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Magazine 01 2010 L E

M A G A Z I N E

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I N N O V E

Franco Dragone Le feu sacré

Mur Végétal Patrick Blanc nous initie au charme des jardins à la verticale

La Maison du Futur Un mix and match de confort et de technologie, de tradition et de désinvolture

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Franco Dragone 04 Rencontre avec un artiste qui jongle avec l’eau et le feu

La saga du briquet 10 Histoire d’un simple petit coup de pouce qui fait jaillir l’étincelle

Mur Végétal 16 Patrick Blanc nous initie au charme écolo des jardins à la verticale

Home, sweet home du futur 24 Quelques signes avant-coureurs d’un futur déjà très présent

Dans l’atelier de Jean-Luc Moerman 30 Un peintre / plasticien [belge] foisonnant, pluriel, moderne, à suivre

Magazine Stûv nr. 1 - Février 2010 Editeur responsable : Gérard Pitance, administrateur délégué Stûv s.a. 4 rue Jules Borbouse - 5170 Bois-de-Villers (Belgique) - gpi@stuv.com Direction, Coordination & Production : Wanabe, 161 Drève Richelle - 1410 Waterloo Office Park Chef de projet : Carole Detroz - Assistant de production : Julian Looze Direction artistique & Layout : François Tirou & Arnaud Grandjean Rédaction : Raoul Buyle - Pierre Dragomirov - Valérie Vernimmen Pre-press : Sylvain Dumont & Valérie Van Reepinghen pour Wanabe Print : Hayez - Responsable Communication Stûv : Serge Alhadeff

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STUV MAGAZINE I EDITORIAL

Tout change, rien ne change... De la mode cocooning très fin de siècle à la révolution high-tech, nous avons ouvert la voie, sans nous endormir sur nos lauriers, sans jamais nous asseoir sur nos valeurs. Être innovant, c’est faire la meilleure utilisation de notre mémoire et prendre le risque de l’invention. Plus qu’une manière de travailler, un état d’esprit. Les maîtres mots du XXième siècle, ergonomie, adéquation forme/fonction, rentabilité, grand nombre, ont été remplacés par un seul : design.

Innovation

Aujourd’hui, l’esprit maison s’est enrichi de nouvelles valeurs montantes, espace, architecture, qualité de vie, art, confort, dans un déferlement foisonnant d’idées, de formes et de matières. Avec une variante qui fait toute la différence : chez Stûv, on prend du recul, on mixe les références, on mélange le métal et le verre, le bois et la pierre, le classique et le contemporain, on invente une nouvelle histoire, celle des noces de la tradition et de l’imagination. On vous propose un catalogue qui est aussi un magazine de tendances qui expriment bien notre état d’esprit. Un état d’esprit que nous partageons avec vous. N’hésitez pas à nous donner votre avis ou vos idées at gpi@stuv.com

www.stuv.com

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FRANCO DRAGONE

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EN VUE I FRANCO DRAGONE

Dragone, un nom prédestiné pour un homme fabuleux qui s’est permis de rêver un monde meilleur et qui a voulu le partager avec déjà plus de 50 millions de spectateurs. Un visionnaire qui brille dans son domaine : la magie de spectacles riches en émotions. By Valérie Vernimmen

Nous regrettons tous deux de ne pas faire l’interview autour d’un bon feu de bois, bien au chaud. ‘ Shooting ’ oblige, l’interview a lieu dans un studio photo. Franco Dragone, pourtant plus habitué aux coulisses qu’aux feux des projecteurs en tant que metteur en scène du rêve à l’état pur, se prête au jeu de l’interview, l’œil pétillant, tout sourire. Normal, il incarne la nouvelle image des poêles et foyers Stûv. Une image foisonnante, plurielle, résolument innovante, à suivre.

UN LANGAGE UNIVERSEL Ses spectacles captivent les foules. Ils font vibrer les populations, quelles que soient leurs nationalités. Comment expliquer le succès planétaire de ce globe-trotter, resté terriblement attaché à la région de sa jeunesse, La Louvière ? “ Si je connaissais la recette, je m’efforcerais à ne pas l’appliquer. Par contre, il y a bien la volonté d’utiliser un langage universel. À l’origine, nous parlions tous une même et seule langue, qui s’est démultipliée en autant d’idiomes. Il existe encore un langage commun, celui des émotions. Je privilégie les archétypes émotionnels, bien plus que les archétypes sociaux ou culturels. Un Japonais pleure pour la même raison que nous, un Chinois rit pour les mêmes choses. Tout au plus, ces archétypes émotionnels sont-ils maquillés de culture et de principes d’éducation. Ce qui compte, c’est le cœur et non pas le masque, qui n’est que l’habillement des émotions. Dire que je viens pourtant de la ‘commedia dell’arte’ où le masque a toute son importance… ” Difficile pour Franco Dragone de définir les ingrédients nécessaires à un bon spectacle. “ Je crois que c’est comme l’art ou la musique : un tableau me parle et m’émeut, parce qu’il provoque quelque chose en moi. La poésie ou l’art, comme mes spectacles, ne racontent rien, mais parlent au cœur de chaque individu, et éveille des émotions en lui. Le spectacle est supposé apporter l’étincelle qui allumera un rêve au plus profond de lui. Il se crée sa propre histoire au départ des scènes. Je ne veux pas imposer aux spectateurs une référence, ni les forcer à rentrer dans mon monde par ma lorgnette. ” Le Rêve I Las Vegas Entre Bruxelles, Macao et Las Vegas. Dragone est un globe-trotter qui jongle avec l’eau et le feu. Photo : Tomek Rossa

