De la
La richesse aux
multiples facettes. De la valeur
savoir et de la recherche.
du
Qu’est-ce qui
rend un
pays riche? Richesse et
responsabilité. Quelles sont les d’une
valeurs
vie riche?
santé, une richesse. La
La richesse:
protéger et l’augmenter?
comment la
richesse
Portrait 2013
A propos de Vontobel Nous nous sommes fixé pour objectif de protéger et d’augmenter sur le long terme les avoirs confiés par les clients. Spécialisés dans la gestion de fortune active et dans les solutions de placement sur mesure, nous offrons un conseil responsable et prévoyant. Ainsi, nous nous engageons à délivrer un service de qualité suisse et performant. La famille propriétaire s’y engage, de par son nom, depuis des générations. Nos compétences clés Protéger et augmenter les actifs: nous souhaitons protéger et augmenter sur le long terme les avoirs confiés par les clients. Ainsi, nous conseillons nos clients de manière prévoyante et responsable de génération en génération. Gérer activement la fortune: en pratiquant une gestion de fortune active, nous créons une plus-value financière pour nos clients. Pour ce faire, nous élaborons des solutions de qualité visant à optimiser le rendement et à gérer les risques. Appliquer des solutions de placement sur mesure: nous appliquons des solutions de placement sur mesure pour nos clients. Notre recherche prévoyante ainsi que nos compétences en matière de produits et de processus font de nous le partenaire idéal. Nos valeurs entrepreneuriales Nous pensons avec prévoyance, nous agissons de manière responsable et nous travaillons avec excellence pour nos clients. A fin décembre 2012, les avoirs confiés par nos clients s’élevaient à quelques CHF 150 milliards. Vontobel emploie environ 1’400 collaborateurs dans le monde répartis sur 21 sites. Les actions nominatives de Vontobel Holding AG sont cotées à la SIX Swiss Exchange. Les familles Vontobel et la Fondation Vontobel possèdent la majorité des actions et des voix.
Sommaire 06
Dr Zeno Staub La richesse aux nombreux visages.
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Dr Gerhard Schwarz La Suisse est riche, mais pas à cause de l’argent.
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Prof. Georg Kohler Pour une richesse compassionnelle.
L’être humain et la santé. Faits et chiffres
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Prof. Gottfried Schatz La richesse invisible.
Science et recherche. Faits et chiffres
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Christophe Bernard Dans un océan de liquidités, les marchés nous réservent des surprises.
4
Pays, peuple et politique. Faits et chiffres
Georg Schubiger Forces qui restent, valeurs qui comptent.
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Dr Hans Vontobel Richesse et responsabilité.
Axel Schwarzer Quelle stratégie de placement fait mouche?
Herbert J. Scheidt Assumer la responsabilité de la fortune.
Vontobel en chiffres.
Roger Studer Profiter de la richesse des idées.
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Prof. Dr méd. Paul Robert Vogt La santé, un cadeau.
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Chère lectrice, cher lecteur, Qu’est-ce que la richesse? Oublions la réponse évidente que l’on attend des spécialistes en gestion de fortune, c’està-dire l’argent, l’or, les titres et les immeubles. Certes, ce sont des valeurs qui ont indubitablement une grande importance pour les affaires bancaires. Mais il existe une tout autre richesse qui peut être, dans son genre, un bien inestimable et un grand cadeau. Il s’agit par exemple d’une vie bien remplie et menée de façon autonome, d’amitiés qui perdurent à travers les hauts et les bas ou simplement de la capacité d’être heureux. Si nous étendons notre regard de l’individu à la société, nous trouvons une richesse multiple. Nous y découvrons les valeurs communes qui lient des groupes de femmes et d’hommes réunis finalement par le hasard – et c’est le cas de tous les peuples – en une société civile humaine. Grandement sous-estimée est la richesse invisible des idées, qui cherchent leur réalisation dans la recherche et le développement et souvent la trouvent. Un autre élément de la richesse est l’Etat libéral qui garantit les droits fondamentaux à ses citoyennes et citoyens et qui veille à ce que la communauté
Herbert J. Scheidt Président du Conseil d’administration
profite équitablement de la vigueur de son économie. Il y a encore la santé, qui échoit simplement à la plupart d’entre nous. C’est un immense cadeau, dont l’importance nous échappe souvent. Sur ces aspects et d’autres encore de la richesse, quatre auteurs de renom issus du monde de la science nous apportent un éclairage parfois étonnant. Il s’agit de Gottfried Schatz, biochimiste, de Georg Kohler, philosophe, de Gerhard Schwarz, économiste, et de Paul Robert Vogt, chirurgien du cœur. Alors quel est le bien le plus précieux – pour ainsi dire la richesse – d’une banque? La question peut de prime abord déconcerter, pourtant la réponse est évidente. C’est la confiance des clients, qui doit être méritée jour après jour. C’est aussi la puissance créatrice des collaborateurs qui, avec leurs talents et leurs connaissances, génèrent de la plus-value en s’impliquant dans leur travail. Nous souhaitons par cette publication vous montrer combien la richesse est diverse et souligner quelques-uns de ses aspects. Bonne lecture du Portrait 2013 de Vontobel.
Dr Zeno Staub Chief Executive Officer
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Dr Zeno Staub Depuis 2011, Dr Zeno Staub est CEO de Vontobel. Il a d’abord été directeur financier (CFO) de Vontobel dont il a ensuite dirigé successivement l’Investment Banking et l’Asset Management. Il a été auparavant cofondateur d’une société de conseil en gestion d’entreprise. Zeno Staub a obtenu un doctorat en économie de l’Université de St-Gall.
Dr Zeno Staub Chief Executive Officer Monsieur Staub, notre thème est la richesse. Où en est actuellement la Suisse à cet égard? La Suisse se porte bien dans l’ensemble, même très bien dans certains domaines. Ce que montrent les nombreux chiffres macro-économiques qui sont impressionnants par rapport à ceux d’autres pays. Il s’agit là d’une performance remarquable sur fond de crise de la dette en Europe. Cependant, il me paraît important de ne pas limiter la richesse à sa seule dimension matérielle. En effet, la véritable richesse d’un pays comprend bien d’autres aspects. Lesquels par exemple? La liberté individuelle du citoyen, la capacité et la volonté de la Suisse de respecter, du moins dans une large mesure, toutes ces libertés – heureusement d’ailleurs qu’il est devenu moins important de les protéger. Le fait de mettre à la disposition de tous ses habitants une communauté qui fonctionne, rendant ainsi possible de vivre ensemble dans la dignité et l’égalité des chances. Et que nous puissions encore, comme citoyens, être en prise directe avec notre Etat et non faire partie d’un groupe revendicatif coupé de ses origines et évoluant dans un système.
Votre apologie laisse entendre que vous pourriez attribuer encore d’autres valeurs à la Suisse. Quand on vient de passer un week-end de ski en famille, impossible de ne pas penser à la beauté du paysage. C’est un privilège de pouvoir vivre en paix dans un espace aussi petit présentant une telle diversité visuelle et culturelle. Une autre force véritable de la Suisse réside dans sa grande efficacité. Pauvre en matières premières, ce pays a appris très tôt que ce désavantage ne pouvait être compensé que par un esprit d’entreprise ouvert sur le monde associé à une grande motivation de travailleurs très bien formés. Ces aspects aussi contribuent à la richesse d’un pays. Quelles conditions un pays doit-il remplir pour être prospère? Richesse et prospérité pour le plus grand nombre s’épanouissent là où la société, l’Etat et l’économie interagissent selon des règles claires et où les citoyens – qui se cachent toujours derrière des notions abstraites comme «société» ou «Etat» – exigent de la liberté en offrant leur responsabilité en contrepartie. Cet échange est plus ou moins favorisé par les institutions établies. C’est là où se situe l’un des plus
gros avantages de la Suisse: le fédéralisme, la subsidiarité, la démocratie directe et – si on ose encore la citer en 2013 – la concurrence fiscale. Tels sont en fin de compte les facteurs décisifs qui sont partie intégrante du modèle suisse. Ne s’agit-il pas là de préceptes libéraux habituels? Oui, impossible de les éviter, mais pas seulement. Permettez-moi de revenir à ma réponse à votre dernière question. Le citoyen a le droit et le devoir d’exiger la liberté, mais il doit s’en acquitter en assumant son pendant, la responsabilité. Autrement dit, le citoyen est responsable de ses faits et gestes. A l’extrême, l’acceptation de l’échec fait, dans une concurrence économique libre, partie de ce principe. Cette responsabilité s’étend au bien commun et implique de prendre conscience que, dans une certaine mesure, il est nécessaire de répartir la richesse afin qu’elle puisse bénéficier à tous. Tournons-nous vers la banque. La vraie richesse d’une banque réside dans sa crédibilité et dans la confiance que ses clients lui accordent. Est-ce aussi votre avis? En effet, la confiance et la crédibilité sont fondamentales. Que faire
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Ce qui fait la richesse d’un pays: la nature, l’identité, l’urbanité, l’ouverture au monde et la liberté individuelle.
pour gagner la confiance des clients et la conserver sur la durée? Comment devenir crédible en tant qu’entreprise? Ma réponse est simple: nous devons faire ce que nous disons et tenir ce que nous promettons. Dans le domaine bancaire, la devise «Des paroles aux actes» est plus d’actualité que jamais. La confiance se gagne. Avant la crise financière, j’aurais dit que, en tant que banque suisse, nous avions un certain crédit de confiance et que nous allions nous en montrer dignes au fil du temps. Mais la crise a tout bouleversé: l’image du monde financier, la perception des banques dans le public, le nouveau rôle des autorités de régulation, la critique du secret bancaire dans le monde entier et bien d’autres choses encore. Aujourd’hui, les banques suisses, comme les banques étrangères, doivent rebâ8
tir la confiance à partir de zéro, car le crédit qu’elles avaient a disparu. Les banques performantes qui créent de la plus-value continuent d’avoir la confiance de leurs clients, tandis que les autres la perdent assez rapidement. Comment la banque Vontobel s’assuret-elle de pouvoir gagner la confiance des clients à l’avenir également? Nous nous limitons à ce que nous savons réellement faire. Une banque privée a été, est et restera un organisme à qui ses clients confient leur richesse. Cette fortune y est gérée et placée par des professionnels. Les clients qui nous remettent aujourd’hui un certain montant de leur patrimoine liquide devraient recevoir, quand ils reviendront nous voir dans une dizaine d’années, plus que ce qu’ils ont déposé maintenant. Cela étant, les objectifs et les attentes sont très différents d’un
client à l’autre et dépendent de divers facteurs, comme la monnaie choisie ou la situation personnelle du client. Nous utilisons toutes nos capacités et toutes nos forces pour réaliser ces objectifs le mieux possible. Pour nous, le mandat est clair: nous voulons protéger et accroître la richesse de nos clients. Il ne peut y avoir aucun doute à cet égard, même si le contexte économique est difficile et que la richesse est attaquée de toutes parts. L’indépendance est-elle aussi une forme de richesse? Certainement, car celui qui est indépendant peut décider en toute liberté et mène sa barque comme il l’entend. C’est là un avantage considérable pour l’avenir. Dans les temps incertains que nous allons vivre pendant quelques années encore, l’indépendance d’une banque privée ren-
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© Jürg Schmitt, Keystone
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contre un grand intérêt. Qui plus est, sa famille propriétaire donne à notre banque un fort ancrage supplémentaire. Depuis quatre générations en effet, la famille Vontobel illustre parfaitement la manière d’assumer pleinement la richesse et la responsabilité. Y aura-t-il encore des innovations dans le private banking ou a-t-on déjà découvert depuis longtemps tout ce qui devait l’être? Il y a eu récemment des phases au cours desquelles certains prestataires ont jeté beaucoup trop d’innovations sur le marché. Cela ne pouvait pas fonctionner car les prestations de base du private banking sont relativement stables. Il s’agit de protéger et d’accroître la fortune de nos clients. Dans notre domaine, il faut chercher longtemps pour trouver un «océan bleu». Jamais il n’y aura de découverte totale-
ment nouvelle dans le private banking, pour cela notre mission est bien trop immuable. Toutefois, il y aura toujours des gens très fortunés qui nécessitent des prestations sortant de l’ordinaire. Pour les leur fournir, il existe plusieurs voies. En effet, dans un monde globalisé, les bonnes idées ne se trouvent pas dans la rue. Il est nécessaire de procéder à des recherches approfondies et de maîtriser des processus d’investissement bien rôdés pour répondre à ces défis. Mais en ce qui concerne le côté administratif (procédures et traitements) également, il faut produire de gros efforts pour satisfaire à des exigences croissantes. Les clients souhaitent d’une part avoir affaire à une petite manufacture gérée par des personnes qu’ils connaissent bien et d’autre part ils attendent de nous des compétences considérables en matière de produits.
Qu’est-ce qui compte le plus, la force de l’organisation ou les qualifications du conseiller? Les deux sont nécessaires. Dans le contexte global actuel, le meilleur des conseillers ne peut pas remplir son mandat sans une organisation très efficace pour l’assister. Chaque banque a besoin d’un moteur, qui est l’organisation derrière le conseiller. Quand le moteur est faible, celui-ci ne peut pas fonctionner au mieux quelles que soient ses qualités. Si le moteur est bon mais le conseiller faible, le système ne marchera pas non plus. Tous les maillons de la chaîne de valeur doivent être forts pour que le client obtienne d’excellents résultats. Ce défi se renouvelle jour après jour, semaine après semaine et année après année. <
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Prof. Gottfried Schatz étudie la chimie et la biochimie à Graz. Il enseigne et effectue des recherches à Vienne, à l’Université Cornell à Ithaca/New York et plus tard au Biozentrum à Bâle qu’il dirige temporairement. Ses découvertes sur la formation des mitochondries sont distinguées par de nombreux prix. Depuis sa retraite, Gottfried Schatz continue de publier. Son dernier ouvrage s’intitule «Au-delà des gènes» (Presses polytechniques et universitaires romandes, 2012). Il y décrit dans 19 essais les phénomènes biologiques qui marquent notre conception de l’homme.
