Réflexions sur l’eau de la vie
Méditations pour
LES CINQ DIMANCHES DE CARÊME ET LE DIMANCHE DES RAMEAUX Écrit et recueilli par des membres du Réseau environnemental de la Communion anglicane (ACEN) 2017
Trinity Church WALL STREET
Introduction
C
es réflexions de carême sur le thème de l’eau témoignent d’une crise mondiale urgente. La crise en ellemême se fait ressentir sur toute l’étendue et la profondeur de la planète bleue qui est notre maison commune. De plusieurs manières et à différents niveaux, nous sommes une grande partie du problème, et nous pouvons faire partie de la solution. C’est pourquoi ces réflexions, spécialement préparées pour le carême, ont été écrites.
Les cathédrales et les églises de quatre continents se sont réunis pour la sensibilisation et l’activisme sur l’eau en lançant le programme JustWater. Ce programme est axé sur la célébration, la protection et l’égalité d’accès aux le don de l’eau pour tous, et est organisé par la cathédrale Saint-Georges (Le Cap), la cathédrale Saint-Paul (Londres), la cathédrale Saint-Paul (Melbourne) et l’église de la Trinité Wall Street (New York). Les grands événements doivent coïncider avec la saison du Carême et autour de la Journée mondiale de l’eau des Nations Unies, le 22 mars 2017, pour soutenir les efforts de justice sociale sur les questions d’eau. Le programme vise à rassembler les gens et à encourager l’action sur les besoins et les préoccupations locales, qu’il s’agisse d’inondations, de sécheresse, de marées noires ou d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
EN SAVOIR PLUS ET PRENDRE EN ACTION: JustWater2017.org
Les contributeurs sont issus de différentes régions géographiques et provinces ecclésiastiques de la Communion anglicane. Nous faisons partie d’une Église merveilleusement diverse. Quels que soient les endroits ou les cultures que les contributeurs représentent, ils font tous appel, chacun avec sa propre voix clairement chrétienne, à quelque chose de profond et de sacré en nos corps et âmes. Ensemble, ils expriment nos désirs spirituels communs, nos combats et nos amours, notre humanité commune. C’est important, notre maison commune et notre humanité commune, car la clef de notre survie, pour les croyants partout, est de trouver une fondation durable, juste et spirituelle pour « le vivre ensemble » aussi rapidement que possible. Nous n’avons pas beaucoup de temps. ’ Nous remercions sincèrement les six contributeurs à ces séries de carême pour leur travail sincère, et l’Institut Trinity de l’Église Trinity de Wall Street (le diocèse épiscopal de New York) d’avoir rendu cela possible.
Le révérend chanoine Jeff Golliher, PhD, directeur du programme de l’environnement et des communautés durables, Bureau de la Communion anglicane/New York et La révérende Terrie Robinson, directrice pour les femmes au sein de l’Église et de la société, Bureau de la Communion anglicane /Londres
L’eau est un cadeau. L’eau est la vie.
À mesure que les crises hydriques augmentent, l’accès à de l’eau potable sûre et propre diminue. Les communautés religieuses du monde entier peuvent vous aider.
DU 22 AU 24 MARS 2017
En savoir plus et s’inscrire: TI2017.org
Faites partie de Trinity Institute 2017: Justice de l’eau, une conférence théologique mondiale tenue à New York et diffusée sur le Web à travers le monde. L’eau est à la fois centrale à la théologie chrétienne et essentielle pour toute vie. À mesure que les changements climatiques causés par l’homme entraînent des crises hydriques accrues, l’accès à une eau potable sûre et propre diminue, en particulier pour les pauvres et les marginalisés. Vous êtes invités à vous joindre à des communautés religieuses du monde entier pour vous engager directement dans les initiatives clés en matière de justice en eau et prendre des mesures concrètes pour accroître l’accès à de l’eau potable salubre pour tous.
Produit en association avec l’église Trinity Wall Street. Pour plus de ressources sur la justice de l’eau, s’il vous plaît visitez: TI2017.org • JustWater2017.org 1
Le premier dimanche de Carême
Vivre avec l’abondance et la pénurie d’eau La très révérende Dr Helen-Ann Hartley Église anglicane d’Aotearoa, en Nouvelle-Zélande et en Polynésie “Comme une biche soupire après des courants d’eau…” (Psaume 42:1)
bras de mer spectaculaire menant à l’océan. De chaque côté de montagnes si élevées qu’on ne peut que regarder vers le haut, des cascades d’eau bouillonnante déferlent vers les profondeurs au-dessous. Comment cette abondance peut-elle côtoyer la pénurie de si près ? Ces maintes manifestations et expériences différentes de l’eau à Aotearoa en Nouvelle-Zélande me rappellent les défis auxquels sont confrontés nos frères et sœurs de la Communion anglicane. Une sécheresse peut avoir un impact dévastateur, mais une inondation aussi. Alors souvent, les plus affectés sont ceux qui sont les moins susceptibles d’avoir accès à l’aide et qui sont oubliés dans un monde miné par l’atermoiement et la dénégation concernant le changement climatique. Entourée d’eau sous toutes ses formes, et lors de plusieurs conversations avec les agriculteurs de mon diocèse, où l’économie rurale est primordiale, je comprends le besoin pressant du plaidoyer et de la justice qui va bien au-delà de mon propre environnement immédiat. La quête éternelle de la biche pour Dieu est aussi la nôtre, et nous ne pouvons espérer entrevoir le divin si nous ne soucions pas aussi du royaume de Dieu et de ceux qui y vivent.
