Le magazine des étudiants de Sup de Pub Bordeaux
NUMÉRO 9 : REVIVAL 80’S
WIDE OPEN #9 | 1
NUMÉRO 9 Wide Open, c’est avant tout le travail des étudiants de Sup de Pub Bordeaux, sans lesquels ce magazine n’existerait pas.
SUP DE PUB Fondée il y a plus de 30 ans, notre école spécialisée en communication, publicité et création n’a de cesse d’aller de l’avant.
LES CRÉAS Andréas Dorrière Valentine Dossat Marine Rougagnou Mathilde Thoraninth Elodie Lhomme Henora Guyader Gwendoline Jeanne Chloé Bretnacher Florent Lespine Maureen Louis Pierre-Antoine Perrot Quentin Freygnac Imène Saadaoui Mathilde Douau Laura Dalex Thomas Viguier Sarah Le Nevé
LES RÉDACS Alice Meaume Livia Lechallier Mehdi Ablad Lily Raissi Aymeric Chevalier Clément Samko Vincent Fonseca
LES ENSEIGNANTS Nicolas F. Vargas Olivier Noyelle Tous les numéros du Wide Open sont disponibles sur supdepub.com
2 | ÉDITO
Revivre, c’est la sensation de vivre à nouveau sous une autre forme, un autre lieu. Comme le tourbillon d’un vent de folie, les années 80 reviennent d’un long voyage, voyage où l’antisocial aventurier n’est plus qu’un vieux démon de minuit. Qui sème l’avant-garde récolte la tendance. Le revival des années 80, une sorte de sweet dream sans mulet, où Desireless is more. Chez Wide open, ce sont ces mêmes différences qui permettent de s’exprimer. Comme un bubble gum collé sous la Stan Smith, ce numéro est écrit par les enfants de la génération X qui ont vécu sous cette autre forme devenue presque une tradition, une anthologie. Aymeric Chevalier
REVIVAL 80’S
39 rue Bouffard 33 000 Bordeaux
madd@mairie-bordeaux.fr +33 (0)5.56.10.14.00 madd-bordeaux.fr
madd musée des arts décoratifs et du design
le design au prisme de la couleur du 29.06.2017 au 03.12.2017 éxposition par Pierre Charpin
DIVERS PROJETS
Anaïs Arnal - Claire Eyquem - Léa Gueyne - Lou Giboureau - Hugo Moley-Cirot - Axel Dettinger - Andréas Dorrière
WIDE OPEN #9 | 3
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ACTU SUP DE PUB
18
CHACUN SON AUDACE
20 SOM MAIRE
LIBERTÉ
22
TOUT POUR LE VOLUME
24
LE PORTÉ TRANS-GÉNÉRATIONNEL
26
ÇA FAIT TOUJOURS RICKROLLER
28
QUAND LES CARTOONS DES 80’S INSPIRENT LA PUB D’AUJOURDHUI
30
L’AVENTURE IMPRÉVUE 4 | SOMMAIRE
32
DEPECHE MODE NEVER DIES
34
RETOUR VERS LE PASSÉ
36
CE N’EST PAS LA TAILLE QUI COMPTE
38
40
42
44
48
50
FUTUR VERS LE RETOUR
T’ES QUI TOI ?
SANS SERIF
HÉRÉDITÉ DISSONANTE
GRAFFITI THINKING
46
LES FILLES FLUO.
LES COUVS ALTERNATIVES
Les articles de ce numéro ne sont que le fruit de l’imagination de leurs auteurs.
WIDE OPEN #9 | 5
CE QU’IL S’EST PASSÉ À
SUP DE PUB (EXTRAITS) TEMPS FORTS
- La Nuit de la Pub : les publicités comme au cinéma
- Les Jeudis de la Pub : décryptage de campagnes avec l’agence Le Vestiaire
- La Nuit de la communication de Crise : une nuit blanche pour vivre une situation de crise // SP4 Stratégie des Marques et SP4 Marketing Evénementiel
- Stage Dating ou le rendez-vous incontournable des étudiants et des professionnels
POUR DE VRAI - Le Jardin Botanique de Bordeaux : création de l’affiche et des goodies de la boutique // filière création 1er cycle - L’Envol, le Salon des auteurs libres : création de l’affiche // filière création 1er cycle - Culture Camp : création de l’identité visuelle de l’événement culturel // Sup de Team SP3 Création - Amsterdam : Travail de nos étudiants en filière créa pour la gamme #StreetArt de Amsterdam Royal Talens ! - Travail sur le graphisme des BabyBoxs proposées par French Poupon
6 | ACTU SUP DE PUB
- Book Day : les professionnels du secteur jugent les créations des étudiants en SP4 Direction Artistique et SP4 Conception-Rédaction - Mythologie des Marques : créer une marque et raconter son histoire // SP4 Stratégie des Marques - TYPEX : Workshop pour les étudiants de la filière création 1er cycle - Workshop Marc Bell : Toujours prêts pour des expériences novatrices et sur la route de la professionnalisation, les créatifs de Sup de Pub ont rencontré Marc Bell le bédéiste canadien
l’agence Akiani BETC Teens, une cellule d’exploration de la culture adolescente par l’agence BETC Digital Repositionner une marque par Beauty Success Stratégie Social Media par Puma
DISTINCTION - Deux étudiants en SP4 Direction artistique et SP4 Conception-Rédaction sont en finale des Young Globals Awards
COMPÉTITION MILKA : concevoir une opération multimédias pour booster les ventes de Pâques // SP2
- Séminaire de rentrée – 25 conférences // SP5 :
CULTURA : phosphorer sur des solutions de communication pour les ouvertures de magasins // SP3
Don’t make me think : de l’utilisateur à l’expérience par
PASTILLES VICHY : moderniser l’image de la
marque // SP3 GRAINE DE COOP : Webcharrette ou la réalisation d’un site internet // SP3 Digital GREENPEACE : VILLEDA : imaginer une campagne destinée aux hommes pour le marché français // SP4 EMAIL DIAMANT : rajeunir l’image de la marque // SP1 Communication et SP1 Création
SÉMINAIRES / MASTERCLASS Séminaire Génération d’idées // SP1 Création Séminaire Caméra cachée // SP1 Communication et SP1 Création Séminaire expression orale et rédaction pro // SP1 Communication et SP1 Création
