Virginie Gruyelle _ Portfolio 2019

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VIRGINIE GRUYELLE Travaux sélectionnés entre 2014 et 2019



SOMMAIRE

CURRICULUM VITAE Écoles et diplômes Expériences professionnelles Compétences Personnalités Intérêts

PROJETS D’ARCHITECTURE Crématorium Ancienne carrière de l’Orient, TOURNAI Habitat collectifs Centre historique, BERGUES Analyse détail constructif existant Pôle d’aviation d’affaires H16, Comte Vollenweider Architectes Pavillon modulaire et temporaire Pont des Trous et square Rogier, TOURNAI Border le paysage Réserve naturelle, GAND Travail de Fin d’étude MATIÈRES À RÉFLEXION De l’inondé à l’inondable, une architecture engagée à travers le territoire Tournai (Belgique) De l’eau des inondations à la pierre des remparts Safi (Maroc) De l’oued asséché au jardin nourricier

PHOTOGRAPHIES

DESSINS


Virginie GRUYELLE

6, rue de Monnel / 7500 TOURNAI Tél : 06 21 81 53 51

03.09.1996 (22 ans)

E-mail : virginie.gruyelle@gmail.com

ÉCOLES ET DIPLÔMES

2014 2014 2017 2019 2019

Baccalauréat S, mention assez bien BEAUCAMPS-LIGNY, Lycée Sainte Marie Permis B VILLENEUVE D’ASCQ Diplômée d’un Licence en architecture Diplômée d’un Master en architecture TOURNAI, LOCI, Université Catholique de Louvain Faculté d’architecture, ingénierie architecturale, d’urbanisme Formation Revit Elephorm en Ligne

EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES

2010

Stage de découverte en atelier d’architecture SECLIN, M. Bernard LECLERCQ (architecte) Depuis plus de 40 ans, cet architecte construit des maisons de standing. Après une brillante carrière où il réalise de nombreux groupes hospitaliers, logements, et équipements publics, il crée, en 2006, un nouveau cabinet à Eygalières où il peut se consacrer à sa passion première: le Mas Provençal.

2010 (depuis)

Travaux agricoles divers HOUPLIN-ANCOISNE, EARL GRUYELLE (secteur agricole) Exploitation agricole familiale, active depuis 20 ans, spécialisée dans le secteur d’activité de la culture.

2012

Stage en secteur BTP LOOS, Entreprise JEAN LEFEBVRE Entreprise de travaux publics, EJL IDF intervient quotidiennement sur les routes et espaces publics et privés. Dans le cadre de ses démarches de management environnemental, l’entreprise s’emploie à développer des techniques et procédés limitant l’impact de son activité sur l’environnement.

2016

Stage en conception, étude technique et construction de maisons et d’extensions bois LILLE, Entreprise Gentlemen Batisseurs Société en activité depuis trois ans, spécialisée dans le secteur d’activité de la construction en ossature bois, et soucieux de l’environnement. Bureaux de conception, éléments préfbriqués en atelier, et assemblage sur chantier.


Ivalis, inventaires NORD, Société Intérimaire Emplois étudiants pour «un job à la carte». Chaque année EspaceJob propo plus de 6 000 inventaires dans toute la France

Travail en cuisine, service et plonge TOURNAI, ASBL Ekitable Association sans but lucratif, cafétaria de l’école d’architecture de Tournai. La cafétéria propose un service de petite restauration de 12h à 14h à base de produits frais, bio et régionaux, à prix démocratiques..

Ce bureau réalise des projets privés et participent aussi à des concours pour différents marchés à l’échelle de la Belgique. Regroupant architectes et ingénieurs, il possède un avantage considérable pour l’étude jusqu’à la mise au point du dossier d’exécution. Elle allie subtilement jeunesse et expérience..

