leMag' N°7 by GOALI LTD

C'EST DANS L'AIR

KIRA RADINSKY

SPORTS D'ÉTÉ ET SI ON ESSAYAIT ?

UNE PROPHÉTESSE PARMI NOUS

LeMag.co.il

N°7 JUIN - JUILLET 2016

SANTÉ

FOCUS SUR LES BOBOS DE L'ÉTÉ

TERRORISME ENNEMIS DE L'INTÉRIEUR POUVOIR JUDICIAIRE

QUAND LE SYSTÈME S'ENRAY

DOSSIER DÉMOCRATIE

Notre démocratie est-elle en bonne santé ?

L'INVITÉ DU MAG' GILBERT MONTAGNÉ LeMag’ N°7 JUIN-JUILLET 2016 20,00

FRANCE-ISRAËL

LE JEU DU ‘POKER-FACE’

84 PAGES D’ENQUÊTES, D’INVESTIGATION ET DE DÉCRYPTAGE • leMag’ France Métropolitaine 4,85 € - Israël 20 ₪ - Belgique : 5 € - Suisse : 5,25 CHF Canada 6,86•CAD - Luxembourg : 5 € -N°7 Dom-Tom 7€ Juin - Juillet 2016 LEMAG.CO.IL •1

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

LAURENCE ZEMOUR

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DIRECTEUR DE PUBLICATION Remy Allouche remy@lemag.co.il RÉDACTRICE EN CHEF Caroll Azoulay caroll@lemag.co.il DIRECTION ÉDITORIALE Deborah Marciano deborah@lemag.co.il DIRECTRICE ARTISTIQUE Solène Sitbon solene@lemag.co.il GRAPHISTE Ilana Cohen ilana@lemag.co.il JOURNALISTES Naomie Ariel Karine Sarfati David Jortner Tal Bauman Kathie Kriegel Boaz Birkmaier Dahlia Perez Claire Zilberstein Ambre Bendayan Agnes Lichten Déborah Hosatte Katja Epelbaum Romane Hassoun PHOTO EDITOR fotolia - http://fr.fotolia.com/ IMPRESSION Old City Print DIRECTRICE ADMINISTRATIF ET FINANCIER Deborah Marciano deborah@lemag.co.il RESPONSABLE COMPTABLE Sandrine Samama sandrine.compta@gmail.com COMPTABLE Zaira Spencer compta@lemag.co.il MANAGER DE LA PUBLICITÉ Jean Wertenschlag sales@lemag.co.il RELATION PRESSE Caroll Azoulay caroll@lemag.co.il FONDATEUR Remy Allouche Éditions GOALI PRESSE LTD 514 388 016 : ‫ח’’פ‬ ‫ ירושלים‬- 13 ‫כנפי נשרים‬ Tél. : 02 654 01 78 / Fax : 1532 654 01 78 Vous souhaitez nous communiquer une information non commerciale liée à la vie de votre ville, de votre association ou de votre communauté ? Un seul Email : courrier@lemag.co.il

éditorial Tic Tac, Tic Tac...

elon une étude menée par Microsoft en 2015, notre capacité à être ultra connecté (grâce ou à cause des nouvelles technologies) a fait chuter notre temps de concentration moyen. De 12 secondes, il serait ainsi passé à 8 secondes en 15 ans. 1,2,3,4,5,6,7,8. À peine le temps de construire une pensée et encore moins de la développer ! Devenus complètement addicts à la rapidité d’exécution et à la prolifération des informations, nous éprouvons de plus en plus de mal à vivre le moment présent, tandis qu’une impression de constant surbooking nous étreint dès le réveil. Le temps nous échappe, c’est un fait. Et même si Paul Claudel affirmait : « Ce n'est pas le temps qui manque, c'est nous qui lui manquons », notre génération est confrontée au syndrome de l’horloge emballée. Notre tradition nous enjoint et nous permet, via des rendez-vous réguliers avec l’éternité, de devenir maître de notre temps. Chaque semaine, il nous est ainsi demandé de cesser notre course folle contre la montre. Pour ceux qui s’y conforment, finis les alertes info, Whatsapp, SMS, Posts, Tweets et autres perturbateurs de notre rythme biologique naturel. Les vacances sont aussi l’opportunité de reprendre le contrôle de notre temps et de notre vie. De se mettre en vacance de nos smartphones, tablettes et ordinateurs, afin de regarder nos enfants jouer, parler à nos parents et réapprendre à lire leMag’, par exemple… Vous y rencontrez des gens étonnants. André Djaoui, qui met son talent au service de l’art mais aussi de l’image d’Israël. Gilbert Montagné, en mode alyah. Stef Wertheimer, parti de rien et devenu l’une des plus grandes fortunes d’Israël. Vous serez également invité à découvrir des sports de plage bien différents des traditionnelles Matkot, à faire de délicieux smoothies et à réfléchir (plus de 8 secondes, on l’espère) grâce à notre dossier, au système démocratique qui nous gouverne. À vous de jouer, alors prenez le temps ! Bonne lecture ! Caroll Azoulay Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 5

SOMMAIRE JUIN - JUILLET 2016 LeMag’ N° 7

5 ÉDITO 8 ZAPPING 10

Les vacances, l’huile de coco, le soleil et la mer… LeMag’ a chamboulé votre programme en vous faisant découvrir des sports d’été hauts en adrénaline

Le judaïsme n’est pas une religion prosélyte, pourtant chaque année des centaines de candidats à la conversion en recherche d’identité spirituelle tentent de rejoindre le Peuple juif.

Coups de chaleur, piqures, déshydratation : compile des best of de l’été, à éviter.

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

LeMag' vous présente quatre activités originales à pratiquer en bord de mer

14 ENTREPRENDRE Au fil des années, sa petite entreprise

est devenue un immense conglomérat industriel. Stef Wertheimer est l’un des hommes les plus riches d’Israël. Portrait

TRIBUNE LIBRE

L'INVITÉ DU MAG

Robert Feldmann Président de l’UFE Israël

Les chansons de Gilbert Montagné traversent les générations. Interview d’une star pas comme les autres

20 IDENTITÉ

LeMag’ lève le voile sur la conversion. Un sujet qui n’en finit pas de créer des polémiques. Explications et témoignages

26 VACANCES À L'ISRAÉLIENNE

Tsimer

DOSSIER DÉMOCRATIE

FONCTIONNEMENT ET DYSFONCTIONNEMENTS. On la défend bec et ongles. C’est pour cela qu’on a souhaité examiner notre système démocratique d’un peu plus près

44 CULTURE

Une œuvre, un artiste. Il s’appelle Ovlac

46 SANTÉ Soleil, chaleur, insectes et bobos en

C'EST DANS L'AIR

tous genres sont de retour

Retrouvez LeMag’ sur www.lemag.co.il et sur facebook/lemag.co.il

L'AN PROCHAIN À JÉRUSALEM

LOISIRS

RENCONTRE AVEC…

REPORTAGE

C'EST L'HISTOIRE...

de Martin Gray Il s’est éteint tout récemment, mais sa flamme devrait rayonner encore longtemps

ÈRE DU WEB

Une famille d’olim nous fait découvrir son environnement et sa ville. Les Aïnouze ont choisi Gan Yavné

Jeux et Enigmes

André Djaoui est un artiste aux multiples talents, dont celui de défendre Israël avec une remarquable détermination

44 63

La gourmandise a trouvé son chef. Claude Bensimon réinvente la pâtisserie parvé

Ses algorithmes sont sa boule de cristal. Le monde entier veut connaitre son avenir grâce à Kira Radinsky

70 IMMOBILIER

Les jeunes Israéliens seraient-ils victimes de l’effet ‘Tanguy’ ?

France - Israël : Je t'aime moi non plus...

À LA UNE

BON GOÛT

BON À SAVOIR

Ovlac, ce voyageur passionné et photographe acharné nous offre des clichés rares.

C’est doux, c’est frais, c’est bon pour la santé … Et si on se faisait un smoothie ?

Adresses et infos utiles

De plus en plus exigeant, le public aspire au top en matière de dessert. Un chef répond à la demande.

Hommage à Martin Gray, l'homme qui ne renonça jamais au bonheur

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COURAGE

LE MEDEF AU TECHNION © Technion France

Le Président du MEDEF, Pierre Gattaz, sur le campus du Technion, accompagné de la Directrice Générale du Technion France, Muriel Touaty, et accueilli par le Président du Technion, le Professeur Peretz Lavie, lors de sa visite en Israël en mai dernier. Entouré d’une délégation de chefs d’entreprise, P.Gattaz s’est intéressé au tissu entrepreneurial israélien dans l’objectif de renforcer la coopération franco-israélienne.

L’acteur, réalisateur, scénariste et dialoguiste Yvan Attal a fait la une des médias à l’occasion de la promotion de son nouveau film « Ils sont partout ». Brisant la langue de bois, il n’a pas hésité à dénoncer l’antisémitisme ambiant qui règne en France. « Je suis choqué de voir comment l’UNESCO a pu voter cette résolution. C’est du négationnisme dans toute sa splendeur. C’est aussi grave de dire que les Juifs n’ont aucun lien avec Jérusalem, que de dire que les chambres à gaz n’ont pas existé » a-t-il dit lors d’un entretien accordé au site fdebranche.com.

LA FRANCE EN TÊTE DE PELOTON... NETANYA AUSSI 1857

OLIM DE FRANCE 2015 PAR VILLE D’INTÉGRATION 929

835

610

555 121

FIERTÉ

Chaque année, sur des milliers de soldats de l’armée israélienne, le Président honore 120 des plus remarquables d’entre eux. Ces soldats représentent une source d’inspiration pour leurs amis, des leaders dans leurs unités et des soldats d’élite de l’armée israélienne. Cette année sur les 120 soldats désignés pour recevoir cette haute distinction, on comptait six Français. Dont ces deux jeunes soldates issues de l’immigration française. Anael Elbaze et Levana Fitoussi. Bravo les filles !

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NETANYA

TEL AVIV JERUSALEM ASHDOD RAANANA HERTZLIA

119 HAIFA

116

ASHKELON HADERA

93 RISHON LETSION

NOMBRE D’OLIM DU 01/01/2015 AU 31/12/2015

7469 6439

6054

1303 689 FRANCE

ZAPPING LEMAG’

UKRAINE

RUSSIE

GRANDE BRETAGNE

(Source : Ministère de l’Intégration)

341

267

ITALIE

BELGIQUE

461 AUTRES PAYS D’EUROPE DE L’OUEST

AUTRES PAYS D’EUROPE DE L’EST

VIGILANCE

Les inspecteurs des douanes et le personnel de l'ISA ont déjoué une tentative de contrebande de quatre tonnes de chlorure d'ammonium vers Gaza au point de passage de Nitzana, le 3 mai dernier. Le chlorure d’ammonium est en général utilisé comme fertilisant, mais peut aussi servir à fabriquer des explosifs. Quatre tonnes du produit chimique, assez pour fabriquer des centaines de roquettes, selon les officiels israéliens, qui ont été trouvées dans des livraisons de sel pour la bande de Gaza.

FRENCH DELEGATION © Mark Neiman (GPO)

Une délégation de cinquante responsables régionaux, parlementaires et chefs de communauté se sont rendus en Israël, dans le cadre d’un voyage organisé par le CRIF Marseille Provence et le Conseil Départemental, en mai dernier. Parmi eux, douze collégiens juifs, chrétiens et musulmans, joueurs de football, et leurs accompagnants invités à partager ce voyage, pour participer avec une équipe israélienne à deux tournois de football, le premier à Haïfa, le second à Abu Gosh, village arabe proche de Bet Shemesh.

INDÉPENDANCE DIPLOMATIQUE

TAPIS ROUGE POUR ISRAËL À CANNES ! La ministre de la Culture de l’Etat d’Israël, Miri Regev, accompagnée de l’ambassadrice Aliza Bin Noun, ont été reçues par David Lisnard, Maire de Cannes, pour évoquer en marge du Festival, les coopérations culturelles entre la France et Israël. Pourquoi pas un festival international du film à Tel Aviv ?

6ÈME PLACE POUR AMIR

Belle prestation et score honorable pour Amir Haddad à l’Eurovision. Le représentant de la France a obtenu la 6e place pour sa chanson ‘J’ai cherché’. On aurait aimé qu’il trouve la victoire. Une prochaine fois peut-être !

Le corps diplomatique étranger a été reçu par le Président de l’Etat, le jour deYom Ha Atsmaout, pour célébrer le 68e anniversaire de l’Etat d’Israël. « Nous parlons des langues différentes, avons des cultures et des idéologies différentes, mais nous avons en commun une chose. Nous comprenons l’importance de la liberté. Nous appelons cette liberté ‘indépendance’ et c’est notre trésor le plus précieux » a déclaré le président Rivlin, avant de rappeler : « Il existe aujourd’hui des forces dans notre région qui cherchent à détruire notre liberté. Le Hezbollah avec son patron, l’Iran, ainsi que l’Etat islamique, ne sont pas les ennemis de tel ou tel état. Ils sont les ennemis de tous les états. Les ennemis de la liberté. Et c’est la raison pour laquelle nous devons tous être unis contre eux ».

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LEMAG’

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CET ÉTÉ,

SI L'ON TENTAIT AUTRE CHOSE QUE LA CHAISE LONGUE ?

Bronzer sur sa chaise longue, c’est agréable mais ça manque un peu d’adrénaline… Que diriez-vous de voler, surfer, plonger, vivre à fond pendant quelques minutes ! Romy a passé en revue (et, parfois même, testé pour vous) quatre sports de plage extrêmes : sensations et émotions garanties ! Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 11

LEMAG’

LE STAND-UP PADDLE

LE SURF Pour en apprendre davantage sur le surf, j’ai contacté Avi Sitbon, un surfeur professionnel. Il y a deux ans, il a eu l’idée d’ouvrir son business, la boutique « Avi Station ». Ici, vous pouvez pratiquer deux sports : le surf et le stand-up paddle. Rendez-vous pris à 7 heures du matin. Quelques minutes plus tard, ses élèves arrivent pour pratiquer un cours de surf. C’est là qu’Avi me chuchote, « va enfiler une tenue ». Je respire un bon coup et … « après tout, pourquoi pas ?». Ce n’est qu’une planche qui flotte sur l’eau, non ? Enfin, pas si simple quand même... Au bout de 5 minutes j’abandonne, mais il faut dire que je suis aussi adroite que Pierre Richard dans ses meilleurs jours…

Description du sport Le surf est un sport qui consiste à glisser sur les vagues, au bord de l'océan, debout sur une planche. Le surf se pratique dans des lieux précis nommés « bons coins », ce sont des plages baignées par des vagues plus ou moins grandes et propices à la glisse.

Pour quel public ? Tout le monde. Il n’y a pas de caractéristiques physiques à avoir. Je vous dis cela, car pendant ce cours, j’ai aperçu des élèves minces, gros, petits, grands et même… roux. Ce qui est important, c’est de faire confiance à sa planche et aux vagues pour éviter les bobos. Ce qu’a apparemment oublié de faire Alex, un jeune Allemand de 25 ans, qui s’est blessé au genou. « You have to feel the wave » (tu dois sentir la vague), n’a

pourtant cessé de répéter Avi… L’âge reste aussi un facteur essentiel. Plus tôt vous commencerez, plus vite vous apprendrez !

Où peut-on le pratiquer ? Les villes comme Netanya, Ashdod et Herzliya sont prisées des surfeurs, mais Tel-Aviv garde sa première place. Recommandée par les professionnels, la ‘Ville blanche’ compte de nombreux clubs et écoles de surf.

Combien ça coûte ? Surfons sur les prix. Pour une heure de cours, il faudra débourser 200 shekels. Parmi les quatre sports de plage proposés, le surf reste le plus abordable. Pour l’achat d’une planche simple, comptez 3000 shekels. Et franchement, ça vaut le coup pour se la jouer à la Brice de Nice !

Le conseil utile de Romy Je vous conseille de surfer tôt le matin avant de vous rendre au travail. Une heure de surf apporte une bonne dose d’adrénaline et une sérénité de longue durée. « C’est comme si j’avais couru 50 km », m’a confié Roy, un élève du cours. Vous attendez quoi ?

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Je vais peut-être vous décevoir, mais je n’ai pas essayé le stand-up paddle. Non, je n’ai pas eu peur, mais j’ai simplement voulu observer, comme toute ‘petite fille’ qui découvre quelque chose.

Description du sport Le stand-up paddle est un sport de glisse nautique qui consiste à ramer debout sur une grande et large planche, style surf, avec une pagaie. Au niveau du matériel, il est conseillé d’avoir une planche large et longue pour une meilleure stabilité.

Où peut-on le pratiquer ? Partout ! Sur toutes les plages d’Israël. Mais vous devrez prendre en compte les vagues. Les professeurs préfèrent enseigner sur de petites vagues, « small waves », car sur les grosses, « c’est trop dangereux ». C’est simple, on peut comparer le stand-up paddle à une balade sur l’eau, une balade très tonique !

Pour quel public ? Tout le monde, de 7 à 77 ans, que l’on soit un homme ou une femme. Les faits sont là, nous sommes de plus en

LE KITESURFING Le kitesurfing, nommé aussi « planche volante ou planche aérotractée », est un sport nautique de traction où la planche qui flotte à la surface d'une étendue d'eau, mer ou lac, est tractée par un cerf-volant, spécialement adapté, que l’on appelle aussi « aile » ou « voile ». Quels que soient votre âge et votre morphologie, peu importe, il faut avoir un bon mental, du temps, de la patience et surtout, la technique ! (Oui, ça fait beaucoup quand même).

LE WINDSURF

plus nombreux à nous croiser sur l’eau. Beaucoup de surfeurs aiment le standup paddle car c’est une manière de rester en forme, les jours sans vagues et de découvrir de nouvelles sensations de glisse. Les femmes préfèrent le côté balade et cardio afin d’entretenir un corps ferme.

Combien ça coûte ? Pour avoir le privilège de suivre une leçon privée, il faudra dépenser entre 200 et 250 shekels, et si l’apprentissage en groupe ne vous dérange pas, le prix tombera à 120 shekels. Le prix de la planche est de 3000 shekels, il vous faudra rajouter une centaine de shekels pour la pagaie.

Le conseil utile de Romy Un bon moyen pour vous sculpter un corps à la Bar Refaeli ! L’air marin et le vent salé apportant leurs immenses bienfaits au corps et au mental.

Les professionnels conseillent de pratiquer le kitesurfing sur les plages de Tel-Aviv ou sur la Kinneret. Son prix est de 500 shekels l’heure. Quant à l’achat du matériel, le prix du kitesurf peut aller de 4000 à 11 000 shekels ! Il faut mettre sa main à la poche pour vivre ce grand plaisir ! Mais attention aux accidents car l’adrénaline et les sensations fortes montent vite !

Tal Navarro. Ce nom ne vous dit rien ? Pourtant, elle fait partie des femmes les plus influentes d’Israël sur les réseaux sociaux. Experte en marketing digital, coach, consultante, plus de 15 000 «followers» la suivent sur Facebook et ses conseils sont suivis à la loupe dans le monde entier. Une femme active qui a aussi une passion, le windsurf. Elle devait donc figurer dans ce reportage ! Direction donc vers l’une de ses entreprises situées dans le quartier des affaires de Ramat Hachayal. Tal, c’est un soleil. Elle pétille et sourit. Pour elle, le windsurf est un moyen d’acquérir « la liberté, le pouvoir et un grand bonheur. Le contact avec la nature est si intense qu’il apporte dans notre corps l’adrénaline et le vrai ! En pratiquant ce sport, tu obtiens un mental d’acier », m’explique-t-elle. À la voir, ça donne envie de comprendre un peu mieux ce sport.

femmes, les hommes et les chiens ! Pour les chiens j’exagère, mais quelle que soit votre condition physique, vous pouvez y aller ! Néanmoins, il y a un élément important : la résistance et la volonté. On peut s’y mettre très tôt, certains enfants commencent dès l’âge de 6 ans avec un matériel adapté.

Où peut-on le pratiquer ? À la plage bien-sûr, mais aussi sur un lac, la Kinneret, par exemple. Et sinon ? A Eilat, Tel Aviv ou Haïfa. Tout dépend de votre localisation.

Combien ça coûte ?

Description du sport Le windsurf ou planche à voile est un type d’embarcation à voile minimaliste, qui a été conçue sur la base d'un surf. Elle est constituée d'une planche insubmersible et d'un gréement articulé à la planche par la base du mât. Le gréement, c’est quoi ? Tout simplement, l’ensemble du matériel situé sur le pont permettant sa propulsion par le vent. Compliqué ? Lorsque l’on voit réellement ce dont il s’agit, on se dit alors : « oui, bien-sûr, j’en faisais petit… » Le jargon de la mer tout simplement…

Pour quel public ? Tout le monde peut le pratiquer ! Les

Un sport de riche ? Son prix est élevé. Une heure de leçon vaut environ 500 shekels. Pour l’achat, un équipement de base coûte entre 1200 et 1500 shekels. Un équipement de compétition complet coûte 4000 shekels.

Le conseil utile de Romy N’ayez pas peur, donnez-vous la chance de commencer et prenez votre temps. Au début, 2 heures par semaine suffisent pour apprendre. Vous ne serez pas déçu par les sensations. Le windsurf réveille une énergie insoupçonnée, vous en serez surpris ! Romane Hassoun

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ENTREPRENDRE LEMAG’ UN JOUR, ON ENSEIGNERA LA VIE ET L'ŒUVRE DE

STEF WERTHEIMER

DANS LES ÉCOLES

té 1937 : Stefan (Stef) Wertheimer – né en 1926 – a tout juste onze ans lorsqu’il arrive en Israël avec ses parents. Derrière eux, l’A llemagne nazie s’apprête à anéantir ses Juifs. Les Wertheimer sont partis à temps de leur maison de Kippenheim, dans le Bade-Wurtemberg. La famille s’installe tant bien que mal à Tel-Aviv. Pour le jeune Wertheimer, tout est nouveau : ses copains de classe, à l’école Tel Nordau, parlent une langue qu’il maîtrise mal. Il s’y fera, mais il sent que les études ne sont pas faites pour lui.

UN ADOLESCENT BRICOLEUR À 14 ans, alors qu’éclate la Seconde Guerre mondiale, il quitte le collège. Sans aucun diplôme. Il trouve un petit job chez un vendeur d’appareils photo. On lui confie des pièces à réparer. Et le voilà qui se découvre un intérêt pour l’optométrie, qu’il se met à étudier avec passion. Il rencontre le physicien et chimiste Emanuel Goldberg : après avoir été l’un des fondateurs de la société d’optique Zeiss Ikon à Dresde, ce Juif russe a dû fuir l’A llemagne. Entre l’inventeur et l’adolescent – tous deux nouveaux immigrants – le courant passe. Nous sommes en 1943, dans ce qui s’appelle alors la Palestine. L’A ngleterre – puissance mandataire – recrute tous azimuts pour participer à l’effort de guerre. La RAF (Royal Air Force) l’engage – il a 17 ans – comme technicien de maintenance des systèmes optiques embarqués.

LICENCIÉ FAUTE DE DIPLÔMES

Stef Wertheimer est l’un des Israéliens les plus riches. Mais sa vraie fierté, c’est d’avoir été l’un des principaux artisans de l’indépendance industrielle d’Israël. Par comparaison, les success-stories d’aujourd’hui semblent bien pâles.

