TohuBohu15

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Shanky Shewba.K n째 15 - automne 2009 - gratuit

Dossier :

La presse est-elle encore utile aux artistes ? Gokan

Sweetback

Cabadzi


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ShoulShine

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Sylvain Girault brèves Shanky Shewba.K Gokan Hobnox Sweetback La presse est-elle encore utile aux artistes ? livres Cabadzi disques playlists

Photo couverture : Shanky Shewba.K (DR) Directeur de la publication : Vincent Priou Rédactrice en chef : Cécile Arnoux Ont participé à ce numéro : Mickaël Auffray, Yasmine Bentata, Arnaud Bénureau, Emmanuel Bois, Lucie Brunet, Benoît Devillers, Denis Dréan, Jonathan Duclaut, Éric Fagnot, Georges Fischer, Claire Guiu, Patricia Guyon, Mr Flatulens, Marie Hérault, Cédric Huchet, Isabelle Kauffmann, Yoann Le Blévec, Yoan Le Nevé, Damien Leberre, Gilles Lebreton, Julien Martineau, Pascal Massiot, Julien Nicolas, Raphaèle Pilorge, Benjamin Reverdy, Jérôme Simonneau. Conception graphique : Christine Esneault Impression : Imprimerie Chiffoleau Tirage : 13 000 exemplaires – Papier recyclé Dépôt légal : en cours Siret : 37992484800011 Tohu Bohu est une publication de Trempolino, 51 bd de l’Égalité, 44100 Nantes, et du réseau info-ressources musiques actuelles des Pays de la Loire : Tohu Bohu. Prochaine parution : février 2010 Bouclage : 25 janvier 2010

Ego Twister

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©P-MOD

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Coup de griffe Hellfest

Le réseau Tohu Bohu coordination : Cécile Arnoux / T. 02 40 46 66 33 / cecile@trempo.com

ADRAMA / CHABADA Jérome [Kalcha] Simonneau Chemin Cerclère, Route de Briollay, 49100 Angers T. 02 41 34 93 87 / jsimonneau@lechabada.com / www.lechabada.com

BEBOP Emmanuel Bois 28 avenue Jean Jaurès, 72100 Le Mans T. 02 43 78 92 30 / crim@bebop-music.com / www.bebop-music.com

FUZZ’YON Benoit Devillers 18 rue Sadi Carnot, 85005 La Roche-sur-Yon cedex T. 02 51 06 97 70 / ben@fuzzyon.com / www.fuzzyon.com

LES ONDINES Éric Fagnot Place d’Elva, 53810 Changé T. 02 43 53 34 42 / pole-ressources@wanadoo.fr / www.lesondines.org

TREMPOLINO Lucie Brunet 51 bd de l’Egalité, 44100 Nantes T. 02 40 46 66 99 / lucie@trempo.com / www.trempo.com

VIP Julien Nicolas Base sous-marine, bd Légion d’Honneur, 44600 Saint-Nazaire T. 02 40 22 66 89 / jnicolas@les-escales.com / www.les-escales.com

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PAR CÉCILE ARNOUX

sylvain ©C.Eno

girault

MUSICIEN AVANT TOUT

Un violon dans les mains tout jeune, Sylvain Girault lâche l'école de musique et apprend le violon “irlandais” avec Hervé Lorre, découvrant ainsi le volet ludique et oral de la musique. Les Cure, les Beatles, les Smiths... lui titillent l'oreille à l'adolescence. Après avoir joué dans les soirées étudiantes avec un groupe de reprises de pop, il intègre le groupe Katé-Mé en 1998. Le côté rock de Katé-Mé sur scène lui plaît. Une belle aventure commence pour ce jeune chanteur qui n'a que quatre ans de pratique du chant derrière lui, et dix ans de moins que ses compères musiciens. C'est bel et bien le chant, plutôt que le violon, sa porte d'entrée dans la maison “musiques traditionnelles”. Sylvain apportera à Katé-Mé un chant ouvert qui s'inspire du hip hop, du ragga-muffin avec ses dignes représentants que sont Les Fabulous Troubadors ou encore Massilia Sound System. Sylvain Girault se dit “un ovni et plutôt du côté des petits”. Le pari d'ouvrir une salle uniquement dédiée aux musiques traditionnelles (si peu reconnues), Le Nouveau Pavillon, le prouve bien. “Ce sont des musiques populaires, qui avaient un sens dans la vie quotidienne de certaines communautés villageoises aujourd'hui disparues. Le pari est de défendre ces musiques et surtout les musiciens qui les portent, de montrer en quoi ils parlent à leurs contemporains. Ce n’est pas pour rien si de nombreux rockeurs ou jazzmen vont y chercher une inspiration et une pulsation”. Sylvain regrette souvent le manque de soutien des acteurs culturels, l'isolement peut-être aussi qui amènent un grand nombre de musiciens trad à rester dans des réseaux de fest-noz, d’animations, alors qu'ils ont un potentiel artistique. L'idée du Nouveau Pavillon, à la base, est bien d'insuffler des créations musicales absentes des programmations des salles nantaises. Soutenu par un certain Gérard Cieslik (ex-conseiller musique et danse de la Drac) et de Françoise Verchère (alors Maire de Bouguenais) qui y voit une belle réplique à la naissance du Zénith, Sylvain y est allé au bagou. Le projet demeure militant artistiquement et culturellement, citoyen, politique non pas au sens de défense des régionalismes, mais plutôt au sens de valorisation des cultures du peuple, des cultures dominées, des musiques de l'oralité. Avec deux permanents, Le Nouveau Pavillon, porté par des bénévoles musiciens (y compris le Président) se veut non pas un club d'initiés mais un projecteur qui éclaire une scène, un point de rendez-vous pour des musiciens qui créent. La salle doit permettre à ces mêmes musiciens d'aller jouer ailleurs, si possible dans des salles non estampillées “musiques trad”. Et l'atout majeur de cette salle est bien que le directeur/programmateur, Sylvain Girault, est avant tout un musicien, qu'il est dans les réseaux, qu'il va jouer sur des scènes, qu'il connaît les musiciens. La salle coproduit des résidences, aide les musiciens à se structurer. “Il faut savoir que les musiques traditionnelles sont comme le rock il y a vingt ans”, commente Sylvain. “Il y a peu de tourneurs, pas d'asso avec la licence d'entrepreneur”. Sa double activité est parfois difficile à gérer, même s'il donne la priorité à la musique comme pratiquant. “Le fait de chanter dans le domaine que je programme m'a amené à respecter une règle, celle de ne jamais me programmer [...] Je côtoie les musiciens, je suis au courant de l'actu, le rapport est simple, on parle musique entre nous et pas de cachet. Après, je gère les réunions où je me retrouve avec d'autres programmateurs, il n’est pas toujours évident de gérer la double casquette aux yeux des interlocuteurs.” Ces réunions pour aller chercher de l'argent, défendre son bifsteack, ce n’est pas toujours facile, même si les musiques trad sont quand même plus estimées par les acteurs des autres musiques actuelles qu'il y a quelques années. Katé-Mé s'est arrêté en juillet 2009, après 10 ans, 4 albums, moults concerts, dont les Francofolies. Depuis septembre 2008, Sylvain tourne en quartet acoustique, un concert vraiment axé sur le répertoire de musiques traditionnelles de Loire-Atlantique (La Dame Blanche, cf chronique p.28). Parallèlement, il travaille depuis peu à un projet plus personnel, plus étiquettable “chanson”, correspondant à un travail d'écriture entamé dans Katé-Mé et devenu plus “personnel”. Et, bien entendu, il assure la direction et la programmation du lieu, avec toute la fougue et la passion qu'on lui connaît. Ah, ça fait plaisir !

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beatmaker de talent de sortir son album “30 Short Stories” toujours en libre téléchargement sur le site www.myspace.com/qodlab. Quoi de mieux pour vous faire patienter avant la nouvelle édition d’Autodidact 2010, l'évènement du label prévu les 15 & 16 janvier à Laval.

Projet initié par la Ville de Laval, l'Addm 53 et le Cirma les Ondines, Rockin’Laval raconte, à travers l’épopée du rock lavallois, 40 ans d’histoire du rock. Une histoire au quotidien loin des clichés trash ou glamour, retracée via une exposition et un livre, auxquelles s’ajoutent de novembre 2009 à février 2010, de nombreuses actions (conférences, cinéma, journée du disque…) concoctées par les acteurs culturels de l’agglomération lavalloise, dont bien sûr des concerts, rock’n’roll oblige ! www.rockinlaval.com C’est un re-baptême du feu pour les Fat Pandas. La relève du rock fontenaisien a décidé de changer de nom pour devenir les Von Pariahs. Avec en prévision la sortie prochaine d’un album et le tournage d’un clip dans la foulée… À surveiller de près. www.myspace.com/ vonpariahs Après l’EP “Sunny” 10 titres, réunissant les protagonistes du netlabel mayennais Qodlab°L sorti cet été, c’est au tour de Fabrice Bréjean, nouvel recrue du label et

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En soutien au Festival du Chant de Foire qui a connu quelques difficultés sur sa dernière édition, l’association La Belle Equipe invite le samedi 5 décembre prochain Les Ogres de Barback à la salle du Mitan à Bournezeau. Soyez nombreux à soutenir un des meilleurs festivals vendéens ! lechantdefoire.free.fr

Du bon, du gros pour

Nouvel R qui, après avoir terminé l’enregistrement de leur prochain album (sortie février 2010), d’un clip avec Kourtrajmé et en pleine résidence de création au Fuzz’Yon, viennent d’apprendre leur sélection au Fair, cette année, aux côtés d’autres groupes régionaux : Sexy Sushi et Pony Pony Run Run. À découvrir en avant-première au Fuzz le 13 novembre. www.nouvelr.fr

Au Foin De La Rue a franchi

Concrete Curving Records, le netlabel nantais axé vers les musiques électroniques, prépare sa rentrée avec de nouvelles sorties. À paraître : l'album d'un nouvel artiste, Life in A Box intitulé “Primitive Form of Confort” ainsi qu'une compilation de morceaux d'Altaï remixés par différents artistes : And if God, King Kong Was A Cat, Volfoniq, Tosaka et Skyp. En libre téléchargement sur www.concretecurving.com

une belle marche pour ses 10 ans, en faisant le pari d’une prog revue à la hausse (IAM, Herman Düne, General Elektriks, Montgomery, Groundation…). Le résultat : une prog homogène, une jauge multipliée par deux et une édition jouée à guichets fermés avec 17 000 spectateurs… Pour 2010, l’association travaille à améliorer la qualité d’accueil, qui, avec la scénographie complète du site et la découverte musicale forment le leitmotiv d’Au Foin De La Rue. www.aufoindelarue.com 1er tremplin dédié aux artistes hip hop issus des Pays de la Loire, Buzzbooster (membre de Flow, réseau national des festivals hip hop) proposera aux groupes retenus un


accompagnement et un passage au festival Hip OPsession (février 2010). La finale régionale aura lieu le 13 novembre au Chabada à Angers. www.pickup-prod.com

Cholet et Chemillé accueillent trois soirs durant une nouvelle édition du festival Les Z'Eclectiques - fall winter. Chanson, pop, dub, musique des Balkans, reggae roots et électro avec Goran Bregovic, Zenzile, Wax Taylor, X-Makeena... Ah, le chaudron des Mauges ! www.leszeclectiques.com Pour ses 10 ans d'existence, le groupe StrikeDown propose un hommage à la scène nantaise. Le 7 novembre, rendez-vous à la salle Nantes Nord pour y voir Hell Nino, Aéris, Jumping Jack... www.strikedown10ans

La Mayenne a vu naître ces dernières années la création de plusieurs studios de répétition (Le département musiques actuelles de la mairie de Laval, le Cube à SaintDenis-de-Gastines et la MJC la Boule d'Or à Evron). Associés à la salle de concerts du 6PAR4 à Laval, ils se mobilisent aujourd'hui autour du Réseau 333, et mettent en place une série de concerts dans 3 lieux différents, qui seront suivis par des modules de formation (gestion du son, administration...).

23e édition pour le Bebop ! Festival incontournable des nouvelles tendances musicales, il brasse les courants musicaux et prend le pari d’une programmation audacieuse, qui fait la part belle aux groupes dont la renommée n'est plus à faire mais aussi aux découvertes artistiques... www.bebop-festival.com

En attendant la mise en ligne du site Tohu Bohu (www.tohubohu.trempo.com) prévue pour décembre 2009, retrouvez les news musiques actuelles de la région sur notre page Twitter : www.twitter.com/reseautohubohu

Les groupes Idem et Gong Gong, après s'être rencontrés lors de l'édition 2008 de Nantes au Zenith, poursuivent l'aventure. Avec des titres de chacun des deux groupes réarrangés, et réinterprétés, les deux formations ont accentué leur collaboration sur les lumières, la scénographie, le multimédia et la vidéo. Leur tournée commune démarre en ce mois de novembre 2009, surveillez la programmation de la salle la plus proche de chez vous. www.idem-kzfp.com/ gongidemgong En plus des concerts, ça presse à tour de bras du côté du Complot Mat’Sa, toujours en activité. Les dernières sorties de Stubborn (HxC), de Hell’s Crack, de New Assholes (side-projet de Mat, chanteur des Viktims qui se retrouve derrière les fûts), et pas mal d’autres galettes, disponibles dans toutes les bonnes crêperies. www.myspace.com/ lecomplotmatsa

Le magazine Tohu Bohu va connaître son premier hors-série. Traitant des risques auditifs, et destiné aux musiciens et techniciens, le magazine donnera la parole aux artistes, aux sociologues, à des spécialistes de la technique, avec bien entendu des éclairages médicaux... Avec en filigrane la musique comme plaisir. Sortie prévue début janvier 2010.

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SHANKY SHEWBA.K

ZULU STYLE !

