BIEN-ÊTRE
Violences à l’encontre des secouristes et de la police
Une réalité intolérable !
Nous lisons à tout bout de champ des articles relatant l’aggravation de la violence faite aux secouristes et aux fonctionnaires de police. Le service rendu aux citoyens se voit ainsi mis en péril et la sécurité ainsi que la santé du personnel du service public sont mises en danger. C’est une triste réalité, qui est particulièrement inacceptable et intolérable.
La violence en chiffres Les faits liés aux tâches de la police judiciaire et administrative et repris dans les procès-verbaux sont enregistrés dans la Banque de données Nationale Générale (B.N.G.), disons une banque de données de la police. La violence à l’égard des professions d’intérêt général tels que les coups et blessures sur les agents de police, le personnel des transports publics, les facteurs, les médecins, les enseignants, etc. dans l’exercice de leur fonction y sont enregistrés. Les chiffres demandés par la députée CD&V Nahima Lanjri au ministre de l’Intérieur Pieter De Crem confirment qu’au cours des dernières années, plus de deux mille actes de violence y ont été enregistrés. En 2018, il s’agissait de 2.364 cas. Cela fait environ six par jour. On parle ici des faits enregistrés. Ce n’est donc que la pointe de l’iceberg. Qu’en est-il des victimes qui ne font pas de déclaration ? Que doit faire l’employeur ? La loi bien-être oblige chaque employeur à analyser les risques auxquels les travailleurs sont exposés et à prendre les mesures qui s’imposent. La violence au travail peut être définie comme toute situation de fait dans laquelle en tant que travailleur on est menacé ou agressé physiquement ou psychiquement dans l’exécution de son travail. Cette violence s’exprime surtout dans des actes commis à un moment donné, comme des menaces et des agressions physiques (bousculer quelqu’un, lancer quelque chose, frapper) ou
6 SLFP argument
verbales (insultes, critique, médisance, brimades, ...). L’auteur peut être un collègue, un supérieur ou un subalterne, mais aussi un tiers. Par exemple un client au guichet d’un fournisseur. Les agressions de tiers à l’égard du personnel des services publics se manifestent de plus en plus fréquemment. Chaque semaine connaît son lot d’agressions dans la presse. A la police, chez les pompiers, le personnel enseignant, la SNCB, de Lijn…. les agressions font partie de leur quotidien. Si vous êtes confronté à de la violence au travail et que vous voulez le signaler ou si vous avez besoin d’aide, vous pouvez évidemment vous adresser à votre dirigeant ou à vos collègues. Vous pouvez aussi vous confier à la personne de confiance ou au conseiller en prévention aspects psychosociaux. Des procédures spécifiques existent aussi pour le dépôt de plainte contre l’auteur : une procédure informelle et une procédure formelle ainsi qu’une procédure devant le tribunal compétent. En Flandre, il est prévu que la personne de confiance interne de l’entité assure la tenue à jour du registre des faits commis par des tiers. Nous plaidons en faveur d’une banque de données centrale dans laquelle seraient enregistrés tous les cas d’agression à l’égard du personnel des services publics. Pas d’impunité, mais tolérance zéro Depuis plus de 10 ans, nous lisons des articles relatant l’aggravation de la violence et des agressions à l’égard des services de sécurité tels que
la police ou à l’égard des membres des services de secours. Certains réclament des sanctions plus sévères. Nous devons envoyer un signal fort aux auteurs et aux auteurs potentiels. Les secouristes, les policiers et le personnel des services publics en général méritent plus de respect. Le SLFP plaide donc en faveur d’une politique de « tolérance zéro » au niveau des agressions. Le fait que des pompiers et des ambulanciers doivent parfois se faire assister par la police lorsqu’ils reçoivent un appel, c’est le monde à l’envers. Les secouristes sont là pour sauver des vies, aider des victimes sans devenir eux-mêmes des victimes. Ils doivent pouvoir exécuter leur job sans entraves. Quiconque porte un uniforme ou se présente avec un gyrophare bleu risque de susciter la violence. C’est intolérable. Le législateur a entrepris des démarches. La Chambre examine en ce moment une proposition visant à rendre plus sévères les peines pour ces types d’agression. Le nouveau Code Pénal imposerait des peines plus lourdes pour les actes de violence commis sur les personnes exerçant une fonction publique. Prise de conscience Des peines plus sévères sont nécessaires. Le mieux serait encore d’essayer d’éviter la violence par la prévention, par des campagnes contre la violence et de veiller à ce qu’il y ait une prise de conscience au sein de notre société. Nos décideurs politiques doivent y être attentifs et dégager les moyens nécessaires. Car chaque incident est un incident de trop. Il ne suffit pas d’entraîner le personnel à des techniques de défense et à gérer l’agressivité, toute notre société doit prendre conscience de l’essence même de la tâche des secouristes et du respect qu’ils méritent. L’autorité doit s’y investir par le biais de symposiums, de témoignages, de campagnes de conscientisation, de présentations dans les écoles… Cindy WILLEM Responsable Communication mars 2020