LE
JOURNAL
DE
L’ U N I V E R S I T É
DE
FRANCHE-COMTÉ
n0 136 - juin 2007
tout l’U
Les chercheurs universitaires, créateurs d’activités et d’emplois
Droit des affaires, un master résolument international
Besançon à l’Unesco, c’est avec nous !
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politique Claude Condé, président de l'Université de Franche-Comté, avec Jean-Claude Fortier, président de l'Université de Bourgogne jusqu'au 31 mai.
Un nouveau pôle "Bourgogne Franche-Comté Universités" C'est à la saline royale d'Arc-etSenans située entre Besançon et Dijon, que le président de l'Université de Franche- Comté (UFC), Claude Condé, a signé le 21 mai avec son homologue de l'Université de Bourgogne (UB), Jean-Claude Fortier, le texte de la convention établissant le pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) "Bourgogne Franche-Comté Universités". Adoptée par les Conseils d'administration des deux universités, cette convention définit les contours du partenariat interrégional qui répond au besoin de visibilité des deux établissements sur la carte d'Europe entre les pôles de Paris, Lyon et Strasbourg. Elle prévoit notamment
le renforcement des collaborations dans le domaine de la recherche, une meilleur coordination de l'offre de formation et la mise en place de politiques générales communes. Le nouveau PRES n'entame en rien l'autonomie de chaque université qui garde ses prérogatives et ses missions statutaires. Un Bureau commun composé paritairement de représentants de chacune des deux équipes en responsabilité se réunira au moins une fois par trimestre, afin de préparer les projets de collaboration qui seront soumis aux Conseils d’administration des deux universités. D'autres représentants de s deux établissements accompagneront le Bureau pour constituer un Conseil d'orientation stratégique. Un char-
gé de mission sera nommé de part et d'autre pour assurer la mise en oeuvre et le suivi de la convention. Dans le domaine de la recherche, le PRES favorisera les associations de laboratoires par disciplines mais également dans l'interdisciplinarité. Des projets communs sont déjà prévus entre les structures fédératives "FEMTO-ST" et Sciences fondamentales de l'UFC, et "Mathématiques, Matière, Matériaux" de l'UB, ainsi qu'entre l'IFR "Ingénierie et Biologie cellulaire et tissulaire" de l'UFC et l'IFR "Santé STIC" de l'UB. Des réseaux thématiques de recherche interdisciplinaires sont également déjà inscrits dans la première convention de PRES : le partenariat entre les deux
Maisons des Sciences de l'Homme (MSH) et le réseau de laboratoires ayant un potentiel de recherche mutualisable en sciences et technologies de la santé (MAGIC-BIO). Des collaborations sont aussi prévues sur les politiques et les outils de valorisation et de transfert. En ce qui concerne la formation, le PRES se donne pour objectif de coordonner les diplômes des deux établissements en articulant leur complémentarité, ceci afin de créer de nouvelles valeurs ajoutées et d'afficher des axes forts sur le plan national et international. Cela passera notamment pas une politique de co-habilitation de diplômes au niveau des masters dans les domaines pour lesquels les forces de
Le projet d'établissement pour 2008-2011
Tous les quatre ans, les universités françaises négocient avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche un programme de développement assorti de moyens ciblés sur des objectifs précis. Durant le deuxième semestre 2006, huit groupes de travail ont élaboré les propositions de l'Université de Franche-Comté pour la période 20082011. Après consultation du Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU) et du Conseil scientifique (CS), le "projet d'établissement" a été présenté en Conseil d'administration et adopté le 16 janvier dernier. Les 131 objectifs opérationnels détaillés dans ce plan reflètent la volonté de maintenir une université capable de proposer des formations attractives et des compétences scientifiques de haut niveau. Pour assurer la réussite de ses étudiants, l'Université souhaite "mettre le paquet" sur leur intégration en début de cursus et sur leur préparation à l'insertion professionnelle en cours de formation. A cet effet, le projet d'établissement prévoit la création dans les UFR d'une première année dite "d’entrée à l’Université". Concrètement, l'étudiant-e qui entrera à la fac ne devra plus choisir directement une discipline précise mais un domaine ou sousdomaine. Il/elle bénéficiera, lors du premier semestre, d'un encadrement de proximité renforcé avec des volumes horaires plus importants pour faciliter la transition entre enseignement scolaire et enseignement universitaire. Ce dispositif devrait permettre à l'étudiant-e de consolider son orientation dans un cursus précis et de faire du cycle Licence le vecteur premier de sa réussite à l’université. La nouvelle carte des formations en cours de préparation pour la rentrée 2008 (LMD 2) sera conçue comme "un 2 | tout l’UFC | juin 2007
chemin vers l’emploi" avec notamment une augmentation du nombre de licences professionnelles, et au niveau Master, la généralisation du report du choix entre filière recherche et filière professionnelle au dernier semestre de la 2e année. Dans cette même logique de professionnalisation des formations, de nouveaux diplômes pourraient être organisés par alternance et l'offre structurée et dynamisée par la création d’un CFA universitaire régional. Présent dans le domaine de la formation des ingénieurs avec l'ISIFC, l'Université souhaite aussi renforcer ses partenariats avec l'ENSMM et l'UTBM afin d'harmoniser l'offre régionale. Côté langues, l'expertise et la renommée du Centre de linguistique appliquée (CLA) permettent d'envisager un soutien local fort pour faire de Besançon LA ville française des langues, et de l'Université de Franche-Comté un lieu particulièrement remarquable pour l'apprentissage des langues européennes et pour l'accueil des étudiants étrangers apprenant le français. C'est pourquoi le projet d'établissement met aussi l'accent sur l’apprentissage des langues vivantes pour non-spécialistes qui sera renforcé par l'ouverture de nouveaux centres de ressources multimédia "Polyglotte" comme celui ouvert en septembre 2006 à la Faculté des Lettres (UFR SLHS). L'Université propose également au ministère de formaliser l'acquisition de compétences en informatique et internet par la généralisation de la certification C2I à tous les étudiants de Licence et par des expérimentations dans certains diplômes de Master. L'environnement numérique de travail (ENT), techniquement opé-
Après la signature, le verre de l'amitié...
recherche sont associées. Un partage de responsabilités et de compétences ainsi qu’une certaine rationalisation de la carte des formations sont prévus dans les filières attirant peu d'étudiants. L'intensification des échanges amènera aussi les partenaires à favoriser l'interopérabilité de leurs technologies de l'information et de la communication. Cela concerne par exemple les Environnements numériques de travail et les accès Wifi. Des complémentarités seront également recherchées entre services communs de documentation afin de favoriser un développement concerté de leurs ressources. Enfin, un statut de membre associé est d'ores et déjà prévu pour les autres institutions d'enseignement supérieur des deux régions qui souhaiteraient rejoindre le PRES. Ce statut s'applique également aux universités des régions voisines, qu'elles
soient françaises ou étrangères. L'UFC et l'UB tablent d'ailleurs sur le nouveau PRES pour relancer le réseau CLUSE avec les quatre universités suisses francophones (Fribourg, Lausanne, Neufchâtel et Genève). Les grands organismes de recherche, les acteurs de la santé, les collectivités territoriales et les pôles de compétitivité sont également invités à participer aux travaux.
Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon présent à Arc-et-Senans en qualité de président du réseau métropolitain Rhin-Rhône, et Sophie Béjean, nouvelle présidente de l'Université de Bourgogne depuis le 1er juin
rationnel depuis quelques mois, servira de point d'appui à un ambitieux programme de promotion des technologies de l'information et de la communication au service de dispositifs pédagogiques en ligne, comme la visioconférence ou encore l'autoformation tutorée. Le développement des TICE profitera également au télé-enseignement (CTU) et facilitera les reprises d'études ("formation tout au long de la vie"). En matière de recherche, les laboratoires continueront d'être structurés dans des ensembles plus grands afin de renforcer la place de l'Université dans sa région et au-delà. L'Observatoire et le Jardin botanique sont quant à eux au coeur d'un ambitieux programme de culture scientifique et technique devant permettre de faire aimer la science au public scolaire et au grand public en général. Enfin, le pilotage et la gestion de l'établissement seront placés sous le signe du développement durable à l'aide de mesures concrètes appliquées aussi bien dans l'organisation des marchés publics que dans la vie quotidienne des campus.
L'Université compte développer les centres de ressources en langues étrangères
La rivalité entre Bourgogne et Franche-Comté : mythe ou réalité historique ? Pour Paul Delsalle, professeur d'histoire à l'Université de Franche-Comté, "la rivalité historique entre la Franche-Comté et la Bourgogne est un mythe forgé à l'époque contemporaine". Les deux provinces ont longtemps été complémentaires et l'hostilité des Comtois sous le règne des empereurs d'Autriche et d'Espagne concernait la France mais pas le duché de Bourgogne en particulier. S’agissant de l’institution universitaire, Jean-Jacques Clère, professeur d’histoire du droit à l’Université de Bourgogne, rappelle qu'une période conflictuelle débuta en 1723 avec la création d’une Faculté de Droit à Dijon, rompant ainsi le monopole de l'Université de Dole (puis de Besançon) sur les deux provinces. Le nom de Bourgogne vient de l'ancien royaume fondé par les Burgondes au début du Moyen Age (5e siècle). Après bien des péripéties, il reste au 13e siècle un duché et un comté de Bourgogne. Le duché relève du royaume de France et ses frontières sont, grosso modo celles de la Bourgogne actuelle. Le comté correspond à peu près à la Franche-Comté actuelle et dépend de l'Empire. Aux 14e et 15e siècles, le duché et le comté sont les provinces les plus méridionales de l'ensemble dominé par les Ducs de Bourgogne qui s'étend à l'Ouest jusqu'en Flandre et au Nord jusqu'en Hollande. Les deux provinces bourguignonnes étaient complémentaires. A titre d'exemple, la richesse provenant du revenu des salines de Salins a permis la construction des hospices de Beaune. En 1422, le duc de Bourgogne Philippe Le Bon et son chancelier Nicolas Rollin créèrent une université à Dole, juste au milieu de deux provinces. Les quatre grandes disciplines d’alors y sont enseignées : la théologie, le droit, les arts et la médecine. Au 16e siècle, l’université prospéra sous le règne espagnol, notamment grâce à la protection du cardinal de Granvelle qui y avait fait des études. Malgré les guerres des 16e et 17e siècles, Paul Delsalle remarque que de nombreux échanges économiques étaient maintenus entre le duché et le comté de Bourgogne. Après la conquête française opérée par Louis XIV, Dole perd sa situation de capitale du comté de Bourgogne probablement à cause de la résistance acharnée de ses habitants : après le parlement en 1676, l’université est installée à Besançon en 1691. Trente ans plus tard, en 1721, Dijon reçoit sa propre université grâce à la protection des Princes de Condé, famille de la plus haute aristocratie dans laquelle étaient traditionnellement choisis les gouverneurs de Bourgogne. Une bulle pontificale du 16 avril 1723 autorisa la création d’une Faculté de Droit qui fut définitivement organisée par les lettres patentes de Louis XV du 20 septembre 1723. D'après Jean-Jacques Clère, cette concurrence est "fraîchement accueillie" par les Bisontins et marque le début d'une période conflictuelle entre universitaires des deux bords. La refondation des Facultés de Droit par Napoléon en 1804 se traduisit par l’exclusion de Besançon au profit de Dijon. En revanche, Besançon gardera une Faculté de Médecine qui fera longtemps défaut à Dijon. Au 19e siècle et jusque dans les années 1970, la personnalité juridique dont étaient dotées les facultés ne favorisa pas les coopérations. Il fallut attendre la loi d’orientation de 1969 pour que la réforme des universités supprime la balkanisation représentée par les facultés et donne aux nouveaux établissements une taille et une puissance suffisante pour engager de nouvelles politiques.