Prof. Gottfried Schatz «Nous sommes un pays pauvre qui a seulement beaucoup d’argent.» C’est par cette remarque intelligente qu’un diplomate arabe de l’OPEC a défendu sa patrie, diabolisée par des journalistes occidentaux lors d’un débat télévisé organisé après l’embargo pétrolier de 1973. Cet argument nous rappelle que l’on ne mesure en général la richesse qu’à l’aune de ses fruits visibles. Pourtant ceux-ci sont les enfants du passé, voire du hasard. La véritable richesse d’un pays n’est visible que pour celui qui sait comment naissent des idées nouvelles. Celles-ci sont la source de la vraie richesse qui assure non seulement l’aujourd’hui, mais aussi le surlendemain. Comme l’énergie électrique, les idées nouvelles ne se laissent pas stocker, ni transmettre par héritage. Chaque génération doit recommencer à son tour leur quête, sans se limiter aux sciences naturelles ou aux technologies. Celles-ci sont en effet impuissantes à résoudre les problèmes les plus pressants de notre société qui sont de nature sociale et politique. La compétition pour de nouvelles idées qui se livre aujourd’hui dans le monde entier est sans pitié et se déroule à toute vitesse; une avance qui aura pris une décennie pour se concrétiser peut être perdue en quelques années.
de nos jours. Pour les maîtriser, il faut bien comprendre que science et savoir sont de nature fondamentalement différente et doivent donc être encouragés de façon différente. Au fond, la science ne s’occupe pas du savoir mais du non-savoir, autrement dit de l’ignorance. Son but est de transformer cette dernière en savoir, sachant que le processus de transformation est généralement plus important que son résultat. Nombreux sont les chercheurs qui considèrent en effet que le savoir qu’ils créent est presque un sous-produit, laissant à d’autres la tâche d’en prendre soin. Pour un vrai chimiste, par exemple, un manuel de chimie est en réalité une histoire de la chimie, un résumé qu’il connaît déjà ou devrait connaître. En revanche, la chimie vraie est un résultat surprenant obtenu en laboratoire, une information inattendue venant d’un collègue ou un exposé sur une nouvelle découverte. Les nouvelles idées ne naissent pas sur le terrain connu du savoir transmis, mais à sa frontière la plus lointaine, là où le savoir le cède à l’ignorance.
Les idées nouvelles exigent d’avoir le courage de remettre en question le savoir reçu et, s’il le faut, de le jeter aux orties. Le savoir est figé et, par conséquent, ennemi de la nouveauté. L’Europe se refuse cependant à le reconnaître; elle considère que savoir et science sont synonymes, comme les parties inséparables d’un tout qui auraient une seule et même tâche. Mais comme la remplir coûte cher, l’Europe veut enfermer le monde de la science dans des limites aussi étroites que possible.
Les mondes étranges de l’ignorance Pourtant, dans le quotidien de la science, la plupart des scientifiques s’occupent de l’administration et de la transmission du savoir; la conversion de l’ignorance en savoir est réservée à une petite minorité de chercheurs actifs. Et au sein de cette minorité, seule une élite minuscule se voit accorder le privilège de réaliser le but suprême du savant: créer une nouvelle ignorance, c’est-à-dire découvrir quelque chose que nous ignorions sans savoir que nous l’ignorions. Quand, pour nous les Européens, Christophe Colomb a découvert l’Amérique du Nord, Sigmund Freud, le subconscient, et Max Planck, le quantum d’énergie, ils nous ont ouvert les nouveaux mondes mystérieux du non-savoir, dont l’exploration a profondément modifié la vision que nous avons de nous et du monde.
Ce malentendu menace la force innovatrice de l’Europe et provoque nombre des problèmes qui assaillent la science
Le savoir n’est pas une marchandise qui peut être soigneusement emballée, étiquetée et entreposée en lieu sûr
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pour l’éternité. Il ressemble plutôt à un zoo où les animaux sauvages se lancent contre les barreaux de leur cage, les brisent parfois et donnent naissance à une progéniture inattendue. «La guerre, on ne la fait pas: c’est elle qui nous fait», cette affirmation de Jean-Paul Sartre s’applique, par analogie, aussi au savoir. Sous l’assaut de la recherche scientifique, celui-ci ne cesse de changer et, par conséquent, de nous changer nous aussi. Certes, nous parvenons à le maîtriser, pas pour longtemps, ou le falsifions sciemment, mais en fin de compte, il sera inéluctablement plus fort que nous. Il suit ses propres lois, que nous ne pouvons pas connaître avec précision ni modifier. Si la citation attribuée à Victor Hugo: «Rien n’a plus de force qu’une idée dont l’heure est venue» n’est pas authentique, elle est pourtant vraie. La science n’est pas la gardienne de la stabilité et de l’ordre mais une incorrigible révolutionnaire qui, avec ses nouvelles idées, sème un trouble créatif. Elle ne rend pas notre vie plus calme mais plus libre. La science bafoue les dogmes et déstabilise – tout comme l’art novateur. Dès lors, il n’est pas étonnant que les Etats totalitaires les oppriment tous deux. Le poète russe Ossip Mandelstam a eu ces paroles amères pour qualifier la culture de la terreur de Staline: «Seule la Russie respecte la poésie, puisqu’elle tue des gens en son nom. Où donc la poésie est-elle un motif de mort?» En 1941, Ivan Maisky, à l’époque ambassadeur soviétique en Grande-Bretagne, a fait savoir au monde entier que «dans l’Union soviétique, il n’y a pas de place pour une science libre». Penser l’inconcevable Le scientifique ne considère pas le changement perpétuel de notre savoir comme une menace. Le bactériologue américain George Packer Berry, professeur à la Harvard Medical School, l’a exprimé il y a quelques décennies de manière provocatrice en s’adressant en ces termes à ses étudiants du premier semestre: «La moitié de ce que nous allons vous apprendre est fausse, malheureusement je ne peux pas vous dire laquelle.» Les scientifiques ont une relation ambivalente avec le savoir: ils misent tout sur son acquisition et une fois qu’ils y sont parvenus, ils ne lui font plus confiance et ne cessent de le remettre en question. Posséder un savoir est, pour un savant, bien moins important que sa conviction de pouvoir en créer un nouveau grâce à l’observation et à la pensée critique. Le savoir est un produit du passé, comment pourrait-il assurer l’avenir dans un monde en constante évolution? Seule la force, éternellement jeune, de la recherche scientifique le peut, car elle cherche dans le moment présent l’hypothèse du futur qui nous donnera de nouvelles idées. Celles-ci ne jaillissent que rarement d’un collectif ou d’une institution mais presque toujours d’un anticonformiste isolé qui nage à contre-courant et met en doute les dogmes communément acceptés. Il voit ce que chacun voit mais pense ce que personne n’a encore pensé avant lui. Ses nouvelles idées reposent sur l’intuition que le chemin de A à C, que tous recherchent, ne passe pas par B, mais par X ou Z. Tout cela exige un courage intellectuel, qui est le don primordial d’un chercheur créatif. Les dangers ne le font pas reculer s’ils lui promettent un nouveau savoir. 12
Le savant américain John Augustus Shedd l’encourage par ces mots: «Un navire dans un port est certes en sûreté, mais ce n’est pas pour cela qu’il a été construit.» Certes, le savoir a une grande valeur, mais il ne faudrait pas le surévaluer. Nos écoles, nos universités et notre politique de la science sont trop axées sur le savoir, étouffant ainsi la pensée critique et indépendante, qui est pourtant au cœur de la science. Le grand public et de nombreux politiciens pensent que la recherche est un processus parfaitement logique au cours duquel le chercheur pose patiemment pierre après pierre jusqu’à l’achèvement d’un bâtiment dont les plans ont été minutieusement préparés. Or, la recherche innovatrice se situe quasiment à l’opposé: elle joue sur l’intuition, ne se laisse guère planifier, est pleine de surprises et parfois même chaotique – exactement comme l’art avant-gardiste. Science et avant-garde ne sont pas des promenades sur des voies dégagées, mais des expéditions en terre inconnue, dans lesquelles les chercheurs et les artistes se fourvoient souvent. Quand règnent le calme et l’ordre, cela signifie que les cartes sont déjà dessinées et les têtes créatives ailleurs, précisément là où leur intuition les a conduites. Les fruits de la richesse invisible La capacité de penser et faire du neuf est la vraie richesse d’un pays. En Suisse, cette force a produit des fruits visibles que le monde entier lui envie. Une telle force ne s’achète pas ou ne peut pas être libérée en une nuit. Elle nécessite des soins patients et déterminés pour qu’elle croisse lentement. Elle se nourrit des talents que chaque génération nous offre en cadeau et que nous devons systématiquement encourager. Il n’est pas possible de planifier les talents, ni de les créer, mais il est facile de les brimer, voire de les détruire. Les talents sont très vulnérables, c’est pourquoi nous en perdons tellement, trop. La croyance qu’un «talent s’imposera toujours» est une légende dangereuse et une menace pour l’innovation. Une autre menace, particulièrement dans une Suisse qui n’aime pas les têtes qui dépassent, est un dévoiement de la démocratie qui peine à accepter les talents peu ordinaires et les enferme dans un carcan. Pour préserver et multiplier la richesse invisible de l’Europe, il ne s’agit pas de mettre sur pied un programme de recherche sophistiqué mais seulement de respecter trois règles simples. Nous devons: •
• •
choisir les chercheurs les plus talentueux avec rigueur, mais équité, même si cela doit heurter une compréhension pervertie du principe de démocratie; leur donner ensuite les moyens nécessaires de manière ciblée, même s’il en reste moins pour les autres; enfin, avoir la patience de les laisser penser et chercher librement pendant un temps convenable.
Car la véritable richesse d’un pays se fonde notamment sur l’humilité et le respect devant la vulnérabilité de la force créatrice de l’être humain. <
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Faits et chiffres
La diversité mondiale des espèces. Nombre (estimation)
Les cinq plus grandes îles du monde. Surface en milliers de km2
Source: Rainer Flindt, Biologie in Zahlen (La biologie en chiffres)
Source: The Economist, 2013
Nouvelle-Guinée
809
Insectes
1’000’000 Groenland
2’176
Bornéo
746
Papillons
Poissons
120’000
20’600
Oiseaux
8’600
Mammifères
3’700
Baffin
•
Environ deux millions d’espèces animales sont actuellement connues. Les experts estiment à près de 20 millions celles qui n’ont pas encore été découvertes.
•
Chaque année, on découvre quelque 20’000 espèces nouvelles.
•
Les naturalistes pensent que jusqu’à dix millions d’espèces vivent dans les mers.
•
Au cours des 120 années écoulées, quelque 350 espèces animales considérées comme disparues ont été redécouvertes.
507
Madagascar
587
Prix Nobel de chimie Prix décernés de 1901 à 2011, par pays de résidence Source: www.nobelprize.org
Source: Beobachter Natur
Prix Nobel de physique Prix décernés de 1901 à 2011, par pays de résidence Source: www.nobelprize.org
14
51
20
19
4
45
USA
Grande-Bretagne
Allemagne
Suisse
USA
23 Grande-Bretagne
15
6
Allemagne
Suisse
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Prix Nobel de médecine Prix décernés de 1901 à 2011, par pays de résidence
Les quatre pays les plus innovants du monde Global Innovation Index Rankings 2012, Score 0–100
Source: www.nobelprize.org
Source: The Global Innovation Index/INSEAD, 2012
68
64
63
61
Suisse
Suède
Singapour
Finlande
Brevets par pays Nombre de brevets pour 100’000 habitants/pays
53
23
15
6
USA
Grande-Bretagne
Allemagne
Suisse
Source: The Economist, 2010
Luxembourg
4’252
Emirats arabes unis
2’021
Irlande
1’768
Suisse
1’564
Taïwan
1’403
Corée du Sud
1’296
Japon
1’112
Dépenses en recherche et développement en milliards USD USA
420.10
Japon
183.42
Allemagne
95.52
Corée du Sud
37.92
Suisse
15.78
Suède
15.60
Taïwan
12.47
Israël
9.56
Danemark
9.54
Finlande
9.23
Les 10 meilleurs dans la recherche et le développement en % du PIB
Singapour
970
Suède
855
France
694
L’ETH Zurich – en réseau avec le monde entier
5% 4%
•
3% 2%
• •
em ag ne
•
All
Isra ël Fin lan de Co rée du Su Su èd d e Jap on Da ne ma Su rk isse Taï wa n US A
1%
•
forme actuellement 17’187 étudiants provenant de 80 pays; 30.8% sont des étudiantes. 36.1% des étudiants viennent de l’étranger. attire les meilleurs scientifiques du monde: 68% des 462 professeurs (hommes et femmes) sont de nationalité étrangère. fortement axée sur la pratique: quelque 240 «spin-offs» ont été créées entre 1996 et 2011 dans l’environnement de l’ETHZ. annonce chaque année environ 80 brevets.
