Mission Janus
Épisode I - 2019 Les noces de l’École et de L’Écologie
Épisode II - 2020 Les pilotes de la transition
Épisode III - 2021 Le goût de l’alimentation durable
Épisode IV - 2022 Les écoles zérodéchet
Épisode V - 2025 La douceur de l’énergie et de la mobilité
Récit de la transition écologique et solidaire des écoles de la COCOF Hanne (Osmos) et moi, Swen (Centre d’écologie urbaine), avons été parachutés en février 2019 sur la planète COCOF, qui est la “Commission Communautaire Française”.
La mission Janus Janus, c’est le dieu romain des commencements et des fins, des choix, des passages et des portes. Ça nous semblait bien correspondre à cette transition écologique dont nous allons, dans cette histoire, imaginer la trajectoire de 2019 à 2025. A la différence de la mission lunaire de 1969 “Apollo”, un autre dieu, grec celui-là, la mission Janus ne voyage pas dans l’espace, elle voyage dans le temps. Pour autant, les amateurs de science-fiction seront probablement déçus : cette histoire n’est pas d’invention technophobe ou technophile. Elle est plutôt, disons... “naturaliste”, en ce qu’elle met en scène des
protagonistes bien ancrés dans la réalité. Comme la réalité dépasse la fiction, il faut nous excuser du fait que de nombreuses personnes, pourtant si inspirantes et dynamiques, n’apparaissent pas dans le récit de ce voyage. Il y en a simplement trop. L’objectif de cette « narration prospective » n’était pas l’exhaustivité, mais l’exemplarité de ce qui se fait dans l’enseignement public francophone de Bruxelles.
La planète COCOF La Cocof se trouve dans la constellation des institutions belges et gravite dans le système administratif et politique de la Région de Bruxelles-Capitale. Là-bas, on s’occupe essentiellement des affaires liées à la culture et à l’enseignement francophone (...). La mission Notre mission était de soutenir et dynamiser les actions de “transition écologique et solidaire” dans les différents établissements d’enseignement fondamental, secondaire ordinaire et spécialisé, supérieur ou encore de promotion sociale. Les rencontres Pour ce faire, nous sommes partis à la rencontre des habitants de la planète COCOF qui œuvrent quotidiennement au développement d’une gestion plus écologique de leur école. Ils nous ont raconté leur histoire, leur travail et leurs rêves en matière d’écologie et de solidarité. Comme c’est aussi en faisant qu’on apprend, nous avons mis la main à la pâte avec eux au travers de quelques réalisations concrètes.
Le voyage dans le temps Après toutes ces aventures, on s’est creusé la tête à l’ombre des grandes chaleurs qui ont battu de nouveaux records cet été 2019. Nous voulions amener un peu de fraîcheur à l’expression d’une vision réaliste pour le futur de la planète COCOF. Nous avons finalement pensé qu’un peu de profondeur historique pouvait tempérer la brûlante actualité. C’est ainsi que nous avons trouvé le nom de notre histoire, la “Mission Janus”. Les destinations La mission Janus commence avec les pieds sur terre, au jardin pédagogique du campus du Ceria où nous avons imaginé les noces de l’École et de l’Écologie. Notre première étape est ensuite la “gouvernance” de cette transition. La deuxième étape a mis le cap vers 2021 avec l’alimentation durable. En 2023, nous avons imaginé des écoles zéro-déchet. Enfin, nous avons atterri en 2025 avec la vision plus éthérée d’un campus “bas carbone”.
Bon voyage à tous! Hanne & Swen
Photo: Marine Payez
Visite sur le site au Bon Air, février 2019
Atelier “Greenday” à Gheude, mars 2019
La planète COCOF: Où a-t-on atteri exactement? L’enseignementet la formation Ils font partie du service public francophone bruxellois et concernent près de 7000 élèves et étudiants. La direction Ses différents services (enseignements, transports, recherches, entretien des sites...) sont chapeautés par le directeur d’administration de l’Enseignement et de la Formation professionnel. Les écoles * L’institut Emile GRYZON * L’institut REDOUTÉ-PEIFFER * L’institut Charles GHEUDE * L’institut Alexandre HERLIN * La Haute École Lucia de BROUCKÈRE * ESAC - Ecole supérieure des arts du Cirque * L’institut Roger LAMBION * L’institut Roger GUILBERT * L’institut de Recherche LABIRIS * L’Institut Lallemand (pas inclus)
Le campus du CERIA
Charles Gheude
Alexandre Herlin
Sur 5 sites * Le campus CERIA * L’institut Alexandre Herlin * L’institut Charles Gheude * L’institut Redouté-Peiffer * Le site de Bon Air La politique Depuis juin 2019, la Ministre-présidente de la COCOF est Barbara Trachte et le Ministre de l’enseignement est Rudi Vervoort.
RédoutéPeiffer Le Bon Air (Redouté-Peifer)
Projet réalisé par Le Centre d’écologie urbaine et Osmos Network transversal design & development
Avec le soutien de La Commission communautaire française (COCOF)
Épisode I - 2019
Les noces de l’École et de L’Écologie
Photo: bruciel.brussels
Le mariage de l’École et l’Écologie La Mission Janus a commencé son voyage dans le temps le 26 septembre 2019, le jour du mariage de l’École et de l’Écologie. Ce jour-là, on inaugurait la création d’un grand jardin pédagogique sur le campus du CERIA. Cette grande fête était aussi joyeuse qu’improbable. Bien que de nombreux professeurs, élèves, administrateurs et techniciens fussent venus, certains voyaient toujours ce couple avec beaucoup de circonspection. « Ça ne durera pas » disaient les uns. « C’est un mariage arrangé » répondaient les autres. C’est vrai que ce rapprochement avait tout pour surprendre, à commencer par la différence d’âge. L’Écologie était si jeune, à peine 150 ans, comparée à l’École qui avait une si longue histoire ! Flash-back
gage dans une lutte pour la protection de l’environnement. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Écologie et l’École, chacun de leur côté, rêvent de gloire et de popularité. Leurs ambitions se réalisent pendant les 30 glorieuses, alors que l’activité économique s’intensifie et se mondialise. Tandis que l’École se réjouissait qu’un système de scolarisation de masse prenne forme, l’Écologie se désolait que les dégradations environnementales s’accélèrent.
Échanges de graines entre le Bon Air et le CERIA
Pédagogie de projets Atelier bois : construction de bancs, de tables...
Hôtels à insectes
Des cultures en fonction de la demande des cuisiniers
Supprimer le revêtement en asphalte
Vignes
Atelier culture de balcon : permettre aux élèves d’apprendre à planter chez eux
Etang didactique, source de biodiversité avec des batraciens
Station Météo Classe extérieure
Aménagement sportif Spirales aromatiques (aspect utilitaire cuisine et esthétique)
Jardins mandalas
Mosaïques potagères
Haies bio diversifiées de fruits
Photosynthèse, microscopie
Appareil de musculation (Cours d’éducation physique)
C’est dans ce contexte que le CERIA (le Centre d’Études et de Recherche des Industries Alimentaires) fut créé. Le CERIA, une des incarnations sur terre de l’École, a permis à des dizaines de milliers de personnes de se former à l’apprentissage d’un métier. Il se trouve que c’est là-bas que l’Écologie et l’École se sont rencontrés pour la première fois. Pour de vrai.
