Entreprendre & territoires

Page 1

Entreprendre &

t e r r i t o i r e s

Lyon

Inauguration de l’immeuble Spi West

DOSSIER

JANVIER - FEVRIER 2013

LE COWORKING EN EBULLITION



EDITO

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES MAGAZINE DEDIE A DES ENTREPRISES

L’ACCOMPAGNEMENT

n quelques années, les structures de soutien à la création d’entreprises sont devenues des enjeux économiques forts dans les politiques publiques de développement. L’accent est mis sur la capacité d’un territoire à attirer des entrepreneurs, des entreprises et des investisseurs. L’enjeu est alors de parvenir à un certain seuil de développement qui le rend compétitif sur son segment, attractif, et susceptible d’engendrer des dynamiques de croissance.

E

Constatant les difficultés rencontrées par les jeunes entreprises, il est alors apparu utile aux politiques publiques de les aider, au travers d’une panoplie d’outils fiscaux, subventions, prêts à taux réduits, formations, conseils, appuis technologiques… Chaque territoire va même de sa propre inventivité pour se différencier du territoire voisin. Avec le développement rapide des structures d’accueil, est née une concurrence entre territoire pour rester attractif vis-à-vis des entrepreneurs.

Parallèlement, l’environnement socio-économique, la conjoncture internationale, et depuis peu le difficile contexte national contribuent à pousser les collectivités à s’investir dans le soutien entrepreneurial, ce qui n’était guère dans les prérogatives d’une économie de marché. Plus que jamais, elles sont engagées dans des politiques de développement de soutien à la création d’entreprises pour conserver leur attractivité territoriale.

Le marketing territorial s’est peu à peu développé, ainsi que les actions de promotion et de commercialisation. Ainsi, les structures d’accompagnement à la création et au développement des entreprises sont-elles devenues un véritable métier, très encadré, qui fait suite à des études de faisabilité, et qui développe des savoir-faire juridique, financier, commercial, au service des projets d’entreprises.

Cet interventionnisme économique est d’autant plus présent de nos jours que les collectivités ont compris l’urgence à maintenir un dynamisme entrepreneurial pour la santé des territoires. La création d’entreprises est ainsi devenue un sujet cher aux politiciens, car elle prépare le renouvellement et l’adaptation de l’économie, donc du futur.

C’est dans ce contexte de fort développement de l’accompagnement d’entreprises qu’est apparu le souhait d’éditer le magazine Entreprendre & Territoires, titre qui aura pour ambition d’observer l’actualité française des structures d’accompagnement à la création d’entreprises, mais aussi de décrypter les innovations en matière d’accueil, d’examiner le contexte législatif et d’analyser les dispositifs économiques et juridiques qui favorisent la création d’entreprises.

Avec la crise, la création d’entreprises a été considérée comme un des remparts contre la perte d’emplois. Les responsables économiques ont ainsi pris conscience de la nécessité d’encourager la création, et plus encore de ne pas la décourager. Les économistes ont même convenu du lien qui existe entre niveau de création et d’innovation, et la croissance économique.

Entreprendre & Territoires est une publication éditée par l’association loi 1901 Entreprendre & Territoires. Bureau : Franck Araujo, Président ; Lionel Croguennec, Trésorier ; Philippe Gimet, secrétaire. Directeur de la publication : Franck Araujo.

Relecture : Sylviane Pantany. Graphisme : Midi Services. Photographe : Marie-France Mellone. Couverture : Riccardo Bruni. Crédits photographiques : François Breton, Gérard Cheval, Gismo, Elisa Joubert, Muriel Loget, Viviane de Montaigne, Jean-

Franck Araujo, Président

Michel Pastore, Georges Pomarede, Raphaël Sant/GECP. Imprimerie : Texto, 17 bis av. Reibaud 06600 Antibes. ISSN : 2101-5988. Dépôt légal : 1er trimestre 2013. Commission paritaire : en cours. Tout droit de reproduction est à

demander à la rédaction. Coordonnées du magazine : 69 rue du Rouet – 13008 Marseille – Tél : 04 91 79 35 38 – Fax : 04 91 78 28 14 - www.entreprendre-territoires. fr - email : redaction@entreprendre-territoires.fr



9

Marignage

Entreprendre &

4

N°0

Paris

t e r r i t o i re s

JANVIER - FEVRIER 2013

SOMMAIRE

INCUBATEURS Lancement de Sorbonne Biovalley ………………………. 2 incubateurs à Lyon 2 ……………………………………. L’édition attire les start-up ...……………………………… Incubateur de projets coopératifs ………………………... Pré incubateur pour étudiants ……………………………

14

Dos s ier

22

PLATEFORMES ET RESEAUX L’union des couveuses labellisée …………………………. Investisseurs pour la mode ……………………………….. Bilan 2012 au réseau Entreprendre ………………………. Partenariat France Active …………………………………

PÉPINIÈRES Inauguration Seine Inopolis ……………………………… Premiers candidats à Montmorency …………………….. Bientôt une pépinière à Marignane ..…………………….. Une pépinière à la sortie du RER ………………………… Pépinière spécialisée éco onstruction ……………………. Inauguration de Spi West…………………………………. Ouverture de Cap Nord ………………………………….. HÔTELS D’ENTREPRISES Un hôtel presque vide …………………………………….. 90% d’occupation à Petite Couronne …………………….. Inauguration Technoptic …………………………………. Un 10ème bâtiment à Luxeuil …………………………….

L e Gers

DOSSIER L’explosion du co-working ………………………………...

28

34

Data c enter ec olo

Parole d’ac teur

ANALYSE Histoire de territoire : Tarbes …………………………….. Histoire de territoire : Le Gers …………………………….. Comprendre l’entrepreneur ………………………………. Financement des entreprises ……………………………... Point de vue d’expert …………………………………….... INTERVIEWS Parole d’acteur …………………………………………….. Réflexion politique ………………………………………... Chargés de mission ………………………………………..

OUTILS Actions et animations …………………………………….. Nouveaux services ……………………………………….... Le coin Eco ………………………………………………... Agenda – Livres …………………………………………...

4 4 4 5 5 6 6 7 7 8 8 9 9 10 10 11 12 12 13 13 14 20 22 24 26 27 28 30 31 32 33 34 35


ACTUALITES

INCUBATEURS

PARIS

LANCEMENT DE

SORBONNE BIOVALLEY

Soutenue par le monde universitaire, celui de la reherche et ceux des industries, l’incubateur affiche déjà complet.

l’occasion du Salon des pour faire émerger ce projet au coeur de LYON : L’UNIVERSITÉ LYON entrepreneurs, la junior- la Sorbonne. 2 PROJETTE LA CRÉATION entreprise de la Sorbonne a Dans cette actualité, le Salon des entreD’UN INCUBATEUR fait figure de pionnière en preneurs a constitué pour les responsaannonçant le lancement de l’incubateur bles de l’initiative une manifestation L’Université Lyon 2 fête cette année ses Sorbonne BioValley destiné à accompa- fédérative idéale pour illustrer le chemi40 ans et les 20 ans de son IUT. gner les jeunes talents porteurs de pro- nement parcouru depuis les premières L’occasion de nombreuses manifestajets innovants. réflexions nées dans le cadre des Assises tions à destination de tout public et En référence au fourmillement d’idées de l’enseignement supérieur et de la notamment des entreprises, avec lesqui a précédé cette création originale à recherche. « C’est un espace de rencontquelles elle souhaite renforcer ses liens. l’occasion des Assises de l’enseignement res qui permettra de permet de sensibiLa taxe d’apprentissage visée en 2013 supérieur et de la recherche, dans les- liser le grand public et les entrepreneurs s’élève à plus d’1 M€, contre 700.000 € quelles Sorbonne Junior Conseil a été sur la démarche engagée et ses dévelopen 2012, sur un budget total de 135 un contributeur actif, Sorbonne pements futurs » précise le pôle comM€. Sur le campus de Bron, un projet BioValley irriguera une pensée novatri- munication de Sorbonne Junior de maison de l’entreprise, à mi-chemin ce pour offrir des prestations sur-mesu- Conseil. entre l’incubateur et la pépinière, re aux créateurs désireux se projeter Cette initiative bénéficie d’ores-et-déjà devrait prendre corps dans un nouveau dans un cadre universitaire iconoclaste, du soutien de nombreuses personnalités bâtiment annoncé pour fin 2013 envié aux quatre coins du monde. du monde économique et institutiondébut 2014. L’objectif est clairement identifié : nel. connecter entrepreneuriat et enseignement supérieur. “La rencontre de ces deux composantes C’est une grande première pour Microsoft ! Cet espace de 300 m2 dans le quartier du nourrit un capital d’imagination Sentier, où ont débuté bon nombre de sociétés du web français, proposera dans un exceptionnel pour encourager premier temps 40 places accessibles à la journée ou pour des cycles de trois mois. des réseaux d’idées et d’affaires.” « Avec Spark, nous souhaitons aider les gens qui ont des idées créer leur entreprise, ou reconnaissent David Hadassah et aider les gens qui sont déjà en entreprise à venir concrétiser leurs projets dans un Kevin Lognoné qui ont déclenesprit d’innovation ouverte », a déclaré Jean Ferré, directeur. ché une dynamique partenariale

A

Microsoft créé son incubateur

LE MONDE DE L’EDITION ATTIRE DE PLUS EN PLUS LES START-UP Juste derrière la place Monge, dans le 5 e arrondissement de Paris, s’écrit le futur de l’édition. Inauguré en décembre 2011, Le Labo de l’Edition abrite une douzaine de petites entreprises nouvellement créées et qui ont toutes en commun de vouloir se faire une place dans le monde du livre de demain. Le Labo est un incubateur comme il en existe de plus en plus en Ile-de-France et les jeunes pousses, sélectionnées après être passées devant un jury, y sont abritées pendant un an.

4

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

INNOTEX AU CETI

L’incubateur Innotex vient d’emménager au CETI pour de trouver l’espace nécessaire à l’accueil des porteurs de projets, mais aussi pour se positionner au coeur d’un écosystème propice au développement des futurs Start-up.


ACTUALITES

INCUBATEURS

POITOU-CHARENTE

INCUBATEUR POUR

PROJETS COOPÉRATIFS

Après la région Languedoc-Roussillon, Poitou-Charente lance à son tour d’Alter’Incub, un incubateur régional de projets entrepreneuriaux coopératifs dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. ’Union régionale des SCOP Poitou-Charentes a lancé hier au Pôle universitaire niortais son incubateur de projets coopératifs ; une expérience pilote dans la région et qui consiste à accompagner techniquement et financièrement des projets d’entreprises dans le domaine de l’économie sociale. Si en Poitou-Charentes c’est une première, en France, ce sera le second incubateur de ce type, le premier ayant été créé en Languedoc-Roussillon en 2008 et d’ailleurs Fatima Bellaredj était présente à Niort pour partager son expérience en tant que responsable du projet dans cette région. Alter’Incub Languedoc-Roussillon a donc accompagné depuis 2008 un total de 45 projets ; alors que 123 dossiers avaient été déposés et 77 auditionnés. «Nous partions quasiment de zéro dans notre région, souligne Fatima Bellaredj, le démarrage a été plutôt timide, mais ici, en Poitou-Charentes, l’Union régionale des SCOP a plus d’envergure dans

L

une région où l’économie sociale est beaucoup plus marquée.» Une situation qui explique sans doute la différenciation budgétaire des deux régions : en Languedoc-Roussillon, l’incubateur a été financé à 90% par l’Etat à travers les fonds européens FEDER et le Conseil régional ; en Poitou-Charentes, le financement du projet est assuré à 75% par les fonds propres de l’Union régionale des SCOP, alimentés par les cotisations des coopératives. Alter’incub modalités pratiques L’incubateur, qui a pour mission d’accompagner des projets économiques dès la génèse de l’idée, lancera à chaque printemps un appel à projets. Le premier a été lancé ce 7 mars et les porteurs de projet pourront déposer leur dossier jusqu’au 30 mai 2013. Il s’agira de projets collectifs portés par tout type de public : demandeurs d’emploi, salariés, étudiants, associations ou collectivités... Et dans tout secteur d’activités. Toutefois, ils devront montrer

ANGERS : UN PRE INCUBATEUR POUR ETUDIANTS Sur le site historique d’Angers, l’école de management vient d’inaugurer un pré-incubateur par le biais de son dispositif « ESSCA Entreprendre » créé en 2010. L’entrepreneuriat est un axe majeur de développement à l’ESSCA et est inscrit

au coeur de ses programmes. Grâce au mécanisme « ESSCA Entreprendre », ce sont une trentaine d’étudiants et de diplômés qui, chaque année, sont guidés et accompagnés dans des projets de création d’entreprise. Le but de ce program-

me est de stimuler l’entrepreneuriat, mais également de détecter des profils d’entrepreneurs. Ainsi, ces jeunes sont soutenus et accompagnés dans leurs projets jusqu’à la création d’entreprise.

leur viabilité économique à terme et être construits sur un statut coopératif. Un jury, composé de partenaires institutionnels et économiques (représentants de l’économie sociale et solidaire, professionnels de l’innovation technologique, représentants de territoires, experts de la création d’entreprise) se réunira le 21 juin 2013 pour statuer sur les dossiers reçus. Les projets sélectionnés entreront alors dans une période de pré-incubation de 3 à 6 mois avec pour chacun une enveloppe de 3000 € pour financer les frais d’expertise externe. Une seconde aide de 10000 € sera versée à chaque projet pour financer les appuis techniques nécessaires à l’incubation pendant les mois suivants, portant ainsi la période d’incubation à 12 mois au maximum.

PARIS : ORANGE APPORTE LA FIBRE GRATUITEMENT La ville de Paris et Orange ont annoncé avoir signé une convention de partenariat portant sur le raccordement en fibre optique des 50 sites d’accueil d’entreprises parisiens. Quelque 1500 entreprises innovantes, start-up ou PME, hébergées dans ces « incubateurs, pépinières et hôtels d’entreprises », sont concernées par ce projet. Le raccordement sera effectué gratuitement par Orange. ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

5


ACTUALITES

PLATEFORMES

L’UNION DES COUVEUSES

LABELLISEE

Le réseau reçoit la certification la certification Lucie pur son engagement envers l’économie sociale et solidaire e label LUCIE est le label RSE de référence, développé en partenariat avec VIGEO et AFNOR Certification. Description Le Label LUCIE est le label de référence en matière de responsabilité sociétale basé sur la norme ISO 26000 et développé en partenariat avec VIGEO et AFNOR Certification. Le label s’adresse aux organisations qui souhaitent évaluer, développer et valoriser leurs démarches RSE, et qui ont la volonté d’intégrer une véritable dynamique de progrès sur le long terme. Les organisations sont ainsi évaluées sur les 7 questions centrales de l’ISO 26000 sur lesquelles le label LUCIE est adossé : - le respect des clients et des consommateurs - l’environnement - les conditions de travail - la loyauté des pratiques - le respect des droits de l’homme - la prise en compte de la communauté et du développement local

L

- la gouvernance A la suite d’une évaluation sur site effectuée par VIGEO ou AFNOR Certification, l’organisation se doit de prendre des engagements envers le comité de labellisation composé d’experts en RSE bénévoles et indépendants qui décide ensuite de l’attribution ou non du Label LUCIE. Plus d’être un outil de communication auprès de toutes les parties prenantes, le Label LUCIE permet d’intégrer une

véritable « communauté de valeurs ». Dans une optique de progrès continu et afin de vérifier la mise en oeuvre des engagements et le respect du maintien de la dynamique RSE, des évaluations de suivi et de renouvellement sont effectuées par VIGEO ou AFNOR Certification tous les 18 mois à compter de la date d’obtention du label. La labellisation LUCIE est un processus qui se veut simple, adaptée à tous types d’organisations.

