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Autrefois
en terre comtoise
Bourgogne Franche-Comté universités
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L E M A G A Z I N E D E L’ U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É / j u i n 2 0 0 9 / n u m é r o 14 2
L'année 2009 marque une étape décisive dans la construction du Pôle régional d'enseignement supérieur (PRES) BourgogneFranche-Comté universités (BFCU). Né de la convention signée en mars 2007 à Arc et Senans, il réunit les deux universités fondatrices et pourra associer d'autres établissements des deux régions ainsi que les grands organismes de recherche. Son objectif est de mutualiser les ressources de l'enseignement supérieur et de la recherche des deux régions pour atteindre des objectifs communs.
Autrefois
en terre comtoise
Insertion
page 3
Initiatives étudiantes
page 4
Développement durable
page 6
Dossier :
page 7
Autrefois en terre comtoise Formation
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Culture scientifique
page 21
Nouveauté
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Sport
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Culture
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Crédit photo : E.Rister
Sommaire
A ce jour, un certain nombre de formations sont déjà co-habilitées et plusieurs unités de recherche regroupent déjà des membres des deux établissements. Pour élaborer et renforcer des perspectives de partenariats dans les domaines de la formation, de la recherche et du transfert de technologies, une rencontre des deux communautés universitaires a lieu le lundi 29 juin à Dijon.
BFCU en chiffres Tout l’U
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no142
Tout l'Ufc - juin 2009 - N°142 Direction de la Communication Université de Franche-Comté 1 rue Goudimel 25030 Besançon Cedex communication@univ-fcomte.fr http://www.univ-fcomte.fr/
Directeur de la publication : Claude Condé, Président de l’Université Vice-Président chargé de la communication : Daniel Sechter Directrice de la Communication : Maryse Graner Rédaction : Delphine Gosset Tél. 03 81 66 58 87
Photographies : Georges Pannetton Tél. 03 81 66 58 95 Conception graphique : Noir sur Blanc Impression : Imprimerie Simon (5 500 ex.) / ISSN 1166 7672 Diffusion : Olivia Cœurdevey Tél. 03 81 66 58 86
Le PRES Bourgogne-Franche-Comté Universités représente :
• 50 000 étudiants • 2 500 enseignants-chercheurs • 2 000 Biatoss • plus de 60 unités mixtes de recherche
Forum du PRES Lundi 29 juin Campus de Dijon Amphithéâtre Gutenberg Université de Bourgogne Programme sur : http://www.univ-fcomte.fr
INSERTIONtoutl’Ufc L'UFC est l'une des premières universités à avoir mis en place une collaboration avec l'APEC, il y a une trentaine d'années. Comme l'explique Claude Condé, son président : “L'Université de Franche-Comté a fait de l'insertion professionnelle de ses étudiants l'une de ses priorités stratégiques, bien avant que la loi LRU2 ne l ' i n s c r i v e d a n s s e s missions.” L'accord qui vient d'être signé vise à renforcer le partenariat préexistant et à développer de nouvelles actions pour aider les étudiants à mieux s'orienter et à appréhender efficacement le marché de l'emploi. Parmi ces actions, on peut citer des rencontres avec de s profe ssionnels, des visites d'entreprises, des conférences, des forums, des ateliers de préparation aux entretiens de recrutement, des formations aux techniques de recherche d'emploi, un accompagnement pour la construction d'un projet professionnel, une information sur les services destinés aux jeunes diplômés. La liste n'est pas exhaustive. Les ressources documentaires consacrés à la connaissance du monde de l'entreprise et à la recherche d'emploi seront également enrichies. Les enseignants pourront être formés aux outils et aux méthodes de l'APEC et mieux informés sur l'actualité du marché de l'emploi. Jean-Louis Boffy, président du comité paritaire régional de l'APEC en Bourgogne-Franche-Comté, déclare : “En s'engageant au côté des équipes pédagogiques des universités, l'Apec souhaite faire bénéficier de son expérience, de ses relations avec les entreprises, et mettre ses savoir-faire au service de leurs étudiants. Cet engagement est d'autant plus important que le développement des entreprises repose largement sur la qualité des formations universitaires.” Claude Condé ajoute : “Nous voulons offrir aux étudiants un accompagnement individualisé et obtenir des résultats en termes d'insertion professionnelle, dans toutes les filières.”
Un partenariat pour l'insertion professionnelle L'Association pour l'emploi des cadres1 (APEC) et l'Université de Franche-Comté (UFC) ont adopté une convention de partenariat visant à renforcer les dispositifs en faveur de l'insertion professionnelle des étudiants.
Cette démarche repose sur le Bureau d'aide à l'insertion professionnelle (BAIP) dont la mission est de coordonner et d'améliorer la lisibilité de l'ensemble des actions menées pour l'insertion professionnelle des étudiants. Le BAIP travaille avec les équipes pédagogiques et administratives, dans toutes les composantes de l'Université, en s'appuyant sur les spécificités de chacune. Il s'adresse aussi aux acteurs du monde industriel et économique, notamment en valorisant les étudiants et les formations universitaires auprès des structures professionnelles. Au sein du BAIP, la cellule Synergie-entreprises gère les relations avec les partenaires extérieurs de l'université, pour multiplier les contacts et les interventions de professionnels dans les formations. La Mission stage emploi se charge plutôt de l'accompagnement personnalisé des étudiants dans leur projet professionnel. Le BAIP est présent à Besançon mais aussi dans le Nord Franche-Comté. Il collabore avec les autres services universitaires qui travaillent sur les questions de l'orientation et/ou de l'insertion, à savoir : le Pôle information et orientation, la Formation continue et l'Observatoire des formations et de la vie étudiante. 1 L'association pour l'emploi des cadres est un organisme paritaire au service des entreprises et des cadres du secteur privé chargé de veiller à la fluidité et à la transparence du marché de l'emploi. Elle est gérée par les partenaires sociaux. 2 Liberté et responsabilité des universités.
Le 7 mai, Claude Condé, président de l'Université de Franche-Comté, et Jean-Louis Boffy, président du comité paritaire régional de l'APEC pour la région Bourgogne FrancheComté, ont signé une convention partenariale. Ce plan d'action en faveur de l'insertion des étudiants est engagé pour deux ans. Contact : Bureau d'aide à l'insertion professionnelle Maison des étudiants 36 avenue de l'observatoire Campus de la Bouloie 25030 Besançon Tél. 03 81 66 66 99 / 58 49 baip@univ-fcomte.fr Pour le Nord Franche-Comté : emmanuelle.born@univ-fcomte.fr UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
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INITIATIVES ÉTUDIANTEStoutl’Ufc
La sculpture sonore intitulée Wood on stone de Will Menter est une installation en zig zag faite de pierres et de bois. Les visiteurs produisent une musique insolite en promenant des baguettes le long du chemin de pierre. En collaboration avec l'artiste, les étudiantes ont déterminé l'emplacement le mieux adapté pour intégrer cette oeuvre dans l'environnement paysager et sonore du Musée des maisons comtoises.
Cinq étudiantes ont fait le pari de présenter une exposition d'art contemporain dans un musée de plein air consacré aux maisons traditionnelles franc-comtoises.
Sans titre (installation, 2002), d'Anita Molinero. Fonds régional d'art contemporain de Franche-Comté. En transition Exposition d'art contemporain du 28 mars au 30 juin Musée de plein air des maisons comtoises 25360 Nancray www.en-transition.org www.maisons-comtoises.org
http://lpmeti.publicsdelaculture.com/
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UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
En transition Priscilla Jacquot, Marie-Irma Kramer, Charlotte Lyautey, Jovanie Mourouvin et Lucile Moussalli sont étudiantes en licence professionnelle Développement et protection du patrimoine culturel, spécialité Métiers de l'exposition et technologies de l'information (METI)1. Elles ont cherché à concevoir une exposition d'art contemporain en lien avec les thèmes de prédilection du Musée des maisons comtoises de Nancray (25)2, à savoir : l'architecture, l'habitat écologique et l'éducation à l'environnement. Leur exposition, intitulée “En transition”, présente des oeuvres relatives aux notions d'habitat, de paysage et de recyclage. Pour favoriser la rencontre entre le public habituel du musée et l'art contemporain, elles ont rédigé des fiches explicatives et prévu qu'un médiateur soit présent pour exposer aux visiteurs le sens de chaque oeuvre et la démarche des artistes. Elles ont également conçu des animations jeune public, sur la base des oeuvres exposées, à l'intention des élèves des écoles. “Il s'agit à la fois d'une sensibilisation à la beauté à travers les arts plastiques et d'une prise de conscience de l'importance du recyclage” déclare Charlotte Lyautey, l'une des étudiantes. Leur tuteur, Mathieu Sabarly, responsable des publics au Musée des maisons comtoises, raconte : “Elles ont travaillé de façon autonome. Elles ont tout pris en charge : de la gestion du budget à l'organisation du vernissage, en passant par la peinture des cloisons. Elles ont du se plier aux contraintes des trois institutions partenaires de l'exposition : le Fonds régional d'art contemporain (FRAC), le Musée et l'Université. En quelques mois, elles ont appréhendé toutes les facettes du montage d'une exposition.”
