. 02 43 78 92 30 / crim@bebop-music.com / www.oasislemans.fr

FUZZ’YON Benoit Devillers 18 rue Sadi Carnot, 85005 La Roche-sur-Yon cedex T. 02 51 06 97 70 / ben@fuzzyon.com / www.fuzzyon.com

LES ONDINES Éric Fagnot Place d’Elva, 53810 Changé T. 02 43 53 34 42 / pole-ressources@wanadoo.fr / www.lesondines.org

TREMPOLINO Lucie Brunet 51 bd de l’Egalité, 44100 Nantes T. 02 40 46 66 99 / lucie@trempo.com / www.trempo.com

VIP Manu Legrand Base sous-marine, bd Légion d’Honneur, 44600 Saint-Nazaire T. 02 40 22 66 89 / mlegrand@les-escales.com / www.les-escales.com

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L’HOMME À TOUT FAIRE PAR KALCHA PHOTO : DR

Nicolas Richard Nicolas Richard (aka Covalesky) fait bien d’avoir un deuxième prénom en guise de patronyme, et de s’être en plus octroyé un pseudo. Ça lui donne peut-être ainsi l’impression d’avoir plusieurs vies. Ce qui ne serait pas du luxe à voir l’hallucinante multiplicité des casquettes du Monsieur. Géographiquement, ce grand garçon un peu timide est passé d'Angers à Nantes en quelques années. On a connu des voyages initiatiques plus impressionnants. Musicalement, dans le même intervalle, il sera passé de la batterie d’un groupe rock psyché/grunge (sic) au rôle de producteur/manageur d’un artiste malien signé sur le label de Tortoise et Trans AM, patron de son propre label, et musicien dans deux groupes de post-rock et un autre de mambo/dub. Ça force déjà un peu plus le respect. Au milieu des années 90, à Angers, Nicolas est, comme tous les ados, emporté par le phénomène Nirvana & Co. Il joue d’ailleurs déjà dans un groupe avec plusieurs de ses compères actuels (Frédéric Drouin aka SmithSmith et Denis Richard aka D.En). Pourtant, c’est un groupe beaucoup plus proche de lui géographiquement qui va le retourner. Il découvre le premier maxi “Dub Promozione” de Zenzile et se prend le dub en pleine face (“Une grosse claque à l'époque, une de celles qui vous fait changer radicalement de cap”). Le groupe de rock dévore les disques de King Tubby, Lee Perry, Scientist et Cie et finit logiquement par muter lui-même en groupe de reggae/dub sous le nom d’Orange Dub. Parallèlement au groupe, ses membres fondent le collectif Molecules 5 et le label Sous le Manteau pour pouvoir sortir les productions individuelles de tout le monde sur des compilations digitales puis physiques. Il y en aura cinq au total, ouvrant de plus en plus les portes sur l’extérieur pour finir par avoir des artistes reconnus sur le dernier volume en date : Mathias Delplanque (aka Lena), M. Takara (cf. Sao Paulo Underground, Hurtmold), Charles Oldman, File Under Rhythm (aka Werner, batteur de Zenzile), etc. “À la fin d'Orange Dub, on s'est retrouvés avec Fred et Denis à Nantes, Samuel Foucault nous a rejoint à la basse, et on a créé Lokka. On continuait à jouer une sorte de dub mais nos influences rock du début commençaient à affleurer. En 2007, on a rencontré Charles-Eric Charrier suite à un concert mémorable de Lena & the Floating Roots Orchestra à L'Olympic et on a commencé avec lui un travail de 4-5 mois qui a donné naissance à ‘Gold & Wax’. Et un nouveau label : Joint Venture Records. Ce premier album surprenait notamment ceux qui connaissaient Orange Dub par ses atmosphères post-rock à la Tortoise”. Qui dit Tortoise dit le label Thrill Jockey. Et c’est sur ce prestigieux label de Chicago que vient de sortir le premier album (et d’autres devraient suivre!) de Sidi Touré, guitariste malien enregistré, produit et managé par Nicolas. Suite à un séjour à Bamako en 2003, Nicolas rencontre Sidi et tombe amoureux de sa musique et de la gentillesse de son auteur. De retour en France, il se propose de lui faire un MySpace. Les années passent, Nicolas retourne à Bamako, enregistre Sidi, revient en France, en parle à tout le monde, s’investit de plus en plus dans le projet sans trop s’en rendre compte. Jusqu’à “un merveilleux mois de mars où j'ai reçu un mail de Thrill Jockey”. Il serait trop long et trop compliqué de vous résumer ici tous les projets et sorties à venir dans lesquels notre homme est impliqué. On vous conseille plutôt d’aller faire un tour sur ses sites internet. Car, comme il le dit lui-même : “J'imagine que vu de l'extérieur tout ça peut paraître foutraque et flou, eh bien, ça l'est...” Infos www.myspace.com/covalesky / www.myspace.com/lokka / www.jointventurerecords.org

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La Marmite Festival 8e édition (72) concocte, du 23 au 28 mai, des séances jeune public (Laurent Deschamps), des soirées concerts avec Mathieu Bouchet, Imbert Imbert, Lady Like lily, Novels, Cercueil, Kill The Young, Lo'Jo, Watcha Clan, Água Na Boca... www.tousceschaps.org Nouveau lieu pluridisciplinaire sur le port de Saint-Nazaire, le Beach Art Center accueille des expositions, des installations, des performances. Les deux graffeurs rock'n'roll Poch & Honet exposent leurs œuvres du 11 juin au 10 juillet. www.beach-art-center.com

Artist'ô Champs se tiendra cette année le 23 juillet au Voide (Vihiers, 49) avec Sergent Garcia, Pigalle, Titi Robin, DJ Netik, Le Syndrome du Chat et Bruno Coupé. www.artistochamps.com

Le Festival Teriaki (72) revient pour sa 8e édition du 25 au 28 août. Au programme : concerts (Clara Clara, Papaye, Les Trucs, Driver Driver, Meihn Sohn William…), installations (Euphorie par 1024, Axes par Perceval Music et Laurent Chomette, Dôme Sonic), ciné-concert jeune public, ateliers d’arts numériques. http://teriaki.fr

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Association choletaise, Blue Wave Productions a, depuis 2010, opéré de légères métamorphoses : programmation rock métal extrême sur Nantes (Ferrailleur principalement) allant des groupes locaux aux Converge (USA) et consorts, services promo, management & booking. Prochain concert le 4 juin avec Mono + Khuda au Ferrailleur. Une partie des bénéfices sera reversée à la Croix Rouge japonaise. www.myspace.com/ bluewaveproduction

Brain T-shirt est le fruit d'une collaboration entre D-Drone et Mr Smith proposant des T-shirt sérigraphiés en séries ultra-limitées. Chaque modèle est produit à hauteur de 10 exemplaires maximum et chacun des dessins/graphismes sont réalisés par D-Drone. http://brain-tshirt.org

Le 4 juin prochain, rendez-vous sur la plaine des Ronceray (72) e pour la 25 Fête Interculturelle. Manifestation culturelle et populaire en plein cœur de la Cité avec La Fanfare AOC, La Gabylie, Birdy Hunt et Susheela Raman. www.umcs-lemans.fr

45 tours est un nouvel espace jeunes ouvert à Saint-Hilairede-Riez sur la côte vendéenne, qui sera amené à se transformer en salle de concerts. La programmation sera assurée par des jeunes, encadrés par les animateurs. Inauguration le 27 mai avec Kaophonic Tribu et La Jam. T. 02 51 59 94 30.

Le Foin de la Rue 2011 : 1er et 2 juillet, 4 scènes, 27 artistes, 17 000 festivaliers escomptés, 700 bénévoles confirmés ! Éclectisme musical, engagement écologique et responsable. www.aufoindelarue.com

L'année 2011 sera intense pour Framix. Un maxi vient de sortir sur plate-formes digitales uniquement. Deux autres verront le jour mi-juin, puis un clip en juin aussi, et début octobre l'album annoncé comme du “Elvis version jamaïcaine”. www.framix.fr

Art Sonic fêtera ses 20 ans les 10/11/12 juin. Située à Montaigu (fief rock historique de la Vendée), concerts, spectacles, vidéo-projections... en l'honneur de ses 2 décennies. www.artsonic.org. Interview des organisateurs sur http://tohubohu-trempo.com Muzi-ka, asso du vignoble nantais et bien au-delà (Bosnie


2006 et 2007), fera la fête à Saint-Lumine-de-Clisson (44) le 28 mai prochain lors de son Smöll Festivöll. Aprèsmidi avec Space Wisper et jeux/marionnettes, chorales, lectures pour les petits dès le midi, concerts bigarrés le soir (Iswor, Cave, Fabrique Clampin, Effet Defee, Slobodan Experiment, Le Singe Blanc, DJ Shakti et Docteur Jackson). http://muzi-ka.over-blog.com

Nouveau studio d’enregistrement à La Roche-sur-Yon (85) chez Nomad Audio ! Beau studio, doté d’un plateau de 20 m2, d’une régie de 15 m2, le tout à 5 minutes du centre et avec toutes les commodités ! T. 06 10 11 85 39 / nomadaudio@hotmail.fr / www.myspace.com/ nomadaudio

le magazine trimestriel

Tranzistor – toute l’actualité musicale du département de la Mayenne en 24 pages et pour 0 euro – publiera mi-juin une nouvelle édition de sa “compile”. Un disque comptant 16 titres pour découvrir la jeune garde de la prolifique scène du 5.3. Faites le plein de sons neufs ! www.tranzistor.org

L'ADDM 53 entreprend une Mad lenoir (www.myspace. com/madlenoir) est le lauréat du tremplin mayennais Emergences. Instruments traditionnels et guitares électriques, musiques africaines et sonorités rock, tourneries afro-beat et vibrations reggae : bel univers ! Les 4 finalistes de l'édition 2011 bénéficieront d'une résidence pédagogique et seront programmés la saison prochaine dans les salles partenaires du tremplin. www.myspace.com/ lesemergences

étude sur les groupes et musiciens en Mayenne. L'objectif est de mieux les connaître et de mieux qualifier leurs pratiques, difficultés et attentes, mesurer l'importance et la réalité des pratiques musiques actuelles. Les conclusions de cette étude seront publiées à la rentrée. www.addm53.asso.fr Ça devient une (bonne) habitude. Comme tous les deux ans depuis 2005,

Nouvelle édition de Couëron en Fête les 17 et 18 septembre avec musique, arts de rue, expos et projections. De quoi renquiller l'année avec sérénité ! www.coueronenfete.fr

été 2011 0,99€

au

le morce

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ReSistenz

ODE AUX FEMMES ET AUX LUTTES

PAR CECILE ARNOUX PHOTO : LUDOVIC FAILLER

En ce début de mars 2011, découverte coup sur coup des derniers albums de PJ Harvey, de Mogwaï, et de Resistenz... Hasard ou pas, je ne peux m'empêcher de trouver dans ce dernier quelque chose des deux premiers. La sensibilité et la foi féminine de la première, la puissance de la guitare, la profondeur des sons, les riches harmonies chez les seconds. Ironie du sort, Anaïg évoque Dame PJ et Erwan le groupe Mogwaï, son dernier disque acheté, dans cette entrevue... Comment as-tu monté ce projet ? A : J'ai commencé par écrire des poèmes, réaliser des bandes-sons en 2004. Le groupe s'est monté petit à petit, mais j'ai décidé d'avancer, de ne plus attendre les gens pour organiser des répétitions, faire des dates. Le groupe a eu plusieurs line-up, on s'est retrouvé un jour à ne jouer qu'à deux avec Erwan, les autres n'étant pas disponibles. La base est vraiment le duo, nous avons aussi un bassiste, Arnaud, qui nous rejoint parfois. À quoi résistez-vous ? A : Resistenz signifie en allemand la désobéissance civile. En 1942, de jeunes Allemands se sont opposés aux jeunesses hitlériennes en distribuant des tracts sur lesquels se trouvaient des extraits de poèmes prônant la liberté. Ces jeunes ont été arrêtés et exécutés. J'ai écris une chanson sur eux, La Rose Blanche. Nos textes sont engagés, font référence à la citoyenneté, un thème qui m'est cher. Sur le 2e disque, j'évoque aussi les femmes, des femmes engagées. On résiste à tout,

