Des bribes d'ailleurs

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: Buenos Aires, ses rues et ses métiers : Texte : Guillaume Reboux

Quand j’étais enfant, j’entendais parler du rempailleur de chaise et de l’aiguiseur de couteaux. Ils tra­ vaillaient dans la rue ou dans de petites échoppes, ce que nous ne ­voyons plus. Mais, à Buenos Aires, beaucoup de ­petits métiers ­existent encore. Paseador de perros Ces promeneurs de chiens sont une véritable institution à Buenos Aires. Dès le petit matin, une quinzaine de chiens en laisse dans une main, ils marchent d’un pas rapide dans la rue. Une meute dressée, silencieuse, marchant du même pas que le paseador. Chaque promeneur a sa taille de chien. Tarif : 100 pesos argentins par mois, soit environ 20 $.


Porteur d’affiches Dès que le feu passe au rouge, des affiches se mettent en marche pour se poser devant les voitures en attente. Nouvelle technologie ? Non, le retour des hommes sandwichs. Ils déplacent leurs panneaux publicitaires au gré des feux rouge et vert, prenant un petit break texto entre chaque.

Amuseurs d’automobilistes Le rituel est le même dès que le feu passe au rouge. Ici, un acrobate débute son numéro devant les voitures en attente, il monte sur sa planche, fait tourner ses balles. Le feu passe au vert, il circule entre les voitures qui démarrent, et récupère quelques billets. Il se repose durant le feu vert, le feu repasse au rouge et c’est reparti.


Vendeur ambulant Il suffit de suivre les pigeons. Dès que vous voyez des pigeons, un vendeur ambulant n’est pas loin. Cacahuètes grillées, sucrées, jus de fruits, sandwichs, ils sont partout.

Cartonero Ils sont ramasseurs de cartons, recycleurs, le bac vert de Montréal. On les croise dès le milieu de l’après-midi tirant leurs chariots à travers la ville, parfois avec leur famille. Depuis la crise des années 2000, le nombre de cartoneros n’a fait qu’augmenter. En 2002, on en comptait 40 000 à Buenos Aires. Parution : http://urbania.ca/canaux/enquetes/3501/buenos-aires-ses-rues-et-ses-metiers






: Ténacité et foulards blancs : Texte : Guillaume Reboux

Loin de l’hiver de Montréal, à l’ombre des ­arbres en fleur, Buenos Aires nous ouvre ses portes de vieille Europe. Nous sommes à la hauteur de l’école supérieure de méca­ nique de la Marine (ESMA), la plaque sur le mur nous ramène il y a 40 ans. L’école n’est plus une école, c’est un centre de tri, de torture et de déportation. Trente mille personnes ont ainsi disparu du jour au lendemain derrière ces portes. À deux coins de rue, le palais présidentiel, la Casa Rosada, et devant ses grilles, la place de Mai, commémorant la libération de ­l’Argentine du colonialisme puis de la junte, et le courage de celles qui n’ont pas oublié. Elles arrivent en bus. La foule les acclame, les chants fusent. Un foulard blanc sur la tête, ce sont les Mères de la place de Mai. Chaque jeudi, depuis 35 ans, elles marchent. Pas une grande marche de plusieurs kilomètres. Seulement 30 ­minu­tes en cercle, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Elles remontent le temps. Elles se rappellent du jour où leur enfant a disparu. Certaines récitent le nom de leur fils, leur fille, une longue litanie de noms. Un monument aux morts à ciel ouvert. Elles n’ont pas de tombes à fleurir, pas de cendres où se recueillir. Personne n’a même reconnu la mort de leurs enfants.

Quand en 1977, elles veulent savoir et viennent rencontrer les dirigeants de la junte militaire, pensant qu’il doit s’agir d’une erreur administrative. Les militaires leur ferment la porte au nez. Elles se retrouvent sur la place de Mai en face du palais et se mettent à marcher. Mais rien ne se passe. Le temps file, certaines sont enlevées et vont rejoindre leurs enfants. Les autres continuent à marcher chaque semaine. Pas une seule semaine sans marcher, au début la peur au ventre, la peur de voir débarquer à 5h du matin la police et de se retrou­ver à ­l’ESMA. Lorsque la dictature est renversée au milieu des années 80, elles marchent toujours. Elles ne marchaient pas pour que la dictature tombe, elles marchaient pour avoir des réponses. Les réponses sont longues à venir. D’abord, car d’autres choses sont plus importantes dont remettre le pays en route, puis, l’état a un peu honte. Il vote l’amnistie pour ce qui s’est passé pendant les années de dictature. Inlassa­bles, elles marchent, chantent, récitent le nom de leurs ­enfants. Leur marche devient un lieu de revendication pour d’autres groupes. Leur combat s’élargit de la défense des droits de l’homme aux droits de la population, qu’il s’agisse d’instruction, d’équité face à la justice ou de droits du travail. Malgré l’élargissement des buts de leurs manifestations pacifiques depuis 35 ans, elles n’ont pas oublié leurs enfants. Leur ténacité porte fruit et enfin la justice condamne certains des tortionnaires et un tiers des disparus a été ­déclaré mort. Alors oui, marcher en rond peut faire avancer les choses.