Source: ETHZ, Jahresbericht 2011 Source: The Economist, 2010
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Christophe Bernard est stratège en chef de Vontobel. Il préside le Comité de placement et est, à ce titre, responsable de la stratégie de placement de la banque. Christophe Bernard possède dans ce domaine plus de vingt ans d’expérience.
Christophe Bernard Stratège en chef de Vontobel Qui aurait cru, début 2012, que, malgré la persistance de la crise, les marchés financiers auraient connu une superbe hausse dans bien des parties du monde? Et que parmi les gagnants, il y aurait des entreprises en lien avec le marché immobilier américain ou des obligations de pays européens périphériques que les investisseurs auraient soigneusement évitées jusqu’il y a peu? Cette évolution a été déclenchée par les banques centrales qui ont inondé l’économie – et les marchés – de liquidités à bas prix. L’année 2013, la sixième depuis l’éclatement de la crise, ne devrait pas non plus être avare de surprises. Voyons d’abord comment se présentent les fondamentaux: en 2013, la conjoncture mondiale devrait se redresser légèrement. Les pays émergents joueront le rôle de locomotive et leur produit intérieur brut croîtra de l’ordre de 5.5% en moyenne. Envol du dragon chinois Comparés aux pays occidentaux en proie à de grandes difficultés, telles que le délabrement des finances publiques et le vieillissement de la population, les pays émergents semblent être des parangons de stabilité économique. Qui plus est, leurs banques centrales ont pu réagir à un fléchissement conjoncturel en abaissant les taux d’intérêt, tandis que celles de l’Occident n’avaient plus aucune marge de manœuvre. L’économie mondiale est de plus en plus tributaire de la dynamique des marchés émergents. En effet, alors que leur contribution à sa croissance était de 30% environ dans les années 1980, elle atteint aujourd’hui 50% et devrait encore augmenter à l'avenir.
16
A cet égard, la Chine occupe une position particulière. Contribuant à hauteur de 14% à la performance économique mondiale, la Chine est déjà la deuxième économie mondiale, et, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI), elle pourrait même se hisser à la première place au cours de cette décennie. Certes, il est fort peu probable que l’Empire du Milieu retrouve des taux de croissance supérieurs à 9% comme par le passé, mais nous pensons qu'une croissance de 8% – un chiffre impressionnant – est possible en 2013. Les Etats-Unis ont du potentiel L’endettement de la zone euro préoccupera encore longtemps les marchés. Le contraste avec les pays émergents continue de s’accentuer, car ceux-ci sont nombreux aujourd’hui à cofinancer par le biais du FMI certains pays industrialisés assaillis par les difficultés de refinancement de leur dette. Petite digression: au XXe siècle, l’Allemagne était, après deux guerres mondiales, le plus gros débiteur de l’Occident. Les créanciers, dont la Grèce faisait alors partie, ont renoncé à une part substantielle de leurs créances, permettant ainsi le miracle économique des années 1950. Nous prévoyons pour 2013 une croissance des pays développés bien plus faible que celle des pays émergents, dans une fourchette allant de 0.5% environ pour la zone euro à 1.8% pour les Etats-Unis. Ces derniers sont susceptibles de nous surprendre agréablement. En effet, selon toute apparence, le marché du logement y poursuit son rétablissement. En outre, l’importance grandissante de la production de gaz et de pétrole de schiste aux Etats-Unis va non seulement bouleverser l’approvisionnement énergétique de la plus grande économie du monde, mais aussi influer sur son déficit extérieur et sa politique industrielle.
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Choisir soigneusement les titres Qu’implique cette situation pour les investisseurs? Nous leur conseillons de constituer un portefeuille le plus robuste possible. Conseil banal semble-t-il de prime abord. Pourtant, il s’agit au premier chef d’éviter les pertes dans le cadre du budget de risque du client. S’agissant des actions et d’autres placements à risque, les perspectives à moyen et long terme demeurent intactes. En ce qui concerne les obligations, la tendance haussière se poursuit depuis une trentaine d’années, mais tôt ou tard la hausse s’arrêtera. Quoi qu’il en soit, la sélection des titres doit être faite soigneusement. En tant que gérants actifs, nous voyons du potentiel dans les sociétés de qualité sous-évaluées. En outre, nous tentons d’identifier les thèmes prometteurs – dans les secteurs ou les pays – et d’anticiper les tendances lourdes. De manière générale, les investisseurs devraient miser sur des titres de qualité offrant de bons rendements et s’assurer de la stabilité des dividendes. En effet, un dividende élevé ne garantit pas qu’il le restera à l’avenir. Concernant les obligations, les emprunts d’Etat de la zone euro (hors Allemagne) ne peuvent pas être considérés comme sûrs. En revanche, les emprunts des pays émergents libellés en dollars sont plus intéressants. Leur solvabilité est certes inférieure, mais sur une trajectoire ascendante, et leur rendement plus élevé plaide en leur faveur. On peut, par exemple, préférer aux actions certains emprunts d’entreprise à rendement élevé. Les banques centrales en territoire inconnu En 2013, il est fort probable que les banques centrales garderont les robinets des liquidités ouverts. Une partie de ces liquidités devrait continuer à s’investir sur les marchés financiers. Mais faire tourner la planche à billets n’est pas
sans conséquences à long terme. Goethe avait déjà abordé ce sujet. Dans «Faust II», Méphisto conseille à l’empereur de créer de la monnaie papier: «Un tel papier en guise d’or et de perles est très commode, tout le monde sachant précisément ce qu’il possède. Avec cela, nulle nécessité de marchander ou d’échanger, chacun peut s’enivrer à son gré d’amour et de vin.» En utilisant cette citation en guise d’avertissement contre des injections trop généreuses de liquidités, Jens Weidmann, le président de la Deutsche Bundesbank, a fait fureur dans le milieu des banquiers centraux. Toujours est-il qu’en agissant de la sorte, les instituts d’émission entrent en territoire inconnu. En résumé, nous sommes d’un optimisme mesuré pour l’année 2013, et pour les investisseurs, tout se jouera dans la sélection des thèmes les plus prometteurs. <
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Dr Gerhard Schwarz est Directeur du think tank Avenir Suisse depuis 2010. Il travaille pendant près de trente ans à la «Neue Zürcher Zeitung», où il occupe différentes fonctions: correspondant économique à Paris, puis chef de la rubrique économique depuis 1994 et rédacteur en chef adjoint de 2008 à 2010. Il obtient un doctorat en économie de l’Université de Saint-Gall. Pour ses études, il séjourne en Colombie et aux Etats-Unis, où il reçoit un diplôme de l’Advanced Management Program de la Harvard Business School. Il est, depuis 1989, chargé de cours à l’Université de Zurich.
Dr Gerhard Schwarz La Suisse est un pays riche. Par habitant, son produit intérieur brut de 50’000 dollars le place au troisième rang du classement mondial (aux prix de 2012). Tandis que la fortune moyenne se situe à 375’000 dollars, le hissant à la tête de tous les pays; elle est environ cent fois plus élevée qu’en Inde. Neuf et demi pour cent de la population possède une fortune supérieure à un million de dollars et seuls Singapour, le Koweït et le Qatar dépassent un tel montant. Cette richesse monétaire est répartie de manière plus égale que dans d’autres pays, grâce notamment à une assurance vieillesse (2e pilier) basée sur l’épargne plutôt que sur la redistribution. Pourtant, la Suisse s’en prévaut rarement, malgré une érosion de la culture de la litote, tant prisée autrefois, qui se fait jour depuis quelques décennies sous l’influence des pratiques anglo-saxonnes. Les villas de Dallas restent toutefois bien plus grandes que celles de la Suisse, le style des couches sociales supérieures de la France ou de l’Espagne plus féodal, le luxe des oligarques russes plus ostentatoire et l’apparence des cheiks pétroliers plus tape-à-l’œil. Images déformées et clichés Les auteurs de romans policiers, les journalistes de boulevard et les politiciens du monde entier affectionnent de dessiner une image déformée et généralement pleine de clichés d’une Suisse particulièrement riche, qui doit sa prospérité presque exclusivement aux gnomes quelque peu sulfureux de Zurich. Certes, sachant que les banques suisses abritent quelque 2’250 milliards de dollars de fortune privée, cela représente tout de même un quart de la fortune privée mondiale sous gestion. En outre, la Suisse possède par habitant plus de grandes entreprises d’envergure planétaire disposant d’un patrimoine énorme à l’étranger que d’autres nations. Le chiffre est deux fois et demie plus élevé que celui des 18
Pays-Bas qui vient immédiatement après la Suisse. Mais n’oublions pas que dans les deux cas, les propriétaires de ces fortunes ne sont en général pas des Suisses. On occulte également le fait que, en matière de prospérité, la Suisse a rattrapé, entre la fin du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale, les PaysBas et la Grande-Bretagne, toutes deux puissances coloniales, à une époque où l’évasion fiscale ne jouait quasiment aucun rôle. C’est essentiellement l’économie «réelle» qui a permis ce rattrapage, en particulier l’industrie chimique et pharmaceutique, celle des produits alimentaires et des machines ainsi que l’internationalisation précoce de ces quatre secteurs. Au-delà de tous les chiffres et de toutes les déformations, en creusant sous la surface on voit que la vraie richesse de la Suisse ne réside pas seulement, ni même essentiellement, dans le patrimoine en mains privées. Ce qui fait de la Suisse un pays apparemment riche ce sont plutôt les facteurs que l’étude de la Banque mondiale intitulée «Where is the Wealth of Nations?» nomme, outre le capital naturel (paysage, matières premières) et le capital productif (installations, bâtiments, infrastructure), le capital immatériel (formation, conduite politique, qualité des autorités, système juridique). Les auteurs de l’étude réalisée en 2006 pour la Suisse ont calculé, sur la base de ces trois genres de capital, une fortune d’environ 700’000 francs par habitant. Ce qui place notre pays au premier rang, loin devant le Danemark, la Suède, les EtatsUnis et l’Allemagne. Alors que dans les pays les plus pauvres, entre un tiers et la moitié de la richesse provient des ressources naturelles, dans les pays riches comme la Suisse et l’Allemagne, le capital immatériel domine avec une part de plus de 80%. On le comprend, mais que dans ces deux nations la richesse naturelle ne représente qu’à peu près 1% de la richesse totale suscite des questions. Qui pourrait penser en effet qu’il n’existe pas de lien entre la Suisse et une nature d’une beauté rare sur
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un espace aussi petit? Soignée et bichonnée jusqu’au dernier brin d’herbe, parfois même trop, cette nature finit par apparaître comme un mélange de Ballenberg et de Disneyland. Toutefois, il y a de beaux endroits partout dans le monde. Par conséquent, la Suisse doit avoir une richesse encore plus spécifique que la beauté de la nature. Celle-là se trouve dans la diversité linguistique, culturelle et religieuse qui existe sur un très petit espace et place le «vivre ensemble» dans un défi permanent tout en l’enrichissant. Citons encore l’interaction de traits de caractère dont chacun pris isolément ne peut pas être décrit comme étant typiquement helvétique, mais qui ensemble constituent ce que l’on pourrait appeler la «suissitude»: ponctualité (aussi celle des trains), précision, fiabilité, propreté, amour de l’ordre, discrétion, préservation des ressources, recherche de la qualité et sens de la tradition. On peut y ajouter une infrastructure remarquablement bien développée, qui fait généralement fi du spectaculaire, notamment architectural, mais qui fonctionne et se laisse entretenir à des coûts raisonnables, tandis qu’à l’étranger, combien d’objets de prestige se délitent sous l’action de la rouille. La parcimonie, qui frise parfois l’avarice, de la Suisse amène les investissements à tenir compte, en général, du «pire», c’est-à-dire des coûts d’exploitation qu’il faut assumer année après année. On ne construit que ce qui peut être entretenu. Ce qui confère à la richesse de la Suisse une solide durabilité. Une cohésion sociale vivante La cohésion sociale, qui a longtemps été plus forte que dans les pays limitrophes, fait aussi partie de la richesse de la Suisse. C’est probablement une raison majeure de la liberté et de la sécurité qui règnent en Suisse, sans dispositif policier excessif. Les observateurs étrangers s’étonnent toujours de voir les membres de notre gouvernement voyager en train ou en tram sans garde rapprochée ou aller en fin de semaine à l’épicerie du coin faire leurs emplettes. Ce comportement «normal» leur paraît être une vraie richesse. Nombreux sont les éléments qui ont contribué à forger cette cohésion sociale: le service militaire obligatoire, le système de milice qui prévaut dans la vie politique et sociétale, une formation qui offre au moins deux filières, l’académique et l’apprentissage dual en entreprise, la propension au compromis, une nécessité vitale précisément en
raison de la diversité, et une distribution nettement plus équitable des revenus (avant leur redistribution par l’Etat) que par exemple en Suède. Malheureusement, cette «richesse sociale» a été sérieusement mise à mal par des pratiques salariales inspirées des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, mais elle n’est pas encore totalement détruite. Cela étant, la plus grande richesse de la Suisse demeure la conception confédérale de l’Etat, dont découle le système politique et toutes ses ramifications. La construction décentralisée de l’appareil étatique basée sur le fédéralisme et l’autonomie des communes se traduit par une grande proximité du citoyen et une forte identification à l’Etat. De surcroît, cette décentralisation permet de rechercher les meilleures solutions dans le cadre d’une concurrence permanente entre les collectivités territoriales – la concurrence fiscale n’étant qu’un des aspects, certes important, de cette situation. La démocratie directe est l’expression d’un Etat construit de bas en haut, un Etat au service des citoyens qui ne fait pas montre d’une souveraineté excessive. Celui-là ne s’intéresse à leurs comptes bancaires que lorsqu’il existe le soupçon fondé d’un grave délit. Cette participation remarquable des citoyens à toutes les décisions politiques entraîne une responsabilisation plus forte et les oblige à s’informer continuellement. Que cette participation représente une richesse, d’une certaine manière intérieure, les résultats d’une étude sur le bonheur réalisée par Bruno S. Frey et Alois Stutzer («Happiness and Economics», 2002) le confirment. Les deux chercheurs ont interrogé des personnes qui ont déménagé de cantons où elles avaient moins de possibilités de participer pour aller s’installer dans d’autres où la démocratie participative et la proximité du citoyen étaient plus manifestes. Ils ont également comparé des étrangers qui n’avaient pas de droits politiques avec des Suisses qui en disposaient pleinement. Les résultats sont clairs: plus le citoyen peut influer directement sur les décisions politiques, plus il est satisfait. Les supposées faiblesses sont de véritables forces Paradoxalement, un aspect du système politique que certains considèrent comme une faiblesse s’avère l’une des plus grandes richesses de la Suisse. Il s’agit de caractéristiques comme la stabilité, la constance et la lenteur inhérentes au
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© Florian Kalotay, 13photo
© Matrin Rüetschi, Keystone
La Landsgemeinde en Appenzell. L’archétype de la démocratie directe à la mode de Suisse: avoir son mot à dire, participer à la décision, assumer la responsabilité du tout.