COMPÉTENCES Logiciels:

Français Anglais Espagnol

2016 2019 2018

Stage en atelier TOURNAI, Arcadus architecture

Langues:

2016 2018

Microsoft Office Autocad inDesign Photoshop Sketchup Pro 3DS Max Revit

PERSONNALITÉ Optimisme Créativité Ponctualité Responsabilité Organisation Réactivité Ouverture d’esprit Amabilité Sociabilité

INTÉRÊTS Art:

Photographie Maquetisme Cuisine Cinéma

Sport:

Hockey sur gazon (niv N2 en 2012) Course à pied Randonnée

Voyages:

France, Belgique, Maroc, Allemagne, Angleterre, Espagne, Pays-Bas, Autriche, Italie


CRÉMATORIUM Ancienne carrière de l’Orient, TOURNAI

projet de deuxième année

Espace spirituel

La conception architecturale témoigne d’un programme solide et significatif. Le crématorium a été implanté dans un environnement naturel en considérant le paysage existant. La volonté est de respecter la sérénité attendue dans un tel lieu. L’enjeu de ce bâtiment est de proposer aux familles, un dernier hommage aux proches par le biais d’un moment de recueillement. La gestion d’un crématorium consiste donc à accueillir les familles, les accompagner dans cet instant difficile et mener à bien l’acte technique de crémation. Pour le site, il s’agit de la carrière de l’Orient. Une vaste cavité de calcaire désaffectée depuis 1954 avec un intérêt paysager indéniable: plan d’eau, parois rocheuses élevées et anciens fours à chaux. La partie occidentale de l’excavation, est réservée aux activités de loisirs. Cet édifice s’adresse donc à la partie Est de la carrière.

Avant d’arrivée au bâtiment, les familles entament un parcours séquencé sur la partie Sud-Est du plan d’eau, elles longent la rive, découvrant progressivement ce milieu naturel, jusqu’à deviner le bâtiment qui se glisse sur un bord d’une prairie: une aération s’articulant avec les anciens fours à chaux. La structure de cette architecture, accompagne les proches du défunt. Au début, un rapport est établit avec le ciel par un jeu de poutres. Puis progressivement, l’attention vient se focaliser dans la salle de cérémonie par un puits de lumière. Une illumination lie l’autel vers un infini. Après cette étape, les familles se réunissent, dans un espace qui s’ouvre sur un horizon lointain, une perspective dans le paysage qui les entraine à aller de l’avant.


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4m


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9

250 m


HABITAT COLLECTIFS Centre historique, BERGUES

projet de troisième année

Habitat Intergénérationnel, espaces partagés, «vivre ensemble»: élément moteur du programme

«Nous passons tous quotidiennement dans des morceaux de ville, des paysages, des villages qui se ressemblent tous. L’expérimentation autour de la question du logement existe peu dans une société motivée et guidée par le profit. Le modèle de la famille a évolué. Il est multiple, multiculturel et ne peut être réduit à une seule configuration possible. La société, encore portée par un état d’esprit individualiste, devrait retrouver des valeurs collectives. Il y a d’autres modèles d’habitat à inventer, à imaginer que le seul binôme pavillon individuel-appartement. Explorer, expérimenter, inventer des typologies de logements qui naitraient des questions de société, des besoins actuels et futurs de l’homme, et d’une nouvelle relation à la terre nourricière. Le projet s’attache à développer une architecture non générique, non mondialisée, mais située, contextualisée, adaptée à une demande programmatique précise.»


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Le projet se situe à Bergues «l’autre Bruges des Flandres ». Entourée de remparts, la ville est blottie au pied de son beffroi. Elle paraît massive, presque monolithique par ses rythmiques verticales et ses gabarits construits continus. De notre promenade, trois mots nous ont paru évidents : Porte, Émergence et Entremêlement; une approche intuitive, sensible et poétique du site Cet ensemble d’habitats s’établit précisément dans la ruelle du Journal de Bergues, articulé entre la grande place du Beffroi et la place de l’église St Martin. Une implantation en plein coeur historique. Le programme est constitué de 7 logements, dédiés à des familles, personnes agées, étudiants... qui ont des besoins définis précisément, sur un principe de logements participatifs. 50% des espaces seront donc partagés entre deux ou trois habitations. Les logements s’articulent autour d’espaces partagés par l’ensemble de la collectivité (salon de lecture, atelier, buanderie, grande cuisine ouverte sur le potager, espace polyvalent et de travail). Ces différents lieux entrent en interraction avec les habitants du quartier. Ce projet peut apporter à la ville un dynamisme, une légèreté poétique tissée entre ses murs d’époque, ses vues, ses vides. Une transparence est permise par les perspectives qui fuient vers des aérations urbaines. « Tout projet nous confronte d’abord à l’information et au désordre, à la confusion des objectifs, l’ambiguité du programme, à l’infini des matériaux et des formes. Ces éléments, telle une épaisse fumée, tourbillonnent confusément dans une atmosphère agitée. L’architecture est le résultat d’un acte volontaire sur cette indétermination. » Steven Holl