Parution : http://urbania.ca/canaux/enquetes/3721/tenacite-et-foulard-blanc













: Il ajouta une pincée de Sel : Texte : Guillaume Reboux

Au troisième jour, il créa la terre, et les cossins dessus. Le lendemain, avec sa blonde du moment, la Pachamama, il décida de faire un break et de faire un peu de décoration. Comme il n’avait pas encore créé Rona, il choisi un petit coin perdu où les hommes n’iraient pas tout de suite, pour faire des tests. Sa blonde était des Andes, il lui fit plaisir en choisissant un coin qu’elle aimait bien.



La Pachamama, bonne décoratrice, lui suggéra de faire différents essais afin d’au mieux harmoniser la terre ensuite. Il ­aimait sa nouvelle blonde, qui est quand même la terre-mère, elle savait de quoi elle parlait, il lui avait confié de grandes responsabilités dans ce coin là, elle devait être responsable de la logistique, voir à ce que l’approvisionnement soit bien fait, en animaux, végétaux, eau…

Pimp mon désert D’abord, il débuta par l’eau. Elle devait quand même recouvrir plus de 70% de la surface de la terre, il fallait choisir la bonne couleur. Il plaça différentes lagunes et les colora, blanc, rouge, vert, noir, bleu clair, bleu foncé, bleu avec des reflets dorés, bref il passa sa matinée la dessus, et comme toujours c’est la blonde qui eu le dernier mot, l’eau sera bleu. C’est plus beau le bleu. Après avoir goûté l’eau, elle lui sembla un peu fade. Que mettre dedans ? Il hésita entre du sel et d’autres éléments. Finalement, il trouvait qu’avec le sel, c’était plus goutu, donc il mît du sel dans l’eau de mer. Elle préférait sans sel, ils firent donc un compromis et les lacs seraient sans sel. Il fallu ensuite choisir la couleur des montagnes, il ne retint que quelques couleurs, encore le bleu, le vert, le jaune, le rouge, le brun, le gris. Même discussion et c’est encore elle qui décida, brun et gris pour tous, avec l’herbe verte, cela fitte, c’est parfait. Il testa aussi les déserts, sable ou sel, chacun ayant son avantage, il hésita longtemps et choisi finalement le sable, en se disant qu’ainsi personne ne pourrait les confondre avec la glace et la neige qu’il venait d’inventer. Comme tout gars qui a un nouveau jouet, il essaya d’ajouter des cossins, des geysers, c’est amusant, la fumée, un peu d’eau qui bouillonne. Il voulu ajouter des volcans, elle dit non, trop de nettoyage, toute cette cendre partout. La journée achevait, il devait finir sa job, il passa à autre chose, les hommes et les animaux. Mais il ne pris pas la peine de ranger le bordel qu’il avait mis, et laissa le tout en l’état. Pour être tranquille, il plaça le tout à 4 000 mètres d’altitude certain que personne n’y viendrait jamais.

Un voyage inattendu Quelques millions d’années plus tard, nous voici à bord d’une jeep, quatre touristes et deux descendants de la ­Pachamama, donc deux boliviens sur les routes qu’il n’avait pas voulu créer, mais comme nous n’écoutons jamais, on y va. En tout cas, il a vraiment tout fait pour que nous n’y allions pas, des températures entre 10 au soleil et sûrement -10 la nuit, du vent, du vent, encore du vent, toujours du vent. Tu te caches derrière un rocher, le vent change de direction et te rattrape, il ne te manque jamais. Du soleil, on brûle. Les routes sont chaoteuses, chaotiques, cela saute de partout. Une route en terre droite devient vite une autoroute pour notre dos. On dort dans des refuges, on mange ce que notre cuisinière propose, oui, tu peux manger des frites avec des œufs dur et des oignons frits. Quand tu as faim, c’est délicieux. Nous nous sentons comme des explorateurs à la recherche du monde perdu. Nous passons quatre jours seuls sur la route, rien que nous, la nature et la Pachamama. Une nature qui n’a pas changé depuis des millions d’années, pas de panneaux indicateurs, le chauffeur sait où il va à l’instinct. Ce que nous avons vu en quatre jours est indescriptible, des lagunes de couleurs oui, des montagnes de couleurs aussi, des geysers, le far western bolivien aussi. Puis un désert de sable, des rochers érodés par le vent, on se retrouve dans un tableau de Dali. Des roches volcaniques provenant d’une éruption sous-marine et qui se transforme en une armée de pierre. Puis des petits plus, un cimetière incas creusé dans la montagne, une grotte découverte par hasard par deux ­pilleurs de tombes et qui révèle le head line du voyage, une dentelle de roche. Nous y entrons par hasard, pour n’en ressortir qu’émerveillé par ce qu’il a réussi à faire. Et on fini par le désert de sel. Au départ, ça ressemble à un lac gelé avec de la neige poudreuse dessus. Notre cerveau nous dit, tu vas avoir les pieds gelés et nous cherchons où sont les trous pour faire de la pêche à la glace. Mais dès que nous arri­ vons à l’île au cactus, le soleil venant juste de se lever, notre cerveau comprend, rien à voir avec de la glace, c’est différent. Voilà, s’il lui a fallu une journée pour faire ces essais, il nous en aura fallu quatre pour commencer à croire que peut-être oui, il a fallu qu’il existe.
