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S’INSPIRER DU MONDE AUTOUR DE SOI Quand on est Franco Dragone, où trouve-t-on l’inspiration ? “ J’aime beaucoup le titre de l’ouvrage de l’Italien Gianni Rodari ‘ La grammaire de la fantaisie ’. L’inspiration vient de la vie, de la capacité à garder un regard innocent, neuf, décalé sur la vie. À l’instar des enfants. Peter Brook nommait l’intuition cet ‘obscur pressentiment’. Ce pressentiment me permet de faire d’emblée le tri, de retenir les idées qui se retrouveront dans le spectacle (…) Chaque spectacle est le reflet de la symbiose de la troupe que je réunis. Je n’impose pas un scénario à la réalité. Le scénario émerge de la réalité. Je construis au départ de l’existant. ” Dragone a créé un style à part, réinventé le cirque, mêlant les disciplines, les influences. Un style en avance sur son temps. “ S’il y avait

un quelconque ADN propre aux spectacles ‘Dragone’, ce serait une approche renouvelée à chaque spectacle. Ou la fraîcheur du regard. Je me distingue des autres ‘fabriques à rêve’ je crois, parce que je ne cesse de me remettre en cause. Comme dit précédemment, je m’imprègne du lieu et du pays. ” COMMENT UN VISIONNAIRE SE VOIT-IL ? Pour Franco Dragone, être visionnaire, “ c’est matérialiser, découvrir ce qui est latent. Les spectacles existent déjà… dans notre imaginaire collectif. Je me ‘contente’ de trouver le chemin pour les mettre en évidence et les partager. Je suis un explorateur de l’imaginaire. On ne peut pas être visionnaire, si on ne se lève pas le matin avec une envie ‘furieuse’ d’assouvir sa curiosité. ”

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EN VUE I FRANCO DRAGONE

Crown Macau I Chine Les spectacles hauts en couleurs du belge Franco Dragone captivent les foules. Ils font vibrer les populations, quelles que soient leurs nationalités.

“ Derrière tout ce que je fais, il y a de la curiosité, mais aussi une peur. Une peur terrible de mourir d’ennui. Garder un esprit vif et émerveillé, et rendre l’ordinaire extraordinaire permet de ne pas sombrer dans l’ennui. La routine peut être ludique. Je me bats contre la routine ou la lassitude qui pourrait s’installer dans la compagnie. Certains spectacles en sont à leur 3000e représentation. L’équilibre à trouver est tenu entre, d’une part, la mécanique bien huilée du spectacle où les artistes maîtrisent à merveille leur art, et, d’autre part, la légèreté qui permet à la magie d’opérer. Je les secoue pour m’assurer qu’ils gardent cette vulnérabilité qui donne au spectacle toute sa fraîcheur, même à la ‘nième’ représentation. ” Et pour imaginer l’impossible, comment procède-t-il ? “ Ma motivation pour le prochain spectacle me vient de ce que je n’ai pas réussi à faire précédemment. On repousse sans cesse les limites du réalisable.

Mon nouveau spectacle ‘ The House of Dancing Water ’ à Macao (en 2010) sera le plus grand spectacle aquatique jamais réalisé et le plus transdisciplinaire. Aligner des experts dans leur domaine n’apporte pas grand-chose. Par contre, quand quelqu’un de talent combine d’autres talents qu’au départ il ne soupçonnait pas, cela devient intéressant. ” UNE USINE À RÊVES ? Ses spectacles s’apparentent à de l’horlogerie fine, de la haute voltige, qui ne peut laisser aucune place à l’imprévu, pour d’évidentes raisons de sécurité. Comment dans une machine aussi rodée et maîtrisée laisser libre cours à la magie de l’instant ? Offrir un spectacle aussi merveilleux nécessite un travail acharné, une rigueur toute >

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La Louvière I Belgique Chaque spectacle est le reflet de la symbiose de la troupe de Franco Dragone. L’artiste n’impose pas un scénario à la réalité, le scénario émerge de la réalité.

EN VUE I FRANCO DRAGONE

“ Derrière tout ce que je fais, il y a de la curiosité, mais aussi une peur. Une peur terrible de mourir d’ennui. ”

> méticuleuse, une détermination farouche, un professionnalisme et une volonté de fer. “ Un spectacle pour être réussi doit être comme un avion, la technique passe au second plan, elle cède le pas à la beauté de l’engin, plus léger que l’air. Les prouesses techniques sont là au service de la poésie, mais ne peuvent pas prendre le pas, sous peine de casser ces instants magiques. ”

Franco Dragone a le cœur sur la main. Il se donne à fond dans ce qu’il entreprend. Il donne de son temps, de son aura, de son argent. Il prend son engagement social très à cœur. Sa notoriété lui permet de soutenir des projets citoyens, comme ceux menés par l’ASBL “ Espace Dragone ” créée à cet effet. “ Être connu et reconnu est un privilège. Cet avantage de pouvoir s’exprimer, il faut oser l’utiliser pour dénoncer des situations sociales inacceptables ou des politiques indignes. À mon sens, le futur sera fraternel, dans son sens humaniste et non pas religieux. Jacques Attali développe dans son livre ‘ Fraternité ’ l’idée que la fraternité - la considération de l’autre - regroupe les concepts de liberté et d’égalité. Parfois je me sens tel le bouffon du roi, qui met le doigt sur les contradictions de la société avec humour pour éveiller les consciences. Mais cela ne me dispense en aucun cas de proposer moi-même des solutions aux problèmes soulevés. J’ai des responsabilités sociétales telles que de créer de l’emploi. ” Le Rêve I Las Vegas Dragone a créé un style à part, réinventé le cirque, mêlant les disciplines, les influences.

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EN VUE I FRANCO DRAGONE

Né en 1952 près de Naples, élevé en Belgique, Franco Dragone a signé les plus belles réalisations du Cirque du Soleil : “ Nouvelle expérience ”, “ Saltimbanco ”, “ Alegria ”, “ Quidam ”. C’est lui qui a bousculé le Strip de Las Vegas en imposant la poésie et l’imaginaire au monde du strass et des paillettes dans des shows comme “ Mystère ”, “ O ” et “ Le Rêve ” ; il a mis en scène Céline Dion dans “ A New Day… ”. En 2000, il crée à La Louvière sa propre société de production spécialisée dans la création de spectacles et d’événements. Ses spectacles mêlent art théâtral, chorégraphie, commedia dell’arte, prouesses sportives, pyrotechnie, acrobatie et gymnastique olympique, performances musicales, multimedia et donne ses lettres de noblesse au cirque et au théâtre visuel. Metteur en scène, directeur artistique et producteur “ des spectacles les plus spectaculaires qui soient ” (dixit la presse unanime).