Quand l’Écologie fait ses premiers pas dans les milieux universitaires à la fin du XIXe siècle, l’École n’est encore réservée qu’à une minorité de privilégiés. Plus tard, convaincue que le savoir ouvre à la citoyenneté et à l’émancipation sociale, l’École s’engage dans une lutte pour la démocratisation de l’enseignement. De son côté, l’Écologie met en lumière l’impact négatif sur la faune et la flore de l’expansion des activités humaines et s’en-
Le mariage de l’École et l’Écologie Le jour du mariage de l’École et de l’Écologie, on inaugurait le jardin pédagogique sur le campus du CERIA.
au jardin pédagogique du campus du CERIA. Texte: Idées pour le jardin pédagogique, exprimées lors de l’atelier de participation en mars 2019.
Photo: Florian Goor
Le jardin pĂŠdagogique au campus du CERIA, septembre 2019
La rencontre de l’École et l’Écologie Elle se passa tout naturellement à la cantine du Campus du CERIA il y a 50 ans. Ce ne fut pas le coup de foudre.
L’Écologie – égrillarde « Vos formes sont fascinantes » L’École – olympienne « Vous aimez l’architecture moder niste ? » L’Écologie – philosophe « Pas vraiment. Mais cela vous re présente bien : lumineux, fonctionnel, égalitaire… » L’École – prudente « Vous semblez me flatter sans m’apprécier, je ne sais pas quoi penser ». L’Écologie – redoutable « Il vous suffit d’apprendre à me connaître et vous comprendrez ». L’École – travailleuse « Je vous ai lu ». L’Écologie – intéressée « Et ? »
L’École – enthousiaste « Je vous trouve romantique, pro fond, original, inspirant même ! » L’Écologie – expédiente « Eh bien alors, enseignez-moi ! » L’École – navrée « Mais vous n’êtes pas une disci pline très claire… et puis, entre nous, je vous sens souvent un peu impulsif et à rebours du progrès… » L’Écologie – échauffée « Si votre progrès est celui de la croissance et de l’accumulation per pétuelle, oui, en effet !» L’École – désolée « Mais on n’arrête pas le progrès ! » L’Écologie – inquiétante « Si nous continuons comme ça, ce sont les limites de notre environnement qui l’arrêteront, croyez-moi ! » L’École – rassurant « Ne soyez pas si alarmiste ! Mon rôle est justement de former des citoyens capables et respon sables … ».
L’Écologie – fiévreux « Mais regardez fondre la biodiver sité et la banquise ! C’est toute notre manière de penser et de vivre qu’il faut changer ! L’École – insouciant « Je comprends, mais ce que je vois pour l’instant, c’est que mon parc a besoin d’un peu plus d’entretien... Je vous souhaite bon courage dans votre noble combat. Nous nous reverrons peut-être… ».
Photo: bruciel.brussels Le campus du CERIA, le lieu de la première rencontre de l’École et l’Écologie, vers 1970.
Sans écologie, plus de justice sociale ! Sans école, pas de changement des schémas de pensée !
Des années plus tard, de l’eau des glaciers avait coulé sous les ponts. Depuis cette première rencontre dans les années 70, l’Écologie et l’École n’avaient en fait jamais cessé de se fréquenter et de discuter avec passion. Petit à petit, ils se rapprochèrent. Et ce qui devait arriver arriva. Ils tombèrent amoureux sur le l’idée de justice environnementale: les plus précarisés ne devaient pas payer les pots cassés des bouleversements écologiques. Pour cela, il fallait agir collectivement. Dès lors, ils ne pouvaient plus se passer l’un de l’autre : “ Sans écologie, plus de justice sociale ! Sans école, pas de changement des schémas de pensée ! “ Ensemble, ils décidèrent de s’appliquer à transmettre de nouvelles valeurs et de former des femmes et des hommes conscients des grands enjeux environnementaux, capables d’agir de manière responsable et solidaire.
L’École et l’Écologie décidèrent donc sous les clameurs des grèves scolaires de se marier. Les noces eurent lieu le 26 septembre 2019 sur ce même campus où ils se rencontrèrent pour la première fois. Leur grand projet de “transition écologique et solidaire” décolla alors. Les mariés étaient pleins d’enthousiasme et de promesses. Directions, ouvriers, professeurs, élèves… Tous étaient prêt à les aider pour que dure cette union singulière. Il y avait cependant toujours quelques esprits chagrins qui ne désemplissaient pas de critiques : “l’amour, ça ne suffit pas”. “Ils feront moins de bruit quand ils divorceront”. “Plaisir d’amour ne dure qu’un moment”... L’École et l’Écologie étaient-ils vraiment un couple solide? Comment allaient-ils concrètement s’y prendre pour réussir cette transition écologique et solidaire? La mission Janus se lance vers l’espoir d’un mariage heureux.
Photos: Florian Goor
La jardin pédagogique, septembre 2019
Ce qui compte c’est une approche globale et une prise de conscience générale... Et ça c’est nouveau!
interview Janus
Marc Golbert - Inspecteur pédagogique Est-ce que l’enseignement et l’écologie sont un couple solide ? Ça fait très longtemps qu’on en parle… mais on constate une accélération manifeste de l’implication de l’école. Il y a maintenant des projet clairement estampillés “écologiques”. Ça va faire partie des priorités de l’école et je pense bientôt des programmes. D’abord dans les cours les plus évidents. Les cours tournant autour de l’horticulture: ce qu’on produit, comment… Et puis les cours tournant autour de la cuisine. Mais aussi sur le plan je dirais de la citoyenneté, dans les cours de philosophie. Mais au-delà des matières enseignées, ce qui compte c’est une approche globale et une prise de conscience générale... Et ça c’est nouveau! Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Je ne suis qu’un maillon de toute la chaîne administrative évidemment… mais je souhaite que plus d’adultes soient preneurs de ces projets et que grâce à l’action des adultes, de plus en plus de jeunes soient preneurs. C’est-à-dire qu’ils intègrent progressivement toute une série de valeurs [...] Ce que j’espère au fond, c’est qu’on soit vraiment très à la pointe de cette éducation. Donc je pense qu’il faut mettre les moyens et communiquer positivement [...] pour que les changements de comportements deviennent aisés, naturels… que ce ne soit pas perçu comme une punition ou parce qu’on a pas le choix.
Marc Golbert Inspecteur pédagogique
Alors est-ce que c’est un mariage heureux… je crois que c’est un couple qui n’existe pas !