Challenge In Design // SP2 Communication et Digital Digital Project // SP2 Communication et Digital Séminaire de rentrée et team bulding // SP3 Séminaire Génération d’idées // SP3 Création Séminaire audiovisuel PETIT ROBERT : réaliser une vidéo sérielle pour faire la promotion du dictionnaire auprès des 18-25 ans Challenge CULTURA : réinventer l’entretien de recrutement afin de créer une expérience d’embauche différenciante en vue notamment de donner un nouveau souffle à l’identité de la marque // SP4 Communication & Stratégie des Marques Masterclass radio : de l’idée à l’enregistrement en studio // SP4 Conception-Rédaction
Séminaire Techniques de créativité // SP1 Communication
LES VISITES Musée des Abattoirs – Toulouse
CAPC Musée d’Art Contemporain – Bordeaux
Bordeaux et son patrimoine
Institut Bernard Magrez – Bordeaux
Musée de la Création franche – Bègles
Musée des Beaux Arts – Bordeaux
FRAC d’Aquitaine
Challenge YUGO BORDEAUX : mise en place d’une stratégie digitale pour l’implantation de la marque en France // SP4 Marketing digital & réseaux sociaux Séminaire Certification Google Adwords // SP5 Web Management, Marketing Digital et Réseaux Sociaux Séminaire Brand Content – Brand Culture // SP5 Stratégie digitale, Planning stratégique et Brand Content Séminaire Fashion et événementiel / luxe et événementiel // SP5 Marketing Evénementiel et Communication culturelle Séminaire Communication Responsable à 360° // SP5 Communication Responsable, RSE & Développement Durable
SUPDETEAM Un sujet donné par deux pro, des teams d’étudiants comme en agence, un délai serré, des supports de production qui changent à chaque fois. SP3 Création : - Culture CAMP : Créer la communication de l’évènement CULTURE CAMP - Sup de Team : Lunettes Begloo « L’opticien bordelais Damien Miglietta a demandé aux étudiants de créer un univers de marque autour de son invention unique : les lunettes de lecture Begloo » 8 | WIDE OPEN #9
– Sup de Team : Mon dernier concours gratuit « Portées par un brief du Club des DA, les teams ont dû prouver à coup d’accroches et de calques que créer, c’est un métier. » – Sup de Team : Evènement Culture Camp « Un second brief client réel et un nouveau challenge pour les étudiants : la conception graphique d’une identité visuelle pour le festival Culture Camp. » – Sup de Team : Poivre « Luxe, poivre et volupté pour les 3ème année qui ont dû créer un condiment haut de gamme, du nom de marque jusqu’au design du produit. » SP4 DA/ CR : - Faire connaître Europacity, projet de parc
de loisirs et commercial d’un nouveau genre dans la région parisienne (2024).
- Google Home est un
assistant personnel vocal qui offre de nombreuses possibilités. Les faire connaitre sans tomber dans la surpromesse, en produisant une campagne d’affichage et / ou une campagne de guérilla marketing.
- Burger King par l’agence Buzzman - Fédération Française de Cardiologie par Human 7. Objectif :
créer une activation digitale pour changer les comportements, changer la mentalité, déclencher la volonté de se faire dépister et inciter ses proches à faire cette même démarche. La cible principale est la femme.
AFFICHE “SHEPARD
DG2// Louis Gontier:
réalisation de l’affiche pour les portes ouvertes (client : Château Climens)
JOURNÉES
PORTES Sauternes et Barsac
11&12 Novembre QUATUOR DU
HAUT-BARSAC CHÂTEAU
CHÂTEAU
CLIMENS
COUTET
Conférence sur la biodynamie à 10h
atelier sur les cépages à 12h
CHÂTEAU
CHÂTEAU
DOISY-DAËNE
GRAVAS
dégustation verticale à 15h
animation sur le vin et l’art à 17h
D
:
r : )
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DINER DE GALA SAMEDI 11 NOVEMBRE À 20H, SUR RÉSERVATION AU CHÂTEAU CLIMENS - RESTAURANT DARROZE
WISDOM
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AFFICHE “SHEPARD FAIREY” Etudiants de BTS DG1 : Meganne Gueyne
Aguillard
-
S H A D O W P L AY JOY DIVISION
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Léa
ACTU SUP DE PUB
AFFICHE SHEPARD FAIREY La demande : En vous inspirant de l’art de SHEPARD FAIREY, réaliser une affiche «vectorielle» mêlant un visuel et une image, pour véhiculer un message graphique.
n °1 8 4 3 9 9 7 9 8 2 5 6 7 1 0 6 2 2 0 3 1 8 5 0 3 0 8 0
Axel Dettinger -Anaïs Flament // BTS DG1
12 | ACTU SUP DE PUB
RICAN E M A Peace
PO
Y ETR Valentin Rousseau - Zeena Almekhy - Hugo Molley-Cirot // BTS DG1
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ACTU SUP DE PUB OH COULEURS ! Le Musée des Arts décoratifs et du Design a organisé jusqu’au 3 décembre une exposition autour de la couleur et du design. Présentée dans l’ancienne prison, elle permettait de consacrer une salle à une thématique. La demande : une affiche promotionnelle pour cette exposition. Libre choix des éléments picturaux et typographiques à mettre en avant, et des informations. Elle peut être sobre, design, pleine d’infos ou sibyllines. Inspirez-vous de l’exposition elle-même.
Travaux des étudiants de SP3 CREA : Leane Abgrall - Andréas Dorrière - Mathilde Doueaux - Marine Rougagnou Imène Saadaoui 14 | ACTU SUP DE PUB
madd musée des arts décoratifs et du design
le design au prisme de la couleur du 29.06.2017 au 03.12.2017 éxposition par Pierre Charpin
Le design au prisme de la couleur
39 rue Bouffard 33 000 Bordeaux
madd@mairie-bordeaux.fr +33 (0)5.56.10.14.00 madd-bordeaux.fr
EXPO SITION
MADD - Musée des Arts Décoratifs et du Design
29/06 03/12
OH COULEURS !
OH COULEURS ! Oh couleurs !