Les étudiantes ont organisé l'accueil d'un artiste en résidence. Elles ont rédigé un appel d'offre et déterminé différents critères de sélection, sous la supervision de leurs enseignants et de l'équipe du musée. Le choix s'est porté sur Will Menter, un musicienplasticien, qu'elles ont accueilli et assisté dans son travail. En récupérant du bois et des lauzes3, cet artiste a élaboré, en extérieur, une sculpture sonore intitulée Wood on stone4. Pour la partie intérieure de l'exposition, elles ont recherché dans les collections du FRAC des oeuvres qui correspondaient à la thématique choisie et ne risquaient pas de souffrir de leur installation dans une habitation traditionnelle non chauffée. Elles en ont sélectionné trois. Landscape (installation, 1993) est une immense robe évoquant un paysage réalisée par l'artiste new-yorkaise Beverly Semmes. Le film Cabane (vidéo, 2004) de Paul Pouvreau montre l'effondrement et la disparition d'une architecture éphémère en carton livrée aux intempéries dans un parc. Sans titre (installation, 2002), d'Anita Molinero, évoque des yourtes fabriquées à partir de matériaux et d'objets usés. L'aménagement de cette exposition dans une grange offre un mariage inattendu entre l'architecture traditionnelle comtoise et l'art contemporain.
1 La licence professionnelle METI forme des assistants artistiques, des régisseurs, des organisateurs d'expositions, des attachés de conservation... Elle est fortement orientée vers l'art contemporain. 2 Les collections du Musée des maisons comtoises de Nancray (25) sont des habitations d'époques diverses qui ont été démontées et reconstruites sur un même site. 3 Les lauzes sont des pierres plates qui servaient à faire la toiture des maisons. 4 Bois sur pierre.
Un groupe d'étudiants en STAPS1 a fait découvrir les joutes médiévales aux enfants d'un établissement scolaire spécialisé.
INITIATIVES ÉTUDIANTEStoutl’Ufc
Joutes médiévales
Mathilde Alazet, Adrien Dornier, Benjamin Grizbec, Geoffrey Hannus, Raphaël Martz et Philippe Saugier sont étudiants en licence professionnelle Activités sportives, spécialité Développement social et médiation par le sport. Ils se destinent aux métiers d'éducateur socio-sportif ou de coordinateur de projets. Dans le cadre de leur formation, ils ont organisé une sortie sportive pour les élèves d'un établissement régional d'enseignement adapté (EREA). L'EREA Alain Fournier, situé à Besançon, est un collège qui accueille en internat des enfants en grande difficulté scolaire. Les étudiants ont choisi de faire participer ces élèves à des activités équestres pour leur transmettre certaines valeurs éducatives. “Le cheval est un excellent médiateur pour responsabiliser les enfants” déclare Adrien Dornier. “Il n'a pas d'à-priori envers eux, mais s'ils se montrent agressifs avec lui, sa réponse est immédiate” explique-t-il. Après avoir passé en revue les différentes structures équestres de Franche-Comté avec lesquelles ils pouvaient collaborer, les étudiants ont porté leur choix sur l'association équispérance. Lieu de vie et de réinsertion sociale pour adolescents, cette structure organise des joutes et des combats médiévaux. “Il y a de bons animateurs, une ambiance moyen-âgeuse, les enfants adhèrent facilement à ce type d'activité” estime Adrien Dornier. C'est pourquoi les étudiants ont coordonné une rencontre entre l'EREA et équispérance. Ainsi, seize enfants de l'établissement scolaire ont reçu en classe la visite d'hommes en armure qui leur ont fait visionner un film et fourni des explications historiques sur les joutes médiévales. Quelques jours plus tard, les élèves se sont déplacés sur le site de l'association à Neuvelle-lès-la-Charité (70). Ils ont passé la matinée à s'occuper des chevaux. L'après-midi était
consacrée à des jeux et ateliers d'initiation à la joute. Les enfants sont montés à cheval pour réaliser divers exercices avec des lances. Ils se sont essayés à d'autres sports moyen-âgeux comme le tir à l'arc, le lancer de hache sur une cible ou encore le combat à l'épée. Cette sortie scolaire atypique devrait avoir lieu à nouveau l'an prochain. “Ce partenariat entre l'EREA et l'association équispérance devrait être pérennisé” espère Adrien Dornier.
1 Sciences et techniques des activités physiques et sportives
Contact : Adrien Dornier gremath@hotmail.fr http://ufrstaps.univ-fcomte.fr/
Découvrir la littérature Québécoise Trois étudiantes en DUT Carrières sociales : Gaëlle Boissenin, Céline Fehrenbach et Lorraine Mathieu ont organisé une rencontre littéraire pour promouvoir le roman québécois auprès des étudiants. Elles ont accueilli à l'IUT et à la bibliothèque de Belfort l'écrivain Christine Eddie, lauréate du prix littéraire 2009 de l'association France-Québec. Elles ont lu des extraits de son ouvrage intitulé Les carnets de Douglas et l'auteur a répondu aux questions des étudiants. Cette rencontre s'inscrivait en
marge des cours de littérature et animation dispensés par Geneviève Chovrelat. C'était l'occasion d'évoquer les relations familiales, un des thèmes du roman mais aussi l'une des problématiques abordée par les étudiants pendant leur cursus.
Contact : Lorraine Mathieu Lorraine.mathieu@edu.univ-fcomte.fr UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
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DÉVELOPPEMENT DURABLEtoutl’Ufc
Tri à Rencontres et racines
Quatre étudiantes en licence professionnelle Protection de l'environnement, spécialité Gestion et traitement des déchets, ont voulu réduire la quantité de déchets émis lors du festival Rencontres et racines. Entretien avec deux d'entre elles : Emilie Graf et Pauline Verain-Bruot.
- Avez-vous travaillé seules ? PVB : Nous avons fait appel à l'association Génération environ sciences qui regroupe des étudiants en master Sciences environnementales de l'UFR STGI1. Ils organisent depuis plusieurs années les “brigades du tri” sur le campus de Montbéliard pour informer les étudiants et les inciter à trier leurs déchets. Ils nous ont fait bénéficier de leur expérience.
Nous avons aussi travaillé avec la ville d'Audincourt et l'agence de l'environnement de la Communauté d'agglomération du Pays de Montbéliard. - Quelles actions avez-vous organisé ? EG : Nous avons composé un petit questionnaire sur le tri qui nous donne un prétexte pour aborder les festivaliers et engager la discussion avec eux. Nous avons aussi conçu une signalétique pour indiquer les consignes de tri et pour faciliter le repérage des points de collecte. PVB : Nous tenons un stand avec l'association Génération enviro-sciences. On y apprend à réutiliser des canettes usagées et de vieux journaux pour fabriquer divers objets. 1 UFR Sciences et techniques et gestion de l'industrie.
Contact : Oriane Dudit oriane.dudit@hotmail.fr
Ils ont rejoint les Saintes-Maries de la Mer, à vélo, depuis Belfort, pour arriver au plus proche de l'Afrique. Par cette action symbolique, un groupe d'étudiants de l'IUT de Belfort-Montbéliard a voulu faire connaître son projet de développement durable au Burkina Faso. Contact : Association vélocampus du lion IUT de Belfort-Montbéliard Bureau 133 Rue Engel Gros - BP 527 90016 Belfort Cedex Tél. 06 85 46 65 31 velocampusdulion@gmail.com http://velocampusdulion.free.fr
De gauche à droite : Emilie Graf, Nadège Perillat, Pauline Verain-Bruot et Oriane Dudit, étudiantes en licence professionnelle Protection de l'environnement, spécialité Gestion et traitement des déchets.
Crédit photo : Nolwenn Jourdain
- Pourquoi avoir choisi ce festival pour votre projet ? EG : Rencontres et racines est un festival de musiques du monde qui se déroule les 27 et 28 juin à Aundincourt (25). D'année en année, il remporte un succès croissant. Il n'y avait pas eu pour le moment d'action de sensibilisation au tri lors de cet évènement, alors que cela a été mis en place pour des festivals régionaux plus importants comme les Eurockéennes de Belfort ou Musiques de rues à Besançon.