PAR EMMANUEL BOIS PHOTO : DR

Issu du groupe Boo Graz, co-fondateur du festival hip hop Arena, coordinateur d’ateliers d’écriture, animateur socio-éducatif… SH2K le cérébral revient avec un projet solo, pour sortir un disque qui précédera une tournée prévue pour l’an prochain. Quel est ton parcours et qu’est-ce qui t’a amené au rap ? Originaire de Martinique, je suis arrivé en Métropole en 1994. J’y faisais un peu de dancehall et je commençais tout juste à écouter du rap américain. Une fois arrivé, je me suis mis au rap. C’est avant tout l’écoute de Busta Rhyms qui m’y a amené. Son style faisait la synthèse de ma culture musicale. Et c’est la rencontre avec San qui venait de monter le groupe Boo Graz qui m’a mis le pied à l’étrier. Nous faisions beaucoup de scènes avec la Baraka Possa (Maleko…), puis avec le collectif Bastion du grand ouest (Soul Choc, S.A.T., Dimension Ouest Cartel…). Qu’as-tu fait après ta période Boo Graz ? Après différentes productions et des dates aux côtés d’artistes de référence (NTM…), nous arrivions à un stade où il y avait des choix à faire. Soit nous passions le cap de la professionnalisation, soit nous nous arrêtions-là. Chacun a choisi une voie autre que musicale. J’ai tenté de continuer

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l’histoire en solo, du côté de la production d’artistes avec ma structure : Big Flash. Qu’est-ce qui t’a marqué dans la culture hip hop et t’a inspiré une marque de fabrique ? J’ai trouvé mon feeling dans le rap US. Je le trouvais plus intéressant et en décalage avec le rap français. J’ai donc forgé ma technique et mon phrasé sur la base de ce style. Ma force a été d’avoir commencé quand tout explosait en France, à partir de 1995. À ce moment-là, le rap était pur. Si tu étais bon, tu étais facilement remarqué. Le rap n’était pas encore utilisé comme le produit d’un commerce lucratif. Mon écriture déjà bien assumée, s’est renforcée par la dynamique de cette époque. Une écriture spatiale, cérébrale, basée sur l’humain, les métaphores, les ressentis. Mon phrasé est rap, ma technique est rap, mon écriture n’est pas “cliché”. Chaque morceau décrit des faits en les dénonçant par l’image. J’y décris mon amertume du système d’une manière utopique, basée sur des rêves.


Parfois je suis même pessimiste, parce que d’une certaine manière je cautionne ce système dans lequel on vit, basé sur la hiérarchisation des rapports, du pouvoir… Je suis toujours dans l’ironie sur un son assez balourd, inspiré des dessins animés, pour appuyer la métaphore. On te surnomme le “cérébral”. Ça vient de là ? Oui, car je pense tout le temps. On m’a souvent fait le reproche d’être trop profond. On m’a même conseillé de faire moins compliqué si je voulais me vendre… J’ai une réflexion peut-être trop dans l’espace, trop poussée, tout en restant conscient du monde dans lequel je vis. C’est ma manière de le dénoncer. Plus de 10 ans que tu es dans le rap. Que recherches-tu après quelques productions, Boo Graz… Et pourquoi un projet solo ? Simplement parce que je suis tout seul (rire) ! Au fur et mesure, je me suis retrouvé seul et j’arrivais à un stade de ma vie où je m’accomplissais personnellement et professionnellement. Ce projet solo s’est donc fait naturellement et s’est nourri de ces étapes de ma vie. L’intérêt est de continuer à dénoncer et de faire partager l’humain, ma culture hip hop et cela prouve que j’ai toujours ce côté zoulou à extérioriser (issu de la culture du mouvement Zulu Nation). Le but est de le faire avec mes propres moyens et d’aller le plus loin possible en prenant mon temps et de monter une équipe prête à le défendre (éditeur, label, distribution). Je ne tiens pas à en faire un produit commercial. Ma conception de l’artistique reste ancrée autour de l’humain tout comme ma manière de conduire mon projet. Même si je n’en vends pas énormément, le CD restera un moyen de diffusion de ma réflexion, construite avec ma vie personnelle et professionnelle. L’important est de développer le projet et de le faire vivre au maximum. Comment articules-tu cette idéologie pour mener ton projet face aux gens qui parient sur toi ? S’ils me suivent, c’est qu’ils y croient et qu’ils acceptent ma manière de manager. La vente de disques est une chose, le projet n’existe pas essentiellement par elle. La scène est ma force. Je cherche à la travailler à fond, à lui donner une éthique à développer la mise en scène. Comment conçois-tu la scène ? Mon projet y prend tout son sens. L’objectif est d’y

inclure et de travailler la mise en scène autour du jeu de lumière, de la vidéo, de la danse et du graff, qui viendront plus tard. La 1ère étape étant de formaliser les choses sur la lumière. Il est important de réaliser une mise scène peu rigide pour pouvoir laisser libre cours au live, de pouvoir orienter et jouer mon show en fonction de comment je sens le live et de réagir en fonction du public. Fin octobre, nous sortirons tout juste de résidence pour concrétiser cette étape. La vidéo permettra de retranscrire et de donner plus de sens au message, de le souligner. Pour ce qui est du décor, il correspond à mon chez moi, mais je vais m’arrêter là, je commence à t’en dire trop (sourire) ! Qui enverra les instrus sur scène ? C’est un peu compliqué, le but est de rester flexible sur la participation du DJ. Je suis surtout entouré de DJ Netik et de DJ Phantom. Chacun ayant ses propres projets, l’un ne pourra pas me suivre plus que l’autre. D’où l’importance de rester flexible et de simplifier sa participation, sans pour autant dénigrer la place du DJ dans le sens global du projet scénique.

Shanky Shewba.K Illuminaty Yotanka / Discograph 2009 1er album solo pour le cérébral Shanky Shewba.K. D’où vient-il ? On se demande parfois. De l’espace peut-être, de la Lune c’est plus certain. Le Monsieur a besoin de prendre de la distance pour dépeindre le monde dans lequel on vit pour, au final, avoir les pieds bien sur terre. Entre slam et rap hors norme, on a droit à une belle performance dans l’écriture. M. Shanky est poète, philosophe, un peu trop parfois ? Nourri par des productions minimales et épurées, il smurfe sur des notes dancehall, soul, jazzy, électro… donant du relief à l’ensemble, laissant ainsi toute la place à l’imagination. Son savoir-faire ? L’ironie et la dérision ! Photographie de ses états d’âmes, son opus dénonce son combat du système, vain parfois, conquérant et rêveur plus souvent. Hâte de voir ce que ça donne en live ! Emmanuel Bois

Infos www.myspace.com/shankyshewbak

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gokan

MAGIC METAL

PAR CÉCILE ARNOUX PHOTO : CLÉMENT THIERY

2005 : naissance de Gokan. Ces cinq enfants et fans absolus de Pantera vivront un rêve de gosse en partagant la scène du Hellfest avec un certain Phil Anselmo (ex-chanteur des mêmes Pantera) un certain 19 juin 2009. Un autre rêve, la sortie de “Mode de pensée”, premier pavé dans la marre pour un groupe lucide, sans prétention, appliqué et qui joue sérieusement pour le fun. Qu'est-ce-que le metal pour vous ? Seb : Une musique qui me donne le sourire le matin, une musique dynamique, qui a des codes et trop d'a priori. Damien : Il y en a encore des codes, mais le metal a beaucoup évolué ces dix dernières années. Il y a beaucoup de fusion, et les musiciens ne sont plus forcément habillés en noir avec des cheveux longs. C'est une musique avant tout dynamique, une musique collective et de live. C'est aussi, tout comme le jazz, une musique technique. Vous êtes sensible au hardcore, à l'émocore, à d'autres musiques ? D : Bien sûr. Nous composons un peu au feeling, uniquement dans le local de répé, tous les cinq ensemble. Nous apportons des choses très différentes. Seb est amateur de trip hop, Florent le batteur aime beaucoup Barry White. Tout cela nous inspire. Mais globalement, nous aimons vraiment les trucs puissants et énergiques.

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Quelles sont les choses dont vous parlez ? S : C'est Laurent qui écrit tous les textes. Il parle de la vie de tous les jours, de serial killers. Il a vraiment carte blanche. D : Ses textes sont parfois un peu durs, assez urbains, et réalistes. Il écrit bien, il est super ouvert. Le disque bénéficie d'une bonne production. C'est une priorité pour vous ? D : Pour moi, le metal impose une bonne production, mais nous avons laissé vivre les morceaux. Maintenant, toutes les prods en metal, et dans tous les styles, sont recalées dans tous les sens, et ça devient de l'esbroufe. Il n'y a pas de clics, pas de coupures. Nous avons enregistré les morceaux quatre fois avec guitare-batterie car nous n’avions pas de bande témoin. Ensuite, nous n'avons gardé que la batterie et ré-enregistré dessus les autres instruments. Il y a quelques défauts, nous les avons laissés volontairement.


Il y a quelques invités : les rappeurs d’Akalmy, et les “remixeurs” de Beat Torrent. Qu'ont-ils apporté aux compositions ? D : Qu'Akalmy soit sur le disque est un pur hasard. Pendant l'enregistrement, Flo nous a fait écouter une petite instru qu'il avait composée pour JM d'Akalmy. Tout le groupe l'a trouvée super bien, on l'a réarrangée pour la jouer et finalement l'enregistrer. JM était super d'accord et il a invité Trez à nous rejoindre.

en support d'un groupe américain, suédois ou allemand courant 2010. C'est une alternative à la difficulté de jouer dans les salles type Fédurok. Cette tournée en support peut nous permettre de jouer ensuite dans les grosses salles. Il n’y a tellement plus de lieux pour jouer cette musique qu'on en arrive à ne plus côtoyer de musiciens metal à Nantes, à ne plus les voir jouer. On les voit ou on communique via Myspace, en virtuel. C'est dingue.

Le mélange rap/metal vous plaît bien ? D : Nous adorons tous Cypress Hill, la B.O. de Judgment Night avec Slayer, Biohazard. Ce sont des références pour nous. Aux Etats-Unis, les rappeurs et les metaleux travaillent ensemble, portent les mêmes vêtements, ont les mêmes tatouages, 50Cent et Biohazard est bien le plus bel exemple. S : Pour nous, le morceau avec Akalmy fut un challenge. Il a été enregistré sans l'idée de le mettre sur le disque. Il y aura sans doute d'autres collaborations, et ce morceau sera sur le disque d'Akalmy. D : Pour Beat Torrent, vu que je fais leur son, ce fut assez simple. J'ai pu écouter ce qu'ils écoutent en tournée, notamment Sebastian, un DJ qui remixe des groupes de metal comme Walls of Jericho. Je me suis dit que je pouvais leur proposer de nous remixer tout simplement, et ils ont carrément été emballés. S : Et puis, ces deux bonus tracks sont aussi bien dans le sens où nous ne sommes pas que des métaleux, nous sommes capables de faire autre chose avec d'autres. C'est un plaisir d'avoir ces deux titres sur notre disque.

La date au Hellfest vous a aidé ? D : Après le Hellfest, on a eu des reports sur les gros webzines. Notre nom était là. Le concert a été plutôt bien perçu, disons que les chroniques ont pointé le fait qu'on ne s'est pas débiné sur scène. C'est un super festival, quoi qu'en disent certains... En terme de promo, ça devrait porter ses fruits ; nous sommes déjà sur des samplers, il y a des chroniques à venir. On verra bien. Gokan est un projet à long terme, il y aura un deuxième disque, s'il y a une tournée l'an prochain, ce sera super. Pour nous, le plus important c'est de faire de la bonne musique, de se faire plaisir. De nos jours, c'est tellement compliqué d'en vivre...

La pochette est à la fois très artistique dans sa forme, plus trash dans son contenu. C'est quoi le message s'il y en a un ? S : J'ai accroché dès le début sur le visuel, à la différence des autres du groupe qui y trouvaient un côté Mass Hystéria, un côté trop trash. Les gens auxquels j'avais montré l'image la trouvèrent choquante mais intéressante ; elle donnait envie d'écouter. Elle est accrocheuse. D : Les autres propositions étaient moins brillantes. Cette pochette est percutante, et il n'y a pas à proprement parler de message de violence. Elle fait référence à de la violence sans doute, mais c'est avant tout l'artwork qui nous a conquis. Une tournée est prévue ? D : Il y a une date de sortie du disque à la BaraKaSon. C'est compliqué, nos emplois du temps ne nous permettent pas d'être disponibles tout le temps. Nous préparons un mois de tournée

Gokan Mode de pensée M&O / Mosaïc Music 2009 Soyez bien accrochés ! Ce disque de Gokan déboîte ! “Un immense pouvoir”, titre qui ouvre l'album, donne le ton. Des textes lourds de sens, une musique tendue, les compères de Gokan expriment non pas une violence mais bien une urgence. Une rythmique tonitruante, une basse brillante, deux guitares qui se complètent bien, un chant hurlé et varié, des techniques de jeu avancées, les fondamentaux du metal sont là. Mais là où Gokan se distingue, c'est bien dans une approche finalement assez rock. Des passages presque progressifs font redescendre la tension. L'écriture est soignée, pas de langue de bois, les messages sont directs et engagés, les valeurs valeureuses. Et pour boucler la boucle, l'avant-dernier titre “Délétère” voit les rappeurs d'Akalmy déclamer leurs “Modes de pensée”, tout comme le duo Beat Torrent qui propose un beau point d’exclamation à l’album. Respect ! Cécile Arnoux

Infos www.gokan.fr www.myspace.com/gokanmusic www.m-o-music.com

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SOULSHINE LUCIE BRUNET PHOTO : DR

SOUL IS SHINING… THE MUSIC IS SWEET YEAH !