Le design au prisme de la couleur
29 / 06 2017 03 / 12 2017
www.madd-bordeaux.fr
39 rue Bouffard, 33000 Bordeaux
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ACTU SUP DE PUB
anna
feel your breasts
out any rests
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1.
don't pIck up the pho ne
BICHROMIE CROISÉE
YOU KN OW H
Choisir un clip vidéo, puis, par groupes de deux étudiants, décrypter le clip et la musique en langage graphique. Chaque étudiant doit choisir une couleur dominante et C les deux couleurs doivent se AUSE croiser au centre du livret réalisé.
AND
Etudiants de BTS DG1 :
HE'S
ALONE
Anaïs Arnal - Claire Eyquem - Laetitia Ferraris - Anaïs Flament Alexandra Muddiman - Zeena Almekhy - Megane Aguilar - Enzo Lombardi - Naïs Mérian, Valentin Rousseau - Léa Gueyne - Lou Giboureau Hugo Moley-Cirot
I NEED A
SPICE GIRL
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CHACUN SON AUDACE Bien dans tes baskets, bien dans ta tête
« Aujourd’hui, grand ménage de printemps. Déjà 20 min que je bloque devant ma vieille paire de Stan Smith. Elles sont toutes pourries, je sais... 25 ans que je les aie. C’est vrai, je pourrais les jeter et m’en racheter une nouvelle paire.
je peux pas, vraiment pas les foutre à la benne, c’est les miennes.
Et puis, aujourd’hui cette nouvelle série est synonyme de culture de masse. Elles ne vivront que des banalités plus tristes les unes que les autres. Il n’y a plus auToutes les boutiques en cune audace à porter vendent : une véritable des Stan, aucune raison mine d’or. Mais non, je de les porter. crois que mes godasses me conviennent et c’est trop dur de m’en séparer. C’est comme si une part de moi était cachée dans ces baskets. Je me souviens, avec mes potes on était fiers de les porter, fiers d’être des banlieusards, de la street quoi.. C’était notre moyen de nous affirmer, de contester. Plus qu’une chaussure, on l’avait dans la peau.
Tant pis si on me prend pour un chard-clo, je me serai resté fidèle et moi je serai bien dans mes baskets. » Alice Meaume
J’dirais pas qu’on était des loubards, mais au moins, on se démarquait : Une véritable mine de souvenirs. On regardait les autres faire du breakdance , et le hip-hop était notre hymne. Non,
18 | REVIVAL 80’s Illustration : Valentine Dossat
LIBERTÉ « J’étais la star. J’apparaissais partout, dans les pubs, les films et la vraie vie. J’étais sur toutes les plages. On ne pouvait pas passer à coté de moi sans me regarder. En pub, on m’utilisait pour vendre tout et n’importe quoi. J’étais toujours mis en avant. Mais aujourd’hui, tout a changé. Enfin, presque tout. On m’utilise toujours mais pour choquer, pour militer. Véritable outil de contestation, quand je me montre, on soulève le débat. J’ébranle l’opinion. Les seuls qui comptent sur moi désormais, ce sont les Femens et le porn. Pourtant, moi j’ai pas changé et tout le monde pourrait m’aimer. Mais je ne renvoie plus la même image. De diva, je suis passé à phénomène de foire. On se méfie de moi comme de la peste. Les gens parlent de moi et il arrive que je sois en photo dans le journal. Ouais, je suis un nibard, et entre censure et prévention, je ne trouve pas ma place. » Alice meaume
20 | REVIVAL 80’s
ANNÉES 80
Illustration : Marine Rougagnou
ANNÉES 80 CENSURED
CENSURED
CENSURED
CENSURED
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AUJOURD’HUI
TOUT POUR LE VOLUME !
COURTE, MI-LONGUE OU LONGUE, LA COIFFURE ÉTAIT AU RENDEZ-VOUS.
Nous n’avons pas tous le même type de cheveux et, bien souvent, certains oublient ce petit détail. Parlez-en à ma pote Naomi, surnommée la petite bombe des Antilles, lorsqu’elle décide de se lisser les cheveux pour sortir et qu’il se met à pleuvoir… Difficile à croire, mais ce ne sont pas tous les « professionnels » de la coiffure qui savent s’occuper d’une tête à coiffer.
carré, soit tu étais…assez surpris. Dans les deux cas, ce n’est pas ce que tu avais demandé. La différence fait de chacun de nous une personne unique. A chaque année son règne, à chaque période son temps.
Livia Lechallier
Si l’on considère les années 1980, un point commun à tous les cheveux : le volume ! Du volume encore et toujours, c’était la base et ça l’est encore. Chaque coupe accompagnait un style vestimentaire bien différent. Du look le plus simple au plus sophistiqué, la coiffure est un incontournable pour avoir une dégaine au top ! Cette extravagance capillaire ne passait pas inaperçue, c’était la mode. Afro ou européen, il était impossible de sortir sans passer par le peigne, la laque ou même la brosse. En allant chez le coiffeur, on a tous déjà dit au moins une fois : « Je veux juste couper les pointes s’il vous plaît ». À la sortie du salon, soit tu étais en pleurs avec une coupe au
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A chaque année son règne, à chaque période son temps
”
22 | REVIVAL 80’s Illustration : Mathilde Thoraninth
E
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LE PORTÉ
TRANSGÉNÉRATIONNEL « ON NE LAISSE PAS BÉBÉ DANS UN COIN » J u s q u ’à m a i n te n a n t , j ’a i toujours rêvé de le faire. Je l’ai regardé des dizaines de fois. 1987, film culte ! Unique en son genre : Dirty Dancing. Malgré un style très rétro, la génération Y a été séduite par des chorégraphies aériennes et dynamiques. On a beau être dans les années 1980, le style de danse se mélange à plusieurs époques, on parle des années 60 et des années 70. On s’est toutes déjà imaginé avoir Patrick Swayze comme professeur de danse. On a toutes déjà chanté en chœur : « I’ve, had the time of my liiiiiifeeeee, no I never felt this way befoooooooreee yes I sweeeeaaarr it’s the thruuuuuuuuth and I owe it all to yoooouuuuu”. Sa technique, son élégance, sa virilité, son sourire...ses muscles...ses fes... Bref ! Si seulement on pouvait être à la place de Bébé…