Des vélos pour le Burkina-Faso
Au Burkina Faso, le vélo fait partie de la culture, même si les habitants disposent rarement de bicyclettes en bon état. Les vieux vélos que des associations récupèrent en France pour les envoyer dans ce pays améliorent la qualité de vie de familles entières pendant plusieurs années. Toutefois, les burkinabés ont besoin de matériel pour les réparer. Sarah Lienhart, Laetitia Peres, Justine Roy, Anaïs Schmitt et Camille Stempfer, étudiantes en DUT Carrières sociales, ont décidé de les aider dans le cadre de leur stage de deuxième année. Au printemps prochain, elles partiront dans un village du Burkina Faso pour apporter à une association locale les outils et les pièces détachées nécessaires pour remettre des vélos
en état. Elles y resteront deux mois, le temps de monter un projet d'animation et de tisser des liens avec la population. “Nous avons choisi d'organiser une course de vélo, une fois que ceux-ci auront été réparés. Les courses à vélo sont très populaires au Burkina Faso et beaucoup d'enfants ont l'espoir de participer un jour au Tour du Faso, l'équivalent africain de notre Tour de France” explique Laetitia Peres. Pour médiatiser leur action, les étudiantes ont choisi d'accompagner symboliquement leur projet par un trajet à bicylcette destiné à les amener au plus proche de l'Afrique. Du 26 avril au 3 mai, trois d'entre-elles ont ainsi parcouru plus de 600 kilomètres, de Belfort aux Saintes Maries de la Mer. Cinq autres étudiants de l'IUT et un de leur professeurs étaient également du voyage, tandis qu'une camionette conduite par une secrétaire de l'IUT transportait les bagages et le ravitaillement. La presse locale a fait des comptesrendu quotidiens de leur parcours. Tous les participants de ce projet sont des membres de l'association Vélocampus du lion, dont l'objectif est de promouvoir l'usage du vélo.
Autrefois
en terre comtoise
LE DOSSIERtoutl’Ufc - -
2009
L'Université de Franche-Comté s'intéresse au passé de sa région, à travers certaines recherches mais aussi pour développer des formations originales. Les exemples qui suivent font découvrir, du Jurassique au XIXème, le territoire comtois, ses paysages, les hommes qui l'ont habité, leurs idées, leur quotidien, leur savoirfaire. Ils sont pour la plupart issus de recherches en sciences humaines dont beaucoup reçoivent le soutien des collectivités locales. Si leurs résultats permettent de valoriser le patrimoine régional, leur portée dépasse largement le périmètre franc-comtois.
UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
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LE DOSSIERtoutl’Ufc Le Jura est constitué d’une couverture décollée et plissée sur un socle régulier.
Un climat digne des Bahamas, des dinosaures arpentant les plages, un grand récif coralien à l'emplacement actuel de Saint-Claude... Le Jura, il y a 150 millions d'années, était bien différent d'aujourd'hui. Voilà l'une des nombreuses choses que l'on peut découvrir en lisant « Montagnes du Jura, géologie et paysages », un ouvrage grand public co-écrit par deux géologues des universités de Franche-Comté et de Bourgogne : Vincent Bichet et Michel Campy. Ces deux enseignants-chercheurs d'origine jurassienne ont travaillé trois ans pour compiler une énorme documentation, la passer au crible de leurs connaissances géologiques et aboutir à un ouvrage complet, très bien illustré, sur les montagnes jurassiennes. Le livre, publié aux éditions Néo, a connu un franc succès dans les librairies régionales dès sa parution.
Il est conçu pour satisfaire à la fois les spécialistes de la géologie, les enseignants et toute personne intéressée par le sujet. Il est organisé en doubles pages qui peuvent éventuellement être consultées indépendamment les unes des autres. L'ouvrage comporte quatre grandes parties. La première expose de façon pédagogique les bases de la géologie pour les non-spécialistes, à travers des exemples jurassiens. On y apprend notamment comment l'érosion liée au passage des glaciers a modelé les paysages. La deuxième partie s'intéresse aux roches, des plus anciennes aux plus récentes. “Pour rendre le livre plus accessible, nous avons voulu montrer à quel point la géologie peut-être liée à la vie quotidienne des hommes” , explique Vincent Bichet. Certaines marnes1, par exemple, sont utilisées depuis plusieurs décennies dans des fabriques de tuiles locales. La troisième partie constitue une sorte d'album des paysages régionaux, avec une description des différents milieux correspondants. On y voit comment la route nationale Besançon-Lausanne suit une faille dans la haute-chaîne du Jura. La quatrième partie, enfin, traite de l'histoire géologique et des processus qui ont mené à la mise en place de ces montagnes. 1 Les marnes sont des roches tendres contenant du calcaire et de l'argile en quantités équivalentes.
Contact : Vincent Bichet Unité de recherche Chrono-environnement Tél. 03 81 66 65 95 vincent.bichet@univ-fcomte.fr
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Dessin Roman Charpentier Conseil Général du Jura
Crédit photo : Vincent Bichet
Autrefois en terre comtoise -1 50mi ll io ns
Des dinosaures sur les plages du Jura
La formation du Jura Les roches qui constituent le Jura se sont formées pendant l'ère secondaire, entre 250 millions d'années et 100 millions d'années. A l'époque, la région était située en bordure d'un océan. Des sédiments marins se sont déposés dans ces zones peu profondes. C'est d'ailleurs à ce passé marin que l'on doit le sel présent dans le sol comtois, exploité encore de nos jours dans la région de Poligny. Ensuite, le Jura a commencé à émerger. Puis, il y a 11 millions d'années, sous la pression des Alpes en formation, il s'est plissé, puis érodé, jusqu'à obtenir globalement sa morphologie actuelle. De nos jours, il se déforme encore de moins d'un millimètre par an.
Plissement du Jura sous l’effet de la pression des Alpes. UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
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LE DOSSIERtoutl’Ufc
Un village médiéval dans la forêt de Chailluz La forêt de Chailluz renferme de nombreux sites archéologiques, parmi lesquels un village médiéval découvert il y a trois ans. Pour étudier le peuplement ancien de cette zone qui n'a pas toujours été forestière, les archéologues du CNRS et de l'Université de Franche-Comté utilisent une technologie laser.
Contacts : Pierre Nouvel co-responsable du projet Anthropisation d'un milieu forestier : la forêt de Chailluz (Besançon) Tél. 03 81 66 54 24 pierre.nouvel@univ-fcomte.fr Laure Nuninger co-responsable du projet LIEPPEC de la MSHE Tel. 03 81 66 51 20 laure.nuninger@univ-fcomte.fr http://mshe.univ-fcomte.fr/ http://chrono-environnement. univ-fcomte.fr/
C'est presque par hasard qu'a été découvert, en octobre 2006, le village de Saint Jean-Gengoult, non loin du Fort de la Dame Blanche. La municipalité bisontine avait alors fait appel à des archéologues du laboratoire Chrono-environnement et de la MSHE1 pour repérer d'éventuels sites à préserver dans la forêt de Chailluz, avant son réaménagement. Les chercheurs ont découvert, autour des restes d'une chapelle déjà connue2, des murs et des terrasses suggérant l'existence d'un village entier. Celui-ci aurait été occupé entre les VIIème et XIIIème siècle, comme en témoignent les céramiques retrouvées sur place. “Si ce village n'a jamais été repéré avant, c'est parce que pour le promeneur novice, rien ne distingue un mur construit il y a 1500 ans d'un simple tas de cailloux” explique Pierre Nouvel, chercheur au laboratoire Chrono-environnement et coresponsable du projet Anthropisation d’un milieu forestier : la forêt de Chailluz soutenu par la MSHE. A l'époque médiévale, on défrichait beaucoup. Des zones qui étaient peuplées sont aujourd'hui couvertes par les bois. En reprenant ses droits, la forêt a recouvert les constructions, laissant certaines d'entreelles quasiment intactes. Une chance pour les archéologues. Toutefois, ces sites sont difficiles à localiser. Les photos aériennes ou satellitaires ne donnent aucune information sur le relief du sous-bois. Pour obtenir une cartographie détaillée et faire ressortir toutes les zones potentiellement intéressantes, les chercheurs franc-comtois ont choisi la télédétection par laser aéroporté (light detection and ranging ou LIDAR). Une technologie lourde et coûteuse dont l'usage a été rendu possible grâce à la contribution financière de la Région Franche-Comté3. Pour obtenir une scène lidar, un avion survole la zone à étudier en balayant le sol avec des faisceaux laser. Ceux-ci sont absorbés ou partiellement renvoyés par les différentes surfaces qu'il rencontrent : feuilles, branches, pierres, sol, etc.