Prière d’ouverture
Questions pour aider à la réflexion
Ô Dieu, les oiseaux chantent le jour nouveau,
Comment entrevoir la main de Dieu à l’œuvre dans l’eau qui nous entoure ? Lequel de vos sens utilisez-vous principalement ?
le soleil perce, et le peuple se réveille,
Lorsque vous pensez à l’eau, pensez-vous abondance ou pénurie ?
l’humanité s’agite, les esprits sont vivants.
Avez-vous jamais eu vraiment soif, une vraie envie d’eau ? En avez-vous fait l’expérience pendant plus de quelques heures ou plus d’une journée ? Sinon, pouvez-vous imaginer comment cela serait ?
Infuse en nous les dons de la sagesse et du discernement
Ressources recommandées
de sorte que le feu éternel du Saint-Esprit resplendisse comme les rayons du soleil.
Un court métrage néo-zélandais, « Water » (« Eau »), réalisé par Chris Graham, capte vraiment les dangers de la complaisance à l’égard de l’eau. Vous pouvez le voir intégralement ici : https://www.nzonscreen.com/title/water-2004.
Salut à toi, ô Christ le navigateur
Une prière de consécration par l’archevêque Winston Halapua : http://www.justwater2017.org/category/videos
et guide de notre waka* de la foi. Amen Prière écrite par la vénérable Dr Hone Kaa, 1941-2012 * Un waka est un canoë maori qui guide son peuple sur les eaux vers de nouvelles terres.
L
’eau est une question de bon équilibre pour les agriculteurs. Trop d’eau et la terre est inondée et improductive, trop peu d’eau et l’herbe ne pousse pas, le bétail meurt de faim. J’ai appris à bien réfléchir avant de commenter les aléas du climat. Sur certaines parties de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, les précipitations moyennes peuvent varier entre neuf mètres sur le côté occidental de la chaîne des Alpes du Sud, et presque rien du tout quelques kilomètres plus loin sur la partie orientale de cette même chaîne de montagnes. J’habite près du redoutable fleuve Waikato, le plus long du pays, dont le nom signifie « eau abondante » en maori, et qui se faufile du plateau volcanique au centre de l’île du Nord vers la mer de Tasman au nord-est. Au nord, nos frères et sœurs du Pacifique luttent contre la montée du niveau de la mer, la perte de leurs terres, de leurs moyens de subsistance et de leurs foyers. Plus près de chez nous, le débat politique fait rage sur qui a des droits sur l’eau et son contrôle. L’eau est une constante à laquelle nous ne pouvons pas échapper ni ignorer la force. Le psalmiste compare la soif de Dieu à celle de la biche cherchant à se rafraîchir dans la forêt. C’est une image puissante alors que nous cheminons vers le carême. Où apercevons-nous la main de Dieu à l’œuvre ? Le trajet en autobus vers le Milford Sound dans le parc national Fiordland d’Aotearoa sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande nous fait traverser un paysage montagneux avec de hauts sommets enneigés ; il passe le long de gouffres parsemés de rochers, érodés par l’action de l’eau qui, au cours des millénaires, leur a donné une texture ressemblant à du fromage ; il continue vers le fjord lui-même, érodé par un mouvement glaciaire qui crée un 2
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Deuxième dimanche de Carême
Eau de la vie pour des créations qui ont soif Professeur Dr Mathew Koshy Punnackad
Église d’Inde du Sud
« À celui qui a soif je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement » (Apocalypse 21:6)
Prière d’ouverture Seigneur, aide-nous à honorer la valeur essentielle de l’eau, le but de l’eau, la manière dont elle est liée à toutes choses dans la nature, et à entendre la voix de l’eau. Seigneur, pardonne-nous si nous avons renié la bénédiction divine de l’eau. Que ta bénédiction céleste, l’eau de la vie, coule abondamment pour satisfaire la soif de tous. Amen
L
e pétrole a été l’enjeu de beaucoup des guerres du 20e siècle. L’eau sera l’enjeu des guerres du 21e siècle. En 2016, trois cent trente millions de personnes, plus d’un quart de la population de l’Inde, ont été frappées par la sécheresse. De très hautes températures ont affecté presque tout le pays, ce qui a engendré de très nombreux décès par insolation. Cette année, les températures ont augmenté plus tôt qu’à la normale, aggravant les préoccupations concernant la hausse du taux de mortalité. L’eau fait gémir la création tout entière à cause de la désertification qui constitue un processus irréversible. La migration des populations pauvres et des animaux sauvages est maintenant un phénomène courant. Les Indiens, qui sont vulnérables aux effets du changement climatique, sont ceux qui ont fait le moins pour le causer. Parce que le changement climatique est un phénomène mondial, nous demandons aux pays développés de mettre fin au paradigme de développement moralement inacceptable et erroné qu’ils poursuivent. Nous pensons mondialement et agissons localement. Localement, nous luttons contre ceux qui rasent des collines, détruisent des marécages et défrichent des forêts, tout en ignorant le caractère sacré de ces mêmes collines, marécages et forêts qui sont des réserves d’eau. Nous avons constitué un réseau avec d’autres ONG environnementales qui résistent aux activités de développement perturbant le rythme de la nature. Récemment, nous avons déclaré notre solidarité à travers une campagne contre la construction d’un aéroport de 2,8 km2. Nous avons déclaré que nous n’avions pas besoin d’un aéroport qui priverait quatre-vingts pour cent de la population de la région de leur droit fondamental à l’eau. Suite à cette campagne de masse de la population, le gouvernement a dû abandonner son « projet de développement ». De plus, nous encourageons la collecte de l’eau de pluie dans chacune de nos paroisses afin de préserver et d’améliorer la nappe phréatique ; et nous sommes en train de faire se propager une plante merveilleuse, le vétiver, qui est un moyen très efficace de conservation du sol et de l’eau, de contrôle des sédiments, de stabilisation et de réhabilitation des sols, ainsi que de phytoremédiation.
