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Respectez-nous !
by vsoa_slfp
Le nouveau gouvernement fédéral allait être un bébé de Noël avant la fin de l'année. Mais une soi-disant « super note » après l'autre est divulguée dans la presse. Les négociations sont très difficiles. Un nouveau gouvernement fédéral ? C'est pour plus tard.
Ce qui ressort de là, c'est que les négociateurs veulent saigner, plus que jamais, le secteur public. Même s'ils ne veulent pas l'admettre. La super note du formateur Bart De Wever (N-VA) veut « tempérer » la croissance des dépenses, pour ainsi dire. Tout dépend de la manière dont on veut le vendre. Pour le SLFP, cela ressemble à « économiser de l'argent ».
Les pensions visées
La Belgique compte actuellement quelque 2,6 millions de pensionnés. L'année dernière, le gouvernement a versé 60 milliards d'euros en pensions. M. De Wever veut réduire ce montant de moitié. Il faut donc trouver de l'argent ailleurs.... notamment au sein de l'État, et donc auprès du personnel de l'État. L'enjeu est de 2 milliards d'euros. Seuls 150 millions d'euros sont recherchés dans la politique ellemême, en supprimant le Sénat, en gelant les allocations destinées aux partis, les dépenses du Parlement, de la dotation royale, et en réduisant les indemnités de départ des parlementaires.
Toutefois, l'intention est de frapper de plein fouet les pensions des fonctionnaires. Augmentation de l'âge de la retraite par la suppression progressive des régimes préférentiels (militaires, cheminots, etc.), extension de la période de référence pour le calcul du montant de la pension (des 10 dernières années aux 20 dernières années de rémunération, et à terme sur la carrière complète à l'horizon 2050), suppression de la pension de maladie pour les agents statutaires, suppression de la péréquation ...
Incompréhensible
Les gouvernements successifs ont pris des mesures pour réduire les pensions et pour travailler plus longtemps. Le nouveau gouvernement poursuivra cette tendance. Les régimes préférentiels de pension et les tantièmes n'existent plus ou existent sans conséquences. Il s'agit de la nature du travail, de la pénibilité de certaines professions. Mais là encore, on ne parle pas de ces métiers pénibles, d'un régime qui peut conduire à une carrière plus courte. C'est incompréhensible !
Que le futur gouvernement mène des réformes est un fait, mais le SLFP réitère sa volonté d'y contribuer de manière constructive dans le respect des droits acquis et dans le respect du personnel.
Un dialogue social adéquat
Nous demandons également le respect des droits syndicaux, y compris une consultation sociale correcte. Il s'agit non seulement d'un élément essentiel, mais aussi d'une obligation légale.
Un exemple récent est l'arrêt du Conseil d'Etat annulant l'arrêté royal du 29 juin 2023 modifiant la non-activité avant la retraite pour le personnel de la police. Le gouvernement avait mis sur la table un projet d'AR au début de la commission de négociation, en disant que plus rien ne pouvait être changé au texte proposé. Les questions des syndicats sont également restées sans réponse, ce qui signifie que les négociations n'étaient pas terminées. Le gouvernement a néanmoins décidé de mettre fin aux négociations et de publier l’AR. Le Conseil d'État a jugé que la décision attaquée n'était pas soumise à l'exigence de forme substantielle d'une négociation préalable avec les syndicats représentatifs, ce qui a conduit à l'annulation de l'AR. Une belle victoire, mais surtout une victoire justifiée pour notre syndicat.
Patrick ROIJENS Président général du SLFP