Guide d'action pour l'éducation parentale appliquée à la survie et au développement du jeune enfant

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MEPSA

Japon

ONG/CLD Madibou

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GUIDE D’ACTION POUR L’EDUCATION PARENTALE APPLIQUEE A LA SURVIE ET AU DEVELOPPEMENT DU JEUNE ENFANT EN REPUBLIQUE DU CONGO ********************

Brazzaville, Octobre 2010


LE PROGRAMME D’EDUCATION PARENTALE AU CONGO BRAZZAVILLE «Les parents sont les mieux placés pour assurer un bon départ dans la vie de leurs enfants» Si l’on convient que L'éducation parentale est une des stratégies les plus appropriées et la plus abordable pour nos pays en développement pour atteindre en particulier cette tranche d'âge de 0-3 ans, à travers les parents, de nombreuses recherches, y compris dans les pays défavorisés, ont démontré l’impact positif de l’éducation des parents, et en priorité de la mère, mais surtout de leurs connaissances socio sanitaires sur la santé et le développement de leurs enfants. L'éducation parentale est aussi celle qui nous permet cette interaction fondamentale que nous souhaitons avec les familles et les communautés pour des interventions pérennes qui tiennent compte de leurs réalités. Au Congo, l’éducation parentale en faveur de la survie et de l’éveil est certes une réalité mais les défis persistent ; L’urgence de la consolider se justifie parce que l’éducation de base dans un pays a un caractère irremplaçable au regard :  du préscolaire qui n’est pas à la portée de toutes les bourses ;  de l’école primaire reconnue assez sélective et qui n’attire plus : Des parents démotivés, inquiets quant à la finalité de la scolarisation de leurs enfants avec des taux de redoublements et d’abandons qui ont une incidence sur la qualité ⇒ baisse de la demande sociale d’éducation. Par ailleurs, la situation socio-sanitaire de la mère et l’enfant reste préoccupante au Congo. L’éducation parentale doit accompagner les programmes en cours contenus dans :  Le DSRP (Document de Stratégie de réduction de la pauvreté) qui, somme toute, affirme dans les stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté, la nécessité pour les pouvoirs publics et les communautés de base, de mettre en œuvre des actions tendant à promouvoir les services sociaux de base ;  La stratégie sectorielle de l’éducation en cours de finalisation et de validation par le Gouvernement et qui envisage une forte implication des communautés dans la vulgarisation des centres communautaires d’éveil de la petite enfance. Il y a également des textes qui prennent appui sur l’éducation parentale pour mieux être appliqués :  de la Loi portant protection de l’enfant au Congo récemment promulguée (Nº 4-2010 du 14/06/ 2010) pour laquelle il devient impérieux de créer les modalités de son application. L’éducation parentale appliquée à la survie et au développement du jeune doit aussi être comprise dans le contexte d’une croisade mondiale en faveur de la petite enfance, car on note qu’en s’acheminant vers l’échéance de 2015 sur les OMD, les organismes internationaux ne restent pas en marge : 

l’Unesco sur la question, fonde ses attentes sur l’investissement dans l’alphabétisation des femmes et qui donne d’excellents résultats sur la santé maternelle et infantile…

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La Banque Mondiale, … Le secrétaire Général des Nations unies rappelle aux parents la place de la petite enfance dans le développement du monde de demain… L’unicef quant à lui, a créé tout un axe programmatique de son mandat sur la petite enfance ….

Développer l’éveil du jeune enfant peut paraitre comme une aventure car ce sous système est confronté à de nombreuses difficultés qu’il faut d’abord surmonter notamment : - la mauvaise perception de l’importance de l’éducation préscolaire auprès des populations ; - l’insuffisance d’information sur le projet Eveil de la petite enfance et les possibilités de faire fonctionner des Espaces communautaires d’éveil pour les tout petits ; - le refus ou les réticences des pouvoirs publics d’octroyer des structures d’accueil ou des terrains pour le développement des activités d’éveil de la petite enfance ; - la faible implication des médias ; - les privilèges accordés par les parents aux aînés dans la scolarisation des enfants en particulier les garçons; - le mauvais accueil des encadreurs par les parents au cours des inscriptions porte à porte ; - la démotivation des encadreurs ; - la modicité de revenus des parents ; - la faible prise en charge des encadreurs par la communauté ; -la faiblesse des performances de certains encadreurs ; - le manque d’appropriation du projet par les communautés et les encadreurs.

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La stratégie d’éducation parentale pour notre pays, le Congo se justifie parce que les ressources financières affectées aux services sociaux de base sont encore limitées ; celles-ci sont insuffisantes, inégalement réparties sur le territoire national et difficiles accessibles pour les populations vulnérables. De plus, les connaissances des besoins de l’enfant par les parents d’aujourd’hui sont limitées ; ils s’illustrent par des attitudes et pratiques très souvent inadéquates caractérisées par le poids des traditions et du consensus social… L’expérience sur LES GESTES QUI SAUVENT menée actuellement est un acquis à préserver mais elle tend à être une porte d’entrée uniquement pour la survie du jeune enfant (car plus concentrée sur la santé, la nutrition, la vaccination, …) ; ce qui n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire elle mérite d’être consolidée et complétée avec l’approche actuelle L’approche d’éducation parentale sur L’EVEIL DU JEUNE ENFANT présentement en chantier, vient donc pour reprendre et/ou compléter la série des messages sur ″les Gestes qui sauvent ″ et elle s’orientera dans une large mesure vers les dimensions «éducation/stimulation» et «protection» car l’enfant est un tout. Cette approche intègre également le volet communautaire en ce sens que les parents ont le devoir de participer à la protection et à la gestion des infrastructures scolaires et sanitaires réhabilitées et de pérenniser ces acquis par la pratique des Activités Génératrices de Revenus (AGR), ... C’est pourquoi, pour ce volet dont le présent Guide voudrait se consacrer, cette action de projet à caractère expérimental aura pour objectifs :  Faire acquérir aux parents aux familles et autres membres de la communauté, des connaissances et des aptitudes indispensables à l’accomplissement de leur rôle de premier éducateur par une appropriation d’un paquet minimum de services dont le jeune enfant a besoin pour sa survie et son développement physique, intellectuel et moral ;  Réaliser une synergie des actions et du partenariat en faveur de la promotion, de la garantie et de la réalisation des droits du jeune enfant.

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Module 1 : Comprendre l’éducation parentale dans le contexte de la survie et du développement intégré du jeune enfant Eduquer c’est quoi ? éducation (lat. educatio) 1. c’est l’action de former, d'instruire quelqu’un; manière de dispenser, de mettre en œuvre cette formation: L'éducation des enfants est le fondement de nos sociétés (formation, instruction). Une revue consacrée aux problèmes d'éducation (enseignement, pédagogie). 2. c’est l’Action de développer une faculté particulière: Ces cours de cuisine sont destinés à favoriser l'éducation du goût. 3. c’est aussi l’Initiation à un domaine particulier de connaissances: Des cours d'éducation civique, musicale. En fait l’éducation consiste à transmettre un Ensemble des connaissances intellectuelles, des acquisitions morales a qqn, c’est aussi apprendre des Connaissance et pratique des bons usages d'une société (politesse, savoir-vivre). L’éducation de base c’est celle qui fait acquérir des savoirs (lire et écrire) ; elle doit donner la possibilité aux apprenants (enfants, jeunes et/ou adultes) d’avoir des aptitudes (des savoir-faire) mais aussi de leur apprendre à vivre en société (savoir être relationnel). 

L’EDUCATION DE BASE NE PEUT PAS ETRE REMPLACEE

L’éducation est au centre de toute problématique de développement durable d’un pays. Ses nombreux effets bénéfiques et vertueux ne sont plus à démontrer dans l’amélioration de la productivité du travail, dans l’innovation technologique, dans ses impacts économiques et sociaux, dans le domaine de la santé et surtout dans la réduction de la pauvreté pour ne citer que ces quelques domaines. Dans une perspective temporelle plus longue, on sait que le développement de la scolarisation aura lui-même des conséquences positives tant sur la croissance de la population que sur la croissance économique ; ce qui se passe après que les individus soient sortis du système d’éducation et de formation. On peut relever des aspects tels que l’influence de la formation sur les pratiques familiales et sociales ainsi que sur la productivité du travail et la croissance économique. Au Congo, l’école primaire doit être considérée comme une étape capitale de l’éducation de l’enfant, de la formation de sa personnalité. L’enseignement primaire devrait permettre à chaque élève d’être une personne autonome et épanouie, un citoyen responsable et pacifique mais aussi avoir la conscience d’un acteur socioéconomique efficace. Mais, les populations sont-elles conscientes de l’importance de cette étape cruciale de la vie des enfants ? C’est pour cette raison qu’il importe d’aider les parents à préparer leurs enfants à mieux réussir la scolarisation.

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DANS QUEL CONTEXTE PEUT-ON JUSTIFIIER L’EDUCATION PARENTALE ? LES FAITS :  Un préscolaire qui n’est pas à la portée de toutes les bourses… A la fin des années 1990, moins de 3 % des enfants de 3-5 ans étaient pré scolarisés. Ce taux a plus que doublé depuis lors (de 3 % en 2000 à 7 % en 2004. On reconnaît généralement l’utilité du préscolaire pour le développement personnel des enfants comme pour les apprentissages et la réduction des redoublements dans le cycle primaire, mais on reconnaît aussi que dans un certain nombre de pays, cet enseignement est coûteux, rendant son expansion problématique. On observe aussi qu’il est souvent associé à un fort degré d’inégalités dans la mesure où ces services ont tendance à concerner de façon principale les urbains et généralement les nantis. Dans le cas du Congo, en 2004-05, 93 % des effectifs étaient pré scolarisés en zones urbaines (essentiellement à Brazzaville et dans le Kouilou). Dans ce contexte, on sait qu’une organisation de type communautaire peut avoir un potentiel intéressant pour fournir ces services à des coûts qui autorisent effectivement son expansion et qui peuvent toucher efficacement des populations rurales ou désavantagées.  Des parents démotivés, inquiets de la finalité de la scolarisation de leurs enfants Au Congo, les redoublements sont fréquents avec un taux global de 24 % pour le cycle primaire en moyenne ces deux dernières années. Pour ces enfants qui doivent redoubler, ceci a la double conséquence d’une part de faire prendre à l’enfant une année d de donner aux parents un signal négatif sur la capacité de l’enfant à tirer profit de l’enseignement auquel il est exposé. Sans équivoque, cela ne peut qu’inciter les parents à réviser à la baisse les bénéfices que leur enfant est susceptible de tirer de l’école. Les redoublements élevés tendent à décourager la demande parentale, notamment celle des populations vulnérables. Eduquer, c’est surtout pour améliorer les soins et l’éducation du jeune enfant ; en somme c’est pour assurer le développement de la Petite Enfance.  Il est démontré aujourd’hui que la situation sanitaire de la mère et de l’enfant est assez préoccupante (Santé maternelle et infantile) : « La malnutrition est un domaine qui nécessite davantage de progrès : au Congo, plus d’un quart des décès d’enfants âgés de moins de cinq ans sont attribuables à la malnutrition » La situation des enfants de moins de cinq (5) ans au Congo est caractérisée par une malnutrition aiguë pour 9,5%, par l’insuffisance pondérale pour 10,4% des enfants et par une malnutrition chronique ou retard de croissance qui touche 15,4% des enfants. Les garçons sont plus touchés que les filles (17,9% contre 12,8%%). Il convient de signaler que le pic de la malnutrition aiguë est enregistré dans les tranches d’âge 0-5 mois en zone urbaine et 617 mois en zone rurale. Cela traduit l’inadéquation des pratiques alimentaires avec les besoins nutritionnels des enfants dans les tranches d’âge cités ci-dessus. En effet, cette situation est liée à plusieurs facteurs dont entre autres :  seulement 15 à 26% des enfants sont nourris exclusivement au sein ;  47% d’enfants ne consomment pas d’aliments riches en vitamine A;  48% d’enfants ne consomment pas d’autres fruits et légumes;

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72 à 78% de mères n’initient pas l’allaitement maternel en temps opportun (moins d’une heure après l’accouchement); 59% des accouchements ne sont pas assistés par un personnel qualifié en zone rurale et, seulement 24% des femmes enceintes en zone rurale sont suivies par un personnel qualifié.

