Rapport annuel 2023

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Service de l’eau
Ville de Lausanne
Rapport Annuel 2023

Contact Service de l’eau

Rue de Genève 36

Case postale 7416

1001 Lausanne

web lausanne.ch/eau

T. +41 (0)21 315 85 30 eau@lausanne.ch

Impressum

Graphisme : Emphase Sàrl

Coordination et rédaction :

Valeria Aloise – Service de l’eau

Photographies :

Marino Trotta, Jeremy Bierer, Laurent Kaczor, Sarah Carp, en Haut!, Jean-Bernard Sieber, Nicolas di Meo

Impression / Repro :

Imprimerie Baillod

Le mot du Municipal 6

Le mot du Chef de service  7

Le Service 8

Diagramme des flux d’eau 10

Organisation & missions 12

Le cycle de l’eau 14

La production 16

La distribution 20

Les raccordements et l’évacuation 24

L’épuration 30

Les missions complémentaires 34

La qualité de l’eau 36

La protection des eaux 40

La solidarité 44

Annexes 48

Les chiffres-clés 50

Les comptes d’exploitation 52

Comme le disait Benjamin Franklin, « C’est quand le puits se tarit que nous nous rendons compte de la valeur de l’eau ». Cette citation résonne comme un appel à agir pour ne jamais en arriver là. Entre la fin du XIXe et la deuxième partie du XXe siècle, politiciens et ingénieurs ont développé les réseaux d’eau potable et d’assainissement dont nous avons hérité. Les bénéfices pour la santé, l’environnement et l’économie sont incontestables. Une ville ne peut se développer harmonieusement sans une bonne gestion de l’eau.

Certains aspects, considérés comme positifs à l’époque, sont remis en question aujourd’hui. Citons par exemple la correction des cours d’eau. Face à la crise de la biodiversité, les autorités publiques mènent maintenant des projets de renaturation, déconstruisant ce qui a été réalisé à l’époque. La gestion des eaux claires, qui consistait à mettre l’eau dans des tuyaux pour l’évacuer au plus vite, ne fait plus rêver. Et les pollutions émergentes (micropolluants) remettent en question des filières de traitement, suffisantes jusqu’alors. Nous sommes à un tournant. Désormais, nous devons renouveler des infrastructures vieillissantes tout en relevant les défis du réchauffement climatique et de la biodiversité.

La ville de Lausanne et son Service de l’eau jouent un rôle clé dans ces adaptations. Plusieurs cours d’eau, dont la Chamberonne, le ruisseau de Vennes, le Riolet, la Bressonne et la Vuachère font l’objet de revitalisations, comme celle, terminée, de Mauvernay. Ces espaces renaturés offrent des refuges naturels à la faune et à la flore et constituent des solutions concrètes face aux précipitations intenses. Le projet de Ville éponge, mené en collaboration avec d’autres services, favorise la rétention des eaux pluviales, le développement végétal, la lutte contre les îlots de chaleur et réduit les apports dans les canalisations.

Pierre-Antoine Hildbrand

Conseiller municipal, Directeur de la Sécurité et de l’économie

Bien entendu, assurer une eau potable irréprochable reste une priorité. En 2023, la commune de Cugy a décidé de rejoindre les 19 communes déjà alimentées par Lausanne, et des travaux ambitieux se poursuivent: conduites entre Sonzier et La Croix-sur-Lutry, augmentation de capacité de l’usine de Lutry et rénovation du réservoir de Montalègre.

Chaque projet vise un double objectif: garantir la sécurité hydrique et rendre nos systèmes plus adaptés et résilients face aux nouveaux enjeux. Ces avancées sont possibles grâce à l’engagement des équipes du Service de l’eau, que je tiens à remercier chaleureusement.

Le
De la source
STEP : repenser l’échelle de la gestion de l’eau

L’approvisionnement en eau et l’évacuation des eaux sont des tâches communales. Or quand on regarde les cartes qui composent la couverture de ce rapport, on se rend compte que dans les faits, l’eau se gère à une autre échelle. Mais laquelle ? Celle de l’agglomération, celle des bassins versants ? La réalité est complexe et ne répond à aucune règle.

Prenons l’eau potable. Le territoire desservi dépasse les frontières communales pour deux raisons. Tout d’abord à cause du captage de l’eau, qui a conduit nos prédécesseurs à aller chercher la précieuse ressource jusque dans les Préalpes. Les conduites qui acheminent l’eau en direction de Lausanne ont acquis un caractère régional et alimentent les communes traversées. L’autre raison de l’extension géographique du réseau réside dans la collaboration intercommunale. Une vingtaine de communes de l’agglomération ont choisi de confier la distribution de l’eau à la ville-centre, qui dispose de ressources en eau suffisantes. Grâce à l’acheminement sous pression, la topographie joue un rôle mineur. Le résultat final, coordonné par le Canton, est cohérent techniquement et permet d’importantes économies d’échelle comparé à une gestion communale.

Pour l’assainissement, le système est différent, car il repose généralement sur l’écoulement gravitaire. Ici, ce sont donc les bassins versants topographiques et l’emplacement des stations d’épuration qui déterminent l’organisation des réseaux. La station d’épuration des eaux (STEP) de Vidy, par exemple, traite les eaux usées de Lausanne ainsi que celles de 15 communes environnantes.

Sébastien

Chef du Service de l’eau

La tendance à la régionalisation des infrastructures d’eau potable et d’assainissement se poursuit. C’est dans le domaine de l’évacuation des eaux qu’il reste le plus grand potentiel d’optimisation. Aujourd’hui, les réseaux demeurent communaux et de nombreuses conventions ont été passées pour construire et entretenir les collecteurs à vocation intercommunale. La situation actuelle rend la vision d’ensemble difficile sur le bassin versant de la STEP de Vidy. Pour assurer le renouvellement et l’exploitation efficace de ce réseau, qui dessert plus de 260’000 habitantes et habitants, un regroupement des forces avec une gouvernance commune est nécessaire. Et pour y parvenir, le bassin versant de la STEP semble être l’échelle la plus pertinente.