Le peuple a le dernier mot. Même les lois édictées par le Parlement à Berne sont soumises à la volonté du peuple par le biais des votations.
fédéralisme et à la démocratie directe. La lourdeur du système peut certes entraver ici et là la mise en œuvre de réformes urgentes, mais elle empêche au moins aussi souvent de prendre des décisions inutiles, voire dommageables. En outre, la lourdeur donne au pays cette stabilité inébranlable que les êtres humains semblent grandement apprécier tant dans la politique que dans la vie privé. Nulle part ailleurs, on la trouve liée à ce point à la démocratie et à la sécurité juridique.
«Ce que vous avez hérité de vos ancêtres, il faut le mériter par vous-même, autrement ce ne sera jamais à vous», fait dire Goethe à Faust dans son célèbre monologue. De nos jours, la Suisse porte trop peu d’attention à sa richesse intangible, à ses nombreux facteurs mous qui rendent le pays unique. Elle risque de se banaliser, de négliger la cohésion sociale, le système politique, la constance, la stabilité et la fiabilité. Elle court le danger de se niveler par le bas en sacrifiant aux courants à la mode d’un environnement changeant. Ce faisant, elle mettait également en péril sa richesse matérielle, sa prospérité, car les deux vont de pair. La Suisse serait-elle véritablement riche si elle ne savait qu’attirer l’argent? Jamais, elle ne serait devenue aussi riche sans ses particularismes institutionnels, culturels et sociaux, qui font de la Suisse un pays riche, aux deux sens du terme.
Ce n’est donc pas par hasard que la riche Helvétie occupe une place d’excellence au classement international, comme par exemple dans le «Nation Brand Index» où elle a la meilleure image parmi les petits Etats. Ces excellents résultats ne se fondent jamais sur sa richesse «monétaire» mais toujours et fortement sur de nombreux facteurs dits «mous» (non quantifiables), tels que la stabilité, la bonne conduite du gouvernement, des conditions-cadres libérales, l’ouverture, le système de valeurs et la qualité de vie. Ce qui vaut pour le domaine privé vaut aussi dans le domaine politique.
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Pays, peuple et politique. Faits et chiffres
Classement de la Suisse parmi les 195 Etats du monde Source: The Economist, 2013 136e
93e
50e
19e
13e
5e
3e
1er
Superficie
Population
Densité de la population
Economie (PIB)
Exportations
Liberté économique
Compétitivité
Gestion de fortune privée
0.4%
2’408
2’181
communes, 26 cantons, 1 Etat fédéral constituent la Suisse.
superficie de la Suisse par rapport à l’Europe; mais elle possède 5% des réserves d’eau.
18
parcs naturels d’importance nationale, qui représentent 14.7% de la superficie du pays; 3 autres parcs naturels régionaux ont déposé une demande.
Piz Basodino 3’272 m
22
8’875
sommets dans les montagnes suisses, dont 48 dépassent l’altitude de 4’000 m.
heures d’ensoleillement annuel à Cimetta. Ce village près de Locarno est le plus ensoleillé de Suisse.
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1944
millions d’éplucheurs Rex vendus à ce jour. L’un des objets les plus fameux de l’histoire du design suisse.
Monte Rosa 4’634 m
année de la création par Hans Hilfiker de la célèbre horloge qui orne toutes les gares des Chemins de fer fédéraux (CFF).
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Droits politiques des citoyens
Consommation d’eau potable
Suisse
UE
Source: Hans Hirter, politologue, Lexique du Parlement; Chancellerie fédérale
La population suisse économise l’eau: alors que la consommation d’eau potable s’élevait, il y a 30 ans, à plus de 500 litres par habitant et par jour, elle est tombée aujourd’hui à 325 litres.
Vote: le droit d’élire
Eligibilité: le droit d’être élu
Droit de suffrage: le droit de voter sur des questions de fond. Droit d’initiative: le droit de sou-
Votations nationales, comparaison avec d’autres pays (1970–1990)
mettre des propositions visant à l’élaboration ou à la modification d’actes législatifs.
Source: Hans Hirter, politologue, Lexique du Parlement
La Suisse compte généralement plus de votations chaque année que l’ensemble des autres Etats.
Suisse 158 Italie 18 Australie 17 Irlande 9 Danemark 4 France 2
Droit de référendum: le droit de statuer définitivement sur l’approbation ou le refus des décisions importantes de l’Assemblée fédérale. Droit de pétition: le droit de toute personne d’adresser des pétitions aux autorités, qui sont tenues d’en prendre acte.
34%
Initiatives populaires 1971–2011
122
acceptées
11
refusées
111
des jeunes Suisses âgés de 16 à 25 ans
s’engagent dans des projets à but social.
Source: Chancellerie fédérale, 2012
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Georg Schubiger Responsable Private Banking La place financière suisse est encore et toujours la première adresse au monde pour la gestion de fortune: à fin 2012, la fortune des déposants étrangers dans les banques suisses s’élevait à 2’393 milliards de francs, ce qui représentait, selon les statistiques de la Banque nationale suisse, 231 milliards de plus que l’année précédente. Les défis du private banking Il n’en reste pas moins que, depuis la crise financière, les changements structurels ont transformé durablement le private banking: l’endettement croissant des pays industrialisés et la pression qui en résulte pour augmenter les recettes fiscales, la montée des normes régulatrices et les exigences plus élevées de la clientèle quant aux prestations et à la transparence placent notre branche face à de grands défis. En outre, la crise financière a fait clairement apparaître les lignes de rejet. Même si, pour le moment, l’environnement de marché semble positif, la confiance dans les marchés et l’industrie financière est toujours ébranlée. Ces défis ont clairement laissé des traces dans l’industrie du private banking suisse. Même si la place financière suisse a peu perdu de son attractivité, il n’en reste pas moins que des 24
études de marché ont révélé qu’un quart environ des banques privées suisses ont bouclé 2012 par une perte. La question est donc de savoir comment relever ces défis activement et avec succès. Le client au centre Les ruptures structurelles conduisent nécessairement à des changements dans toute l’industrie du private banking. Des exemples d’autres branches montrent clairement que ceux qui sortiront vainqueurs de tels changements sont les établissements qui auront perçu et accepté ces changements de bonne heure et qui se seront adaptés rapidement au nouvel environnement ou qui auront contribué activement à modeler ces transformations. C’est pourquoi nous entendons être les premiers et non les derniers à relever ces défis. Cela étant, les clients se trouvent au centre de notre réflexion et de notre action. Ils nous confient des biens et s’attendent à ce que ceux-ci soient protégés dans la durée et qu’ils augmentent. Les clients privés fortunés sont exigeants et ont, à juste titre, des attentes élevées. Seul mérite leur confiance le gestionnaire de fortune qui est en mesure de placer ses clients au centre de tous ses efforts et qui, chaque jour, s’engage à nouveau pour leur prospérité.
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Georg Schubiger dirige Private Banking depuis 2012 et est membre de la Direction du Groupe Vontobel. Auparavant, il a assumé pendant dix ans des fonctions dirigeantes auprès de la Danske Bank à Copenhague et du Groupe Sampo à Helsinki. Il a étudié la finance et la comptabilité à l’Université de St-Gall où il a obtenu une licence en économie et en sciences politiques au Collège d’Europe à Bruges, sanctionnée par un diplôme.
Les besoins des clients changent constamment. Aussi la sécurité est-elle un élément fondamental des relations avec eux. Dans les domaines des placements, de la gestion des risques et du conseil, le client exige des compétences élevées; en d’autres termes, une réponse spécifique à ses exigences. Pour Vontobel, la situation initiale est attractive Etablissement moderne, fort de plus de 85 ans d’histoire, disposant d’un solide bilan, de fonds propres élevés et d’un actionnariat stable, Vontobel est un garant de sécurité. La banque agit de manière responsable et prévoyante. Nous pensons à long terme et ne cherchons pas des succès rapides. La gestion de fortune est notre métier de base. Les compétences en matière d’investissement et de gestion des risques en sont l’élément central. Afin de pouvoir réagir rapidement aux changements dans les marchés et d’assurer les buts qui ont été définis ensemble, nous utilisons des techniques de placement et des concepts modernes ainsi qu’une gestion des risques dynamique. En outre, grâce à notre modèle d’affaire intégré, les connaissances et le savoir-faire des meilleurs analystes et des gérants de portefeuilles institutionnels (asset management), ainsi que la recherche, dont l’excellence a été maintes fois primée, se trouvent réunis pour que les placements de nos clients privés soient couronnés de succès.
cessent de diminuer, la plus-value pour les clients doit venir précisément de solutions individuelles et sur mesure. C’est ici qu’un processus de conseil global joue un rôle-clé. Il ne s’agit pas seulement de définir des attentes de rendement/risque abstraites, mais aussi de tenir compte des intérêts du client, de ses idées d’investissement et de ses appréhensions. Il s’agit enfin d’englober dans cette approche les questions relatives à la planification de la fortune, de l’imposition et de la prévoyance. Pour pouvoir nous adapter à des conditions changeantes, nous développons constamment nos processus, prestations et compétences. C’est ainsi, par exemple, que notre offre de conseil en placements dispose depuis deux ans d’un modèle de conseil et de surveillance du portefeuille qui n’a rien perdu de son caractère innovant. Le mandat de portefeuille, que nous avons lancé début 2013, dans la gestion de fortune, se fonde sur une technique de placement moderne visant à éviter des pertes élevées. Les risques sont pilotés de manière dynamique au moyen d’un budget de risque prédéfini. Prestation et confiance constituent la pierre angulaire des relations avec la clientèle. L’orientation systématique de nos prestations sur le client, notre action responsable et clairvoyante nous donnent les moyens nécessaires pour accompagner ce dernier avec succès dans la durée, tout en tenant compte de ses besoins croissants. <
Finalement, les compétences dans le conseil, alliées à un sens élevé du service, deviennent encore plus importantes. Dans un environnement où les perspectives de rendement ne
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Dr Hans Vontobel a étudié le droit à l’Université de Zurich. Puis il est entré dans la banque à Genève en commençant au bas de l’échelle. Par la suite, il est devenu partenaire et Président du Conseil d’administration de la Bank Vontobel. Hans Vontobel, 96 ans, est aujourd’hui Président d’honneur.
Dr Hans Vontobel Président d’honneur Nombreuses sont les sources de richesse: l’esprit d’entreprendre, le talent, la prise de risque ou le sens de la famille. Cependant, la richesse peut aussi être due au hasard, à un héritage ou à des circonstances favorables, personne ne le conteste. Pour ma part, j’ai eu, depuis 96 ans, le bonheur d’apprendre à connaître le monde et les êtres humains. J’ai donc eu suffisamment de temps pour découvrir combien la richesse matérielle peut être parfois fugace ou que de grandes fortunes se forment souvent dans des lieux où on ne les attendait pas. Ce temps très long m’a aussi donné la joie et la satisfaction de voir qu’un grand nombre de personnes fortunées donnent un sens à leur richesse, en permettant de réaliser des projets, et en donnant une chance à des gens, en particulier les moins fortunés, qui ne l’auraient jamais obtenue de l’Etat ou par d’autres voies. Le monde du mécénat et des fondations d’utilité publique est divers, généreux et très largement réparti. Et surtout, il est peu connu, car il fait le bien en étant caché ou dans la pénombre, cherchant rarement le feu des projecteurs. A la recherche de la prospérité Cette richesse, couplée à une responsabilité sociale, m’inspire quelques réflexions. Permettez-moi d’abord une petite parenthèse. L’histoire nous apprend en effet que les empires, si grands et si puissants soient-ils, ne sont pas destinés à durer une éternité, pas plus que les richesses qu’ils ont créées à leur apogée. L’essor et l’expansion de l’Empire romain ont été suivis d’un effondrement spectaculaire. Si, pour lui, cette chute a été douloureuse, elle a marqué pour les peuples et les puissances qui s’y opposaient le début de leur propre envol. Les Romains n’ont pas été les seuls 26
à vivre une aube et un crépuscule, les empires espagnol, britannique, ottoman, russe, mongol et chinois ont subi le même sort. Quelle que soient la grandeur et la puissance d’un empire, d’un Etat ou d’une alliance de nations, ils atteignent tous un jour ou l’autre leur date d’expiration et s’effondrent pour donner naissance à quelque chose de nouveau. Il y des gagnants et des perdants, mais heureusement, ce ne sont pas toujours les mêmes. Ceux qui profitent le plus longtemps de leur richesse, sont ceux qui savent l’utiliser de manière à la fois intelligente et responsable. L’être humain et sa responsabilité En tant que banquier, j’ai ma vie durant côtoyé de nombreuses personnes considérées comme riches, voire très riches. Nombre d’entre elles et leurs familles ont créé de multiples fondations à but non lucratif. Leurs capitaux se chiffrent en milliards qui génèrent des revenus réguliers. Chaque année, les fondations de notre pays distribuent entre 1.5 et 2 milliards de francs. Ce qui correspond assez précisément au montant cumulé des budgets de six des 26 cantons, soit Uri, Nidwald, Obwald, Glaris, Appenzell Rhodes-Intérieures et Appenzell Rhodes-Extérieures. A mon avis, il s’agit d’une performance qui mérite le respect. Car tous ces fondateurs privés donnent sans rien attendre en retour. Ils donnent volontairement dans le seul et unique but de permettre aux bénéficiaires de réaliser un projet ou d’accomplir une tâche qu’ils n’auraient pas pu exécuter par leurs propres moyens. Ils donnent parce qu’ils souhaitent s’engager pour le bien de la société. Les uns soutiennent des projets relatifs à la cohésion sociale. Les autres, de jeunes talents dans la science et la recherche, afin que ces derniers travaillent dans de meilleures conditions. D’autres encore se soucient de personnes âgées, de la nature, d’espèces en danger, de régions de montagne isolées, de projets de développement en Afrique ou en Amérique latine et de bien d’autres choses encore.
