“De Boerderaaj” à Bilzen: avec une touche de zinc

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MAGAZINE D’INFORMATION SUR LES APPLICATIONS FAÇADE ET TOITURE EN VMZINC

13 SEPTEMBRE 2019

Stan at work à Anvers

Dirk at work à Bilzen

Nicky at work à Anderlecht

Patrick at work à Erpent

B&B et PIGMENTO brun vous accueillent à Bilzen


Maison familiale avec B&B Meisters-Lambrechts Lethenstraat 5 3740 Bilzen

Maître d’ouvrage Georgy & Sandra Lambrechts-Meisters et leurs fils Giel & Dries

Architecte ADEM architecten Maarten Van Eyck, Donald Nijssen

Surface de revêtement en zinc 175 m² de toiture et façade

Technique Joint debout VMZINC®

Aspect de surface PIGMENTO brun PLUS

Installateur VMZINC at WORK Dak en zinkwerken Dirk Valkeneers 3500 Hasselt

“Une personne capable de travailler le zinc se situe plus haut sur l’échelle.“ Dirk Valkeneers

Bilzen, dix heures. La porte de « De boerderaaj » s’ouvre grand et Sandra Meisters, notre hôtesse, nous accueille chaleureusement avec un morceau de tarte et du café. Bienvenue au Limbourg ! La famille Meisters-Lambrechts a restauré une petite ferme en décrépitude qui, en y regardant de plus près, recélait de magnifiques colombages. Elle a transformé le bâtiment en une superbe ferme, proposant également un B&B. La maison était déjà indiquée sur la carte de Ferraris de 1777. Pourtant, le Patrimoine de Flandre ignorait son existence, tellement elle était camouflée, jusqu’à ce que Georgy Lambrechts la découvre lors d’une de ses promenades. Sans vraiment s’en rendre compte, il a déterré un véritable bijou… qui allait réclamer beaucoup de travail. L’hospitalité limbourgeoise délie les langues...

Vidéo du projet à visionner sur

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Dirk Valkeneers : J’ai appris le métier de zingueur de mon oncle, Louis Valkeneers. Il est pensionné depuis trois ans mais nous aide encore trois jours par semaine. Nous avons parmi nos collaborateurs fixes une véritable perle, Nino. Notre fils Jonas a d’abord travaillé chez nous sous contrat d’apprentissage durant trois ans. Aujourd’hui, il fait également partie de nos collaborateurs fixes depuis trois ans. Il va sur ses vingtcinq ans. Je ne le pousse pas, il aime le métier…


"De Boerderaaj" à Bilzen avec une touche de zinc Georgy Lambrechts : Et il le fait avec passion, d’ailleurs ! Il marie parfaitement l’artisanat et les techniques modernes. En outre, il sait souder, ce qui n’est plus très fréquent.

Carte de Ferraris

Dirk Valkeneers : J’aime ce côté manuel. J’aime travailler le zinc parce que c’est un travail agréable et technique, qui réclame aussi une grande attention au niveau de la finition. C’est un travail dont on peut être fier. Une personne capable de travailler le zinc se situe plus haut sur l’échelle.

« De boerderaaj » est une maison classée et très ancienne. Dans ce cas le zinc n’est pas un matériau qui nous vient spontanément à l’esprit. Sandra Meisters : Un instant… Tout ne s’est pas déroulé aussi vite. Nous sommes sur ce projet depuis 8 ans. Avant Maarten, nous avions un autre architecte qui n’avait rien mis sur papier lorsqu’il s’est adressé au Patrimoine de Flandre.

Ce bâtiment est un monument protégé… Sandra Meisters : Ce qui rend le tout encore plus complexe. Cela dépassait les compétences du premier architecte et nous avons donc cherché un autre architecte. Nous avons abouti chez ADEM architecten via un ami, qui venait de terminer un dossier de rénovation très compliqué. Maarten Van Eyck : Nous réalisons de nombreux bâtiments publics, des bibliothèques… Nous avons en fait une très large palette. Et, nous effectuons aussi quantité de restaurations : nous valorisons ce qui est ancien et faisons en sorte de pouvoir repartir pour 100 ans.

« De Boerderaaj » à deux pas de la grande commanderie d'Alden Biesen

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DE BOERDERAAJ

Georgy Lambrechts : Nous avons commencé par la maison principale, qui était protégée, le four à pain et les remises.