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Chaque point d'impact des faisceaux laser est localisé. On utilise ensuite des algorithmes mathématiques pour associer les points ainsi obtenus et reconstituer une image très précise du relief du sol que l'on appelle un modèle numérique de terrain. “Ces images ne signifient rien si on n'y associe pas des prospections systématiques de terrain” souligne Laure Nuninger, coresponsable du projet Lidar pour l'étude des paysages passés et contemporains (LIEPPEC) de la MSHE. Elle explique : ”Le lidar ne distingue pas les anomalies d'ordre naturel, comme les terriers ou les tas de sable, des aménagements liés à l'homme, pas plus qu'il ne différencie une installation récente d'un site archéologique”. C'est pourquoi les chercheurs travaillent en collaboration avec des archéologues bénévoles de l'ARESAC4. Ceux-ci vont arpenter chacune des zones potentiellement intéressantes repérées grâce au lidar pour y rechercher des traces d'occupation humaine. Ce travail de longue haleine fournira des informations essentielles pour supprimer les anomalies non signifiantes sur les modèles numériques de terrain et faire ressortir ce qui intéresse les archéologues. Il permettra également d'affiner, en collaboration avec les chercheurs slovènes du laboratoire européen associé ModeLTER5, les algorithmes qui sélectionnent les données pour produire de meilleurs modèles. Ces images permettront de recenser tous les vestiges archéologiques de la forêt de Chailluz. L'objectif n'est pas, dans l'immédiat, de lancer des campagnes de fouilles. Les chercheurs souhaitent retracer les dynamiques du peuplement ancien dans ce territoire, à partir des informations obtenues sur chaque site. ”Nous allons caractériser chacun de ces vestiges d'après leur forme et les objets retrouvés sur place (village, ferme, nécropole, terrasse agricole...) et déterminer à quelles périodes ils ont été occupés, puis abandonnés” explique Pierre Nouvel.
Autrefois en terre comtoise V IIe - X IIIe s
En avril, l'avion a survolé les 140 km2 d'une zone englobant la ville de Besançon et une grande partie de la forêt de Chailluz et 80 km2 d'une zone située dans le Nord Franche-Comté incluant les villes de Mandeure-Mathay où se trouve un site archéologique important étudié depuis plusieurs dizaines d'années. Les données obtenues grâce au lidar intéressent d'autres chercheurs de l'UFC, comme les géographes et les géologues qui sont également impliqués dans le projet LIEPPEC
1 La Maison des sciences de l'homme et de l'environnement (MSHE) Claude Nicolas Ledoux est une unité de services et de recherche (USR 3124) du CNRS. 2 Des textes datant du XII
ème
siècle indiquent que cette chapelle était dédiée à Saint Gengoult.
3 La Région Franche-Comté a financé intégralement la campagne d'acquisition des données, à hauteur de 137 000 euros dans le cadre du projet LIEPPEC. 4 L'Association de recherche et d'étude des sites archéologiques comtois (ARESAC) est reconnue par le service régional d'archéologie.
ModeLTER Z. Kokalj et K. Ostir
Un exemple de modèle numérique de terrain Lidar réalisée en Languedoc. En relief au centre de l'image un ancien chemin d'époque romaine. Il représente une différence d'altitude de l'ordre de 20 centimètres, étalée sur environ 2 mètres, indétectable à l'oeil nu.
Laure Nuninger, chercheur au laboratoire Chrono-environnement. Elle vient de recevoir la médaille de bronze du CNRS pour l'ensemble de ses travaux.
ModeLTER
Pierre Nouvel, enseignant-chercheur au laboratoire Chrono-environnement.
Crédit photo : Alex Andreoli
En Bourgogne, en Languedoc et en Slovénie, des chantiers similaires ont été ouverts par les membres de cette même équipe. ”La comparaison des résultats obtenus dans chaque région nous permettra d'affiner nos méthodes et d'observer l'évolution du peuplement et du paysage dans la très longue durée” explique Laure Nuninger.
5 Modelling of landscapes and territories over the long term (ModeLTER) est un laboratoire européen associé Franco-Slovène mis en place en 2007 par le CNRS et le Centre de la recherche scientifique de l'Académie slovène des sciences et des arts (ZRC SAZU), en partenariat avec les Universités de Franche-Comté et de Bourgogne. Il est placé sous la tutelle administrative de la MSHE. Ce laboratoire regroupe des spécialistes de l'archéologie spatiale, des géodésistes et des géographes. Certains de ses membres sont spécialisés dans l'élaboration des algorithmes qui permettent de produire des modèles numériques de terrain. Une jeune chercheuse post-doctorante à l'UFC travaillera également sur ces algorithmes. Son travail est à la fois financé par l'UFC et la Région Franche-Comté.
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Quand la Franche-Comté était flamande
“Si la Franche-Comté a subi une influence étrangère autre que française, c'est assurément celle des Pays Bas” affirme Paul Delsalle, spécialiste de l'histoire Besançon, ville espagnole ? Ses grilles en fer forgé Franc-Comtoise des XVème et XVIème siècles. La région dépendait alors des anciens Pays Bas2. témoigneraient de l'influence hispanique subie C'est à Bruxelles, la capitale, qu'étaient nommés aux XVème et XVIème siècles 1. Il n'en est rien. les fonctionnaires comtois. La légende d'une En réalité, c'est aux Pays Bas que la Franche-Comté mainmise espagnole tient à la fois à un célèbre poème de Victor Hugo3 et à une demiétait étroitement liée à l'époque. Capitale : vérité historique. La Franche-Comté appartenait aux différents Comtes de Bruxelles Une habitation Bourgogne4 de la dynastie Habsbourg. construite en 1544 Parmi eux, Charles Quint a été, un à Aumont, temps, roi d'Espagne, mais les liens avec ce pays près de Poligny. sont restés très minces. “La Franche-Comté n'a A l'époque, une maison jamais été hispanisée5: il n'y a pas eu dans la région ordinaire à la campagne de fonctionnaires ni même d'étudiants espagnols. pouvait être très vaste et En revanche, l'influence des Pays Bas était très avoir des tours ou importante”, explique Paul Delsalle. des caves voûtées. Les liens étaient d'ordre culturel, religieux, économique et politique. A l'époque, on n'hésitait Palais de Marguerite pas à entreprendre deux semaines de voyage pour d'Autriche à Malines, aller rencontrer les souverains à Bruxelles, Lille ou en Belgique. Louvain. Beaucoup de Liégeois6 venaient travailler Elle était la souveraine dans les forges de la région. de la Franche-Comté jusqu'en 1530.
Dans la forêt, on croisait beaucoup de Comtois, l'épée au côté, qui travaillaient à l'exploitation du bois. Les rixes étaient fréquentes. C'est en étudiant les récits d'homicides figurant sur les demandes de grâce adressées au souverain que Paul Delsalle a retrouvé des indications sur les modes de vie de l'époque et constaté que les forêts étaient des lieux très fréquentés.
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Autrefois en terre comtoise X Ve - X V I e Crédit photos : Paul Delsalle e
Tapisserie des salines de Salins datant du début XVI siècle et conservée au Louvre. On y voit le mécanisme actionné par des chevaux qu'on utilisait pour remonter l'eau salée. Le sel ayant une grande valeur, l'entrée des salines était étroitement surveillée. Salins était une ville fortifiée. Il fallait parfois plusieurs jours d'attente avant de pouvoir y pénétrer en chariot. La ville avait déjà sa superficie actuelle, tout en étant deux fois plus peuplée.
Besançon garde encore quelques noms de rue, comme la rue d'Anvers, et quelques éléments d'architecture, comme le palais Granvelle7, qui témoignent de cette influence flamande. Sous le règne de Charles Quint, de Philippe II, puis de sa fille Isabelle, il n'y a pas eu de guerre sur le sol comtois. Paysans, artisans et ouvriers bénéficiaient d'un niveau de vie relativement élevé. Les maisons campagnardes ordinaires étaient cossues. On portait des souliers et non des sabots. Le bétail abondait. “Des factures montrent que, quand les armées amies empruntaient les routes de la région, les villages fournissaient sans difficultés de la viande pour 8 000 hommes” raconte Paul Delsalle. Après avoir compulsé les archives des péages pour retracer le parcours de certaines marchandises, cet historien a constaté qu'à l'époque, on s'approvisionnait beaucoup hors de la région. On faisait venir des maquereaux, des harengs, des seiches ou du marsouin, par chariots entiers, pour le carême, alors que les eaux locales de poissons d'eau L'âge d'or regorgeaient douce. Les épices : sucre des Canaries, safran d'Inde, cannelle et girofle d'Indonésie, étaient en vente même dans les villages. De nombreux bateaux parcouraient le Doubs et formaient des embouteillages sur la Saône. L'industrie était développée.