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aux poils de chat, aux aboiements de chien (rires). E : On résiste à la conformité, à la normalité. On ne veut pas rentrer dans une case, dans une catégorie, ce qui est bien difficile aujourd'hui. C'est un peu comme nos amies de l'association Wonderground qui expriment une troisième, une quatrième, une cinquième voie. Être queer aujourd'hui, c'est exprimer sa différence, ne pas être un homme ou une femme, c'est plus complexe. A : C'est un peu comme les gens qui ont des numéros de Sécu qui commencent par 3. Ça existe vraiment ! Disons que pour moi, c'est hyper important de ne pas être pour, de s'indigner, de critiquer. Il faut le faire à bon escient, et, pour moi, en tant qu'artiste, c'est nécessaire de le faire. Est-ce qu'un disque a un sujet textuel omniprésent ? A : J'avais décidé de centrer ce disque sur un seul sujet, envie d'écrire sur la condition des femmes et sur des destins de femmes qui me touchaient. J'ai lu des biographies, des romans, je m'en suis


inspirée. PJ Harvey a fait un disque sur la guerre en Angleterre, j'aime cette manière de travailler. J'explique tout en détail dans une note d'intention téléchargeable sur www.resistenzpoesie.com, chanson par chanson, tout ce qui a pu m'inspirer. Mais finalement, dans les chansons, il ne reste pas toujours grand chose de ces recherches, l'important c'est vraiment de s'imprégner des évènements. Je crois que les artistes ont des sujets de prédilection récurrents. La condition des femmes m'importe, c'est un sujet qui revient régulièrement dans mes écrits et depuis longtemps. Pour autant, je ne me considère pas comme “féministe” (au sens de militante), car je ne fais activement partie d'aucune association féministe. Je prends le terme féministe au pied de la lettre, selon moi, tout acte mettant en valeur la condition féminine est féministe, si on est une femme, je trouve qu'il est logique et naturel de se sentir féministe. Erwan, comment as-tu composé la musique ? E : Je n'avais pas de matière au départ, j'ai travaillé dans l'urgence. J'avais envie d'avoir le son d'autres personnes. Je ne suis pas bassiste, j'ai pas forcément l'instrument ou l'ampli qu'il faut, j'avais envie de trompette mais je n'en joue pas. Bref, j'ai fait appel à des gens et je leur ai laissé carte blanche. Alors, justement pourquoi ces invités là sur l'album ? A : Ce sont des amis, des gens qui ont écouté les compos, qui se sont engagés dans les morceaux. Ils ont une approche différente bien entendu. Cédric le batteur a besoin de s'imprégner des textes et va jouer en fonction de ce qu'il ressent du texte, il chante avec sa batterie. Dan, ancien batteur de Kiemsa et actuel de No Chiefs, a joué plusieurs parties de batterie sur un même morceau, et à chaque fois, on a gardé la 1ère prise. Pour Maud Trutet, je suis fan de son chant, c'est la perfection vocale avec une technique monstrueuse. E : Pour Henri, ce n'est pas une question de technique, j'y trouve une personnalité, un son qui lui est propre. J'aime beaucoup le jeu de guitare de Mathieu de El, ça me parle. Il y a d'autres personnes que vous aimeriez inviter ? A : J'aimerais beaucoup inviter Luke Sutherland des Écossais Long Fin Killie, violoniste, guitariste, chanteur. Je l'ai rencontré lorsqu'il jouait avec Jomi Massage, un groupe que j'avais fait venir à Nantes il y a quelques temps. J'aimerais aussi inviter Emily Postic Bichon, une des piliers de l'asso Wonderground, et fabuleuse batteuse. E : En fait, j'ai appris en achetant le dernier disque de Mogwaï que Luke Sutherland avait enregistré

des parties de violon sur ce disque. Mais sinon, personnellement, j'aurais bien aimé Mat Pich en solo. Ça n'a pas été possible, il est très occupé. La version live ramène à un peu d'humour, il y a comme un côté chaud et froid ? Pourquoi ? A : Je suis persuadée que pour faire passer un texte dense, sérieux, grave, un peu complexe, il faut bien rigoler avant. Il y a un véritable grand écart entre le titre “Louise” un peu disco, et puis “Les Chiens” qui parle de mort. Vous travaillez à la Bouche d'Air dans le cadre d’Artistes en Scène (dispositif d'accompagnement coordonné par Trempolino en partenariat avec des scènes de la Région NDLR) ? Quels sont les axes de travail ? A : Ça fait longtemps qu'on voulait faire la résidence, elle tombe à poing nommé, on va travailler la forme, la mise en forme, la mise en espace. On est content de travailler avec André Hisse (directeur de La Bouche d'Air - NDLR), il a des idées de développement pour nous, il est un des programmateurs qui programme le plus de groupes locaux, malgré les premières parties imposées. Retrouvez l'intégrale de cette interview sur http://tohubohu.trempo.com

Resistenz Nos reflets égarés Edite-toi toi-même 2011 On aime l'urgence chez Resistenz, la franchise, la gravité, l'opiniâtreté et la poésie des textes. La musique se trouve avant-tout dans ces textes, dans les mots, dans leurs énonciations, elle intensifie ces urgences à la manière de Programme, Expérience et consorts. Quelques faux plats comme “L'usage du monde” ou encore “Hassi Messaoud”, chansons aux profondeurs égales à celles des compositions de Low ou de Dirty Three, des écarts plus dansants tels que “Louise@thedancehall” avec un final digne d'Arcade Fire, cette deuxième biographie de Resistenz reste aussi troublante que la première. Elle vous hérisse les poils, affirmera certaines de vos convictions, pourra même vous donner mal au ventre. Les mots et les notes transpirent de sens comme jamais, des intentions de plaidoyer. Quatre recompositions (After the bees, Delphine Coutant, H. Pluviôse et El), reflets tout autant égarés, servent merveilleusement le propos engagé. Cécile Arnoux

Infos http://www.resistenzpoesie.com http://www.lethermogene.net

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western trio

UNE CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE

PAR CÉCILE ARNOUX PHOTO : JÉRÔME BLIN

A l'origine du trio, en 2008, Jean-Jacques, guitariste notamment de feu Electrod. Parti pris pour un format instrumental, qui fait référence au rock dans le son, au jazz et aux musiques improvisées. Des bars, l'édition 2008 et 2010 du festival Soleils Bleus, Le Pannonica en support de Sylvain Luc, le festival Jazz Tempo et bien d'autres, les belles dates s'enchaînent. Tout va vite chez Western, puisqu'à peine trois ans d'âge et un 1er disque abouti qui sort chez Yolk. Retours sur les galops du trio avec JeanJacques et Fabrice. Qu'est ce que ce projet a de différent par rapport à vos autres groupes respectifs ? JJ : J'ai joué dans moults projets très jazz, j'ai aussi eu la longue et belle expérience Electrod. J'ai eu envie d'autre chose musicalement, un truc où je me faisais plaisir. F : Nous jouons dans pas mal de groupes différents. Pour ma part, c'est Brome, Potter Project, La Fille du Mardi, Boy & The Echo Choir. Western est quand même bien rock, bien lourd dans le son. Le jazz est évidemment présent via les aspects harmoniques et l'improvisation. Le trio m'offre des libertés, j'ai plus de place pour jouer, je travaille beaucoup le son et j'ai adapté ma batterie pour ce son, et j'y intègre des références aussi diverses que Jimi Hendrix, Radiohead, Miles Davis ou encore Portishead. Comment vous voyez la fusion entre le rock et le jazz telle que vous la jouez ? JJ : On joue une musique instrumentale qui puise dans le rock et le jazz, mais on ne veut pas tomber dans l'écueil de faire du jazz-rock. On se défend de

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çà, cette musique intéressante au début a subit des pressions de producteurs qui ont mis l'accent sur des productions aseptisées. On se définit rock'n'jazz, c'est le son d'abord, son côté brut, le son qui guide l'improvisation et pas la virtuosité. F : Pour moi, c'est vraiment le son, on se rapproche plus de prods de groupes de rock des années 90 sur la recherche acoustique. Je me suis inspiré de l'acoustique d'Happy Apple, de The Bad Plus, avec un son bien gras, bien profond. Avez-vous (sans prétention bien sûr) le sentiment de faire une musique qui n'existe pas ? F : Je pense qu'on a une petite personnalité. Pour ma part, je joue des tempos lents, des tempos épileptiques, je vais à fond de cale, c'est très carré, breaké et précis. Mais de là à dire que c'est nouveau, je ne pense pas. Les retours assez positifs qu'on nous fait ne parlent pas d'individualités, mais d'un groupe et d'un son de groupe. JJ : On revendique clairement les artistes précités, on puise dans des choses qui existent déjà. Mais, on


joue un jazz instrumental extrêmement libéré, et Erik Truffaz nous a flatté en nous disant qu'il ne connaissait pas d'autres groupes comme nous, tant dans nos jeux que dans nos morceaux. Sidony Box était à l'honneur du dernier Tohu Bohu. Vous sentez-vous proches de cette famille jazz assez récente défendu par Yolk ? F : La famille, c'est surtout One name for a crew (le collectif auquel appartient Western Trio, tout comme Sidony Box - NDLR). Yolk nous aide pour le disque, on apprécie la plupart des disques qu'ils ont produits. C'est vraiment bien d'être sur ce label avec notre approche plus rock, une approche du son. Sidony Box a aussi cette approche. C'est Arthur qui nous a mis en contact avec eux, Sidony Box étant aussi membre de One Name for a crew. Après, Seb Boisseau était dans le jury lorsque j'ai passé mon DEM de jazz au Conservatoire il y a deux ans. JJ : Nous sommes très flattés de sortir le disque sur un label dynamique, indépendant, esthétique. Pour moi, Yolk a contribué fortement à l'idée que l'on puisse se révéler non pas dans une individualité mais dans un projet collectif, voire de groupes avec un nom. Nous trois revendiquons clairement l'appartenance à un groupe. Vu votre univers assez rock, vous avez dû surprendre un public, celui de Jazz Tempo par exemple ? JJ : On a joué sur deux éditions du festival. Mais, c'est étrange, ça dépend vraiment des lieux. Le festival se tient dans des bars, dans des lieux estampillés jazz, mais il n'y a pas de règle. On a pu surprendre quasi partout, et nous-même avons été surpris aussi par le public qu'on aurait pas imaginé dans ces lieux. Comment avez-vous intégré ce festival ? JJ : C'est grâce à Cyril et Le Pannonica. Autant Yolk nous aide beaucoup pour le disque, autant Le Pannonica nous soutient depuis le début. Dès 2009, on joue sur Jazz Tempo, on fait des interventions en milieu carcéral l'année suivante via l'action culturelle du Panno, on fait un concert pédagogique. On fera la sortie du disque chez eux. C'est vraiment un soutien du projet sur la durée. Vous avez financé un peu le disque ? JJ : Oui, on a vraiment mis le paquet pour que le disque soit beau et bon. Enregistrement au studio KFL de Seb Condolo, un excellent ingénieur du son. Le disque a été guidé quand même par notre résidence l'an passé avec Erik Truffaz suite à notre rencontre dans le cadre de Soleils Bleus. On avait à coeur de faire un disque, de l'inviter sur le disque, et ce fut possible en partie grâce à Musique et danse en LoireAtlantique qui nous a aidé financièrement.

Justement, comment avez-vous rencontré les personnes invitées (featuring) et pourquoi eux ? JJ : Nous avons rencontré Erik à Soleils Bleus. Belle rencontre humaine et artistique. On a travaillé avec lui au Terminus 3 de Saint-Herblain. Il s'est immiscé dans la musique, et a porté un regard extérieur. Il a affiné le son et les arrangements, et il a une vision très pop des choses et nous a encouragé à aller un peu dans cette direction. F : C'est un type qui vit la musique dans l'instant, et qui a énormément d'idées. Ses choix sont efficaces. JJ : Pour Federico (French Cowboy), j'ai eu l'idée de le solliciter suite à la pièce qu'Hervé Guilloteau a présenté l'année dernière au Théâtre Universitaire de Nantes et dans laquelle il jouait de la musique. J'avais trouvé ça super dans le son et l'ambiance. Des envies de grands espaces dans votre musique ? JJ : Oui, je pense. Je suis fan de Jim Jarmusch, David Lynch, ces ambiances cinématographiques et j'essaie de les retranscrire un peu dans notre musique. J'aime bien l'idée d'espace musical, l'équilibre qu'on a pu trouver entre le côté live et la production. L'album porte bien son nom, et puis Jérôme Blin du collectif Bellavieza nous a proposé de prendre des photos à la mine d'Abbaretz. Je trouve que ça colle vraiment à notre couleur. Sortie de l’album le 21 mai 2011 au Pannonica à Nantes (invité Érik Truffaz).

Western Trio À l’Ouest de nulle part One name for a crew / Yolk Records 2011 Ce disque a de jazz ses constructions, l'individualité des instruments. Il a de rock le son, l'énergie, les distorsions. Il a des deux, quand ils sont savamment amalgamés, la petite magie des Tortoise et consorts : l'intensité des sons, les montées en puissance dans les mélodies, les ambiances accouchées, la liberté dans le jeu. La triade s'acoquine avec Maître Truffaz qui densifie trois morceaux, Federico Pellegrini qui fait des promesses huit minutes durant, Sieur Condolo qui octroie une jolie tonalité au disque, et Portishead est joliment repensé. Batterie, guitare et clavier bavardent longtemps sans mot (en moyenne 6 minutes), érigent un ensemble pas très palpable. À l'image des visuels, la musique de Western Trio est finalement assez aride, assez brute, vise l'essentiel, et se veut sans repère comme le titre le laisse imaginer. C'est bien ce qui est appréciable dans l'art. Cécile Arnoux

Infos www.myspace.com/westerntrio www.myspace.com/1name4acrew www.yolkrecords.com