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recherche
Le laboratoire UTINAM :
regroupement de compétences et croisements disciplinaires UTINAM, c'est d'abord la devise de Besançon, ville où est installé ce nouveau grand laboratoire de recherche universitaire en astrophysique, physique et chimie. Depuis le 1er janvier, c'est aussi l'acronyme de la combinaison de mots clés "Univers, Transport, Interfaces, Nanostructures, Atmosphère et environnement, Molécules", choisis pour caractériser les recherches qui y sont réalisées. On peut aussi voir dans le choix de l'appellation UTINAM un clin d'oeil à la signification même de cette devise latine : "Plût à Dieu". En effet, c'est au départ pour répondre aux sollicitations de leurs autorités de tutelle que les personnels des trois laboratoires d'astrophysique, de physique moléculaire et de chimie des matériaux et interfaces ont accepté de se regrouper au sein d'une seule entité. "Ces trois labos étaient très performants", rappelle Georges Jolicard, premier directeur d'UTINAM qui a préparé le regroupement en 2006 : "Les deux premiers étaient déjà labelisés par le CNRS et le troisième disposait également d'une bonne réputation scientifique et de nombreuses relations avec le monde industriel". Ils avaient néanmoins l'inconvénient d'être de taille modeste dans un environnement national et international où il faut de plus en plus "jouer des coudes" pour obtenir des crédits. Au-delà de l'enjeu stratégique, l'annonce du projet de fusion a permis de cristalliser des synergies existantes entre chercheurs des trois laboratoires et de formaliser des envies de collaboration qui existaient depuis longtemps. Plus qu'une simple juxtaposition de laboratoires existants, UTINAM est donc le résultat d'une véritable fusion. Il comprend près de 4 | tout l’UFC | juin 2007
Georges Jolicard, premier directeur d'UTINAM
100 chercheurs (dont une trentaine de doctorants) et 25 autres permanents (ingénieurs, techniciens et personnels administratifs). Six équipes ont été définies et mises en place. Quatre d'entre-elles restent monodisciplinaires afin de poursuivre au plus haut niveau des travaux de recherche pour lesquels elles sont connues et reconnues en France et à l'étranger. A titre d'exemple, l'équipe "Astrophysique et références tempsespace" est impliquée dans des travaux préparatoires au lancement de la sonde GAIA par l'Agence spatiale européenne en 2011 avec en point de mire la production du système de référence spatiale pour l’astronomie des trente prochaines années. Deux autres équipes sont bi-disciplinaires : l'équipe "Dynamiques, diagnostic et réactivité pour l'environnement et les astromolécules" (DREAM) qui réunit des astrophysiciens et des physiciens et l'équipe "Nanosciences, capteurs et membranes" où l'on retrouve des chimistes et des physiciens. Par ailleurs, des croisements disciplinaires inter-équipes seront favorisés au sein de projets plus ciblés. Enfin, la création d'UTINAM devrait également avoir des répercussions positives sur le plan de l'enseignement où la désaffection des Masters en sciences physiques à la Faculté des sciences (UFR ST) nécessite aujourd'hui une concertation accrue entre enseignants-chercheurs rattachés à différents laboratoires. Pour en savoir plus : www.utinam.cnrs.fr
Ouverture prévue en octobre pour la grande salle blanche de FEMTO-ST Les photos de chercheurs en salle blanche sont souvent utilisées dans les plaquettes des collectivités et autres agences de développement vantant les compétences technologiques dans telle ou telle région. Combinaison bleu clair couvrant l'ensemble du corps et la tête, gants blancs, casque sur les oreilles et éventuellement lunette de protection, les yeux rivés sur des appareils high tech de microfabrication : l'ambiance symbolise bien la maîtrise des technologies de pointe. Pour les non-initiés, rappelons qu'une "salle blanche" est un espace où les conditions atmosphériques (poussières, température, humidité, pression...) sont régulées pour optimiser les conditions de travail sur des matières extrêmement sensibles. Il s'agit donc d'un espace de travail "aseptisé" où sont disposés les équipements nécessaires aux champs de recherche choisis. A l'Université de Franche-Comté, ce sont principalement les chercheurs de l'institut FEMTO-ST et des laboratoires de médecine qui travaillent dans différentes petites salles blanches à Besançon. Afin de mieux valoriser le savoir-faire de FEMTO-ST et d'améliorer l'accès aux équipements de sa centrale technologique Mimento (qui figure parmi les six centrales du réseau national de soutien à la recherche technologique), l'Université et le CNRS ont monté un projet de construction d'une grande salle blanche de 400 m2 au sein de Temis Innovation. Ce projet ambitieux a nécessité près de trois années de préparation pour boucler le budget d'1,5 million d'euros, choisir un cabinet d'ingénierie et organiser les appels d'offres pour les six lots du chantier. Les travaux ont finalement débuté en février dernier et feront intervenir une dizaine d'entreprises d'ici la fin août. Dans la foulée aura lieu le déménagement des équipements actuellement en place dans les salles blanches de la Bouloie et l'installation de nouveaux appareils en cours d'acquisition. Une opération qui devrait durer un mois et qui sera également mise à profit pour réaliser de nombreuses opérations de maintenance annuelle. Tout devrait donc normalement être opérationnel début octobre. La salle sera alors présentée aux entreprises de la région et du Grand Est qui pourront y mener des activités propres en toute confidentialité, ou bénéficier des compétences et du potentiel de recherche de FEMTO-ST au service de travaux partenariaux. Le positionnement de la centrale Mimento dans le réseau national des grandes centrales technologiques amènera aussi des clients plus éloignés dans le nouvelle salle bisontine. Contact : Jean-Claude Jeannot mimento@femto-st.fr ; tél. 03 81 85 39 99
Deux chercheurs des laboratoires universitaires de Besançon récompensés par le CNRS Une délégation du CNRS comprenant la directrice nationale du département des Sciences humaines et sociales, Marie-Françoise Courel, était à Besançon le 22 mai dernier pour remettre une médaille d'argent à Michel Magny du laboratoire de chrono-écologie et une médaille de bronze à Cécile Tannier du laboratoire TheMA. La médaille d'argent du CNRS distingue des chercheurs reconnus sur le plan national et international pour l'originalité, la qualité et l'importance de leurs travaux. Michel Magny, directeur de recherche au sein du laboratoire de Chrono-Ecologie, travaille depuis plus de vingt-cinq ans à la reconstitution des variations des climats du passé par l'étude des fluctuations du niveau des lacs du Jura, de Savoie et du plateau suisse. Après avoir mis au point une méthode basée sur l’étude des sédiments pour la reconstitution de ces fluctuations, il a étudié les remplissages sédimentaires de plus de trente lacs. Ses travaux l'ont amené à montrer comment les fluctuations du niveau des lacs au centreouest de l'Europe depuis plus de 10 000 ans répondaient à des variations du climat liées elles-mêmes à des variations de l'activité du soleil. Il a aussi pu mettre en
évidence l'influence des changements climatiques sur le développement des habitats élevés sur pilotis au cours du Néolithique et de l'âge du Bronze (1800 à 750 ans avant JC) et sur les modes de subsistance des premières sociétés agricoles. Ses travaux s'orientent aujourd'hui sur de nouveaux marqueurs des températures (comme les chironomes, une famille d'insectes qui laisse des traces résistantes dans les sédiments), de nouveaux champs d'investigation (en particulier en Méditerranée), et vers un effort de quantification des paléoclimats pour une mise en perspective précise du réchauffement actuel.
Agée de 34 ans seulement, Cécile Tannier a réalisé un parcours brillant au département Géographie de la Faculté des lettres (UFR SLHS) ponctué en 2000 par une thèse de doctorat au sein du laboratoire ThéMA sur l'évolution de la localisation des commerces en milieu urbain. Recrutée par le CNRS deux ans plus tard, elle poursuit ses recherches au laboratoire ThéMA autour de la modélisation probabiliste des changements de localisation d'activités en milieu urbain et étudie par ailleurs la forme des villes en utilisant la géométrie fractale qui permet de mieux cerner les limites ville/campagne. La médaille de bronze du CNRS représente un encouragement aux jeunes chercheurs dont les premiers travaux permettent de penser qu'ils deviendront des spécialistes de haut niveau dans leur discipline.
Un enseignant de Besançon docteur Honoris Causa à Sofia Le Professeur Bruno Kastler, enseignant à l'UFR Sciences médicales et pharmaceutiques de Besançon et Chef de service de Radiologie au CHU, a reçu, le 9 mai, le titre de Doctor Honoris Causa de la Faculté de médecine de Sofia (Bulgarie) qui lui a été remis par le R e c t e u r , l e P r o f e s s e u r Vl a d i m i r
Oucharov, en présence du Doyen, le Professeur Nicolay Tsankov. Ce titre est une nouvelle marque de reconnaissance de la communauté scientifique médicale internationale vis-à-vis des travaux du Professeur Kastler, notamment dans le traitement des métastases osseuses chez les patients atteints de cancer. juin 2007 |
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’ Droit des affaires :
un Master résolument international à Besançon La libre circulation des biens et services dans l'Union européenne, et la mondialisation des marchés en général, ont profondément modifié les stratégies d'entreprise. Aujourd'hui, toute activité économique est amenée à se déployer par delà les frontières nationales. Cette réalité a incité la Faculté de Droit de l'Université de Franche-Comté à mettre en place, il y a six ans, un Master professionnel "Juriste d'affaires européen" (JAE). Pour assurer la dimension internationale de la formation, ses responsables font intervenir, à Besançon, des professionnels étrangers de haut niveau. Le droit des affaires regroupe tous les aspects de l'activité économique : droit commercial, droit fiscal, droit pénal, droit bancaire, droit social ou encore droit de la concurrence et de la consommation. Quand il se limite à la législation nationale, on parle de "droit interne". Les entreprises étant de plus en plus obligées d'être présentes à l'international pour se développer, les jeunes juristes ont désormais tout intérêt à maîtriser le droit des affaires internationales, c'està-dire le droit commun aux Etats membres de l'Union européenne (appelé "droit communautaire"), la législation de certains Etats étrangers de référence comme le Royaune-Uni, l’Allemagne ou les Etats-Unis (on parle alors de "droit comparé" ), ou encore le droit international supra-européen. Grandes entreprises françaises ou étrangères, cabinets d'avocats, chambres de commerce et d'industrie, banques, ministères ou organismes internationaux... Les débouchés sont nombreux pour les juristes d'affaires maîtrisant bien ce "droit externe". C'est pourquoi la Faculté de Droit de Besançon (UFR SJEPG - sciences juridiques, économiques, politiques et de gestion) propose aux titulaires d'une licence en Droit, ou d'un diplôme étranger équivalent, le Master professionnel Juriste d'affaires européen (JAE). Ses enseignements sont assurés par des professeurs de l’Université de Franche-Comté mais également par des professeurs et des professionnels étrangers de haut niveau qui font profiter les étudiants de leurs connaissances et de leurs expériences.
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Parmi ces intervenants étrangers, on note par exemple la présence d'Isaak Dore, professeur de Droit international à l'Université américaine de Saint Louis et membre du jury des arbitres de la Chambre internationale de commerce. Son séminaire à Besançon est consacré au droit des contrats internationaux. Pour ce qui concerne les affaires avec les Etats-Unis, la législation sur les contrats et sur la concurrence est passée en revue par des avocats américains. Toujours dans cette logique, c'est un professeur allemand de l'Université de Dresden qui vient introduire le droit allemand, et un administrateur de la Commission européenne qui vient expliquer les principes du droit européen des marques. Par ailleurs, il faut également souligner l'enrichissement intellectuel et humain apporté par les étudiants internationaux (près d'une dizaine de nationalités pour 40% des effectifs) qui facilite l'acquisition informelle de connaissances supplémentaires en droit comparé. Enfin, les responsables du diplôme ont organisé cette année un voyage d'études à Strasbourg à l'attention des étudiants de deuxième année (M2) où les visites de la Cour européenne des droits de l'homme et du Parlement européen ont été complétées par des rencontres avec un juge et des hauts fonctionnaires.