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Le bonheur des autres Ces fondateurs ont un trait en commun: ils souhaitent agir pour permettre à autrui de se développer. Une telle attitude est à l’opposé de l’intérêt personnel. Et elle est bien plus répandue chez les personnes riches que le désir jamais satisfait de posséder plus. C’est en tout cas ainsi que je le perçois. En Europe, la culture des fondations représente une tradition bien plus importante qu’on ne le croit. L’opinion publique se laisse aveugler par les Etats-Unis où tant les fondateurs que les fondations sont très présents dans les médias. Les Américains font le bien et en parlent ouvertement, tandis que les Européens ont jusqu’ici préféré la discrétion. Personnellement, cette attitude m’est plus sympathique, mais je comprends qu’elle puisse donner l’impression fausse qu’en Europe, la richesse est dépourvue de toute responsabilité sociale. Tel n’a jamais été et n’est toujours pas le cas.
Ainsi, dans la Monarchie du Danube aussi, le don désintéressé était une activité en plein essor. Il n’en va pas autrement en Suisse, où l’engagement des philanthropes et des mécènes est encore plus continu que chez nos voisins, car notre pays a été épargné par les deux Guerres mondiales. Après 1945, il a aussi fallu reconstruire les fondations emportées par les conflits. Mais aujourd’hui, elles fleurissent à nouveau, ce qui est très appréciable. Ce qui serait bien également, serait que les Etats et leurs gouvernants se souviennent de la maxime d’Antoine de Rivarol: «Il y a des vertus que l’on ne peut exercer que quand on est riche.» <
Au début du XXe siècle, l’Allemagne et l’Angleterre étaient les nations qui comptaient le plus de fondations au monde, loin devant les Etats-Unis, et cette culture était extrêmement diversifiée. A Vienne, le répertoire des fondations comptait, à la fin du XIXe siècle, environ 900 pages.
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Prof. Georg Kohler étudie la philosophie à Zurich et Bâle. Sa thèse «Agir et justifier» (en allemand seulement) est consacrée à la structure de la rationalité pratique. De 1994 à sa retraite, il est titulaire de la chaire de philosophie politique à l’Université de Zurich. Ses recherches portent essentiellement sur les fondements de la politique et les questions de sens commun et de bon sens.
Prof. Georg Kohler Qu’est-ce qu’être riche? Pas besoin de chercher la réponse bien loin. On peut définir la richesse non par un chiffre, ni par l’argent mais considérer que riche est qui mène une vie bien remplie, qui aime et sait aimer. Riche est qui sait laisser ses talents s’épanouir; celui qui réalise que sa vie a un sens, non seulement à la suite d’un événement particulier, mais encore jour après jour. Riches sont aussi ceux qui, énergiques et courageux, sont curieux de leur propre avenir et restent capables d’être reconnaissants pour tout ce que la vie leur apporte. Il ne s’agit pas là de réponses très philosophiques. Elles surgissent presque spontanément quand nous réfléchissons à ce que la «richesse» peut signifier pour la réussite d’une vie – et le rôle que l’argent et sa possession quantifiée y jouent. Qu’est-ce donc que l’«argent»? L’argent, beaucoup d’argent, peut-il être un but ultime qui se suffit à lui-même? Un objectif final dont découlent tous les autres qui y trouvent leur justification et leur raison d’être? Ne serait-ce pas plutôt que l’argent n’est que l’avant-dernier but? Le moyen, mesurable, qui nous donne la possibilité d’agir en achetant? Une possibilité que l’on doit cependant saisir et réaliser pour que la vie soit agréable et réussie …? Réussite ou échec de la métamorphose? Quelle qu’en soit sa définition, l’argent n’est fondamentalement rien de plus qu’un quantum de pouvoir découlant de toute certitude concrète. Certes, la possession d’argent donne du pouvoir. Cependant, pour que ce pouvoir issu de l’argent (l’argent-pouvoir) produise un effet, conduisant au bonheur réel, il faut le libérer – et se libérer soi-même – de sa potentialité pure. 28
Dès lors, il est évident que nous devons accepter le risque que cette métamorphose échoue. Sans avoir le courage de l’exercice risqué du libre choix, nous sommes prisonniers du vide des simples possibilités. Celui qui est incapable de prendre une décision, se recroqueville sur lui-même et finit par étouffer dans l’espace délétère de la chance. Le mythe du roi Midas illustre ce lien. Midas est cet homme fou dont Dionysos, le dieu des plaisirs, exauce le vœu de transformer en or tout ce qu’il touche, en exécutant cette requête au pied de la lettre. Midas aurait été ainsi condamné à mourir de faim et de soif, si Dionysos ne lui avait pas épargné les conséquences de sa cupidité. La leçon à tirer de cette histoire est qu’il faut être capable de donner une partie de ce que l’on possède si l’on ne veut pas se retrouver complètement démuni à la fin. Mais il ne s’agit en l’occurrence que d’un premier pas dans la tentative d’expliquer le lien entre richesse, argent et bonheur. Courage et indépendance Pour transformer l’argent-pouvoir en vraie richesse, il faut d’abord le courage d’être libre et ensuite l’indépendance intérieure. Celle-ci caractérise ceux qui ont appris à exister en équilibre entre l’ébauche du possible et l’exigence de la réalité. Cela peut paraître abstrait, mais la sagesse populaire nous l’enseigne depuis plus de deux millénaires. Voici une autre anecdote tirée de l’Antiquité pour préciser ma pensée. Elle décrit la rencontre entre Alexandre le Grand et Diogène, le mendiant-philosophe. Pour en comprendre le sens de cette anecdote, il faut se rappeler que Diogène, ascète joyeux, habitait une jarre, dans le dénuement le plus complet. Avec humour et insolence, il affirmait sa conviction qu’il suffisait de peu pour avoir la joie de vivre. Quant à Alexandre, il était la quintessence de la
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grandeur et du pouvoir portés au plus haut point. Il aurait cependant avoué: «Si je n’étais Alexandre, je voudrais être Diogène.» Telle aurait été la réplique du jeune roi à la célèbre réponse du philosophe à qui Alexandre avait demandé ce dont il avait besoin. On la connaît: «Ote-toi de mon Soleil.» La certitude de ne pas vouloir ce qui nous rend dépendant de la faveur d’autrui nous permet de nous tenir facilement en équilibre entre rêve et réalité. Diogène est suffisamment riche car personne ne peut le dépouiller de la richesse de son âme. Il ne se laisse pas corrompre par des besoins excessifs, même en présence du monarque le plus magnifique. Alexandre semble l’avoir bien compris quand il exprime, en prenant congé de l’homme à la jarre, cette phrase étonnante et mémorable sur l’équivalence de son mode de vie avec celui, dionysiaque, de Diogène. Ecouter Aristote à l’intelligence prodigieuse Puisque je suis déjà en train de rappeler la sagesse de l’Antiquité grecque (ce que je ne fais pas sans arrièrepensée, nous devons plus à Hellas que la crise de l’euro actuelle), j’aimerais invoquer pour conclure Aristote et sa prodigieuse intelligence, maître incomparable de la voie du milieu. Comme on ne risque pas de le confondre avec Midas ou Diogène, il permet de faire une synthèse entre le trop d’un Midas avide d’or et l’idéal trop minimaliste – à mon goût – de la modération d’un Diogène.
Dans la doctrine aristotélicienne de la vie vertueuse, la possession et la prospérité ont une place mesurée. Selon Aristote, pour la grande majorité d’entre nous, l’ascèse radicale n’est un bon moyen d’accéder au bonheur, pas plus d’ailleurs que la convoitise infinie de ceux qui en veulent toujours plus. Au-delà de ces constatations, Aristote met l’accent – c’est ce qui d’ailleurs le rend essentiel – sur l’importance de la confiance et de l’amitié, deux sentiments indispensables sans lesquels il nous est impossible, à nous autres êtres humains, de mener une vie véritablement riche. Il s’agit d’éléments centraux de la compassion, à savoir l’empathie, l’équité et la propension à voir dans l’autre plus qu’un concurrent dangereux, un étranger qui nous est indifférent ou un profiteur qui tire parti de nos propres insuffisances. La confiance et l’amitié sont les clés de l’ouverture au sens de la vie. Mais pas seulement pour Aristote, car sans elles, impossible d’ouvrir l’espace qui relie la possession matérielle avec ce que nous espérons atteindre: une vie qui nous soit plaisante. <
«Le bonheur est à ceux qui se suffisent à eux-mêmes.» mes.» Aristote (384–322 av. J.-C.), philosophe grec. rec. © Interfoto
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Axel Schwarzer dirige Asset Management et est membre de la Direction du Groupe Vontobel. Avant de rejoindre Vontobel en 2011, il a assumé plusieurs fonctions dirigeantes pour la Deutsche Bank à Francfort et à New York. Axel Schwarzer a étudié le droit à Mainz et à Francfort.
Axel Schwarzer Responsable Asset Management Le quart de siècle entre 1982 et 2007 a connu une époque inhabituellement longue de prospérité qui s’est étendue au monde entier. Cette période a été marquée par des taux d’intérêt avantageux et par une tendance haussière stable des marchés des actions. La politique monétaire et le mode de dépenses des Etats développés ont favorisé un climat économique propice: tout allait bien, le rendement et non le risque était la norme. Cependant, depuis le tournant du siècle, on voit apparaître les prémisses d’un changement radical de cette situation agréable pour l’investisseur. Les raisons se trouvent dans la modification des conditions fondamentales du marché, qui a débuté avec l’éclatement de la bulle «dotcom» ou du Nasdaq. En 2007, une deuxième bulle, nettement plus grosse, a éclaté, mettant au jour une allocation une nouvelle fois erronée, et aux effets dramatiques, de fonds dans l’immobilier américain.
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Il s’en est suivi des fluctuations extrêmes du marché, une baisse des taux d’intérêt et un synchronisme tel des différentes classes d’actifs que leur contribution à la dispersion des risques au sein du portefeuille est devenue insuffisante. Les experts taxent ce bouleversement de nouveau régime de marché. Sur cette toile de fond, les spécialistes de Vontobel soulignent six points importants qu’il faut observer pour protéger la fortune du client et l’accroître en pleine connaissance des risques. 1. Comprendre le régime de marché Le niveau élevé et la fiabilité des rendements générés jusqu’ici par les actions et obligations ne sont plus assurés. La propension des acteurs du marché à prendre des risques («risk on») qui a régné du début des années 1980 à 2007 s’est transformée en une aversion au risque («risk off») qui frise l’irrationnel. Savoir si l’on se trouve en situation de «risk on» ou de «risk off», est déterminant pour la construction du portefeuille client.
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2. Construire un portefeuille robuste résistant aux chocs Autrefois, la majorité des frais relatifs à un placement était causée par des prévisions macro-économiques et de rendements attendus. On se préoccupait alors peu de protéger le portefeuille des clients contre des pertes importantes. Il est désormais essentiel de construire un portefeuille robuste dans les phases de choc des marchés. Que signifie «robuste» en l’occurrence? Il s’agit en premier lieu de bien comprendre les propriétés à long terme des classes d’actifs, comme le comportement en cas d’inflation ou de déflation ainsi que le synchronisme entre les différentes classes. 3. Tirer largement profit des classes d’actifs Il est plus important que jamais de rechercher des placements qui possèdent encore des propriétés de risque-rendement intéressantes. De quelles solutions disposons-nous dans cette situation? Des classes d’actifs auxquelles on n’a guère prêté attention jusqu’ici sont actuellement revenues sur le devant de la scène: • les emprunts à taux d’intérêt élevé émis par des pays émergents • les emprunts d’entreprises • les matières premières Un recours sans limite à ces vastes classes d’actifs liquides permet de constituer un bon portefeuille multiclasse d’actifs. 4. Pondérer les classes d’actifs selon le risque En général, les décisions de placement visent à maximiser les rendements tout en réduisant les risques. En se calant sur un indice, les investisseurs se rassurent en s’imaginant avoir pris la mesure du risque. Mais si la composante risque de l’ensemble du marché se modifie, cette mesure se dégrade rapidement et conduit à une prise de risque trop élevée ou trop basse. A notre avis, la construction d’un portefeuille doit reposer sur le budget de risque défini avec le client, lequel détermine le cadre de la maximisation du rendement. Des changements dans l’environnement de marché doivent inciter à serrer, ou desserrer, les boulons du risque. Ce qui entraîne une dynamique voulue dans la structure du portefeuille, puisqu’une classe d’actifs est pondérée en fonction de sa contribution au risque de l’ensemble dudit portefeuille. S’en tenir à des portefeuilles rigides en ne procédant qu’à quelques écarts mineurs par rapport à une allocation déterminée (benchmark) est à nos yeux une attitude obsolète. Le budget de risque et l’objectif de rendement qui en découle doivent devenir la nouvelle référence du client.
