Virusphoto Magazine ISSUE 2 - Juillet Ao没t 09
VirusPhoto Magazine Directeur de publication : Frédéric Hiard Rédaction : David Nicolas Maquette : Frédéric Hiard Couverture : Nathalia, Flow, Je! Magazine en ligne mensuel N°2 / Juillet Août 09 Contact Presse et Pub : 04 89 82 92 53 Images et Textes protégés. Tous Droits Réservés. ! Edité par 6e Angle Pour virusphoto.com
e-DITO Riche de vos nombreux applaudissements, et heureux de nous remettre en selle pour, nous l’espèrons, vous éblouir une nouvelle fois, nous vous ouvrons, par cet édito, les portes de la deuxième issue de notre magasine VirusPhoto. Soie fluide et cotons légers dessinent les silhouettes de nos rubriques, aux couleurs de l’été. Sous le soleil ou dans votre lit, les photographies de Nath-Sakura vous parlerons sûrement, du moins, si vous prenez la peine de les écouter. Si vous n’êtes pas encore partis en vacance, Sandro Di Carso vous emmènera au Madagascar avec son reportage sur les Init. Retour aux années soixante, avec le travail de Nicolas Méphane, un virusien passionné qui m’a fait le plaisir de répondre à mes questions. Des petits riens du quotidiens, auxquels on ne fait plus assez attention, et qui ont inspirés deux photographies à Flow qui nous invite à les découvrir. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin, cours d’anatomie avec Alainh31 qui nous permet d’assister à la dissection d’une de ses photos.
Plus philosophique, un article en synergie avec le débat qui fait rage sur le forum « qu’est-ce qu’être photographe aujourd’hui ? » auquel vous êtes bien sûr tous conviés. Décompressez de ces journées fatigantes avec ce patron fainéant qui vous envoie chercher son café. Le salon vous ouvre ses portes avec « Trophée perdu ». Et enfin, encore et toujours, le plus beau concentré du web, qui met en avant les membres de Virusphoto ! Chirurgiens en herbe, vous serez sûrement ravi d’en apprendre plus grâce à Je!, qui détaillera la lumière créative. Alors, pourquoi perdez vous votre temps à lire ces quelques lignes ? Tournez la page ! Vite ! David Nicolas
L’invitée : Nath-Sakura Résultant d’une étrange force à la fois mystérieuse et profonde, les images de Nathalia fascinent, interpellent, interrogent, choquent, déstabilisent, car elles posent la question de l’identitée. Une identitée que nous recherchons tous.
Nathalia, qui es-tu ? Quelle étrange question. Qui n’appelle que la déclinaison d’un état-civil, d’une profession et d’une justification sociale. Toutes choses qui ne sont que le fruit du hasard, et donc, sans intérêt. Nonobstant, quand on rencontre quelqu’un pour la première fois, dans la clarté bruyante d’un café ou dans la salle d’attente d’un hôpital, c’est évidemment ces choses qu’on désire savoir. « Tu fais quoi dans la vie », « Tu habites où ? », « Tu es mariée ? ». Alors, comme dans la salle d’attente d’un hôpital, un de ces soirs vides où le vent se fait plus froid et plus violent qu’ailleurs, comme on se met à discuter avec un inconnu pour meubler le silence et conjurer la peur de ce qui peut se passer au bloc opératoire, je vais te répondre. Je suis une photo-reporter de 35 ans, je suis maman d’une petite Victoria qui aura 4 ans cet été, je vis avec Laïka, une autre jeune femme qui fut une modèle célèbre et que j’aime à la folie. J’habite au bord de la Méditerranée, près de Montpellier dans un superbe village Renaissance.
! Photo de Nath Sakura
Néanmoins, cela ne te dira nullement qui je suis. Tu sauras seulement ce que je suis dans le contexte particulier d’un hasard qui a choisi de me faire naître en Espagne, en 1973, sous Franco. Qui je suis, tu le découvriras peut-être en lisant le filigrane de notre entretien. Tu utilises la photographie pour témoigner de ton ressenti face à la vie. Raconte nous cette histoire. J’imagine que tous les photographes, parmi lesquels j’espère qu’on ne compte aucun androïde, ni aucune machine, témoignent tous, d’une façon ou d’une autre, de leur sensibilité et de leur ressenti face à l’univers. Un univers qui, plus on avance dans sa compréhension, se dérobe, et nous laisse absents face au chaos. Mon histoire en vaut une autre. Elle est juste l’histoire d’un hasard. Toujours lui. Qui m’a fait naître dans un corps qui n’était pas le mien. Mais c’est une a!aire di"cile à expliquer à l’immense majorité des gens, puisqu’ils n’ont jamais connu ce problème.
Je me rappelle d’un documentaire sur un homme qui avait été amputé d’une main, et qui expliquait que malgré cette absence, il sentait encore ses doigts le démanger. Moi c’est pareil. C’est tout aussi inexplicable, et aussi « irritant » : moi, j’ai ressenti, pendant des années, l’absence d’un corps que je n’avais pas. Ainsi, j’ai longtemps vu le monde comme si j’étais une cosmonaute, enfermée dans son scaphandre, sur une planète étrangère. C’est cela que j’ai essayé de raconter à travers mes petites images. Raconter l’histoire d’étrangères, de personnes dépouillées d’elles-mêmes, d’anges déchus et de créatures improbables. Des histoires de quêtes impossibles à raconter faute de mots pour les illustrer. Une e!royable quête narcissique pour comprendre le monde et la déveine qui m’y avait précipitée. Simplement, pour me comprendre moi-même. Evidemment, inviter tous les spectateurs à cette e!royable psychanalyse eût été assommant si je n’avais pas estimé que mon histoire personnelle recelait une part d’universel. Je présume en e!et que chacun de nous, quand il se libère des fausses certitudes et des bravades qu’il sert à ses copains, se pose ou s’est posé des questions sur ce qu’il aurait ressenti s’il avait été
dans le corps de l’autre. Moi je le sais. Et c’est ça que je raconte. Tu t’es longtemps interrogé sur l’identité. Et plus particulièrement, l’identité sexuelle. Comment réussis-tu as faire transparaître ta recherche par des photographies ? (Sourire). J’ignore si j’y réussis. Et ce n’est pas vraiment de l’identité sexuelle que je parle, malgré ce qu’on pu écrire ici et là mes commentateurs, sans quoi je photographierais des androgynes, ou des personnes à la marge des deux sexes. Chose d’ailleurs déjà réalisée avec brio par Bettina Reims. Non, je suis infiniment plus orgueilleuse : j’essaie de parler de l’âme. Du ressenti. De l’émotion et des questionnements liés à sa propre identité. Des images que je trouvais belles avec 110 pmol/l de testostérone dans le sang, et de celles qui m’embrasent aujourd’hui avec presque autant de progestérone dans les veines. J’ai envie de parler de passages, de voyage intérieur où tout un être se reconstruit sous la violence combinée des drogues légales de la médecine moderne. J’ai envie de peindre la mort et la renaissance d’une conscience. J’ai envie de parler de l’Autre qui est soimême.
