“Camera Obscura” et les artefacts de l’invisible
Camera Obscura et les artefacts de l’invisible. Camera Obscura and the artefacts of the invisible.
Vanessa / Lorenzo Toquero Master Thesis II (pratique) Tuteur: Daniel Sciboz / Dr. Sachiko Hirosue
En collaboration avec « Biodesign for the real world » (à partir de maintenant sur BDRW) un projet fondé par des scientifiques de l’EPFL (Lausanne) et hébergé dans le l’espace de biohackers d’Hackuarium (Univercité, Renens) In collaboration with “Biodesign for the real world” (from now on BDRW) a project founded by scientists of the EPFL (Lausanne) and hosted in the biohackerspace of Hackuarium (Univercité, Renens).
Haute école d’art et de design – Genève Master HES-SO en Design, orientation Media Design Juin 2016
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Camera Obscura et les artefacts de l’invisible. Camera Obscura and the artefacts of the invisible.
#Data #Anthropocene #technosciences #citizen #hack #futures #media
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Abstract: Camera Obscura et les artefacts de l’invisible.
Un travail de Master sur la poésie abstraite des données invisibles dissimulées dans la nature et rendues visible par l’utilisation de la cybernétique, de machines DIY et d’organismes de bio-ingénierie. En fusionnant les médias électroniques et la science citoyenne, cette recherche et installation interactive utilise des bio-reporters comme outils pour comprendre la perception de l’Antropocène par un microbe.
A work master about the abstract poetry of invisible data hidden in nature and brought visible through the use of cybernetics, DIY machines and bioengineered organisms. By merging electronic media and citizen science, this research and interactive installation uses bio reporters as a tool to gain understanding of a microbe’s perception of the Anthropocene.
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« Camera Obscura et les artefacts de l’invisible » met en valeur les traces et l’anxiété vis-à-vis de notre progrès à travers un artefact qui utilise des bio-reporters.
A l’âge de l’Antropocène, nous avons détourné notre attention de la nature. Beaucoup de petites et invisibles interactions se matérialisent chaque seconde dans notre environnement. L’échange de données et les conversations tissés entre les royaume d’êtres vivants se passe sous le regard naïf de notre société contemporaine. Comment une approche de bio-media peut-elle aider à « mieux comprendre des changements anthropiques globales ? ».
« Camera Obscura and the artefacts of the invisible » highlights the traces and anxieties of our progress through an artefact that uses bio reporters.
In the age of the Anthropocene, we have drawn away our attention from nature. Many tiny and almost invisible interactions materialize every second in our environment. Data exchanges and conversations woven amongst kingdoms of living beings happen under the naïve regard of our contemporary society. “How can a biomedia approach help for a better understanding of global anthropogenic changes?”
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“For the past three centuries, the effects of humans on the global environment have escalated. Because of these anthropogenic emissions of carbon dioxide, global climate may depart significantly from natural behaviour for many millennia to come. It seems appropriate to assign the term ‘Anthropocene’ to the present, in many ways human-dominated, geological epoch, supplementing the Holocene — the warm period of the past 10–12 millennia. The Anthropocene could be said to have started in the latter part of the eighteenth century, when analyses of air trapped in polar ice showed the beginning of growing global concentrations of carbon dioxide and methane. This date also happens to coincide with James Watt’s design of the steam engine in 1784. (...)” Paul J. Crutzen “Geology of mankind “ Nature. Vol. 415. 3rd JANUARY 2002
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Dans le domaine des télécommunications et en recherche scientifique, un artefact est une erreur ; aussi, une modification des structures (organismes issus de la bio-ingénierie) ou un outil fait par les humains. Un artefact est a la même temps un bio-reporter, un outil de recherche efficace pour comprendre la perception du monde par un microbe. Un gène, une bactérie ou un fungi est capable de communiquer par son comportement métabolique et transcriptionnel dans son habitat, nous fournissant ainsi une information sur ses alentours immédiats. Ce travail utilise différentes formes d’artefacts comme expression de l’invisible, ou morceaux du réel sélectivement ignorées par la societé contemporaine.
An artefact is an error in both telecommunications and scientific research; also, a modification of biological structure (bioengineered organism) and a object made by humans. An artefact is also a bioreporter, an effective research tool for gaining understanding of a microbe’s perception of the world. A gene, bacteria or fungi is able to communicate metabolic and transcriptional behaviour in an habitat and furnish us with information of its immediate surroundings. This work uses artefacts in its different form as an expression of invisible, pieces of real selectively ignored by contemporary society.
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Bio-reporter naturelles: fungi and bacteria. Natural Bio-reporters, fungi and bacteria. Through visual perception and identification of fungi and bacteria we can discover local micro-biodiversity. Imperceptible microcosmos that remain unseen to human eyes.