On surexploitait la forêt, pour les forges mais aussi pour l'extraction du sel. Salins, deuxième ville d'importance en Franche-Comté, procurait à elle seule la moitié des ressources financières de l'Etat. Pour alimenter les gigantesques chaudières de l'usine, 3 500 personnes travaillaient dans les bois, réservés pour ce seul usage à 30 kilomètres à la ronde. C'était une période de prospérité. Elle a pris fin avec la Guerre de trente ans qui a ravagé la région et pendant laquelle de nombreuses villes et villages ont été rasés. 1 Ces fameuses grilles sont en fait antérieures à cette époque. 2 Les Pays Bas étaient alors beaucoup plus étendus qu'aujourd'hui. Ils englobaient les actuels : Hollande, Luxembourg, Belgique, Flandres, Artois, régions Nord-Pas de Calais, Bourgogne, Franche-Comté, ainsi qu'une partie de la Lorraine. 3 “Alors dans Besançon, vieille ville espagnole, Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole, Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix”. Citation extraite du poème Ce siècle avait deux ans de Victor Hugo tiré du recueil Les Feuilles d'automne (1830) 4 D'où son nom “Comté de Bourgogne” 5 La ville de Besançon a connu une situation particulière puisqu'il s'agissait d'une ville-état autonome, qui, pour quelques années seulement, a été échangée contre une ville espagnole, mais elle n'a pas subi d'influence hispanique. 6 Liège était l'un des principaux centres industriel en métallurgie. 7 C'est un architecte flamand du nom de Van Hoyen qui a bâti le Palais Granvelle.
Contact : Paul Delsalle Tél. 03 81 66 58 74 paul.delsalle@univ-fcomte.fr
Ces petites cartes tirées des archives départementales de la Côte d'Or permettent de retrouver certaines maisons des XVème et XVIème siècles encore intactes. Celles-ci représentent les villages situés dans le Val de Mijoux et près de Lons-le-Saunier.
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Proudhon inédit Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) était natif de Besançon. La bibliothèque municipale de conservation possède de nombreux écrits de sa main, inédits à ce jour. Ces manuscrits vont être retranscrits et publiés. Leur étude permettra une meilleure connaissance de cette grande figure philosophique et politique.
Pierre Joseph Proudhon naît à Besançon, le 15 janvier 1809, dans le Faubourg Battant. Malgré ses origines modestes, il a la chance d'entamer des études. Il est excellent élève, cependant des problèmes financiers l'obligent à interrompre sa scolarité. Il commence à travailler dans une imprimerie bisontine comme ouvrier, puis correcteur et enfin chef d'atelier. En 1838, il obtient une bourse de l'Académie des lettres, sciences et arts de Besançon pour mener, à Paris, des recherches en philosophie, en histoire et en linguistique comparée. Deux ans plus tard, il publie un livre désormais célèbre : Qu'est-ce que la propriété ?1, qui fait scandale dans la région. Les ouvrages qu'il rédige au cours des années suivantes font de lui un auteur très lu dans toute l'Europe. Son influence politique, notamment sur les courants de pensée socialistes et anarchistes, est considérable. Cependant, beaucoup de ses textes ne sont pas publiés. Des manuscrits inédits de Proudhon ont été légués par ses filles et petites filles à la Bibliothèque municipale d'étude et de conservation (BMEC) de Besançon. Ces documents, d'un grand intérêt historique, philosophique et littéraire, méritent d'être publiés. C'est pourquoi la Maison des sciences de l'homme et de l'environnement (MSHE) prévoit d'éditer deux livres par an jusqu'en 2012.
Contacts : Edward Castelton elcastleton@gmail.com Hervé Touboul Tél. 03 84 70 59 50 Herve.touboul@ univ-fcomte.fr
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Il faut retranscrire ces manuscrits pour les publier. Seul un spécialiste de Proudhon peut faire ce travail sans trahir la pensée de l'auteur. Edward Castelton est américain. Il a fait sa thèse sur Proudhon à l'Université de Cambridge. Cet historien des idées est actuellement chercheur associé à l'Université de Franche-Comté2. Il travaille sur ces essais inédits, ainsi que sur la correspondance et sur les journaux de Proudhon3. Il explique : “Ces textes permettent de poser un regard neuf sur Proudhon. On y voit la trame qui sous-tend toute son oeuvre. On y trouve aussi ses hésitations, ses incertitudes. Cela peut éclaircir certaines incohérences dans son parcours intellectuel et politique”. Dans le cadre de ses recherches, Edward Castelton s'intéresse à la rupture idéologique qu'a représenté la pensée de Proudhon dans la société du XIXème siècle. Proudhon ne croyait pas aux élections : il jugeait inutile de déléguer des responsabilités à des représentants qui seraient tôt ou tard corrompus. Il voulait abolir les inégalités
Autrefois en terre comtoise * 1809 - 18 65
Carricature de Cham. Source : Le charivari contre Proudhon. Publication de la Société P-J Proudhon.
grâce à des solutions d'ordre économique et social. Pour changer la société, Proudhon proposait une forme d'organisation politique basée sur le fédéralisme. Sur le plan économique, il prônait l'initiative individuelle, la libre association et le mutualisme. En cela, il était opposé au marxisme qui était à l'époque l'autre école de pensée socialiste très influente. “L'étude du courant proudhonnien est intéressante pour questionner la pensée marxiste et ses difficultés pratiques” déclare Hervé Touboul, philosophe au laboratoire Logiques de l'agir et spécialiste de Marx. Ensemble, ces deux chercheurs préparent un grand colloque pour commémorer le bicentenaire de la naissance de Proudhon. Ce colloque, organisé par la Ville de Besançon, le laboratoire Logiques de l'agir de l'UFC, la MSHE Claude Nicolas Ledoux, la Région Franche-Comté et le Conseil général du Doubs, aura lieu en octobre prochain. 1 C'est dans cet ouvrage que figure la célèbre phrase “La propriété, c'est le vol”. 2 Accueilli au laboratoire des Logiques de l'agir grâce à la Maison des sciences de l'homme et de l'environnement Claude Nicolas Ledoux. 3 Ces documents sont conservés à la fois à la BMEC de Besançon et à la Bibliothèque nationale de France (BNF) à Paris.
Colloque Bicentenaire de la naissance de Proudhon du 15 au 17 octobre Théâtre musical et Petit Kursaal
Source Courbet face à la caricature. Le chahut par l'image. Thomas Schlesser et Bertrand Tillier. Editions Kimé.
Courbet, peintre politique? Gustave Courbet est l'un des premiers peintres en France à avoir représenté le peuple sans idéalisation ni romantisme. Son oeuvre comporte une dimension politique et sociale. C'était un homme engagé, grand admirateur de Proudhon, qui a participé à la commune de Paris. Philosophes, historiens de l'art et conservateurs de musée débattront des relations entre l'histoire individuelle politique de Courbet et sa peinture lors d'un colloque inititulé Courbet, peinture et politique, qui se tiendra à la Saline d'Arc-et-Senans du 24 au 26 septembre. Ce colloque est co-organisé par le Conseil général du Doubs, l'UFC, la MSHE, la Direction régionale des affaires culturelles et la Région Franche-Comté.
Proudhon était un auteur très caricaturé. UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
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Le Crédit photo : C. et J.L Millot
Jean-Marie Viprey
La salle de rédaction en 1909
Scriptorium numérique Le projet presse régionale s'inscrit dans le cadre du Scriptorium numérique FANUM4 lié à la Maison des sciences de l'homme et de l'environnement (MSHE). Cette entité mutualise les compétences scientifiques et les moyens technologiques des laboratoires franc-comtois recourant à des données numérisées. Elle associe l'Université, les institutions de conservation, de patrimoine et d'archives et des éditeurs scientifiques.
a plupart des quotidiens régionaux sont nés sous la Troisième République1. Beaucoup sont restés relativement éphémères, à l'exception du Petit comtois qui a paru pendant une soixantaine d'années (de 1883 à 1944). Ce journal s'adressait surtout aux ouvriers, aux horlogers et aux paysans. Comme les autres quotidiens régionaux, il avait pour vocation de mener des combats politiques et de propulser certains personnages sur le devant de la scène électorale.
Toute la collection du Petit comtois est archivée à la Bibliothèque municipale de conservation. L'Université de Franche-Comté (UFC) collabore avec cette bibliothèque dans le cadre d'un programme de numérisation de la presse quotidienne régionale de l'époque.