« C’est ça la photo. Ce qui s’y passe et qu’on ne voit pas »
Je brûle du désir de vous ramener, comme Er le fit du royaume de mort, le récit de l’autre rive. Car c’est en définitive, un voyage bien plus incroyable que les trips sous acide des artistes des Seventies, car il ne change pas seulement la perception, mais change le corps, l’orientation de l’esprit, les émotions, les envies, le regard des autres. Et cela sans espoir de retour. C’est en somme un reportage photographique de cette odyssée que je livre aux gens qui ont envie de connaître cette expérience. En bonne journaliste. Une femme transsexuelle. Qu’est-ce que cela signifie pour toi (pour ta personne, et dans ta démarche artistique) ? A part son passé et sa trajectoire, ni plus ni moins qu’une femme ordinaire. Qu’est-ce que t’évoque le fétichisme ? Et si tu devais définir ton style photographique, serais-ce celui là ? En fait, pas vraiment. J’ai commencé par le fétichisme parce que ça « collait » bien à ce que je souhaitais évoquer. Les « cosmonautes étranges tombés dans un monde qui n’est pas le leur » dont je parlais tout à l’heure.
J’ai par ailleurs été très liée à de grands bonhommes de la photo fetish, comme Mourthé et Chouraqui, ce qui m’a évidemment beaucoup influencée. Mais j’ai pris conscience assez rapidement que je n’avais pas besoin de ces artifices. Et que, si je trouvais le latex, notamment, étonnant graphique et photogénique, d’autres objets pouvaient rendre la même sensation d’étrangeté et d’irréel. Mais tout cela n’est que la toile sur laquelle je peux peindre une histoire et esquisser des images. Quant à mon « style » photographique, disons qu’il est celui que les spectateurs veulent bien me prêter. Pour ce qui me concerne, je n’ai aucune définition toute faite des images que je fabrique. Je ne prétends même pas réaliser quelque chose qui ait une autre valeur que celle de me faire plaisir. Je suis un être humain. Comme les autres, j’évolue, je découvre, j’expérimente, je me trompe et j’échoue parfois lamentablement, je change et je dialogue. Lorsque j’aurais un « style » c’est que je serais morte. Puisque d’autres que moi détermineront ce que j’ai pu accomplir, sans que j’ai l’opportunité de les démentir.
Selon toi, rien ne nous est donné définitivement. Cela suggère-t-il qu’on doit se battre pour préserver ce que l’on a, ou qu’on peut modifier à souhait notre « bagage initial » ? Bien sûr que rien ne nous est définitivement donné. Ni la vie, ni l’amour, ni l’argent, ni rien. On peut se battre pour préserver ce que l’on a, en ayant su"samment d’humilité pour comprendre qu’au final, nous perdrons toujours la partie. Que rien ne nous appartient, car nous ne sommes que des passants dans le chaos d’un monde que nous croyons maîtriser. Pour le reste, même si nous savons que nous perdrons toujours la partie, rien n’empêche de la jouer. Et rien ne nous empêche de tricher. Nous jouons tous une grande partie de pokermenteur avec le cosmos. Moi j’ai choisi de rebattre les cartes, et de piocher un carré de reine quand je n’avais qu’un valet. Mais évidemment, c’est plus facile à dire aujourd’hui. Car pour se battre, il faut accepter l’idée de l’échec, de la sou!rance, et de l’inconfort. Chacune de tes photos tourne autour de l’Humain. Pourquoi ce choix ? Et justement, quelle est ta vision de l’Humain ?
Tout procède de l’être humain. Au moins à mes yeux. Une photo d’insecte n’est intrigante que parce qu’elle nous pose la question de l’étrangeté du vivant, qui prend des formes qui surprennent les mammifères que nous sommes. Une image évoquant le ciel témoigne de nos espérances dans l’immensité, de notre petitesse aussi, dans nos croyances dans le divin, de notre éblouissement face aux beautés naturelles. Une belle architecture renvoie à notre combat désespéré pour fabriquer un monde à notre mesure. Bref, c’est de notre perception et de notre conscience d’humain dont il est toujours question. Il me semble donc naturel de photographier des êtres humains, c’est plus simple, puisque c’est avec eux que je tente de dialoguer. La photographie comme un dialogue. Qu’est-ce que cela veut dire ? As-tu déjà regardé les gens feuilleter un recueil de photographies ? Les pages tournent, avec régularité, comme on regarde un film à la télévision. Chaque image, dans sa di!érence, vaut la précédente. Ni plus, ni moins.
L’attention distraite ne s’immobilise que lorsqu’un détail incongru vient solliciter l’intelligence, et franchit la barrière de la lassitude grise d’images qui expriment toujours la même chose. « Je suis une belle femme » dit l’une, mais ne dit rien d’autre. « Je suis un splendide coucher de soleil, admirez-moi » dit une deuxième, avant qu’on ne tourne la page. « Je suis une ruelle pittoresque qui vous donne envie de voyage » dit une troisième. Et ainsi de suite, dans l’éreintement terne de la photographie ordinaire. Pour moi, une photographie, cela ne doit pas être ça. J’aspire à ce que l’on s’arrête, comme un chien qui a enfin débusqué son gibier. Non pour admirer ou détester, cela n’a aucun intérêt. Juste pour converser avec l’image. S’interroger sur ce qu’elle raconte, s’enquérir de ce qui se passe hors-cadre, découvrir derrière l’apparence immédiate une autre dimension, une autre histoire. C’est ça la photo. Ce qui s’y passe et qu’on ne voit pas. Toutes choses, ou tout être est fait pour mourir et renaître. Est-ce ainsi que tu perçois la photographie ? Hélas non. Beaucoup de choses meurent et ne reviennent jamais. C’est souvent profitable d’ailleurs, car peu de choses méritent de subsister.
Et tout s’use, comme nous le montre la seconde loi de la thermodynamique. Et la photographie ne déroge pas à la règle. Mais rien ne nous empêche d’essayer de réaliser des images qui peuvent renaître lorsque, après une expérience nouvelle, nous les découvrons di!érentes. Comme lorsqu’on lit le même livre en écoutant une musique di!érente. Une première fois avec un blues déchirant par exemple, la seconde avec un gai mambo. Le livre sera le même, mais le ressenti du lecteur en sera profondément a!ecté. C’est le rôle du photographe d’inclure dans son cliché des niveaux di!érents de lecture, y cacher des symboliques, y mettre, simplement, du sens. De susciter l’envie de s’arrêter, d’y revenir et de chercher. C’est ce que, maladroitement sans doute, j’essaie de faire. Tu te représente souvent dans des photographies très dures, avec une cigarette ou une arme. Pourquoi ? Sans doute est-ce l’image que je veux donner de moi…
Quel regard porte tu sur la mode ? Et sur toutes ses photos « parfaites » et stéréotypées qui ornent les magasines ? Elles sont le fruit de la contrainte sociale qu’une société machiste fait peser sur les femmes, engendrant un monde de dupes, puisque les hommes sont pris au piège de leur propre attrape-nigaud. La norme inatteignable, puisque fausse, qui maintient sur nous un système économique et idéologique. Et nous contraint à être ce que l’on attend que nous soyons. Epilées, maquillées, coi!ées, talonnées, manucurées. Et malheur aux laiderons. Ca fait marcher le commerce, et ça évite que les gens soient simplement, eux-mêmes. Ils risqueraient d’être satisfaits et heureux. Adieu le commerce d’écrans plats et de chirurgie esthétique. Mais une norme pourtant, c’est passionnant. Ca donne quelque chose à transgresser, à refuser, à combattre. Ca rend le monde vivant. Enfin, le monde de ceux qui se dressent contre cet état de fait. Les autres ne sont que des poux de mer. Comment perçois tu la nudité, l’envie, le désir, le sexe, ou l’amour en photographie ? En général, je ne les perçois pas. Les blondes aux gros seins, les reins cambrés et la bouche ouverte des magazines masculins ne sont que des caricatures sans âmes.