interview Janus
Valérie Penninckx - Maître assistant, Haute école Lucia de Brouckère Est-ce que l’enseignement et l’écologie sont un couple solide ? Historiquement non. A partir de la révolution industrielle au moins, l’enseignement a été créé pour fabriquer des gens actifs dans une société industrielle sans regard spécifique pour l’écologie. Moi je me sens parfois en porte-à-faux par rapport à ça. Heureusement, on a un truc magnifique qui s’appelle la liberté pédagogique. Dans ce cadre-là, oui, tous les enseignements que je dispense ont un fondement de durabilité. Dans ce cadre-là, oui, tous les enseignements que je dispense ont un fondement de durabilité. Mais c’est parce que je suis faite comme ça… Alors est-ce que c’est un mariage heureux… je crois que c’est un couple qui n’existe pas (rire). Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Mon rêve c’est que quand moi je présente des solutions qui existent et qui sont relativement faciles à mettre en œuvre, les étudiants ne puissent pas regarder le campus autour d’eux en disant : «Mais, Madame! Pourquoi est-ce qu’on ne le fait pas ici ? « Je pense aux toits végétaux, au tri des déchets, à l’isolation, à la mise en place de circuits courts d’approvisionnement, à un plan de mobilité plus ambitieux... Je sais que de nombreuses initiatives se développent, mais je trouve qu’il leur faut plus de visibilité, une meilleure communication au sein des écoles pour nous permettre aussi d’y participer. Valérie Penninckx Maître assistant à la Haute Ecole Lucia de Brouckère
Photo: Daily Mail
Photo: The Brussels Times
Les clameurs des “grèves scolaires” pour le climat La 2 décembre 2018 à Katowice, en Pologne, s’ouvre la 24e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la « COP24 ». Bon an, mal an, 196 pays y ont adopté des règles d’application des accords de Paris de 2015 pour lutter contre le réchauffement climatique. Au même moment dans les rues de Bruxelles, 65 000 personnes marchent pour le climat. Ils exigent des décisions politiques à la hauteur des enjeux : préserver la biosphère pour les générations futures. En Belgique, les jeunes justement continuent à se mobiliser jusqu’aux triples
Photo: The Independant
élections du 26 mai 2019 – européennes, fédérales et régionales. Comme dans la plupart des pays occidentaux, ils sont des milliers à faire la « grève scolaire » pour faire entendre leurs inquiétudes et marteler leur message auprès de leurs représentants politiques : « A quoi ça sert l’école si on est en train de détruire notre avenir ? »
Photo: Pacific Standard
L’atelier participatif de design du jardin pÊdagogique du campus du CERIA, mars 2019
Épisode II - 2020
Les pilotes de la transition
Photo boat: au.boat, photo flag: NME Culenborg
Le vaisseau de l’enseignement Chaque année, environ 6000 élèves et étudiants de tous les âges bénéficient de l’enseignement public de la COCOF. Si rien ne serait bien sûr possible sans les 850 professeurs qui y travaillent, il faut aussi compter sur les 300 personnes non-enseignantes chargées de l’entretien des bâtiments, des espaces extérieurs, de l’administration… Le pilotage d’un tel vaisseau n’a rien d’évident. La machinerie est complexe, l’équipage important et les écueils nombreux. Heureusement, les écoles de la COCOF ne
sont pas les premières à faire ce voyage vers la durabilité. D’autres écoles ont déjà navigué dans les eaux de l’écologie. On les reconnait en général à leur pavillon et on les appelle les «eco-schools». Une eco-school est une école qui a mis en place une dynamique participative entre élèves, professeurs, ouvriers, direction (...) pour réfléchir et mettre en œuvre des actions. Une eco-school se structure autour d’une «éco-team» qui est un groupe de travail au sein de l’école composé d’élèves, de professeurs, d’ouvriers (...) se réunissant régulièrement.
Le faisceau de la gouvernance La volonté des directions Quand le voyage dans le temps de la Mission Janus est arrivée en 2020, l’administration générale de la COCOF avait déjà pris une série de décisions liées à la gouvernance générale de la transition écologique et solidaire. Ces décisions avaient permis de soutenir les dynamiques participatives de chaque école. La plupart des écoles étaient alors sur la bonne voie pour se faire labelliser «eco-school».
L’efficacité de la Cellule transition La «Cellule transition», c’est une petite équipe de pédagogues et de coordinateurs développant des projets qui mettent en valeurs et soutiennent les initiatives de transition. Dès le début de la Mission Janus, cette équipe a été renforcée en engageant de nouvelles personnes en charge du soutien des dynamiques participatives des écoles. La Cellule transition organise par exemple des évènements conviviaux et
pédagogiques entre les différentes écoles, centralise l’information de ce qui se fait, facilite la collaboration entre les différents services et coordonne les projets transversaux. L’enthousiasme des éco-teams Un ou deux professeurs par école, convaincus par l’engagement écologique, ont reçu des heures hebdomadaires de coordination en soutien aux actions de l’ «eco-team» qui est un groupe de travail composé de personnes de l’école. Le travail de ces professeurs-coordinateurs est de faciliter l’organisation du travail des éco-teams et de représenter leur école lors notamment des Comités de suivi.
A terre on trouve les partenaires externes qui sont sollicités régulièrement.
La Cellule transition, comme capitaine, accompagne l’ensemble des eco-teams.
La bienveillance de partenaires externes Des partenaires externes sont régulièrement sollicités pour soutenir et nourrir le processus au travers d’approches et des projets originaux – comme par exemple Osmos et le Centre d’écologie urbaine début 2019.
Chaque institut a sa propre eco-team pour mettre en œuvre des projets
Dans chaque école, une eco-team initient des projets et des réflexions
Il faut le soutien indispensable des administrations et des directions qui conseillent et suivent le travail de la Cellule transition
La cellule transition soutien les dynamiques participative des écoles. Les partenaires externes facilitent et soutiennent les manœuvres
Les pilotes de la transition
On serait content de vo ir des élèves qui prennent des initiatives et poussent les adultes à aller plus loin .
Patrick Beaudelot - Directeur d’administration de l’enseignement
et de la formation professionnelle
Qui est à la barre de la transition écologique ? Si on prend l’image d’un bateau, oui il y a un capitaine, mais c’est un travail qui doit être essentiellement partagé et diffusé auprès de l’ensemble des acteurs [...] Donc c’est vrai que, à la fois on a envie, moi le premier, d’avoir des choses visibles, tout en n’oubliant pas que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. C’est le reste qui est important, et le reste ce sont des milliers d’élèves que l’on forme et qui seront soit des citoyens dans une perspective de transition prêts à accepter les changements qui devront être faits, ou bien des citoyens qui n’en auront rien à cirer et qui continueront dans le système... système qui a montré ses limites. Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Mon rêve d’ici 2025, il concerne deux parties. D’un côté des élèves pleinement impliqués, engagés et dont les aspects durables font partie de l’éducation… et par éducation, on entend bien une capacité à réfléchir, pas une restriction des libertés, il faut bien sûr laisser un libre-arbitre… mais voilà, on serait content de voir des élèves qui prennent des initiatives et qui poussent les adultes à aller plus loin. Ça c’est une partie du rêve. L’autre partie, c’est qu’on mette sur pied le campus tout à fait… piéton… rénové (on est plein dans les rénovations), qui consommerait moins d’énergie [...] et de moins en moins dépendant aux énergies fossiles [...] et qui produirait dans différents sites dont celui du Bon Air. Patrick Beaudelot Directeur de l’administration
Concrètement, ça implique quoi le label « eco-school » ? En 1994 au Danemark, la Foundation for Environmental Education (FEE), crée un label international pour reconnaitre et mettre en réseau les écoles engagées dans des démarches d’éducation et de gestion de l’environnement. Le pavillon vert du label eco-school flotte aujourd’hui sur le toit de milliers d’écoles à travers le monde. A Bruxelles, le label est arrivé en 2015 par l’entremise de l’asbl COREN qui récompense chaque année de nouvelles écoles. Concrètement, les « eco-school » mettent en place des projets pédagogiques en lien avec
les grands enjeux écologiques (déchets, biodiversité, changement climatique, pollution…) et réalisent des projets concrets pour changer le quotidien de leur école. Le label est avant tout basé sur une dynamique participative. C’est pourquoi il pose une obligation d’organisation, pas de résultats. Les éco-schools se structurent ainsi autour d’une eco-team composée d’élèves, de professeurs, de membres de l’administration et éventuellement de membres du service technique. Chaque année, les eco-teams se fixent quelques objectifs et établissent un plan d’action. Plus tard, les eco-teams s’évalueront elles-mêmes.
des élèves, des parents, des profs, dont un coordinateur.trice,
des techniciens, l’aide de la Cellule transition, Une éco-team c’est :
le soutien de la direction,
La Cellule transition facilite, innove, communique et garantit la transversalité.
Le comité de suivi communique entre administrations et directions des différentes écoles et détermine la stratégie globale sur la base des contributions des éco-teams.