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Plan R+2 _ 1:100

Plan R+1 _ 1:100

Plan R+2 _ 1:100

Plan R+1 _ 1:100

Coupe longitudinale _ 1:50

Plan masse _ 1:400

Plan Rez-de-chaussĂŠe _ 1:50 Plan R+1 _ 1:100

Coupe longitudinale _ 1:50 Plan R+2 _ 1:100

Coupe longitudinale _ 1:50

10 m


ANALYSE DÉTAIL CONSTRUCTIF EXISTANT Pôle d’aviation d’affaires H16, Comte Vollenweider Architectes Mur rideau LOCALISATION Aéroport Cannes-Mandelieu, ARCHITECTES Comte Vollenweider architectes, Pierre-André Comte et Stéphane Vollenweider COLLABORATEURS Régis Roudil, Marion Grégoire, Marrit Veenstra MAÎTRISE D’OUVRAGE SA Aéroport NiceCôte d’Azur PROGRAMME Hangar 16, 1er tranche du développement d’un pôle d’aviation d’affaires SURFACE BRUTE 4 406 m² AIRES AÉRONAUTIQUES 6 000 m² COÛT DES TRAVAUX 4,362 millions d’euros HT (H16), 821 000euros HT (aires) CONCOURS Octobre 2009 CONSTRUCTION Douze mois LIVRAISON Mai 2013 Cet édifice se compose de quatre matériaux différents, le béton pour le sol et les murs, le bois pour l’ossature des façade et du toit, et du verre et du métal pour les murs rideaux. L’intention de ce mur rideau est de créer une façade prismatique; véritable appareil optique qui filtre les regards et diffracte la lumière. Dans cette analyse, les éléments constructifs de la façade son décomposés suivant les étapes de montage. La structure primaire de la façade est composée de poteaux en W croisés, lamellé collé de pin massif, assemblés à mi bois. ( section 68x18 cm pour les porteurs, et 32x18 cm pour le contreventement). La structure secondaire de la façade est composée de barre horizontales en acier thermolaqué fixées aux éléments structurels bois. Puis on ajoute une nappe de profilés triangulés métalliques aluminium. La hauteur d’un triangle reprend la distance entre deux barres horizontales d’acier (1.50 m). Tout les vitrages triangulés dans le plan de la façade sont installés. Puis vient le dernier élément de la façade; des tétraèdres indépendants, préfabriqués en atelier. Le verre est fixé au châssis tétraédrique par des pinces. Cet ensemble, le châssis et le vitrage s’ajoute à la nappe en aluminium par vissage et collage.

Mur rideau prismatique 1m


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4 2

3

1

Plan masse 1. Avenue Gaston-de-Fontmichel 2. AÊroport de Cannes-Mandelieu 3. Butte de Saint-Cassien 4. Avenue Françis-Tonner 250 m


16 On remarque un vide en coupe, présent entre le mur rideau métallique, et la structure primaire porteuse en bois. Cela permet d’alléger la lecture de la façade, elle semble suspendue. La hauteur du mur rideau reprend la hauteur totale de la façade, les éléments structurels en bois sont rendus abstraits. Pour le détail de l’acrotère, une fine couvertine en aluminium laqué souligne subtilement l’arrête supérieure du bâtiment. De plus au niveau du détail de fondation, on peut distinguer une distance qui éloigne le mur rideau du sol. Une sensation d’apesanteur se dégage.