Des objets, auxquels on pourrait aisément susbtituer des robots de plastique. C’est un des aspects de la libido masculine, du besoin de possession et de domination lié à leur façon d’envisager le sexe. Pour moi, le désir est suscité par quelque chose de plus immatériel qu’une paire de seins, un ventre fuselé ou des fesses au galbe parfait. Vois-tu, je suis une femme qui aime les femmes, mais le corps n’est que le support matériel des émotions, de l’esprit et du désir qui l’anime. C’est celui-là qui provoque mes désirs et mouille mes envies. La puissance d’un regard, la dynamique d’une démarche, le timbre d’une voix. Toute chose impalpable qu’il est impossible de représenter en image, si on ne représente que le réel tangible. Certaines de tes photographies traduisent une oppression ? Celle de la société ? Quel regard porte tu sur cette dernière ? Notre société est malade. Il su"t de voir la schizophrénie qu’elle entretient avec le crime, en engloutissant les médias sous des images de violence, réelles ou cinématographiques, tout en prétendant le combattre avec la rigueur d’une « tolérance zéro ». Il su"t de s’attendrir quelques instants sur le délire des hygiénistes qui voudraient prohiber l’alcool, le tabac et faire disparaître la drogue, tout en favorisant l’industrie
agro-alimentaire, principale pourvoyeuse des maladies de notre temps. Et je ne parle même pas du délire qui voudrait que la propreté soit l’éradication de toutes les bactéries et micro-organismes avec lesquels nous vivons en symbiose. Une société qui refuse le risque et considère la mort comme accidentelle (ne recherche-t-on pas après un décès les « causes de la mort » ?, alors que nous n’ignorons nullement que nous mourrons, simplement, parce que nous sommes mortels), tout en générant les conditions, climatiques et sociales, pour que l’environnement des humains devienne infernal. Une civilisation qui, comme dans le 1984 d’Orwell, se crée des ennemis invisibles pour justifier l’injustifiable, d’Al Qaïda à Julien Coupat. Une planète enfin, où la lutte des classes n’a jamais été aussi aiguë, où le bien-fondé des analyses du matérialisme dialectique n’a jamais été aussi clair et où malgré cet outil, le cheminement de notre espèce vers l’impasse n’a jamais été aussi évident. Mes petites images s’inscrivent donc dans ce contexte. Celui d’un cosmos ambivalent, terrorisant et inhumain. Dans une lutte contre l’oppression d’un système socio-économique que je rejette. Tes photos fascinent, choquent ou interrogent. Ta démarche évolue-t-elle face à la vision qu’on les spectateurs de ton travail ?
Il est évident que les réactions dans mes expositions, les commentaires des gens qui ont eu mes recueils entre les mains, les articles des critiques, les suggestions de mes amis, les avis des internautes qui réagissent à mon travail, influent sur ce que j’essaie de mener à bien. Je me fourvoie régulièrement dans des images trop pensées, trop construites, avec des background culturels trop sibyllins, et les réactions du public me pressent de revenir à plus de simplicité. Alors je reprends, je corrige, je jette. Et j’essaie d’avancer. Mais pour « avancer », il faut recommencer l’expérience, et produire des images qui, à nouveau, ne susciteront peut être pas l’adhésion. Ce n’est pas vraiment le but en définitive. Ce qui compte c’est de donner corps aux idées, aux textures, aux couleurs qui me trottent dans la tête. J’aimerais que tu te remémore ton premier recueil et ta première exposition. C’était en 2005 si je ne m’abuse avec Pouvoirs et une exposition au musée d’art contemporain de Barcelone. Quels étaient tes sentiments ? Comment as-tu vécu cette confrontation entre ton travail et la société ? Je « me la pétais ». Mais la société et les critiques ont su remettre mon curseur sur plus d’humilité et de recul.
Penses tu que ta démarche à évoluée depuis lors ? Elle a changé de nature. Parce qu’elle a changé de point de vue. En 2005, j’étais dans l’égocentrisme de celle qui cherche à sauver sa peau, qui peine à survivre dans la tourmente des phénomènes chimiques qui lui dévorent le corps et la conscience. Aujourd’hui, je vois les choses avec beaucoup plus de sérénité, et ce n’est plus vraiment de moi que je parle dans mes images. Tes dernières photographies s’inscrivent sous l’aube d’une nouvelle vie ? Si oui, pourquoi ? C’est une nouvelle vie justement. Un nouveau corps. Une nouvelle conscience. Et de nouveaux projets. Alors Nathalia, maintenant, en 2009, qui es-tu ? Je suis toujours la même exploratrice d’un monde que je ne comprends pas. La seule nouveauté réside désormais dans le fait que j’ai quitté mon scaphandre de cosmonaute et que je peux vivre comme les autochtones de la planète où j’ai échoué. Plus généralement, que pense tu de la photographie aujourd’hui ? E!et de l’inertie qui empêche la désagrégation du monde, la photographie d’aujourd’hui ressemble en bien des points à celle d’hier.
Avec quelques phares illuminés ici et là, qui indiquent la direction. Mais pour ce que j’en vois, beaucoup de navires à l’ancre. La numérisation a fait gagner du temps, mais n’a rien changé, en profondeur sur l’image, rien changé dans sa métaphysique. Certains e!ets de mode ont joué, un temps, un rôle, mais sans rien laisser de vraiment e novateur. Les nus de Sie!, la 3 dimension de De Carava ,la granularité des textures de Saudèk, les mises en scène de Lachapelle, les noirs de Doisneau, les témoignages d’Adget, le sens du temps de Cartier-Bresson, les autoportraits de Cindy Sherman, tout cela reste, à mon sens, pour l’instant, indépassé. Evidemment, certains cherchent et avancent, mais la plupart restent dans la technicité et l’éternel bégaiement autour des archétypes. Cela dit, de nouvelles voies s’ouvrent et semblent prometteuses, avec des gens comme Manuel Vason, Nicole Tran Ba Vang, ou Marc Dubord. Et du monde qui l’abrite ? Regarde autour de toi. Où est la contestation, en art ou en politique ? Où est la nouveauté, les courants qui agressent ou dérangent ? Où sont les punks ? Même le rap est devenu consensuel.