La santé de la mère : Le faible accès des mères aux services, aux fournitures, aux informations et pratiques essentiels justifie l’ampleur de la situation : Les taux de mortalité néonatal de 33‰, infantile 75‰ et infanto juvénile 117‰ demeurent importants. Ces taux sont en rapport avec la mortalité maternelle actuellement à 781 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2005.  20 à 29% des mères (accouchées) ne sont pas examinées après l’accouchement;  44 à 53% des femmes en post accouchement ne sont pas supplémentées en vitamine A;  37 à 54% de mères ne demandent pas conseil en cas de fièvre de leurs enfants;  59 à 61% de mères ne demandent pas conseil en cas de toux de leurs enfants;  44 à 66% de mères ne demandent pas conseil pour prendre en charge la diarrhée de l’enfant tandis que  90 à 94% de mères n’utilisent pas le SRO en cas de diarrhée de l’enfant et  le taux d’utilisation du traitement préventif intermittent du paludisme reste (TPI) faible (15%). La priorité la plus urgente et évidente est de réduire la mortalité des mères et des nouveau-nés. Par ailleurs, la protection légale et juridique de l'enfant n'est pas garantie du fait du non-respect de leurs droits. Les vulnérabilités sociales accrues ont eu comme conséquence la montée en puissance du phénomène d’enfance vulnérable : orphelins et autres enfants vulnérables, enfants de la rue, enfants soldats, enfants dits sorciers, enfants victimes de traite… Les enfants sont ainsi victimes de mauvais traitements, d'abandon, d'exclusion et de marginalisation sociale. 19 % des enfants ne sont pas déclarés à l’état civil. Ce phénomène est particulièrement important chez les peuples autochtones (Pygmées). En toute impunité du fait de la non application des lois en vigueur, les violences sexuelles persistent : viol, inceste et harcèlement sexuel - principal frein à la scolarisation de la jeune fille. Chez les adolescents, le problème sanitaire majeur porte sur la sexualité précoce car, dès l’âge de 15 ans, 7% des femmes ont déjà commencé leur vie féconde. Ceci les expose d’une part aux grossesses indésirées, aux avortements provoqués et à l’abandon scolaire ; d’autre part, ils sont exposés aux infections sexuellement transmissibles et au VIH/SIDA, dont la prévalence nationale pour les jeunes de 15 à 24 ans, approche les 5%.

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L’environnement programmatique (Actions, Programmes et initiatives en cours)  Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) du Congo Brazzaville affirme au 3ème chapitre que la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté s’appuie sur trois axes : Axe 1 : Consolidation de la paix et de la bonne gouvernance ; Axe 2 : Promotion d’une croissance forte, durable et équitable ; Axe 3 : Promotion du développement humain durable et amélioration des conditions de vie. L’incapacité des individus, communautés, entités administratives et/ou départements à résoudre des problèmes vitaux ou l’état de manque dans lequel ils se trouvent à un moment donné, reste révélatrice de la pauvreté en République du Congo. Ce concept renvoie également aux dimensions intellectuelle, spirituelle et mentale du vécu de la pauvreté. Dans un certain sens, l’homme est considéré comme acteur principal ou moteur dans la réalisation de son bien-être. De par son esprit de créativité, ses efforts individuels, la prise de conscience de son état, dépend son développement et celui de la société.  La stratégie sectorielle de l’éducation (volet pré scolaire) : Pour favoriser la promotion de l’éducation préscolaire, l’amélioration du taux d’inscription constitue la seule variable de décision retenue au plan quantitatif dans le cadre de la stratégie sectorielle de l’éducation. Les efforts seront axés sur la promotion de l’éducation préscolaire par des promoteurs privés et les communautés de base afin d’améliorer la couverture de ce secteur. Il s’agira précisément de:  réhabiliter les écoles détruites ou endommagées pendant le conflit ;  construire 450 centres d’éducation préscolaire dans les zones rurales ;  créer et appuyer les espaces communautaires d’éveil de la petite enfance ;  porter le taux de pré scolarisation de 9,4 % en 2007 à 24,6 % en 2020, en faisant passer les effectifs de 6.306 à 13.000 dans le public (l’estimation pour le privé se situant à 47.750 en 2020, contre 25.323 en 2007), et les effectifs dans le Préscolaire communautaire de 0 en 2007 à 80.000 en 2020). D’une manière générale, la stratégie vise :  la sensibilisation et la mobilisation des parents et des communautés sur les droits de l’enfant et l’importance de l’éducation préscolaire ;  l’instauration des mesures plus souples pour l’inscription des enfants et l’adaptation des mesures d’inscription au milieu social des enfants et des communautés ;  l’initiation d’une approche complémentaire de formation des parents à l’encadrement de la petite enfance, notamment par l’apprentissage des règles de soins de santé, nutrition, hygiène corporelle et du milieu, suivi du développement psycho moteur, intellectuel et affectif de l’enfant. La politique que prévoit le document de stratégie sectorielle de l’éducation pour le financement du Préscolaire est celle qui consiste à développer une politique d’offre communautaire. Cependant, l’Etat poursuivra ses efforts dans l’investissement au préscolaire, tout en apportant aux communautés, une fonction d’encadrement des éducateurs dans cette sphère, ainsi que la

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fourniture de kits pédagogiques d’appui. L’offre privée et communautaire contribuera fortement au développement de ce niveau d’éducation.  la République du Congo a ratifié depuis 1993, la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) La mission de l'UNICEF est de défendre les droits des enfants, d'aider à répondre à leurs besoins essentiels et de leur donner davantage d'opportunités de s'épanouir pleinement. À cette fin, l'UNICEF s'appuie sur les dispositions et les principes de la Convention relative aux droits de l'enfant. Mais depuis 1993, Ratification par le Congo de la CDE, les progrès sont très lents dans son application. Pourtant, concernant le rôle des parents, la CDE souligne :  Article 5 : La responsabilité des parents vis-à-vis des droits des enfants  Article 18: …que les Etats parties accordent l’aide appropriée aux parents ;  Article 24 : qu’il faut,… faire en sorte que les parents et les enfants reçoivent une information appropriée sur la santé, la nutrition, l’Hygiène et l’assainissement, …  Promulgation de la Loi portant protection de l’enfant : Au Congo, il y a désormais une loi qui protège l’enfant ; c’est la Loi Nº 4-2010 du 14/06/ 2010. Dans cette loi, on reconnait à l’enfant à ses Droits ; mais en fonction de son âge, l’enfant doit être aussi conscient de ses devoirs vis-à-vis de ses parents mais aussi de l’Etat. Il faut donc l’éduquer dans cette réalité. Titre II : Des Droits et Devoirs de l’enfant Chapitre I : Des droits de l'enfant Article 13 L’enfant a droit à : - L’enregistrement à sa naissance; - la déclaration de son décès ; - un nom et une nationalité ; - la préservation de son identité ; - la vie, la survie et au développement ; - vivre avec ses parents; - la réunification de la famille ; - rester en contact avec ses parents ; - l’entretien, l’alimentation, l’eau potable et un environnement sain ; - un niveau de vie suffisant ; - au respect de sa vie privée ; - l’adoption; -la santé et aux services médicaux ;

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- l’éducation; - au repos, aux loisirs, aux activités récréatives et culturelles ; - d'exprimer son opinion sur toute question l’intéressant ; - la liberté d'expression ; - la liberté de pensée, de conscience et de religion; - la liberté d'association ; - la sécurité sociale ; - la dignité et à l'honneur ; - au bien-être ; - au refus de pré-mariage ou de mariage ; - accéder à une information appropriée; - la révision de son placement; - demander l'asile et à avoir accès au statut de réfugié ; - être guidé par ses parents. En outre, des droits spécifiques sont reconnus aux enfants déplacés à l’intérieur du territoire : orphelins, abandonnés, trouvés, enfants de la rue, demandeurs d'asile, refugiés, autochtones, albinos, hospitalisés et avec handicap. Chapitre II : Des devoirs de l'enfant, envers ses parents et envers l'Etat Article 46 : Tout enfant a des devoirs envers ses parents, sa famille, la société et toute autre communauté légalement reconnue ainsi qu'envers la communauté internationale ; il doit : - respecter et honorer en toute circonstance ses père et mère, ainsi que les autres membres de la famille; - aider et assister ses père et mère ainsi que les autres membres de la famille dans la mesure de ses possibilités ; - œuvrer pour la cohésion de sa famille et pour le bien de la société en plaçant ses capacités physiques et intellectuelles à sa disposition; - respecter l’identité, les langues et les valeurs nationales ; - traiter les autres enfants avec dignité et respect; - concourir au respect des droits de I’ homme et des droits de l’enfant ; - observer les règles établies par la société, la communauté, la République et la communauté internationale; - participer à la sauvegarde de l'ordre public, de la santé et de la moralité publique ; - obéir à l’autorité publique ; - respecter le bien d'autrui, le bien public et l’environnement ; - contribuer à la préservation et au renforcement de l’indépendance, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale.

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Module 2 Les questions clés de l’éducation parentale 1. Quelles sont les références conceptuelles (concepts clés) qui justifient l’éducation des parents pour la survie et le développement de l’enfant ?  L’éducation pour tous : Dans un monde en perpétuelle évolution comme celui d’aujourd’hui, la personne humaine doit avoir un minimum de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes qu’il acquiert par l’éducation ; c’est aussi le cas de ceux qui ont la charge de veiller au bien être de l’enfant : les parents.  La Convention relative aux Droits de l’enfant : la Convention relative aux droits de la ratification par le Congo depuis 1993 de l’enfant (CDE) mais dont les parents se sentent moins concernés notamment par les questions de développement intégré de la petite enfance ;  200 millions d’enfants de moins de 5 ans ne se développent pas au mieux de leurs potentialités en Afrique subsaharienne et en Asie du sud-est ; combien sont-ils au Congo ?  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (les OMD) : réduction de la faim et de la pauvreté, scolarisation primaire universelle pour tous, égalité des sexes et autonomisation des femmes, … 2. Qui sont les parents et les éducateurs parentaux ?  

Les parents sont : le père, la mère, la grand-mère, la tante, … toutes les personnes qui se chargent de près ou de loin et de façon constante des enfants âgés de 0 à 8 ans ; Les éducateurs parentaux ou animateurs de séances d’éducation parentale sont : les relais communautaires, les enseignants, les agents de santé, les travailleurs sociaux, les animateurs de jeunesse, les animateurs religieux,….

3. Quelles tranches d’âge sont concernées pour l’éducation des parents dans le cadre de ce programme ? Exemple concernant l’éveil du jeune enfant :  0 à 3 ans : Stimulation précoce ;  3 à 6 ans : Préparation à la scolarisation (centres préscolaires, espaces d’éveil) ;  6 à 8 ans : Accompagnement de la scolarisation (cycle d’éveil/école primaire : CP1-CE1)

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Prenatal-1 mois Survie, soins, et protection du nouveauné.

3-6 ans Socialisation, interaction psychosociale, 1 mois-3 ans jeux, et Nutrition préparation à sécurité, l’école (soins immunisation et et éveil du stimulation JE) cognitive.

8 -11 ans Complétion de l’école primaire et acquisition de chances de vie 5-8 ans Ajustement à équitables. l’école formelle (Classes 3-5) école et apprentissage tout en assurant une bonne sante. (Classes 1-2)

1) Le développement de l’enfant commence à la conception ; 2) Il se fait par étapes prédictives (stades de développement) : selon un enchaînement ordonné et séquentiel prédictible au sein d’une même tranche d’âge ; 3) Ces étapes comportent néanmoins de grandes variations individuelles.

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4 - Pourquoi une attention spéciale à la tranche d’âge des enfants de moins de 3 ans ? Parce que : a) Le développement physique et psychologique de l’Enfant se met en place:  Les premières années sont fondamentales dans le développement physique et somatique, la formation de l’intelligence, de la personnalité et le développement psycho-social.  Les expériences sensori-motrices durant les 3 premières années affectent directement le développement neurologique du cerveau avec des implications sur les apprentissages précoces de l’enfant.  L’enfant apprend dans le cadre de sa relation à l ’Autre: cette relation est fondamentale pour son développement global. b) C’est la tranche d’âge la plus vulnérable :  Vulnérabilité physique : c’est la faiblesse du corps ;  Vulnérabilité psychologique : ce sont les premiers stades du développement de l’enfant (liés à la formation progressive de la structure du cerveau et à la relation de l’enfant à l’autre et au monde)  Les deux types de vulnérabilité dans une grande dépendance vis-à-vis de l ’Adulte. c) Elle est prise en compte de manière inégale :  dans les différentes programmations sectorielles (éducation, santé, affaires sociales, …) ;  on considère encore souvent que les familles sont toujours aptes et suffisent à donner une réponse aux besoins et aux droits du jeune enfant.