1

2

Détail fixation 1. Structure secondaire, patte d’accroche 2. Joint d’étanchéité

10 cm


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20 m

Plan et coupe du projet

1. Structure bois 2. Structure acier 3. Profilés tianguaires en aluminium 4. Modules triangulaires de vitrage 5. Modules pyramidaux de vitrage

1

2 3 4 5

1 2 3

4 5

1 2 3

4 5 6

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Détail acrotère

Détail fondation

1. Couvertine, aluminium laqué, ép 70/100 2. Joint d’étanchéité 3. Support couvertine 4. Poutre de rive, sec, 160x790 mm 5.Etanchéité

1. Module pyramidal en verre trempé translucide blanc 2. Vide 3. Structure secondaire, aluminium naturel anodisé 4. Poteau diagonal bois, 200x560 mm 5. Tôle pliée, aluminium naturel 6. Platine acier 40 cm


projet de quatrième année PAVILLON MODULAIRE ET TEMPORAIRE Pont des Trous et square Rogier, TOURNAI Simplicité et efficience du projet


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21 Le sujet porte sur une réalisation d’une architecture temporaire et modulable à Tournai. Le projet est une représentation de son territoire. Ici la réflexion sur le caractère local patrimonial, s’est appuyé sur l’image symbolique et culturelle de la charpente traditionnelle Tournaisienne, avec une réinterprétation des différents éléments structurels. Montable et démontable, le choix de l’utilisation du bois, des assemblages simples, est en fait une opportunité réelle de construction dans le Tournaisis. Le matériau renvoie à la chaleur, à l’émotion, au sensible, à l’expérience esthétique et architecturale. Ce pavillon peut s’adapter à une multitude de fonctions. En effet suivant les attentes, on peut plus ou moins couvrir, rendre plus ou moins opaque la couverture. Le plan peut se modifier: l’espace est capable de se dilater, de se concentrer (grâce à l’utilisation de tiges filtées qui maintiennent l’entreaxe), les montants de la structure ne sont pas obligatoirement parallèles. On peut plus ou moins la densifier, même l’interrompre. La couverture du projet est en polypropylène. Elle est donc translucide, ce qui permet un jeu de lumière grâce aux superpositions de panneaux, et laisse deviner aux passants la structure principale tout en fermant l’espace. Le projet s’inscrit dans Tournai durant toute l’année. En automne-hiver le long de l’Escaut, et au printemps-été dans la ceinture verte de Tournai. D’abord pour le contexte urbain le long de l’Escaut, le projet rend accessible aux piétons le Pont des Trous afin de reconnecter les deux rives : sa fonction d’origine. La structure est donc perceptible à l’échelle de Tournai. Un dialogue s’établit entre le gabarit du pont et celui du pavillon. La finesse du projet contraste avec l’épaisseur physique et symbolique du monument historique. Le second site est logé en zone péri urbaine formant une rotule entre deux échelles : le boulevard et les voies piétonnes. Il constitue un élan piéton et arboré du bord de la ville jusqu’au centre. Ce site constitue donc une plateforme idéale pour un espace de rencontre et d’échange placé dans un vide dessiné par les masses végétales. Dans chacun des deux sites le projet tente d’améliorer la façon d’habiter ces espaces. 5m


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BORDER LE PAYSAGE Réserve naturelle, GAND Dialogue entre structure et paysage