Nous sommes dans la sclérose, le confit, le bégaiement et la répétition molle. Même les nouvelles drogues qui arrivent sur le marché sont ennuyeuses, et je ne parle même pas de la soupe qu’on entend à la radio. On étou!e putain ! Le carcan moral de l’époque élisabéthaine a fait exister Marlowe ou Shakespeare. L’académisme parisien, fermé et bourgeois, a o!ert une voie royale à la révolution de l’impressionnisme. L’esclavage des Noirs a fait exploser le Gospel, le jazz et le blues. La destruction massive de la Première guerre mondiale a fait naître Dada, les surréalistes et le cubisme. L’absurdité de la société de consommation de l’aprèsguerre a fait naître le Nouveau réalisme. La rigidité du début des années 70 aux Etats-Unis ont fait jaillir le mouvement punk. L’ostracisme ethnique de la même époque a fait naître le hip-hop et plus tard le rap. Pour le reste, les quinze dernières années sont celles du néant. Le néogéométric, le web-art, le bio-art, le synthétisme graphique, le dynamicart, toutes ces choses ne sont que le fruit de la technique, pas de l’esprit. Ils ne remettent pas en cause l’ordre établi. Ils sont le fruit d’une conception petite-bourgeoise, pantouflarde et frileuse de l’art. C’est désespérant.
Et comme je sais que tu adore ca, une (longue) remarque ? J’évoquais tout à l’heure les poux de mer. Les anglais les appellent « scuds ». C’est une espèce qui mérite vraiment qu’on s’y arrête. C’est la créature la plus inintéressante de notre planète. Pondus dans la mer par millions, ces petits crustacés n’aspirent qu’à trouver un poisson pour s’y accrocher et manger son mucus. Ils sont totalement ino!ensifs et les poissons s’en accommodent très bien. Pourtant, le pou de mer, dont des millions de ses congénères finissent sur la plage, dans des crevasses de rocher, ou sur des algues, demeure une créature passionnante du point de vue métaphysique. Capable d’arrêter d’être enfermée sur son petit monde d’algue et de sable, elle peut sauter très haut, pour prendre la mesure de l’univers qui l’entoure, et choisir son destin. Le sable, la mer, ou les baigneurs. Cette misérable créature n’est dotée que d’un système nerveux central, rien qui ressemble à un cerveau. Qu’attendons-nous pour nous servir du nôtre ? Continuez ce chemin dans l’univers de cette artiste avec son reccueil Pervy Obsessions disponible ici : Nath Sakura Pervy Obsessions
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Une série, une histoire ... Comment née une image ?
Comment est née l’idée de ces photos ? Je ne sais pas comment est née l'idée mais je pense que mon sens de l'observation et ma sensibilité ont aiguisé mon regard sur tous ces petits détails qui rythment mon quotidien. Une expression, un regard, un geste... Toutes ces petites choses qui nous paraissent anodines et qui expriment souvent plus que des mots. Mettre l'accent sur l'émotion, suggérer plutôt que montrer, mettre en image les plaisirs simples de la vie, voilà mon leitmotiv. Ou avez-vous trouvé la modèle ? Après avoir essayé la photo avec modèle, je me suis rendu compte de la di"culté de diriger un modèle et de retranscrire la scène que je m'imagine. Je me suis donc lancée dans l'autoportrait, un exercice que je trouve intéressant car je me retrouve face à moi même, et pratique : j'ai toujours le modèle sous la main au moment où l'inspiration est là ! Quels ont été les détails techniques ? (Source lumineuse, Disposition, Puissance, Réglage de l’appareil photo, ….) Le matériel dont je dispose est plutôt restreint, je ne possède pas d'équipement studio, j'utilise la plupart du temps la lumière naturelle qui me satisfait pleinement pour l'instant. Dans le cas de ces deux photos, l'unique source de lumière provient d'une fenêtre exposée au nord pour éviter le soleil direct. Grâce à mon objectif macro (100mm f/2.8) bien lumineux, je bénéficie d'une courte profondeur de champ, ce qui me permet d'attirer l'attention sur un détail et lui donner ainsi toute son importance.
Comment s’est déroulée la séance ? Lorsque je me lance dans une séance d'autoportrait, je pars d'une idée précise et me laisse guider ensuite par l'inspiration du moment. J'ai besoin d'être seule, dans le calme et la sérénité, c'est ma séance bien être. J'installe mon appareil sur pied et j'utilise le retardateur. Je commence par faire la mise au point et la mesure de l'exposition sur un objet qui se trouve à l'endroit où je vais me placer. Je déclenche, me positionne à la place de l'objet et recommence l'opération jusqu'à obtenir le bon cliché. Je me lance ensuite dans une rude sélection et ne retiens parfois qu'une seule photo de la séance. S'il m'en reste une, alors je n'ai pas perdu mon temps ! Quelles ont été les retouches ? Les retouches ont été très basiques, j'ai misé sur le côté naturel et instantané du moment. Recadrage, traitement sépia, ajout de netteté et de grain. Maintenant le shoot terminé, qu’en pensez vous ? Quels sont vos sentiments vis-à-vis de cette séance ? Techniquement parlant, ces photos ne sont pas parfaites mais ce n'est pas forcément ce que je recherche.
Je souhaitais une atmosphère intimiste et garder une part de mystère, mettre l'accent sur un détail en particulier sans dévoiler mon intimité. En ce sens, je pense avoir réussi, mais ce n'est pas fini, je déborde d'idées pour compléter ma série, reste à me trouver un peu de temps pour les concrétiser. L'idée de shooter de "vrais" modèles n'est pas exclue, au contraire, elle mûrit doucement pendant que je m'entraîne, seule, chez moi, avec les moyens du bord ! Si, à partir de ces photos, vous deviez raconter une histoire, quelle serait-elle ? Ce serait une tranche de vie ordinaire d'une fille comme les autres. Pourquoi avoir choisi ce titre ? Qu'aurais-tu choisi David ...? > Celui que tu as choisi est parfait. Il accompagne les photos d'une vérité qu'on à trop souvent tendance à oublier. Une remarque ? Cela fait environ deux ans que je m'essaie à la photographie et je dois beaucoup à ce site sur lequel j'ai tout appris (...ou presque!) Merci de m'avoir donné l'opportunité de m'exprimer et longue vie à ce magazine.
Stage Photo professionnel avec les studios ‘NLIght.fr partenaire de virusphoto.com
! Alain Hammerlin
Avec Alain Hammerlin
La photo
d é p
c t
r é
y e
Comment est née l'idée de cette photo ?
Comment s'est déroulée la séance ?
L'idée de cette photo est venue pendant la séance avec July.
La séance s'est très bien déroulée. July est une modèle vraiment super, motivée et très belle. Nous avons beaucoup joué avec la lumière sur des e!ets de clair-obscur dans cette séance.