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En 1945, durant les derniers mois de la guerre, Stef Wertheimer se retrouve dans une unité spéciale que les Anglais ont préparée pour affronter les Allemands, au cas où ils envahiraient la Terre sainte. Peu après, fort de toute cette expérience, Stef Wertheimer trouve naturellement sa place dans le Palmach, puis la Haganah (brigade Yifta’h) où il aide à la mise au point de mortiers. Après les hostilités, Shlomo Gour qui vient de fonder la nouvelle unité scientifique de Tsahal (qui deviendra les usines Raphaël), l’embauche. Il y restera jusqu’en 1952 : faute de formation théorique, on lui fait comprendre qu’il n’est plus à sa place dans cette structure qui se veut le fer-delance des industries militaires israéliennes.

CRÉER DES EMPLOIS POUR PROMOUVOIR LA PAIX Cette vision conduit Stef Wertheimer à créer sept parcs industriels : à Tefen, Tel-Haï, Dalton, Lavon, Nazareth, Omer (dans le Néguev) et le dernier en Turquie. Il voyagera plusieurs fois aux Etats-Unis pour promouvoir sa vision d’un « Plan Marshall pour le Moyen-Orient ».

DANS UNE ARRIÈRE-COUR

UN PATRON AVEC UNE VISION

Stef Wertheimer s’installe alors dans la maison familiale de ses parents à Naharyia. Dans l’arrière-cour, sur 20 m², il ouvre un atelier – ISCAR, en hébreu ‫ – ישקר‬et se met à produire des couteaux, des burins, des outils pour découper et polir le métal. Pour vendre ce qu’il fabrique, il enfourche sa moto et fait le tour des quincailleries du pays. Il n’a pas de mal à trouver des clients. Israël, qui est à ce moment-là un pays en voie de développement, a besoin de tout. Stef Wertheimer conçoit alors des outils pour répondre à la demande de produits métallurgiques élaborés. Devant l’importance de son portefeuille clients, Discount Investments lui avance des fonds pour se développer et embaucher du personnel.

Jusqu’à aujourd’hui, ses clients se nomment Pratt & Whitney, Rolls-Royce, Snecma, General Electric, MTU Aero Engines, Techspace Aero, Solar Turbines, et beaucoup d’autres. En 2006, les excellents résultats d’ ISCAR attirent l’attention du gestionnaire de fonds américain, le milliardaire Warren Buffet. Celui-ci multiplie les offres. Stef Wertheimer a alors 80 ans. Il se dit que le moment est peut-être venu de passer la main. Il est d’accord pour une transition en douceur mais à deux conditions : premièrement, l’actionnaire majoritaire ne procédera à aucun plan social. Ensuite, son fils – Eytan Wertheimer – continuera à être associé à la direction des entreprises du groupe. Warren Buffet s’incline et acquiert 80 % des parts d’ ISCAR. Un deal de 5 milliards de dollars. Une transaction qui profite aussi à la fiscalité israélienne, qui empoche 1 milliard de dollars au passage.

DES USINES SUR LA COLLINE Au fil des mois et des années, c’est à partir de ce segment étroit – production d’outils et accessoires pour machines-outils – qu’ISCAR va se développer, autant en Israël qu’à l’international. En 1969, pour contrer l’embargo français qui fait suite à la guerre des Six Jours, ses usines tournent à plein régime. Pour s’agrandir, il négocie, en 1982, avec la mairie de Maalot, l’achat d’un grand terrain sur la colline de Tefen, à 15 minutes de Naharyia, d’où l’on domine toute la Galilée. Le gouvernement, qui entrevoit que cette jeune pousse va booster l’emploi dans le nord, le cautionne. Dès lors, tout va s’enchaîner très vite. Contre les banquiers, il réussit à garder le contrôle de son entreprise et fonde ISCAR Blades, qui devient bientôt l’un des premiers producteurs de pales de rotors pour les moteurs à réaction.

AIDER LES JEUNES En mai 2013, Buffet s’adjugera les 20 % restants pour 2 milliards de dollars de plus. Pour Stef Wertheimer, cette cession n’est pas synonyme de mise à la retraite. Aujourd’hui, dans les différentes zones industrielles qu’il a créées, en dépit de ses 90 ans, il se consacre à aider de jeunes entrepreneurs. Plus que l’argent, c’est la volonté de faire d’Israël une nation industrielle forte et indépendante qui aura motivé Stef Wertheimer toute sa vie durant.

1 MILLIARD

de dollars, chiffre d’affaires annuel moyen de sa société ISCAR Blades

UN ÊTRE PLEINEMENT HUMAIN Quand le père de Guilad Shalit – l’un des employés de l’usine ISCAR de Tefen – réalisa que son fils allait rester longtemps aux mains de ses ravisseurs, Stef Wertheimer le déchargea de toute activité et lui versa intégralement son salaire pendant cinq ans, pour lui permettre de se consacrer pleinement à la mobilisation de l’opinion internationale.

David Jortner © DR

FAIRE TRAVAILLER ENSEMBLE JUIFS ET ARABES AMÈNERA LA PAIX AU MOYEN-ORIENT "

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TRIBUNE LIBRE DE ... LEMAG’

“

L'UFE que j'ai l'honneur de présider depuis plusieurs années est une association française déclarée d'utilité publique en France depuis 1946. Nous sommes la plus ancienne association francophone d’Israël. Notre association est mondiale, possède au moins 150 représentations dans le monde, et son centre névralgique se situe à Paris : l'UFE MONDE. Nous sommes l'interface entre le Français devenu ou pas israélien et l'ensemble de l'administration française située en France ou en Israël par le biais du consulat général ou de l’ambassade de France. La France en Israël propose des services majeurs : écoles, lycées, centres culturels, la caisse de maladie des Français de l’étranger, caisse de bienfaisance, pôle emploi etc. … Les amis qui constituent notre équipe président chacun une zone territoriale : Tibériade, Haïfa, Tel-Aviv, Jérusalem, Raanana, Beersheva, Eilat. Etant conseiller consulaire élu, je siège dans toutes les commissions consulaires qui traitent de tous les sujets qui intéressent les Franco-Israéliens : les retraites françaises, le montant des bourses scolaires octroyées aux familles à revenus limités, bref tous les problèmes administratifs qui se posent. Être membre de l'A FE à Paris me permet, avec mes collègues du monde (90 en tout), de faire pression sur l'État afin d'amender les lourdeurs ou les aberrations de l'administration. L'UFE est à l'origine de réalisations pérennes comme le lycée franco-israélien Mikvé Israël. Nous venons d'inaugurer l'antenne culturelle francophone de Tibériade située dans un espace dédié à

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... Robert Feldmann Président de L'Union des Français de lÉtranger Représentation Israël (UFE ) la mairie même. Cette antenne a été financée en partie grâce aux subventions des sénateurs et sénatrices qui nous soutiennent, Christiane Kammerman, Olivier Cadic et Jacky Deromedi, mais aussi par la subvention de notre député Meyer Habib. Nous sommes intervenus afin de faciliter la reconnaissance des diplômes français en Israël. L'ambassadeur de France Patrick Maisonnave a organisé un forum francophone cet hiver afin de faire "un état des lieux" de la communauté. J'ai présidé la commission de la reconnaissance des diplômes. L'UFE, par notre voix, a bien relayé l'évènement avec les groupes de pression francophones afin de lever les blocages et les malentendus qui subsistent entre les deux pays. Nous avons un projet de maison de retraite pour francophones qui a été long à mûrir car difficile à monter, compte tenu des lenteurs administratives ; mais nous touchons au but. Enfin, nous avons un site web ufe-israel.com que vous pouvez consulter en permanence. Vous aurez tous les contacts dont vous pourriez avoir besoin en Israël et sur le site ufe-monde. com, vous aurez aussi toutes sortes d'informations au sujet de vos affaires ou de vos loisirs et ainsi, vous pourrez mesurer l'influence de notre association. En ce qui me concerne, je fais partie d'une famille de survivants et j’ai le judaïsme et le sionisme chevillés au corps. Toute mon action est dirigée pour le bien des olim qui font leur alyah. Je suis un associatif et tout naturellement, lorsque nous avons fait notre alyah, mon épouse, mes enfants et mes petits- enfants, j'ai poursuivi ici les engagements que j'avais

souscris là-bas, en France, au sein de la communauté juive. Nous ne pouvons pas, ma génération et celle de mes enfants du moins, nous couper de nos racines françaises ; je pense que ce serait une erreur. La force de ce pays est l'ouverture sur le monde civilisé car nous sommes entourés à nos frontières par un monde qui ne connait pas la démocratie, un monde de haine, de meurtres et de barbaries en tous genres. Nous devons, me semble-t-il, dans la langue maternelle qui fut la nôtre, être présent dans toutes les strates socio-politiques françaises afin d'expliquer toujours et encore ce qu'est l'État d'Israël et l'esprit du judaïsme. Notre mission est donc, certes, tout à la fois, de défendre les intérêts des Franco-Israéliens en Israël mais aussi les intérêts de l'État d'Israël en France. Qui mieux que nous, qui sommes pétris de culture française, pouvons mener à bien cette mission ? Les intérêts fondamentaux de l'État d'Israël ne coïncident pas avec ceux de la France, nous le voyons tous les jours... Mais nous ne devons pas nous décourager et continuer, car comme disait le vieux lion David Ben-Gourion : " Nous sommes là pour convaincre et non pour vaincre". Mes compagnons et moi-même restons à votre disposition pour vous aider, vous soutenir et trouver des solutions aux difficultés que vous seriez susceptibles de rencontrer. Cordial Chalom à tous. Dr Robert Feldmann robertfeldmann45@gmail.com

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L'INVITÉ DU MAG LEMAG’

GILBERT MONTAGNÉ

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À travers ses ‘On va s’aimer’ ou ‘Sunlights des tropiques’, on a l’impression de le rencontrer à chaque Bar mitsva ou mariage, et ses concerts font toujours salle comble. Il nous accompagne depuis plusieurs décennies et est toujours autant passionné par son métier. Gilbert Montagné s’est prêté au jeu des questions-réponses pour notre plus grand bonheur.

C’est à un Israélien que nous parlons désormais … Oui, en effet, j’ai fait mon alyah et même si je fais encore des allers retours, j’ai quand même cette impression d’être chez moi ici, désormais. Mon alyah résulte de ma volonté de vivre mes deux racines, juive et française, de manière cohérente en possédant les deux nationalités. Être touriste ne me suffisait plus. Je voulais me sentir en accord avec moi-même. En quoi cette nouvelle nationalité change-t-elle quelque chose dans votre relation à ce pays ? J’ai davantage envie de m’impliquer. Par 18

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L'HISTOIRE EST BIEN PLUS FORTE QUE DES DÉCISIONS PRISES SANS RÉFLEXION"

exemple, j’aimerai faire partager mon expérience en ce qui concerne le développement de l’accessibilité aux personnes en situation d’handicap. Notamment les personnes non voyantes. Depuis trois ans, je me rends compte des différentes difficultés à se mouvoir dans certaines zones et de la désinvolture des automobilistes qui n’hésitent pas à se garer sur les trottoirs. A qui comptez-vous vous adresser pour en parler ? J’ai déjà eu des contacts et je souhaite les poursuivre, avec la mairie de Tel-Aviv par exemple. Être juif, c’est aussi être

conscient que l’on a des devoirs à remplir à l’égard de son prochain et de la société. On constate ici un engagement individuel très fort, une empathie et une solidarité manifeste mais si certaines choses peuvent être améliorées, alors il faut s’engager en ce sens.

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ÊTRE TOURISTE NE ME SUFFISAIT PLUS "

Comment votre épouse et vos enfants ont pris votre décision de vivre en Israël ? Je suis un package à prendre dans son ensemble et ils savent qu’avec moi c’est livré avec ! Peut-être que je suis un peu plus passionné que mon épouse ne l’est, même si elle aime beaucoup ce pays. Il est vrai que j’ai eu un véritable coup d’amour pour Israël. Il m’arrive par exemple de venir seul car j’en ai envie, j’en ai besoin. Quel est votre rapport avec làhaut, pour parler pudiquement… J’aime bien cette question ! Pour moi tout ce qui est important vient de là-haut. Vous priez ? Absolument. Pas parce que je m’y sens obligé mais parce que je le ressens. Je suis reconnaissant de tout ce qui m’a été donné depuis le début de ma vie. J’ai beaucoup de chance de pouvoir vivre de ma passion et de pouvoir, en toute humilité, apporter du bonheur aux autres. C’est ce que vous allez faire au mois d’août prochain ? Oui, je suis vraiment heureux de me produire ici, le dernier concert ayant été un grand bonheur. Est-ce qu’Israël inspire votre créativité ? J’adore composer et écrire ici. D’ailleurs j’ai la ferme intention de présenter quelques inédits inspirés par ma présence en Israël. D’une façon générale, j’aimerais, lors de ce prochain concert, toucher des gens qui ne me connaissent pas sur scène. Quand on est un artiste comme vous qui avez composé des titres presque intergénérationnels, ne se sent-on pas enfermé par ces

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ETRE JUIF C'EST AUSSI ÊTRE CONSCIENT QUE L'ON A DES DEVOIRS À REMPLIR À L'ÉGARD DE SON PROCHAIN ET DE LA SOCIÉTÉ "

SES PLUS GRANDS TUBES

Vous apprenez l’hébreu ? Oui ! Je n’ai pas encore appris à lire, mais je travaille sérieusement l’oral. D’ailleurs ani medaber ve mevin ivrit !

succès que l’on vous réclame à chaque performance ? Quel artiste ne se sentirait pas fier d’avoir produit des tubes tels que ceux-là ? Mais cela ne m’empêche pas de chanter et d’interpréter des morceaux qui me sont chers. Il est vrai parfois qu’on aurait aimé voir fonctionner des chansons mieux qu’elles ne l’ont été ; mais c’est hors de nos mains. Une dernière question sur l’image d’Israël à l’étranger. Quel regard portez-vous sur les récentes tentatives visant à délégitimer Israël? Je pense notamment au vote de la France à l’Unesco. Il y a une ingérence qui n’est pas normale et un aveuglement de l’esprit car comment expliquer autrement ce genre de décision ? Je trouve ça complétement stupide, insultant et sans intérêt. L’histoire est bien plus forte que des décisions prises sans réflexion. Vous êtes un homme généreux. Quelle qualité vous parait le plus vous définir ? C’est difficile de répondre à cette question. Mais je dirais l’écoute des autres et notamment de ceux que je ne connais pas. Chacun est différent et important. Et je tiens à accorder de l’importance à chaque personne. Propos recueillis par Ambre Bendayan

Gilbert Montagné sera en concert le 16 aout, au Heichal Hatarbout à Tel Aviv. Réservations : www.israstage.com Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 19

IDENTITÉ LEMAG’

CONVERSIONS

LA BOITE DE PANDORE

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

« Vous êtes Juif » ? C’était la question plutôt drôle, hardiment posée par Elie Kakou, dans un sketch des années quatre-vingt-dix... Ici, la question serait plutôt : « Qui est Juif ? ». Parce qu’elle fait écho à cette interrogation identitaire de la société israélienne depuis ses origines ; Ben Gourion lui-même s’est interrogé et penché sur le sujet dans la Déclaration d’Indépendance... Qui ? Comment ? De quelle façon (se) convertir ? Ce débat reflète aujourd’hui, en Israël, les clivages d’une société plurielle où un consensus a du mal à émerger. Car la conversion, c’est aussi ouvrir une boîte de Pandore…

l y a moins d’un an, un dernier rebondissement politique a remis le sujet au cœur de l'actualité. Au mois de juillet 2015, la nouvelle proposition de loi sur les conversions, initiée par l'ancien député Elazar Stern et par l'ex-ministre de la Justice Tzipi Livni, crée la polémique. Ce projet de réforme a pour objectif de faciliter le processus de conversion à l'échelle nationale. Le but est d’encourager la conversion au judaïsme des centaines de milliers d'Israéliens originaires de l’ex-Union Soviétique et considérés comme "sans

religion". Un statut compliqué en Israël puisque ces citoyens sont reconnus comme ‘juifs’ par la loi israélienne au retour, mais ‘nonjuifs’ par la hala’ha. En donnant la possibilité aux rabbins municipaux de tenir leurs propres tribunaux de conversion, Livni a jeté un pavé dans la mare. Car la conversion a toujours été l'affaire du Grand Rabbinat et du ministère des Affaires religieuses. Point. Après d'âpres débats entre les formations politiques, le projet, qui provoque nombre de crispations, est annulé. Livni parle « d'un revers pour les cen-

taines de milliers de citoyens qui ont immigré en Israël, qui vivent avec nous, servent dans l'armée et qui continueront à être des citoyens de seconde classe ». Aujourd'hui, la tempête passée, un état des lieux s’impose. Le Rav Avraham Sellem, expert en la matière, qui dirige un oulpan de conversion pour francophones, a accepté d'aborder le sujet avec nous et de lever le voile sur ce dossier complexe. Religion, nationalité, intégration ; la conversion soulève des notions qui nous parlent avant tout de notre identité.

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IDENTITÉ LEMAG’

CONVERSIONS, LA BOITE DE PANDORE

lors en quoi cette loi, qui visait à autoriser les rabbins municipaux à tenir des tribunaux de conversion, aurait-elle changé la vie des candidats à la conversion ? Selon le Rav Sellem, il faut revenir au contexte : « On a toujours considéré le sujet de la conversion comme un problème brûlant en Israël. De nombreux députés considèrent les nombreuses exigences de ce processus comme l'obstacle qui freine les candidats ». Ce qui expliquerait la réticence des candidats éventuels à franchir le pas. Le Rav pointe du doigt la question ‘tabou’ : « la conversion doit-elle être le passeport d’entrée de ceux qui s'engagent véritablement à vivre selon la loi juive ou une simple reconnaissance nationale d'une personne qui se dirait juive, et dans ce cas, trouver des solutions dans la hala’ ha pour faciliter sa conversion » ? Du point de vue de la hala’ha au sens strict, l'approche consiste à vérifier l'engagement d'une personne envers la Torah. Le Beth Din pose des questions générales et vérifie si la personne est impliquée, si elle a une volonté de progresser, si elle est intégrée dans une communauté. Rav Sellem nous explique qu’au moment même de la conversion, la personne affirme « qu'elle s'engage à respecter toutes les mitsvot de la Torah, celles ordonnées par les Sages ainsi que toutes les ‘ bonnes coutumes du peuple d'Israël’ » et proclame « sa foi en un D.ieu unique ». Il rajoute qu’en règle générale, « ce qui dérange vraiment le Beth Din,

c’est le candidat qui affirme ouvertement qu’il refuse de respecter une mitsvah spécifique ». Autre sujet à polémique selon le spécialiste, « le terme ‘religieux’ recouvre un spectre de notions très larges… Des gens vous disent faire shabbat et manger cacher sans être pour autant des ‘ harédim’. D’autres, les ‘massortim’ s' identifient clairement avec " l'être juif ". C’est cette multitude de courants qui transforme la conversion en un véritable parcours d’obstacles ». De là, découle cette volonté d'ouvrir davantage la conversion, de trouver une solution hala’hique permettant à ces personnes de devenir ‘juifs traditionalistes’. Il nous cite alors le Rav Haim Amsellem, ancien député et 'talmid ‘ha’ham, qui défend la position suivante : « vérifier que les candidats aient déjà le profil de traditionalistes. Ce qui favoriserait déjà la conversion de beaucoup plus de gens ». Les positions diffèrent ainsi selon les différents courants en Israël. Le Rav Sellem ajoute que le Rav Nahum Rabinovitch (courant religieux sioniste), dirigeant la Yéshiva de Maalé Adoumim, a déclaré dernièrement qu'il voulait s'occuper particulièrement des jeunes âgés de moins dix-huit ans dont la mère ne veut pas se convertir. « Ce sont des enfants qui grandissent comme des Israéliens et qui, en devenant adultes, connaîtront des Juifs. Avec ce risque, dans le cas de mariages mixtes, d'avoir dans vingt ou trente ans, un taux d'assimilation en augmentation, comme c'est le cas en Diaspora. Que répondre à

1984 et 1991

1950 La Knesset vote la Loi au retour, qui donne à tout Juif, ou à toute personne d’ascendance juive, le droit d'immigrer en Israël.

Deux lois précisent le fonctionnement du Grand-Rabbinat d'Israël et fixent ses domaines d'intervention. Le Grand-Rabbinat, dirigé depuis l'Indépendance par les orthodoxes, gère la vie religieuse et administrative des Juifs israéliens pour ce qui concerne les mariages, les divorces et les conversions.

En 1953 et 1980 22

cela ? Ces jeunes seront convertis, certes, mais quel sera ensuite leur niveau religieux ? ». Pour autant, « quels que soient les idées et les projets, les responsables religieux ont toujours à l'esprit de travailler avec le Grand Rabbinat d'Israël, sans entrer en guerre avec la Rabbanout ». Quand on évoque la conversion, impossible de ne pas s’interroger sur le statut de ces centaines de milliers de citoyens « qui ont immigré en Israël, qui vivent avec nous, servent dans l'armée … » et qui n’ont pas le statut de ‘Juifs’ au regard de la hala’ha, comme l’a déclaré l'ancienne ministre Livni. Pour le Rav, « les Juifs qui viennent de l'ex-URSS ont derrière eux soixantedix ans d'une assimilation forcée qui les obligeait à dissimuler leur judaïsme, leur identité. Durant la vague d' immigration des années 90, j’enseignais l’ hébreu à des groupes d’olim, dont beaucoup de Russes. Nombre d’entre eux se sont fait refouler lors du processus de conversion, car pour eux, il s'agissait de passer un examen de connaissances ». Il rajoute : « or, être juif, c'est un engagement de la personnalité pour le respect de la Torah et des 'mitsvot', concept identitaire qu’il leur était difficile d’intégrer, eux qui ont été coupés de force de leur identité durant des décennies… ». Chaque année, dix à quinze personnes se présentent dans l’oulpan guiour du Rav Sellem. Des candidats potentiels à la conversion présentant deux profils types. « Nombre de candidats à la conversion sont des enfants issus de couples mixtes dont le père est juif. Notre rôle est de leur

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Sauvetage des Juifs d'Éthiopie au travers des opérations Moïse et Salomon. Ces deux épisodes remettent au cœur du débat la question de savoir : « Qui est juif ?». Les autorités israéliennes et le Grand Rabbinat divergent sur les solutions à apporter au problème.

“ “

qui viennent ici pour se convertir ont déjà fait un certain travail et ne débarquent pas comme ça. Pour eux, vivre un an en Israël, et plus particulièrement à Jérusalem, crée une intensité et un vécu. Ils auront appris en un an dans le pays, ce qu' ils auraient peut être appris en beaucoup plus de temps dans leur communauté d'origine ». Dahlia Perez et Naomie Ariel

L'inclusion de la conversion dans la loi du retour a tourné le processus de conversion en un exercice politique plutôt que religieux. Beaucoup de gens se convertissent à des fins d'immigration et non pas de religiosité sincère "

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Déclaration faite en 2006 par le Rav Shlomo Amar, ancien Grand rabbin d’Israël, actuel Grand rabbin de Jérusalem.

Nous avons reçu des témoignages sur certains rabbins privés qui font des conversions en échange d'argent, en Amériques du Nord et du Sud et en Europe "

Le Guer vaut mieux que le peuple qui se tint aux pieds du mont Sinaï. Pourquoi donc ? Parce que ce peuple, s’il n’avait pas vu et entendu les voix, les lueurs et les éclairs, le tonnerre et le son du Chofar, n’aurait pas accepté le joug divin. Le Guer par contre, qui sans rien voir de tout cela, vient de lui-même se plier à la loi divine, n’est-il pas ce qu’il peut y avoir de plus cher aux yeux du Créateur ?