Nouveau collectif nantais, Soulshine a été initié par un groupe d’amis musiciens nantais. Tous passionnés de “black music” (soul, funk, reggae, ragga…), ils jouent ensemble dans différents groupes depuis des années. Ils ont décidé de monter ce collectif afin de promouvoir ces musiques et d’en faire profiter le plus grand nombre. Entretien avec Magali Lorre, secrétaire de l’association. L’objectif principal de l’association est de promouvoir les musiques métissées notamment en organisant des soirées (les Soulshine Partys) avec les artistes membres. “Hormis le succès de quelques groupes, ces musiques ne sont pas les plus visibles. La part belle sur la scène des musiques actuelles étant souvent réservée à des projets pop/rock ou électro. Le hip hop à Nantes a son festival, on a bien envie de promouvoir à notre tour les musiques qu’on défend ainsi que leurs valeurs. D’autant qu’il y a un public demandeur !”, explique Magali. L’ objectif premier est bien de répondre à la demande d’un public, mais Soulshine ne s’arrête pas là ! Tout en laissant chaque groupe indépendant, le collectif développera des outils promotionnels communs (compilations, t-shirts, plaquettes…), démarchera des fournisseurs (imprimerie, pressage…) et des annonceurs afin d’obtenir des tarifs préférentiels. Une compilation réunissant les groupes membres sortira au printemps 2010. Mutualiser ces outils permettra de mieux relayer l’actualité des groupes et d’avoir une plus grande visibilité auprès des médias et des organisateurs. “Grâce à cette compilation, nous pourrons proposer des plateaux artistiques à des lieux qui seraient plus difficiles d’accès pour un groupe seul”, développe Magali. Notons que lorsque le collectif parle de label, il entend un “label de qualité et de professionnalisme”. Soulshine, c’est 5 groupes de musique : LA JAM (reggae-ragga) - www.myspace.com/lajamsession NYKO (urban funk) - www.myspace.com/lefnaq WALKO (afrobeat) - www.myspace.com/walkoafrobeat BI.BA (Bingy Band) (roots grooving reggae) - www.myspace.com/bibabingyband KOFFEE (Soulfunk 70’s) - www.myspace.com/koffeeband L’association compte également des vidéastes, DJ’s, graphistes… ainsi que des membres aux compétences diverses (chargés de production, communication, techniciens…). Infos et contact www.myspace.com/soulshinenantes soulshine44@gmail.com

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A l'heure où les sites sociaux trustent une grande partie des usages du web, on pensait avoir fait le tour de la question sur le phénomène. Parfois discutable quand à leur intérêt réel, la découverte d'un projet comme Hobnox prouve que le concept n'a probablement pas dévoilé l'intégralité de ses possibilités. L'innovation d'Hobnox1 consiste en effet à associer plusieurs technologies phares du web participatif version 2.0 aux applications en ligne à des fins créatrices façon web 2.5. Constitué d'une suite de logiciels comprenant des outils d'échange communautaire et d'applications de création multimédia, le site offre ainsi toute une palette de moyens, pour favoriser les rencontres artistiques. Rien d'étonnant que l'idée d'une plateforme faite par les artistes pour les artistes, ait germé à Berlin. Car à l'instar de la capitale allemande, Hobnox tente de reproduire la richesse collaboratrice propre aux squats d'artistes underground. L'intérêt d'Hobnox n'est pas uniquement lié à son architecture, mais à la qualité des applis online nommées Noxtools, qui provoquent l'admiration. En effet, il s'agit bien ici de solutions capables de prouesses, jusqu'alors uniquement possibles avec des logiciels installés directement sur un disque dur. S'ils ne rivalisent pas encore avec les ténors du marché, nul doute qu'ils remplaceront, dans un avenir pas si lointain, certains d'entre eux. L'appli la plus bluffante des Noxtools, est sans conteste Audiotool. Comparable dans son principe à la référence professionnelle Reason (ex-Rebirth), ce soft MAO affiche un studio de création musicale où, à votre guise, vous triturerez le son en connectant différents modules entre eux. Pour ça, vous disposez des boites à rythme TR-909 et la classique TR-808, de 2 synthés avec le TB-303 et l'étonnant ToneMatrix, d'une table de mixage, d'un merger et d'un splitter de signal, puis d'une flopée de pédales d'effets, 12 au total. L'interface est des plus accessible. Par simple cliquer/glisser, vous pouvez positionner, câbler et paramétrer votre installation sans limite de combinaison. Conçu pour jouer en live, on peut tout de même déplorer qu'actuellement la sauvegarde de la configuration de votre montage est impossible. Audiotool permet cependant l'enregistrement audio direct de 5 minutes maximum, pour enrichir ainsi votre librairie personnelle. C'est à partir de celle-ci que vous pourrez partager vos œuvres ou les télécharger pour les mixer dans votre propre séquenceur, outil malheureusement pas encore disponible dans les Noxtools. Toujours par le biais de votre librairie, vous pourrez charger vos sons, images et vidéos perso puis avec Livetool, le logiciel de montage vidéo maison, vous vous essayerez alors à l'élaboration d'un clip vidéo appelé webshow, qui s'ajoutera ensuite aux médias partageables avec la communauté.

Hobnox addict

PAR DENIS DRÉAN

Si la démarche d'Hobnox n'a pas atteint encore sa maturité, elle esquisse cependant le potentiel du web de demain. D'ailleurs, le laboratoire expérimental d'André Michelle2, l'inventeur du ToneMatrix d'Hobnox, foisonne d'idées pas encore exploitées. Il est également encourageant de voir que de multiples projets concurrents, comme Soundjunction3, ou complémentaires aspirent eux aussi à transposer la création musicale sur internet. Parmi les plus évolués citons, Chordbook4 pour sa guitare virtuelle pleine de promesses, Looplabs5 le séquenceur qui ne dépareillerait pas dans les Noxtools et JamStudio6 pour l'orchestration facile online. Ha, j'oubliais, tout ça est bien évidemment gratuit et très très addictif ! 1

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http://www.hobnox.com http://lab.andre-michelle.com/tag/audio/ 3 http://www.soundjunction.org

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http://www.chordbook.com http://www.looplabs.com/ http://www.jamstudio.com

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SWEETBACK

LES SAINTES TRINITÉS

PAR KALCHA PHOTO : PIER KOLKO/A&K MIXMEDIA

On n’osait plus y croire et pourtant Raggy (sax), Kham (contrebasse) et Mehdi (batterie) ont enfin trouvé un créneau – entre les emplois du temps bien remplis de Zenzile, Lo’Jo et KilØ - pour enregistrer une suite au premier album de leur trio Sweetback sorti il y a presque dix ans. Ce retour fracassant sur le devant de la scène méritait bien une interview spéciale Power Trios. Réponses collégiales sur les trios qui les ont marqués… Motörhead Le trio inaltérable, indestructible, rugueux. Les premiers albums sont carrément cultes et Lemmy, leur chanteur-bassiste, est immortel !!! Motörhead est la preuve vivante que le hard rock peut être intelligent. Ce type est loin d’être con. Y a qu’à lire ses interviews, il est super cultivé, et a une vision très pertinente de ce qu’il fait. The Jimi Hendrix Experience La formation crossover batterie jazz, basse mélodique et guitare hallucinée. L’un des plus beaux sons de trio qui existe. Hendrix faisait littéralement corps avec son instrument. Les saturations y sont extrêmes et inimitables, l’harmonisation, les structures et surtout la connivence entre les parties de guitare et le chant (il n’y a qu’à réécouter “Little Wing” par exemple) font que l’écoute des albums du Jimi Hendrix Experience reste une perpétuelle découverte. Une expérience… Finalement le nom du trio était super bien trouvé.

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The Police Les lignes de basses y sont entêtantes et là aussi les correspondances chant et basse sont fabuleuses. Le batteur drive monstrueux. Le morceau “The Bed’s Too Big Without you”, par exemple, est phénoménal... Tout l’album “Reggatta De Blanc” sonne comme s’il avait été enregistré live. Pourtant Sting a enregistré ses basses et voix, seul de son côté. Et les prises grattes et batterie ont été faites après. C’est impressionnant. Un trio dont la qualité et à l’égal de la mésentente entre les membres du groupe… C’est dingue qu’ils aient réussi à faire sonner leur musique comme ça sans pouvoir se blairer. The Beastie Boys Une approche de blancs-becs du hip hop, punkrock à mort, reconnus par les plus grands. Des instrus funky dignes de Huggy Les Bons Tuyaux. On aime tout particulièrement l’album “Check Your Head” mais toute leur carrière est assez exemplaire. On peut préférer un disque plutôt qu’un autre mais ils ont finalement fait peu de faux pas. La preuve


c’est que personne s’entend trop sur quel disque doit être consacré comme leur meilleur. Et ils ont surtout le mérite d’avoir toujours fait ce qu’ils avaient envie de faire, c’est très rare. Et qu’ils fassent du punk, du hip hop, du funk, de la bossa, tu les reconnais immédiatement, c’est la grande classe. On verra ce que nous réserve le prochain… Melvins Le groupe préféré de Mehdi, ses deux plus grosses claques sur scène aussi, sur deux concerts différents. Formation largement sous-estimée et pourtant culte de leur vivant. L’hyper-puissance personnifiée. Et ils sont beaucoup plus fins qu’ils n’en ont l’air, avec l’intégrité en prime. Bon, leur musique est bien plus expérimentale que la nôtre, mais ça reste une influence tout de même. Ceci dit, c’est un peu un faux trio. Les Melvins, c’est plutôt le duo Buzz Osborne à la guitare et au chant et Dale Crover à la batterie. L’un des batteurs préférés de Mehdi, là encore, tous styles confondus. Une bonne dizaine de bassistes sont passés dans le groupe. Kurt Cobain disait à qui voulait l’entendre que les Melvins étaient son groupe préféré. John Spencer Blues Explosion Eux, ils sont déjà plus proches de nous. Ils vont chercher chez Elvis et le rock’n’roll des 50’s ce que Sweetback trouve dans la musique black. Leur musique est cadrée et codifiée, et pourtant ils arrivent à y insuffler une immense inventivité. Sweetback en ouverture du JSBE serait un très beau cadeau pour nous. C’est peut-être le power trio par excellence, qui réussit à développer sur scène le genre de groove que nous recherchons ! Dansant et possédé à la fois. Sloy On garde un énorme souvenir d’un concert de Sloy à Angers. C’était sur la tournée “Electrelite”, un concert à la MJC de la Place Ney, avec KYU en première partie, un autre trio, mais d’Angers celui-ci. Sloy, c’était la transe tribale. Un des rares groupes français à avoir enregistré avec Steve Albini et peut-être le meilleur groupe français toutes catégories confondues. Suprême NTM NTM, c’est tout à la fois, le hip-hop, le rock, le hardcore… et nique la police ! Les deux MC pouvaient en remontrer à pas mal de rockeurs niveau énergie et présence scéniques. Sincères et sans concession. Leurs premiers albums, c’était vraiment la révolution. Medeski, Martin & Wood Là aussi, énorme souvenir d’un concert au Trabendo à Paris. Trois énormes musiciens au

service du public pendant 2 heures… Une claque terrible ! On est cependant beaucoup plus fans des premiers albums où la fraîcheur et l’envie de jouer ensemble s’ajoutent à des riffs imparables. Trio Texier, Romano, Sclavis L’album “Carnets De Route” a beaucoup tourné sur nos platines. C’est un disque qui a sans doute pas mal influencé les toutes premières heures de Sweetback. Ces trois musiciens affirment l’identité d’un jazz très européen. Ils ont aussi su concrétiser quelques influences africaines dans lesquelles nous nous reconnaissons bien évidemment. On rêverait de pouvoir faire une tournée en Afrique pour défendre cette musique. Led Zeppelin Bon on triche un peu, on dira que c’est un trio + un chanteur. Led Zep, c’était la dream team par excellence. Le groupe rêvé. La puissance et la maîtrise. John Bonham est le meilleur batteur rock de tout les temps. INVAINCU !!! On voit un parallèle plus qu’évident avec un groupe comme Rage Against The Machine. Le riff du morceau “Freedom” de RATM lorgnait d’ailleurs sacrément sur le “Kashmir” de Led Zep…

Sweetback The Lost and Found Republic Yotanka / Discograph 2009 Dix ans que l’on attendait avec impatience le retour du power trio angevin dont le premier opus “Amok” marquait de façon indélébile les esprits de ceux, notamment, qui ont eu la chance de les voir sur scène. Emmené par Raggy le saxophoniste de Zenzile, Kham contrebassiste de Lo’jo et Medhi batteur de la Boutique Du Tao, le side-project s’est offert une longue pause pour mieux se retrouver dans ce second album aussi envoutant que le premier. “The Lost and Found Republic” est une exploration musicale, dans laquelle le trio exprime avec brio une large palette de ses influences musicales. Gorgée de jazz et de soul music, la musique inclassable de Sweetback vous irradie dès la première écoute. Des arrangements divins (cordes, cuivres, percussions) subliment un groove lumineux et sensuel, omniprésent tout au long des 13 titres. Sweetback signe un retour convaincant avec cet album en tout point réussi. Éric Fagnot

Infos www.myspace.com/sweetbackpowertrio

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PAR PASCAL MASSIOT ILLUSTRATIONS : NICOLAS DE LA CASINIÈRE

LA PRESSE EST-ELLE ENCORE UTILE AUX ARTISTES ? Il fut un temps - pas si lointain - pour les artistes musicaux1, une période que l'on peut situer entre les années 70 et la fin des années 80, où un article paru dans la presse2 nationale voire régionale, spécialisée ou non, avait un impact important sur leur devenir. À titre d'exemple, un bon papier dans Best3 était souvent synonyme de notoriété, de ventes d'albums et d'ouverture des portes de salles de concerts. Cette époque semble bien révolue. En effet, de nos jours, il n'est pas rare de voir des artistes encensés dans des parutions, parfois (souvent ?) à diffusion nationale, mais qui n'en demeurent pas moins perclus dans une extrême confidentialité, laquelle rime souvent avec précarité. On peut se demander alors ce qui a changé : est-ce la qualité de la presse et des journalistes qui ne mettraient plus en appétit pour la musique comme auparavant ? L'apparition de nouveaux médias telles les radios libres en 1981, attentives à l'émergence, ou plus largement une information devenue surabondante, avec l'omniprésence d'Internet et l'avènement du numérique en ce

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début de 21e siècle ? Ou encore le fait d'une production musicale devenue pléthorique, rendant sensiblement moins repérables les talents ? Et tout cela dans un contexte de baisse patente des ventes. Dès lors, comment faire parler de soi ? Comment s'y prendre pour toucher les journalistes et obtenir une chronique, des dates ? Et au-delà, quelles nouvelles pratiques et approches de la sphère musicale, tant au niveau des créateurs, de leur entourage, que des publics de réception, peuvent être repérées ?