: Sur les traces de l’Inca : Texte : Guillaume Reboux

Le Machu Picchu se mérite. Il s’est toujours fait désirer. Déjà de leur temps, les incas le méritaient, pas le choix, il fallait mar­cher pour y aller. Aujourd’hui, tout le monde ne le mérite pas, c’est plus facile, Disney est passé par là, alors il suffit de s’entasser dans un bus, un train, un autre bus, bref, de voyager 5 heures, à partir de Cuzco, pour le voir. Mais non, nous, nous le mériterons, nous passerons par le chemin des incas.


Bon, ok, nous ne sommes pas de grands marcheurs, mais cela devrait être ben correct. Sauf que a) c’est 44 km de marche, b) l’altitude varie entre 2 500 et 4 000 mètres et c) si avant le treck on te dit un sac de max 7 kilos y’a une raison.

Les marches de l’inca Revenons aux incas. Ils ont vécus jusqu’au 16e siècle avant d’être exterminé par les espagnols. Au summum de leur gloire, leur empire s’étendait de l’Équateur au Chili. Pour ­relier leur grand territoire, ils ont développé un réseau de route convergeant vers Cuzco, ce qui veut dire nombril du monde en Quechua . Nous quittons donc la douceur de la mousse de nombril vers la chaleur du km 82. Pourquoi km 82 ? Et bien c’est le km du train qui part d’on ne sait pas où et qui va jusqu’à Aguas Calientes, la ville sous le Machu ­Picchu. Drôle de nom, mais après le treck, on comprend, quatre jours sans se laver, tu as hâte d’en voir. Donc, nos incas n’avaient pas inventé la roue et ils n’avaient pas de chevaux, pas besoin d’avoir une belle route asphaltée, ils ont donc construit des routes avec ce qu’ils trouvaient, de beaux rochers pas tous de la même taille, ils ont suivi la montagne et au bout ils ont construit une ville. Parution : www.followthefrogs.net/sur-les-traces-de-linca/

Et 600 ans plus tard nous suivons la même route que des géné­ rations d’Incas. Comme toujours dans les Andes, ça ­grimpe. Mais là, ça ne fait pas que monter, cela descends aussi. Et pierre ajouté à monter et descendre cela donne des marches. On pourrait résumer le treck, à monter et descen­dre des criss de marches incas pendant 4 jours avec un sac de 12 kg (non, nous n’avons pas écouté les conseils). Mais non, ce n’est pas que ça un treck, ce n’est pas marcher, c’est sentir, souffrir, se dépasser un peu, dans notre cas beaucoup, c’est devenir inca pour un temps, c’est un peu un pèlerinage et c’est beaucoup de beaux paysages. Bon ok, j’en rajoute un peu. Chaque jour, 500 personnes débutent le chemin des incas, 200 gringos et 300 locaux, porteurs et guides. Nous rencontrons nos porteurs juste avant de partir, nous sommes quatre, ils sont quatre, des indiens, le plus jeune dit avoir 18 ans, disons plutôt 14, le plus vieux à 60 ans, il fait ça depuis longtemps, très longtemps, et plusieurs fois par mois. Ils sont trapus, mais ils sont forts, ils connaissent la route par cœur. Le record d’un porteur, sans chargement, sur le chemin qui va nous prendre quatre jours à raison de 10h à 12h par jour, est de 3h30.




On a tous l’image du Machu Picchu et des montagne derrières. Il y a aussi les trois jours avant, On s’attend à voir la même chose, mais non, c’est plus que ça. On se retrouve au milieu des décors du Seigneur des anneaux, on passe des forêts un peu humide au froid des montagnes, de la jungle à la puna, au loin les monts enneigés. Pendant quatre jours, nous sommes humides, frigorifiés ou couverts de sueurs. On dort au bord des rivières, des cascades, cela berce pour s’endormir, dans les montagnes et dans les nuages. Et non, ce n’est pas moelleux un nuage, c’est humide. Finalement, nous sommes toujours humides, entre un peu humide, moyenne­ment humide et vraiment mouillé, car il pleut toutes les nuits. Au soir du 3e jour, nous dormons loin encore du Machu Picchu, quatre heures de marche, nous nous endormons tôt pour partir à 4h00. Nous partons bien à l’heure dans le noir, la pluie, prenant notre temps pour descendre chaque marche humide. Nos porteurs nous croisent en courant. Le couple qui nous accompagne est aujourd’hui beaucoup plus lent que nous, l’une étant malade, les quatre heures de marche se transforme en huit heures, nous atteignons la porte du soleil bien après le levée du soleil et les touristes, qui eux, ont pris le bus. Bref, un mini fiasco.