5. Se concentrer sur une progression continue de la fortune La construction d’un portefeuille robuste suffit déjà à obtenir typiquement un développement plus régulier. Il s’y ajoute une approche combinée fondée sur les revenus et les risques, telle que nous la pratiquons chez Vontobel. Si le portefeuille s’éloigne de la valeur attribuée au risque et que les attentes du marché sont positives, la stratégie de placement est optimisée en permanence à l’aide d’un tableau de bord (scorecard) développé par nos soins. Si la valeur limite du risque est atteinte en cours d’année ou si l’indicateur de risque passe au rouge, les placements concernés sont diminués, ce qui réduit la probabilité d’essuyer des pertes. Il faut savoir en effet qu’une perte de 20% devrait être compensée par un gain de 25%, par exemple. Par conséquent, pour que le résultat d’un placement soit durable, il faut éviter des pertes importantes et de courir sans cesse après l’ultime point de rendement. Car l’objectif de placement du client est au cœur de notre approche et non la réussite illusoire d’avoir battu une référence abstraite. Fondamentalement, un succès relatif ne suffit pas à réaliser cet objectif. 6. Eviter les pertes est une priorité majeure Dans le but de pouvoir faire face à tous les scénarios de marché, nous disposons d’une très large marge de manœuvre s’agissant de l’allocation. Nous pouvons même renoncer complètement à nous engager dans une classe d’actifs déterminée. Cette possibilité nous délivre des contraintes, potentiellement dangereuses, d’investissement et nous donne une souplesse considérable. Le principe de n’investir que dans des placements liquides exclusivement nous permet de réagir à court terme et avec détermination. A l’extrême, nous pourrions leur consacrer 100% du portefeuille. Vontobel propose ce modèle unique de placement à ses clients institutionnels et privés et par cette solution ouvre de nouvelles voies dans les placements multiclasse d’actifs. Nous sommes d’avis qu’une approche active orientée vers les fondamentaux est essentielle pour répondre aux nouveaux défis présentés par les marchés. Dès lors, les spécialistes en la matière doivent avoir la capacité de replacer les événements dans leur contexte historique et politique global. Tout aussi important est d’aborder les risques de manière disciplinée car il s’agit de prévenir des pertes élevées et de viser un développement stable de la fortune. <
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Roger Studer dirige, depuis 2008, Investment Banking et est membre de la Direction du Groupe Vontobel. Il travaille depuis près de 25 ans en tant que senior manager chez Vontobel. Il a précédemment assumé des fonctions dirigeantes auprès de DG Bank, ABN Amro et Swiss Life. Roger Studer a obtenu un MBA de Rochester-Bern.
Roger Studer Responsable Investment Banking La richesse a de nombreux visages, c’est pourquoi, chez Vontobel, nous nous concentrons sur les besoins, tous extrêmement différents, de chacun de nos clients. A partir de ces besoins, nous élaborons des solutions en matière de placement qui correspondent le mieux à leur profil et à leurs objectifs. La situation actuellement très difficile dans laquelle se trouve le marché exige d’Investment Banking de procéder en permanence à une observation et à une analyse approfondies des marchés. C’est de ce processus continu qu’émergent des idées de placement nouvelles et pérennes. Puis, ces idées sont passées au crible du savoir, de l’analyse et de la technique dont la synergie est à la base de notre grande capacité d’innovation. Face aux changements de l’économie de marché, l’investisseur accorde toujours plus d’importance à la protection à long terme de sa fortune contre les risques de marché, de crédit ou d’inflation tout en l’investissant de sorte à ce qu’elle rapporte. Par conséquent, pour pouvoir tirer pleinement parti de produits financiers taillés sur mesure, entreprises et investisseurs ont besoin du soutien des spécialistes de leur partenaire bancaire. En effet, le client n’obtiendra une plus-value que si ses besoins et le savoir-faire de la banque sont réunis dans un suivi intégré. Gamme solide de prestations Dans nos compétences clés, nous disposons d’une grande richesse de connaissances et d’expériences. Particuliers ou intermédiaires financiers et clients institutionnels tels que gérants de fortune indépendants, banques, family offices, caisses de pension, investment managers ou entre34
prises, à tous nous proposons des solutions sur mesure et une gamme complète de prestations de services, grâce aux synergies dégagées par des voies décisionnelles courtes et un réseau serré de spécialistes. Notre service de recherche établit des analyses et des prévisions possédant un niveau élevé de sécurité qui, conjuguées à nos compétences en matière de produits et de processus, font de nous un partenaire puissant et fiable dans les domaines «B2B» et «B2B4C», s’agissant de placements et de coopérations aux exigences élevées. Nos cinq points forts Le secteur d’activité Financial Products met en œuvre des solutions individuelles de placement au moyen de produits structurés. Ce faisant, nous recourons à toute la chaîne de valeur, allant de la transmission des connaissances et des informations au service après-vente, en passant par la structuration, l’émission et le négoce. Ces produits nous donnent accès aux marchés, tendances et thèmes d’investissement les plus divers. Grâce à la
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variété des assemblages possibles, ces solutions peuvent être réalisées de manière extrêmement souple, rapide et avantageuse. Le savoir et l’expérience de Brokerage dans le marché suisse des actions sont à la disposition des clients institutionnels. Plusieurs fois primé, notre service de recherche, dont les prévisions sont réputées pour leur sûreté, et qui travaille avec nos experts chevronnés de la vente et du négoce, fait de nous le partenaire privilégié des investisseurs professionnels. Les gérants de fortune indépendants ont accès à la totalité des prestations et des compétences de la banque. Des spécialistes éprouvés et une infrastructure moderne leur garantissent un suivi global et personnalisé. Les banques à la recherche de prestations de services proposées sous la forme de modules dans le domaine des opérations bancaires – exécution, global custody, service des paiements, données de base des titres, services de garde et de dépôt – trouvent dans Transaction Banking de la banque Vontobel un partenaire B2B expérimenté pour la mise en œuvre de chaînes de valeur individuelles et modulaires. Corporate Finance, qui possède de vastes compétences dans le domaine du financement des sociétés, offre aux clients entreprises des solutions innovatrices et sur mesure dans le marché des capitaux et dans les fusions-acquisitions. Une palette de plus de 70’000 solutions Une des forces particulières de notre secteur d’activité Financial Products est d’extraire de la masse des thèmes et des tendances dans le monde entier les possibilités de placement les plus prometteuses. Celles-ci permettent de créer des solutions d’investissement offrant une réelle plus-value aux clients. Ces solutions intègrent bien entendu le savoirfaire, acquis après de longues années passées sur les mar-
chés, des spécialistes des actions, des titres à taux fixes et des monnaies étrangères. En ce qui concerne les produits structurés, le timing joue un grand rôle. Ils servent en effet de modules qui peuvent être introduits très rapidement sur le marché, utilisés durablement et axés de manière optimale sur une diversité énorme de thèmes. Nous mettons à la disposition des investisseurs privés une vaste gamme de produits. Rien que sur le marché européen, nous disposons de plus de 70’000 solutions dans toutes les classes d’actifs et catégories de produits. Nous assurons la transparence grâce à nos plateformes en ligne qui contiennent des informations complètes accompagnant le produit tout en long de son cycle de vie. Qui plus est, le magazine «derinews» destiné aux clients traite chaque mois un thème choisi sur lequel nous fournissons toutes les informations nécessaires et explique le mode de fonctionnement des produits concernés. Notre offre est complétée par une liste de cours sur le marché secondaire. Le tout présente une grande solidité, élément essentiel des produits structurés. La plateforme d’émission Vontobel deritrade® permet aux conseillers de créer eux-mêmes des produits structurés pour leurs clients, de procéder à des simulations, de les émettre et de les administrer. L’ouverture de la «plateforme multi-émetteur» a étendu l’utilisation de Vontobel deritrade® à des émetteurs tiers sélectionnés. Avec l’accroissement des besoins spécifiques des clients, la tendance va aux produits structurés sur mesure. Or, il est important d’assurer l’intelligibilité et la comparabilité de ces produits. En permettant à des prestataires externes d’accéder à notre plateforme, nous tenons compte de cette nécessité. <
Pour plus d’informations: www.deritrade.ch www.derinet.ch www.derinews.ch
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Prof. Dr med. Dr h.c. Paul Robert Vogt obtient son diplôme de médecine de l’Université de Zurich en 1983, puis il se spécialise en chirurgie générale et travaille pendant dix ans sous la direction du Prof. Marko Turina à la clinique de chirurgie cardio-vasculaire de l’Hôpital universitaire de Zurich, où passe son doctorat. De 2000 à 2006, le Dr Vogt a été professeur ordinaire et médecin-chef de la clinique universitaire de Giessen (Allemagne) ainsi que professeur invité dans différentes universités chinoises. Depuis 2006, il opère dans le Centre cardio-vasculaire de la Klinik im Park à Zurich, qui appartient au Groupe Hirslanden. Il crée l’EurAsia Heart Foundation en 2006. En 2011, il est nommé docteur honoris causa de la Pavlov Medical University de St-Pétersbourg.
Prof. Dr méd. Paul Robert Vogt Professeur Vogt, vous sortez d’une opération du cœur que vous avez réalisée dans la Klinik im Park à Zurich. Savez-vous combien vous en avez effectuées jusqu’ici? Non, je ne les compte plus. Je tenais autrefois une statistique, mais j’ai finalement arrêté. J’ai bien dû en faire entre 9’500 et 10’000. Est-ce qu’après un si grand nombre d’interventions la routine ou l’ennui s’installe? Ou êtes vous toujours aussi curieux du cœur, cet organe phénoménal? Il existe bien sûr une routine positive, mais elle est nécessaire car avec l’expérience, le nombre de problèmes insolubles ne cesse de diminuer. En revanche, il ne doit pas y avoir de place pour le train-train qui serait fatal dans notre métier. Chaque patient est un cas individuel qui mérite notre attention pleine et entière. Cette attention est d’autant plus importante qu’il risque sa vie. Le fait d’être conscient de travailler parfois sur le fil du rasoir entre échec et réussite rend toute intervention unique et nous empêche de tomber dans une activité routinière. Nombreux sont ceux pour qui la santé est quelque chose de normal, allant
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presque de soi. Comme médecin, vous le voyez certainement autrement. Quiconque jouit d’une bonne santé ne se rend pas compte du cadeau qu’il a reçu et ne lui accorde pas suffisamment d’importance. Ce n’est que quand il l’a perdue ou qu’elle est compromise que l’homme prend pleinement conscience de la valeur de la santé. Santé et liberté sont, pour moi, des biens d’une valeur inestimable que nous devrions situer tout en haut de l’échelle. La santé est-elle une richesse imméritée? L’hôpital est rempli de gens qui souffrent, vivent dans la contrainte et subissent des traitements compliqués. Chacun d’entre eux est l’illustration de la richesse que représente la santé et nous fait comprendre combien celle-ci doit nous être chère. La santé est beaucoup plus qu’une simple évidence. Les maladies du cœur et de la circulation sanguine sont-elles dues surtout à un excès de stress et de travail? Non, le stress est un mot fourretout pour décrire n’importe quoi mais pas un phénomène précis. Même un stress vraiment négatif ne contribue que pour quelques pour cent à une maladie cardio-vasculaire. Plus importants sont les gènes, l’hérédité et les facteurs de risque connus que sont la
fumée, le surpoids et la mauvaise alimentation. Facteurs sur lesquels chacun peut avoir une influence s’il le veut réellement. Son risque de tomber malade, voire d’en mourir est alors beaucoup plus grand que chez celui qui fait du sport et veille à avoir suffisamment d’exercice chaque jour. Les maladies cardio-vasculaires sontelles plus fréquentes dans les pays industrialisés que dans les pays émergents? Non, alors que les décès par maladie cardio-vasculaire diminuent dans les premiers, 80% de ces décès se produisent aujourd’hui dans les pays émergents et en développement, ce qui constitue un gigantesque problème. Est-ce pour cela que vous avez créé une fondation afin de transmettre les connaissances et le savoir-faire en matière de chirurgie cardiaque dans les pays en développement? Cette situation a certainement eu une influence sur la naissance d’EurAsia Heart. Mon premier voyage m’a conduit en Chine à fin 2000 – soit six ans avant la création formelle de la fondation. J’ai été invité par un médecin chinois avec lequel j’avais travaillé quelques années auparavant à l’hôpital universitaire de Zurich. Puis il y a eu le Vietnam.
