Anna Kasikova PFE 2009: Village au dessus de la Grave

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Un nouveau village au-dessus de La Grave, 1650m d’altitude Projet de fin d’études École nationale supérieure d’architecture de Grenoble Master SVM • équipe architecture-paysage-montagne KASIKOVA Anna Juin 2009


Merci à toute l’équipe des enseignants du studio Architecture Paysage Montagne pour leurs conseils, aide et tolérance. Merci à Alexandre pour son temps et son aide. Dekuju Judovi, Anicce, Stepanovi, Emili, Vassilisovi, Marii, Denise a Tomasovi za to, ze jste me v tom nenechali.


Un nouveau village au-dessus de La Grave 1650m d’altitude Projet de fin d’études École nationale supérieure d’architecture de Grenoble Master SVM • équipe architecture-paysage-montagne Anna Kasikova Juin 2009

Composition du jury : Directeur d’études Jean-François Lyon-Caen Enseignants du Master Enseignant de l’ensaG extérieur au Master Enseignant d’une autre école d’architecture Personnalités extérieures Personnalités invitées


SOMMAIRE Introduction I. Analyse du territoire 1. Cartographie

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Les Alpes Les Alpes françaises & le Parc National des Ecrins La haute vallée de la Romanche & la commune Les versants de la vallée La commune

2. L’occupation du territoire

- L’occupation des logementes de La Grave - Activités des habitants de La Grave - Services proposés sur le territoire de la commune - Le tourisme à La Grave

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II. Analyse du site 1. Choix du site 2. Climat

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Ensoleillement sur le site La force du vent sur le site La temperature La pluie & la neige

2. Analyse paysagère

- L’interprétation du paysage - La visibilité dans la vallée - Les vues sur le site

3. Activité humaine

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- Un paysage façonné par l’homme: les terrasses - L’accesibilité routière

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Conclusion de l’analyse

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III. Projet 1. Programme de projet 2. Urbanisme

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Les zones d’aménagement Les étapes d’aménagement Plan de situation 1:2000 Plan masse 1:1000 La forme du village Les vues depuis les maisons L’utilisation des énergies présentes sur le site

2. Les aménagements publics

- L’espace public: La place à l’inérieur de virage - La liaison avec La Grave: le téléphérique - Les services du restaurant et de l’auberge

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2. Les maisons du logement touristique sur la crête

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Plan général La recherche d’une silhouette Le programme Les plans et les coupes des maisons

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Conclusion

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Bibliographie

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Introduction

La Grave, une commune emblématique de la Haute Montagne. Une commune instalée en face de La Meije, cette montagne mystique. Une commune avec une histoire très forte, un pays rude habité depuis très long temps. Autrefois, un terrain de l’agriculture et des passages commerciales importants. Aujourd’hui, un lieu de station du ski hors piste unique à l’Europe, un site de l’alpinisme, un endroit avec une grande attractivité touristique. Mais aussi un lieu de patrimoine de grand valeur historique, pour le façon dont était conservé. Pendant tout le temps, un pays habité par les vrai montagnards, attachés à leur pays, à leur manière de vie. Aussi une commune, où se présente une demande et besoin réelle de l’augmentation de capacité de logements. Les habitations permanentes se mélangent avec les logements touristiques, les maisons traditionnelles sont aménagées aux logements secondaires, les étrangères viennent acheter des maisons dans les villages. Cela peut mener vers une inquiétude des habitants de la commune, que leur pays perdra son caractère. Au même temps, l’importance de tourisme pour le territoire est évidente. Un besoin actuel de construire les logements se présente avec une nécessité de préciser la relation entre la vie touristique et la vie quotidienne de la commune dans ce contexte d’un endroit d’une grande valeur historique et patrimonial. Les villages existantes, uniques par le niveau de conservation de leur identité, présentent les ensembles compacts et les projets de leur extension peuvent être difficiles à effectuer. En face de tous ces faits, les élus de La Grave souhaitent de répondre à cette démande de l’augmentation de logement, toute en se prennant compte la difficulté de l’intervention sur le territoire de la commune. Par conséquent, la possibilité d’une crétion d’un nouveau village à sa proximité se présente. Ce travail vise à étudier cette proposition, en cherchant une symbiose des nouveaux habitants, des touristes et des visiteurs de la commune et des habitants actuels, sur ce site unique au cœur de la haute montagne.