(non seulement aux êtres humains, mais à toutes les créations qui ont soif). L’Église doit résister et ne pas investir dans des activités humaines immorales et des paradigmes de développement injustes. Ceux-ci vont à l’encontre du rythme de la nature. Nous devons plutôt collaborer avec Dieu pour la rédemption de la nature. Alors que nous avançons dans le Christ, rappelons-nous que l’eau est une bénédiction divine à chérir, à partager avec toutes créations et à protéger pour les générations futures.
Questions pour aider à la réflexion Que ressentez-vous devant le fait que l’eau puisse être le motif d’une guerre ? Seriez-vous prêts à partager des approvisionnements limités en eau, si une communauté voisine n’en avait pas ? Un cadre dirigeant d’une entreprise multinationale disait que l’eau était un droit, mais pas un bien gratuit. Que pensez-vous qu’il veuille dire ? Le même principe pourrait-il s’appliquer à l’air que nous respirons ?
Ressources recommandées Pour une plus ample lecture et une étude sur les conditions de sécheresse actuelle et la crise de l’eau en Inde, ainsi que les réponses de l’Église: https://www.google.co.in/search?q=drought+in+india+2016&espv=2&biw=1600&bih=775&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwiAy_Cyla_OAhVKtY8KHdF0BEwQsAQIGg http://www.circleofblue.org/2016/world/indias-severe-drought-causing-havoc/ http://www.ndtv.com/topic/india-drought?browserpush=true http://www.business-standard.com/article/opinion/india-facing-its-worst-water-crisis-ever-himanshu-thakkar-116051400704_1.html Earth Bible Sermons (« Sermons de la Bible de la terre ») (trois volumes 2015, 2016) revu par Dr Mathew Koshy Punnackad, publié par CSI & ISPCK www.ispck.org.in Water struggle (« Lutte pour l’eau ») (2007) revu by V J John, publié par Bishop’s College, Kolkata/ISPCK www.ispck.org.in
La sainte Bible confère des attributs divins à l’eau en l’associant à Yahweh, à Dieu, au paradis ainsi qu’à Jésus lui-même. Jésus, innocent, qui a été persécuté et crucifié par le peuple pour des raisons d’intérêts économiques et politiques particuliers, disait : « J’ai soif ». Le sens est symbolique, mais il a aussi une signification claire et directe. La population pauvre et innocente de l’Inde et les autres créatures vivantes souffrent de la pénurie d’eau, cette conséquence directe et affreuse du changement climatique. Comme Jésus il y a deux mille ans, ils disent maintenant : « Nous avons soif ». « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive... » (Jean 7.37). Des bénédictions divines sont répandues sur toutes les créatures sur cette terre, et les êtres vivants ont le droit de recevoir le don céleste de l’eau en abondance. C’est pour cela que l’Apocalypse dit : « À celui qui a soif je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement » 4
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s’assèchent et les familles sont précipitées dans un désastre à court terme et une pauvreté à long terme.
Troisième dimanche de Carême
La rivière de la vie La révérende Dr Rachel Mash Église anglicane d’Afrique australe « Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras » (Genèse 2:10)
Dans cette image biblique de l’eau, nous voyons une rivière qui coule d’Éden. La rivière apporte la vie : elle ne coule pas comme un torrent déchaîné, détruisant la couche arable et emportant les maisons dans des inondations. Au lieu de cela, elle fournit de l’eau, de la nourriture, du commerce et un lieu de divertissement et de joie. Aujourd’hui, des rivières sont polluées, sinon asséchées, à cause du changement climatique, de la construction de mégabarrages, de la croissance de plantes exotiques et de la déforestation. Les poissons meurent et les oiseaux sont partis. Chaque jour, 1400 enfants meurent de diarrhées causées par de l’eau sale. Cela représente seulement une partie des 4 millions de décès provoqués chaque année par des maladies d’origine hydrique et par de mauvaises installations sanitaires. À travers le monde, plus de 700 millions de personnes n’ont pas ’accès à l’eau salubre et plus de 2 milliards n’ont pas d’installations sanitaires adéquates. Devant ce sombre tableau, la Bible termine avec une vision urbaine d’une nouvelle rivière de vie, d’un Éden restauré:
Prière d’ouverture Esprit de l’eau vive Tu tiens toute ta création en ton sein Et à notre enfantement, tel un ruisseau, tu nous déposes sur la terre. Esprit des marées, Rappelle-moi le flux et reflux de tes rythmes Afin que je puisse les découvrir au plus profond de mon être. Esprit de la verdure, Apporte humidité et vigueur à ma vie Afin que je puisse savourer l’expérience de ton énergie Qui passe en moi pour ensuite se déverser dans le monde. Que les bénédictions de l’eau soient sur moi, Puis-je être transporté par les flots du grand fleuve de la vie. Puis-je découvrir une source cachée en moi, qui jaillira. Puis-je être transporté sur les rives du sacré et du renouveau. De Christine Valters Paintner, Water, Wind, Earth, and Fire, the Christian Practice of Praying with the Elements, Sorin Books, 2010 (« Eau, vent, terre et feu, la pratique chrétienne pour prier avec les éléments »)
A
u commencement, Dieu plaça des êtres humains dans le jardin d’Éden pour qu’ils soient les gardiens terrestres de cette belle planète bleue. L’histoire biblique d’Éden apparaît avec une image rurale de l’eau, « Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras » (Genèse 2 : 10). Les fleuves sont des signes d’espoir, des symboles de vie. La terre d’Israël était une terre sèche, sans grands fleuves comme en Égypte ou en Mésopotamie. Parce que son seul fleuve important était le Jourdain, le peuple d’Israël dépendait de la pluie pour son eau. En tant que peuple qui avait connu sécheresse et famine, il connaissait la douleur et l’angoisse de ces jours de calamité lorsque les ruisseaux se tariraient.