Déclaration faite en 2011 par le Rav Shlomo Amar, lors d’une réunion spéciale du Comité de l’Immigration de la Knesset.

expliquer que ce n'est pas seulement une régularisation, une formalité. C'est aussi s'engager, étudier ». Et de rajouter : « Nous voyons aussi de plus en plus de gens qui s’intéressent au judaïsme, car en recherche d' identité spirituelle. Ils viennent à nous et demandent à se convertir ». Mais tout le monde ne reçoit pas sa conversion pour autant. Pour le Rav Sellem, « les personnes qui ne sont pas prêtes le comprennent souvent d'elles-mêmes. Elles décident d'arrêter en cours de processus ». Et de continuer : « l'approche du Beth Din est d'aider la personne. On n’assène pas abruptement au candidat qu' il a raté son guiour et qu' il ne peut pas passer l'examen. On lui dit qu' il a encore certaines lacunes à compléter et qu' il doit revenir nous voir dans quelques mois. Lorsqu’une personne n'a pas suffisamment approfondi le thème de la émouna, on lui conseillera d'aller suivre certains

cours et de revenir ». L'approche est d'aider, d’accompagner la personne prête à faire des efforts. Et certains candidats les plus ‘tenaces’, parmi les deux cent cinquante dont le Rav s’est occupé depuis ses débuts, l’ont marqué, plus que d‘autres dont … un ancien pasteur qui a intégré depuis l’une des plus grandes yéshivot du pays et deux frères convertis et installés depuis 15 ans déjà dans le Shomron, dont la mère âgée de soixante-huit ans suit maintenant le programme... Enfin, quant à l’idée plutôt répandue qu'il est bien plus facile de se convertir en Israël qu'en France, le Rav rétorque que « cette question a déjà été traitée dans les textes de nos Sages où il est mentionné que dans certains endroits, on convertissait facilement, et dans d'autres, plus difficilement. La conversion en Israël est liée à un besoin local ». Il ajoute que « les gens

Au cours des années 90 Plus d'un million de personnes en provenance de l'ex-Union Soviétique arrivent en Israël. Ils bénéficient de la loi au retour sans pour autant être reconnus, pour beaucoup, juifs par la loi religieuse.

”

Midrach Tanhouma, Parachath Lekh Lekha

1998

L'immigration massive en provenance de l'Ex-Union soviétique et l'émergence des courants conservateurs et réformés en Israël poussent le gouvernement à essayer de résoudre les différends concernant le processus de conversion au judaïsme. La Commission Neeman est créée.

1997

Yaacov Neeman

La Commission Neeman rend son rapport. Elle préconise de laisser la décision finale aux autorités orthodoxes, via des tribunaux de conversion.

Proposition de loi (annulée) pour permettre aux rabbins municipaux d'établir leurs propres tribunaux de conversion. La tentative de réforme crée un tollé. L'autorité de conversion reste en définitive confiée exclusivement à des tribunaux relevant du ministère des Affaires Religieuses et du Grand Rabbinat.

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IDENTITÉ LEMAG’

Tsipora, 37 ans, originaire de Courbevoie, en Israël depuis un an. Convertie en France J'ai été en quête spirituelle depuis mon enfance. Ma grande sœur pratiquait le catéchisme et je lui posais des questions sur D.ieu, sur ce qu'Il était et sur ce qu'Il représentait. À l’âge de douze ans, j'ai dû rédiger ma profession de foi. J’ai donc commencé à lire la Bible. Et là, me sont venues des questions épineuses : « Pourquoi D.ieu ne parlait-il qu'aux Hébreux » ? « Pourquoi nous, Chrétiens, nous considérions-nous comme descendants de Jésus lui-même juif »? Plus tard, je me suis penchée sur d'autres religions monothéistes, dont l’Islam. Et puis j'ai fait la connaissance d’un garçon juif non pratiquant. Il m'a parlé des fêtes juives et je me suis intéressée à sa religion. Je suis tombée sur une émission de Josy Eisenberg sur les B'nei Noah (personnes qui s'engagent à suivre les Lois noahides). J'ai beaucoup lu sur ce sujet, les textes de Maïmonide entre autres. Je me suis alors considérée comme une B’nei Noah pendant assez longtemps. Mais je ne me sentais pas assez engagée envers D.ieu. J'ai lu alors "Le livre des égarés". C'est en découvrant cet ouvrage

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Tém que ma foi juive s'est révélée. J'ai eu une réaction épidermique : des frissons, la chair de poule…j'en ai même pleuré. Ce livre m'a ouvert les yeux sur ce en quoi je croyais. Puis j'ai pris le temps de lire des ouvrages sur la pratique juive. Et j'ai décidé de me convertir. Au même moment, je commençais à exercer dans un cabinet d'avocat. Je me suis occupée du règlement d'un divorce d'un couple juif qui m'a mis en contact avec un rabbin du Consistoire. Je lui ai fait part ensuite de ma décision et j'ai transmis ma lettre de demande de conversion au Consistoire. J'ai été reçue assez rapidement. À l'époque, le processus était assez flou, je ne savais pas vraiment combien de temps ça allait durer ; j'avais juste une liste de livres à lire et à étudier et je voyais de temps en temps le rabbin. Par la suite, j’ai assisté à des cours de Torah, une fois par semaine. Ce qui m'a marquée, c'est ma transformation, comme celle d'une chrysalide en papillon, avant d'arriver à ma nouvelle néchama (âme). Il y avait toujours l'oreille attentive et l’œil bienveillant de mon rabbin. Jamais de regard désapprobateur. Il m'a laissé le temps de voir les choses et de me transformer. Toujours ouvert, disponible. Ça m'a beaucoup aidée en cette période de doutes, de questionnement où l’on ne sait jamais si ce que l’on fait est bien, où l’on a besoin d'être rassuré. L'accueil que nous réserve la communauté est également important. Des attitudes de défiance ou de rejet, il y en a eu, à cause de mon statut de convertie ou de la couleur de ma peau. J'ai vécu des scènes difficiles mais elles ne m'ont jamais fait douter de mon engagement. Je me suis attachée à ce que dit la Torah et non aux discours des gens.

Noa, originaire de Paris, en Israël depuis dix ans J'ai commencé un processus de conversion à l'âge de vingt ans. À l'époque, ça m'a semblé très dur, je me suis découragée avant même de vraiment commencer. Mais le judaïsme, c'est quelque chose qui m'a poursuivie toute ma vie. C'est bien plus tard que j'ai refait une tentative, en commençant chez les libéraux, tentative qui m’a fortement déçue. Et puis j'ai eu envie de me tourner vers les orthodoxes parce que pour moi, se convertir, c'était accepter pleinement le joug des mitsvot. C'est aussi par amour de la Terre d’Israël que je ressentais le besoin d'être orthodoxe et c’est pourquoi j'ai fait tout le processus en immersion totale, en Eretz. Le moment le plus marquant de ce processus a été pour moi le passage au 'mikvé', que j'ai fait en France. Outre le fait de dire que l'on respectera les mitsvot, le shabbat, et autres lois, on nous demande aussi de promettre fidélité au Peuple juif. J’ai trouvé ça extrêmement fort et émouvant de souligner cet engagement, puisque devenir juif c'est dès lors, faire partie du 'Peuple' juif. La principale difficulté dans le processus a été pour moi la nouvelle approche à avoir avec mon entourage non-juif. Faire attention à ne pas blesser mes amis ou ma famille tout en imposant mes nouvelles contraintes alimentaires quand j'étais amenée à ne pas pouvoir partager un repas, par exemple, ou à devoir leur expliquer pourquoi il était important pour moi de faire shabbat et du coup d'être injoignable... C'est aussi difficile parfois d'affronter des réflexions très blessantes sur mon statut. Une fois, à la synagogue, au

oignages cours d’un shabbat, une femme m'a dit : « de toute façon, votre sang ne sera jamais juif ». Maintenant, avec le recul, je me dis que finalement ce n'est pas mon problème si certains passent outre l'interdiction de rappeler à un 'guèr' qu'il est converti ou qui n'en pensent pas moins en silence. De plus, dans la amida, nous prions pour les 'guèrei hatzadek', les 'convertis de sincère volonté'. Franchement, savoir que des millions de Juifs prient pour moi trois fois par jour, c'est quand même extraordinaire. Et l'essentiel, au bout du compte, c'est le rapprochement avec Hachem.

Elishéva, 75 ans, originaire de Nice, en Israël depuis dix ans Je me suis très vite intéressée au judaïsme, même si j'ai fait ma conversion, il y a peu de temps. J'étais auparavant …une religieuse, une bonne sœur. Il y avait une communauté à Jérusalem, située coté Est. Au sein de cette communauté, il y avait des sœurs assez proches du judaïsme, même très proches. L'une d'entre elles est décédée, l'autre est tombée gravement malade. Elle s'est retrouvée à l'hôpital fran-

çais et on m'a demandé de rester car l’établissement ne pouvait l'accepter que sous la condition qu'une sœur soit détachée de la communauté pour s'occuper d'elle. On m'a précisé à l'époque que ça durerait un an ou deux... J'ai dit oui. À ce moment-là, je ne pensais pas une seconde à la conversion. Mais j'étais, néanmoins, très intéressée par le judaïsme. Bref, finalement cette sœur est décédée au bout de huit ans, ce qui m'a permis, dans l'intervalle, de faire un cheminement extraordinaire. C'est là que j'ai découvert les cours du Rav Dynovisz, qui m'ont vraiment emballée. Je me suis dit : « la vérité est là, dans la Torah ». Cette étude, je ne la voyais pas dans le christianisme. Ou alors, il s'agissait d'une étude chrétienne, et non juive. Et moi, ce qui m'intéressait, c'était une lecture juive. Je faisais aussi écouter ces cours à cette sœur à l'hôpital. Elle ne pouvait pas parler, à cause de ses AVC successifs, mais elle était ravie d'écouter. Ma demande de conversion s'annonçait très difficile, mais tout s'est passé facilement, c'est cela qui est assez étrange... Quand j'ai annoncé à la congrégation que je voulais tout quitter, le couvent, l'église catholique, pour me convertir au judaïsme, la Supérieure générale est tombée des nues. Elle m'a dit : « Ça va être très dur, tu sais. Déjà vis à vis de Rome, parce que tu as prononcé des vœux perpétuels ». Je me suis dit, on verra bien... « Rome peut très bien refuser, si tu ne donnes pas une raison très grave », m'a-t-on prévenue. Très grave, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est si, par exemple, j'avais été enceinte... Mais ce n'était pas le cas ! Que dire ? Alors j'ai décidé qu'après tout, j'allais révéler la vérité. « Je quitte le couvent, l’Église, ce genre de vie, je veux

me convertir au judaïsme ». Du coup, cette raison a été considérée comme assez grave ! Et j'ai eu ma réponse très vite. J'ai quitté le couvent. Ils ont été très durs avec moi. Ils m'ont demandé de changer de passeport, de partir… J'étais dans une hôtellerie tenue par des Frères de Sion qui étaient très pro-Juifs pourtant... J'avais un visa pour deux ans dans mon passeport, cependant j'ai dû faire plusieurs allers retours, ce qui étonnait la douane, avec un visa de trois mois. Cette période n'a pas été facile. Comment trouver un appartement ? Je n'avais pas d'argent, je n'avais rien. Et puis j'ai eu des 'nissim' et j'ai trouvé très vite un logement. J'avais une maison à Nice et ma sœur l’a prise en viager. Elle m'envoie de l'argent tous les mois, ce qui me permet de vivre ici. Avec le programme de conversion que j'ai suivi, j'ai énormément appris. Je suis sortie d'un monde obscur pour en découvrir un autre, totalement différent. À mon âge, ce n'était pas évident ! On était une quinzaine et j'étais la grand-mère de tout le monde ! J'ai un souvenir inoubliable de l'année de mon 'guiour'. Le Rav Sellem m'a beaucoup aidée. Au moment de passer devant les dayanim, j'ai eu un peu peur parce qu'il y avait des lois, des prières à connaître par cœur, et à mon âge, ce n'était pas évident. Maintenant, ça va. Doucement, tout s'est mis en place. Un conseil ? Surtout ne désespérez pas. Il faut vraiment prendre patience et avoir de la ténacité. Si vous voulez vous convertir, n'ayez pas peur des embûches et des déceptions que vous pouvez rencontrer. N'ayez pas peur ! D.P

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VACANCES À L’ISRAÉLIENNE LEMAG’

QU'EST CE QU'UN TSIMER ?

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LE NORD D'ISRAËL ET LES VACANCES Le Nord d’Israël est une source inépuisable de découvertes, de randonnées, d’attractions pour toute la famille et pour tous les âges. Vous pourrez faire de vos vacances un moment actif rempli de souvenirs inoubliables. Vous pourrez ainsi y faire du canoë Kayak, du Quad, des randonnées à cheval, à pieds, en Jeep, de la patinoire, du bowling . Une foule d’attractions vous y attend. Ceci sans compter le côté historique et les paysages originels qui font la particularité de toute cette région.

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• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

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p.30

p.34

LES DIX LOIS CLÉS

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

LA DÉMOCRATIE MISE À L’ÉPREUVE

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DÉMOCRATIE : NOTION BIBLIQUE OU PROFANE ?

DOSSIER

DÉMOCRATIE ISRAÉLIENNE FONCTIONNEMENT ET DYSFONCTIONNEMENTS Selon l’ONG autrichienne ‘The democracy ranking association’, Israël est la 24ème démocratie au monde sur 113 pays recensés par son classement annuel des démocraties dans le monde. Israël reste ainsi la « meilleure démocratie » de la région Afrique du Nord-Moyen-Orient. Un fait inattaquable. En tant que citoyens israéliens, nous sommes cependant parfois confrontés à des incohérences qui nous donnent le droit de nous interroger sur notre système politique. Quand la démocratie bégaye, pèche par excès ou fait du zèle. C’est le sujet de notre dossier.

Dossier coordonné par Caroll Azoulay

p.38

KNESSET ET POTINS MONDAINS

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LES GRANDES MANŒUVRES !

Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 29

LA DÉMOCRATIE MISE À L'ÉPREUVE L’État d’Israël est un état sans constitution, affichant fièrement son identité juive et son caractère démocratique. La réalité du terrain n’obligerait-t-elle pas Israël à redéfinir certains aspects de son système, au risque de pécher par excès ? Quelles sont les limites de la démocratie ? Comment Israël peut-il assurer son avenir face aux menaces extérieures et intérieures, tout en restant démocratique ? Ces dernières années, l’actualité et les faits divers ont mis au grand jour des questions essentielles sur l’identité de ce pays. Nous en avons choisies quelques-unes et demandé à un expert, le Dr Emmanuel Navon, Professeur de sciences politiques, de nous éclairer sur ces dilemmes de l’État d’Israël. UN SYSTÈME ÉLECTORAL SOUMIS AU JEU DES PARTIS À chaque élection, on constate qu’aucun gouvernement ne va véritablement jusqu’au bout de son mandat, que les petits partis peuvent faire tomber une coalition (voir article en page 40) et que la proportionnelle intégrale n’est pas le meilleur système pour la stabilité des institutions du pays. L’actuel gouvernement, qui est le 34e de l’Histoire du pays, s’est reposé pendant un an sur 61 députés, le minimum requis pour former une coalition. Qu’est-ce qui bloque dans le système électoral ?

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

Emmanuel Navon : Les coalitions sont plus stables qu’on ne le croit et jusque dans les années 90, ce sont des raisons indépendantes au système électoral israélien qui ont fait tomber les gouvernements, système électoral qui a, certes, des défauts. Ces dernières années, c’est le vote du budget qui a fait chuter le gouvernement. Le budget biennal proposé par Netanyahou devrait renforcer la stabilité de la coalition. À deux reprises, les Israéliens ont voté directement pour le Premier ministre et, bien que la loi ait changé, ces votes ont eu des effets chroniques sur les électeurs qui votent moins qu’avant pour des petites formations politiques.

DÉMOCRATIE ISRAÉLIENNE

DOSSIER

FONCTIONNEMENT ET DYSFONCTIONNEMENTS UN POUVOIR JURIDIQUE AU-DESSUS DU POUVOIR LÉGISLATIF ? À plusieurs reprises, la Cour suprême a annulé des lois votées par la Knesset et rendu nulles des décisions gouvernementales. Comment les juges ont-ils tellement de pouvoir alors qu’ils ne sont pas élus par le peuple. N’est-ce pas une menace concrète sur la démocratie ?

E.N. : Les instructions et règles de l'armée sur l'usage de la force et des armes à feu sont claires et doivent être respectées. Si Elor Azria a passé outre ces règles et instructions, il devra être puni. Le film diffusé sur l'évènement laisse peu de place au doute, à savoir qu'il semble qu'A zria ait tiré sur un terroriste neutralisé qui ne représentait plus de danger - un acte clairement contraire aux règles et à l'éthique de Tsahal. Mais les faits seront déterminés à l'issue du procès et il faut laisser la justice suivre son cours. La polémique n'a donc pas lieu d'être.

E.N. : Une fois de plus, l’absence de constitution laisse un vide juridique qui a donné des pouvoirs de plus en plus importants à la Cour suprême. Le président de la Cour, Aaron Barak, avait étendu ses pouvoirs en interprétant à sa manière les lois existantes et permettant légalement d’annuler des lois votées par une majorité d’élus. Cette révolution constitutionnelle, qui s’est opérée il y a vingt ans, due précisément à l'absence de constitution et qui a permis aux juges de s’arroger d’importants pouvoirs, illustre le fait que les limites du pouvoir juridique ne sont pas clairement établies. En France, le Conseil constitutionnel peut invalider des projets de loi mais pas des lois déjà votées. Or en Israël, ce genre d’autorité extérieure à la Knesset et à la Cour suprême n’existe pas. (NDLR : Le récent accord de coalition signé entre le Likoud et Israël Beiteinou prévoit le vote d’une loi qui imposera à la Cour suprême de réunir le quorum entier de la Cour, soit les quinze juges, pour invalider une loi votée par la Knesset. Jusqu’à présent même trois juges suffisaient à annuler une loi).

DÉMOCRATIE VS TERRORISME Le cas du sergent Elor Azria, 19 ans, inculpé d'homicide pour avoir achevé, le 24 mars dernier, un terroriste palestinien blessé, divise profondément les Israéliens. Certains plaident pour le respect par l'armée des valeurs éthiques comme l'usage proportionnel de la force et d'autres, au contraire, défendent le militaire en invoquant la multiplication des attaques terroristes palestiniennes. Toutefois, le procès-verbal de l'interrogatoire du soldat diffusé par Aroutz 2 indique que de nombreuses déclarations du soldat contredisent le récit de l'incident, rapporté par l'accusation... Comment un système démocratique confronté à une guerre terroriste d'usure doit-il se positionner dans un tel cas ?

QUAND LES JUGES DÉFONT LA LOI En 2013, la Cour suprême annulait une loi votée à la Knesset en 2012, permettant à l'État d'emprisonner des migrants clandestins pendant trois ans pour avoir franchi la frontière illégalement. Une loi jugée inconstitutionnelle car portant une « atteinte disproportionnée au droit fondamental à la liberté ». Les juges donnaient à l’Etat 90 jours pour libérer environ 2000 migrants, pour la plupart venus du Soudan et d’Érythrée, détenus dans des centres de détention et pour déterminer, cas par cas, dans quelle mesure il y avait lieu de les reconnaître en tant que demandeurs d'asile légitimes et donc, leur accorder le statut de réfugiés ou pas. Une décision à laquelle Gideon Saar, le ministre de l’Intérieur à l’origine de la loi avait vivement réagi : « Mais de quel droit la Cour suprême peut-elle annuler une loi votée par la Knesset ? La morale instituée par les juges serait-elle supérieure et plus juste que celle des élus du peuple ? Il est temps d’atténuer ses prérogatives ! ».

Le sergent Elor Azria

La vidéo d’E.Azria a été diffusée sur internet et a suscité la controverse dans les médias israéliens et parmi les hommes politiques.

Oui, mais d'une façon plus générale, un système démocratique confronté à une guerre terroriste d'usure ne doit-il pas parfois adapter son fonctionnement (mesures d'exception, couvre-feu, état d'urgence) aux dangers environnants qui menacent ses citoyens ? E.N. : L'équilibre entre démocratie et mesures d'urgence est complexe, comme peuvent en témoigner les Etats-Unis, la France, et Israël. Mais pour citer Aharon Barak (que je critique par ailleurs pour sa "révolution juridique") « une démocratie doit savoir se battre avec une main dans le dos. C'est ce qui fait sa grandeur, mais également sa force ».

A.B Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 31

DÉMOCRATIE ISRAÉLIENNE

LA LIBERTÉ D'EXPRESSION BÂILLONNE-T-ELLE LA DÉMOCRATIE ? Des députés arabes soutiennent publiquement le terrorisme. Une élue, Hanin Zoabi, avait été arrêtée sur la flottille turque Marmara qui avait attaqué des soldats israéliens pour tenter de briser le blocus maritime sur Gaza. Des élus refusent de reconnaitre l’État juif et pourtant, ils ne sont pas inéligibles Le quotidien Haaretz, notamment, publie des éditoriaux violemment opposés à l’État d’Israël, des journalistes et personnalités publiques israéliennes. Parfois même des universitaires soutiennent les organisations qui boycottent Israël, et sur les réseaux sociaux, on peut lire des discours niant la légitimité d’Israël. Les discours racistes contre les minorités sont devenus monnaie courante et la liberté d’expression en Israël donne le sentiment parfois que tout est permis. Comment la démocratie peut-elle se protéger tout en respectant la liberté d’expression ? E.N. : La liberté d’expression est l’un des piliers de la démocratie et tant qu’il n’y a pas d’incitation interdite par la loi, tout discours est légitime dans une démocratie. On peut ne pas aimer le fait que certaines personnes refusent de reconnaitre le caractère de l’État juif mais ça reste légitime de le dire. Les discours les plus choquants peuvent être entendus tant que cela n’incite pas à la violence ou atteint la sécurité de l’État. Un député arabe, Azmi Bishara, qui avait donné des informations au Hezbollah, a été condamné et s’est enfui d’Israël. Les discours actuels des députés arabes sont choquants mais légitimes, si l’on s’en réfère à une application stricto sensu des principes démocratiques auxquels Israël est particulièrement attaché. LES PALESTINIENS SONT-ILS VICTIMES D'APARTHEID ? Israël est accusé dans le monde d’apartheid en raison de sa présence en Judée-Samarie – territoires disputés - et du contrôle de facto de la vie de millions de Palestiniens. Ce qui porte atteinte à l’image démocratique d’Israël… E.N. : Tant Nelson Mandela que Frederick de Klerk ont déjà répondu à votre question par la négative. Ils sont orfèvres en la matière. En ce qui concerne la Judée-Samarie, il y a certes une situation anormale, mais qui est le fruit d'un conflit insoluble. Depuis les accords d’Oslo, 98% de la population palestinienne est gouvernée par l’A P. Les Palestiniens ne jouissent pas de tous les droits dont bénéficient les citoyens d'un État indépendant, pas seulement à cause du blocage politique entre Israël et l'A P, mais également à cause de la violation des droits de l'homme par l'A P. Israël n'est pas au-dessus de toute critique, mais ceux qui critiquent Israël font preuve de malhonnêteté car ils absolvent l'A P tant pour sa contribution au blocage de la situation politique que pour ses propres violations des Droits de l'Homme. 32

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

LE CAS HANIN ZOABI

DOSSIER

Lors du dernier Yom Ashoah, la députée israélienne arabe représentant la Liste arabe unie unifiée, Hanin Zoabi, a clairement refusé de participer aux commémorations. Dans une lettre aux organisateurs, elle a dénoncé le fait que l'enseignement et la transmission de la mémoire du génocide juif sont « sélectifs et manipulateurs ». « Comment pouvez-vous enseigner la Shoah lorsque vous ne faites pas la distinction entre les similitudes alarmantes de ce qui se passe aujourd'hui et ce qui s'est passé en Allemagne dans les années 30 ? » s’interroge Zoabi, qui n’a pas hésité à comparer les « exécutions sommaires, les détentions sans procès, la torture, la censure et les persécutions des activistes politiques » aux conditions dans lesquelles vivaient les Juifs sous le régime nazi… A.B

FINANCEMENT D'ONG PAR DES FONDS ÉTRANGERS Des ONG israéliennes reçoivent des budgets d’états européens pour soutenir le boycott contre Israël, d’autres ONG financées par des fonds étrangers luttent de l’intérieur contre leur pays. Un projet de loi est d’ailleurs en cours afin d’empêcher ces organisations de lutter contre Israël. Comment peut-on empêcher leurs actions en restant démocratique ? E.N. : Il ne s’agit pas de lutter contre leur liberté d’action mais d’exiger de la transparence, notamment sur leurs sources financières. Une ONG, par définition, est une organisation non-gouvernementale. Or ces ONG vivent grâce aux fonds de gouvernements étrangers et la loi israélienne peut et souhaite empêcher cela. De plus, le fait que l’Europe finance des associations qui luttent en faveur du droit au retour des Palestiniens, donc de facto pour la destruction de l’État d’Israël, est aberrant et en contradiction

FONCTIONNEMENT ET DYSFONCTIONNEMENTS avec la politique officielle de l’Union Européenne. Je suis contre toute atteinte à la liberté d'expression et d'action des ONG quelles qu'elles soient, mais je suis pour la transparence. Je suis pour que ces ONG agissent librement, mais je suis également pour qu'elles dévoilent leurs financements. Lorsqu'on se dit "non-gouvernemental" et qu'on est financé à 80% par des gouvernements, c'est de l'hypocrisie. Et lorsque les gouvernements européens et la Commission européenne financent des ONG qui promeuvent le "droit au retour" (qui est incompatible avec la solution de deux États) ainsi que le boycott d'Israël (auquel l'UE s'oppose officiellement), c'est de l'hypocrisie.