projet de quatrième année

500 m


0

4

20 m

27 Après avoir visité et étudié la réserve naturelle de Gand, nous avons remarqué que la limite Sud entre ce parc et la route nationale devait être retravaillée. Elle présente des porosités nuisibles à l’atmosphère calme, du fait des nuisances routières sonores, visuelles, de la pollution et des flux agressifs et constants. Nous avons cherché à protéger le parc par l’architecture : le border, le protéger tel un trésor à partir de quatre objectifs: _ Reconnecter par une voie piétonne et cyclable, le centre de la ville au parc par le biais de tracés fluviaux présents. _ Créer un appel, une invitation à entrer dans le parc depuis les flux de circulation les plus utilisés. _ Établir une interface intelligente au niveau la bordure Sud du Parc. INTERFACE : plan ou surface de discontinuité formant une frontière commune à deux domaines aux propriétés différentes et unis par des rapports d’échanges et d’interaction réciproques. Concrètement dans ce projet l’interface répond d’un côté, à la forte circulation routière en s’adossant à la Nationale : la densité de la structure venant piéger les nuisances sonores et visuelles. De l’autre côté vers l’intérieur du parc, l’intervention préserve la large diversité du parc comme une épaisseur habitée protégée. L’idée est de créer une continuité physique fermée au parc telle une prolongation pouvant être construite depuis le bord extérieur du parc. La porte d’entrée du parc est une traversée dans l’allée d’arbres existants, qui nous conduit à l’étable. Ici, le programme vise à développer l’attractivité du parc naturel tout en entrant dans une dynamique de sauvegarde de la diversité. L’origine du nom de ce parc «Ossemeerssen» signifie Marais à bœufs. Ainsi le projet propose de réintroduction une espèce de vache laitière régionale en voie de disparition appelée la Rouge Flamande. Sa particularité est qu’elle est adaptée au pâturage en zones marécageuses et participe à la symbiose animale, comme l’architecture, les oiseaux, et végétale de ce milieu. La structure s’inspire des étables vernaculaires. Du côté route, une épaisseur en béton, continue et dure est constante. Sur laquelle s’appuie une structure bois (coté parc) qui fluctue avec la spatialité, telle une respiration.

10 m


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projet de cinquième année

TRAVAIL DE FIN D’ÉTUDE

– MATIÈRES À RÉFLEXION –

De l’inondé à l’inondable, une architecture engagée à travers le territoire De nos jours, la préoccupation concernant notre cadre de vie ne cesse de croître. Notre attitude à l’égard de l’environnement est en réalité une prise de conscience issue de la nécessité de préserver un écosystème naturel menacé, unique et habitable. Ce Travail de Fin d’étude est une opportunité pour moi, de prouver qu’une gestion intégrée et plus naturelle des eaux peut se réaliser à travers la pratique architecturale et paysagère urbaine. La montée des eaux dérange notre horizon. Nos villes et nos paysages devront alors subir des adaptations pour être en mesure de faire face à ces fluctuations intenses de températures et de précipitations que nous connaissons. La mission de l’architecte aujourd’hui, ne serait-elle pas de faire de la place pour l’eau en ville ? L’intérêt de ce travail, est d’envisager une intégration de ces changements climatiques dans une stratégie territoriale. « L’avenir ne peut pas être autre qu’écologiquement fondé. » Ce titre Matières à réflexion évoque les matières patrimoniales et identitaires locales présentes autour de nous. De l’inondé à l’inondable, une architecture engagée à travers le territoire, vise sur les problématiques actuelles et grandissantes de l’eau à travers le monde. Le corps de la recherche, engage la problématique générale de ce travail, cherchant à déterminer comment ces Matières à réflexion et les enjeux climatiques actuels, n’appelleraient-ils pas des solutions plus novatrices et actives de vivre notre patrimoine au 21e s?

Sculpteur de la silhouette des vallées, un cours d’eau dessine et façonne un système dynamique cohérent. Rives, rivages et architectures retentissent comme une retranscription sensible du savoir-faire d’un milieu, chargé d’histoire et de sens

(la culture, l’agriculture, la rareté dans les déserts et aussi les pluies). Ingénieries, institutions, valeurs et symboles amènent une densité de connaissance des représentations et des utilisations de l’eau. Chaque époque, chaque société offre un cadre d’interprétation et d’expérimentation qui affecte et valorise l’eau. L’histoire s’articule avec la nature dans ses inscriptions spatiales. L’architecture et l’urbanisme établissent leur relation à l’eau par l’entre-deux : le construit. A l’échelle de l’habité elle est architecture, à l’échelle du territoire, elle considère un urbanisme paysagé. Cette notion de paysage peut-elle participer à ce que l’espace urbain ne soit plus l’expression d’une fragmentation spatiale, mais un ensemble de biorégion structuré essentiellement par les vallées, ambitionnant une logique permacirculaire? Cette réflexion fait du substrat, l’essence du projet, qui fonde plus qu’il n’érige. «Le paysage est réformateur, il est éducateur, il est thérapeutique» énonce Frederick Law Olmsted.

