Atelier de moulage du Musée des Beaux-Arts

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Ville et Pays d’art et d’histoire

Besançon

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l'atelier de moulage

du musée des Beaux-Arts et d'Archéologie Créé en 1959, tout d'abord installé au palais Granvelle, l'atelier de moulage du musée des Beaux-Arts et d'Archéologie est situé depuis le 1er juin 2001 au n° 34 de la rue Ronchaux, au cœur du quartier Saint-Jean. À l'origine spécialisé dans la L'atelier propose un choix important de La fabrication du moule s’effectue en restauration de mosaïques et le reproductions des collections des musées plusieurs étapes à partir de l'original. moulage, il a orienté au fil des ans Chaque face de la sculpture est recouverte de Besançon : 80 modèles différents, de la sa principale activité dans ce protohistoire au XX siècle. Parmi ceux qui d'une couche d'élastomère, matière souple connaissent le plus de succès : et auto-démoulante, et d'une chape de dernier domaine. plâtre. Puis la réalisation du moulage procède en une première couche de plâtre appliquée à l'intérieur du moule afin qu'aucune bulle ne se forme au moment du coulage définitif. Ensuite, les deux parties du moule sont refermées et liées : un seul trou subsiste pour couler le plâtre, la résine ou la pierre reconstituée. Le temps de séchage dépend de la taille du sujet. Le moulage est enfin délicatement retiré du moule et l'on procède à l'ébavurage : les bords du moulage sont limés pour faire disparaître le raccord entre les deux faces. Une première couche de vernis est apposée ainsi qu'une teinte de fond. La patine est obtenue par l’application de vernis pigmentés pour assurer la touche finale qui donne au moulage la couleur de l'original. Les patines sont nombreuses : imitation du bronze, de la terre cuite, de la pierre ou du marbre. Si la technique a peu changé, les matériaux ont beaucoup évolué, rendant les moulages plus résistants qu'autrefois.

Les différents moulages

Créé sur l'initiative de Marie-Lucie Cornillot, conservateur des musées, l'atelier est dirigé jusqu'en 1983 par Alfred Monteroso, mouleur et restaurateur de mosaïques qui avait débuté sa carrière dans l'un des plus beaux musées de mosaïques, le musée du Bardo à Tunis. L'atelier, qui travaille principalement pour les musées de Besançon, est régulièrement sollicité pour des travaux extérieurs car il n'existe que peu de structures de ce type en France. Il fonctionne aujourd'hui avec une équipe de trois personnes qui réalisent des moulages et restaurent des sculptures en plâtre, des cadres et des mosaïques. Les artistes municipaux ont suivi plusieurs stages de perfectionnement aux ateliers du Louvre, au centre de paléontologie de Villeurbanne et au centre régional de restauration de Vesoul.

La technique du moulage

L'histoire de l'atelier

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Le taureau d'Avrigney (Haute-Saône) Il est l’exemple parfait de la représentation des dieux sous une forme humaine ou animale chez les Gallo-Romains. Parmi les animaux divinisés se trouve le taureau à trois cornes en pierre ou en bronze, relativement fréquent dans l'est de la Gaule et en Suisse. Si la 3e corne correspond sans doute à une conception religieuse ou renforce l'idée de fécondité liée au taureau, elle illustre aussi une survivance du chiffre 3, célèbre chez les Celtes. La petite sirène La fontaine, 8 rue Charles-Nodier, est ornée d'une sirène de bronze datant du XVIe siècle, attribuée à Claude Lullier, principal sculpteur de cette époque en Franche-Comté, qui décorait à l'origine la fontaine de la cour du palais Granvelle. La sirène est aujourd'hui remplacée par une copie, l'original se trouve au musée du Temps.


La mosaïque de galets apparaît au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, en Asie Mineure (Turquie actuelle) : des galets de 1 à 2 cm de côté sont enfoncés dans un lit de pose en ciment et forment un décor géométrique, en général à deux couleurs, le dessin ressortant en clair sur le fond plus sombre. Au galet succède la tesselle, fragment de terre cuite, de pierre taillée, de marbre ou de pâte de verre opaque ou translucide. Les cubes, réguliers, dessinent des figures géométriques, des motifs simples ou des scènes figurées. L'ouvrage est exécuté sur le lieu même auquel il est destiné. Des points de repère marqués sur le ciment frais délimitent les formes sur lesquelles les cubes sont enfoncés. Dans certaines mosaïques, des panneaux plus soignés (emblema), placés au centre de la mosaïque, sont exécutés à part, à l'atelier, sur des supports mobiles en pierre ou en terre cuite, et ensuite insérés sur place dans le pavement.

La mosaïque murale

La mosaïque de pavement

Comme la peinture, la mosaïque est un procédé artistique. Elle est faite de petits cubes de matière dure (pierre, verre, émail, terre cuite) assemblés entre eux et fixés par du ciment, du mortier ou du plâtre sur une surface, sol ou mur. Elle est plus résistante que la peinture, car plus solide, plus imperméable et insensible à la lumière. On distingue deux types de mosaïques : la mosaïque de pavement et la mosaïque murale, véritable peinture de pierre.

La mosaïque murale apparaît au 1er siècle après Jésus-Christ et se répand dans l'Empire romain aux IIe et IIIe siècles. D'abord appliquée à des surfaces réduites (fontaines par exemple), elle s'étend aux voûtes et plafonds. Après l'édit de Milan, en 313, qui accorde tolérance au christianisme dans l'Empire romain, elle est largement employée dans la décoration des églises. Elle atteint son apogée aux Ve et VIe siècles, autour du bassin méditerranéen. Les matériaux employés sont les mêmes que pour la mosaïque de pavement, avec une utilisation plus importante du verre, plus brillant, produit dans une grande variété de coloris. La surface à réaliser est enduite d'une ou deux couches de ciment, sur lesquelles sont tracées les grandes lignes de la composition. Une fine couche de mortier est ensuite étendue sur une surface réduite, correspondant au travail à réaliser avant que le support ne durcisse. Sur cette surface est peinte l'image dans tous ses détails, avec les couleurs souhaitées, et les cubes sont enfoncés sur cette trame colorée.

La restauration des mosaïques

la mosaïque

Lorsqu'une mosaïque découverte sur un chantier doit être déposée et restaurée, elle est recouverte sur le site d'une toile de protection pour maintenir les tesselles qui la composent. Elle est alors découpée en éléments d'environ 2m2 afin de la transporter en atelier et de procéder à la restauration. L'entoilage permet de la retourner, de décaper l'ancien support et d'en mettre en place un nouveau en staff, mélange de plâtre, de colle et de filasse. Après séchage, la mosaïque est retournée pour enlever l'entoilage. Les tesselles sont remises en place et les parties manquantes peuvent être reconstituées à l'aide de celles qui avaient été ramassées sur le chantier et triées. Après un dernier nettoyage, une cire micro-cristalline est posée pour protéger la mosaïque.

Document édité par la Ville de Besançon (Mission Patrimoine - Communication) pour les Journées du Patrimoine 2004 Conception graphique : studio carabine © Photos : G. Vieille, Ville de Besançon-communication.


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