Pour que la formation atteigne pleinement ses objectifs, une attention particulière est également accordée à l'enseignement des langues étrangères. Priorité est donnée à l'anglais qui fait l'objet de cours soutenus et adaptés, et qui est également pratiqué par certains intervenants extérieurs ; l'espagnol et l'allemand sont proposés au choix des étudiants comme seconde langue étrangère obligatoire. Au final, le programme intensif des trois premiers semestres et le stage obligatoire du quatrième semestre permettent l'entrée immédiate dans la vie professionnelle avec de nombreux atouts pour le développement de carrières prometteuses : culture juridique importante, capacité à manier une grande diversité de raisonnements et techniques juridiques, ouverture d'esprit et disposition à la créativité juridique, assorties de précieuses aptitudes linguistiques. Pour en savoir plus : http://sjepg.univ-fcomte.fr Responsables pédagogiques : catherine.philippe@univ-fcomte.fr ; anne.brobel-dorsman@univ-fcomte.fr tél. 03 81 66 67 70
Nouveaux accords inter-universitaires
Un laboratoire franco-slovène spécialisé en modélisation des territoires Le CNRS a récemment approuvé la création d'un laboratoire européen associé (LEA) consacré à la modélisation des territoires et des paysages. Le projet rassemble des chercheurs appartenant à des équipes de l'Université de Franche-Comté et de l'Académie slovène des sciences et des arts. Créé par le CNRS, le dispositif LEA correspond à un mode de coopération internationale associant des chercheurs de deux ou trois laboratoires français à des partenaires européens. Des moyens spécifiques sont engagés par les différentes autorités de tutelle afin de réaliser un programme de travail défini en commun pour une durée de quatre ans (renouvelable deux fois). Il est placé sous l'autorité d'une direction, éventuellement tournante ou bicéphale, et d'un comité de gestion scientifique qui établit son programme de recherche. L'Université de Franche-Comté est déjà impliquée depuis 2003 dans un LEA Microtechniques associant des chercheurs de FEMTO-ST et du LAB à des partenaires suisses de l'Université de Neuchâtel et de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Le nouveau LEA ModeLTER réunit douze chercheurs des laboratoires de Chrono-Ecologie et TheMA rattachés à la MSH CN Ledoux, et huit chercheurs des Instituts slovènes d'Archéologie et d'Etudes anthropologiques et spatiales qui dépendent de l'Académie slovène des sciences et des arts (ZRC SAZU). En relation depuis une dizaine d'années, ces équipes ont intensifié leurs échanges depuis 2003 dans le cadre de stages doctoraux et post-doctoraux ou d'invitations de chercheurs.
L'objectif des travaux de modélisation des territoires consiste à reconstituer l'histoire d'espaces géographiques donnés, de l'âge du bronze à nos jours (soit 4000 ans), pour comprendre leurs différents modes d'occupation et leurs mutations, et ainsi donner des indicateurs d'aide à la décision d'un développement territorial durable. Les zones "ateliers" des chercheurs du LEA ModeLTER sont situées en Franche-Comté, en Bourgogne, en Languedoc-Roussillon, en Slovénie et en Croatie. Comme la Franche-Comté, la Slovénie compte une importante variété d’écosystèmes : forêts mixtes, plaines alluviales, prairies sèches, lacs de montagne... La sauvegarde de ce riche environnement est une préoccupation nationale que l'on retrouve dans de nombreuses activités de recherche consacrées à la protection écologique et au développement durable.
L’Université de Franche-Comté a engagé ou renouvelé ces derniers mois une vingtaine d'accords de coopération avec : • Università del Molise en Italie (à l'initiative de l'UFR SJEPG, Catherine Philippe) • Universidad de La Havana (à l'initiative de l'UFR SLHS, Dominique Soucy) • Institut d'Optique atmosphérique de Tomsk en Russie (à l'initiative de Jeanna Buldyreva du Laboratoire d'optique de l'institut FEMTO-ST, UFR ST) • Université Sains Malaysia de Penang en Malaisie (à l'initiative de l'UFR ST, Laboratoire d'informatique, Jean-Christophe Lapayre) • Université d'Etat des Appalaches aux Etats-Unis (à l'initiative de l'IUT Besançon-Vesoul, Jean-Paul Maujean) • Collège de Rosemont à Montréal au Canada (à l'initiative de l'IUT Belfort-Montbéliard) • Université Aoyama Gakuin de Tokyo au Japon (à l'initiative du CLA) • Université Thamasat de Bangkok en Thaïlande (à l'initiative du CLA) • Gustavus Adolphus College de St Peter, Minnesota aux USA (à l’initiative de l’UFR SLHS, Brigitte Malinas-Vaugien) • Université de Djibouti (à l’initiative du CTU) • Université de Buea au Cameroun (à l’initiative de l’UFR SLHS) • Universidad Nacional Mayor de San Marcos de Lima au Pérou • Institut d’enseignement international de l’Université des sciences et technologies Huazhong de Wuhan en Chine (à l’initiative du CLA et de l’UFR STGI) • Knox College de Galesburg, Illinois aux USA (à l’initiative du CLA) • Université de Laiyang à Qingdao en Chine (à l’initiative de l’IUT Belfort-Montbéliard) • Université de Naresuan à Phitsanulok en Thaïlande • Université islamique à Beyrouth au Liban / Université de Yarmouk en Jordanie (à l’initiative du CLA) • Université d’Oran en Algérie (à l’initiative du CLA et de l’UFR SLHS, Jacques Fontaine) • Université Abderrahmane Mira de Bejaia en Algérie • Université de Melbourne en Australie (à l’initiative de l’UFR SMP, Thierry Moulin)
Acronymes
Laure Nuninger, chercheuse CNRS au laboratoire de Chrono-Ecologie à Besançon, est la responsable française du LEA.
CLA : centre de linguistique appliquée CTU : centre de télé-enseignement universitaire SLHS : sciences du langage, de l'homme et de la société (Faculté des Lettres) SMP : sciences médicales et pharmaceutiques (Faculté de Médecine et Pharmacie) ST : sciences et technique (Faculté des Sciences) STGI : sciences, techniques et gestion de l'industrie juin 2007 |
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’Erasmus 2007-2013 :
l'Université s'engage Le programme Erasmus a été reconduit par l'Union européenne pour la période 2007-2013 avec plusieurs nouveautés importantes. Pour profiter pleinement du dispositif, l'Université de Franche-Comté a transmis à la Commission européenne sa charte Erasmus élargie aux stages en entreprise.
Le programme Erasmus fête cette année ses 20 ans. Depuis sa création, il a permis à plus d'1,5 millions d'étudiants européens de réaliser un séjour d'études dans un établissement étranger. De 3 250 en 1987-1988, le nombre de participants est passé à 155 000 en 2006-2007. Partie prenante depuis 1988, l'Université de Franche-Comté compte aujourd'hui plus de 150 établissements partenaires, situés dans 24 pays différents, avec lesquels elle échange des étudiants. Le nombre d'étudiants "sortants", qui a longtemps stagné autour de 130-140 par an, est passé à 180 en 2005-2006, et le nombre moyen d'Erasmus "entrants" a également connu une progression de 15% il y a trois ans pour passer de 125 à 150 environ. Pour cette mobilité étudiante entre établissements partenaires, aucun changement significatif n'est à signaler pour les prochaines année s . La Région Franche- Comté a toutefois annoncé qu'à partir du 1er janvier 2008 sa contribution à la bourse que touchent tous les étudiants "sortants" (245 € par mois) sera liée à des critères sociaux, c'està-dire principalement au niveau de revenus des parents. La grande nouveauté du programme Erasmus 2007-2013 réside dans la possibilité pour les universités de bénéficier d'aides de la Commission européenne afin d'inciter leurs étudiants à effectuer des stages à l'étranger. Ce stage en entreprise devra durer entre 3 et 9 mois, sauf pour les cycles courts tel le DUT où la période minimum est ramenée à deux semaines. L'Université de Franche-Comté a choisi d'intégrer ce nouveau type de bourse dans sa charte Erasmus pour les étudiants qui ont un stage obligatoire prévu dans le programme de leur formation. Le montant de l'allocation mensuelle n'est pas encore fixé mais pourrait atteindre 500 € dans certains cas en fonction de critères qui restent à définir.
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Pour les enseignants et autres personnels La mobilité des enseignants est également visée par le programme Erasmus dans la mesure où elle s'inscrit dans le cadre des accords bilatéraux entre établissements. Il s'agit pour les enseignants intéressés de dispenser, durant une à six semaines, au moins cinq heures de cours hebdomadaires intégrées dans le programme officiel d'une formation de l'établissement partenaire. Les allocations Erasmus prévues pour ce type de mobilité étant relativement faibles, peu d'enseignants de l'Université de FrancheComté utilisent cette possibilité à ce jour. Toutefois, l'Université a indiqué à la Commission européenne qu'elle souhaite accroître le taux de participation de ses enseignants en mettant en place une politique de soutien financier complémentaire. Dans le sens inverse, des bourses sont également disponibles pour l'accueil de personnels d'entreprises étrangères prêts à apporter leur expertise sur des périodes de une à six semaines. Enfin, les personnels administratifs et techniques de l'Université sont également concernés par le programme Erasmus pour des séjours de formation de une à six semaines dans un établissement, une entreprise ou un organisme de formation d'un autre pays d'Europe. Contact : gracian.didier@univ-fcomte.fr
Echanges fructueux avec Varsovie Anna Paczkowska et Aleksandra Stepien sont deux des quatre étudiants polonais accueillis cette année à l'IUT de Besançon-Vesoul dans le cadre du programme Erasmus. Inscrites en 1ère et 2ème année de Master Administration publique à l'Ecole polytechnique de Varsovie, elles ont intégré la Licence professionnelle Commerce-Achats de l'IUT. Bien que cette formation ne s'insère pas directement dans leur cursus, elles ont choisi de passer deux semestres à Besançon pour améliorer leur pratique du français, comprendre notre système administratif et inscrire une expérience d'étude internationale dans leur CV. Côté franc-comtois, trois étudiants titulaires du DUT en Génie mécanique et productique (GMP) ont pu rejoindre une Licence d'ingénieur mécanique proposée en langue anglaise à l'Ecole polytechnique de Varsovie. Cet échange franco-polonais est organisé par Jean-Pierre Demonchy, professeur agrégé de mathématiques à l'IUT et passionné de langues, qui se rend régulièrement en Pologne pour améliorer sa connaissance de la langue et de la culture polonaise. Disposant de nombreux contacts à Varsovie, il est prêt à aider les étudiants des autres composantes de l'Université intéressés par un séjour dans ce pays où l'accueil des étudiants Eramus est particulièrement bien organisé. Contact : jean-pierre.demonchy@univfcomte.fr
"Sounvi" prépare sa deuxième mission au Vietnam
"Sounvi" signifie dans le dialecte africain fon "les étoiles qui brillent dans les yeux des enfants qui sourient". Début 2006, cinq étudiants ont repris ce mot original pour nommer leur nouvelle association d'aide aux enfants défavorisés de pays en retard de développement. Après avoir mené une première mission au Vietnam l'été dernier (article dans tout l'U de décembre 2006), les étudiants fondateurs de Sounvi ont lancé un appel aux "repreneurs" potentiels sachant que leurs études les empêcheraient de préparer et de mener à bien un deuxième projet cette année. C'est ainsi qu'un nouveau groupe de six étudiants en 2ème année de médecine et en 1ère année de kinésithérapie s'est constitué. En découvrant les documents de restitution de la première mission, une dynamique de motivation et d'engagement très forte s'est créée au sein de la nouvelle équipe qui retournera au Vietnam en juillet.
