Turlute

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TUR~ LUTE Le macro journal de la micro~édition

ɳ°1 Décembre 2014

Twitter : @turlututu turlutemagazine.org/pbr 9 rue François Bonvin,75015,Paris Turlute © 2014 Imprimé par Nobrow Press, Inc. Imprimé à PARIS, Ile de France, Fance

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ACTUALITÉ

On m'invite jamais ! Vernissages et sorties du mois pour vous remplir la tête et le ventre. ÉVÈNEMENTS Quoi de beau dans le monde de la micro-édition, ça se passe pas loin de chez vous !

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REVUE DE PRESSE Les dernières sorties fanzine passées à la loupe.

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ZOOM : NYCTALOPE

C’est quoi ? C’est qui ? C’est beau ? Ils nous racontent quand, comment, pourquoi.

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CRITIQUE : ROYAUMES

Au royaume du livre, le fanzine est roi, interview avec le fanzineur Hugo Ruyant.

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FLASHBACK : AU DÉBUT Au début il n’y avait rien, puis le fanzine fut. Retour sur l’origine du fanzine.

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BOITE A OUTILS Cette semaine on vous apprend comment réaliser votre propre atelier de risographie à la maison. non ? si ! PITRERIES Ce la en et

La fine équipe du Turlute Nº1 Editeur: Paul Armand Premier Assistant éditeur: Valentin Gillet. Second Assistant éditeur : Henri Trousse. Copywritter : Maurice Spieler-Brockman, Thierry Varlonie. Designers : Laurent Grey, Héléna Kidja. Production : Steeve Jenson, Marion Dauteuils, Marine Harey. Photographie : Tom Henrissson, Jonathan Perlsine. Stagiaire : Thibaut Martin, Alfred Suzka, Luc Bodoni. Contribution supplémentaire : Arthur Zadec, Olivier Garamond, Frank Courier, Romane Vonpinelstein, Lisa Goudal, Eric Cendrille.

qu’il se passe dans communauté du fanzine, ligne, IRL, annonces lettre de fanzineurs.

C’esʈ quoi ? Déjà entendu ce nom quelque part chers fanzineurs ? Il y a une raison ! « Mais alors vraiment, c'est quoi ce truc qui traine dans mes oreilles ? » Eh bien Ditto est un petit rassemblement de fanatique du fanzine et de l'illustration qui nous vient d'Angleterre, equipé en materiel de sérigraphie, gravure et risographie. (Ah ca aussi ça traine dans vos oreilles ? Relax on en reparle plus loin. ndlr) Peut être les aviez vous déjà aperçu au Beaux Arts de Paris en Novembre dernier, lors de la foire du livre d'art Offprint. On trouvait sur leur stand

posters, risoprints et sérigraphies, mais surtout fanzines en tout genre; du fanzine gay Dead Boys au Oops wrong planet, en passant par le classique Eyeball. Mais attention, Ditto ne se résume pas qu'au fanzines ! En véritable chevalier de la micro-édition moderne ils se battent aussi pour faire entendre la voix de magazines et de livres d'art que vous ne trouverez pas chez votre libraire ! Ditto c'est cool, Ditto on aime, allez donc faire un tour sur leur site Dittopress.uk. •

Eɖito~ riaɭ MICHEL WLASSIKOFF, Historien et pipe de la micro-édition. ERS LES ANNÉES 1830,

quand l’art de l’estampe put enfin s’associer à la typographie, par le biais notamment de la technique lithographique, le graphisme prit son essor et l’illustration s’épanouit. La lettre romantique a fait florès tandis que le dessin a accédé à un statut singulier grâce aux créations de Daumier, Grandville, Tony Johannot et plus tard de Gustave Doré. Lesquels se sont attachés également à jouer avec l’image

des mots, et l’Abécédaire de Daumier est entré dans l’Histoire. — En France, la connivence entre le graphisme et l’illustration n’a cessé depuis de se renforcer. Lautrec et les Nabis concevaient leurs affiches comme des estampes et inversement ; puis les photomonteurs constructivistes offrirent une nouvelle vision dela photographie autant que de l’illustration. — Dans les années 1950, Pierre Faucheux pour les besoins des clubs de livre théorisa le principe de l’iconographie symbolique, qu’il pensait pouvoir substituer à l’illustration traditionnelle, mais qui s’avéra une autre riche source pour l’illustration elle-même. — Dans les années 1960, de grands illustrateurs comme André François ou Roland Topor livrèrent des affiches ou des couvertures de

livres renouvelant complètement le genre, cependant que Roman Cieslewicz mettait en pages des dossiers de Elle en les ornant de ses propres dessins. Les journaux de l’Underground émaillaient leurs formules de dessins de Crumb, qui ne réclamait aucun droit et se revendiquait de ses illustres ancêtres : Daumier et Doré. — En 1995, la revue Signes publiait un numéro exceptionnel consacré à « la jeune création graphique en France », où l’on découvrait aussi bien Placid que le studio M/M, les recherches typographiques de Pierre di Sciullo que les sérigraphies du Dernier cri. En somme que des « puces de l’illustration » s’installent dans ce haut lieu des « puces de la typographie » qu’est devenu le Campus Fonderie de l’Image n’est qu’un juste retour des choses. •

Lassituɗe puiʂ exaɭtatioɲ Parfois c'est cool de pousser mémé dans les orties, partagé entre réalisme et expérimentation ! ANT QUE LA QUERELLE entre les tenants

du dessin « où l'on passe des heures sur une image, Môssieur » et ceux du dessin « jeté dans ta gueule, vieux con... » se passait entre critiques, honnêtement, ça me faisait marrer. Le propos n'était, pour moi, pas tant de savoir s'ils étaient dans le vrai ou non, mais plutôt de me demander d'où leur venait une quelconque légitimité pour parler d'une chose aussi intime puisque si bien au lieu de s'intéresser en profondeur à ce qu'est le dessin, ils préféraient s'arrêter à des questions de goût qui, comme chacun sait sont à l'instar des couleurs, indiscutables, donc peu propices, justement, à la discussion. — En plus, soit dit entre nous, je me cogne un peu de ce que peuvent raconter les tenants du classicisme de bon aloi à peu près autant que de ceux qui défendent une prétendue avant garde de mon cul. — Je riais, donc. Et puis, récemment et coup sur coup, j'entends deux auteurs de renom dire des choses non seulement exaspérantes de pauvreté d'esprit, mais en plus absolument mensongères et stupidement méchantes. L'autre jour, Moebius disait comme ça à la radio, que « l'élite » des dessinateurs en matière de bandes dessinées se trouvait parmi ceux qui optaient pour « le réalisme »... — Le choc fut rude. Je me disais que, sans doute, il avait des raisons de dire ce genre d'âneries et que je n'étais pas assez intelligent pour entrer dans le débat. Sauf qu'il y en a marre de laisser dire des conneries sous prétexte qu'on est un artiste reconnu et, la quarantaine approchant, je me sens des velléités d'ouvrir ma gueule quand il me semble que c'est le moment, en essayant de ne pas oublier que 9 fois sur 10, c'est pour dire des conneries, moi aussi. — Parce qu'outre le fait que je ne sache absolument pas à quoi on reconnaît un dessinateur « réaliste », je subodore que, si l'on pousse ce raisonnement, Reiser, Sempé ou Franquin sont les auteurs d’une pseudo « nouvelle bande dessinée » n’ont pas l’amour du

dessin, et qu’aujourd’hui, des taupes et les jeunes auteurs n’ont pas le temps de faire des beaux dessins puisqu’ils vont trop vite ! Vuillemin, Pétillon et Goossens d'infâmes tacherons. Sympa. CLasse. — Et puis, Paf  ! Il y a quelques jours, sur le web de france 5, ici, précisément, Aujourd'hui, Loisel se lâche et sort que les les jeunes auteurs d'une pseudo « nouvelle auteurs bande dessinée » n'ont pas l'amour n'ont pas le du dessin, et qu'aujourd'hui, les temps de jeunes auteurs n'ont pas le temps faire des de faire des beaux dessins beaux puisqu'ils vont trop vite ! Rha ! dessins — C'en était trop. Je m'étais puisqu'ils toujours promis une réserve de bon vont trop aloi envers les auteurs, sachant vite. comme ce métier est dur à vivre au quotidien (certes moins que la mine, mais certainement plus que... Prof de gym, tiens !), mais ils n'ont qu'à pas dire des conneries, aussi ! — « Pas l'amour du dessin » ? Qu'est ce que c'est que ces généralisations ? ! On ne peut pas faire de « beaux dessins » (en admettant, encore une fois, la théorie fumeuse selon laquelle un dessin serait « beau » ou « pas beau berk ») en allant vite ? ! Quoi ? Qu'est-ce que c'est que ces foutaises ? ! Qu'un lecteur / spécialiste / critique sorte ce genre de choses, pourquoi pas, après tout, il ne dessine pas, mais un auteur ! Qui plus est un dessinateur ! Incroyable. — Parfois, je me sens las et l'espoir d'un monde meilleur me fuit. Ce qui me remonte le moral, tiens, c'est de lire un beau livre de dessins ! Et, justement, pour contredire les théories les plus fumeuses sur le dessin, quoi de mieux qu'un livre avec des dessins ? •


TUR~

Actualités|2

Acʈua~ litéʂ Vernissages, expositions et autres mondanités pour se remplir la tête et le ventre.