Images: ecoschools.global
Une éco-team se lance dans l’étude de son environnement, propose des solutions, des actions pour changer les choses, une analyse des résltats et surtout un partage des connaissances acquises.
De manière générale, ce serait bien de clarifier la structuration de la «Cellule transition», avec des compétences, un budget, un logo…
interview Janus
Antoine Morthier - Facilitatieur en durabilité,
la cellule transition
Qui est à la barre de la transition écologique ? C’est réparti en fonction des services et des attributions… mais tout est un peu imbriqué. Il faut aujourd’hui clairement une structure transversale qui puisse arriver à mettre les gens autour de la table pour développer des projets dans un sens commun. Notamment sur le site du Ceria, il faut que les différents acteurs se mettent d’accord sur un projet précis et avancent dans le même sens… de dire : «voilà cette année on va travailler sur le zéro déchet», et alors réunir les relais de chaque institut pour mettre en place des actions avec de plus grandes équipes. Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Le projet de potager didactique fait rêver… on met beaucoup d’énergie dedans. C’est quelque chose d’emblématique sur le Campus du Ceria et à Bruxelles. Ca c’est une action parmi d’autres, mais après, de manière générale, ce serait bien de clarifier la structuration et la reconnaissance de la «Cellule transition», avec des compétences, un budget, un logo… je pense par exemple au service Environnement de l’ULB qui a une vraie politique environnementale, qui suit des objectifs et agit de manière structurée.
Antoine Morthier Facilitateur à la Cellule transition
Cette année j’ai d’ailleur s dû refuser certaines propos itions parce que je n’avais plus le temps!
Olivier Barbason Prof de sciences et coordinateur de projets, Institut Herlin
interview Janus
Olivier Barbason - Professeur de sciences et coordinateur de projets écologiques,
Institut Herlin
Qui est à la barre de la transition écologique ? A mon niveau, je suis professeur mais je coordonne aussi pleins d’activités au sein de l’école Il y a quelques années, quand j’ai reçu des heures de coordination pour parler de l’alimentation saine et durable, j’allais voir certains collègues pour savoir s’ils étaient intéressés d’organiser des activités sur l’environnement, les plantes, les aliments… alors au tout début j’ai dû pousser un peu, mais petit à petit ils ont remarqué qu’il y avait plein de choses à faire. Je travaille aujourd’hui avec de plus en plus de professeurs qui sont motivés par cette approche… Cette année j’ai d’ailleurs dû refuser certaines propositions parce que je n’avais plus le temps! Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Il y a beaucoup de choses qu’on pourrait encore faire… Pour moi le but pour les prochaines années c’est de trouver un endroit pour planter une haie fruitière. Ce serait bien pour la vue, la biodiversité et aussi pour le goût parce que, s’il y en a beaucoup, on pourrait aller en goûter avec les élèves. Pour que tous les élèves en profitent, je pense qu’il est possible dans cette grande école [Alexandre Herlin] de faire une haie de 50 mètres ou plus!
Épisode III - 2021
La goût de l’alimentation durable
Photo: Atelier «Greenday» à Gheude, Mars 2019
«Mas ist was man isst»: On est ce qu’on mange
Produire – de la fourche à la fourchette
L’éclat d’un fruit mûr, l’odeur d’une pâtisserie sortant du four ou la saveur de votre plat préféré le disent : la sensualité de l’alimentation est débordante.
Nous sommes en septembre 2021. La transition écologique et solidaire des écoles de la COCOF porte ses premiers fruits, en particulier au Bon Air, le grand site de cultures destiné à la formation des élèves de l’Institut Redouté-Peiffer.
C’est sans nul doute la raison pour laquelle les charmes de la nourriture sont toujours à double tranchant. A la fois source de vitalité et de mollesse, les plaisirs de la table peuvent nous conduire à toutes les déraisons. C’est pourquoi s’alimenter n’est jamais loin de l’éthique, sinon de la morale. Demandez à l’ascète et au gourmand, ils vous diront de bien des manières pourquoi ils sont devenus ce qu’ils mangent. Cette réflexion « diététique » est d’autant plus importante pour l’éducation que les pratiques alimentaires nous emmènent bien au-delà des choix et des responsabilités d’ordre individuel : elles témoignent de géographie, de cultures et de sociétés tout entières. En Belgique, depuis la fin de la seconde guerre, notre alimentation a avant tout été marquée par le développement fulgurant des industries agro-alimentaires. Si les progrès de la productivité sont indéniables, les conséquences du productivisme et de consumérisme, en revanche, remettent en question notre modèle: la surproduction et la surconsommation ont des conséquences négatives sur l’environnement et la santé…
Au niveau de sa production, le Bon Air a continué de cultiver avec un minimum de pesticides et d’engrais minéraux, notamment grâce à sa bonne gestion du compost alimenté par les bio-déchets de plusieurs écoles (voir chapitre zéro-déchet en 2022). Au final, comme espéré par l’équipe de gestion, la production a continué de croître depuis 2019. Afin de distribuer cette production dans l’ensemble des écoles de la COCOF, l’asbl du Bon Air, composée de professeurs, d’ouvriers et d’élèves, a lancé le programme « de la fourche à la fourchette » : grâce à l’utilisation d’une plateforme en ligne permettant de mettre facilement en contact l’offre du Bon Air avec la demande des écoles, les fruits et les légumes « onne-peut-plus locaux » du site nourrissent désormais quotidiennement un grand nombres d’élèves et d’étudiants.
Le site du Bon Air, se former pour produire une alimentation durable.
Atelier de plantation, Herlin, mai 2019
L’élevage en batterie est-il éthiquement acceptable ?
Le bio, c’est toujours bon ?
Pourquoi transpirer dans mon jardin potager alors que le rayon légume est climatisé ?
Les légumes du Bon Air sont-ils les meilleurs du monde ? Pourquoi cuisiner à la vapeur ?
Mon plat préféré est-il bon pour ma santé ? Pourquoi devrait-on manger local ?
Quel goût ça a l’alimentation durable ? Faut-il devenir végétarien ?
Comment manger est-il un art de vivre ?
C’est quoi une vitamine ?
Les plats tout-prêts sont-ils trop salés ?
Comment faire pousser des légumes sans anti-limaces ?
Quelle est l’impact des grandes monocultures sur la biodiversité ?
Le monde des saveurs est-il infini ? C’est quoi le sucre ? C’est quoi les protéines ?
Quel est l’impact des pesticides sur la santé ?
Derrière toutes ces questions, il y a certes des réflexions à mener, mais il y a aussi des habitudes à prendre et des savoir-faire à apprendre…
Catherine Ceuppens Directrice de l’Institut Lambion L’alimentation durable? Ça a le goût des légumes vrais et pas des légumes surgelés ou en boite.
interview Janus
Catherine Ceuppens - Directrice de l’Institut Lambion Quel goût ça a l’alimentation durable? Ça a le goût de la campagne et pas des pesticides. Ça a le goût des légumes vrais et pas des légumes surgelés ou en boite. Ça a le goût des légumes de chez nous et pas d’ailleurs… les grands délires des framboises en hiver, pour nous c’est pas très constructif! Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Au niveau du marché public général, d’avoir des fournisseurs près d’ici et pas à l’autre bout de la Belgique: des fournisseurs bruxellois qui travailleront avec des produits belges pour limiter les transports. Et puis de se tourner vers des entreprises qui ont une réelle éthique à ce niveau-là et qui peuvent le prouver. Reste la réalité pédagogique, c’est-à-dire qu’il y a des programmes qu’on doit suivre [...] pour la certification des étudiants, et donc notre job c’est de mettre tout ça en relation pour répondre aux exigences pédagogiques tout en respectant une charte éthique en travaillant avec certains labels.