Les six étudiants se rendront d'abord à l’orphelinat de Xa Daoi, à 300 km au sud d'Hanoï pour prolonger le travail réalisé l'été dernier. Cet orphelinat, géré par des sœurs, accueille actuellement une quarantaine d’enfants orphelins présentant un handicap physique ou mental souvent causé par "l’agent orange" - surnom donné à un herbicide employé par l'armée américaine lors de la guerre du Vietnam. Les religieuses gèrent par ailleurs un petit dispensaire qui permet d'apporter les premiers soins aux habitants du village. Trois types de tâches attendent les étudiants franccomtois. D'abord, améliorer le quotidien des enfants handicapés. Cela passera par l’apport ou la confection de matériel paramédical (des chaussures orthopédiques par exemple) mais aussi par des séances de kinésithérapie (massages, recentrage articulaire..) ou encore par l'organisation d'activités ludiques avec des jeux achetés en France et sur place. Ils mettront aussi à jour les fiches médicales des enfants qui avait été entamées l'année dernière (poids, taille, pathologie, diagnostic kiné, suivi thérapeutique...). En parallèle, les étudiants aideront directement les soeurs au dispensaire en leur apportant du petit matériel médical et en les assistant au quotidien. Enfin, ils iront visiter le nouvel hôpital construit récemment à proximité du dispensaire afin de sensibiliser les personnels aux maladies nosocomiales.
A la demande de l’association montbéliarde "Fleurs des rizières", les six étudiants de Sounvi ont aussi prévu de se rendre plus au sud du Vietnam, dans la province de Dong Nhai, afin de visiter un autre orphelinat. D'après les premières informations transmises par une soeur qui y travaille, il compterait une centaine d’enfants handicapés moteurs ou physiques, sourds et muets, qui manquent de tout. Pour cette première prise de contact sur place, les étudiants espèrent surtout pouvoir effectuer un recensement précis des enfants et orienter les plus malades vers un hôpital franco-vietnamien situé dans la province. L'Université participera à ce projet à hauteur de 1 000 €, et le CROUS apportera 500 €, sur un budget total de 14 400 €. Des demandes de subventions ont été déposées auprès de collectivités locales et des contacts sont en cours avec plusieurs mutuelles. Les dons personnels sont également bienvenus... Contact : sounvi@hotmail.fr ou 06 78 57 95 44.
Caroline Oudet , Benjamin Dautriche, Nicolas Hsiung, Amandine Sotret, Mickael Dimanche et Charline Bralla
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dossier
’ Quand les chercheurs
universitaires se lancent dans la création d'entreprises Le dispositif d'incitation à la création d'entreprises innovantes fait de plus en plus d'adeptes à l'Université de Franche-Comté : on compte désormais 16 enseignants-chercheurs et 5 chercheurs CNRS des laboratoires universitaires associés en tant que dirigeants ou consultants d'entreprises au titre de la loi de 1999 sur l'innovation et la recherche. De nombreux diplômés de l’UFC ont décroché un premier emploi dans ces entreprises.
Créer une entreprise privée et faire du commerce à partir des résultats de recherches publiques ? Il y a encore quelques années, l'idée était complètement taboue dans les milieux universitaires. Négocier des licences de brevets ou établir des partenariats avec des entreprises existantes, à la limite. Mais se lancer soi-même dans une aventure entrepreneuriale, non merci. Le prestige d'une carrière bien faite passait d'abord par l'expérience en laboratoire et le nombre de publications scientifiques dans des revues reconnues par ses pairs. Et puis, pourquoi quitter le service public et sa sécurité pour se lancer dans le monde des affaires au risque d'y laisser des plumes ? En tant que telle, la recherche publique n'a d'ailleurs pas vocation à générer des activités nouvelles et des bénéfices. Mais les mentalités changent et, dans un environnement international de plus en plus tourné vers l'innovation et le développement technologique, le décloisonnement des chercheurs et l'accroissement des transferts vers le secteur privé sont devenus des enjeux importants pour le développement économique, particulièrement dans le domaine des sciences pour l'ingénieur. C'est pourquoi l'Etat a adopté en 1999 une loi favorisant l'implication des chercheurs issus de la recherche universitaire et des grands organismes dans la création d'entreprise de technologies innovantes. Egalement appelée "loi Allègre", elle offre plusieurs possibilités aux chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs titulaires : • le détachement ou la mise à disposition durant une durée maximale de six ans pour être associé ou devenir dirigeant d'une nouvelle entreprise, tout en conservant le statut de fonctionnaire et en étant assuré de retrouver son poste en cas d’échec ; • un statut de consultant pour ceux qui apportent leur concours scientifique à une entreprise exploitant son savoirfaire tout en continuant à travailler dans leur établissement ; • la participation au capital d'une entreprise à hauteur de 49% maximum. En contrepartie de cette mise à disposition de personnel et de savoir-faire développés en interne , les établissement bénéficient
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de retours financiers prévus dans des contrats de valorisation qui sont généralement évalués sur le chiffre d’affaires de l’entreprise créée. Les modalités de ce contrat doivent être validées par la commission nationale de déontologie. Par ailleurs, la loi de 1999 a également prévu deux nouvelles structures d'accompagnement. D'une part, les services d'activités industrielles et commerciales (SAIC) qui, au sein des universités, gèrent de façon plus professionnelle les contrats passés par les laboratoires avec les entreprises. D'autre part, les incubateurs d'entreprises innovantes (IEI) qui ont vocation à accompagner les porteurs de projet pour les préparer au mieux à entrer sur le marché. En Franche-Comté, l'IEI a été créé en mars 2000 par les trois principaux établissements d'enseignement supérieur : Université de Franche-Comté, UTBM et ENSMM. Il est installé depuis septembre 2005 au coeur de TEMIS Innovation à Besançon (où l'on retrouve également le Service Valorisation et le SAIC de l'Université de Franche-Comté) et dispose de deux antennes à Sévenans et à Montbéliard. Après sept années d'existence, les personnels et étudiants de l'Université ont plutôt bien profité de ce nouvel outil : seize enseignants-chercheurs et cinq chercheurs CNRS des laboratoires universitaires sont associés en tant que dirigeants ou consultants scientifiques à douze entreprises qui ont créé soixante-douze emplois nouveaux de niveau Master ou Doctorat, dont quarante deux sont occupés par des diplômés de l’UFC. A Besançon, les retombées de cette dynamique sont particulièrement visibles sur le site de TEMIS Innovation. Aux côtés des projets Covalia, Héritage virtuel et MaHyTec, en cours d'incubation, sept entreprises issues des laboratoires universitaires résident actuellement dans les locaux de la pépinière et de l'hôtel d'entreprises où elles bénéficient encore de certains avantages avant de passer sur le marché locatif privé. La plus importante d'entre elles, Leirios, compte vingt-six salariés. Spécialisée dans le développement de logiciels de tests pour dispositifs électroniques, Leirios a reçu il y a quelques semaines le trophée de la meilleure innovation technologique au salon parisien Capital-IT. Son PDG, Laurent Py, docteur au laboratoire d'informatique de FrancheComté, avait déjà été lauréat l'année dernière du grand prix de l'entrepreneur organisé par le cabinet Ernst & Young et le magazine l'Entreprise. Comme quoi formation universitaire et direction d'entreprise sont loin d'être incompatibles.
Marc Aiguille et Abdellah Boulonize de luUSM
Entreprises incubées ou en cours d'incubations Entreprise
Date de création
Laboratoire UFC impliqué
Activités
Photline technologies
09/2000
FEMTO-ST
Fabrication de composants opto-électroniques
O.DE.SIM
08/2002
FEMTO-ST
Simulation numérique pour équipements mécaniques
RD-Biotech
09/2002
Établissement français du sang
Produits et services en biotechnologie
Cèdre
09/2002
Laboratoire de Chrono-écologie
Datation du bois
Nanobiogène
10/2002
FEMTO-ST
Criblage génétique
Leirios
05/2003
Laboratoire d'informatique de Franche-Comté
Editeur de logiciels de génération automatique de tests
Kaly-Cell
10/2003
Optimisation métabolique et cellulaire (IFR 133)
Expertise et distribution de cellules
Silmach
12/2003
FEMTO-ST
Systèmes micromécaniques intégrés sur puces de silicium
Bio-exigence
05/2004
Laboratoire d'ingénierie et biologie cutanée
Etudes dermatologiques
Trod medical
07/2006
Laboratoire d'automatique de Besançon
Traitement in situ du cancer de la prostate
luUSM
01/2007
FEMTO-ST
Usinage par ultra-son
ERDIL
02/2007
Centre Lucien Tesnière
Editeur de logiciels d'extraction d'informations
Covalia
incubateur
Laboratoire d'informatique de Franche-Comté
Applications coopératives en neurologie
Héritage virtuel
incubateur
Institut des sciences et techniques de l'Antiquité
Reconstitution en 3D de paysages anciens à partir de relevés archéologiques
MaHyTec
incubateur
FEMTO-ST
Systèmes de stockage d'hydrogène juin 2007 |
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’
dossier
Elles étaient loin de se douter que la rédaction d'une thèse en traitement automatique des langues allait les amener vers la création d'entreprise. C'est pourtant ce qui est arrivé à Helena Morgadinho et Séverine Vienney qui, après un an et demi de préparation au sein de l'incubateur d'entreprises innovantes à Besançon, sont désormais respectivement président directeur général et directeur général délégué de la société ERDIL. Cinq personnes ont été recrutées dont trois issues de la recherche universitaire. Mais le plus dur reste peut-être à faire : décrocher rapidement des contrats et pérenniser l'affaire...
Du Doctorat à l'Entrepreunariat : le pari audacieux de deux linguistes Ça y est ! Après quinze mois d'incubation, la "jeune pousse" ERDIL existe officiellement depuis février en tant que société anonyme. Et les deux jeunes dirigeantes ont quitté leur bureau situé dans la "couveuse" de TEMIS Innovation pour passer dans les locaux voisins de la "pépinière". Pourtant, quand elles sont arrivées en octobre 2005, elles étaient bien loin de saisir les enjeux liés à la création d'entreprises. Un peu plus de neuf mois s'étaient écoulés depuis la soutenance de leurs thèses préparée s au laboratoire Lucien Tesnière ; Séverine était encore assistante temporaire à la Faculté des Lettres et Helena n'avait pas eu d'autre choix que de s'inscrire à l'Assedic. C'est là une des bizarreries du système. Lancer une entreprise innovante nécessite du temps pour peaufiner des produits originaux, faire des études de marché, rencontrer des prospects ou encore préparer l'embauche des premiers employés. Du coup, les jeunes diplômés qui veulent se consacrer à 100% à ces démarches préalables n'ont pas de statut particulier et doivent passer par le chômage faute de mieux. Heureusement, les encouragements n'ont pas manqué : de leur directrice de recherche, Sylviane Cardey, du directeur du Service valorisation de l'Université, Jean Piranda, du directeur de l'incubateur, Christian Schuller, mais aussi du ministère délégué à la 12 | tout l’UFC
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recherche et de l'agence Oseo Anvar qui leur a attribué un des cinq prix spéciaux du concours national 2006 d'aide à la création d'entreprises innovantes. Il faut dire qu'ERDIL se base sur une double compétence bien maîtrisée qui fait la spécificité du laboratoire Lucien Tesnière : les langues et l'informatique. Une spécificité qui avait amené Nestlé Suisse à contacter le centre de recherche bisontin en avril 2004 pour développer un logiciel permettant d'analyser rapidement des milliers de messages textuels pour en dégager les thèmes récurrents. Dans le jargon des informaticiens linguistes, on appelle cela du text mining, c'est-à-dire de l'extraction d'informations textuelles pertinentes. Nestlé, comme de nombreux groupes industriels, avait à l'époque ouvert des nouveaux canaux de communication avec ses clients (téléphone, e-mail ou courrier classique) pour être plus à l'écoute de leurs demandes, critiques ou suggestions. Encore fallait-il être ensuite capable de traiter en détails la masse d'informations reçues... avec un maximum d'efficacité. Durant un an, Helena et Séverine ont participé au laboratoire Lucien Tesnière à la conception d'un prototype de logiciel capable non seulement de rechercher des mots-clés dans un texte mais aussi d'effectuer des analyses linguistique,
syntaxique, morphologique... Un prototype à ce point original et performant que les interlocuteurs de Nestlé leur ont conseillé de réfléchir à sa commercialisation. Bien qu'elles envisageaient d'abord le doctorat comme un tremplin vers une carrière d'enseignant-chercheur, la perspective de créer une entreprise autour de leur savoir-faire ne les a pas laissées indifférentes. Sachant aussi que ce projet leur permettait d'envisager un avenir professionnel en Franche-Comté qui leur tenait à coeur. Et c'est ainsi qu'après avoir présenté leur projet à l'incubateur, elles ont petit à petit construit un business plan avec différents spécialistes qui les ont accompagnées durant un peu plus d'un an. L'étude de marchés a d'ailleurs également permis de déceler un autre champ d'application pour le logiciel baptisé ERDILex : l'intelligence économique, c'est-à-dire essentiellement la veille concurrentielle sur Internet. Leur logiciel étant opérationnel en sept langues (français, anglais, allemand, espagnol, portugais, italien et japonais), il est particulièrement intéressant pour surveiller un
grand nombre de sites dans un secteur économique particulier, et ainsi anticiper à l'international les grandes tendances, les menaces ou les opportunités pour une entreprise. Aujourd'hui, le logiciel ERDILex est prêt à la vente. Trois étapes sont normalement prévues dans la relation clients : un audit pour déterminer les besoins précis, une phase de personnalisation du logiciel en fonction de l'audit, et enfin l'intégration chez le client avec des sessions de formation. L'apport de capitaux par différents investisseurs a permis d'embaucher cinq premiers employés : deux linguistes du Centre Tesnière, deux informaticiens et un commercial basé à Besançon. Et les perspectives de développement ne manquent pas avec l'intégration prévue de nouvelles langues asiatiques et arabes dans le logiciel. Contact : contact@erdil.fr tél. 03 81 25 29 86
Christian Schuller, Directeur de l’Institut Pierre Vernier
ITSFC)
PRéCI
CTMN
UTBM
Une nouvelle dynamique de rassemblement ENSMM en faveur du transfert de technologie ITSFC) ISTI PRéCI établissements d'enseignement supérieur et de recherche francCTMN comtois (ENSMM et UTBM) pour préparer la création du nouvel Institut régional de l'innovation et du transfert. Il regroupera les centres de transfert spécialisés en micro et nanotechnologies (CTMN), productique (IP), conception et innovation (PRéCI), sciences et technologies de l'information (ISTI), traitement de surfaces (ITSFC).