Partenariat avec les Arts et Métiers A travers ce partenariat, l’Union des Couveuses et l’INMA entendent répondre à de réels besoins aussi bien d’appui aux entrepreneurs dans les métiers d’art pour la création et le développement de leur activité, qu’à la nécessité de créer des emplois durables pour le territoire. Les métiers d’art constituent par la mise en oeuvre d’un savoir faire technique alliant la tradition à l’innovation un outil de création de richesse économique et social pour les territoires. De par leur caractère d’activité économique et d’emplois non délocalisables, l’accompagnement à la création des métiers d’art contribue de ce fait au rayonnement culturel de la France.

BUSINESS ANGELS

LANCEMENT D’UN RÉSEAU D’INVESTISSEURS POUR l’initiative de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin et de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, le réseau Mode Business Angels préfigure la mise en place de l’association Mode Business Angels, soutenue par France Angels, fédération des réseaux de Business Angels français. Ce réseau est le premier réseau de

A

6

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

Business Angels dédié au financement d’amorçage et de développement pour le secteur de la mode, considéré ici au sens large : créateurs de mode, d’accessoires, façonniers, start-up...

En tant que réseau sectoriel, il est appelé à devenir le réseau de référence pour ce secteur avec l’appui et l’ex-

LA MODE

pertise de France Angels, et est destiné aux investisseurs français et étrangers, pour lesquels Paris reste la référence en matière de mode, Cette nouvelle association permettra ainsi aux entrepreneurs de mode d’obtenir un soutien financier et un accompagnement adapté aux spécificités de leur secteur d’activité.


SATISFAISANT

RESEAU ENTREPRENDRE

BILAN 2012

EN ANNEE DE CRISE

L’association présentait lors de son assemblée des chiffres de 790 entrepreneurs accompagnés ayant généré 6000 emplois. éseau Entreprendre a accompagné sur l’ensemble du territoire, 790 nouveaux entrepreneurs, lauréats des associations Réseau Entreprendre porteurs de 580 projets de création ou de reprise d’entreprise à potentiel, futures PME, soit 3,9% de plus qu’en 2011 dans un contexte de réduction du nombre de création d’entreprises (sous forme de société) de 4% en 2012. 790 nouveaux entrepreneurs accompagnés en 2012 En 2012, les associations Réseau Entreprendre ont accompagné 790 nouveaux entrepreneurs malgré un contexte économique plutôt difficile. D’ailleurs, plus d’une association Réseau Entreprendre sur deux a enregistré une activité en hausse. La promotion des nouveaux entrepreneurs accom-

R

NICE

CONVENTION ENTRE

projets accompagnés devraient permettre la création ou la sauvegarde de plus de 6.000 emplois dans 5 ans. Depuis sa création, en 1986, Réseau Entreprendre a contribué à la création ou la sauvegarde de 65.000 emplois. 15,1 millions de prêt octroyés en 2012 54% des associations constatent que les projets présentés sont en moyenne de taille plus modeste qu’en 2011, conséquence probable d’une certaine morosité économique. Pourtant, le montant total des prêts d’honneur octroyés en 2012 est proche de celui de 2011 : 15,1 millions d’euros. Le prêt d’honneur moyen par entreprise lauréate s’établit à 26,1 K€ en 2012. Une aide financière permettant de générer un effet de levier de 10 sur les prêts bancaires : 5,6 en création et 16,5 en reprise.

NCA INITIATIVE ET EDF-DCPP

n contribuant au fonds de prêt de Nice Côte d’Azur initiative, EDF-DCPP Méditerranée a signé davantage qu’un chèque de 7.000 € : le premier acte d’un soutien à l’économie et à l’emploi de notre territoire. Le 6 décembre dernier, Anne-Marie Colombier, Directeur Régional d’EDFDCPP Méditerranée et Roger Caligaris, président de Nice Côte d’Azur Initiative ont jeté les bases d’un

E

pagnés, présente une légère hausse du nombre de reprises d’entreprises, soit 37% des projets accompagnés (3 points de plus qu’en 2011). On remarque peu d’évolutions notables concernant la nature des activités des entreprises des lauréats, même si 54% des associations constatent une augmentation du nombre de projets construits au travers de sites internet (e-commerce, sites communautaires, …) ou liés aux nouvelles technologies.. 6.000 emplois créés ou sauvegardés d’ici 5 ans L’année 2012 confirme la contribution de Réseau Entreprendre à la création de PME, créatrices d’emplois et de valeurs. Au terme de 5 ans, les PME développées par les lauréats accompagnés par Réseau Entreprendre emploieront en moyenne 13,9 salariés. Pour la seule promotion 2012, les 580

partenariat promis à un bel avenir. La convention de partenariat signée entre les deux dirigeants permet une première intervention d’EDF-DCPP Méditerranée dans le fonds de prêt de Nice Côte d’Azur Initiative (7.000 euros en 2011). Celle-ci devra concerner le financement de projets centrés sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments (neufs ou anciens). Par ailleurs, EDF – DCPP

Méditerranée relaie régionalement la politique nationale d’EDF, en particulier sur le thème de sa responsabilité sociétale. L’entreprise est donc particulièrement concernée par la vitalité et le développement du tissu économique local. Il est également naturel qu’EDF–DCPP s’implique dans le soutien des activités et des initiatives en faveur de l’économie des territoires. ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

7


ACTUALITES

PEPINIERES

SEINE

INAUGURATION DE

SEINE INOPOLIS

La version définitive de la pépinière d’entreprises Seine Biopolis a été inaugurée lundi 4 février. Un nouveau haut lieu de recherche dans le secteur des biotechnologies. Seine Biopolis 2 est la troisième pépinière d’entreprises du réseau Seine CREAtion – après Seine Créapolis et Seine Biopolis 1 - à voir le jour sur le territoire de la CREA. « Et trois autres vont prochainement ouvrir, comme l’indique le Président de la CREA, Frédéric Sanchez, accompagnés par Benoît Anquetin, vice-président en charge de l’emploi et l’insertion par l’économique à la CREA, lors de son inauguration lundi 4 février. Seine Innopolis au Petit-Quevilly et l’hôtel d’entreprises du Clos-Allard à Caudebec-lès-Elbeuf pour septembre 2013, et Seine Ecopolis à SaintEtienne-du-Rouvray début 2014. »

F

« Je me souviens des premières réunions dans les locaux du CHU lorsque nous avons pris la décision de mettre au point ce grand projet Rouen innovation santé (ndrl : Seine Biopolis est le premier bâtiment de ce vaste pôle tertiaire et technologique de 31000 m2 qui sera dédié aux activités du secteur de la santé). C’était il y a près de 10 ans. La structure provisoire, Seine Biopolis 1, a d’emblée rencontré un franc succès. Aujourd’hui, nous pouvons être fiers de l’ouverture de ce

nouvel établissement, utile aux entreprises considérées, à ceux qui vont y déployer leur énergie mais aussi au dynamisme de notre territoire, » poursuit le président de la CREA, après avoir dévoilé la plaque inaugurative à l’entrée du bâtiment aux côtés d’Alain Le Vern, président de la Région, et fait une rapide visite des lieux en compagnie des responsables des entreprises installées. Dédiée aux jeunes entreprises spécialisées dans les biotechnologies, Seine Biopolis profite d’une situation idéale (à proximité du CHU, de la faculté de médecine et de pharmacie), de bureaux et matériels adaptés aux exigences de ce domaine d’activités (1240 m2, 12 bureaux, 3 laboratoires, 2 ateliers, 2 salles de réunion…), mais aussi d’un accompagnement person-

PREMIERS CANDIDATS A MONTMORENCY La pépinière d’entreprises de la CAVAM (Communauté d’Agglomération de la Vallée de Montmorency) a accueilli ses deux premières entreprises . La

Projet de pépinière dans le canton de Baugé La CCI va réaliser l’étude d’opportunité et de faisabilité pour vérifier le potentiel économique et la demande des entrepreneurs. Cette étude intervient en préalable à la définition du programme architectural et urbanistique par le CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement). 8

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

nalisé des entrepreneurs par l’équipe du réseau Seine CREAtion. Sur une capacité de 10 entreprises, 6 ont déjà fait le choix de s’y installer : Biosims Technologies, Plug Med Heart, Robocath, Sb Performance (conseil en gestion de ressources humaines), Coopérative Technologie Dentaire tout juste installée et, dès juillet 2013, Celenys (développement et vente de supports innovants permettant la culture de cellules en 3D). L’aménagement de Rouen innovation santé va quant à lui se poursuivre : un immeuble destiné aux entreprises et des logements étudiants sont en construction sur les terrains face à Seine Biopolis. « Nous avons encore 10 à 15 années d’aménagement sur ce secteur, indique Yvon Robert, maire de Rouen.

pépinière d’entreprises s’est installée dans un bâtiment de 1 800 m2 et propose à la location 40 bureaux, 3 ateliers de 115 m2 conçu pour accueillir des activités de conception et de

fabrication, tout cela dans une démarche de haute qualité environnementale et d’infrastructures technologiques (fibre optique très haut).

CREATEURS MENTORES

La pépinière d’entreprises d’Agroparc lance une formule d’accompagnement des créateurs sur le principe du mentorat ou parrainage, expérimenté depuis plusieurs années en Amérique du Nord.


MARIGNANE

UNE PÉPINIÈRE BIENTÔT À LA

ZAC DES FLORIDES

Elle pourrait voir le jour au mois de mai, et s’appeler... Henri Fabre

C

’était le souhait de l’État, des collectivités locales, et des grands donneurs d’ordres que peuvent être

Eurocopter et Daher. Et surtout des petites et moyennes entreprises, du territoire et d’ailleurs. Un souhait qui est en passe d’être exaucé. D’ici le mois de mai, une pépinière d’entreprises devrait voir le jour sur le technoparc des Florides. Portée par l’actuelle pépinière «Histoire d’entreprises », qui a repris dignement le flambeau il y a trois ans d’Émergence Amicopter, elle s’installera sur le plateau technique situé au-dessus de la crèche d’entreprises. «À terme, l’objectif, c’est d’héberger entre 15 et 20 entreprises sur la zone», explique Xavier Kowalski, le président de la pépinière basée dans la zone de l’Anjoly à Vitrolles. Avec l’aide de Claude Ferey, l’emblématique président d’Amicopter,

aujourd’hui administrateur bénévole au sein d’Histoire d’Entreprises, cette dernière entend mener à bien sa «mission » marignanaise : aider les TPE, PME et PMI qui souhaitent s’installer aux Florides en mettant à leur disposition tout leur réseau, ainsi qu’un aide logistique, technique, et de conseil (lire encadré ci-dessous). «Notre leitmotiv, c’est l’emploi, poursuit Claude Ferey. Comment créer de l’emploi aujourd’hui si l’on n’aide pas les entreprises ? C’est la raison pour laquelle nous souhaitons créer cette pépinière innovante, autour de l’aéronautique. La volonté politique existe, ensuite, c’est à nous, au niveau associatif, d’assurer la mise en oeuvre. Mais pour cela, il nous faut des crédits, qui sont accordés par ces pouvoirs publics. » Surtout que la demande est déjà très forte. «Le souci, c’est au niveau du foncier, ajoute Xavier Kowalski. Le promoteur offre des grands plateaux

Une pépinière à la sortie du RER La Pépinière d’entreprises du Val d’Yerres a ouvert ses portes le 2 janvier 2012, à la jonction des communes de Quincy-sous-Sénart et Boussy-SaintAntoine. Créée à l’initiative de la Communauté d’Agglomération, située au pied du RER et d’une zone entrepreneurs de nombreux avantages et services : des tarifs de location préférentiels, un secrétariat, du conseil, une salle de réunion, sans oublier la fibre optique… Les créateurs sont accueillis pendant une période ne pouvant dépasser 48 mois (quatre années). Ils sont premières armes.

techniques de plus de 200m2, mais les entreprises qui souhaitent s’installer désirent des locaux plus petits. Une fois que les crédits nous serons accordés et les baux seront signés, nous allons prendre environ un mois pour faire des travaux d’aménagement, pour faire notamment des petits bureaux, plus adéquats pour certains types d’activités.» Que les entreprises qui souhaitent s’installer se rassurent, avec le réseau, les conseils et les connaissances d’Histoire d’Entreprises, leur installation se fera dan s les meilleures conditions possibles. «Des contacts ont déjà été pris, par des sous-traitants des donneurs d’ordre notamment. Le but étant, bien évidemment, d’arriver à les regrouper sur ce technoparc.» Quant au nom de la pépinière, elle devrait, sauf changement de dernière minute, s’appeler... Henri Fabre. Une simple coïncidence, sans doute...

NORD PAS DE CALAIS : VERS UNE DYNAMIQUE RÉGIONALE Le département du Pas de Calais compte actuellement seize pépinières d’entreprises gérées par les collectivités territoriales, mais animées par l’Aditec. C’est un des plus gros réseaux d’équipements de ce type de France. Alors que deux nouvelles pépinières devraient ouvrir pour l’étoffer un peu plus enc re, un rapprochement avec le réseau du Nord est également engagé. ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

9


ACTUALITES

PEPINIERES

SEINE

INAUGURATION DE L’IMMEUBLE

SPI WEST

Implanté au nord du quartier de l’industrie à Lyon Vaise (Lyon 9), l’immeuble tertiaire Spi West a été inauguré le 4 février 2013. e projet immobilier Spi West a été développé par Icade dans le cadre d’un partenariat avec le Grand Lyon permettant de poursuivre la régénération urbaine du quartier de l’industrie de Lyon Vaise, reconnu comme le pôle numérique et logiciel du Grand Lyon. Porté par les leaders du secteur (CEGID, Electronic Arts, Logica, SQLI, Orange, etc.), le pôle numérique de Lyon Vaise confirme son attractivité avec l’implantation d’entreprises de premier plan (Publicis, Havas 360, Altran, Akka Technologies, KPMG, Fidal, Orial, Groupama, Apicil, April, etc.). Avec plus de 6 290 m2 de shon d’activités tertiaires et de bureaux, Spi West héberge notamment les locaux de Sud Architectes et vient renforcer une offre immobilière de qualité à destination des entreprises de la filière numérique avec un bâtiment dédié sur plus de 2;100 m2. «Rives numériques» c’est son nom, offre ainsi 1 400 m2 de surface pour l’implantation d’entreprises du secteur, les 700

L

m2 restants sont dévolus à la pépinière d’entreprises. La pépinière Rives numériques prend ses quartiers à Spi West Cofinancée par le Grand Lyon et la Région Rhône-Alpes, l’exploitation de la pépinière Rives numériques a été confiée au Cluster Edit, le cluster régional de la filière logicielle et services. Accueillie au sein de Spi West, la pépinière Rives numériques propose une solution d’accompagnement, d’animation et d’hébergement facile d’accès aux entrepreneurs, aux porteurs de projets et jeunes sociétés de la filière afin de faciliter leur intégration dans le tissu économique local sociétés de la filière afin de faciliter leur intégration dans le tissu économique local.

