IN MEMORIAM
Adieux avec les honneurs à un brillant pompier Le 26 mars, la grande famille des pompiers a fait ses adieux au sergent-major Jean-François « Jeff » Spelmans, qui a perdu la vie lors de l’incendie de l’ancien hôtel Sheraton Place Rogier.
Aider autrui était imprimé dans son ADN Le pompier Spelmans travaillait depuis 23 ans dans le service d’incendie de Bruxelles. Il était connu comme un collègue exemplaire qui savait inspirer et motiver les autres. Il était aussi passionné de bikepacking et d’escalade en montagne. En juillet dernier, il avait entrepris une nouvelle expédition et une tentative d’atteindre le sommet du Broad Peak à 8.051 mètres d’altitude et du K2, le deuxième pic le plus haut du monde (8.611 mètres), situé à la frontière entre le Pakistan et la Chine. Avec un ami, ils ont relevé le défi d’être les premiers Belges à escalader la deuxième montagne la plus haute du monde
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sans masque à oxygène ou l’aide de sherpas. Dans sa page Facebook, il faisait part de son vécu pendant l’expédition. Nous pouvons y lire comment il a interrompu l’année dernière son ascension pour venir en aide à Mustapha, un sherpa aussi appelé « hap » (high altitude porter), atteint d’un soudain mal d’altitude aigu et qui se trouvait en danger de mort.
© Facebook /Jeff Spelmans
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ors de l’intervention, notre collègue de 49 ans a été enseveli dans l’effondrement d’un escalator. Il a été extirpé dans les plus brefs délais, mais est décédé des suites de ses blessures. Immédiatement remplacé par une nouvelle équipe de pompiers, le reste de l’équipe a reçu une assistance psychologique. Le parquet a diligenté une enquête pour connaître les circonstances exactes de l’accident.
Jeff écrivait : « J’ai enfin trouvé ce que j’étais venu chercher ici. Je pensais qu’il se trouvait quelque part au-dessus de 8000m. Un savant mélange de performance, d’engagement, de partage voire même d’humanité. Au camp 3 du Broad Peak (7000 m) je l’ai trouvé en faisant le choix d’abandonner le ‘summet push’(tentative d’atteindre le sommet). En fait, il n’y avait pas de choix à faire. Il fallait faire preuve de bon sens et se bouger. Il nous a fallu plus de 17 heures pour arriver au camp de base avec un vie sauve et des accolades à n’en plus finir. Fier et très heureux d’une histoire qui se termine bien. » Il a interrompu son ascension en primeur sans hésiter pour amener le sherpa pakistanais en sécurité et lui sauver la vie. « Je suis secouriste à plein temps. Ma vocation est d’aider. » Adieux émouvants avec les honneurs Les pompiers ont formé une haie d’honneur lorsque le cercueil de leur collègue a été porté dans la caserne de l’avenue de l’Héliport le mercredi 23 mars. Une chapelle ardente a été mai 2022