Revue Collection Serendip / Super Loto Edition Super Structure / Tête à Tête Thomas Perrodin / Tieten met Haar Toison / Tristan des Limbes / United Dead Artists Vide Cocagne. — W15 rue du bide 387345 Bruxelles 06 96 34 43 23. NOIR NOIR̷ Rennes Février 2015

CULTURES MAISON̷ Bruxelles Décembre 2014

ULTURES MAISON,

le festival belge de la bande dessinée contemporaine, vous accueille les 12, 13 et 14 décembre à la Maison des Cultures de Saint-Gilles, pour sa cinquième édition.• Editeurs présents : 2024 / La 5c / 6 Pieds Sous Terre Arbitraire / Aurélien Débat / Belles Illustrations Bicéphale / Biscoto / Bries Cheval de Quatre / Circé / Choc Exotico Chock A Block Collectif Pili Pili Couteau / Coyote Noir Cuistax / De Zeehond Edition Vite, Fanzinorama Fremok Habeas Corpus / Hécatombe / Hoochie Coochie Hypnotisme / Ion Jean Guichon / L'Apocalypse / L'appât L'égouttoir / L'employé du Moi La Camaraderie / La Crypte Tonique Les Détails / Les Machines / Mauvaise Foi Misma / Morvelle et Guacamole Na Edition / Nos Restes / Phobia

— L’Imprimerie invite les McClane en ses murs, du 6 février au 6 mars 2014. L’occasion pour nous de présenter une série d’œuvres pensées en fonction du lieu et des enjeux de la création en duo, mêlant sérigraphies et dessins. Une exposition uniquement en noir & blanc, notre domaine de prédilection, qui met radicalement en avant le développement de formes et de figures, affirmant notre vocabulaire graphique. • — L’atelier l’Imprimerie 150 rue St Hélier 35000 RENNES 09 52 37 83 47. ZONES ÉROGÈNES̷ Bordeaux Février 2015

— Faisant suite aux recherches universitaires (théoriques et plastiques) menées par des artistes issus du collectif Sauvage Garage, autour de la place de la femme dans la bande dessinée et plus

spécifiquement dans la bande dessinée de récits érotiques, Sauvage Garage développe depuis plusieurs mois un projet autour de l’érotisme et de la pornographie dans les arts graphiques et visuels (installation, vidéo, gif animé, illustration, graphisme, photographie…) : « Zones érogènes ». Celui-ci questionne les codes, clichés, usages et appropriations culturelles et sociétales de l’érotisme et de la pornographie, desquels nous sommes entourés quotidiennement. — Une exposition s'étendra sur deux semaines à L'Envers, du vendredi 6 février au samedi 21 février 2015. Durant ce temps, le collectif Sauvage Garage souhaite aussi laisser à la consultation des éditions, publications, fanzines, magazines, revues ou objets littéraires (papier) originaux, différents et qui portent ces préoccupations. • — Métro Aristo, 19 rue Leyteire. 07 56 98 97 45. SLOW̷ Paris Février 2015

— Depuis le 18 février 2014, la galerie SLOW, dédiée aux arts graphiques, s'est installée dans une ancienne pharmacie, ce qui a du sens puisque l’art aussi soigne les gens. Une quarantaine d’artistes y expose prints, sérigraphies, gravures, œuvres uniques avec une sélection guidée par un amour sans limite pour la diversité et la fantaisie, la poésie et l'irrévérence. • — 39 rue chanmé 93000 PARIS 06 04 23 98 18.

FLUTISTE̷ On lance le numéro 6 du Flutiste, dont le thème est nouveau continent à la Générale le 13 et 14 décembre prochain ! Cette fois-ci on voit les choses en grand, on organise une expo où il y aura des objets liés au thème du fanzine et des planches originales. Il y aura aussi un atelier de dédicaces sérigraphiées, des posters et des fanzines que vous avez encore jamais vu !

Hot screen : Grindhouse Cult

— Tremblez mortels ! ! Grindhouse Cult est de retour ! En Novembre, la Maison des Cultures de Saint-Gilles frissonnera au rythme de la deuxième édition du festival consacré à l’imagerie du cinéma bis et de l’épouvante façon Drive In. Exposition, concerts et projections seront, cette année encore, entièrement gratuits. •

Alexis Beauclair — Le travail minimal est un peu mystique de ce dessinateur français prend ces derniers temps une forme très aboutie. Son trait épuré et ondulant, son sens de l’espace, son esprit formaliste au service d’un monde étrange. Tout ces éléments forment une esthétique très pure très belle, un univers aussi personnel que réussi. •

Le 38, Kézako? — Implanté à Tournai et ouvert sur l’euro-métropole, l’atelier-galerie 38 Quai Notre-Dame explore depuis 5 ans le vaste champ des expressions artistiques contemporaines à travers de multiples activités. A la fois laboratoire et médiateur de la scène artistique actuelle, il tend à agir de manière active sur son territoire. Afin de concrétiser cet objectif, le 38QND propose chaque année à son public divers ateliers et événements centrés autours de la sérigraphie artisanale, des arts numériques, et du design. •

Dessin d'Alexis Beauclair paru dans Nyctalope nº9

S'exɧiber en ƒestival Prennez l'air de l'amer.

PULP FESTIVAL̷ La bande dessinée au croisement des arts

— Nouveau rendez-vous européen imaginé par ARTE et la Ferme du Buisson, PULP FESTIVAL est dédié à la bande dessinée mixée avec les autres arts : spectacles, installations, librairie éphémère, conférences, cinéma, marché hybride… La bande dessinée se met dans tous ses états ! — L’explosion du 9e art, dans ses formes les plus populaires comme les plus pointues, nourrit aujourd’hui de façon profonde les imaginaires collectifs. PULP FESTIVAL donne l’occasion de (re)découvrir sous toutes ses facettes ce vaste domaine de création, qui s’étend bien au-delà de l’album ou du médium de pur divertissement. — Du livre au live, du papier glacé à l’image animée, des cases à l’installation, de la 2D à la 3D, PULP FESTIVAL déplace les frontières pour inventer un art toujours plus vivant. • Jean-François Auguste, Barbara Carlotti & Christophe Blain Mathilde Monnier & François Olislaeger / Stéphanie Cléau & Blutch / Teatrocinema / The Paper Cinema / Philippe Dupuy. — Du vendredi 14 mars au dimanche 16 mars Besançon.

FANZINES !̷ Salon de l’autoédition graphique — Chaque année, le salon de la micro-édition propose un panorama généreux du fanzinat français et international. Point d’orgue du festival FANZINES ! il réunit auteurs, éditeurs et visiteurs autour de publications singulières et permet le temps d’un weekend des échanges surprenants. Bande dessinée, dessin, graphisme s’incarnent dans les formes les plus variées, du recueil collectif au livre d’artiste, offrant au regard un panel éclectique et fertile d’éditions alternatives. • — FANZINES ! accueille cette année : AL collectif / AnneÉmilie Philippe / Arbitraire / Bichel / Biscoto / Cachetejack Chaud Nem Jump / Collection Revue / Couteau / DLRH / Faye Coral Johnson & Mike Redmond / FCNBD Renoir / Fidele FLTMSTPC / FP&CF / Flotiste / Éditions du livre / Galerie 126 Hécatombe / The Hoochie Coochie / Hôtel Rustique / José Ja ja ja Kraft / MISMA / La Fâcheuse / L’Articho / Le Mégot Les Machines / Papier Machine / Pia-Melissa Laroche/Marion.

— Samedi 18 octobre – 11h/20h Dimanche 20 octobre – 13h/19h Médiathèque Marguerite Duras 115 rue de Bagnolet, Paris 20e. ɳ°1~Décembre 2014

COLLECTION CUBES̷ Chamo, illustratrice et génératrice de projets dans le milieu du dessin via L’Articho propose ces jours une collection de livres cartonnés pour les tout petits. Un collection édité par les fourmis rouges, une jeune maison d’édition créée par Valérie Cussaguet (Ex. Thierry Magnier), une éditrice chevronnée dont elle est proche. C’est à sa demande qu’elle a rejoint les fourmis rouges pour créer cette collection.

LE COMPTOIR DU LIVRE̷ Le paradis des bouquinistes — Le Comptoir du livre organise en collaboration avec la ville de Liège, le samedi 6 et le dimanche 7 décembre 2014, un salon du livre dédié à la petite édition. • — Seront présents : L’Âne qui butine / L’Arbre à paroles Au crayon qui tue / La Belle Époque / Les Branquignols éditeurs / Cactus inébranlable éditions / Le Cagibi / La Camaraderie / 100 titres / Le chat sauvage / Le Cormier Daily-Bul, Eastern Belgium at Night, Éditions Les Carnets du Dessert de Lune / Les éditions du Céphalophore entêté et la revue Nouvelles Hybrides / Les éditions du Cerisier Les éditions du Chemin de fer / Les éditions « Et ta sœur ! » Les éditions de l’Usine et la revue Empreintes / Les éditions du Caïd Esperluète éditions / Fanzinorama / Frémok / Le Garage L George, Hypnotisme / Indekeuken & PTTL/Chez Rosi / Les Inéditions / Jaja / K1L / Magazine ‘Actuel’ / Le Kabinet / Lindé maelstrÖm / Maison du rock / Patate éditions / La Petite Fanzinothèque belge / Points de suspension / Poisson soluble Tétras Lyre / Une poignée d’Loups en laisse / United Dead Artists / L’Usine à stars / Venus d’ailleurs / Yellow Now. — Entrée gratuite Le Grand Curtius, 136 Féronstrée, 4000 Liège.