A New Day I Las Vegas Garder un esprit vif et émerveillé, et rendre l’ordinaire extraordinaire permet de ne pas sombrer dans l’ennui.

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Carmen I San Diego “ Je secoue mes artistes pour m’assurer qu’ils donnent au spectacle toute sa fraîcheur, même à la ‘ nième ’ représentation. ”

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Le Rêve I Las Vegas Les spectacles s’apparentent à de l’horlogerie fine, de la haute voltige, qui ne laisse aucune place à l’imprévu, pour d’évidentes raisons de sécurité.

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L’histoire L’histoire du Briquet Briquet du STUV9005_Book_02.indb 10

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PETITE ET GRANDE HISTOIRE I DU BRIQUET

Scraaaaaatch Faire craquer une allumette : un petit geste pour l’homme, un grand pas pour l’humanité. Mais saviez-vous que le briquet allumait les foyers, les pipes et autres cigarillos bien avant l’invention de ce génial petit bout de bois enduit à son extrémité d’un savant mélange de phosphore et de souffre. Un simple petit coup de pouce qui fait jaillir l’étincelle. By Raoul Buyle

Ils ont changé notre vie. Nous les utilisons tous les jours, au point que nous ne les regardons même plus. Les briquets ont pourtant une histoire, ces anonymes serviteurs qui nous soulagent de bien des corvées et nous procurent un réel confort. Le briquet avec molette, essence et mèche est une invention qui n’a pas cent ans. Avant cette époque, et même encore longtemps après, le silex, l’amadou, les balbutiements de la chimie et de l’électricité ont tenté de donner du feu. Comment imaginer aujourd’hui qu’il y a moins d’un siècle, faire du feu n’était pas aussi simple que l’on voudrait le croire ! D’après les experts, voilà à peu près 700 000 ans que l’homme commença à domestiquer le feu. Puis il y a eu deux silex que l’Homo Cavernicus, notre cousin Sapiens douillettement installé au fond des grottes de la préhistoire, frappait l’un contre l’autre. Très vite cette technique par percussion va s’affiner consistant à percuter une roche siliceuse

contre un minerai de fer, de la pyrite ou de la marcassite. Cette action permettait l’obtention d’étincelles pour embraser des variétés de champignons comme l’amadou ou des mousses séchées. C’est sans doute la technique du “ briquet ” la plus ancienne connue en Europe, il y a 15 000 ans environ. Plus tard, la pyrite sera remplacé par un alliage de fer et de carbone, donc de l’acier, qui permet de fournir des étincelles plus grosses, plus brillantes, plus chaudes. Et surtout en plus grand nombre. Les briquets à silex, toujours utilisés dans certaines régions reculées d’Afrique ou d’Asie, servaient encore très récemment en Europe. Il y a moins d’une cinquantaine d’année on les trouvait encore sur les marchés de Grèce, de Bulgarie ou de Turquie, faisant souvent partie de l’équipement de survie des bergers isolés dans la montagne.

Le briquet Bic I France Un simple coup de pouce qui, en une fraction de seconde, allume le filet de gaz de votre briquet.

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Le briquet avec molette, essence et mèche est une invention qui n’a pas cent ans ; collection privée.

Le briquet Bic I France 1973 Campagne de lancement du briquet Bic extra plat.

MINI TAILLE, MINI PRIX, MAIS IL FAIT LE MAXIMUM Initié par un français, Marcel Quercia, le briquet à gaz sera à la flamme ce que le prêt-à-porter fut à la mode : un formidable vecteur d’innovation. Et un moyen chic et pas cher pour allumer les feux de la modernité. Un simple petit coup de pouce qui, en une fraction de seconde, allume le filet de gaz de votre briquet. Fallait y penser ! Dans les années 60, pour recharger un briquet à gaz vide, il suffit de changer sa cartouche chez le buraliste. Dix ans plus tard, les Parisiennes ne prendront même plus la peine de recharger leur Dupont de poche plaqué or, elles jetteront leur briquet Bic à la poubelle avec la même désinvolture suivant laquelle elles ont brûlé leur soutien-gorge au bûcher du féminisme. Avec 5 millions de briquets vendus chaque jour, Bic est le leader mondial sur le marché. Pour votre information, sachez qu’en 2005, le célébrissime briquet jetable tout en plastique est entré, par la grande porte, dans les collections permanentes du Museum of Modern Art (MoMa) de New York, au département Architecture et Design.

ALLUMETTE, ALLUMETTE, JE TE PLUMERAI… Géniale allumette. Elle a été inventée en 1805 par K.Chancel, assistant du professeur Thénard, à Paris. Il s’agit d’une petite tige de bois ou de carton, destinée à créer une flamme, grâce à son extrémité enduite d’un produit chimique inflammable par simple friction. Le mélange inflammable contenait du chlorate de potassium, du soufre, du sucre et du caoutchouc. Il s’enflammait lorsqu’il était plongé dans un petit flacon d’amiante rempli d’acide sulfurique. Cette sorte d’allumette, aussi onéreuse que dangereuse, ne connaîtra pas un succès fulgurant. Pas tout de suite. La fameuse “ allumette suédoise ”, nationalité de son inventeur Gustaf Erik Pasch, date de 1844. Elle est aussi appelée “ allumette de sûreté ” du fait qu’elle nécessite un grattoir spécial, dont les éléments chimiques interagissent avec ceux de l’extrémité de l’allumette pour s’enflammer. Limitant [presque] totalement les risques d’embrasement anarchique et les vapeurs toxiques.