aux artistes de la comédie musicale de mettre une partie d’eux-mêmes dans le spectacle et ainsi de partager une expérience culturelle. Grâce à une version plus moderne, avec des styles de danses diverses telle que la salsa, le cha-chachá ou encore le Hip-hop, le public peut s’identifier aux personnages et se retrouver entre deux époques : les 80’s et les années 2000. Un mélange transgénérationnel qui mêle folie et fraîcheur. Mais ce succès ne s’arrête pas là. Parlons du délicieux porté de Patrick Swayze et Bébé. Aussi gracieuse et légère qu’une plume, je me suis dit que ça aurait pu être moi mais je… Bref laissons tomber. Une figure qui, après plus de 30 ans, continue de nous faire rêver. Et un jour les filles, un jour, quelqu’un nous dira aussi : « On ne laisse pas Bébé dans un coin ». Livia Lechalier
L’énergie et la puissance dégagées par le film ont traversé les époques et ont grandi avec cette même génération, ce qui lui a même valu une série ainsi qu’une comédie musicale. Pourquoi revisiter un film culte plus de 30 ans après sa sortie ? C’est bien souvent pour toucher les générations plus jeunes et pour permettre 24 | REVIVAL 80’s
Illustration : Elodie Lhome Henora Guyader
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Il faut juste trouver les bonnes victimes
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26 | REVIVAL 80’s Illustration : Charlotte Grimeau
ÇA FAIT TOUJOURS RICKROLLER… En exclu Wide Open, voici le script du 1er épisode de la saison 8 de Game Of Thrones. Sérieux ? Oui, tout ce qu’il y a de plus sérieux. Papilles en alerte. J’espère que vous salivez, parce qu’on s’est donné du mal pour vous servir tout chaud ce petit morceau-là. Attention quand-même, y’a du spoil dans l’air. Prêts ? On y va. OU pas en fait… T’as vraiment cru qu’on avait le script du premier épisode ? Tu t’es fait RickRoller amigo. Ce que tu viens d’expérimenter, des millions de personnes l’ont déjà vécu. Tu viens de te faire « RickRoller ». C’est difficile à accepter, mais t’inquiète, on va t’apprendre à le faire. Comme ça, toi aussi tu pourras te faire détester par tout le monde sur internet. Repérer sa victime Les personnes victimes du RickRolling ont des caractéristiques qui leur sont propres. Elles sont toutes en galère dans leurs recherches,
obsédées par un sujet et surtout impatientes de pouvoir consulter le contenu qu’elles cherchent. Exemple typique : un épisode dont tout le monde attend la sortie. Donner l’illusion de la vérité Maintenant que tu as repéré ta victime, il faut lui proposer ce qu’elle recherche en n’éveillant aucun soupçon. Il faut sortir une information impossible à vérifier par les internautes, sans cliquer directement sur le lien. Par exemple, prenons le tout premier RickRoll. En 2007, pendant que tout le monde cherchait le trailer du jeu Grand Theft Auto IV, le site 4chan a balancé un « lien miroir » qui devait mener à ce trailer. Plusieurs impatients se sont laissé avoir par ce terme, même si le lien ne venait pas de l’éditeur du jeu. Si 4chan avait annoncé que c’était le trailer officiel sans préciser que c’était un lien miroir, les gens auraient tout de suite compris que ce lien était un fake.
Sit back & enjoy ! Tu vois, rien de plus facile que de rickroller sur le net, il faut juste trouver les bonnes victimes. Après, tu peux te faire un dernier kiff, et lire la vague d’insultes qui en résulte. En mode peut-on rickroller de tout ? La réponse comme souvent est « Oui, mais pas avec tout le monde ». Mehdi Ablad
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28 | REVIVAL 80’s
Illu
QUAND LES CARTOONS DES 80S INSPIRENT LA PUB D’AUJOURD’HUI… Si la télévision des années 80 a surtout été marquée par la fin des publicités pour les marques de cigarettes, elle a aussi vu l’explosion du nombre de spots TV. Oui, la publicité en 2018 n’a rien à voir avec celle des années 80. Toutefois, certaines techniques utilisées dans le marketing de nos jours ont trouvé leurs racines dans une époque où Les démons de minuits étaient en tête des charts.
mettre son produit au sein d’un programme en racontant son histoire. Ce que l’on appelle du brand content.
Mehdi Ablad
Des dessins animés pour promouvoir les jouets pour enfants. Pendant les années 80, les producteurs de jouets ont décidé de faire passer la promotion de leurs produits au niveau supérieur. Grâce à de nouvelles lois mises en place, ils ont eu la possibilité de produire des cartoons de 30 minutes pour promouvoir leurs jouets. En d’autres termes, ces dessins animés n’étaient que des formats longs de publicités pour leurs figurines. On a eu de tout : G.I Joe, Transformers, Care Bears, My Little Pony. Le début du brand content ? L’idée derrière ces dessins animés était de sortir du format pub pour avoir davantage l’attention des enfants. Face à une cible lassée par des publicités qui viennent saucissonner ses programmes, les cartoons sont devenus une formidable opportunité pour les marques de jouets. Plus d’interruption d’histoire mais leur produit au centre de la story. Rien de différent des webséries que lancent les marques aujourd’hui. L’objectif étant de Illustration : Gwendoline Jeanne
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Nathan vient de m’appeler pour me dire qu’il ne viendrait pas à la fête 80’s de Charlotte, son amie. J’aurai vraiment dû m’en douter ; il me fait toujours le même coup… Seulement cette fois, c’est différent, je n’ai ni batterie, ni chargeur, je viens de me farcir 1 h 30 de transports et je n’ai même pas l’adresse exacte de Charlotte. Cerise sur le gâteau, il est déjà 0 h 30, je n’ai aucune chance d’attraper le dernier train pour chez moi. Heureusement, Paris a l’air joyeux et lumineux pour une fois. Je décide donc de marcher un peu. 1 h 00 du matin, je suis à Pigale. Je rencontre un groupe de Drag Queens qui m’invite à prendre un verre. J’accepte, ça sera toujours mieux que d’errer dans les rues. Il faut bien reconnaître qu’elles sont vraiment excentriques et bonnes vivantes avec ces couleurs vives et cet air provocateur qui me fait rire, je dois l’admettre. 3 ou 4 boas autour du cou, je suis ivre et je crois ressentir de la gaieté, bizarre. 3 h 00 du matin, je sors de boîte avec un homme et sa femme, un couple de trentenaires. Ils m’ont l’air un peu bizarre mais sympatique. Ils m’invitent à boire un verre.