La ville de l’Inca Est-ce que c’est beau le Machu Picchu ? Oui, c’est beau, c’est impressionnant, comment des gens ont pu avoir l’idée de construire une ville au sommet d’une montagne ? Cela reste un mystère. Mais épuisés par nos 8 heures de marche et déçus du retard, nous n’apprécions pas la magie du lieu. Nous sommes juste fatigués, sales, et nous rêvons plus à une douche qu’à nos ancêtres qui ont fait le même chemin. Mais rien n’est plus fascinant que des champs en étage et nous en avons croisé beaucoup. La première question est toujours « pourquoi ? ». Pourquoi est-ce qu’ils se sont fait chier à vivre ici et à cultiver leurs champs sur la montagne. ­Ensuite on se demande « comment ? ». Comment on cultive ces champs ? Nous avons croisé des paysans dans les champs, ils se sont adaptés, pas de vaches ici pour tirer des charrues, alors ils ont créés un outil un peu spécial, un mélange de charrue et de pelle et ils cultivent encore leur champs comme à l’époque inca et cela fonctionne. Nous plongeons finalement dans le côté Disney du Machu Picchu, des touristes de partout font la queue pour la même photos, des groupes de touristes français crient et racontent n’importe quoi, genre moi je sais de quoi je parle, on monte dans un bus à 9 $, puis le train, on découvre aussi que oui, cela peut être organisé le Pérou. Et retour à Cuzco, dans un vrai lit, un vrai hôtel. Fatigués mais on l’a fait le c*** d’Inca Trail.




: Sam the Wheels, la mémoire de la rue : Texte : Guillaume Reboux

Chaque quartier a son p’tit vieux qui passe ses journées à la fenêtre et qui connaît toutes les histoires du coin. À Londres, celui du quartier de Brixton, Sam the Wheels, est devenu une légende grâce à sa caméra 8 mm. Souriez, vous êtes filmés. Clovis Salmon a quitté la Jamaïque en 1954. À son arrivée à Londres, il fabriquait des roues pour Holdsworth Cycles, « les plus solides au monde ». C’est d’ailleurs à cette époque qu’une collègue lui donne le nom de Sam the Wheels. Aujourd’hui, à plus de 80 ans, il ne les fabrique plus, mais les répare (avec le reste du vélo) dans sa shop installée sur le trottoir devant sa maison. Mais ce n’est pas pour ses talents de mécanicien qu’on s’intéressait à lui. Depuis 50 ans, avec sa caméra, Sam documente des rues de Brixton, un petit quartier du sud de Londres. David Bowie y a passé son enfance, et la communauté jamaïcaine exilée y a élu domicile. Une amie nous avait parlé de lui et de ses films. C’est une véritable mémoire vivante que nous allions rencontrer.

Jamais sans mon Kodak Notre premier contact est toutefois un peu difficile. À plus de 80 ans, il n’est pas à moitié sourd, mais plutôt aux sept huitièmes ; il a fallu lui expliquer deux fois qu’on voulait l’interviewer pour parler de la rue, pas acheter de vélo. « Vous êtes venus voir la bonne personne ! » Vêtu de son bleu de chauffe, Sam est occupé à graisser les pignons d’un antique vélo de course. Il nous donne rendez-vous la journée sui­vante. « Bring some money », nous avertit-il. Ce sera pour prendre des photos de lui ; la célébrité, ça (se) paye.

Le lendemain, dimanche, on est prêts à rencontrer Sam. On l’aperçoit au loin, de retour de l’église. Il a troqué son suit hui­ leux pour son costume, veste, cravate et chapeau melon. Un vrai habit du dimanche. Il nous salue et nous invite à entrer. Comme en Jamaïque, la rue est une extension de la maison : Sam a installé son atelier à sa porte, dans la rue, parce qu’il n’avait pas assez de place dans sa maison et que la rue ­devant chez lui est aussi chez lui. On doit traverser des roulements à billes et des vieux pneus de bicyclette pour entrer dans son salon. Sam nous fait une petite place sur son vieux sofa en tassant une pile de journaux. Trois télévisions nous entourent, trônant dans un bric-à-brac d’objets religieux et de vieille vaisselle, un fauteuil est posé en équilibre sur la ­table du salon et des bobines de ses films recouvrent un mur. C’est officiel, Sam a un petit côté antiquaire et hoarder. Sam replonge dans ses souvenirs. « Où que j’aille, je prenais ma caméra avec moi. Ma femme ne comprenait pas pourquoi et je lui disais : on ne sait jamais, il pourrait se passer quelque chose dans la rue que je voudrais filmer. Si je n’avais pas ma caméra, j’aurais seulement pu dire aux gens j’ai vu ça, alors qu’ils me croyaient lorsque je leur montrais mes images. J’ai donc toujours emporté ma caméra avec moi dès que je sortais, prêt à filmer tout ce qui se passait dans la rue. » Au départ, il ne souhaitait que filmer les petits événements de sa communauté. Il filmait les rues de Brixton, les gens sortant de l’église, les petits détails des marchés extérieurs. Quand je lui crie pour la troisième fois ma question « POURQUOI FILMER LA RUE ? », il ne prend pas la peine de répondre tant la rue est une extension de sa vie : cela va de soi. Mais Sam me demande comment j’ai entendu parler de lui. Je lui parle de mon amie qui vit dans le quartier et, un petit sourire aux lèvres, il glisse : « Oui, tout le monde me connaît, tout le monde connaît Sam. » On le connaît surtout depuis qu’il a été le seul à avoir filmé les émeutes qui ont secoué le quartier, en 1981.