Trois artistes, deux albums, une même histoire “Un splendide recueil de folk songs […] un premier album à tomber par terre […] la grâce des meilleurs albums d'Andrew Bird […] un songwriting d'un raffinement et d'une galanterie rares”, voici la façon dont le magazine Les Inrocks, en mars 2009, saluait la sortie de Udolpho4, opus signé du duo Nantais Ben Jarry et Marc Morvan, respectivement violoncelliste et guitariste. Les mêmes Inrocks,

1 On considérera ici sous ce vocable les groupes, chanteurs, auteurs-compositeurs œuvrant dans le champ des musiques actuelles. On considérera ici principalement le terme “presse” en tant que parution papier (tout en le connectant aux autres médias d'information : web, radio, télé). 3 Magazine rock (mensuel) créé en 1968 et disparu fin 1994. 4 “Udolpho” Artisan/La Baleine - 2009.


comme maintenant, ils nous donnaient envie”. La parlant de Le Coq, auteur-compositeur-interprète revue Magic9 (qui est également déclinée en site (nantais lui aussi) et de l'album D'Arradon5, ne faisaient pas non plus qu'à moitié dans la web) constituant à ses yeux un rare contre-exemple dithyrambe : “Il fait désormais résolument partie du modèle dominant : “Ils ont encore une fonction de cette haute cour [de] Bashung à Dominique A critique et parviennent à rester à distance, loin des […] pour qui la chanson n'est pas une langue effets de mode”. morte”. Sur la toile, s'agissant du même Le Coq, le site Popnews6, un webzine, n'est pas moins Rapport à la musique et rapport à l'argent élogieux : “Un talent exceptionnel […] achetez ce disque… D'Arradon est de ces disques évidents La figure du journaliste semble avoir pâli et les de bout en bout”. Alors on se dit que ces trois-là pratiques du métier ont changé : faire l'objet d'un ont fait le plus dur : article, d'accord, mais en reconnaissance d'un média “J'ai la nostalgie d'une époque où échange de l'achat national et de bonnes criti- la presse avait d'autres rapports d'un espace de pub dans ques sur la toile, le reste va sur le refrain : avec la musique, une presse qui la“Tu revue suivre et demain il fera fais vivre mon journal, beau. Mais la réalité est avait un rôle de prescripteur” je parle de toi !”. Pour Jean moins exaltée. Malgré ce Théfaine, ex-Chorus 10 , succès d'estime, Le Coq a peu vendu son l'existence de telles relations est avérée et très dernier-né et donc la vie n'a pas changé pour lui. répandue, liaisons dangereuses au regard de “La presse n'a plus trop d'influence”, constate t-il, l'indépendance du propos quelque peu malmenée : “sauf si t'es signé chez une major qui pourra “Même si en 17 ans, je n'ai vu de telles pratiques imposer ses artistes et seules les majors en ont avoir cours chez nous à Chorus”, tient-il à préciser. les moyens, lesquelles demanderont un jour ou Biographe de son presque homonyme Hubertl'autre aux artistes de faire des concessions”. Félix Thiéfaine11 et évoquant celui-ci, il précise : Même analyse du côté de Ben Jarry : “Un bon “Qu'on ne se leurre pas, la presse écrite a surtout article au national ou un live sur France Culture amplifié et accompagné des phénomènes de comme en juin dernier, ça ne suffit pas. Au total, bouche-à-oreille, le cas Thiéfaine est éloquent : on doit en être en tout et pour tout à 800 albums il remplit les salles sans les médias ou presque et vendus”, et de compléter : “50% du succès c'est depuis longtemps !”. de l'artistique et 50% c'est le réseau”.

Vous avez dit “presse” ? Même si le réseau (et au premier chef le réseau des réseaux) est au cœur des nouvelles stratégies parfois développées par les artistes et les labels, cette nouvelle donne est à corréler avec l'évolution de la presse musicale. “J'ai la nostalgie d'une époque où la presse avait d'autres rapports avec la musique, une presse qui avait un rôle de prescripteur”, confie Philippe Teillet7, Maître de conférences à Sciences-Po Grenoble, et Président du Chabada : “des années 70 au milieu des années 80, des journalistes comme Grover Lewis aux États-Unis ou Philippe Garnier8 en France, permettaient que l'on accède à un univers culturel, à une contre-culture, leurs écrits étaient souvent plus passionnants que la musique dont ils parlaient […] Ils n'étaient pas dans la célébration, la promo ou l'emballement médiatique “D'Arradon” Arbouse Recordings / Anti-Craft - 2009. 6 www.popnews.com Les travaux de Philippe Teillet s’articulent autour de la question des politiques culturelles dans le champ des musiques actuelles (cf. www.irma.asso.fr/Philippe-Teillet) 8 Il rejoint Rock&Folk au début des années 70, auteur de “Freelance – Grover Lewis à Rolling Stone” Grasset 2009. 9 www.magicrpm.com 10 Revue trimestrielle (diffusion nationale) mise en liquidation en juillet dernier après 17 ans d’existence 11 “Hubert-Félix Thiéfaine – Jours d’Orage” – Fayard 2005. 5

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faire découvrir une œuvre à un public qui ne s'en Sorte de bouche-à-oreille des temps modernes et serait sans doute pas emparé. phénomène lié à Internet, le buzz peut booster la Moins littéraire, plus communicante, la presse vie des artistes à l'instar de La Chanson du actuelle n'en est pas pour dimanche, duo parisien qui s'est fait connaître en “Il semble qu'en face d'une autant inefficiente. “Il n'y a mettant en ligne une musique dématérialisée, un pas de relations de cause à entre un article et la chanson chaque dimanche. journalisme dématérialisé s'est effet courbe des ventes, poursuit Christophe Taupin, mais si On pourrait donc se bâti sur le net” un artiste ou un groupe est passer des journalistes ? encensé à la fois dans Télérama, Libé ou Les C'est plus ou moins l'avis de Christophe Taupin, Inrocks, il y des chances que ça marche. Un seul disquaire à la Fnac de Nantes, producteurarticle peut avoir des répercussions en termes de animateur de radio sur Jet FM12 et rédacteur pour les revues : Mouvement13, Vibrations14 ou encore concerts”. Avis partagé par Ben Jarry : “L'article pour Octopus15, un webzine. Pour lui, la presse de mai dernier dans Les Inrocks est dépassée sur la rapidité de l'information et nous a permis d'être programmés sa précision. Pour être crédible et dans le cadre de Scopitone17 servir et les artistes et le public, 2009. Sans lui je ne pense pas “elle doit jouer la carte de la qu'on nous l'aurait proposé”. transversalité, c'est-à-dire remonter le débat en qualité Programmations sous et apporter une vision critique influence ? et, au final, une plus-value”. La presse influenceraitDes propos qui rejoignent elle alors les programmaceux de Philippe Teillet. “Il teurs de salles et de semble qu'en face d'une festivals ? Une question musique dématérialisée, posée à Jean-Michel remarque Christophe Dupas qui porte Taupin, un journalisme les deux casquettes : dématérialisé s'est bâti programmateur de sur le net, prenant Scopitone et de notamment la forme de L'Olympic, salle de webzines, très souvent concerts nantaise. animés par des non-professionnels, ça rappelle “Non, je ne calque pas les fanzines [publiant à moindre coût et de façon ma programmation sur la totalement désintéressée - ndlr]”. presse, c'est un outil parmi d'autres […] Je consulte une Plus inattendu, l'effet d'une presse absolument quinzaine de parutions, ça va des pas musicale, sur les ventes de disques de Inrocks à Magic en passant par des certains artistes. Presque un gag : “Il y a quelques fanzines et la presse spécialisée, Noise, mois, se souvient Christophe, est paru un article Vibrations, etc. Je suis également réceptif aux dans Nantes Passion16 concernant Lena and chroniques et aux brèves sur Myspace. En fait the Floating Roots Orchestra [un des projets du c'est un travail de recoupement que j'effectue. musicien nantais Mathias Delplanque - ndlr] […] à Quand il y a convergence sur un groupe ou un la Fnac, on ne nous a jamais autant demandé artiste, on peut devenir plus attentif”. d'albums de Mathias, les gens venaient simplement Une convergence médiatique qui éclaire les choix acheter ses disques parce que cet article était de programmation, étayés par les échanges paru et que comme eux, il habitait Nantes !” Une entre collègues. “Nous sommes plus sensibles à sorte de patriotisme ou de chauvinisme décliné un réseau de programmateurs où on se parle au local sans doute, mais dont la vertu a été de beaucoup”.

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Radio Jet FM, 91.2 à Nantes et agglo. Prog musicale axée sur la découverte de musiques actuelles émergentes et de courants musicaux peu médiatisés. www.jetfm.asso.fr 13 www.mouvement.fr 14 www.vibrationmusic.com 15 www.octopus-en ligne.com 16 Magazine municipal mensuel tirant à 140 000 exemplaires. 17 Festival de musiques électroniques et des arts numériques – Nantes.


Côté labels, les attitudes retenues pour s'attirer les faveurs de la presse sont diverses, parfois diversifiées et peuvent se révéler aux antipodes les unes des autres. Même constat du point de vue des moyens mis en œuvre. Concernant les majors, la stratégie est simple : communication et marketing. Même dans un contexte de crise du disque, elles occupent l'espace médiatique et marchand, garnissant les têtes de gondoles des grands distributeurs, version espace culturels Leclerc et/ou des distributeurs plus spécialisés du type Fnac. Petit problème : seuls les artistes qui vendent, c'est la tendance lourde, sont prisés par ces Majors (qui d'ailleurs n'hésiteront pas à virer les mauvais élèves en cas de baisses de performance commerciale).

“Elle a un rôle prépondérant à jouer puisqu'elle est diffusée”, affirme pour sa part Gérôme Guibert19, sociologue dans le champ des musiques actuelles, pour qui “un groupe doit à la fois apparaître à la radio, dans les journaux et sur des affiches pour qu'on le retienne”. Toutefois, le contre-pied est possible comme l'indique Henri-Pierre Mousset : “Parfois, on fonctionne en marge des médias, on sort un album uniquement que pour les fans. On dispose pour cela de liste d'e-mails, de réseaux sociaux de type Facebook ou Myspace et du site de l'artiste”. Une façon de contourner les médias mainstream dont l'accès, souvent peu aisé pour les artistes en devenir, est souvent difficile et épuisant. Côtés médias, les plus “petits” ne sont pas les moins intéressants “les radios associatives, leur organisation en réseau (Férarock20, Yastar21, FRAP22], leur maillage du territoire et donc leur proximité géographique et leur accessibilité, en font des alliés objectifs des artistes et de leurs représentants”, rappelle Henri-Pierre Mousset.

Small is beautiful Et pour les autres, le très gros de la troupe : artistes et labels aux moyens bien plus modestes, comment communiquer pour exister ? Comment paraître pour être et si possible sans se compromettre ? Pour Henri-Pierre Mousset, musicien et gérantPlan média en ordre de bataille pour Vicious fondateur du label Yotanka18 : “C'est pas parce Circle, label indépendant créé en 1993 par les qu'on a des chroniques qu'on va vendre, par fondateurs du magazine Abus Dangereux qui fut contre c'est indispensable”. D'où le recours à auparavant un fanzine. des attachés de presse externes pour toucher les “C'est pas parce qu'on a des “La presse fait-elle vendre ? médias. “Un article, une chroniques qu'on va vendre, par Difficile de répondre…”, reconnait Guillaume Le chronique, un émission de contre c'est indispensable” Collen, chargé de comtélé ou de radio, ça peut munication, responsable donner confiance aux promotion et attaché de presse pour le label programmateurs et aux chefs de rayons en bordelais. “Il existe des exemples et des contremagasin […] disons que la presse demeure le exemples, mais autant on n'est pas sûr que ça va maillon indispensable pour donner de la faire vendre, qu'on est certain que ne rien faire visibilité aux professionnels.” Et si l'on considère sera voué à l'échec”. Les journalistes et chroniqueurs plus précisément la presse sur support papier :

18 Le label des groupes Nouvel R, Zenzile, Electrod, Mei Tei Sho… 19 Gérôme Guibert contribue par ailleurs aux revues Magic !, Abus Dangereux, Les Hommes du président (fanzine papier), Kérosène. Auteur d’ouvrages de références dont “La production de la culture. Le cas des musiques amplifiées en France” (Paris, Irma, 2006) ayant trait aux musiques actuelles. Musicien, il fut aussi membre du groupe métal Crash. 20 Fédération des radios associatives rock (www.ferarock.com) 21 Réseau national des radio campus. 22 Fédération des Radios des Pays de la Loire (www.lafrap.fr)

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de Chronicart, Magic, Rock&Folk, Les Inrocks mais aussi Libé et Le Monde, sans oublier la presse quotidienne régionale (Ouest-France par exemple), sont donc ainsi parmi les destinataires habituels d'infos, CD promo ou encore photos de presse envoyés par Vicious Circle. Le but : donner envie d'écouter dans un contexte défavorable de sorties d'albums toujours plus nombreuses face à un marché en déclin. “Avant, on sortait un disque : un peu de presse, un peu de radio et ça suffisait. Maintenant il faut travailler, passer des accords d'échanges de visibilité et dépenser dix fois plus pour des résultats finalement bien minces”.

The Patriotic Sunday. Une semaine de visibilité sur l'écran du portable, ça ne coûte rien, l'artiste n'est pas rémunéré mais ça peut rapporter”.