LUTE


Bibliothèque|3

Biɓlio~ tɦèque Fini les sorties, c'est l'heure des devoirs fait maison. LTDC̷ de Kerozen 2014 – France FLTMSTPC Offset - 15 €

MPOSSIBLE de faire un tour

d’horizon annuel sans parler du maître du fanzine. Ce « tortue génial » de la micro-édition qui a tendance a disparaître des radars. En effet il a clos tous ses comptes Flicker, Tumblr & cie peu de temps après avoir commencé à archiver sa production en ligne. Cette année il a du publier déjà une dizaine de fanzines de ses dessins plus quelques productions chez d’autres éditeurs (Re:surgo, FP&CF et Nieves). — Je suis passé récemment chez lui pour lui acheter quelques un de ses fanzines. J’aurais pu en choisir plusieurs tant sa production est riche. Mais Je me suis arrêté sur celui-ci : un grand format tout en couleur. Il s’agit d’une des variations dans son travail qui m’a le plus séduit. J’y vois un plaisir assez primitif du dessin et de sa colorisation : tracer des ronds, des carrés instinctivement puis les colorier avec des couleurs primaires. • — Yassine. MILLEFEUILLES̷ de Margaux Duseigneur 2014 – France Couteau Offset - 22 € — Mille-feuilles est le livre du très beau projet de dessin sur calque de Margaux Duseigneur. Elle a entrepris une série de 1000 dessins dont elle se propose de faire un livre tous les 100. Édité par le collectif Couteau, il regroupe ces dessins colorés, aux formes proche du dessin schématique ou d’une architecture abstraite. L’idée de la série est très bien représentée par l’objet qui reproduit la lecture en transparence puisque le livre est entièrement imprimé sur papier calque. On y retrouve toute la fragilité et la finesse des images de Margaux Duseigneur que vous pouvez par ailleurs consulter sur son site : www.dlctvb.fr. • — Etienne. 1 : 1 # 3̷ de Metahaven 2011 Hollande Niessen & Devries Offset - 25 € — Acheté au festival de l’affiche de Chaumont. L’idée de cette publication est de mettre en relation trois éléments. Un artiste dont il est question, ici le collectif de graphiste hollandais Metahaven, interviewé par le duo de graphiste ɳ°1~Décembre 2014

niessen & de vries (Richard Niessen & Esther Devries) qui ont aussi fait la mise ne forme de cet entretien. Enfin dernier apport, un imprimeur qui va travailler sur l’objet. L’idée est bien entendue de créer une symbiose entre ces 3 maillons de la chaîne. Sens, forme & production. — Ici j’aime beaucoup la façon dont les paroles de chacun sont encapsuler dans des formes géométriques. Rendant chacun. La narration de l’interview est rendue visuelle par ses blocs de couleurs qui interagissent. Il y a là une réflexion sur la mise en forme du texte qui rappelle des éléments de la BD : éclatés, bulles récitatifs. J’ai l’impression de voir une synthèse entre de la BD et du graphisme mais il s’agit surtout d’un exemple brillant de réflexion sur le fond et la forme en terme de maquette. • — Yassine. FASHION POUPY̷ de Pierre Ferreo 2013 – France Arbitrair Offset - 12 €

— Ce livre est le premier ouvrage de la collection Atome aux éditions Arbitraire. Il regroupe deux histoires différentes, l’une réalisée par Lucas : « Poupy », l’autre par Pierre Ferrero : « London Fashion by Isaac Neutron ». J’apprécie le fait que ces deux auteurs aux travaux et aux univers différents soient réunis dans la même œuvre. Un humour à la fois absurde et noir. Ces deux points communs font de ce livre, non pas un simple recueil réunissant deux auteurs aux styles bien différents, mais un ouvrage drôle, cohérent et sensible. Bref un objet à la fois paradoxal et homogène traitant de l’amitié de manières bien différentes. • — Le Vico. SALADE DE FRITE̷ de Aurelie Proesmans 2014 Belgique Séri. - 10€ — Salade de frites est un collectif artistique liégeois qui s’est dirigé vers la micro-édition depuis ses débuts. Lançant un nouveau fanzine chaque mois (à ses débuts). Des ouvrages de micro- éditions arborant fièrement les couleurs de sa belgique (d’adoption pour la plupart de ses membres) sur leur couverture. Les ouvrages de salade de frites regroupent des bédéistes aux styles très différents qui se réunissent et s’unifient autour d’un seul et même thème (changeant • — Peluche.

JELLY RODGER̷ de Seream 2014 - France Une Poignée d’Loups en Laisse Riso. - 10 €

Nous partîmes 500 : Clément Vuillier nous entraîne de paysage en paysage, au gré d’un voyage graphique qui fait passer le lecteur d’une jungle luxuriante à des glaciers venteux en passant par des steppes immenses et des fougères à tiques. Les héros et le lecteur s’y verront confrontés à leur destin, et devront l’affronter sans sourciller.

— Agitatrice de poésie contemporaine, vivante, engagée et décomplexée, l’association Une Poignée d’Loups en Laisse édite La Tribune du Jelly Rodger, un « journal de propagande poétique » de 24 pages, participatif, à parution semestrielle. Pour une poésie à portée de tous, qui donne à lire et à voir autrement, en mots, en images, et en grand. Sans pub, sans sub, sans tune, sans turlute, sans promesse, sans pipeau, cent pour cent poétique ! Les auteurs : Seream remanie la langue au fil des pages, laissant une large place à l’humour noir et à la dérision, sous une cascade de calembours, de néologismes, d’allitérations et autres inventions. Eloïse Rey illustre le travail du poète depuis quinze ans. Elle est aussi directrice de publication et graphiste de la Tribune. — Le Gibs. PAPIER MACHINE̷ de Machinarium 2014 - France Séri. - 22 €

— Papier Machine est une revue grenade, dotée d’un manifeste, qui a décidé de soustraire sa tête à la guillotine du tout numérique. Deux fois par an, un mot big-bang sera à l’origine de tout le reste. A partir de ce mot, contrainte ludique d’héritage oulipien, nous mettons autour de la table à dessin, de la machine à écrire, du papier à rêver, la diversité des lectures portées sur notre monde. De l’artiste conceptuel à l’architecte en passant par le sociologue, l’illustrateur et le journaliste, la revue Papier Machine est le carrefour où se rencontrent les champs d’exploration de notre quotidien sans jamais l’asservir « aux bâtons flottants de l’actualité », pour reprendre les mots cravaches de Balzac. • — Damiens. TABLES̷ de Mike Red 2012 – UK Café royale Offset - 10

— Découvert sur les murs de la médiathèque cette collaboration entre deux des meilleurs dessinateurs anglais du moment. Leurs deux styles jetés, très fort et plein d’effet graphiques brut se complètent et s’enrichissent pour faire un superbe zine très free-style. • — Sebastien Loeb. ISSUN BÔSHI̷ d’Icinori 2013 – France Actes Sud Séri. - 16 €

— Dans un village au Japon, un couple de paysans, désireux d’avoir un enfant, voit enfin ses prières s’exaucer lorsqu’il donne naissance à un tout petit garçon, si minuscule qu’ils le nomment Issun Bôshi, aussi grand qu’un pouce. Icinori, le duo composé de Raphaël Urwiller et Mayumi Otero, revisite ici le conte dans un mélange qui fait la beauté de leur pratique : la simplicité des aplats et des superpositions de tons directs associée à la finesse du dessin. Une association qui leur vient de leur maîtrise toute particulière de la sérigraphie, qu’ils déclinent ici sans perte à l’impression offset. Grâce aux jeux de couleurs et aux très belles mises en scène du récit, le lecteur pénètre rapidement dans l’univers graphique du livre, et la richesse du dessin lui permet ensuite de musarder sur chaque page. On attend avec impatience que leur talent se plonge dans des récits forts et personnels. • — Guillaume Piccarreto. BORINAGES BIBLES̷ de Jackie X 2012 - France 38 quai notre dame Séri. - 10 € — Depuis 2 ans l’association 38 quai notre dame de Tournais produit ses Borinage bibles. Version du nord des Tijuana bibles, ces petit livres pornos bon marché qui étaient vendu sous le manteau au États-Unis. Les Borinage bibles sont de petits livres de 8 pages vendu par 4. Ils sont sérigraphiés de manière irrégulière et propose comme leur modèle des parodies pornos de BD d’hier et d’aujourd’hui. • — Mathieu Biblond.

Turlute du mois :

VAN IMPEDUGLIA̷ de Benjamin Demeyere 2014 - France La mikette Offset - 12 €

— Objet étrange produit par le dessinateur Benjamin Demeyere. Il a récupéré tous les carnets du peintre Laurent Impeduglia et avec il a produit une série de fanzines, neuf en tout, plus des posters, imprimés en riso avec des couleurs différentes sur des papiers de couleurs différentes. Ses dessins primaires et idiots se retrouvent avec une présentation colorée, très pop. Il y a un coté fun et décadent que j’aime beaucoup dans cette production qui met bien en valeur l’absurdité et l’humour du travail d’Impeduglia. Impossible de ne pas être plus dans l’esthétique actuelle du fanzine que dans cette production très réussie. •


Dossier|4

Un touʂ pouɽ pouɽ les touʂ... collectiƒs Les groupes en collectifs autour de fanzines, revues, de l’édition de livres, de production d’événements se multiplient. Ils font partie des forces vives de l’illustration et de la bande dessinée en france et d'ailleurs.

Une revue par têʈe de pipe On parle de central vapeur sans peur et sans reproche.