30 | WIDE OPEN 30 | REVIVAL 80’s#9 Illustration : Chloé Bretnacher
L’AVENTURE IMPRÉVUE:
“ELLE A UNE COUPE UN PEU RINGARDE, À LA E.T” Les transports n’ont toujours pas repris, je les suis. Pour y aller, nous passons par les quais et donc par l’entrée de ces boîtes “ technos ” où l’on voit rentrer des filles à la coupe garçonne, aux joggings troués, K ways fluo et aux baskets Adidas Nastases un peu crades. Elles ne cherchent même plus à se mettre en valeur, tant qu’elles sont à l’aise pour danser toute la nuit…
une coupe un peu ringarde, à la E.T. mais elle est vraiment très belle. Elle est pieds nus, adossée contre un petit buisson, clope au bec. En passant devant elle, elle me sort avant de s’endormir lentement “J’adore ton legging jaune fluo, vraiment tendance”. Lily Raissi
Nous voilà chez eux, Paris 8ème. Leur appartement, envahi par des posters de Madonna et Cindy Lauper. Ils doivent être fans. On parle. La conversation se veut intéressante, c’est satisfaisant. C’est l’été, l’air est chaud et la fenêtre ouverte ; l’ivresse se fait sentir. Dans la rue, une bande de jeunes adultes, je dirais la vingtaine, chante à tue-tête et tente, je dis bien tente, d’interpréter à sa sauce, enivrée par des substances illégales, Billie Jean de Michael Jackson. Elle n’a pas vieilli et malgré les chants effroyables de chacun ; je l’ai dans la tête, ça y est. Il est 5 h 30, après avoir parlé Bowie et, bien entendu, Madonna pendant près de deux heures, je me décide à partir. En marchant vers le métro, avenue Montaigne, je croise cette femme très chic. Elle porte un blouson en cuir rouge métallique. Elle a
WIDE WIDE OPEN OPEN #9 | 31 #9 | 31
J’ai 22 ans et, pour m’amuser, je chante dans les bars. J’aime reprendre cette chanson, si chère à mon coeur.
J’entreprends ce son totalement revisité. Ma gratte à la main, je me lâche et remonte le temps.
On dit de ma voix qu’elle est rauque mais douce. Je ne sais pas quoi en penser. Il paraît qu’on ne s’entend pas réellement comme les autres nous entendent. J’imagine que ma version doit être légèrement, ou peut-être totalement différente.
Reach out and touch faith, Your own personal Jesus…
Ce samedi 22 juin 2017, je chante au StarfishPub à Bordeaux . Mon amie Lucie me demande : “ Pourquoi tu stresses, ce n’est même pas ta propre chanson ? ”. Et bien ce soir, si, c’est la mienne !
Je fais de la scène depuis quelques années déjà. Je n’ai plus vraiment peur, enfin je crois. Je laisse l’adrenaline prendre les devants. Je perds toute notion du temps ainsi que de l’espace, je suis là, puis la seconde d’après, plus du tout. Je me perds et je me donne entièrement à mon public. Comme si je devais leur raconter une histoire ...
Put me to the test…
Things on your chest, You need to confess…
La pièce est remplie, des jeunes, des plus vieux et quelques seniors.
Je véhicule ce qu’il y a de plus beau, enfin je l’espère.
Someone to hear your prayers…
Un message ? Surtout beaucoup de passion.
DÊPECHE MODE NEVER DIES “Je chante dans les bars”
Illustration : Florent Lespine
32 | REVIVAL 80’s
Des applaudissements ; je comprends que j’ai fini ; je refais peu à peu surface. J’entends alors un jeune crier “J’adore Marylin Manson, j’aime encore plus ta version” ; un autre juste un peu plus vieux qui lui répond “ Mais non c’est Johnny Cash ”.. Je leur souris en riant nerveusement. Je leur réponds “Merci beaucoup, allez écouter celle de Depeche Mode, vous l’aimerez d’autant plus”.
DEPECHE MODE – PERSONNAL JESUS (août 1989)
Lily Raissi
“
Someone to hear your prayers
”
WIDE OPEN #8 | 33
UN RETOUR VERS LE PASSÉ INATTENDU
“Maman portait les mêmes” Les années 80 n’étaient pas faites pour durer. Vos “vieux” vous le diront peut-être un jour : le retour des coupes au bol ou encore des habits XXL pour les jeunes filles, ils n’y croyaient pas.
Les standards ont, cela dit, un peu changé. Contrairement aux années 80 par exemple, les filles s’assument pleinement et n’ont plus besoin d’un faire-valoir ni de prouver quoi que ce soit.
Des sons “pseudo” électroniques à la coupe du Mulet en passant par les “croyances scientifiques” quelque peu inquiétantes du moment ; cette époque devait s’arrêter et ne jamais refaire surface. Même si, certes, il faut tout de même avouer que niveau tendances, les années 80 sont bels et bien les années les plus décalées et délurées.
Il y a aussi cette série qui a eu un succès fou récemment. Oui, cette série à l’image de ces folles années 80, reflétant le film que tout le monde chérit depuis sa sortie. Nous parlons bien évidemment de Stranger Things et de E.T. Puis, il y a les intemporels comme le Perfecto de Michael Jackson ou les Rayban WayFarer. Comme quoi, on compte tout de même quelques petits succès.
Eh bien, chers confrères, la tendance est de retour et plus impressionnante que jamais. Autant dans le monde de la mode que du cinéma... Toutes ces paillettes, toutes ces couleurs si vives. Dernièrement, la grande mode : Des doudounes XXL de couleurs jaune fluo, rouge ou bien encore rose ! Les coupes au bol pour “nana” comme pour “mec”.
Dans la musique aussi, quelques tubes bien trop inoubliables pour faire un trait dessus. Si je te dis : Ils m’entraînent au bout de la nuit … Tu me réponds ? Les démons de minuit !
34 | REVIVAL 80’s Illustration : Maureen Louis
Je te parle de ces intemporels là.