« Et [l’ange] me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. » Apocalypse 22:1-2 En chemin vers mon travail sur une autoroute très empruntée du Cap, je traverse une rivière polluée, pleine d’ordures et de déchets toxiques. Il y a quelques mois, la circulation était au ralenti sur cette même route. D’abord, j’ai pensé qu’il y avait un accident, mais j’ai ensuite réalisé que les voitures s’étaient arrêtées, car un groupe de plus de cinquante flamants roses décollait de la rivière. Leurs ailes battaient en un scintillement de rose et de noir alors qu’ils s’envolaient vers le soleil. Les efforts de nettoyage de la rivière au niveau local et les mesures d’interdiction mises en place pour que les usines ne déversent plus de produits chimiques avaient restauré la qualité de l’eau, et les flamants roses étaient revenus. Que ces flamants roses soient un symbole de la création restaurée, un signe du fleuve de l’eau de la vie qui s’écoule pour apporter vie et espoir. Et que le bétail engraisse sur mille collines.
Questions aider à la réflexion Le baptême apporte l’élément de l’eau dans notre vie sacramentelle de manière tangible et visible. L’eau du baptême représente les mers, les rivières, les lacs, les marécages, la neige, les nuages, la brume et les ruisseaux de toute la terre. Nous connaissons le fleuve où Jésus a été baptisé, le Jourdain. Mais souvent, nous ne savons pas dans quel fleuve notre eau baptismale a coulé sur son chemin vers les fonts baptismaux ! Notre comportement et notre relation avec cette rivière et sa préservation changeraient-ils si nous pouvions découvrir notre rivière baptismale et nous remémorer son caractère sacré ?
Prière de clôture Apprends-nous à vivre en toi comme un poisson vit dans l’eau. Apprends-nous à naître de l’esprit comme les oiseaux naissent du vent. De Ray Simpson, “Baptismal Liturgy,” (« Liturgie baptismale ») The Celtic Prayer Book (« Le livre de prières celtiques ») (Vol. 3), Healing the Land: natural seasons, sacraments, and special services.” (« Guérir la terre : saisons naturelles, sacrements, et services spéciaux ») Kevin Mayhew Publishers, 2016
Alors, à quel point cette soif biblique d’eau et de sources dans le désert résonne-t-elle au cœur de l’Afrique? L’agriculture africaine est caractérisée par un grand pourcentage de petits exploitants (80 pour cent) qui cultivent des produits alimentaires de base à bas rendement sur des petits lopins de terre. Ces fermes sont dépendantes de la pluie. L’absence de pluie entraîne sécheresse et pauvreté.
Références recommandées
L’année dernière, les paroissiens de la partie nord du diocèse de Namibie exprimaient leur angoisse après une sécheresse dévastatrice. Le gouvernement leur avait dit que leur seule option était d’amener leur bétail à l’abattoir avant qu’il meure de faim. Le bétail représente leur avenir, l’éducation de leur famille, l’argent pour le mariage de leur fille. Tout cela fut perdu quand le bétail abattu inonda le marché et que le prix de la viande s’effondra. Quand la pluie manque, les rivières
http://www.oxfam.org.uk/what-we-do/issues-we-work-on/water
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http://reports.weforum.org/africa-competitiveness-report-2015/chapter-2-1-transforming-africas-agriculture-to-improve-competitiveness/
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Quatrième dimanche de Carême
Eau : Un point de vue depuis la marge Dr Andrew Leake Église anglicane d’Amérique du Sud « Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras » (Ecclésiaste 11:1).
Prière d’ouverture Jésus, tu es la source de l’eau vive, notre ami, et notre salut. Nous prions pour ceux qui n’ont pas d’eau potable à boire. Purifie, protège, et multiplie leurs sources d’eau pour qu’ils puissent, sans crainte de se nuire ou nuire à leurs enfants, trouver de la nourriture. Amen. Adapté de « Prayer of the Day: Clean Water » (« Prière du jour : eau potable ») par les Web Editors de Sojourners.”