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NATURAL MYSTIC PAR MANU LEGRAND AFFICHE : DR

LE FESTIVAL DUB DE L'ESTUAIRE Au bout de l'Estuaire de la Loire, un festival programme chaque année la crème du dub stepper anglais. 2011 verra la cinquième édition de Natural Mystic, un événement qui, au fil du temps, tisse des liens entre Saint-Nazaire et Le Royaume-Uni. Un festival porté par un musicien, Roger Giannini, nourri de multiples rencontres et qui démontre que le Do It Yourself permet encore de réaliser de grandes choses. Quand on est musicien, il y a deux manières d'envisager l'avenir : soit on se prend en main, soit on attend que ça se passe. Roger Giannini fait incontestablement parti de la première catégorie. Musicien originaire d'Angers, il arrive à Saint-Nazaire à la fin des années 90. Rapidement, il monte un groupe dub, Cap Roots, avec des musiciens du cru. Même si la région de l'Estuaire de la Loire a déjà vu naître des groupes, des soirées ou des sound system reggae à cette époque, le dub stricto sensu n'est pas encore représenté. Version instrumentale de la musique jamaïcaine, propice à l'expérimentation, le dub décolle alors partout en France, quelques années après l'Angleterre. C'est d'ailleurs de la scène britannique dub digital, dite “stepper” que viennent les principales influences de Cap Roots. Quelle meilleure manière de partager la scène avec les artistes majeurs de ce courant que d'organiser soi-même des concerts pour les inviter. Grâce à l'entremise de Ras Abubakar, du mythique sound system Zion Gate Hi-Fi de Nantes, les Nazairiens nouent des liens avec des artistes britanniques. Ils montent une association et le 26 mars 2005 se déroule la première édition du festival Natural Mystic. Le haut de l'affiche est tenu par Kenny Knots et Nya Azania (la “Lionne rugissante de la scène reggae londonienne”). Zion Gate Hi-Fi est également de la partie et bien évidemment Cap Roots. Les murs de la salle Jacques Brel, un lieu cher au cœur des Nazairiens, situé sur le port, tremblent sous les coups des basses des sound systems. Soutenues par la Ville de Saint-Nazaire, les éditions suivantes continuent de jouer la carte de l'échange régional/Grande-Bretagne puisque Natural Mystic accueille aussi bien Miniman, Disciples, Jah Youth family que Dub Orchestra... Forte de cette dynamique, l'association développe également un label (No Limit Records), se lance dans le booking et la prestation technique (un sound system de 30 000 W !). Natural Mystic #5 se déroulera samedi 14 mai 2011, salle Jacques-Brel à Saint-Nazaire. À l'affiche : Zion Train, Vibronics, The Blackstarliners, Cap Roots, Perch, Madu Messenger, Parvez, Steve Vibronics, Roger Sound System, Ayato, Sista Mice. Infos www.myspace.com/caprootss www.myspace.com/nolimitrecor

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8 ans après sa création, et malgré 230 millions d’utilisateurs inscrits, MySpace ne plait plus. Ses membres, accros il y a quelques années, se sont lassés et se sont tournés vers Facebook, dont le succès n’est plus à démontrer. Malgré un récent lifting masquant à peine une opération de (re)séduction envers les musiciens, qui n’a pas fait mouche à en croire les Rois de la Suède et leur titre désormais célèbre “MySpace tu vas mourir”, et malgré la multitude d’outils en ligne ciblant les artistes (dont de nombreux ont déjà été chroniqués dans ces pages), Soundcloud en tête, il est quasi indispensable pour les groupes de réfléchir à leur présence sur Facebook. Après tout, même si personne ne les touchera tous à la fois, ce sont quand même plus de 600 millions de personnes qui y sont inscrites, et il y a fort à parier que le public ciblé par vos créations s’y trouve pour une grande partie. Alors comment agrémenter

font même partie des poids lourds ayant adopté le système qui vous permet, tout comme iLike, de faire écouter vos morceaux, de laisser la possibilité à vos “fans” de les partager sur leurs profils, de recueillir lors commentaires, de publier vos dates de concerts, etc. Enfin, il est plus qu’intéressant de s’attarder sur deux entreprises nantaises vous permettant de vendre musique et produits dérivés sur votre page Facebook. La première, Lengow, n’est pas spécialement destinée aux artistes, mais permet à n’importe quel e-commerçant de vendre ses produits sur sa page. La seconde, montée par de vieux briscards de la musique à Nantes, BB&PP, est notamment celle qui a créé la boutique en ligne de la compile Tohu Bohu (disponible sur http://shop.tohubohu.trempo.com/). Sur ces boutiques, vous pouvez vous confectionner votre propre sélection de morceaux, que vous recevez sur un CD

MySpace est mort VIVE FACEBOOK !

PAR SIMON ROBIC

votre “page” Facebook, que beaucoup de groupes ou artistes ont déjà créée, afin de bien mettre en avant vos créations ? iLike est l’application Facebook pionnière en matière de musique. Présente depuis des années, elle vous permet aujourd’hui de publier vos morceaux et dates de concerts sur votre page, un classique, mais également d’y concentrer votre présence en ligne (blog, Twitter, vidéos, ...) et de gérer les commentaires de votre communauté. Elle est très complète mais, malheureusement, un peu austère. Plus récent, mais aussi plus beau, BandPage, édité par RootMusic, fait figure de sérieux challenger à iLike et est disponible en deux versions : une version gratuite, et une version payante (1,99$ par mois) vous permettant de personnaliser votre page plus en profondeur, sans la moindre connaissance technique. Snoop Dog, 50 Cent, Rihanna ou DJ Shadow

directement chez vous. BB&PP propose, donc, également de vendre ses produits dérivés sur sa page. Ces deux solutions ont le mérite d’être régionales, certes, mais surtout d’être très simples à mettre en place, tout en obtenant de vrais résultats, et une vraie boutique sur sa page. Pour résumer, entre musique, interactions, et vente de produits dérivés, Facebook dispose de nombreuses applications destinées aux artistes. Il ne faut cependant pas oublier l’essentiel : savoir créer du trafic sur sa page, et pour ça, pas de secret, il faut être actif et définir une vraie stratégie de présence en ligne. La concurrence est rude et nombreuse, spécialement sur Facebook, alors il faut savoir se démarquer. Peut-être le sujet d’une prochaine chronique ?

www.ilike.com / www.lengow.fr / www.bb-pp.fr

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[trap]

À L'ASSAUT !

PAR MANU LEGRAND PHOTO : DR

Deux têtes, quatre mains et quatre jambes, [trap], la bestiole qui monte, qui monte... Le duo nazairo-berlinois continue de semer le chaos sur scène à grand coup d' “electro heavy core”. La paire Merlin (batterie)/Zôl (machines) passe en mode surmultiplié en cette année 2011. Après les Trans Musicales de Rennes, ils s'attaquent au Printemps de Bourges en tant que Découverte Pays de la Loire. Avant cette étape importante pour le développement du projet, ils nous donnent leurs ressentis autour de quelques mots clefs qui définissent [trap].

Saint-Nazaire Zôl : Pour [trap], Saint-Nazaire c'est le berceau de l'humanité. Merlin : Moi je vois un gros bloc en béton où on peut faire toutes sortes de choses à l'intérieur. Z : Je pense qu'à Saint-Nazaire, Merlin y voit essentiellement le VIP... et mon appart'. M : J'y ai une chambre. C'est ma chambre en France. Z : Après, nous, on a des fantasmes comme d'avoir une rue à notre nom à Saint-Nazaire. M : Voire peut être une place. Z : L'avenue du Général-de-Gaulle, avec ses palmiers et son côté californien, renommée avenue [trap] pour l'occasion ! Berlin M : C'est le bordel, mais un bordel organisé. C'est

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le lieu de naissance de [trap] en fait. Z : Pour moi c'est une espèce de zone libre, ça génère un gros vivier artistique mais à côté de ça, ça génère aussi une professionnalisation compliquée. On n'est pas du tout dans la même sphère qu'en France mais il y a une vraie interaction, une vraie ébullition artistique qu'on est à des lieues d'avoir ici, avec de la liberté en plus, ça c'est clair. L'album Z : À la rentrée prochaine, ça serait pas mal. C'est l'idée. Et encore, un album on n'est même pas sûrs en fait. Je pense que des séries de EP seraient encore de circonstance pour nous. Et puis le label, on ne sait pas. On a des pistes mais rien n’est validé pour le moment. En termes de production, je pense qu'on n'est pas encore


assez au point. Pour l'instant il y a le live. La production discographique viendra après, avec le choix esthétique, le mixage et le son à trouver. M : Il va falloir intégrer notre approche de la musique, qui est le live, à la production. Z : En live, on sent bien les trucs efficaces. Pour un disque, pour faire une production toute électronique, il faut quand même faire en sorte que l’acoustique soit un peu sublimée pour être dans le vrai.

Un groupe ou un disque qui vous rassemble Z : On a toute une culture en commun, qui s’est révélée lors de notre 1ère rencontre : toute la musique expé. On a écouté les même trucs, on est de la même génération : Mike Patton, Philip Glass, Steve Reich. Si on devait retenir un album je te dirais le premier Fantomas. M : C'est une valeur sûre. Z : Le truc qui t'arrive directement dans la face.

La scène Z : Tout s'accélère parce que NeoNovo vient de nous prendre en booking. C'est ça qui nous motive surtout, nous confronter aux gens, directement. C'est ce qu'on a fait jusqu'à présent mais là on compte le faire de manière un peu plus intense... et un peu plus organisée. La première année d'existence de [trap] nous a obligée à bidouiller avec des bouts de ficelle, faire des dates improbables, perdre pas mal d'argent ou en gagner très très peu. On va rentrer dans un nouveau rythme où on va pouvoir mieux préparer le son. On aura moins de trucs à organiser de notre côté pour que les choses se fassent. On va pouvoir se concentrer sur la musique.

Un groupe qui vous sépare Z : C'est pas simple. Vu qu'on optimise notre temps à cause de la distance Berlin/Saint-Nazaire, on en perd pas à parler des trucs qui nous ennuient profondément. M : Les trucs qu'on aime pas, on a juste à les zapper. On se concentre sur les trucs qu'on aime, du coup. Z : Dans le travail des instruments, comme on a chacun de notre côté fait des expérimentations assez poussées, et bien mine de rien on s'intéresse à tout. Même les pires styles de zic. Je sais que j'ai vraiment du mal avec la musique latino, mais par rapport à la guitare il a des choses qui m’intéressent techniquement. Mais je ne peux vraiment pas en écouter pour le plaisir. On a une grosse culture jazz rock en commun, que l'on renie ! J'ai appris la guitare avec Uzeb, Al Di Méola, Alain Caron, ce genre de conneries. M : King Crimson ! Z : Ou Magma, pour les plus nobles... Et tout ça, et bien ça se voit dans notre musique, quand parfois il y a de petites envolées où on est en train de se barrer dans le prog'. Et on est obligé de s'arrêter sinon ça deviendrait vraiment n'importe quoi. M : Moi aussi j'ai grandi là-dedans avec mon instrument, plus ça devient compliqué plus c'est fun. Z : Bref, c'est pas simple de nous dissocier musicalement. M : À part peut-être Vivaldi. Z : Exact ! Toi tu apprécies bien, moi je n'aime pas. M : Effectivement il aime bien Wagner, Bach, Stravinsky... Mais je me rappelle un fois, on se parlait sur Skype (qu'on utilise vraiment beaucoup pour bosser ensemble !) et il m'a dit “Tu écoutes du Vivaldi !”. La main dans le sac !

Du metal sans guitare M : Comment ça, sans guitare ?! Z : En fait, je suis guitariste de formation, c'était mon métier à la base. [trap] ça a toujours été prévu avec de la guitare. C'est juste que, comme on a des difficultés à faire rentrer la batterie dans un mix électronique, la guitare, et bien c'est encore pire, avec les synthés par dessus. On commence tout juste à trouver une bonne combine. Pour Bourges, on aura le premier concert avec la guitare. Ça va être sensiblement la même chose puisque que la musique de [trap], c'est des riffs de guitare et de synthés. Sauf que finalement ils vont être teintés d'un brin de plus de médium. Ça va être un peu plus heavy, finalement. Mais pas sur tous les morceaux. On va quand même maintenir quelque chose de dancefloor sur une partie du set. Mais on va pouvoir rentrer sur un système d'écriture et de création un peu plus spontané. On va laisser les séquences vivre un peu plus différemment. Un peu plus épuré et non pas minimal. On ne fait pas de la techno allemande. M : En tout cas, pas pour cet album. On sortira peut être un single minimal éventuellement un jour, qui sait.

Infos www.myspace.com/trapsound

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PAR SYLVAIN CHANTAL ILLUSTRATIONS : JERONIMO http://www.jeronimo-dk.com

PATRIMONIAL TOUT ÇA… Ces dernières années, nombre d'ouvrages ou expositions sont consacrés à l'histoire des musiques actuelles. Rockin'Laval, L'Olympic Club de Nantes, Rok, La fabuleuse histoire du rock nantais, il n'est qu'à consulter les rayonnages des librairies de l'Ouest pour jauger l'importance du phénomène patrimonial. Simple effet de mode ou véritable nécessité de capitaliser le passé ? Tohu Bohu répond à cette question dans un dossier à relire d'ici quinze ans… “Thésaurus”, “oralité”, “anthologie”, “arborescence”, “esthétiques”… Autant de noms aux résonances barbares employés par trois chercheurs réunis autour d'une table. Non, nous ne sommes pas au CNRS, mais à la Cantine de Trempolino où un doux fumet nous indique que ce midi, ce sera poisson. Emmanuel Parent, docteur en anthropologie sociale et ethnologie, et Gérôme Guibert, docteur en sociologie et maître de conférences à la Sorbonne, devisent avec Jean-Pierre Bertrand, président d'EthnoDoc et Arecxpo et fin connaisseur des musiques traditionnelles. Le but de leur rencontre ? Mutualiser les savoirs et l'expérience emmagasinés dans la “patrimonialisation” du trad' au profit des musiques actuelles. “Nous cherchions des moyens de transmission de l'oralité, explique Jean-Pierre Bertrand. Or, à l'occasion d'un concours sur le patrimoine organisé par Chasse-Marée en 1995, nous avons présenté une base de données recensant cinquante chansons de marin. Nous avions un

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stand karaoké qui a rencontré un franc succès auprès des gamins. On s'est dit : ‘La voilà l'idée !’”. Depuis, le RADdO (Réseau des Archives et Documentation de l'Oralité) est devenu une référence dans le domaine des musiques traditionnelles et son site internet, w w w. r a d d o ethnodoc.com, est alimenté quotidiennement par quatre personnes. “Sans oublier une armée de bénévoles”, ajoute Jean-Pierre Bertrand. Gérôme Guibert et Emmanuel Parent, missionnés par Le Pôle pour réaliser un outil de ce type pour les musiques actuelles en Pays de Loire, prennent des notes et débattent. Que ce soit pour le trad' ou le rock, les objectifs de la “patrimonialisation” sont les mêmes : restituer l'impact social de ces musiques, leur rôle subversif ou non et l'énergie créatrice de cultures qui ont dépassé le simple champ musical. “J'attends d'eux la même chose que ce qu'ils attendent de moi, confie le volubile Jean-Pierre Bertrand dont le dos de cabillaud est tranquillement en train de refroidir. En confrontant nos expériences, nous créons des viviers


d'intelligence !” Pour autant, les trois ne sont pas d'accord sur tout.

en exemple. On ne doit pas forcément attendre pour se pencher sur ce phénomène né en 2006.