En recherche et développement, on parle généralement de transfert de technologie quand il y a transmission d'un savoir-faire technique, d'une technologie ou d'un processus de production, de ses concepteurs à une entreprise privée. Si l'entreprise est gérée par ou avec les chercheurs à l'origine de la création en question (comme c'est le cas par exemple de Photline ou d'ERDIL issues de laboratoires universitaires), le processus de transfert est relativement simple. Mais à partir du moment où le transfert se fait de la recherche publique vers un grand groupe industriel ou une PME déjà en place, le transfert devient plus compliqué. D'abord parce que la découverte ou la création en laboratoire n'est jamais prête à être commercialisée dans son état brut. Des recherches complémentaires sont nécessaires, les modes de production ou les systèmes de maintenance doivent être étudiés... Bref, tout un dispositif doit donc être mis en place pour passer au stade de l'industrialisation. Sans oublier les aspects juridiques et financiers qui peuvent faire l'objet de tergiversations. Et puis, il faut reconnaître que de nombreuses recherches ne sont tout simplement pas transférées faute de publicité suffisante ou parce que des structures intermédiaires, les "centres de transfert", ne sont pas intervenus pour jouer le rôle d'interface entre recherche publique et secteur privé. En Franche-Comté, les centres de transfert se sont multipliés depuis vingt ans autour de thématiques spécifiques. Cette situation présentait certes des avantages pour les entreprises spécialisées dans un domaine bien précis mais elle constituait un obstacle pour d'autres qui avaient plutôt besoin d'interlocuteurs ayant une vision globale des capacités de recherche disponibles. Au final, bien que certains centres aient obtenu des résultats probants, leur éparpillement a rendu illisible l'offre de services et n'a pas permis de doter l'un ou l'autre d'une taille critique pour rayonner aux niveaux national et international. C'est pourquoi la Région et l'Etat ont incité les centres de transfert à se regrouper pour unir et mieux structurer leurs forces dans une grande structure régionale. Après un travail préparatoire organisé par une commission du pôle de compétitivité des microtechniques, l'Université de Franche-Comté s'est fortement impliqué avec les deux autres
UTBM
ENSMM
Officiellement créé en janvier dernier avec un statut associatif, l'Institut a choisi de rendre hommage dans son nom à l'ingénieur Pierre Vernier (1584 – 1638), originaire d'Ornans et inventeur d'un instrument de mesure qui améliora la précision des levés de plan. Dans une logique de continuité avec les activités de l'Incubateur d'entreprises innovantes qu'il dirige depuis 2005, Christian Schuller a été nommé à la direction de l'Institut Pierre Vernier pour organiser l'intégration des centres de transfert et de leurs personnels, préparer un organigramme et définir précisément les missions et les objectifs.
ISTI
PRéCI
L'Institut devrait être pleinement opérationnel à partir de septembre avec un peu plus de vingt-cinq personnes employées. Son siège sera situé sur la technopole TEMIS à Besançon mais il aura aussi une antenne dans l'aire urbaine de Belfort-Montbéliard. Les premières actionsITSFC) concerneront notamment la promotion de l'offre de compétences des laboratoires de recherche franc-comtois auprès des entreprises, et la réalisation d'un audit précis des CTMN besoins de ces dernières en recherche et développement.
UTBM
ENSMM
Contact : christian.schuller@univ-fcomte.fr tél. 03 81 66 67 29
ISTI ISTI CTMN ITSFC) ISTI ITSFC) ENSMM
CTMN
EN ENSMMPRéCI UTBM
PRéCI ENSMM UTBM UTBM PRéCI ITSFC)CTMN
ISTI
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dossier
’ Macrodéveloppement pour les microcapteurs de Photline technologies Photline technologies est une des premières entreprises à avoir bénéficié en Franche-Comté du dispositif d'incubation et des autres avantages de la loi de 1999 sur l'innovation et la recherche. Ses trois dirigeants sont issus du laboratoire d'optique de la Faculté des sciences de Besançon où leur travaux en recherche fondamentale ont soudainement trouvé des applications fructueuses avec le boom des télécommunications haut débit. Aujourd'hui, Photline emploie quatorze salariés et réalise un chiffre d'affaires annuel qui approche les deux millions d'euros. Ses modulateurs optiques ultrarapides s'exportent dans une trentaine de pays.
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Pour Henri Porte, Pascal Mollier et Jérôme Hauden, l'incubation n'est plus qu'un lointain souvenir. Leur entreprise issue de la recherche publique vient de fêter son cinquième anniversaire dans ses nouveaux locaux de 1000 m2 situés à quelques centaines de mètres de la Faculté des Sciences de Besançon (UFR Sciences et Techniques) où ils ont élaboré leur savoirfaire. C'est au sein du laboratoire d'optique, qu'Henri Porte a dirigé durant plusieurs années des travaux de recherche fondamentale en optoélectronique, discipline très pointue qui étudie notamment les matériaux capables de transformer un signal électrique en un signal optique. Le déclic a lieu durant l'année 1999 quand Alcatel prend contact avec Henri Porte pour fabriquer en France des micro-pièces appelés "modulateurs" indispensables au développement des télécommunications par fibre optique. En effet, dans la fibre optique, les transports d'information "par la lumière" sont plus rapides, plus efficaces et potentiellement plus sûrs que la transmission de signaux numériques ou analogiques par un câble coaxial traditionnel. Encore faut-il savoir convertir des données électriques en données optiques lors des phases d'émission et de réception. C'est précisément là que se situe le savoir-faire de l'équipe d'Henri Porte qui, dans un marché des télécommunications en pleine expansion, arrive à lever près de 2 millions d'euros pour préparer la commercialisation des modulateurs d'ondes lumineuses ultrarapides imaginés en laboratoire. Et les chercheurs bisontins ont un créneau bien à eux : fabriquer ces modulateurs dans des cristaux de niobate de lithium, une technologie fiable et performante mais très complexe qu'ils maîtrisent parfaitement et qu'ils ont fait breveter.
Une autre culture, un autre univers
10 000 pièces produites chaque année
Henri Porte le reconnaît volontiers : la transition universitéentreprise est loin d'être naturelle : "On change radicalement d'univers, de culture et d'état d'esprit". Selon lui, "une des clés de la réussite, c'est le travail en équipe : les différentes activités au sein d'une entreprise innovante sont très imbriquées et les personnes qui se lancent dans cette aventure sont très dépendantes les unes et des autres". Cet esprit d'équipe est aussi indispensable pour affronter les obstacles qui ne manquent pas. Dès la création officielle de Photline en 2002, les trois chercheurs entrepreneurs doivent faire face à l'effondrement du marché des télécommunications qui a connu une croissance trop rapide et finit par éclater. L'entreprise doit alors chercher rapidement d'autres débouchés... et finira par les trouver : dans la défense et l'aérospatiale (traitement de signaux radars), dans le secteur des lasers industriels (pour le marquage ou le découpage) ou encore dans le marché des capteurs qui ont besoin de modulateurs pour la mesure de phase (par exemple pour étudier les phénomènes de contraintes mécaniques dans les ouvrages d'art). Sans oublier la R&D que l'entreprise continue de pratiquer pour elle-même, mais aussi avec ou pour des centres de recherche publics et privés. Au final, Photline peut compter sur un portefeuille de clients très diversifié avec des grands comptes comme EADS, ThalesAlenia Space, la NASA, Astrium et le CEA. Et les résultats parlent d'eux-mêmes : une croissance annuelle de 30% en 2005 et 46% en 2006.
Après six années passées sur le campus de la Bouloie dans des locaux mis à disposition par la Faculté des sciences, Photline a finalement trouvé en 2006 un site répondant à ses exigences en matière d'aménagement. Le bâtiment comprend l'ensemble des ateliers de montage, de connectique, de microassemblage et une salle blanche de 150 m2. De quoi produire près de 10 000 composants et modulateurs chaque année. Le domaine des hautes technologies étant en évolution constante, la société reste attentive aux nouvelles recherches exploratoires menées au laboratoire d'optique (qui constitue désormais un département de l'institut FEMTO-ST) et s'appuie également sur les dispositifs de transfert mis en place ces derniers mois dans la région (pôle de compétitivité, Institut Vernier). Elle profite aussi de la présence en Franche-Comté d'une bonne partie de ses fournisseurs. "Même si une partie de l'activité dédiée aux tests et mesures a un moment été délocalisée en région parisienne, nous n'avons jamais envisagé de quitter la région", affirme Henri Porte. Au contraire, n'ayant pas trouvé localement un de ses ingénieurs, Photline l'a fait venir de Bretagne !
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développement durable
Améliorer la gestion du papier Le papier est produit emblématique des administrations. Pourtant de nombreux progrès restent à faire pour améliorer sa gestion dans une logique de développement durable, aussi bien en amont lors de la commande qu'en aval lors de la collecte. C'est pourquoi l'Université a décidé de se saisir de cette question dans le cadre de sa nouvelle stratégie de développement durable. Le développement de l'informatique et du courrier électronique n'ont pas réduit la consommation de papier, bien au contraire. Dans les administrations, on estime que le papier représente 75% de la quantité de déchets produits. Qui dit production de papier, dit éventuellement déboisement, mais là n'est pas le vrai problème aujourd'hui car des programmes de gestion durable des forêts sont en place dans la plupart des pays développés. Par ailleurs,
la déforestation massive que l'on observe en Amérique latine, en Asie du Sud-Est ou en Afrique n'est pas liée à l'industrie papetière. En terme d'impact environnemental, c'est plus aux niveaux de la consommation d'énergie, de la pollution de l'eau et de l'air, et du traitement des déchets, que se situent les problématiques de production, mais aussi de distribution et d'élimination du papier et du carton. Si l'on examine simplement le volet production, l'industrie
papetière compte parmi les secteurs économiques les plus consommateurs d'énergie au niveau mondial. A ce titre, elle est soumise en France au Plan national d'allocation des quotas d'émissions de gaz à effet de serre. Des substances chimiques telle que la dioxine de chlore ou le peroxyde d'oxygène sont également utilisées en grande quantité pour blanchir la pâte à papier et la rendre plus résistante.
