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CINEMASCOPE : LES SORTIES DU 14 DÉCEMBRE AU 25 JANVIER
JONAS MEKASPionnier du journal filmé, Jonas Mekas, disparu en 2019, aurait fêté ses 100 ans cette année. Pour l’occasion, le ministère de la Culture lituanien nous a invités dans son village natal, près de Biržai, ville que le cinéaste a été forcé de quitter en 1944 à la suite des invasions soviétiques et nazie, se réinventant à New York. Son œuvre est l’une des plus sensibles sur le déracinement et le passage du temps.
Dans l’introduction de son autobiographie Je n’avais nulle part où aller (Spector Books, 2017), Jonas Mekas écrit : « J’habitais à l’époque dans le grenier de la maison de mon oncle à Biržai. […] Il y avait aussi une grange, et un énorme tas de bois pour chauffer la maison en hiver. Je cachais la machine à écrire dans ce tas de bois, je pensais que c’était une cachette sûre. Je me trompais. Un soir, je suis monté la chercher pour écrire – mais la machine à écrire avait disparu ! » En 1944, le jeune Jonas a 22 ans quand les soldats allemands, qui ont envahi la Lituanie en 1941, découvrent qu’il publie, avec son frère Adolfas, un journal clandestin incendiaire appelant à la résistance contre les nazis. Après avoir confisqué la machine à écrire, les soldats cherchent à arrêter les deux jeunes hommes qui se sont réfugiés dans la ferme de leurs parents, à Semeniškiai, village bucolique peuplé d’un vingtaine de familles. Les entendant arriver au loin, Jonas et Adolfas fuient par la fenêtre de la cuisine. Adressant un dernier regard à sa maison, Jonas voit son père braqué dans le dos par un pistolet nazi. Jusqu’en 1971, Jonas ne reverra pas cette maison où il a passé son enfance à s’occuper des bêtes, où il a aussi pris sa première photo lorsqu’il était ado. Un soldat russe lui avait arraché l’appareil des mains, l’avait jeté au sol, avant d’écraser la pellicule – Mekas considérait cet événement comme sa naissance en tant que cinéaste. Après avoir quitté le pays, les frères Mekas fuient en Suisse où ils sont arrêtés par les nazis. Ils sont détenus en Allemagne dans deux camps de travail
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forcé, puis à la fin de la guerre dans des camps de personnes déplacées. Refusant de revenir en Lituanie sous domination russe, ils choisissent de s’exiler à New York en 1949. Jonas a alors 26 ans.
RETOUR AU PAYS
Tout au long de sa vie américaine, Jonas a multiplié les casquettes : cofondateur de la revue Film Culture (équivalent américain des Cahiers du cinéma) en 1954, mais aussi de l’Anthology Film Archives (une cinémathèque du cinéma expérimental) en 1970… Il s’est aussi fait connaître en filmant l’effervescence de la culture underground à New York – il a par exemple fait la captation du premier concert du Velvet Underground en 1966. Il a surtout composé une œuvre de cinéma bouleversante, un ciné-journal tourné avec une caméra Bolex entrepris lors de son arrivée, intégrant des bribes de sa propre vie dans ses chefs-d’œuvre comme Walden (1969) ou Lost, Lost, Lost (1976), récits de l’arrachement et de l’errance. Figurant l’intime par le fragment, le discontinu, le patchwork et l’abstrait, il y exprime le sentiment de l’exil, le déracinement intérieur, le sien comme celui d’autres immigrants.