Le Service

Création du Service des eaux communal (Concession eaux Pays-d’Enhaut)

© Musée Historique de Lausanne
© Musée historique de Lausanne
© Marino Trotta
© Jeremy Bierer
© Marino Trotta
© Jean-Bernard Sieber
© Musée Historique de Lausanne
© Musée Historique de Lausanne
© Musée Historique de Lausanne

Diagramme des flux d’eau

(million m3 / an)

Eaux de ruissellement(eauxpluvialescollectées dans le réseau unitaire) : 8

Eaux claires (eaux pluviales collectées dans le réseau séparatif)) : 41.6 Eau potable exportée hors du périmètre de la STEP de Vidy : 8.2

Eauxdéverséesdansle réseau: 1

Eaux clairesparasites(dirigéesvers la STEP): 12.2 Eaud’arrosage:0.7 Pertesd’eaupotableréellesetfonctionnelles*: 3.5

Eaux usées et pluviales acheminées à la STEP de Vidy : 40

EauxdéverséesenentréedeSTEP:4 Eauxépurées:34.9 Eaupotabledistribuée:19.9

Eaux distribuées hors périmètre 8.2 Eaux souterraines 4 * fuites, lavage des réservoirs, eau de service des usines, purges sur le réseau, forfaits et erreurs de compteurs

Organisation & missions

ANALYSES

MICROBIOLOGIQUES

Contrôler la qualité de l’eau potable, des eaux usées et de surface

Coordonner les projets de renaturation et d’amélioration de la qualité des cours d’eau

DROIT ET CONFORMITÉ

Garantir le respect des lois et assurer des finances bien tenues et équilibrées

ANALYSES PHYSICOCHIMIQUES

ANALYSES MICROPOLLUANTS

COURS D’EAU ET POLLUTION

INFORMATIQUE

Concevoir et construire les ouvrages nécessaires à la production, au stockage et au pompage de l’eau

Exploiter et entretenir les stations de relevage, déversoirs d’orage et ouvrages du réseau d’évacuation

Conseiller les propriétaires et architectes. Contrôler les installations privées d’eau potable et d’évacuation

FINANCE ET FACTURATION

CONTRÔLE DE L’EAU

DIRECTION

SÉCURITÉ & ECONOMIE

Analyser et suivre les demandes de raccordement en eau potable et évacuation

RELATIONS

CLIENTS CONSEILS ET CONTRÔLES DES INSTALLATIONS ABONNEMENTS ET TAXES

INNOVATION & RELATIONS CLIENTS

DIRECTION DU SERVICE DE L’EAU

TECHNIQUES ET PROCÉDÉS

GÉNIE-CIVIL

OUVRAGES D’ÉVACUATION

ÉTUDES ET CONSTRUCTIONS

SYSTÈME D’INFORMATION DU TERRITOIRE (SIT) ET SOURCES

TECHNIQUE RÉSEAUX

RÉSEAUX ET INGÉNIERIE

RÉSEAUX

DISTRIBUTIONS, SOURCES ET CONDUITES D’AMENÉE

Garantir la fiabilité des données géographiques et exploiter les captages d’eau souterraine

Planifier, dimensionner et simuler les réseaux d’eau potable et d’évacuation

Construire et exploiter les réseaux d’eau potable

BUREAU DE GESTION DES RÉSEAUX

EPURA SA

PRODUCTION ET ÉPURATION

Préparer et suivre les chantiers de construction et de renouvellement des réseaux d’eau potable et d’évacuation

COMMUNICATION

SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

SYSTÈME DE MANAGEMENT: qualité, sécurité alimentaire, santé et sécurité, environnement

RESSOURCES HUMAINES

STATION D’ÉPURATION

USINES ET STATIONS D’EAU POTABLE

CENTRE D’EXPLOITATION

Mener et développer le partenariat avec Nouakchott

Construire et entretenir la STEP de Vidy

Exploiter la STEP de Vidy Assurer le traitement et le pompage de l’eau potable et surveiller le réseau

Le cycle de l’eau

Station de pompage de Montétan
© Marino Trotta
© Marino Trotta
© Nicolas di Meo
© Jeremy Bierer

La production FAITS

& CHIFFRES

32’058’786 m3

Production annuelle 2023 -3%

Par rapport à 2022 +0.5%

Par rapport à la moyenne des 5 dernières années

141’650 m3

Le jour d’adduction maximum a été atteint le 23 août

B Usine de Lutry

La production de l’usine de Lutry est plus faible que d’habitude car deux de ses axes de pompages ont été hors service durant une certaine période pour différents travaux (changement de conduite Lutry-Montétan et reconstruction du réservoir de Montalègre).

A Sonzier, la production a été impactée par la rénovation des conduites en amont de l’usine jusqu’en mai 2023.

L’usine de Bret a quant à elle été ralentie à cause de travaux sur une ligne de traitement.

Les six derniers blocs d’ultrafiltration de l’usine de Lutry, sur un total de 15, ont été renouvelés avec des membranes en polyethersulfone (PES).

Les installations photovoltaïques sur les réservoirs de Crissier et de l’Orme ont été mises en service. Celles sur les usines de Bret et de Sonzier sont réalisées et leur mise en service interviendra au début de 2024.

Production annuelle d’eau potable depuis 1940

Usine de Saint-Sulpice
Usine de Bret
Usine de Lutry
Autres sources
Usine de Sonzier
© Jeremy Bierer
Blocs d’ultrafiltration de l’usine de Lutry
Panneaux solaires sur le toit du réservoir de Crissier