Ramdam sur le macadam Avril 1981, un homme est blessé à coups de couteaux, deux policiers interviennent, la foule pense qu’il s’agit d’une nouvelle agression des policiers (les tensions raciales étaient vives à l’époque) et la rue s’enflamme! Les cocktails Molotov pleuvent sur les policiers qui ne savent pas comment contenir la foule. Des immeubles, une école et des pubs réputés discriminatoires sont brûlés. Les forces de l’ordre, complètement dépassées par la situation, répondent en renvoyant aux émeutiers les pavés qui leur pleuvent dessus. Les émeutes durent trois jours. Le bilan fait état de plus de 300 blessés, 80 bâtiments détruits et une centaine de voi­ tures brûlées pour plus de 7 millions de livres de ­dommages. Un beau bordel. Durant ces trois jours, Sam filme sans discontinuer. « Je souhaitais aller filmer les ­domma­ges causés par la foule, et je me suis retrouvé au cœur des événements. » La tension était électrique entre policiers et émeutiers. « Je cachais toujours ma caméra, surtout quand je voyais un policier, sinon j’aurais été arrêté ou ma caméra aurait été ­détruite. » Un mot revient constamment dans sa bouche quand il décrit la situation : la guerre. Une guerre ­entre les émeutiers et les policiers, et lui au centre, conti­nuant de filmer malgré la peur. Oui, Sam a eu peur, surtout quand les émeutiers ont mis le feu au bar en face de chez lui.

Parution : Urbania, juin 2013

Vingt ans plus tard, quand la BBC est venue interviewer les gens dans la rue sur les émeutes, elle a découvert que Sam en possédait des images. Les seules. « Une équipe de la BBC est venue plusieurs fois pour transférer mes bandes sur du matériel professionnel et l’ont montré à des millions de personnes. » Pas mal pour un homme qui filmait sans objectif précis. Et Sam ajoute, avec un petit sourire de satisfaction  : « S’ils veulent les rediffuser, ils doivent me redemander la permission et me payer ! » On n’est pas surpris. Sam a rangé sa caméra il y a quelques années. Mais son expé­rience a inspiré plusieurs jeunes documentaristes qui ont développé un projet portant son nom et qui interviewent les protagonistes des émeutes : policiers, émeutiers, spectateurs. En les quittant, lui et son désordre, on arpente les rues qu’on a vues dans son documentaire ; Electric Avenue, son marché, les étals débordant de poissons, de viandes, de fruits qui bloquent presque les trottoirs. On croise de vieux Jamaïcains dansant sur du reggae, quelques jeunes branchés attablés aux terrasses. Si, dans son temps, il était le seul à filmer 500 émeutiers, ce sont aujourd’hui 500 téléphones intelligents qui sont prêts à capter le moindre mouvement dans la rue.







: Les cinq d

Texte : Guilla


d’Oxbridge :

aume Reboux


Depuis le 12e et le 13e siècle, les universités d’Oxford et de Cambridge forment les élites du Royaume-Uni. Leur prestige et leur organisation similaire font que les Anglais en par­ lent comme d’une seule entité, Oxbridge. Pour en connaître les dessous, Urbania a réuni autour de la table cinq étudiants, qui ont accepté de nous révéler ce qui se passe derrière les portes des services académiques de Sa Majesté. On les a réunis autour d’une pinte au pub The Eagles, à ­Cambridge. Julien est arrivé le premier. À 24 ans, il est diplômé d’Oxford et étudie maintenant en doctorat d’économie à ­Cambridge. Notre espion québécois a amené avec lui Alex, de la Nouvelle-Zélande, géant de 6 pieds 5, une des stars de l’équipe d’aviron. Il était aussi accompagné d’Annette et de Sun, deux Américaines qui vivent dans le même collège que Julien, ainsi que d’Anja, tout sourire d’avoir déposé sa thèse d’économie juste avant de nous rejoindre. Ils sont nombreux, les anciens pensionnaires d’Oxbridge à avoir fait de grandes découvertes lors de leur passage dans un des collèges. Par exemple, c’est dans le jardin du Trinity College de Cambridge que Newton s’est pris une pomme sur la tête, et ce n’est pas très loin que Darwin a développé la théorie de l’évolution. Les deux universités ont ainsi éduqué une centaine de chefs d’États et de premiers ministres, plusieurs rois, 12 saints et 85 prix Nobels. Julien nous le confirme : « On dit qu’Oxford forme les futurs premiers ministres, et Cambridge, les futurs prix Nobel. »

Alex : C’est le principe des tutors. On est réunis, pour chaque matière, en groupe de 3 ou 4 avec notre professeur. Chaque semaine, on a des lectures et des questions sur nos lectures. C’est différent des autres universités, où on ne se fait interroger que durant les examens. Julien : C’est vraiment très intense ! Anja : Les tutors enseignent dans leur collège, mais on n’a pas de vraie classe, on va plus dans leur bureau. Sun : S’il n’a pas de bureau, on peut faire ça dans son salon, ça arrive parfois ! Julien : Mais je crois qu’il y a un règlement qui spécifie qu’il ne doit pas y avoir de lit dans la pièce... Alex : Sûrement pour une bonne raison !