À notre arrivée à Vilnius au printemps dernier, on ne pouvait d’ailleurs s’empêcher de relier cet arrachement qu’a vécu Mekas avec ce que subissent aujourd’hui les réfugiés ukrainiens forcés de fuir à cause de l’invasion russe. Aux fenêtres, les Lituaniens, qui gardent un souvenir douloureux de l’occupation russe qui a pris fin avec l’indépendance en 1990, deux ans avant la chute de l’U.R.S.S., brandissent le drapeau ukrainien comme un signe de solidarité. Les bus affichent « Vilnius aime l’Ukraine » et, sur une haute tour qui domine la ville, une immense banderole prévient : « Poutine, la cour internationale de La Haye t’attend. » Au moment où l’on voyage, la tension avec le maître du Kremlin est à son comble, la Lituanie refusant le transit de marchandises par son territoire vers la Russie. Entre les différentes conférences sur Mekas organisées par le ministère de la Culture lituanien auxquelles on assiste – sur l’ancrage de son cinéma dans la poésie moderniste, sur son rapport à la musique –, le sujet des réfugiés de guerre s’invite régulièrement dans les conversations avec nos hôtes. On pense encore plus à ce déracinement lorsqu’on arrive à Semeniškiai et à Biržai, les lieux de son enfance qu’on aperçoit dans le plus beau film de Mekas, Reminiscences of a Journey to Lithuania (1972). Ce long métrage est composé d’une mosaïque d’instantanés de son tout premier retour en Lituanie, quand, près de vingt-cinq ans après les avoir quittées, il retrouve sa mère et sa famille. C’est un film qui fait éprouver la fuite du temps. Mekas capture ces retrouvailles dans des scènes de vie très simples, sa mère
devenue une vieillarde prépare des galettes de pommes de terre dans le jardin ; lui goûte l’eau du puits en clamant qu’aucun vin ne peut être meilleur. Tout en accélérés, en digressions, en boucles, cette chronique du retour au pays joue avec la mémoire, fait expérimenter la manière dont les souvenirs enrichissent les endroits que l’on redécouvre. Ce qu’elle a de très beau, c’est qu’elle porte une mélancolie mais jamais d’amertume face au passage du temps – Mekas garde toujours sa force d’étonnement devant le mouvement fugace de la vie.
DON D’UBIQUITÉ
C’est cette attitude que l’on essaie d’adopter lorsque l’on visite la petite maison de Biržai où Mekas planquait sa machine à écrire. À la recherche des traces du cinéaste, c’est comme si l’on recomposait le paysage, avec l’impression que tout est plus vaste, tout est plus clair. On pense à l’émotion que ça a dû être pour le cinéaste de retrouver ce petit hameau paisible après avoir passé deux décennies dans l’ébullition new-yorkaise, ne pouvant communiquer avec ses proches que par lettres. En 1962, Mekas écrit à sa mère : « Je suis ici maintenant et je pense à vous tous à l’autre bout du monde. Je n’aurais jamais pensé que je me retrouverais un jour si loin. Et je me dis alors : que faire de toutes ces villes, cet exotisme, ces journalistes, ces films. Je voudrais être à nouveau avec vous, discuter avec tous, être à Semeniškiai, même si Semeniškiai est aujourd’hui tout autre. » En 2022, la ferme de Semeniškiai n’existe plus, c’est une route et un champ. Mekas est enterré dans un tout petit cimetière attenant. Un peu plus loin, au milieu de ce grand nulle part, une stèle commémorative lui est dédiée. C’est là, sous le soleil écrasant de la campagne lituanienne, que le poète lituanien Rimas Uzgiris, qui nous a accompagnés, nous lit un poème de son compatriote célébrant la chaleur de New York, « In Praise of Heat », écrit en 1995. Comme dans un film de Mekas, notre corps et notre tête se trouvent alors à deux bouts du monde en même temps. On pense à une interview qu’on avait faite avec lui en 2012 ; il nous confiait : «Aujourd’hui, je suis ailleurs. Penser en termes d’“immigrant” ou d’“émigrant” est une pensée primitive : je crois que je me suis simplement déplacé. »
Coffret « Jonas Mekas. Diaries, Notes and Sketches » (Re : Voir)
QUENTIN GROSSET
1 Jonas Mekas à Semeniškiai, 1971 © The Archive of the Jonas and Adolfas Mekas Heritage Study Center, Biržai, Lithuania 2 3 Photogrammes de Reminiscences of A Journey to Lithuania (1972) © Anthology Film Archives STRADA FILM & MIDRALGAR
PRÉSENTENT
BUCAREST, 1972 UNE CLASSE, UN TRAITRE, UN SECRET
retour en Lituanie, quand, près de vingt-cinq ans après les avoir quittés, il retrouve sa mère et sa famille. C’est un film qui fait éprouver la fuite du temps. Mekas capture ces retrouvailles dans des scènes de vie très simples, sa mère devenue une vieillarde prépare des galettes de pommes de terre dans le jardin ; lui goûte l’eau du puits en clamant qu’aucun vin ne peut être meilleur. Tout en accélérés, en digressions, en boucles, cette chronique du retour au pays joue avec la mémoire, fait expérimenter la manière dont les souvenirs enrichissent les endroits que l’on redécouvre. Ce qu’elle a de très beau, c’est qu’elle porte une mélancolie mais jamais d’amertume face au passage du temps – Mekas garde toujours sa force d’étonnement devant le mouvement fugace de la vie.