E.N. : Sur le plan économique, il faut laisser les forces du marché changer les choses et ces dernières années, cette population s’intègre de plus en plus à la société israélienne, dans le domaine de l’emploi mais aussi de l’armée. L’absence de lois dans certains domaines a permis de laisser des choses se faire pendant des années. Parfois, c’est vraiment aberrant mais ça évolue sans cesse et pas nécessairement par la promulgation de lois. La solution est économique et ne dépend pas de la Knesset ou de la Cour suprême.

Ennemis de l'intérieur ? Parmi les associations les plus clairement opposées à Israël, on trouve ‘Breaking the Silence’ et Belem’ts (90 018 fans…Facebook), dont … les principales actions consistent à la publication de violations présumées par Tsahal des Droits de l’Homme dans les territoires palestiniens, au travers des témoignages d’anciens combattants, de films réalisés près des points de contrôle et divers documents, afin de communiquer ces ‘informations’ au monde entier et notamment aux associations anti-israéliennes à l’étranger. 77% des Israéliens considèrent que ces organisations causent des dommages à l’Etat, et 14% pensent qu’elles aident à améliorer l’image d’Israël… A.B

QU'EN EST-IL DE LA POPULATION HAREDIT'? Près de 10% de la population israélienne s’oppose au service militaire et ses élus ont réussi à déjouer les projets de lois destinés à enrôler les Juifs orthodoxes qui ont bénéficié de dispenses depuis 1949, grâce au statu-quo autorisant les étudiants de yechivot à ne pas faire l’armée. Cette population en arrive même parfois jusqu’à lutter contre les institutions de l’Etat. Est-ce bien démocratique ?

PLUS D'ULTRA-ORTHODOXES DANS L'ARMÉE En janvier 2014, une augmentation de 39 % du nombre de recrues issues du monde ultra-orthodoxe était enregistrée par l’armée israélienne, avec un total de 1972 hommes incorporés dans Tsahal. Parmi eux, 863 dans des unités combattantes. Le résultat de la loi du service égal votée six mois plus tôt. Amendée à plusieurs reprises en faveur du secteur ‘haredi, il n’en demeure pas moins qu’elle fixe des objectifs annuels de recrutement dans le secteur ultra-orthodoxe qui doivent augmenter d’année en année. D’ici 2020, quelques 15 000 hommes ultra-orthodoxes devront effectuer leur service militaire. A.B

LA DÉMOCRATIE ISRAÉLIENNE SE PORTE-T-ELLE BIEN SELON VOUS ? E.N. : La démocratie israélienne est saine, malgré certaines difficultés dont la plus importante est ce fameux flou artistique dû à l'absence de constitution. La "révolution judiciaire" d'A haron Barak dans les années 1990 a profondément modifié la séparation des pouvoirs, mais de façon unilatérale et sans débat ou accord préalable. La démocratie israélienne souffre également d'un système électoral dans lequel il n'y a pas de responsabilité des élus face aux électeurs, puisque nous n'avons pas de circonscriptions. Quant au système des élections primaires au sein de certains partis politiques, il s'agit d'un système corrompu qui fait fuir les talents et les gens honnêtes, et qui produit des hommes politiques serviles aux groupes d'intérêts qui contrôlent la majorité des votes aux élections primaires. Enfin, le niveau de la culture politique et des débats publics s'est beaucoup détérioré ces dernières années à cause des réseaux sociaux (sur lesquels les gens se déchaînent) et parce que la presse est dominée par deux tabloïdes ("Israel Hayom" et "Yediot Aharonot") dans lesquels tout tourne autour de la seule et unique question : « Pour ou contre Bibi » ? Israël peut néanmoins être fier de la séparation des pouvoirs, des droits donnés aux minorités, de la liberté d’expression. En bref, la situation est plus que correcte… Propos recueillis par Michaël Blum et Ambre Bendayan Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 33

DÉMOCRATIE ISRAÉLIENNE

DOSSIER

LES DIX LOIS CLÉS Des centaines de lois ont été votées depuis que la Knesset existe, certaines essentielles pour les citoyens, d’autres moins importantes pour le grand public. Parmi elles, 16 sont qualifiées de ‘fondamentales’ car elles font usage de constitution,fixant les règles de base pour la vie du pays, le rôle des pouvoirs législatifs et judiciaires, de l’armée, du contrôleur de l’État, du Président et du gouvernement. Nous avons choisi d’exposer ici, plusieurs lois clés qui ont marqué l’histoire du pays et formé ainsi son identité juive et démocratique. Attention, il ne faut pas confondre les lois fondamentales qui sont censées être à la base de la constitution future de l'État d'Israël et les lois clés que nous vous présentons.

LOI DU RETOUR : Tout Juif peut faire son alyah (immigrer en Israël) et obtenir la nationalité israélienne. Cette loi connaîtra des changements au fil des ans afin de définir qui est juif et savoir qui peut bénéficier de cette loi, un sujet toujours d’actualité avec un nombre croissant de non-Juifs (selon les définitions rabbiniques) ayant pourtant légalement obtenu la nationalité israélienne.

15 septembre 1949

LOI SUR L’ÉGALITÉ DES DROITS DE LA FEMME Aucune discrimination ne sera autorisée envers les femmes en Israël. Comme dans beaucoup de démocraties, dans les faits, cette loi n’est pas toujours respectée à la lettre…

22 mai 1951 8 juillet 1950

4 septembre 1953

28 juillet 1951 Loi sur les tribunaux rabbiniques instituant que les mariages et divorces juifs se feront uniquement sous l’autorité des tribunaux rabbiniques. Les mariages civils faits à l’étranger sont reconnus en Israël depuis 1963 et les mariages homosexuels depuis que la Cour suprême a obligé le ministère de l’Intérieur à inscrire comme ‘mariés’ ces couples en 2006.

LOI SUR LE SERVICE MILITAIRE La loi indique que le service militaire est obligatoire pour les hommes et les femmes entre 18 et 26 ans, d’une durée de 24 mois pour les hommes et de 12 mois pour les femmes. En cas de guerre, le ministre de la Défense peut prolonger la durée du service obligatoire, ce qui est le cas depuis le vote de cette loi. Les femmes religieuses, mariées, enceintes où mères de famille sont dispensées de faire le service militaire.

LOI SUR LES HORAIRES DE TRAVAIL La loi fixe à 47 heures par semaine le temps maximal pour un employé. Le jour du chabat pour les Juifs est une journée de repos obligatoire, chaque citoyen a le droit à 36 heures consécutives de congé par semaine.

FONCTIONNEMENT ET DYSFONCTIONNEMENTS

ANNEXION DU GOLAN Le Golan fera partie intégrante de l’État d’Israël et ne sera plus sous souveraineté militaire comme la Judée-Samarie et la vallée du Jourdain, qui le sont toujours près de 50 ans après la guerre des Six jours.

LOI SUR LE BITOUAH LEOUMI (ASSURANCE NATIONALE) L’État d’Israël donnera des pensions de vieillesse et d’assurance en cas d’accident du travail, de retraite, de maternité, de veuvage et ce, même pour les orphelins. Ces aides de l’Etat ont augmenté depuis 1953 mais certaines ont été abaissées au moment de la crise mondiale économique afin de sauver l’économie du pays, tandis que les taxes et impôts ont continué d’augmenter.

5 août 1980 27 novembre 1953

RETRAIT DE GAZA Israël se retire de la bande de Gaza et s’engage à payer des indemnités aux citoyens israéliens expulsés, ainsi qu’à leur fournir des habitations nouvelles. Loi politique votée par le gouvernement Likoud d’Ariel Sharon et dont les conséquences sont encore en cours, et tout accord de paix futur avec les Palestiniens ou retrait unilatéral sera examiné par les élus au regard de cette loi.

9 avril 1987 15 décembre 1981

LOI FONDAMENTALE SUR JÉRUSALEM Jérusalem unifiée sera la capitale d’Israël. Le gouvernement, la présidence, la Knesset et la Cour suprême siégeront en son sein. (Ne pas confondre avec la loi votée en 1949 qui accordait son statut de capitale à Jérusalem, alors non unifiée). Israël s’engage à protéger les lieux saints et autoriser la liberté de culte pour toutes les religions. Cette loi dérange la communauté internationale qui s’oppose à ‘l’annexion’ de la partie de la ville conquise en 1967 par Israël.

LOI SUR LE SALAIRE MINIMUM Fixé à 45% du salaire moyen dans le pays. Votée tardivement, cette loi va instituer un salaire minimum pour tous les travailleurs, certaines couches de la population ne bénéficiant pas de la protection de l’État avant cette loi.

18 février 2005 NB: La majorité des lois qui ont dessiné l’identité d’Israël ont été votées dans les trente premières années de l’État, mais ces dernières années, les députés ont multiplié les propositions de loi, et plusieurs lois capitales ont été votées récemment dans le domaine social. Ces dix dernières années, on parle de plus de 200 nouvelles lois comme la loi augmentant les aides pour les rescapés de la Shoah, la loi en faveur des localités proches de la bande de Gaza, la loi fixant de nouvelles sanctions contre les trafiquants de drogue, la loi sur les droits d’auteurs et tant d’autres… *(La plupart d’entre elles ont, bien entendu, connu des ajouts et changements au fil des ans).

M.B Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 35

DOSSIER

DÉMOCRATIE ISRAÉLIENNE

LA DÉMOCRATIE : NOTION BIBLIQUE OU PROFANE ? La Torah a-t-elle un avis sur la vie politique ? Et si oui, quel est-il ? C’est la question, peutêtre surprenante que nous avons choisi de poser au rav Dynovisz, qui s’est longuement penché sur le sujet au travers de nombreuses conférences consacrées à ce thème qui pourrait sembler éloigné des considérations spirituelles, mais finalement pas tant que cela… Si l’on se réfère au régime idéal selon la Torah, quel serait-il selon vous ? Une démocratie, une théocratie, une royauté ? Il est difficile de répondre à votre question, principalement parce que les mots utilisés font référence à des notions occidentales qui ne sont pas forcément applicables dans la loi juive. On ne peut pas comparer un roi juif avec le Roi Soleil ou un Tsar… Pourtant la Torah parle énormément du système et de l’organisation de la vie du peuple… C’est un sujet extrêmement vaste. Disons pour résumer, que parmi tous les systèmes qui ont été élaborés par les peuples, celui qui se rapproche le plus de ce que devrait être un système politique

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

juif, c’est la démocratie, précisément. Dans la tradition d’Israël, rien n’est plus dangereux, prohibé, et même gravement sanctionné que la fusion entre la religion et la politique, c’est-à-dire quand la religion prend les rênes du pouvoir. On a cet exemple très connu des Hashmonaïms, qui étaient pourtant issus d’une famille sacrée, sainte. Et parce qu’après la victoire contre les Grecs, ils n’ont pas voulu remettre la royauté à David et l’ont gardée pour eux, ils ont été gravement punis, décimés dans une révolte de leurs esclaves au point que le Talmud dit qu’ils n’eurent plus aucun descendant. Et ceci parce qu’en tant que représentants de la dimension spirituelle, ils n’avaient pas le droit de garder le pouvoir. En résumé, les dirigeants d’Israël doivent être religieux mais à titre personnel. Le roi David était extrêmement religieux mais cela relevait de sa relation personnelle, en tant que Juif avec le Maître du monde. Le pouvoir, à proprement parler, n’a, pour sa part, absolument pas le droit de représenter la religion, la spiritualité ou une caste religieuse.

Vous évoquez un système dont l’équilibre est très difficile à atteindre… Très schématiquement, on a toujours eu dans le monde deux grand pôles : un pouvoir laïc ou un pouvoir aux mains de la religion. Aujourd’hui, on le constate facilement. C’est le système libéral démocratique d’un côté et l’Islam de l’autre. Dans les deux cas, c’est très grave. Pourquoi ? Le système démocratique en soi est bon mais les individus, eux, sont souvent sans morale, sans valeurs et sans spiritualité. Dans l’Islam, et je ne parle pas ici des fanatiques, les individus érigent la croyance en système politique. Dans le système juif, le dirigeant doit être croyant à titre personnel sans faire du pouvoir l’instrument de la religion. Si l’on pousse à l’extrême, il y a aussi chez nous ce que l’on appelle la ‘séparation de l’Eglise et de l’État’ ce qui veut dire que l’église ou la synagogue, en ce qui concerne Israël, ne peut pas, en tant qu’institution spirituelle flirter avec l’État. Pour autant chez les Juifs, il n’y a pas de séparation entre D.ieu et l’État. En fait la synagogue doit inspirer le chef de l’état sans pour autant… Exactement. Cela n’engage que moi, mais à mon avis, un parti religieux en Israël est une aberration totale. Parce qu’utiliser de la politique afin de servir la religion est contraire à l’essence même

du judaïsme. Attention, je ne dis pas que la religion ne doit pas être forte, puissante et essayer de s’imposer mais pas par le biais de la politique. Qu’en est-il du système démocratique stricto-sensu ? La démocratie, c’est la voix du peuple. C’est le peuple qui est aux commandes et ceci est une idée fondamentalement juive, en ce sens que D.ieu refuse de prendre en main le politique, le gouvernement. C’est ce qu’il a interdit à ses institutions qui sont représentées par les Cohanim, symboles de la synagogue, de la yéshiva, du Temple… Le Maître du monde nous dirige, mais plus : il nous inspire ! Dans la Torah, les rois sont élus par D-ieu via les prophètes. Est-ce une théocratie ? Ce n’est pas le cas. On le constate à la lumière de la révolte du fils du roi David, Avshalom. David fuit alors Jérusalem car la majorité du peuple est passée du côté d’Avshalom. À ce moment-là, David enlève ses habits royaux et quitte, à pied, Jérusalem, refusant de monter sur son cheval royal. Ses serviteurs lui disent: « Mais Majesté, vous vous mettez en danger. Si vous partez à pied, Avshalom aura largement le temps de vous rattraper » Et David de répondre qu’il n’a plus le droit de garder sur lui les signes royaux « car à partir du moment où la majorité du peuple est avec mon fils, cela veut dire que je n’ai plus aucune légitimité en tant que roi ». Pour les commentateurs : que vient faire le peuple ici ? La réponse est telle : bien que d’un côté il y a élection divine, David, qui est le seul vrai roi juif authentique de notre histoire, nous montre que si le peuple n’est plus avec lui, même si le peuple se trompe et suit un imposteur, il n’a plus de légitimité royale. De là, on comprend que le pouvoir vient du peuple, et que l’inspiration vient de D.ieu. C’est pour cela que parmi tous les modèles politiques connus, celui qui est le plus proche de la vérité, dans son essence, c’est la démocratie. D’un autre côté, c’est toute la subtilité du

juste milieu que représente le judaïsme authentique. Mais en réalité, ce juste milieu n’a jamais été atteint car si c’était le cas, nous serions dans la période de la délivrance. Il me semble qu’Israël, aujourd’hui, même de façon maladroite, tente d’atteindre cet équilibre, qu’en pensez-vous ? Je suis 100% d’accord avec vous. C’est d’ailleurs tout le débat politique aujourd’hui avec la séparation de la religion et l’État, la yéshiva et l’armée, la morale occidentale ou toranique… À chaque fois, il y a une part de vérité dans les deux. Il y a un débat sur l’exécution des terroristes, par exemple… La loi juive nous impose de neutraliser complètement un terroriste, et pas formellement, car demain il pourra recommencer. Mais il est vrai aussi que si tout un chacun se permet d’appliquer cette sentence, on risque de devenir une nation de voyous qui laissent libre cours à leurs mauvais penchants. Il y a un juste milieu… Mais chacun regarde les choses avec sa propre perspective. Certains y verront une nation de voyous et d’autres diront que la Torah est très claire sur le sujet. Chacun, et c’est le problème, ne voit que la moitié de la totalité. C’est quand même émouvant de voir que ces débats existent et que l’inconscient collectif juif tend vers cela. Vous êtes d’accord ? Absolument, et c’est le côté positif. Nous sommes la seule nation au monde qui a encore ce genre de débats. Vous sentez-vous alors en phase avec l’Israël d’aujourd’hui ? Totalement. Je dirai en mon nom que la pire des choses qui pourraient nous arriver aujourd’hui, c’est un gouvernement religieux. Ce serait une catastrophe car le monde religieux aujourd’hui n’a pas la maturité nécessaire pour diriger les hommes sans les opprimer. Il faut

“

Statue du Roi David à Jerusalem

FONCTIONNEMENT ET DYSFONCTIONNEMENTS

À PARTIR DU MOMENT OÙ LA MAJORITÉ DU PEUPLE EST AVEC MON FILS, CELA VEUT DIRE QUE JE N'AI PLUS AUCUNE LÉGITIMITÉ EN TANT QUE ROI " Phrase du Roi David

une maturité messianique dont nous sommes encore loin. Trouve-t-on dans la Torah des sources nous indiquant comment nous comporter avec des nonJuifs qui vivent dans un pays juif ? Nous avons des textes entiers sur le sujet. Le roi Saul a été puni et est mort au combat parce que justement, il n’avait pas suffisamment respecté une minorité qui vivait au sein d’Israël et qui n’avait pas de travail. Le roi n’avait pas fait ce qu’il fallait pour eux. Attention tout de même au fait que lorsque la Torah parle d’ ‘étrangers’, il s’agit de Guer Toshav, de résidents. Ils sont assujettis à deux conditions fondamentales : l’acceptation des sept lois noahides et le respect du Peuple juif en tant que nation indépendante sur sa terre. Si ces deux conditions sont réunies, on a l’obligation de les aider au même titre qu’un Juif. Ils sont considérés comme des citoyens à part entière et ont les mêmes droits que n’importe quel Juif. Caroll Azoulay Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 37

DÉMOCRATIE ISRAÉLIENNE

DOSSIER

KNESSET ET POTINS MONDAINS Depuis la première Knesset en 1949, 931 personnes ont siégé sur les bancs du parlement israélien dont 94 femmes. La plupart de ces élus sont restés anonymes mais leMag’ a choisi de vous présenter quelques anecdotes permettant de mieux connaitre, côté coulisses, ces hommes et femmes qui ont contribué, contribuent et contribueront à l'Histoire du pays.

103

L'AMOUR EN POLITIQUE

DÉPUTÉS

ÉTAIENT NÉS EN DEHORS D'ISRAËL

DÉPUTÉS NE SONT PAS DES "SABRAS"

1949

Actuellement

13 députés étaient mariés à des filles de députés, dont l’ancien ministre des Finances, Avraham Shohat, marié à la fille de l’ancien Premier ministre Levi Eshkol. Cinq députés ont été mariés trois fois dont deux ‘Premier ministres’, Levi Eshkol (marié la 3e fois durant son mandat) et Benyamin Netanyahou.

MADE IN DIASPORA Les élus israéliens sont originaires des quatre coins du monde...

Aucun

député n’est né en France, mais 22 ont vécu une période dans l’hexagone pour des études ou en service pour le pays, comme Ytzhak Shamir qui avait été en poste à Paris pour le Mossad.

EX-URSS

166 députés dont 7 qui occuperont le poste de Premier ministre.

ALLEMAGNE

MAROC 45

IRAK

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

Shlomo Artzi

LA POLITIQUE ÇA CONSERVE

POLOGNE 84 FRANCE

CÉLÉBRITÉS

Certains députés ont eu des enfants plus connus qu’eux comme Yitzhak Artzi (député travailliste), père du chanteur Shlomo Artzi.

Shimon Peres

Dix anciens députés de plus de 90 ans sont encore en vie, dont Shimon Peres, qui va avoir 93 ans en août et Haneh Hadad qui vient de fêter son 96e anniversaire, le doyen des anciens parlementaires israéliens.

FONCTIONNEMENT ET DYSFONCTIONNEMENTS

FILS ET FILLE DE... Haïm Weizman 1er Président Israélien soeurs

oncle

Ezer Weizman 7ème Président d'Israël

Reuma Schwartz

Shmouel Dayan Député 1ère Knesset

cousins

Ruth Dayan

Yossi Sarid Député Meretz

Général Moshé Dayan Ministre de la Défense pendant la guerre des Six jours

Yael Dayan Parti Travailliste

frères

Ygal Horowitz Amos Hadar Ministre des (né horowitz) Finances Parti Travailliste

Dov Sion

père

Yishaï Sarid écrivain

CONDAMNATION

Devora Dayan

Ehud Olmert est le 18e ancien député de l’histoire de la Knesset à être condamné à la Ehud Olmert prison ferme mais 27 autres sont passés devant un tribunal israélien. Parmi les charges retenues : corruption, fraude, détournement de fonds publics mais aussi trafic de drogue, trahison, etc ...

Rachel Sion

C'ÉTAIT AVANT... Avant d’être élus, les députés israéliens étaient maires, avocats, journalistes, diplomates ou officiers de Tsahal, mais aussi champion de judo (Yoel Razbozov), chanteuse (Yifat Sassa Bitton), entraineur de karaté (Elie Cohen), auteur de chansons poOrly Levy-Abecassis pulaires (Akiva Nof) ou poète (Uri Zvi Greenberg). Trois anciens mannequins sont devenues des députées : Pnina Rosenblum (Likoud), Orly Levy-Abecassis et Anastasia Michaeli (Israel Beiteinou).