Malheureusement, la situation de ces paysans, ici, dans le nord de l’Argentine, comme celle de beaucoup d’autres pauvres à travers le monde, empirera certainement. La pluviosité est devenue erratique. La déforestation par les agriculteurs industriels donne lieu à la salinisation de l’eau souterraine. Ces changements de couverture végétale ont des conséquences immédiates. Ils signifient que la pluie n’alimente plus les lagons que les paysans utilisent pour leurs animaux. Et que le peu d’eau de surface restante est contaminé par des produits agrochimiques. En rentrant chez moi le long des routes sèches et poussiéreuses, réfléchissant à ce que j’avais entendu, deux pensées m’ont frappé. La première était le fait qu’un projet qui avait échoué à fournir de l’eau salubre pouvait tout de même être utilisé à bon escient par ces paysans du fait de leur situation difficile. Deuxièmement, qu’une solution pérenne et durable à leur problème ne pouvait vraisemblablement pas être fournie par des puits peu profonds. Mais un processus politique visant à garantir l’intégrité écologique du paysage du Chaco pourrait répondre à leurs besoins. Je me suis demandé, comme je le fais parfois, si l’Église pouvait répondre de façon réaliste à ce type de défi, aussi désastreux et urgent qu’il soit. L’auteur de l’Ecclésiaste nous encourage à avancer en faisant ce que nous pouvons, mais la complexité grandissante du problème exige que nous garantissions que le « pain » que nous envoyons soit adapté aux besoins.
Questions pour aider à la réflexion Savez-vous d’où vient l’eau que vous utilisez ? Savez-vous où vont vos eaux usées ? Si vous réduisiez votre consommation d’eau potable, qui pourrait bénéficier de vos actions ? Que pourrait signifier Ecclésiaste 11 : 1 en relation avec la mission d’aide aux personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable ?
N
otre diocèse se situe au nord de l’Argentine, dans la région aride du Chaco qui est principalement couverte de forêts tropicales sèches. La majorité des 150 congrégations très éparpillées est composée de chasseurs-cueilleurs indigènes. Les autres sont des paysans, connus localement comme criollos.
Ressources recommandées
Assis avec quelques criollos dans une communauté au cœur de la forêt, je leur ai demandé combien de puits ils avaient réussi à creuser à la suite d’un récent projet d’aménagement d’eau. « Je n’en ai aucune idée », répond un homme. Il poursuit : « Nous avons appris à faire des puits. Certains ont appris aux autres, et un ou deux sont allés creuser des puits dans d’autres communautés, moyennant rémunération. Alors nous n’avons pas une vraie idée de combien de puits ont été creusés. »
Pour s’éduquer sur « l’eau cachée » que nous ’utilisons quotidiennement, sans nous’ en rendre compte, allez sur http://environment.nationalgeographic.com/environment/freshwater/embedded-water/
J’ai trouvé cela encourageant, car ce n’est pas souvent que l’on trouve des projets de développement qui aboutissent dans cette région. Mon enthousiasme s’est atténué quand j’ai appris que l’eau de la plupart de ces puits était soit salée, soit biologiquement impropre à la consommation humaine. Il y a de « l’eau douce » au Chaco, mais on ne peut y accéder qu’en forant des trous profonds de style industriel, ce que ces familles pauvres ne peuvent se permettre de faire. Les pauvres du Chaco doivent se contenter de l’eau à laquelle ils ont accès, quelle qu’elle soit, même si sa qualité est inférieure. Ils recueillent l’eau de pluie et la stockent dans des bouteilles en plastique usagées pour la boire. Ils utilisent l’eau salée de leurs puits pour leurs autres besoins, surtout pour leur bétail et leurs chèvres, lorsqu’il n’y en a plus dans les lagons alimentés par les pluies. En dernier recours, ils peuvent acheter de l’eau aux personnes qui ont des puits profonds.
http://waterfootprint.org/en/
Le « Water Footprint Network » (« Réseau de l’empreinte hydrique ») nous aide à prendre conscience de l’utilisation de l’eau dans la consommation quotidienne et il fournit un bon point de départ pour partager l’eau douce et potable en vue de soutenir des communautés à travers le monde et toutes les créations de Dieu.
https://sojo.net/articles/prayer-day-clean-water
Aux yeux des pauvres, l’eau de qualité inférieure est mieux que rien. Pour ainsi dire, ils se contentent des miettes de pain qui tombent de la table, mais comme des millions d’autres à travers le globe, ils le payent souvent de leur vie. Joseph Treaster, écrivant dans le Harvard Review d’Amérique du Sud (Hiver 2013), a résumé cette situation : « Les personnes souffrant de maladies transmissibles par l’eau occupent à peu près la moitié de tous les lits d’hôpitaux dans le monde. Et chaque année, les maladies transmises par l’eau tuent presque deux millions de personnes, pour la plupart des enfants de moins de cinq ans. » Je doute que les personnes qui ont accès à l’eau propre et potable réalisent vraiment la situation de celles qui n’en bénéficient pas. 8
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et des bébés et des enfants tombent malades, certains en meurent. Un gouverneur de Washington cherche à instaurer une politique climatique ferme et le monde entier bénéficie, au moins un peu, de la réduction des émissions de carbone.
Cinquième dimanche de Carême
Rupture, guérison, intégrité : l’eau nous relie tous Michael Schut Église épiscopale « Le mirage se changera en étang et la terre desséchée en sources d’eaux. » (Ésaïe 35:7)
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n anglais, « carême » se dit « lent » qui vient du vieux mot anglais « lencten » signifiant « printemps ». Il est souvent associé au renoncement, à une période de jeûne et de repentance. Le printemps, en revanche, est une saison d’abondance, de renouveau, et d’espoir. Les images d’Ésaïe évoluent dans une direction prometteuse, vers une sorte de printemps : la terre asséchée et brûlante se transforme en étangs et en sources. Mais quand je regarde les données concernant notre utilisation de l’eau, abondance et renouveau ne sont pas les premiers mots qui me viennent à l’esprit. Laissez-moi partager quelques récentes images des États-Unis d’Amérique, où je vis. Le fleuve Colorado fournit de l’eau à 30 millions de personnes en traversant certains de nos États les plus arides. Il est tellement exploité pour les usages agricole, industriel et municipal que ses eaux atteignent rarement le golfe de Californie. Les sables brûlants ne sont pas toujours transformés en étangs de vie ! Dans le Michigan, Flint abrite presque 100 000 personnes. Près de la moitié d’entre elles vivent dans la pauvreté. Plus de la moitié est noire. Afin de réduire les coûts, la ville a remplacé son approvisionnement en eau par la rivière Flint, mais a négligé de la traiter suffisamment, ce qui a entraîné des niveaux de plomb très élevés dans l’eau potable municipale. La santé et le développement des enfants ont été affectés. Des représentants du gouvernement font l’objet d’une enquête ; certains ont été mis en accusation. C’est une histoire unique et pourtant familière : des communautés à faibles revenus et marginalisées continuent à subir les effets négatifs de la dégradation environnementale plus que quiconque. Ici, la terre et les gens n’ont pas seulement soif d’eau, mais soif d’eau potable.