En lisant cet article, je suis sûre que tu regardes tes Stan Smith en te disant que maman portait les mêmes il y a une vingtaine d’années. Ça te fait quoi ? Lily Raissi
WIDE OPEN #8 | 35
CE N’EST PAS LA TAILLE QUI COMPTE Mickaël, c’était le mec le plus fort de la salle d’arcade à l’époque. Le genre de brute qui avait 2 têtes de plus et qui claquait les meilleurs scores sur toutes les machines. En même temps, ses parents tenaient la salle, il jouait gratos. C’est qu’à l’époque, t’avais besoin de pièces pour jouer. Nous, on galérait, on devait payer. Alors, je cassais ma tirelire, je volais une pièce à ma sœur et j’allais m’entraîner. Puis, le moment où tu perds, c’est fini, tu ne peux pas recommencer. Le meilleur jeu c’était Street fighter, un joueur contre un joueur, un combat. Le but, c’était de mettre un KO perfect à son adversaire.
36 | REVIVAL 80’s
Je jouais qu’à ça, tous les soirs. Le jour où je l’ai battu sur sa propre console, il m’a sorti de la salle et on s’est vraiment battus, comme dans le jeu. Des kicks : Des coups de poings, des saltos, des boules de feu… Je faisais pas le poids et ce gros lourd m’a dit : alors , c’est qui le meilleur street fighter ? Bon, j’avoue que je n’ai jamais pu y retourner. J’avais entendu qu’il avait rebattu le score et qu’il crachait sur moi… Aujourd’hui, je continue de jouer. C’est toujours le même combat mais tu joues solo, sur ton téléphone. Après tu joues contre des joueurs en ligne, il
y a même des classements, comme avant. Sauf que ton joystick, c’est ton pouce. Mardi, je suis en retard au cabinet et comme ce n’est pas à côté, je prends le métro. Donc, j’arrive devant la bouche, et il y a des gens qui distribuent des «20 minutes». Le genre de petit boulot où tu dois tirer la gueule dès le matin et forcer les gens à prendre ton truc. Et là, qui est-ce que je vois ? Mickaël. Alors je lui ai dit : «La vie, c’est un jeu. Alors c’est qui le meilleur street fighter ?» Aymeric Chevalier
Illustration : Pierre-Antoine Perrot Quentin Freygnac
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FUTUR VERS LE RETOUR Depuis quelques années, des réalisateurs s’entêtent à trouver suite aux films et trilogies des années 1980, pour le meilleur ou pour le pire. Star wars, Mad max ou encore Blade Runner. D’autres tentent Le retour du Jedi et reviennent, comme Martin Scorcese ou Woody Allen. Mais qui veut la peau de Roger Rabbit ? En 2016, les Duffer Brothers, Matt et Ross décident de réaliser une de leurs créations diffusées par Netflix, pas besoin de vous faire un dessin. Parlons Demogorgon, donjons et dragons, salle d’arcade et fait divers dans Stranger Things. Un univers revisité, rempli de clins d’œil et de références, réalisé par des Outsiders. Il était une fois l’Amérique, l’histoire prend place en 1983 dans la ville de Hamwkins, dans l’Indiana. Un décor similaire à Cuesta Verde dans Poltergeist de Spielberg. Will Byers fait partie d’une bande de copains très soudés avec Mike Wheeler, Dustin Henderson et Lucas Sinclair. Une bande de potes un peu en avance sur leur âge, qui ne va pas sans nous rappeler la Quatrième Dimension du même réalisateur, où des vieux redeviennent jeunes. Lorsque Will disparaît mystérieusement, ses amis partent à sa recherche et tombent sur 38 | WIDE OPEN 38 | REVIVAL 80’s#9 Illustration : Imène Saadaoui
une jeune fille seule et déboussolée, Eleven. Mike la prend sous son aile et débute alors une quête pour retrouver Will. Tout en se liant d’amitié avec la jeune Eleven, les garçons vont découvrir les pouvoirs immenses qu’elle possède : télékinésie, télépathie… Cela ne vous rappelle rien ? Si je vous dis « téléphone maison ». Ah ! Ça vous revient, je parle bien d’E.T. l’extraterrestre, dont la trame narrative est comparable. Même si notre Eleven est bien plus adorable que le pauvre escargot de l’espace, Mike et Eliott sont à peu près du même âge et sont tout aussi courageux. Mais oui, on veut bien retéléphoner maison. De son côté, Joyce Byers, la mère de Will, tente également de retrouver son jeune fils, accompagnée du shérif de la ville, Jim Hopper. Ce dernier est un personnage clé car même s’il a des airs d’Uncle Buck de John Hugues, il dispose des cartes de Steve McQueen ou encore Mac Gyver (sans le mulet, malheureusement). Un autre duo se crée suite à la disparition de Barbara : sa meilleure amie, Nancy Wheeler, la grande sœur de Mike, va se mettre à sa recherche avec Jonathan Byers : le grand frère du disparu Mike Byers. Dans la première saison, cette Nancy sort avec le beau gosse du lycée :
Steve Harrington, qui apparaît tout d’abord comme l’abruti aux gros bras mais se révèle être un garçon intelligent au grand cœur, qui deviendra un atout majeur dans la série. Ces trois derniers forment un triangle amoureux à la “Seize bougies pour Sam” de John Hugues ou encore “L’amour à l’envers” d’Howard Deutsh. Des réalisateurs que les Duffer Brothers qualifient de « mentors » ou encore de « génies ». Au fil de leur recherche, tous vont découvrir que derrière ces étranges disparitions se cache un monde parallèle, l’Upside Down (Monde à l’envers) où Will est retenu prisonnier. Un set up qui nous renvoie directement au film Invasion Los Angeles de John Carpenter, allias « Monsieur qui fait des films qui font peur ». L’Upside Down est lié au laboratoire du département de l’énergie et au docteur Brenner, un scientifique connu pour ses expériences sur le surnaturel. Le Dr Brenner retenait Eleven et l’entraînait à maîtriser ses pouvoirs avant qu’elle ne s’échappe. Il voulait espionner le camp russe dans le contexte ambiant de la guerre froide. C’est lors d’un exercice que la jeune Eleven ouvre un portail entre le laboratoire et le Monde à l’Envers d’où sort le monstre Demogorgon. Ce monstre terrifiant, dressé pour tuer, est une référence directe à Donjons et Dragons, un jeu de société emblématique dont il est l’un des méchants les plus redoutés. Plus qu’un simple passe-temps, ce jeu permet aux ados de résoudre les énigmes et de construire leur stratégie. Les Duffer borthers ne cachent pas leur affection pour le jeu puisqu’on voit notre Breakfast Club y jouer tout au long de la série. S’il y a bien un film à citer, c’est celui-là. John Hugues raconte l’histoire de cinq jeunes aux profils très différents qui apprennent à se connaître pour défier ensemble l’autorité et sortir
d’un endroit où ils sont confinés. On s’y retrouve, non ? Puisqu’on a parlé de l’Alien, revenons à nos Predators. Eleven, les trois garçons, Joyce et le shérif Jim parviennent à tirer Will hors de l’Upside Down. Mais Eleven doit se sacrifier pour tuer le monstre Demogorgon et protéger ses nouveaux amis. Après un saut d’un mois dans le futur, Will semble avoir des visions du Monde à l’Envers. On aperçoit également le shérif déposer dans une forêt la nourriture préférée d’Eleven. Que va-t-il arriver à Will ? Eleven est-elle toujours en vie ? Le Dr Brenner sera-t-il de retour ? De nombreux mystères auxquels la saison 2 va devoir apporter des réponses.