Le Ronson I USA 1950 Dans la mythologie des briquets de table, le Ronson truste la première place.

Dupont I France Un geste élégant, celui du premier briquet à gaz de luxe.

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PETITE ET GRANDE HISTOIRE I DU BRIQUET

Un Zippo sinon rien ! Le Zippo I Vietnam 1940 Les GI’s ont largement popularisé l’image “ virile ” du Zippo.

Le Zippo I Anatomy Georges Blaisdell voulut un briquet type tempête (à essence) à la fois beau à regarder, simple à utiliser et, surtout, fiable.

Le Zippo I USA 1931 Sa grande idée : un fermoir qui clique et qui claque quand on l’ouvre.

1931, Bradford, Pennsylvanie. Selon la légende, Georges Blaisdell aurait demandé à un ami élégant : “ Vous qui êtes si chic, pourquoi n’avez-vous pas un briquet qui ait plus d’allure ? ” (“ You’re all dressed up. Why don’t you get a lighter that looks decent ? ”) Piqué, son ami lui répondit : “ Mais, il marche ! ”. Ainsi le créateur voulut un briquet à la fois beau à regarder, simple à utiliser et, surtout, fiable. Sa grande idée fut de relier le fermoir à la partie inférieure d’un briquet type tempête (à essence) par une charnière soudée. Un fermoir qui clique et qui claque quand on l’ouvre. Ainsi, l’utilisateur pouvait utiliser son briquet d’une seule main. Un geste viril, s’il en est, qui colle bien à l’image du “ cow-boy Marlboro ” véhiculée à l’époque. [Un beau mec solidement burné qui mourra d’un cancer du poumon vingt ans plus tard.] Pour finir sa création, Blaisdell a l’idée d’entourer la mèche d’une grille de protection contre le vent. Zippo ? Un nom inspiré de celui d’une nouvelle invention géniale de 1930 : le zip, la fermeture éclair, qui fait fureur en Amérique. Ce patronyme génial passera à la postérité comme klaxon, frigo ou kleenex. Et les anecdotes guerrières de foisonner à propos de cet “ obscur objet du désir ” cher aux garçons. Un Zippo en argent aurait sauvé la vie du soldat Ryan parachuté sur les plages de Normandie, en arrêtant une balle allemande. Pendant la sombre guerre du Viêt-Nam, un “ Zippo Raid ” consistait à détruire par le feu un village supposé tenu par les Viêt-Congs ; les GI’s utilisant leur zippo pour ce faire. On préfère de loin cette histoire d’un Bob Marley, pacifiste, qui ne pouvait allumer ses “ cigarettes qui font rire ” qu’avec un Zippo fabriqué en exclusivité pour lui. Sinon ça ne le faisait plus rire du tout… À lire : “ La Folie des briquets ” de Juan Manuel Clarck ; aux éditions Flammarion “ La légende du Briquet ” de Ad. et Alice Van Weert ; aux éditions du Collectionneur.

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Allumage, le bon départ ! Les émissions de fumées et de particules fines peuvent être réduites grâce à une nouvelle méthode d’allumage pour les poêles et les inserts à portes escamotables. Jusqu’à maintenant pour allumer un feu, nous utilisions des journaux et du petit bois, et nous entassions le bois par dessus comme nous l’avaient appris nos grands-parents. De nouvelles observations nous montrent que, lorsque le feu est allumé par le haut et brûle vers le bas, comme pour une bougie, les émissions de polluants peuvent diminuer fortement. Comment faire ? Préparez un “ kit ” d’allumage composé de 4 bûchettes de hêtre bien sec (section transversale de 3 x 3 cm et longueur environ 20 cm) et un allume-feu (par ex. laine de bois trempée dans de la cire). Ensuite, empilez des bûches (bien sèches) en croix ou en long dans le poêle, en ayant soin de laisser un peu d’espace libre entre celles-ci. Les grandes bûches sont placées en bas, les plus petites en haut. Les arrivées d’air devront être complètement ouvertes. Puis, placez le module d’allumage sur (et non sous !) la pile de bois. Une allumette suffit pour allumer le feu. Pendant la combustion, le bois brûle peu à peu, de haut en bas. Par rapport à l’allumage par le bas, cette combustion se déroule plus lentement et peut mieux être contrôlée. Les gaz résiduels se retrouvent dans la flamme incandescente et sont presque entièrement brûlés.

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Tout vert Tout BLANC STUV9005_Book_02.indb 16

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STUV MAGAZINE I PATRICK BLANC

Les plantes savent se cacher pour se protéger et même pousser à l’envers ou affronter sans broncher la plus improbable des façades. Et les jardins verticaux de Patrick Blanc de prouver qu’il n’existe aucun terrain véritablement hostile. Frappé par le rayon vert de la biodiversité, cet artiste botaniste n’a de cesse d’observer, d’étudier, de décrypter et de reproduire le monde des sous-bois tropicaux. Entre ciel et bitume. By Raoul Buyle

Cela fait toujours le même effet quand l’homme rend hommage à la nature. Bluffé, tout petit devant tant d’intelligence pratique, il rêve de villes vertes et luxuriantes, d’immeubles de 30 étages aux façades accueillant les oiseaux. La végétation dans la ville, c’est l’un des grands défis du XXIe siècle. Botaniste notoire bien avant que les jardins ne suscitent un engouement général, chercheur au CNRS, Patrick Blanc nous initie aux secrets des “ jardins verticaux ”. Bien plus qu’une spectaculaire tendance décorative, ces espaces verts d’un genre nouveau offrent l’occasion de ramener la vie et la végétation à l’intérieur de nos cités. Il est vrai que Patrick Blanc parcourt les forêts tropicales depuis l’âge de 19 ans. C’est là qu’il a observé les formes les plus étranges d’espèces végétales survivant dans des conditions extrêmes, colonisant la roche, s’épanouissant dans la pénombre, palliant l’absence de terre. De là à les apprivoiser… À 8 ans déjà, il rêve devant les cascades du bois de Boulogne, pêche des têtards et dorlote des poissons exotiques dans sa chambre. Cela sous-entend de reproduire les éléments d’un micro écosystème. Il faut chauffer, éclairer, filtrer, faire pousser des plantes qui absorbent les nitrates en surplus. Rien à voir avec un bocal de poissons rouges ! Aujourd’hui, les murs végétaux de Patrick Blanc l’ont rendu mondialement célèbre et nous empêchent de cauchemarder sur des villes du futur toutes grises. Tout à la fois scientifique, artiste et écolo, il a inventé un nouveau “ tabernacle ” de la biodiversité et compose ses arrangements verticaux sans limite de surface ni de hauteur, rencontrant avec bonheur les préoccupations écolos et esthétiques dans l’air du temps.