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1 Le Grand Canal 11, 1845 Noville, Suisse 46.399722°N, 6.886239°W
4 Eymatt 6, 3930 Visp, Suisse 46.299549°N, 7.878622°W
2 Le Grand Canal 14, 1845 Noville, Suisse 46.395489°N, 6.888814°W
5 Rosenweg 2, 3930 Visp, Suisse 46.301087°N, 7.871608°W
§§ 3 Alte Talstrasse 3940 Steg-Hohtenn Suisse 46.321252°N, 7.743859°W
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6 Rottestrasse 15 3942 Niedergesteln Suisse 46.306205°N, 7.778143°W
7 Fafleralp, 3919 Blatten, Suisse 46.425013°N, 7.831846°W
10 Zudannazstrasse, 3953 Varen, Suisse 46.3107°N, 7.5977°W
8 Fafleralp, 3919 Blatten, Switzerland 46.427017 N. 7.838516 W
11 Quai des Vernets 8 1227 Acacias, Suisse 46.193794°N, 6.138203°W
9 Zudannazstrasse,56 3970Salgesch Suisse 46.311278°N, 7.592298°W
12 Jonction 1205 Genève, Suisse 46.201681 °N, 6.12329°W
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Dans une perspective sur des événements environnementaux « Camera Obscura et les artefacts de l’invisible » se concentre sur la présence non naturelle de mercure le long d’un des fleuves les plus importants d’Europe, le Rhône.
A travers les âges, le fleuve à sculpté la vallée et exercé une haute autorité sur ses territoires et sur les communautés établies autour. Depuis le développement dans la vallée des premières industries lourdes (industries chimiques qui utilisèrent la puissance du courant descendant des Alpes) ses écoulements d’eau sont façonnés par les rythmes du progrès et témoignent d’une mutation des paysages en vertu de l’imaginaire social et des fuites massives de mercure.
Motivés par le besoin de contrôle, les humains ont développé des technologies pour domestiquer et mesurer la puissance du courant. Plus tard, à la supervision constante du courant c’est joint récemment une nécessité de rendre visible les effets de notre propre pollution et différentes machines et artefacts furent développés pour mesurer la qualité de l’eau. Depuis les années 1970, c’était un signe qu’une première conscience écologique des fuites de mercure commençait à émerger.
Présent dans sa forme originale dans la nature, le mercure est amené artificiellement dans notre vie de tous les jours à travers des processus industriels, des exploitations minières d’or artisanales et la chaîne de produits alimentaires (poissons, fruits de mer, etc…). Le mercure coexiste comme une anomalie de la nature, un artefact qui révèle la vulnérabilité des communautés alentours. Avec Sachiko K. Hirosue et Robin Schreiber de BDRW, j’ai complété la première phase d’une recherche expérimentale à long terme et la construction d’une installation interactive d’un artefact qui vise à répondre à la question de recherche : « comment l’approche des biomedias peut aider à la compréhension de l’Antropocène ? ».
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Motivés par le besoin de contrôle et, plus tard, à la néces humains ont développé des technologies et artefacts pour d
A gauche, mesure du Rhône par bateau. Source: Archives O A droite, premier generation de machines installées a Lon dans les années 1970.
sité de rendre visible les effets de notre propre pollution les domestiquer et mesurer la nature.
In an outlook on environmental events “Camera Obscura and the artefacts of the invisible” focus on the unnatural presence of mercury along one of the mayor rivers of Europe, the Rhône.
Over the time, the river sculpted the valley and exercised the highest authority on its territories and the communities that settle down around it. Since the development of first heavy industries in the Valley (chemical industries that used the power of the stream coming down the Alps) its water flows are shaped by the rhythms of progress and witness a mutation of landscapes by virtue of social imaginary and massive spills of mercury.
Motivated by the need of control, humans have developed technologies to domesticate and measure the power of the stream. Further, the urge of bringing visible the effects of our own pollution recently joined the constant supervision of the flow and different machines and artefacts have been developed to measure the quality of water. Since the 1970’s, this was a sign that an early ecological consciousness and awareness about mercury spills began to rise.
Present in its original form in nature, mercury is artificially brought into our daily lives through industrial processes, artisanal gold mining and food chain (fishes, seafood, etc.). Mercury coexists as a glitch in nature, an artefact that reveals the vulnerability of the communities in its surroundings. Together with Sachiko K. Hirosue and Robin Schreiber from BDRW, I have completed the early stage of a long-term experimental research and construction of an interactive installation of an artefact that aims to answer the research question: How can a biomedia approach help for a better understanding of the Anthropocene?”