J'avais décidé dans cette séance de tester un nouvel éclairage "multi-couleurs" pour l'arrière plan et on a donc fait plusieurs photos dans cette série, mais pour moi la meilleure est bien celle-ci ... Ou avez-vous trouvé la modèle ? Et la maquilleuse ? July m'a contacté via un autre photographe (Ivano). Nous avions envie de collaborer sur plusieurs séances, mais malheureusement July a déménagé et n'habite plus Toulouse. Elodie est la maquilleuse de cette séance. C'est une des maquilleuses avec qui j'aime faire des photos. Elle s'implique dans les choix que nous avons à faire et est super douée !! La lingerie a été prêtée par la marque Papillone. Quels ont été les détails techniques ? Pour cette photo, j'utilise 2 sources lumineuses. - un spot "coloré" pour le fond, il s'agit d'un spot à Led où l'on peut mixer via des switchs les couleurs pour obtenir quasiment toutes les couleurs possibles. - une boite à lumière avec un flash Elinchrom, mais je n'ai pas utilisé le flash, uniquement la lampe pilote pour cette photo.
Quelles ont été les retouches ? Aucune retouche sur cette photo !! C'est très rare de ma part, mais je ne sais pas quoi retoucher ... Je la trouve bien telle qu'elle est ! Maintenant le shoot terminé, qu'en pensez vous ? Quels sont vos sentiments vis-à-vis de cette séance ? Je pense que je referai bien des photos avec July, et qu'elle a les capacités pour faire des photos de styles di!érents. J'aimerai bien faire des photos plus décalées avec elle. Si, à partir de cette photo, vous deviez raconter une histoire, quelle serait-elle ? Cette photo m'inspire plusieurs choses mais je vois une belle fille qui est pensive, qui de part sa tenue et la couleur de fond pourrait être une danseuse de cabaret, et qui rêverait de devenir meneuse de revue. J'aurais pu l'appeler "July au Moulin Rouge" Une remarque ? Merci à Virusphoto qui est vraiment un des meilleurs forums relatifs à la photo du net.
Canon 40D + 28-135 IS - Temps : 1/50 sec - Ouverture : 3.5 - ISO : 1600
Un trophée perdu L’obturateur s’ouvre, laissant entrer un mince filet de lumière. La magie opère, et ce fabuleux lac d’une eau cristalline et d’un bleu roi se retrouve figé pour l’éternité. Ce croquis en devenir mûrit tranquillement, façonné avec le temps par un regard, une envie, une émotion. Après des jours, des mois ou des années, il arborera sa plus belle robe, et s’appellera désormais photographie. Un chef-d’œuvre, un trophée, qu’on chéri et qu’on protège. Mais, écrasé par le flot de banalité que les « autres » n’ont pas prit le temps d’aimer, il se retrouvera noyer dans une masse di!orme. Un jour, il sera bradé dans un magasine qui ne saura reconnaître sa véritable valeur, prostitué dans une banque d’image sans intérêt, ou perdu dans l’immensité d’un disque dur. Tel un ange déchu condamné à vivre dans les méandres de l’oubli. Pourtant, si tous ceux qui se revendiquent photographe étaient moins amoureux de leur gâchette que de leur cliché, peut être que cet ange aurait le plaisir de transcender plus d’un cœur. Un peu de passion et d’amour….est-ce trop demander ? David Nicolas
J&R Photographie partenaire de virusphoto.com
être photographe
aujourd’hui
A l’heure de la démocratisation des moyens de production audiovisuelle, il est plus que jamais possible pour tous de photographier. Désormais, la plupart des téléphones portables sont équipés d’un appareil photo intégré ( si vous n’aviez pas encore compris pourquoi tous le monde lève son portable au dessus de sa tête lors des concerts, c’est chose faite ! ), le nombre de compacts numériques est en plein essor, et la vente des réflex numériques connaît un succès grandissant avec +20% des ventes d’après le CIPA ( d’où la course e!rénée des grands constructeurs Canon et Nikon ). Cet engouement pour la photo a permis la naissance de communautés tel que VirusPhoto, de galeries en ligne comme FlickR, Ipernity et j’en passe, ou encore l’animation de réseaux sociaux comme FaceBook. Parallèlement, le numérique permettant une large di!usion par l’intermédiaire du web, les blogs photos et protfolios occupent maintenant une place prépondérante sur la toile. Cette profusion visuelle, permettant de trouver des clichés pour tout et sur tout, conduit aussi à une banalisation de l’image.
Cet article s’insère en synergie avec le débat actuel du forum virusphoto.com
Un poète dirait qu’être photographe, c’est dessiner avec la lumière. Ainsi, celui qui impressionne un papier photo grâce à un sténopé bricolé dans une boite de conserve est tout aussi susceptible d’être photographe que celui équipé d’un 1D mark III et de son 24-70mm L. Au même titre qu’un autre, fou du polaroïd ou encore, un passionné du Lomo, ou…ou…ou… ! Être photographe n’est donc pas une histoire de moyens, qu’ils soient techniques ou financiers. Alors, qu’estce ? Au même titre qu’un peintre, un photographe est un artiste. Le premier dessine avec un pinceau et une palette de peinture, le second dessine avec un appareil photo et la lumière. Qui dit artiste, dit art. Art. L’Art est une histoire de talent. On nait tous avec une part de talent en nous, mais certains ont des prédispositions que d’autres n’ont pas.
Mais dans tous les cas, il résulte d’un travail, d’un questionnement, d’une recherche. En ce sens, on pourrait dire qu’être photographe, c’est savoir justifier ses choix, rechercher à développer un esthétisme, ou a faire passer un message. Cela dit, l’Art, au même titre que l’esthétisme, est quelque chose de tout à fait subjectif et ne peut donc définir le photographe.
Être photographe est un état d’esprit. Celui de s’exprimer, de partager. Ce que l’on ressent, ou ce que l’on voit. Être photographe, c’est savoir faire appel à son âme, et le montrer. Tout part de là. Être photographe, c’est témoigner de ses émotions, de ses ressentis, de sa vision des choses et de la vie, de sa personne, de son identité. Ainsi, être photographe est un processus intellectuel d’où découle la notion d’Art. Les moyens ( Appareil photo, boite de conserve, ou téléphone portable ) n’en sont que les intermédiaires. David Nicolas
IMAGE a,
LE POINT avec JR PHOTOGRAPHIE Voici quelques images tirées d’une série réalisée à l’aide de plusieurs petits flashs cobra, utilisés à la place de flashs de studio. L’idée était de tirer partie de la physionomie du lieu, pour créer un schéma d’éclairage créatif, en jouant avec les couleurs. Quatre sources de lumière sont utilisées ici : 1 : Un flash nu à gauche, derrière la porte. Il est équipé d’un snoot, une sorte de tube qui canalise la lumière dans un faisceau restreint. Ce flash éclaire le visage et le corps du modèle, et donne une «référence blanche» dans une scène où la couleur est beaucoup utilisée. Voir la zone éclairée par ce flash sur l’IMAGE a ci contre. C’est la source de lumière principale, qui éclaire l’essentiel du sujet. Les autres flashs ne sont là que pour apporter une atmosphère di!érente, et créer une ambiance. Comme il n’est pas équipé d’un snoot, il couvre une surface beaucoup plus large. Il éclaire quasiment toute la surface de l’image.