Paris I Rue d’Alsace Les murs végétaux de Patrick Blanc nous empêchent de cauchemarder sur des villes du futur toutes grises.

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Bruxelles I 14 Rue Belliard Près de sept mille plantes, cent cinquante variétés différentes, recouvrant six cent m² de façade.

Bien plus qu’une spectaculaire tendance décorative, ces espaces verts d’un genre nouveau ramènent la végétation à l’intérieur de nos cités.

Artiste et écolo, Patrick Blanc nous initie à la biodiversité verticale. BIODIVERSITÉ VERTICALE Dans la forêt tropicale, Patrick Blanc est comme un poisson dans l’eau. La canopée, les sous-bois, les fonds des ruisseaux, la moiteur de l’air, il les connaît par coeur. Entre deux rendez-vous dans le monde, le créateur revient régulièrement herboriser à l’ombre des grands arbres. Les fougères, les orchidées, les hépatiques, les acanthacées, les mousses et les lianes : il n’a de cesse de les observer pour mieux reproduire ailleurs cette ambiance de sousbois. La façade du musée du Quai Branly, la cour de l’hôtel Pershing Hall ou la Fondation Cartier à Paris, l’aéroport de Singapour, l’Emporium à Bangkok ou le Taipeh Concert Hall à Taïwan, ses murs végétaux verdissent sur tous les continents. À Bruxelles, des fougères et autres plantes alpinistes jouent les acrobates en se faufilant entre les fenêtres du 14 Avenue Belliard. Un challenge pour le botaniste qui ne se sera jamais exprimé sur une surface aussi vaste : près de 7.000 plantes, 150 variétés différentes, recouvrant 600 m2 de façade. Véritable fresque vivante aux allures de jungle tropicale, la technique du “ mur végétal ” est basée sur une pratique de culture qui permet de végétaliser n’importe quelle surface verticale, en s’affranchissant des problèmes de poids du substrat. La technique repose sur une constatation : pour prospérer, une plante n’a pas besoin de terre mais d’une surface stable où les racines peuvent se fixer et d’une réserve d’eau et de sels minéraux. Une fine pellicule d’humus, souvent stabilisée par des mousses, suffit. Ce substrat, superficiel mais très riche, est parcouru par les racines des plantes qui représentent une part importante de la biodiversité. “ Un feutre synthétique pour diffuser l’eau par capillarité, un arrosage intermittent pour empêcher les algues et les mousses de se développer, à force de tâtonnements et de débordements, le mur végétal a pris forme. Après, je n’ai fait qu’améliorer le système. ” 18

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STUV MAGAZINE I PATRICK BLANC

IMPRESSIONS CHLOROPHYLLE On connaissait les muralistes qui ravivent le triste béton de nos villes par leurs fresques bigarrées. On découvre l’habillage naturel des façades, emblématique d’une nouvelle approche de l’immobilier urbain : fonctionnelle, performante, élégante, respectueuse de son environnement. Pleinement en phase avec les enjeux de notre époque. Encore faut-il canaliser cet enthousiasme pour ne pas se faire “ bouffer ” par un végétalisme sauvage. Dans le cas d’une colonisation anarchique, les racines pénètrent les fissures qui s’agrandissent et la croissance verte est alors responsable du descellement progressif des blocs de la construction. C’est le syndrome des ruines d’Angkor.

Il faut donc installer un système d’irrigation pour que les racines soient continuellement alimentées en eau et ne s’insinuent pas partout pour “ chercher à boire ”. Avantages : cet aménagement protège la façade, a des propriétés d’isolation acoustique et thermique et, par ses échanges avec le milieu ambiant, participe à la purification de l’atmosphère de la ville. Avec, en guests stars, le retour des oiseaux, lézards et autres grenouilles arboricoles !

Face à un mur végétal, on ressent une impression de liberté, de foisonnement, d’exubérance.

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STUV MAGAZINE I PATRICK BLANC

“ Face à un mur végétal, on ressent une impression de liberté, de foisonnement, d’exubérance ”, conclut Patrick Blanc. Il y a même parfois des surprises, comme l’arrivée d’espèces sauvages dont les spores se sont glissées dans les racines des plantes que j’achète sur le marché de Chatuchak, à Bangkok, ou dans la luxuriante pépinière de Tanavasti Fern Garden. Une ou deux fois par an, il faut alors tailler, désherber, maîtriser la vie qui s’installe comme dans un jardin. Ou laisser aller l’anarchie. www.murvegetalpatrickblanc.com

Paris I Musée du Quai Branly À la fois scientifique, artiste et écolo, Blanc a inventé un nouveau “ tabernacle ” de la biodiversité verticale.

Madrid I Caïxa Forum Les plantes savent se cacher pour se protéger et même pousser à l’envers ou affronter la plus improbable des façades.

Japon I 21st Century Museum Kanazawa Véritable fresque vivante aux allures de jungle tropicale, la technique du “ mur végétal ” permet de verdir n’importe quelle surface.