HÉROS Cinq députés avaient été déportés dans les camps de la mort dont deux qui ont perdu femme et enfants. Deux ont été prisonniers de guerre en Allemagne en tant que soldats britanniques, huit ont été emprisonnés dans des geôles soviétiques, vingt-cinq dans des prisons britanniques du mandat et cinq autres emprisonnés dans d’autres pays.

FILS DE RABBIN

Plusieurs députés étaient fils de rabbins, notamment Yaakov Yossef, fils du Rav Ovadia Yossef, Moché Nissim, fils du Rav Yitzhak Nissim (Grand rabbin séfarade d'Israël entre 1955 et 1972) et Haïm Herzog, fils du Rav Yitzhak Herzog (grand rabbin ashkénaze d’Israël entre 1936 et 1959). Seulement 42 députés de l'histoire de Rav Ovadia Yossef la Knesset avaient une « semi’ha » (diplôme rabbinique) dont quatre actuellement (Ouri Maklev, Meshoulam Naari, Nissan Smolianski et Eli Bendahan).

VIE DE FAMILLE Le député Israël Eichler (Yaadout Hatorah) est père de 14 enfants mais le record appartient à l’ancien élu Yaakov Mizrahi, avec ses16 enfants dont un sera député également. Tzipi Hotoveli (Likoud) qui vient d’avoir une fille est la 4e élue à accoucher durant son mandat. Michael Blum Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 39

DOSSIER

DÉMOCRATIE ISRAÉLIENNE, FONCTIONNEMEN

LES GRANDES MANŒUVRES ! Israël, seule démocratie du Moyen-Orient. Un titre pompeux dont se gargarisent à outrance les défenseurs du pays pour justifier telle action ou attitude du gouvernement tant ces dernières paraissent mièvres face aux exactions des dirigeants des pays voisins. La Nation israélienne est-elle vraiment la reine de la démocratie ? Réponse avec la nomination du très controversé Avigdor Lieberman au poste de ministre de la Défense.

n pourrait repro- de la coalition ont considérablement Loin de critiquer les institutions de notre cher beaucoup de affaibli Naftali Bennett du parti Habayit pays, quelques éléments de réflexion s’imchoses au Premier Hayehoudi. Ce dernier, prompt à contrer posent sur les anomalies ou bizarreries de ministre, Benyamin Netanyahou et à lancer des ultimatums, a notre système politique. Netanyahou, mais dû baisser la tête et rentrer dans les rangs, ne pas reconnaître au risque de se voir infliger des sanctions État juif et /ou démocratique ? sa capacité de survie en milieu hostile se- qui auraient entrainé sa mort politique. Cette question est revenue récemment rait un pur déni de la réalité quotidienne Au jeu du bras de fer, Netanyahou est en- sur le devant de la scène et a même fait du monde politique en Israël. core le plus fort et c’est bien lui qui règne chuter le gouvernement précédent. Si Voilà un homme, attaqué de toutes parts, sur son équipe gouvernementale. D’ail- nous parlons d’État juif, il est évident traqué par la justice pour des ‘dossiers leurs, certains bruits courent dans les mi- qu’une certaine forme de suprématie est encombrants’, fustigé par l’opinion inter- lieux autorisés affirmant que les projets donnée au Peuple juif, au détriment des nationale et acculé par un parlement et de loi présentés par des ministres Likoud autres minorités vivant dans le pays. La une coalition qui ne le laissent pas gou- passent plus facilement que ceux propo- loi juive et le caractère juif du pays préverner à sa guise. Mais c’est mal connaître sés par des ministres de la coalition. Mais dominent et forment la colonne vertél’individu que de dire qu’il va imploser et ce ne sont que des bruits de couloir … brale de toutes les infrastructures qu’elles jeter l’éponge. Non, tel un chat à sept vies, Reste à savoir si ces grandes manœuvres soient politiques, cultuelles, culturelles, il réfléchit à grande allure pendant sa sont en phase avec ce que doit être une éducatives, etc. chute, se paye un atterrissage en douceur démocratie… Rien n’est moins sûr. Superposer à cet édifice les notions de et sort la tête haute alors que certains se Selon la définition du Larousse, la dé- démocratie au sens pur revient à se lancer voyaient déjà installés dans son fauteuil. mocratie se définit comme un « Système dans un jeu d’équilibriste qui peut s’avéInutile de revenir sur la saga visant à politique, forme de gouvernement, dans rer dangereux. Car qui prime ? Le peuple élargir la coalition gouvernementale, lequel la souveraineté émane du peuple ». (entendre ici TOUS les citoyens). Ou bien mais deux constats s’imle caractère juif (et/ou sioposent. niste) qui prend dans ce cas 1- Le chef de la gauche, de figure le pas sur la volonItzhak Herzog, a quasité d’une partie des citoyens ment perdu toute légitiqui ne sont pas juifs ? Atmité au sein de son camp, tention, il n’est pas question perdant ainsi (pour le ici de discrimination ou de moment du moins) sa caracisme, le piège serait trop pacité à briguer le poste facile. L’État juif et démode Premier ministre aux cratique implique simpleprochaines élections. ment que toute décision dé2- La nomination d’Avigmocratique sera validée si Le vote du Parlement israélien confirmant l’entrée dor Lieberman et l’enelle ne vient pas à l’encontre d’Avigdor Lieberman, 57 ans, au gouvernement en tant trée de son parti au sein des intérêts juifs/sionistes. que ministre de la Défense a eu lieu lundi 30 mai.

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

NT ET DYSFONCTIONNEMENTS Dans le cas contraire, le caractère juif/sioniste prévaudra sur toute décision ou réflexion. Et c’est exactement ce que Benyamin Netanyahou avait tenté de faire voter sans succès : un État juif et démocratique en lieu et place de l’état démocratique pour les Juifs tel qu’il est communément reconnu aujourd’hui.

Multiplication des petits partis Aujourd’hui, le seuil pour entrer à la Knesset est de 3,5% des suffrages exprimés. C’est mieux qu’avant (2%), mais c’est encore trop faible. En fait, en dehors des grands courants idéologiques droite/gauche/centre, les partis se forment au gré des besoins de leur électorat potentiel. L’idée est de faire croire aux électeurs que leurs intérêts spécifiques seront défendus à la Knesset. Dans la plupart des cas, ces petits partis deviennent la clef pour former un gouvernement et le chef de l’état pressenti n’a souvent pas d’autre solution que d’accéder à leurs demandes (souvent extravagantes) pour former son gouvernement. Parfois aussi, les électeurs voient leurs aspirations réduites à néant, leur parti n’ayant pas atteint le seuil d’éligibilité, envoyant ainsi leur leader aux oubliettes. Vous l’aurez compris, nous sommes dans un jeu de “donnant/donnant” qui mine nos institutions. Car outre la partie émergée de l’iceberg que représente le fonctionnement du gouvernement, il y a la partie cachée avec les nominations à la tête d’institutions étatiques, ministères, conseils régionaux… c’est ce qu’on appelle la fameuse ‘protectia’. Les grandes manœuvres pré-électorales ont commencé et qui mieux que Lieberman, presque aussi retors que Netanyahou, pour les diriger… Restez connectés à l’actualité et vous verrez : celui qui sortira des rangs risque fort de sauter sur une mine récemment installée par le nouveau ministre de la Défense… A suivre ! Par Yehouda Serezo

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Le système d’élection des députés Ces derniers sont choisis par les membres de leur parti, les premières places étant souvent réservées aux mammouths sans qu’ils aient besoin d’être élus. C’est surtout le cas dans les petits partis. Pour les plus gros, démocratie oblige, on donne l’impression que les militants ont décidé, mais en coulisse, le jeu des pressions en tous genres bat son plein au moment des primaires. Ensuite, le jour des élections, l’ensemble des citoyens ayant droit de vote se rendent aux urnes et choisissent un parti. Or c’est ici que le bât blesse. Ceux qui ne sont pas membres d’un parti votent pour des gens qui n’ont aucun rapport avec eux. Certes, ils votent sur des idées, sur un programme mais pas sur des hommes. Cette lacune provoque une rupture grave entre les députés et la population dans la mesure où aucune connexion de terrain n’est établie.

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C'EST DANS L'AIR

KIRA RADINSKY

SPORTS D'ÉTÉ ET SI ON ESSAYAIT ?

UNE PROPHÉTESSE PARMI NOUS

LeMag.co.il

N°7 JUIN - JUILLET 2016

SANTÉ

FOCUS SUR LES BOBOS DE L'ÉTÉ

TERRORISME ENNEMIS DE L'INTÉRIEUR POUVOIR JUDICIAIRE

QUAND LE SYSTÈME S'ENRAY

DOSSIER DÉMOCRATIE

Notre démocratie est-elle en bonne santé ?

L'INVITÉ DU MAG' GILBERT MONTAGNÉ LeMag’ N°7 JUIN-JUILLET 2016 20,00

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• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

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Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 43

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CULTURE LEMAG’

OVLAC Connu mondialement pour ses fameuses photos du festival Burning Man (grande rencontre artistique qui se tient chaque année dans le désert de Black Rock au Nevada), Ovlac est aujourd’hui une référence dans le monde de la photographie. Ovlac, c’est Fabrice Calvo. Né à Tel Aviv en 1972, il fait sa carrière en France dans l’art et la communication. Il commence à shooter pendant quelques années aux côtés de grands photographes. Mais tous les oiseaux prennent leurs envols. Il part donc à la recherche de clichés rares dans les festivals internationaux. De retour en Israël depuis deux ans, il ouvre sa galerie et collabore de temps en temps avec Paris Match, tout en continuant d’exposer ses œuvres à travers le monde. Chapeau l’artiste !

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

Phantom Ship

L'artiste parle de son œuvre Cette image représente tout ce que j’aime dans la photo, ce moment irréel, ce timing qui permet d’avoir une bonne photo, mais où l’on se demande comment et pourquoi elle a été prise. Elle fait apparaitre un fort contraste entre le désert, la mer et le ciel. On a rarement un bateau à voile et un vélo sur le même plan, sans montage. Elle dégage une émotion et un intérêt, c’est pour cette raison que je l’apprécie autant. Elle nous amène à réfléchir.

questions à Ovlac Pourquoi la photo ? C’est une passion d’enfance. J’ai toujours voulu capter ‘Le’ moment magique, être là au bon moment, pour capturer les émotions. Dans cet art, chaque photographe apporte sa propre émotion et sa propre vision pour un même objet photographié. C’est l’intérêt de la photo. La lumière est-elle votre meilleure amie ? La lumière aide à amplifier les émotions, à améliorer ce que l’on est en train de voir. La photographie, c’est bien plus que de prendre une simple photo de carte postale. Il faut réfléchir à un thème, des séries, un travail et essayer ensuite de l’effectuer dans les meilleures conditions. Obscurité ou lumière. Pour beaucoup d’artistes, elles sont sources d’inspiration. Que cherchez- vous à capter dans votre objectif ? Cette forte atmosphère qui transporte quelque part et guide le regard de quelqu'un pour lui permettre de réfléchir au-delà de l’image. Trouver une vraie émotion, sans retouche, dans une situation réelle mais parfois étonnante et surprenante.

par Romane Hassoun

Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 45

SANTÉ LEMAG’

COMMENT PRÉVENIR ET TRAITER LES BOBOS DE L'ÉTÉ La belle saison donne de nombreuses occasions de pratiquer des activités de plein air. Mais, des moustiques aux démangeaisons, en passant par les coups de chaleur, les trouble-fêtes ne manquent pas. LeMag' vous donne quelques pistes pour bien réagir.

LES PIQURES DE MOUSTIQUES Alors que l’été s’est enfin décidé à pointer le bout de son nez, les moustiques en profitent pour sortir de leur torpeur, s’invitent dans nos chambres et transforment nos nuits en cauchemars. Leurs piqures peuvent empoisonner notre quotidien et gâcher notre été. Le réchauffement climatique semble provoquer la prolifération de plus en plus de moustiques et gêner, chaque année encore, davantage de personnes. Lorsque les moustiques piquent, ils ne font pas que prélever du sang, ils injectent également de la salive ce qui a pour effet de provoquer une réaction des cellules situées au niveau des tissus conjonctifs de votre peau qui vont libérer de l'histamine, responsable des démangeaisons. Ces piqures provoquent en général de simples réactions inflammatoires accompagnées de démangeaisons modérées. Mais elles peuvent parfois aboutir à des oedèmes douloureux doublés de démangeaisons violentes. La zone est alors surinfectée et un traitement antibiotique est recommandé. NB: le risque de piqûre est plus important entre le coucher et le lever du soleil et le moustique peut vous piquer au travers des vêtements, surtout sur les parties sensibles, comme les bras et les chevilles. Pour prévenir ces piqures : L’une des meilleures façons d'empêcher les moustiques de vous piquer reste simplement de couvrir votre peau. Portez ainsi des vêtements amples qui vous couvriront bras et jambes afin que très peu de votre peau soit exposée, Préférez les couleurs claires car les insectes sont attirés par les vêtements foncés qui émettent plus de chaleur, Imprégniez vos vêtements d’un insecticide spécial tissus, Privilégiez une bonne hygiène corporelle car les moustiques sont attirés par les odeurs corporelles (sébum, sueur), Évitez de vous tenir à proximité d’une eau stagnante (seaux, poubelles, récipients, réservoirs d’eau), endroit privilégié par les moustiques pour pondre leurs œufs, Placez un ventilateur à proximité, ces insectes proliférant moins lors des journées venteuses, 46

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

Évitez d’ouvrir la fenêtre en laissant la lumière allumée, c’est elle qui les attire, Déposez sur le rebord de vos fenêtres une coupelle contenant de l’ammoniaque. Les moustiques ont horreur de cette odeur, Utilisez une moustiquaire. Vous pouvez également vous badigeonner la peau de répulsifs naturels (en insistant sur le visage et la nuque) telle que la citronnelle. Toutefois, son efficacité ne dure qu’une heure environ … LeMag' conseille : ne gaspillez pas votre argent en achetant des lampes anti moustiques. Il a été prouvé que ces appareils tuent beaucoup d'insectes, mais en règle générale, ils ne tuent pas les insectes nuisibles.

Ce bruit désagréable : ce petit bourdonnement dans l’oreille qui annonce (trop tard) que l’on vient de se faire piquer par un moustique assoiffé de sang ! Ouch ! Le mal est fait et un ou plusieurs petits boutons rouges apparaissent et les démangeaisons avec. Alors comment les soulager ? Lavez, voir frottez la région avec du savon de Marseille, celui-ci a un effet calmant, Appliquez une solution à base de bicarbonate de carbone (3/4 de bicarbonate et ¼ d’eau) sur la piqûre de moustique, Prenez quelques feuilles de plantain (ce sont les mauvaises herbes que vous trouverez dans votre jardin), de pissenlit, de menthe ou des rondelles d’oignons, malaxez-les entre vos doigts et frotter généreusement sur la piqûre, Appliquez une source de chaleur, ou au contraire des glaçons au proche voisinage de l’endroit de la piqûre pendant une quinzaine de secondes afin d’anesthésier la zone de démangeaison, Utilisez des antihistaminiques sous forme de crème, ils bloquent les effets de l’histamine et soulagent les démangeaisons les plus vives, Les corticostéroïdes sont en général d’un grand confort et très efficaces contre les piqûres. Petit conseil, même si la démangeaison est importante, ne vous grattez pas : cela peut entraîner des lésions qui vous laisseront des cicatrices. Astuce leMag’ : Dans l’urgence pour soulager une piqure de moustique, votre déodorant en spray ou en bille calmera instantanément la démangeaison ! Vous pourrez également mouiller votre peau et la frotter avec un cachet d’aspirine. Cela marche aussi pour les piqures de guêpes ou d’abeilles. Attention ! En cas de difficulté à respirer ou de tout autre problème, comme 3% de la population qui est allergique aux piqures de moustiques, n’hésitez pas à consulter rapidement votre médecin.

Ha, ces méchants moustiques ...

SYSTÈME DE SANTÉ EN ISRAËL : ENCORE DES PROGRÈS À FAIRE ! Quelques chiffres : l’OCDE a publié son rapport annuel pour l’année 2015 concernant les statistiques dans le domaine de la santé pour ses 34 pays membres. ISRAËL

AUTRES PAYS MEMBRES (en moyenne)

1,9

3,3

Lits d’hôpitaux

pour 1000 habitants

Occupation de ces lits

94,1 %

76,1 %

Nombre d'infirmiers/res

4,9

pour 1000 habitants

9,8

pour 1000 habitants

Dépenses totales pour les soins de santé

39 %

27%

Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 47

SANTÉ LEMAG’ LA DÉSHYDRATATION Piscines, lacs, fontaines, pataugeoires, plages, glissades d’eau… L’été, il y a de l’eau partout. Quoi qu’il en soit, celle-ci ne doit surtout pas manquer là où sa présence importe le plus: dans notre corps! Le bon équilibre hydrique est indispensable au bon fonctionnement cellulaire, et par conséquent, il a une action directe sur la performance physique. Ainsi l’hydratation devrait faire partie de nos préoccupations principales pendant la saison estivale. En été, l’activité physique et la chaleur du soleil peuvent contribuer à l’élévation de la température corporelle et déclencher les mécanismes de régulation de celle-ci. La fonction principale à laquelle l’eau contribue est la sudation. En produisant de la sueur, qui est composée d’eau, notre corps crée une perte de chaleur qui permet de diminuer sa température interne. L’eau mise à profit au cours de la sudation provient de nos réserves corporelles. Or, ces dernières s’épuisent si l’on s’expose trop longtemps à une source de chaleur sans se ravitailler en eau. La déshydratation peut survenir rapidement, surtout lorsque l'air est lourd et chaud comme en période de ‘sharav’. Quelle qu'en soit la cause, une déshydratation peut avoir des conséquences graves si elle n'est pas rapidement corrigée. C’est pourquoi l’OMS nous recommande de boire 1 à 1,5 litre d’eau par jour, ce qui correspond environ à une grande bouteille d’eau et cette quantité doit être augmentée à 2 litres/jour en période de grandes chaleurs. Les signes qui doivent vous alerter : soif faiblesse urines très concentrées étourdissements maux de tête fièvre vertiges perte de conscience fortes diarrhées nausées et vomissements Quelles sont les mesures de prévention ? En cas de canicule :

Proposez à boire toutes les 20 minutes environ, soit une eau peu minéralisée pour un nourrisson car ses reins sont immatures, soit de l'eau minérale ou du bouillon de légumes pour un senior. Restez dans une pièce au frais (volets fermés durant la journée). Portez un simple tee-shirt ample, en coton et de couleur claire. 48

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

Boire, boire et boire encore, la seule solution efficace contre la desydratation Rafraichissez-vous plusieurs fois par jour à l'aide d'un brumisateur, d'un gant humide, ou passez carrément sous la douche (sans se sécher). Ne sortez pas aux heures les plus chaudes de la journée.

Pour rafraîchir votre domicile, la climatisation n'est pas la meilleure solution

Etendez un drap mouillé devant les fenêtres (une bonne raison pour laver votre linge en l'essorant au minimum et l'étendre ainsi trempé). Ventilez également votre domicile avec un ventilateur de plafond. Ouvrez les fenêtres en grand la nuit et créez ainsi des courants d'air. Réduisez enfin vos sources de chaleur à l'intérieur de l'habitat, comme,les halogènes qui chauffent presque autant qu'un radiateur, votre four ou un gaz allumé durant des heures, repassage, … etc. En cas de poussée de fièvre

Couvrez-vous d’un vêtement léger en coton et d’un drap (mais pas de couverture) et, réhydratez-vous en buvant des solutés de réhydratation toutes les 20 minutes. Lors d'une séance de sport

Il faut vous réhydrater avant, pendant et après la séance. Une attention particulière devra être accordée aux enfants en bas âge - en particulier au cours des trois premiers mois - car le système de régulation de la température du corps du bébé n’est pas encore complètement développé. Naomie Ariel

Ministère de l’Education

Direction de l’Education en Internats et de l’Alya des Jeunes Division de l’Intégration des Olims

LES VILLAGES DE JEUNES EN ISRAEL POUR REUSSIR VOS ETUDES ET VOTRE INTÉGRATION

Inscriptions dans les établissements secondaires (5ème à Tale) Année scolaire 2016-2017

Le ministère de l’Education, Direction de l’Education en Internats et de l’Alya des Jeunes, a mis en place un cursus d’intégration pour olims francophones, récemment arrivés ou étant montés ces dernières années, dans certains établissements secondaires avec internat (plein ou souple). Les avantages: ● oulpan intensif (15-20h/semaine) ● bagrout israélienne générale ou technologique ● établissements sous tutelle et inspection du Ministère de l'Education ● mise à niveau/enrichissement ● programme individualisé ● activités extra-scolaires variées ● équipe francophone ● établissements laiques, religieux ou toranis ● proximité des grandes villes ● scolarité gratuite ● pour les olims en classes de 2nde –Tale: les lycees francais oﬀrent la possibilite de preparer le bac francais. Renseignements et Inscription: Pour plus de renseignements, pour consulter la liste des lycées oﬀrant ces prestations et pour les demandes d'inscriptions - entrer sur le site: kfarihnoar.org.il/french/, ou contacter M. Yoel Grumbach, Responsable de l’intégration des olims francophones au 054-2610003 ou par E-mail: yoelgrum@gmail.com

L’AN PROCHAIN À JÉRUSALEM LEMAG’

VIVRE EN ISRAËL

HORS DES SENTIERS BATTUS

LeMag’ part à la rencontre de ces francophones en quête d’horizons nouveaux en Israël.

est le choix qu’a fait la famille Aïnouze de Marseille. En 2008, trois ans après leur alyah, Martine, Jean-Pierre et leurs enfants posent leurs valises à Gan Yavné, un ancien moshav situé aux abords d’Ashdod, qui a désormais pris les allures d’une petite ville de banlieue. POURQUOI GAN YAVNÉ ? « Nous sommes montés en Israël en 2005 avec l’alyah de groupe pour venir directement habiter au yishouv Eli », explique Martine. « Après deux ans sur place, nous avons cherché à nous rapprocher de la mer et de la ville. Nous venons de Marseille, mon mari est un fan de pêche. Après le travail, nous avions l’ habitude de pique-niquer sur la plage. Il nous a fallu près d’un an pour trouver l’endroit qui nous correspondait, arpentant chaque yishouv de la côte, de ‘Hadera à Ashkelon. Nous recherchions pour les enfants un cadre similaire à celui d’Éli, mais avec plus de mixité. La première fois, Gan Yavné n’a pas plu à mon mari. La seconde fut la bonne, quand nous avons visité la villa où nous vivons toujours actuellement ». LE TRAVAIL En 2006, quelques mois après l’alyah, Jean-Pierre décroche son premier job en tant que ‘project designer’ management chez Citadis, poste qu’il occupe toujours à ce jour. Chaque matin, il se rend donc à Jérusalem pour rejoindre le chantier du tramway. Martine est commerciale en télémarketing. Indépendante, elle travaille de chez elle, exerçant actuellement son activité dans la vente de formations continues.