“Le drame, c'est qu'on voudrait que tout soit du patrimoine”

“Patrimonialisé”, le rock rentre-t-il dans le rang ? Quand on interroge les uns et les autres sur le danger que la “patrimonialisation” puisse faire rentrer dans le rang les musiques actuelles, Gérôme Guibert intervient aussitôt : “De toute façon, le rock est devenu une culture commune. Quand j'ai commencé à travailler sur les musiques actuelles il y a quinze ans, c'était un sujet très décrié à la fac, comme la prostitution ou le cannabis. Alors qu'aujourd'hui, le débat est complètement désamorcé”, explique celui qui intervient aujourd'hui sur le sujet à la sacro-sainte Sorbonne.

Qui détient la légitimité pour définir ce qui est patrimonial ou non ? N'est-il pas trop tôt pour juger de ce qui est collectable ou ne l'est pas ? “Il serait dangereux et présomptueux d'éliminer des choses”, insiste notamment Emmanuel Parent. On cite alors pour exemple, la première production de Dominique A, le 45 tours “Éphémérides”. Les morceaux ne sont pas forcément bons, mais l'objet a pris toute son importance au vu de la brillante carrière de l'ancien Orvaltais. “On doit récolter un maximum de données et poser ensuite des questions plus larges, explique Gérôme Guibert. Je réinscris Dominique A dans la démarche et je le remets en situation. Avant on parlait d'une ‘œuvre de qualité’, mais en fin de compte, ça ne veut pas dire grand-chose. Prenons l'exemple des peintres impressionnistes. Sur le moment, on disait que c'était nul, que c'était de l'arnaque. À l'inverse, on a accordé de l'importance à l'Art pompier. Ce n'est que plus tard que les valeurs ont changé.” Et le sociologue d'insister sur la différence entre “inventaire” et “patrimoine” : “Quand tu fais un inventaire, tu as déjà défini ce qu'est le patrimoine. Le drame, c'est qu'on voudrait que tout soit du patrimoine.” En tout cas, Jean-Pierre Bertrand préconise de le traiter tout de suite ce fameux patrimoine : “Il naît du quotidien. Il ne faut pas le considérer comme étant du passé.” Le très récent mouvement de la “tektonik” est alors cité

“Malheureusement, en France, on considère qu'une chose est morte quand elle entre au musée ” “De toute façon, il y a eu institutionnalisation du rock dès lors que les salles ont été financées avec de l'argent public, déclare Nicolas Moreau, l'un des instigateurs du projet Rockin'Laval (cf encadré p.17). Ce n'est plus une musique de rebelles, mais de classes moyennes. Malheureusement, en France, on considère qu'une chose est morte quand elle entre au musée…” L'application de méthodes scientifiques pour capitaliser et valoriser cette culture musicale donne en tout cas du crédit à sa “patrimonialisation”. “Par nos actions, nos démarches stratégiques et notre rigueur scientifique, confirme JeanPierre Bertrand, nous prouvons que le secteur

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n'appartient pas qu'à certaines élites.” Hyacinthe Chataigné, responsable de l'observation et des études à la Fédurok (fédération qui regroupe les lieux de musiques actuelles et qui a créé une “commission patrimoine” avec la Fédération des Scènes de Jazz et musiques improvisées), enfonce le clou. “Faites l'expérience de taper ‘musiques amplifiées’ sur Google et voyez le résultat sur Wikipedia. Il est écrit que ce ‘terme institutionnel a été créé par les directions régionales des Affaires culturelles en France’. Or ce terme a été inventé par Marc Touché en 94-95 ! Ça illustre bien le débat. Il y a effectivement un danger de rentrer dans le rang, mais autant que cela vienne de nous, que ce soit nous, les acteurs, qui racontions l'histoire. Nous avons la légitimité pour la retracer et parler de la structuration du secteur qui s'opère depuis vingt-cinq ans. C'est un enjeu important que de légitimer notre existence.” Qui patrimonialise ? Au-delà des sociologues cités plus haut, qui “patrimonialise” ? “En ce moment, il y a un changement sociétal, explique Gérôme Guibert. Les historiens commencent également à s'intéresser au sujet. Le 6 avril 2011, se tenait par exemple un séminaire, au Centre Malher à Paris, sur l'histoire sociale du rock, avec pour invité Philippe Manœuvre. C'est un phénomène nouveau.” “Qu'on travaille sur la sociohistoire du rock était en effet impensable il y a encore vingt ans, confirme Eric Fagnot du CIRMA (Laval). Il y a aujourd'hui une volonté de conservation autour de la culture dominante de la moitié du XXe siècle. C'est peut-être un effet de mode, mais c'est surtout une envie de faire partager cette culture le plus largement possible. Les musiques actuelles sont en perpétuel mouvement. On regarde le passé pour anticiper le futur.” En plus des chercheurs et historiens, le travail de “patrimonialisation” est souvent effectué par de simples passionnés.

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Imprimeur dans le civil, Laurent Charliot s'est par exemple lancé dans l'écriture de La fabuleuse histoire du rock nantais. Il a par la suite contribué à la rédaction de Rok, un ouvrage en deux tomes qui réunit Brest, Rennes et Nantes. “Au lendemain du 20e anniversaire de EV, en 2001, j'ai eu l'idée d'entreprendre l'écriture de l'histoire du rock nantais. Ce soir-là, EV avait invité de nombreux musiciens locaux, des groupes actuels, mais aussi de vieilles gloires locales qui reformaient leurs combos pour cette occasion. Le bar de L'Olympic ressemblait à un remake des émissions Avis de recherche ou Perdu de vue ! Au vu du plaisir de chacun à se remémorer telle ou telle période de la scène locale, je suis rentré chez moi, j'ai allumé mon ordi et j'ai ouvert un fichier Word que j'ai intitulé : La fabuleuse histoire du rock nantais... Pour Rok, c'est différent. C'est Frank Darcel, exguitariste de Marquis de Sade, qui m'a proposé de collaborer à l'écriture d'un livre sur le rock en Bretagne, de Brest à Rennes en passant bien sûr par Nantes...” Nicolas Moreau, l'un des instigateurs de Rockin'Laval, confirme cet état de fait : “Depuis quelques années, on observe un mouvement porté par des passionnés n'ayant pas le profil de chercheurs. Généralement, ceux qui sont dans la transmission ont entre 30 et 40 ans. Ils sont à un moment de leur vie où ils éprouvent le besoin de revenir en arrière. Quand tu as 20 ans, tu ne réfléchis pas au désir de valoriser des archives.” La volonté de retracer l'histoire peut également venir des salles de musiques actuelles ellesmêmes, comme ce fut le cas l'an dernier avec L'Olympic à Nantes. L'association Songo, qui gère le lieu depuis quinze ans, a confié au


Laval en amont Face à Rennes et Nantes, ses glorieux voisins, Laval n'est pas en reste. L'an dernier, la ville a accueilli une exposition retraçant quarante ans d'histoire du rock dans le chef-lieu de la Mayenne. Couplé avec la sortie d'un livre, “Rockin'Laval” a rencontré un franc succès auprès du grand public. Deux de ses instigateurs, Éric Fagnot et Nicolas Moreau, nous racontent la genèse de ce projet bicéphale. Marc Touché, le sociologue qui a apporté son concours à la réalisation de “Rockin'Laval”, l'affirme d'emblée dans la préface du livre : “Il ne s'agit pas de participer au concours de la ville la plus ou la moins rock”. Pas de guéguerre donc avec Nantes et Rennes par exemple, mais la volonté “de témoigner de l'émergence et de l'installation de nouvelles valeurs, mœurs et coutumes musicales, ancrées dans la vie ordinaire, à Laval et dans ses environs, dans un contexte national et international électrique”. Pourtant, c'est bien d'un “défi” dont il s'agissait pour Nicolas Moreau, l'un des protagonistes du projet initié par l'ADDM 53, la ville de Laval et le CIRMA Les Ondines. “Monter ce type d'événement à Laval n'était pas évident. Ça sonnait comme une blague par rapport à des villes plus importantes. Mais c'est un défi qu'on a poussé jusqu'au bout. On s'est assez vite rendu compte qu'il s'est passé plein de choses à Laval et qu'on avait de la matière. Je ne crois pas au particularisme des villes ; il y a de la matière partout, sauf que ça prend des couleurs différentes selon l'endroit...” Éric Fagnot, qui jouait dans un groupe du cru au milieu des années 90, se rappelle cependant de la spécificité lavalloise. “J'évoluais dans un milieu rural. Or, se produire à Laval, c'était un challenge. Si tu y réussissais, tu pouvais jouer n'importe où dans le monde ! Il n'y a pas eu de groupes de renommée nationale ou internationale à Laval, certains l'ont seulement frôlée, mais il y avait un réel bouillonnement.” À l'origine, Nicolas Moreau et Éric Fagnot pensaient juste réaliser un dossier pour la revue Tranzistor sur le rock en Mayenne. Mais à force d'exhumer moult disques et matériaux, le duo a rapidement décidé de voir plus grand. Le résultat ? Un ouvrage largement documenté sur l'histoire du rock à Laval de 1960 à 2000 (tiré à 1 400 exemplaires) et une exposition qui s'est tenue du

7 novembre 2009 au 28 février 2010. Fruit d'une vaste enquête initiée en avril 2007, “Rockin'Laval” s'est construit sur la base d ' e n t re t i e n s avec des personnalités liées au milieu des musiques actuelles. “On a fait une centaine d'interviews pour raconter des trajectoires de personnes, explique Nicolas Moreau. Du coup, on est vraiment rentré dans le détail, ça a pris plus de corps.” Les Lavallois se sont ainsi véritablement approprié ce travail. “L'expo a été fréquentée aussi bien par des gamins de 14 ans que par des gens de 50-60 ans restés attachés à la musique de leur jeunesse, confie Nicolas Moreau. Beaucoup venaient en famille. Les musiciens faisaient de la com' dans leurs réseaux et, pour certains, revenaient une dizaine de fois. C'est devenu leur expo. Par contre, ma déception, c'est que ça n'a intéressé qu'un public très local alors que nous pensions généraliser…” “Ça ne s'adressait pas à un public pointu, mais à tous les publics, tempère Éric Fagnot. Il y avait une finalité pédagogique dans ce projet. Un musicien connu de Laval m'a dit par exemple : ‘C'est cool car mon môme a pu voir ce que j'ai fait quand j'avais 18 ans’.” L'un des objectifs de “Rockin'Laval” était également de montrer aux jeunes que les problèmes étaient les mêmes il y a quarante ans, en évitant surtout de tomber dans le discours passéiste du “c'était mieux avant”…

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magazine Paplar le soin de raconter la vie de cet ancien cinéma devenu salle de concerts. Et le public adhère : les trois ouvrages précités ont connu des chiffres de vente plus que corrects en librairie. Comment assurer la pérennité de cette mission ? Base de données sur internet, livres, expositions, la “patrimonialisation” adopte diverses formes. On peut évidemment citer également les enregistrements sonores. Henri Landré, l'un des tauliers de Jet FM, détient nombre d'archives dans les locaux de la radio herblinoise, dont certaines sont disponibles sur internet. La station, qui vient de fêter ses vingt-cinq ans, est de fait un acteur important de la vie des musiques actuelles.

“Tout ce travail de conservation prend beaucoup de temps et mobilise des moyens humains” “Mais je considère nos divers enregistrements davantage comme des témoignages sonores plutôt que des œuvres du patrimoine. Ça devient du patrimoine quand l'artiste meurt… Nous avons par exemple des choses sur Vic Chesnutt ou Elliot Smith, aujourd'hui décédés. À Jet, nous réfléchissons à l'idée d'une compilation retraçant nos vingt-cinq ans d'histoire. En nous servant par exemple des sessions Happy Hour que nous avons organisées à L'Olympic. Nous avons toute légitimité pour les exploiter, de même que nos diverses émissions de radio. Pour les enregistrements de live, c'est plus compliqué. Il faudrait recontacter les groupes et leur demander l'autorisation de réexploiter ces enregistrements pour lesquels je n'avais le droit qu'à une seule diffusion.” Sur ce point, Hyacinthe Chataigné émet des réserves. “Je ne remets pas en cause l'utilité de la patrimonialisation, mais on se trouve fréquemment confronté à un blocage juridique avec les ayants droit, tant pour les matériaux audio que photo ou vidéo. Alors il faut se poser la question de savoir comment les contenus vont être accessibles et qui va pouvoir les consulter !” Le salarié de la Fédurok évoque aussi un autre problème : celui des crédits attribués à la patrimonialisation, souvent versés de manière aléatoire. “Tout ce tra-

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vail de conservation prend beaucoup de temps et mobilise des moyens humains. Le Petit Faucheux à Tours a par exemple reçu une aide du Ministère de la culture pour cela, mais celle-ci n'a pas été reconduite l'année suivante ! Comment voulezvous pérenniser une telle mission ainsi !?” Et si les choses se perdaient ? Tout le monde s'accorde à dire que la “patrimonialisation” revêt une importance cruciale, certains même employant le terme “d'urgence” à réaliser cette mission. Seul avis discordant dans toutes les personnes interviewées pour ce dossier, celui de Vincent Moon, à l'origine de la création de La Blogothèque. Le weblog musical, qui accumule les enregistrements vidéo depuis 2004, est une mine d'archives de toutes sortes. Pourtant, Vincent Moon réfute entièrement l'idée de patrimoine. “Je déteste cette idée d'archivage. Je la considère même comme un danger nostalgique qui enferme les choses. Alors je comprends toute cette vague, due notamment au fait qu'aujourd'hui les moyens d'enregistrer sont nombreux, mais je trouve important que certaines choses soient détruites, qu'elles disparaissent… Il faut absolument perdre des choses.” Et au fond c'est vrai, les artistes sont-ils heureux que l'on conserve l'intégralité de leur production ? Le jour où l'auteur de ce dossier a failli divorcer parce que son épouse avait jeté à la poubelle le master de “Boulba”, la première K7 de Dominique A pardessus laquelle l'Orvaltais avait enregistré un morceau inédit, le sieur Dominique avait envoyé un mail : “Embrasse ta femme. Je ne la remercierai jamais assez d'avoir fait disparaître cette K7.”