L’histoire de beaucoup de ville, naît de leur situation géographique et stratégique de l’eau dans le territoire.Si les villes anciennes se sont installées aux carrefours humides du territoire, elles sont les premières à fréquenter et affronter les problèmes climatiques touchants l’eau, comme les problèmes d’inondations à Tournai (Belgique) et de sécheresses à Safi (Maroc) ; les deux lieux d’étude choisis. Ainsi, ce travail tentera de démontrer que le patrimoine local lié à l’eau pour chacune de ces villes, peut être un support pour résorber ces risques hydrologiques du territoire. En d’autres mots ; concilier la notion de patrimoine aux problématiques de l’eau, peut constituer une autre manière plus libre, plus inventive, de vivre notre patrimoine au XXIème siècle.


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Illustration de couverture, Médina de Safi, 2019

— Territoire, entre sécheresse et inondation —


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— Bleu de la tête aux pieds, Safi —


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— Absorption, Tournai —


projet de cinquième année

TRAVAIL DE FIN D’ÉTUDE

SAFI, MAROC

De l’oued asséché au jardin nourricier Un régime pluviométrique et hydrologique ordonné par une très forte irrégularité dans le temps et dans l’espace amène une alternance de périodes pluvieuses et sèches. Pour répondre aux nécessités en eau dues à l’accroissement démographique et pour mener à bien l’évolution socio-économique, le pays a opté pour une alternative propice au développement, en se tournant vers la réutilisation des eaux usées. Le pays épure en 2005 8% de ses eaux usées, il aspire un taux de 89% en 2030. En se concentrant maintenant sur Safi, situé à la croisée de la vallée de l’oued Cha’ba et de l’Océan, on comprend à travers la carte du réseau d’égouttage, qu’aujourd’hui les eaux usées se déversent sans être épurées par sept exutoires directement dans l’océan. Cet état alarmant constitue la problématique locale, auquel l’étude tentera de pallier. Un travail en amont de la ville dans les terres s’appuie sur deux exutoires placés à l’intersection entre la rocade et la vallée. C’est le générateur de Safi, il rappelle l’origine hydrographique de la ville. Partiellement utilisé comme carrière d’argile ou comme décharge non réglementée à ciel ouvert, il est temps de proposer une intervention permettant de revaloriser voire même, de revivifier cet élément identitaire du territoire en répondant à ces problématiques nationales et locales. Le principal enjeu de ce projet est d’assainir les eaux provenant de ces deux exutoires en amont, par un principe de phyto-épuration par gravitation. En effet, la disponibilité de grandes quantités d’eaux usées et la régularité de ses débits, rend possible le développement de cette pratique. J’ai la conviction, qui peut paraitre utopique, que de simples interventions justes et sensibles à partir de notre patrimoine suffisent au changement que nos villes et paysages attendent ; une gestion de l’eau intégrée dans le quotidien du territoire et du citoyen.

Travaillant simplement grâce à la gravitation, s’écoulant ainsi de bassin en bassin, l’eau guide le promeneur dans sa déambulation longeant l’ensemble du système d’épuration paysager. Se crée, ce que j’appelle un parc éponge, redécouvrant les symboliques de l’eau ; comme milieu, comme trace et l’eau comme soutien d’expérience. L’eau est utilisée directement pour ces cultures en terrasse entre chaque basin, résultant une synergie entre ville parc et ville productive. Le plan d’ensemble laisse apparaître le projet construit, comme étant intégré à la fois dans la vallée et avec le système technique de phytoépuration. L’édifice expose son rôle technique, quasi mécanique de la répartition des eaux vers les différents bassins adjacents ; un nœud hydraulique de distribution des eaux.