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Scanner des documents anciens nécessite du personnel spécialisé et du matériel adapté, c'est pourquoi la Région Franche-Comté et la Ville de Besançon ont apporté leur soutien financier et technique à ce projet.
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Les linotypes de l'imprimerie Millot
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Virginie Lethier
L'atelier
Ces collectivités locales voient dans le projet Presse quotidienne régionale de la IIIème république un moyen de valoriser et de conserver un élément important de leur patrimoine. Pour les chercheurs de l'Université, la constitution d'une base de données complète à partir des textes de ces journaux va permettre d'étudier de façon systématique le discours, la langue et les polémiques de l'époque. Actuellement, ce sont principalement des linguistes et des littéraires du LaSeLDI2 et de l'équipe ATST 3 qui y travaillent. A terme, des philosophes et des historiens des universités de Franche-Comté et de Bourgogne, ainsi que des chercheurs du monde entier, utiliseront eux aussi cet énorme corpus. Virginie Lethier termine actuellement sa thèse au Centre Jacques Petit sous la co-direction de Jean-Marie Viprey
Autrefois en terre comtoise * 1883 - 19 44
Petit comtois Le Petit comtois était le quotidien régional le plus lu en Franche-Comté sous la Troisième République. Un vaste programme de numérisation de ce journal a été entrepris en vue d'études pluridisciplinaires de grande ampleur.
Contact : Virginie Lethier vlethier@univ-fcomte.fr
Philippe Schepens Tél. 03 81 66 54 79 philippe.schepens@univ-fcomte.fr
et de Philippe Schepens. Elle a participé à la constitution de la base documentaire et tire ses premières conclusions. Ses recherches portent sur les formes du discours employées dans le quotidien républicain. Grâce à des outils informatiques conçus pour passer les textes au crible et repérer des éléments de vocabulaire, des répétitions et des associations de mots, elle étudie le lexique utilisé, les formes du texte et l'évolution du sens de certaines notions comme “capital” ou ”patrie”. Elle remarque : ”Dans les colonnes du Petit comtois, l'idéologie républicaine est omniprésente, y compris dans les poèmes ou les faits divers. La subjectivité est parfaitement assumée.” Jean-Marie Viprey renchérit : “C'est tout à fait révélateur de l'ambiance de la Troisième République pendant
laquelle ont eu lieu beaucoup de polémiques publiques comme l'affaire Dreyfus.” Virginie Lethier étudie aussi la façon dont ce discours militant s'intègre dans une presse dont les règles ne sont pas encore établies. ”Avant 1899, il n'y avait ni école, ni manuel de journalisme. Les façons d'écrire un éditorial, d'organiser un quotidien en rubriques, se sont normalisées progressivement, par imitation, d'un journal à l'autre” expliquet-elle.
Jean-Marie Viprey Tél. 03 81 66 51 44 jean-marie.viprey@univ-fcomte.frmail
images numérisées en texte. Ils développent aussi de nouveaux logiciels pour automatiser et rendre plus ergonomique l'analyse de ces textes qui représentent des données de plusieurs centaines de millions de mots. Ces programmes intéresseront d'autres laboratoires et les organismes de conservation comme les bibliothèques, les centres de documentation et les archives.
Dans le projet Presse quotidienne régionale de la IIIème république figure un important volet méthodologique. Les chercheurs et ingénieurs d'études ont amélioré les systèmes de reconnaissance optique des caractères qui transforment les Une rotative 1 2 3 4
de 1870 à 1940 Laboratoire de sémio-linguistique didactique et informatique Archive, textes, sciences des textes Fonds d'archives numériques
http://laseldi.univ-fcomte.fr/petit_comtois/
L'impression
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r e i t é m n U l e n n o i t tradi
Si la Franche-Comté produit des pâtes pressées cuites, qui représentent des rendements plus faibles que les pâtes molles, c'est parce qu'elles se gardent plus longtemps et que leur mode de fabrication, qui nécessite une coagulation rapide, convient au climat chaud en été. La forme des meules de comté était adaptée au transport sur des charrettes.
S'il y a toujours eu une production fromagère en Franche-Comté, les méthodes de fabrication du comté ne se sont standardisées qu'au XIXème siècle, lorsque les fromagers ont commencé à apprendre leur métier dans des écoles de laiterie. Aujourd'hui, l'Université de Franche-Comté leur propose, avec le soutien des écoles nationales d'industrie laitière (ENIL) de Mamirolle et de Poligny, une licence professionnelle consacrée aux fromages de terroir. Les fromages sont nés de la nécessité de transformer le lait, matière hautement périssable, afin de le conserver. Dès le XIIIème siècle, les paysans du Jura mettaient leur lait en commun dans des coopératives : les chalets-fruitières, pour le stocker sous forme de fromage. Ces fruitières se sont multipliées dans la région à la fin du XIXème siècle, créant un besoin de main d'oeuvre que l'embauche de fromagers suisses, formés dans les alpages, ne suffisait plus à combler. C'est pourquoi la première école d'industrie laitière a été créée à Mamirolle, en 1888, suivie de celle de Poligny, en 1889. Les jeunes fromagers y apprenaient leur métier, mais aussi l'usage de nouveaux équipements et certaines formes d'organisation du travail. Comme les savoirs techniques ont été inventoriés et améliorés dans le cadre de ces enseignements, la production fromagère s'est progressivement standardisée. De nos jours, la fabrication des fromages de terroir du massif du Jura et des Alpes du Nord suit un cahier des charges rigoureux, conforme aux différentes appellations d'origine contrôlée (AOC). Elle se déroule dans de petites unités de production artisanales et demande un savoir-faire spécifique, bien différent de celui qui est requis sur les grandes chaînes de production industrielle. Dans ces petits ateliers, les conditions de fabrication sont chaque jour différentes, selon les variations de l'alimentation des animaux et du climat. Le fromager doit savoir s'y adapter pour obtenir un produit de qualité constante. Il doit aussi gérer les relations avec les paysans, connaître l'évolution des outils, savoir réagir aux incidents techniques et même être capable d'accueillir des touristes en visite. Pour répondre à ce besoin de formation spécifique, l'Université de Franche-Comté a ouvert cette année une licence professionnelle Industrie agroalimentaire, alimentation, spécialité Responsable d'atelier de productions fromagères de terroir1, en collaboration avec les ENIL de Mamirolle et de Poligny et avec le Comité technique des fromages comtois.
Xavier Loren, étudiant en licence professionnelle 18
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Autrefois en terre comtoise X I Xe - X e X
Xavier Loren a choisi cette formation, après un BTS agro-alimentaire, pour obtenir un niveau de qualification à bac + 3 et devenir fromager. Comme beaucoup d'autres étudiants de cette première promotion, il est apprenti. “Je travaille à Ouhans, dans une toute petite coopérative. C'est idéal pour apprendre le métier car je suis amené à occuper tous les postes et même à remplacer régulièrement le fromager” explique-t-il. S'il avoue avoir été un peu surpris à l'idée d'avoir à suivre des cours de sociologie ou d'histoire, il a finalement apprécié les interventions des différents universitaires impliqués dans sa formation. Sur le plan technologique, la licence professionnelle reprend tous les aspect d'un ancien certificat de spécialisation post-BTS de l'ENIL. La pédagogie y est basée sur beaucoup de pratique. Les élèves apprennent à fabriquer chaque grande famille de fromage selon les différentes AOC et même à en faire de mauvais pour connaître les erreurs à ne pas reproduire. “Plus les élèves fabriquent, plus ils apprennent !” proclame Michel Gurtner, enseignant à l'ENIL.
Parmi les intervenants, on compte aussi beaucoup de professionnels du secteur “Nous voulons leur faire rencontrer tous les acteurs de la filière fromagère auxquels ils sont susceptibles d'être confrontés, par exemple les représentants des douanes ou ceux des syndicats de produits” déclare Pascal Bérion, responsable de la licence professionnelle. ”On apprend aussi à maîtriser les normes de sécurité européennes. Elles sont parfois difficiles à mettre en oeuvre dans les ateliers de petite taille” remarque Xavier Loren. Cet étudiant est loin d'être inquiet pour son avenir professionnel, car on lui a déjà proposé un poste de fromager remplaçant dans les coopératives où il termine son apprentissage. 1 L'Université de Franche-Comté propose une autre licence professionnelle plus adaptée à la production industrielle de produits laitiers : la licence professionnelle Industrie agro-alimentaire, alimentation, spécialité Transformation laitière.