Une loi ancestrale non écrite À Oxbridge, pas de vieux parchemins à l’encre délavée avec les règles du collège : ce sont les anciens étudiants qui inculquent les règles aux nouveaux.

Mais encore faut-il y être admis.

Anja : C’est l’association des étudiants qui s’en assure dès la cérémonie de matriculation.

Beaucoup d’appelés, peu d’élus

Urbania : Qu’est-ce que c’est ?

Car la sélection est rude. Il y a mille ans, il fallait vouloir devenir prêtre. Aujourd’hui, il ne suffit pas d’être premier de classe. Oui, un excellent dossier scolaire permet d’être convoqué à un entretien, mais à la suite de ces entretiens, seulement 20 % des postulants seront finalement admis.

Sun : C’est une série d’événements au cours desquels on introduit les étudiants à la vie universitaire. Ça dure une ­semaine et ça débute avec le Matriculation Diner, auquel on assiste quand on rejoint notre collège pour la première fois.

Et une fois sur place, on peut chercher longtemps l’université. Pas de grosses bâtisses austères ici, car l’université est une fédération de collèges. « Un collège est un lieu de vie et d’étude. Il y en a de très grands, certains sont très vieux, d’autres juste pour les diplômés ou exclusivement pour les femmes », explique Julien. Urbania : Qu’est-ce qui distingue Oxbridge du reste des universités dans le monde ?

Alex : Une chose qui m’a marqué lors des Matriculations, c’est quand j’ai signé le livre du collège avec un crayon uniquement utilisé pour ça. Il était vieux ! Annette : C’est amusant de tourner les pages et de voir qui était là avant toi : « Oh, regarde, c’est Newton ! » Moi, ça m’a fait totalement freaké out… Anja : Dans mon collège, on n’a pas cette tradition. On a deux semaines d’introduction où on se saoule avec tout le monde. C’est un gros party !






Urbania : Mais pourquoi les collèges n’ont-ils pas tous les mêmes règles, et surtout, pourquoi certains conservent-ils ces traditions ? Annette : Avant la cérémonie de matriculation, les collèges font un sondage demandant si on veut abolir les traditions. Et, chaque fois, le résultat est le même : 80 % des étudiants veulent les garder. Ça a quelque chose de sympathique de perpétuer ces rites séculaires. Ça crée une continuité avec les gens qui étaient là avant nous. Les traditions sont aussi là pour rappeler aux nouveaux étudiants qu’ils font maintenant partie de l’élite universitaire, et surtout, de la société anglaise. Entre autres traditions, nos cinq taupes nous parlent aussi du Formal Hall, un souper solennel qui n’est pas obligatoire mais qui a lieu cinq fois par semaine dans le great hall. Comme dans un souper d’Harry Potter, tel que nous le décrit Julien : « C’est très impressionnant. Le repas est servi aux chandelles. L’hiver, quand il fait noir plus tôt, on voit à peine son voisin. Les professeurs sont installés à une table surélevée qui domine la salle. C’est un souper solennel où on doit porter notre toge. » Eh oui, l’étiquette exige le port de l’habit pour aller souper : tuxedo et toge noire. Mais il ne s’agit pas d’un supplice. « À Cambridge, les gens aiment bien s’habiller. C’est sûrement le seul endroit au monde où tu portes un tuxedo sur une base régulière… », ajoute Julien.

Élitisme, clubs et sports Dès la semaine de Matriculation, les clubs recrutent les nouveaux étudiants. Qu’il s’agisse de cercle de discussions, d’association sportive ou de club social, la vie extrascolaire se fait en grande partie à travers ces clubs. Par exemple, Alex est membre du club masculin d’aviron, qui participe chaque année à la Boat Race, la course mythique opposant Cambridge et Oxford sur la Tamise, suivie par 500 millions de téléspectateurs. Et pour ceux que le sport n’intéresse pas, il y a toujours la possibilité d’entrer dans un autre type de club… Urbania : Qu’en est-il des fameux drinking societies ? Julien : Ce ne sont pas des clubs secrets, mais c’est très sélect. On n’y entre que sur recommandation d’un autre membre. Alex : Oui, c’est un club pour boire, mais ce n’est pas le seul objectif. C’est aussi un club qui vise à se regrouper entre hommes et à rencontrer d’autres clubs de filles. Quand à eux, les membres de la haute société anglaise (fils de lords et d’hommes d’affaires riches et puissants) ont la possibilité de faire partie de clubs encore plus privés, comme le Burlington Club d’Oxford. Celui-là même qu’avaient fréquenté dans leur jeunesse le premier ministre britannique, David Cameron, et le maire de Londres, Boris Johnson. Urbania : Est-ce qu’il existe vraiment, ce club ?

C’est dans ces petits détails que chacun reconnaît de quelle classe sociale il fait partie. Car en Angleterre, la société est toujours hiérarchisée en classes ayant chacune ses traditions, son vocabulaire et son accent.

Julien : Oui, tout à fait. C’est plus que très sélect… c’est aristocratique !

Et il faut rester à sa place, tant à table que sur les pelouses. Pardon ?

Annette : Pour y être admis, les nouveaux membres doivent avoir le bon nom de famille, venir de la bonne école, avoir énormément d’argent et… le bon sexe. Ces clubs n’ont ­jamais été ouverts aux femmes.