Alimentation au détail

1 Boussens

2 Bussigny

3 Chavannes-près-Renens

4 Cheseaux-sur-Lausanne

5 Crissier

Alimentation partielle au détail

98 Aclens - Vufflens-la-Ville (ZI La Plaine)

99 Mex - Villars-Sainte-CroixVufflens-la-Ville (ZI La Faraz)

100 Villars-Sainte-Croix (ZI Croix-de-Péage et Pierrerie)

6 Denges

7 Echandens

8 Ecublens

9 Epalinges

10 Etagnières

Alimentation en gros

21 Aclens

22 Assens

23 Belmont-sur-Lausanne

24 Bercher

25 Blonay – Saint-Légier

26 Bournens

27 Bremblens

28 Bretigny-sur-Morrens

29 Bussy-sur-Moudon

30 Château-dOex

31 Chexbres

32 Cugy

33 Froideville

34 Lutry

35 Morges

36 Morrens

37 Oron-Essertes

38 Paudex

39 Penthalaz

40 Penthaz

41 Puidoux

42 Pully

43 Rossinière

44 Saint-Saphorin

45 Savigny

11 Jouxtens-Mézery

12 Lausanne

13 Le Mont-sur-Lausanne

14 Lonay

15 Préverenges

16 Prilly

17 Renens

18 Romanel-sur-Lausanne

19 Romanel-sur-Morges

20 Saint-Sulpice

47 Eclépens

48 Ferreyres

49 La Sarraz

50 Orny

51 Pompaples

AIAE

52 Bottens

53 Chavornay

54 Echallens

55 Fey

56 Goumoëns

57 Montilliez

58 Oppens

59 Oulens-sous-Echallens

60 Pailly

61 Penthéréaz

62 Saint-Barthélemy

63 Villars-le-Terroir

64 Vuarrens

AIDEV

46 Sullens AIEM

65 Montanaire

Achats et échange d’eau

66 Hermenches

67 Jorat-Menthue

68 Poliez-Pittet

de Mauraz

69 Gollion

70 Mex

71 Villars-Sainte-Croix

72 Vufflens-la-Ville

AIEJ

73 Bourg-en-Lavaux

74 Corcelles-le-Jorat

75 Forel

76 Jorat-Mézières

77 Montpreveyres

78 Ropraz

79 Servion

80 Vucherens

81 Vuiliens

La distribution

67 chantiers réalisés sur le réseau de distribution d’eau potable

→ 20’013 m de conduites principales remplacés, un chiffre élevé en raison de la mise en service de plus de 9 km de conduites d’adduction au Pays-d’Enhaut.

→ Réduction de 1’600 m de conduites due à la mise hors service de conduites sur les chantiers du tram, remplacées par des conduites provisoires non comptabilisées.

→ Remplacement de 1’415 m de branchements communs.

→ Extension de 682 m de branchements communs.

→ Renouvellement par tubage de 228 m de branchements privés sur le domaine public et de branchements communs.

→ Réhabilition par gainage de 774 m de conduites.

Les chantiers marquants

→ les travaux liés aux axes forts (tram + BHNS) ont fortement mobilisé les équipes de pose de conduites tout au long de l’année, avec l’ouverture de six chantiers (certains simultanément) entre Lausanne et Renens.

→ l’achèvement du renouvellement des conduites du Pontde-Pierre et du Pays-d’Enhaut au lieu-dit Pont de Fenil.

→ la reconstruction d’un réseau d’évacuation le long du ruisseau de Vennes en forage dirigé.

→ l’achèvement du renouvellement des conduites et travaux de génie civil pour la mise en conformité des chambres d’eau du Pays-d’Enhaut.

→ l’équipement dans le cadre de nouveaux plans de quartier sur les communes périphériques.

Ecoute de réseau

→ 23 zones de pression.

→ 600 km de conduites de distribution.

→ 29 fuites identifiées.

FAITS & CHIFFRES

Interventions du service de piquet

→ 132 urgences (fuites ou ruptures de conduites).

→ 41 problèmes sur des bornes hydrantes.

→ 7 mises hors service/remises en service pour travaux dans des immeubles en dehors des heures de travail.

→ 7 problèmes de qualité de l’eau chez les privés.

→ 61 problèmes divers (robinets bouchés, baisse de pression dans l’immeuble, bruit d’eau, etc.).

→ 10 dysfonctionnements liés à l’évacuation des eaux.

Bornes hydrantes

Le service gère 4’669 bornes hydrantes dont 2’179 se situent sur le territoire lausannois et 2’490 sur les zones alimentées au détail. 1’039 bornes hydrantes ont été contrôlées :

→ ce qui a entraîné 230 révisions importantes.

→ Et 23 interventions pour des bornes hydrantes accidentées.

Borne hydrante du centre-ville

L’Etivaz : entre adduction d’eau et production d’électricité

Utiliser de l’eau potable pour de la production électrique, c’est possible et c’est même durable! Avec la fin des travaux à l’Etivaz, un projet emblématique se termine, alliant tradition et modernité. Cette collaboration fructueuse entre Romande Energie et la Ville de Lausanne illustre l’importance des partenariats, pour relever les défis environnementaux et technologiques d’aujourd’hui. Retour sur quelques chiffres et données historiques.

Dès 1850

En réponse à la croissance de la population, les autorités lausannoises se voient contraintes d’aller chercher de l’eau de plus en plus loin, dans les hauts de la ville. Jusqu’en 1865 l’eau est acheminée à Lausanne par des coulisses à ciel ouvert ou par des conduites en bois.

1899

La Ville de Lausanne achète à la Société Electrique VeveyMontreux (SEVM, aujourd’hui Romande Energie) une part de la propriété des sources du Pays-d’Enhaut ainsi qu’un droit de les exploiter. L’eau est captée dans les vallées de l’Eau Froide et de la Torneresse à L’Etivaz pour un turbinage à Sonzier.

1901

Après deux ans de travaux acharnés, l’eau du Paysd’Enhaut commence à alimenter Lausanne.

2010

Les premières études pour le renouvellement des conduites d’amenée débutent. Ces travaux visent à moderniser les infrastructures existantes, à en améliorer la fiabilité et à concevoir un nouveau système de turbinage pour optimiser la production d’énergie.

2013

La Ville de Lausanne inaugure la station de traitement des eaux du Pays-d’Enhaut à Sonzier.

2016

La Ville de Lausanne et Romande Energie ont signé une convention établissant une copropriété paritaire des installations situées en amont de Sonzier. Cet accord précise les responsabilités de chaque partie et définit un cadre clair pour le financement des futurs projets.

2023

Cette année marque la fin des travaux pour le remplacement des conduites centenaires et la création d’une centrale hydroélectrique à L’Etivaz. La modernisation des infrastructures a été essentielle pour répondre aux normes actuelles et maximiser le potentiel de turbinage. Romande Energie a pris en charge les installations spécifiques à la production d’électricité, tandis que la Ville de Lausanne s’est concentrée sur celles nécessaires au maintien et à la surveillance de la qualité de l’eau.

Quelques chiffres

Le projet a consisté en le renouvellement de 9,4 kilomètres de conduites dans les deux vallées, sans modification notable des tracés afin de minimiser l’impact environnemental mais avec des diamètres augmentés pour optimiser le turbinage. Deux nouvelles centrales de turbinage, équipées de trois turbines, ont été construites. Ces installations permettent une production annuelle estimée à 3.1 millions de kWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de plus de 1’200 ménages.