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Fly me to the moon Tout le monde en parle. Depuis que la sonde Lunar Prospector a trouvé des milliards de m³ d’eau (surgelée) sur la Lune, c’est devenu the place to be. Le nouvel Eldorado. Résolument l’astre le plus glamour de la saison. Envie de passer une lune de miel en orbite, de crapahuter du côté de la Mer de la Tranquillité ou de faire un petit tour dans l’infiniment grand ? Mission pas impossible du tout. Loin des fantasmes de la science-fiction, les bribes d’une nouvelle forme de tourisme se dessinent : le tourisme spatial.

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Home, sweet home du FUTUR STUV9005_Book_02.indb 24

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TENDANCE I MAISONS DU FUTUR

À quoi ressemblera notre habitation en 2050 ? À un module de mutant, façon roue de hamster, adapté à nos besoins vitaux ou bien à un immeuble high-tech XXL avec forêt à tous les étages ? Entre science et fiction, les logiques diffèrent, unies par une évidence : la maison de demain sera avant tout la nôtre, un mix and match de confort et de technologie. Voici quelques signes avant-coureurs d’un futur déjà très présent. By Pierre Dragomirov

À une époque où le maître mot est “ innovation ”, une voiture électrique, un fauteuil design, une lampe basse consommation, une cheminée en verre à double foyer ou un robot électroménager aussi efficace qu’un chef étoilé, ne se contentent plus d’être simplement utilitaires. Ils se doivent aussi d’être beaux, performants, accessibles. Les industriels inventent des produits de plus en plus malins qui améliorent la qualité de vie, des moyens de transport de plus en plus rapides, écologiques et silencieux, des matériaux de plus en plus efficaces, préfigurant ainsi un avenir hautement technologique. High-tech mais écolo. En pleine évolution grâce aux outils informatiques qui libèrent la forme et débrident l’imagination des architectes et des designers, l’habitat du futur s’émancipe des modèles standardisés. Non, nous n’aborderons pas la seconde moitié du XXIe siècle en combinaison argentée, pas plus que nous déjeunerons d’un bœuf en daube lyophilisé et d’H2O en injection. Les contraintes de demain seront [sans doute] les mêmes que celles d’aujourd’hui : s’adapter aux familles à géométrie variable, au travail à domicile, aux nouveaux styles de vie urbains. L’espace sera plurifonctionnel ou ne sera pas, pour mieux répondre à une mixité des usages, voire susciter de nouvelles formes de comportement social. Dans un livre* paru à l’occasion du 50e anniversaire du Centre scientifique de technique du Bâtiment, ingénieurs et sociologues se sont livrés à un exercice de prospective pour dégager les grandes tendances d’évolution de l’habitat.

Moby I Living Tomorrow Brussels L’idée de demain : vivre en autarcie dans un “ nid ” confortable, pouvoir s’enfermer dans sa “ bulle de silence ” pour se ressourcer.

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(*) À lire : “ Le Bâtiment demain et après-demain ” sous la direction d’Alain Maugard, président du CSTB, rédigé par Isabelle Duffaure-Gallais, avec le concours de Michel Rubinstein ; aux Éditions du CSTB.

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Manned Cloud I London Un savant mix and match de confort et de technologie.

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TENDANCE I MAISONS DU FUTUR

NI ROBOT, NI ASTRONAUTE Scène de la vie quotidienne d’une famille européenne un matin de 2050. Papa, tout en se brossant les dents, jette un œil au bulletin météo et aux cours de la Bourse qui se sont affichés dans un coin du miroir de la salle de bains. Ni chute de pluie ni chute des cours à l’horizon. Maman, restée au lit, fait son marché pour le repas de midi en tapotant sur le clavier de son ordinateur intégré dans sa table de nuit. Les enfants prennent leur petit déjeuner dopé à la vitamine C, consciencieusement préparé par le frigo. Ce même frigo nous préviendra également de l’épuisement des stocks de lait ou si la date de consommation des yaourts est périmée. Et il affichera des menus light sur un écran quand le pèse-personne lui aura signalé une prise de poids préoccupante ! Ceci n’est qu’un rapide aperçu des multiples services intelligents que pourrait nous rendre après-demain un “ smart home ” pensé pour nous obéir au doigt et à l’œil, anticiper nos désirs, faciliter nos loisirs, nous affranchir des tâches ménagères, veiller sur notre santé, notre confort, notre sécurité, tout en nous gratifiant d’aimables économies d’énergie !

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LA TACTIQUE DE LA DOMOTIQUE L’idée de demain : vivre en autarcie dans un petit nid confortable. On pourra “ sculpter ” l’ambiance sonore de son appartement, s’enfermer dans sa “ bulle de silence ” pour se reposer [notamment grâce à de petits haut-parleurs intégrés qui diffusent un contre-bruit neutralisant les nuisances sonores]. D’autres capteurs et oeilletons électroniques mesureront la qualité de l’air, commanderont l’éclairage, réguleront pièce par pièce le chauffage et la climatisation, préviendront les intrusions. Chez soi, on pourra faire l’été en hiver et le printemps sous la canicule. Facile, il suffit d’ouvrir les volets avec vue sur un jardin en fleurs ou sur une plage de l’océan Indien : en fait, les vitres sont équipées de cristaux liquides qui s’opacifient pour devenir de vastes écrans TV ou retrouvent leur transparence, graduellement ou totalement, au choix. Des vitres autonettoyantes, bien sûr. Une technique, en cours de mise au point, prévoit des vitrages recouverts par un oxyde de titane qui produira, par réaction catalytique sous l’action du rayonnement ultraviolet de la lumière du jour, des radicaux libres capables de casser n’importe quelle molécule organique, graisse, boue et autre trace de doigt, et de la convertir en dioxyde de carbone et en eau. Quant à la poussière, elle sera aspirée avant même son apparition. Un mot d’ordre : prévenance, précision, discrétion. Toute la philosophie des “ interactions implicites ” repose sur ce principe : faire que l’utilisateur n’ait pas à réclamer de l’aide au système domotique, mais que celui-ci, en exploitant toutes les caractéristiques de son environnement, anticipe au mieux les besoins des occupants d’une maison. Un exemple concret ? On peut imaginer qu’il projette les photos que le maître de maison et son épouse auront prises pendant leurs vacances et dont ils parleront à leurs invités, au débotté, pendant un dîner.