Le saviez-vous ? Une tonne de vieux papier permet de produire environ 900 kg de papier recyclé alors qu'il faut 2 tonnes de bois pour produire une tonne de papier neuf. Papeterie du Doubs à Novillars : Recyclage de vieux papiers pour fabriquer du carton
Plus de 100 tonnes de feuilles A4 A l'Université de Franche-Comté, le papier fait l'objet d'un appel d'offres bi-annuel destiné à couvrir les besoins de toutes les composantes (UFR, IUT, bibliothèques, laboratoires...). Si l'on additionne l'ensemble des volumes livrés par les différents fournisseurs en 2006, on arrive à peu près à 120 tonnes (dont 100 tonnes de ramettes A4)... sachant que ce chiffre ne tient pas compte des brochures, dépliants, feuilles d'examen, ouvrages des presses universitaires, et autres flyers commandés à des imprimeurs extérieurs.
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Le niveau de consommation peut-il être réduit ? Sans doute, notamment en réfléchissant un peu avant de lancer une impression : sur la nécessité réelle d'imprimer ou pas, sur les quantités, sur les possibilités de passer au recto-verso, d'imprimer plusieurs pages ou diapositives de type powerpoint par feuille imprimée... Les personnels et étudiants pourront prochainement s'engager à prendre certaines dispositions dans ce sens à travers la charte d'engagement qui leur sera proposée dès juillet.
Des eaux usées de moins en moins sales à la papeterie de Novillars Intégrer les labels verts dans les achats Dans le cadre de sa nouvelle stratégie de développement durable, l'Université compte désormais intégrer davantage de critères environnementaux dans ses marchés publics. Concernant le papier, seuls les labels FSC ou PEFC attestant de la gestion durable des forêts dont sont issues les fibres vierges étaient jusqu'à présent pris en compte. Le choix de papier recyclé, en moyenne 10% plus cher qu'un papier neuf, était difficile à justifier en raison de la réglementation qui, à qualité équivalente, poussait à choisir les offres "économiquement avantageuse s". Toutefois, la réforme récente du code des marchés publics a intégré le développement durable et l'acheteur public peut désormais exiger que les produits respectent les normes écologiques des labels reconnus. C'est ce que fera l'Université en septembre prochain dans les appels d'offres des différents types de papier pour la période 2008-2009. Les labels exigés concerneront à la fois le contenu en fibres recyclées (label Ange bleu par exemple) mais aussi les impacts liés aux procédés de fabrication (référentiels EMAS ou ISO 14001 notamment).
prenant en compte les nombreux apports extérieurs non-maîtrisés (revues, courriers, publicités, ...) qui s'ajoutent au flux des papiers achetés. Si des modalités de récolte systématique sont bien définies dans certaines composantes à Belfort, Lons-le-Saunier, Montbéliard et Vesoul, la situation est plus contrastée à Besançon où ce sont souvent des personnels qui, à titre individuel, collectent les vieux papier et les déposent dans les containers de la communauté d'agglomération prévus à cet effet. Afin d'améliorer cette situation, une réflexion est en cours avec les directeurs de composantes pour financer l'installation de poubelles de bureau dédiées au papier et mieux structurer leur collecte. Contact : jean.pascal.ansel@univ-fcomte.fr
Favoriser le tri et la collecte Pour favoriser le recyclage des papierscartons de l'Université, les collectivités chargées de la collecte des déchets ont installé des points d'apport sur les campus et à proximité des bâtiments situés en centre ville. Au niveau national, les études montrent que près de la moitié de la quantité totale du papier-carton théoriquement récupérable est aujourd'hui réellement collectée et réutilisée. A l'Université de Franche-Comté, les volumes de papiers et cartons "collectables" sur chaque site ne sont pas connus avec précision mais on peut estimer que le volume global dépasse les 100 tonnes en
Bassin de décantation des effluents
La fabrication de papier nécessite de l'eau, beaucoup d'eau : près de 1400 m3 d'eau par heure à la Papeterie du Doubs à Novillars, près de Besançon, qui fabrique du carton à partir de papiers recyclés. Grâce à des systèmes de traitement par décantation et lagune aérée, les eaux usées contenant des fibres et d'autres matières organiques sont nettoyées et en grande partie réinjectées dans le circuit interne de l'usine. Seuls 30 m3 sur 1400 sont rejetés dans le Doubs. En 2003, la Papeterie du Doubs a développé un projet original d'amélioration de la qualité des eaux rejetés en faisant appel aux propriétés épuratrices de certains végétaux. C'est dans ce cadre qu'est intervenu le Laboratoire de biologie environnementale de l'Université aux côtés des services de l'Etat (DIREN) et de l'association Doubs Nature Environnement. Bien que les rejets respectaient déjà les normes environnementales en vigueur, il s'agissait pour l'entreprise de prendre de l'avance sur une législation de plus en plus stricte et aussi de faire des économies en payant moins de taxes sur la pollution. Le projet consistait plus précisément à aménager une rhizosphère, c'està-dire une circuit naturel composé de lits de graviers et de terres où sont plantées des espèces végétales dont les racines ont un pouvoir épurateur. Le Laboratoire de biologie environnementale est principalement intervenu dans le suivi de l'installation de cette rhizosphère, c'est-àdire dans la collecte de données sur les niveaux de pollution des rejets après ce nouveau traitement et dans l'étude de leur impact sur le Doubs. Et les conclusions furent plus qu'encourageantes : les quantités de matières en suspension dans l'eau ont été divisées par deux et toutes les analyses microbiologiques réalisées ont montré que leur impact sur le Doubs est très limité. Contact : daniel.gilbert@univ-fcomte.fr
La rhizosphère
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tout l’UFC | 17
culture scientifique
’ Visite au pays des hadrons © CERN
Il y a quelques semaines, une quarantaine d'étudiants en Licence physique-chimie à l'UFR Sciences et techniques de Besançon ont visité, avec une dizaine d'enseignants-chercheurs, les installations de l'Organisation européenne pour la Recherche nucléaire (le CERN), situées près de Genève. Ils ont notamment pu découvrir une partie du Grand collisionneur de hadrons, l'instrument scientifique le plus grand et le plus complexe du monde qui devrait être opérationnel à la fin de l'année. vivant ou inerte. Certaines particules sont stables, constituant la matière normale. D'autres n’existent que durant des temps très brefs, se désintégrant pour produire des particules stables. Cependant, toutes auraient pu coexister dans les premiers instants après le Big Bang. C'est précisément pour faire renaître les particules les plus éphémères que les physiciens du CERN tentent de reproduire d'énormes concentrations Le "Grand collisionneur de hadrons" d’énergie à l'aide de puisà 100 mètres sous terre sants accélérateurs. Si les particules ne peuvent être Le CERN a été créé officiellement le 29 vues, leur présence peut être observée par septembre 1954 par douze Etats pour des détecteurs placés dans les accélérareconstruire la recherche européenne au- teurs où sont provoqués des collisions delà des clivages qui avaient pu mener à la hautement énergétiques entre faisceaux Deuxième Guerre mondiale. Parmi ces de protons... d'où l'appelation "grands coldouze nations, figuraient d’anciens belli- lisionneurs" utilisée pour caractériser ces gérants comme la République Fédérale accélérateurs. d’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni, la Grèce et la Yougoslavie. Le 9 mars dernier, trente-sept étudiants de Depuis 1999, les Etats membres sont au Licence de physique-chimie (parcours chinombre de vingt à la suite de l'arrivée de mie et pluridisciplinaire), accompagnés de pays d’Europe centrale et orientale. C'est treize enseignants, ont effectué un voyage au CERN qu'a été initialement développé d'étude au CERN avec le soutien financier le système d'information connu aujourd'- de l'UFR Sciences et techniques. A 100 hui sous le nom de World Wide Web afin mètres sous terre, ils ont pu voir deux de satisfaire au besoin de partage d’infor- détecteurs de particules. L'examen minumations entre scientifiques. Mais le CERN tieux du déteceur DELPHI, qui équipait le est surtout le plus grand centre de phy- grand collisionneur électron-positron (LEP) jusqu’en 2000, a permis aux visiteurs de sique des particules au monde. bien comprendre son fonctionnement Des chercheurs, théoriciens ou expérimen- visant à mettre en évidence les collisions, tateurs de plus de quatre-vingt pays vien- les particules générées, leurs charges, nent étudier au CERN les constituants de leurs impulsions et leurs énergies. Les la matière et les forces qui assurent sa couches externes de DELPHI, d'un diamècohésion. Les scientifiques savent à ce tre total de 10 mètres, permettaient la jour que cette matière, qu’elle soit très détection des particules n’ayant pas été proche de nous ou dans des galaxies très stoppées avant, essentiellement des lointaines, est bâtie à partir d’un petit muons. nombre de constituants de base, les parti- Quant au détecteur LHCb, il sera utilisé cules élémentaires, dont le comportement dans ce qui consitutera prochainement le est régi par quelques forces fondamentales. plus puissant accélérateur de particules Ce sont ces particules et ces forces qui jamais construit : le grand collisionneur de expliquent les propriétés de tout système, hadrons (Large Hadron Collider, LHC). En
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cours d'installation dans un tunnel de 27 kilomètres de circonférence sous la frontière franco-suisse, il sondera les secrets de la matière dans des états d'énergie similaires à ceux des instants qui ont suivi le Big Bang. Les hadrons sont des particules formées de quarks ou d’anti-quarks. Deux types de hadrons constituent, au sein des noyaux atomiques, l’essentiel de la masse de la matière : le proton et le neutron dont les interactions fortes assurent la stabilité au niveau nucléaire. Le LHC permettra de compléter la connaissance de l’Univers, la théorie actuelle dit du "modèle standard" de la physique des particules ne permettant pas pour l’instant de répondre à toutes les questions que l’on peut se poser. Ainsi par exemple : pourquoi les particules élémentaires possèdent-elles une masse et pourquoi cette masse diffèret-elle d’une particule à l’autre ? Et l’énigme de l’antimatière ? Qu'est-elle devenu alors qu'elle a du être créée dans les mêmes quantités que la matière au début de l'Univers et que toutes les particules auraient du s'annihiler entre elles ? Pour analyser l'anti matière et plus particulièrement l'asymétrie particule-antiparticule, un aimant de 1600 tonnes sera utilisé dans le détecteur LHCb pour courber les trajectoires de particules en vue de leur caractérisation. Mais au final, à quoi serviront toutes ces recherches apparemment éloignées de notre quotidien ? Après plus de cinquante années d'existence, les retombées des activités du CERN sont nombreuses : traitement du cancer, imagerie médicale et industrielle, informatique, électronique rapide, instrumentation de pointe, nouveaux matériaux, outils et les techniques de géodésie... Grâce au Grand collisionneur de hadrons, la recherche fondamentale d’aujourd’hui trouvera elle aussi de nombreuses applications dans le futur. Contact : francois.membrey@univ-fcomte.fr tél. 03 81 66 20 46
© CERN
Vue aérienne de la circonférence du "Grand collisionneur de hadrons"
Quelques chiffres suffisent pour démontrer la taille du grand collisionneur de hadrons :
le détecteur DELPHI du "Grand Collisionneur électron-positron"
• 27 km de circonférence à 100 m sous terre, • 12 millions de litres d’azote liquide seront nécessaires pour le refroidissement initial des 36 000 tonnes d’équipement, • 800 000 litres d’hélium liquide superfluide devront être injectés pour le refroidissement des aimants supraconducteurs à 1.9°K (soit près de - 271°C), • 1232 aimants dipôles (15 mètres de long, 35 tonnes pour chacun, un courant électrique de 13 000 ampères dans les bobinages supraconducteurs) et 392 aimants quadripôles pour le guidage et la convergence des deux faisceaux de protons circulant en sens inverse, • des collisions de faisceaux de protons à 14 TeV et de faisceaux de noyaux de plomb à 1150 TeV.