TOHU BOHU SUR LES ONDES : musiques actuelles et patrimoine

novembre 2011 La Place - Trempolino (Nantes). En direct sur Jet FM (91.2). À retrouver sur :


Travail tremporaire Fin septembre, “Portraits Singuliers” retracera, à La Fabrique, vingt ans d’histoire de Trempolino ainsi que des acteurs et musiciens qui ont fréquenté l'association. Vincent Priou, directeur de l’association nantaise, et Lucie Brunet, qui coordonnent le projet avec Chloé Nataf, nous en dessinent les très nombreux contours. Il arrive en rendez-vous avec son set de table griffonné de partout. Des idées pour retracer l’histoire de Trempolino, Vincent Priou en a eues beaucoup avec son équipe. À l’occasion de son déménagement à La Fabrique prévu en septembre prochain, l'association-acteur historique des musiques actuelles va en profiter pour revenir sur vingt ans d’accompagnement des pratiques artistiques. “Notre problème, explique le directeur de la structure, c’est que des bulldozers vont tout raser à peine aurons-nous tourné les talons ! C’est une histoire forte qui disparaît. Nous avons donc décidé de regarder dans le rétroviseur et de raconter ceux qui ont fait notre histoire.” Beaucoup de gens sont en effet passés, un jour ou l’autre, par les fameux bâtiments du boulevard de l’Égalité, qui pour y répéter, qui pour demander un soutien. L'association a souhaité mettre en valeur tous ces parcours, ces bouts d'histoire qui dessinent les musiques actuelles depuis 20 ans. Dans le cadre de ce projet intitulé “Portraits Singuliers”, l’équipe de Trempo a donc mis en route la réalisation d’une série de portraits, sous des formes diverses. “Nous avons d’abord sélectionné une liste de personnes en lien avec le milieu musical mais pas uniquement musiciens, raconte Lucie Brunet. Cela va des responsables de catering au colleur d’affiches, en passant par les musiciens eux-mêmes. Puis nous avons confié l’exécution de leurs portraits à plusieurs artistes.” Pour le volet vidéo du projet, une carte blanche a ainsi été confiée au vidéaste nantais Charlie Mars. L’homme à la cagoule a totale latitude pour apporter son regard forcément décalé. La journaliste Capucine Frey a, pour sa part, mission de réaliser des capsules sonores, comme par exemple celle du sociologue/ mélomane/ex-Crash Gérôme Guibert. Pour la partie écrite, des passionnés de musique ou musiciens devenus aujourd'hui des écrivains sont

invités à rédiger un témoignage, sur le regard bienveillant de Sylvain Chantal (votre fidèle serviteur et rédacteur en chef de Paplar). Des photographes, comme Phil Journé et Rémi Goulet, apporteront également leur contribution en piochant dans leurs archives. Le résultat de tous ces travaux sera présenté sous la forme d'une installation montée au sein du nouveau bâtiment de Trempolino. “Ce projet, nous le voulions artistique et aucunement nostalgique, conclut Vincent Priou. Nous nous sommes demandés : ‘C’est quoi Trempo pour le public ?’. Cela permettra d’apporter une certaine lisibilité sur ce que nous faisons, sur ce projet qui a construit une nouvelle relation entre les acteurs et les décideurs.” Rendez-vous à La Fabrique à partir du 30 septembre. Et le 24 juin, pour l'ultime fête du 51, boulevard de l’Égalité… NB : Et comme chacun a son bout d'histoire, “Portraits Singuliers” invite le public à créer son propre objet à partir des documents qui seront présentés lors de l'exposition. Plus d’infos à partir de septembre 2011.

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FUNK & SOUL COVERS Joaquim Paulo & Julius Wiedemann, Éditions Taschen, 2010.

BOSSA NOVA

AND THE RISE OF BRAZILIAN MUSIC IN THE 1960'S

Gilles Peterson & Stuart Baker, Soul Jazz Publishing, 2011. Les plus jeunes de nos lecteurs s’étonneront peut-être de lire que leurs ainés ont parfois acheté un disque juste parce que sa pochette laissait présager du meilleur. Il faut dire qu’on parle là d’une époque où on n’avait guère d’autre choix que d’acheter un album si on voulait l’entendre, et donc à fortiori après sa date de sortie officielle. Oui, on sait, ça parait dingue aujourd’hui ! Ceux qui regrettent le bon vieux temps peuvent d’ailleurs directement se ruer sur ces deux magnifiques livres tout à la gloire des pochettes 30X30 de vieux vinyles qui grésillent. Le premier se concentre sur les mouvements soul et funk, le second (English only) sur la bossa nova brésilienne des 60's. Sélectionnées par des passionnés spécialistes (Joaquim Paulo avait déjà signé un très bon “Jazz Covers” en 2008, et on ne présente plus Gilles Peterson et Suart “Mr Soul Jazz Records” Baker), toutes ces pochettes impressionnent par leur pouvoir d’évocation : chaque page tournée donne des fourmis dans les doigts et les oreilles. On se demande à quoi ressembleront les livres numériques qui sortiront dans 30 ans pour compiler les plus jolis petits dossiers jaunes ou bleus d’aujourd’hui. Kalcha

LE FOND DE L'AIR EFFRAIE

– ABÉCÉDAIRE ROCK DÉRANGÉ

Patrick Foulhoux, Pyromane Books, 2010. D’habitude, un abécédaire rock démarre par AC/DC et finit par ZZ Top. Celui-ci commence avec “Ah ben putain” et termine sur Zen Guerilla. Vous l’aurez compris, Patrick Foulhoux n’aime pas trop faire comme tout le monde. Cet ex-journaliste rock (Rolling Stone, Abus Dangereux, Rock Sound, Kérosène…), aujourd’hui à la tête du très bon label Pyromane (Gâtechien, Tokyo Sex Destruction, Kafka…), a plutôt choisi de faire un abécédaire autobiographique. Comprendre : des groupes qui ont compté pour lui dans son parcours multi-casquettes (organisateur de concerts, label-manager, groupie, journaliste, etc.). Son style est direct, immodéré, anti-langue de bois (mais non, je n’ai rien dit sur Philippe Manœuvre) et donc rafraichissant. Et soyons honnête vous ne connaîtrez probablement pas tous les artistes cités ici. Outre les quelques “stars” (The Stooges, Les Thugs, Beatles, Iggy Pop, Neil Young…), vous devriez rapidement vous passionner pour The Nomads, Woman, Fixed Up ou Cheater Slicks une fois ce livre – au titre “sanantonionesque” - refermé. Plus que conseillé donc à tous ceux qui recherchent de nouvelles sensations fortes ! Kalcha

TECHNOMEDIA :

JEUNES, MUSIQUE & BLOGOSPHÈRE

Anne Petiau, Éditions Seteun, 2011. La Tecktonik, vous vous souvenez ? Mais si, les p'tits jeunes habillés en fluo avec des crêtes qui dansent sur de la techno dans les rues de France et de Navarre... En 2007, tout le monde en parle et une folie médiatique s'abat sur ce mouvement... Aussi vite oublié qu'arrivé ? Que nenni, vous dira Anne Petiau ! Dans Technomedia, cette sociologue spécialiste des musiques électroniques, décortique ce mouvement des “danses électros” qui sont apparues en 2002 et sont le prolongement d'autres cultures spontanées (la disco, le hip hop, le punk...), amplifiées par une appropriation en masse des marques, des majors et des médias. Il s'agit également de la première manifestation culturelle de cette génération de jeunes née avec le numérique. Internet, le web 2.0 avec ses réseaux sociaux, les sites de partages de vidéos, les blogs ont joué un rôle primordial dans la médiatisation de ces “danses électros”. Cet ouvrage de 138 pages, sans jargon de sociologue, mais avec force, témoignages et références, retrace l'historique de cette culture, tout en re-posant le contexte continuellement (historique de l'électro, de la danse, des supports, de l'industrie musicale, d'internet...). Simple, efficace et tout simplement passionnant ! Chloé Nataf

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les mouillotins L’ASSO QUI FANFARONNE

PAR ÉRIC FAGNOT PHOTO : DR

À la veille de la dixième édition du festival, les Mouillotins continuent de creuser leur sillon dans un territoire dépourvu de politique culturelle structurée en matière de musiques actuelles. À l'image de leur événement, l'association mise sur des valeurs d'entraide et de partage pour faire vivre la culture en milieu rural. Fondée en 1999, l'AMAC (Association Mouillotins Animation Cuillé) milite pour la diffusion de la culture en milieu rural en positionnant les musiques actuelles comme un enjeu indissociable à son rayonnement territorial. Depuis sa création, l'association s'appuie sur un dynamisme local pour développer un festival dont elle fêtera le dixième anniversaire en juin 2011. Elle s'est construite une identité autour d'une tradition séculaire locale à forte tonalité sociale. Celle-ci consistait à récolter des œufs la nuit du 1er mai pour les redistribuer aux plus démunis : “Les fondateurs du festival avaient comme volonté première de conserver la dimension solidaire de la tradition des Mouillotins au sein de celui-ci. Ils voulaient mettre en place un festival qui puisse encore rendre service à la population, et venir en aide à sa frange la plus démunie... Une idéologie qui pousse les organisateurs à reverser la moitié des bénéfices des soirées de l'association, puis du festival, à des associations caritatives locales, une différente tous les ans.” rappelle Antoine, l'unique permanent de la structure.

Implantée dans le Sud Ouest Mayenne, l'association participe activement à son aménagement en multipliant des projets (concerts, festival jeune public Les Mouillos) ayant pour objectif commun de valoriser l'identité culturelle du territoire. Son crédo reste le festival, qui après avoir connu quelques soubresauts, refait surface en 2009. Un changement de cap salutaire recentré sur des objectifs artistiques plus conformes à l'image de son public et volontairement accessibles avec des propositions gratuites tout au long du festival : “On a su, en changeant de formule, attirer l’attention du public. Cette formule ‘Concerts-fanfares-arts de rue’ touche plus de personnes, un public intergénérationnel. Ce partage et ce croisement de génération reflètent bien les membres qui composent l’association... La gratuité reflète avant tout la volonté de la part de l'association de conserver son public, d'attiser sa curiosité par l'attrait de la découverte, avec une programmation sans tête d'affiche, c'est aussi une façon de toucher un plus large public”, explique Antoine. Pari réussi puisque les deux dernières éditions ont attiré entre 3 000 et 5 000 personnes. Une consécration pour les 200 bénévoles mobilisés pour l'événement. En attendant une dixième édition qui s'annonce prometteuse, il faudra assurément compter sur cette dynamique associative dans les années à venir, bien décidée à pimenter le territoire d'un souffle vibrionnant. Infos www.myspace.com/lesmouillotins www.mouillotins.fr

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LA RUDA

PLUS C’EST LONG, PLUS C’EST BON

PAR KALCHA PHOTO : PHILIPPE VIOUX LES FILMS DU RÉEL

La Ruda fête ses dix-huit ans de carrière en même temps que son huitième album studio. On a donc voulu torde le coup du cliché qui voudrait qu’un groupe qui dure finit forcément par devenir une parodie de lui-même. Tout le groupe (sauf Richard, 2e guitariste, sans doute encore en train d’hésiter entre ses disques) s’est plié au jeu de l’interview spéciale “Artiste qui dure mais qui ne lâche rien” ! Philly (saxophone) Me voilà adolescent avec un saxophone alto dans les mains, dans la même situation que Bruno dans le film “Le Péril Jeune” quand il essaie de déchiffrer un chorus de Hendrix ! On veut mais on n’a pas encore les moyens techniques pour y arriver alors on écoute les disques. Cette écoute devient notre première nourriture musicale, celle qui nous accompagne pendant toute une vie de musicien. On s'en éloigne souvent mais on y revient toujours. Maceo Parker est vite devenu l'incontournable de ma discothèque. Cet artiste correspond encore à l'idéal d'une carrière musicale, d'une vie de musique. Début auprès d'un monstre nommé James Brown, entouré de partenaires cuivres tout aussi fantastiques, Fred Wesley et Pee-Wee Ellis. S'ensuivent plusieurs collaborations et une carrière solo époustouflante. Plusieurs albums au compteur, 250 concerts/an en moyenne ! On reste dans le funk mais le son s'inspire des musiques actuelles, les compositions s'enrichissent de chants, le groupe s'étoffe, évolue jusqu'au dernier disque