“Il faut pouvoir avancer des arguments solides au service des ‘Monuments’. Ceci était un vrai Bokrijk, très précieux.”

Maarten Van Eyck : Nous nous situons sur une colline. La vue est charmante mais l’emplacement pose problème. Tout le bâtiment s’affaissait sur la colline, tout était de travers. Parfois jusqu’à un mètre. Les colombages ne peuvent normalement pas être démontés, ils doivent être soutenus pour rénover la face inférieure, souvent pourrie. Ici, ce n’était pas possible. Vu le sol dérobant, nous devions réaliser des fondations en profondeur. Toute la rue est d’ailleurs de travers. Les colombages en bois ne se fissurent pas comme la façade d’une maison en briques. C’est tout l’ensemble qui s’affaisse de travers, même s’il reste stable. Nous avons dû entièrement démonter la maison, tout mesurer, dessiner et décrire. Quels étaient les vices ? Comment voulions-nous les résoudre ? Georgy Lambrechts : Il faut pouvoir avancer des arguments solides au service des ‘Monuments’. Ceci était un vrai Bokrijk, très précieux.

Bokrijk ? Et pourtant du zinc pour le toit et la façade… Sandra Meisters : Attendez, la décision n’a pas été prise aussi vite. Georgy Lambrechts : Une partie de la ferme n’était pas protégée : un espace de rangement et des remises qui avaient été rajoutées au fil du temps. Nous voulions naturellement aussi rénover cette partie pour laquelle nous envisagions le bois. Maarten Van Eyck : Cette partie de nouvelle construction a toujours été une sorte de seconde piste. Les propriétaires souhaitaient exploiter ce volume comme salle de fête ou de réunion, avec une vue sur la vallée, mais ils reportaient toujours le projet. Naturellement, celui-ci avait été intégré dans le permis d’urbanisme. Le Patrimoine de Flandre veut pouvoir juger l’ensemble. Vous êtes obligé de reconstruire dans la configuration mais les annexes nouvelles doivent de préférence être contrastées. La différence entre l’authentique et le nouveau doit être bien visible. Nous cherchions donc un matériau original. Sandra Meisters : Nous avons d’abord envisagé un bardage ajouré de petites lattes de bois. Une solution moderne mais malheureusement très chère… Quant aux tuiles, elles ne contrastaient pas suffisamment et manquaient de finesse. Maarten Van Eyck : Opter pour un matériau identique pour la toiture et la façade me semblait une très bonne idée. Nous venions de terminer un projet avec du zinc dans les environs. Le zinc ne posait pas non plus de problèmes en termes de prix. C’est ainsi que les choses se sont mises en place.

“Nous réalisons quantité de restaurations : nous valorisons ce qui est ancien et faisons en sorte de pouvoir repartir pour 100 ans.” Et le Joint debout VMZINC en PIGMENTO brun est devenu le choix. Un choix peu évident ? Georgy Lambrechts : Nous avons d’abord envisagé le PIGMENTO rouge mais la nouvelle construction ressortait mieux avec une teinte naturelle. Le PIGMENTO offre un beau contraste avec le bois et l’argile et il se marie bien avec les fenêtres. 12 • VMZINC at WORK / SEPTEMBRE 2019


Dirk Valkeneers : Il s’agit plus précisément du PIGMENTO en ZINC PLUS. Il y avait de nombreux détails de finition complexes et, dans ce cas, le PIGMENTO en ZINC PLUS est plus approprié. Georgy Lambrechts : Je tiens aussi à préciser que le couvreur choisit souvent en fonction de ce qu’il aime faire. Nous avons demandé conseil à plusieurs couvreurs et chacun nous racontait autre chose. Finalement, cela nous a un peu refroidis. Dirk Valkeneers : Nous avons également envisagé un moment le QUARTZ-ZINC de VMZINC. Celui-ci pouvait être livré plus vite, il était moins cher et sa pose s’avérait légèrement plus facile puisqu’il existe aussi des gouttières en QUARTZ-ZINC. Mais au final, nous avons porté notre choix sur le PIGMENTO brun pour des raisons esthétiques. Maarten Van Eyck : Nous avons rapporté ces informations à VMZINC qui nous a guidés.

“Chaque consultant du Patrimoine a un peu sa propre vision.” Georgy Lambrechts : Nous voulions aussi garder l’ensemble du projet en Belgique, pour plus de sécurité. En cas de problème ultérieur, chacun se connaît. En gardant le tout proche de chez soi, on peut fixer plus facilement des rendez-vous et chacun peut faire preuve de flexibilité, même si les circonstances sont parfois plus compliquées. À un moment donné, par exemple, notre route était entièrement ouverte et nous étions quasiment inaccessibles.