2 : Un flash équipé d’un filtre bleu, positionné près du flash n°1, derrière la porte. Il est positionné de manière à dessiner les contours de la porte sur le mur, à l’arrièreplan. Comme il n’est pas équipé d’un snoot, il couvre une surface beaucoup plus large. Il éclaire quasiment toute la surface de l’image. 3 : Un flash équipé d’un filtre jaune, positionné en hauteur, à droite. Il est destiné à éclairer le côté du modèle, et ainsi qu’une partie de l’arrière-plan. Voir la zone éclairée par ce flash sur l’ IMAGE b 4 : Enfin, un quatrième flash est placé à l’intérieur de la machine à laver. Il est équipé d’un filtre bleu, et sa lumière se réfléchit à l’intérieur du tambour. Voir le schéma récapitulatif sur l’’IMAGE c
IMAGE b
IMAGE c
Donner une dimension cinématographique à ses photos : Cet exemple d’utilisation des flashs n’a rien d’un modèle à reproduire. Simplement, c’est une façon de montrer que l’on peut travailler avec la lumière tout en s’a!ranchissant du «studio classique». Avec de petits flashs, il est simple d’amener le studio sur le terrain, et d’abandonner les traditionnels fonds unis. Revisiter des lieux en les éclairant de manière di!érente leur donne un aspect qu’ils n’ont pas dans la réalité, et laisse le champ libre à la créativité du photographe. Pour ce type de travail, on peut s’inspirer par exemple de ce qui se fait dans le cinéma, où l’éclairage «sur le terrain» est omniprésent. D’ailleurs, dans le cinéma, ce qu’on appelle «la photographie» n’est pas autre chose que la mise en lumière des lieux où se déroulent les scènes d’un film. Un matériel simple et abordable peut donner des résultats impressionnants : Pour donner une dimension cinématographique à ses images, on n’a pas forcément besoin d’avoir un matériel digne d’un studio d’Hollywood.
C’est l’objet de stages que j’organise à Paris plusieurs weekends par mois, où l’on apprend à utiliser ce type de matériel pour le studio. On peut aussi trouver énormément d’informations sur internet, notamment sur le blog de référence Strobist.com (en anglais). Il faut ensuite pouvoir commander ses flashs à distance. Là encore, il existe des solutions abordables, comme les commandes radio faites en Chine. Cependant, on peut préférer s’orienter vers un équipement plus fiable, du type Pocket Wizard ou Elinchrom Skyport. En ajoutant quelques pieds et un parapluie, on est à même de transporter son propre studio dans une valise. Et de donner une nouvelle dimension à son travail photographique. On peut se contenter de flashs cobra, ceux qu’on utilise d’habitude sur le sabot de son appareil photo. Ils sont d’ailleurs beaucoup plus maniables dans ce type de conditions que les flashs de studio classiques. La bonne nouvelle, c’est que l’on n’utilise aucun automatisme du flash pour ce type de mise en lumière. Exit, donc, le TTL, et les flashs des fabricants du type Canon ou Nikon, et leurs tarifs élevés. On peut se diriger vers des modèles très simples, dépourvus de tout automatisme, le seul impératif étant de pouvoir régler manuellement leur intensité. Ce qui est le cas de beaucoup de modèles dont le prix n’excède pas 80".
La mosaĂŻque Flickr crĂŠdits : Loke.be, gillespinault, ludo_ludovic, gillespinault, J&R Photographie, J&R Photographie, nicodeux, Pixelicus, J&R Photographie
! Sexties
Interview
Sexties
Comment et pourquoi avez-vous commencé à photographier ?
Ou puisez vous votre inspiration ? Quel est le point de départ de vos photos ?
J'ai commencé la photographie selon le gré du hasard. Je devais avoir 15 ans environs, Je me promenais avec une amie ( mon premier modèle ) et c'était l'époque des skyblogs, nous voulions créer quelque chose de di!érent, d'un peu plus unique. C'est alors que nous avons décidé de faire des photos ayant pour but de nous décrocher de la réalité, et pour illustrer nos articles. De là, est né mon engouement pour la photographie. Le plaisir de créer quelque chose me plaît, j'aime rendre le réel un peu plus onirique, donner aux choses quotidiennes une apparence beaucoup plus captivante ! En somme faire d'une simple photographie, une émotion.
C'est assez aléatoire, tout ce qui nous entoure peutêtre une réelle source d'inspiration. Votre quotidien peut vous donnez des images spontanées dans l'esprit, ou bien un paysage, un instant ! Le monde est jonché d'images. Néanmoins j'essaie de prendre mon inspiration selon mes rêves, ou bien selon divers photographes que j'aime beaucoup. Parfois j'essaie de provoquer l'inspiration, c'est à dire que j'écris un mot, et en fonction de ce mot je tente d'articuler une histoire qui pourrait faire l'objet d'une photo.
Quel matériel utilisez vous ? Qu’est-ce qui a motivé votre choix ? J'utilise un Canon Eos 400D avec comme objectif, le 50mm. A vrai dire c'est d'avantage mon intuition que ses caractéristiques qui ont motivé mon choix. Au départ je ne connaissais rien du monde de la photographie, alors je ne pouvais pas réellement me baser sur une quelconque expérience pour guider mon choix. Mais maintenant que je possède un peu plus d'aisance dans le domaine, je vais opter pour un Canon Eos 5D Mark II, avec l'objectif 24-70mm pour tenter, toujours d'améliorer ma qualité photographiques.
Quelles sont vos méthodes de travail ? Depuis longtemps maintenant je possède une petit calepin dans lequel j'écris ou dessine l'ensemble de mes idées. Ensuite avec le modèle concerné, je lui propose ce que j'ai en tête et de là nous composons. Je n'aime pas tellement imposer des situations déplaisantes ou qui ne correspondent pas au caractère du modèle. Je crois que c'est ce qui m'a permis de toucher à des instants rares, des sourires sincères, ou des mouvements non mesurés. Chose plutôt intéressante dans une société ou beaucoup de choses malheureusement sont calculées, et millimétrées. Cependant il m'arrive d'avoir des idées précises avec des situations & des poses précises, donc il m'arrive aussi, de 'tout' aménager sur une photo pour essayer d'aboutir au résultat escompté.
Je ne travaille qu'avec la lumière naturelle. Il m'est assez rare d utiliser un flash, ou un studio. J'ai toujours pensé que la lumière naturelle était plus intéressante pour commencer la photographie, et pour obtenir des résultats que le flash ne peut pas atteindre !
Les séances ne sont pas toujours mesurées elles sont d'ailleurs le plus souvent obtenue par hasard, en fonction de ce qui nous entoure ou de l'idée que nous voulons développer. De toute évidence je tente toujours de mettre à l'aise la personne avec qui je suis, pour qu'elle se donne sans complexe ni crainte.
Vous travaillez régulièrement avec des modèles. Qu’est-ce qui vous plait dans la photo de l’Humain ?
Pouvez vous nous donner quelques notions sur la gestion de la lumière ?
Oui, j'aime travailler avec des modèles, mais pas uniquement, j'aime aussi choisir des personnes que je crois et dont l'apparence me séduit. Ce qui me plaît ? Le contact bien sûr, quand bien même je suis de nature réservée. Mais j'aime confronter mon univers à celui d'une autre personne, ça donne des tableaux parfois très colorés ou bien délavés. Il est parfois di!cile de trouver des modèles… Comment avez vous surmonté cet obstacle ? J'ai eu la chance d'être repéré par une agence de mannequina qui m'a proposé de travailler avec eux et donc de choisir les modèles que je voulais pour réaliser mes photographies. Ceci dit j'ai un entourage éclectique à qui je propose parfois d'en faire. Comment se déroule la séance ? Quels sont vos rapports avec les modèles ? Cela dépend, lorsqu'il s'agit de modèle professionnel cela peut conserver son aspect professionnel comme devenir une réelle complicité.