De ann jour e ée nj l’alim , je mo our et ent nte m d’ann ati ée on arriv on dura châte en era a b le t le. Un u de oit. jour ..
interview Janus
Marc Den Blinden - Chef de cuisine de l’Institut Redouté-Peiffer Quel goût ça a l’alimentation durable? Pas le goût de l’effort en tout cas, car pour moi c’est naturel. Le plus grand effort c’est de sensibiliser et convaincre les personnes qui travaillent avec vous, et puis ceux qui viennent manger bien sûr. Derrière ça il y a une démarche responsable sur les aspects environnementaux, mais aussi sur l’aspect santé. Pour moi on ne peut pas les dissocier. Je pense qu’en expliquant aux gens que l’alimentation durable c’est leur bien-être et leur santé, on peut plus facilement les toucher, ça les touche directement. Si je pouvais résumer en quelques mots l’alimentation durable ça serait: un meilleur environnement pour une meilleure santé. Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? J’essaie de jour en jour et d’année en année d’apporter des petites pierres à l’édifice. Donc je suis occupé à monter mon château de l’alimentation durable. Je n’ai pas encore mis le toit mais ça arrivera peut-être un jour, et alors il y aura peut-être une cheminée à mettre… mais voilà je ne suis pas tout seul à décider. Pour que les choses avancent plus vite, il faut que tous les maillons de la chaîne se mettent bout-à-bout. Et ça, ça ne fait pas du jour au lendemain non plus!
Marc Den Blinden Chef de cuisine à l’Institut Redouté-Peiffer
Consommer – bio, local et responsable Chaque midi, plusieurs milliers d’élèves et d’étudiants vont se restaurer à un prix très démocratique dans les différentes cantines des écoles de la COCOF. Sur le Campus du Ceria par exemple, ce sont environ 500 repas chauds qui sont en moyenne servis chaque midi au Free Flow (hors vacances scolaires bien entendu). Il faut aussi penser aux différentes sections d’hôtellerie ou d’aide à la personne où des centaines d’étudiants apprennent quotidiennement à cuisiner… Pour nourrir tout ce beau monde, les fruits et légumes du Bon Air ne suffiront pas… Toutes ces écoles et ces cantines travaillent avec de nombreux fournisseurs pour leur approvisionnement régulier en produits frais. Le choix de ces fournisseurs représente une responsabilité importante… mais aussi un casse-tête comptable car chaque commande doit être ouverte à la concurrence : c’est une exigence de l’Europe et de la cour des comptes ! Pour faciliter le travail des écoles et des cantines et soutenir le recours à des produits de qualité respectant l’environnement et le bien-être animal, la COCOF a sélectionné des fournisseurs en fonction de critères non plus seulement économiques, mais également environnementaux et éthiques (cette sélection s’est structurée via des marchés publics pour toutes les écoles).
Désormais, en 2021, les écoles ont la possibilité d’acheter systématiquement des produits bio ou labellisés auprès de quelques fournisseurs désignés. Si certains regrettent le fait de ne plus pouvoir travailler avec des petits producteurs locaux, ce système présente l’avantage de faciliter le système de commande et de favoriser fortement le recours à des produits issus de l’agriculture biologique plutôt que des filières traditionnelles, même si ces dernières sont souvent moins chères. Dans les faits, en fonction des circonstances et de la spécificité des produits recherchés, les écoles conservent également une marge de manœuvre leur permettant de s’approvisionner auprès de petits producteurs responsables.
Les cantines propose une alimentation locale et bio, préparée par une équipe de cuisine dévouée.
Dans chaque école, une équipe de cuisine dévouée prépare les repas pour les étudiants.
Le jardin pédagogique sur le campus du CERIA, porté par la Callule transition.
Atelier plantation lors du «Greenday» à l’Institut Gheude, mars 2019.
Les fournisseurs sont sélectionnés sur des critères économiques, mais aussi environnementaux et éthiques. Les cantines proposent de la nouriture saine et durable. Atelier salade des fruits, lors du «Greenday» à l’Institut Gheude, mars 2019.
Les fruits et les légumes du Bon Air nourrissent un grand nombre d’élèves et d’étudiants.
Les surplus de la production (surtout pendant les vacances scolaires) sont: Le site du Bon Air peut fournir la cantine de:
l’Institut Herlin
son propre Institut, celui de Rédouté-Peiffer
° vendus aux membres du personnels lors de marchés interne à la COCOF. Les revenus permettent à l’asbl du Bon Air d’organiser des activités pédagogiques.
° donnés à des associations Bruxel loises.
l’Institut Gheude
le campus du CERIA
J’espère qu’à l’horizon 2025 on pourra avoir un jardin didactique assez grand qui puisse suffir au besoin de nos élèves.
Tania Miggiano Cheffe d’atelier à l’Institut Emile Gryzon
interview Janus
Tania Miggiano - Cheffe d’atelier, l’Institut Emile Gryzon Quel goût ça a l’alimentation durable? Ca a le goût du futur! Le goût du futur pour nos enfants, nos petits enfants et aussi pour nous. C’est aussi retrouver le vrai goût des choses, et pas ces goûts insipides qu’on a maintenant. Qu’on croque dans une Golden ou une Pink Lady, c’est assez similaire finalement. Et les tomates… on oubli que les tomates sont sucrées! Les tomates qu’on trouve dans le commerce ont le goût de l’eau, insipide... Votre grande ambition/rêve d’ici à 2025 ? Eh bien retrouver le goût des aliments! Et quand on retrouve le goût, c’est la goût de la vie tout entière! Alors mon rêve serait qu’on produise tous les légumes dont j’ai besoin dans mes «cuisines familiales», parce que je ne suis pas dans la section hôtellerie .[...] Donc j’espère qu’à l’horizon 2025 on pourra avoir un jardin didactique assez grand qui puisse suffir au besoin de nos élèves. Et j’aimerais aussi que ce soient eux qui aillent dans le jardin planter et récolter ces légumes. Ils pourraient ainsi comprendre le cycle des saisons. Alors aujourd’hui je suis très heureuse de voir que ce projet commence à se réaliser! Ce jardin, c’est vraiment quelque chose que j’attendais!
Enseigner et transmettre – les saveurs de l’alimentation durable Cuisiner et manger de manière saine et responsable n’a rien de naturel. On ne naît pas gourmet, on le devient. Et puis manger responsable, qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Devons-nous tous devenir végan ? Le rôle de l’école n’est pas de dire ce qu’il faut manger, mais de donner les moyens théoriques et pratiques de décider en conscience. Pour cela, la Cellule transition et les ecoteams (voir épisode II) ont mis en place un véritable programme pédagogique.
Apprendre à cuisiner durablement L’amour pour une cuisine durable est aussi fédérateur que le plaisir de se retrouver, entre amis, parents ou collègues, autour d’un bon plat.
Un jardin, c’est comme une bibliothèque du vivant Un jardin est un trésor de biodiversité où la vie foisonne de plantes, d’insectes, de petits animaux qui vivent plus ou moins en équilibre. Pour découvrir et étudier tous ces trésors et leurs interactions, plusieurs professeurs se rendent chaque semaine avec leurs élèves dans un des jardins pédagogiques de la COCOF. Il y a bien sûr le grand jardin du Ceria où les professeurs reçoivent l’assistance du jardinier-pédagogue de la Cellule transition qui les aide à mettre en place leurs activités pédagogiques.