Environ 15 % de l’approvisionnement en eau potable de Lausanne provient des ressources situées dans le Pays-d’Enhaut, représentant un volume annuel de 5 à 6 millions de m³. À Sonzier, Romande Energie poursuit le turbinage de l’eau. Les premiers 15’000 litres d’eau par minute sont soigneusement traités par le Service de l’eau, garantissant une qualité irréprochable pour la consommation. Le volume excédentaire, quant à lui, est dirigé vers Taulan, où il est utilisé pour produire de l’électricité.

Début du 20ème siècle, travaux au Pays-d’Enhaut pour acheminer l’eau à Lausanne.

Les raccordements et l’évacuation

Volumes d’eau et taxes

Les volumes d’eau livrés à la clientèle alimentée au détail (=mesurés aux compteurs d’eau des bâtiments)

Par rapport à 2022

Pour les communes alimentées en gros (= vente d’eau en gros)

Par rapport à 2022

Les volumes d’eau taxés pour l’évacuation et l’épuration sur le territoire lausannois

Raccordements en eau potable et évacuation

Les demandes de permis de construire

Par rapport à 2022

Les taxes uniques en lien avec l’évacuation de l’eau 1’188’766.-

→ 560 demandes traitées.

→ 235 vérifications finales de travaux.

La gestion des eaux pluviales, les mises en séparatif et les contrôles des parcelles

→ ont permis de réduire de plus de 9 hectares les surfaces pouvant potentiellement amener des eaux claires à la STEP

→ diminution d’environ 0.38% par rapport à 2022.

Le contrôle de l’évacuation des eaux des chantiers

→ 62 contrôles sur 67 chantiers.

Le parc des compteurs

→ 24’246 compteurs au total.

→ 1’476 compteurs neufs posés, dont 431 redimensionnements (diminution du diamètre).

14 chantiers réalisés sur le réseau d’évacuation

→ remplacement de 2’805 m de collecteurs (y compris mise en séparatif).

→ réhabilitation de 2’173 m de canalisations par gainage.

Compteur

Évacuation des eaux et cours d’eau

Commission intercommunale de la station d’épuration des eaux usées de Vidy

Bussigny

Chavannes-près-Renens

Cheseaux-sur-Lausanne

Crissier

Ecublens

Epalinges

Jouxtens-Mézery

Lausanne

Le Mont-sur-Lausanne

Morrens

Prilly

Pully

Renens

Romanel-sur-Lausanne

Saint-Sulpice

Villars-Sainte-Croix

Association intercommunale pour l’épuration des eaux usées de la région du bassin supérieur du Talent (AET)

Bretigny-sur-Morrens

Cugy

Froideville

Lausanne

Canalisations intercommunales

Canalisations communales

Voûtages

Cours d’eau

Cours d’eau souterrain

Bassin versant de la STEP de Vidy

Bassin versant de la STEP de l’AET

Ouvrages intercommunaux

Ouvrages communaux

Anticiper la gestion des eaux pluviales pour rafraîchir la ville

Les changements climatiques appellent les professionnel∙le∙s de la construction à intégrer la gestion des eaux claires dès le début de leur projet. Le Service de l’eau, aligné avec le concept de ville éponge, promeut des solutions écologiques. Voici les recommandations de nos spécialistes pour faire des économies tout en faisant du bien à la planète.

Pour tout projet de construction, il est conseillé de contacter le Service de l’eau avant la mise à l’enquête afin d’intégrer des solutions efficaces pour la gestion des eaux claires et éviter des modifications coûteuses, voire des amendes pour non-conformité. Jonathan Emery, inspecteur de la protection des eaux, précise qu’en prenant contact avec son équipe avant le dépôt du projet « on évite les projets bloqués pour mauvaise gestion des eaux et on fait des économies, en réduisant les volumes d’eaux claires évacuées et les taxes liées aux surfaces imperméables. »

Optimiser l’évacuation des eaux claires

« La règle de base est de minimiser l’évacuation des eaux pluviales et de maximiser leur infiltration sur place » explique Jonathan Emery. Pour cela, deux stratégies sont envisagées. La première consiste à perméabiliser les surfaces, c’est-à-dire limiter les surfaces construites et conserver les espaces verts, et privilégier les pavés drainants ou les dalles en herbe plutôt que l’asphalte. La deuxième option est l’infiltration des surfaces imperméables, soit dans du terrain perméable attenant, soit dans un ouvrage d’infiltration/noue/biotope. Si un raccordement aux collecteurs publics est indispensable, la rétention d’eau permet un stockage

temporaire, dans des bassins de rétention ou sur des toitures végétalisées. Cela limite les débits de pointe en cas d’orage.

Lausanne, une ville éponge

Les mesures d’infiltration appliquent le concept de ville éponge, visant à absorber et stocker l’eau de pluie sur place pour la restituer en périodes sèches. Zoé Daeppen, responsable de la gestion des eaux claires, explique « ce système recharge les nappes phréatiques, le sol et la végétation, aide à réguler le climat local et améliore la qualité de l’eau. ». Les fosses à impluvium – spécialement adaptées au sol argileux lausannois, créées sous les arbres en collaboration avec le Service des parcs et domaines, illustrent cette approche. Elles stockent l’eau de pluie pour les arbres, rafraîchissant l’air par évapotranspiration. Les essais montrent aussi un abattement impressionnant de certains micropolluants dans l’eau, allant de 70% à 100%.

Le bassin de rétention, la fausse bonne idée ?

Ces bassins stockent provisoirement l’eau de pluie évitant ainsi la surcharge du réseau d’assainissement. S’ils ont l’avantage d’être discrets et faciles à concevoir, ils nécessitent par contre un entretien annuel coûteux,

favorisent la prolifération des moustiques tigres et ne remplissent pas de fonction écosystémique… Il existe d’autres solutions qui valorisent l’eau plutôt que la considérer comme un déchet. Les toitures plates végétalisées, par exemple, sont efficaces. « En retenant l’eau pluviale, elles favorisent l’évaporation, alimentent les végétaux, permettent aux reptiles et aux oiseaux de s’abreuver et rafraîchissent la ville », explique Zoé Daeppen. C’est aussi le cas des noues de rétention qui contribuent à l’esthétique du projet tout en servant de niche écologique à certaines espèces. Depuis les

Que dit la loi ?