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culture
’ Besançon à l'Unesco, c'est avec nous ! Les célébrations du tricentenaire de la mort de Vauban et la présence de Besançon parmi les sites majeurs retenus pour l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco sont l'occasion pour l'Université de faire partager les savoirs et les compétences de ses enseignants-chercheurs au service du grand public. Livret, DVD et conférences constituent les principaux supports de cette implication universitaire. l'importance des sites dans l'histoire et la géographie, non seulement du pays mais du continent européen, qu'il faut retenir. C'est à ce titre que l'oeuvre de Vauban, présente à travers tout l'Hexagone, peut être considérée comme représentative de l'histoire de France et de l'Europe du 17e siècle, tout comme le Palais des papes d'Avignon peut l'être pour le 15e siècle.
Qui était Vauban ?
Après le département du Doubs qui célébrait en 2006 le bicentenaire de la mort de l'architecte utopiste Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), voici donc Besançon qui rend hommage durant toute l'année à l'ingénieur militaire Vauban, trois cents ans exactement après sa mort (16331707). Si la Saline royale d'Arc-et-Senans, conçue par le premier a déjà fait l'objet d'un classement au patrimoine mondial de l'Unesco en 1982, l'idée de présenter la candidature des fortifications de Besançon avec d'autres sites majeurs de Vauban n'est apparue que vingt ans plus tard. Il est vrai que l'intérêt du classement au niveau mondial n'est pas forcément évident dès lors que le site est bien protégé au niveau national et bénéficie d'une attractivité naturelle. Qui sait par exemple que les rives de la Seine à Paris ou les centres historiques de Lyon et Strasbourg sont classés à l'Unesco ? Par contre, pour des lieux moins touristiques, le classement permet indéniablement de mobiliser les énergies autour d'un projet patrimonial fort et d'avancer de nouveaux arguments pour attirer la curiosité et renforcer l'intérêt des séjours culturels dans la région. Tel est par exemple le cas des fortifications médiévales de Carcassonne, classées en 1997. Au-delà des retombées financières que l'on peut espérer localement d'un classement à l'Unesco, c'est évidemment 20 | tout l’UFC | juin 2007
Historien et Président de l'Université de Franche-Comté de 1991 à 1996, le professeur Michel Woronoff s'est intéressé ces derniers mois au parcours de Vauban pour rédiger un petit livret qui explique, de façon claire et synthétique, son apport au génie militaire (plus spécialement dans les systèmes de défense des villes) mais aussi aux sciences humaines et politiques. Même si l'essentiel de sa carrière d'ingénieur était tourné vers des actions de guerre, Michel Woronoff rappelle que "on ne peut pas juger un homme du 17e siècle avec des critères du 21e siècle". Comme tout bon stratège militaire de l'époque, Vauban s'emploie certes à causer le plus de pertes possible à l'ennemi. "Mais il cherche aussi en permanence à ménager la vie de ses hommes et à épargner les populations civiles", note l'historien. À Besançon, la localisation choisie pour le Fort Griffon symbolise bien la volonté de Vauban de regrouper ses garnisons dans des casernes à l'écart des centres ville plutôt que de les loger chez l'habitant. Grand serviteur de la France et donc du Roi, Vauban est aussi capable de lui montrer qu'on le trompe ou qu'il se trompe. C'est ce qu'il fera par exemple en plaidant pour la "réhabilitation" de l'Edit de Nantes, c'est-à-dire pour le rappel des protestants et le rétablissement de leur culte. Selon Saint-Simon, Vauban estime qu'avec la Révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, "la France refait la même erreur que les rois
espagnols qui ont ruiné leur pays en expulsant les Maures". Autre proposition audacieuse de Vauban pour l'époque : l'instauration d'un impôt qui ne touche plus seulement paysans et bourgeois mais aussi clergé et nobles. L'idée sera reprise dans La Dime royale, dont les premières feuilles seront imprimées peu avant la mort de son auteur mais qui sera finalement censurée par le conseil privé du Roi. Dans un autre registre, on retrouve les qualités d'observation et de proposition de Vauban dans La Description de l'élection de Vézelay qui est un modèle pour toutes les enquêtes démographiques, économiques, géographiques qui lui feront suite. Le livret "Sébastien Le Prestre de Vauban – ingénieur du Roi " rédigé par Michel Woronoff est disponible à l'Office de tourisme de Besançon et dans les musées de la ville.
A quoi ressemblait Besançon ? Après la seconde conquête de Besançon par Louis XIV en 1674, Vauban va investir la ville et transformer la muraille garnie de tours du Mont Saint-Etienne en véritable citadelle protégée par deux systèmes de fortification. Déjà auteurs d'une animation 3D remarquée dans le cadre de l'exposition "De Vesontio à Besançon", Antonio Gonzales et Georges Tirologos, du laboratoire ISTA de la Faculté des Lettres, se sont replongés dans l'histoire de Besançon pour concevoir une nouvelle promenade virtuelle à travers la ville, cette fois à la fin du 17e siècle. Les deux étudiants qui avaient dessiné les images de synthèse sur Vesontio, Loïc Thirion-Lopez et Pierre Rupp, sont désormais de la partie en tant que professionnels de la production 3D sous l'étiquette "Héritage virtuel", société en cours de création au sein de l'incubateur d'entreprises innovantes de Franche-Comté. Le film d'une quinzaine de minutes devrait être dévoilé au public lors des journées du patrimoine, les 15 et 16 septembre. Ce projet est soutenu par le Conseil général du Doubs et le Conseil régional de Franche-Comté.
Les rendez-vous Vauban de l'été
De nombreuses manifestations en hommage à Vauban ont déjà été organisées à Besançon ces derniers mois mais l'ouverture d'une grande exposition au Musée du Temps et différents temps forts dans les prochaines semaines font de cet été la période idéale pour s'immerger pleinement dans l'univers de l'architecte bâtisseur. Et pour une formule optimale sur une seule journée, autant choisir les 2, 3 et 4 août pour assister au spectacle nocturne programmé à la Citadelle.
Visites / Excursions Exposition au Musée du Temps à partir du 6 juillet
L'arpenteur du roi, Vauban et Besançon Après avoir conquis Besançon en 1674, Vauban élève les fortifications qui ont un double but : retourner le site frontière contre l’Empire et surveiller une population qui n’est pas entièrement acquise à la France. Une exposition en trois temps : Louis XIV, un roi conquérant, et Vauban, un de ses serviteurs ; Vauban, ingénieur militaire, oeuvre à Besançon ; Vauban, toujours présent, oublié puis réinventé. Ouvert du mardi au dimanche. Renseignements : 03 81 87 81 61
Spectacle nocturne
Mais encore...
Photo : musée d’Angers
Enfin, l'Université ne pouvait pas participer à l'année Vauban sans organiser un grand colloque scientifique rassemblant les meilleurs spécialistes nationaux et internationaux de son oeuvre. Intitulé "Vauban, architecte et modernité", il proposera du 11 au 13 octobre quatre demi-journées thématiques permettant à la fois de restituer l'oeuvre dans le contexte de son époque (en soulignant ses innovations mais aussi ses emprunts), et d'évaluer son héritage actuel, notamment à travers sa contribution à l'urbanisme, à la représentation de l'action et à l'organisation des chantiers. Thierry Martin, enseignant-chercheur au Laboratoire de recherches philosophiques sur les logiques de l'agir (Faculté des Lettres), est responsable de ce colloque avec Michèle Virol, chercheur au CNRS chargée de cours à l'IUFM Paris. Le programme détaillé est disponible sur le site Internet de la Maison des sciences de l'homme C.N. Ledoux : http://msh.univ-fcomte.fr
à la Citadelle les 2, 3 et 4 août à 21h30 • Durée : 1h • Prix plein : 10 € • Capacité : 1500 personnes / soirée • Renseignements : 03 81 87 83 33 Autour de la vie de Vauban, réalisation de tableaux vivants par des comédiens mêlant magie et poésie, fontaines d’eau dansantes, feu et lumières…. Projections monumentales et mise en valeur sonore et artistique.
En toute liberté : 10 bornes muséographiques du Parcours Vauban sont en place tout l'été dans le Centre Ville. Un dépliant avec leur localisation est disponible à l'Office de tourisme (place de la 1ère Armée française). A la Citadelle : 14 bornes supplémentaires du Parcours Vauban sont disposées à différents endroits de la citadelle. Dans l'Espace Vauban, une petite exposition retrace les deux conquêtes françaises de la Franche-Comté, la construction de la citadelle et la vie qu’y menaient les cadets du roi aux 17e et 18e siècles. Tarifs : 6,50 € pour les étudiants et 7,80 € pour les adultes, donnant accès à l'ensemble des musées et du museum. Visites guidées (renseignements et réservations à l'Office du Tourisme : 03 81 80 92 55) • La Citadelle de Vauban, tous les lundis et mercredis à 15h (rdv à la citadelle, front SaintEtienne) • Vauban, un génie au service le France, les mardis 3 et 24 juillet, 7 et 21 août, à 15h (rdv devant l'Espace Vauban à la citadelle) • Vauban et l'Unesco ; du fort Griffon à la Citadelle, un parcours pour mieux comprendre la fortification, découvrir Vauban et tout savoir sur le réseau des sites majeurs et l'inscription au patrimoine mondial de l'humanité, les dimanches 24 juin, 22 juillet et 12 août à 10h (rdv devant le fort Griffon).