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Domsai I Think Green Les “ terraniums ” du designer Matteo Cibic sont des micro-

Dexia I Projet développé par Dark Un éclairage ultra performant lié à un système domotique qui anticipe les besoins des occupants de la maison.

S T U V M A G écosystèmes A Z I N E complètement I FRAN C Oet D R A G O étanches. NE scellés parfaitement

Dexia I Home sweet home du futur Entre science et fiction, les logiques diffèrent, unies par une évidence : la maison de demain sera avant tout la nôtre.

LA MÉTHODE H²O En 2050, il est probable qu’au moins une personne sur quatre vivra dans un pays affecté par des pénuries d’eau douce chroniques ou récurrentes. Le prix du m³ d’eau devrait s’envoler en raison des coûts de dépollution et autres techniques d’assainissement. On estime que l’eau sera d’une qualité si pure que, dans 50 ans, on pourra se baigner dans la Seine à Paris. Et boire la tasse sans risquer une dysenterie. En contrepartie, on s’attachera à réduire notre consommation partout où c’est possible, sans réduire le confort. Par exemple, on adoptera des robinets électroniques ou temporisés [qui s’arrêtent automatiquement], et on récupérera les eaux de pluie pour arroser le jardin et laver la voiture, voire, moyennant une filtration bactérienne électronique, pour laver le linge. On utilisera des techniques “ sèches ” : nettoyage de la vaisselle par ultrasons, WC équipés de désintégrateurs à laser, douches à l’ozone. Le coût du chauffage devrait sérieusement baisser en raison d’un meilleure isolation thermique et d’appareils toujours plus performants. Les tuiles du toit, par exemple, et les volets seront remplacés par des capteurs photovoltaïques qui produiront de la chaleur. La grande nouveauté en ville, ce sera la centrale de cogénération. Une bonne manière de se décharger des contraintes d’une chaudière et de disposer des puissances nécessaires aux moments opportuns. Installée au niveau du quartier, elle produira de la chaleur et de l’électricité consommées à la demande par chaque foyer. Living Tomorrow I La maison de demain À Bruxelles. Un projet (ouvert au grand public) qui jette un regard sur nos modes de vie de demain, sur la Maison, le Bureau et les Industries créatives du futur.

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Sauver

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les arbres De nouveaux engagements en faveur de la lutte contre la déforestation, responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, ont été pris à Copenhague avec les projets Redd et Redd-plus des Nations unies, qui prévoient des financements pour soutenir les actions contre le déboisement, les dégradations et le mitage du patrimoine forestier. Mais aussi des aides à destination des pays protégeant efficacement leurs forêts (une idée défendue notamment par le Costa-Rica et la Guyane). La déforestation évitée sera, elle aussi, indemnisée.

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Étonnamment multicolore STUV9005_Book_02.indb 30

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DANS L’ATELIER DE I JEAN-LUC MOERMAN

Son œuvre, Jean-Luc Moerman la commence sur une toile, la continue parfois sur des stickers géants qu’il colle ici et là, dans la ville, et la termine souvent sur les murs d’un musée. Une peinture “ virale ”, toujours en mouvement, qui montre l’artiste [belge] tel qu’il est : foisonnant, pluriel, moderne, à suivre. By Raoul Buyle

Fréquemment ses “ graffitis ” aux volutes pop psychédéliques dépassent les limites de ses tableaux pour parcourir les murs, les sols, les plafonds d’un musée ou d’un lieu public désaffecté, pour tatouer les rues ou le corps d’une pin-up vue dans un magazine. Parfois, Jean-Luc Moerman intègre même l’univers d’une boutique de luxe en customisant la vitrine ou un sac à main de grande marque pour lui donner une nouvelle dimension, totalement inattendue. Autodidacte, cet artiste [belge] conçoit son travail “ comme la prolifération anarchique des fragments polymorphes d’une construction biomorphique qui chercherait à se donner corps ”. Les formes sont abstraites mais profondément organiques, les couleurs sont dopées à la vitamine C et les motifs semblent relever de logotypes tout en étant en perpétuelle mutation. Des formes indéfinissables constituées de traits noirs qui cernent des aplats de couleurs vives et sont à la croisée de la peinture contemporaine et de l’art du graffiti, des bandes dessinées mangas et des nouvelles technologies numériques. L’art de Jean-Luc Moerman n’est jamais à un seul endroit : il est toujours en mouvement, ici et partout à la fois. C’est une peinture en perpétuelle extension, qui se nourrit de tout, ingérant les influences les plus diverses, afin de se transformer sans fin. Cet effet de propagation et d’explosion étant la signature même des oeuvres étonnamment multicolores de Jean-Luc Moerman.

Détail peinture murale I Centre BPS22 à Charleroi Peintre de l’exubérance, Moerman fait éclater un espace dont il ne semble jamais avoir assez pour faire jaillir sur d’immenses panneaux la lave fluorescente d’un grand feu multicolore.

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Jean-Luc Moerman I Atelier à Dworp L’artiste produit un art apte à diffuser de l’énergie dans tous les interstices de la vie urbaine et artistique.