RADIO METRONOM
UN FILM DE
DON D’UBIQUITÉ
ALEXANDRU BELC
C’est cette attitude que l’on essaie d’adopter lorsque le pasteur de 2022 nous fait visiter la petite maison de Biržai où Mekas planquait sa machine à écrire – l’homme d’Église y vit luimême aujourd’hui. À la recherche des traces du cinéaste, c’est comme si l’on recomposait le paysage, avec l’impression que tout est plus vaste, tout est plus clair. On pense à l’émotion que ça a dû être pour le cinéaste de retrouver ce petit hameau paisible après avoir passé deux décennies dans l’ébullition new-yorkaise, ne pouvant communiquer avec ses proches que par lettres. En 1962, Mekas écrit à sa mère : « Je suis ici maintenant et je pense à vous tous à l’autre bout du monde. Je n’aurais jamais pensé que je me retrouverais un jour si loin. Et je me dis alors : que faire de toutes ces villes, cet exotisme, ces journalistes, ces films. Je voudrais être à nouveau avec vous, discuter avec tous, être à Semeniškiai, même si Semeniškiai est aujourd’hui tout autre. » En 2022, la ferme de Semeniškiai n’existe plus, c’est une route et un champ. Mekas est enterré dans un tout petit cimetière attenant. Un peu plus loin, au milieu de ce grand nulle part, une stèle commémorative lui est dédiée. C’est là, sous le soleil écrasant de la campagne lituanienne, que le poète lituanien Rimas Uzgiris, qui nous a accompagnés, nous lit un poème de son compatriote célébrant la chaleur de New York, « In Praise of Heat », écrit en 1995. Comme dans un film de Mekas, notre corps et notre tête se trouvent alors à deux bouts du monde en même temps. On pense à une interview qu’on avait faite avec lui en 2012 ; il nous confiait : « Aujourd’hui, je suis ailleurs. Penser en termes d’“immigrant” ou d’“émigrant”
AU CINÉMA LE 4 JANVIER
MARIE-LOUISE OU LA PERMISSION
La foule est en délire lors de la présentation du film au festival d’Angers.
Comédie romantique jouissive portée par la musique d’Alexandre Desplat, le premier long métrage de Manuel Flèche, sorti en 1995, révèle de futurs grands acteurs comme Kate Beckinsale ou Clovis Cornillac dans un Paris magnifié par la photo du grand Darius Khondji. Le film a pâti d’une production fauchée et d’une sortie confidentielle, responsables de sa disparition.
« Ne vous faites pas d’illusion, ici on n’aime pas les stars. » Cette phrase, lancée à Manuel Flèche lors de son arrivée au festival international du court métrage de Clermont-Ferrand en 1988, résume à elle seule le destin de son long métrage à venir, trop clinquant pour certains, trop fauché pour d’autres. Le réalisateur, formé sur le tas, n’a pourtant rien d’une star quand il arrive dans le Puy-de-Dôme pour présenter son petit film Une femme pour l’hiver – dont le seul tort est d’avoir été plusieurs fois primé, notamment au Festival de Cannes –, un court métrage très sombre, dont le tournage a été rendu possible grâce à l’avance financière accordée par le CNC. C’est ce qui convainc le jeune producteur Éric Atlan, qui vient de monter sa société Clara Films, d’accompagner Manuel Flèche pour ce film. Dix-huit minutes sublimées par des images signées Darius Khondji, directeur de la photographie alors inconnu, grand ami de Manuel Flèche depuis le tournage du film de Jean-François Stévenin Double messieurs (1986), sur lequel ils ont tous les deux travaillé. Grisé par le succès de son court, le réalisateur se lance dans l’écriture d’un premier long métrage ambitieux. « C’était là encore assez sombre. Une histoire d’amour et de mort en Espagne, avec un côté fantastique proche de ce qui a ensuite été Sixième sens de M. Night Shyamalan [sorti en 2000, ndlr] », nous a raconté le réalisateur. Jugé trop atypique, ce projet ne décroche aucune aide et sera abandonné.