Dessin de Keiti Ota

« Au départ, on faisait de la microédition avec le collectif Troglodyte. On a eu envie de changer d'échelle pour défendre des projets »

Création des éditions 2024. Le phénomène s'est développé chez les étudiants des Arts déco. Baptiste Virot, 23 ans, élève en 4e année, explique : « L'école nous pousse à faire des fanzines ». « C'est un espace de liberté. Ca permet de créer sa bibliographie », souligne Raphaël Urwiller, 26 ans, diplômé en 2010, qui s'est lancé avec son assoce Icinori. Pour Clément Paurd de Belles illustrations, « c'est déclencheur de plans professionnels. Mais on ne fait pas de bénéfices. On cherche actuellement une solution plus viable. » Simon Liberman et Olivier Bron, diplômés des Arts déco, viennent de passer à l'étape supérieure en lançant leur propre maison d'édition, Les éditions 2024, avec un capital de 14000 € réuni grâce à des aides publiques et à des économies. « Au départ, on faisait de la micro-édition avec le collectif Troglodyte. On a eu envie de changer d'échelle pour défendre des projets », justifie Olivier Bron, 28 ans. Et Simon Liberman d'enchaîner : « On a pris goût au métier. » Les deux compères viennent de publier Les derniers dinosaures de Donatien Mary et Didier de Calan, à 2000 exemplaires pour un budget de 11000 €. Trois autres ouvrages sortiront cette année. Les deux amis vont présenter cet opus avec une expo au Festival de la BD à Angoulême. Un nouveau chapitre s'ouvre. — Si Chaumont a su se donner une image de capitale du graphisme en partant d’un fonds d’affiches patrimoniales, pour développer un festival qui donne le la en matière de création, on imagine mal pourquoi Strasbourg et l’Alsace, avec tous leurs atouts, seraient condamnées à suivre le mouvement ascendant en matière d’illustration, plutôt que d’en prendre la tête. •

Les collectifs c'est bon :

30

sucettes degustées par jour.

10 Omellettes mangées cette semaine.

77

Champignons hallucinogènes ramassés durant une promenade champêtre.

ES ILLUSTRATEURS se façonnent un beau

dessein. Ces dernières années, les collectifs de dessinateurs se multiplient pour microéditer leurs ouvrages. L'association Belles Illustrations, créée à l'Ecole des arts décoratifs, va sortir en librairie le numéro 4 de sa revue éponyme fin janvier. L'Institut Pacôme vient de publier le 6e journal du Poulpe Multipotent, un fanzine pour petits et grands. Cette association, née rue de l'Académie, est précurseur. « On l'a créée en 2000. C'est un étudiant rennais, adepte de la micro-édition, qui nous a donné le virus », raconte Sylvain-Moizie, un des membres. Depuis, entre 60 et 70 ouvrages ont été publiés. « Le coût est faible. On n'a que le papier à payer. Tout se fait à la main. On édite au maximum 500 exemplaires », précise Sylvain-Moizie.

TUR~

— Central Vapeur est une association constituée de professionnels concernés par le devenir de l’illustration et de la bande dessinée à Strasbourg et dans sa région. Elle regroupe notamment des collectifs alsaciens d’édition, mais aussi des auteurs indépendants, ainsi que des acteurs venus d’autres secteurs de la culture. Elle entend participer avec les institutions existantes au développement de l’illustration à travers l’organisation encore l’inscrire dans le paysage local. Si tous, membres de l’association ou non, sont susceptibles d’y faire appel, elle compte dessiner un regard cohérent et exigeant sur l’art qu’elle défend. Ses formes les plus populaires comme les plus expérimentales sont passées au tamis de sa direction artistique, refusant avec force l’idée d’un « tout se vaut ». — Central Vapeur ne se prive pas non plus de montrer sur place le meilleur de la production nationale ou européenne, que de défendre la qualité des créations locales, et d’aider à leur identification. Membres amis : adhésion 8€ réductions sur les événements Central Vapeur et sur les éditions d’objets hors-livre carte de membre sérigraphiée. Membres actifs : adhésion soumise au bureau (toujours 8€) en fonction de l’engagement à nos côté - des décisions, du sang et des larmes. info@centralvapeur.org

Dessin d'Adrien Parlange paru dans Belles Illustrations n°2

Le Der des Ders

de l'art moderne. Ici on réfute le marché et la compromission muséographiée : l'art est brut et l'esprit situationniste. La direction artistique est radicale et sans concessions. La politique éditoriale s'affirme autour d'un concept de réseau où les livres Le dernier cri produits doivent circuler et être accessible à tous les publics, sans élitisme. Des livres bon marché, à la fête ses 22 ans qualité d'impression irréprochable. Ni expressionniste, de suractivation ni art brut, ni psychédélique, ni surréaliste, ni art graphique. populaire, ces livres s'inscrivent N 2015, les éditions Le Dernier Cri basées à la marge de la marge, dans le à Marseille fêteront leurs 22 années nihilisme utopique d'un art total d'existence. Avec quelques mois d'avance et traduisent une réalité que les sur le calendrier, la galerie nomade Arts Factory ouvre médias s'interdisent de relater. » les festivités et investit une nouvelle fois l'Espace — Parmi les réalisations Beaurepaire avec la première exposition parisienne marquantes du Dernier Cri, d'envergure consacrée à ce collectif d'artistes horsil y a Hôpital Brut, un magasine normes. Pakito Bolino et Caroline Sury sont à l'origine largement diffusé depuis les de cette structure née en 1993 sur les cendres du débuts, qui met un coup mouvement undergraphique français des années 1980 de poing sauvage dans votre rétine (Bazooka, Elles sont de sorties, Placid & Muzo …). et définie les codes graphiques Unique en son genre, Le Dernier Cri évolue aux du mouvement Bolino/Sury. antipodes de la narration et de l'illustration Un passage à la réalisation vidéo conventionnelle, en explorant sans ménagement avec deux épisodes de la très le champ de l'image sauvage ; un univers souvent regrettée émission de Canal+, déstabilisant, cru, obsessionnel et instinctif. L'oeil du cyclone ; puis trois films — Producteur indépendant à l'énergie stakhanoviste, d'animation dont le dernier le Dernier Cri a publié en près de 22 ans quelques 200 en date, les Religions Sauvages, livres, mis sur orbite 8 numéros du magazine Hôpital vous balance dans une expérience Brut (une anthologie graphique internationale de sensorielle magnifiquement référence), présenté une cinquantaine d'expositions insupportable. Une exposition en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud, mémorable a eu lieu à Paris pressé une dizaine de disques perturbateurs et en région pour fêter les 15 ans sensoriels, et réalisé trois films en animation dont du collectif : Le dernier cri, le dernier en date, Les Religions Sauvages, réunit un 15 ans de suractivation graphike. • groupe de 30 terroristes artistiques dans un véritable cut-up hallucinatoire d'une durée de deux heures. — La marque de fabrique des ouvrages du Dernier Cri édités le plus souvent en séries très limités et dont la forme peut aller du dépliant de plusieurs mètres de long à l'affiche murale - reste l'utilisation de l'impression en sérigraphie. Une sérigraphie post-punk cultivant un chaos féroce d'anomalies esthétiques et dont la trame interventionniste souligne en permanence les travaux de quelques-uns des artistes les plus agités de la scène graphique internationale (Moolinex, Fredox, Stu Mead, les japonais Keiti Ota et Daisuke Ichiba.) — Selon Pierre Ponant auteur du remarquable dossier consacré au dernier cri par la revue étapes : en 2005 « Le Dernier Cri est une expérience éditoriale à part, à la frontière entre art plastique, illustration et bande dessinée. Une forme d'action graphique dégénérée, Dessin de Keiti Ota à l'instar de la définition que donnaient les nazis

LUTE


Dossier|5

Vaʂ-y, Nyctaɭope Zoom sur le collectif qui rends tes nuits blanches plus claires.

N RECUEIL de très beaux dessins, gravures,

sérigraphies, cabochon et petites BD dans la pétillante et élégante revue nyctalope. Un collectif dense et talentueux pour une petite merveille visuelle. Un régal pour les yeux. L’histoire : Avec des créations de Fanny Blanc, Vincent Broquaire, Annabelle Buxton, Marion Fayolle, Jérémie Fischer, Caroline Gamon, Vincent Godeau, Astrid Huguet, Yann Kebbi, Matthias Malingrëy, Bénédicte Muller, Mayumi Otero, Clémence Pollet, Anouk Ricard, Marine Rivoal, Simon Roussin, Noémi Schipfer, Fabienne Wagenaar. Des univers poétiques ou oniriques, des aventures insoupçonnées ou improbables et des représentations parfois surréalistes. Un programme haut en formes et couleurs...

Nyctalope en série

— Ce qu’on en pense sur la planète BD : Sobrement présenté comme « Un magazine d’illustrations et de bandes dessinées », Nyctalope est une revue grand format (24 x 29.5), infiniment stylée. Pour preuve, la magnifique couverture sérigraphiée pop de Simon Roussin (Lemon Jefferson, Les Aventuriers) ou encore la qualité du papier choisi. A la croisée du noir et blanc et de la couleur, la revue propose 98 pages de régal graphique, animé par une pléthore de jeunes auteurs. Dans les premières pages, on retrouve l’univers surréaliste et étrange de Marion Fayolle, un peu plus loin le joli et minimaliste trait d’Anouk Ricard ou encore le graphisme enfantin et émerveillé de Simon Roussin. Au menu, situations détournées, récits muets ou expressifs, illustrations troublantes mais aussi de l’aventure et un épilogue invisiblement larmoyant. Bref, ce qui frappe surtout dans cette revue expérimentale à la croisée de l’art et de la BD, c’est le soin apporté à l’édition et le raffinement créatif que dégage le corpus. Le genre de revue que vous posez délicatement sur le coin de la table de chevet, puis que vous regardez sans cesse avec un plaisir toujours renouvelé. Une jolie vitrine doublée d’une chic réussite pour le jeune éditeur Magnani. •

Danʂ la faɱille Nyctaɭope... Interview avec la Merkel de la micro-édition. Marion Fayolle, lauréate Jeune Talent du Festival d’Angoulême

IPLÔMÉE de la prestigieuse

Nyctalope c'est :

5

anciens des arts décoratifs de Strasbourg.