Contre-pied

Adhérer à “la philosophie du mouvement des clandestins”, c'est ce que prône la charte de Arbouse Recordings25, label de Le Coq, Astrid, Charles C. Oldman (tous trois nantais), Acetate Zero, Thousand and Bramier… Laquelle s'adresse à tout artiste rejoignant le label de Cyril Caucat situé à Montrozier, près de Rodez. Un contre-pied un brin provocateur qui ne promet pas la lune à ses protégés : “Ne pas espérer d'Arbouse Recordings une simple diffusion, une simple Chez Effervescence23, collectif et label nantais aux tonalités pop-folk-rock, le recours à un attaché de visibilité médiatique car vous n'en aurez pas de presse est possible. “Pour le dernier album de My toute manière, si c'est le but recherché, Arbouse Name Is Nobody : ‘Mentor’ (2009), on a mis des Recordings ne vous conviendra pas”, prévient moyens sur la pré-prod et la post-prod [album encore le 3e alinéa de cette charte. Dont acte. enregistré au studio ‘Cocoon’ Mais si la plupart des artistes de Rennes - ndlr]… Pour le “Maintenant, les choix du label aveyronnais ont un job faire connaître, il s'agissait en dehors de leur pratique d'investir à la hauteur”, assure éditoriaux sont largement musicale (c'est le cas de Cyril Julien Courquin, directeur liés à l'argent, pour qu'on également), quid des autres ? artistique. “On a donc eu accueillir n'est-ce pas à parle de toi, si tu veux un Les recours à un attaché de terme les décevoir, les tromper ? presse”, et sa mission était papier un peu important, il “D'abord, la charte26 annonce la claire : “Partant du constat qu'il faut payer… Et pourquoi je couleur, ici point d'enrichissey a une hiérarchie dans les ment, point de contrat, on part paierais ?” médias, il devait travailler quand on veut… Mais au-delà, d'emblée en direction des plus gros : d'abord les pour Le Coq ou C. Oldman par exemple, dont télés, puis les radios genre Radio France ou Fip, c'est l'unique activité, je suis attentif à leurs ensuite la presse écrite : Libération, Télérama, souhaits de promo et de relance. On essaie de Chronic'art, Ouest-France…” Un choix qui peut travailler ensemble sur ce terrain et par la recherche s'avérer onéreux : plusieurs milliers d'euros, dont de subventions, le cas échéant. La mise en place une partie non négligeable dépensée à l'achat de de partenariats (institutionnels ou autres) lors bandeaux de pub contre des articles. Un investisd'évènements culturels comme celui qu'organise sement destiné à sensibiliser les professionnels, le label autour d'Erik Satie27 est également une programmateurs de salles et de festivals plutôt façon de répondre à cette attente… Tout ça dans que le public. Mais le label nantais peut parfois la limite de ma disponibilité et de mes moyens”. changer son fusil d'épaule. “On fait souvent les choses nous-mêmes, même avec un objectif de Côté presse et médias, là aussi les choses sont forte promo. Par exemple, pour le dernier album claires pour Cyril Caucat : “Maintenant, les choix de La Terre Tremble !!!24, je me suis occupé de éditoriaux sont largement liés à l'argent, pour la promo et là je suis allé beaucoup sur les qu'on parle de toi, si tu veux un papier un peu webzines, les blogs…”. important, il faut payer… Et pourquoi je paierais ? Je l'ai fait une fois, les retombées ont été nulles et Signe de nos temps technologiques, la téléphonie j'ai eu du mal à m'en remettre !”. mobile devient un moyen de promouvoir les artistes. “Nokia Store vient de nous faire une proposition Du coup, une fois pour toutes, Arbouse Recordings concernant ‘Characters’ le dernier album de a tourné le dos à ce système. “Je ne fais plus du Le label de Papier Tigre, My Name Is Nobody, Faustine Seilman, The Patriotic Sunday, etc. 24 La Terre Tremble !!! “Travail” - label Effervescence – septembre 2009. 25 www.arbouserecordings.com 26 Charte consultable sur www.arbouserecordings.com/charter.php 27 Erik Satie et “les nouveaux jeunes”, Rodez 2009-2010. http://autresdirections.net/IMG/pdf/satieetles nouveauxjeunes.pdf 23

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tout de promo, parce que je n'en ai pas les moyens, par ce que je ne suis pas sûr que ça serve à grand chose et aussi par choix […] Je crois qu'on peut contourner le système, je crois au buzz sur un artiste qui subjugue un rédac-chef, lequel donne l'idée à d'autres journalistes d'en parler également”.

De plus, selon Gérôme Guibert, ces réseaux communautaires29 sont des éléments constitutifs d'une stratégie technologique pour les formations émergentes, du moins certaines d'entre elles, mais pas que : “Les nouveaux groupes cherchent, pour être visibles, à se placer sur la toile via ces réseaux et à trouver de ‘nouveaux amis’, ça participe d'un phénomène d'agrégation ou de capillarité, d'ailleurs ça ne concerne pas que des jeunes groupes, des très connus comme Ed Banger ou Justice ont des potes partout dans le monde”.

Au final, le paradoxe est que, dans un monde globalisé où les outils de communication n'ont jamais été aussi nombreux et perfectionnés, les artistes ont bien du mal à se faire entendre et à se faire voir. La figure du journalisteé c r i v a i n à l a Lester Bangs28 a définitivement disparu, délaissant son rôle de prescripteur au D'ailleurs cette histoire de réseaux n'est pas profit des labels. Le tout dans un nouvelle. “Ça a toujours été un rapport presse-artistes où l'in- “Musique ET réseau, paramètre déterminant la mise en dépendance des uns et des c'est la bonne formule !” réseau, même avant l'apparition autres est mise par des relations d'Internet, même pour l'autoprod d'argent, les plus pudiques préférant parler […] Musique ET réseau, c'est la bonne formule !”. “d'échanges de visibilité”. Il faut bien vivre. Toutefois, des contre-exemples et des alternatives Et pour ce qui est de la presse et des médias, existent, nous l'avons vu, la musique ayant touGérôme Guibert n'a pas d'hésitation. jours été un art de la résistance. Pour la presse papier, spécialisée en l'occurrence, sa disparition n'est pas à l'ordre du jour. “L'âge ou Au final, la situation n'est pas facile aujourd'hui. la génération ne font rien à l'affaire […] Les Mais qu'en sera-t-il demain ? Seules les grosses médias n'ont jamais été si nombreux, les jeunes machines s'en tireront ? Pas si sûr… vont sur le web, mais ils sont aussi attachés à de la belle documentation, à l'objet docu avec de Pour Gérôme Guibert : “L'avenir est aux niches, vraies chroniques dedans, des chroniques qui ont c'est ce que prédisait Bourdieu. Il faut identifier sa de la culture [et pas des panneaux publicitaires à niche pour être visible et résister […] fini le temps peine déguisés ? - ndlr]”. de Rock&Folk qui tirait à 200 000 exemplaires dans les années 70, on est au siècle d'Internet et La presse pourrait donc servir les artistes et leurs pour être visible dans le réel, il faut d'abord l'être publics ? Une vision d'espoir et d'optimisme à dans le virtuel”. De ce point de vue, les Myspace laquelle n'est pas insensible l'équipe du Tohu sont de bons outils. “Un article dans Télérama, Bohu et ses lecteurs. Non ? Les Inrocks, ça peut servir, ok, mais dans la En prolongement de ce dossier, la conférencemesure où tu extrais une phrase ou deux, que tu débat Tohu Bohu sur les Ondes se les cites sur ton Myspace, ça te rend crédible, tiendra le mercredi 18 novembre de 18h30 c'est une posture dans la mesure où si tu es à 20h au Préfa de Trempolino (entrée libre) et chroniqué dans tel journal, ça te positionne dans en direct sur Jet FM (www.jetfm.asso.fr). tel courant musical”. 28

Journaliste et critique musical américain (1948-1982), considéré comme l’un des plus grands rock critics de l’histoire. À collaboré au magazine Rolling Stone et inventé le mot “punk”. 29 Outre Myspace, on pourra citer Facebook ou Twitter pour les plus connus.

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VOLUME !, VOL. 6 GÉOGRAPHIE, MUSIQUE ET POST-COLONIALISME Éd. Mélanie Seteun, 2007. Le texte aborde la musique à partir de deux entrées originales : géographie et post-colonialisme. Comment, à la fin de la colonisation, les musiques accompagnent-elles l’émergence d’états souverains ? Quel est le rôle de la musique dans des périphéries urbaines où des communautés diasporiques se sont installées, tout en restant branchées avec les territoires des anciennes colonies dont elles sont issues ? Comment l’imaginaire et l’exotisme musical constituent-ils les vecteurs de nouvelles pratiques musicales pour des individus postmodernes reliés en réseaux ? Onze articles s’emparent de ces questions en analysant avec finesse les contextes de production des musiques, les catégories sociales qui les sustentent et les processus d’identification qu’elles génèrent. “La culture peut être considérée comme une arène où se négocient des choix, où se forgent des consensus et apparaissent des dissensions”, souligne É. Da Lage. Les auteurs dégagent, à partir du prisme musical, une véritable géographie des circulations, des systèmes migratoires complexes et des jeux de pouvoir. “Authenticité”, “hybridation”, “musique noire”, sont des notions aux enjeux forts, que les chercheurs pèsent, discutent, décortiquent. Soulignons d’ailleurs l’intérêt de la publication de la lettre ouverte sur les musiques noires de P. Tagg. Un beau travail collectif, qui approfondit l’approche géographique des musiques. Claire Guiu

GAINSBOURG EN DIX LEÇONS Bertrand Dicale, Éd. Fayard / Chorus, 2009. Des livres sur Gainsbourg, il en est sorti des pelletées entières… Pourtant, celui de Bertrand Dicale ne se contente pas d’alimenter les sempiternelles clichés sur le beau Serge. Le livre se défend d’ailleurs d’être une biographie. Il s’agit en fait d’un prolongement par écrit des conférences tenues à la Cité de la Musique pendant l’exposition “Gainsbourg 2008”. Dicale y développe plusieurs axes de compréhension de la carrière de l’Homme à Tête de Chou. Pour cela, il passe outre la mythologie du personnage et entreprend au contraire de tout remettre dans son contexte d’époque (chiffres de vente, nombres de passages radio, TV, etc.) pour mieux montrer à quel point Gainsbourg a bien failli passer littéralement à côté de sa carrière. Ce dernier aura en effet connu le succès sous son nom propre avec son premier album reggae, c’est-à-dire à 50 ans passés. Par ailleurs, l’auteur démontre que le rapport de Gainsbourg et son public continue d’évoluer près de vingt ans après sa mort. Du vilain petit canard incompris à ses débuts, Serge Gainsbourg est en train de devenir une icône internationale citée en influence et reprise par des dizaines de groupes étrangers qui ne l’ont jamais connu de son vivant. Classieux, qu’il aurait dit… Kalcha

LA RADIO ET SES PUBLICS SOCIOLOGIE D'UNE FRAGMENTATION Hervé Glevanec et Michel Pinet, Éd. Musique et Société - Seteun - IRMA, 2009. Le titre annonce la couleur, Hervé Glevarec et Michel Pinet, chercheurs en sociologie, nous livrent avec cet ouvrage un examen approfondi des publics de la radio. Les auteurs ont bénéficié ici de la mise à disposition de l'enquête Panel de Médiamétrie sur 21 jours en 2000-2001, qui leur a fourni les données statistiques à la base de l'enquête. La radio, objet peu étudié par la sociologie, est abordée ici selon la perspective de l'auditoire. Dans quelle mesure y a-t-il des auditoires spécifiques ? Les auditeurs sont-ils “monogames” ou “polygames” avec leur radio ? Quelles sont les caractéristiques des publics réguliers et de ceux évanescents ? Comment écoute-t-on la radio ? Voilà les questions clés que se posent les auteurs et qui leur permettent de déconstruire l'idée de radios “grand public”, pour faire le constat d'une fragmentation des publics radiophoniques et aboutir à des portraits “types” d'auditeurs. Ces résultats propres à la radio sont, selon les auteurs, également intéressants pour comprendre les publics des industries culturelles. Isabelle Kauffmann

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Ego Twister

FAIRE DÉCOUVRIR AVANT DE VENDRE

PAR CÉCILE ARNOUX

Yan Lemonnier mène sa barque ! Ayant grandi en achetant des disques, il aime le disque, et décide, en grand passionné qu'il est, de monter son label en 2004. Ego Twister is born. Pensant naïvement que les gens achètent les disques comme lui les achète, c'est-à-dire aux coups de cœur, il se rendra vite compte de la réalité de ce commerce. Mais sans amertume aucune, le plaisir est toujours là. Yan avoue que la rencontre avec l'asso nantaise The Brain1 et son pilier Puyo Puyo a influé la ligne directrice d’Ego Twister. “Le côté décalé et ludique de The Brain m'a plu. Je n'aime pas les puristes d'un genre. Ego Twister, c'est de la musique électronique, du second degré aussi. C'est parfois dansant, ça doit autant aux Monty Python’s qu'à la dance music. Mon objectif est bien de sortir des trucs assez spéciaux pour susciter l'étonnement. En même temps, je tiens au côté pop, que cela ne tombe pas dans l'expérimental pur et dur. C'est une forme de cross-over entre la pop, la musique dansante et les musiques expérimentales”. Dans le fonctionnement, Yan prend quasi toutes les décisions, en laissant évidemment la liberté aux musiciens dans le fond. “Je m'investis beaucoup sur le disque, je l’élabore autant que possible avec l’artiste. Les artistes du label ne cherchent pas à vivre de la musique. La plupart sont salariés, je ne peux pas non plus leur demander de s'investir sur le label, ils n'ont pas le temps. L'électro présente quand même l'avantage pour le(s) musicien(s) de pouvoir faire quasi tout tout seul(s), et avec des coûts moindres. Je n'aurai pas les fonds pour payer les enregistrements à des groupes plus live”. Ego Twister se sent proche de certains autres labels, plutôt de netlabels comme Da! Heard It Records, membre de la même “communauté artistique sur internet” : www.musiques-incongrues.net. Ce forum présente des labels, des émissions de net-radios. “On partage tous cette passion pour les musiques non puristes, un peu décalées et ouvertes. Ce forum me fait découvrir des artistes, des groupes avec lesquels je peux ensuite collaborer. On retrouve des artistes de l'un des labels sur la compil de l'autre et vice-versa”. La pratique du net est bel et bien à part. Pour Yan : “sur le net, les gens consomment différemment la musique ; ils considèrent plutôt les morceaux, ne téléchargent pas la totalité. C’est à partir de ce constat que j’ai élaboré la dernière compil”. Mais Yan reste bien décidé à sortir des albums à part entière. “Pour moi, la musique ne prend du sens que lorsqu'il y a de l'interaction sociale autour. J'aime la faire écouter, la faire partager, je trouve des moments d'expression dans le fait de faire écouter un truc que j'aime aux autres”. Et au-delà du net, le disque ne doit pas être seulement perçu comme “produit culturel” ; c'est aussi un travail de passionnés. Ego Twister est une petite niche, les disques se vendent peu et les artistes du label ne peuvent pas vivre de leur musique. “La mort du support physique est annoncée et nous, nous allons continuer à en faire. Il faut réfléchir aux modes de diffusion, de distribution, c'est l'enjeu de ces prochaines années”. association qui organise des soirées et produit une émission détonnante sur Jet FM et autres radios via le web (http://thebrain.lautre.net)