5-Quel est le rôle attendu de l’adulte (du parent) ? Comme parent :  Comprendre & Subvenir aux besoins de l’enfant et assurer sa survie ;  Stimuler : inciter l’enfant à explorer, à découvrir ;  Soutenir : encourager l’enfant dans ses pensées, ses émotions, ses réalisations ;

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 Confronter : rectifier une attitude, une action, un comportement, une situation ;  Etre médiateur : organiser l’environnement immédiat ; faciliter la relation de l’enfant avec le milieu; gérer les conflits entre enfants ;  Protéger des dangers liés aux différents environnements. Comme apprenant :  Etre volontaire à suivre le programme d’éducation parentale afin d’assurer aux

enfants, un bon départ dans leur vie. 6- Quels sont les contenus des programmes d’éducation parentale ? Ce sont :  ceux qui combinent nutrition, santé, soins et éveil que les approches qui se limitent à un seul aspect ;  ceux qui sont intégrateurs et s’inspirent des pratiques traditionnelles de prise en charge des enfants ;  ceux qui respectent la diversité culturelle et linguistique des enfants (par exemple la langue maternelle) ;  mais aussi ceux qui incluent les enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux ou vivant avec handicaps. 7- Comment donc réaliser cette éducation parentale (les stratégies) ? Sous la coordination de la cellule locale d’action pour le développement de la petite enfance (CLA/DPE), l’éducateur (trice) parental (e) désigné (e) : -

fait une étude préalable du milieu dans lequel il va intervenir (disponibilité des parents, lieux propices, fréquence des séances,…) ; élabore un programme trimestriel ou semestriel en fonction des problèmes majeurs de la localité et des supports mis à sa disposition ou bien ceux qu’il (elle) peut acquérir auprès d’autres partenaires ; Tient une assemblée générale de sensibilisation et de démarrage des activités ; à cette occasion, le Programme sera annoncé publiquement et adopté. Les séances d’éducation parentale peuvent donc se faire :

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dans les familles ; au centre préscolaire/jardin d’enfants ou à l’espace communautaire d’éveil des petits enfants lors de la réception des parents ou à toute autre occasion propice ; au Centre de Santé intégré (CSI) pendant les consultations communautaires; à l’église quand les responsables religieux ont bien compris son importance ; au centre d’alphabétisation ou de rescolarisation (s’il existe) pour des futurs parents ; à l’école à partir des enfants du cycle de fixation (CM1/CM2) et pour ceux du CEG, lycée ; à la radio ou à la TV si la localité en dispose.

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Les organismes internationaux face à l’éducation parentale

1. l’unesco

A propos de l’alphabétisation des femmes Les femmes représentent environ deux-tiers des 796 millions d’adultes analphabètes dans le monde. Aucun progrès réel vers une réduction de la proportion de femmes analphabètes n’a été enregistré au cours des vingt dernières années (variant toujours entre 63% à 64%) et cela, malgré un déclin des effectifs totaux d’adultes ne possédant pas les capacités de base relatives à la lecture et l’écriture. « Cette situation intolérable reflète l’une des injustices les plus tenaces de notre époque : l’inégalité de l’accès à l’éducation », a déclaré Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO dans son message à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation le 8 Septembre. « L'analphabétisme est responsable de la marginalisation des femmes et constitue un obstacle de premier ordre à la réduction de la pauvreté extrême, dans un monde où les technologies occupent une place prépondérante et où savoir lire, écrire et compter est indispensable pour exercer ses droits fondamentaux et saisir ses chances ». Tel que l’a mentionné Madame Bokova dans son message, « L’investissement dans l’alphabétisation des femmes donne d’excellents résultats : il améliore les moyens de subsistance, il a une influence bénéfique sur la santé maternelle et infantile et il favorise l’accès des filles à l’éducation. En bref, l’alphabétisation des femmes a des répercussions positives sur l'ensemble des indicateurs de développement ». L’éducation de la mère a un impact sur sa santé et sur celle de ses enfants Le cas de la santé maternelle La scolarisation initiale de la mère influence les comportements suivants : soins prénataux, accouchement et soins postnataux et, enfin, ses connaissances sur le SIDA. Alors que 39 % des enfants reçoivent une couverture vaccinale complète lorsque leur mère n’a pas été à l’école, ce chiffre passe à 59 % si elle a une scolarité primaire complète (soit 20 points en plus), à 71 % si elle a poursuivi ses études jusqu’au brevet (un gain additionnel de 12 points), et est supérieure à 80 % si elle a terminé le lycée. La proportion d’enfants qui reçoivent la vitamine A est croissante avec les années d’études de leur mère. Entre les mères sans instruction et celles qui ont les six années du primaire, la probabilité que l’enfant ait une prise de vitamine A augmente de 47 à 59 %. Entre 6 et 10 années d’études, elle augmente de 7 points, de même qu’entre 10 et 13 années d’études.

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Enfin, le taux de mortalité des enfants avant l’âge de trois ans diminue de manière significative avec le niveau d’étude de la mère.1 Alors que le taux de mortalité des enfants avant l’âge de trois ans est estimé en moyenne à environ 100 pour mille naissances vivantes, ce taux est plus élevé lorsque la femme n’a pas été scolarisée (le taux de mortalité est de 141 pour mille) mais proche de cette moyenne lorsqu’elle a fait un cycle primaire complet (103 pour mille). Avec 10 années d’études, le taux de mortalité n’est plus de que 78 pour mille. De plus, des études récentes sur les facteurs de survie de l’enfant ont montré une corrélation très forte entre les taux de mortalité infantile et le niveau d’éducation et d’information des parents. Parmi les approches utilisées pour assurer la survie des enfants, l’éducation parentale a démontré son efficacité. S’agissant de la protection et de l’éducation de la petite enfance, l’Unesco pense que pour toucher un large éventail d’objectifs, il faut adopter une approche holistique : la Protection et l’Education de la Petite Enfance (PEPE) favorise la survie, la croissance, le développement et l’apprentissage des enfants – y compris la santé, la nutrition et l’hygiène, et le développement cognitif, social, physique et affectif – de la naissance à l’entrée à l’école primaire dans des cadres formels, informels et non formels. Les programmes de Protection et d’Education de la Petite Enfance englobent des arrangements très divers, des programmes destinés aux parents, aux services de puériculture communautaires, aux services dispensés dans des centres et à l’enseignement pré primaire formel, souvent dans des écoles. Les programmes sont généralement destinés à deux groupes d’âge : les enfants de moins de 3 ans et ceux dont l’âge est compris entre 3 ans et l’âge d’entrée à l’école primaire (généralement 6 ans et dans tous les cas, 8 ans au plus tard). Pour l’Unesco, quels sont les programmes qui sont efficaces ? Une approche qui combine nutrition, santé, soins et éducation est plus efficace pour ce qui est d’améliorer le bien-être immédiat des enfants et leur développement que les approches qui se limitent à un seul aspect. Les programmes intégrateurs s’inspirent des pratiques traditionnelles de prise en charge des enfants, respectent la diversité culturelle et linguistique des enfants et intègrent les enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux ou atteints de handicaps. Les programmes dans la langue maternelle sont plus efficaces que les programmes dans la langue officielle, qui demeurent la norme à travers le monde. Les programmes bien conçus peuvent contrecarrer les stéréotypes sexuels ou discriminations dues au sexe. Le facteur déterminant le plus important de la qualité est l’interaction entre les enfants et le personnel, l’accent étant mis sur les besoins de l’enfant ; cela demande des conditions de travail raisonnables et des matériels adéquats.

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2. L’unicef et l’éducation parentale pour le développement de la petite enfance Les parents sont les premiers éducateurs et les premiers soignants de leurs enfants. Ils sont les personnes les plus proches de lui, et en principe, les premiers concernés par son évolution et son bien-être. Ce sont aussi pour les enfants les premières figures d’identification et celles qui influenceront à jamais leur être et leur devenir. L’éducation parentale vise le renforcement des capacités des obligataires de droits à tous les niveaux, dont les parents. Le foyer familial est aussi le premier lieu de vie du Jeune Enfant, là où se joue sa Survie et son Développement, dès avant sa naissance, puis au cours de ses premières années. Les soins offerts par les parents à leurs enfants, l’éducation qu’ils leur procurent sont le produit de valeurs et de coutumes transmises de génération en génération et le fruit de valeurs sociales dominantes. Cependant, dans la majorité de nos pays en Afrique de l’ouest et du centre, comme c’est le cas de nos pays, les parents sont en grande partie analphabètes ou n’ont pas accès à un niveau de scolarité très élevé. Cela signifie que, pour la plupart, ils ne sont jamais passés par un processus de formation leur permettant d’acquérir les rudiments de la lecture, de l’écriture ou du calcul, ni les connaissances de base qui en feraient des acteurs du développement, les rendant aptes à intervenir adéquatement sur leurs conditions de vie familiale et sociale. Dans cette situation les femmes, qui constituent la majorité de la population analphabète et qui subissent toutes sortes de discriminations, sont les plus défavorisées. Cela ne veut nullement dire que ces parents sont complètement ignorants et vierges de tout savoir. Ils ont des connaissances empiriques transmises par la tradition orale, justement parfois appelées «connaissances sociales ». Mais un certain nombre de connaissances fondamentales, fruits des découvertes de la science moderne et essentielles pour la survie, le développement et la protection de leurs enfants, leur sont tout à fait étrangères. En outre la tradition orale perpétue des connaissances empiriques quelques fois adéquates, mais aussi d’autres connaissances, pratiques et tabous parfois préjudiciables au jeune enfant. D’autre part, pour ceux qui ont été à l’école, les contenus éducatifs sont souvent peu adaptés au monde contemporain. Les méthodes d’éducation sont rébarbatives et ne favorisent pas le développement du jeune apprenant, ni sa préparation à la vie active que lui impose souvent une insertion précoce dans des activités d’adultes. Les jeunes qui ont l’opportunité de suivre un cursus scolaire n’y acquièrent pas les attitudes de base qui pourraient les conduire à être des adultes plus responsables ni les compétences qui pourraient leur permettre de donner déjà une réponse plus adéquate aux besoins des jeunes enfants dont ils ont trop souvent la garde. Tout ceci nous démontre la nécessité de développer, comme partie intégrante des actions en faveur du jeune enfant, des actions d’éducation parentale dirigées vers les populations suivantes :   

Les parents, en particulier les parents défavorisés, avec en priorité les mères, premières concernées, mais aussi les pères et les grands-mères, ces dernières jouant un rôle souvent très important en Afrique. Les enfants de 6 à 14 ans, pour préparer l’avenir. Les adolescents, filles et garçons.

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L’UNICEF a très bien compris cette nécessité de développer l’éducation parentale. Conjointement avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP), l’UNICEF a lancé, il y a une dizaine d’années, un vaste programme d’éducation parentale pour la survie et le développement du jeune enfant. Ce programme était basé sur un matériel d’information et de communication qui traitait de tous les domaines de la survie et de la croissance, avec des contenus de base et des messages clés pour les différents acteurs concernés. Ce matériel, «Savoir pour sauver», a été traduit en 213 langues et utilisé dans 200 pays. L’évaluation a mis en valeur des résultats intéressants en termes de transfert de connaissances de base aux parents. Faisait néanmoins défaut dans les contenus, un domaine clé : Le développement et l’éveil du jeune enfant. Ce que chaque famille et chaque communauté sont en droit de savoir sur le développement et l’apprentissage du jeune enfant :

1-

Les soins et l’attention dont un enfant est entouré pendant les premières années de sa vie, et tout particulièrement jusqu’à l’âge de 3 ans, sont cruciaux et déterminants pour son avenir. S'il a pris un bon départ dans la vie, cet enfant aura plus de chances de grandir en bonne santé, de développer ses capacités de langage et d'apprentissage, d'aller à l'école et de mener une existence productive et épanouissante.

2-

Les bébés commencent à apprendre rapidement dès la naissance. Ils ont besoin d’affection, d’attention et de stimulation, en plus d’une bonne nutrition et de soins de santé appropriés pour bien grandir et pour s’épanouir. Chaque année, des dizaines de millions de bébés dans le monde commencent un parcours extraordinaire - de nouveau-nés sans défense au départ, ils deviendront des enfants dynamiques prêts à entrer à l'école.

3-

Il faut encourager les enfants à jouer et à explorer. C’est ainsi qu’ils s’enrichissent et se développent sur les plans social, affectif, physique et intellectuel.

4-

Les enfants apprennent à se comporter en imitant le comportement de leurs proches.

5-

Tous les parents et tous ceux qui s’occupent d’enfants devraient être capables de reconnaître les signes qui annoncent un ralentissement de la croissance et du développement de l’enfant.

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TOURNER LE DOS A LA PETITE ENFANCE, … C’EST GASPILLER UN POTENTIEL! Et pourtant, la majorité des enfants qui naissent aujourd’hui ne pourront pas réaliser pleinement leur potentiel, et ce pour de multiples raisons interdépendantes. Sur 100 enfants :  8 mourront vraisemblablement avant d’atteindre leur cinquième anniversaire ;  30 souffriront de malnutrition ;  26 ne seront pas vaccinés contre les maladies de l’enfance ;  19 n’auront pas accès à de l’eau potable salubre et 40 seront privés d’installations sanitaires adéquates ;  une dizaine seront atteints de handicaps physiques ou mentaux ou de retards du développement, et…  17 n’iront jamais à l’école. Rien de cela n’est inévitable. … UNE RESPONSABILITÉ PARTAGÉE L’adoption à grande échelle de l’approche intégrée de la petite enfance est une condition préalable à la réalisation de six (6) des huit (8) Objectifs de développement pour le Millénaire (OMD), notamment de la réduction de l’extrême pauvreté, l’éducation primaire universelle, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et le lutte conte le SIDA, le palu et d’autres maladies. CE QU’IL FAUT FAIRE : Donner à un enfant le meilleur départ dans la vie, - c’est faire en sorte qu’il soit en bonne santé, qu’il bénéficie d’une alimentation saine et puisse apprendre dès le plus jeune âge. - C’est lui garantir de l’eau salubre et des installations sanitaires de base ; - C’est le protéger de la violence, des mauvais traitements, de l’exploitation et de la discrimination. Il s’agit là d’impératifs, qui donnent de meilleurs résultats lorsqu’ils sont réunis.