La Directive municipale relative aux mesures de gestion des eaux claires stipule que lors d’une demande de permis de construire, des mesures de gestion des eaux claires sont obligatoires pour toute parcelle privée où la superficie totale des nouvelles surfaces imperméables liées à une nouvelle construction dépasse 350 m². Pour les transformations d’un bâtiment existant, ces mesures sont exigées lorsqu’il s’agit de la transformation ou de la rénovation d’une toiture plate existante de plus de 250 m². En cas d’agrandissement d’une toiture existante, cette même limite de 250 m² s’applique.

canicules de 2022 et 2023, Jonathan Emery constate un intérêt accru des propriétaires au rafraîchissement de leurs espaces « nous recevons de plus en plus de demandes de conseils. » Il insiste sur l’importance de la sensibilisation « plutôt que d’imposer des normes à l’aveugle, nous expliquons pourquoi et comment mieux gérer les eaux claires. Les gens sont généralement très réceptifs. »

Pour toute question, contactez nos équipes au 021 315 85 30 ou par email à assainissement-ugr@lausanne.ch.

Zoé Daeppen et Jonathan Emery ©Marino Trotta

L’épuration

La STEP en chiffres

Précipitations cumulées

→ 1223 mm en 2023 (939 mm en 2022)

→ = légèrement au-dessus de la moyenne attendue de 1’000 à 1’200 mm par an.

Volumes traités

→ 34.9 millions de m3 d’eaux usées traitées

→ +9.75% par rapport à 2022

→ Le nombre d’habitantes et habitants raccordés ne cesse d’augmenter : 258’395 en 2022 et 261’832 en 2023.

Détritus captés en entrée de STEP

→ 590 tonnes

→ + 29.7% par rapport aux 455 tonnes retenues en 2022

Sable

→ 120 tonnes captées en 2023

→ + 66.6% par rapport aux 72 tonnes en 2022.

Graisses de restaurant

→ 221 tonnes traitées

→ -7.5% par rapport à 2022 (239 tonnes).

Boues extérieures

→ 15’768 tonnes de boues déshydratées digérées et non digérées

→ + 19.9% par rapport aux 13’145 tonnes en 2022.

Incinération des boues

→ a permis d’injecter

14’262 MWh thermiques dans le réseau du chauffage à distance (CAD) de la ville

→ +9.9% par rapport aux 12’973 MWh fournis en 2022

→ = environ 3 % de l’énergie totale fournie par le CAD.

Digestion des graisses et des boues

→ 2’311’394 Normo-mètres cubes (Nm3) de biométhane ont été injectés dans le réseau de gaz naturel de la ville

→ -4.18% par rapport à 2022

→ = 25’526 MWh thermiques

→ -2.82% par rapport aux 26’267 MWh fournis en 2022

L’avancement du chantier

→ L’emballage des bâtiments des prétraitements et du traitement primaire des eaux usées (mis en service en 2020) avec leurs façades définitives a abouti.

→ Pour la construction du futur bâtiment de traitement biologique, les travaux spéciaux sont terminés et ceux de gros œuvre battent encore leur plein. Le futur bâtiment est sorti de terre. Cinq des dix-sept bassins de traitement ont déjà subi un contrôle d’étanchéité au cours de l’année. Les douze bassins restants seront contrôlés en 2024.

→ La nouvelle ligne d’incinération a fait l’objet de compléments d’études pour validation et préparation de la phase de réalisation.

Vue du chantier de la STEP à mi-mai 2023
La désodorisation: une étape indispensable pour épurer l’air

Dans une station d’épuration, la désodorisation est cruciale pour éliminer ou réduire les odeurs désagréables générées par le traitement des eaux usées. Ces émanations, issues de composés organiques et inorganiques volatils, se dégagent à différentes étapes du processus d’épuration.

L’air provenant des bâtiments de traitement des eaux usées et des boues contient des polluants responsables de mauvaises odeurs comme le sulfure d’hydrogène (H₂S) ou l’ammoniac (NH₃). L’odeur d’œuf pourri est souvent citée comme exemple. À la station d’épuration de Vidy (STEP), la désodorisation est réalisée par des lavages chimiques. L’air malodorant est capté et passe par quatre tours de lavage successives. Chaque tour utilise un réactif spécifique pour éliminer les polluants. L’air est d’abord dirigé vers le bas de la tour, puis traverse un corps de remplissage. En parallèle, le réactif est mélangé à l’eau et pompé vers le sommet du laveur. Là, il est redistribué de manière à maximiser le contact entre l’air montant et l’eau contenant le réactif. Ce processus se répète à travers les quatre tours avant que l’air purifié ne soit libéré par le toit. L’installation dispose de trois lignes de lavage, chacune avec quatre tours, soit un total de douze laveurs.

Une fonction cruciale

La désodorisation garantit un impact minimal sur l’environnement et la qualité de vie du voisinage de la STEP. Elle améliore le confort des riveraines et riverains en réduisant

les nuisances olfactives. En plus, elle est indispensable à la santé du personnel, en extrayant notamment le sulfure d’hydrogène qui lui serait toxique. Les employées et employés doivent s’assurer que la désodorisation fonctionne correctement. Cela inclut la vérification de l’eau adoucie, le contrôle et la calibration des sondes pH et rH, la vidange et le nettoyage des laveurs de désodorisation, ainsi que le contrôle du fonctionnement du processus en supervision et sur site. Leur travail consiste aussi à remplir les solutions de titration pour les mesures de chlore résiduel, à effectuer la maintenance sur les pompes, les ventilateurs et les laveurs, et à gérer le dépotage et l’utilisation des réactifs chimiques. L’entretien des machines demande la collaboration du personnel affilié à l’unité traitement de l’eau, au laboratoire et à la maintenance. Six personnes travaillent régulièrement sur ces installations fonctionnant 24 heures sur 24 et 365 jours par an.