Martine et Jean-Pierre Ainouze ont choisi de s'installer à Gan Yavné

• Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7

ÉDUCATION L’aîné des enfants, Yoni, a 13 ans au moment de l’alyah. « Les débuts ont été difficiles pour lui », souligne Martine. « À la yeshiva de Beit El, la première année, il s’est très

DES REPÈRES FRANCOPHONES ? « Il n’y a pas encore de vraie communauté francophone à Gan Yavné. Même si quelques familles sont montées ici de France, on ne se fréquente pas particulièrement. Il y a beaucoup de synagogues, la ville est étalée et nous sommes tous éparpillés dans différents quartiers. Ce serait un plus qu’un noyau francophone se forme progressivement. J’appelle les Français à venir découvrir Gan Yavné », clame Martine. « Je reconnais que nous nous sentons parfois seuls au moment des fêtes, contrairement à Eli où régnait une forte solidarité entre Français. À Gan Yavné, la mentalité est nettement plus individualiste, nous ne partageons pas les mêmes coutumes avec nos voisins, nous n’avons pas la même façon de voir les choses. Malgré tout, nous nous y sentons bien et les Israéliens sont des gens chaleureux et accueillants ». Pour les enfants de Martine et JeanPierre, l’absence d’une vraie communauté francophone ne semble pas poser de problème. Yoni, Naomi et Dan se sentent aujourd’hui plus israéliens que français, « même s’ils apprécient « moyen » le coté ‘ houtspa des sabras ! ». L'AVENIR « Nous pensons rester ici. Mes enfants s’y sentent bien. Néanmoins, la maison devient trop grande pour nous deux, nous déménagerons certainement dans les prochaines années en restant à Gan Yavné ».

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vite noyé face au niveau exigé en Torah et à l’insuffisance des heures d’oulpan. Nous avons donc pris la décision de l’inscrire à Naalé Tsion, à Jérusalem, l’année suivante, en internat et en section française jusqu’au bac. Aujourd’ hui, après deux ans à l’Université de technologie de Hispin dans le Golan, il termine bientôt ses trois ans d’armée où il est en charge de la vérification des systèmes électroniques des hélicoptères Apache ». La cadette, Naomi, accomplit actuellement son service militaire à Tel-Aviv, au département de la Marine. Elle a débuté son cursus scolaire à Ofra, yishouv de la région de Binyamin, à 20 minutes d’Éli. En 2008, à Gan Yavné, elle a intégré l’école Sinaï « mamla’ hti dati » (national religieux), puis le campus de filles de Guivat Washington en section israélienne. « Je ne voulais pas que mes enfants aillent à Ashdod pour leur scolarité. J’ai privilégié les établissements non mixtes parce que j’estime qu’il est essentiel qu’ils se concentrent sur les études à l’âge du collège et du lycée. C’est pourquoi notre benjamin Dan, 16 ans, est aujourd’ hui inscrit à Amit, à Rehovot, après un cursus similaire à celui de sa sœur à Gan Yavné ».

Katja Elpelbaum

Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 51

L’AN PROCHAIN À JÉRUSALEM LEMAG’

En savoir plus sur Gan Yavné POPULATION

22 137 35 mns de Tel Aviv 55 mns de Jérusalem La mer à un quart d’heure

habitants. Toutes les tendances d’Israël sont représentées : des sans kipot aux ‘harédim et datiim léoumi, mêlant population d’origines ashkénaze ou éthiopienne à une forte communauté marocaine.

Vente Terrain de 350 m2 1,2 millions nis Villa de 170 m2 sur 300 m2 de terrain 2,6 millions nis

Peu d’offres à la location

1972

Puteaux a signé un pacte d’amitié avec Gan Yavné en 1972. "Depuis cette date, la distance n’a jamais été un obstacle à l’amitié entre les deux communes dont les élus se rencontrent régulièrement" peuton lire sur le site de la ville de Puteaux. Le 24 octobre 2012, les deux villes ont célébré le 40e anniversaire de leur amitié au Théâtre de Puteaux. 52

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POUR NE RIEN VOUS CACHER À Gan Yavné, les charges sont moins élevées qu’à Ashdod. La ville étant située à quelques kilomètres de la base aérienne de Hatzor, ses habitants peuvent être amenés à souffrir du bruit des avions de chasse en période d’essai ou en cas d’opération militaire… un avantage avec un grand A diront certains !

UN PEU D’HISTOIRE C’est à l’initiative de l’A’houza Aleph, organisation fondée par des Juifs d’origines russe et polonaise, directement montés des États-Unis, que l’implantation de Gan Yavné voit le jour au début des années 1930, achetant ses terres au village arabe de Kfar Barka.

VIE PRATIQUE Quasiment collée à Ashdod, la ville voit sa population doubler des années 90 aux années 2000. Elle ressemble à un vrai lotissement à proximité de la route 4 et de la ligne de chemin de fer qui permet de rejoindre Tel-Aviv en 30/45 minutes. À ce jour, Gan Yavné abrite près d’une vingtaine d’écoles maternelles, cinq établissements pour le primaire dont un mamlahti dati et deux établissements pour le secondaire. La ville accueille également un Beit Apel dédié aux enfants et adolescents issus de familles en difficulté. Toutes les caisses médicales (koupot holim) sont ici représentées, un nouveau centre commercial moderne vient d’ouvrir ses portes sans compter le ranch d’équitation, la piscine, les infrastructures sportives et le Matnass qui déploie un programme culturel et péri-scolaire des plus variés.

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LOISIRS LEMAG’ ÉNIGMES

2 Un sculpteur nommé Blanc, un violoniste nommé Noir et un poète nommé Roux se lui en attendant le sommeil. Soudain, la porte s'ouvre et deux rencontrent dans un café. L'un d'eux dit: cambrioleurs entrent sur la pointe des pieds. Ils se rendent "Mes cheveux sont noirs, les vôtres sont compte que Lord Paddington est réveillé et les regarde. respectivement roux et blancs, mais aucun Néanmoins, ils n'en tiennent pas compte et commencent à déde nous trois n'a une couleur de cheveux crocher des tableaux des murs, à vider les tiroirs, prendre tous correspondant à son nom." "C'est ma foi les objets de valeur, et s'en vont silencieusement sous le regard vrai", répond Blanc. du Lord. Celui-ci ne bouge pas, ne bronche pas, n'appelle Quelle est la couleur des cheveux du personne bien qu'il y ait un téléphone dans sa chambre,il n'a poète ? aucun problème de santé l'empêchant de bouger. Le site de référence des cruciverbistes deMots langue française. Le site de référence des cruciverbistes de la Motsne Croisés Online Croisés Online Pourquoi alors fait-il rien?

1 Lord Paddington n'arrive pas à dormir. Il regarde autour de

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RENCONTRE AVEC... LEMAG’

ISRAËL EST UN ACCOMPLISSEMENT EN MARCHE. JE SOUHAITE À TOUS LES JUIFS DU MONDE DE LUI EMBOITER LE PAS"

ANDRÉ DJAOUI

Producteur, peintre, réalisateur, André Djaoui est en train de finaliser une série documentaire encyclopédique. Il exposera prochainement en Suisse et présentera prochainement le second opus d’un film destiné à remettre les pendules à l’heure concernant Israël et les Juifs. André Djaoui ne s’arrête pas et on s’en réjouit. LeMag’ l’a rencontré. Parlez-nous de cette prestigieuse collection d'ouvrages d'art. Qu'est-ce qui vous a donné l'envie de la réaliser ? À qui est-elle destinée ? Mon oncle était un éditeur d’art très important qui a édité plus de 500 ouvrages sur la peinture. Dès mon plus jeune âge, j’ai donc baigné dans cet univers d’artistes ayant marqué l’histoire par leurs œuvres. La peinture a représenté un élément fondateur de ma façon de réfléchir ainsi que dans mon rapport au monde. Cette idée, répondant à un objectif pédagogique et artistique à la fois, de raconter le monde en tableau est née de là. Je l’ai proposée à Flamarion qui a immédiatement compris le concept et a accepté dans la foulée de créer cette collection du même nom. Composée de douze ouvrages, celle-ci se propose d’expliquer certains grands thèmes - l’amour, 56

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la femme, la mythologie, la philosophie etc…- à travers des tableaux de maître et des textes écrits par des personnalités en lien avec ces sujets : Philippe Grimbert, Luc Ferry, Eli Barnavi, Audrey Pulvar, Jacques Attali, etc… Les deux premiers livres seront présentés à la presse en octobre prochain. Et cette idée se déclinera également en documentaires de 52 minutes pour la télévision que je suis en train de réaliser en ce moment même.

Vous travaillez beaucoup ! Tout ce que l’on fait avec passion, ce n’est pas du travail. D’ailleurs je considère qu’aujourd’hui je ne travaille plus. Et ce, même si je travaille comme je n’ai jamais travaillé. Concevoir des projets et mettre tout en œuvre pour les réaliser relève de la passion, de la créativité, mais pas du travail. J’ai des rendez-vous importants chaque jour, à Paris, Londres, Tel-Aviv

ou Rome, et je les mène avec plaisir. Car avoir une idée et vaincre l’adversité qui empêche de la réaliser, ce n’est pas du travail, c’est de l’accomplissement. Après avoir accompli dans de si nombreux domaines, ne ressentez-vous pas parfois une certaine lassitude ? Surtout pas ! Pourquoi serais-je blasé et lassé ? C’est exactement le contraire ! Plus on avance dans la vie, plus on s’aperçoit à quel point elle est infinie à découvrir. Si on est blasé, c’est qu’on est lassé de soi-même. Et ce n’est pas le cas. Surtout quand il s’agit d’art, de culture et d’identité. Vous continuez de peindre de très grandes œuvres. Un travail solitaire, dites-vous, mais qui séduit de plus en plus de

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LE TEMPS EST UN MATÉRIAU PRÉCIEUX QUI PREND CHAQUE JOUR DAVANTAGE DE VALEUR "

collectionneurs semble-t-il... La peinture est effectivement une réalisation solitaire, contrairement aux documentaires ou aux collections de livres qui sont des projets d’équipe. La peinture correspond à une soif d’expression que je ne peux concrétiser que par ce biais. En général, ce sont de très grands formats qui rencontrent leur public à Paris, à Miami et je l’espère prochainement à Genève, lors d’une exposition qui sera inaugurée à la prochaine rentrée. Moins consensuel, plus militant, vous "travaillez" à la réalisation d'un film destiné à réveiller les consciences... Depuis mon alyah, j’ai pris conscience d’un énorme décalage et d’une énorme injustice faite au Peuple juif. Une injustice que nous devons nous employer à réparer - d’où le nom de ma société de production ‘Tikoun’ (réparation NDLR) – afin de rétablir la vérité sur ce qu’est Israël et le Peuple juif. Deux concepts qui font l’objet depuis deux millénaires de contrevérités, de négations, d’insultes, et même de tentatives d’extermination. Or ce mouvement, que l’on peut

schématiquement désigner sous deux appellations : l’antisémitisme et l’antisionisme, est un échec. Parce que si l’on essaye d’exterminer ou de réduire au silence une personne ou des millions de personnes depuis plus de deux milles ans et que l’on n’y arrive pas, alors il faut en tirer les conclusions qui s’imposent. Israël est donc un succès et l’antisémitisme un échec. Le vote de l’Unesco affirmant qu’il n’y a aucun lien entre le Peuple juif et le Temple de Jérusalem relève du négationnisme le plus exacerbé. Un négationnisme inversement proportionnel au succès d’Israël qui, chaque jour, devient un peu plus ce qu’il est censé être, à savoir, la lumière du monde, au plus grand dam des nations. L’injustice dans le traitement de l’identité juive et de l’identité d’Israël m’est insupportable au point que c’est un sujet qui est pour moi devenu plus important que tout le reste. D’où la volonté de ce film destiné à prouver par A+B à quel point le mouvement de détestation mené contre le Peuple d’Israël depuis toujours est un cuisant échec. De quel manière comptez-vous mettre en scène ce constat ?

L’antisémitisme et l’antisionisme sont des constructions montées sur des mensonges. Une construction lente et pernicieuse. Malheureusement, les mensonges de ce type ne se démontent pas par la démonstration de la vérité. À mon sens, il faut donc déconstruire pour présenter une nouvelle proposition. Mon film sera donc une succession de moments et de personnages forts. Entebbe, Einstein, Haim Hertzog devant la tribune de l’ONU, Chagall, Osirak etc… Je fais la démonstration que le talent, le génie et la force de vie du Peuple juif sont tellement universels, disparates et incontestables que ce peuple est indestructible. Nombreux ont essayé de démontrer la vérité avant vous, n'êtesvous pas utopiste ? Peu importe, ce qui compte c’est de faire quelque chose, chacun à son échelle. Je veux bien être utopiste à la manière de Theodore Hertzl qui ,en 1897, prévoyait la création de l’État d’Israël, cinquante ans plus tard. Il ne s’est pas trompé, et de Ben Gourion qui disait : « En Israël, ne pas croire aux miracles n’est pas réaliste ».

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RENCONTRE AVEC... LEMAG’

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ISRAËL EST DONC UN SUCCÈS ET L'ANTISÉMITISME UN ÉCHEC "

Récemment, on assiste à une sorte de prise de conscience de la part des artistes juifs pour dire la vérité ? Je pense notamment à Yvan Attal, Richard Berry, Francis Huster, Michel Drucker... Oui, c’est vrai et cela est dû à une sorte de ras le bol. De pogroms, en Shoah et en attentats, on commence à en avoir marre. Il est temps de proclamer haut et fort que l’on n’a plus envie de parler à des gens qui véhiculent 2000 ans d’échec. Cette détermination dont vous faites preuve vous habitait-elle il y a trente ans ? Non, c’est une évolution. Largement inspirée par mon installation en Israël. À partir du moment où l’on vit ici, on prend la dimension de son identité juive et sioniste. Vous vivez au cœur de Jaffa, pourquoi cet endroit, vous rappelle-til votre Tunisie natale ? Il est vrai que je retrouve une certaine intimité avec la Tunisie dans les odeurs et les bruits qui règnent dans ce quartier. Mais en réalité, ce n’est pas Jaffa qui me rappelle la Tunisie, Jaffa me rappelle quand j’étais à Jaffa avant la Tunisie… Il y a quelques milliers d'années... Je crois que le retour du Peuple juif sur sa terre n’est pas uniquement géographique,

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c’est un retour identitaire. Nous étions tous déjà en Israël avant l’exil.

très rapidement de la timidité à l’arrogance en fait (rire).

Des personnes qui ont compté dans votre vie sont parties cette année. Je pense notamment à Martin Gray ou encore à Ettore Scola. Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec eux et de vos collaborations ? Oui, effectivement. Je connaissais Ettore Scola depuis trente ans, et nous avons vécu ensemble des moments extraordinaires d’émotion, de fous rires et d’amitié. J’ai fait sept films avec lui. Je l’ai vu en octobre dernier, nous avons déjeuné ensemble et j’ai malheureusement eu une prémonition. Mon amitié avec Martin Gray remonte, elle aussi, à plus de 30 ans et nous sommes toujours restés en contact depuis ‘Au nom de tous les miens’. Je l’ai rencontré en 1979, il m’a donné son livre et demandé d’en faire un film alors que j’étais encore dans la publicité. Le film est sorti en 1981. Je lui ai parlé l’an dernier, il m’a dit qu’il vivait dans une petite ville de Belgique qui comptait de nombreux centenaires et qu’il espérait bien atteindre lui aussi cet âge vénérable. Samuel Pisar, qui s’est aussi éteint récemment, fait également partie de ces personnages qui ont laissé une empreinte dans ma vie.

Vous étiez curieux ? Non, pas autant qu’aujourd’hui. Cette soif d’apprendre, d’exprimer, de découvrir, de transmettre est exponentielle au fur et à mesure que l’on avance en âge. Le temps est un matériau précieux qui prend chaque jour qui passe davantage de valeur. Sa rareté fait qu’il est sans prix.

Quel genre d'enfant étiez-vous ? Très timide, très introverti. Je suis passé

Et le matin, quand vous vous levez, quelles sont vos premières pensées ? Je remercie d’abord D-ieu et puis je me demande ce que je vais faire pour faire aboutir l’un de mes projets. C’est assez magnifique de comprendre que l’on peut faire naître une idée. C’est le propre de l’homme. Israël vient d'avoir 68 ans, quel regard portez-vous sur son avenir ? Etes-vous un homme optimiste par nature ? Je suis optimiste par nature et comment ne pas l’être quand on regarde Israël, 68 ans après sa création ? Ce pays a fait, en moins de 70 ans, plus que n’importe quel autre pays au monde. Israël est un accomplissement en marche. Je souhaite à tous les Juifs du monde de lui emboiter le pas. Propos recueillis par Caroll Azoulay

‫מ כ י ר ו ת‬

‫ב י ת‬

‫ סמט אדריכלים‬:‫; אדריכלות‬Studio Smadar ,‫ עודד סמדר‬:‫צילום‬

T ROCHE ‫פ ו מ ב י ו ת‬

‫ת י ר ו ש‬

managing directors: Orna & Dov Hazan

Une maison en Israël, l'art à l'israélienne Vente aux enchères d'oeuvres israéliens le 25.06.2016 8 jours d'exposition à partir du 17.06.2016

Marc Chagall

Meir Pichhadze

Pour

Ludwig Blum

Yosl Bergner

Menashe Kadishman

d é c o u v r i r n o t r e p a n e l d e c r é a t i o n sJuin: -wJuillet w 2016 w . t• LEMAG.CO.IL i r o c h e• leMag’ . c oN°7 . i •l59

Tiroche Auction House – 35 Khavatselet ha-Sharon st. (Kikar de Shalit), Herzliya Pituach, Tel. 09-9509893/4, Email: art@tiroche.co.il

REPORTAGE LEMAG’

LA GOURMANDISE A TROUVÉ SON CHEF Sous le visage juvénile auréolé d’un sourire permanent, se cache un travailleur acharné, un forçat du détail et un homme décidé à repousser les limites. Il faut bien cela pour diriger la pâtisserie de l’un des plus prestigieux hôtels de la région. Classé septième meilleur hôtel au monde, et meilleur hôtel du Proche-Orient selon un sondage effectué auprès des 128 000 lecteurs du prestigieux magazine Condé Nast, l'hôtel Waldorf Astoria de Jérusalem s’est donc doté d’un chef pâtissier à la hauteur. Et quoi de mieux en pâtisserie qu’un Français ? Une promesse d’excellence pour ses visiteurs venus du monde entier. Et un défi de chaque heure pour le chef Claude Bensimon qui nous a consacré une partie de sa précieuse matinée pour expliquer son métier. Ou plus exactement la passion d’une vie.

errière le calme et le luxe du magnifique lobby du Waldorf, se cache l’envers du décor. Des centaines de petites mains invisibles affairées à laver, astiquer, couper, éplucher, émonder, passer, ébouillanter, attendrir, glacer, écraser, préparer, prévoir, recycler, effiler… des hommes et des femmes, dont la responsabilité est de donner à la vie sur terre un avant-gout de paradis. Et pour orchestrer ce ballet qui ne tolère aucun répit, ces fameux ‘chefs’ à qui l’on s’adresse avec respect. Et pour cause. À eux la gestion des hommes et des matières premières, le renouvellement des cartes et menus et les quinze heures de travail d’affilée en cas de ‘coups de feu’. Traduisez au moins trois fois par semaine. Un sacerdoce qui ne fait jamais la Une des journaux, car vécu dans un silence et une humilité presque maladive. « Ma réussite, je la dois d’abord à mon équipe et surtout à ma femme qui m’a laissé vivre cette passion dévorante, alors que nous avons cinq enfants à la maison dont des jumeaux » explique le chef Claude Bensimon, qui loin d’avoir la grosse tête, semble tenaillé par la volonté de progresser, encore et toujours. « C’est un métier où il est interdit de s’endormir sur ses lauriers. Il

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faut toujours chercher, tester et innover. Afin de mettre au point une recette, il me faut un mois entier, parfois plus, car entre chaque étape, il faut laisser reposer, givrer, refroidir, cuire etc… Donc quand on n’est pas satisfait, il faut reprendre le processus à zéro ». « Et c’est très souvent… », confesse-t-il, presque gêné de son niveau d’exigence. « Hier encore, je n’ai pas laissé sortir en salle un gâteau dont la finition n’était pas assez impeccable. Vous comprenez, le glaçage c’est important ». Enfin surtout pour lui, car quel est le client assez érudit en la matière pour juger qu’il manque une nuance de lumière au glaçage de tel ou tel gâteau ? Mais c’est pour cela que le chef Claude Bensimon a été engagé. Pour sa recherche maladive de ce détail, de ce goût spécifique qui feront toute la différence. Cette quête de l’émerveillement des papilles, réservée à un petit cercle d’élus, il l’a entamée lors de sa formation en tant qu’apprenti dans les prestigieuses cuisines de la pâtisserie Ladurée, alors dirigée par le grand Pierre Hermé. Ce dernier, qui quittera Ladurée pour monter sa propre affaire (et quelle affaire !) remettra entre les mains de son second, le célèbre Philippe Andrieu, son protégé Claude Bensimon,

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MA RÉUSSITE, JE LA DOIS D'ABORD À MON ÉQUIPE ET SURTOUT À MA FEMME QUI M'A LAISSÉ VIVRE CETTE PASSION DÉVORANTE, ALORS QUE NOUS AVONS CINQ ENFANTS À LA MAISON DONT DEUX JUMEAUX "

qui trois ans durant se formera à toutes les spécialités de son art. « Dès que j’avais maitrisé un poste, je demandais à être affecté à un nouveau. Je recommençais en bas de l’échelle à chaque fois, refusant systématiquement les nombreuses propositions à responsabilités qui m’étaient faites, et ce, à la surprise générale ». Il faut dire que Claude Bensimon avait un plan bien précis en tête. « L’alyah a toujours été au centre de mes priorités. Et tout mon apprentissage n’avait en fait qu’un but, me préparer à monter en Israël avec un bagage professionnel solide en main » explique Claude Bensimon. Passionné par son métier, sans pour autant céder aux chants des sirènes, Claude Bensimon est un homme déterminé, quand il s’agit de défendre son identité. « À l’issue de l’entretien, alors que je m’étais spontanément présenté chez Ladurée, on m’a sorti un contrat de travail à durée indéterminé. Le jackpot quoi. Mais j’ai précisé que je ne travaillais pas le chabat, mon interlocuteur m’a rétorqué : « Ah désolé, ce n’est pas possible dans notre métier. Je suis donc parti, la mort dans l’âme. Le lendemain contre toute attente, on m’a rappelé. J’ai été embauché et on a toujours respecté mes convictions, même si dans ce milieu très ‘France profonde’, les Juifs sont rares ». À l’issue de sa précieuse formation, Claude Bensimon décide de devenir israélien. Avec sa femme et son premier enfant, il arrive en Israël certain de voir les professionnels du métier lui dérouler le tapis rouge. Grosse déception. Ici on ne connait pas Pierre Hermé et encore moins ce que veut dire une nougatine, une émulsion ou un croquembouche. « Je me suis fait embauché par le plus grand hôtel d’Eilat, mais évidemment je n’ai pas pu m’exprimer en fonction de mes capacités ». Huit mois après, il devient le pâtissier du restaurant Moul Yam à Tel-Aviv, puis le chef du Boutique Central, en 2003, première pâtisserie boutique à ouvrir ses portes à Tel Aviv. Après une expérience de haute voltige qui le mènera deux ans aux Etats-Unis, Claude Bensimon travaille pour Max Brener, devient professeur de pâtisserie pour des jeunes Français à Jérusalem, avant d’être embauché au Waldorf Astoria en 2014. Un parcours riche et divers « propre à sa profession » explique le chef, aujourd’hui heureux de pouvoir faire profiter la riche clientèle de son expérience. Heureux mais fourbu. Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 61