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Les principes qui doivent fonder l’approche intégrée en faveur du jeune enfant sont :    

      

Les Droits de l’enfant sont indivisibles : Tous les droits sont égaux. Le principe de la non-discrimination. L’enfant est au centre de nos actions : principe de l’intérêt supérieur de l’enfant, tenir compte aussi de ses besoins évolutifs en fonction de ses stades de développement. La famille est un acteur privilégié : les parents sont les premiers éducateurs et les premiers soignants de leurs enfants, leurs premières figures d’identification, les plus intéressés à leur bien-être. La communauté est un acteur clé : c’est le deuxième cercle de socialisation de l’enfant. Les actions en faveur des filles et des femmes sont indispensables : Liens entre le respect des Droits des Femmes et ceux des enfants. Toute forme d’exclusion est à combattre : ni induire, ni reproduire aucune forme d’exclusion. L’intégration des générations est à rechercher : les enfants, la fratrie, les parents, les grandsparents. La flexibilité et l’adaptabilité doivent être au cœur des interventions : pas de modèle unique, mais une formule adaptée au contexte socioculturel. La recherche de la qualité est centrale : dans la formation du personnel, les matériels, l’environnement,… La pérennité / la durabilité est un élément central (Les interventions doivent être abordables pour les pays qui les développent) : tenir compte des contraintes économiques et sociales du milieu ; L’action doit se concevoir dans un cadre politique élargi : un cadre d’action sociale plus large, lutte contre la pauvreté, promotion des femmes, accès aux services sociaux, etc…

Tous les enfants doivent :    

être enregistrés aussitôt leur naissance ; être protégés contre la violence, la maltraitance et le manque de soins ; être l’objet d’affection, recevoir des soins psychosociaux et ; être encouragés à apprendre dès leur plus jeune âge.

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Module 3 : L’approche respectueuse des communautés L’éducation parentale ne se fait pas au hasard et sous la forme que nous voulons la mener, elle ne partira pas de rien. Dans la majorité de nos pays, les parents sont en grande partie analphabètes ou n’ont pas accès à un niveau de scolarité très élevé. Cela signifie que, pour la plupart, ils ne sont jamais passés par un processus de formation leur permettant d’acquérir les rudiments de la lecture, de l’écriture ou du calcul, ni les connaissances de base qui en feraient des acteurs du développement, les rendant aptes à intervenir adéquatement sur leurs conditions de vie familiale et sociale. Les soins offerts par les parents à leurs enfants, l’éducation qu’ils leur procurent sont le produit de valeurs et de coutumes transmises de génération en génération et le fruit de valeurs sociales dominantes. Cela ne veut nullement dire que ces parents sont complètement ignorants et vierges de tout savoir. Ils ont des connaissances empiriques transmises par la tradition orale, justement parfois appelées «connaissances sociales ». Mais un certain nombre de connaissances fondamentales, fruits des découvertes de la science moderne et essentielles pour la survie, le développement et la protection de leurs enfants, leur sont tout à fait étrangères. L’éducateur parental devra donc avoir une attitude respectueuse de la pratique des communautés et savoir convaincre pour faire adopter les connaissances nouvelles qui sont capitales pour le développement et la survie de l’enfant. Il est donc essentiel de :  Écouter ce que disent et savent les Parents/ les Familles/ les Communautés ;  Observer les Pratiques de soins aux Enfants ;  Valoriser tout ce qui répond aux besoins et Droits de l’Enfant ;  Dialoguer sur les pratiques et coutumes préjudiciables à la Survie et au Développement de l’Enfant et contraire à ses Droits ;  S’assurer de la participation des familles et des communautés à toutes les étapes de la programmation des activités d’éducation parentale.

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1. Qu'est-ce qu'une communauté ? Toutes les communautés ne sont pas forcément fondées sur les mêmes critères. Les critères de rassemblement peuvent être différents. Dans le cas d'un village :  espace commun (territoire) ;  autorité commune (chef de village) ;  culture et histoire communes ;  biens communs (puits, écoles, dispensaires, centre d'alphabétisation, etc.). Dans le cas d'une confrérie religieuse :  religion et culte communs ;  valeurs communes ;  activités communes ;  biens communs (église, mosquée, etc.) ;  autorité commune (prêtre, imam, etc.) ; Dans le cas d'une coopérative :  activités communes ;  intérêts communs ;  biens communs (entrepôt, grenier, etc.). Dans le cas d'un centre d'éducation communautaire :  localisation ;  objectifs et activités communs ;  organisation avec un comité de gestion ;  des groupes organisés à l'intérieur (apprenant(e)s, encadreurs...). Ce qu'il faut retenir : Une communauté est un ensemble humain organisé qui se fonde sur des critères et des valeurs partagées par divers individus. Les différents critères peuvent être un territoire, la ou les langues, la religion, la culture, l'activité professionnelle, les valeurs et les codes de conduite, des intérêts communs, etc. «La perle est belle, mais à elle seule, elle ne fait pas le collier. C'est le fil qui fait le collier». 2. Qui est animateur ou éducateur parental ? L’animateur ou l’éducateur parental est un facilitateur / une facilitatrice ! Dans le cadre de ce Guide, on entend par éducateur/trice, animateur/trice, facilitateur/trice, celui/celle qui est chargé(e) de réaliser des activités d’éducation parentale au niveau de base. Selon le contexte, l’éducateur parental peut être :  Un alphabétiseur/enseignant ;  Un animateur/animatrice de radio ou TV ;  Un agent social/une monitrice sociale ;  Un agent de santé /éducateur/éducatrice sanitaire ;  Un relais communautaire ;  Un animateur socio culturel (de jeunesse) ;  Un instructeur/instructrice civique, …

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Mais, le point commun de tous, c’est d’accomplir des tâches essentielles qui sont les suivantes : 

  

identifier les besoins en éducation /formation des communautés bénéficiaires et des individus en matière d’éducation parentale pour stimuler le développement intellectuel, psycho moteur et affectif de l’enfant tout en tenant compte des opportunités offertes dans le milieu concerné; mettre en œuvre des actions d'éducation et de communication adaptées aux différentes cibles (au besoin par la création et l’animation d’un centre d’éducation parentale) ; organiser autour de soi, une stratégie d'appui-conseil des bénéficiaires; suivre et évaluer les actions menées.

Lorsqu'on parle d'éducation parentale, on fait allusion à un ensemble d’activités visant la communication en vue du changement de comportement pour et par la communauté ciblée. Le facilitateur/ la facilitatrice devra donc, par des techniques participatives, être capable d'appuyer la communauté dans:  la sensibilisation et la mise en place au niveau du quartier ou du village, d'une Cellule d’action pour le développement de la petite Enfance (CLA/DPE) comme structure locale de coordination et de gestion des activités d’éducation parentale ;  la définition des rôles et responsabilités de cette cellule ;  La mise en place d'une méthode de gestion participative des ressources matérielles et humaines mises à contribution ;  l'organisation des activités éducatives proprement dites mais aussi celles qui s’y rattachent (mobilisation porte à porte et/ou par les crieurs, suivi et auto évaluation par la communauté, petite administration c’est-à-dire enregistrement, classement et archivage des documents, …).

3 .Comprendre la communauté dans laquelle on va agir ; Sensibiliser/mobiliser la communauté autour de l’éducation parentale Le concept de mobilisation sociale est important pour promouvoir le soutien d'une communauté et favoriser sa participation dans les activités de développement directement liées à sa vie quotidienne.

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L'analyse de l'échec par le passé de bon nombre de projets de développement a mis en cause deux facteurs essentiels :  la non implication des personnes dans la planification, la réalisation et le suivi de programmes qui affectaient leurs vies ;  une participation insuffisante des bénéficiaires. Aujourd'hui, il est admis l'urgente nécessité d'associer les populations à l'identification de leurs besoins et problèmes, ainsi que dans le choix des solutions pour l'utilisation des ressources locales. Il existe un large éventail de méthodes pour encourager l'implication des personnes dans l'analyse des problèmes, la planification, la réalisation et le suivi des projets de développement. C'est pourquoi l’animateur/l’animatrice en éducation parentale doit être capable de :  comprendre les valeurs et les normes de la communauté ;  obtenir l'information et la mettre à la disposition de la communauté ;  utiliser les techniques participatives pour la collecte et l'exploitation de l'information ;  planifier et conduire les rencontres entre les différentes communautés ;  utiliser différentes techniques de communication;  savoir comment travailler avec des communautés composées d'adultes ;  appliquer plusieurs stratégies pour travailler avec la communauté ;  comprendre la dynamique locale ;  mobiliser les ressources et les actions de la communauté en faveur de l’éducation des parents sur les domaines clés de leur mieux être, du développement et de la survie de leurs enfants. 4. Comment s'intégrer dans une communauté ? L’animateur/trice doit prendre conscience qu'il/elle peut être porteur/porteuse de diversité culturelle aux yeux des membres de la communauté et que son intégration dans celle-ci n'est pas acquise d'avance. L’animateur/trice doit savoir qu'il/elle aura besoin de trouver les bonnes personnes qui sauront lui expliquer les codes, tabous et interdits de la communauté et aussi l'introduire auprès des personnes influentes. Comportements requis (nécessaires ou qu’il faut avoir)        

être humble (sans être servile) ; être simple ; être tolérant(e) et faire preuve de retenue ; être franc (che) ; être ouvert(e); être convaincu(e) de ce qu'il/elle entreprend ; être persuasif (ve); être patient(e).

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Module 4 La notion de parent : Qui sont les parents ?

1. La notion de parent Dans les sociétés africaines, on note que la conception de la famille va de la famille nucléaire à la famille élargie. Certains inclus dans la famille, les voisins si les relations sont de très bonne qualité. Une famille est aussi perçue comme une équipe dont les membres doivent s’entendre sur les principes éducatifs concernant les enfants. Aux pères et aux mères, il revient le rôle de pourvoir à la nourriture, la scolarisation et à l’insertion professionnel des enfants. Ils doivent aussi donner des conseils, initier aux tâches domestiques et veiller de façon générale à l’éducation. Cependant, les parents ne reçoivent pas systématiquement une formation qui les prépare à jouer pleinement le rôle qu’on leur reconnait. Les actions de formation que reçoivent certains sont plutôt tournées vers le couple. Les thèmes abordés concernent : l’indissolubilité du mariage, l’amour, le pardon réciproque, l’éthique des conjoints, la fidélité des conjoints, l’organisation de sa vie, la soumission de la femme à l’homme, l’obéissance des enfants aux parents, l’unité dans le couple. Il ressort un manque de préparation quant à l’éducation des enfants. Lorsque les relations parents-enfants sont satisfaisantes, c’est-à-dire lorsque ceux-ci offrent une relation normale (alimentation agréable, provisions de toutes sortes…), le développement psychologique se déroule normalement. Par contre, lorsque les relations sont insatisfaisantes, on assiste à l’apparition des carences affectives ; celles-ci dépendent d’un facteur quantitatif et caractérisent l’enfant privé de relation avec ses parents par suite de maladie, d’absence prolongée ou de décès. L’insuffisance de la relation parents-enfants entraîne des troubles psychologiques graves (pleurs, amaigrissement, retard du quotient de développement, etc.), pouvant déboucher sur le marasme et la mort si l’objet d’amour n’est rendu à l’enfant. Une part importante est dévolue aux parents dans le développement cognitif de l’enfant. Les parents peuvent favoriser ce développement par les pratiques éducatives qu’ils mettent en œuvre pour élever celui-ci. Pour ce faire, l’environnement familial doit répondre aux implications théoriques du processus d’équilibration qui considère l’activité de l’enfant comme le moyen par lequel il résout les problèmes pour retrouver son équilibre cognitif. Les environnements les plus favorables au développement cognitif de l’enfant seront à la fois ceux qui suscitent des problèmes pour l’enfant et lui apportent l’aide nécessaire pour les résoudre.