Initiée, défendue et portée par les communes de Caluire et Cuire, de illieuxlaPape et de Sathonay Camp et en partenariat avec le Grand Lyon, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Lyon, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Rhône, des associations oeuvrant au développement de la création d’entreprises, la pépinière Cap Nord accueille depuis juin 2008 des jeunes entreprises à vocation tertiaire.

Mercredi 16 février, en conseil communautaire, le président Jean-Luc Faÿ a annoncé que la gestion et l’animation de la pépinière d’entreprises basée à Frévent allaient être confiées à la Boutique de gestion Espace, qui devra assurer une présence permanente à la pépinière d’entreprises.

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

La Communauté de Communes Vie et Boulogne a lancé un marché de travaux concernant la réalisation d’un ensemble de 3 pépinières d’entreprises sur 3 sites distincts, situés sur les communes d’Aizenay, le Poiré sur Vie et les Lucs sur Boulogne Le marché d’un montant estimatif de 1.709.500 Euros H.T. (Hors terrains), est passé en procédure Adaptée. Les travaux sont prévus à compter du deuxième pour une livraison estimée au printemps 2014. La Communauté de communes va ainsi doubler sur son territoire sa capacité d’accueil des entreprises en création et à valeur ajoutée.

GRAND LYON : OUVERTURE DE CAP NORD

Frévent : Une DSP confiée à une boutique de gestion

10

BOULOGNE : TROIS PEPINIERES EN CHANTIER


NOUVEL ESPACES D’ACCUEIL POUR LES ENTREPRENEURS SAINT DIE LES VOSGES

Trois ans d’intenses discussions avec les élus et la population ont accouché d’une réalisation qui promet de devenir le lieu de tous les espoirs.

de communes, de techniciens, d’experts comptables et bancaires et des Chambres consulaires (Chambre de Commerce et d’Industrie territoriale et Chambre de Métiers et de l’Artisanat), accompagnera et suivra personnellement chaque créateur dans l’élaboration et la mise en place de son entreprise. Pour être candidat, il faut être porteur d’un projet pour lequel le plan d’affaires est en cours ou que la recherche de financement a débuté, que l’immatriculation de l’entreprise soit imminente, que l’entrepreneur ait un besoin rapide de locaux. et que l’entreprise soit enregistrée au Centre des Formalités des Entreprises (CFE). Des tarifs attractifs Les tarifs comprennent les charges. Ils sont calculés sur la base d’une tarification progressive afin de permettre aux créateurs d’assumer une montée en charge progressive de leur exploitation. Ainsi, à l’issue d’un séjour de quatre ans (maximum), ils s’acquitteront d’un loyer proche du prix du marché, situé aux environs de 13 euros/m2/mois (prix pratiqués sur le parc énergie).

a communauté de communes Saint-Dizier, Der et Blaise a inauguré vendredi, une pépinière d’entreprises dénommée « Espace créateurs d’entreprises » dans l’ancienne école Jean-Moulin. Cette structure est dédiée à la création d’entreprise et au développement économique. Son rôle est de pérenniser les projets et d’accompagner les porteurs de projet tout au long de leur parcours. L’espace est composé de neuf bureaux, de quatre ateliers et de deux salles de réunion entièrement équipées. Il propose de nombreux services comme un parking sécurisé, Internet haut-débit, un copieur multifonctions, un espace détente, une prestation de nettoyage… L’avantage

de l’espace réside dans la mise en relation des professionnels du développement et de la création d’entreprises avec les porteurs de projets et dans l’animation de la structure : rencontres, conseils, ateliers thématiques… La pépinière d’entreprises est située en zone franche urbaine (ZFU). Les entreprises peuvent donc bénéficier, sous conditions, d’exonération de charges sociales et d’avantages fiscaux. Avant d’intégrer la structure, les postulants doivent déposer un dossier de candidature qui sera examiné. Ils seront ensuite auditionnés par les membres du comité d’agrément qui validera ou non l’entrée du porteur de projet dans l’espace. Cette instance, composée d’élus de la communauté

TOULON : UN

Ardèche : Eclectic se déploie

La communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée déploie lance une nouvelle pépinière d’entreprises, Business Park des Playes, située à La Seyne-sur-Mer, au coeur d’un des principaux parcs d’activités de l’agglomération, à proximité des pôles de compétitivité, notamment du Pôle de compétitivité Mer PACA.

Le 14 février 2013, à la pépinière d’entreprise de Vidalon à Annonay, a lieu la conférence de presse sur le déploiement du réseau ITESS (initiatives territoriales de l’économie sociale et solidaire) en Ardèche Verte, suivi d’une visite des locaux. Le réseau ITESS regroupe les CAE, coopérative d’activités et d’entrepreneurs, présentent dans le département de l’Ardèche : Pollen Scop (généraliste), Natura Scop (Bois et environnement), ECLECTIC.coop (TICE, création numérique, web et télétravail) et Cabestan (bâtiment). A travers cette initiative, ECLECTIC.coop est donc désormais en capacité d’assurer un accueil physique et à distance des porteurs de projet dans le nord de l’Ardèche et dans les départements limitrophes, pour favoriser le test et la création de nouvelles activités dans un cadre sécurisée.

L

BUSINESS PARK AUX

PLAYES

Sodex Architecture

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

11


ACTUALITES

HÔTEL D’ENTREPRISES

TONNEROIS

L’HÔTEL D’ENTREPRISES

PRESQUE VIDE

Cinq ans après son inauguration en fanfarre, le bâtiment n’accueille plus qu’une seule entreprise. envers l’économie sociale et solidaire. L’entreprise Garelec est désormais la seule sur place Sur place, il ne reste plus qu’une petite poignée de véhicules rangés sur le parking qui borde la route de Tanlay. Elles appartiennent aux salariés de l’entreprise Garelec, qui confectionnent des pièces électroniques pour le secteur de l’aéronautique. Soit 300 m _ occupés sur les 1.500 au total. À l’origine, l’hôtel des entreprises du Tonnerrois était une structure inédite dans le département. Il a été le premier à voir le jour dans l’Yonne en 2007. Il est né de la volonté de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Yonne (CCI) de fournir aux entreprises souhaitant démarrer rapidement leur activité dans le Tonnerrois un espace de travail adapté. Avec des espaces modulables et un loyer plutôt modique, cette structure avait été présentée lors de son inaugura-

ur les 1.500 m2 de l’hôtel d’entreprises du Tonnerrois, seuls 300 sont aujourd’hui occupés par la société Garelec.? - M.C. Sur les cinq modules qui constituent l’hôtel des entreprises du Tonnerrois, un seul est occupé par une société. Après cinq ans d’existence, la structure n’est pas le symbole positif attendu. Vacance inquiétante à l’hôtel Depuis peu, l’hôtel des entreprises du Tonnerrois ne se décline plus au pluriel : il ne reste désormais qu’une seule société au sein de la structure implantée dans la zone industrielle de Vauplaine, à Tonnerre. Cette situation préoccupante fait suite à la disparition de la société Sadler. L’entreprise, qui occupait l’un des cinq modules du site, a en effet été mise en liquidation judiciaire le mois dernier (lire notre édition du 25 janvier).

S

PETITE COURONNE

TAUX D’OCCUPATION A

90% AU CID

ôtel d’entreprises de PetitCouronne, le cide (Centre d’Initiative et de Développement Economique) créé en 1990 fonctionne selon le concept de mutualisation de biens et de services permettant aux résidents de bénéficier de prestations et d’équipements à moindre coût. Ce pôle d’emploi met à profit les énergies créatives en favorisant une installation rapide et simple, source d’émulation entre les occupants. Depuis quelques années, le cide a atteint sa vitesse de Ecole actuelle

H

12

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

croisière en tant qu’outil de développement économique reconnu, il connaît un taux d’occupation de 90%. Spécialisées dans divers domaines et notamment dans le tertiaire, les entreprises résidant sur le site se répartissent sur les 1546 m2 de surface. L’ensemble de ces acteurs de la vie économique et industrielle de la commune a permis la création de nombreux emplois. Une authentique pépinière animée par un vivier de porteurs de projets.

tion, au mois de juin 2007, comme un symbole de la reprise économique annoncée du Tonnerrois. Un peu plus de cinq années plus tard, le symbole positif est bien terni, avec un hôtel très loin de faire le plein. Un projet chiffré à un million d’euros Ce projet conséquent avait pourtant mobilisé de nombreux acteurs et représenté un coût conséquent. Il a été financé par la CCI, la Région, des fonds Feder (Fonds européen de développement régional) et une enveloppe issue des fonds Steli-Thomson. Le montant total s’est élevé à près d’un million d’euros. Un engagement financier lourd, qui tranche avec l’importante vacance actuelle. Un engagement financier lourd, qui tranche avec l’importante vacance actuelle.


MARSEILLE

INAUGURATION DE

L’HÔTEL TECHNOPTIC

La cité phocéenne ouvre un nouvel établissement destiné à accueillir les jeunes entreprises de l’optique photonique. es 14 et 15 novembre derniers, a eu lieu l’inauguration officielle de l’Hôtel Technoptic sur le Technopôle de Château-Gombert à Marseille) en présence d’Eugène Caselli, Président de la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole, Maître d’œuvre du bâtiment et de l’ensemble des partenaires et financeurs (Commission Européenne, Etat, Conseil Régional PACA, Ville de Marseille).

L

Plus de deux cents cinquante personnes ont participé à l’évènement, ce qui confirme l’intérêt des acteurs de la filière. Cette inauguration a permis aux participants de découvrir les 3 fonctionnalités de ce bâtiment de 3500 m2 : - la fonction pépinière, gérée par Marseille Innovation, qui a pour but d’accompagner des entreprises dans

PAYS DE LUXEUIL

UN DIXIEME

A travers le Show room, les visiteurs ont pu découvrir les produits photoniques développés par des membres du pôle Optitec (Symétrie, Phasics, Mermec, Optiwave, Cea..): - des innovations photoniques pour la recherche spatiale, le contrôle qualité, l’automobile, la santé… (Savimex, Phasics…)

- de nouveaux outils pour observer des planètes extrasolaires, contrôler la fabrication des médicaments, inspecter la qualité d’un rail de chemin de fer, simuler des systèmes de télécommunications, contrôler la douleur d’un patient, analyser la qualité de l’eau (Mermec France, Silios Technologies, Symétrie) - ou encore des écrans tactiles pour plus d’interactivité dans une salle de réunion (Touch&Store) ! Des conférences sur les enjeux de la photonique, couvertes par des personnalités internationales telles que Thomas Skordas, Chef de l’Unité Photonique de la Commission Européenne ou bien Stephen G. Anderson, Industry & Market Strategist de SPIE ont confirmé le potentiel photonique et son attractivité sur le territoire de Marseille et de sa région.

BÂTIMENT FINANCE PAR LE CONSEIL GENERAL

ans le cadre de sa mission d’accueil et d’accompagnement des créateurs d’entreprises, Action 70 (Agence de Développement Economique de la Haute-Saône) a constaté les difficultés que rencontraient les jeunes entreprises à trouver des locaux fonctionnels pour exercer leurs activités.

D

leur phase de développement (services partagés, services logistique, réseau d’experts…) - la fonction Hôtel d’entreprise, gérée par MPM, avec pour vocation d’héberger des entreprises plus matures qui souhaitent rester dans la dynamique de pépinière (bureaux, ateliers…) - la plateforme Equipements Mutualisés en Optique Adaptative (PEMOA), pilotée par ONERA et gérée par le Pôle OPTITEC, qui propose des moyens de test en optique adaptative aux entreprises en création.

A l’issue de ce constat, le Conseil Général de Haute-Saône a mis en place un programme départemental de construction d’hôtels d’entreprises dès 2001. L’hôtel d’entreprises du Pays de Luxeuil est le 10ème bâtiment de ces programmes de construction, le 11ème ayant vu le jour à Gy.

INVESTISSEMENTS Bâtiment (Action 70) : 245 000 € HT (dont Conseil général : 59 000 €). errain et plateforme /aménagement ext. (CC Pays de Luxeuil) : 200 697 € HT (dont CG : 35 000 €, DDR 37 500 € et 58 919 € Réserve Parlementaire).

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

13


Dossier

Le coworking en ébullition

Comme les bibliothèques où les ordinateurs ont remplacé les livres, les lieux de coworking fournissent une alternative de plus en plus plébiscitée aux bureaux traditionnels. Retour sur une tendance pour comprendre comment fonctionne ces espaces de travail d’un genre nouveau.


L

Le terme de « Coworking » est apparu pour la première fois en 1999, dans un article de Bernie DeKoven, créateur de jeux-vidéos et auteur de nombreux ouvrages sur les nouvelles formes de

divertissement. C’est en effet à partir d’observations sur les communautés de joueurs en ligne (the « Play-community ») que Bernie DeKoven s’intéressa aux collaborations en ligne et donc au travail à distance. Le concept est développé en 2005 par Brad Neuberg, développeur chez Google, pour désigner un espace physique. A l’origine, l’idée était de permettre aux travailleurs indépendants de ne pas rester isolés chez eux et de pouvoir trouver, grâce à un lieu ou un réseau, un espace de socialisation propre à l’entreprise. Le premier lieu de Coworking ouvrit à San Francisco en 2005, sous l’impulsion de Brad Neuberg. Le site, appelé « Hat Factory » était constitué d’un grand loft, servant de domicile pour trois développeurs web, et ouvert au public dans la journée.

Le principe s’étendit très vite à l’Argentine, à l’Australie et à l’Allemagne, pionnier en Europe en matière de Coworking. Cependant, la très grande majorité des sites restent aujourd’hui encore basée au Etats-Unis. Les promoteurs de l’idée de Coworking ont toujours comme référence les cafés cités auparavant, espaces appropriés aux échanges et aux débats pacifiés. Dans ces lieux considérés comme mythique, écrivains, intellectuels et artistes se retrouvaient autour d’un café, dans une ambiance créative, studieuse et conviviale. Le Coworking répond au départ à l’accroissement rapide du nombre de travailleurs indépendants, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. En effet, le développement d’Internet et la généralisation de l’accès au haut-débit a permis l’essor de nouvelles formes d’emplois (développeurs-web, marketeurs-web, architectesweb, bloggeurs). De même, les mesures prises en faveur de l’auto-entreprenariat dans de nombreux pays européens, à l’image de la France, est venu également dynamiser le concept. Ces travailleurs indépendants ont très vite formé une communauté, relativement homogène, mais précaire. Afin de remédier à ces carences, cette communauté a décidé de s’organiser en réseau de solidarité et de partage, afin de pouvoir se maintenir. Les lieux de Coworking sont nés dans cette double optique, de

consolidation du réseau et de coopération, mais aussi de partage (du lieu, des outils, des savoirs...) et de créativité. La notion de Coworking regroupe en réalité deux idées, proches mais distinctes. En nous appuyant sur la traduction littérale du terme, nous pouvons analyser le Coworking comme un « centre de travail partagé ». Cependant, la notion recouvre aussi l’idée d’un réseau de travailleurs indépendants ou en freelance, particulièrement sensibles à l’échange, à la coopération et à l’ouverture. L’accent est donc mis sur une communauté de travailleurs autonomes et indépendants, partageant un ensemble de valeurs et de besoins. Cette communauté est très intéressée par les synergies pouvant naitre de la collaboration de ses membres. Les espaces de Coworking se vivent ainsi comme des espaces différents du domicile ou de l’entreprise. Il s’agit d’une troisième voie, à mi-chemin entre les deux lieux de travail précédemment cités, mêlant le confort du travail à domicile et la richesse sociale du travail en entreprise.