le cas pour Walking Dead ou encore Sense 8 que je vous invite à découvrir.
Bref, la série est au goût du jour : Stranger things est hyper bien accueillie. Elle forme une communauté très active et curieuse, qui suit notre nouveau « club des cinq » dans leur rétro-aventure. On attend la saison 3 avec impatience. Au revoir les enfants ! Aymeric Chevalier
Et quelle saison 2 ! L’empire contre-attaque, malheureusement je ne vous en ferai pas de résumé car cela ferait trop de bruit et de fureur. On y parle de monstre géant, de bal de promo à la Rose Bonbon d’Howard Deutsh, d’une certaine Mad Max, d’Upside down, de citrouilles et épouvantails à la Griffe de la nuit, où la traque continue comme dans It, vous n’arriverez pas à vous en défaire. On avait eu un avantgoût du surnaturel, des créatures, des zombies et du paranormal dans les années 1980, jusqu’en musique avec des clips comme Beat It ou encore le crime avec Smooth Criminal. Dans le tempo, ce bon vieux Michael. Aujourd’hui, on retrouve ce même engouement à travers les séries à succès, c’est
Illustration : Mathilde Douau
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HÉRÉDITÉ DISSONANTE LE CONTRESENS DE LA FÊTE Paris Ve. On fignole les derniers préparatifs. 15 jours qu’on est dessus mais tout doit être millimétré. Chaque détail compte pour mener la partition parfaite. Les invités arrivent, en avance ou à l’heure. C’est l’événement à ne pas manquer. On est tout mignon, tout apprêté. Toutes les couleurs s’enlacent, des cocktails acidulés aux kirs scintillants… C’est la course à l’étincelle sous la boule à facettes. Let’s dance. Sur la piste, un vrai défilé : veste en jean ou k-way décontracté, Adidas Americana ou Converse All Stars, jean taille haute et boucles d’oreilles extra-larges. Les coupes au carré se mêlent aux chemises à carreaux. Une véritable harmonie.
Dans le club, la crasse colle aux baskets ou aux Doc. Les bombe(r)s défilent dans la cale. Cheveux longs, gras, cachés par une casquette ou un bonnet, on n’en fait qu’à sa tête. Des t-shirts trop larges qu’on a piqué à papa, quelques traces de 3 bandes, du Fila, du Lacoste… Une sauvagerie s’annonce. Ça suinte, ça crie, ça se déglingue. Les regards nagent dans l’air et les mâchoires sont serrées. Dans l’excès on s’excite. Speeds quand la musique démarre. Clément Samko
L’ambiance est feutrée, sans débordement. Une folie encadrée. Puis le slow démarre : « Dreeeeaaamms Are My Realityyy i i i i i iiiiiiiiii »… Le skeud déraille. On veut cracher des bpm. Sur un coup de tête, on appelle les copains. RDV au repaire pour un bail à l’arrache. Viens quand tu veux, comme tu veux, faudra juste rattraper les collègues qui ont déjà 3 bières dans le cornet. L’heure d’aller taper du pied, de s’énerver un peu a sonné. On est en canne. 40 | REVIVAL 80’s
Illustration : Laura Dalex
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ça suinte, ça crie, ça se déglingue
”
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T’ES QUI TOI ? LE CERCLE VERTIGINEUX Tu débarques dans les bacs une matinée d’été. De celle où le soleil se lève tôt. Comme lui, t’arrives de bonne heure, avec tes propres rayons, prêt à briller aux yeux de tous. T’es là pour tout casser. Faut dire que t’as d’la gueule : une forme cool et des couleurs arc-en-ciel, un véritable objet de mode. Clairement, tu vas nous en mettre plein la vue. On peut te balader partout, te faire tourner sur le bout du doigt. On sent le souffle de la révolution quand on te tient dans la main. On t’érige comme celui qui va tout changer. T’avoir, c’est comme rentrer dans un cercle d’initiés. Tu vas être le guide de nos moments de solitude mais aussi de communion. Et même si tu ressembles à beaucoup de trucs, personne ne fait comme toi. T’es le petit frère qui va résoudre pas mal de problèmes. T’es pas bien grand mais ton ombre est immense. Tu vas nous simplifier la vie. T’es pratique, tendance, novateur. Tu repousses les limites du possible : à l’envers ou à l’endroit, tu nous surprends tout le temps ! T’es capable de tout. C’est sûr qu’on
va s’aimer… Mais on t’a lâché. T’as pas résisté au passage des années et ses premières rides. La flamboyance des premiers jours s’est grippée. T’es devenu sombre comme les premiers jours d’hiver. Tes rayons se sont enrayés. Dans la tempête, t’as persisté. Prêt à repartir au front, à transmettre, à faire vibrer. On s’est lassé de tes sautes, toi qui voulais pas lire la piste 1 et allais directement à la 3. On a jamais réussi à construire une histoire linéaire… En pleine course ou pour aller faire les courses, t’as commencé à jouer, à me procurer cet effet mais à chaque fois on a pas pu compter sur toi. Tu t’arrêtais, tu repartais, tu tournais plus rond.
Alors t’as tenté une percée dans un autre univers. Tu proposais quelque chose de neuf. On a retrouvé cette envie des premiers jours. Un temps seulement. Après, tout s’est cassé la gueule. Pour de bon cette fois. T’as pas fait le poids face au géant qui se profilait. T’avais tout simplement pas les armes pour lutter. Encombrant, révolu, démodé, on t’a laissé crever… Toi qui était né pour être sous le feu des projecteurs, t’as pris une toute autre direction. Ta sortie de piste s’est faite toute en élégance. T’es pas un vieux con : t’acceptes ta mise au silence, sans broncher.