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Image Landsat / Copernicus

5 Km

Image Landsat / Copernicus

500 m


Eau provenant des toitures plates

Eau s’écoulant vers le deuxièmme bassin

Eau arrivant du premier bassin

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Eau s’écoulant vers le troisième bassin

10 m


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Atelier, force de la nature

Bibliothèque, entre deux atmosphères

Amphithéâtre sur l’océan

10 m


projet de cinquième année

TRAVAIL DE FIN D’ÉTUDE

TOURNAI, BELGIQUE

De l’eau des inondations à la pierre des remparts Installée dans un carrefour humide de la région wallonne, Tournai est localisée à la croisée de L’Escaut et le rieu d’Amour. Etant en creux de vallée, elle fait partie des premières à subir les problèmes d’inondations. Au fil des siècles, la ville en pleine croissance recouvre, nie et même détruit de grandes parties du réseau hydrographique naturel. L’étalement urbain inonde les surfaces absorbantes de nos territoires, augmentant proportionnellement le volume d’eau à évacuer. Associé au phénomène de montée des eaux, la fréquence des inondations augmente. S’il l’on se projette dans l’avenir, plusieurs scénarios d’inondations s’annoncent pour prochaines années. On y trouve, à terme, une formation de poches d’eau en surface, dont une en amont de la ville à l’intersection entre le rieu d’Amour et le tracé historique de la petite rivière bordant les remparts de la ville. C’est une problématique grandissante. Une autre façon de revivre la petite rivière historique peut être expérimentée et adaptée à la géographie du lieu, une manière de l’intégrer à l’époque actuelle, tout en étant actrice d’une ville durable. Comment le tracé de la petite rivière, qui dans le passé bordait les remparts, ne pourrait-il pas tenter de résorber les problèmes locaux et actuels d’inondation ? Un premier grand principe à l’échelle de la ville s’applique. La ceinture verte actuelle devient un espace de récolte et de dépollution des eaux de pluie provenant de toutes les surfaces étanches périphériques. Un véritable paysage dessiné utile pour Tournai. Ce parc éponge urbain témoigne de la pratique du zéro rejet en eau pluviale. S’inscrivent ponctuellement des jardins nourriciers urbains. Ce processus résulte une nouvelle fois, d’une synergie entre ville parc et ville productive. Se greffent également, plusieurs ponctuations patrimoniales et identitaires de Tournai : le Pont des Trous, la tour Henri VIII, la gare, et enfin, la plus grande partie encore existante du rempart de la seconde enceinte :

le site développé plus en détail. On y retrouve un dialogue contemporain entre l’eau et le tracé des remparts : un dialogue défensif, non plus de façon militaire mais comme bouclier climatique. Le deuxième principe agit sur le surplus d’eau venant du rieu d’Amour : un lit au pied des remparts est anticipé pour les périodes où les réseaux de canalisation viennent à être submergés. L’écoulement progresse naturellement à ciel ouvert et de façon continue, au pied des remparts avant de se jeter dans l’Escaut. En s’éloignant de l’approche conventionnelle de la gestion des eaux pluviales et usées par le tout à l’égout, on ambitionne maintenant, d’intégrer des solutions spécialisées et innovantes pour faire évoluer la ville durablement. S’accordent alors l’espace construit, les cours d’eau et les larges profondeurs naturelles.


39

5 Km

1 Km


40

100 m


41

20 m

Depuis l’extérieur des remparts, vers la porte Saint Jean

Sur le rempart Marvis, vers l’EscautA

Depuis le corps du rempart Marvis, vers le jardin de permaculture

Sur le Ravel, depuis l’extérieur de l’enceinte

Depuis le jardin de permaculture, vers le nouvel Arc des Chaufours


42 En somme, l’originalité de ce travail est donc ce lien étroit unissant la matière patrimoniale fabriquée par la morphologie hydrographique du territoire, avec son potentiel propice à nous amener vers un avenir durable. Cette attitude promet aux villes, une inscription dans une démarche saine et résiliente. Repenser la destination de ce patrimoine peut être une chance de re-densification des centres historiques afin de lutter contre le mitage du territoire, d’amélioration de la qualité de vie urbaine, mais cela peut notamment être, un moyen de pérenniser la viabilité de l’habité aux endroits où les risques climatiques menacent.