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Comment les chirurgiens cardiaques occidentaux interviennent-ils? Lors de mon premier voyage dans la ville de Wuhan, je devais opérer devant des chirurgiens chinois. De nombreux médecins-chefs d’hôpitaux universitaires chinois y assistaient dans une pièce attenante où l’opération était retransmise. Ils m’ont ensuite reçu dans leurs cliniques. Il s’agit donc d’aide à l’autonomie et de transfert de savoir? Exactement. Nous transférons nos connaissances et nos compétences à des médecins et au personnel soignant en Europe de l’Est et en Asie. Nous donnons des conférences, procédons à la démonstration d’interventions chirurgicales et, surtout, assistons les chirurgiens locaux. Comme nous restons en général deux à trois semaines sur place, nous sommes également présents lors des traitements post-opératoires qui sont d’une importance cruciale. Le but est toujours le même: que les médecins locaux maîtrisent à un niveau adéquat et de manière autonome le diagnostic, le traitement et la prévention des maladies cardio-vasculaires. L’aide à l’autonomie est-elle suffisante? Il n’existe rien de mieux que ce moyen quand il s’agit d’améliorer durablement un système de santé. Le souhait de vouloir résoudre le problème globalement d’un seul coup est humainement compréhensible mais totalement illusoire. Les améliorations ne se produisent que pas à pas dans un pays concret, dans un hôpital concret et avec des patients concrets. Lors de chaque mission nouvelle, nous constatons des progrès et, après notre retour chez nous, nous nous réjouissons de savoir que les chirurgiens locaux continuent d’utiliser ce qu’ils ont appris. Nous avons
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réussi quand nous sommes devenus inutiles à terme. Voilà ce qu’est l’aide à l’autonomie. Tout le reste n’est que du tourisme de la chirurgie sans effet durable. Des médecins provenant de pays émergents viennent aussi chez vous à Zurich. En effet, le transfert des connaissances s’effectue dans les deux sens. Aussi est-il fréquent que des médecinschefs de pays émergents nous assistent dans la Klinik im Park. Puis, quand ils rentrent dans leur pays, nous les rejoignons pour les assister. Mais n’allez pas croire que le pool de médecins d’EurAsia Heart ne comprend que des spécialistes du cœur zurichois ou suisses. Nous travaillons avec des collègues qui viennent de Yale, de St-Pétersbourg, de Tomsk, de Vienne, de Melbourne ou de Singapour. Cet échange permanent de connaissances sur les dernières découvertes en matière de techniques médicales s’étend sur plusieurs continents. Nous profitons tous de ces échanges, même nous, les Zurichois. Vous faites profiter les autres de votre richesse de connaissances et de savoirfaire. Cet échange désintéressé est-il caractéristique des médecins? En Suisse, la chirurgie cardiaque a été développée par deux grandes personnalités: Åke Senning et Marko Turina. Le premier était Suédois, le second, Croate. Notre pays a eu la chance d’avoir deux excellents enseignants étrangers. Par conséquent, transférer notre savoir à peu de frais dans des pays qui n’ont pas pu bénéficier d’un tel enseignement n’est que justice. Notre objectif est que le plus grand nombre possible de malades du cœur aient un accès équitable à un traitement approprié, indépendamment de toute incitation économique.
Quels sont les pays présentant les plus grands défis pour votre équipe? Le Myanmar et l’Érythrée. Au Myanmar, il y a un cardiologue pédiatre et un chirurgien cardiaque pour 60 millions d’habitants. A Zurich, c’est presque l’inverse, avec environ 60 chirurgiens du cœur (médecins-assistants compris) pour un million d’habitants. D’où vient le progrès médical de nos jours? De médecins géniaux ou d’équipes pluridisciplinaires? Le progrès requiert un travail d’équipe. Toutefois, il serait faux de croire qu’il est possible de planifier la recherche et les découvertes. Les meilleures innovations sont presque toujours le fruit du hasard, c’est notamment le cas de la plupart des nouveaux traitements importants. Quels que soient les montants investis dans la recherche, il n’est impossible de forcer le succès. Il faut en premier lieu de bonnes idées et de la chance, lesquelles ne sont pas dépendantes de l’argent. < Pour en savoir plus: www.paulvogt.com
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Les médecins d’EurAsia Heart transmettent leur savoir-faire à des spécialistes du cœur d’Asie et d’Europe orientale.
Le perfectionnement et l’échange de connaissances ont lieu sur place dans les salles d’opération et lors du traitement des propres patients avec les instruments à disposition.
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Faits et chiffres
Définition de la santé
Les fibres nerveuses humaines
Source: OMS
Source: Kunsch, Mensch in Zahlen (L’être humain en chiffres)
768’000 km
Groupes sanguins rares
Les fibres nerveuses de l’être humain ont une longueur totale d’approximativement 768’000 km, ce qui correspond à peu près à la distance de la Terre à la Lune et retour.
Source: CS, Global Investor, 2012
Depuis plusieurs décennies, la recherche travaille à la fabrication de sang artificiel. Le groupe sanguin rare O négatif n’est présent que chez 7% environ de la population mais est toléré par 98%. Il pourrait ainsi devenir la norme pour les transfusions d’urgence.
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Source: The Economist, 2013
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Source: OCDE, Panorama de la santé, 2011
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Les dix pays ayant les dépenses de santé les plus élevées en % du PIB, 2010
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Les dix pays ayant l’espérance de vie la plus longue en années
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Progrès médical Source: CS, Global Investor, 2012
Le décryptage du premier génome humain comptant
3 milliards 1 milliard de «lettres» a coûté
de dollars US.
Le premier prototype d’un œil bionique, doté de 24 électrodes, a été implanté, l’an dernier, chez une jeune Australienne presque aveugle. Certes, celle-ci n’a pas recouvré une vision complète, mais grâce aux contours plus contrastés, elle a retrouvé une mobilité indépendante.
Le cœur humain Sources: Kunsch, Mensch in Zahlen (L’être humain en chiffres); EurAsia Heart; CS
Le cœur bat en moyenne
35’000’000 de fois par an.
Le cœur d’une personne âgée de 70 ans a déjà battu
3 milliards de fois.
Chaque minute, le cœur au repos d’une personne jeune en bonne santé pompe
4.9 litres
de sang. Ce chiffre tombe à
2.5 litres
chez une personne de 70 ans.
Le cœur d’un embryon
Les malformations cardiaques congénitales non traitées sont, dans les pays émergents, la première cause de décès des enfants de moins de
5 ans.
Dans les pays occidentaux, environ
1’000
personnes sur un million subissent une opération du cœur. Dans les pays émergents, seules entre
16 et 60
personnes ayant un besoin vital d’une opération du cœur peuvent l’obtenir suivant le pays.
commence à battre
22 jours
après la conception.
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Herbert J. Scheidt est, depuis 2011, Président du Conseil d’administration de Vontobel. De 2002 à 2011, il a dirigé l’entreprise en tant que Chief Executive Officer. Auparavant, il a occupé durant deux décennies différentes fonctions dirigeantes internationales à la Deutsche Bank. Herbert J. Scheidt a obtenu un master en économie de l’Université de Sussex et un MBA de l’Université de New York.
Herbert J. Scheidt Président du Conseil d’administration Les auteurs à qui nous avons demandé d’éclairer le thème de la richesse dans Vontobel Portrait 2013 en présentent de nombreuses facettes et ont plein d’idées à ce sujet. Qu’il s’agisse de ses aspects matériels et immatériels, individuels et sociétaux, économiques et culturels, qui vont bien au-delà de l’acception usuelle de la richesse, à savoir l’argent et la fortune. La richesse est rarement évidente, souvent controversée et toujours contestée. Nos auteurs invités – Gottfried Schatz, scientifique, Gerhard Schwarz, économiste, Georg Kohler, philosophe, et Paul Robert Vogt, chirurgien du cœur – l’appréhendent à partir de la perspective et de l’expérience qui leur sont propres. Pour Gottfried Schatz, la vraie richesse d’un pays n’apparaît qu’à celui qui sait comment naissent les idées nouvelles. Cette richesse invisible, celle des idées, est pour lui centrale. Gerhard Schwarz voit dans l’Etat confédéral et le système politique qui en découle la plus grande richesse de la Suisse. De mon point de vue, il s’agit là d’une condition primordiale du succès de notre pays. Quant à Paul Robert Vogt, il pense que la santé et la liberté sont deux biens d’une valeur inestimable auxquels nous devrions accorder beaucoup plus d’attention. Avoir un aperçu des différentes idées et perceptions des auteurs est pour moi très «enrichissant» et je les en remercie vivement. La richesse est aussi et surtout une richesse intérieure. J’entends par là le bonheur que nous ressentons quand nous avons une vie bien remplie. Ce peut être la satisfaction engendrée par l’exercice d'une profession dans laquelle nous assumons des responsabilités et obtenons une reconnaissance du travail accompli. Le bénévolat dans le domaine social, culturel ou politique peut être aussi source d’une grande richesse. Et bien entendu, les relations profondes avec sa famille et ses amis qui font que la vie est riche et vaut la peine d’être vécue.
Aristote a dit que pour construire de hautes tours, il fallait consacrer beaucoup de temps à leurs fondations. Ce principe s’applique indubitablement à la plupart de nos actions, et aussi à la constitution d’une grande fortune. Chaque fortune représente une tranche de vie que les clients nous confient. Nous devons la traiter en étant pleinement conscients de notre responsabilité. Quels qu’ils soient, tous les accomplissements d’une vie méritent notre respect, même ceux qui se matérialisent par une fortune importante. Car, en nous la confiant, les clients remettent entre nos mains une partie précieuse de ce qu’ils ont accompli dans leur vie. Ils nous font ainsi cadeau de ce que l’on pourrait appeler une avance sur la confiance. Dès lors, il nous revient d’en prendre le plus grand soin, particulièrement en ces temps difficiles. Autrement dit, nous assumons la responsabilité de leur fortune. Cette confiance doit être méritée chaque jour à nouveau, parce que les changements économiques entraînent des changements dans les exigences et les souhaits de nos clients. Au premier chef desquels il y a le désir de protéger et d’accroître leur patrimoine sur la durée. Jour après jour, Vontobel répond à ce besoin dans nos 21 implantations autour du globe. La force de notre actionnariat familial couplée à une dotation très solide en capitaux nous donne la sécurité nécessaire en nous permettant de rester indépendant sur le long terme et d’agir dans l’intérêt de nos clients et des générations qui suivront. Cette responsabilité et la satisfaction de nos clients, telle est la vraie richesse de Vontobel.
Vontobel Portrait 2013
43
Vontobel en chiffres, 2012
S’appuyant sur trois piliers qui se complètent, le modèle d’affaires de Vontobel a fait ses preuves même dans le contexte difficile de l’exercice 2012. En raison de l’afflux net de nouveaux capitaux se chiffrant au niveau record de CHF 8.6 milliards et à la bonne performance des marchés, les avoirs de la clientèle ont, pour la première fois, franchi la barre des 150 milliards. Grâce à cette évolution, notre banque réalise désormais plus des deux tiers de ses revenus dans la gestion de fortune et le Groupe a atteint un résultat dépassant de 15% celui de l’exercice précédent. Nous continuons de surveiller attentivement nos coûts, de réduire systématiquement la complexité de nos opérations et de suivre avec détermi-
nation la voie vers une amélioration de notre efficience. Sur cette toile de fond, nous axons de manière cohérente notre modèle d’affaires sur la Suisse et sur certains marchés cibles d’Europe et d’outre-mer. En s’inscrivant à 27.2%, le ratio BRI des fonds propres de base de Vontobel a encore augmenté et dépasse largement les exigences minimales. Le Conseil d’administration propose à l’Assemblée générale de verser un dividende en hausse à CHF 1.20 par action. Cette proposition reflète tant la solidité du développement des affaires que la confiance du Conseil d’administration dans la stratégie de notre banque.