« Les technologies seront au service de l’art de vivre »

On compte aujourd’hui une centaine de lieux de Coworking à travers le monde. Ce développement rapide du concept mérite d’être analysé. En effet, le Coworking répond efficacement aux demandes croissantes des entreprises, en termes de flexibilité, de mobilité et d’économie (le loyer est devenu un poste de dépense de dépenses colossales pour les entreprises, notamment les start-up). Bien plus qu’une simple mode, le travail coopératif est donc un mouvement de fond, porté par le développement des nouvelles technologies et par les demandes nouvelles des entreprises. Cette nouvelle forme de travail remet en questions les anciennes théories pyramidales du travail. Les hiérarchies strictes s’estompent. Le travail en réseau, fondé sur l’agrégation ponctuelle de compétence et la coopération à durée limitée (le temps d’un projet par exemple) se renforce. Les modes de travail se veulent plus flexibles, plus rapide et plus ponctuelle.

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

15


4 dimensions principales d’un espace de Coworking Un espace de Coworking est un concept qui dépasse le simple « espace physique » et comprend des dimensions: - Economique, car les ressources matérielles (infrastructures) et immatérielles (connaissances, expertise, expérience des Coworkers) sont partagées et donc mutualisées. Le Coworking Space va donc au-delà d’une logique purement commerciale de partage des infrastructures. - Socioprofessionnelle,, de part la création de nouvelles formes de travail en apportant plus de flexibilité aux entreprises et travailleurs indépendants : ces lieux permettent à l’information de circuler plus facilement et de stimuler la créativité des acteurs (création de réseaux sociaux). - Culturelle, dans le sens où ce type de travail collaboratif favorise l’émergence de nouvelles communautés visant la création de nouveaux projets (dont les acteurs ne se seraient peut-être jamais rencontrés autrement). De plus chacun est libre de s’investir comme il le souhaite, en gardant sa part de liberté. Les notions de partage et de liberté sont particulièrement présentes dans ces lieux. - Spatiale et territoriale en apportant un environnement de travail à ces travailleurs souvent isolés. Ces espaces se transforment en lieu de créativité et comme point de rencontre des acteurs d’une thématique donnée. La Cantine, espace de coworking en pleine croissance L’espace de Coworking La Cantine est né grâce à l’association Silicon Sentier. Suite à un voyage à San Francisco en 2006, des membres de l’association ont trouvé le concept novateur et répondant à une deman-

16

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

de forte. L’ouverture d’un espace de Coworking à Paris, La Cantine a eu lieu début 2008. La Cantine se définit comme une espace de Coworking « à la Française ». Pour faire vivre ce lieu quotidiennement, une équipe d’animation lui est dédiée afin de créer de nouveaux projets, de faciliter les liens entre les Coworkers et de les accompagner dans leurs initiatives. Elle compte aujourd’hui une dizaine de personnes, qui représentent 5 ETP (équivalent temps plein). Chacun doit faire preuve de polyvalence dans sa mission, de flexibilité dans les horaires, et surtout d’être partie prenant dans l’animation du lieu. En d’autres termes, les équipes s’occupent à la fois de la gestion financière du lieu, mais aussi de la gestion opérationnelle de l’espace (salles de réunions, espace café...). La Cantine concentre principalement 3 types d’activités: - L’espace de Coworking : La Cantine propose des infrastructures facilitant l’activité des auto-entrepreneurs. En effet, des espaces de travail, des salles de conférence ou encore des salles de réunions sont mis à disposition des membres. Ils ont également accès à une connexion Internet, à des casiers, des vidéoprojecteurs... Pour animer ce lieu, qui est avant tout un lieu de vie, un espace bar a été aménagé. Ainsi, des dynamiques se créent de façon individuelle, mais aussi collectivement, favorisant la création de réseau. Le principe de cet espace est de favoriser les échanges d’idées afin de faire émerger de nouveaux projets liés au numérique, et de les développer. La Cantine propose d’ailleurs un espace de production, de test et de diffusion de projets innovants.

« Les lieux de coworking jouent un rôle central dans la création de réseau de travailleurs »

- L’évènementiel : Afin de faire vivre de lieu et de se positionner en tant que lieu d’échanges des acteurs du numérique, La Cantine propose un certain nombre d’évènements. On y retrouve des conférences, des colloques, des débats, des présentations de projets ; mais aussi des petits déjeuners marketing, journée études et séminaires, soirée (lancement ou communautaire), BarCamp, conférence de presse. Ces évènements permettent également de donner plus de visibilité au concept de Coworking et de valoriser ses activités et les membres de sa communauté. Ils sont organisés à partir de demandes qui émanent du terri-


toire, c’est-à-dire des usagers. La Cantine a proposé jusqu’à aujourd’hui plus de 900 évènements thématiques, alimentés par diverses communautés du monde du numériques et par ses Coworkers actifs. En effet la vocation du lieu étant notamment l’échange d’idées, le public de ces évènements est qualifié et porteur de valeur ajoutée pour tous. - La location d’espace : Les deux premiers volets de l’activité de La Cantine énoncés précédemment représentent son activité « non marchande ». En effet, l’objectif est de faire payer le moins possible la participation aux évènements, tout comme le Coworking. Les évène-

1 2

3

ments sont en majeure partie financés par des microsponsors. La Cantine gère également une activité « marchande » à savoir la location à des entreprises privées du lieu, qui est privatisé pour des évènements. Parmi des entreprises on peut citer Facebook, ou encore L’Oréal lors du lancement de sa plateforme numérique de recrutement. Cette activité permet de financer en partie la gestion de l’espace de Coworking et de ses évènements. Ces entreprises participent ainsi au développement des dynamiques communautaires et à l’émergence de nouveaux projets innovants. Duplication de la Cantine à Strasbourg Alsace Digitale L’exemple du site de Strasbourg présente la particularité d’être un projet en phase de développement. Un travail de benchmarking reste encore à faire, allié à une recherche de financement. Pour l’heure, une association a vu le jour en 2009, avec pour objet de donner corps au projet de Coworking: Alsace Digitale. Plusieurs bénévoles sont à ce jour membres de l’association et travaillent pour donner vie au projet de Coworking. C’est d’ailleurs le président d‘Alsace Digitale qui met à disposition une partie des locaux de son entreprise pour permettre : - une activité de Coworking Selon notre interlocuteur,

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

17


il s’agit toutefois d’une situation précaire qui ne pourra perdurer. Ces derniers comptent beaucoup sur l’appui de Silicon Sentier pour défendre leur projet auprès des élus. Ils reconnaissent en Silicon Sentier une légitimité au regard de leur expérience et souhaitent à ce titre bénéficier de leur savoir faire et de leur assise face aux élus. L’enveloppe de départ a été fixée à 300 000 euros, celle-ci est d’ailleurs la même pour tous les projets soutenus par Silicon Sentier. Alsace Digitale souhaite un financement public (CUS+région)/privé. Tout comme le concept de La Cantine (Paris), Alsace Digitale souhaite donner une impulsion clairement orientée TIC pour leur centre de Coworking. Selon ses fondateurs, les TIC ne sont pas ou peu représentés au niveau de l’innovation, dans leur région. Ils considèrent que les TIC s’intègrent dans tout domaine d’activité et donc dans les activités développées dans le bassin alsacien tels que la santé, l’automobile, le textile.

« La créativité se développe aux frontières quand on joue avec les limites »

Alsace Digitale souhaite que la CUS mette à leur disposition d’ici la fin de l’année un local au coeur de Strasbourg, d’une surface d’environ 300m2, de plein pied et qui reprendrait dans l’idée les caractéristiques du site de La Cantine soit un espace convivial, modulable. La Cantine essaime à Rennes Ce site de Coworking est le fruit du travail du pôle de compétitivité Images & Réseaux, dédiés aux nouvelles technologies de l’image et aux réseaux de distribution de contenu. En 2010, ce même pôle prévoit l’ouverture d’un site de Coworking sur Nantes. Ce pôle compte parmi ses membres de grandes entreprises, PME, laboratoires de recherche ou établissements d’enseignement. Tous mutualisent leurs forces de R&D et bénéficient des services fournis par le pôle. Le Maire de Rennes, Daniel Delaveau, avait annoncé lors de son discours d’inauguration aux Etés Tics 2009 que le lieu dédié au Coworking pourrait être l’ancienne boutique des Champs Libres. Force est de constater que cette volonté a été confirmée, puisque la Cantine s’ouvrira aux Champs Libres dans les prochaines semaines. Chaque Cantine va nécessiter

18

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

un budget annuel de 300.000 €, soutenu par les collectivités, Rennes Atalante (Atlanpôle à Nantes) et des associations comme Granit à Rennes. Toute la particularité du site de Coworking de Rennes est qu’il s’insère dans un très vaste projet culturel comprenant trois entités la bibliothèque, l’espace des sciences, et le musée de Bretagne. Convoquant la pluralité des savoirs, historiques, scientifiques, philosophiques, ethnologiques, sociologiques et juridiques, le projet s’attache à donner des éclairages croisés et innovants contribuant à l’information et la réflexion du plus grand nombre». Ce type de projet pourrait parfaitement se justifier dans la prévision d’un réaménagement du secteur de la Part-Dieu pour donner à ce dernier une nouvelle dynamique/ attractivité. On pourrait faire de cet espace un véritable lieu d’échanges de savoirs et d’innovations, carrefour des intérêts d’une grande partie de la population lyonnaise. Espaces de Coworking à l’étranger Berlin, capitale de l’Allemagne, a été historiquement la première ville d’Europe à développer des lieux de Coworking. Comment expliquer cette précocité ? Le nombre de locaux inoccupés, conséquence de la réunification de la ville, y est pour beaucoup. De plus, le nombre important de travailleurs indépendants, ayant une admiration conséquente pour le modèle américain explique aussi le phénomène. Nous avons choisi dans notre étude d’analyser trois lieux de Coworking, tous situés dans la partie Est de la ville, dans des quartiers souvent qualifiés d’ «alternatifs».


Le Betahaus par exemple est un lieu de Coworking emblématique, situé à Neuköln. Il se veut un espace de travail partagé, très axé sur les nouvelles technologies et le travail créatif. Son slogan annonce la teneur du lieu : « Espace de travail pour les créatifs ». Depuis janvier 2009, le site accueille jusqu’à 120 travailleurs indépendants par jour, travaillant à temps plein ou temps partiel. Le lieu se conçoit avant tout comme un vaste lieu d’échange, très modulable. Le lieu est en évolution permanente, tant du point de vue de l’espace que du concept (une boite à idée et des réunions périodiques sont les instruments visant l’amélioration du concept par les utilisateurs eux-mêmes). La Betahaus est en réalité né sur les cendres du Betalab, version béta (et donc d’essai) du lieu de actuel de Coworking. Le concept a été testé sur 30 Coworkers, qui ont partagé leurs tables de travail afin de rechercher les meilleures synergies possibles dans leurs métiers respectifs. Le public visé est composé de journalistes,

photographes, traducteurs, graphistes, designers, programmeurs, architectes indépendants, artistes, peintres, acteurs, travailleurs en ONG et en associations. Certains sont de simples entrepreneurs, ayant tout juste le bac en poche. D’autres sont des doctorants ou consultants. Chacun collabore et développe des synergies. Un vrai travail a été mené sur l’acoustique du lieu. Trois salles de réunions et une grande salle de conférence et une cuisine sont à disposition des usagers. Un espace « Rest and relax » est propice aux calmes, au rendez vous professionnels. Des casiers et boites à lettres sont à disposition des utilisateurs, afin de ne pas s’encombrer d’un trop plein de matériel sur le trajet domicile/Coworking. Des clés sont à disposition des utilisateurs désireux de rester en dehors des horaires d’ouverture. Les lieux sont nettoyés tous les jours. Un autre lieu, à Berlin-Kreutzberg, appelé le « Hub Berlin », se révèle lui aussi intéressant. Ce site de Coworking, ayant une connotation très sociale, propose une gamme tarifaire large, allant de forfaits 16h à des forfaits illimités. Il dispose d’une « Project room », de deux salles de conférence, d’un espace dégustationdétente et d’une cuisine. La particularité de ce lieu réside dans sa conjugaison avec un réseau social en ligne, de type Facebook, crée par la communauté de Coworkers. Ainsi, ces derniers peuvent rester en contact en dehors des simples horaires d’ouverture. De nombreuses conférences sont proposées, et seront bientôt disponibles en ligne. Ces dernières abordent une large variété d’aspects liés au NTIC et à l’actualité. Des « experts » viennent régulièrement donner leurs avis dans leurs domaines de prédilection (droit, finances...). « Hub Berlin », géré par des investisseurs privés, fait partie d’un large réseau de lieu de Coworking à travers le monde (Amsterdam, Bombay, Le Caire, Londres, Milan, Tel-Aviv, Toronto...).

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

19


ACTUALITES

HISTOIRE DE TERRITOIRE

TARBES : LE PARC REDYNAMISE TOUT LE TERRITOIRE

Situé sur la commune d’Ibos, entre le péage de l’A64 et le Parc de Bastillac Université, le Parc d’activités des Pyrénées représente une superficie totale de 86 ha dont 60 ha commercialisables. Le Grand Tarbes aménage, par trois tranches de près de 30 ha chacune, ce territoire des entreprises, stratégique à l’échelle de l’agglomération tarbaise, pour l’accueil d’activités artisanales, industrielles, de services et de bureaux. Le Parc d’activités des Pyrénées, labellisé «Zone d’Intérêt Régional» propose des aménagements respectueux de l’environnement et des services adaptés aux besoins des entreprises. e Parc des Pyrénées, cette zone d’activités industrielles et artisanales située sur la commune d’Ibos, entre la zone de Bastillac et la sortie ouest de l’autoroute, se développe à vitesse grand V. Elle est réalisée par la communauté d’agglomérations du Grand Tarbes. Les lots de la partie ouest (20 ha au total), voués aux entreprises de service, sont déjà tous commercialisés. Ceux de la partie sud, dont les travaux de viabilisation et de voirie débuteront dans quelques jours, sont vendus à près de 70 % alors qu’ils ne seront livrés que dans un an ! Ce secteur sera particulièrement consacré à la logistique. Quand à la troisième tranche, elle ne sera réalisée qu’après 2010. Si les entreprises qui s’installent ou s’y installeront dans les mois qui viennent sont pour un tiers des sociétés locales en quête de locaux et de surfaces adaptées, les deux tiers sont extérieures au département. Si elles choisissent le Parc des Pyrénées, c’est qu’il se révèle pour le moins attractif. À terme, près de 1.000 emplois seront créés sur cette zone qui devrait en compter 1.500.