Étant donné que j'use de photoshop la lumière de base que j'obtiens n'est pas toujours la même au résultat final. Mais ce que je conseil c'est de ne pas se placer dans point de lumière directe ou bien trop important, mais lorsqu'il fait beau, et que vous avez des zones plus ou moins ombragés la lumière est bien plus simple à gérer sans crainte de sous exposition ou de surexposition au niveau des yeux par exemple. Une fois la photo prise, comment l’exploitez vous ? Je regarde l'ensemble de ma série, je sélectionne celles qui sont susceptibles de répondre à mes attentes. De là j'utilise photoshop et ouvre mon imagination sur ce que je pourrais en faire. Si il y en a, quelles sont les émotions que vous voulez faire passer à travers vos photos ? Je n'ai aucune émotion précise, chaque concept peut dépendre d'une émotion précise et inversement. Je ne choisis pas les émotions que je veux, je les prends lorsqu'elles se présentent à moi.
Si vous deviez définir votre style, quel serait il ? Je crois qu'il serait tout simplement; Sexties ! J'n'éssaie pas à tout pris de créer des choses extravagantes uniquement pour impressionner. J'essaie de me faire plaisir avant tout, alors j'alie autant le vintage au fashion au concept au virtuel au naturel … ect ect. Je ne me fixe pas sur une intention, j'essaie de toutes les mélanger pour obtenir des résultats plus ou moins intéressants Avez vous déjà eu des commandes ? Si oui, comment cela se déroule-t-il ? Des commence ? Non, enfin cela dépend de ce que tu appeles commande, mais j'n'ai eu que des demandes. Donc jen e répondrais pas à la question. Y a-t-il une photo que vous a"ectionné particulièrement dans votre portfolio ? Oui, l'une des rare que j'aime est : 'Two Heart' Simplement parce que ça a été l'une des rudes production que j'ai pu réaliser. Il ne faisait pas très chaud et j'ai trouvé l'attitude des modèles courageuses pour aller dans l'eau à une bien faible température !!! Et qu'au résultat j'ai essayer de donner quelque chose d'onirique, une absence de temps, dans une ambiance plutôt éthérée. Et quand je regarde cette photo, je me sens apaisé et content de l'avoir réussite. Une anecdote ?
Une fois, je devais retrouver mon agence de mannequina pour photographier un des modèles pour un casting important, sauf que durant le voyage, dans le train je me suis rendu compte que je n'avais pas la batterie de mon appareil, alors j'ai paniqué bien longtemps !! Mais mon frère à fait le déplacement pour me ramener la batterie sans trop de retard. Je crois que ça a été l'un des moments les plus stressant de toutes mes journées photographiques. Quels sont les photographes que vous admirez ? Ils sont plutôt nombreux !! Tim Walker, Zemotio, Buttportraiture, Larajade, Lachapelle … Quels sont vos projets ? Comment imaginez-vous la suite de votre parcours ? J'ai plusieurs projets photographiques, mais que je garde pour le moment secret. Car ils ne sont pas tout à fait aboutis, ensuite j'ai eu quelques proposition de certains magasine, mais j'hésite toujours, parce que je ne sais pas où mon avenir compte me mener. Alors pour le moment je photographie au jour le jour. Auriez vous envie d’essayer un autre type de photo ? Si oui, lequel ? Tant que je n'éprouverais pas le sentiment d'avoir exploité toute les possibilités je ne changerais pas de style, et je crois bien que ce qui me plaît rester 'l'humain' avant les animaux, paysages ect … David Nicolas
La sĂŠlection Chapitre 1
Š Membre Gee - Nothing to Drink
Š Membre Gee - Lola
Š Membre Tony Picture - Where?
Š Membre MoreFire - Fa Breathe
Š Membre Julien L - Paraskiflex
! Membre Waugh - Form
Š Membre Edeyus - Narcisse
! Membre Glencc - Goutte D’Eau
Š Membre Creativmovie - Floating Drop
! Membre Arno Paul - Spleen
! Membre Moustique - La vieille draisine
! Membre Gambi - Mathys
Une journĂŠe de reportage Ă Moscou Avec Sandro di Carlo Darsa
Lors des dernières élections présidentielles russes (mars 2008) je suis parti pour essayer de montrer qui sont les électeurs et les abstentionnistes. Je devais rester 15 jours à Moscou, trouver des votants que j'aurai suivis jusqu'aux urnes et partir au lendemain du week-end des élections. Malheureusement je n'ai pas réussi à faire ce que je voulais, la barrière de la langue était trop forte et mes contacts étaient trop peu nombreux... C'est ainsi qu'a commencé, au début de la seconde semaine sur place, un reportage sur des familles immigrées en phase de réinsertion ou de légalisation. Avant de partir j'avais pris contact avec une organisation non gouvernementale qui s'occupe d'aider des immigrés dans leurs démarches administratives, médicales ou plus simplement qui les soutient moralement. Pour ce voyage je suis parti léger, un Canon 1Ds II (vendu depuis pour un 1Ds III) avec deux focales fixes, un 28mm F1.8 et un 50mm F1.4. Pour le stockage j'ai pris un videur de carte mémoire Epson P2000 car je n'avais pas encore de carte de très grosse capacité, aujourd'hui j'ai une compact flash de 32Go, 1 carte de 8Go et 3 cartes de 4Go (ce qui simplifie grandement le stockage et donc allège mon sac). Le tout avec les papiers d'identité, l'argent et tout ce qu'il faut (carnet de note, stylo, chi!on, brosse pour objectif, œilleton supplémentaire, batterie supplémentaire, cartes de visite) rentre dans le sac, un Domke indestructible et discret. La journée commence par une mission simple en apparence, aller au siège de l'ONG Civic Assistance
qui se trouve en proche banlieue de Moscou, le métro est magnifique mais se repérer et savoir où descendre exactement est un challenge. Viens ensuite le repérage dans les rues de la capitale russe. Mi-mars le climat change et la neige commence à fondre, hier encore il faisait -13°C mais aujourd'hui les rues sont pleines d'une boue neigeuse glissante et les flaques sont partout. Après plus d'une heure à chercher le quartier et une visite par erreur dans les locaux d'une société inconnue je retrouve enfin mon contact, Katia, jeune russe qui travaille pour Civic Assistance. Les locaux sont étrangement petits et sombres. Je suis ravis d'avoir pris uniquement des objectifs qui permettent de travailler en faible lumière naturelle, en ce mois de mars elle est très faible et les locaux de l'ONG sont dans un entresol... Seuls de vieux et faibles néons éclairent les salles. Après une visite des locaux rapide et m'être présenté à tous les membres de Civic Assistance nous partons pour rendre visite à une famille d'immigrés tchétchènes qui vit en banlieue dans un "deux pièces" minuscule, il y a dix enfants et trois femmes. Dans les rues, je prends des photos en permanence mais en essayant de rester discret, Moscou est une grande ville mais dans ces banlieues pauvres les regards ne sont pas vraiment amicaux et ma barbe de plusieurs jours ne semblent pas plaire à tout le monde.