Dans le monde occidental, nous avons tendance à penser à l’individu comme un moi dans son enveloppe corporelle. Les populations autochtones voient cela autrement ; leur sens de l’interconnexion de tout est « aisément démontrable et scientifiquement irréfutable ». L’eau en nous devient vapeur d’eau, pluie, arbre, grenouille, poisson, et océan : tout s’interconnecte de nouveau. L’eau évaporée de votre maison devient vapeur d’eau, devient pluie qui tombe sur l’océan Pacifique, redevient vapeur et tombe sous forme de neige sur la chaîne des Cascades ; devient neige fondue rejoignant le bassin hydrographique de la rivière Cedar qui fournit l’eau de Seattle ; et finalement, l’eau de votre maison devient l’eau de ma maison, près de moi, dans mon verre, alors que j’écris. Pour terminer : Il me semble que le verset d’Ésaïe pourrait aussi être lu d’un point de vue spirituel, affirmant qu’une âme desséchée peut vraiment être encore rassasiée. Se pourrait-il que la transformation de notre relation avec l’eau, et d’ailleurs avec toute la création de Dieu, soit intimement liée à la guérison de nos cœurs asséchés et assoiffés. La promesse des eaux du baptême est que nous retrouvions la plénitude. Peut-être que l’humanité prend conscience du fait que la plénitude, le rétablissement des relations, ne se réalise pas seulement avec Dieu ou nos voisins humains, mais aussi avec la création, grâce à ces mêmes eaux baptismales.
Prière Créateur, nourrisseur, rédempteur, Nous tenons pour acquis ce que nous avons toujours eu, sans réaliser son caractère précieux, jusqu’à ce que ce ne soit plus, ou soit menacé. Nous admettons que nos relations reflètent souvent une faiblesse : comment nous traitons notre prochain, aimons nos familles, et comment nous polluons nos eaux, notre air et notre terre. Que nos cœurs soient tendres et ouverts afin que nous puissions ainsi tomber amoureux de la beauté et du don de la vie que ces mêmes cœurs pourraient briser dans la rupture, que nous nous réjouissions à chaque signe de guérison, que nous restions déterminés à agir pour la justice, que nous étendions notre miséricorde à tous, y compris nous-mêmes, et que nous trouvions espoir en toi et en l’amour qui jaillit de ton cœur envers toute création. Au nom du Christ, amen.
Questions pour réflexion Avez-vous l’impression ou le sentiment qu’une transformation dans notre relation avec la création divine pourrait aussi guérir une partie de ce qui fait souffrir nos cœurs ? Comment donc ? Quels mots utiliseriez-vous pour décrire cela ? Dans votre partie du monde, quels sont certains des signes d’espoir sur la manière dont nous traitons l’eau ?
Ma ville natale est Seattle dans l’État de Washington, au nord-ouest des États-Unis. Nous sommes connus pour notre temps gris et pluvieux. Mais pendant les trois mois d’été, nous recevons très peu de pluie. Durant ces mois arides, notre eau vient de la fonte des neiges de la chaîne des Cascades. La neige est notre sécurité hydrique, telle une immense cuve d’eau jetée sur les prodigieuses épaules de la montagne. Cependant, à cause du réchauffement du climat, l’accumulation annuelle de neige baisse, entre 20 à 80 pour cent depuis 1955, selon l’endroit de l’État sur lequel vous portez votre attention. Cette humidité de la montagne existe toujours, elle tombe juste sous forme de pluie plus souvent qu’auparavant, ce qui apporte plus d’inondations hivernales, et moins de fontes de neige estivales. L’accumulation de neige transforme notre terre assoiffée en sources d’eau, mais ces sources sont considérablement menacées par le changement climatique.
Comment pensez-vous que votre foi vous appelle à répondre aux problèmes liés à l’eau, ou aux autres réalités « environnementales » autour de vous ?
Parmi toutes ses interconnexions, des lueurs d’espoir émergent. En 2014, pour la première fois en 16 ans, le fleuve Colorado a atteint le golfe de Californie. Un accord politique entre le Mexique et les États-Unis (appelé le procès-verbal 319) est reconnu pour avoir réuni fleuve et mer. Quand un acte répréhensible est découvert, comme à Flint, les représentants du gouvernement peuvent être tenus responsables. Et dans l’État de Washington, une des priorités principales de notre gouverneur est d’aborder le changement climatique.