Restaurer sous le regard pesant du Patrimoine de Flandre… Maarten Van Eyck : Ce n’était certes pas pratique mais, comme vous le voyez, rien n’est impossible. La restauration laisse par exemple peu de place à l’isolation. Au départ, la rue ne disposait pas de conduites de gaz. La pompe à chaleur nous a apporté une solution. De même que les panneaux photovoltaïques placés sur la nouvelle annexe. Chaque consultant du Patrimoine a un peu sa propre vision. Notre consultante, Marva Dexters, était une bonne interlocutrice. Nous avons ici la première ferme à colombages de Flandre qui combine des nouvelles tech-

Maarten Van Eyck ADEM architecten

niques écologiques avec des anciens colombages. Si tout le monde accepte de faire quelques concessions, on peut obtenir de beaux résultats. Georgy Lambrechts : Même si cela reste une procession d’Echternach avec des dossiers qui partent et reviennent, des délais d’attente… Il faut d’abord tout élaborer jusqu’au moindre détail. Ensuite, il faut attendre un feedback, rédiger un dossier d’appel d’offres, retravailler le tout, attendre la signature du ministre… Il faut attendre longtemps avant d’avoir le permis d’urbanisme. Ce dossier date de 2013 et nous n’avons pu démarrer qu’en 2015.

Le Bed & Breakfast "Boerderaaj" à Bilzen Une perle en plein milieu de la Hesbaye, cachée entre les vergers à tiges hautes, et à distance de marche de la commanderie d’Alden Biesen. La détente devient ici une véritable expérience. Ce B&B est la première ferme à colombages flamande à combiner de nouvelles techniques écologiques très poussées avec de l’artisanat ancien. Les anciens colombages en torchis ont été restaurés et le nouvel espace à l’arrière remplace les anciennes remises. Le Patrimoine de Flandre a fortement apprécié l’utilisation du zinc pour cet espace. Le contraste entre le zinc et la ferme rénovée est une belle réussite.

LETHENSTRAAT 5 – 3740 BILZEN

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DE BOERDERAAJ

“Ce n’est que maintenant que nous nous rendons compte à quel point l’endroit est agréable et calme.”


Et pourtant, vous n’avez pas ménagé vos efforts… Qu’est-ce qui vous a porté ? Georgy Lambrechts : L’amour, certainement. Lorsque j’étais gérant de Lambrechts Sanitaire, je cherchais une idée pour gâter mes clients. Je les invitais de temps en temps au football, voir FC Genk, mais j’avais en tête d’organiser plutôt une expérience totale. J’aime me promener dans les environs et lorsque j’ai vu cette petite ferme, j’ai immédiatement été conquis. À l’époque, ce n’était pas encore un bâtiment protégé. Au contraire, il était vieux, entièrement de travers mais authentique. Il transpirait un peu l’ambiance de la Provence…

“L’endroit est idéal pour se délasser et profiter de tous les atouts de la Hesbaye ” Maarten Van Eyck : Côté rue, on ne perçoit rien des colombages. Cela ne se voit que sur la face latérale et à l’arrière. À l’époque, les colombages n’avaient aucune valeur. Lorsque les gens gagnaient bien leur vie et avaient un peu d’argent sur le côté, ils cachaient le bois et l’argile derrière une façade de briques. Georgy Lambrechts : Aujourd’hui, je vends des cabines à vapeur haut de gamme. Chaque chambre d’hôtes en dispose. Ainsi, les clients peuvent l’essayer… Sandra Meisters : Le Bed & Breakfast reste toutefois notre business principal. L’endroit est idéal pour se délasser et profiter de tous

les atouts de la Hesbaye : un beau réseau de pistes cyclables, Alden Biezen, les châteaux viticoles, les villes de Maastricht, Bokrijk et Tongres à proximité… Georgy Lambrechts : Nous avons aussi un authentique four à pain que nous avons restauré. Rien de tel que de cuire soi-même sa pizza après une longue promenade ! Sandra Meisters : Ce n’est que maintenant que nous nous rendons compte à quel point l’endroit est agréable et calme. Ici, le mot ‘voisin’ a encore tout son sens.