Tu m’as déçu. On se disait bien que quelque chose clochait. T’as peut-être voulu aller trop vite, trop tôt. Tu t’es brûlé les ailes. T’as été cette comète, vive et pleine d’allant mais tu t’es crashé. Mais c’est un peu de notre faute. On t’a joué, rejoué, usé, recyclé, cramé. On t’a pas accordé le soin que tu méritais.
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C’est classe. T’as compris que, maintenant, on te préfère ton grand frère. Mais tu dis rien puisqu’on t’a réduit au mutisme. Certains ne t’ont pas oublié. Ils t’ont récupéré un jour. Ça se voyait que t’en avais bavé. On a eu pitié de toi alors on t’a pris sous notre aile. Mais plus question de faire du bruit. On t’a offert la perspective du repos éternel. Mais comme on est des salauds, on t’a pas remis dans ta jaquette, celle-là même qui nous avait fait flasher. Pendu au bout d’une branche, tes reflets toujours présents… Mais où est passée ta gloire d’antan ? Clément Samko
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GRAFFITI THINKING Arrivé dans les années 80, le graffiti bouscule tout le monde et crache des flots de couleurs au nez des passants. Il s’empare de la liberté du support en descendant dans la rue ou se balade de ville en ville agrippé à des wagons pour délivrer son message. Les graffeurs s’emparent de la ville et ce développement urbain offre un immense parc de jeu où les murs gris deviennent des cahiers de dessins. Un nouveau moyen d’expression est né. Il accompagne les virées nocturnes des plus téméraires, il est sale ou dégueulasse, s’amuse de sa maladresse et la coulure devient un art dont tous s’accordent à dire qu’il dégrade nos façades. Sa présence abusive caractérise même les lieux mal fréquentés. Il passe des années en assumant ce rôle et, par la force des choses, rend ses protagonistes références en la matière. Bien que l’on n’ait jamais vu de Musée des objets cassés, ces derniers prennent place dans les cercles les plus fermés jusqu’à faire vendre des toiles à des prix astronomiques. Les tags inspirent les typographes, les couleurs envoûtent les photographes.
44 | REVIVAL 80’s
Le luxe ouvre ses vitrines pour accueillir les plus grands noms et les petits voyous côtoient le nouveau monde. Il faut dire que partir du vandalisme pour finir chez Guerlain, en y ajoutant le fait que les puristes trouvaient aberrant l’idée même d’acheter les bombes : nous n’avions pas vu de plan marketing si ingénieux depuis longtemps. D’ailleurs, les annonceurs se mettent à la course aux meilleurs spots, certains racontent que des agences d’affichage repéraient les emplacements de graffitis pour négocier le mur et y poser un panneau publicitaire une fois ces derniers effacés. Après, nos apprentis commençant au bas des blocs, l’école de la rue a encore une fois dépassé nos espérances. Bien que policé et classé dans la catégorie « street art », le graffiti reste une gymnastique multidisciplinaire jouant au chat et à la souris avec les normes.
Vincent Fonseca
Illustration : Thomas viguier / Andréas Dorrière
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LES FILLES FLUO Elles ne savaient pas comment le dire, ou comment se faire entendre ; et si les mots ne suffisaient pas : il leur fallait une signature. Pour ça, elles ont usé de la subtilité du flashy.
Depuis, on peut voir qu’elles sont de plus en plus engagées dans leur quête d’indépendance : Au travail, Stabilo leur a même créé le fluo Néon pour celles qui surlignent des rapports.
Dans les eighties, elles veulent juste du fun et sortir du moule en mettant des chaussettes de danse rose fluo, en se déchaînant sur l’ennui qui les enferme. C’est fini, elles ne sont plus bonnes qu’à rester enfermées à la maison, elles veulent exprimer leurs folies, leurs extravagances et toute leur énergie. Mettre un maillot de bain par-dessus des leggings était sûrement la tenue qui combinait le mieux ces revendications. Et si dans les nineties elles se sont fait oublier, elles sont revenues dans les années 2000 à la vitesse d’une Light Cycles de Tron en criant que tout ça c’était à cause des garçons.
Et en politique, elles sèment la discorde en enfilant des cagoules multicolores. Aujourd’hui, le fluo se fait plus discret et pourtant en étant un peu plus attentif, on peut apercevoir que de petites trainées flashy se diffusent dans nos rues, sur nos quais et dans les salles de sport.
Ne nécessitant pas de rapport de force, les sports de précision sont le fer de lance de cette nouvelle dynamique. Cela semble anodin, mais ce fluo qui se répand est comme l’étendard des valeurs féminines.
Vincent Fonseca
Elles se déplacent en trottinant, sans chercher à attirer l’attention, peutêtre parce que l’heure n’est plus à la différence mais plutôt à l’intégration. Si maintenant les marathons sont des rassemblements mixtes, créer des disciplines olympiques mixtes est tout à fait envisageable.
46 | WIDE OPEN #9 Illustration : Sarah Le Nevé
WIDE OPEN #9 | 47
SANS SÉRIF Neville Brody, bien connu des designers graphiques et des typographes, a créé en 1986 une police emblématique : ARCADIA C ré é e à l a b a s e p o u r l e magazine ARENA, la police emprunte au style Art déco, et se déploie dans des formes serrées, extrêmement condensées et contrastées. Elle a pratiquement reçu le statut de “culte” par la communauté internationnale de Design Graphique. Elle est à l’aise sur les affiches, logos, flyers, mais ne saurait s’exprimer en dessous d’un corps 30. Elle a besoin d’espace.
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WIDE OPEN #8 | 49
LES COUV. ALTERNATIVES ! Wide Open ouvre encore plus grand ses pages, pour laisser s’exprimer les étudiants de SP3 CREA, sur la thématique du numéro. Voici les couv. auxquelles vous n’avez pas tout à fait échappé.
Imène Saadaoui
50 | WIDE OPEN #9
Gwendoline Jeanne -Elodie Lhomme- Chloé Bretnacher Marine Rougagnou
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52 | WIDE OPEN #9