Ressources recommandées
Le Mexique et les U.S.A. se mettent d’accord sur une politique de changement et une rivière est partiellement restaurée, un estuaire est réalimenté et de nombreuses espèces ont l’espoir de survivre. Les responsables de Flint rognent sur les dépenses, 10
Pensez-vous que les communautés religieuses en général, et la Communion anglicane plus précisément, ont un rôle important à jouer dans la crise de l’eau ? Comment décririez-vous ce rôle, et pourquoi est-ce important ? Repensez à votre vie. Avez-vous déjà eu ce que l’on appellerait une expérience mystique ou très profonde liée à l’eau ? Si oui, et si vous vous sentez à l’aise, partagez cette histoire avec votre groupe. Qu’est-ce que cela vous enseigne sur vous-même et sur Dieu ?
« Food & Water Watch » (« Surveillance de l’eau & de la nourriture ») http://www.foodandwaterwatch.org défend la nourriture saine et l’eau salubre pour tous. « The Children and Nature Network » (« Le réseau pour les enfants et la nature ») www.childrenandnature.org est à la tête du mouvement pour connecter avec la nature tous les enfants, leurs familles et les communautés à l’aide d’idées innovatrices, de ressources et d’outils qui ont fait leurs preuves, de collaboration globale et de soutien au leadership local. 11
Dimanche des Rameaux
Dans la mort, il donna de l’eau vive La très révérende Ellinah Wamukoya Église anglicane d’Afrique australe « Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains... » (Matthieu 27:24)
Prière d’ouverture Dieu notre père, ton don de l’eau apporte vie et fraîcheur à la terre ; il nous lave de nos péchés et apporte la vie éternelle. Souviens-toi de tes miséricordes, Ô Seigneur, et avec ton éternelle protection sanctifie tes serviteurs, pour qui, Christ ton fils, par l’effusion de son sang, a établi le mystère pascal. Amen.
L
’eau a toujours joué un rôle important dans la religion, la mythologie et l’art. Elle est considérée comme un symbole de vie pour les hommes autant que pour la nature, et comme un moyen de purification (Exode 15 : 23-35). L’eau à Ngome dans le KwaZulu-Natal offre un exemple proche de nous. Là-bas, sept sources se rassemblent et forment un bassin. Un sanctuaire a été édifié après que sœur Reinolda y a eu une vision de Marie, qui lui fit la promesse qu’à cet endroit, elle laisserait ses grâces se répandre en abondance. Beaucoup considèrent que l’eau est sacrée et a des pouvoirs guérisseurs. En tant qu’élément purifiant, l’eau de ce sanctuaire détruit le mal. Chez les Juifs, une branche de palmier était un symbole de joie et de réjouissance. Dans la culture romaine, une branche de palmier était aussi un symbole de victoire. D’un autre côté, un palmier représentait survie et vie, puisque c’était (et c’est encore) un des rares arbres à pousser dans des environnements arides. Des palmiers dans le désert indiquent la présence d’une oasis ou d’eau sous la surface. Lors de son entrée triomphale dans Jérusalem, Jésus est présenté comme un « roi » d’un genre différent, rejeté dans les discours de l’élite locale, mais accueilli par les foules qui, sans le savoir, confirmaient sa victoire. Jésus, le roi serviteur, entre dans Jérusalem prêt à devenir l’agneau sacrifié et, ainsi, donner vie au monde. Il arrive comme un humble roi messianique pour restaurer la nation et la terre comme il est décrit dans Zacharie (14 : 8) :
L’aspersion du sang par Moïse sur le peuple était un présage de la mort sacrificielle dans l’expiation de Jésus-Christ, réunissant le genre humain et Dieu. Ainsi, eau et sang sont signes de création et cet acte porte en lui vérité et espoir pour toute création. Le symbolisme de l’eau est significatif. Il est venu avec de l’eau, du sang et l’Esprit, témoin devant un Dieu (1 Jean 5 : 6-8). Par le baptême de l’eau, il ordonnait que nous mourions avec lui, et ressuscitions et marchions en nouveauté de vie. Avec une vie renouvelée, nous voyons la création tout entière à travers les yeux de Jésus (Romains 6 : 4). Selon Jean 19 : 34, quand le soldat transperça le côté de Jésus, il en jaillit aussitôt du sang. L’eau vive jaillissant du côté de Jésus fait écho à Jean (7 : 37-39), qui la décrit comme « eau vive ». Dans l’Apocalypse (22 : 1-3), le « fleuve d’eau de la vie » apporte rédemption et guérison pour le genre humain et la nature. L’écoulement du sang et de l’eau préfigure les sacrements de l’eucharistie (sang) et du baptême (eau), ainsi que le commencement de l’Église. Tout comme Dieu façonna Ève à partir du côté d’Adam pendant qu’il dormait profondément, Christ donne sang et eau de son propre côté pour façonner l’Église après sa propre mort. (Jean Chrysostome). L’aggravation de la crise de l’eau mondiale qui, selon les prédictions des experts, sera avec nous pour des générations à venir, nous donne l’opportunité de réfléchir, en tant que chrétiens, sur l’état spirituel du monde dans lequel nous vivons et que nous partageons. Tandis que nos ressources physiques d’eau baissent constamment, l’eau spirituelle que représente le dimanche des Rameaux augmente pour ceux qui la boivent (Jean 7 : 38). Cette eau spirituelle nous invite à répondre aux besoins de ceux qui manquent d’eau potable.