Au fond, la vraie recette de ce livre, c’est la collaboration entre toutes les écoles de la Cocof. Les recettes ? Inventées par les élèves des Instituts Emile Gryzon, Charles Gheude et Roger Lambion. Les photos ? Prises par les élèves de l’Institut Redouté-Peiffer. Les fruits et légumes ? Cultivés par les élèves de l’Institut Alexandre Herlin. Les conseils diététiques ? Prodigués par la Haute Ecole Lucia de Brouckère.
Dans les jardins de l’Institut Alexandre Herlin ou dans le petit potager de Charles Gheude, les éco-teams sont également actives pour mener régulièrement des activités didactiques. Pour tous ces jardins, l’objectif est de produire des services écologiques.
A ce propos, tout le monde se souvient en 2012 du succès de la publication du livre de recettes durables « COCOF minute » qui avait remporté le Gourmand world cookbook awards dans la catégorie « sustainable food » ?
Aujourd’hui, en 2021, ce genre de projets transdisciplinaires, transversaux et participatifs sont plus que jamais une source d’inspiration pour la Cellule transition et les éco-teams. 2021 est d’ailleurs l’année d’un nouveau projet pédagogique impliquant plusieurs écoles de la Cocof… Nous ne pouvons hélas vous en dire plus dans cette histoire car si nous prédisions l’avenir, d’autres le changeraient assurément pour le bonheur de faire valoir leur libre-arbitre !
La goût de l’alimentation durable au site de Bon Air.
En 2021, le Bon Air a continué de cultiver avec un minimum de pesticides et d’engrais minéraux, notamment grâce à sa bonne gestion du compost
La production du Bon Air peut fournir les écoles de la COCOF avec des fruits et légumes locaux et de qualité.
Extrait du livre «COCOF minute», lauréat en 2012 du cookbook awards dans la catégorie « sustainable food ».
Le rôle de l’école n’est pas de dire ce qu’il faut manger, mais de donner les moyens théoriques et pratiques de décider en conscience.
1. Plantation avec le chef d’atelier Jean-Philippe Desloover, dans la cour de l’Institut Gheude, en mars 2019. 2. L’équipe de cuisine de l’Institut Redouté-Peiffer fait de son mieux chaque jour pour cuisiner des aliments sains et savoureux. 3. Différentes classes de l’Institut Herlin créent leur propre petit potager, en mai 2019.
Épisode IV - 2023
Les écoles zéro-déchet
Atelier «Greenday» à Gheude, en mars 2019.
Devenons des héros zérodéchet
Temps 1 : Trier les déchets
Dans les écosystèmes naturels, le déchet n’existe pas. La carcasse d’une bête est dévorée par les charognards. L’arbre abattu par la foudre est lentement consommé par les champignons. A l’automne, les feuilles mortes ne se ramassent pas toutes à la pelle car elles sont mangées par une myriade d’insectes et de bactéries. C’est ainsi que la fertilité des sols se renouvelle.
En 2020, les équipes techniques de la COCOF se sont efforcées de mettre des poubelles de plusieurs couleurs un peu partout dans les écoles en sensibilisant de manière ludique sur l’importance du tri. En collaboration avec les éco-teams, des actions « coup de poing » ont été organisées par les élèves avec le soutien des professeurs : plogging, cleanwalk, flashmob. A grand renfort d’anglicismes, la guerre aux déchets fut déclarée ! Les choses ne furent pourtant pas si simples. On savait depuis longtemps que le tri n’était pas respecté par tous et qu’il y aurait toujours des « erreurs » de tri. Mais ce qu’on commençait surtout à comprendre de mieux en mieux, c’est que le recyclage industriel n’était pas non plus la panacée, en particulier quand il s’agissait du plastique !
Le déchet est une invention de l’homme. Le déchet, c’est ce qui apparait au bout de la longue chaîne de production et de consommation. Le déchet, c’est ce qui n’a plus de valeur, pour personne. Ni pour les hommes, ni pour les bêtes, ni pour les champignons, ni pour les bactéries. Alors ça reste là, ça traîne, et ça s’immisce dans la machine bien huilée du vivant. Les (micro-)plastiques entrent dans la chaîne alimentaire, les métaux dans les plantes, les gaz toxiques dans l’atmosphère. Ça s’appelle la pollution. La pollution, c’est ce qui est inutile pour tout le monde : les hommes, les bêtes, les plantes. En 2023, dans les écoles de la COCOF, non seulement tout le monde a compris cela, mais une série de mesures concrètes ont été prises, à tous les niveaux, pour se débarrasser durablement des déchets. Depuis 2019, ces mesures ont progressé en trois temps, comme une valse.
Primo, la plupart des emballages plastiques ne sont pas recyclables. Deuxio, le plastique recyclé ne couvre qu’une petite partie du nouveau plastique produit. Tertio, le processus industriel de production, de collecte, de tri et de recyclage est complexe, consommateur d’énergie et loin des citoyens... au final, quoi que l’on fasse, une partie du plastique produit finira toujours dans les océans. Ces réflexions ont conduit les services techniques de la COCOF et les éco-teams de chaque école à se radicaliser contre les déchets en général et contre le plastique en particulier. Leur devise : le meilleur déchet est celui qui n’existe pas !
Dans les écosystèmes naturels, le déchet n’existe pas. Le déchet est une invention de l’homme.
Les productions qui sont encore bonnes, sont données à des associations caricatives de Bruxelles.
Le campus du CERIA, en plus, a sa propre installation de compostage en lien avec le jardin pédagogique.
Le site de Bon Air reçoit en 2023 des déchets organiques de :
+ Un des ateliers de perfectionnement au compostage au site de Bon Air avec Jean-Marie Savino (expert du compostage) et Simon De Muynck (Centre d’écologie urbaine), en juin 2019.
l’institut Herlin
son propre institut, celui de Rédouté-Peiffer
l’institut Gheude
le campus CERIA
L’éducation c’est aussi apprendre le cycle de la vie. Mars 2019 à Gheude.
Temps 2 : Prévenir l’apparition de déchets Déjà en 2019, l’utilisation de gobelets plastiques à usage unique avait été bannie partout dans les écoles. Mais il fallait aller plus loin avec un grand programme de prévention. En 2020, une charte sur la prévention des déchets plastiques et métallique est établie par la Cellule transition, en co-création avec les éco-teams (voire épisode II). Petit à petit, cette charte est signée par l’ensemble des services des écoles, en particulier par les chefs de cantines, les sections hôtelières et par le service des achats. Le système de consigne des bouteilles devient alors la norme, les emballages plastiques disparaissent au profit du carton et les distributeurs de boissons du campus du CERIA ont laissé la place à une invitation à se rendre à l’épicerie sociale et responsable du campus. En 2023, le plastique y a complètement disparu. Tous les emballages sont en carton. Le jus d’orange est pressé sur place et les pailles sont… en paille naturelle ! Et puis là-bas, pas de gaspillage. Depuis longtemps déjà, quand il reste des produits encore bons, ils sont donnés à des associations caritatives. Enfin, partout dans l’école, des fontaines à eau ont été installées et une grande campagne a été lancée pour convaincre les élèves et étudiants de s’équiper de gourde. Ça change la vie les jours de canicule !
Voilà. Dans ces conditions, les canettes, les emballages et les bouteilles plastiques avaient fini par disparaître des écoles. En 2023, le service technique a donc décidé de supprimer la plupart des poubelles bleues. Les passeurs de déchets plastiques étaient ainsi contraints de rapatrier leur déchet à la maison le soir.