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Actus du label : - compilation Ego Twister, “Movie Ruiners” en téléchargement libre - 45 tours de Niwouinwouin à paraître fin 2009 Infos www.egotwister.com

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cabadzi

DE L’ART DE LA RUE À L’ART DE LA RIME

PAR BENOÎT DEVILLERS PHOTO : TONY DREUX

Après s'être longtemps illustré dans le théâtre de rue et autres frasques sous chapiteau, le cabaret bizarre de Cabadzi, groupe aux attaches yonnaises, se fait désormais exclusivement musical. Rencontre avec cette troupe prometteuse via la chanteuse Lucie et son homologue masculin Lulu lors de leur résidence au Fuzz'Yon. Dites-nous qui fait quoi dans ce groupe à la formation assez atypique. Lulu : Alors, il y a Lucie au chant et aux mélodies, Victorien en tant que human beat box qui compose la section rythmique de chaque morceau, Camille au violoncelle, au chorus de voix ainsi qu'aux arrangements, Jonathan à la trompette, au tuba et à la guitare classique, et moi-même Lulu à l'écriture et au chant. Le groupe existe depuis à peine un an. On a d'abord enregistré un album tous ensemble en décembre 2008 pour ensuite commencer à le jouer sur scène en avril 2009. On se connaissait tous avant : sur “13e à Table”, le spectacle qu'on a tourné en 2007 et 2008, Jo et Caminata, duo de violoncelles dont fait partie Camille, s'était greffé sur quelques morceaux. Vous évoquez le spectacle “13e à Table”, vous pouvez peut-être nous resituer l'historique, Cabadzi n'est pas un groupe musical à la base… Lulu : En effet, Cabadzi est à la base une compagnie de théâtre de rue et de cirque itinérant sous

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chapiteau. On a encore notre chapiteau mais on a abandonné les arts de la rue depuis le départ d'un de nos acrobates, Thong, en avril 2009 pour se consacrer à la musique. Mais ce projet nous trottait en tête depuis un moment. Il me semble que la musique tenait déjà une place importante dans ce spectacle ? Lucie : Oui, comme dans tous nos spectacles. Dans le dernier, “13e à Table”, il y avait déjà Victo, Lulu et moi avec deux acrobates en plus, et on faisait déjà pas mal de musique tous les 3. C'est lors de cette tournée que l'on a rencontré Camille et Jo qui sont venus en invités sur quelques morceaux. Quand on a fini la tournée en septembre 2008, on avait déjà l'envie d'enregistrer un album avec les morceaux composés à trois, et d'inviter la plupart des musiciens qu'on avait pu croiser sur la route pour ce spectacle ; Camille et Jo ont répondu à l'appel. Ils sont venus mettre leur grain de sel une fois les compos créées, poser leurs arrangements, etc.


En parlant du disque, comment a-t-il été conçu ? Lulu : On l'a enregistré en 3 semaines à l'Antenne, le studio associatif géré par Léz'arts Ménestrel à Saint-Hilaire-de-Riez sur la côte vendéenne. C'est là qu'on a rencontré Sylvain Péchard, qui nous a apporté énormément à ce moment-là. En gros, on est arrivé au studio avec nos JamMans (pédale de boucles) en lançant les boucles et en chantant par-dessus à l'arrache pour lui dire : “Bon ben c'est ça qu'on fait” ! Il nous a donc enregistré, mixé puis l'album a été masterisé à La Clairière à Nantes. Pour l'instant, le disque n'est pas officiellement sorti même si on en a déjà diffusé pas mal pour la promo… Il y a eu un bon accueil de la part des radios puisqu'il y en a environ 70 qui ont diffusé ou diffusent encore nos titres, notamment sur France Inter, Radio Néo, etc. Et du côté des professionnels du disque, quel a été l'accueil ? Lulu : Un bon accueil oral. Irfan (le label des Ogres de Barback) nous a fait attendre longtemps, la boîte de Carmen Maria Vega également, nous a fait miroité pas mal de choses. Même le producteur de NTM nous a pondu un beau message, comme quoi c'était pas assez efficace ! Donc oui, pas mal de gens ont tripé sur le disque, seulement par souci d'argent, pas au point de mettre des sous sur le projet. Donc au final, comment et quand va-t-il sortir ce bel objet ? Lucie : Il sort en octobre, en totale auto-prod, auto-distri... Il est déjà disponible sur internet et on en vend pas mal aussi à la fin des concerts. En tout, on en a tiré 2 000 et on en a déjà vendu plus de 1 100. Mais la porte reste toujours ouverte aux producteurs et distributeurs ! Venons-en à la scène. On peut dire que vous tournez déjà de manière conséquente. C'est aussi un aspect que vous gérez vous-même ? Lulu : On fait tout en autonomie même si Via Diffusion, une jeune structure nantaise nous donne des coups de main sur quelques dates. Depuis avril, il y en a déjà eu une quarantaine avec les deux formules, à 3 voix avec Lucie et Victorien ou à 5 tous ensemble. Désormais on cherche surtout à tourner avec la formule à 5. Donc oui, pas mal de scènes et de belles scènes. C'est de là qu'on vient donc c'est surtout ce qu'on veut continuer à faire. Les projets à venir… Lulu : On a un gros projet, Hos Ayas, porté par une

asso Les Champs de l'Homme qui l'année dernière est allée en Mongolie en emmenant avec elle Les Ogres de Barback, PHM Crew (Champion de France de beat box en équipe 2006/2007) et plusieurs autres artistes afin de bosser avec des musiciens traditionnels mongols. Ils nous ont invités à participer au projet en 2010 qui aura lieu cette fois-ci en France, auquel participeront les groupes dont on a parlé avant ainsi qu'une dizaine de musiciens mongols. Au programme : une résidence de 15 jours à Montpellier, ensuite 3 semaines de tournée partout en France, notamment sur pas mal d'évènements en rapport avec la Mongolie, à Lille ou aussi à Docks des Suds à Marseille, à Lyon, Clermont-Ferrand… Nous sommes encore à la recherche de dates, à bon entendeur ! Il y a aussi 123K, une création qui réunit 3 groupes : Cabadzi, Aka la Troupe du Son (groupe dub rock de Saint-Hilaire-de-Riez) et Caminata. L'objectif, c'est une représentation unique qui aura lieu dans le cadre du festival En Création, un évènement qui a lieu à La-Roche-sur-Yon dans le but d'exposer artistes et compagnies yonnaises. On en profite donc pour présenter ce projet expérimental, où les groupes viendront réinterpréter ensemble les morceaux des autres. À court, moyen et long terme, comment voyez-vous l'avenir de Cabadzi ? Lulu : Y'a plein d'envies. On aimerait bien pouvoir se dégager de ce tout ce qui est juridique ou administratif. On a toujours été habitué à se débrouiller tout seul pour quoi que ce soit, et là, on découvre petit à petit que dans la musique, il y a beaucoup plus de possibilités et de structures d'accompagnement que dans les arts de rue. C'est pour ça qu'on aimerait intégrer une structure qui se situe vraiment dans ce milieu-là. Et puis artistiquement, travailler sur de nouvelles compos, à la fois pour la scène mais aussi pour avoir de l'actu pour les radios.

Retrouvez la chronique de l’album “Émeute de Souffles” dans le précédent Tohu Bohu (n°14).

Infos www.cabadzi.com www.myspace.com/cabadzi

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teriaki SCÉNOGRAPHIE ET SONS ÉLECTRONIQUES EN TOUT GENRE

PAR EMMANUEL BOIS PHOTOS : ERIC FERNANDEZ

Festival sarthois qui œuvre depuis près de dix ans dans les musiques amplifiées avec un large spectre “scénographie” depuis deux ans, Teriaki a revu son projet après une pause en 2006 et 2007. Tel un parcours sonore proposé sur deux week-end, l’idée est bien de mêler musique et image et de revendiquer artistiquement ce mélange judicieux. Petit compte-rendu de la nouvelle version du festival. Du Mans à Allonnes, pendant une semaine, huit lieux sont investis et revisités. Première étape : les Subsistances, l’antre du collectif Baltringos, fidèle partenaire du Tériaki crew. En guise d’ouverture, présentation de l’équipe qui a œuvré pendant une semaine le temps d’un workshop pour réaliser la scénographie du live de Debmaster. S’en suit une rencontre logique et ludique sur le thème de l’aménagement de lieux et de scènes avec artistes et professionnels du genre. Puis, place aux concerts sous le signe des artistes du label angevin Ego Twister pour une scène électro “perchée”. Le lendemain, la performance est à l’honneur : soirée Performers part 1, laboratoire d’expérimentations sonores et visuelles sous forme d’un atelier, d’une exposition et de concerts dans ce lieu historique de la culture rock mancelle, la MJC Prévert, investie de la cours au sous-sol par des prestations live des plus délurées (Computer Truck, Un Poquito Señor…) ! Après s’être fait remuer le cerveau pendant 2 soirs, le public est convié au repos dominical au parc Monod : séance de siestes électroniques réussie avec NLF3 et Sieur Moujik… Le temps d’un court début de semaine, on attaque dès le jeudi suivant la version 2 de la soirée Performers sous les auspices de nouveaux projets manceaux : Substance M, rap lourd et hardcore, et les Frelons Verts avec leur set electro-rock ! Vendredi, place au ciné-concert avec Vampyr de Dreyer, film atypique, 1er du genre, mis en musique par iOlogic. Projet original. On plonge volontiers dans l’intrigue. Mieux vaut ne pas s’y rendre après une semaine surchargée de travail… Le 5 septembre, fin du parcours avec une session intemporelle en extérieur sur un lieu atypique : le site archéologique Mars Mullo à Allonnes, avec Laetitia Sheriff. Pour la suite, en intérieur, nous avons droit au set remarqué de Marvin qui parviendra même à faire danser les non fans de rock… Jouer au milieu du public aiderait ? J’attendais avec impatience le set de Debmaster et la scénographie réalisée pour l’occasion. Je serai déçu par cette réalisation et ses guirlandes de Noël donnant peu de relief à l’ensemble. L’écran suspendu au-dessus de lui sauve la mise par un jeu de transposition de son ombre donnant davantage de rythme. MC Insight et Ddamage clôtureront de bien belle façon le festival. Que peut–on alors retenir de cette “sauce” Tériaki ? L’itinérance rythme l’événement. Certains permettent de croiser un temps soit peu les publics. La programmation ? Parfois du déjà vu chez Tériaki. Elle reste relativement nichée, demeurant peu accessible aux novices, même aux plus curieux… Le public ? Malgré un accès des moins onéreux, les soirées phares d’ouverture et de clôture ont été peu suivies. Dans l’ensemble, on y retrouvait essentiellement les fervents “tériakistes”…

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Infos www.teriaki.fr - http://teriaki.free.fr - www.myspace.com/teriakiprod


Archimède Archimède

Jive Epic 2009

Boy & the Echo Choir www.myspace.com/boysbook

And Night Arrives In One Gigantic Step

Humpty Dumpty Records / MLCR 2009

Après “Norfolk Motel”, BOY poursuit son chemin musical, teinté de folk et de pop. Avec peu, elle fait beaucoup. Un minimalisme radical qui se conjugue à une sincère force émotionnelle, souvent mélancolique, jamais dramatique. Il y a dans Boy un paradoxe permanent ; l'image obscurcie d'un ciel gris automnal, dans lequel une lumière perce et sublime l'instant. Adossée à de subtils arrangements, laissant un véritable espace créatif aux fertiles collaborations présentes sur ce disque (Tazio, Sébastien Müller-Thür, Aurélie Muller, Thomas Van Cottom, Delphine Coutant...), Boy délivre un chant brut, direct, bouleversant. Cet album précieux se trouve (re)visité par la présence sur scène d'un trio réunissant Boy of course, Ti Yann Février (PervevalMusic) et Rachel Langlais. Un horizon inédit se dessine... Julien Nicolas

www.myspace.com/ladyatone

Monsieur ATONE aime la temporalité. Après “Un an” sorti en 2006, “Un an plus tard” l'année suivante, voici “Cet après-midi là”, un après-midi ponctué de 10 chansons, un après-midi qui dure à peine plus d'une demi-heure. L'Angevin délaisse ses schémas entièrement électroniques pour des compositions plus acoustiques, plus alambiquées, qui font parler moultes instruments aux sonorités si vaporeuses et clinquantes à la fois. Claviers, mélodica, orgue, batterie, basse se sourient et s'entendent sur un parti pris qui rappelle Berg san Nipple, Crève Cœur ou encore le Boxhead Ensemble. Une certaine lenteur des notes évoque le temps qui passe, suscite une certaine quiétude, alors que les résonances de certains instruments suggèrent l'espace et parfois une forme d'urgence. Telle une planche contact, “Cet après-midi là” combine des images libres à l'interprétation, des histoires qui devraient vous éloigner de la réalité, 35 minutes durant ou peut-être plus... Cécile Arnoux