Ressources recommandées Pour plus d’information sur l’extrême sécheresse au Swaziland, un pays enclavé dans la partie sud du continent africain, et sur les efforts mis en place pour y répondre efficacement, consultez les liens suivants : https://thewaterproject.org/water-crisis/water-in-crisis-swaziland https://www.thirstproject.org/swaziland/ http://adaptation-undp.org/projects/sccf-swaziland http://reliefweb.int/report/swaziland/swaziland-humanitarian-needs-overview-2016
« En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem, et couleront moitié vers la mer orientale, moitié vers la mer occidentale... ». Les bénédictions divines se répandent à l’est et à l’ouest, continuellement, et elles apportent guérison et vie nouvelle. Ce roi, venant à Jérusalem pour être mis à mort et nous purifier de nos péchés, vient pour nous racheter et racheter la nature.
« Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu... » (Psaume 46 : 4).
Jérusalem n’avait pas de vraie rivière, mais elle avait Dieu qui, comme une rivière, alimentait et continue d’alimenter la vie des gens. Les rivières s’écoulent à travers les cités pour alimenter des vies en rendant l’agriculture possible et en facilitant le commerce avec d’autres villes. L’eau qui coule est le signe de la présence restauratrice de Dieu dans la terre. Dans l’Évangile selon Matthieu (27 : 24), Pilate se lave les mains de la responsabilité de la mort de Jésus ; mais, ironiquement, en niant toute responsabilité, il déclare que le système judiciaire romain a collaboré avec l’élite religieuse, qui a manipulé des foules pour atteindre ses propres objectifs. Dans la cause de la justice, l’eau révèle la vérité. Ensuite, le peuple prend le sang de Jésus sur lui et sur ses enfants, mettant en œuvre le plan de rédemption de Dieu (Matthieu 23 : 39).
« Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a faite avec vous… » (Exode 24: 8). 12
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Les contributeurs La très révérende Dr Helen-Ann Hartley est l’évêque de Waikato de l’Église anglicane d’Aotearoa, de Nouvelle-Zélande et de Polynésie, une fonction qu’elle occupe depuis début 2014. Initialement ordonnée de l’Église d’Angleterre, l’évêque Helen-Ann a exercé son vicariat au sein d’un groupe de paroisses rurales dans le diocèse d’Oxford, avant de rentrer dans l’éducation théologique à Oxford puis au St John’s College à Auckland en Nouvelle-Zélande. Le professeur Dr Mathew Koshy Punnackad fait activement campagne pour le mouvement écologique de l’Église depuis 1990. En tant qu’honorable directeur du département des problèmes écologiques de l’Église de l’Inde du Sud (CSI), il a initié l’idée des sermons de la Bible de la terre et publié trois volumes. La CSI est la seule Église en Inde ayant une branche écologique (fonctionnant depuis 1992), et c’est un des mandats de la mission de l’Église. Le programme des Nations Unies pour l’environnement a honoré la CSI d’un prix-écologie en 2009. Le Dr Andrew Leake est le représentant du Réseau de l’environnement de la Communion anglicane (ACEN) pour l’Église anglicane d’Amérique du Sud et le directeur de « Land for life » (« Terre pour la vie ») (Fundación REFUGIO), une Initiative de conservation chrétienne du nord de l’Argentine. Il détient des diplômes en sciences environnementales et en développement rural. La révérende Dr Rachel Mash est la coordinatrice du réseau en charge de l’environnement de l’Église anglicane d’Afrique australe (Green Anglicans) (« Les anglicans verts »). L’Église anglicane d’Afrique australe couvre l’Afrique du Sud, le Swaziland, le Lesotho, la Namibie, le Mozambique et l’Angola. Le Dr Mash est membre du comité de pilotage du Réseau de l’environnement de la Communion anglicane (ACEN). Elle s’emploie à promouvoir l’insertion d’une « saison de création » dans nos calendriers liturgiques et à agir et préconiser par le biais des congrégations locales. Elle croit que la transformation ne se fait pas quand les personnes changent, mais plutôt quand les « personnes interconnectées changent ». Michael Schut est l’ancien responsable des affaires économiques et environnementales de l’Église épiscopale. Auparavant, il faisait partie du personnel du ministère de la Terre. Mike travaille à présent pour le Réseau des enfants et de la nature. Ses livres incluent Simpler Living, Compassionate Life: A Christian Perspective (Une vie plus simple et compatissante : une perspective chrétienne) ; Food and Faith: Justice, Joy, and Daily Bread (Nourriture et foi : justice, joie et pain quotidien) ; et Money and Faith: The Search for Enough (Argent et foi : la recherche de la suffisance). Pour plus d’informations sur son œuvre, consultez www.mikeschut.com La très révérende Ellinah Wamukoya, évêque du Swaziland, est devenue la première femme évêque en Afrique en 2012. Elle détient deux diplômes de master : le premier en planning urbain et régional, et récemment, en histoire et administration politique de l’Église. Sa thèse de master démontrait une préoccupation passionnée pour les sujets liés à l’environnement : Une exploration historique de l’importance de l’environnement dans la prière eucharistique : le contexte des liturgies autorisées au sein de l’Église anglicane d’Afrique australe de 1850 à nos jours. Auparavant, elle a servi comme aumônière à l’université du Swaziland et est une fervente partisane du développement du ministère laïc dans la vie tout entière de l’Église. En 2016, elle a été nommée présidente du Réseau environnemental de la Communion anglicane. Née au Swaziland, l’évêque Ellinah et son mari kenyan, Henry Wamukoya, ont trois enfants adultes. Trinity Church WALL STREET
Trinity Church • Broadway à Wall Street | Chapelle Saint-Paul • Broadway et Fulton Street Le révérend William Lupfer, Recteur | Le révérend Phillip A. Jackson, Vicaire