L

Les entreprises implantées Dans la partie ouest du Parc des Pyrénées se dresseront bientôt deux hôtels d’une trentaine de chambres : un Balladins et l’Everhôtel, qui aura un restaurant. Il y aura aussi la fédération départementale du bâtiment, Pyrenet (société de produits industriels pour entreprises), Loxam (location de camions et véhicules), Ayala (fabriquant de grues pour camions), Végéplast (entreprise de plasturgie biodégradable) et le centre de formation de Véolia. Il y aura également plusieurs entreprises de logistique : TEF (Transport et entrepôts frigorifiques), Aquastyl (spécialiste de la piscine et de ses produits) et Falliero (huisserie et menuiserie) s’y trouvent déjà.

20

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

Le prix du mètre carré est de 40 € pour les entreprises de service, de 30 à 35 € pour celles industrielles, de 20 € pour une entreprise sortant d’un hôtel d’entreprises et de 10 € pour celles venant d’une pépinière d’entreprises. « Ce succès est aussi la cause d’un grand retard » Gérard Trémège, le président du Grand Tarbes, fait du développement économique « sa priorité », comme il l’a souvent assuré. C’est pourquoi l’aménagement du Parc des Pyrénées fait l’objet de toutes les attentions de la part de ses services. Si chacun peut se réjouir que les lots commercialisés dans ce site partent comme des petits pains, « ces ventes aussi rapides et conséquentes montrent que Tarbes et son agglo ont pris un grand retard en matière de réalisation de zones d’activités adaptées aux besoins des entreprises », analyse l’un des employés du Grand Tarbes en charge de ce développement économique. Pour preuve, près d’un tiers des structures qui s’y Implantent est du bassin tarbais. Quant à celles qui n’avaient pas d’attaches dans le département, elles ont décidé de venir ici parce que, toujours selon le Grand Tarbes, « les voies de communication (autoroute, aéroport…),


le cadre de vie est superbe, le pôle universitaire performant et la taxe professionnelle un peu moins chère ». Bref, parce qu’il y aurait ici tout pour bien se développer et vivre une existence plus agréable que dans d’autres villes de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine. « Ici nous sommes dans d’excellentes conditions » Vincent Laumaillé, 28 ans, a repris, il y a peu, l’entreprise de son père, qui se trouve à Bordères-sur-l’échez. Seulement, la société, spécialisée dans l’horlogerie monumentale, la fabrication d’équipements de protection contre la foudre et le chauffage de grand volume, manquait cruellement de place pour mener à bien et développer ses activités. «C’est pourquoi nous avons décidé de nous installer dans cette zone. à présent, nous abordons beaucoup plus sereinement l’avenir», assure le tout jeune P-DG qui compte embaucher dans les années qui viennent. Son implantation, comme d’autres en cours ou à venir, dope le carnet de commandes d’entreprises de construction du département. Sur sa parcelle de 4.400 m2, il a en effet fait réaliser un très grand hangar accueillant des ateliers et des bureaux. Les plans de ce local très actuel ont été dessinés par l’architecte tarbais Joël Descazaux, du cabinet Studio D. Sur la façade du bâtiment, Vincent Laumaillé a fait installer une pendule. Deux aiguilles de 7 et 3,5 m de long et d’un poids total de 540 kg. Elles sont équipées de 1.000 ampoules lumineuses dont les couleurs varient. « C’est un bel emblème pour nous. Et comme ça, nous donnons l’heure à tous les gens qui entrent ou sortent de Tarbes. » L’entreprise conserve, malgré tout, ses locaux de Bordères qui sont, désormais, voués à des réalisations de charpentes pour campaniles. Un coup de pouce des institutions « Nous prenons en compte les demandes du maître d’ouvrage, de l’architecte, du cabinet d’études et nous faisons des propositions, poursuit Romain Simon. Certaines idées coûtent cher en investissements mais seront moins gourmandes en énergies. D’autres seront insuffisantes par rapport aux exigences. Pour ce grand cabinet comptable, il y aura un grand brise-soleil devant les baies vitrées de l’entrée située plein Est. Les vitres seront d’ailleurs recouvertes de feuilles d’aluminium pour repousser la chaleur. Il y aura également des stores semi automatiques, une casquette côté sud et une ventilation à double

flux. » Tout cela réduira considérablement la facture énergétique. Avec, pour le maître d’ouvrage, une petite subvention de la Collectivité Territoriale et de l’Ademe. Et l’image d’une entreprise moderne, soucieuse du respect de l’environnement. Mais après cette belle initiative privée, on attend le même effort de la part des administrations locales. Mais onze mois après le Grenelle de l’environnement, les élus semblent malheureusement avoir la tête ailleurs.

Disponibillités foncières

Le parc d’activités des Pyrénées, constitue un enjeu à l’échelle de l’agglomération tarbaise pour l’accueil d’activités artisanales, industrielles de services et de bureaux. Sur cette 1ère tranche (30 ha), les 25 parcelles ont été acquises et une dizaine d’entreprises sont déjà implantées. Au total plus de 400 salariés sont attendus dont la moitié en création d’emplois. L’autre partie concerne des transferts d’entreprises déjà installées sur l’agglomération (extension, acquisition, développement d’une autre activité….) qui doit générer de nouveaux emplois. Sur cette tranche, 3 secteurs sont répartis géographiquement : - La partie Ouest en face du péage : activités tertiaires et de services dont 1 hôtel, la Fédération du BTP et un centre de distribution de matériaux et de travaux publics; - La partie centrale sera occupée par le Centre de Formation Véolia, campus avec comme secteurs d’activités l’eau, l’énergie, l’air et le transport. Le lancement des travaux est prévu au cours du premier semestre 2010; - La partie Est sera industrielle avec notamment la filière logistique (Transport Frigorifique Pyrénéen, Ayala, Mercedes, A.D., et d’autres projets en cours.) Le prix de revient du m2 est de 40,57 €/m2 après avoir retiré les subventions. Le prix de base est le suivant : • 40 €/m2 aux entreprises de services; • 30 €/m2 pour les industriels créant des emplois; • 20 €/m2 pour les industriels embryonnaires sortant d’hôtels d’entreprises. Au total sur l’ensemble du parc d’activités, le Grand Tarbes souhaite attirer plus d’une centaine d’entreprises sur l’ensemble des 60 ha commercialisables d’ici une dizaine d’années.

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

21


ACTUALITES

HISTOIRE DE TERRITOIRE

LE GERS CONCILIE TRADITION ET

MODERNITE

Territoire enclavé, dépeuplé, le Gers doit se battre sur tous les fronts pour attirer des entreprises, repeupler le territoire et moderniser les infrastructures. octobre 2008. Les trois pépinières du Gers ouvrent leurs portes aux créateurs d’entreprises, et célèbrent pour l’occasion les 15 ans du réseau de pépinières de Midi-Pyrénées. Pendant cette journée, un trophée sera décerné à une entreprise sortie du dispositif, une centaine de personnes sera venue visiter les pépinières, et une dizaine de projets sont à l’étude. Pas mécontent, Jean-Michel Justumus, directeur du CEEI de Auch, savoure un travail de longue haleine qui commence à porter ses fruits. En janvier 2009, une nouvelle pépinière sera même inaugurée dans la communauté de communes de Lomagne, signe d’une vitalité naissante qui irrigue le département. Au total, le Gers peut compter sur deux pépinières thématiques en mécanique automobile (proximité du circuit de Nogaro) et en géomatique (informatique et géographie), une pépinière généraliste, et un incubateur de projets agricoles porté par la Chambre de commerce. Toutes ces structures mutualisent les services de promotion et d’animation, et travaillent en étroite collaboration. « Nous sommes un petit territoire, avoue Jean-Michel Justumus. Si nous ne travaillons pas en parfaite relation, nous mourrons ».

7

Sérieux retard économique Et pour cause ! Le Gers a perdu plusieurs dizaines de milliers d’habitants ces quarante dernières années. Le flux migratoire est négatif et la tendance n’incline pas à la confiance. Sans aéroport, sans autoroute, sans université, le département a cultivé son isolement, son environnement naturel, sa qualité de vie et sa cuisine gastronomique, mais paye aujourd’hui le manque d’ambition économique. Tous les élus en ont pris conscience mais le retard est grand. Département très rural où les technologies peinent à pénétrer le milieu des entreprises, le Gers tente d’insuffler une nouvelle politique économique. Des plans d’actions pour l’amélioration des infrastructures routières sont en cours, un projet de doublement de la voie d’accès vers Toulouse doit voir le jour prochainement, des zones d’activités sont également à l’étude sur ce même axe. Midi-Pyrénées Expansion pilote le schéma d’aménagement, mais le Gers veut préserver sa différence. « Nous ne sommes qu’à 80 km de

22

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

Toulouse, indique Jean-Michel Justumus. De plus, cette ville croit à la vitesse de 15% l’an depuis 10 ans, et nous ne voulons pas devenir la banlieue de Toulouse ». Alors il faut avancer par petites étapes, préserver son département durable tout en modernisant les infrastructures, convaincre les riverains tout en garantissant la protection de l’environnement, transformer les mentalités pour intégrer les notions de mondialisation. Etre sur tous les fronts Et le CEEI dans tout ça ? Il est partout. Dans les entreprises pour détecter et accompagner les projets de développement, dans le financement de projets industriels, dans le soutien permanent aux entrepreneurs, dans le travail de sensibilisation des élus locaux, dans la participation aux réflexions d’aménagements territoriaux, dans la recherche de nouvelles populations, dans la conception de nouveaux outils d’attractivité. « Nous n’avons pas d’argent, confie Jean-Michel Justumus. Alors il nous faut être partout, et travailler en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs publics et para publics (Conseil Régional, Conseil Départemental, Com/com, CCI, élus locaux). Sur les outils d’attractivité, le CEEI vient de lancer une offre pour les entrepreneurs solos, les nets entrepreneurs, dont la seule obligation repose sur la qualité des lignes Internet. 80 villages se sont regroupés dans ce projet pour équiper leur commune de lignes à haut débit, et se sont engagés à redimensionner les installations communes pour l’accueil des popula-


Pépinières d’entreprises de Lomagne

La pépinière d’entreprises de Lomagne est une pépinière généraliste qui a vocation à accueillir des projets de tous les types et secteurs d’activité (artisanat, commerce, industrie, services,…). Implantée à Lectoure dans le Gers, à 35 min d’Agen et d’Auch, la pépinière a pour mission l’accueil, l’hébergement, l’appui logistique et l’accompagnement personnalisé de porteurs de projet, créateurs d’entreprises ou jeunes entreprises du territoire de la Communauté de Communes de la Lomagne gersoise. tions nouvelles (réflexion sur la taille des écoles, présence de médecins, des services publics…). Un vaste chantier qui connaît ses premiers résultats. Depuis avril, 18 familles se sont installées dans les différents villages, en provenance de Nice, Marseille, Cannes, Brest, Limoges, Lille, et d’Angleterre. On est encore loin du repeuplement attendu, mais le Gers doit à présent gérer un début d’expansion économique. « Tout est étroitement lié, conclut Jean-Michel Justumus. L’accueil de population, les services sociaux, la qualité de notre environnement, l’aménagement de zones d’activités, l’accompagnement des entreprises… Nous devons construire notre avenir ensemble, dans toutes les directions, dans un esprit de collaboration fort, et sans disposer de grandes ressources financières ». Une chose est sûre, on ne pourra pas reprocher au département d’avoir un projet territorial extrêmement cohérent, dans la mesure où toutes les fonctions y sont associées ! Dispositifs d’accompagnement En collaboration avec Pôle Emploi et l’Unité Territoriale Gers de la DIRECCTE Midi-Pyrénées, le Conseil Général du Gers, par le biais du service de l’action économique, a élaboré 3 documents à l’attention des porteurs de projets : - Accompagnement à la création / reprise, - Aides financières à la création / reprise - Sites Internet d’information sur la création / reprise Les porteurs de projets pourront y trouver une information pratique et complète quant aux organismes et dispositifs susceptibles de les aider dans la réalisation de leur projet dans le Gers.

Les zones d’activités économiques dans le Gers Le département du Gers compte plusieurs zones d’activités aménagées pour l’implantation d’entreprises artisanales et industrielles. Un maillage de zones en milieu rural permet de concentrer les activités dans un objectif environnemental et de préservation des sites et des paysages, et, dans un objectif économique en vue de développer des dynamiques locales. Par ailleurs, l’offre d’accueil gersoise pour l’implantation d’entreprises se compose également de zones situées sur les axes routiers structurants du département à savoir la RN 124 et la RN 21, à moins de 30 minutes des principaux pôles urbains (Auch, mais aussi les pôles environnants que sont Toulouse, Tarbes, Agen, Pau et Mont-de-Marsan), ayant vocation à accueillir des entreprises extérieures. Trois de ces zones sont reconnues « Zone d’Intérêt Régional » par la Région MidiPyrénées, du fait de la qualité de leur équipement et de leur aménagement : le Nogaropôle, les zones du Mouliot (Auch) et de Pont-Peyrin (L’Isle-Jourdain).

Innoparc

Une plateforme départementale au service des créateurs et chefs d’entreprises qui innovent ! Créée à l’initiative de la CCI du Gers, Innoparc est une plateforme dédiée à la création et au développement d’activités innovantes dans le Gers. Véritable guichet départemental, Innoparc offre une réponse globale et adaptée aux besoins de chaque porteur de projet : - Hébergement en pépinière et hôtel d’entreprises - Accompagnement personnalisé assuré par l’équipe du CEEI Gers Gascogne - Accès privilégié à un réseau de partenaires et d’experts spécialisés.

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

23


ANALYSE

COMPRENDRE L’ENTREPRENEUR

L’ENTREPRENEUR EST-IL LA SOLUTION DE TOUS LES MAUX

?

En période de crise aigüe, le politique s’appuie sur l’entrepreneur pour trouver des solutions de croissance. Mais l’entrepreneur est-il vraiment en mesure de sortir le pays du marasme ambiant ? i on en croit le discours ambiant, notre Société pourrait voir son salut grâce à un développement de l’entrepreneuriat et de son personnage clé qu’est l’entrepreneur… Pour assurer votre emploi, lancer-vous dans les affaires ! Pour assurer une croissance économique soutenue, développons l’entrepreneuriat ! Pour faire face aux besoins de proximité et liés à l’assistance à la personne, développons des TPE ! Pour éviter d’agacer l’opinion publique, lassée par le management des grandes sociétés dans une pure logique de création de valeur pour les actionnaires, avec les « golden » parachutes dont profitent des dirigeants souvent peu performants dans leur management, favorisons les TPE et PME ! etc. Bref, tous les pays, tous les grands partis politiques au sein d’un même pays sont d’accord pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’entrepreneur afin de solutionner les problèmes nationaux. Les records de créations d’entreprises tombent chaque année comme si le discours avait des effets assez immédiats… Mais qu’en est-il exactement ou, plutôt, de quoi parle-t-on ? Est-on certain chaque fois que l’on rencontre le mot entrepreneur ou entrepreneuriat qu’ils comprennent le même contenu ? Rien n’est moins sûr… Nous nous proposons donc ci-après de tenter de préciser ce qui caractérise l’entrepreneur dans son sens noble. Pour cela, nous évoquerons ce qui touche sa personne d’une part et son activité d’autre part. Il ne s’agit pas d’un simple exercice intellectuel : en effet, si on veut le favoriser, encore faut-il savoir comment le définir et comprendre ce qu’il fait afin d’adopter et d’adapter une politique dynamique pour faciliter son action.