Atone

Cet après-midi là Autres Directions in Music La Baleine 2009

Buffet Froid Buffet froid AP 2009

L’univers textuel des Nazairiens de BUFFET FROID est plutôt arnarcoéthylique avec son bestiaire d’images d’Épinal : l’âne Archie, le prolo laminé aviné, les intégristes, le marin saoul, les skins nazis et les patrons voyous de tout poil. Les provocations borderline se mêlent à une reprise de “La semaine sanglante”, chant communard. Pour finir, un hommage à Raymond la Science. Côté musique, c’est basique mais efficace, bien qu’on aurait apprécié une production plus exigeante. On passe par divers univers, allant du swing manouche au blues. Ces artistes, pour certains venus du punk et du hardcore, ont un son sans séduction, brut de décoffrage : guitare manouche et voix éraillée sur contrebasse et parfois accordéon ou violon avec, par-dessus tout, une flûte mutine. De la chanson poil à gratter, pour le moins ! Georges Fischer

www.myspace.com/buffetfroid44

www.archimedemusic.com

Mené par un duo de frangins charismatiques, ARCHIMÈDE n’en finit plus de casser la baraque, distillant depuis plusieurs mois, sur les ondes, des petites perles de pop Made in France (“Fear facteur”, “L’été revient”). Traçant une ligne ténue entre la quintessence britpop d’Oasis de la grande époque, pour l’imparable savoir-faire mélodique, et une chanson française gouailleuse sous le patronage du dandy Dutronc, les Lavallois trouvent un équilibre plutôt inédit dans nos contrées. Au point qu’on oublie les références pour se concentrer sur les onze chansons, du genre qui s’imposent à l’oreille à la première écoute : écriture ciselée pour petites histoires décalées, mélodies à siffler sous la douche, riffs sautillants et énergie qui swingue à tous les étages. De quoi trépigner avant la sortie du second album ! Yoann Le Blévec

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Dajla

The meaning of life Underdogs Records / La Baleine 2009

www.myspace.com/moarmusic

Brut ou demi-sec ? Yolk Records / Anticraft 2009

Matthieu Donarier Trio

Trad Vibe Records 2009

Yolk Records / Anticraft 2009

Un must have pour tous les cratediggers avide de gros samples funk et autres délices groovy. Le Yonnais DJ MOAR (Trad Vibe Records) et son acolyte DJ GOODKA, dealer de vinyles, nous délivrent ici une pépite de prods bien léchées à mi chemin entre le party-mix et le push em’up. Assurément imparable sur le dancefloor, le disque nous fait voyager dans un espace intemporel entre disco, funk, musiques latines, sublimé par un savant découpage à l'ancienne qui ne manquera pas de rappeler Mr Scruff, Dj Food, Coldcut et consorts. À noter l'effort considérable - plutôt réjouissant - de la formation qui nous propose une version orange de son vinyle ainsi qu'une cover réalisée par le sculpteur Jean-Yves Blanc. Return to Wax ! Le disque n'est pas tout à fait mort, le vinyle encore moins, foncez ! Il n'y en aura pas pour tout le monde. Jonathan Duclaut

www.albandarche.com

Alban Darche Trio

Dj Goodka & Dj Moar

Groovology

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Pas de doux ? Non ! Accrochez-vous à l’écoute de ce disque musclé, ample et inventif. Ça brasse des rythmes complexes et des architectures évocatrices des dessins de Eicher, adepte, comme ALBAN DARCHE, des systèmes mathématiques en art. Toute résistance est inutile à l’écoute de cette musique propulsée par la batterie anguleuse et tendue de Manu Birault et la contrebasse profonde et souveraine de Fred Chiffoleau qui ouvrent des champs accidentés mais fertiles aux saxophones démultipliés d’Alban Darche. Ce conducteur de Gros Cube a en effet recours au multipistes pour déployer ses paysages sonores qu’il confronte aux guitares volubiles d’Alex Therain. La profusion ne cède pourtant pas au bavardage. Il y a de l’urgence dans le ton et de la profondeur dans les intentions. Du jazz sans fard ! Georges Fischer

Live Forms

À l’écoute, je pense à Nicolas Bouvier, ce voyageur comme MATTHIEU DONARIER, qui acceptait la perte pour (se) découvrir. Ici, la magnifique vitalité du trio prend le risque de ces live forms captées en quelques jours sur trois scènes de la région après 10 ans de partage. Formidable mobilité sonore de la guitare de Manu Codjia face au son charnu de la batterie inventive de Joe Quitzke et à l’aplomb décisif du sax lead. Les trois voltigeurs virtuoses, pétris de savoir-faire et de culture vivent l’exercice à la perfection. Les compositions du leader leur collent à la peau. Quant aux reprises, elles puisent dans Satie, Trenet ou Brassens qui sont relus avec malice et générosité. Jamais rien de convenu, aucune facilité dans ces pérégrinations musicales. Du jazz actuel et authentique. Indispensable ! Georges Fischer

www.myspace.com/matthieudonarier

www.myspace.com/dajla

Quelques années après son premier album “Soul Poetry”, DAJLA revient avec “The Meaning Of Life”, opus qui colle à son époque : sa musique a évolué vers une espèce d’afro beat hybride plus précisément baptisée “Afrodelik Soul” et l’essai est plus que réussi. 12 titres, 5 rencontres dont Les Procussions, Magic Malik ou Dr Mad Vibe (des mythiques Fishbone) : c’est ainsi que la belle s’émancipe et nous persuade de l’accompagner dans son voyage mystique et futuriste, celui du groove ultime. Si a cela on ajoute sa voix suave, chaleureuse et un Benjamin B. (à la production) qui semble lui aussi avoir multiplié son talent, on tient là un album qui peut sans embarras s’exporter et s’imposer sur la scène internationale. Une seule question me taraude : la France est-elle prête à accueillir le nouveau son Dajla ? Julien Martineau


Ego Twister Movie Ruiners Movie Ruiners

Bird's eye view Assoplume 2009

Alex Grenier

Ichabod Crane

AAS Production / RBK Records 2009

Accompagné de sa guitare, ALEX GRENIER s'entoure de cuivres, des scratches de DJ Sharklo et d'une boite à rythme métronomique pour nous servir en platine neuf titres agités. Agités de par leur tempo et le doigté du guitariste en question. Il y a du Nile Rodgers (Chic), des arpèges qui renvoient à ses propres influences (Albert King, John Scofield...), une section de cuivres qui assurent les breaks et pulse la rythmique et une boîte à rythme au grain vieilli, personnage à part entière qui mériterait de porter un sobriquet. À déguster en remuant l'épaule droite, en claquant l'index contre le pouce pendant que la main gauche tient une caïpirinha glacée. Un album hors saison donc où tout se mêle joyeusement sur une musique sérieuse. Une zone d'ombre : un rythme binaire obsédant qui peut devenir étourdissant. Il est fort à parier que le “Boomerang” lancé par Alex Grenier aura un excellent retour auprès du public. Mickaël Auffray

www.myspace.com/electroplume

Electroplume

Ego Twister Records 2009

Boomerang

www.alexgrenier.fr

Léger comme un nuage où planent les stars de ce disque : alouette des champs, pic épeiche ou pouillot véloce sont ici les vrais solistes. Un projet d'envergure qui aurait pu finir le bec dans l'eau. Il n'en est rien, Christophe Piot négocie très bien la rencontre entre les volatiles et son approche musicale. Si vous hésitez à vous balader en forêt car le temps est maussade, l'alternative ELECTROPLUME s'offre à vous comme une promenade automnale. Le squelette des compositions se construit autour du batteur Christophe Piot, tour à tour claviériste et programmateur. L'utilisation du vocoder tranche de belle manière avec le chant naturel des oiseaux. Le style quant à lui oscille entre un jazz classique et une musique plus électronique. Sa musique est-elle un support pour mettre en valeur les oiseaux ou les oiseaux desservent-ils sa musique ? La réponse se trouve peut-être en ouvrant la volière de sonorités que contient Electroplume. Mickaël Auffray

A vision of movement AP 2009

Ichabod's back. Trois ans après “Kid Cocotte”, premier album remarqué, ICHABOD CRANE est de retour. Si le quatuor se place toujours sous le patronage de la Sainte Trinité du rock indé US, Pixies/Pavement/Sonic Youth, on note quelques évolutions, à commencer par un son plus p(r)op(re), moins noise. Ichabod a aussi ouvert ses horizons : ici une charmante ballade à la Lee Hazlewood en compagnie de la voix féminine d'Am Lily (“Of Whores And Dogs”), là cet “Intimacy” joyeusement bancal et cuivré à la Beirut. Mais les fans de la première heure ne seront pas perdus puisque l'on retrouve la marque de fabrique du groupe : voix plus scandée que chantée (en anglais of course), chœurs efficaces, guitares tranchantes, fougueuses et joueuses. Et surtout cette maîtrise enivrante des changements de rythme et d'ambiance, où l'art d'alterner l'accalmie et la tempête. Au final Ichabod peut crâner sans problème, cette “Vision of Movement” est une bien belle réussite. Damien Leberre

www.myspace.com/ichabodcranemusic

www.egotwister.com

Plonger dans la dernière sortie EGO TWISTER, c’est embarquer pour 2h07 de divagations épileptiques, irrévérencieuses, frénétiques, décalées. Le label angevin n’en est pas à ses premières expériences insolites. Il invite ici 33 artistes (du cru majoritairement) à poser leur patte sur des bandes originales de films pour en mouliner de vraies reprises (entendez qu’il ne s’agit pas de remixes, mais de re-compositions). Dès lors, on se prend à un improbable blind test pour deviner La Famille Adams derrière un vieux son bontempi, La Soupe au Choux triturée à la sauce dance party, Top Gun en mega turbo mix ou Mon nom est Personne en comptine électro kitch. À souligner que cette improbable galette est aussi en téléchargement gratuit… Il serait fâcheux de passer à côté ! Cédric Huchet

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La Dame Blanche La Dame Blanche

AP / Coop Breizh 2009

Le Magot de Mémé Faits divers

www.lemagotdememe.fr

AP 2009

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Ne vous fiez pas aux apparences, LE MAGOT DE MÉMÉ n’est pas un titre de polar de série B des années 70 mais un trio musical qui étrenne depuis pas mal d’années sa brocante swing de comptoir dans les troquets et les petites salles de la région nantaise. Leur troisième album : “Faits divers” abonde de chansons enragées et de brèves de comptoir mettant à l’honneur de beaux textes directement hérités de la chanson réaliste. L’éternel amoureux ou le serial killer y tiennent les rôles principaux dans un album condensé de petites histoires, parfois sombres ou mélancoliques, mais jamais désabusées. Le mélange guitare/violon imprime une mélodie swing-jazz, fluide et harmonieuse, magnifiée par l’interprétation convaincante d’Anthony dont la voix résonne comme la vraie vie. Un album ensorcelant qui ne badine pas avec l’ennui. Eric Fagnot

www.la-jam.com

Pour cette nouvelle réunion, LA JAM a su s’entourer de beau monde : Sir Jean (du Mei Tei Sho s’il vous plait monsieur !), David Ledeunff (un Hocus Pocus, mais oui madame !), Jackson Reed (un chanteur à suivre) et bien d’autres pointures du genre. Beaucoup d’invitations pour un album sonnant comme un retour aux sources et à leurs premières amours reggae-ragga saupoudrées de hip hop. Cuivré, cadencé et métissé, “Lévé” est totalement fait pour la scène. Si les textes semblent parfois naïfs dans le propos ou dans la rime, cet opus n’en reste pas moins une galette pleine d’une énergie communicative qui n’attend que son public pour brûler le dancefloor et remuer son corps. Vivement la prochaine tournée, donc. Juste par curiosité, ne pas rater le clip “Zambé” disponible sur leur site, mix vintage et récréatif de la pub “Super Timor” et d’une bonne vieille série Z à la Tarantino, tout plein de références croustillantes. Marie Hérault

La Jam Lévé

La Session / Rue Stendhal 2009

Les Fils Canouche La Mécaniche AP 2009

Quand le chroniqueur un peu blasé se retrouve à chroniquer un jeune groupe estampillé jazz manouche, il craint rapidement de devoir se coltiner une récitation appliquée du petit Django illustré. Heureusement, LES FILS CANOUCHE évitent gracieusement ce travers. Le quatuor mayennais (deux guitares, une contrebasse, un sax) varie en effet les plaisirs tout au long de ce second album. Une touche de flamenco-jazz par ci (“Zorro N'Avait Pas De Solex”), des réminiscences de Morphine par là (“Ta Gueule La Vieille”), un soupçon d'introspection ici (“Interlude”), une pincée de folie slave là (“Floeshkov”), et on arrive à la fin du disque sans jamais avoir eu envie de regarder sa montre. Les Fils Canouche ont donc de quoi faire la différence sur le plan national, et c'est tout le mal qu'on leur souhaite. Belle leçon de swing en tout cas! Kalcha

www.myspace.com/filscanouche

www.myspace.com/giraultguillardquartet

Attention, descente aux enfers ! Voilà un quatuor qui pourrait bien être à l'affiche du Hellfest 2010. Avec des textes à frémir d'effroi tant les personnages, tout droit sortis de jeux vidéo, ont de pouvoirs maléfiques ou bienfaisants, et peuvent se transformer au gré des couplets. Alors : guitares explosées, batteries démentielles ? Que nenni ! Rien que des voix aux anges, légères ou profondes, mais toujours au timbre gai, juste... et juste ce qu'il faut de naïveté nasillarde pour ces chants sortis de collectors de notre terroir. Mais ce qui transcende ces chansons de Haute-Bretagne, c'est la pureté des instruments, et le soin porté aux prises de son. Finis les Hells Angels de l'amplification, écoutez plutôt ce petit envol de flûte traversière en bois, intersidéral, et la réponse du oud à l'ampleur désertique. Décapant. Gilles Lebreton


