GPA : entretien avec Michèle André, sénatrice !

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etremere.fr Le Journal N°19 Lundi 27 octobre 2014

ENTRETIEN AVEC…

Michèle André, sénatrice La légalisation de la GPA va avancer

Laisser être Florilège donc. etremere.fr (Solenne Albert, Fouzia Taouzari-Liget…) s’est rendu auprès de ceux qui accueillent dans des dispositifs diversifiés – psycho, médico-sociaux ou sociaux – des parents et leurs enfants.

Le débat sur la légalisation de la GPA bat son plein. Michèle André, récemment nommée présidente de la commission des finances du Sénat, prend position. Elle revient sur la proposition de loi qu'elle avait déposée pour autoriser et encadrer la gestation pour autrui. Elle prévoit que le débat va avancer. Elle fait part aussi de sa propre expérience de la maternité.

Confidence Première fois… Un souvenir de grand-mère Par Rose-Paule Vinciguerra

« Il y a une quinzaine d’années, par un glacial jour d’hiver, je promenais ma petite-fille dans sa poussette. Elle ne parlait pas encore. Pour nous réchauffer un peu, je décidai d’entrer dans un café. On m’apporta un chocolat chaud accompagné d’une petite meringue que je décidai de lui donner. Elle la regardait intensément. >> Lire la suite

Scansion spéciale pour l’expérience toute particulière des LAPES (Lieux d’accueil parents-enfants). Frappants ces témoignages d’entrain, d’allant, de curiosité, de joie, bref ces manifestations du désir ! L’expérience de ces lieux est nouée dès son départ à la psychanalyse. Cela fait partie de leur programme génétique. La psychanalyse y est une référence : un analyste y intervient soit en place d’accueillant, soit pour ce qu’on appelle analyse de la pratique, supervision. Est-ce pour cela que l’évaluation n’y entre pas ? Alors que tous les autres lieux de la petite enfance sont hyper-évalués (enfants, parents, professionnels, dispositifs), ces lieux sont préservés. On y maintient l’anonymat, la participation volontaire, on n’y dispense pas de prestations en échange d’une éducation à la parentalité. Ce sont des lieux d’ascèse choisie, où l’on se prive des moyens utilisés ailleurs. Ni prescription, ni stigmatisation. Est-ce pour cela que l’être mère s’y déploie dans toute sa complexité, sous toutes ses facettes ? Joie spinozienne d’accéder à une puissance supérieure d’être, mais aussi l’angoisse liée à l’enfant, à son trop de présence, la culpabilité qui s’en génère. Il y a un effet au long cours sur les accueillant-e-s : leur rapport à la parole, leur attention à la présence corporelle, s’en trouvent modifiés. Les objets lacaniens de la pulsion, la voix, le regard prennent consistance pour les accueillant-e-s. De même, les intervenants que nous avons rencontrés dans divers autres lieux (SESSAD, Maison des femmes, CSAPA, CPCT, Centre maternel accueillant des femmes migrantes, lieu d’accompagnement des mères lycéennes, etc.) témoignent tous d’un pas de côté vis-à-vis des discours normatifs, et d’une pratique de l’écart autorisant chacun à sa saisir de ces espaces pour sa propre parole. En un mot, ce sont des lieux où on laisse être. Christiane Alberti, Damien Guyonnet , Aurélie Pfauwadel, Camilo Ramirez


À lire aussi sur le blog !

SO CLICK ! Laura Sokolowsky, dans sa rubrique « Les mères de la psychanalyse », nous montre cette semaine que Winnicott, chantre de la mère « suffisamment bonne », n’idéalisait pas pour autant l’amour maternel : « C’est un appétit, mais aussi [...] un rejet brutal. » En effet, « la mère est une femme et [...] derrière la mère, il y a toujours une Médée », nous dit Jacques-Alain Miller dans « La logique de la cure du Petit Hans selon Lacan ». Cinzia Crosali nous dépeint ainsi la (terrible !) mère de Giacomo Leopardi qui, bien qu’il « n’a pas eu comme Gide, une mère de la joie à faire contrepoids à cette mère du devoir et du sacrifice », trouvera le salut dans l’érudition. « Et même si la mère est exemplaire, poursuit J.-A. Miller, l’enfant n’est jamais qu’un substitut ». Marie-Hélène Brousse le démontre brillamment avec sa lecture à contrepied de la « Mère courage » de Brecht, que l’on découvre soudain être animée par un tout autre objet que ses enfants. Enfin, à travers la fine lecture que font Fabien Fajnwaks et Charles-Henri Crochet du livre de V. Descoutures, Les mères lesbiennes, vous verrez comment le désir de la mère, subjectivé et incarné, vient faire contrepoint à la place d’objet que peut occuper l’enfant... Alice Delarue et Cécile Favreau

MÈRES DE LA PSYCHANALYSE Donald Woods Winnicott et le savoir des mères par Laura Sokolowsky

suis un homme et, par conséquent, je ne peux pas savoir réellement ce que c'est que de voir là, emmitouflé dans un berceau, un petit morceau de ma personne » écrivait Winnicott... >> Lire la suite

FLORILÈGE

Lieux d’accueil de la maternité

« Je

Á lire dans la rubrique « Derrière les portes » Dans la cité Sur le terrain ARTY QUIZZ Qui est cette mère ?

THÉÂTRE L’envers de Mère Courage par Marie-Hélène Brousse

« Je n’étais pas seule au Théâtre de la Ville hier soir. La salle était comble. Le Berliner y jouait Brecht : Mère Courage et ses enfants. >> Lire la suite


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