S

L’entrepreneur, un personnage exceptionnel ? Longtemps, l’entrepreneur a été considéré comme un personnage héroïque, aux qualités particulières non présentes chez les non entrepreneurs. Souvent, dans le langage commun, on pense que l’entrepreneur est d’abord quelqu’un –personne physique- évoluant seul. Il n’en est pas obligatoirement ainsi dans le champ de l’entrepreneuriat, surtout depuis les derniers résultats des investigations en la matière. S’il ne fait aucun doute que le dirigeant/créateur/propriétaire

24

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

d’une entreprise innovante en phase de lancement/démarrage est entrepreneur, on doit laisser la possibilité de parler d’entrepreneuriat y compris lorsqu’une équipe intervient, sous certaines conditions. Les conclusions des études, selon l’approche dite par les traits, ont remis en cause l’idée selon laquelle l’entrepreneur possède des caractéristiques propres et se sont très vite avérées sans grand intérêt pour comprendre le personnage qui nous intéresse. En fait, les réflexions se sont orientées vers une idée clé de l’entrepreneur qui est le changement à gérer. En effet, tout entrepreneur digne de ce nom doit accepter le changement. Ce changement pour l’entrepreneur est une combinaison de plusieurs natures de phénomènes tels que : - le changement de statut par rapport à sa situation de départ (souvent, il passe du statut de chômeur ou de salarié à celui d’indépendant, ou de gérant et lorsqu’il est salarié, il est de fait son propre employeur) ; - le changement de métier en ne restant pas obligatoirement dans l’activité de l’organisation qui l’employait précédemment ; - le changement de fonction dans la nouvelle organisation intégrée en devenant patron donc leader ; - l’intégration d’une organisation plus ou moins différente de celle quittée par la création d’une nouvelle (création ex nihilo) ou par la reprise d’une entité existante (reprise d’entreprise) ; - la mobilité géographique éventuelle pour créer ou reprendre (afin de couper avec une vie antérieure peu satisfaisante). Succinctement, plus l’individu change juridiquement de statut en devenant patron, plus le changement sera intense et délicat à gérer. Par contre, l’individu peut rester salarié dans la société qu’il reprend (par rachat, héritage, etc.), proche de son domicile, et qui poursuit des activités non nouvelles pour lui. Dans cette situation, le changement sera surtout hiérarchique et portera sur une seule dimension. Mais qu’en est-il de celui, déjà responsable d’une activité qu’il contrôle et, donc, ne subissant aucun changement particulier a priori, qui crée une nouvelle valeur (donc en modifiant plus ou moins son métier) ? Il semble bien qu’il s’agisse là d’une façon de rester entrepreneur, à ne pas négliger dans notre champ d’investigation, d’où l’intérêt de considérer comme élé-


ment primordial de l’entrepreneur, la combinaison du changement plus ou moins intense pour l’individu et la création de valeur plus ou moins forte ou nouvelle… L’entrepreneur ne se définit donc que difficilement hors référence à l’objet qui le légitime. En effet, il est la source de cet objet qui va créer de la valeur et il en est aussi le résultat d’où cette relation individu/création de valeur, désormais bien connue. En définitive, le résultat (soit le lancement dans les affaires pour exercer une activité) et le sujet (l’entrepreneur luimême) sont inséparables. Toutefois, l’individu est une condition nécessaire pour la création de valeur, en tant qu’acteur principal et décideur des modalités de production et de son importance. Quant à l’organisation, support de la création de valeur, elle est l’affaire de l’individu. L’un provoque le changement dans l’autre et réciproquement : l’individu dispose du pouvoir pour introduire du changement dans l’organisation si elle existe (en modifiant l’ordre établi surtout si elle est en difficulté) et à plus forte raison pour faire ce qu’il a comme projet s’il la crée de toutes pièces. De son côté, l’organisation, créée ou reprise, entraîne inévitablement un changement pour l’individu qui en prend la tête en modifiant sa façon de vivre. La création de valeur, via son support, occupe une part prépondérante de la vie de l’individu puisqu’elle touche : l’occupation de son temps, son activité, ses buts, ses moyens, son statut social, son genre de vie, son savoirfaire, ses valeurs, ses attitudes, son patrimoine. L’entrepreneur et la création de valeur Conception de la création de valeur : Cet axe est lié à l’idée d’innovation prise au sens large, c’està-dire à une nouveauté géographique provenant d’un nouveau produit au sens commercial du terme, mais aussi à un nouveau processus de production et à toute activité nouvelle dans un espace donné, proposée par une organisation non obligatoirement à but lucratif. * Le débat repose sur la notion de création de valeur nouvelle et sur la cible de la valeur créée : autrement dit, la valeur doit être nouvelle pour qui ? Les réponses sont variées. En effet, la nouvelle valeur créée peut l’être pour : - le nouveau chef d’entreprise lui-même ; - les propriétaires de l’entité créée ou reprise parmi lesquels figure l’entrepreneur ;

- la cible visée ; - la zone géographique d’installation de la nouvelle structure créée ou reprise ; - la Société au sens large. * Dans tous ces cas, il n’est pas obligatoire que la nouvelle valeur créée constitue un progrès pour la Société. Ainsi, certaines activités peuvent même remettre en cause des valeurs morales de la Société en raison de l’existence, malgré tout, d’une demande solvable. Quelle que soit la situation, la création de valeur qui est nouvelle à un certain niveau, peut être à l’origine de la disparition d’une valeur plus grande immédiatement ou à terme plus ou moins éloigné (deséconomies externes et/ou substitution d’une production à une autre provenant d’une innovation technologique ou d’une implantation spécifique). On retrouve les divers développements consacrés aux innovations radicales qui provoquent des discontinuités : - d’une part, destructrices de compétences par la perte de compétences qui génèrent des produits et leur écoulement, et l’exploitation de nouvelles ; - d’autre part, valorisatrices de compétences par des améliorations et/ou l’extension des technologies exploitées accroissant l’utilité et/ou réduisant le coût de produits. Dans le premier cas, le problème de la destruction de valeur se pose alors que, dans le second, la création de richesses semble une réalité. Les effets sur l’intensité de la création de valeur et sur le caractère plus ou moins nouveau de cette valeur, ne sont pas identiques selon la situation constatée, comme on peut s’en douter en différenciant les deux pratiques de l’entrepreneuriat que sont la reprise et la création. * En cas de reprise, est-ce que le raisonnement ne doit pas être modifié afin de ne pas systématiquement exclure un pan entier de l’entrepreneuriat ? Il semble bien qu’il faille prendre en considération non seulement la création de valeur nouvelle, très liée à l’innovation technologique, mais aussi la conservation de valeur, que l’entrepreneur obtient par la poursuite d’une exploitation, éventuellement sous d’autres formes (par exemple, dans le cadre d’une structure juridique nouvelle sans que ce soit une nécessité), d’une activité existante sans modification profonde de la combinaison des moyens de production ni des marchés servis.

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

25


ANALYSE

FINANCEMENT DES ENTREPRISES

UN CHOC DE SIMPLIFICATION NECESSAIRE SUR LES AIDES AUX ENTREPRISES Le choc de simplification appelé par le chef de l’État est une nécessité pour les entreprises. Avec la crise elles doivent s’adapter et évoluer pour suivre leurs marchés, leurs clients.

n matière fiscale, c’est une cascade d’impôts que nous avions identifié dans le Société Civile d’octobre 2012, qui pèse sur les entreprises : avec 73 milliards d’euros de taxes diverses qui frappent la production. Au total, une ETI française paie 47% d’impôts de plus qu’une ETI allemande. Par ailleurs les rigidités de la réglementation du travail sont nombreuses qui impactent la croissance et l’emploi et les entreprises doivent composer avec les 35 heures, les heures supplémentaires majorées, les contrats précaires et le temps partiel, les obstacles au licenciement,… Enfin, le lancinant problème du coût du travail que le gouvernement a souligné avec le rapport Gallois sur la compétitivité : l’augmentation des dépenses sociales a consommé les marges des entreprises au point que celles-ci ne peuvent plus embaucher, investir, se développer. Mais l’État a résolu ces problème d’une bien singulière manière en voulant aider les entreprises depuis plus de 30 ans, depuis que le chômage s’est développé dans notre pays massivement : Les derniers exemples en date sont le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) et dont les conditions administratives organisées par Bercy sont telles qu’elles ont surtout pour intention de retarder la dépense en calculant un crédit sur les salaires, imputable sur l’IS de l’exercice 2013 (budget 2014) sauf pour les PME et ETI qui pourront obtenir en 2013 un préfinancement bancaire par la future banque publique d’investissement ; ce qui montre toute la dérive bureaucratique du

E

26

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

système. Autre exemple, justement, la Banque publique d’investissement (BPI) : si l’on peut souligner que le regroupement de trois organismes, FSI, Oséo, CDC-E opérant dans le domaine du financement des PME et des ETI est un progrès, on doit s’interroger sur le schéma que l’État entend mettre en oeuvre pour financer l’économie. Pourquoi mobiliser les dépôts de l’épargne réglementée pour opérer une redistribution de l’épargne des Français vers les entreprises via la BPI présentée comme le bras armé de l’État dans l’effort de redressement productif ? Et ce alors que la CDC revendique ce rôle depuis des années avec des encours considérables ? Convaincus que leur rôle est d’aider les

entreprises, les pouvoirs publics ont accumulé les dispositifs. Mais pour quels résultats ? Dans un rapport du Sénat sur les collectivités territoriales et le développement économique, les rapporteurs [2], citant le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi présenté à la fin de l’année 2012, indiquent «il existe à ce jour environ 7 000 dispositifs sur le territoire, ce qui se traduit par une offre oscillant entre 600 et 1 200 aides par région. Outre l’illisibilité et le saupoudrage engendrés par une telle situation, ses risques juridiques doivent également être soulignés, compte tenu de la nécessité d’assurer le respect des règles d’encadrement des aides fixées à Bruxelles.


ANALYSE

POINT DE VUE D’EXPERT

LA SUPPRESSION DES COMPTES CHEZ LES TPE VA CREER UNE

GRANDE CONFUSION

Jean-Marc Pennequin, associé chez RSM, explique pourquoi la suppression de la publication des comptes des TPE annoncée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, est une fausse bonne idée et une fausse simplification. ette décision soudaine de supprimer la publication des comptes des TPE va encore ajouter une grande confusion dans l’esprit des entrepreneurs et la gestion de leur entreprise. D’abord, nous sommes habitués à avoir des textes qui nécessitent une grande patience, car entre l’annonce de la mesure, la parution des décrets et la mise en conformité d’autres dispositions de la loi, il peut s’écouler des mois ! Les exemples tous récents de fausses simplifications sont nombreux ! J’en citerai un pour preuve : depuis octobre 2009 certaines sociétés unipersonnelles (SASU et EURL répondant à des critères de taille et de direction), n’ont plus l’obligation d’établir le rapport de gestion, qui fait partie des différents documents à publier au greffe avec les comptes. Le décret fixant les seuils d’application a été pris en janvier 2011, soit 15 mois après la loi ! De plus, toujours sur ce sujet, un autre article du code de commerce n’a pas été mis en conformité, ce qui rend inopérantes les dispositions de la première loi ! Conclusion : la simplification voulue est devenue un casse-tête qui a créé une insécurité juridique plus forte qu’avant, sans réduire aucun coût !

C

Le seuil retenu, de 10 salariés et 700.000 euros de chiffre d’affaires, appelle également les commentaires suivants : d’où vient-il ? Ce nouveau seuil n’existe ni dans la loi sur les sociétés commerciales, ni dans les dispositions fiscales, ni dans les dispositions sociales, ni dans les règlements communautaires européens ! La définition européenne d’une TPE va jusqu’à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires ou de bilan, alors pourquoi la TPE française devrait-elle être cantonnée à 700 milliers d’euros de chiffre d’affaires ? Les entrepreneurs ont mieux à faire que de gérer une douzaine de seuils différents selon les matières ! C’est également un marqueur de clivage entre les TPE et les autres : toutes les sociétés ont besoin de simplification, et notamment nos moyennes et grandes ! Dès 250 salariés, les foudres réglementaires s’abattent en France, et ces sociétés n’ont plus de droits, que des obligations ! En conclusion, cette nouvelle mesure relève de l’incontinence réglementaire et participe une fois encore à la construction du mille-feuille législatif, qui rend la vie des entreprises de toutes tailles encore plus compliquée à chaque mesure de simplification ! La vraie simplification sur ce sujet, c’est l’abolition de rendre les comptes

publics, tant que tous les pays n’auront pas les mêmes règles : notre voisin limitrophe le plus puissant économiquement, l’Allemagne, n’a toujours pas de sanction contraignante à la publication des comptes. Cette nouvelle mesure relève de l’incontinence réglementaire et participe une fois encore à la construction du mille-feuille législatif, qui rend la vie des entreprises de toutes tailles encore plus compliquée à chaque mesure de simplification ! La vraie simplification sur ce sujet, c’est l’abolition de rendre les comptes publics, tant que tous les pays n’auront pas les mêmes règles : notre voisin limitrophe le plus puissant économiquement, l’Allemagne, n’a toujours pas de sanction contraignante à la publication des comptes. Résultat, environ 90% des GmbH ne le font pas ! La vraie simplification en général pour nos entreprises, ce sont des administrations efficaces et à l’écoute. Si les services des impôts ont réalisé des progrès notables avec notamment un site internet très performant, c’est encore loin d’être le cas des administrations sociales telles que l’Urssaf, le RSI et certaines caisses de retraite et prévoyance privées. Leur incapacité à traiter correctement les dossiers est dramatique et complètement décourageante.

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

27


INTERVIEW

PAROLE D’ACTEUR

JEAN6FRANCOIS BALDUCCI : LA THEMATISATION EST LA CLE DES TERRITOIRES in des années 80. Après deux siècles d’histoire dans la construction navale qui fait de cette région un territoire fortement ancré dans le maritime, Nantes est en pleine reconversion industrielle. Les chantiers s’apprêtent à fermer, la ville se cherche de nouvelles voies d’expansion. 1987 sera la date de fermeture des chantiers, mais aussi celle de l’inauguration par le député maire Olivier Guichard du projet de technopole “Nantes Atlanpole”. C’est aussi la naissance d’une première entreprise sur la technopole, aujourd’hui fierté de toute une région, Eurofins, groupe industriel spécialisé dans la sécurité alimentaire qui compte actuellement 7.000 personnes. Un peu plus tard, viendra la création d’une université, pilier de la redynamisation du territoire. « Bien que toute jeune, confie Jean-François Balducchi, délégué général d’Atlanpole, l’université a été déterminante pour toute la région. Très vite, nous avons ressenti les effets positifs d’un tel lieu de formation-recherche ».