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I. Analyse du territoire 1. Cartographie - Les Alpes

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La chaîne des Alpes s’étale à travers l’Europe. Sa partie occidentale se trouve en France, près de ses frontières avec la Suisse et l’Italie. Le site de La Grave en fait partit. Se trouvant en pleine montagne, le village est assez éloigné des grandes villes européennes. Ses liaisons sont les suivantes: on voit Grenoble à l’ouest, Genève n’est pas loin au nord, et les grandes villes italiennes des Alpes, Turin et Milan sont à l’est.

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- Les Alpes françaises et Le parc national des Ecrins Le Parc national des Ecrins se trouve au cœur des Alpes françaises. La Grave joue le rôle d’une porte du massif des Ecrins.

- La Grave, le parc des Ecrins, les station du ski adjecentes.

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Le territoire du parc national des Écrins (91 800 hectares), créé en 1973, s’étend entre les villes de Grenoble, Gap et Briançon. Il est délimité par les vallées de la Romanche, la Guisane, la Durance et le Drac. C’est un territoire généralement vaste dont la richesse biologique, la qualité paysagère, l’intérêt culturel et le caractère historiquement préservé justifient une protection et une gestion qui garantissent la pérennité de ce patrimoine considéré comme exceptionnel. Il possède 740 km de sentiers entretenus et une trentaine de refuges. Il contient de nombreux sommets dont l’ascension est restée célèbre, de la Meije, se dressant a 3 983 m d’altitude, au-dessus du village de La Grave au Pelvoux (3 946 m d’altitude, longtemps considéré - a tort - comme point culminant du massif) en passant par la barre des Écrins, point culminant du Parc a 4 101 m d’altitude. Le parc compte une centaine de sommets à plus de 3000 mètres et une quarantaine de glaciers (couvrant environ 17 000 hectares).

- le parc des Ecrins, sommets, refuges, itinneraires

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- La haute vallée de la Romanche & la commune C’est dans la vallée de la Haute Romanche qu’aboutit la partie nord du Parc national des Ecrins. A côté de la commune de La Grave on trouve le village de Villard d’Arêne, plus a l’est. Depuis le barrage du Chambon, la route monte légèrement contre le cours de la Romanche, jusqu’au col du Lautaret.

le territoire du H. Romanche, source: Images du patrimoine, Canton de La Grave, 1986

la vallée du Haute Romanche, photo: Jorge Alves

La commune de La Grave se trouve à peu près au milieu de la vallée.

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Le cadre de sélection montre la partie de la vallée occupée par la commune de La Grave.

source: Géoportail

La carte IGN, la vallée de Haute Romanche

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- Les versants de la vallée L’axe de la vallée est orientée est/ouest, ses versants sont orientés vers sud et vers nord. Sa configuration géographique peut être nommé didactique. La notion de l’adret et de l’ubac se présente distinctement. Definition: L’adret (terme géographique de 1927 issu du vieux français adrecht - adroit, endroit ou bon côté ; synonyme : soulane dans les Pyrénées) désigne les versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus longue exposition au soleil. L’ubac est un terme géographique issu du franco-provençal (à l’origine opacus : obscur, sombre) qui désigne les versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus courte exposition au soleil. source: wikipedia

l’adret et l’ubac source: La vie à la montagne coupe schématique de la vallée Analyse de PFE Nouveau hammeau à la Grave, 2008, Favre Yohann, Blanchard Pauline, Butty Mathieu

- Les coupes de site de la vallée

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- Les coupes

La coupe AA montre la descente de la rivière, les coupes BB, CC et DD montrent bien la position du village de La Grave en fond de vallÊe.