Nous sommes inscrits dans un moment écologique, ce qui renouvelle l’Homme dans ses habitudes, ses considérations et ses symbolisations. Notre société du XXIème siècle ne recherche plus une eau sainte mais saine. Cette transition vers une ville actrice d’une gestion de l’eau durable et pérenne, sollicite une nouvelle aspiration de projets s’établissant à partir du cœur d’îlot, de la rue, du quartier jusqu’à l’échelle de la ville et de la vallée, une complémentarité des échelles est de mise. Comment réintégrer le cycle de l’eau en ville ? Un nouveau modèle de l’habité doit se manifester, capable de diminuer les risques liés aux problématiques de l’eau, tout en agréant l’utilisation de cette ressource.

Inévitablement, naturel et artificiel s’entremêlent pour intégrer au mieux les réalités spatiales, écologiques, sociales et économiques, locales. Cette démonstration s’appuie sur l’interface entre la réalité géologique, météorologique et les effets climatiques, afin de façonner les principes d’un nouvel urbanisme. Il s’agit de l’urbanisme biosphérique. Entre ciel et terre, il optimise et complète l’efficacité écosystémique du paysage tout en développant les surfaces habitables.

Renouer le patrimoine à sa genèse hydrographique, peut engendrer des interventions fortes, sensibles et situées. En innovant dans le service de l’eau, le projet permet de retisser des liens entre ville et eau, entre

histoire et techniques, histoire des hommes et histoire du milieu.

Néanmoins, il parait évident aujourd’hui que l’espace essentiel pour un système hydrique sain et résilient, ne peut être accompli qu’aux endroits où se trouvent en ce moment des jardins, des trottoirs, des places et parcs publics. Il est évident d’ajuster notre espace et notre mode de vie. Ces éléments qui maillent notre territoire incarnent une véritable opportunité pour nos villes en offrant de nouveaux corridors paysagers, tendant vers une synergie entre ville parc et ville productive.

Cette notion amorcée d’interdisciplinarité signifie selon moi, qu’à partir d’une problématique claire et définie à l’avance, de constituer une équipe formée de personnes ayant des domaines de savoir et d’action différents, pour favoriser la poursuite des interactions des connaissances et de leur interdépendance dans un esprit ouvert.

Si je suis amenée à poursuivre ce travail, je pourrais orienter le sujet vers la notion d’urbanisme biosphérique afin de proposer une nouvelles fois des solutions pour intégrer la gestion des eaux à travers le territoire, mais cette fois ci, pour les villes nouvelles. C’est à dire les villes qui n’ont d’origine hydrographique comme pour safi ou Tournai. En ciblant deux thèmes inéluctables en ville qui sont: la croissance démographique qui induit l’étalement urbain, et le maintien de l’environnement naturel. Tout deux renforcent une discordance en constante négociation. Pourquoi ne pas chercher à utiliser les atouts de l’urbanisation et la force de la croissance démographique pour façonner petit à petit, le nouveau schéma urbain propice à la stimulation de la biodiversité des milieux humides, à l’optimisation de la perméabilité des sols, et surtout, à l’enrayement de cette consommation débridée de nos ressources. Pour conclure, nous devons veiller en tant qu’architecte à ce que la superposition des usages intégrés à l’espace urbain continue de perpétuer pour construire cette ville contemporaine, résiliente et pérenne.


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Promenade

Patrimoine

Agriculture L’inondable

Ingénierie

— Interdisciplinarité —


PHOTOGRAPHIES

«Cela fait partie du travail du photographe de voir plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui quelque chose de la réceptivité de l’enfant qui regarde le monde pour la première fois ou du voyageur qui pénètre dans un pays étrange.» Bill Brandt


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«S’approcher si près des matières, à en changer d’échelle, et entrer dans un monde nouveau.» Marie Sophie Jullien


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DESSINS


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« Le poète se souvient de l’avenir. » Jean Cocteau


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