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“Roots and Grooves” où Maceo Parker s'entoure d'un Big Band comme au bon vieux temps ! Voilà un artiste en tournée mondiale perpétuelle et en constante évolution musicale. Premier concert en 1964 avec son frère Melvin à la batterie pour James Brown, prochain concert au Chabada à Angers le jeudi 9 juin 2011... 47 ans de carrière. Pan ! Pierrot (chant) Cela peut paraître curieux mais c'est Eddy Mitchell qui me vient à l'esprit. J'avoue avoir une oreille très distraite sur ce qu'il fait depuis une vingtaine d'années mais quand j'étais jeune on l'écoutait souvent avec mon père. On aimait bien le personnage, sentiment alimenté par “La Dernière Séance” le mardi soir quand ça causait western. Il achève aujourd'hui sa carrière et je l'évoque d'autant plus volontier. Il est synonyme pour moi de paix au foyer car quand ses disques tournaient c'est que ça allait bien. Avec d'autres il représente un peu cette jeunesse et c'est aussi ce qui compte avec les artistes qui s'inscrivent dans la durée... Des


moments heureux et on leur en sait gré. J'ai trouvé dernièrement en vinyle l'album “Seul” de 1966 où figure un de mes morceaux préférés, “Société anonyme”. J'aime bien le savoir là, le sortir de sa pochette, l'écouter parfois. Il fait partie de ma vie. Xavier (basse) Bad Brains est un des groupes qui m'ont vraiment marqué. Découvert par hasard sur une vielle cassette que j’avais repiquée sur un pote, leur premier album fut pour moi une révélation. Je n'avais jamais entendu des rastas jouer aussi vite des morceaux punk-rock avec un bon gros dub à la suite pour repartir de plus belle... Quelques albums à posséder absolument : le tout premier album éponyme sorti sur ROIR (1982), “Rock For light” (1982), “I Against I” (1986), “Live” (1988), jusqu’au dernier en date, “Build A Nation” (2007), produit par un Beastie Boys… Les Bad Brains seront d’ailleurs présents au Hellfest 2011 ! Manu (batterie) Mon choix se tournerait vers Fishbone pour leur élégance dans le mélange des genres (ska, reggae, rock, fusion...) et parce qu'ils ont su traverser les années avec classe. Écoutez leur premier minialbum “Ugly”, c’est un classique. On les a croisés plusieurs fois avec La Ruda (Dour, Bologne ou au Fujirock au Japon) et ce fut à chaque fois une énorme claque. Angelo, figure emblématique du groupe, restera à mon goût le chanteur le plus charismatique que j'ai rencontré. Daddy (trompette) Je dirais Arturo Sandoval. Né à Cuba en 1949, il est LE trompettiste du XXe siècle. Fort de la culture classique mais aussi de la musique traditionnelle cubaine et de tous les style du jazz, il possède une technique phénoménale toujours au service de la musique. Il repousse sans cesse les limites de l'instrument. Révélation en live en 1985 au Petit Journal à Paris, concert offert par mon frangin, je m'en suis toujours pas remis ! Album coup de cœur : “I remember Clifford” où il rend un magnifique hommage à Clifford Brown, trompettiste noir américain décédé à 26 ans, le roi du phrasé. Acclamé dans le monde entier, il fait environ 200 concerts/an... Depuis 40 ans. Respect ! Rodolphe (trombone) Je suis influencé depuis mon plus jeune âge par le son rauque et puissant de Gary Valente, tromboniste solo du Very Big Carla Bley Band. Ce type a confirmé ma passion. Il a une maîtrise rythmique du trombone absolument déconcertante. Je conseillerais le disque “Big Band Theory” de Carla Bley.

Fred (guitare) Esthètes et terroristes du kitsch, inspirés par Bad Brains, Minor Threat ou Run Dmc, les Beastie Boys tiennent le haut du pavé depuis plus de 30 ans ! Ils alignent des tubes qui collent à leur époque et je finis même par croire que c'est l'époque qui colle aux Beastie Boys. “Check your Head”me scotche toujours à l'écoute et je me délecte à chaque sortie estampillée B-Boys. Du visuel jusqu'à la production, les New-Yorkais gardent ce coté excitant de l'autoproduction et du DIY. Ca ne fait pas de compromis et c'est toujours fresh ! J'étais à Bercy pour la tournée “Hello Nasty” : diffusion en 360°, scène en forme de vinyle géant ! Gros gros concert ! Pour moi, il sont les Beatles du 21e siècle. Et vu que Richard est puni, je placerai un groupe bonus parce que j’ai une anecdote : on a joué avec les Skatalites pour la 1ère fois en 1995 au Grand Duc et en loge commune. À l'époque, c'était notre 5e concert et on avait un camion et du matos vraiment pourris. Quand ils sont arrivés, leur camion était encore plus pourri que le nôtre et ils nous ont demandé de jouer sur notre matos... Ils l'ont fait sonner bien mieux que nous. J'ai cette image de Roland Alphonso, le saxophoniste, en coté de scène en train de nous regarder. Ça fait partie des concerts marquants qui me guident !

La Ruda Odéon 1014 Wagram 2011 Un snobisme latent dans le microcosme musical (auquel on participe sans doute parfois) voudrait qu’un groupe festif soit moins respectable qu’un groupe torturé ou plus contemplatif. Pendant qu’on continue de discuter en tête à tête avec notre nombril, La Ruda aura passé ces dix-huit dernières années à jouer son punk-rock sautillant un peu partout dans le monde, vendu des dizaines de milliers de disques, connu des hauts, se sera relevée de ses bas, aura converti des tas de sceptiques pendant des concerts “tsunamiques” et compte surtout bien continuer sur sa lancée avec ce nouveau “Odéon 10/14”. Comme AC/DC fait du AC/DC, La Ruda fait du La Ruda. En différent mais en pareil. Et c’est sans conteste elle qui le fait le mieux. Tohu Bohu d’honneur pour l’ensemble de leur œuvre ! Kalcha

Infos www.laruda.fr

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PAR CÉCILE ARNOUX AFFICHE : DR

drago pedros

ON NE PEND PAS LES ROCKEURS !

Derrière le Drago Pedros, Hang the DJ, une association pilotée par un certain Jean-Marc, nantais originaire de Brest, plus précisément de Plougastel. Le concept est bel et bien basé sur cette double-identité : proposer un plateau nanto-brestois. Il va sans dire que le bonhomme connaît la scène nantaise, la scène plutôt rock. Mélomane client du même Mélomane (disquaire nantais), voyant défiler bon nombre de jeunes gens jean et Converse au pied, médiator dans la poche pour certains, à sa terrasse, celle du LCR (Le Cercle Rouge). Quant à la scène brestoise, JM délèguera aux militants du fanzine brestois Mazout la programmation. L'idée est donc bien de valoriser cette scène qu'elle soit nantaise ou brestoise, et d'insuffler des rencontres voire des échanges. Nantes avait accueilli à Bitche le match-aller en septembre 2010, et fait carton plein. Le retour se passe naturellement à Brest les 30, 31 mars, 1er et 2 avril. Petit coup d'oeil rapide sur un festival sans prétention. Avant toute chose, évoquons cette véritable délégation nantaise qui fait la route en mini-bus dès le mercredi 30 mars pour prêter main forte à l'association. Des têtes bien connues de la terrasse du LCR, des antennes de Jet FM, de certains groupes, lieux, labels nantais. C'est assez incroyable. Au final,

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on a parfois l'impression d'être à Nantes durant ces 4 jours, car rajoutons à ces bénévoles et aux groupes quelques irréductibles de musique et amoureux/reuse fou de la Bretagne, plus particulièrement du Finistère dont je fais partie. Après une entrée en matière sous forme de “barathon” le mercredi soir (fatigante aux dires des quelques présents), c'est bien au mythique Vauban que le marathon se poursuit. Quel lieu ce Vauban ! Endroit magnifique pour un joli plateau : Faustine Seilman, The Foves, Von Pariahs, French Cowboy et Donkey Saplot. On dira que l'affluence minime aura pu calmer les ardeurs ou les énergies des groupes. Pas de grand concert, mais un bon esprit. Pour les deux autres soirs, on met les petits plats dans les grands, en montant un chapiteau au Parc à Chaînes, port de commerce, à quelques encablures de la jolie Rade de Brest. Muscadet offert à l'apéro, le chapiteau est convivial, on y sent la mer. Se suivront sur ces deux jours une bonne douzaine de projets, avec une thématique plutôt rock et électro le vendredi, une dominante assez 60's le samedi. Difficile de revenir en détail sur chacun d'eux, on retiendra les performances de Fordamage, Mnemotechnic, El, Les Blousons, Siam, Les Royal Premiers... Un accueil simple, un catering soigné, un public qui s'exprime, emballé semble-t-il, et qui semble apprécier la bière (celle du Bouffay tiens !). Il y avait quelque chose d'alternatif, de punk ou du moins indé au Drago Pedros de Brest. Un truc porté à bout de bras par des bénévoles, 200% associatif, et je vous avouerais que ça se ressent. Des groupes spontanés, un public tout autant, des bénévoles souriants et pas pressés... Ajouter à cela les embruns, le sable, la lumière du Finistère, week-end finalement revigorant ! Une chouette version sonore est à retrouver ici : http://www.jetfm.asso.fr/site/Tutto-Per-Tuttimercredi-13-avril.html Infos www.dragospedros.com www.myspace.com/dragospedros


As We Draw VINYLE CD NUMÉRIQUE

Lines breaking circles

Throatruiner Records 2011

http://www.myspace.com/bocagespace

S/t

AP 2011

Bruxisme

Sosei Records 2010

Uncisive Label 2011

BOCAGE nous invite au voyage musical réservé jusqu’alors à la scène : un ciné-concert sur Nanouk l’Esquimau (Robert Flaherty, 1921). Le documentaire, un des premiers du genre, tourné dans la baie de Hudson, retrace la vie des inuits, à travers le quotidien de Nanouk et sa famille. Timothée et Claire proposent aujourd’hui ce souvenir sonore, un disque sur leur label Sosei Records. Percussions, chants aériens et langages inventés, guitares éthérées, bruitages en tout genre, colorent l’image de longues mélopées, d’influences ethniques, de mélodies presque boréales. Ce carnet d’aventure illustré, fait de candeur et d’humanité, révèle les magnifiques reflets blancs bleu d’un Bocage illuminé. Cédric Huchet

www.myspace.com/baal2008

Ba'al

Bocage

Musique pour Nanouk

CD

A l’heure où tant de groupes hexagonaux choisissent, parfois par paresse, souvent pour la musicalité, de chanter en anglais, d’autres ont décidé d’organiser la résistance. Il en va ainsi des Mayennais de BA’AL : la langue française, dans un parlé-chanté à la sèche théâtralité, est le cœur de leur rock mutant. Les consonnes claquent comme des coups de fouet et les mots, tout en circonvolutions phonétiques et poétiques, s’enroulent en spirale autour des guitares vicieuses et des claviers abrasifs, aux motifs hypnotisants. C’est une musique sombre, volontiers sérieuse et lettrée, qui s’aventure sur des contrées inhospitalières et peu foulées chez nous : au bord d’un feu de joie quelque part sous Terre, où les mots sont des braises ardentes, et le chant une incantation. Saurez-vous résister à l’épreuve des Ba’al? Yohann Le Blévec

Rien de plus

Quand on potasse les bouquins de médecine, on découvre que le BRUXISME est cette habitude (très irritante pour l'entourage) de mouvement inconscient de la mâchoire, principalement pendant le sommeil. Le choix de ce nom ne relève bien évidemment pas du hasard. Cet album traduit l'envie de ces membres de montrer les crocs. Issus de quelques formations mythiques de la région (Shout, Hemp, Toxxic TV, Hutchinson...) ces vieux briscards déboulent toutes guitares dehors. Dans la lignée de la vague post hard core américaine de la fin du 20e siècle (Quicksand, Orange 9mm, CIV...), Bruxisme ressuscite le fantôme des fabuleux Portobello Bones. Et si la rage est bien présente, le groupe n'oublie pas les mélodies et ose même le chant en français sur un titre. Un album référencé, certes, mais qui refuse le passéisme, témoignage d'un groupe résolument volontaire. Manu Legrand

CD

CD

www.myspace.com/bruxismeband

www.myspace.com/aswedraw

Longtemps qu’un groupe de hardcore ne m’avait pas procuré telle sensation de fraîcheur, le genre se cantonnant trop souvent à paraphraser NewYorkais et consorts… Ce qui en soit n’est pas un drame, mais l’énergie ne suffit pas toujours à vaincre la lassitude. Oubliez donc le hardcore à papa pour peu qu’on vous mette dans les oreilles le nouvel album de AS WE DRAW (ex-Hard Off Hearing). Lines Breaking Circles creuse un peu plus le sillon du trio lavallois, dans un post-hardcore qui a oublié d’être mou et chiant. Fougue de jeunesse me direzvous, pas du tout, les structures sont suffisamment complexes et le jeu maîtrisé pour que l’on goûte dans cet album la maturation et l’exigence qui l’ont fait aboutir à un tel résultat. Loin d’un son mastoc sorti d’un caisson de décontamination, on prône ici l’authentique, avec un son assez rock’n’roll. Y’a pas à dire, en matière de hardcore, Laval is All ! Benoît Devillers