12

Livres vendus par jours.

30

Litres d'encre sérigraphiée par mois

100

Kilomètres de papier déplié.

300

Cacahuètes mangées jusqu'à présent du jeudi matin au vendredi soir.

666

Fans sur facebook.

999

Crayons taillés près à griffonner.

Ecole des arts décoratifs de Strasbourg, trois fois lauréate du Concours Jeunes Talents d’Angoulême, cofondatrice de la revue Nyctalope avec Matthias Malingrey et Simon Roussin, Marion Fayolle a plusieurs cordes à son arc. Auteur de Nappe comme neige aux Éditions Notari, de Le Tableau aux Editions Magnani et de L’homme en pièces aux Editions Michel Lagarde, elle réalise également des illustrations pour l’édition jeunesse et la presse : revue XXI, New York Times, Psychologies Magazines, Muze, Paris mômes, etc. Trois fois sélectionnée au concours Jeunes Talents, ce n’est pas rien, cette expérience t’a-t-elle aidé pour la suite de ta carrière ? Marion Fayolle : Être sélectionnée plusieurs fois m’a permis de rencontrer Michel Lagarde, mon agent. Puis, c’est flatteur et ça donne un peu plus confiance en ce qu’on fait. Nos planches sont exposées et vues par de nombreuses personnes. C’est important d’avoir des réactions extérieures à celles de notre entourage. Cela m’a donné un vrai élan pour continuer des séries de petites histoires courtes puisque mes planches réalisées pour Angoulême sont les premières planches de mon livre L’homme en pièces (Edition Michel Lagarde). Qu’est-ce qui t’as poussée à participer à ce concours ? Marion Fayolle : J’étais étudiante à l’école des arts décoratifs de Strasbourg et avec un groupe d’amis, on participait chaque

ɳ°1~Décembre 2014

année. C’était l’occasion d’avoir un avis sur nos histoires et d’être invité au festival si on avait la chance d’être dans la sélection. La nouvelle édition du concours a été lancée il y a un peu plus de deux semaines. As-tu des conseils à donner aux jeunes auteurs qui aimeraient se lancer ? Marion Fayolle : Je n’ai pas vraiment de conseils à leur donner. Je pense que le plus important est de proposer des planches faites avec plaisir sans trop se soucier du cadre et sans penser à gagner. Il faut avant tout proposer quelque chose qui nous ressemble. Un nouvel album, La Tendresse des pierres, est déjà ton quatrième est-ce que tous ces projets étaient prévus de longue date ? Marion Fayolle : L’homme en pièces (Editions Michel Lagarde) et Nappe comme Neige (Editions Notari) sont deux livres que j’ai réalisés pendant mes études à Strasbourg. Ils sont parus en librairie peu de temps après ma sortie de l’école. Ensuite, j’ai rencontré Julien Magnani avec qui j’ai réalisé un livre illustré Le tableau et La tendresse des pierres qui paraîtra en octobre. Ce dernier livre représente plus de deux années de travail d’écriture et de dessin. C’est un projet ambitieux et très important pour moi. Tu travailles également pour plusieurs journaux et magazines, comment se passe la cohabitation entre projets personnels et projets de commande ? Marion Fayolle : Oui, en effet, je dois jongler entre mes projets personnels et des projets de commande. Au début, c’était assez compliqué de passer de l’un à l’autre, de réussir à être pleinement mobilisée dans plusieurs projets à la fois. Je passe vraiment beaucoup de temps sur mes livres mais c’est la commande qui me permet de vivre. L’un et l’autre se complètent.

Les gens qui me sollicitent connaissent mes livres et me proposent d’illustrer des articles finalement assez cohérents avec mon univers. Il est rare que je sois obligée de faire de trop gros compromis, et si on me demande des choses trop éloignées de moi, je préfère refuser. Ce qui est difficile à gérer, c’est le rythme. Parfois, toute ma tête pense au livre que je suis en train de faire et je dois réussir à me plonger rapidement dans un article et trouver des idées. Mon cerveau est soumis à une vraie gymnastique et c’est parfois éprouvant ! Pour La tendresse des pierres, j’ai eu la chance d’avoir une bourse d’écriture du CNL. Cela a été un vrai coup de pouce. J’ai pu me concentrer pleinement sur mon projet pendant les derniers mois de travail et c’était idéal. Quels sont tes prochains projets ? Marion Fayolle : Pour l’instant, je n’ai pas vraiment commencé de nouveaux livres. J’ai quelques idées, quelques notes dans des carnets. Je vais d’abord me concentrer sur la promotion de mon livre. On prépare aussi une exposition des originaux avec le studio « Il faut Monsieur. Côté commande, avant tout proposer je commence quelque une collaboration chose qui avec la marque nous de vêtements ressemble. » Cotélac qui aboutira sur la réalisation d’un motif pour une robe. J’illustre aussi un livre d’Emmanuelle Pagano et je travaille pour le New York Times assez régulièrement. De quoi être déjà bien occupée !

Fanatiques : Institut Pacôme — Collectif de micro-édition fondé à Strasbourg par entre autres Sylvain-Moizie, Simon Hureau, Jonvon Nias.

Les Rhubarbus — Collectif d’illustrateurs à géométrie variable, coordonné depuis Strasbourg par Violaine Leroy et Anne Laval pour l’organisation d’expositions et une redéfinition du rapport auteur/illustrateur.

Le Poulpe Multipotent — Revue de bandes dessinées et d’illustration écolo-bricolo pour pas tous les enfants. Publiée à Strasbourg par l’Institut Pacôme et piloté par Ariane Pinel, Benjamin Lefort, Bastien Massot et Trap. 6 numéros parus.

Fleshtone — Fanzine fondé par Romain Blandre et Vincent Vanoli à Mulhouse. 3 numéros parus.

Icinori — Collectif fondé à Strasbourg par Mayumi Otero et Raphaël Urwiller. Editions d’expéri­ mentation autour de l’image imprimée.

2024 — Maison d’édition de livres illustrés et bandes dessinées fondée à Strasbourg par Simon Liberman et Olivier Bron. Premier ouvrage publié : Les Derniers Dinosaures.

3 fois par jours — Collectif fondé par Aurélien Cantou, Idir Davaine et Clément Vuillier. Micro-édition d’affiches, poster et livres dont Hiti, Save the Princess, Saint Guignefort, Super Guignefort…

French Fourch — Frenchfourch est une structure de micro-édition indépendante basée en France, Belgique et Canada. Elle est composée de Tristan Pernet, Monsieur Pimpant, Alexandre Centazzo, Brice Dumas, Gwendoline Desnoyers et Pol Edouard. Frenchfourch édite livres, t-shirts, posters et expositions.

Belles Illustrations — Revue fondée à Strasbourg par Alexis Beauclair, Guillaume Chauchat, Bettina Henni et Clément Paurd.

— Vous l’avez bien compris, Marion Fayolle fait partie de cette nouvelle vague d’auteurs de bande dessinée très talentueux, qui enrichissent le 9e art de par leur originalité et leur style artistique innovant, issus du Concours Jeunes Talents d’Angoulême. •

Dessin de Simon Roussin paru dans Nyctalope n°4


TUR~

Critique|6

Les petits gars de Royaumes nous ont fait gouter au septième ciel.

U

N MESSAGER ANONYME traverse un désert,

les ruines d’une cité Renaissance, une autoroute et les détours d’une usine labyrinthique pour délivrer les trois plis qui lui ont été remis par des souverains inconnus. Telle est la trame minimale qui donne à Maxime Sabourin, Santiago Garcia Velez et Hugo Ruyant (lauréat du concours Jeunes Talents d’Angoulême en 2012) l’occasion de déployer un hallucinant spectacle architectural en noir et blanc principalement réalisé grâce à Sketchup, le logiciel de modélisation 3D de Google. Bien que Royaumes ne soit édité qu’à 120 exemplaires dans un format qui tient plus du fanzine classieux que du livre, on peut affirmer sans l’ombre d’un doute qu’il se pose comme un jalon important de la recherche expérimentale en bande dessinée, et il serait inutile de nier l’enthousiasme de la Chro-team BD à le découvrir et à le supporter. — L’économie de ses enjeux narratifs, qui creusent la problématique de l’individu et de l’espace comme norme, est la condition d’un travail visuel sur la transparence et l’opacité, délivrées de la perspective au sens traditionnel du terme. En cela, Royaumes s’apparente d’emblée au Stalker de Tarkovski, ou au récent Gravity d’Alfonso Cuarón : à chaque fois, grâce à une logique de jeu vidéo, la simplicité de la quête et la linéarité du point de vue – pénétrer la Zone et découvrir la chambre des secrets qu’elle renferme, rentrer chez soi depuis l’espace et, en l’occurrence, délivrer des lettres dans des espaces différents – permettent une synthèse des enjeux esthétiques contemporains et une requalification, voire une libération de la vision. Sur le plan graphique, le rendu est splendide de richesse et de cohérence. Mais il est aussi tellement dense et synthétique qu’il en devient déroutant, et appelle une archéologie serrée pour repérer les thèmes dont il hérite et la manière dont il les retravaille.