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- La commune

La commune de La Grave est située à 1500 m d’altitude sur le versant ensoleillé de la haute vallée de la Romanche, à la limite des départements de l’Isère et des Hautes-Alpes. Elle est dominée au sud par l’imposant massif de la Meije, second sommet du massif des Ecrins (3982m). Elle comprend cinq villages de différentes tailles.

photo: Anna Kasikova

La Grave, le village principal, le chef lieu de la commune, est installé en fond de vallée. Sa position sur la route principale et la présence du téléphérique le prédestine à être le plus touristique et et le plus fonctionnel de la commune. Les hameaux qui l’entoure, parfois nommés ensemble « Les hameaux de Traverses », sont Le Chazelet, Les Terrasses, Le Ventelon et Les Hières. Pendant longtemps, ils étaient caractérisés par leur difficile accessibilité, vus comme “un monde appart”. Mais aujourd’hui avec la facilité de transport et de déneigement, la donne a changé. On peut désormais profiter d’endroits étonnement préservés, avec leur ambiance d’un temps ancien, tout en ayant les avantages qu’offre le 21ème siècle. Chaque hameau a sa propre manière de s’implanter dans la pente, son propre caractère, sa propre vie, sa propre histoire. Les habitants des villages ont toujours eu une certaine fierté de leurs origines, de leurs noms et tiennent à conserver leurs caractéristiques. La vie rude d’avant a laissé des traces, ce qui fait que la question de patrimoine architectural est bien présente. Partout sauf à Ventelon, on trouve une église, rappelant l’histoire religieuse de ce pays.

photo: Anna Kasikova

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- La carte IGN, la commune de La Grave

source: GĂŠoportail

les villages du versant habitĂŠe

source: Office du tourisme de La Grave

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- La commune - La commune de La Grave

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I. Analyse du territoire 2. L’occupation du territoire Introduction : Au cours du temps, les terres montagnardes ont été des terres de labour. Les hommes ont su adapter leur mode de vie aux conditions particulières de ce milieu (altitude, pente, climat). Les agriculteurs aménagent perpétuellement le terrain pour cultiver et nourrir la population. Les brebis, les chèvres, les vaches dans les pâturages est une autre caractéristique de la vie montagnarde. La transhumance des troupeaux illustre la montagne d’autrefois tout comme la culture laitière. Les petites fabrications artisanales de produits laitiers sont une réalité sans laquelle on ne peut pas imaginer la vie en montagne. A part l’agriculture et l’élevage, rendus trop difficile (pauvreté du sol, climat et difficulté de communication pendant la saison froide), les autres activités y sont toujours présentes. On trouve de la sylviculture et de l’artisanat dans les villages, des installations hydroélectriques dans les vallées et bien sûr des commerces et services liés au tourisme dans les stations de ski et en montagne. D’une certaine manière on peut dire que c’est le tourisme qui a sauvé l’activité humaine à la montagne. L’exode rural et le vieillissement de la population ont été relayés par le tourisme surtout dans les domaines skiables, à partir des années soixante. Sur les vastes espaces qu’offre ce territoire, qui pendant longtemps n’étaient pas accessibles, on peut désormais se promener, voire même construire. Par conséquent, aujourd’hui, après l’isolation partielle venant des contraintes de ce milieu, on trouve à la montagne les dernières terres d’aventure dont nous profitons à notre façon, celle du 21ème siècle.