Julien : Oui, seuls les professeurs ont le droit de marcher sur les pelouses ! On peut le faire seulement si on est en « discussion avancée » avec l’un d’eux. Les proctors, la police privée de l’université, veillent à ce que le règlement soit respecté. Une vraie police, qui a le droit de donner des tickets ou d’arrêter les étudiants.

Alex : À Cambridge, il y a aussi le Pitt Club, qui ressemble beaucoup au Burlington Club.

Julien : Les collèges sont assez misogynes, ce n’est pas pour rien que certains d’entre eux sont réservés aux femmes... Alex : L’initiation du Pitt Club, c’est une nuit de saoulerie, où les membres peuvent voir la quantité d’alcool que tu es capable de boire. Il y en a une autre qui a lieu dans un restaurant ou un pub. Le but est de détruire complètement la place et de partir en laissant un chèque en blanc pour payer les dégâts !


Une fin d’année entre traditions et party Ce sont ces légendes, ces clubs, les diplômés célèbres et le côté traditionnel qui font qu’Oxbridge est un favori des touristes toute l’année durant. Et les étudiants, tous de beaux habits vêtus, font partie du décor même lorsqu’ils passent leurs examens. Annette raconte : « Je me souviens d’une fois en particulier où les touristes prenaient des photos alors que je me préparais à passer un examen. À Oxford, on les passe à l’Examination Building, un grand édifice exclusivement ­dédié à cette fin. On doit porter un costume, le subfusc : robe noire, blouse blanche, ruban violet, toge, etc. On est habillés comme des élèves du primaire. J’avais juste le goût qu’ils me laissent tranquille ! »

Anja: Traditionnellement, c’est la journée où les étudiants reçoivent leurs résultats. Alex : Les étudiants se saoulent durant un garden party. Il y a des promenades en bateau pendant que des filles se battent dans le jello. Gros, gros contraste avec le côté formel du reste des festivités de la semaine, surtout les bals! Chaque collège est responsable d’organiser son propre bal, mais celui de Trinity à Cambridge est le plus couru de la ville. D’ailleurs, le magazine Times le classe régulièrement parmi les 10 plus beaux partys au monde. Annette et Julien ont vécu cette année leur premier bal de Trinity : ils s’en souviennent comme la soirée de tous les excès.

Parlant d’examen, Julien ne peut s’empêcher de partager une des légendes (urbaines) de l’université : « Il y a quelques ­années, un étudiant a réclamé un verre de brandy durant son examen. Ce n’était pas contre les règles, qu’il disait. Les examinateurs ont donc consulté le manuel du règlement régissant les examens et, en effet, l’étudiant avait raison. Ils lui ont donc servi son verre de brandy. Par contre, une fois l’épreuve terminée, ils lui ont réclamés 50 livres pour son verre, car il n’avait pas respecté l’une des autres obligations du manuel, qui était de boire son verre en portant une armure et une épée ! »

Julien : Le budget pour le bal est de 1,6 million de dollars ! Il y a du champagne à volonté, beaucoup d’alcool et des feux d’artifice hallucinants quand le soleil se lève. Coldplay et Queen y sont mêmes venus jouer par le passé !

Le dernier examen de l’année est célébré par le trashing. Confettis, riz, œufs ou farine sont lancés aux étudiants qui sortent de leur examen. Commence alors la May week qui, comme son nom ne l’indique pas, débute en juin, lorsque les examens sont terminés. Cette semaine de célébrations débute à Cambridge par ce qu’on appelle le Suicide Sunday.

On finit nos pintes. Il est temps d’aller prendre quelques photos - les cinq étudiants ne sont pas venus habillés de leur toge pour rien! On déambule dans les rues de Cambridge vers le Trinity College. Seuls les touristes dans les rues se retournent à notre passage. L’année est finie, il est temps d’aller fêter le diplôme d’Anja. Une autre pinte ? Of course, many more !

Parution : Urbania, septembre 2013

Le bal se termine aux petites heures du matin, la presse ­attend les derniers convives aux portes du collège pour ­recueillir quelques informations qu’ils s’empresseront évidemment de déformer, jaunisme british oblige.

***









: À l’ombre des cl


lochers rêveurs :

À moins de 2 heures de la vie trépidante de Londres, Oxford offre une pause relaxante aux visiteurs. Réputé pour sa célèbre Univer­ sité, la plus ancienne d’Angleterre et l’une des plus prestigieuses d’Europe, Oxford est une ville chargée d’histoire. Surnommée la « Ville aux clochers rêveurs », son architec­ ture mêle harmonieusement toutes les épo­ ques depuis l’époque des Saxons jusqu’au XXIe siècle. Le meilleur moyen pour décou­ vrir la riche histoire de la ville est de pren­ dre un tour guidé à pieds.