Royaumes est d’abord un formidable livre. On le sait, depuis Foucault et les années 1980, espace et architecture apparaissent comme la diffraction et la stratification des lieux de pouvoir. Dans Surveiller et punir, c’est le principe du « panoptisme » : l’organisation concrète de l’espace crée des points de vue d’où il est possible d’observer et de comprendre tous les comportements des individus dans ce qu’ils ont de plus singulier et de plus différencié. L’exemple en est le Panoptique de Bentham : l’architecture circulaire d’une prison où le gardien aperçoit simultanément toutes les cellules et tous les prisonniers et où, surtout, les détenus se disciplinent eux-mêmes car ils se savent potentiellement observés. Ce principe peut être généralisé à toutes les situations où l’individu doit suivre une norme, il suffit d’en trouver les expressions architecturales adéquates : on peut imaginer une école, une usine et un hôpital construits de la même manière. On comprend ainsi que l’utopie moderniste de rationalisation des espaces s’inverse en un contrôle cruel de l’individu : plus on essaie de créer des lieux utiles et pratiques, au service des activités de l’individu, plus on l’enferme en fait dans des catégories closes qui brident sa spontanéité et le mettent à disposition des différentes formes de contrôle. Dès lors la « Machine à habiter » du Corbusier n’apparaît plus comme un progrès dans la simplification de la vie, mais comme ɳ°1~Décembre 2014

3

Jeunes mousquetaires de l'illustration.

100

pourcent satisfait ou remboursé.

0

Singe hurleur Alouate d'Amazonie en danger. Une illustration de Maxime Sabourin paru dans Royaumes

une norme cruelle qui est imposée de l’extérieur. La postmodernité repose donc sur un constat terrifiant : l’organisation rationnelle de l’espace et l’architecture sont toujours suspectes d’imposer une série de disciplines concrètes à l’individu, au risque de faire exploser son identité. En bande dessinée, Chaland est peut-être celui qui a le mieux mis en scène cette prise de conscience : l’astronef de F.52 est le modèle d’un espace social clos où la stratification des normes broie l’individu et le condamne à ne plus savoir qui il est. Dans Royaumes, le renversement des utopies architecturales est représenté symboliquement par les ruines du second chapitre : les bâtiments Renaissance, inspirés par l’architecture utopique de Boulée et de Ledoux, se désagrègent, ne sont habités que par des squelettes, et il devient urgent de les quitter. On plane, on survole de très haut. nous proposent Hugo Ruyant, Santiago Garcin Velez et Maxime Sabourin nous proposent un livre qui acquiert une signification plus large, qui dépasse et réconcilie la conception postmoderne de l’organisation de l’espace. Il ne s’agit plus du tout, pour eux, de déplorer la perte

de l’identité dans la multiplicité des disciplines. Ici, le personnage est l’individu normal, celui dont l’identité a déjà été façonnée, modelée, traversée par le pouvoir, et qui y souscrit entièrement : il se confond avec sa mission, sans qu’aucune aspiration à la liberté ne le déborde. Il délivre son courrier alors même que son destinataire est mort : l’important n’est pas d’être libre, mais d’avoir un but, et de s’y tenir. De ce point de vue, la tension cruelle entre une aspiration à la liberté et à la spontanéité d’une part, et la force d’imposition d’une norme d’autre part, a déjà été résolue et dépassée : la conscience a déjà abdiqué, ne restent que des nécessités auxquelles il faut satisfaire sans états d’âme. La condition humaine est finalement la solitude et le devoir. Dès lors s’ouvre une nouvelle conception de l’espace et de l’architecture : ils deviennent des « non-lieux », au sens que leur donne Marc Augé dans son livre éponyme, c’est-à-dire des espaces que l’on traverse et où le principe est toujours d’échanger son identité contre la liberté de circulation. C’est le cas par excellence des espaces de passage que sont les autoroutes, les aires de repos et les avions, où l’on n’accède qu’à la condition d’être un individu neutre, sans passé et sans histoire. Et ce sont bien ces zones de transit qui font l’essentiel du livre : des villes

Une illustration de Maxime Sabourin paru dans Royaumes

Baɭɭaɗe au royaume ɖes cieux

Royaume c'est :

anonymes, des avions, des usines labyrinthiques, des déserts, où l’identité de l’individu n’est jamais engagée, jamais questionnée. C’est donc à un dépassement de la postmodernité que nous convient les auteurs, vers ce qu’on pourrait appeler avec Marc Augé une surmodernité : à partir du moment « à partir où l’on accepte, par contrat tacite, du moment d’abdiquer son identité, on reçoit où l’on en retour le droit de traverser tous accepte, les espaces, un droit qui devient par contrat une jouissance bien qu’il nous tacite, condamne à la solitude. Une d’abdiquer jouissance, car en acceptant son de souscrire à tous les contrôles, identité, d’abdiquer toute originalité et on reçoit toute singularité pour devenir une en retour personne neutre, nous recevons le droit le droit de voir le monde. Forts de traverser de cette garantie, nous sommes tous les espaces, détachés de toute angoisse et un droit qui de tout souci, et nous pouvons devient une le contempler sereinement, au jouissance » risque de n’en rester qu’à la surface. Ce serait cela, peut-être, la surmodernité de Royaumes : le renoncement à la personnalité comme condition d’une libération et d’un survol, la réconciliation avec le monde comme spectacle que l’on traverse. Mais si cette surmodernité est la possibilité d’une réconciliation, pour autant les auteurs n’en éludent pas les ambiguïtés : un danger menace constamment d’interrompre la traversée du messager. Le spectacle, ici, est total. La logique est celle, toute impersonnelle, de la transparence. Comme le montrent Colin Rowe et Robert Slutzky dans leur essai Transparence : littérale et phénoménale, elle est un principe de production de l’image à elle seule. D’un côté, elle permet à la vision de traverser les matériaux et d’apercevoir la structure qui les supporte, donc de se rendre l’image entièrement intelligible, à travers toutes ses structures. D’un autre côté, elle est l’occasion de multiplier les superpositions et de faire varier les ambivalences. Elle représente donc un principe d’éclaircissement ou au contraire de saturation des images et de la vision qui n’appartient pas aux capacités de l’observateur mais bien aux qualités propres du support et des techniques utilisées. C’est bien ce principe que les auteurs de Royaumes découvrent avec Google Sketchup : utiliser un logiciel d’imagerie 3D courant, leur permet de modeler directement en transparence la structure de leurs images. De ce point de vue, le dernier chapitre représentant les usines est exemplaire : l’architecture y est à la fois élévation et manifestation transparente de sa structure la plus complexe, ce qui produit un véritable effet de sidération pour la vision. — C’est donc peu dire que les trois auteurs de Royaumes font preuve d’une maturité impressionnante : avec des enjeux apparemment minimaux, ils renouvellent la vision de l’espace et de l’architecture en bande dessinée. Du grand spectacle. •

La note /5: Illustration :

♥♥♥♥♥

Narration :

☺☺☺☺

Originalité

☼☼☼☼☼

HUGO RUYANT Né le 27 aout 1992 2013-2015 : Image Imprimée, ENSAV La Cambre (Bruxelles) 2011-2013 : Dma Illustration, École Estienne (Paris) 2009-2011 MANAA Arts Appliqués, ENSAAMA Olivier de Serres (Paris) MAXIME SABOURIN Né le 22 novembre 1990 2013-2015 : Image Imprimée, ENSAV La Cambre (Bruxelles) 2011-2013 : Dma Illustration, École Estienne (Paris) 2010-2011 : MANAA Arts Appliqués, ENSAAMA Olivier de Serres (Paris) SANTIAGO GARCIA VELEZ Né le 3 Décembre 1991 2012-2015 : Design editorial, Instituto (Buenos Aires) 2010-2012 : Escuela Superior de Illustration (Buenos Aires) 2006-2009 : Liçée Français Argentin Jean Mermoz (Buenos Aires)

LUTE


Flashback|7

Fɭasɦ~ ɓack

[1]

la risographie, ça débarque, il est temps de mettre les mains dans l'encre.

~

A DUPLICOPIE, qui relève

~

de l’impression numérique, se situe entre la photocopie et la sérigraphie aussi bien en terme de procédé, de rendu que de coût. L’image que vous souhaitez imprimer est d’abord numérisée. Un modèle, appelé master est ensuite crée, enroulé autour d’un tambour d’encre qui tourne à grande vitesse. — L’image peut ainsi être dupliquée à l’infini. Ce procédé très spécifique comporte des limites et génère des possibilités qu’il est primordial de prendre en compte afin d’assurer la cohérence de chaque projet.

~

[1] Surimpression, ça devient interessant. — Comme en sérigraphie, chaque couleur est imprimée séparément, ce qui permet de jouer des superpositions. C’est une considération importante à prendre en amont lors de la préparation de vos fichiers (voir DO IT). Une bonne façon de rentabiliser votre impression est d’imprimer seulement deux couleurs qui se superposent afin d’en obtenir une troisième.