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Dans ces environnements, l’enfant est capable d’accroître le niveau de ses connaissances et développer son intelligence. Par rapport à cela, on peut distinguer chez les parents trois types de pratiques éducatives familiales :  les pratiques éducatives familiales faibles : les pratiques éducatives sont dites faibles lorsque l’environnement familial est dominé par les perturbations ;  les pratiques éducatives familiales rigides : les pratiques éducatives sont dites rigides lorsque l’environnement familial de l’enfant est dominé par les solutions toutes faites qui ne permettent pas à l’enfant de réfléchir par lui-même en vue de l’autonomie de sa pensée. Ce comportement parental favorise la dépendance de l’enfant ;  les pratiques éducatives souples : les pratiques éducatives souples sont celles qui caractérisent les familles où les parents proposent des problèmes à l’enfant et lui offrent l’encadrement nécessaire pour qu’il les résolve par sa propre activité. Le dialogue parentenfant est permanent et l’enfant tire profit de cet échange pour développer une pensée autonome. 2. Dans le cadre de ce programme, Qui sont donc les parents que nous ciblons ?  Tous ceux qui ont une responsabilité dans les soins au jeune enfant, pour son développement et son éveil son éducation ;  Les parents légaux ou toute autre personne ayant la responsabilité légale de l’enfant: la Mère et le Père ont le tout premier rôle à jouer dans les soins au jeune enfant; les sœurs et frères, les tantes et oncles, les grands-mères et grands-pères, les cousines et cousins, …  Les professionnels chargés des soins à l’enfant: La puéricultrice, l’agent de santé, l’agent social, l’instituteur, l’animatrice/alphabétiseur, le journaliste de la Radio communautaire,…  Membres de la communauté, (association, groupement coopératif, organisation religieuse ou villageoise, …). 3. Ce que l’enfant attend des parents : Comprendre & Subvenir aux besoins de l’enfant et assurer sa survie ; Stimuler : inciter l’enfant à explorer, à découvrir ; Soutenir : encourager l’enfant dans ses pensées, ses émotions, ses réalisations ; Confronter : rectifier une attitude, une action, un comportement, une situation ; Etre médiateur : organiser l’environnement immédiat ; faciliter la relation de l’enfant avec le milieu; gérer les conflits entre enfants ;  Protéger des dangers liés aux différents environnements.     

4. Les parents doivent trouver un peu de temps pour jouer avec leurs enfants 26


Les événements qui se déroulent autour des enfants les affectent-ils ? Oui, beaucoup. Les jeunes enfants sont des acteurs du monde qui les entoure. Même s’ils ne saisissent pas la signification de ce qu’ils voient ou entendent, ils absorbent les images autour d’eux et sont profondément affectés par les émotions de ceux sur qui ils comptent en termes d’amour et de sécurité. Les parents et tous ceux qui s’occupent des enfants ont un rôle très important à jouer pour aider les jeunes à gérer et surmonter des expériences traumatisantes et stressantes. Il faut beaucoup d’énergie, tant physique qu’affective, pour s’occuper d’enfants avec sensibilité et attention. Mais les activités quotidiennes que des adultes affectueux accomplissent avec les enfants peuvent s’avérer mutuellement bénéfiques. Quand ils traversent des périodes difficiles et incertaines, le simple fait de trouver du réconfort dans la présence de l’autre est le premier pas qui aidera les jeunes enfants à surmonter le traumatisme et à en guérir.

Module 5 : Les points d’entrée de l’éducation parentale intégrée à la survie et au développement du jeune enfant

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L’expérience sur LES GESTES QUI SAUVENT menée actuellement est un acquis à préserver ; elle présente la thématique suivante : A. Maternité à moindre risque 1. Pesée de la femme enceinte 2. Accouchement propre et assisté B. Pesée de l’enfant 3. Vaccination de l’enfant 4. Administration préventive de la vitamine A 5. Déparasitage systématique C. Alimentation saine 6. Allaitement maternel exclusif pour l’enfant de 0 à 6 mois 7. Alimentation complémentaire pour l’enfant de plus de 6 mois D. Prévention ou traitement des maladies 8. Dormir sous la moustiquaire imprégnée 9. Lavage des mains au savon 10. Rendre l’eau potable 11. Utilisation correcte du Sel de Réhydratation orale 12. Traitement du paludisme et de la pneumonie. Mais ainsi qu’on le constate, cette expérience tend à être une porte d’entrée uniquement pour la survie du jeune enfant (car plus concentrée sur la santé, la nutrition, la vaccination, …) ; ce qui n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire. Par contre, l’approche d’éducation parentale sur L’EVEIL DU JEUNE ENFANT présentement en chantier, vient pour reprendre et/ou compléter la série des messages sur ″les Gestes qui sauvent ″. Elle s’oriente dans une large mesure vers une prise en compte des dimensions «éducation/stimulation» et «protection» car : a) - l’enfant est un tout, on ne peut pas sectionner les interventions en morceaux au risque de le déséquilibrer… b) – ce programme vise à terme la mise à l’échelle (la généralisation) des espaces communautaires d’éveil pour la petite enfance sur une plus grande partie du pays voire l’ensemble du territoire national. Notre approche intègre également le volet communautaire en ce sens que les parents ont le devoir de participer à la protection et à la gestion des infrastructures scolaires et sanitaires

réhabilitées et de pérenniser ces acquis par la pratique des Activités Génératrices de Revenus (AGR), ...

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Pour cette expérience, en plus des « Gestes qui sauvent », les messages seront axés sur :          

L’éducation prénatale de la future maman (Le développement de l’enfant commence à la conception) ; L’allaitement maternel (allaitement exclusif au sein) ; La responsabilité des parents/droits des enfants : Stimulation précoce de l’enfant (le rôle du parent I) ; La responsabilité des parents/droits des enfants : La préparation de l’enfant à la scolarisation (Le rôle du parent II) ; L’alimentation des enfants ; Halte au paludisme : Protéger l’enfant du paludisme ; La mobilisation communautaire ou la prise en charge des centres d’éveil, d’éducation et de santé par la communauté ; La protection de l’enfant (violences faites aux enfants/enregistrement des naissances) ; L’hygiène du corps et l’assainissement de l’environnement ; Les Activités génératrices de revenus.

A propos des contenus de l’éducation parentale, il faut signaler ici que, suite à l’évaluation des multiples expériences de programme d’éducation parentale dans le monde, il y a eu une évolution en ce qui concerne la question de la détermination des contenus ; A ce sujet, diverses opinions se sont faits jour. Au démarrage de ces programmes, les contenus étaient élaborés essentiellement par les professionnels de secteurs sur la base d’un contenu scientifique universel. L’expérience a montré que ces contenus devaient être adaptés au contexte local pour être pertinents. Par exemple, la «leçon» sur la diarrhée et la réhydratation orale porta d’abord sur l’utilisation des sachets industriels de sels TRO. Puis on a évolué vers l’introduction de TRO locale avec eau stérilisée, sel et sucre. Vinrent ensuite les messages de faire boire l’enfant et de lui donner à manger, et enfin la recherche d’aliments locaux contre la déshydratation. Les contenus peuvent aussi être le fruit d’une observation par les concepteurs, mais aussi par les parents à travers les attitudes et pratiques (Etude Comportements Attitudes et Pratiques / CAP) et partir de la réalité quotidienne, pour amener des savoirs nouveaux. Certains préconisent même que le contenu soit déterminé par les programmeurs conjointement avec la communauté. Evidemment se pose ici la question de comment négocier le conflit pouvant naître entre le respect de la tradition et le respect des droits des enfants, ainsi que le problème posé par la limitation des connaissances scientifiques de la communauté. Autre problème pendant : Les contenus doivent-ils aborder seulement le jeune enfant ou traiter aussi de questions liées aux défis auxquels sont confrontés les parents en tant qu’adultes dans leur vie quotidienne ? La question reste ouverte.

Module 6 : La planification d’un programme d’éducation parentale 29


L’éducation parentale doit être clairement comprise et voulue par la communauté avec laquelle l’éducateur/éducatrice doit savoir travailler. Sa planification étant intériorisée par les membres de cette communauté, elle prendra en compte : 1. La connaissance du milieu (étude du milieu humain, us et coutumes, …) ; 2. L’établissement du dialogue et des alliances avec toutes les parties prenantes (synergies) ; 3. La structuration du programme : sous quelle forme/stratégie ? collective (groupe) ou individuelle ; par quels moyens humains, matériels, … 4. La structure de coordination aux niveaux national, départemental, local, communautaire … Comme tout programme, celui-ci demande une planification de toutes les étapes de sa mise en œuvre, d’où détermination :  Des objectifs : «L’objectif global des programmes destinés aux parents est de leur faire

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prendre conscience du rôle qu’ils peuvent jouer dans le soutien de la croissance et du développement de leurs enfants et de renforcer ou de modifier leurs attitudes, leurs croyances et leurs pratiques en matière de soins » ; Des «publics cibles » : avant tout les parents et les communautés, même s’ils sont appelés à devenir bien vite des acteurs dans les différents programmes mis en œuvre au bénéfice de leurs enfants ; Des modalités de mise en œuvre ; Des différentes activités requises : formations diverses, production de matériel, éducation parentale proprement dite ; Des intervenants à divers niveaux avec des responsabilités institutionnelles ; Du budget; Des modalités de suivi et d’évaluation.

A ce propos, il peut être utile aussi de rappeler, à titre d’exemple, quelques indications stratégiques pour une programmation adéquate : 1- Collecter l’information en vue de dresser le tableau des croyances et des pratiques dans la société considérée ; 2- Repérer dans ce tableau les éléments relatifs aux croyances et pratiques qui semblent faire défaut ; 3- Choisir une méthodologie susceptible de produire les données absentes ; 4- Vérifier la validité de l’information recueillie ; 5- Evaluer ces croyances et pratiques au regard des connaissances scientifiques ; 6- Identifier la fonction de ces croyances et pratiques dans la société considérée ; 7- Mesurer le degré de vulnérabilité de celles-ci au regard du changement ; 8- Rechercher ce qui pourrait motiver quelqu’un à vouloir changer les pratiques en vigueur ;

9- Développer l’intervention en l’articulant sur les comportements à changer ;

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10- Les programmes en faveur des enfants devraient être orientés vers la famille et la communauté ; 11- Ils devraient offrir des services intégrés ; 12- Ils devraient construire à partir des programmes existants. LES PREREQUIS : 1) Production de Matériel : Quels matériels pour l’éducation parentale Avant sa mise en œuvre proprement dite au niveau des familles et des communautés, tout programme d’éducation parentale nécessite la production de matériel adéquat :  pour les formateurs de formateurs : un guide devra permettre de fixer dans un ouvrage de référence permanent les divers contenus qu’ils auront à assimiler et qu’on leur demandera de transmettre ;  pour les parents : en plus du guide qui fixe la progression et les contenus, il sera utile d’élaborer un matériel de soutien destiné à l’animation des séances de formation. Ce matériel sera évidemment différent selon que les parents sont en majorité alphabétisés ou analphabètes. Un souci particulier devra être apporté à éviter tout message ou signal parasite (mot, image, situation, etc.) qui viendrait corrompre ou perturber le message principal que nous voulons transmettre. A cette fin, il sera très utile de tester ce matériel sur un groupe témoin représentatif de la population cible. 2)-Les messages et les contenus Les contenus de ce matériel doivent partir de la culture de la communauté considérée et en tenir compte (en référence à l’étude C.A.P. préalablement entreprise). S’y additionneront les connaissances scientifiques de base et les savoir-faire en survie, développement, protection et participation faisant défaut dans les connaissances traditionnelles. Les contenus scientifiques de base relatifs aux différents domaines devront être identifiés et sélectionnés par les acteurs institutionnels intervenant dans ces secteurs, en particulier les institutions étatiques. 3)- Dans quelle langue ferons-nous cette éducation parentale ? La langue utilisée, quand le matériel n’est pas uniquement iconographique, doit être celle parlée dans les communautés où l’on intervient. La formulation du message à transmettre, si possible, doit s’enraciner dans les croyances et les dépasser. Au Congo, le problème de la langue ne devrait pas se poser car les deux langues nationales (Lingala et Munukutuba) sont assez répandues notamment en zone urbaine. Cependant dans les zones rurales et semi urbaines où ces 2 langues sont passablement parlées, le recours aux langues maternelles est vivement recommandé. Les supports étant produits dans la langue officielle, un effort minimal de traduction est demandé aux éducateurs parentaux pour adapter les messages au niveau de compréhension de leurs interlocuteurs.