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- Occupation des logements de La Grave Le peuplement de la vallée de la Haute Romanche date du 15ème siècle, quand les premiers habitants s’y sont installés. Plus tard, la route du Lautaret a apporté une vie à ce territoire, mais soudainement elle était remplacé par les autres connections entre France et l’Italie et la croissance démographique n’a pourtant pas suivi. Beaucoup plus tard, après la deuxième guerre mondiale, et l’exode rural qui a suivi, la chute démographique s’est arrêtée et s’est stabilisée dans les années soixante-dix avec la construction d’un téléphérique à la Meije. Aujourd’hui, la population de la commune n’augmente pas, malgré une forte demande de personnes désirant s’installer sur ce territoire. Apparemment, les contraints de l’installation des nouveaux habitats sur le territoire de la commune sont rigoureux. D’après le maire de La Grave, Jean-Pierre Sevrez, la commune est régulièrement sollicitée afin de délivrer des permis de construire pour des maisons de village. La Grave est devenu un lieu attractif, pas que pour les “enfants du pays” - les gens dont la famille habite à La Grave depuis plusieurs générations - mais aussi pour les jeunes familles qui veulent s’installer ou des gens qui désirent changer leur mode de vie. Certains ne veulent plus aller à la montagne juste pour passer des vacances mais pour y vivre, ce qui est visible sur le graphique plus bas, qui montre que la volonté des nouveaux arrivants est assez important.

Evolution démographique de la commune source: INSEE

Les nouveaux arrivés source: INSEE

Paradoxalement à la demande actuelle, les nouvelles constructions de résidences principales sont rares. source: INSEE

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- Occupation des logements touristiques de La Grave En plus de cette demande de logement à l’année, il y a aussi la question de l’hébergement touristique. Actuellement la commune possède déjà une capacité assez importante de logements de vacances, surtout depuis la construction du dernier grand hôtel à l’entrée du village, “le Balcon de la neige” (dont l’impact architectural est discutable et son utilisation aussi : apparemment les clients viennent souvent pour faire du ski aux Deux Alpes, car là-bas les hébergements de même qualité sont beaucoup plus chers). La popularité de La Grave augmentant au fil des ans, les gens arrivent de plus en plus nombreux et par conséquent la capacité d’accueil n’est plus suffisante. Elle manque surtout dans les « hameaux de traverses » - les villages situés plus haut - où le nombre de couchage est très insuffisant. La centralité du village de La Grave accentue ce besoin d’agrandissement. Le manque de variété d’hébergement est un autre problème du à l’évolution de l’accueil touristique en fonction des mœurs. Les touristes qui arrivent aujourd’hui à La Grave sont différents des alpinistes d’autrefois, ce qui remet certaines habitudes en cause. Par exemple, la question du confort est abordée d’une autre manière : les gens arrivent de loin (cela grâce à la facilité de transport) et veulent profiter de leur séjour pleinement et confortablement selon leurs critères. Certain d’entre eux, essentiellement des jeunes, viennent pour un long moment pour profiter du site exceptionnel de La Grave. Ils peuvent rester tout l’hiver, en travaillant, pour profiter de la neige tant qu’il y en a... Et repartent en été à Tarifa pour faire de la planche à voile ! Ce ne sont pas le genre de touristes qui font vraiment vivre, économiquement parlant, le village mais ils représentent cependant un certain type d’usagers à prendre en compte. D’autres, qui sont plus habitués au luxe, ne veulent passer leurs vacances que dans des hôtels cinq étoiles et choisissent donc dans d’autres stations alpines puisqu’il n’y en a pas à La Grave. Cependant, cela ne veut pas dire que la municipalité réfléchie à la construction d’une boîte de nuit ou d’un hôtel de luxe dans ce petit village perdu de montagne, heureusement. Cela irait contre le caractère du lieu mais les responsables de la commune ont bien compris que la grande richesse de ce territoire est son charme rustique, sauvage. La réponse n’est donc pas de construire ce que chacun désire mais de trouver un équilibre afin de préserver le lieu tout en satisfaisant une certaine demande. Le vrai luxe de La Grave c’est le panorama et le cadre de vie qu’elle offre. L’accueil touristique a besoin d’être amélioré, adapté à la demande mais il n’y a pas que la capacité de logement à prendre en compte. Certains services ou infrastructures seraient aussi nécessaires.