GRANDS INCONNUS
Manuel Flèche et Éric Atlan, qui vient d’obtenir le Prix du jeune producteur, ont alors l’idée de se lancer dans un film totalement différent, une comédie tournée à Paris. Depuis Une femme pour l’hiver, Darius Khondji s’est fait un nom grâce à la photographie si singulière des films de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro Delicatessen (1991) et La Cité des enfants perdus (1995). « Darius était très occupé, mais je lui ai promis qu’on tournerait vite, en le titillant sur le fait qu’on allait filmer Paris la nuit, dans un beau 35 mm », explique Manuel Flèche. Écrit en seulement trois semaines, le scénario de Marie-Louise ou la Permission raconte les retrouvailles, sans cesse repoussées par moult péripéties, d’un jeune homme en permission de retour à Paris pour le week-end, Jean-Paul, et d’une tendre étudiante américaine, Marie-Louise – un clin d’œil au prénom de la fille aînée de Darius Khondji, filleule de Manuel Flèche. La lumineuse Marie-Louise est incarnée par une certaine Kate Beckinsale, qui voit dans ce tournage l’occasion de s’installer quelque temps dans la Ville Lumière avec son compagnon pour perfectionner son français. « Je voulais une actrice étrangère pour apporter une touche d’originalité et de décalage, comme dans Un Américain à Paris [comédie musicale de Vincente Minnelli sortie en 1952, ndlr] », explique le réalisateur. Il repère le visage de la comédienne grâce à une photo non légendée parue dans Télérama pour le film Le Prince de Jutland (1994) de Gabriel Axel, et appelle la rédaction pour connaître l’identité de cette Anglaise encore inconnue du grand public. « Elle me disait qu’elle ne tournerait jamais dans des films américains, qu’elle voulait une vie tranquille, avec des enfants. Difficile d’imaginer qu’elle deviendrait la star qu’elle est aujourd’hui ! », notet-il. [Kate Beckinsale a notamment joué de-
puis dans Pearl Harbor de Michael Bay, la saga Underworld ou Aviator de Martin Scorsese, ndlr.]
SANS ARGENT NI AUTORISATION
Manuel Flèche fait confiance à d’autres acteurs alors très peu connus, comme Éric Ruf (dans le rôle de Jean-Paul), devenu depuis sociétaire puis administrateur général de la Comédie-Française, ou encore Clovis Cornillac et Bruno Putzulu. Un ami du réalisateur lui présente Alexandre Desplat, qui, à cette époque, n’est pas encore sorti de l’ombre. C’est aujourd’hui l’un des plus grands compositeurs de musique de films, travaillant régulièrement avec Wes Anderson, George Clooney ou encore Guillermo del Toro. Il compose la magnifique bande-son avec orchestre de Marie-Louise…, que l’équipe du film enregistre dans les studios de Sony. « Nous n’avions aucune thune, personne n’était payé et nous tournions sans autorisation », raconte Manuel Flèche. Le bagout du producteur permet de se sortir de situations compliquées avec les forces de l’ordre et d’obtenir du matériel. Et les contacts de Darius Khondji et de Manuel Flèche, qui a su s’entourer d’une équipe technique fidèle depuis ses premiers courts métrages, permettent tant bien que mal de filmer cette folle et belle aventure dans les rues de la capitale. « Avec Darius, nous avions travaillé avec Stévenin, donc nous savions qu’avec une bande de fous furieux motivés ça pouvait le faire », sourit le réalisateur. « Dans l’idéal, nous aurions aimé tourner une comédie musicale à la Jacques Demy, mais ce n’était pas dans nos moyens », poursuit-il. En résulte un « film musical » totalement inclassable et jouissif. Une comédie romantique à la fois profonde et loufoque, ponctuée de scènes de quiproquos et de répliques hilarantes qui doivent beaucoup au talent de Yann Collette. L’acteur incarne à lui seul un commissaire de police, un sans-abri, un gardien de cimetière et une bonne sœur. Mais la pellicule vient à manquer, interrompant par trois fois un tournage qui s’éternise. Darius Khondji doit partir filmer Seven de David Fincher et est remplacé à la volée par un nouveau directeur photo. Refusant d’abandonner, Manuel Flèche et Éric Atlan insistent pour présenter à Canal+ un petit teaser, la course de Kate Beckinsale en trench rose dans les rues de Paris sur la musique d’Alexandre Desplat. Sous le charme, le groupe décide de mettre la main à la poche. De quoi financer le montage du film.