Le quartier me fait penser aux images de la Guerre Froide; la neige, les vieilles Lada et le ciel gris plombent l'ambiance... Dès notre arrivée je ressens la lourdeur de la situation, une dizaine de paires de chaussures trône à l'entrée. Trois sœurs et dix enfants sont ici, un mari est mort pendant la guerre, un est malade au pays et un s'occupe du malade. Les trois sœurs sont arrivées en 1994. Les enfants, de 1 à 14 ans, sont scolarisés et une des trois sœurs rapporte de l'argent en vendant des babioles dans les rues et au marcher. Katia traduit en anglais tout ce que me raconte la chef de famille. Pour notre venue on nous prépare un repas tchétchène; saucisse noire, boulettes de farine de maïs, légumes au goût fort d'oignon et sauce à l'ail. La fille aînée prépare à manger avec passion mais ce qui me surprend le plus c'est le fils ainé qui mange avant tout le monde, seul, un peu comme si c'était lui l'homme de la maison, je prends une photo de cet instant. Pendant ce temps les autres enfants regardent en boucle des films de mariage tchétchènes: limousine, tirs de kalachnikov et de pistolet, la mariée dans sa meringue blanche, etc. tout est là, j'ai l'impression de voir une caricature. Je prends plusieurs photos pendant qu'ils s'agitent, ils sont joyeux à cause de ma venue, c'est très rare qu'ils reçoivent des gens et encore plus rare que ce soit un photographe français, de Paris. Apres avoir partagé le repas avec la chef de famille, seule adulte présente ce
jour-là, je lui demande si je peux la prendre en photo, de façon plus solennelle. Je la place près de la fenêtre et déclenche à deux ou trois reprises, pas plus, la lumière est douce. Je suis gêné, je la sens tendue mais elle accepte volontiers. Son air est dur, les yeux froids. Des dents en or ressortent sur certaines photos que j'ai fait d'elle, c'est pour moi la marque d'un décalage avec leur réalité actuelle, en Tchétchénie c'est leur richesse, leur co!re-fort. La joie et la vitalité des enfants font oublier les problèmes récurant (manque de place, manque d'argent et problèmes administratifs). Avant de quitter la famille je propose à Katia de faire une photo de groupe, tout le monde accepte et se prête au jeu. Je remets le 28mm, je n'ai pas de recul, la pièce est vraiment petite et la lumière est très faible. Faire une photo avec plus de dix personnes dessus qui regarde l'objectif est une chose quasi impossible... Mais j'aime beaucoup cette image, les attitudes sont di!érentes, la lumière agit sur les uns et les autres avec des variantes et le contraste entre le faux tee-shirt Versace et "l'amoncellement familial" fonctionne bien. Katia a prévue de me présenter une autre famille en di"culté, après avoir chaleureusement remercier tous les enfants et la chef de famille nous reprenons le métro et le bus pour aller rendre visite à une jeune fille Kirghiz et sa mère, dans une banlieue plus éloignée.
Le quartier ressemble au précédent, désolation totale et voitures d'un autre temps... Umut et Chinara viennent du Kirghizstan, un petit pays coincé entre la Chine, le Tadjikistan, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan; en d'autre terme elle viennent du bout du monde. Je visite l'appartement qu'elles partagent avec deux autres jeunes femmes kirghiz, la chambre est petite mais les deux plus jeunes y dorment, les deux autres se partagent le salon. La rencontre est encore plus troublante qu'avec la famille tchétchène; ce que me raconte Chinara est bouleversant, je n'ose pas prendre de photos, je la regarde fixement et j'écoute la traduction simultanée et hésitante de Katia. Elles ont préparé des petits gâteaux et leur appartement est astiqué et minutieusement rangé pour ne pas laisser transparaître les di"cultés dues au manque de place. Notre venue est une bou!ée d'air, elles me le font bien comprendre et m'en remercie régulièrement. Chinara ne cesse de raconter leur histoire et leurs douleurs. Pendant la conversation je prends beaucoup de notes, quelques photographies, j'attendrai la fin de cet échange pour lui demander de regarder l'objectif. Elle pleure après m'avoir raconté les horreurs qu'elles vivent ici, le racisme et les actes illicites du directeur de l'école d'Umut ou les abus de la police locale... Les photos sont douloureuses à prendre, j'hésite beaucoup avant chaque image mais je déclenche, elles ont accepté de se montrer, je dois faire ma part et les montrer à mon tour, faire connaitre leur vie comme je le peux, par la photographie. Pendant ce temps sa fille, Umut, regarde la télé, des séries américaines d'un
autre monde, qui la font rêver. Je déclenche à nouveau. J'alterne les focales, monte en Iso et surtout j'essaie de ne pas bouger, je me calme, cale les coudes contre mon corps et respire doucement, la lumière est presque inexistante, la nuit est tombée. Je sens que certaines des images sont floues mais bonnes, elles font bien comprendre l'ambiance et la douleur du moment, sa tristesse aussi. Le temps passe vite, nous avons discuté longtemps et le fait que je vienne de Paris leur plait beaucoup, je leur promets des photos de la Tour Ei!el, elles sont heureuses et sourient. Je les quitte dans une ambiance étrange, légère et sombre à la fois. Nous avons passé des moments durs, l'histoire de leur vie est douloureuse, penser à la France et à Paris est une ouverture futile mais qui leur fait du bien, même si ce n'est qu'un rêve de plus. J'ai des photos fortes, denses et pleines de sens mais cette journée aura été délicate à appréhender. La douleur de ces familles est cachée, leurs di"cultés sont subtiles, ne se montrent pas et ne sont pas visuelles comme la Guerre ou la famine. Les appartements sont petits et je n'ose les imaginer au moment de se coucher, plein d'enfants au sol ou sans place pour que Umut puisse étudier normalement comme une enfant de son âge. La pudeur est une délicatesse di"cile à prendre en photo, Katia aura été d'une aide incroyable pour m'introduire au plus proche de ces vies et me permettre de faire ces photos intimes. J'espère avoir réussi à retranscrire les ambiances et les douleurs sourdes de ces hommes et femmes en di"culté...
La sĂŠlection Chapitre 2
! Membre Noarno - Genèse - Permalien
! Membre Loke Be - C’est si bon - Permalien
Š Membre Stratboy - Bergeronnette
! Membre Rafale - New York
! Membre Aboutalithium - Ruby Mask
! Membre Antho XIII - BNF
! Membre Snach - Les Planches
! Membre Gorenje - Paysage Urbain
! Membre Ablok - Sillage Orageux
Š Membre Ablok - Trajectoire incertaine
Š Membre David Nicolas - Nicolas
Š Membre Genechap - Des rêves et des lettres
Š Membre Aboutalithium - Old Castle
Š Membre Magik - Explosion Florale
Virusphoto Magazine issue n掳2 Juillet Ao没t 2009
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