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Cassius Belly CD

Heurts AP 2011

Christiane F

Les aventures sonores de Christiane F

www.myspace.com/christianef44

CD

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AP 2011

Clin d'oeil possible à la biographie de la jeune allemande, clin d'oeil certain à un rock'n'roll noir et second degré. Emmené par une diva, langoureuse parfois, rageuse souvent, habitée tout le temps, le quintet joue, aussi paradoxal que cela puisse paraître, une musique basique qui se trouve être originale et racée dans ses mélanges. Du garage, du punk, du Two Tone, du cabaret, de l'alternatif, de l'électro... CHRISTIANE F valse avec les genres, revendique sans doute plus un univers qu'une étiquette. Un univers inquiétant, tendu, révolté aussi, mais subtilement contrebalancé par de l'ironie et de la légèreté. Les pâlots de Christiane F auraient pu composer la bande-son de Frankenstein, de Dracula, avec son instrumentation qui fait la grand écart entre acoustique et électrique. C'est sans nul doute sur scène que cela peut se vérifier et que le propos prend toute son ampleur. Cécile Arnoux

www.myspace.com/andrcharbonneau

ANDRÉ CHARBONNEAU, que rien ne destinait au flamenco, semble pourtant bien tombé dans la marmite andalouse. Après avoir mijoté dans le pays de Cordoue au contact des “grands” comme José Antonio Rodriguez, il s'imprègne et digère l'esprit flamenco avec gourmandise. Ce nouvel album solo démontre, s'il en était besoin, qu'il s'est approprié l'esprit et la maîtrise technique du flamenco. Maîtrise poussée à son paroxysme, jusqu'à aplatir parfois les effets “coup de sang” si caractéristiques aux guitaristes flamenco, cette étincelle transmise aux danseuses et danseurs, qui s'exprime en retenue - explosion. Malgré la variété des genres visités (rumba, fandango, solea, sigueria), l'écoute reste un peu linéaire dans les mélodies. Mais le voyage en Flamenquie laisse toujours de belles et fortes impressions sonores. Gilles Lebreton

André Charbonneau Flamenco Andalucia

CD

Sunset France 2011

Clytem Scanning Armada

Clytem Records 2011

CD VINYLE

CLYTEM SCANNING est le nouveau projet solo de Marianne, ex-chanteuse du groupe Shane Cough, rejointe par Arnaud Fournier (guitariste de Hint & La Phaze). Débarrassée des guitares putassières de Shane Cough 2e époque, Marianne revient à ses premières obsessions : une electronica shoegaze entre Aphex Twin et Seefeel. Bien sûr, sa voix rappelle toujours autant Björk dans les moments calmes et PJ Harvey dans les hurlements, mais la demoiselle a suffisamment de charisme pour ne pas passer pour une simple copycat. Cet “Armada” repose sur un lit de percussions synthétiques au groove glacial, sur lequel n’ont plus qu’à folâtrer libidineusement voix sensuelles, nappes rampantes et guitares noisy. Très belle pochette au passage qui devrait vous faire préférer la version vinyle. Kalcha

www.myspace.com/missclytemscanning

www.myspace.com/cassiusbelly

C’est un bon accueil que nous faisons au 1er opus huit titres, dont trois remixes, du combo sarthois. Les protagonistes de CASSIUS BELLY réalisent une belle performance musicale. À la fois rap, electro, dub, pop et rock, il est aisé de l’assimiler à une bande son tout droit sortie d’un thriller palpitant, d’un roman noir angoissant, d’un film d’animation dont on serait le héros ou d’un scénario à la Tarantino narrant une cavale sans alternative… C’est en quelque sorte un bal électronique sur fond de musique profonde, trépidante et solennelle exprimant la gravité du ton de certaines actualités. Ne manquons pas de saluer les divers featurings et collaborations avec les rappeurs Sooolem (Henri Mash) et Monsieur Saï, la trompette de Marki, la voix du poète Mr Mad, et les touches electros de Marti et d’Otherness Society. Plus qu’un support audio, cette production est un réel objet, fruit du travail artisanal de La Machine Folle et des mains des Cassius Belly. Emmanuel Bois


Demian Clav CD

Wisteria Lodge

Prikosnovénie 2011

Erwan Co

www.myspace.com/erwancomusique

CD

Trois poumons AP 2011

Soyons francs, vous n’aurez peut-être pas (tous) envie de vous passer ce disque le soir en rentrant d’une journée de boulot. La musique de ERWAN CO n’est pas facile, c’est même un euphémisme. Fuyant les genres et les formats connus, le duo pourrait se rapprocher de gais lurons comme Diabologum, Programme ou Encre. Voire d’un Psykick Lyrikah en moins hip hop. Quinze titres relativement courts libèrent donc une poésie abstraite déclamée/slammée d’une voix monocorde mais urgente sur fond de zébrures de guitares affolées. Pas trop de quoi danser la queuleuleu donc. Mais si vous aimez la musique introspective qui écorche là où ça suppure, il est fort probable que vous trouviez votre bonheur avec Erwan Co. En interview sur http://tohubohu.trempo.com Kalcha

www.debarros.fr

Balades cavalières en pays occitan pour un DE BARROS caminaire (nomade) franchissant les cols pyrénéens, voir si, sur l'autre versant, se trouve le bonheur trop souvent insaisissable. Fougue et chaleur des rythmes brésiliens se télescopent avec la mélancolie des mots, fusionnent avec des guitares aux accents flamenco. L'Andalousie n'est pas loin. Dominique a jeté tout son être dans ces compositions aux arrangements foisonnants et raffinés, qui portent des textes nous renvoyant aux destins manqués. Pourtant la voix est chaleureuse et sûre et la langue occitane charrie ses soleils et ses galets pour les rouler en rivières espagnoles. Le chanteur saffréen, disparu depuis plus d'un an déjà, nous livre son message posthume : un dernier blues avant d'partir. Gilles Lebreton

Dominique De Barros Caminaire Daqui 2011

CD

Benoît Gautier S/t

AP 2011

Pour son 1er EP 5 titres, BENOÎT GAUTIER fait mentir l'adage “Les cordonniers sont les plus mal chaussés”. Il avait magistralement réalisé les albums de Mathilde en Juillet et de Momo, il a parfaitement su chausser le sien. Pas de virtuosité gratuite, pas de démonstration veine pour ce trio guitare, basse, batterie qui sonne haut et fort son southern folk-rock. Le drumming dense et subtil, les lignes de basse intelligentes et puissantes portent des riffs de guitare qui chantent autour de la voix grave, sensuelle et bilingue de Benoît. L'intro “d'Edie” sonne comme le Cheval fou de Neil Young, un régal ! Bilingues sont les textes cinématographiques de Daniel Morvan, dessinant les figures d'un rêve américain. On pense à David Mc Neil et on salue l'irréprochable mise en musique. Il faut se dépêcher pour emporter l'un des mille exemplaires numérotés de cette excellente mise en bouche. Georges Fischer

CD

www.myspace.com/benoitgautiermusic

www.demianclav.fr

Look classe et ambience cold wave. Ça fait plus de vingt ans que LSK marque la communauté internationale des musiques dark, du collectif Evidence jusqu’à la collaboration avec Gerard Malanga. Dans la même lignée, DEMIAN CLAV propose une musique forte et cohérente. Mais posons une hypothèse. L’originalité ici est construite sur ce qui devrait à la base constituer un non sens artistique. La jonction de deux courants a priori incompatibles. D’abord, le rock progressif, dans son expression la plus rococo, avec des solos de guitare qui dégoulinent et des concepts à n’en plus finir. Si le groupe cite Van der Graaf Generator comme influence, je pense plutôt pour ma part au Pink Floyd crépusculaire de “Final Cut”. Un mouvement dévié par la part gothique du groupe, plus proche toutefois des Legendary Pink Dots que de Sisters of Mercy. Une sorte de gothique beatnik pré-batcave. Singulier mais trippant. Gérôme Guibert

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Glück

CD

Acoustic jungle

Must Records 2011

Les Delphes www.myspace.com/lesdelfes

CD

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S/t

AP 2011

Foutraque, joyeux et rafraîchissant, le duo LES DELPHES provoque une euphorie légère avec ses ritournelles pop déglinguées. On aime particulièrement “Tout le monde en profite” comptine situationniste sur rythmique automatique ou ce “Pas trop” où plane l'ombre du meilleur Katerine. On pense aussi à Lilicub en savourant ce cocktail musical et textuel. Les ingrédients (liste non-exhaustive) : un brin de ukulélé léger, une brouette d'ironie, des contemplations désaxées du réel, des bourrasques de synthé en plastique, des louches d'idées bizarres, une pointe de non-sens, des kilomètres de rythmique machinique, un soupçon de rébellion, quelques touches de cuivres ronflants, un filet de trouble érotique et des nuées d'amour polymorphe. Ces faux naïfs sont de vrais filous et c'est bon. Georges Fischer

www.myspace.com/jorisrebecca

Les chanteurs français d'aujourd'hui n'ont plus besoin de traduire des tubes américains comme le faisaient les yéyés. Les chanteurs français font des tubes américains, en anglais. JORIS ET REBECCA ont beau venir du Far West guérandais, leurs racines sont plongées de l'autre côté de l'Atlantique. Ce duo prouve que la qualité d'un artiste ne se mesure pas aux décibels, mais à la sincérité de son chant, à la limpidité de ses compositions. Guitare, tambourin, voix expriment déjà beaucoup. Dépouillé, leur folk atmosphérique prend quelques accents de country, de blues et de léger psychédélisme à la Neil Young. Joris et Rebecca se démarquent parce qu’ils chantent ensemble, à l'unisson. Cela peut interpeller au premier abord (pourquoi ne pas harmoniser ?), on finit par réaliser qu'ils créent ainsi la voix du groupe, qui est faite de deux voix. Voices of America. Rémi Hagel

Joris et Rebecca An acoustic tale

Les Disques en Chantier 2011

CD

Les frères Léon Le Roi Singe

Victor Mélodie 2011

Voici le nouvel album des FRÈRES LÉON : “Le Roi Singe”. Il est composé de 9 chansons originales inspirées du conte traditionnel chinois “La clef de Sun Wu Kong”. Ça commence par l’entrée en scène du Roi Singe, mi-homme, mi-singe. Il aimerait qu’on le délivre de sa cage. Il demande alors aux Frères Léon de se mettre sur la piste de la clef qui lui rendra sa liberté. Un long périple les attend. Leur balade démarre au Muséum d’Histoire Naturelle, et continue sur une île fantastique, avec un crabe commerçant, un cochon dans l’espace, un poisson rouge triste… La suite est à découvrir en écoutant le disque dont les chansons sont très joyeuses. Les textes sont passionnants. Après écoute, on a très envie d’aller voir ce conte sur scène, conte mis en scène par Philippe Chasseloup. Lune Laurent (9 ans)

CD

www.myspace.com/lesfreresleon

www.myspace.com/glucktrio

GLÜCK est de ce genre de formations généreuses qui annoncent la couleur dès le départ... En garder sous la pédale ? Jamais ! L'album est un train à grande vitesse lancé dans une jungle touffue de drums et de cuivres. Opérant initialement pour le compte de la fanfare Zéphyrologie et du groupe Sansara, les trois musiciens forment le trio en 2009, fruit d'une fusion entre les codes de la drum & bass et la chaleur des instruments acoustiques. Emmenés par une énergie hors du commun, les douze titres d'”Acoustic Jungle” et leurs parties improvisées font mouche, je défie quiconque de ne pas succomber à leur délicieuse cadence. Non sans rappeler Red Snapper et ces ambiances exaltées d'une époque où un jazz charnu rencontrait les machines, la copie est propre et soignée et l'on ne pourra que se réjouir d'une telle entrée en matière. Jonathan Duclaut


Mamba4Cats CD

Surprise-Partie !

Kazamix Records 2011

Myabaraka www.myspace.com/myabarakaa

CD

S/t

AP 2011

MYABARAKA propose un son nouveau. C’est suffisamment rare pour être noté. Le steel-drum, cette percussion musicale de Trinidad, est venu à nous par les steel-bands, massifs et festifs. Ludmilla Allais-Benbouali, alias Mya, en fait un instrument d’accompagnement de ses chansons parlées-chantées métissées. Il apporte une musicalité riche, se prêtant aussi bien au reggae qu’aux mélopées caribéennes ou aux boucles électrorientales, et suffisamment discrète pour ne pas faire passer Myabaraka pour un OVNI. Si ce n’était qu’un concept, l’aventure finirait par s’essouffler. Au contraire, on se laisse facilement porter par cette invitation au voyage, habilement habillée par les samples chauds et la rythmique de la seconde tête du groupe, Christophe Piot, aka Chrisdup. Métissages des cultures, quête d’identité et humanisme sont les fils directeurs des textes que Mya donne à entendre d’une voix fraîche. Rémi Hagel

www.myspace.com/aimeci

Untel, ça pourrait être nous, c'est peut-être vous. Dans ce 1er album, MANON, jeune compositeurinterprète, aborde avec beaucoup de sensibilité, de sincérité et de façon très intimiste des thèmes pouvant sembler banaux mais qui n'en sont pas moins importants. Elle parle de l'accident de moto du voisin d'en face, de la timidité d'un certain Marïus, de sa peur du regard des autres, du grand amour de sa grand-mère, de plein d'autres choses, de plein d'autres gens... Avec seulement un piano, un ukulélé, une guitare et une basse, elle crée avec ses musiciens une douce atmosphère qui nous fait rêver et nous invite à rejoindre tour à tour l'ado qui marche à côté de ses pompes, celle qui regrette son petit copain ou le couple “d'improbables qui se complaisent pour soulager leur malaise”. Vous pouvez faire “l'impoli” comme nous le suggère Manon et abuser de cette écoute, nous sommes sûres, que comme nous, vous allez adorer ! Camille Lemerle et Manon Michaut (Lycée La Colinière, Nantes)

Manon

Untel a dit çà Les Disques en Chantier 2011

CD

Outrage Ryzhom

Outrage AOSP / Mosaïc Music Distribution 2011

OUTRAGE, l’aventure continue ! Ça commence par une impression de déjà vu, du ska-punk, sûrement dû à l’écoute des cuivres… mais aussi et surtout à un retour sur leur adolescence. Nostalgie oblige après 15 ans d’existence ! C’est souvent en regardant dans le rétro qu’on (re)trouve le sens de ce que nous faisons et de ce que nous avons entrepris (?). Ryzhom est en quelque sorte la résurrection du vent de la révolte que portait les “Outrageois” à leurs débuts. Estce qu’ils ont senti le courant de l’indignation et des révolutions arabes qui prévoiraient un écho en terres occidentales ? Dans tous les cas, ça sonne et ça joue. Ils ont toujours autant d’énergie les gaillards ! Le quintet se prête même au jeu de l’acoustique, use de ses talents en italien et même en espagnol. Toujours sur fond de punkrock, on assiste à quelques envolées électriques proches du metal. Emmanuel Bois