4)- La question de la formation:

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Tout programme d’éducation parentale nécessite aussi une formation adéquate ; Pour mieux aborder la stratégie d’éducation parentale, il faut :  D’abord un noyau de formateurs de formateurs au niveau national/départemental ou intermédiaire. Il est nécessaire d’avoir un noyau de formateurs de formateurs, jouissant d’une bonne formation générale, assez imbus des problèmes de la communauté considérée, bien entraînés sur les contenus du programme et sur les méthodes actives de formation des adultes. Ils auront à charge la formation initiale et continue des animateurs/trices communautaires.  Ensuite, un réseau d’animateurs/trices communautaires. Le travail avec les parents et la communauté sera effectué par un réseau d’animateurs/trices de proximité. Ils seront recrutés dans la communauté et acceptés voire désignés par elle. Ils sauront suffisamment lire et écrire pour maîtriser l’utilisation du matériel. Il est très important, à ce niveau, de mettre l’accent sur les méthodes participatives, tant au niveau de la formation des formateurs que de celle des animateurs et des parents. Et aussi de prendre en compte le type de relation andragogique à instaurer avec des apprenants adultes. N’oublions pas que nous ne sommes pas les seuls «détenteurs de savoirs et de savoir–faire », l’étude C.A.P est là pour nous le rappeler. L’écoute, l’attention et le dialogue à partir de la réalité quotidienne des gens sont les meilleurs garants de notre succès. 5) –La sensibilisation des familles et des communautés sur les objectifs du programme. Cette sensibilisation doit être planifiée et menée conjointement par les divers intervenants. Il est essentiel que les objectifs, la méthodologie, les contenus du programme soient connus et approuvés par la population que nous voulons toucher. Les communautés sont censées être déjà globalement au fait de la démarche par l’instauration du dialogue entre tous les acteurs dès le démarrage du programme. Cependant, il est très important à cette étape de partager avec eux les objectifs, les modalités, les contenus finalement arrêtés en conclusion de tout le processus d’échanges entre les divers acteurs concernés. 6) - La mobilisation des décideurs: Les décideurs comprennent notamment le pouvoir central et local, les chefs traditionnels, les groupements et associations, les ONG, etc. Ce travail ne se fait pas seulement au démarrage du programme, mais doit se maintenir de manière continue tout au long de la mise en œuvre. Toutes ces actions, antérieures au travail d’éducation parentale proprement dit, devront être développées sous la coordination d’un comité de pilotage composé des divers acteurs et partenaires du programme dans la zone d’intervention. Dans le cas d’espèce, il convient de jeter les bases de la mise en place de la Commission Nationale pour le Développement de la petite enfance (CONADEP) à l’échelle des départements et localités ciblés qui existe déjà au lieu de multiplier les institutions et structures.

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7) Renforcement des capacités des communautés et pérennisation de l’action des CGDC, des COSA, des CDPE (ECE), … Les programmes de lutte contre la pauvreté visent notamment: L’accroissement des revenus par le biais de politiques de création d'emplois ; L’amélioration de l'accès aux services sociaux de base par les bénéficiaires ; Le renforcement des capacités productives des bénéficiaires ; Le renforcement des capacités psycho-sociales des apprenant(e)s (identification, analyses, planifications, réalisation et suivi de leurs propres programmes) ;  L'instauration de filets de sécurité dans la planification des activités ;  L'amélioration du statut économique des apprenant(e)s, particulièrement les femmes.    

Tous les projets et les programmes ont un cycle de vie. Afin de garantir la continuité du programme d'activités, il est nécessaire de renforcer les capacités de la communauté à reprendre, le moment venu, la gestion des activités élaborées pour eux ou, du moins, éviter qu'elles ne prennent fin. Ceci diminuera leurs dépendances des autres et assurera une pérennisation du programme. Dans la même lignée, les objectifs de l'alphabétisation et de l'éducation non formelle sont d'éveiller les consciences et de promouvoir les connaissances et les compétences qui renforcent le pouvoir d'autonomie. Dans cette perspective et avec l'appui du comité de gestion (CGDC,CLA/DPE ou autre), l’animateur devrait:  viser le renforcement des capacités des organisations communautaires par la mise en place d'activités de formation qui sont en adéquation avec leurs besoins ;  promouvoir le réseautage avec les différents groupes au sein de la communauté ;  aider au développement des compétences des différents membres de la communauté pour qu'ils participent et communiquent de façon efficace ;  identifier les personnes ayant du potentiel pour mener et aider à la promotion de leurs qualités de leadership ;  superviser la mise en œuvre des activités communautaires ;  encourager la gestion participative et la responsabilité ;  rechercher des ressources financières, matérielles et humaines. La communauté doit identifier des personnes originaires du village et qui ont bénéficié du programme pour travailler avec les facilitateurs / facilitatrices. L'objectif est de renforcer les capacités au niveau local pour assurer une continuité des activités du centre. Le rôle des homologues ou des assistants est d'appuyer le facilitateur/la facilitatrice dans : _ La sensibilisation, la formation et autres activités de communication pour le développement ; _ La gestion et la mise en œuvre du programme d'activités. Avoir un(e) homologue/assistant(e) est un moyen d'assurer sans encombre le remplacement de l’animateur principal en cas d’indisponibilité, évitant ainsi la création d'un vide au départ de celui-ci.

Critères de sélection d’une personne ressource à responsabiliser :

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On peut appliquer les critères suivants pour la sélection d'un(e) homologue :  avoir un niveau scolaire de base (préférablement au moins le CEPE + niveau 5ème /4ème ) ;  être accepté(e) dans la communauté ;  être disponible ;  être engagé et volontaire au service de la communauté ;  être motivé et disposé pour recevoir une formation ;  avoir quelques prédispositions en animation ;  avoir un esprit d'initiative et de responsabilité. Ces critères sont uniquement donnés comme conseil et ne doivent pas être perçus comme une obligation ou comme mesure d’élimination des bonnes volontés. En effet, dans la mesure du possible, il est important de laisser des opportunités aux néo-alphabètes. Besoin en formation Cela revient à l’animateur/trice de s'assurer que l'homologue ou l'assistant(e) a reçu la formation adéquate. L'homologue ou assistant(e) doit enrichir ses compétences (démonstration de cours, observation et pratique d'animation des activités d’IEC, entretien d'une bibliothèque, gestion des documents) en travaillant en collaboration avec le /la titulaire(s).

Pour pérenniser l’action des Espaces Communautaires d’Eveil, des écoles, des centres de sante intégré ou autres infrastructures, il est important pour la communauté de se transformer en organisme communautaire (CGDC, COSA, CLA/DPE, …), qui sera enregistré auprès des autorités compétentes afin d'avoir un statut légal. Ceci créera des liens avec d'autres agences et permettra par la suite à la communauté, d'accéder à leurs services et à de sources de financement pour mener des actions de projet. L’animateur/ l’animatrice doit savoir que l'une de ses missions est d'appuyer les communautés de son village, quartier et de son district dans les différents programmes de développement et de faciliter leur accès à des informations stratégiques (opportunités existantes, sources de financement et modalités pour y accéder, etc...) et l’une des démarches à explorer, c’est la recherche des appuis à travers l’élaboration et la soumission des projets bancables (Savoir se mettre en valeur et se vendre).

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Mettre en œuvre une action de projet : Un projet est un moyen pour atteindre un but. Par exemple, le but d'un projet de création de revenus est d'accroître les revenus d'un groupe cible en renforçant les capacités de ce groupe à mieux s’organiser, se vendre, se lancer dans une activité productive rentable pour faire face aux besoins dudit groupe. Le projet peut être individuel ou collectif et doit spécifier:

 Les raisons/la justification pour le choix du projet (justification du maraîchage dans une       

localité, par exemple) ; Les objectifs poursuivis (ce que le projet doit accomplir) ; Les principales activités à mener pour réaliser les objectifs ; Les résultats attendus (par exemple, ce qui témoignera de la satisfaction des gens) ; Le calendrier d'exécution (durée du projet incluant les différentes étapes) ; Le budget et sa répartition par activité ; Le plan d'activités (la date de début et de fin de chaque activité du projet) ; Le suivi et l’évaluation (évaluer la progression et le produit).

Quelles sont les sources d'appui possibles d’un projet ? L'organisme communautaire peut bénéficier des types d'appui suivants:    

Appui administratif: de la part des animateurs/animatrices, des services d'Etat décentralisés, des pouvoirs publics au niveau local ; Appui financier et matériel: de la part des pouvoirs au niveau local, les projets implantés dans leur région, institutions financières (banques, institutions de microcrédit, sociétés de mutuelles, coopératives) ; Appui technique: de la part d'agents techniques des ministères et des ONG ; Appui moral : de la part des autorités locales, agences et autres organismes ayant la même vision.

Module 7 La coordination, la supervision et le partenariat (l’établissement des synergies)

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La coordination et la supervision Etant donné que le MEPSA a engagé le processus d’institutionnalisation de la Commission Nationale pour le Développement de la petite enfance (CONADEP) à l’échelle nationale, il est recommandé d’installer la CONADEP au niveau des localités ciblées au lieu de multiplier les institutions. Au niveau local, cette structure se chargera de superviser et de coordonner les actions mises en œuvre. La coordination doit donc être comprise comme étant un mécanisme de gestion qui permet à tous les acteurs d’un secteur de mener des actions communes pour une réponse adéquate et coordonnée aux problèmes qui se posent. Les avantages d’une action de coordination • Planification et stratégie communes ; • Moins de duplication des efforts et des activités ; • Maximisation des ressources humaines, matérielles et financières ; • Partage des responsabilités ; • Renforcement et efficacité du plaidoyer et de la mobilisation des ressources ; • Renforcement du soutien des actions initiées par les services publics ; • Peut mener à la standardisation des approches, des outils et à la mise en œuvre. Difficultés (manquements observés) • Manque de définition claire des rôles et des responsabilités ; • Manque de compétences de leadership ; • Réunions et planification faibles ; • Manque d’objectifs communs ; • Pas de stratégies d’information et de communication communes, y compris pour la gestion des données et des informations ; • Duplication des efforts ; • Problèmes de personnalités ; • Orientation excessive sur les principes de l’un ou l’autre partenaire, … ACTIONS POSSIBLES POUR UNE BONNE COORDINATION - Structuration du groupe sectoriel d’intervention – Identification des acteurs ; – Elaboration de termes de référence (TDR) ; – Réunions régulières de planification ; – Répartition des tâches et responsabilités ; – Elaboration d’une matrice commune d’intervention.

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– Mécanisme de Coordination – Engagement effectif des participants; – Mise en place d’un plan d’intervention coordonné avec des rôles et responsabilités définis (qui fait quoi, où, comment et quand) ; – d’un système d’échange d’informations aux niveaux : national, départemental, local et inter partenaires. – Préparation – Mettre en place un mécanisme et outils de collecte et d’analyse d’information/données efficaces ; – Mettre en place un groupe de coordination; – S’assurer que les plans de préparation pour le groupe constitué est élaboré ; – Renforcer les capacités des membres du groupe (formation, coordination, les droits de l’enfant, la collecte et l’analyse des données) ; – Elaborer la cartographie des capacités des membres du groupe de coordination. *********************************************************************

Le partenariat « Dans le monde d'aujourd'hui, le partenariat est essentiel ; les problèmes sont trop complexes pour pouvoir être traités par une seule organisation ».

-

Le partenariat c'est... une relation entre des groupes ; une coopération et une responsabilité mutuelles ; pour atteindre un objectif spécifique. En matière d’éducation parentale ou tout autre domaine, il faut tout de même s’assurer que les personnes ou autres organisations avec lesquelles vous souhaitez travailler :

 Œuvrent au renforcement de l’efficacité de l’action éducative, fondée sur une obligation

éthique et une responsabilité approuvée vis à vis des populations ;  reconnaissent que la diversité est un atout de la communauté éducative et constatent l'interdépendance entre les personnes et/ou organisations impliquées ;  sont déterminées à bâtir et à renforcer un partenariat efficace. Ces organisations conviendront ainsi de fonder leur partenariat sur les principes suivants :  Égalité L’égalité suppose le respect mutuel entre les membres du partenariat, indépendamment de leur taille et de leur pouvoir. Les participants doivent respecter les mandats, les obligations et l’indépendance des autres, et reconnaître les contraintes et les engagements de chacun. Le respect mutuel ne doit pas empêcher les organisations d'avoir des divergences d’opinion constructives.

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 Transparence La transparence est réalisée à travers le dialogue (sur un même pied d’égalité), l’accent étant mis sur les consultations précoces et le partage rapide des informations. Les communications et la transparence, notamment la transparence financière, augmentent le degré de confiance entre les organisations.

 Démarche axée sur les résultats Une action éducative efficace doit être fondée sur la réalité et orientée vers l’action ; cela exige une coordination axée sur les résultats et fondée sur des aptitudes effectives et des capacités opérationnelles concrètes.

 Responsabilité Les organisations et/ou personnes impliquées dans la réalisation d’un projet commun ont une obligation éthique les unes envers les autres d’accomplir leurs tâches de façon responsable, avec intégrité et de façon pertinente et appropriée. Elles doivent s’assurer qu’elles ne s’engagent dans des activités que lorsqu’elles en ont les moyens et disposent des compétences et de la capacité voulues pour réaliser les engagements qu’elles ont pris. Des efforts constants doivent être faits pour prévenir avec fermeté et détermination les abus que pourrait commettre celles qui n’observent pas ces principes.