OFE V. Mediatheque Valais. nza AG pour mesurer la concentration de mercure dans l ’eau
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En fusionnant les médias électroniques et la science citoyenne, « Camera Obscura et les artefacts de l’invisible » utilise en même temps des bio-reporters naturels et génétiquement modifiés pour sensibiliser sur nos effets sur l’environnement en cartographiant les traces des artefact de notre progrès. D’une part, une table contient un « graphe » de données biologiques de 12 « hot spots » sous la forme de boîtes de Petri placées le long d’une représentation graphique du Rhône (gravée dans la table de Viège à Genève). En suivant un protocole, j’ai pris de la terre, de l’eau et des échantillons de son (le son n’étant pas utilisé à ce stade du projet). En outre, j’ai fait des cultures de fungi et des colonies de bactéries (bio-reporter naturels) pour voir l’invisible biodiversité à chaque point de la carte. De plus, avec les scientifiques de BDRW, les échantillons d’eau furent testés dans le but de déterminer leurs qualités. Des signes de mercure furent détectés mais les résultats n’étant pas encore confirmés le jour de l’exposition, ils ne furent par conséquent pas communiqués au publique.
By merging electronic media and citizen science “Camera Obscura and the artefacts of the invisible” uses both natural and genetically modified bio reporters to raise awareness of our effects in the environment by mapping the traces of the artefacts of our progress. On one hand, a table contains a “plot” of biological data from 12 “hot spots” in form of petri dishes placed along the graphical representation of the Rhône river (engraved in the table from Visp to Geneva). Following a protocol, I took soil, water and sound samples (sound will not be used at this stage of the project). Besides, I made the culture of fungi and bacteria colonies (natural bioreporters) to see the invisible biodiversity at each point in the map. Further, together with the scientist from BDRW, water samples were tested in order to determine its quality. Signs of mercury were detected but results were not yet confirmed at the day of the exhibition and therefore not released for the public.
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S3 Technical sheet, link to blog.
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Collaborative and transdisciplinary, Biodesign for the Real World is the team behind the bioreporters.
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Above, Camera Obscura RhĂ´ne Project as part of in Geneva in 2016. Below, as part of Hackteria international collaborative network, Jogja River Project (JRP) by Lifepatch, Indonesia, in 2013.
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“Camera Obscura et les artefacts de l’invisible” explores the invisible spectrum of progress and new possible modes of perception, offering a complex analysis of anthropogenic phenomena and proposing a new & extended ‘sensorial’ approach to nature. Like in post-industrial cities the connected captors are the vectors that shape private and public spaces, bioreporters are silent infiltrated agents deep and crosswise the environments and the bodies that inhabit it through ordinary technology.
“Camera Obscura et les artefacts de l ’invisible” explores the invisible spectrum of progress and new possible modes of perception, offering a complex analysis of anthropogenic phenomena and proposing a new & extended ‘sensorial ’ approach to nature. Like in post-industrial cities the connected captors are the vectors that shape private and public spaces, bioreporters are silent infiltrated agents deep and crosswise the environments and the bodies that inhabit it through ordinary technology.
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D’autre part, une installation interactive utilise cinq échantillons avec de l’eau contaminée et des bactéries issues de la bio-ingénierie qui deviennent fluorescentes en présence de mercure. Un système avec des LEDs, des lentilles et des capteurs de lumière excite la fluorescence des échantillons et lit la quantité de pollution (fluorescence et turbidité) qu’ils contiennent.
On the other hand, an interactive installation uses 5 samples with contaminated water and bioengineered bacteria that turn fluorescent in the presence of mercury. A system with LEDs, lenses and light captors will excite the fluorescence of the sample and read the amount of pollution (fluorescence and turbidity) that is inside.
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Chaque échantillon contient cinq différentes concentration d’eau polluée représentant cinq périodes différentes. Comme dans une « Camera Obscura », le spectateur peut choisir d’être le témoin d’une chronologie de changements environnementaux depuis les années 1970 dans la Vallée du Rhône en observant une représentation hyperréaliste à travers un trou. A l’intérieur de cette boîte noire, une manivelle déclenche un mécanisme horloger faisant tourner un carrousel avec des échantillons d’eau contenant des bactéries (bio-reporters) qui réagissent aux métaux lourds.
Each sample containts 5 different concentrations of polluted water in representation of different periods. Like in a camera obscura, the viewer can choose to witness a timeline of environmental changes since 1970’s in Rhône Valley by observing a hyperrealistic representation through a hole. Inside this black box, a manual lever triggers a clock mechanism with a carrousel that contains water samples with fluorescent bacteria (bio-reporter) that reacts to heavy metals.
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Un microcontrôleur traduira les données pour guider le système de tuyaux qui délivrerons l’encre noire dans une bonbonne de verre sphérique remplie d’eau. A microcontroller will translate data in order to guide the piping system that will deliver bits of black ink into a spherical carboy of glass filled with water from the Leman Lake. ¨
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“Plus les gens s’approchent pour voir ce qu’il se passe dedans, plus les traces d’anxiété vis-à-vis de notre progrès deviennent visibles.”
“The more people approach to see what happens inside, the more polluted the water and therefore the more visible it becomes the traces and anxieties of our progress.” 27
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...In all our contradictions “what manages to live in the ruins we have made?” ― The Mushroom at the End of the World: On the Possibility of Life in Capitalist Ruins, by Anna Lowenhaupt Tsing
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