Quel type de ferme était-ce à l’époque ? Sandra Meisters : Il n’y avait ici que des petits fermiers qui ne possédaient que quelques bêtes. Elles occupaient d’ailleurs la meilleure place dans la maison. Ces fermiers travaillaient la terre à la charrue et vendaient entre autres des betteraves. Ils travaillaient pour survivre. Nous l’avons appris par des écrits et des documents que nous avons retrouvés dans le bâtiment.

Vous avez retrouvé des trésors au grenier ? Georgy Lambrechts : Pas de pièces en or, mais un type de coléoptère qu’on pensait disparu. Toutes les boiseries et toutes les charpentes étaient attaquées par des vers. Maarten Van Eyck : Dans les poutres en bois, ces vers n’arrivent jamais jusqu’au cœur. Mais que faisait-on autrefois ? S’il fallait du bois, on abattait l’arbre qui était à disposition. Que ce soit un sapin ou un peuplier, peu

Sandra Meisters et Georgy Lambrechts

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importait. Pour les vers à bois, c’était toutefois un véritable festin. Ils traversent ce bois sans aucun problème. Du coup, quasi tout le bois a dû être remplacé. Le Patrimoine était fortement ennuyé avec notre ver à bois dont personne ne pouvait identifier l’espèce. Les vers ont été élevés et ils se sont avérés être d’un coléoptère que l’on ne rencontre plus chez nous. Grâce à une illustration sur un ancien timbre, l’espèce a finalement pu être répertoriée. Voilà le trésor que nous avons découvert : le ‘coléoptère patrimoine’.

Autre chose encore ? Une telle ferme n’est quand même pas vide ? Georgy Lambrechts : Nous avons également retrouvé une ancienne machine à beurre, un livret de catéchisme, une petite statue de la Sainte Vierge que nous avons placée dans un petit hall. Nous avons eu la visite de descendants d’anciens occupants. Vous ne vous imaginez pas toutes les histoires que nous apprenons alors… Ils ont l’impression d’être projetés dans le passé.

Avez-vous déjà ouvert votre B&B ? Sandra Meisters : Oui… nous avons ouvert en juin dernier !

Maîtrise technique recherchée ! Georgy Lambrechts : Où trouve-t-on encore des gens de métier ? Les techniques deviennent de plus en plus compliquées, les formations semblent échouer et du coup, nous n’avons pas suffisamment de gens

“Si, au moins, l’État nous facilitait la vie pour engager du personnel mais c’est tout le contraire…” Dirk Valkeneers

compétents. Quant aux personnes compétentes, elles n’arrivent pas à gérer l’énorme charge de travail. La demande dépasse l’offre et la main-d’œuvre devient impayable. Dirk Valkeneers : Nous avons vraiment envie d’élargir notre équipe mais nous avons des difficultés à trouver du personnel. Les jeunes candidats ne sont pas très motivés. Raison pour laquelle nous sommes tellement contents d’avoir Nino qui reste super motivé, malgré ses cinquante ans. Si, au moins, l’État nous facilitait la vie pour engager du personnel mais c’est tout le contraire : les charges sociales, les autres obligations, la paperasserie, les premiers secours, les certificats… Georgy Lambrechts : Autrefois, les personnes moins débrouillardes étaient envoyées sur les toits ou dans la mine. Aujourd’hui, la majorité de ceux qui auraient autrefois appris un métier manuel, choisit une fonction de bureau.

Nino Terrasi et Jonas Valkeneers

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Maarten Van Eyck : Nous le constatons aussi sur chantier : il n’y a plus de coordination. Les chefs d’équipe partent. Lorsqu’ils sont pensionnés, ils sont rarement remplacés par une personne qui a leur intelligence pratique. Aujourd’hui, nous n’avons quasiment plus que des chefs de chantier. Avec leurs connaissances techniques, ils font le lien entre l’architecte et les chefs d’équipe. Mais ces derniers se font de plus en plus rares. Ils étaient pourtant des gens de métier qui s’étaient formés à partir de rien. Des maçons, des plafonneurs… Aujourd’hui, ces derniers ne veulent plus assumer de responsabilités ou sont trop peu motivés pour se hisser vers la fonction de chef d’équipe. Georgy Lambrechts : Il y a trop peu d’afflux de candidats pour le vrai travail manuel. ■


“Il n’y avait ici que des petits fermiers qui ne possédaient que quelques bêtes. Celles-ci occupaient d’ailleurs la meilleure place dans la maison. Maintenant il en est tout autrement.”


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