 Complémentarité La diversité de la communauté éducative constitue un atout si nous tirons parti de nos avantages comparatifs et complétons les contributions de chacun. La capacité locale est l’un des principaux actifs à renforcer et sur lequel prendre appui. Les structures de coordination, les organisations communautaires doivent s’efforcer, lorsque cela est possible, d’intégrer la capacité locale dans les interventions éducatives. Les barrières linguistiques et culturelles doivent être surmontées.

Le partenariat avec les acteurs sociaux de proximité, leaders et élus locaux, associations villageoises, etc. sera privilégié. Un programme d’éducation pour la santé et le développement du jeune enfant ciblant les communautés comme les personnels spécialisés sera mis en place. L’exécution du programme se fera conjointement aux niveaux national et local.

SCHEMATISATION DES ORGANES DE LA COMMISSION NATIONALE 38


POUR LE DEVEOPPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE - CONADPE COORDINATION NATIONALE DE LA CONA/DPE -------------------------------------------Organe de coordination et d’orientation (Elle est présidée par le Ministre d’état, Coordonnateur du pole socio culturel, Ministre du travail et de la sécurité sociale) MEPSA,MSP,MASAHS ↑ COMITE DE PILOTAGE ------------------------Organe délibérant entre les sessions de la coordination nationale Son bureau est placé sous la responsabilité du Ministre de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation ↑

LE SECRETARIAT EXECUTIF PERMANENT Organe technique en charge de la coordination du travail des groupes thématiques et de la mise en œuvre de la politique nationale jeune enfant

COMITES DEPARTEMENTAUX/COMMUNAUX DPE -------------------------------------------Organes de coordination et d’orientation au niveau départemental/communal (ils sont présidés par les Préfets et les Maires)

↑ COMITES LOCAUX D’ACTION / DPE -------------------------------------------Organe technique en charge de la coordination du travail des groupes thématiques et de la mise en œuvre de la politique nationale jeune enfant au niveau local (arrondissement/ sous-préfecture) (ils sont présidés par les Sous-préfets et les Maires d’arrondissement)

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Module 8 De la théorie à la pratique : La mise en œuvre des activités d’éducation parentale L’éducation parentale peut donc être organisée sous plusieurs formes selon les résultats de l’étude préalable du milieu : 1) L’éducation parentale au niveau des familles : Au cours des visites domiciliaires faisant partie d’un programme déjà en cours, les séances d’éducation parentale peuvent s’articuler autour des entretiens avec les membres de la famille. Le programme utilise une combinaison de visites à domicile et de rencontres en groupe. Au plan du contenu et de la méthode andragogique, il peut y avoir aussi une combinaison d’approches comprenant la «leçon» interactive et la séance de «jeux» animés par l’animateur/trice. Cette formule permet un travail face à face très sensible aux conditions du milieu. Elle est moins coûteuse dans une zone géographique limitée, mais difficile à mettre en œuvre à grande échelle. L’élément clé du dispositif est la personnalité et les compétences de l’animateur/trice. Allons donc à la rencontre des parents, plutôt que de les amener à nous !

2) L’éducation parentale au niveau communautaire : regroupement sur une base communautaire des membres (femmes et hommes) de la communauté, dans un lieu et en un temps choisis avec eux, pour des «causeries» sur les thèmes retenus à partir de l’intérêt manifesté par les participants ou des problèmes identifiés au cours du diagnostic communautaire. Ces échanges peuvent avoir lieu dans des moments qui leur sont spécifiques, mais peuvent aussi être intégrés à des rencontres préexistantes (ex : cours d’alphabétisation). Au démarrage du programme, il peut advenir que dans certaines communautés on doive accepter des groupes qui ne sont pas mixtes. Soyons souples et à l’écoute des réticences tout en rappelant qu’il faut être deux pour faire un enfant.

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Une erreur à ne pas commettre est de penser que la participation des hommes à ces programmes suffit à garantir la prise en compte des questions de genre. Si cette participation est à promouvoir, la question des discriminations de genre doit faire partie du travail de conscientisation des parents sur comment ils en sont eux-mêmes des acteurs qui retransmettent cette culture discriminatoire à leurs enfants. Il nous faut aussi veiller à ne pas soumettre les parents, en particulier les femmes qui assument des charges importantes de travail tant au foyer qu’à l’extérieur, à des conditions de participation trop difficiles : veiller aux horaires, qui doivent être compatibles avec les tâches quotidiennes des parents et/ou partir de leur proposition.

3) L’éducation parentale au niveau des institutions ou structures déjà organisées : Tant publiques que privées, des secteurs santé, nutrition, eau et assainissement, éducation, affaires sociales : écoles, centres préscolaires, centres d’alphabétisation, foyers féminins d’alphabétisation, dispensaires et centres de santé, associations, églises, etc… Des séances d’éducation parentale peuvent être organisées régulièrement et/ou à l’occasion d’une activité conjoncturelle au sein et autour d’un centre d’éducation préscolaire/espace d’éveil, d’une salle d’accueil d’un centre de santé/dispensaire, ….

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4) L’éducation parentale à travers les médias : tant locaux que nationaux, tant publics que privés. Les interventions peuvent, doivent prendre diverses formes en relation avec les différents types de messages que nous voulons diffuser et les objectifs poursuivis. Tous devront en fin de compte s’articuler sur les changements de comportements recherchés.  messages courts, spots d’information ;  slogans de motivation, de vulgarisation et de sensibilisation ;  documentaires, sur la situation des enfants, sur d’autres programmes, etc. ;  émissions avec des spécialistes ou des intervenants dans le programme ;  leçons articulées autour d’un thème ou d’un domaine, d’une tranche d’âge, etc.

Il ne faut pas non plus oublier que si le message à contenus et modalités cognitifs et rationnels demeure le plus employé pour la transmission de connaissances, il n’est pas nécessairement le mieux adapté pour véhiculer de nouvelles attitudes et induire de nouveaux comportements. On ne rejettera donc pas des approches apparemment plus informelles, mais qui mobilisent de profonds ressorts d’identification, créent la motivation et la renforcent. Les récits de tranches de vie, réelles ou fictives, qui proposent à l’imaginaire de la communauté des héroïnes et des héros qui reviennent dans les conversations constituent certainement des messages de motivation et de renforcement inestimables. De même on ne négligera pas les autres formes d’expression comme le théâtre, la peinture, les contes, les chansons, les affiches, les tableaux, les concours, etc. « Le défi qui est lancé à nous tous qui sommes engagés dans les programmes d’éducation parentale et de développement de la petite enfance consiste ; il s’agit de traduire la rhétorique du partenariat et de la participation dans les formes d’interaction quotidiennes qui réaffirment la compétence et le respect des apprenants adultes. »

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Module 9 La communication pour le changement de comportement en éducation parentale En s’engageant dans la réalisation des actions d’éducation en matière de santé et développement du jeune enfant, il faut retenir que nous travaillons désormais avec les parents pour consolider certaines pratiques, corriger d’autres mais aussi et surtout pour les amener à adopter de nouveaux comportements salutaires pour les enfants. La responsabilisation des familles, les parents en particulier facilitera la prise de décisions relatives au recours aux soins, à l’alimentation, à la croissance et au développement du jeune enfant. Aussi, avant d’entreprendre toute démarche, il faut d’abord être conscient et surmonter les obstacles qui se dressent sur le chemin de la mise en œuvre de l’éducation parentale notamment :  la mauvaise perception de l’importance de l’éducation préscolaire auprès des populations ;  l’insuffisance d’informations sur le projet Eveil de la petite enfance et les possibilités de faire fonctionner des Espaces communautaires d’éveil pour les tout petits ;  le refus ou les réticences des pouvoirs publics d’octroyer des structures d’accueil ou des terrains pour le développement des activités d’éveil de la petite enfance ;  la faible implication des médias ;  les privilèges accordés par les parents aux aînés dans la scolarisation des enfants en particulier les garçons;  le mauvais accueil des encadreurs par les parents au cours des inscriptions porte à porte ou pendant les actions d’éducation/sensibilisation ;  la démotivation des encadreurs en charge de l’éducation préscolaire ;  la modicité de revenus des parents ;  la faible prise en charge des encadreurs par la communauté ;  la faiblesse des performances de certains encadreurs ;  le manque d’appropriation du projet par les communautés et les encadreurs. La communication pour le développement sera donc l’une des stratégies qu’il va falloir utiliser pour espérer faire changer les attitudes ci-dessus énumérées. En éducation parentale, elle devra se faire en observant les différents niveaux de communication, les types de personnes à atteindre, le domaine dans lequel s’inscrit le type de communication retenu et le but qu’il poursuit pour atteindre les résultats escomptés. Le tableau ci-dessous illustre bien cette démarche :

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Niveau

Catégories d’individus ciblées

Primaire

Mère / Père, ceux qui s’occupent de l'Enfant

Niveau/degré de changement visé

Communication pour le changement de comportement Secondaire

La famille élargie et autres parents lointains

Tertiaire

Représentants des institutions locales : chefs de village, chefs religieux, chefs traditionnels, leaders d’opinion locaux Organismes et prestataires de services (public et O.N.G.), gouvernement local, administration décentralisée

Meso

Macro

Responsables politiques, représentants des institutions nationales

Communication pour le changement social

Mobilisation sociale

Plaidoyer

But de l’action de communication informer, stimuler, influencer les individus, les ménages et les leaders d’opinion pour l’adoption de comportements favorables à la santé, au développement et à l’épanouissement des enfants engager & habiliter les communautés ou les réseaux, à influencer /adapter les normes sociales pour l’adoption des comportements promus favoriser la participation des institutions, des réseaux communautaires et des groupes sociaux et religieux susciter l’engagement et le soutien actif des dirigeants politiques et des leaders sociaux (politiques, ressources)

Prenons le cas de la mobilisation sociale pour la prise en charge des actions d’éducation parentale dans les zones cibles :

Quels objectifs pouvons-nous suivre dans la mobilisation sociale ? Amener toutes les autorités politico administratives et partenaires au développement à s’impliquer dans les activités de promotion et de développement du jeune enfant au sein du département, du district, du quartier ou du village ; Amener au moins 95% des médias, des organisations de la société civile, des leaders communautaires et autres acteurs à s’impliquer pleinement dans les activités de promotion et de développement du jeune enfant dans le département, le district, le quartier ou le village ; Amener au moins 95% des parents à faire inscrire leurs jeunes enfants âgés de 9 mois à 5 ans à des activités de promotion et de développement de la petite enfance.

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• • • • • •

Notre cible primaire serait : Les Parents ayant la charge directe des enfants âgés de 6 mois à 5 ans et on peut aller jusqu’à 8 ans. Nos cibles secondaires Autorités politico administratives (préfets, sous-préfets, chefs de village, de quartier, de zone et de bloc) ; Partenaires au développement ; Partenaires sociaux ; Professionnels des medias ; Leaders communautaires (chefs traditionnels et confessions religieuses) ; Agents de santé et sociaux ; Agents communautaires.

Quelles stratégies ? Les stratégies de proximité    

Le porte à porte ; L’appel si possible aux crieurs qui sillonneront les ruelles des quartiers/villages ; Les confessions religieuses diffuseront les messages au cours des cultes ; Les superviseurs organiseront les réunions communautaires avec les chefs de quartiers, chefs de villages sur leur implication dans les activités envisagées. Ces derniers sensibiliseront les chefs de zones et de blocs qui à leur tour informeront les chefs de ménages et autres personnes sous leur responsabilité.

Les stratégies de masse

 Diffusion de spots radio télé  Diffusion d’articles  Emissions/reportages Comment s’opère le changement de comportement ? Les six étapes sont : 6. On devient l’avocat 5. Maintenance ou consolidation 4 Action 3. Prise de décision à agir 2. Contemplation 1.Precontemplation

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Une communauté qui fonctionne bien a 3 types de normes ou règles de vie : les normes morales que l’on vit dans la famille ou le clan ou le village ; les normes sociales que l’on observe au niveau de la société sous peine que celle-ci ne vous dévalorise et les normes légales qui sont du niveau des autorités de l’état (lois,…). Tout homme qui observe les normes sociales aura des retombées positives (admiration, considération, reconnaissance, bonne réputation, …) tandis que la non observation conduit à la sanction du groupe social (rejet, marginalisation, exclusion, …). C’est pourquoi, pour changer une pratique, une norme sociale, il faut aller par étape et le faire avec une approche de référence car la théorie de la diffusion de l’innovation nous enseigne que les êtres humains adoptent les innovations à de vitesses différentes. La vitesse d’adoption varie en fonction des caractéristiques du groupe dont on a affaire. D’une manière générale, on distingue 6 types d’attitudes qui constituent 6 groupes d’individus auxquels il faut toujours s’attendre et qu’on peut classer comme suit : Nº 1. 2. 3.