CD

www.myspace.com/outragepunk

www.myspace.com/mamba4cats

A l’écoute de cet EP, plus aucun doute n’est possible : le chat est le meilleur ami de l’homme et il est nettement plus rigolo que ces hypocrites de canidés. Et le fieffé greffier est joueur. Avec “Surprise-Partie !” MAMBA4CATS s’est donné pour ambition de concilier “l’art de plaire et de distraire”. Concrètement, ça donne un électro mâtiné de jazz, de jungle, de sons bidouillés, de ritournelles des 50’s, de swing, de scratch, de musiques de l’est, de trucs chopés à droite et à gauche, du meilleur des vinyles de derrière les fagots, de boucles en veux-tu en voilà, avec des gros morceaux de dialogues de films en noir et blanc dedans. Le morceau “Estoy”, concentré pur de sonorités slaves, conviendrait parfaitement à la B.O. d’un film de Kusturica ou de Tony Gatlif. On sent que Freadz (Kazamix), Dj Spok et Arturo Rotunda qui ont composé cette galette se sont amusés et veulent faire danser. Et croyez moi, ça marche… J’ai testé en soirée. Marie Hérault

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The Dancers CD

New Chemistry

AP 2011

Vaginatown LSD

www.myspace.com/vaginatownxxx

VINYLE

Quelque chose nous dit que si on cherche dans les disques de chevet de VAGINATOWN on devrait trouver quelques albums des Cramps, de Devo et de Suicide. Parce que leur très beau (quelle pochette !) nouvel EP vinyle fait s’accoupler à la perfection le voodoo punk des premiers, la pop mongoloïde des seconds et le blues synthétique des derniers. Autant dire que les Nantais auraient des choses à partager avec les Montpelliérains de 69 (ex-Sloy). Ces quatre titres garage indus no wave (et pourquoi pas ?) vous rentrent dans le lard dans les règles de l’art – et réciproquement – sans même se retourner pour voir si vous vous relevez. Une bonne sortie de plus à attribuer au label nantais Kizmiaz Records auquel on va finir par se fier les yeux fermés. Mais les oreilles grandes ouvertes. En interview sur http://tohubohu.trempo.com Kalcha

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Kizmiaz Records 2011

www.myspace.com/sieuretdame

Oui, derrière SIEUR ET DAME se cachent bien un garçon et une fille. Mais il s'agit là de l'unique concession faite à la raison par le duo nantais. À moins que l'on considère raisonnable d'associer textes crypto-érotiques, voix féminine lyrique et chants théâtralisés à l'extrême, le plus souvent sur des morceaux bricolés à base de piano ou guitare... Un concept band baroque inécoutable, donc ? Plutôt le groupe à la personnalité la plus forte entendu depuis un moment ! Peut-être parce qu'à l'image des soeurs CocoRosie à leurs débuts, il se crée une alchimie aussi improbable que vénéneuse entre ces deux voix, miracle charmant souligné par le minimalisme de l'instrumentation. La fausse pureté candide (mais vraie belle voix) de Dame offrant ainsi un contre-champ idéal à la grivoiserie enjouée, parfois presque animale, de Sieur. Si cette perversion se veut discrète, elle est en tout cas délicieuse. Damien Leberre

Sieur et Dame Perversion discrète Kythibong 2011

CD VINYLE

Vicoparadis S/t

AP 2011

La musique de VICOPARADIS est assise sur des grooves musclés et des thèmes accrocheurs. D’une mouche endiablée aux orchestrations cuivrées malicieuses à un slow pinkfloydo-tiersenien, le quintet nous emmène dans un univers riche d’influences. Tantôt l’électrojazz oriental d’Ibrahim Maalouf (“Mouche”), tantôt les chaleurs cuivrées de Soul Jazz Orchestra (“Ethiologic”). Sur “Billie”, David Morand laisse entrevoir toute la sensualité de son jeu au bugle dans un chorus planant, tant par son coté épuré que profond. “De tout temps, l’une des caractéristique fondamentale des êtres humains, est qu’ils se déplacent”, nous enseigne “Red Windows”. En effet, à l’écoute du premier opus de cette formation nantaise vous ne tiendrez pas en place. Alors remuez, dansez, et laissez-vous porter par cette musique qui, l’été arrivant, va tomber à point nommé pour mettre un peu de grooves pimentés dans nos appareils auditifs. Sébastien Bertho

CD

www.myspace.com/vicoparadis

www.myspace.com/mistysocksband

À l’heure où la pop actuelle est saturée d’effets électros et d’autotune, THE DANCERS (ex-Misty Socks) sort un premier EP tout simplement rafraîchissant. C'est avec les “Eyes closed” qu'on se plonge dans l'univers d'un groupe frais et printanier. Les morceaux sont entraînants, s’enchaînent avec légèreté, les refrains restent en tête. C'est un brin de plaisir à l'écoute, avec une alternance de voix féminine et masculine agréable et totalement bienvenue, qui en est tout adouci. Le côté pop-rock rappelle Pony Pony Run Run ou Arctic Monkeys mais aussi et surtout The Pipettes. C'est un “Dancing Game”, une énergie délivrée, une “New Chemistry” appréciable et à apprécier. On ne peut tout de même pas nier l'existence des Dancers qui ont offert un concert à Paris le 24 février dernier et qui vous feront à coup sûr danser. Et six chansons, ça n’est pas suffisant ! Anouk Le Bras et Andréa Simonnet (Lycée La Colinière, Nantes)


Coup de griffe ! FREE PARTIES : LES RAISONS DE LA COLÈRE

PAR SAMUEL RAYMOND DE TECHNOTONOMY PHOTO : MME HOURS

La dérive droitière du Gouvernement ne touche pas uniquement les étrangers ou les pauvres. Récemment, elle a, de nouveau, pris pour cible les jeunes organisateurs de free parties. Alors que depuis quelques années, et notamment dans l’Ouest, un statut quo semblait s’être établi entre les sound systems et les pouvoirs publics, depuis novembre dernier, la hache de guerre semble à nouveau déterrée. Pour preuve, quelques évolutions législatives incluses dans le fameux paquet Loppsi 2 et, surtout, une radicalisation de la répression sur le terrain. Pour le volet légal, trois angles d’attaque interviennent contre cette frange de la jeunesse qui a décidément tous les torts : le matériel, les lieux de vie et la surveillance. Concernant le matériel, l’article 35 de la Loppsi 2 prévoit que tout matériel saisi peut être vendu sur demande du juge d’instruction, une fois qu’il n’est plus utile à la manifestation de la vérité. La plupart du temps, dans les cas des saisies de sonos (qui sont possibles depuis 2002 en cas de fêtes illégales), le juge prononce la restitution du matériel dans les 6 mois. En effet, dans le calme d’un tribunal elles apparaissent souvent moins illégales au procureur qu’on réveille à 2 h du matin sans l’informer du contexte. Ce texte permet une solution facile pour, une fois de plus, contourner les juges, ces laxistes notoires. Le Gouvernement a ensuite tenté de taper sur les habitats mobiles ou alternatifs qui sont aussi une des marques de cette culture qui cumule toutes les tares. Avant que le Conseil constitutionnel ne rejette le texte, il suffisait de la volonté d’un Préfet et 48 heures de délai pour détruire les habitats qui n’étaient pas conformes au code de l’urbanisme, même s’il s’agissait d’un camion aménagé dans la cour de ses parents. Comme une bonne répression ne va pas sans un bon flicage, la fusion Police-Gendarmerie a permis, en novembre dernier, la création d’une cellule spécifique du SDIG (ex-RGs) ayant pour vocation de traquer sur le net les organisateurs de soirées rave et autres manifestations de jeunes. Depuis, l’efficacité de ce service a été maintes fois vérifiée, nos

pandores facebookistes ayant pris pour habitude de balancer à leurs collègues gendarmes les noms et adresses des organisateurs qui annoncent leur manifestation sur internet. Sauf que…. allant évidement au plus simple, les coups tombent en priorité sur ceux qui organisent des soirées légales dans des salles prévues pour cela et dûment annoncées. Un simple coup de fil au Maire de la commune concernée ou au propriétaire de la salle de spectacles pour le menacer de graves ennuis et le tour est joué, la fête avortée. Les jeunes qui jouent le jeu des organisations carrées et sérieuses en sont les premières victimes. Mais qu’on se rassure, ceux qui choisissent la clandestinité ne sont que rarement inquiétés… avant la fête. Par contre, une fois la fête commencée, c’est tout l’arsenal répressif qui se met en place. CRS, hélicoptères, Flash-Ball, tasers... tout est bon pour faire payer aux musiciens impudents leur audace et leur envie de liberté. Le 31 décembre dernier, une jeune fille était défigurée à vie par un coup de Flash-Ball en plein visage pour ne pas avoir fui assez vite le lieu de la rave en cours d’évacuation. Une étude menée par l’association Technotonomy entre le 1er février et le 15 mars 2011 (6 week- ends) dénombre plus de 25 fêtes mises en danger, avortées, interrompues ou saisies à la fin. Dans le lot, des fêtes en salle, légales, des soirées à 50 dans les bois ou a 500 dans un hangar loué. Dans tous les cas la même sévérité. Un autre point commun important : le refus de s’engager des élus locaux, surtout en milieu rural. Plutôt que d’envoyer leurs spécialistes jeunesse ou culture à la rencontre des jeunes, la majorité des élus, autant de gauche que de droite, préfèrent, par calcul électoral simpliste, interdire et laisser les forces de l’ordre compenser leur manque de prise de responsabilités. Coincés depuis 15 ans entre le marteau et l’enclume, rejetés des SMAC et autres lieux de culture car défenseurs de l’amateurisme et du libre accès des publics à la culture, les acteurs des free parties n’ont encore une fois le choix qu’entre la radicalité ou la disparition. Infos http://ufisc.org - www.technotonomy.org

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Playlists Nicolas Richard, aka Covalesky,

musicien, producteur

FUTURE ISLANDS, In Evening Air, Thrill Jockey, 2010 (minimalisme, new wave, pop) “Derrière leur ‘tube’ ‘Tin Man’ se cachent d'autres petites merveilles portées par une voix à la Joe Cocker (si, si, c'est un compliment...), mélancoliques, froides, dépressives, second degré, profondes...”

MATTHEW DEAR, Black City, Ghostly International, 2010, (électro, rock) “La classe ! Son album brasse des musiques qui ne sont pas particulièrement ma tasse de thé mais là il y a des morceaux imparables, une synthèse entre les musiques de club et les dépressions de salons, un pur plaisir !”

FORDAMAGE, Belgian Tango, Kythibong, 2008 (rock) “‘Belgian Tango’ ressort à l'occasion de leur nouvelle tournée, avec un morceau bonus enregistré live avec des musiciens de Marvin, Papier Tigre, Room 204, etc. Vu en live récemment, une tuerie !”

Anaïg et Erwan,

Resistenz

LHASA, Lhasa, Audiogramme, 2009 (folk) “Janvier 2010, et voilà elle est partie... Pas suffisamment reconnue, mère de douceur et sauveuse d’âmes perdues. Combien de chagrins envolés sur sa musique, sur ses mots si justes, sur les musiques si parfaites dont elle savait s’entourer. Des regrets, de la tristesse ? Quand une magnifique histoire se termine, il faut se dire ‘au moins nous avons eu ça’, 3 beaux disques.”

L'EFFET DÉFÉE, Al Trop, AP, 2010 (rock expé) “Maude Trutet aka Mood, jeune et talentueuse artiste porte corps et âme ce projet magnifique qui ravira les amateurs de rock progressif et féérique. Dans son univers, on s’exprime à l’envers pour comprendre à l’endroit que la société des hommes devrait ouvrir les yeux et se taire, que le surnaturel a de quoi nous apprendre et d’autres leçons de choses utopiques mais indispensables.”

LOW, Drums and Guns, Sub Pop, 2007 (rock indie) “Un disque lumineusement sombre, minimaliste mais néanmoins dense, Low se réinvente sans tirer un trait sur leurs précédents opus, un vrai tour de force.”

Collectif Amac, festival Les Mouillotins LA CANAILLE, Par Temps de Rage, L'Autre Distribution, 2011 (chanson rock) “Découverte 2007 du Printemps de Bourges, un album oscillant entre hip hop/slam et orchestration rock dans la lignée du projet Zone Libre. Les textes sont subtiles, le son est fat, l'ensemble est une bonne grosse claque qui donne goût à la fessée, le projet s'écoute en boucle de la piste 1 à 12, attention car : ‘Le soulèvement aura lieu’.”

TOMA SIBIBE, Le Génie Donkili, Djahkooloo Records, 2010 (musique pour enfants) “Conte musical autour de l’histoire de Donkili, génie de la musique et des sons. Le message de cette aventure est clair : partage, don de soi et joie de vivre ensemble. En conclusion un bel album, métissé, dansant avec de jolies mélodies et des sourires. Un véritable rayon de soleil pour les enfants.”

LA BELLE BLEUE, Morceaux de Papier, AP, 2010 (chanson) “Album sincère, textes poétiques et touchants, musique roots'n’roll…. Les Guérandais de La Belle Bleue nous offrent un authentique second album où se mêlent guitares, percussions, sitar, mélodica, didjéridoo… À découvrir de toute urgence”

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