En Région de Bruxelles-Capitale, quand les déchets ne sont pas triés, ils sont incinérés. Pour éviter cela, (presque) tout le monde connait la musique (en alexandrin) :
« Il faut trier nos déchets pour les recycler ! Jaune : C’est facile c’est le carton et le papier ! Bleu : Métallique, cartons à boisson et plastique ! Orange : Je connais, c’est les déchets organiques ! Blanc : c’est pas jaune, pas bleu, pas orange, pas dangereux ! »
Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas !
interview Janus
, portant im s lu p Le nne des ie v a ç e c’est qu élèves.
Clémentine Defontaine - Gestionnaire de projets, l’institut Emile Gryzon C’est quoi le quotidien d’une héroïne zéro-déchet ? Le plus important, c’est que ça vienne des élèves. Donc moi d’abord, je les soutiens, et on est plusieurs. On leur apporte le cadre et les informations dont ils ont besoin. Par exemple lors des manifestations pour le climat, il y a eu une journée de «cleanwalk» organisée à la demande des délégués d’école. Des élèves se sont mobilisés en faisant des affiches avec du papier recyclé, des emballages pour informer qu’une mobilisation aurait lieu pour nettoyer le campus. Et voilà, sur les deux heures de midi, plus d’une trentaine d’élèves ont été volontaires pour nettoyer le campus. Ils avaient contacté le service technique du campus qui leur avait donné des sacs-poubelles, des pinces et des gants pour ne pas se blesser. Ils ont récolté au final 900 litres de déchets, ce qui est pas mal ! Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Des fontaines, ce serait déjà très bien ! Ensuite, on aimerait travailler beaucoup plus avec les professeurs de sciences et de philosophie et citoyenneté sur une conscience de l’environnement. On aimerait aussi faire plus d’ateliers pratiques pour fabriquer des choses, faire leur propre savon… Comment être actif à petite échelle… Parce qu’ils sont demandeurs ! Clémentine Defontaine Professeur et coordinatrice de projets à l’Institut Emile Gryzon
Samuel Tondeur Etudiant, Haute École Lucia de Brouckère et stagiaire de la Mission Janus
Ces distributeurs de Snikers, pour moi ça n’a pas sa place dans une école.
interview Janus
Samuel Tondeur - Etudiant à la Haute Ecole Lucia de Brouckère et stagiaire de la Mission Janus
C’est quoi le quotidien d’un héros zéro-déchet? C’est un sacré challenge ! Rien que de trouver un magasin en vrac. A côté de chez moi par exemple il n’y en a pas… Bon, de manière générale, je suis assez favorable à l’idée que celui qui produit son déchet en est responsable. Donc en faisant attention à ce qu’il achète, en ayant une gourde… en tout cas je pense que le héros zéro-déchet doit être créatif et s’entourer d’autres gens. Le challenge est collectif! Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? L’épicerie de l’école pourrait proposer plus de choses en vrac. Et on devrait supprimer ces distributeurs de Snikers. Pour moi ça n’a pas sa place dans une école. Sinon, j’aimerais avoir quelques heures de cours pour montrer la réalité des choses et réfléchir à la mise en place de solutions. J’aimerais aussi qu’on puisse dans toutes les formations parler du greenwashing, des pesticides et peut-être aussi de l’aménagement urbain…
Temps 3 : Composter les déchets organiques Parmi tous les déchets que produit une école, il y en a un qui est très particulier parce qu’en réalité, ce n’est pas un déchet, mais une ressource. Il s’agit des « déchets organiques ». Ces déchets sont composés des restes de repas et de préparation de cuisine, mais aussi des tontes de pelouses et des restes de tailles.
Au final, ce projet était devenu un vrai modèle d’économie circulaire ! Sur le Campus du CERIA, le petit compost créé en 2016 a pris du galon : il accueille en 2023 la plupart des biodéchets du campus !
En 2019, on se souvient que le tri des déchets organiques commençait à peine à se mettre en place. La cantine de l’Institut Redouté-Peiffer était précurseur en la matière. Grâce à l’implication de quelques professeurs et à la motivation du chef de cuisine (Marc Den Blinden), les gens triaient eux-mêmes leurs déchets à la fin de leur repas. Le restant organique était alors mis dans une poubelle orange que la Région collectait. A partir de 2020, ce système a été dupliqué dans toutes les cantines.
1) Le compost produit avec les déchets organiques apportent les nutriments nécessaires aux cultures maraîchères du site du Bon Air et du grand jardin pédagogique du Campus du CERIA.
Parallèlement à l’amélioration du tri des déchets organiques, une grande innovation a atteint sa maturité en 2023 : le compostage in situ de la quasi-totalité des déchets organiques. Sur le site d’horticulture de l’Institut Redouté-Peiffer au Bon Air, le compostage n’est pas nouveau. Ce qui change en 2023, c’est que la camionnette livrant régulièrement aux écoles les fruits et les légumes de sa production ne repart plus vide : elle repart avec des déchets organiques, bien conditionnés dans des bacs hermétiques.
L’intérêt d’une telle gestion des matières organiques est au moins triple :
2) Les sites de compostage sont régulièrement utilisés comme outil pédagogique par de nombreux professeurs et soutiennent ainsi une conscientisation sur le fonctionnement des cycles naturels. 3) La gestion en interne des biodéchets représente des économies en termes monétaires, mais aussi en termes de transports et de CO2 par rapport à une collecte et un traitement dans un centre industriel plus ou moins lointain.
La renaissance du compost à l’Institut Gheude, en mars 2019
Atelier compost pendant le «Greenday» à l’Institut Gheude, en mars 2019
Épisode V - 2025
La douceur de l’énergie et de la mobilité
Photo: Pro Velo
1. Habiter Fin des rénovations En atterrissant en 2025, les voyageurs s’écrièrent tous en cœur : « Enfin ! Enfin ! Les rénovations sont terminées ! Fini les grues, les bennes, les marteaux-piqueurs, les perceuses, la poussière, les barrières, le bruit ! Nous n’en pouvions plus ! »
Energie et mobilité L’énergie, c’est ce qui par définition change le monde. Nous en avons besoin quotidiennement pour faire battre notre cœur, vrombir nos moteurs, réchauffer notre intérieur, rénover notre habitat. Même la Mission Janus, propulsée à la force de notre imagination, a consommé de l’énergie. Le problème, c’est qu’une fois utilisée, l’énergie nous échappe irrémédiablement : elle passe d’une forme à une autre, sans que rien ne puisse enrayer sa fuite… Le mouvement perpétuel, Hélas ! n’existe pas. Vivre et faire bouger les choses demande une source d’énergie. En général, pour la vie toute entière de cette planète, cette source, c’est le soleil. Même le
pétrole ou le gaz, que nous brûlons massivement depuis 200 ans en sont issues : les énergies fossiles sont le produit de dizaines de millions d’années de photosynthèse, piégée dans les sous-sols. La vitesse avec laquelle nous consommons cette énergie est déraisonnable pour au moins deux raisons. La première est le dérèglement climatique dont nous commençons en Belgique seulement à percevoir les effets au travers par exemple des vagues de canicules de plus en plus fréquentes. La deuxième, c’est l’instabilité géopolitiques que cette dépendance génère. Ces deux raisons justifient le développement des énergies durables. Quand la Mission Janus est arrivée en 2025, voilà ce que nous avons vu…
L’isolation Des caves aux plafonds, le campus n’avait jamais été aussi beau. Mais comme on disait sur la planète du Petit Prince, « l’essentiel est invisible pour les yeux ». Ici, l’essentiel, c’était l’isolation des bâtiments ! Les deux nouvelles écoles situées le long de la Drève, construites après 2020, sont même passives: le soleil est la chaleur humaine suffisent presque entièrement à maintenir la bonne température. Toits végétaux En prenant un peu de hauteur, on constate que plusieurs bâtiments ont des toitures végétales. Déjà en 2019, les toits de l’Ecole Supérieures des Arts du Cirque avaient montré l’exemple… c’est désormais la norme : puits de fraicheurs en été, puits de chaleur en hiver, les toits végétaux, c’est top !