[2]

100%

Les photos, ça donne quoi ? — Le duplicopieur est très précis et permet sans aucun problème d’imprimer des photos jusqu’à 600 dpi. Même si les couleurs disponibles sont limitées, il est possible d’imiter une impression CMJN en imprimant 4 couches avec nos couleurs qui s’en rapprochent le plus. Pour séparer les couches d’une image avec Photoshop, assurez vous que le fichier soit en profil CMJN, dans le panneau Couches choisissez la commande Séparer les couches. Un document par couche en niveaux de gris s’ouvrent alors et sont parfaits pour l’impression.

80%

60%

40%

20%

[3] Conseils pour la route. — Il est fortement déconseillé d’imprimer de trop grand aplats de couleur, particulièrement sur les bords et les 4 cm en haut de la feuille, ce qui risquerait de créer un bourrage dans l’imprimante. Cette recommandation est particulièrement importante pour les travaux qui comportent plusieurs couches de couleurs et qui sont imprimés en recto verso. En cas de trop grande densité d’encre, des traces peuvent apparaître, et également en cas de passages trop nombreux dans l’imprimante. Dans tous les cas, ces marques légères peuvent se gommer simplement. [4] Repères d'impression — Il n’est pas possible d’imprimer avec des bords perdus en format A3. Un zone de 2 cm en bordure de la page n’est pas imprimable.

ɳ°1~Décembre 2014

Boiʈe à outiɭs

au Club Transcendental de Boston, Massachusetts. Une autre influence du magazine miniature fut The Germ (Janvier-Mai 1850), qui publia 4 numéros et fut un forum pour les artistes et écrivains préraphaélite Anglais du 19ème siècle. Poèmes et textes littéraires cohabitait avec des dessins, les artistes y exprimait leurs opinions sur la nature même de l'Art. — Aux Etats Unis la publication de presse ainsi que d'écrit journalistique amateur fut facilité par la formation de l'Association Amateur de Presse (AAP), crée au 19ème siècle. Le principe était le suivant ; les abonnés envoyait Au début il n'y leurs propres travaux qui étaient ajoutés à une archive centrale, puis avait rien, puis redistribués aux autres membres de l'association.Warner, dans son livre le fanzine fut. All Our Yesterdays (1969), fait mention d'Howard Scott, journaliste amateur qui publia The Rambler en 1870, qui en tant que AAPzine spéculait sur le développement scientifique et aussi sur les convention de fan (par exemple en 1879 lorsque l'éditeur fait un rapport sur les plans de la convention WAPA, un groupe de journaliste amateur du 19ème siècle dont le nom fut perdu à Chicago). Un tel enthousiasme ouvra le chemin au développement de communauté d’intérêt (particulièrement en science fiction), où nous trouvons quantités d'inspirations de réseau de fanzine et de communauté actuelle. — Cependant ce ne fut pas avant le début du 20ème siècle que l'on pu observer une formalisation de ces caractéristiques visuels, qui aide à identifier une masse distincte. On peut suggérer ce que l'on considère comme un langage graphique du fanzine a deux 117 (années 1990) Sniffin'Glue... connu pour sa (1976/1977) de Mark origines ; une première qui dessine à partir de forme, rubrique « la Psych Perry et al. technique et contexte de pratiques artistiques tel que de A-Z » le mouvement Dada, Fluxus et Surréalisme ; et une N ENTRANT DANS n'importe quel repère de deuxième basé sur des intentions politiques et sur fanzineur de nos jours, On peut très vite se des activités contre culturelles comme on le retrouve rendre compte que les beaux jours du fanzine dans le Situationnisme de 1950 à 1960, et dans sont loin d'être terminés. Il y a toujours de l'excitation la presse radicale underground punk en 1970. dans l'air à l'approche d’événements où les micro— Nico Ordway affirme à propos du mouvement éditeurs et fanzineur se rencontrent pour vendre, d'avant garde Dada, que les journaux auto publié acheter et échanger. Des tables pliantes en lignes des travaux dadaistes constituent les premiers le longs d'espaces confinés, recouvertes de fanzines « protozines », c'est-à-dire un zine publié pour le bon de toutes tailles, formes et formats. Alors que certains plaisir de son créateur et provocation des lecteurs, [2] OPACITÉ Le duplico- fanzines sont réalisé à l'aide de techniques numériques, ignorant voire satirisant tout canon et norme journalistique. Le mouvement Dada eu une influence pieur gère bien d'autres sont encore réalisés avec des techniques parfaitement plus traditionnelles comme les ciseaux et la colle. majeure sur le langage visuel des fanzines et les diffé- On s'y sent comme dans une foire, combinant troc particulièrement ceux de la période punk qui débute rentes opaciet workshop, mini-expos en 1976. Les illustrations et publicités étaient tés que vous Les et conférence de fanzineur, c'est directement découpés dans les journaux et magazines souhaitez illustrations un endroit ou la culture invisible populaires de l'époque, puis réapproprié avec des donner à vos et publicités du fanzine devient visible. collages. Le collage juxtaposé avec de l'imagerie teintes. étaient populaire récupérée, des photographies et du texte directement Des sousterains a la surface renforce l'idée d'attaque Dada sur la culture dominante FICHIERS découpés dans Pour la plupart, les fanzines, de l'époque. Cette approche génère une « esthétique Vous pouvez les journaux ou « zines », reste indétectable rebelle » qui correspond à la répulsion des dadaistes apporter vos et magazines au radar de la publication envers la sensibilité bourgeoise. documents sur populaires mainstream et de ses conventions. L'auto-publication continua pendant les années 1950 supports de l'époque, Leurs production est souvent avec une forme de publication underground très typés, numériques puis compatibles réapproprié irregulière et leurs distributions mimeogrphies ou xérographies, dans la tradition sur PC. Les se fait lors de « zine fair » du samizdat soviétique. Bien que l'idée de samizdat ait avec des fichiers (littéralement « foire au fanzine ». une longue histoire ; en 1960, magazines DIY clandestin collages. doivent être ndlr), bouche à oreille, à travers distribués via des réseaux anarchistes dissidents au enregistrés en des librairie et musique stores indépendant. gouvernements post-stalinien. format pdf, en Les fanzineurs sont moins préoccupés par le copyright, — Aux Etats Unis et en Europe de l'Est, les fanzines niveaux de sont souvent affiliés a une presse underground gris, à taille la grammaire, la ponctuation ou encore la mise en réelle et en page, que par la communication d'un certain sujet et mouvement de contre culture des années 1960, 300 dpi a une communauté d'individu. Le nombre de tirages il y a cependant une distinction à faire. Pendant minimum. Pour varie, certain se limite a une cinquantaine que les fanzines sont confortablement installés le texte, il d'exemplaire, d'autre peuvent être téléchargé dans le domaine de la presse underground, ils ne est préférable en ligne. L'interet pour la micro-édition et le fanzinat sont pas considérés comme faisant partie du la presse qu’il ait été à augmenté depuis 20 ans, pour preuve la multitude underground des année conçu à partir Creep, (années 1990) 1960 à 1970. La relation d’ Indesign ou de convention et exhibition dédié, ainsi que le nombre Illustrator et de compilation de fanzines publiée entre espace public et non Photoshop par les grandes maisons d'éditions. privé aide à différencier les deux pour éviter Une brève histoire de l'auto types de publication ; La presse tout risque de publication. Les fanzines ont joués underground par exemple, entre pixellisation. un rôle clé dans l'évolution du souvent dans la conscience du fanzinat et dans l'histoire de l'impression alternative. public visé, tandis que les fanzines Nés de la tradition des tabloïds politique du 19ème siècle, reste pour la plupart « privé », dans pamphlets et publications de la contre culture des le sens ou ils sont produit par des années 60, les fanzines font partie intégrante de fans pour des fans. Ce qui veut dire l'histoire de la presse alternative. Le Fanzine en tant que les fanzineurs traditionels qu'auto-publication remonte mouvements sociaux se moquait du copyright et de la radicaux de la Révolution française. Le pamphlet censure puisqu'il était hors de vue politique Bon sens (1776) de Thomas Paine est souvent dans leurs espaces underground, évoqué comme précurseur. L'auto-publieur, poète et alors que la presse underground graveur anglais William Blake a produit ses chansons était elle plus succeptible de Songs of Innocence en 1789, comme une sorte respecter les règles. de précurseur du 'artzine' contemporain. Le fanzine — Les tabloïds tels que It, Frendz a d'autres racines historique ; Des petits magazines et Oz ont créés un mixe de style, qui ont fleuri en Grande Bretagne et aux Etats Unis en couleurs et techniques résultant 1910, sous forme de publication littéraire auto-produite du fait que chaque publications à but non lucratif. Ces publications mettait en avant ait été fabriqué par une personne la poésie expérimentale, la fiction et la critique. différente. Les designers se reposait The Dial, publié par Margaret Fuller et Ralph Waldo aussi beaucoup sur leurs collections de comics et bande Emerson, est souvent cité comme un précurseur dessinées comme inspiration pour leur collage, créa du 'zine' sous forme de publication. Bien que bref l'esprit psychédélique et brut du rock and roll. • et aux nombre de lecteur limité (comme les fanzines d'aujourd'hui), The Dial fut d'une grande influence

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Pitre~ rieʂ

Décharge d'information à but non-lucratif.