F

Dynamique de croissance Puis les événements s’enchaînent, la recherche connaît une forte croissance, de nombreux chercheurs expatriés reviennent sur leur territoire d’origine, un pôle en génie logiciel émerge fin des années 90, un autre en biotechnologie la décennie suivante, tandis qu’entre temps la ville soigne sa qualité de vie. En 97, apparaît un Centre Européen d’Entreprises et d’Innovation. Deux ans plus tard, le Ministère de la Recherche labellise un incubateur public, puis en 2003, Atlanpole obtient une certification ISO 9001, et une labellisation du pôle de compétitivité deux ans plus tard. 2008 consacre vingt années de la technopole menées tambours battants. Aujourd’hui, près de 300 entreprises représentant 20.000 emplois s’activent quotidiennement sur la zone d’Atlanpole, qui s’étend sur 8 sites entre la Vendée et la Loire-Atlantique. Atlanpole couvre plusieurs champs : biotechnologies, santé, informatique, agroalimentaire, environnement, mécanique... « Il faut un esprit entreprenant permanent, souligne JeanFrançois Balducchi. Nous sommes un territoire périphérique

28

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

sans grande attractivité naturelle. Notre réussite, nous la devons à notre esprit pionnier, à notre réseau d’acteurs, et à la densité du tissu économique que nous avons su constituer. Mais plus que tout, nous entretenons un mouvement continuel des idées et des remises en question incessantes pour demeurer pionnier ». Regard vers l’international Atlantpole est constitué en syndicat mixte. Son métier : l’animation du territoire, l’ingénierie de l’innovation, et l’accueil d’entreprises. 85 sociétés sont directement suivies par l’équipe d’Atlanpole, 13 sont en incubation, et 8,6 millions d’euros ont été levés pour leur croissance. Avec un budget de 1,8 millions d’euros pour 22 salariés, la structure est soutenue à 70% par les collectivités territoriales (Région, Nantes Métropole, La Roche-sur-Yon, Loire-Atlantique, CCI de Nantes, CHU et Universités), 15 % des subventions de l’État liées au rôle d’incubateur, 10 % en provenance des aides européennes comme les Feder et 5 % de recettes privées. Longtemps attendu, un bâtiment de 3.000 m2 va abriter, entre Nantes et Carquefou, sur le site de la Chantrerie, la haute technologie naissante en informatique. « A présent nous souhaitons nous renforcer à l’international, poursuit Jean-François Balducchi. Avec les pôles de compétitivité, le génie logiciel, les biotechnologies, les énergies renouvelables, nous souhaitons devenir métropole européenne. Notre dynamique collective et notre esprit pionnier aidant, nous espérons les vingt années à venir aussi fortes que celles qui viennent de s’écouler ». A Nantes, il n’y a pas de barrière entre le public et le privé. La preuve ? La plupart des patrons d’équipe de recherche universitaire ont créé une ou plusieurs sociétés privées ! Pour Franck Grimaud, le PDG de Vivalis, cette fluidité est l’une des clés de l’émergence en quelques années d’un pôle de biotechnologie.


Le pari était loin d’être gagné puisque la métropole nantaise partait quasiment de rien. Avec en moyenne la création de cinq start-up par an, ce sont aujourd’hui une cinquantaine d’entreprises qui travaillent, progressent, collaborent et gagnent chaque jour de nouveaux clients. Pas étonnant qu’un pôle de compétitivité, Atlantic Biothérapies (qui couvre aussi Angers), ait couronné ce foisonnement scientifique qui s’est formé spontanément. Spontanément ? Pas vraiment, car la technopole nantaise Atlanpole est depuis 2003 le passage quasi obligé pour toutes ces jeunes pousses qui y trouvent à la fois un incubateur et un accompagnateur de développement. « Nous travaillons très en amont, dès la phase de maturation d’un projet en laboratoire. Viennent ensuite une première évaluation, le montage du projet, la réalisation d’un business plan, la recherche de financement, la promotion dans des Salons internationaux, etc. Une entreprise peut vivre ses cinq premières années à nos côtés », explique Emilie Menoury, chargée de la promotion/communication à Atlantic Biothérapies (abrité par Atlanpole). Eurofins, le leader mondial de l’analyse alimentaire La bioauthentification est sans doute la filière la plus médiatisée. La fierté de Nantes est d’avoir vu naître Eurofins Scientific, qui figure aujourd’hui parmi les premiers prestataires mondiaux sur le marché de la bioanalyse. Créée il y a vingt et un ans, la petite société de quatre personnes est aujourd’hui cotée en Bourse et emploie 7 000 salariés répartis dans 29 pays. Elle est le leader mondial de l’analyse alimentaire, le numéro un européen de l’analyse environnementale et fait partie des principaux groupes de laboratoires prestataires de l’industrie pharmaceutique. La formidable croissance de cette société ne doit pas faire oublier Atlangène Applications. Ou l’Institut génétique Nantes Atlantique (Igna), nationalement réputé pour ses expertises judiciaires liées aux enquêtes criminelles et ses analyses ADN destinées au Fichier national automatisé des empreintes génétiques. L’immuno-cancérologie, qui rassemble plus de 200 chercheurs, a vu naître plusieurs entreprises dont la plus remarquable est TcLand, issue de l’unité Inserm 643/Itert et spécialisée dans les biomarqueurs. Désormais incontournable dans la recherche publique et privée à Nantes, l’entreprise intéresse des sociétés étrangères. Ainsi, un labo suisse a obtenu une licence exclusive : il finan-

cera la R&D pour le développement d’une protéine indiquée dans le traitement des rejets de greffe et des maladies autoimmunes. La prochaine mise en service d’un cyclotron Arronax (accélérateur de particules à haute énergie pour la recherche en médecine nucléaire) ouvrira également des perspectives pour cette équipe, avec à la clé des perspectives de nombreux emplois. Cette région agricole et agroalimentaire a généré aussi une recherche fondamentale liée à l’existence d’un Centre de recherches en nutrition humaine, réunissant des écoles, des labos et des entreprises. La locomotive Vivalis La production de produits recombinants (issus du génie génétique) et de vaccins se développe fortement sur le territoire. Avec des entreprises comme Clean Cells ou l’EFS. Et la « locomotive » Vivalis, créée il y a seulement huit ans, qui a déjà fait appel aux marchés financiers en 2007 pour lever 29 millions d’euros ! Cette société, qui emploie 65 personnes, produit des lignées cellulaires (à base de cellules souches de poules ou de canards) pour la fabrication de vaccins viraux et de protéines thérapeutiques. Une découverte qui intéresse les grands noms de l’industrie pharmaceutique : « Dernièrement, nous avons signé quatre nouveaux accords de licence avec des sociétés comme Acambis [groupe Sanofi], Intervet [Schering Plough] ou Geovax, qui produit un vaccin contre le sida. Avec l’accord de la Food and Drug Administration, l’ensemble de nos 21 licenciés peut désormais faire des essais cliniques à partir de notre lignée cellulaire », dit Franck Grimaud, qui n’entend pas s’arrêter là : « Nous venons de recevoir une subvention et une avance remboursable de la banque Oseo de 6 millions d’euros pour développer les procédés de production de vaccins anticancéreux. Fin 2009-début 2010 seront testés sur l’homme les premiers médicaments réalisés à partir de notre lignée cellulaire. » Atlantic Bone Screen n’en est pas encore à ce niveau de croissance. Cette société de biotechnologie, elle aussi issue d’un labo de la fac de médecine de Nantes, amorce toutefois un développement dans sa spécialité qui est l’évaluation des futurs médicaments dans le domaine des pathologies ostéo-articulaires (ostéoporose, polyarthrite, etc.), mais aussi dans celui des pathologies osseuses tumorales. Le rachat récent d’AtlanChim Pharma, qui synthétise à la demande des molécules complexes pour un suivi pharmaceutique, donne une autre dimension à ABS.

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

29


INTERVIEW

REFLEXION POLITIQUE

ROVALTAIN : LE TERRITOIRE CONDITIONNE LE PROJET

Les maires de Valence et Romans ont forcé leur destin en incitant la SNCF à modifier ses plans d’aménagement. Depuis, c’est tout une région qui s’est mise en chantier. in des années 80, la SNCF trace les grandes lignes du futur TGV et pose sur la carte de France les gares qui accueilleront le train à grande vitesse. A cette époque, la Drôme subit une profonde mutation industrielle. La chaussure à Romans est en perte de vitesse, Valence connaît des difficultés dans l’avionique. De concert, les deux maires de Valence et Romans provoquent une rencontre opportuniste avec la direction de la SNCF. Leur idée est simple mais stratégique pour l’économie de toute la région : décider du meilleur lieu d’implantation de la gare. Une plus large concertation fait émerger l’espace idéal, à égale distance entre Valence et Romans, à l’interconnexion des lignes de trains nationales et régionales, à proximité de la voie expresse, et dans un cadre naturel très verdoyant. Sans grande difficulté, les maires des petites communes se sont laissés convaincre par le projet, concrétisé par la création d’un syndicat venant protéger les espaces à acquérir. « Nous étions persuadés que la géographie détermine l’économie, souligne Philippe Dressin, maire de Romans et Président de Rovaltain. Nous avons donc beaucoup travaillé sur cet aspect là pour définir avec précision le lieu qui aurait le plus fort impact sur le dynamisme économique de la région. La SNCF s’est laissée convaincre et a modifié le tracé de la ligne TGV ainsi que l’emplacement de la future gare TGV/TER de Valence Rhône-Alpes Sud. Ce n’est que plus tard que nous avons décidé de bâtir un parc technolo-

F

30

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

gique, dont les contours ont mis des années à se dessiner ». Le difficile choix de la thématique Un premier projet est alors lancé dans les domaines de l’agroalimentaire orienté bio et gastronomie, mais aussi parfumerie et essence. D’autres territoires démarrent en même temps des projets comparables, notamment à Dijon et dans la plaine de l’Ain, et le monde économique local ne soutient pas l’orientation choisie. De plus, le changement de municipalité à Valence en 1995 marque un coup d’arrêt à Rovaltain. Le projet est abandonné, mais le département de la Drôme et le Conseil Régional RhôneAlpes soutiennent toujours l’initiative. D’autres projets, nombreux, seront également avortés. Un autre centre d’intérêt émerge fin des années 90, un pôle national et international consacré à la toxicologie et l’écotoxicité. Plus précisément sur les risques industriels dans le domaine de la santé pour l’homme et pour l’environnement. Cette fois le projet recueille l’adhésion massive de tous les acteurs locaux. La communauté scientifique essentielle au projet Reste à obtenir de l’Etat et la communauté scientifique le regroupement sur un seul territoire de toute l’expertise dans ce domaine précis. Les membres du gouvernement sont très vite convaincus du projet et retiennent la candidature de la Drôme lors du Grenelle de l’environnement. Très soutenus par la

Région, des contacts au plus haut niveau fortifient le choix du territoire Rhône Alpin, mais un handicap subsiste. Valence n’est pas une ville très universitaire. Il faut l’appui de la ville de Lyon pour convaincre les scientifiques de venir s’installer en pleine campagne. Un colloque vient d’avoir lieu fin septembre réunissant l’ensemble des experts scientifiques, et, même s’il n’apporte aucune décision, confirme la tendance de faire de la Drôme un haut lieu de la toxicologie et de l’écotoxicité. Rovaltain sur la lancée Entre temps, Rovaltain s’est mis en place. 95 millions ont déjà été débloqués pour l’acquisition des terrains et l’aménagement d’une première zone en norme HQE (Haute Qualité Environnementale). Une vingtaine d’hectares accueillent déjà des fonctions administratives, une pépinière d’entreprises sur le développement durable, un lotissement de zones d’activités. Dans les deux ans qui viennent, quarantehectares supplémentaires seront dédiés cette fois au pôle toxicologie. Prudent, Henri Berthelet est néanmoins confiant en l’avenir : « Nous ne pouvons être sûr de rien, prévient-il, mais le choix de notre emplacement est déterminant. Lyon et Grenoble bientôt saturés, il ne fait aucun doute que notre territoire sera un futur lieu d’implantation, pour sa géographie, son environnement, pour son carrefour ferroviaire et autoroutier, pour sa recherche, et pour son cadre de vie ! »


INTERVIEW

CHARGE DE MISSION

COMMENT GERER BON STRESS ET MAUVAIS STRESS

En entreprise, les situations de stress sont variées. Comment gérer ses flux d’adrénaline permanents ? Réponse de Guillaume Pertinent, chargé de mission au CEEI de Sophia. ’est aujourd’hui tout autant un problème de société qu’un problème économique. Le stress a été placé sur le devant de la scène médiatique par la série de suicides à France Télécom. L’initiative de Xavier Darcos en février dernier de publier une liste rouge des entreprises censées ne rien faire pour combattre le stress chez elles (liste retirée dès le lendemain sous la pression) avait porté la question sur le terrain de l’économie. C’est cette question du stress en entreprise que Guillaume Pertinant cherche à éclairer. Se présentant comme «un ingénieur chez les DRH», sa spécificité est de traiter du stress sous deux aspects : la santé des personnes et la santé (économique) des entreprises. Directeur général d’Havasu Consulting, une société de «développement du capital humain» installée à Sophia Antipolis, il a ouvert récemment un blog sur la gestion du capital humain en entreprise pour élargir le cercle de la réflexion. Il y partage ses observations, ses informations et conseils relatifs à la gestion du capital humain en entreprise (prévention, gestion et analyse du coût du stress, absentéisme, rotation de personnel, engagement professionnel, bien être au travail etc.). Dans cet «avis d’expert», il traite du «bon stress, mauvais stress». Bon stress, mauvais stress «Aujourd’hui encore, il gravite autour de la problématique du stress de nombreuses idées polémiques. Celle

C

qui consiste à débattre du stress comme étant bon ou mauvais est certainement une des plus ancrée. Essayons d’y voir plus clair en rassemblant l’état de la recherche en la matière : - Depuis Selye, Laborit et al. Nous savons que le stress est une réaction, un processus d’adaptation aux événements qui menacent nos besoins fondamentaux (sécurité, identité, etc.). - Les psychologues et avant eux les philosophes ont démontré que l’évaluation de tout événement était teinté par la subjectivité de l’individu concerné. Cette subjectivité est multi factorielle (âge, genre, éducation, culture, etc.) - Sapolsky et de nombreux autres chercheurs ont démontré que la réaction de stress est «optimisée» pour les stimuli de nature physique, de faible fréquence et de forte intensité (par opposition aux agents de stress de nature psychologique et chroniques auxquels nous sommes majoritairement confrontés de nos jours). De ces travaux naît la distinction entre le stress aigu et le stress chronique. - Karasek a démontré que la latitude décisionnelle était une donnée fondamentale dans l’appréhension d’un agent de stress. Nous pouvons donc synthétiser ces éléments: - Le stress est un processus. Il n’est ni bon, ni mauvais en soi, il EST. - Le stress est un processus subjectif, c’est à dire que ses conséquences bénéfiques (ou délétères) ne peuvent s’apprécier que dans le contexte de la

personne concernée. - Dans les cas d’agents de stress aigu et de faible fréquence, la réaction de stress peut-être considérée comme positive si l’adaptation est couronnée de succès. - Dans les cas d’agents de stress chroniques, la réaction de stress est utilisée «hors contexte» et de ce fait est souvent délétère. Elle l’est d’autant plus que la latitude décisionnelle de la personne est faible ou perçue comme telle. Les travaux récents du Professeur Eric Gosselin sur la relation entre le stress et la performance confirment ce fait. Il ressort de ce travail que 75% des études montrent une relation inversement proportionnelle entre le stress et la performance, c’est à dire que plus le stress augmente, plus la performance diminue. Bénéficier d’un «bon stress» lorsque ce dernier est chronique et non désiré est chronique et non désiré est donc fortement improbable. » Statistiques du stress en France En France, le coût du stress au travail avoisine 1,6 milliard d’euros par an. Il touche 4 salariés sur 10. D’après l’OMS, notre pays est le 3e à enregistrer le plus grand nombre de dépressions en lien avec le travail. D’après l’American Institute of Stress, ce fléau serait responsable de 75 à 90 % des consultations médicales, et de 60 à 80 % des accidents du travail.