DOUCEUR

REPORTAGE LEMAG’

« J’ai la chance d’exercer un métier unique, qui a le pouvoir de rendre les gens heureux ». « Trois mois avant l’ouverture du Waldorf, nous avons travaillé d’arrache-pied, et les deux ans qui ont suivis encore davantage » explique-t-il. Nous devions faire connaitre l’établissement et assoir notre réputation. Mariages, évènements de 650 personnes, VIP à soigner, restaurants et salons de thé à fournir, Claude Bensimon avoue avoir vécu un véritable marathon, le tout avec « des normes de cacherout draconiennes, qui nous obligent au jour le jour à nous surpasser. » Un détail qui pèse son poids dans une pâtisserie dirigée par un savoir-faire à la française impliquant un généreux usage de beurre, crème fraiche et autres produits laitiers… « La direction veut le ‘top’ et ne nous impose donc aucune limite dans l’utilisation de matières premières chères : meilleurs chocolats, gousses de vanilles, fruits exotiques etc… mais chacun de ces produits doit être conforme aux exigences imposées par la ‘ héda ha’ harédit’ reconnue comme le plus haut niveau de cacherout dans le monde ». Et si cette politique semble être payante puisque l’hôtel accueille une importante clientèle locale ou internationale orthodoxe (à 90 % le chabat notamment), les défis sont quotidiens. « Environ 80 % de nos pâtisseries et confiseries sont parvé. Partant de ce constat, il est nécessaire de penser autrement. Pendant trop longtemps, la pâtisserie casher a tenté d’imiter les gouts originaux. Le résultat ne peut être que décevant. Comment égaler, même avec la meilleure volonté du monde, une crème au beurre ou une glace au lait avec des produits de synthèse ? Je tente donc de réinventer des recettes tout en m’inspirant de grands succès »

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SON ÉQUIPE RAFFOLE DE SA FRENCH TOUCH explique le chef Bensimon. Egalement très présente, sa volonté d’alléger la teneur en sucre et en gras tout en conservant l’onctuosité, la délicatesse et la saveur d’un produit fin en bouche. « La gourmandise d’un dessert ne réside pas nécessairement dans le gras et le sucre » aime-t-il à rappeler. Place donc à l’émulsion pour la légèreté, le lait d’amande et de noisette pour le goût, la pectine pour le volume, l’agar-agar pour l’onctuosité, et toujours cette incroyable esprit de recherche qui donne des résultats étonnants … et délicieux ! Evidemment, les grands classiques français restent. « Ils représentent notre ADN, mais plus encore, c’est la culture culinaire qui leur a donné naissance, qui nous inspire au quotidien. Persévérance, amour du travail et fierté devant la joie que peut procurer une dégustation ». D’ailleurs, son équipe composée de six personnes, bien que non francophones, maîtrise le jargon propre à la pâtisserie française. Et sur l’un des plans de travail du

laboratoire, figure en bonne place, telle une Bible, l’un des magazines de référence du milieu pâtissier français. « Au début, j’essayais de traduire ce que pouvait être une génoise, ou bien ‘chemiser un moule’. J’ai vite renoncé et désormais tout le monde sait ce que c’est. » Une french touch dont ses commis et seconds raffolent, conscients qu’ils apprennent à la source les secrets de fabrication des plus grands. La transmission. Un aspect essentiel pour le chef Bensimon qui considère le passage du savoir comme une mission et qui déplore qu’Israël n’investisse pas plus de moyens pour être représenté à l’étranger lors de grandes compétitions internationales. « Nous avons le potentiel, la volonté et la passion. Mais nous avons besoin d’un minimum d’implication de notre pays pour l’exprimer, comme c’est le cas partout ailleurs ». Un appel important, mais pas autant que celui lancé par son sous-chef depuis le labo : « L’émulsion pour la charlotte est prête, pouvez-vous venir vérifier Chef ? ». Et après tout, quoi de plus important qu’une charlotte bien réussie ? Caroll Azoulay

Un peu d'histoire... 10 étages, 226 chambres de luxe et beaucoup d’Histoire... C’est la recette du Waldorf Astoria de Jérusalem. Des millions de dollars ont été dépensés pour conserver la façade d’origine - alliant les styles architecturaux gréco-romain, gothique et ottoman - du premier hôtel de luxe qui ouvrit ses portes en 1929 dans la Palestine mandataire d’alors. Situé à quelques minutes de la porte de Jaffa, le ‘ Palais Hôtel’ fût construit en seulement onze mois pour offrir un hôtel dont les standards étaient rares à cette époque. Mais l’hôtel ferma en 1935. Il hébergea alors des bureaux du mandat britannique, un petit hôpital et même des studios de radio jusqu’en 1948, année à partir de laquelle le gouvernement de l’État juif moderne y installa son ministère de l’Industrie et du Commerce jusqu’en 2000. C.A

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C'EST L'HISTOIRE DE LEMAG’

MARTIN GRAY

Martin Gray était beau. Sa stature impressionnante, ses yeux clairs, sa chevelure en arrière en imposaient déjà. Mais son histoire et ses livres, encore bien davantage. C’est ‘Au nom de tous les miens’, best-seller mondial paru en 1971 aux éditions Robert Laffont et rédigé par Max Gallo, qui le fait connaitre au grand public. On y découvre l’incroyable vie de Mietek Grayewski, né en Pologne, âgé de 17 ans quand les Allemands envahissent son pays. Enfermé dans le ghetto de Varsovie, il lutte par tous les moyens pour survivre

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HÉROS RÉSILIENT Martin Gray est décédé en avril dernier, à l’âge de 94 ans, en Belgique où il vivait depuis 2001. Cet homme éprouvé au plus profond de son être, ce Job des temps modernes, avait consacré sa vie à témoigner, à transmettre sa « foi en l’homme » et en la vie. LeMag’ a tenu à lui rendre hommage.

et préserver les siens. C’est ainsi que la contrebande lui permettra de sauver la vie de son père, Henryk, arrêté lors d’une rafle pour être déporté. Mietek, qui deviendra Martin Gray une fois arrivé aux Etats-Unis après la guerre, sera déporté au camp de Treblinka avec sa mère Ida (Dasha) et ses deux frères, David et Jérémy, 4 et 6 ans. Il se désigne volontaire pour pouvoir les suivre, alors qu’il aurait pu, une fois encore, joué de ses contacts pour éviter la déportation. Un sacrifice qui n’empêchera pas ses proches d’être immédiatement assassinés à leur arrivée aux camps de la mort, par les nazis. La

force physique et la jeunesse de Martin feront de lui le forçat idéal pour les kommandos, et même les sonderkommandos, chargés d'extraire les corps des chambres à gaz. Il parviendra à quitter ces départements de l’enfer et à se sauver de Treblinka à bord d’un train de marchandises. L’épopée de sa vie ne fait que commencer. À son retour à Varsovie, il retrouve son père, qu’il croyait mort, mais qui, quelques jours plus tard, lors de l’insurrection du ghetto, sera abattu devant ses yeux. Il s’engage dans l’A rmée rouge, où il finit la guerre en tant qu’officier, décoré de l’ordre de ‘l’Étoile rouge’, de la ‘Guerre

patriotique’ et ‘d’A lexandre Nevski’. Centdix membres de sa famille sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale, mais pas sa grand-mère maternelle qu’il rejoint à New York, en 1947. Il y fait fortune et obtient sa nationalité américaine en 1952. Quelques années plus tard, en 1959, il rencontre sa femme, Dina Cult. Ils ont quatre enfants et vivent pleinement leur bonheur dans le Sud-Est de la France. Mais le répit est cependant de courte durée. Le 3 octobre 1970, lors de l’incendie

du Tanneron, il perd son épouse et ses enfants. Anéanti, il trouve pourtant la force de survivre pour témoigner et chanter la force de l’humain, envers et contre tout. Remarié deux nouvelles fois, père de cinq autres enfants, Martin Gray est devenu un exemple de vie. Au travers de ses ouvrages, de ses conférences, ainsi que de la fondation ‘Dina Gray’ et du centre international de jeunesse ‘ Arche du futur’, des millions de gens ont été touchés par sa simplicité, son amour des autres et le

message de courage qu’il incarnait. Il s’est éteint dans la nuit du 24 au 25 avril dernier, à son domicile de Ciney, en Belgique, à deux jours de son 94e anniversaire. Sa flamme reste, elle, intacte. Il laisse plusieurs ouvrages dont ‘Au nom de tous les miens’, récit autobiographique vendu à plus de 30 millions d'exemplaires, traduit en 26 langues et adapté au cinéma. Ambre Bendayan

« Tu laisses un vide abyssal, que rien ne pourra combler » Esther et son époux sont installés en Israël. Ils ont rencontré à plusieurs reprises Martin Gray et ont tenu à témoigner dans nos colonnes que nous leur avons amicalement ouvertes. Ma rencontre avec Martin J’étais âgée de 17 ans et me posais beaucoup de questions. À vrai dire, j’étais au bord d’un gouffre. Un gouffre si profond que nul ne pouvait me tirer du précipice dans lequel toute ma vie était plongée. Mon handicap était pour moi comme une chape de plomb. Une chape de plomb plus lourde que… trois chevaux morts. Un jour, au retour d’une longue semaine de cours au lycée dans lequel j’étais interne, mon père me dit : « Je t’ai enregistré quelque chose d’intéressant. C’est un feuilleton qui se passe pendant la Seconde Guerre mondiale, sur un héros du ghetto de Varsovie ». C’est ainsi que je fis ‘la connaissance’ de Martin Gray. Dès les premières images du feuilleton « Au nom de tous les miens », une émotion indicible, indescriptible, me submergea. Durant huit semaines, chaque weekend, je restai comme engluée devant mon poste de télévision. Comment cet homme qui avait perdu toute sa famille, et ce, à deux reprises, avait-t-il pu vouloir continuer de vivre ? Où avait-il trouvé les forces pour se relever de ces drames successifs ? Cet ancien ‘Sonderkomando’, forcé d’ouvrir les chambres à gaz et d’enterrer tous ces

corps décharnés. Cet adolescent qui avait vu mourir son père sous ses yeux. Comment avait-il trouvé l’énergie de faire un pas devant l’autre ? Et moi ! Moi qui passais mon temps à me lamenter sur mon sort ! Nous étions en 1985. Je confiai mon admiration pour Martin Gray à mon professeur de français qui était également handicapée. Celle-ci me prêta alors deux de ses livres : « Le livre de la vie » et « Les forces de la vie ». J’y découvris une phrase qui m’a soutenue depuis lors: « La peur et la douleur sont de bonnes leçons… elles nous apprennent à vivre ». Sur son livre figurait son adresse personnelle. Je décidai donc de lui écrire. Quelques mois plus tard, une amie me suggéra de lui téléphoner. Bien qu’incertaine dans ma démarche, j’appelai les renseignements téléphoniques, donnai son adresse et son nom de famille et eus la chance d’entendre l’opérateur me répondre : « le prénom, c’est Martin, je suppose ! ». Et voilà que je me retrouvai avec le numéro de téléphone de Martin Gray ! Première conversation. Je tombe sur un homme avec un accent slave. Pétrifiée, je demande : « Suis-je bien chez Mr Martin Gray ? ». « C’est lui-même », me répond-il. Je lui

bafouille alors comment je m’appelle et que je lui ai déjà écrit une lettre expliquant mon parcours. Il me répond qu’il a lu ma lettre… Et quand je lui explique que je suis handicapée physique à 90%, il me répond : « Comme ce doit être dur pour vous » ! Ma réponse fuse : « Ce n’est rien en comparaison de vos souffrances ! ». « Il n’y a pas de hiérarchie dans la souffrance », me rétorque-t-il. Ce fut le début d’une longue série de conversations téléphoniques pleines de réconfort, de disponibilité et de sagesse. Après un harcèlement en bonne et due forme envers mes parents, comme toute adolescente que j’étais, j’obtenus de le voir chez lui, dans sa maison « des Barons », le 18 février 1986. Bien qu’ayant préparé mon discours pendant des heures, retrouvée soudain face à ce ‘titan’, nul mot ne franchit mes lèvres. J’étais tétanisée. Ce fut mon père qui amorça la discussion en lui disant combien je l’admirais. Suite à cette première rencontre (un peu cahoteuse certes), nous nous sommes revus à plusieurs reprises. Quelques années plus tard, je suis rentrée dans le Klal Israël et j’ai pris le prénom d’Esther.

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C'EST L'HISTOIRE ... LEMAG’ Au lendemain de ma conversion, je l’ai appelé en me présentant comme Alexandra, mon prénom de naissance. Il m’a aussitôt répondu : « Ah non ! maintenant c’est Esther ! ». Après mon mariage, je suis allée vivre en Israël, et nous avons continué à communiquer malgré la distance. Quand il était occupé, il me demandait s’il pouvait me rappeler dans l’heure, ce qu’il ne manquait jamais de faire. De temps en temps, il m’appelait pour prendre de mes nouvelles.

”

réussi à rentrer en contact. C’était l’un de ses désirs les plus chers, parler à son vieil ami une dernière fois. Martin, mon ami, notre ami, tu es maintenant apaisé auprès des tiens, toi qui a écrit si souvent ‘AU NOM de tous les TIENS’. Tu laisses un vide abyssal. Que rien ne pourra combler. Mais comme dirait JJ. Goldman : « Sache qu’ici reste de toi, comme une empreinte indélébile »... Repose en paix. Esther Sender

CITATIONS EXTRAITES DE SES LIVRES

“

Au cours de notre dernière conversation, il m’a confié combien il souffrait de perdre la vision du seul œil qui lui restait. II lisait avec une loupe, et écrivait très gros. Je lui ai répondu de ne pas lâcher prise, de persévérer et que maintenant c’était à mon tour de l’aider… Dans les dernières semaines de sa vie, il m’a demandé de l’aider à retrouver l’un de ses compagnons de l’insurrection du Ghetto de Varsovie qui était installé à Jérusalem. Ce que je me suis empressée de faire. J’ai appris par la suite qu’ils avaient

Ce sont probablement ses livres qui nous expliquent le mieux qui était Martin Gray. Extraits. AU NOM DE TOUS LES MIENS « C'est vrai, je suis devenu égoïste, c'est vrai je peux voir un mourant et passer près de lui sans m'arrêter. Parce que j'ai compris que pour le venger il me faut vivre, à tout prix. Et pour vivre, il faut que j'apprenne à ne pas m'arrêter, que je sache le regarder mourir. Mon égoïsme, c'est ce qu' ils m'ont laissé comme arme, je m'en suis saisi, contre eux » « Qui me rendra leur vie ? Qui me rendra la vie ? Je ne me suis pas tué, je parle, je mange, j’agis. J’ai traversé le temps où l’envie de mourir était ma seule amie. J’ai traversé le temps où la seule question était « Pourquoi, pourquoi moi ? Pourquoi deux fois les miens, n’avais-je pas assez payé mon tribut aux hommes, au destin ? Pourquoi ? » « Je parle : je dis le récit de ma vie pour comprendre cet enchaînement de folie, de hasards, ces malheurs m’écrasant. Et je suis vivant, et je mange, et j’agis. J’ai voulu savoir, je viens d’un monde, ma préhistoire, qui m’a habitué à regarder la mort telle qu’elle est. Je n’écoute même pas ceux qui me disent : « ils n’ont pas souffert ». Je sais qu’ils ont atrocement souffert, quittant la voiture, s’enfuyant devant les flammes, Dina arrachant les talons de ses souliers pour mieux courir, enveloppant ses enfants agrippés à elle, gagnant quelques mètres sur la fournaise. Et tous, d’un seul coup, abattus par le feu ». LE LIVRE DE LA VIE « Dans chaque vie, vient un moment où s'ouvre devant soi, à côté de soi, en soi un gouffre. Vivre, c'est réussir à ne pas y tomber. Vivre, c'est savoir le regarder et s'écarter. Vivre, c'est avancer : c'est-à-dire croître, s'épanouir par le bonheur mais aussi apprendre à tirer du malheur sa leçon. Croire, c'est vouloir vivre. Vivre jusqu'au bout malgré la mort. Croire, c'est croire en la vie. Et donner la vie, c'est combattre la mort. Car la vie doit chasser la mort. À chaque printemps, l'arbre refleurit. Et l'automne alors, et l' hiver, ne sont plus que des saisons parmi d'autres. Il faut que l' homme apprenne à voir la mort comme un moment de la vie ».

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L’ÈRE DU WEB LEMAG’

KIRA RADINSKY, UNE PROPHÉTESSE PARMI NOUS

ais soyons clairs, Kira Radinsky n’a rien à voir avec les grandes prophétesses juives que furent Sarah, Rivka, Myriam ou Déborah. Son créneau est beaucoup plus pragmatique : elle travaille pour des patrons et des gouvernements. Car elle est capable d’anticiper un événement, un phénomène social, une crise mondiale, une épidémie. Et de dire – avec une marge d’erreur de 10 à 30 % – si tel nouveau produit fera un flop ou un carton. À la base de tout cela : aucune boule de cristal, mais des millions d’informations patiemment rassemblées et structurées autour de savants algorithmes. Tout commence en 1991, lorsque Kira Radinsky, qui a alors 4 ans, arrive en Israël avec ses parents. Le Rideau de fer vient de

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Elle a eu les honneurs de BBC et du TIME, du Wall Street Journal, de Forbes, de Paris Match et du Point. Et pourtant, en Israël, elle n’est connue que d’un petit nombre de spécialistes. C’est Kira Radinsky. Particularité : c’est une prophétesse des temps modernes…

s’entrouvrir : pour sa famille, des intellectuels russes, descendre de l’avion à Ben Gourion, c’est l’assurance de pouvoir respirer plus librement. Et de commencer une nouvelle vie. Surdouée, Kira Radinsky l’est certainement puisqu’elle a écrit sa première ligne de codes informatiques à l’âge de 6 ans. Elle reconnaît que c’est à son père, prof de maths, qu’elle doit son esprit d’analyse et son aptitude à apprivoiser les chiffres. Après avoir obtenu son bagrout (bac israélien), elle est acceptée sans difficulté au Technion de Haïfa, d’où elle sort, en 2012, avec un doctorat en poche et … une ceinture noire de karaté. L’informatique n’a alors plus aucun secret pour elle. Elle pressent qu’en soumettant à la puissance de calcul des ordinateurs

toutes les données (démographiques, historiques, économiques, sociologiques, climatiques, sanitaires, etc.) disponibles pour tous les pays de la planète, on pourrait parvenir à mettre tout en équation. Et à partir de toute situation, prédire ce qui pourrait arriver. Reste qu’il lui faut valider ses intuitions. En 2012 – au cours de sa dernière année au Technion – Kira Radinsky poursuit ses recherches et annonce qu’une épidémie de choléra frappera l’île de Cuba cette même année. Personne ne la croit jusqu’à ce qu’en janvier 2013, l’épidémie pronostiquée se déclare à La Havane. Comment en est-elle arrivée là ? En croisant les statistiques climatiques de l’Asie avec l’état sanitaire des pays qui la composent, Kira Radinsky a

DES ALGORITHMES POUR PRÉDIRE L'AVENIR La technologie développée par Kira Radinsky s’appuie sur la numérisation d’une quantité astronomique d’informations. Entre autres sources, elle a ainsi numérisé le contenu de toutes les informations parues dans le New York Times depuis 1991. Même chose avec tous les fichiers publiés sur Wikipédia depuis sa création. Idem avec les statistiques de la Banque mondiale, de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), et de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Puisant dans cette immense masse de données, elle va demander à ses ordinateurs de rechercher les corrélations qui peuvent – ou ne peuvent pas – exister entre un tremblement de terre et le taux de natalité des pays en voie de développement, entre un tsunami et l’évolution du prix du pétrole, entre le taux de chômage dans tel pays et l’élection de tel président dans tel autre, etc. Croiser entre elles des centaines de milliers de variables pour trouver des rapports de causalité est un travail de fourmi, où l’intuition se fait toute petite devant la puissance de traitement des outils informatiques d’aujourd’hui. Derrière ce travail, il y a l’espoir de parvenir à découvrir un jour le ‘’ logiciel ‘’du fonctionnement du monde. Raison de plus pour faire preuve d’humilité et de discrétion. Qualités que reconnaissent à Kira Radinsky tous ceux qui ont pu l’approcher… D.J.

découvert qu’il existe un rapport entre ce fléau et le climat hyper sec du Bangladesh dans les années 60. Elle peut alors affirmer que « le choléra se déclare après des orages qui succèdent à des périodes de sécheresse de six mois ». Résultat : dans le microcosme des business-angels, on commence à s’intéresser à elle. D’autant que Kira Radinsky entend appliquer sa méthode à d’autres aspects de la vie : « Chaque jour, des hommes politiques prennent des décisions qui engagent l’avenir de leur pays sans avoir aucune référence scientifique. C’est absolument dingue ! Il leur manque une vue globale des choses. Des milliers de phénomènes interagissent les uns sur les autres. Or on peut les quantifier et étudier leurs rapports dyna-

miques. On peut alors dire avec une forte probabilité ce qui va se passer ». Kira Radinsky décide alors de fonder sa boîte. Classée par le MIT (Massachussets Institute of Technology) parmi les 35 inventeurs les plus innovants de moins de 35 ans, elle réussit à convaincre Yandex (le Google russe) de lui avancer 1 million de dollars. Le capital-risqueur KGC lui en fournira 4 autres, à condition – le marché israélien est trop étroit – qu’elle s’installe aux Etats-Unis. C’est ainsi que naît en 2014, au 995 Market St San Francisco, SalesPredict. Raison sociale : « entreprise de marketing prédictif ». Pour l’heure, Kira Radinsky est particulièrement discrète sur l’identité de ses clients. On sait seulement qu’elle a travaillé pour InsideView (partenaire

d’Oracle), SalesForce et SAP. Partageant son temps entre son bureau en Californie et Israël – SalesPredict a ouvert une antenne à Netanya – Kira développe avec son mentor, le Pr Chaoul Markovitch, des applications en intelligence artificielle pour prédire des événements historiques et économiques. Parmi ses succès : la prédiction des soulèvements au Soudan en septembre 2013. Suite à quoi, plusieurs services de défense lui commandent des « études ». Actuellement, Kira Radinsky affirme se préoccuper seulement de problèmes humanitaires : « Ce qui m’intéresse, c’est ce qui pourrait changer le monde en mieux. Surtout quand les gens pensent que ça n’arrivera pas ! ». David Jortner

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IMMOBILIER LEMAG’

Plus de la moitié des jeunes célibataires israéliens habitent chez leurs parents.