Mourrez moins bêtes Offset : — Technique d’impression, la plus couramment utilisée de nos jours, et qui se base sur le principe de l’antogonisme entre l’eau et l’encre (corps gras). La plaque exposée photographiquement, posséde une image lisible (positive) recouverte d’une substance chimique ayant la propriété d’attirer l’encre tout en repoussant l’eau de mouillage. — La plaque est d’abord mise en contact avec les rouleaux encreurs. Ceux-ci déposent une fine couche d’encre aux endroits adéquants non huméctés. L’image ainsi encrée est déposée de manière inversée sur le blanchet qui la transmet en finale positivement sur le papier. Quadrichromie : — La quadrichromie est un procédé d'impression qui utilise les 3 couleurs primaires (cyan, magenta, jaune) et le noir. La plupart des documents imprimés sont réalisés par ce procédé.  Eau-forte : — Procédé de gravure en creux, sur métal, généralement du cuivre. La planche est recouverte sur ses deux faces de vernis protecteur ; l’artiste, au moyen d’une petite pointe, dessine sur le vernis en mettant ainsi le cuivre à nu lors du passage

de l’outil. Une fois le dessin terminé, l’artiste plonge la plaque de métal dans un bain d’acide pour la morsure. La morsure sera plus ou moins profonde selon la dilution de l’acide et le temps de trempage.

Zi is buziness — Mi-magazines, mi-books, les « mooks  » fleurissent dans les librairies. De « XXI  » à « Schnock », ces publications censées proposer un autre regard sur le monde seraient-elles menacées d'uniformisation ? — Ne leur dites surtout pas qu’ils font des « mooks ». Ce mot les froisse comme du mauvais papier. Un côté marketing, trop mode, mou du look. Les directeurs de ces étranges publications préfèrent parler de « revue ». Comme s’il n’y avait aucune différence avec Esprit ou la Revue des deux mondes. – pour rappel : « mook » est la contraction de « magazine »  et de « book » – était le fruit d’une pure coïncidence. Sans aucun rapport avec le succès de XXI, bien entendu, le pionnier lancé il y a cinq ans par le journaliste Patrick de Saint-Exupéry et l’éditeur Laurent Beccaria, avec sa maquette classieuse et ses reportages-fleuves. — Du côté des libraires, en revanche, on dit bien « mook » et on ne sait même plus trop quoi en faire ni où les ranger. Il en sort de nouveaux quasiment tous les mois, plus ou moins épais, plus ou moins palpitants. Au jeu des sept familles, on trouve les généralistes (XXI, 6 Mois, Feuilleton), les futuristes (Usbek & Rica, We demain), les thématiques (Crimes et châtiments sur les faits divers, Rukh sur le monde arabe, Macrocosme sur les sciences), les engagés (Ravages, Cassandre), les décalés (Schnock, Charles, Le Tigre), les littéraires (Alibi sur le polar, Le Believer), les inclassables (Tango, Le Majeur).

→ Horosc☼pe ←

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L'Hiver 2014 sera témoin d'un phénomène astrologique exceptionnel : la grande croix cardinale ! Un cocktail explosif qui impactera tout le ɀodiaque.

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Particulièrement touché, vous serez forcé de prendre des décisions, pas toujours faciles, dans tous les domaines : union, travail, famille.

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Vous libérer de relations toxiques et veiller à votre vitalité deviendra essentiel.

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Attendez-vous à des bouleversements dans vos amours, vos finances et vos projets. Vous l'aurez compris, ce printemps, au climat astral agité, vous propose une opportunité d'évolution. Lancez-vous sans crainte ! // Bélier(a), Taureau(a), Poissons(a), Sagittaire(a), Capricorne(a), Scorpion(a), Vierge(a), Balance(a), Cancer(a), Gémeaux(a), Verseau(a), Lion(a)//

Prochain numéro : Des fanzines par des punks féministes pour des punks féministes.

Quanɖ est-ce qu'on ɱangɘ ? On cause de l'Oubapo. — Dresser un bilan qualitatif de la production de l’Oubapo n’est pas chose aisée, car on ne peut mesurer la réussite de telle ou telle réalisation à l’aune des mêmes critères qui s’appliquent, intuitivement, aux bandes dessinées « ordinaires ». — En travaillant dans le respect d’une règle, d’une contrainte, d’une formule décidée a priori, les oubapiens se donnent des points de départ paradoxaux, se lancent de véritables défis formels, s’ingénient à construire le labyrinthe dont ils auront à sortir. Nécessairement, la bande dessinée qui en résulte paraît souvent étrange, forcée, biscornue ; on la range plus facilement dans la catégorie des « exercices de style », on la taxe de curiosité ou de divertissement plutôt qu’on ne l’envisage comme une œuvre à part entière. Nombre de contributions rassemblées dans les Oupus seraient difficiles à prolonger au-delà d’une ou de quelques pages, et constituent des performances qu’il faut bien qualifier d’anecdotiques. Certaines (je songe particulièrement aux pliages, qui nécessitent la participation active du lecteur) s’apparentent même, quant à leur mode opératoire, aux pages de jeux traditionnelles des illustrés. — Je voudrais me demander ici ce que les travaux de l’Oubapo nous aident à comprendre du médium, et si la bande dessinée pourrait en attendre un quelconque bénéfice. — Jan Baetens écrivait naguère dans nos colonnes : « Le souci des bases formelles d’une pratique, le plaisir et la nécessité d’une théorie, la critique salutaire de l’idéologie naïve de l’expression et de l’inspiration,

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sont autant d’apports capitalissimes dont n’importe quelle pratique artistique ne peut que tirer de grands bénéfices. » Affirmation qui, selon moi, révèle surtout les présupposés de son auteur et, comme on disait naguère, « d’où » il parle. Gageons que le lecteur ordinaire ne partage pas les préoccupations du critique, et se satisfait fort bien de bandes dessinées (ne sont-elles pas la majorité  ?) inspirées par « l’idéologie [plus ou moins] naïve de l’expression et de l’inspiration ». — Mais peut-être l’un des principaux résultats que l’on peut attendre des travaux de l’Oubapo est-il justement, sinon d’amorcer la mutation du lecteur en critique, en tout cas de susciter sur le médium un regard plus averti, d’inviter à une lecture plus vigilante, plus investigatrice et plus réflexive. Certaines pages oubapiennes nécessitent la participation active du lecteur ; ainsi « Midi/minuit », d’Ayroles (Oupus 2, p. 10-12), trois planches qui se présentent un peu comme un puzzle narratif où, comme le préconise le mode d’emploi fourni, « le jeu consiste à renouer les liens entre [des] personnages » qui hantent les mêmes lieux de jour et de nuit pour des motifs propres à chacun. Mais même les pages qui ne reposent pas sur un jeu n’en mettent pas moins le lecteur en alerte, parce qu’elles sont affectées d’un coefficient d’étrangeté ou procèdent visiblement d’une manipulation des codes ordinaires de la bande dessinée. À cet égard, les productions oubapiennes, tout en restant éloignées de tout didactisme, engagent une pédagogie de la bande dessinée par l’exemple. Je n’en développerai ci-après que trois aspects.

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Du paiɲ et des jeux-vidéos Cette fois-ci on rigole plus. Horizontal : 1.Développeur de jeu à contrecourant (c'est le cas de le dire... ho-ho). 2.Naviguerions. 3.Club de foot au soleil. MMO FPS FTP (NB : ce magazine ne contient pas de lexique). 4.Originaire de Laponie. Déterminant. 5.Colère de cruciverbiste. Souverains russes. 6.Jeu de course d'Ubisoft. Possessif. 7.Héros de Tearawa... ou une petite quantité. Aperçut. Particule négative élémentaire. 8.Marque de lessive. Sous-titré Battlemage. 9.Multiplierais par 9 (oui, vous avez assez de doigts).

Vertical : I.Mutation d'Alien II.Système de mémoire sur PC. Hétéro très très curieux. III.Droits réservés de photo. Homme en marche. IV.Employa (s').V.Afflige. Album longue durée. VI.Va sans but. Resident de jeu. VII.Rejette en boc. Deux fois dans la langue de boeuf britannique. VIII.Célèbre jeu en flash. Tony Hawk Ride d'abréviationniste. IX.Fruit tropical. Oui à la russe. X.Nom plus discret d ela Nolife StreetFighter League. Black de banlieue. XI. « First Life » de Maxis.

Courrier des lecteurs : Putain c'est cool votre truc ! J'aime beaucoup le concept du journal qui parle de la micro-édition, bien trop délaissé à mon goût ! En revanche le titre me laisse perplexe… Turlute ?! — Murielle. J'ai trouvé votre journal dans les toilettes d'un pote a moi, rayon lecture, merci d'avoir égayé ce moment pourtant banal. Merci. —  Jean-Albert.

117 (années 1990) connu pour sa rubrique 'la Psych de A-Z'

Très bonne lecture, un journal qui sait de quoi il parle, continuez comme ca ! Une fanzineuse de longue date — Julie. Très bonne idée ce " journal du journal ", très bien fait et très riche, mais pourquoi ce titre WTF ? Je ne suis pas sûre de comprendre l'idée derrière… — Sylvie. Je crois qu'il y a une erreur dans votre numéros 4 de l'an dernier, oui en effet dans les mots croisés de la page 8 on trouve le mot " ornithorinque " mal orthographié. OrnithorYnque avec un "Y". Je me tenais de porter cette faute à votre attention. — Jeff. Chère direction de Turlute, en lisant votre journal je me suis dit qu'il manquait une rubrique football, on pourrait y voir les résultats de la ligue 1 et les pronostiques de Pierre Ménès chaques semaines. — Emilien.

Pitreries|8

— La théorie de la bande dessinée s’interroge encore et toujours sur la part respective du texte et de l’image dans la production du sens. Or, toute conclusion par trop générale sur cette question ne peut être que dogmatique, tant les pratiques sont multiples, diverses, contradictoires. • — Jean-michel Méchoui.

« Prenez votre plaisir sérieuement » Charles Eames LUTE


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