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

31


OUTILS

ACTIONS ET ANIMATIONS

UN HACKATON ORGANISE A PARIS

OPEN DATA

Le week-end prochain, le « Datackathon » réunira une centaine de développeurs dans les locaux du Palais Brongniart. Objectif : développer des applications mobiles à partir de données publiques. e film « The socialnetwork » a rendu leconcept célèbre. Les hackathons se multiplient désormais en France. Ces réunions de développeurs, organisés sur une nuit ou un week-end, consistent à ébaucher un projet en quelques heures, en écrivant des lignes de code. Ils sont récompensés par divers lots (une embauche chez Facebook, dans le cas de «The social network»). Le week-end prochain aura lieu à Paris, dans les locaux du Palais Brongniart, le premier « datackathon », un événement organisé par trois start-up issues de l’univers de la data (Qunb, Home n’Go et Webshell) et ouvert aux développeurs, designers et autres start-uppers. Près de 70 participants sont pour l’instant inscrits, mais les organisateurs en attendent entre 100 et 120.

L

Des conseils de « mentors » Les développeurs devront créer des projets d’applications mobiles utilisant des données publiques. Pour cela, ils auront à leur disposition des jeux de données fournis entre autres par la SNCF et plusieurs collectivités locales. L’événement commencera le vendredi 1e février dans la soirée avec la présentation des équipes. Le samedi 2 février débutera la compétition, avec la présence de « mentors », des personnalités issues du monde de l’Internet qui donneront des conseils aux participants.

32

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

Ceux-ci auront jusqu’au dimanche après-midi pour finaliser leur projet. Un jury de cinq personnalités se réunira alors pour désigner les meilleurs projets. Il sera constitué de Gilles Babinet, fondateur de Captain Dash et ancien président du Conseil national du numérique, Marie Ekeland, associée chez Elaia Partners et co-présidente de France Digitale, Rafi Haladjian, fondateur de Sen.se, Alexandre Malsch, fondateur de Melty, et Jean-Baptiste Rudelle, cofondateur de Criteo. Les lauréats se verront récompensés par des prix de 3.000, 2.000 et 1.000 euros. Ils auront également une place attribuée dans Startup42, un nouvel accélérateur de start-up qui ouvrira ses portes en mars avec l’école Epitech. Des lots seront aussi distribués par les sponsors de l’événement. Celui-ci, à but non lucratif, a été entièrement financé par les sponsors. Les inscriptions, gratuites, sont encore ouvertes. Valeurs La « philosophie » de l’hackathon prend sa source dans les idées des communautés de développeurs de l’open source. Que ce soit au travers d’évènements festifs tels que le Burning Man ou plus studieux comme les barcamps, l’esprit communautaire a toujours été d’autant plus fort que les signes distinctifs sont nombreux : jargon technique, expertise pointue, mode de vie particu-

lier. L’ouverture est un héritage direct de l’esprit de l’open source. Elle se décline de plusieurs manières et notamment à travers l’entraide pendant le concours, où les échanges entre compétiteurs sont nombreux, facilités par la proximité, voir la promiscuité du lieu et une ambiance souvent festive. Au bout du compte, le résultat n’a pas plus d’importance que la course elle-même. Le mérite est le principal moteur des participants à cette course. Les développeurs sont des auteurs compositeurs (au sens le plus large). A ce titre, ils cherchent principalement la reconnaissance des pairs, à même de juger la qualité du travail accompli, avant celle d’un public, partiellement profane. L’expérimentation, et la rapidité sont également très présentes dans ce type de manifestation. Enfin la vitesse est une caractéristique déterminante de l’organisation. Le délai de réalisation extrêmement court, introduit un stress positif dans les équipes. Il focalise les participants sur le résultat final. Il exclu tout ce qui pourrait retarder la réalisation : études de faisabilité, discussions stériles. Dans la prise de décisions, il redonne une place importante à l’instinct et contribue à maintenir la concentration des développeurs sur les taches essentielles au fonctionnement général du projet. En imposant le travail de nuit, il confère un caractère exceptionnel à l’évènement, renforçant probablement le plaisir d’y participer.


OUTILS

NOUVEAUX SERVICES

BUSINESS TEAM SOLUTION SORT SA VERSION 2013 DE SON APPLICATION CENTRE D’AFFAIRES 2008 LOGICIEL

entre d’affaires 2008 est une solution globale pour les centres d’affaires qui permet de gagner à la fois en productivité et en attractivité.

C

En interne, Centre d’affaires 2008 offre tout d’abord la possibilité de traiter mieux et plus rapidement les appels téléphoniques : vous pouvez accéder immédiatement à l’ensemble des données actualisées de l’entreprise concernée, visualiser les comptes de ses collaborateurs, leurs consignes permanentes et ponctuelles, utiliser une base de données des contacts de cette entreprise qui va permettre de renseigner le formulaire de prise de message automatiquement, choisir dans une bibliothèque de phrasestype le contenu à renseigner dans le corps du message, accéder à des agen-

das et à des fichiers partagés avec l’entreprise, choisir le type de formulaire que vous allez utiliser, envoyer un message, un e-mail, un sms, une télécopie de manière automatisée à chaque traitement d’appel. Tout ceci en un clic et avec une très grande simplicité d’utilisation. En second lieu, Centre d’affaires 2008 va vous permettre de mieux communiquer avec vos clients domiciliés en les informant quotidiennement et à distance de la présence de courrier simple ou recommandé, de télécopie, de colis, du passage d’un visiteur et de créer des plannings de réexpédition du courrier selon les différentes fréquences. En troisième lieu, Centre d’affaires 2008 va vous donner la possibilité d’organiser la location ponctuelle et permanente de vos bureaux en plani-

«ENTREPRENEURS DE LA CITE» LANCE UNE

MICRO ASSURANCE a Trousse Première Assurance des Entrepreneurs de la Cité, une micro-assurance pour bien démarrer son entreprise. Entrepreneurs de la Cité proposent aux jeunes entrepreneurs (moins de 2 ans d’existence) une Trousse de Première Assurance comprenant une multirisque professionnelle, la prévoyance et la santé à des coûts réduits pour les créateurs d’entreprise passés par un réseau d’aide à la

L

création comme Initiative Nice Côte d’Azur. Rapprochez-vous de vos chargés d’affaire à Initiative Nice Côte d’Azur pour plus d’informations ou contactez directement les Entrepreneurs de la Cité sur http://www.entrepreneursdelacite.org/ Nouveau: La micro-assurance décennale pour les entrepreneurs du bâtiment (tarif entre -20% et -35% par rapport au marché).

fiant les réservations et les disponibilités, de gérer les renvois d’appels et l’attribution de numéros de téléphone, d’améliorer la communication interne au sein de votre propre équipe avec des partages d’événements, de tâches, de notes, d’agendas et de bénéficier de nombreuses statistiques au fil de l’eau qui permettront d’y voir plus clair au niveau de l’activité. Nous vous garantissons 60% de gains de productivité quasi-immédiats si vous n’utilisez aucun logiciel adapté pour l’instant et 30% si vous êtes déjà équipé. En externe, du côté du client, Business Team Sytem, logiciel jumeau de Centre d’affaires 2008, offre l’opportunité à vos clients de communiquer en temps réel avec votre centre d’affaires mais également de mieux faire circuler l’information en interne au niveau de leurs propres collaborateurs : présence de courrier, passage de visiteurs, bibliothèques de messages pour chaque collaborateur, agendas partagés, gestion des consignes et des envois d’e-mails, bibliothèque de documents partagés, log in personnalisés et gestion des droits pour chaque collaborateur… Toutes ces fonctionnalités sont très simples d’utilisation et amènent une circulation de l’information fluide et en temps réel entre le centre d’affaires et son client, quel que soit son degré de mobilité. Avec en bonus, des outils modernes pour le client en interne, comme s’il disposait d’un serveur !

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

33


OUTILS

LE COIN ECO

UN DATA CENTER POUR CHAUFFER UNE PEPINIERE D’ENTREPRISES VAL D’EUROPE

Le bâtiment profite de l’installation d’un centre d’hébergement informatique pour récupérer la chaleur.

e Syndicat d’Agglomération Nouvelle (SAN) du Val d’Europe a inauguré hier une pépinière d’entreprises à Serris, dans le nord de la Seine-et-Marne. Celle-ci a la particularité d’être chauffée par l’énergie issue d’un data center voisin. Le Val d’Europe est une zone urbaine située à 30 km à l’est de Paris, à proximité d’Euro Disney. Cette zone regroupe plus de 30 000 habitants et s’étend sur 5 communes. L’objectif est d’en faire un pôle de compétitivité central favorisant l’implantation d’entreprises et de nouveaux habitants. Ce développement s’accompagne d’une réflexion énergétique, conformément aux engagements pris, suite au Grenelle Environnement, de privilégier les énergies alternatives. Ainsi, les besoins en chaleur de la pépinière qui s’étend sur 1 800 m2 seront intégralement assurés par de l’énergie récupérée à partir d’un data center.

L

34

I ENTREPRENDRE & TERRITOIRES

Pour rappel, les data centers sont des sites physiques où sont stockées des données variées. Constitués d’équipements informatiques, ils sont en permanence refroidis, ce qui dégage d’importants volumes d’air chaud. Dalkia, filiale de Veolia Environnement et d’EDF, a mis en place un réseau de chaleur collectif captant cet air chaud jusqu’ici non valorisé. Sur le territoire du Val d’Europe, la chaleur récupérée à partir d’un data center de 8 000 m2 pourrait ainsi produire près de 26 000 MWh par an et alimenter 600 000 m2 de bâtiments. Selon Dalkia, le recours à ce réseau de chaleur permettra d’éviter annuellement plus de 5 400 tonnes d’émissions de CO2. La pépinière d’entreprises est la à bénéficier de cette énergie après le centre aquatique voisin. Les data centers, énergivores ou économes ?

De nombreuses interrogations portent sur la consommation énergétique des data centers. En dépit d’innovations permettant de diminuer leur PUE (Power Usage Effectiveness)(1), indice de performance énergétiques de ces centres, ils restent très énergivores. Une étude de Jonathan Koomey de l’université de Stanford(2) publiée l’an dernier, estime que la consommation mondiale des data centers a augmenté de 56 % entre 2005 et 2010, pour atteindre 275 milliards de kWh par an. Soit près de 1,4 % de la consommation électrique mondiale. Toutefois, ces data centers sont indispensables au regard des nouveaux modes de communication et sont susceptibles de diminuer la consommation d’énergie dans le nouveau contexte du permet en effet de mutualiser les insce qui est bien plus économe que si cellesci avaient chacune leurs propres équipements. Selon TelecityGroup, leader européen des opérateurs de data centers indépendants, 1 kW mobilisé dans un data center équivaudrait ainsi à 10 kW mobilisés s’il n’en existait pas. En définitive, le débat porterait autant sur l’importance des nouveaux besoins informatiques que sur la consommation liée à l’hébergement des données associées. Le réseau de chaleur du Val d’Europe, 1ère en France, témoigne du développement de nouvelles initiatives visant à mieux intégrer les data centers dans des systèmes énergétiquement plus sobres.


OUTILS

AGENDA - LIVRE

DATA CENTER : 100 JOURS POUR ENTREPRENDRE 18 FEVRIER AU 15 MAI - PARIS e mouvement «100 jours pour entreprendre» lance un concours destiné aux jeunes qui ont envie d’entreprendre : Tu veux monter ta boîte ? Gagne-la ! Jusqu’au 25 mai 2013, tous les jeunes de 18 à 25 ans peuvent envoyer une vidéo de leur projet de création d’entreprise sur www.100jourspour-entreprendre.fr et développer une stratégie de buzz pour obtenir un maximum de votes. Les gagnants remporteront chacun une box d’une valeur

L

de 5 000 euros et un acompagnement juridique et comptable pendant 1 an.

FORUM : PEEGO 7 AVRIL - PARIS

endant la semaine de l’entrepreneuriat, PEEGO (Pôle entrepreneuriat étudiant grand ouest) organise son premier forum pour ses étudiants venus de l’école de management Léonard de Vinci, de l’Université Paris Ouest, de l’ESTACA et de l’Université Paris Dauphine. Le Forum PEEGO propose

P

un véritable parcours culturel, entrepreneurial et sportif en équipes.

FORUM : OSONS LA FRANCE 5 ET 6 AVRIL - PARIS

nitié par Aude de Thuin début 2012, Osons la France a pour objectif de saluer, mettre en lumière et faire se rencontrer tous ceux qui osent, qui essayent, qui créent et qui inventent la France et le monde de demain à travers 4 forums en 2013. Pendant 24 heures, 50 speakers français et étrangers se succèdent pour nous rafraîchir les idées, nous faire réagir sur des sujets économiques et sociétaux tels que

I

sur l’économie du bonheur avec Claudia Senik, la croissance à 4 chiffres avec JeanBaptiste Rudelle, le pouvoir de la différence avec le sociologue Norbert Alter et de nombreux chefs d’entreprises et intervenants. www.osonslafrance.com

CONCOURS : EVEIL A L’ESPRIT D’ENTREPRENDRE 12 FEVRIER AU 15 AVRIL - PARIS ous avez entre 13 et 26 ans, vous vivez, étudiez ou travaillez en Essonne, et vous avez un projet fictif ou réel de création d’entreprise, seul ou en groupe ? Le service création et reprise d’entreprise de la CCI Essonne, avec le soutien de la Direction académique et des ses partenaires, lance la 8ème édition du concours «Eveil à

V

l’esprit d’entreprendre 91». La date limite de dépôt des dossiers de candidature est fixée au 15 avril 2013

Livre : Osons la France Entrepreneuse au flair incomparable, déterminée et intuitive, Aude de Thuin en appelle dans cet hymne à l’audace à la responsabilité et au talent de chacun et encourage les initiatives qui vont de l’avant. Car pour créer du nouveau, une seule possibilité : OSER. Oser se remettre en question, oser imaginer l’avenir, oser se lancer dans l’inconnu, oser voir grand, oser croire en des jours meilleurs, oser être français.

ENTREPRENDRE & TERRITOIRES I

35



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.