La première promotion des étudiants de licence professionnelle Industrie agro-alimentaire, alimentation, spécialité Responsable d'atelier de productions fromagères de terroir, compte beaucoup de jeunes originaires de la région, mais aussi des vosgiens, des savoyards, et même une japonaise. Kazuko Tsurumi vendait des fromages français à Tokyo. Elle est venue en Franche-Comté pour apprendre à les fabriquer.
Contact : Pascal Bérion Tél. 03 81 66 54 07 pascal.berion@univ-fcomte.fr
http://www.enil.fr/
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Dès leur premier semestre d'études, les étudiants en sciences et technologie ont pu visiter deux grands centres de recherche internationaux lors d'un voyage de découverte professionnelle.
1 Le dispositif starter, en première année de licence, est un tronc commun au premier semestre permettant aux étudiants de découvrir les différentes matières vers lesquelles ils choisiront de s'orienter ensuite. L'encadrement et la proximité entre enseignants et étudiants sont renforcés pendant ce semestre de façon à favoriser la réussite.
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Jeanna Buldyreva, enseignant-chercheur à l'UFR Sciences et techniques (ST), est à l'origine du projet. Elle explique : “En arrivant à l'université, les jeunes ne savent pas toujours vers quelle profession s'orienter. Ce voyage était l'occasion de leur faire découvrir les métiers de la recherche.” Les 240 étudiants inscrits en licence dans le dispositif Starter, sciences et technologie1 ont été répartis en plusieurs groupes. Six de ces groupes sont allés à Darmstadt, en Allemagne, pour visiter le Centre européen des opérations spatiales (ESOC) qui gère les satellites après leur lancement. Accompagnés par un guide, les étudiants ont observé le fonctionnement des salles de contrôle et examiné les maquettes des satellites sur lesquelles sont menés les essais avant lancement. On leur a expliqué le travail des différents professionnels : chercheurs, ingénieurs ou techniciens, qui mènent ces missions scientifiques d'observation de la terre. Deux autres groupes sont partis à Genève, en Suisse, pour visiter l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Il s'agit du plus grand laboratoire de physique des particules au monde. Clément Ecoffey, étudiant en première année de licence physique-chimie, était du voyage. Il donne ses impressions : “Le CERN est très grand mais on n'en voit qu'une partie puisque la majorité des installations est enterrée. On a traversé des couloirs interminables. Dans chaque bureau ouvert on pouvait voir un tableau rempli d'équations incompréhensibles. Pour mesurer des choses infimes il faut des appareils de mesure qui occupent un hangar, c'est impressionnant.”
A la découverte des métiers de la recherche Lors de ce voyage, les étudiants ont constaté que ces grands centres de recherche ont besoin de spécialistes de nombreuses disciplines : des physiciens, bien sûr, mais aussi des mathématiciens, des informaticiens ou encore des mécaniciens. “De nombreuses nationalités différentes y sont représentées et les étudiants comprennent aussi l'intérêt des langues vivantes” commente Jeanna Buldyreva. Vincent Ballenegger, enseignant-chercheur et coorganisateur du voyage, raconte : ”Dans le musée du CERN figure un détecteur de muons. Il émet un signal sonore à chaque fois qu'il détecte l'une de ces particules produites par le rayonnement cosmique. Pour les étudiants, c'était l'illustration concrète d'un aspect de leur cours sur la relativité restreinte.” Ces voyages, financés par l’UFR ST, seront reconduits l'année prochaine. Les étudiants auront l'occasion de découvrir d'autres centres de recherche comme l’Institut franco-allemand de recherche fondamentale à Saint-Louis (ISL). Contact : Jeanna Buldyreva Tél. 03 81 66 63 60 jeanna.buldyreva@univ-fcomte.fr Crédits photos : Jeanna Buldyreva et Vincent Ballenegger
FORMATIONtoutl’Ufc
Année mondiale de l'astronomie Conférences > Pendant la Semaine de l'astrophysique française Kursaal (Besançon) à 20 h 30 • lundi 29 juin Les planètes extra-solaires par Stéphane Udry • mercredi 1er juillet L'Europe et la conquête spatiale par Roger Maurice Bonnet • jeudi 2 juillet La mission spatiale Corot par Annie Baglin
> Pendant les Journées du patrimoine Salle de conférences de l'Observatoire • samedi 19 septembre à 14 h 30 : Urbain Le Verrier : entre excellence et omnipotence par Françoise Le Guet-Tully et Souad Ben Hamed à 18 h : Le patrimoine astronomique par Françoise Le Guet-Tully et Jean Davoigneau • dimanche 20 septembre à 14 h 30 : Le temps et les astres ; histoire de l'observatoire de Besançon par François Vernotte à 18 h : Histoires croisées de la maison Louis Leroy et de l'Observatoire de Besançon par la société Louis Leroy
• vendredi 3 juillet L'Observatoire Auger et les astroparticules par Antoine Letessier Selvon > Dans le cadre de La nuit des étoiles Parc de l'observatoire à 20 h 30
> Pendant la Nuit des chercheurs
• samedi 25 juillet L'astronomie, un outil pour penser le psychisme par Samuel Lepastier • dimanche 26 juillet L'astronomie à la station Concordia en Antarctique par Eric Fossat
• vendredi 25 septembre au Musée du temps (Besançon) de 18 h à 20 h Voyage dans le temps par la Mission culture scientifique de l'UFC
Culture scientifiquetoutl’Ufc Inauguration de l'Observatoire public samedi 19 et dimanche 20 septembre Première séance d'observation publique avec l'astrographe rénové de l'Observatoire. Séance limitée à 18 personnes sur réservation.
Expérience
Table ronde • Samedi 4 juillet Kursaal (Besançon) 14 h 30 Astronomie et environnnement. Les enjeux climatiques à la lumière de l'histoire de la terre et des autres planètes. Avec : Yves Fouquart, physicien de l'atmosphère, Jean Jouzel, glaciologue, Jacques Laskar, astronome et Michel Magny, paléo-climatologue.
• samedi 4 juillet Citadelle de Besançon à 10 h 30 Reconstitution historique de l'expérience de Von Jolly
Observations • vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 juillet à l'Observatoire de Besançon La nuit des étoiles
Visites • samedi 19 et dimanche 20 septembre L'observatoire et ses laboratoires actuels
Contact : Observatoire de Besançon - 41 bis avenue de l'Observatoire BP 1615 - 25010 Besançon cedex Tél. 03 81 66 69 00 - ama09@obs-besancon.fr http://www.obs-besancon.fr/ama09
Un été au Jardin botanique Le Jardin botanique de la Ville de Besançon et de l'Université de Franche-Comté organise des visites commentées gratuites, pour tout public, en juin et en juillet à 15 h. Les 26 et 27 juin : Exposition d’herbiers réalisés dans le cadre d'un concours par des étudiants en pharmacie et en biologie de l'Université de Franche-Comté.
- 28 juin : Économie d’eau au Jardin - 5 juillet : Plantes sauvages et cultivées comestibles - 12 juillet : Visite guidée de l’ensemble du jardin - 19 juillet : Arbre qui es-tu ? - 22 juillet : Attention plantes mythiques ! - 26 juillet : Plantes carnivores et Darwin
- 2 août : Plantes magiques, plantes des dieux, des sorcières et de l’amour… Le jardin botanique ouvre aussi ses collections aux enfants tous les mercredis et vendredis de juillet. Des visites de l’apothicairerie organisées par l’Office de Tourisme en collaboration avec le jardin botanique sont proposées, sur inscription. Elles sont payantes.
http://jardin-botanique.univ-fcomte.fr/ Contact : Jardin Botanique Place Leclerc - 25000 Besançon ouvert tous les jours de 7h à 19h Entrée gratuite Tél. 03 81 66 57 78 jardbotan.besancon@univ-fcomte.fr UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
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NOUVEAUTÉtoutl’Ufc
Optimiser le potentiel sportif Un centre dédié à l'évaluation du potentiel physique des sportifs a été inauguré le 13 mai dans les locaux de l'UFR STAPS1. Ce lieu, destiné avant tout à la formation des étudiants, sera également ouvert à des utilisateurs extérieurs à l'Université. Au Centre d'optimisation de la performance sportive (COPS), on dispose de matériel de mesure sophistiqué pour évaluer les performances d'athlètes, qu'ils soient sportifs pendant leurs loisirs ou de haut-niveau. Il y a un tapis de course pour étudier la motricité, des capteurs qui enregistrent la rapidité avec laquelle on soulève des charges, un système capable de mesurer l'élévation lors de sauts en extension, des vélos qui enregistrent la puissance et la fréquence du pédalage ou encore des systèmes vidéos et informatiques pour analyser les mouvements. Les équipements du COPS permettent aussi d'étudier des paramètres physiologiques comme la fréquence cardiaque ou la consommation d'oxygène... Il s'agit d'obtenir un maximum d'informations sur le potentiel physique d'un individu pour améliorer ses performances sportives ou sa santé.