Un volume d’air traité titanesque

La réduction des odeurs à la STEP de Vidy est impressionnante, avec une diminution de 97 % des composés odorants tels que le sulfure d’hydrogène. Chaque ligne de lavage peut traiter 50 000 m³ d’air par heure, soit un total de 150 000 m³ par heure pour les trois lignes fonctionnant en permanence. Cela garantit la neutralisation des odeurs avant leur diffusion dans l’environnement. En 2023, la désodorisation a consommé 1,42 GWh, soit 19% de la consommation électrique des filières « eau et boue » de la station (7,35 GWh). Malgré cette consommation énergétique importante, la désodorisation est un exemple d’efficacité, assurant à la population avoisinante un environnement sain et conforme aux normes.

Chacune des tours de lavage de forme cylindrique mesure trois mètres de diamètre et sept mètres de hauteur
© Jeremy Bierer

Les missions complémentaires

© Jeremy Bierer
sur grille d’eau claire
Hall d’entrée de l’usine de Saint-Sulpice

La qualité de l’eau

FAITS & CHIFFRES

3’958 échantillons prélevés

→ ont donné lieu à 42’209 paramètres analysés de type physico-chimique (y compris les micropolluants) et microbiologique pour l’eau potable

343 échantillons prélevés

→ ont donné lieu à 18’035 paramètres analysés pour les cours d’eau

354 échantillons prélevés

→ ont donné lieu à 2’576 paramètres analysés pour l’exploitation et le projet de reconstruction de la STEP

433 échantillons prélevés

→ ont donné lieu à 2’321 paramètres analysés pour les plages et les piscines de Lausanne.

2 non-conformités physico-chimiques et 10 non-conformités microbiologiques mineures, c’est-à-dire sans risque pour la santé, ont été constatées.

En plus des contrôles de l’eau pour le Service de l’eau, de nombreux mandats d’analyses ont été réalisés par son laboratoire pour 61 autres distributeurs d’eau du canton de Vaud (représentant environ 160 communes).

Cette année, le laboratoire du service a développé les méthodes d’analyses de plusieurs paramètres pour répondre aux problématiques actuelles des micropolluants. La liste des PFAS analysés a été enrichie avec 13 nouvelles molécules. De nouveaux métabolites de pesticides, des substances médicamenteuses et la 6-PPD quinone (un composant de pneus) ont également été ajoutés à la liste des 274 paramètres micropolluants désormais analysables au sein du laboratoire.

Le laboratoire a poursuivi ses recherches en PCR (réaction en chaîne par polymérase) et a mis en place une méthode pour quantifier la présence du SARS-CoV dans les eaux usées, ainsi que des moules Quagga (espèce invasive) dans l’eau brute. Pour détecter et suivre leur présence au sein des installations, le laboratoire utilise deux approches : la quantification de leur ADN par PCR et une méthode d’observation avec dénombrement au microscope.

Le suivi analytique des eaux usées

Le laboratoire du Service de l’eau joue un rôle crucial dans la gestion et la protection des ressources en eau. Tout au long de l’année, nos équipes effectuent des analyses sur l’ensemble du cycle de l’eau, du captage à l’épuration. Alors que la station d’épuration de Vidy (STEP) est en phase de reconstruction, le suivi analytique des eaux usées assure la continuité et l’amélioration des processus de traitement.

En 2023, le laboratoire a mené un suivi rigoureux à la STEP en prélevant 354 échantillons d’eaux usées, soumis à des tests approfondis pour 2’576 résultats d’analyse. Ce suivi est d’autant plus important dans le contexte particulier de la STEP, qui est en cours de reconstruction sur le site de l’ancienne station. Contrairement à l’eau potable, les normes pour les eaux usées sont différentes et ne nécessitent pas l’utilisation des mêmes équipements. Les résultats d’analyses sont communiqués à la STEP, qui, en tant que mandataire, est responsable de la conformité aux normes cantonales.

A sa demande, le laboratoire, peut également planifier des campagnes d’analyse spécifiques sur trois mois.

Des analyses requises par la loi

Pour les analyses classiques, qui englobent les paramètres physico-chimiques et microbiologiques, deux analyses hebdomadaires sont effectuées sur deux échantillons prélevés en entrée et en sortie de la STEP. Les analyses réalisées couvrent un large éventail de paramètres, incluant notamment

les nitrates, les phosphates, et la présence de métaux. Des méthodes d’analyse « simplifiées » sont utilisées, avec des sondes ou la spectrocolorimétrie, par exemple. La concentration et le rendement du phosphore total respectent largement les exigences de traitement imposées par l’Ordonnance sur la protection des eaux (OEaux) grâce au traitement primaire renforcé. En revanche, les trois autres paramètres (DBO5, DCO et MES) s’avèrent non-conformes en raison de l’absence temporaire de traitement biologique, lequel est en cours de construction. Ces paramètres devraient être à nouveau conformes en 2025.

un rôle crucial dans la protection de l’environnement et de la santé publique, en garantissant le respect des normes environnementales et en contribuant à

d’une station d’épuration en chantier Les

Les

rendements

En ce qui concerne les micropolluants, la STEP ne permet pas encore leur élimination. Cette capacité sera améliorée avec les nouvelles installations. En attendant, chaque année, le laboratoire mène des campagnes en parallèle à celles effectuées par le Canton, quatre fois par an. Au total, 12 molécules spécifiques sont suivies, principalement des résidus de médicaments. Ces analyses sont essentielles pour évaluer et gérer les niveaux de micropolluants et pour comparer les performances futures de la nouvelle STEP en termes de traitement de ces substances.

Optimisation, reconstruction et protection

Les analyses ont trois objectifs principaux : d’abord, elles visent à optimiser le fonctionnement de la chaîne de traitement en permettant d’ajuster les processus pour maximiser l’efficacité de la STEP. Ensuite, elles contribuent au projet de reconstruction de la STEP en fournissant des données comparatives entre les performances des installations actuelles et celles de la future station, particulièrement en ce qui concerne l’élimination des micropolluants. Enfin, ces analyses jouent

la préservation des écosystèmes aqua

tiques ainsi qu’à la santé des citoyennes et citoyens.

Analyse des eaux usées

La protection des eaux

Le suivi de la qualité des cours d’eau a été réalisé sur 10 stations biologiques et 18 stations chimiques.