Lokka

Gold & Wax

You need Pony Pony Run Run 3e Bureau / Wagram 2009

P'tit Fat

Sexy Sushi

q.o.d. Label 2009

Scandale Records / La Baleine2009

P’TIT FAT est un artiste mayennais, saxophoniste de formation qui, à ses heures, allume son sampler et rafistole des bouts de vinyles pour les associer aux enregistrements de ses guitares et autres ambiances de la rue. Après quelques années de bidouilles, il se décide à compiler ses meilleures perspectives : le résultat, à rapprocher des références Wax Tailor ou Dj Krush, sonne comme un vaste paysage que l’on peut contempler de tous les côtés, et sous tous les temps. On retient notamment “The Way you do”, et son étonnante mélancolie ou “Soleil por flavor”, portrait d’un certain matin de printemps. Même si l’ensemble manque encore un peu de relief, le spectacle intitulé “Rude Paradis” nous propose de jolies scénettes inspirées, nostalgiques, gaies, moroses, joviales : épanouies en somme. Julien Martineau

www.myspace.com/ponyponyrunrun

Pony Pony Run Run

Joint Venture Records 2009

Rude Paradis www.myspace.com/ptitfat

Playlistés et programmés un peu partout, remixés par Crystal Fighters, les nouveaux pensionnaires de l’écurie hype Kitsuné, PONY PONY RUN RUN (PPRR) sont décidément le groupe du moment. Et cela ne tient pas à leur single “Hey You”. Non, les Nantais ne peuvent pas être réduits à ce titre tout en pop nonchalante. À l’instar de Phoenix, le trio cultive cette même idée d’une musique immédiate et rythmée par des mélodies accrocheuses. De celles qui squattent et marquent les esprits. PPRR semble bercé par une certaine idée vintage du rêve américain. Ce rêve américain du summer of love. En ce sens, le premier album très pop 2.0 de PPRR a le diable au corps. “You need Pony Pony Run Run” est sexy et vous fera croire à l’été sans fin. Arnaud Bénureau

Tu l'as bien mérité Tu l’as bien mérité ! Tu m’étonnes ! Depuis le temps qu’il était annoncé, le duo SEXY SUSHI sort enfin son premier “vrai” album. Pour la toute petite histoire, Sexy Sushi c’est la rencontre d’une Mansfield TYA. et du boss du collectif électro rétro futuriste Valérie. Leur union est explosive. Dopé à l’électro clash qui tape, l’album révèle le caractère bien trempé du couple. Régressif, rentre-dedans, jouissif, Sexy Sushi n’a peur de rien. Il joue sur la corde raide du politiquement incorrect et, en bon équilibriste, évite de s’écraser face contre terre. Des morceaux comme “Rachida”, “Enfant de putain/ Salope ta mère” ou encore “L’idole des connes” donnent l’impression d’avoir été composés pour les kids de Larry Clark. Ceux qui préfèrent danser à poil plutôt que de suer dans des vêtements Cyrillus. Abé

www.myspace.com/sexysushimusic

www.myspace.com/lokka

Issu d'une combinaison moléculaire (Molécule 5), LOKKA sort en cette fin de mois d'octobre, son premier album “Gold & Wax” sur le label John Venture records. Composé de Frédéric Drouin (guitare), Denis Richard (computer-band), Samuel Foucault (basse) et Nicolas Richard (batterie), ce quatuor nantais érige sur cet album son univers post rock aux ambiances noisy et métalliques qui s'éraille entre silences sans un souffle, et une basse dub. Eh oui, leurs racines musicales ont entre autres, poussé du côté de la Jamaïque. Cependant, leurs compositions rappellent parfois les structures très libres de Tortoise et ne s'attachent à aucun format avec de longs morceaux, progressifs où les machines/laptop viennent sublimer l'expérimentation. À noter aussi, l'effort de production réalisée par Charles C. Oldman (ex-membre de Man) qui n'hésite pas à mettre en relief chaque élément de cet ensemble iconoclaste. Lokka, un groupe qui prêche sans paroisse mis à part, celle de l'expérience. Yasmine Bentata

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Damned ! Ou plutôt Bless ! Béni soit le temps de l’avènement du nouvel album de STUBBORN, Bless This Mess ! Cessons-là toute référence lexicale totalement déplacée pour évoquer le dernier opus du plus new-yorkais des groupes de hardcore de la région. Si l’on devait résumer en un mot le combo yonnais et sa musique, ce serait constance. Constance d’esprit, sans concession aucune ; constance de style, fidèle au sacerdoce NYHC et à l’énergie du metal, trash ou power bille en tête. L’arrachage de côtes ne connaît pas de répit, il n’y a pas de petits bouts ronds aux riffs, qui piquent et tranchent comme des Ginzu 2000, les rares pauses rythmiques - qu’on ne peut décidément pas appeler “moments calmes” - ne servent qu’à installer la lourdeur imparable du rouleau compresseur, pour mieux repartir à bloc. Alors quoi de neuf vous me direz ? Et bien le gros son qui manquait tant aux précédents enregistrements et, putain, c’est bon ! Benoît Devillers

Saw

Stubborn

AP 2009

Complot Mat'sa 2009

Bipolarity

The Patriotic Sunday Characters

www.myspace.com/stubbornlrhc

www.myspace.com/sawfr

SAW mérite d’être “vu”, et son patronyme, loin d’être une torture cinématographique, doit être reconnu comme le symbole d’un certain renouveau de la scène metal ligérienne. Le Poitou-Charentes a Trepalium, le sud ouest Gojira… Et nous, nous avons Saw. Moins jazzy que les premiers (quoique) et plus mélodiques que les seconds (à voir), Saw oscille entre un death metal puissant et la technicité du metal moderne. Leur album “Bipolarity” allie ces deux entités musicales pour un mix parfait entre violence et moments planants. On sent chaque morceau travaillé avec la précision et la délicatesse qui siéent à tout bon groupe de métal d’aujourd’hui. Maintenant, Saw n’a qu’un problème : le label. Le groupe a réussi à aligner pas mal de dates en trois ans d’existence et a pondu un très bon skeud. Reste à trouver quelqu’un qui leur fasse confiance. La confiance, ça se mérite. Hé bien franchement, ils le méritent ! Mr Flatulens

Bless this mess

Zenzile

Pawn shop Yotanka / Discograph 2009

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Lorsque Eric Pasquereau, aka THE PATRIOTIC SUNDAY, ne s'adonne pas au rock déstructuré du groupe nantais Papier Tigre, on le retrouve à la guitare et au chant dans son projet solo définitivement pop ! “Characters” et ses onze titres signent ici l'affirmation d'une écriture talentueuse, s'arrangeant de complexes constructions pop avec une efficacité redoutable, profilant des tubes en puissance (“10 years” ou encore “Jonas”). Déjà largement repéré avec “Lay your soul bare”, son premier album, The Patriotic Sunday propose un univers revu et corrigé, bien plus percutant. Il s'est largement entouré pour l'occasion de la scène nantaise folk et rock ; ses comparses de Papier Tigre bien sûr, Jonathan Kingsley Seilman aux claviers, ou encore Carla Pallone de Mansfield TYA. Mention spéciale à Miguel Constantino pour le son de ce disque ! Une réussite pop, à découvrir désormais sur scène. Julien Nicolas

Où a décidé de nous emmener ZENZILE cette fois-ci ? On ne doute plus de la réussite des Angevins à s’évader du bac dans lequel on tente en vain de les maintenir, un nouvel opus du groupe demeure cependant une surprise. L’entame laisse volontiers croire à un retour aux sources du dub, avec la section rythmique appuyée, les skanks et la réverb qui lui incombent, mais cela n’est naturellement pas si simple. Par son accessibilité, une présence accrue et heureuse de la voix de Jamika (et de David Alderman sur 3 morceaux), Pawn Shop exhale dans l’ensemble une efficacité toute pop, sans renier l’esprit Zenzile. La douceur des mélodies ne cache pas la rugosité d’un groove contagieux, la concision ne bride pas les débordements, et la chaleur envoûtante que dégage l’excellente production de l’album n’empêche pas le son de venir gratter dans des endroits où l'on n'en a pas l’habitude. Un disque synthèse qui sonne comme un manifeste. Benoît Devillers

www.zenzile.com

www.myspace.com/thepatrioticsunday

Effervescence / Differ-Ant 2009


Coup de griffe ! HELLFEST PAR YOANN LE NEVÉ ET L'ÉQUIPE DU FESTIVAL PHOTOS : P-MOD

“Si tu veux te débarrasser de ton chien, dis qu’il a la rage” Autrement dit, pour éliminer ce qui vous gêne, commencez par le diaboliser. Les associations et groupuscules comme le CNI1, UNI2, les groupements catholiques traditionalistes l’ont très bien compris en enclenchant une vaste opération de dénigrement à l’encontre du Hellfest, avec une mauvaise foi imaginable. Mais n’arrivant pas convaincre les foules et donc en n’obtenant pas l’annulation pure et simple du festival en juin 2009, ils ont décidé d’affaiblir le festival en s’attaquant à tous les soutiens du Hellfest, soutiens si précieux pour les éditions à venir. Nous accusant de tous les maux de la terre, ils tentent et arrivent à faire pression sur nos partenaires. Les médias qui font simplement leur travail en relayant des informations parfois “trop” favorables au festival… ou tout au moins qui le présentent comme un événement pacifique, et simplement festif, sont également visés par ces diffamateurs. Fort heureusement, les conséquences sont minimes... pour l’instant. Nous avons perdu notre partenaire “limonadier” qui a cédé aux pressions faites sur leur service consommateur… Une perte sans conséquences, car ils n’étaient pas partenaires financiers du festival ; mis à part des aides techniques et de la dotation de produits, peu de choses vont changer en 2010, car ce même partenaire maintiendra sa relation avec le festival. Même s'il ne s'affiche plus en tant que partenaire. Mais nous savons maintenant qu’il nous sera difficile de trouver des sponsors importants s’ils souhaitent conserver une image lisse et consensuelle, car nos détracteurs mènent une véritable croisade contre le festival. Le Pôle a réagi et a mis en ligne une pétition. Elle a été signée par de nombreux acteurs culturels français, de nombreuses fédérations du secteur culturel, pour soutenir le Hellfest mais aussi tout simplement pour lutter contre l’obscurantisme et soutenir la diversité culturelle ! Nous profitons de cette “tribune” pour remercier les nombreux signataires ! De notre côté, nous avons constitué un dossier à l’aide d’un huissier pour les attaquer en diffamation si cela est nécessaire. Mais les attaques étant diffuses et non collectives, il est difficile de se défendre face à une mobilisation tentaculaire de détracteurs… Faut-il espérer que ce lobby ne soit pas récupéré politiquement à l’approche des prochaines élections régionales, car les conséquences pourraient alors être bien plus gênantes… Quoi qu’il en soit, notre détermination et notre volonté à continuer notre aventure ne sont en rien entamées ; nous maintiendrons le Hellfest, le plus important festival de musiques actuelles des Pays de la Loire et probablement le plus international de France ! Le rendez-vous est d'ores et déjà pris pour les 18, 19 et 20 juin 2010. 1

Centre National des Indépendants

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Union Nationale Interuniversitaire

The Hellzine, fanzine sur le festival, vient tout juste de sortir (http://hellzine.free.fr) Infos www.hellfest.fr

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Playlists Shanky Shewba.K, musicien ZONE LIBRE, L’Angle Mort, T-Rec 2009 (rock rap) “C'est le premier album fusionnant le rap et le rock en France qui me paraît réussi. Un son énorme, un rap percutant et précis, des textes qui font mal à la tête. Pour moi, c'est une grosse tuerie et sur scène, n'en parlons même pas, ça défonce”.

ROOTS MANUVA, Slime and reason, Big Dada/Ninja Tune 2008 (hip hop dub) “Roots Manuva a son style et je kiffe son son et son délire. Il revient un peu sur sa carrière et ses racines, ses sons sont toujours aussi forts et faits à son image. Son rap est super fantastique et digne d'un super héros. Il n'a rien à envier aux Américains.”

ALAKYN, West Impakt, AP 2008 (rap) “L’un des meilleurs artistes rap des Pays de la Loire. Cet Angevin a un style classique et des textes pointus sur de bonnes productions.”

Sylvain Girault, musicien, directeur et programmateur du Nouveau Pavillon BASHUNG, Bleu Pétrole, Barclay 2008 (chanson) “Lui c'est la classe. Il finit sur un grand disque. Du niveau de “Fantaisie Militaire”. J'aime son écriture dans l'image plus que dans le récit. Et son timbre, son phrasé... Une personnalité tellement marquante.”

TIM O'BRIEN, Cornbread Nation, Sugar Hill 2005 (bluegrass) “Chanteur de bluegrass américain, violoniste, mandoliniste, guitariste, banjoïste. Il est talentueux et humble. Ça me repose de l'écouter. J'adore son timbre de voix, sa précision rythmique. Il est virtuose, mais ça ne se voit pas, c'est ça qui est bien.”

FRANÇOIS ROBIN EXPÉRIENCE, Trafic sonore, AP 2009 (trad électro) “Ce trio a pour moi dix ans d'avance sur ce qui peut se faire à partir des musiques traditionnelles. Ça cartonnerait aux Trans Musicales ou sur n'importe quelle scène rock ou électro... C'est excellent et ce n'est que le début.”

Yan Lemonnier, responsable du label Ego Twister PUYO PUYO, Tanzen demix, The Brain Records 2009 (électro) “Puyo Puyo invite la crème de l'électro déviante à remixer un de ses classiques, le tout pressé sur un superbe vinyl collector.”

EAT RABBIT, Kiss the dolphin, Da! Heard It Records 2009 (électro) (album mp3 gratuit en téléchargement gratuit sur http://www.daheardit-records.net) “Le seul disque d'Eurobooty à ma connaissance, idéal pour un dancefloor survitaminé.”

TSAR POLOZ, Zizitop - Tribute to DEUCE, AP 2009 (électro) (album mp3 gratuit en téléchargement gratuit sur http://www.tsarpoloz.com) “Un album électronique hybride étonnant.”

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