Contact : Frédéric Grappe Responsable du COPS Tél. 03 81 66 67 83 frederic.grappe@univ-fcomte.fr Romain Bouzigon Président de l'association Sport performance bisontin Tél. 06 70 27 93 27 romain.bouzigon@live.fr Centre d'optimisation de la performance sportive UFR STAPS 2 rue de l'épitaphe 25000 Besançon
Mais toutes ces mesures ne sont rien sans des méthodes d'analyse et d'interprétation adaptées. Celles qui sont proposées au COPS ont été développées à partir des travaux d'enseignants-chercheurs de l'Université de Franche-Comté. “L'UFR STAPS veut s'affirmer en tant que spécialiste de l'évaluation du potentiel physique. Notre spécificité réside dans une prise en compte globale du sportif, dans ses dimensions physiologique, biomécanique, mais aussi psychologique” explique Frédéric Grappe, responsable du COPS. Cette année, un diplôme d'université (DU) en lien avec le COPS a été créé. Il s'intitule Evaluation, performance, préparation physique. Il s'adresse par exemple aux entraîneurs venus chercher de nouvelles méthodes de mesure pour améliorer leur travail quotidien. 1 UFR Sciences et techniques des activités physiques et sportives
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Ce centre, dont les équipements ont été partiellement financés par des crédits pédagogiques de l'Université de Franche-Comté, est avant tout un lieu de formation. Les étudiants des filières Activités physiques adaptées et Entraînement sportif y suivent des travaux dirigés et des travaux pratiques. Ils peuvent même emprunter le matériel pour l'utiliser sur leurs lieux de stage. “Grâce au COPS, les étudiants disposeront toujours des systèmes dernier cri pour se former” déclare Frédéric Grappe. Le COPS est aussi une structure ouverte aux enseignants et élèves des collèges et lycées régionaux. Moyennant finances, il est également accessible aux clubs et pôles sportifs, aux comités d'entreprise et aux manufacturiers d'équipements sportifs qui voudraient y valider leurs produits. C'est une association étudiante nommée “Sport performance bisontin” qui gère les accès, les plannings d'occupation de la salle et les prêts de matériel, en collaboration avec les enseignants-chercheurs. Elle regroupe beaucoup d'étudiants de la filière entraînement sportif. En formant les utilisateurs du COPS aux méthodes de mesure et d'analyse, les étudiants acquièrent aussi de l'expérience pour leur futur métier.
Connaissez-vous l'ultimate?
SPORTtoutl’Ufc
L'ultimate se réfère aux valeurs originales de l'olympisme. Contact : Frédéric Grappe Michel Crevoisier Comité régional du sport universitaire Tél. 03 81 66 61 16 crsu-besancon@univ-fcomte.fr Stéphane Féral SUAPS-Campus sport Tél. 03 81 66 63 62 suaps@univ-fcomte.fr
L'idée est née sur un campus américain, quand des étudiants se sont mis à se lancer des moules à tartes à la fin de leur repas. Plus tard, l'un d'entre eux, devenu ingénieur dans la fabrication des plastiques, a conçu un disque volant qu'il a nommé Frisbee. Pendant une partie d'ultimate, chaque équipe cherche à placer le frisbee, par un jeu de passes, dans un but en bout de terrain. Les matches se jouent en 20 minutes ou 13 points. Ce sport exige de bonnes qualités athlétiques. “Il conjugue l'intensité du basket, l'esprit d'équipe du rugby, la concentration du golf et la précision du tir à l'arc” déclare Michel Crevoisier, responsable du Comité régional du sport universitaire (CRSU). L'ultimate repose sur un système d'auto-arbitrage. Ce sont les joueurs qui annoncent leurs propres fautes et aucun d'entre eux ne viole intentionnellement les règles du jeu. Les éventuels litiges se règlent par la discussion. A la fin de chaque rencontre les joueurs des deux équipes procèdent ensemble à l'analyse du match.
Salsamoondo Salsamoondo Salsamoondo L'association Salsamoondo concilie danse, culture et action humanitaire Cette association a été créée il y a une dizaine d'années à Besançon. Elle compte une centaine de membres, majoritairement étudiants. Comme son nom l'indique, ses activités sont liées à la salsa, célèbre danse latine dont il existe différentes formes : cubaine ou portoricaine. On la danse en couple, ou bien en groupe. Salsamoondo organise des cours et des stages de danse1 et prépare des chorégraphies pour des spectacles ou des soirées. L'aspect sportif et ludique de ces activités cache l'objectif véritable de l'association : véhiculer la culture latine, par le biais de la danse. Ses membres organisent aussi des séminaires, des pièces de théâtres ou encore des expositions pour faire connaître différents pays latins. Joignant l'utile à l'agréable, Salsamoondo récolte des fonds lors de ses différentes activités (soirées, spectacles) et les reverse
Même lors des compétitions, le principe de respect de l'adversaire prime sur le résultat. La pratique de l'ultimate se développe. Le nombre de clubs a doublé en trois ans. Avec son état d'esprit remarquable, ce sport, qui peut se jouer partout et nécessite peu de matériel, intéresse de plus en plus les enseignants d'éducation physique et sportive (EPS). L'ultimate figure parmi les activités sportives proposées au SUAPScampus sport. Stéphane Féral, qui anime cette pratique, ses étudiants et le Comité régional du sport universitaire (CRSU) ont organisé en mars dernier sur le campus de la Bouloie, les championnats de France d'ultimate. Quatorze équipes, venues de toute la France, ainsi qu'une équipe de Bruxelles se sont affrontées. C'est l'équipe de l'Association sportive universitaire (ASU) de Besançon qui a remporté la victoire. Crédit photos : Fabien Dumay
Crédit photo : Cédric Clév y
Crédit photo : Bertrand Riotte
L'Ultimate est un sport original qui se joue en équipes mixtes et se passe d'arbitre. Il rencontre un engouement croissant.
à des associations à vocation humanitaire qui oeuvrent en Amérique latine. Elle aide par exemple l'association Solidarité Pérou de Besançon à mener des actions de prévention et d'éducation à l'hygiène auprès de la population d'un bidonville situé près de Lima. Elle travaille aussi avec Ala-associaçao latino-americana da Bahia, une association de médecins Brésiliens qui prodiguent des soins médicaux dans de petits villages du sud du Brésil.
Contact : Cédric Clévy Tél. 03 81 40 28 03 cedric.clevy@univ-fcomte.fr
1 La salsa peut aussi être pratiquée au SUAPS-campus sport.
Cours de Salsa au kiosque Granvelle pendant l'été le jeudi de 19h30 à 22h Stages et cours le mardi soir à la MDE pendant l'année universitaire
http://www.salsamoondo.org UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
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CULTUREtoutl’Ufc Malki tsigani L'association Malki tsigani mène des projets éducatifs auprès d'enfants roms, afin de lutter contre les préjugés et l'exclusion dont ils sont victimes en Bulgarie. Pour mieux faire connaître leur univers, une douzaine d'enfants issus du plus grand quartier rom de Sofia ont photographié leur quotidien, leur quartier, leur traditions. Ces photographies sont exposées, mais aussi rassemblées dans un livre intitulé Regards d'enfants. Bibliothèque Universitaire Lucien Febvre Belfort
du 23 juin au 13 juillet
Vauban : les sites majeurs Des vues aériennes grand format des différents sites du réseau Vauban, réalisées par le photographe Franck Lechenet sont également exposées.
Gymnase de l'IUFM Fort Griffon - Besançon
du 1er au 21 juillet 2009 du lundi au vendredi : de 10h à 12h et de 14h à 17h le samedi et le dimanche de 14h à 17h
Crédit photo : Alex Andreoli
Le Réseau des sites majeurs de Vauban a réalisé une exposition avec bibliothèque de matériaux, vidéo et diaporama. Elle présente les douze fortifications inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco.
Soutien aux initiatives étudiantes 24
UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
Le Fonds de soutien et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE) de l'Université finance certains projets étudiants individuels ou collectifs. Cette année, exceptionnellement, une commission FSDIE sera organisée en septembre. Les dossiers, disponibles à la Maison des étudiants (MDE), sont à rendre au plus tard le mardi 30 juin.
Contact : Emilie Parisot Chargée de mission vie étudiante, culturelle et associative Maison des étudiants Tél. 03 81 66 51 78 emilie.parisot@univ-fcomte.fr