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À 98 et 95 ans, deux femmes témoignent

Une vie heureuse

Ginette Kolinka avec Marion Ruggieri

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Ginette Kolinka, qui va fêter ses 98 ans, habite le même appartement depuis qu’elle a dix ans.

Elle a toujours vécu là, rue JeanPierre Timbaud, au cœur de Paris, à l’exception de trois ans : de 1942 à 1945.

Cet appartement, c’est sa vie qui défile devant nos yeux. Il y a les portraits de ceux qui ne sont pas revenus de Birkenau : son père, son petit frère, son neveu.

Les disques d’or de son fils unique, Richard, batteur du groupe

Téléphone.

Les photos de ses cinq sœurs, Ginette est la cadette, des petitsenfants, des arrière-petits-enfants.

Les dessins des écoliers, à qui elle raconte désormais son histoire, tous les jours, aux quatre coins de la France.

Et même les meubles qu’ont laissés les « collabos »

La mort en échec

Isabelle Choko et Pierre Marlière

En septembre 1939, les Allemands envahissent la Pologne. Izabela Sztrauch, qui survivra et deviendra Isabelle Choko, a 11 ans. Son enfance s’arrête du jour au lendemain lorsqu’elle est envoyée dans le ghetto de Lódz avec ses parents. Elle y perd son père de malnutrition et de mauvais traitements. A 15 ans, elle est déportée à Auschwitz, puis à Waldeslust et Bergen-Belsen.

La peur et la nudité. Le travail forcé, le froid, les coups, la promiscuité, la faim. La maladie et la mort, partout. Mais aussi les quelques moments de grâce et de fraternité. Le courage d’un prisonnier de guerre qui prend tous les risques pour la garder en vie. Et l’amour qu’Izabela porte à sa mère, qu’elle tient dans ses bras jusqu’à son dernier souffle – sur le sol noir de Bergen-Belsen. Elle revient de l’enfer seule. Par une force hors du commun, elle guérit du typhus dans un hospice en Suède et voyage jusqu’en France, avec pour unique bagage, son appétit de vivre, son humour et son intelligence …

Un album d'AuschwitzComment les nazis ont photographié leurs crimes

Tal Bruttmann, Stefan Hördler, Christoph Kreutzmüller

Préface de Serge Klarsfeld

Entre mi-mai et début juillet 1944, des centaines de milliers de Juifs de Hongrie sont déportés à AuschwitzBirkenau. Pour montrer à leur hiérarchie la « bonne mise en œuvre » de cette opération logistique d’envergure, des SS photographient les étapes qui mènent de l’arrivée des convois jusqu’au seuil des chambres à gaz, ou au camp pour la minorité qui échappa à la mort immédiate. Ces photographies, connues sous le nom d’« Album d’Auschwitz », ont été retrouvées par une rescapée, Lili Jacob, à la libération des camps, avant de servir de preuves dans différents procès et de faire l’objet de plusieurs éditions ...

Des livres

La femme silencieuse, Janet Malcolm

Après avoir étudié les liens troubles de l’enquêteur et de son sujet dans l’éblouissant Journaliste et l’assassin, Janet Malcolm, figure emblématique de la littérature du réel, propose dans La Femme silencieuse une méditation sur l’art de la biographie. …

Dès sa première publication, ce brillant essai de critique littéraire a suscité un large écho tant il refonde l’approche biographique et explore avec intelligence et clairvoyance la ligne étroite qui sépare la réalité de la fiction. Le but n’étant pas de savoir qui a raison ou qui a tort, mais de mettre en parallèle toute la complexité des rapports humains en réaction au voyeurisme que laisse sousentendre le pacte d’un biographe impartial.

Zao, un mari, Myriam Dao

Zao est un ancien colonisé de famille aisée. Elle est une jeune femme blanche d’un milieu pauvre. La rencontre a eu lieu en Asie dans l’empire colonial. Paris, où ils s’exilent, va devenir le décor de la décrépitude du couple. Face à un racisme « ordinaire », Zao perd son statut social et se mure. Sa femme rêve à la fois de liberté et de rentrer dans la norme, mais se confronte à une terrible misogynie. Obnubilés par leurs tragédies personnelles, les deux personnages avancent l’un contre l’autre, jusqu’à devenir l’enfer de leur partenaire. À travers le couple et à l’intersection des dynamiques de race, de classe et de genre, Myriam Dao propose une exploration des mutations qui traversent la société française au tournant des années 1950 ...

Mains, fils, ciseaux

Norbert Czarny

Quelle forme donner au récit d’une vie ? Quel lien avec ce qui nous arrive ? Les va-nu-pieds, les errants et fugitifs, les spectres marchent en un flux incessant, et nous regardons ailleurs.

Norbert Czarny retrouve les gestes de son père, tailleur, pour tracer, découper et rassembler les pièces d’un récit familial marqué par la guerre. Dans les pires moments, des mains se sont tendues, ont redonné vie et espoir à ses parents. Et à leur tour ce sont eux qui ont agi, fabriqué, réparé. Écrire, rendre hommage, est toujours une façon d’aimer.

Deux étés 44

Metz 1744 / Drancy 1944

Fraçois Heibronn

De la guérison et l’espérance à l’été 1744, à la tragédie et aux meurtres de l’été 1944, deux cents ans séparent au sein d’une vieille famille juive française ces deux étés, à rebours du sens de l’histoire, de l’émancipation et de la liberté : l’un annonciateur des Lumières, l'autre dispensateur de ténèbres.

Dans ce roman des vertiges de l’Histoire, le Panthéon tisse le lien entre les générations. Louis XV mourant avait promis en cas de guérison la construction de cet édifice. Un descendant d’Isaïe Cerf Oulman, le capitaine Émile Hayem, écrivain, mort au champ d’honneur en 14-18, aura son nom gravé dans ce monument devenu temple de la République. Un roman familial singulier et passionnant doublé d’une minutieuse enquête historique.

Des livres

Ici et ailleurs

Florence Aubenas

« On est le 6 décembre 2018, il est midi. Trois semaines que le mouvement a démarré, avec l’impression, ici, que tout ne fait que commencer. »

Qu’avons-nous traversé ces huit dernières années ?

De la révolte des Gilets jaunes à la vie quotidienne en Ukraine sous les bombes, en passant par le grand confinement, la virée en Thaïlande de deux cousins de région parisienne ou la fin tragique d’un éleveur tué par des gendarmes, Florence Aubenas raconte notre époque, au plus près du réel ...

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