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DANS L’ATELIER DE I JEAN-LUC MOERMAN

À voir les œuvres de Jean-Luc Moerman, il serait aisé de situer sa démarche à la croisée d’un street art, désormais reconnu voire officialisé, et des formes parmi les plus avant-gardistes de la peinture contemporaine. Si l’on s’en tient à ses premiers dessins, réalisés principalement entre 1988 et 2004, il est possible de leur trouver une filiation évidente dans les tags urbains de la scène new-yorkaise, principalement parce que c’est à cette époque que Jean-Luc réalise ses premières interventions remarquées notamment sur la façade du Botanique et sur les murs du Cirque Royal à Bruxelles. Attentif aux formes d’expressions situées dans les marges de la société, l’artiste bruxellois revendique la dextérité technique de ces artistes de rue, leur aisance gestuelle, leur inventivité formelle, leur liberté d’action, sans omettre la revendication sociale qui les motive… tout en avouant qu’il n’ait lui même jamais “ bombé ”. En fait, son travail ne craint pas les limites : son œuvre, il la commence sur une toile et la continue parfois sur des stickers géants qu’il colle un peu partout dans la ville, (“ Les auto-collants sont comme les points d’impact d’une explosion qui a lieu dans mon atelier, et puis qui sort pour aller dans les rues. C’est ma façon de m’approprier la ville ! ”). Et peut la reprendre, quelques années plus tard, comme s’il intervenait pour révéler ce qui a toujours été là. Il est remarquable de noter que lorsque Jean-Luc Moerman est retourné à New York, en 2007, des personnes qui avaient collecté ses stickers, plus de quinze ans auparavant, l’ont immédiatement identifié.

Robot Zoloat I 2007 Une sculpture tatouée XXL en hommage au mangas japonais qui le fascinent depuis son long séjour au Japon ; polyester, acrylique, vernis carrosserie.

ARTY SHOW Peintre de l’exubérance, Jean-Luc Moerman fait éclater un espace dont il ne semble jamais avoir assez pour faire jaillir sur d’immenses panneaux la lave fluorescente d’un grand feu multicolore. Comme ce fut récemment le cas au centre culturel B.P.S 22 de Charleroi. Intitulé Connecting Everything, le projet de l’artiste rassemble, pour la première fois dans un même lieu, la plupart des supports sur lesquels Jean-Luc Moerman a produit son œuvre. Outre une immense peinture murale qui occupe la totalité des murs, du sol et des plafonds du bâtiment annexe, il présente également des peintures sur toile ou aluminium, des sculptures tatouées, des objets peints, des images détournées et autres découpages de vinyles ou mousses, sur lesquels se répandent des flots de couleurs vives cernées de noir. Entre l’atelier, la rue et l’espace d’exposition, Moerman génère une circulation constante d’œuvres hybrides qui procèdent par contamination, tatouage, mutation. Cette approche hors du commun dans l’art contemporain, offre à l’œuvre une dynamique qui lui permet de transcender la question des supports. Plutôt que d’adhérer à une pratique picturale identifiée ou à une catégorie esthétique “ classique ”, Jean-Luc préfère produire un art apte à diffuser de l’énergie dans tous les interstices de la vie urbaine et artistique. C’est dès lors, potentiellement, l’ensemble des formes nous entourant qui peuvent devenir le théâtre de ses interventions artistiques. À Bruxelles, à Shanghai, à Barcelone, à Munich. Les projets de ses futures expositions sont multiples, à l’image de cet artiste cosmopolite, souvent copié, jamais égalé. Installation I Centre BPS22 à Charleroi, 2008 Une peinture murale occupe la totalité des murs, du sol et des plafonds du bâtiment annexe de l’exposition.

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Pour plus d’informations sur l’artiste et les lieux de ses prochaines expositions : www.jlmoerman.com

“ Je construis un univers, j’invente une réalité polymorphe, faite d’objets mutants, d’êtres hybrides, qu’aucun référent n’a le pouvoir d’expliquer ”.

Peintures murales I Bruxelles 2005 Autodidacte, il conçoit son travail “ comme les fragments d’une construction organicomécanique qui cherche à se donner corps ”.

Pamela Anderson tatouée I 2007 Le tatouage, un acte ancestral qui marque à jamais les appartenances et les histoires singulières des humains ; feutre sur papier.

“ À travers les femmes tatouées, je cherche à faire se rencontrer deux mondes extrêmes dans mon travail. D’une part, l’artifice le plus extrême, les pin-up des magazines répondant à des canons esthétiques (qui s’éloignent de plus en plus de la réalité pour devenir virtuels), et d’autre part, le tatouage, acte ancestral par lequel les sociétés traditionnelles désignent, marquent, impriment à jamais, les appartenances et les histoires singulières des humains. ”

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Dans l’atelier I Dworp Près de Bruxelles, Moerman a installé son atelier, à la croisée de l’art du graffiti, des mangas et des nouvelles technologies numériques.

DANS L’ATELIER DE I JEAN-LUC MOERMAN

Plutôt que d’adhérer à une pratique picturale clairement identifiée, Jean-Luc Moerman préfère produire une œuvre apte à diffuser de l’énergie dans tous les interstices de la vie urbaine et artistique. Peinture murale I Show-room Stûv, 2008 Parfois, l’artiste intègre l’univers d’une grande marque en customisant un décor pour lui donner une nouvelle dimension, totalement inattendue. Photographe : Jean-Luc Laloux

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DANS L’ATELIER DE I JEAN-LUC MOERMAN

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Magazine 01 2010 L E

M A G A Z I N E

D ’ U N

M O N D E

Q U I

I N N O V E

Franco Dragone Le feu sacré

Mur Végétal Patrick Blanc nous initie au charme des jardins à la verticale

La Maison du Futur Un mix and match de confort et de technologie, de tradition et de désinvolture

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Côté pile, un magazine de tendances qui expriment bien l’état d’esprit de la société Stûv. Un esprit d’innovation qui s’enrichit de nouvelles valeurs montantes, écologie, architecture, art, confort, environnement, dans un déferlement foisonnant d’idées, de formes et de matières que l’on retrouve dans le catalogue, côté face.


Catalogue 01 2010

STÛV 30-UP

UN E TAT D’ESPRIT

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Côté pile, un magazine de tendances qui expriment bien l’état d’esprit de la société Stûv. Un esprit d’innovation qui s’enrichit de nouvelles valeurs montantes, écologie, architecture, art, confort, environnement, dans un déferlement foisonnant d’idées, de formes et de matières que l’on retrouve dans le catalogue, côté face.

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Catalogue 01 2010

STÛV 30-UP

UN E TAT D’ESPRIT

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