A l'occasion de l'année Vauban, le Jardin botanique de l'Université de Franche-Comté et de la Ville de Besançon (situé Place Leclerc) a aménagé un espace dédié aux plantes utilisées au 17e. juin 2007 |
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publications
’La gestion des RH
dans 120 entreprises françaises Maître de conférences en gestion à l'Université de Franche-Comté, Sébastien Point s'est associé à trois autres enseignants-chercheurs de l’Université Panthéon Assas (Paris II) pour rédiger cet ouvrage qui couvre tous les aspects relatifs à la gestion des ressources humaines en entreprise (du recrutement aux relations sociales) et détaille les pratiques de 120 grandes sociétés françaises (40 du CAC et 80 du Premier marché). Résultat d'un partenariat entre enseignants-experts, étudiants-enquêteurs, spécialistes et DRH, ce livre offre au lecteur une somme inédite d'informations mais aussi des pistes de réflexion prospective. Parmi les entreprises analysées figure, par
exemple, le groupe PSA dont la politique et les pratiques dans le domaine des ressources humaines sont expliquées sur dix pages. L'introduction complète et la table des matières de l'ouvrage peuvent être consultées sur le site Internet de l'éditeur (www.editions-organisation.com thème : Entreprise). Editions d'organisation ; ISBN : 978-2-7081-3630-4 765 pages ; 59 €
Portrait de l’homme d’affaires en prédateur Publié en 2005, cet ouvrage cosigné par Catherine Vuillermot, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Franche-Comté, est sorti récemment au format poche. Comme le laisse supposer le titre, les auteurs ont délibérément choisi d'attiser la polémique sur l'enrichissement des capitaines d'industrie à travers une lecture critique de biographies et l'étude des processus d’accumulation du capital de quelques grands noms tels que François Pinault, Marcel Dassault, Bernard Arnault, Claude Bébéar, Vincent Bolloré, Ingvar Kamprad (IKEA), Sam Walton (Wal Mart) et de nombreux autres. Comment devient-on homme d’affaires ? Qu’est-ce qu’une "bonne" affaire et comment la fait-on ? Si les parcours diffèrent, tous semblent trouver leur origine dans un moment d'opportunisme qui a permis aux "champions" en question de profiter des imperfections du marché et de jouer sur les ambiguïtés de la morale sociale. Ponctué de portraits et d’entretiens avec les principaux intéressés, ce livre offre une approche inédite, en rupture avec les explications dominantes de la réussite en affaires. La Découverte Poche, Essais n°242, ; ISBN : 978-2-7071-5074-5 ; 292 pages ; 11€
Le temps de l'absence "Ce ne peut pas être la réalité, et Michel ne peut pas être mort. On ne meurt pas comme ça. Il faut des discours, des derniers mots, des cris, des larmes. Il n’y a là que le silence, ma tête dans un étau, mon estomac retourné". Qui n’a pas connu ou ne connaîtra la perte d’un être aimé ? Professeur Honoraire de l’Université de Franche-Comté, publiant sous le pseudonyme d’Ettel Hannah, l’auteur relate dans cet ouvrage le récit poignant et intimiste de la mort de son mari. Le premier temps du récit est celui du choc initial, de l’indignation, de la peine immense. Le second décrit avec humour les démêlés de l'auteur avec l’administration omniprésente dans les démarches diverses 22 | tout l’UFC | juin 2007
que lui confère son nouvel état de veuve, puis les glissements sournois des rapports avec son entourage, comme si le veuvage était une maladie contagieuse. Enfin, la troisième partie est celui du "temps qui reste", car il faut bien continuer à vivre, et la vie "est une sève qui vous porte". Le temps de l’absence est le troisième ouvrage d'Ettel Hannah. Il succède à Caillou de lune, publié en 2004, où elle se racontait petite fille juive de cinq ans devant fuir la France en 1943 et tentant de comprendre l’absurdité de la guerre. Etudes et communications Editions ISBN 978-2-911722-43-1 ; 138 pages ; 12€
Service commun universitaire d’information et d’orientation (SCUIO)
Formation continue
Gérard Dupuis
Responsable administratif
Gabriele Padberg
Directeur
Université ouverte (UO)
Jacky Theurot
Nicole Tournoux
Responsable administratif
Sylvie Dupaux
Responsable administratif
Yves Ducel
Directeur
Sylvie Filet
Anne-Marie Gillet
Directeur
Claude Varlet
Responsable administratif
Presses universitaires de Franche-Comté (PUFC)
Responsable administratif
Directeur
Directeur
Corinne Lesueur-Chatot
Service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS)
Catherine Lacour
Responsable administratif
Jean-François Girardot
Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS)
Marie-Claude Metge
Responsable administratif
Ronan Chabauty
Directeur
Martine Dufourt
Service commun de la documentation (SCD)
Centre de télé-enseignement universitaire (CTU)
Responsable administratif
Direction
Direction
Responsable administratif
Huguette Lassus
Responsable administratif
Marie-Louise Peccoux
Philippe Pracht
Institut universitaire de technologie de Belfort-Montbéliard (IUT)
Joël Pierre-Eugène
Christophe Espanet
et technique
Nadia Butterlin-Fillon
Direction
Institut supérieur d'ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC)
Yveline Deschamps
Responsable administratif
Jean-Louis Doney
Direction
Institut de préparation à l’administration générale (IPAG)
Benoît Pigé
Responsable
Institut d’administration des entreprises (IAE)
Jeanne Didi
Responsable administratif
Pierre-Henri Morand
Éric Prédine Dominique Mourey
Responsable administratif
Direction
UFR Sciences juridiques, économiques, politiques et de gestion (SJEPG)
Direction
UFR Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS)
ET DE RECHERCHE (UFR)
François Vernotte
Chargé de mission Qualité formation
Chargé de mission
Formations et vie étudiante
Isabelle Jacques
Élisabeth Alaime
Responsable administratif
François Vernotte
Direction
Observatoire des sciences de l'univers
Olivier Gaudin
Responsable administratif
Didier Chamagne
Direction
UFR Sciences, techniques et gestion de l'industrie (STGI)
Raymond Besson
Relations avec la Russie
Bénédicte Reyssat
Langues étrangères
Jean-Marie Bague
Français langue étrangère
Chargés de mission
Formations et vie étudiante
étudiante
Émilie Stempf
Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU)
FRANCHE-COMTÉ
Culture scientifique
Recherche et études doctorales
Thierry Moulin
Conseil scientifique (CS)
DE
I N S T I T U T S U N I V E R S I TA I R E S E T É C O L E S
Odile Petitjean
Responsable administratif
Sandrine Boquestal
Responsable administratif
Direction
Abderrazzak Kadmiri
Direction
Hugues Bittard
UFR Sciences et techniques (ST)
UFR Sciences médicales et pharmaceutiques (SMP)
U N I T É S D E F O R M AT I O N
Jean-Luc Rossignol
systèmes d’information
Jean-Pascal Ansel
Chargé de mission
Pilotage et moyens financiers
3e Vice-président
Joël Berger
VICE-PRÉSIDENCE
Développement durable
Institut universitaire de technologie de Besançon-Vesoul (IUT)
Raymonde Penotet
Responsable administratif
Antonio Gonzales
Direction
UFR Sciences du langage, de l'homme et de la société (SLHS)
Anne Vignot
Jean Piranda
Directeur
Service d’activités industrielles et commerciales SAIC
Président Claude Condé
Chargé de mission
2e Vice-président Chargé du nord est Franche-Comté GRH
1er Vice-président Affaires générales, patrimoine, SCD, communication
Chargée de mission Direction du Jardin botanique
Responsable administratif
Daniel Rondot
Conseil d’administration (CA)
UNIVERSITÉ
Daniel Sechter
/
Chantal Jeanningros
Claire Dupouët
Journal en direct
Marie-Jo Fernandez
Responsable administratif
Jean Piranda
Directeur
Direction de la valorisation
Dominique Dichamp
Directrice
Thierry Liegeois
Gracian Didier
Directeur
Serge Borg
Responsable administratif
Serge Borg
Directeur
Centre de linguistique appliquée (CLA)
COMMUNS
Responsable administratif
Directeur
Relations internationales et francophonie
SERVICES
UFC
Annie Noël
Gestion commune
Michelle Jacquet
Personnels BIATOS
Marie-Christine Bébin-Méhault
Personnels enseignants
Service d’action sociale
Marie-Josèphe Clément
Directrice des ressources humaines
Secrétaire générale adjointe
Maryse Graner
Direction de la communication
Philippe Caussin
Direction des formations et de la vie étudiante
Direction des systèmes d’information
Élisabeth Flénet Patrice Koch
Alain Genevois
Pilotage
Patrick Luberne
Direction du patrimoine
Christophe de Casteljau
Direction des services financiers
Centre de ressources informatiques (CRI)
Christiane Grillier
Recherche formation doctorale culture scientifique
Sonia Racois
Hygiène et sécurité
Jean Barrin
Affaires générales et contentieux
Michelle Genevois
Formations et réglementations des études
Émilie Parisot
Vie étudiante, culturelle et associative
Florence Bailly
Observatoire des formations et de la vie étudiante
Gilles Moiton
Agent comptable
SERVICES CENTRAUX
Louis Bérion
Secrétaire général
organigramme
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UFC |
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UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ - AVRIL 2007
’ "La pierre et les songes" : rendez-vous avec 300 danseurs
Belfort a la chance d'accueillir un des dix-neuf Centres chorégraphiques nationaux (CCN) associant Etat et collectivités territoriales afin de promouvoir la danse contemporaine. Dirigés par des artistes chorégraphiques, les CCN ont comme principale mission la création et la production de spectacles mais ils jouent aussi un rôle important en matières de diffusion, de formation et de recherche en danse.
Directrice artistique du CCN de Belfort depuis 1991, Odile Duboc a conçu l'année dernière un grand projet régional mis en oeuvre avec des relais locaux afin de rassembler 300 danseurs amateurs des quatre coins de Franche-Comté. Intitulé "La pierre et les songes", le spectacle a pour ambition de créer des univers inédits dans six sites historiques (voir programme) où les mouvements des corps interagissent avec l'architecture et l'environnement naturel.
Anne Destailleurs (UFR STAPS) et Catherine Lehmann (SUAPS) ont accompagné la préparation des danseurs amateurs à Besançon
A l'initiative du Centre chorégraphique national de Belfort, 300 danseurs vont investir en septembre des lieux patrimoniaux forts de Franche-Comté et de Suisse pour les "mettre en mouvement". L'Université s'est associée à cet événement en accueillant les répétitions d'un groupe de danseurs à Besançon. Une trentaine d'étudiants sont de la partie. Depuis octobre dernier, neuf groupes, dirigés chacun par deux danseurs professionnels, se sont retrouvés un dimanche par mois à Belfort, Besançon, Delémont, Dole, Lons-le-Saunier, Lure, Morteau, Montbéliard et Salins-les-Bains. Aucune connaissance ou aptitude physique particulière n'était attendue des danseurs amateurs qui ont rejoint le projet. Seules conditions : une grande disponibilité d'esprit pour soi-même et pour les autres. Un vrai projet pédagogique pour onze étudiants Sollicité par le CCN pour accueillir les séances de travail à Besançon, le Service universitaire d'activités physiques et sportives (SUAPS) a accepté la proposition qui avait l'avantage de faciliter la participation des étudiants. Au final, le groupe bisontin est le plus important avec 70 danseurs, dont près de la moitié sont des étudiants. Inscrite en 2ème année de Licence en Arts du spectacle (Faculté des Lettres), Mélanie s'est lancé les yeux fermés dans l'aventure et admet que même après plusieurs séances elle ne sait toujours pas bien où elle va : "Il y a une vraie prise de risque", dit-elle, "on accepte l'inconnu, on se laisse guider". Heureusement, "il n'y a pas de gêne, pas de jugement esthé-
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tique, beaucoup de temps de parole", et "une cohésion de groupe s'installe petit à petit". Enseignante en sociologie et didactique, Anne Destailleur a également participé aux répétitions du dimanche matin, et elle a convaincu onze étudiants de troisième année en Licence Education et Motricité à l'UFR STAPS de la rejoindre pour accompagner le projet dans le cadre d'une unité d'enseignement "Investissement étudiant". Répartis dans quatre groupes à Besançon, Belfort, Lure et Montbéliard, leur travail s'est décliné en trois axes : la réalisation d'une enquête sociologique sur les danseurs amateurs (profils, motivations, attentes, perceptions...), la fabrication d'un “journal de création” sous forme de pochette et de blog avec des textes et des photos, et enfin une aide logistique pour le logement à Besançon des danseurs issus des autres villes lors des deux premiers week-ends de représentation. Pour ces étudiants qui se préparent au professorat d'éducation physique et sportive (EPS), la danse contemporaine était plutôt perçue comme une forme d'expression très éloignée de leur pratique sportive classique. Pour autant, Anne Destailleur estime que “pour de nombreux étudiants, l'Université est la der-
Université de Franche-Comté / Service Communication, 1, rue Goudimel, 25030 Besançon Cedex communication@univ-fcomte.fr http://www.univ-fcomte.fr/toutlu/
Directeur de la publication : Claude Condé, Président de l’Université Vice-Président chargé de la Communication : Daniel Sechter Directrice de la Communication : Maryse Graner (tél. 03 81 66 58 11)
nière occasion d'ouverture culturelle et artistique avant l'entrée dans la vie active". A cet égard, le projet d'Odile Duboc constituait une vraie fenêtre d'opportunité pour comprendre ce qui se joue en termes d'émotion, de dépassement de soi et d'expression ar tistique dans la danse contemporaine.
Programme : • Dimanche 9 septembre, de 14h à 17h, à la Citadelle de Besançon • Samedi 15 septembre, de 15h à 18h, dans la reculée de Beaume-les-Messieurs (39) • Dimanche 16 septembre à 18h30 au château d'Oricourt (70) • Samedi 22 septembre au château de Delémont de 11h à 12h, et à l'abbaye de Bellelay le Jura bernois de 15h à 17h (Suisse) Pour en savoir plus sur les différents lieux d'accueil, il est conseillé de visiter le site Internet du CCN : www.contrejour.org/ lapierreetlessonges Entrée libre. Renseignements : tél. 03 84 58 44 88 infos@contrejour.org
Rédaction et coordination : Philippe Moritz Diffusion : Olivia Coeurdevey (tél. 03 81 66 58 86) Photographies : Georges Pannetton, Bouteiller Communication Conception graphique : Noir sur Blanc (Jean-Michel Mourey) Impression : Néo Typo (5 000 ex.) / ISSN 1166 7672 Ce document n’a pas un caractère contractuel.