Grâce à une série de mesures techniques (installation de panneaux solaires sur les 10 000 mètres ² de toit plat, de lampes détecteur de mouvements, de LED…) et de mesures sociales (sensibilisation, obligation d’éteindre les lumières, communication de la consommation...), ces objectifs furent atteints à partir de 2023. Au terme de ce projet, le service de la gestion des bâtiments et de l’énergie avait une idée assez claire de ce qu’il était possible de faire pour chauffer plus efficacement le patrimoine architectural moderniste belge du CERIA. Un système de co-génération de bois biomasse fut installé. En 2025, le bois qui chauffe les écoles provient des forêts européennes, gérées de manière durable. Le meilleur de l’énergie solaire, si on y réfléchit !
Production d’énergie Depuis juillet 2019, deux mois avant que ne décolle la mission Janus, la COCOF faisait déjà partie du projet « PLAGE » qui est le Plan Local d’Action pour la Gestion Énergétique. Bruxelles Environnement a alors fixé des objectifs de réduction de la facture énergétique. Image:: Citytools
Michaël Huberty Administrateur, Herlin
interview Janus
Michaël Huberty - Administrateur, Alexandre Herlin Qu’est-ce qui fait respirer l’école ? Je vais prendre l’exemple de la mobilité qui est pour moi un point important. Au niveau de l’école, ça bouge énormément, je m’en rends compte... De plus en plus de personnes viennent à vélo! J’essaie donc aujourd’hui d’améliorer les emplacements de parking vélo. Le vélo est aujourd’hui un de mes chevaux de bataille, d’autant qu’on va avoir une nouvelle école sur le terrain de football : je suis très attentif à faire installer dans ce cadre-là deux beaux grands espaces pour accueillir les vélos ! Il faut aussi que je trouve une solution pour installer des douches, car souvent les membres du personnel qui viennent à vélo ont sué et aimeraient avoir un espace pour qu’ils puissent prendre une douche. Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Mon rêve ? La totale ! Une école 100 % végétarienne, zéro-déchet, tous respectueux les uns par rapport aux autres, tous attentifs à notre consommation d’énergie… je rêve d’une école Respectueuse, avec un gigantesque «R» majuscule : respectueuse de l’humain, des êtres vivants et de l’environnement. Ce serait tellement beau ! J’y travaille en tout cas chaque jour tant que je peux.
Je rêve d’une école Respectueuse, avec un gigantesque «R» majuscule : respectueuse de l’humain, des êtres vivants et de l’environnement.
2. Bouger Aménager le territoire De la même manière qu’il ne faut pas attendre que les gens traversent à la nage une rivière pour construire un pont, il ne faut pas attendre que les cyclistes et les piétons envahissent les routes pour aménager autrement l’espace. C’est pourquoi, en plus de soutenir les courageux cyclistes en installant plus d’abris à vélos ou encore plus de douches (ce qui est acquis en 2025 !), les écoles de la COCOF se sont inscrite dans des stratégies plus larges d’aménagement du territoire. En 2019, quand la Mission Janus décollait, le Campus du CERIA s’insérait par exemple dans le « Plan Canal » dirigé par l’Agence de développement territoriale de la Région bruxelloise « Perspective ». Arrivée en 2025, le plan a porté ses fruits : le Campus du CERIA est désormais plus ouvert et directement accessible à vélo par le canal. Encouragés par ces aménagement, le nombre d’élèves et de professeurs venant à pied ou à vélo a alors considérablement augmenté.
où se trouve notamment le luxuriant jardin pédagogique du CERIA… 1. Depuis 2019 déjà, l’accès au Campus du CERIA par les voitures se limite aux personnes à mobilité réduite. Six ans plus tard, avec la fin des rénovations, le Campus est devenu un lieu beaucoup plus calme où il est plus agréable de se balader. « Et le ring ? Quel boucan ! ». En 2023, la décision fut prise par le gouvernement bruxellois de construire un mur anti-bruit. Deux ans plus tard et 20 décibels de moins, la Campus du CERIA était devenu un endroit plaisant où il faisait bon étudier.
Vers un paradis piétonnier L’idée avait déjà été évoquée en 2016 par l’association Citytools : créer une entrée piétonne au Campus sur la chaussée de Mons à proximité immédiate de la station de métro. Cette entrée permet un accès à la nouvelle école construite à partir de 2020, à l’institut Meurice mais aussi plus largement à toute la partie sud du campus 1
«Étude de définition urbaine et programmatique en vue de l’implantation d’une école secondaire sur le
site du CERIA à Anderlecht», Citytools, 2016.
Au site du Bon Air, les élèves apprennent à concevoir un toit vert.
interview Janus
Barbara Stutz - Responsable Énergie & Environnement, Service Patrimoine,
Infrastructure et Gestion des bâtiments
Qu’est-ce qui fait respirer l’école? Pour moi, ce qui peut faire respirer l’école c’est une meilleure mobilité et une meilleure accessibilité. En tout cas de tendre vers un cadre sans voiture et où il y a de la verdure. Vous l’avez d’ailleurs peut-être remarqué, mais depuis cette rentrée 2019, l’accès au campus est déjà restreint pour les voitures, et ça le sera encore plus à partir d’octobre. L’accès vélo sera également amélioré. A l’instar du bâtiment de L’École Supérieure des Arts du Cirque (ESAC) et du site du Bon Air de l’Institut Redouté-Peiffer déjà équipés d’une toiture verte, un bâtiment actuellement en rénovation et des écoles prochainement en construction seront également dotés de ce type d’éléments végétalisés. Votre grande ambition ou rêve d’ici à 2025 ? Que les professeurs, étudiants, élèves et autres acteurs de l’enseignement prennent davantage conscience des ressources actuellement disponibles mais également dans le futur. A ce niveau-là je pense qu’il faut insister sur le partage des connaissances par rapport aux ressources naturelles disponibles.
Par ailleurs, les toitures plates des bâtiments du campus du CERIA représentant près de 10 000 m², un projet d’installation de panneaux solaires photovoltaïques est actuellement à l’étude.
Barbara Stutz Responsable Énergie & Environnement, Service Patrimoine, Infrastructure et Gestion des bâtiments Je pense qu’il faut sur le par insister tage des c o nna par rappo rt aux res issances sources naturelle s disponib les.
Conclusion La Mission Janus pourrait s’aventurer plus loin dans le futur, mais comme vous l’aurez remarqué, notre vision se brouille à mesure que nous avançons. C’est certainement dû au fait que le champ des possibles est en expansion. Ou bien que le voyage dans le temps déforme l’espace. Quoi qu’il en soit, il nous semblait plus sage de revenir en 2019 pour un atterrissage en douceur sur un terrain connu. Nous voilà donc aujourd’hui, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, convaincus que l’enseignement francophone de Bruxelles est prêt à se lancer, serein, dans cette «transition écologique et sociale». Et puis, qu’on se le dise, cette transition sera plus excitante à vivre qu’à dépeindre.
L’équipe de la Mission Janus (Centre d’écologie urbaine et Osmos). De gauche à droite : Adrian Hill, Hanne Van Reusel, Marine Payez, Swen Ore, Samuel Tondeur.