En 2023, le premier projet de revitalisation d’un cours d’eau a été mené à bien dans la plaine de Mauvernay. Ce projet a consisté à remettre à ciel ouvert le ruisseau Creux Gadin et à créer un milieu de source avec d’anciens captages attenants, permettant de reconstituer des habitats naturels rares en Suisse pour accueillir une biodiversité en danger.

Le projet de dépollution de l’amont de la Vuachère (tronçon Epalinges-Chailly) s’est poursuivi, avec la détection de six nouveaux exutoires d’eaux claires pollués par des eaux usées, dont trois cas ont été résolus.

Les voûtages du Flon et de la Louve ont été intégralement inspectés, et une étude est en cours pour établir la méthodologie de modélisation des crues afin d’identifier les tronçons de voûtages les plus vulnérables.

FAITS & CHIFFRES

La qualité écomorphologique des cours d’eau

© Marino Trotta
La Vuachère

Flon et Louve : relevés 3D des voûtages

En 2016, le Service de l’eau a lancé un projet ambitieux de relevé tridimensionnel des 6,8 km de voûtages. Ce travail, réalisé en collaboration avec le Service du cadastre, sert à la surveillance et à l’entretien de ces ouvrages essentiels à l’évacuation des eaux de pluie. Face aux défis climatiques et aux crues de plus en plus fréquentes, les données 3D constituent une avancée significative pour la préservation des infrastructures souterraines.

Avant de débuter les relevés par laserscanner, une “ ligne de vie ” a été posée dans les galeries du Flon (4,8 km entre l’usine Tridel et le déversoir du Capelard) et de la Louve (2 km entre le dépôt des TL de la Borde et la confluence avec le Flon à la place Pépinet). Le dispositif de sécurité, installé par des cordistes spécialisés, a permis aux géomètres du Service du cadastre de travailler en toute sécurité dans ces environnements confinés. Le travail des géomètres a consisté à matérialiser des points de contrôle tout au long des galeries. Des goujons en inox ont été scellés dans la maçonnerie pour y fixer des prismes afin de relever les coordonnées géographiques (X, Y, Z) de chaque point (280 points pour la galerie du Flon et 148 pour celle de la Louve).

Une technologie au service du patrimoine lausannois

Le “nuage de points” tridimensionnels généré ensuite par le laserscanner offre désormais une représentation extrêmement détaillée des galeries. On y retrouve les points de contrôles installés précédemment, ce qui permet de caler chaque nuage de point réalisé dans

le système de coordonnées géographiques. Le Flon compte ainsi 24 milliards de points, tandis que la Louve en comptabilise 110 millions. La différence s’explique par l’utilisation de deux équipements distincts. La galerie de la Louve, étant plus étroite et sinueuse, a posé davantage de contraintes pour l’installation du laserscanner.

Assurer la pérennité des ouvrages souterrains

L’état général des galeries est très bon. Construits entre 1812 et 1964, ces ouvrages irremplaçables sont d’une qualité remarquable et n’ont nécessité jusqu’à présent que des interventions ponctuelles.

Les données 3D contribuent aujourd’hui à améliorer la surveillance des galeries. Elles complètent les inspections visuelles et permettent d’évaluer l’impact de travaux à proximité des voûtages. D’éventuelles déformations, même minimes, peuvent ainsi être décelées en comparant l’état de référence avec un nouveau relevé réalisé en fin de travaux. En plus, ces données permettent de construire des modèles numériques d’écoulement avec une grande précision. En simulant des crues de différente intensité, il est possible d’identifier les points faibles des ouvrages et de planifier des travaux d’adaptation et de renforcement préventif si besoin. Les premières étapes de cette modélisation numérique sont en cours.

Vue par laserscanner du voûtage de la Louve

La solidarité FAITS & CHIFFRES

Le Projet Communautaire pour l’Accès à l’Eau et l’Assainissement phase 3 (PCAEA3) conclu en 2022 entre la Région de Nouakchott, la Mauritanie, la Ville de Lausanne et l’Association Internationale des Maires Francophones prévoit en trois ans :

→ la pose de 141 km de conduites

→ la construction de cinq bornes fontaines

→ l’équipement de six écoles avec des toilettes

→ une campagne de sensibilisation

→ l’achat de deux camions citernes pour alimenter en eau les populations sans réseau

En octobre 2023, un avenant au PCAEA3 a été signé pour ajouter l’équipement d’une nouvelle zone « Hay Tiw » avec des conduites d’eau potable, soit environ 21 km de conduite.

Communes ou distributeurs d’eau suisses solidaires

Comment devenir solidaire ?

Les communes ou distributeurs d’eau peuvent facilement devenir solidaires. Le prélèvement des montants doit cependant respecter certaines règles car la loi vaudoise sur la distribution de l’eau (LDE) ne prévoit pas la possibilité de prélever le centime solidaire sur le compte de l’eau. Trois solutions existent :

1

Intégrer dans le budget général (pas sur le compte de l’eau) un montant équivalent à un centime par mètre cube d’eau consommée dans la commune, en ajoutant un poste au budget avec un descriptif explicite, afin de mettre en avant l’action menée auprès du législatif.

2

Financer le centime solidaire par des recettes « hors mission ». Certains distributeurs d’eau ont une activité qui sort du cadre légal de la distribution de l’eau, par exemple la production d’électricité ou la gestion d’un bien immobilier. Le centime solidaire peut être pris sur ces comptes non affectés.

3

Ajouter une ligne sur les factures d’eau, séparée des taxes. Cette nouvelle ligne peut s’intituler « contribution facultative pour la solidarité internationale eau ». Le montant est calculé précisément en fonction des mètres cube d’eau consommés. Dans ce cas une information à la clientèle sur la possibilité de renoncer en tout temps au paiement de cette contribution doit être faite.

Vous avez des questions ou besoin d’information complémentaire ?

Contactez-nous à solidarite.eau@lausanne.ch.