68 ans, Israël compte 8.522.000habitants, dont 75% de sabras (nés en Israël) ! Belle revanche sur la 2e guerre mondiale. Surtout lorsque l’on sait que selon un sondage réalisé récemment, 86% des Israéliens sont satisfaits de leur vie en Israël, 70% des moins de 44 ans pensent que leur situation économique va s’améliorer, 67% des Israéliens de 15 à 64 ans ont un emploi et 89% ne voient pas leur avenir ailleurs qu’en Israël ! En Israël, on se marie traditionnellement en moyenne à 28 ans pour les hommes et 26 pour les femmes alors qu’en France, l’âge moyen du mariage est de 33 ans pour les hommes (31 ans pour les femmes). Ainsi, 57% des célibataires de moins de 28 ans habitent chez leurs parents ! 31% des 29-34 ans ! Car bien souvent nos jeunes célibataires n’arrivent pas à épargner pour acheter avant le mariage, et c’est en général grâce à l’apport de leur parents qu’ils peuvent se risquer a prendre un emprunt hypothécaire pour s’installer une fois mariés.. En fait, il est très difficile pour des jeunes, en couple ou non, d’acheter aujourd’hui car les prix des appartements n’arrêtent pas de monter. Depuis la nouvelle loi Moshe Kahlon visant à faire baisser les prix de l’immobilier en Israël en début d année, on a constaté une hausse de 6% ! Et bien que culturellement en Israël, la priorité après le mariage est d’acquérir son habitation, on constate que si en 2005, 64% des couples entre 25 et 30 ans étaient propriétaires, ils ne sont aujourd’hui plus que 45% à posséder un appartement. Quant à louer, c’est en Israël un véritable cauchemar car la loi est tellement favorable aux propriétaires que les locataires sont ré-

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gulièrement obligés de déménager tous les deux ans en moyenne. Les statistiques montrent en outre que les loyers ont augmenté de 65% en moyenne sur les huit dernières années (56% à Jérusalem, 70% à Tel Aviv) alors que les salaires sont loin d’avoir connu la même hausse ! Un vrai problème donc, car les jeunes n’arrivent pas à quitter le nid même en travaillant, et les prix ne sont pas prêts de baisser ni à la location ni à l’achat. Si en France ou aux USA, il est possible de se lancer dans un investissement locatif car on peut obtenir un emprunt hypothécaire à hauteur de 100% de la valeur du bien immobilier que l’on achète - en sachant que le loyer attendu couvrira intégralement les mensualités de l’emprunt souscrit- en Israël c’est très différent. Il faut apporter ici de 30 à 50% du prix de l’appartement acheté, ajouter une taxe pouvant aller jusqu’à 8% du prix du bien ainsi que les frais annexes (agence, avocat, travaux éventuels…). Et compte tenu du prix incroyablement élevé des appartements même en périphérie des grandes villes, les jeunes couples ont maintenant tendance à acheter en périphérie pour louer, et habiter eux-mêmes en location ailleurs. En effet, ici, le loyer que l’on peut espérer recevoir pour un appartement correspond au remboursement mensuel nécessaire pour financer uniquement la moitié du bien. On est effectivement à un rendement d’environ 3% dans les villes telles que Jérusalem ou Tel Aviv, assez loin donc des rendements locatifs français ou américains. Sources : Central Bureau of Statistics, Yad 2, INSEE, Yedioth Aharonot, Globes, The Marker, Bank of Israel

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Parce que Hadera est une ville dans laquelle on s'intègre à la société israélienne, facteur essentiel d'une bonne intégration. Hadera étant une ville à 99% juive et principalement israélienne, on parle hébreu dans la rue, on côtoie quotidiennement des Israéliens. Pour réussir en Israël, tant sur le plan personnel que professionnel, c'est fondamental de parler hébreu en dehors de l'oulpan.

Parce qu’à Hadera, les prix de l'immobilier sont (encore) abordables. Par rapport à d'autres villes comme Jérusalem, Tel-Aviv, Ra’anana, Netanya, Ashdod... pour le même prix, on peut avoir à Hadera une qualité de vie nettement supérieure.

Parce que Hadera est une ville où s'expriment ensemble toutes les tendances religieuses. Tout le monde vit ensemble dans le respect de l'autre, les quartiers, les rues et les tendances religieuses sont mélangées, il y a plusieurs options selon votre façon de vivre votre Torah, dans un cadre ouvert.

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Pour l'éducation et l'intégration, diverses écoles de qualité, une jeunesse saine et épanouie, accueil des olim dans les écoles, oulpan de qualité, activités sportives et extra-scolaires variées... Parce que c'est une ville en plein développement, et que c'est le bon moment, juste avant la réalisation de quatre projets majeurs: Le bord de mer : développement de l'hôtellerie, du tourisme et de la tayelet Agrobank : un grand projet High Tech et d'affaires qui va attirer des grandes entreprises et de l'emploi Le centre ville : rénovation générale, projets immobiliers, développement des commerces et bureaux Le Park : un quartier neuf d'habitation, de nature et de culture

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Parce que Hadera est une grande ville d'Israël très bien desservie. Hadera est en surface plus grande que Tel-Aviv, voisine de Césarée, située à 15 minutes de Netanya, à mi-chemin entre Tel-Aviv et Haïfa, et très bien desservie (autoroutes 2,4,6,9, nombreux bus, train direct au centre de Tel-Aviv en 30/40 min).

Parce que le mode de vie y est agréable et tranquille, circulation fluide, places de parking, commodités... Parce que la communauté française y est accueillante et florissante: accueil des Israéliens, entraide, nombreux projets, deux communautés autour d'une synagogue, travail... Parce qu'il y a beaucoup à construire et que l'on peut être encore pionnier en Israël aujourd'hui !

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Bayit Neeman beIsraël

axellehadera@gmail.com Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 73 Hillel Yafe 11, HADERA

IMMOBILIER LEMAG’ UN NOUVEL ARCHIPEL ISRAÉLIEN ? La municipalité Herzliya publiera bientôt un appel d'offres international pour examiner si la construction d'îles artificielles le long du littoral d'Israël est envisageable. Deux possibilités seront examinées : la construction d’une île destinée au logement et d’une autre destinée à accueillir un aéroport pour les vols intérieurs. Des délégations japonaises, en visite en Israël le mois dernier, ont déclaré que ce projet était réalisable. Mike Seka, l’ingénieur de la ville d’Herzliya a précisé au journal "Globes" que la première ile pourrait être construite à trois kilomètres de la rive et l’autre, entre le port de plaisance d'Herzliya et le site Apollonia. Il a ajouté que 40 000 unités de logement, des hôtels et un stade seront construits sur l'une des îles, tandis qu'un aéroport pour les vols intérieurs et commerciaux sera construit sur l'autre. « Il n'y a pas d’autre alternative que la construction d'îles artificielles », a expliqué M.Seka. « Nous avons besoin d'un aéroport et d'autres unités d'habitation et il n'y a pas assez

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de place pour cela sur la terre ferme ». L’ingénieur a estimé le coût de la construction des deux îles à 4 milliards de shekels, la municipalité d'Herzliya ayant déjà investi 650,000 shekels dans les tests de planification et de réalisation des sites. À noter que Tel-Aviv envisage elle aussi de se doter d’îles à l’Ouest de son territoire. Affaire à suivre.

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ENDETTÉS ! PREMIER ÉCO-PONT EN ISRAËL ! Tous ceux qui empruntent l’autoroute N°1 pour aller à Jérusalem ou à Tel Aviv se posent à chaque fois la même question : mais à quoi sert donc ce drôle de tunnel posé au milieu de la route ? En réalité, ce tunnel sert de structure à un ‘écopont’ permettant à la faune environnante de passer d’un côté à l’autre de la route. Large de 70 mètres et long de 6 kilomètres, ce pont se situe entre ‘Sha’ar Hagai’ et Shoresh, une région écologique riche en espèces animales vivantes (cerfs, coyotes et autres renards) qui sont régulièrement retrouvés morts sur la route pour avoir voulu traverser l’autoroute. Une hécatombe qui devrait enfin cesser…

5,3 milliards de shekels, c’est le volume mensuel moyen des prêts hypothécaires (évalué sur les 12 derniers mois) enregistrés, au mois de mai, sur les derniers rapports de la Banque d’Israël. Il y a à peine deux ans, la somme de 5 milliards de shekels en prêts hypothécaires aurait été considérée comme anormalement élevée, mais désormais, elle semble être la nouvelle norme !

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À LA UNE LEMAG’

FRANCE ISRAËL

LE JEU DU 'POKER FACE' « Amie d’Israël » mais pas sioniste, favorable aux votes anti-israéliens de l’Unesco mais défendant les « liens amicaux historiques entre la France et Israël », qualifiant pêle-mêle Rabbin et Arafat, de « défenseurs de la paix », dénonçant les violences tout en les justifiant par la colonisation, c’est encore une fois toute la subtilité de la diplomatie française à l’égard d’Israël qui s’est exprimée au cours des deux derniers mois. Certains, pour faire court, diront la capacité de la France à émettre des doubles messages. Flashback.

ême si l’on ne peut nier l’incontestable et réelle amitié du Premier ministre français à l’égard d’Israël, on s’interroge sur l’efficacité de son déplacement, fin mai dernier, dans le contexte plutôt glacial qui régnait en ce début de printemps entre l’hexagone et la Terre sainte. Envoyé en chauffeur de salle un peu plus tôt, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault avait clairement échoué face à un B. Netanyahou bien déterminé à ne pas passer l’éponge aussi facilement suite au nouveau camouflet infligé par les « amis français » devant l’Unesco, le 6 mai dernier. Cette fois, ce sont les racines même des liens entre le Peuple juif et sa capitale millénaire qui étaient attaquées. Le texte approuvé par la France, bien que provi-

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soire et non définitif, laisse entendre que les Juifs n’auraient aucun droit de regard sur le Mur occidental, dont l’esplanade est désignée dans la résolution de l’Unesco sous le nom de ‘Place Al-Buraq’. Une véritable injure pour le Premier ministre israélien. Conscient de la gaffe commise, à une poignée de semaines seulement avant sa fameuse conférence de la paix, le Président Hollande - qui s’était lui aussi publiquement mordu les doigts en regrettant ce « malentendu », a décidé de refiler la patate chaude au soldat Valls. Connu pour son engagement déterminé en faveur de l’antisémitisme et contre le boycott d’Israël, populaire au sein de la communauté juive, Valls a multiplié les excuses. « Je veux le redire devant vous avec force, avec conviction : la France en

aucun cas hier, aujourd'hui ou demain, ne niera la présence et l'histoire juives à Jérusalem. Cela n'aurait aucun sens, c'est absurde de nier cette histoire ». Et même si personne n’est dupe, comment rester de marbre face aux efforts déployés par le jeune ministre pour nous faire croire que ce vote était une simple maladresse, un malentendu à laisser derrière soi. Encore un autre. Comme celui de 2015, classant le tombeau des Patriarches et la tombe de Rachel dans la liste des lieux de culte exclusivement musulmans qui vit cette fois la France ‘courageuse’ s’abstenir ou encore celui plus grave, de 2011, sous le gouvernement Sarkozy, lors duquel, la France - seul pays occidental membre du Conseil de Sécurité – s’exprimait en faveur de l’intégration de la Palestine à

« Nous voulons deux États pour deux peuples, un État palestinien démilitarisé qui reconnaisse l’État juif. Et je vous demande de ne pas laisser le leadership palestinien esquiver ce choix difficile » a déclaré B. Netanyahou à Manuel Valls.

l'Unesco. Un tableau bien sombre, que la chaleureuse poignée de main entre Netanyahou et Valls, les innombrables selfies de Français - invités à la résidence de l’ambassadeur - aux côtés du Premier ministre français et la Médaille George Wise (la plus haute distinction décernée par l’Université de Tel Aviv) semblaient vouloir reléguer aux oubliettes. Après tout, la France par la voix de son Premier ministre français n’a-t-elle pas affirmé « partager avec Israël les mêmes intérêts stratégiques : lutter contre le terrorisme, et vous êtes depuis longtemps victimes du terrorisme comme nous le sommes aujourd’hui. Eliminer la menace que représente le djihadisme pour notre sécurité commune ». D’où sa volonté de « renforcer encore davantage nos échanges et notre coopération dans ce domaine ». (rencontre avec B. Netanyahou à Jérusalem le 23/05/2016) Après tout, la France, par la voix de son Premier ministre français, ne s’est-elle pas interrogée sur la question de savoir « comment ne pas condamner ceux qui se livrent à cette entreprise de destruction des liens qui nous unissent ? Comment peut-on se dire éclairé, démocrate, et vouloir boycotter le savoir, la recherche, la culture, la création, la créativité ? ». (Université Tel Aviv le 22/05/2016). Après tout, la France par la voix de son Premier ministre français, n’a-t-elle pas reconnu savoir « qu’il y a un antisémitisme ancien et un antisémitisme nouveau. Un antisémitisme d’extrême droite mais aussi un antisémitisme d’extrême gauche. Il y a l’antisémitisme des beaux quartiers, il y a aussi l’antisémitisme dans les quartiers populaires d’une jeunesse radicalisée. Et puis (…), il y a l’antisionisme, c’est-à-dire tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël ». (Diner annuel du CRIF Mars 2016). Des déclarations dignes d’une amie sincère et engagée. Pourtant, la conférence de Paris qui s’est déroulée le 3 juin dans un Paris inondé par les eaux, bousculée par les heurts entre manifestants et policiers et ralentie par les grèves, a confronté encore une fois Israël à la ‘poker face’ dont la France est coutumière. En dépit des visites sur le terrain, des

Manuel Valls

« Hommage à Yasser Arafat, leader de tout un peuple, acteur courageux de l'Histoire »

rencontres à haut niveau, la France a persisté dans sa ‘deconnection politic’ en réunissant pas moins de 29 représentants de pays et organisations internationales pour débattre d’une ‘initiative pour la paix au Proche-Orient’, sans que les deux parties principalement concernées ne soient présentes. Un titre bien pompeux pour un évènement dont l’objectif ne visait en fait que deux petits résultats, ainsi que le confiait J.M Ayrault au ‘Monde’ : « La perspective d’une conférence avec les parties d’ici la fin de l’année et la mise en place de plusieurs groupes de travail ». Inutile de dire qu’aucun agenda n’a été fixé, quant aux groupes de travail, il s’en fait et s’en défait chaque jour… On s’interroge donc sur l’utilité d’une telle conférence qui semble vouloir mettre sous tutelle l’avenir d’une paix qui n’a jamais été aussi floue. Sauf peut-être le plaisir pour la France de dénoncer une énième fois la « colonisation », et de qualifier le terrorisme palestinien planifié de « violences sur le terrain ». Et alors que B. Netanyahou avait confié à « l’ami sincère d’Israël » la mission de transmettre un message simple à François Hollande – l’organisation d’une rencontre directe avec Mahmoud Abbas à Paris « car cela peut être un lieu mer-

veilleux pour signer un accord de paix », il semblerait que Manuel Valls ait échoué dans son rôle de facteur bienveillant. Dommage. C.A

ET ÇA CONTINUE ENCORE ET ENCORE... La France, l'Allemagne et d'autres États de l'UE ont voté à l'ONU, mercredi 25 mai 2016, en faveur d'une résolution adoptée par l’OMS qui désigne l’État Juif comme un violateur des droits universels à la santé et appelle à une enquête sur des abus présumés des droits à la « santé mentale, physique et environnementale » commis par Israël. Une réforme informatique du Registre des Français de l’étranger, mise en œuvre à partir du 1er juin 2016, fait désormais apparaître sur les documents officiels délivrés par les Consulats en Israël la mention « ISRAËL/TERRITOIRES PALESTINIENS » pour désigner le pays de résidence des Français d’Israël, quelle que soit l’adresse indiquée. Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 • 77

BON GOÛT LEMAG’

Smoothies en folie !

Terminez-en avec l’hiver et sa nourriture trop riche et retrouvez un peu de fraîcheur grâce à nos recettes fruitées ! Rien de tel pour vous rafraichir lors des grosses vagues de chaleur qui s’annoncent cet été que ces boissons, que sont les smoothies, qui sont réalisées à partir d'ingrédients frais et naturels tels que des fruits et des légumes mixés mélangés avec de la glace pilée ou du yaourt glacé.

Smoothie glacé à la banane (Halavi)

Smoothie glacé à la fraise ( parvé)

Ingrédients (pour 2 Personnes) : 500 g de bananes 75 cl de lait demi-écrémé 150 g de glace à la vanille Préparation de la recette : Enlevez la peau des bananes, coupez-les en tronçons. Mettez tous les ingrédients dans le Blender. Vous obtenez un frappé aux fruits onctueux à souhait !

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Ingrédients (pour 2 Personnes) : 300 g de fraises 1 banane Des glaçons (10 environ) 1 à 2 cuillères à soupe de sucre (facultatif) Préparation de la recette : Mixer les fraises et la banane. Rajouter éventuellement un peu de sucre si les fraises ne sont pas assez sucrées. Ajouter les glaçons et les broyer en glace pilée pour obtenir un jus glacé.

Smoothie vitaminé de légumes (parvé) Ingrédients (pour 5 personnes) : 3 tomates préalablement pelées 3 carottes 1 branche de céleri le jus d'1 citron jaune le jus d'1 citron vert 1 cuillère à café de tabasco 10 glaçons du sel selon le gout Préparation de la recette : Verser tout ce qui est liquide dans le blender (mixeur). Ajouter les légumes, préalablement pelés et découpés, puis les glaçons. Laisser tourner le blender au moins 3 min.

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BON À SAVOIR LEMAG’

TIBÉRIADE, ET POURQUOI PAS ?

La Mairie de Tibériade et son département Alyah financent les services suivants lors de la première année d’alyah : Gratuité de la scolarité, du soutien scolaire après les classes et si besoin, accès à des cours particuliers dispensés par un enseignant, d’une activité extrascolaire au choix, de la participation aux activités des mouvements de jeunesse, de l’oulpan du soir, et gratuité d’accès au Palais de la Culture et au Palais des Sports. Renseignement : tiberiade4U@gmail.com 052 755 53 92 OLIMPIADA PARIS-JÉRUSALEM Qualita, en partenariat avec toutes les associations francophones, organise l’événement national "Olimpiada Paris-Jérusalem" qui aura lieu le 30 juin 2016 au Gan Sacher de Jérusalem à partir de 18h.00. Une grande fête à ne pas manquer ! http://qualita.org.il/save-the-date-30-06-16-levenementalya-de-lannee/ TEL AVIV NON- STOP La mairie de Tel-Aviv propose à ses résidents une carte leur permettant de bénéficier d’avantages en tous genres. Réductions dans d’innombrables commerces, loisirs, bars et restaurants, sans oublier les réductions accordées sur les places de parking. Demandez votre carte ! AMBASSADE DE FRANCE À TEL-AVIV 112 promenade Herbert Samuel - BP 3480 - 63572 Tel Aviv Téléphone : [972] (3) 520 83 00 Télécopie : [972] (3) 520 83 40 HOTLINE JÉRUSALEM Disponible 24h/24 et 7jours/7, le 106 vous permet d’entrer en contact à tout moment avec la hotline de la ville. 03-516 61 88 80

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BÉBÉ S'ÉVEILLE Le centre commercial de Jérusalem (Mal’ha) présente ses séances matinales spéciales ‘éveil de bébé’. Tous les mercredis matins, à 11h00, le centre commercial accueille parents et enfants (de la naissance à trois ans) et leur offre un panel d'activités ludiques. Ces activités sont gratuites. Elles se déroulent dans le hall central du 1er étage. GINA LI Le projet Gina Li célèbre ses 13 ans d'activité théâtrale et se déroulera dans différents parcs de la ville. Spectacles musicaux célèbres tels que Peter Pan, Alice au pays des merveilles et Le livre de la jungle. L'entrée est gratuite. Du 14 juin au 31 août, du dimanche au jeudi, de 18h00 à 19h15, dans les parcs de la ville de Tel-Aviv SE MUSCLER AU SOLEIL Du 22 juin au 31 août, à la piscine Gordon. Au cours des deux prochains mois, la ville de Tel-Aviv offrira des activités sportives gratuites, telles que des séances de pilates sur la plage, tous les lundis et mercredis à 07h00 et de Tai Chi tous les mardis, au coucher du soleil. Tous les événements seront dirigés par des instructeurs professionnels certifiés. NOCTURNES AU MARCHÉ AUX PUCES Du 30 juin au 30 septembre prochains, de 20h30 à 23h00, le Shouk Hapuchpuchim de Tel-Aviv/ Yaffo accueillera un marché de nuit animé et plein de divertissements musicaux et diverses activités artistiques. Les habitants et visiteurs pourront profiter de certaines des plus belles prestations de la culture israélienne. Entrée gratuite.

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‫מדינת ישראל‬ ‫משרד העלייה והקליטה‬

SALON DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE POUR LES OLIM FRANCOPHONES LE 26 JUIN 2016 À TEL AVIV

A la Moetsa Le Israel Hayafa (Beautiful Israel) Sderot Rokah 80, Tel Aviv

Le Salon de l’Emploi et de la Formation Professionnelle pour les Olim francophones organisé par le Ministère de l’Intégration en coopération avec la Municipalité de Tel Aviv, l’Autorité Municipale de l’Intégration, aura lieu le dimanche 26 juin 2016 de 11h à 16h à la Hamoetsa leIsrael hayafa, sderot Roka’h 80, Tel Aviv. Recherchez sur WAZE: «Hamoetsa leIsrael hayafa» Des dizaines d’entreprises recrutant en ce moment et à la recherche de candidats qualifiés seront présents. ˆ Secteurs représentés: high-Tech, finances, services, hôtellerie, communication, médecine, éducation et transports ˆ Formations professionnelles: technologie, informatique, immobilier, tourisme, médecine alternative, bureautique, cosmétique et maquillage, coiffure, cuisine et pâtisserie Des ateliers d’écriture de Curriculum Vitae et une orientation pour bénéficier de formation professionnelle au moyen de voucher seront proposés dans le cadre du Salon. Possibilité de transports gratuits des villes suivantes: Haïfa, Netanya, Raanana, Jérusalem, Ashdod, Ashkelon. Inscription et questions sur les transports et autres détails: il est possible d’appeler le cabinet du ministère de l’Intégration dans les villes suivantes: ˆ Haïfa 1599-500-922 heure de départ: 10:00 ˆ Raanana 1599-500-906 heure de départ: 12:00 ˆ Ashkelon 1599-500-915 heure de départ: 10:00 ˆ Jérusalem 1599-500-923 heure de départ: 11:00 ˆ Netanya 1599-500-905 heure de départ: 11:00 ˆ Ashdod 1599-500-914 heure de départ: 12:00 Le transport est gratuit. Des transports partiront également du Ministère de l’Intégration, région de Tel Aviv: rue Ester haMalka 6 entre 10:30 et 14:00, toutes les demi-heures. Acheminements supplémentaires: Rakevet Israel: possibilité d’arriver en transport public à la station de train « Tel Aviv Université» www.israrail.org.il Autobus: ligne 89 de Dan – si on arrive de la direction Kiriyat Hatidim {Tel Aviv, descendre à la station «Rakevet Universita», boulevard Roka’h. Si on vient de la direction ‘Holon (Kiriyat Sharet), descendre à la station «Mercaz Rabin – sderot Roka’h» www.dan.co.il Ligne 48 de Metropoline – si on vient de la direction Raanana (Lev haPark) il faut descendre à la station «Migrash hatennis – sderot Roka’h» Si on vient de la direction Ta’hanat haCarmelit –il faut descendre à la station «Mercaz Rabin – boulevard Roka’h»

Attention: il convient d’être muni d’un Curriculum Vitae et de sa carte d’identité Le CV est l’instrument indispensable pour se présenter à l’employeur et pour trouver un emploi. Il est recommandé de préparer à l’avance plusieurs copies et de les amener au Salon. Juin - Juillet 2016 • LEMAG.CO.IL • leMag’ N°7 •

L’entrée et la participation au Salon sont gratuites.

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noirs. De plus, il n'est pas le sculpteur nommé blanc et comme il ne peut être le violoniste nommé Noir car il a les cheveux noirs, il est donc le poète nommé Roux. De ce fait les trois personnes sont: le sculpteur est nommé Blanc et a des cheveux roux, le violoniste est nommé Noir et a des cheveux blancs, le poète est nommé Roux et a des cheveux noirs

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