Un solide déjeuner anglais servi dans un des nombreux pubs de la ville permet de prendre des forces avant les deux heures de marche. Le départ se fait de Broad Street sous les fenêtres du Balliole College, l’un des quarante ­collèges de la ville. L’Université d’Oxford a la particularité d’être composée de ses collèges, très sélectifs qui regroupent les quelques 19 000 étudiants. Un collège est le lieu de résidence et d’étude des étudiants. Les collèges sont disséminés dans la ville et rendent l’atmosphère de la ville des plus studieuse. Christ Church, le plus imposant collège, mérite un arrêt pour la visite de sa cathédrale et de son hall mémorable. Notre visite nous fait déambuler entre les différents bâtiments de l’Université, tel que le Théâtre Sheldonian, lieu

des remises de diplômes des étudiants et de la bibliothèque d’Oxford. La magnifique architecture palladienne anglaise de la ­Radcliffe Camera, contraste avec l’austérité classique de la ­Bodleian Library tout en épousant l’harmonie architecturale de ­l’ensemble de la ville. Partiellement piéton, le centre d’Oxford, nous transporte au XIXe siècle et aux générations d’étudiants qui ont foulé les pierres de son centre-ville et de sa bibliothèque.

Oxford Littéraire Dès notre entrée dans la cour de la Bodleian Library, l’idée qu’Oxford est une ville de littérature saute aux yeux. ­Depuis 1610, une copie de chaque livre publié en Angleterre est envo­yée à la bibliothèque de l’Université. Ainsi, plus de

Parution : www.followthefrogs.net/a-lombre-des-clochers-reveurs/


onze millions de publications sont entreposées dans l’un des

­l’auteur d’Alice au pays des merveilles et J.R.R. ­Tolkien, ­celui

9 bâtiments de la bibliothèque. Chaque nouvel étudiant de

du ­Seigneur des ­anneaux, y ont tous deux écrit leurs plus

­l’Université doit prêter serment de ne pas emprunter ou pas-

grandes œuvres. Tandis que nombreux monu­ments de la

ser par le feu un des livres. Il paraîtrait que même ­Cromwell,

ville ont servi d’inspiration à l’univers d’Harry Potter. La biblio-

le réformateur de l’Angleterre du XVIIe siècle n’a pas pu sortir

thèque deve­nant celle de Poudlar, la Divinity School, l’hôpital,

un livre de son enceinte. La bibliothèque renferme de nom-

et le hall de la Christ Church, le réfectoire.

breux trésors de la littérature, qu’il s’agisse de feuillets originaux de Shakespeare ou d’une des Magna Carta, textes

Oxford est aussi réputé pour ses presses universitaires et son

fondateur de l’Angleterre. On ne peut malheureusement pas

dictionnaire, qui est la référence anglaise. Pour acheter un

voir actuellement ces livres mais la visite d’une des salles de

exemplaire de ce dernier ou trouver des livres plus anciens,

la bibliothèque et de la ­Divinity School est des plus inspirante.

une visite de la librairie Blackwell est un passage obligé.

Nous ne pouvons que chercher les indices dans tous les coins

­Établie depuis 1879, cette librairie s’est depuis agrandie et

de la ville des auteurs qui ont vécu à ­Oxford. Lewis ­Caroll,

ses succursales se trouvent dans toute la Grande-Bretagne.




Oxford culturel Outre son université et ses livres, un autre charme d’Oxford est son marché couvert. Ouvert en 1774, c’était alors une halle où avait lieu une foire à bestiaux et où les boucheries alimentaient les différents collèges de la ville. Aujourd’hui e ­ ncore, de nombreux commerces d’alimentation et boucheries pourront vous ravitailler avant de visiter l’une des attractions de la ville. Le plus célèbre musée de la ville est l’Ashmolean Museum où l’on peut admirer, entre autres, des œuvres de Léonard de ­Vinci ou de Picasso. À moins que l’on ne préfère le château d’Oxford Castle où l’on peut descendre dans la crypte souterraine où les criminels étaient détenus depuis 1071. À quelques kilomètres de la ville, il est aussi possible de visiter le Blenheim Palace, lieu de naissance de Winston Churchill. Les jardins y sont époustouflants. Une pause s’impose au bord de la Tamise, surtout au début du printemps lorsque les arbres sont en fleurs pour quelques coups de rame en barque. N’oublions pas qu’Oxford et ­Cambridge se disputent, depuis 1829, le titre de meilleure équipe universitaire d’aviron lors d’une course annuelle à Londres. Toute bonne journée en Angleterre se fini au pub. À ­Oxford, les choix ne manquent pas. Vous pouvez opter pour The Bear, le plus vieux pub de la ville ou le Eagle and Child, là où ­Tolkien et Lewis avaient l’habitude de se rejoindre prendre une pinte de Morrell. Que cela soit pour quelques heures ou plusieurs jours, la v­ isite d’Oxford nous plonge dans une atmosphère ­romanesque, on la quitte un peu plus cultivé, l’envie de lire quelques livres supplémentaires et avec quelques pintes dans le corps.



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Quelques réalisations récentes magazines Plaisirs de vivre, décembre 2013 Article : Restaurant Hibiscus Client : Plaisirs de vivre Urbania, septembre 2013 Article : Les cinq d’Oxbridge Client : Toxa Urbania, juin 2013 Article : Sam the Wheels, la mémoire de la rue Client : Toxa Santé Québec, automne 2012 Article : Infirmière auxiliaire et fière de l’être Client : OIIAQ

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