Association Intercommunale des Eaux du Boiron, Bournens, Boussens, Bussigny, Chavannesprès-Renens, Cheseaux-surLausanne, Cossonay, Crissier, Cuarnens, Denges, Eau de Fribourg, Echandens, Ecublens, Epalinges, Estavayer, Etagnières, Hautemorges, Jouxtens-Mézery, Jussy, La Chaux, Lonay, Lausanne, Association intercommunale La Menthue, Le Mont-sur-Lausanne, Lutry, Martigny—Sinergy, Moiry, Montricher, Morges, Nyon, Paudex, Pomy, Préverenges, Prilly, Pully, Renens, Romanel-surLausanne, Romanel-sur-Morges, Sagenord, Sagep, St-Sulpice, Villaz, Compagnie des eaux Worben

Autres

partenaires

Agence de l’eau Adour-Garonne, Agence de l’eau Rhin-Meuse, Bordeaux, Eurométropole de Metz, Haganis, Ikaara, Skat

Jeune bénéficiaire remplissant un bidon d’eau à un camion citerne à Nouakchott

Lausanne et Nouakchott : un modèle pour l’accès à

l’eau et à l’assainissement

Depuis 2009, les villes de Lausanne et de Nouakchott, ainsi que les communes suisses et les collectivités françaises solidaires forment une alliance dédiée à l’accès à l’eau et à l’assainissement. Cette collaboration, riche et multi-facettes, se manifeste à travers trois axes principaux : politique, technique et opérationnel. Le partenariat se révèle être un modèle de coopération innovant et performant, rassemblant diverses parties prenantes autour d’un objectif commun.

Une vision partagée et un engagement concret

Malgré la distance qui sépare Lausanne de la capitale mauritanienne, les deux villes ont su développer une relation de travail de proximité. « Nous avons une vision commune, un niveau de compréhension très proche et des principes de travail similaires », témoigne Vanessa Godat Fakhry, responsable de l’unité coopération internationale eau au Service de l’eau. Cette compréhension mutuelle est le socle de leur collaboration fructueuse. Saleck Moulaye, directeur des études, de la programmation et de la coopération à la Ville de Nouakchott, partage ce sentiment. « Elle s’investit pleinement et cherche toujours des solutions pertinentes aux défis rencontrés », souligne-t-il en parlant de sa collègue lausannoise.

Réponses aux défis locaux

Le partenariat entre Lausanne et Nouakchott va au-delà des échanges techniques et du soutien financier. Il incarne également un

modèle de coopération décentralisée. « Avec ce projet, la population lausannoise nourrit une diplomatie internationale exemplaire en faveur des populations défavorisées. Lausanne a le Léman, nous avons le désert », remarque Saleck Moulaye. Cela met en lumière la conscience aiguë des disparités liées à l’eau entre les deux villes.

Située au cœur du Sahel, Nouakchott est particulièrement vulnérable aux enjeux liés à l’eau en raison des conditions climatiques extrêmes et des risques accrus d’inondations. La ville doit également faire face à une pression démographique croissante, multipliant les défis en matière d’accès à l’eau potable et d’assainissement.

Engagés pour un futur durable

Le succès du partenariat repose sur une collaboration étroite et un engagement partagé pour la résolution des problématiques liées à l’eau. Les réalités du terrain sont très différentes entre ces deux régions du monde : l’échange de savoir-faire a permis aux équipes suisses et mauritaniennes d’élargir leurs connaissances et compétences. Lausanne et Nouakchott illustrent ainsi comment une coopération internationale bien orchestrée peut non seulement répondre aux besoins immédiats mais aussi construire des bases solides pour un avenir durable. Ce projet solidaire a permis notamment de poser plus de 200 km de conduites bénéficiant à près de 200’000 personnes. Il est un exemple de ce qu’un partenariat public-public permet d’accomplir lorsqu’il est guidé par une vision commune et la volonté de surmonter ensemble les défis de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Vanessa Godat Fakhry et Saleck Moulaye, à Ouchy en mai 2024
Vue aérienne de Nouakchott
Fontaine du cheval au parc Valency
Vue sur le Château d’Ouchy

Les chiffres-clés

Eau potable

Conditions atmosphériques

Précipitations

Adduction journalière d’eau potable

Capacité de production des

Contenance des réservoirs

Puissance de pompage installée

Cons. d'énergie pour la

Habitantes et habitants

Lausanne + 19 communes appro. au détail

Traitement eau potable – Produits utilisés

Chlorure

Polychlorosulfate d'aluminium t/an

Réseau d’eau

Adduction,

Remplacement et réhabilitation de conduites

Installations raccordées (nombre de clients SAP) Nbre

Vannes de réseau

BH, Lausanne et communes au détail Nbre 4

Compteurs

Echangés Nbre/an

Consommation d’eau

Ventes en gros

Évacuation et traitement des eaux

Réseau d’évacuation

Dossiers de mise à l’enquête

Nombre d’affaires ouvertes dans l’année

Installations techniques principales

de chantiers contrôlés

Nbre de contrôles Séparateurs à graisses Nbre

Surveillance des piscines

Nombre d’échantillons

Plages et Lac

Nbre d’échantillons (mai-septembre) Nbre

STEP

STEP - Traitement

Arrivée

STEP - Produits utilisés Chlorure ferrique

organique

STEP - incinération

Boues Produites à Vidy

Boues Externes

Energie

STEP – Consommation d'électricité

STEP – Consommation de gaz

STEP – Chaleur totale produite

Stations Consommation d'électricité

Capelard (turbinage)

Evacuation

Les comptes d’exploitation

Eau potable

Charges de personnel 17 985 193

Imprimés et fournitures de bureau 72 190

Achats d'objets mobiliers et d'installations 1 863 306

Eau, énergie et chauffage 6 334 469

Marchandises 1 100 992

Entretien des biens immobiliers 4 081 069

Entretien d'objets mobiliers et d'installations 865 142

Loyers et redevances d'utilisation

346

Déplacements, débours, dédommagements 24 222

Autres prestations de tiers 5 288 981

Impôts, taxes et frais divers 1 292 963

Amortissement 22 059 514

Intérêts 167

Imputations internes 6 517 786

Bénéfice hors obligation légale 180 000

Taxes perçues et autres recettes

Prélèvements sur les réserves

707 968

021 245

Charges de personnel

Imprimés et fournitures de bureau

Achats d'objets mobiliers et d'installations

Eau, énergie et chauffage

Marchandises

022

861

856

Entretien des biens immobiliers 1 421 187

Entretien d'objets mobiliers et d'installations 212 770

Loyers et redevances d'utilisation

Déplacements, débours, dédommagements

414

741 Impôts, taxes et frais divers

997 Participation à des charges de communes

Subventions (citernes eaux pluviales)

648

Epuration

Epura SA

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