UNE SORTIE CONFIDENTIELLE
Reste à trouver un distributeur. « Les gros réseaux comme Gaumont nous expliquaient que le film était formidable, mais qu’ils ne savaient pas comment le présenter car il n’y avait personne de connu », explique Manuel Flèche. « Marie-Louise… n’était pas assez dans l’air du temps. Les distributeurs voulaient des sujets sociaux, sur les problèmes des banlieues comme dans La Haine [de Mathieu Kassovitz, ndlr], sorti la même année. » Et du côté de l’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), dont le rôle est de soutenir ces films à petit budget, « ils nous rétorquaient qu’on n’était pas vraiment fauchés puisqu’on tournait en Scope et en stéréo ». Le producteur n’a d’autres choix que de distribuer lui-même le film. Malgré une foule en délire lors de la présentation de Marie-Louise… au festival Premiers Plans d’Angers, le film se fait chiper le Prix du public par Petits meurtres entre amis de Danny Boyle. « Emportés par l’effervescence de la salle, les organisateurs avaient oublié de faire voter les gens ! » se désole Manuel Flèche. « Pour la sortie le jour de la Fête de la musique, on a collé nous-mêmes des affiches sur les Champs-Élysées, vous voyez le niveau de la promo… », continue-t-il. Faute de moyens pour le mettre en avant, la couverture médiatique du film est réduite à peau de chagrin. Marie-Louise… ne sortira que dans quatre petites salles indépendantes à Paris, et quelques autres en province. Résultat, à peine plus de 10 000 entrées pour ce film pourtant magnifique. « Si Marie-Louise… avait pu être distribué correctement, son destin aurait été tout autre. C’est dommage, nous nous sommes tellement battus », nous raconte Éric Atlan. Cette sortie trop confidentielle condamne la suite de la vie du film, qui ne sera jamais édité, ni en VHS ni, plus tard, en DVD, Blu-Ray ou V.o.D. « Marie-Louise… est dans le catalogue de StudioCanal. Mais pour eux ce n’est qu’un film parmi plus de cinq mille autres, souligne le producteur. Sans actualité particulière autour de Marie-Louise…, ils ne voient sans doute aucune raison de le restaurer et de l’éditer. » Si le film a été projeté exceptionnellement en 2017 à la Cinémathèque française à l’occasion d’une rétrospective Darius Khondji, il est aujourd’hui totalement invisible. « Nous allons nous pencher sur son éventuelle restauration pour le remettre en circulation », nous a indiqué Juliette Hochart, directrice du catalogue de StudioCanal, interrogée sur les raisons de cette indisponibilité. Malgré tout, Manuel Flèche n’a jamais renoncé à tourner. Après avoir réalisé en 2010 un épisode de la série Histoires de vies, « Bella, la guerre et le soldat Rousseau », il travaille actuellement à l’adaptation d’un roman pour le cinéma et sur un projet de série.
TRISTAN BROSSAT
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André Manoukian
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