Chiffres clés
31.12.2012
Résultat du Groupe par action (CHF)1
2.05
Dividende par action (CHF)
1.20
31.12.2010
31.12.2011
2
1.78
2.31
1.10
1.40
Fonds propres par action en circulation au jour de clôture du bilan (CHF)
24.83
23.61
23.67
Cours boursier au jour de clôture du bilan (CHF)
28.20
21.00
35.60
8.5
7.5
9.8
80.0
78.3
Rendement des fonds propres (%) 3, 4 Charges /produits d’exploitation (%)
78.8
5
7.5
8.0
8.2
27.2
23.3
21.8
1’383
1’413
1’346
Rapport entre les fonds propres et la somme du bilan (%) Ratio BRI des fonds propres de base Tier 1 (%)6 Collaborateurs (équivalents pleintemps)
Non dilué; base: moyenne pondérée du nombre d’actions Selon proposition à l’Assemblée générale 3 Sans part des intérêts minoritaires 4 Résultat du Groupe en % de la moyenne des fonds propres (valeurs mensuelles)
5
Résultat du Groupe3
Avoirs des clients
Fonds propres
Nouveaux capitaux nets3
en mio. CHF
en mrd CHF
en mrd CHF
en mrd CHF
1
Charges d’exploitation hors correctifs de valeur, provisions et pertes 6 Fonds propres de base durs en % des positions pondérées des risques
2
160
160
147.3
140
130.6
120
140
149.6 128.3
131.6
8.2
8.6
8
6
1.60
100
80
80
60
60
40
40
2
0.40
20
20
1
0.20
0
0
0
44
2011
2012
2011
0.60
3
2012
2010
0.80
4
2011
1.57
1.00
5
2010
1.50
1.20 5.5
100
2010
1.50
1.40
7
120
113.8
9
2010
2011
2012
0.00
2012
Vontobel Portrait 2013
Private Banking Notre banque professe une orientation clients qui se focalise sur ses compétences en matière de conseil et de service ainsi que sur ses capacités éprouvées dans la gestion de fortune. Nous nous concentrons sur la Suisse, notre marché domestique, ainsi que sur une série de marchés cibles sélectionnés, l’Allemagne représentant la tête de pont de nos activités en Europe. Malgré les impondérables politiques, les clients privés nous ont confié, en 2012, de nouveaux avoirs en progression notable à CHF 900 millions. Les dépôts des clients ont enregistré une performance réjouissante, en particulier les mandats orientés vers la croissance qui ont atteint des rendements à deux chiffres. Le sentiment sur les marchés financiers s’est nettement éclairci, pourtant nombre d’investisseurs privés s’obstinent à rester attentistes. Cette situation a pesé sur les revenus de ce secteur d’activité et s’est traduite par un recul de 14% du résultat avant impôts à CHF 28.8 millions. Investment Banking Vontobel Financial Products fait partie des pionniers des plateformes automatisées d’émission. En 2012, l’ouverture de la plateforme deritrade® aux produits émis par des tiers a été une grande innovation. Ses utilisateurs disposent maintenant de beaucoup plus de possibilités pour concevoir des structures individualisées. Nos clients effectuent toujours plus de transactions par l’intermédiaire de la plateforme Vontobel, pourtant avec une part de marché de 18% à Scoach Suisse, nous restons l’un des trois principaux prestataires dans le domaine des produits structurés cotés. En Allemagne, nous sommes parmi les huit premiers. Malgré des marchés des actions et des obligations bien disposés, la tendance des volumes de la bourse a été nettement baissière en 2012. En dépit de sa position de force sur le marché, ce secteur d’activité n’a pas pu y échapper. Il en est résulté une baisse de 28% du bénéfice avant impôts à CHF 68.6 millions. En revanche, les actifs sous gestion ont augmenté de 19% à CHF 9.4 milliards. Dans ce domaine, l’évolution des affaires avec les tiers gérants (EAM) a été particulièrement réjouissante.
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Asset Management Dans ce secteur, la spécialisation combinée avec une philosophie de placement active et une distribution organisée selon les produits a fait ses preuves. L’excellent afflux net de nouveaux capitaux reflète la grande confiance que les clients du monde entier manifestent envers la performance de nos prestations. C’est ainsi que notre établissement de New York, spécialisé dans la croissance de qualité, a, une nouvelle fois, enregistré une très belle progression, apportant une contribution essentielle à Vontobel Asset Management. En la personne de Rajiv Jain, nous comptons dans nos rangs un gestionnaire de portefeuille extrêmement talentueux. Il a reçu en 2012, le prestigieux «Morningstar Award» qui distingue le meilleur gérant international de fonds d’actions. Dans un autre registre, les investisseurs sont toujours plus nombreux à demander une stratégie de placement en harmonie avec leur budget de risque. Nous répondons à ce besoin avec notre nouvelle approche des investissements dans le domaine des actifs multiclasse, posant ainsi les bases de la poursuite de la croissance. Les avoirs se sont élevés, en 2012, à CHF 61.4 milliards, en hausse de 30% par rapport à l’exercice précédent, grâce à un afflux important de nouveaux capitaux et à une bonne performance. Le bénéfice avant impôt a doublé à CHF 75.5 millions.
Vontobel en chiffres Faits et chiffres au 31 décembre 2012
Vontobel Holding AG Gotthardstrasse 43
Avoirs des clients (en mrd de CHF)
150
CH-8022 Zurich
Téléphone +41 (0)58 283 59 www.vontobel.com
98.4 Actifs sous gestion 44.2 Avoirs en dépôt 7.0 Produits structurés en circulation
Fonds propres (en mrd de CHF)
1.574
Ratio des fonds propres de base BRI (tier 1) (en %)
27.2
Afflux net d’argent frais 2012 (en mrd de CHF)
8.6
Notation Bank Vontobel AG: Moody’s: A1 Standard & Poors’s: A+
Pour en savoir plus: www.vontobel.com
Prix En ces temps difficiles aussi, nos prestations créent une forte plus-value pour vous. Les prix importants qui nous ont été décernés le confirment.
Vontobel Private Banking a été désigné «Best Private Bank – Switzerland 2012» par World Finance Awards 2012.
Global Banking & Finance Review a distingué les compétences de Vontobel Private Banking en matière de conseil en lui décernant le titre de «Best Wealth Management Advisory Switzerland 2012».
«Meilleur asset manager de fonds obligataires en Suisse» attribué par l’agence de notation «Feri EuroRating Services» et la chaîne d’information n-tv.
«Meilleur asset manager pour les placements durables 2012», décerné par le groupe TBLI.
«Equities Manager of the Year», primé par «European Pensions Awards (EPA)».
Rajiv Jain a reçu la prestigieuse distinction «International Stock-Fund Manager of the Year» de Morningstar aux Etats-Unis et celle de «Global Equity Fund Manager of the Year» de Morningstar en Europe.
«N° 1 dans quatre catégories et n° 1 globalement» dans la Thomson Extel Survey 2012; Vontobel Research a reçu une médaille dans six catégories, dont quatre médailles d’or.
«Swiss Derivative Award – Top Service 2012», primé pour la septième fois d’affilée par Stocks, Derivative Partners et Swissquote.
«Best in Switzerland», remis par le magazine spécialisé réputé Structured products Europe pour la «meilleure banque de Suisse pour les produits dérivés 2012».
< Prix << Nos sièges
Nos sièges
Prix
Suisse Vontobel Holding AG Gotthardstrasse 43 CH-8022 Zurich Téléphone +41 (0)58 283 59 00 Téléfax +41 (0)58 283 75 00 www.vontobel.com
Bank Vontobel Europe AG Succursale Hambourg Sudanhaus Grosse Bäckerstrasse 13 D-20095 Hambourg Téléphone +49 (0)40 638 587 0 Téléfax +49 (0)40 638 587 230
Italie Vontobel Europe SA Succursale de Milan Piazza degli Affari, 3 I-20123 Milan Téléphone +39 02 6367 3411 Téléfax +39 02 6367 3422
Bank Vontobel AG Gotthardstrasse 43 CH-8022 Zurich Téléphone +41 (0)58 283 71 11 Téléfax +41 (0)58 283 76 50
Bank Vontobel Europe AG Succursale de Cologne Auf dem Berlich 1 D-50667 Cologne Téléphone +49 (0)221 20 30 00 Téléfax +49 (0)221 20 30 030
Espagne Vontobel Europe SA Succursale de Madrid Paseo de la Castellana, 95 Planta 18 E-28046 Madrid Téléphone +34 91 520 95 95 Téléfax +34 91 520 95 55
Bank Vontobel AG St. Alban-Anlage 58 CH-4052 Bâle Téléphone +41 (0)58 283 21 11 Téléfax +41 (0)58 283 21 12 Bank Vontobel AG Spitalgasse 40 CH-3011 Berne Téléphone +41 (0)58 283 22 11 Téléfax +41 (0)58 283 22 12 Bank Vontobel AG Schweizerhofquai 3a Postfach 2265 CH-6002 Lucerne Téléphone +41 (0)58 283 27 11 Téléfax +41 (0)58 283 27 50 Banque Vontobel SA Rue du Rhône 31 CH-1204 Genève Téléphone +41 (0)58 283 25 00 Téléfax +41 (0)58 283 24 54 Vontobel Fonds Services AG Gotthardstrasse 43 CH-8022 Zurich Téléphone +41 (0)58 283 74 77 Téléfax +41 (0)58 283 53 05 Vontobel Securities AG Gotthardstrasse 43 CH-8022 Zurich Téléphone +41 (0)58 283 71 11 Téléfax +41 (0)58 283 76 49 Vontobel Swiss Wealth Advisors AG Tödistrasse 17 CH-8022 Zurich Téléphone +41 (0)44 287 81 11 Téléfax +41 (0)44 287 81 12 Allemagne Bank Vontobel Europe AG Succursale de Francfort WestendDuo Bockenheimer Landstrasse 24 D-60323 Francfort-sur-le-Main Téléphone +49 (0)69 69 59 96 0 Téléfax +49 (0)69 69 59 96 290
Bank Vontobel Europe AG Alter Hof 5 D-80331 Munich Téléphone +49 (0)89 411 890 0 Téléfax +49 (0)89 411 890 30 Autriche Bank Vontobel Österreich AG Rathausplatz 4 A-5020 Salzbourg Téléphone +43 (0)662 8104 0 Téléfax +43 (0)662 8104 7 Bank Vontobel Österreich AG Kärntner Strasse 51 A-1010 Vienne Téléphone +43 (0)1 513 76 40 Téléfax +43 (0)1 513 76 402 Vontobel Europe SA Succursale de Vienne Kärntner Ring 5–7 / 7 A-1010 Vienne Téléphone +43 (0)1 205 11 60 1280 Téléfax +43 (0)1 205 11 60 1279 Liechtenstein Bank Vontobel (Liechtenstein) AG Pflugstrasse 20 FL-9490 Vaduz Téléphone +423 236 41 11 Téléfax +423 236 41 12 Vontobel Treuhand AG Pflugstrasse 20 FL-9490 Vaduz Téléphone +423 236 41 80 Téléfax +423 236 41 81 Luxembourg Vontobel Europe SA 2–4, rue Jean l’Aveugle L-1148 Luxembourg Téléphone +352 26 34 74 1 Téléfax +352 26 34 74 33 Vontobel Management SA 2–4, rue Jean l’Aveugle L-1148 Luxembourg Téléphone +352 26 34 74 60 Téléfax +352 26 34 74 33
Suède Vontobel Europe S.A Succursale de Stockholm Norrlandsgatan 22, Box 7046 SE-103 86 Stockholm Téléphone +46 8 611 0670 Téléfax +46 8 611 0671 Grande-Bretagne Vontobel Europe SA Succursale de Londres Third Floor 22 Sackville Street Londres W1S 3DN Téléphone +44 207 255 83 00 Téléfax +44 207 255 83 01 Etats-Unis Vontobel Asset Management, Inc. 1540 Broadway, 38th Floor New York, NY 10036, USA Téléphone +1 212 415 70 00 Téléfax +1 212 415 70 87 www.vusa.com Vontobel Securities Ltd. Succursale de New-York 1540 Broadway, 38th Floor New York, NY 10036, USA Téléphone +1 212 792 58 20 Téléfax +1 212 792 58 32 vonsec@vusa.com Hong Kong Vontobel Asia Pacific Ltd. 3601 Two International Finance Centre 8 Finance Street, Central Hong Kong Téléphone +852 3655 3990 Téléfax +852 3655 3970 Vontobel Wealth Management (Hong Kong) Ltd. 3601 Two International Finance Centre 8 Finance Street, Central Hong Kong Téléphone +852 3655 3966 Téléfax +852 3655 3980
Emirats Arabes Unis Bank Vontobel (Middle East) Ltd. Liberty House, Office 913 Dubai International Financial Centre P.O. Box 506814 Dubaï, Emirats Arabes Unis Téléphone +971 (0)4 703 85 00 Téléfax +971 (0)4 703 85 01 Vontobel Financial Products Ltd. Liberty House, Office 913 Dubai International Financial Centre P.O. Box 506814 Dubaï, Emirats Arabes Unis Téléphone +971 (4) 703 85 00 Téléfax +971 (4) 703 85 01 Vontobel Invest Ltd. Liberty House, Office 913 Dubai International Financial Centre P.O. Box 506814 Dubaï, Emirats Arabes Unis Téléphone +971 (4) 703 85 00 Téléfax +971 (4) 703 85 01 Singapour Vontobel Financial Products (Asia Pacific) Pte. Ltd. 8 Marina View Asia Square Tower 1 Level 07-04 Singapour 018960 Téléphone +65 6407 1170
En ces temps difficiles aussi, nos Les prix importants qui nous on
Vontobel Private Banking a été par World Finance Awards 2012
Global Banking & Finance Revi Private Banking en matière de Management Advisory Switzer
«Meilleur asset manager de fo notation «Feri EuroRating Serv
«Meilleur asset manager pour le groupe TBLI.
«Equities Manager of the Year»,
Rajiv Jain a reçu la prestigieuse Manager of the Year» de Morn Fund Manager of the Year» de
«N° 1 dans quatre catégories e Survey 2012; Vontobel Researc quatre médailles d’or.
«Swiss Derivative Award – Top S d’affilée par Stocks, Derivative P
«Best in Switzerland», remis par products Europe pour la «meilleu
Illustration de la couverture: Peter Hebeisen, gallery stock Mentions légales Le portrait 2013 de Vontobel n’a qu’un but informatif. Par conséquent, les données et opinions qu’il contient ne constituent nullement une incitation, une offre ou une recommandation en vue de solliciter un service, d’acquérir ou de vendre des instruments de placement ou d’effectuer une quelconque transaction. En outre, nous attirons votre attention sur le risque que les prévisions, pronostics, projections et résultats décrits ou impliqués dans des déclarations à caractère prospectif peuvent se révéler inexacts. Les données et déclarations concernant le résultat financier révisé ainsi que la Corporate Governance sont exclusivement disponibles dans les rapports annuels 2012 de Vontobel Holding AG qui peuvent être obtenus à l’adresse www.vontobel.com ou sur demande par la Poste. L’opinion exprimée par les auteurs externes dans la présente publication ne correspond pas nécessairement à celle de Vontobel.
03/13. Le portrait 2013 de Vontobel est également disponible dans les langues allemand et anglais. Imprimé dans des conditions climatiquement neutres par Linkgroup.
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