Groupe/Type d’attitudes Les innovateurs Les acceptants précoces La majorité précoce

4.

La majorité tardive

5.

Les acceptants tardifs

6.

Les résistants

Caractéristiques principales Ont une faculté de comprendre sans trop d’explication rapide capacité de compréhension Elle comprend le bien fondé et suit le mouvement sans trop de problèmes Elle comprend mais après des explications et suit quand même le mouvement des autres Ils passent tout leur temps à s’interroger, ils hésitent mais finissent tout de même à suivre les autres. Ils n’en veulent pas très souvent pour des raisons particulières ; ils sont très dangereux car ils ont une forte capacité de développer l’intoxication ou la désinformation

Représentativité 2% 14% 34% 34%

10%

6%

Une fois que cette approche est bien circonscrite, on peut alors développer son plan de communication pour le changement de comportement comme nous l’avions décrit plus haut en commençant par les parents directs (niveau primaire) tout en envisagent des actions de plaidoyer en passant par la mobilisation sociale (chefs de quartiers/villages, crieurs, groupes religieux, …).

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Module 10 : Le suivi et l’évaluation des activités d’éducation parentale Ce qu'est l'évaluation C'est un processus continuel et essentiel de vérification du progrès de vos apprenant(e)s. Tout (e) animateur/trice peut ainsi soit poursuivre son programme, soit revenir sur les notions apprises pour les consolider. Cette manière de rechercher l'information fiable sur le niveau des acquisitions en utilisant des procédés particuliers tels que l'interrogation en vue de prendre une décision est l'évaluation. Qu'est-ce qu'une évaluation des acquis ? Le processus qui consiste à établir le progrès des apprenant(e)s, connaître ce qu'ils savent ou ne savent pas est appelé évaluation des acquis. Il est important pour les animateurs/trices de recevoir régulièrement du feedback (retour d'information) de la part de leurs apprenant(e)s. L'évaluation peut être définie comme étant le moyen de faire un suivi et de vérifier quelles compétences, connaissances et attitudes sont acquises par les apprenant(e)s. Pourquoi évaluer ? Il est important de savoir comment les apprenant(e)s sont en train de progresser. Une Évaluation est importante parce que nous avons besoin d'un retour d'information afin de savoir dans quelle mesure nous sommes en train de réaliser nos objectifs. Nous avons besoin de cette information pour nous aider à prendre des décisions sur comment mieux aider les apprenant(e)s et s'il est possible de continuer vers les thèmes suivants. Une évaluation est aussi importante pour les apprenant(e)s. Elle leur permet de voir ce qu'ils/elles ont déjà appris et peut aider à les motiver. L'évaluation permet d'observer les résultats de nos actions et de s'assurer qu'elles sont efficaces et correspondent à nos objectifs. Les raisons d'évaluer  

Une évaluation aide à connaître les différentes capacités des apprenant(e)s et à savoir dans quelle mesure l'on a répondu à leurs besoins ; Une évaluation peut aider l’animateur/trice à adapter sa méthode d'animation aux besoins des apprenant(e)s.

Que faut-il évaluer ? L'évaluation doit couvrir trois domaines : le savoir, le savoir -faire et le savoir-être. Le facilitateur/la facilitatrice doit évaluer ses apprenant(e)s dans ces trois domaines: -

Savoir : Ex : qu’est-ce que le VIH, le SIDA; quels sont les moyens de prévention du paludisme; comment obtenir une liste des organismes de microcrédit existants dans la localité, etc. ; Savoir-faire : Ex : la capacité à déparasiter, rendre une eau potable, etc. ; Savoir-être : Ex : être tolérant, sauvegarder le bien public, être propre, avoir du respect pour les autres, etc.

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Quand évaluer ? On peut évaluer : ► Au début du cours ou avant de démarrer l'activité pour connaître le niveau des apprenant(e)s sur la question ou savoir si ceux-ci/celles-ci ont les connaissances indispensables pour pouvoir suivre le cours. On parle alors d'évaluation diagnostique. ► En cours d'enseignement/apprentissage pour s'assurer que les apprentissages se déroulent normalement et pour le réajuster en fonction de la maîtrise du sujet par les apprenant(e)s. On parle alors d'évaluation formative. ► En fin de processus (cours ou programme) pour mesurer les résultats finals, certifier les acquis et/ou décider de la suite à donner. On parle alors d'évaluation sommative. Comment faut-il évaluer ? Il existe plusieurs outils et méthodes pour évaluer les apprenant(e)s : Outils et Méthodes d'évaluation : Jeu de rôle (méthode) ; Exercices de classes/tests (Outil) ; Analyse de situation (Méthode) ; Démonstration(Méthode) ; Questionnaires (Outil) ; Collage/ Fabrication d'affiches (Outil) ; Observation (Méthode) ; Discussion de groupe (Méthode). Qui peut évaluer ? L'évaluation des acquis n'est pas sous la seule responsabilité de l’animateur/trice. Les personnes suivantes peuvent également faire des évaluations :   

le superviseur ; les apprenant(e)s : auto-évaluation, évaluation mutuelle (entre les apprenant(e)s) ; Les membres de la Cellule Locale pour le DPE (dans la communauté ).

A quoi servent les résultats de l’évaluation ? Les résultats d'une évaluation doivent être interprétés par rapport aux objectifs du programme ainsi qu'aux attentes des apprenant(e)s. On doit également les utiliser pour:  expliquer les causes et les conséquences des écarts notés ;  revoir la programmation des activités ;  les partager avec les apprenant(e)s et la Commission ou la Cellule d’action DPE pour prendre les mesures adéquates ;  améliorer les méthodes d'animation et la participation des parents aux séances d’éducation. Les résultats de l'évaluation devraient être utilisés pour corriger les faiblesses rencontrées et motiver davantage les apprenant(e)s ; ils devraient être enregistrés, partagés avec les différentes parties prenantes et utilisés pour prendre les décisions par rapport à la poursuite des activités ou du programme. Pour élaborer un plan de suivi et d’évaluation de l’éducation parentale, on peut se baser sur quelques documents de pilotage comme le Plan d’Action du Programme de Coopération CongoUnicef 2009-2013. Dans ce document, il est indiqué que par exemple que : Le projet Eveil du jeune enfant a comme effet recherché: « Une politique nationale de développement de l’éducation du jeune enfant est élaborée et mise en œuvre ».

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Elle reposera notamment sur : (a) la prise en compte des besoins du jeune enfant dans la politique sectorielle de l’éducation au Congo ; (b) le développement d’un curriculum d’éveil préscolaire incluant le Paquet Minimum de Services, la formation des éducatrices et l’éducation des parents ; (c) l’appui à des initiatives associatives ou communautaires d’éveil du jeune enfant, ainsi que, (d) le partenariat avec la société civile et les organisations d’inspiration religieuse pour la mise en œuvre de l’éducation parentale. Dans la chaîne de résultats du même document, il ressort ce qui suit : Effet

Extrants

Observations

Une politique nationale de développement de l’éducation du jeune enfant est élaborée et mise en œuvre.

D’ici 2013, 20% des jeunes enfants (3 à 5 ans) bénéficient de services d’éducation préscolaires adaptés, y compris dans des cadres non formels. D’ici 2013, au moins 50% des parents maîtrisent et mettent en pratique les connaissances, attitudes et comportements requis pour l’éveil des jeunes enfants âgés de moins de 3 ans.

Sur cette base, on peut monter une matrice d’évaluation (à titre purement indicatif), de la manière suivante : Résultat comportemental attendu : A la fin de l’année scolaire 2011- 2012, au moins 50% des parents d’enfants de 3 à 5 ans des zones d’intervention prioritaires auront fait inscrire leurs enfants dans les Espaces Communautaires d’Eveil (ECE) au sein de la circonscription scolaire de … Extrant Les activités d’éducation parentale appliquée à la survie et au développement du jeune enfant sont étendues dans les zones d’intervention prioritaires

Indicateurs de succès Nombre de parents ayant bénéficié des programmes d’éducation parentale (proportion sur le nombre de parents prévus) Nombre de structures communautaires d’éveil de la petite enfance mises en place et fonctionnelles Pourcentage d’enfants nouvellement inscrits dans ces structures et taux de participation, …

Une des faiblesses notées pour certains programmes d’éducation parentale, qui, par définition, se mènent sur une durée assez longue, c’est le manque de suivi continu du programme et l’évaluation de son impact sur :  les comportements des parents vis-à-vis du jeune enfant ;  les enfants eux-mêmes (public indirectement visé), … C’est pourquoi, connaître les extrants du programme : nombre de formateurs et d’animateurs formés, et même de parents formés, est nécessaire, mais pas suffisant. Il nous faut donc prendre les moyens d’une mesure de l’impact du programme sur les enfants. Cela implique une évaluation pré et post programmatique dans les zones de mise en œuvre, une supervision des actions et un suivi régulier, par tous les acteurs concernés.

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Un programme d’éducation parentale peut être évalué sur la manière dont les bénéficiaires ont intériorisé et pratiquent l’information reçue. Dans certains cas, cette mesure de l’impact pourra se faire par l’observation des comportements dans le cercle familial ou villageois. Ainsi, l’animateur/trice qui est au centre de l’action doit être suffisamment outillé pour évaluer son action avant que le niveau supérieur ne vienne tirer les leçons sur les aspects programmatiques y compris ceux liés à l’impact, évoqués plus haut. Ce qu’il faut surtout retenir lorsqu’on parle d’évaluation de l’éducation parentale, c’est que nous sommes dans un processus de gestion d’une action basée sur les résultats car nous avons effectivement une obligation de résultats vu l’importance du programme. En menant nos activités, nous avons à produire deux types de résultats :  les résultats propres aux parents pour voir s’ils ont des connaissances sur le développement des enfants dont ils ont la charge mais de voir aussi si leurs comportements et leurs attitudes ont changé après les informations reçues.  les résultats à observer auprès des enfants. Ces deux types de résultats doivent entre soutenus par des indicateurs eux aussi divisés en deux catégories : 1) les indicateurs de processus qui sont liés à des activités permettant d’obtenir les résultats escomptés (par exemple le taux de participation aux séances d’éducation parentale) ; 2) les indicateurs de résultats proprement dits c’est-à-dire ceux par lesquels on observe véritablement les changements recherchés par exemple le pourcentage d’enfants qui sont exclusivement allaités au sein. Le suivi. Outre les organes de suivi institués au niveau national, départemental ou local, l’éducateur parental dispose d’une série de fiches qu’il se doit de bien remplir pour faciliter le travail des responsables qui sont chargés dudit suivi. Les outils et indicateurs de suivi : Des fiches mensuelles, trimestrielles, semestrielles et annuelles seront basées sur les indicateurs suivants:  Nombre de personnes touchées ;  Nombre de sessions réalisées ;  Nombre de participants par session ;  Nombre de thèmes de santé et d’éducation/éveil traités.  Nombre de supports (affiches, livrets) distribués. • Fréquence et sens de l’envoi des rapports :  Les animateurs remettront chaque mois leur rapport au responsable local ;  Les responsables locaux compileront et enverront leur rapport tous les 3 mois à leur coordination départementale.  La coordination départementale enverra une synthèse à la coordination nationale qui prendra des décisions si nécessaire. • Type d’évaluation : externe, ponctuelle, soit 3 fois au cours de l’année:  Avant la mise en œuvre et au démarrage du programme (voir fiches de collecte des données);  A mi-parcours ;  A la fin du Programme.

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Nécessité de l’appui d’autres services Dans plusieurs cas, on notera que la mise en pratique d’autres connaissances et attitudes ne peut se faire que s’il existe les services de base afférents. Ainsi donc, si l’objectif de l’éducation parentale n’est pas seulement l’acquisition d’informations nouvelles mais aussi le renforcement de certaines attitudes et pratiques et le changement d’autres, la demande pour des services de base et leur utilisation en font partie intrinsèque. En d’autres termes cela implique la nécessité de mener de pair les actions d’éducation parentale et la mise à disposition de services de base de qualité en santé, nutrition, eau, hygiène, assainissement, éducation, éveil, et protection. Et pour ce faire, il importe d’avoir des familles motivées, des communautés engagées et un environnement politique qui prônent et mettent en œuvre une approche intégrée pour la survie et le développement du jeune enfant.

« Une chose est certaine : les nouveaux nés et jeunes enfants vivant dans la pauvreté et des circonstances difficiles ont besoin d’attention MAINTENANT. Ils ne peuvent pas attendre. Afin de donner une réponse à leurs besoins (et leurs droits) et les sortir de la pauvreté, donner aux programmes de la Petite enfance qui ont fait leurs preuves, une grande couverture et une envergure nationale, est essentiel ». Eveline PRESSOIR, Consultante Bureau régional de l’Unicef, Coordinatrice de l’atelier multi pays sur l’éducation parentale appliquée à la survie et au développement du jeune enfant (Ouagadougou, Burkina Faso/Septembre 2010)

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