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- Répartition de lits permanentes et touristiques Comme le montre cette carte et comme nous l’avons dit précédemment, la commune possède déjà une grande capacité d’accueil saisonnière. Malgré cela, il y a une forte demande d’augmentation du nombre de couchage. Il y a une capacité d’accueil touristique environ trois fois supérieure au nombre de logements occupés à l’année car c’est le tourisme qui fait vivre en grande partie la région. Mais l’équation 1 touriste = 1 habitant à l’année n’est tout de même pas viable économiquement. D’où l’intérêt de construire de nouveaux logements saisonniers.

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carte de pfe 2008 reprise par Jerôme Duret


- Activités des habitants de La Grave La sociologie de la commune a changé ces dernières années ; les jeunes ne reprennent plus forcément les pratiques et les modes de vie des anciens qui étaient très fortement liés au lieu et qui le créaient en même temps. Il reste une part d’agriculteurs (en nette régression) environ une quinzaine sur la commune. L’économie repose essentiellement sur le tourisme, comptant des magasins de sport, des boutiques, l’activité des guides de haute montagne, des locations de matériel, des restaurateurs… Une grande partie des habitants part travailler dans les grandes stations alentours (Les deux Alpes, L’Alpe d’Huez, Serre Chevalier).

photos: Anna Kasikova

photo: Anne Solbraa

photo: Anne Solbraa

Les activités principales existant sur le territoire de La Grave - agriculture & tourisme - sont représentées d’après l’altitude dans lesquelles elles ont lieu. La courbe sinusoïdale indique le niveau de neige au fil des saisons.

représentation des activités dans le paysage de La Grave d’aprés Dennys Pradelle Analyse de PFE Nouveau hammeau à la Grave, 2008, Favre Yohann, Blanchard Pauiline, Butty Mathieu

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- Services proposés sur le territoire de la commune La carte montre les services actuellement disponibles sur ces communes. Elle présente explicitement les différences de fonctionnement entre les villages. La Grave, le chef lieu, offre beaucoup plus de services touristiques que les hameaux des Traverses où la vie est calme, où il n’y a que des logements. La Grave est suivit par Le Chazelet, destiné à être le deuxième centre touristique grâce à la présence des remontées mécaniques.

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carte de pfe 2008 reprise par Jerôme Duret


- Activités et services liés avec les skis Les activités de sport d’hiver à La Grave sont un peu différentes des autres pratiques sportives alpines. Il y a plusieurs remontées mécaniques au Chazelet utilisées principalement par les locaux. L’affluence est réduite comparée aux stations environnantes. Etant donné la situation du petit village de Chazelet, il serait irraisonné d’y chercher des possibilités d’augmentation de sa capacité. En revanche, la station de la Grave attire beaucoup de monde. Construit dans les années soixante-dix, le téléphérique était conçu pour les alpinistes désirant s’approcher du pic de la Meije et des autres sommets du parc des Ecrins pendant l’été. Mais la fréquentation était faible et en 1985 le téléphérique fut fermé. A la fin des années 1980 avait lieu la nouvelle démarrage de téléphérique, cette fois déjà avec une intention de l’exploitation pour la saison d’hiver. Ce fut le point de départ d’une nouvelle époque. Depuis, la nouvelle génération de skieurs et snowboarders profite pleinement de ce téléphérique qui dessert l’unique station de ski hors piste d’Europe.

photo: Anna Kasikova

photo: Wikipedia

les itineraires du ski

source: office du tourisme descente, villages en bas

photo: Anne Solbraa

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- Le tourisme à la Grave D’où provient une telle attractivité ?

La montagne, un territoire à la fois fort et fragile à toujours intrigué les hommes mais c’est seulement depuis environ deux siècles qu’ils la côtoient de plus près. La notion de tourisme est relativement récente. Le terme lui même apparait que dans les années 1930 (dans la publication de Stendhal – « Mémoires d’un touriste », puis il fut attaché au mouvement des “romantiques” anglais), même si les voyageurs existent depuis bien plus longtemps. A son commencement, le tourisme était bien différent de celui qu’on connaît aujourd’hui. Les routes étaient mauvaises, les cartes inexistantes (en France les premières apparaissent vers la fin du 18ème siècle), les auberges manquantes ou inconfortables et les dangers réels. A la montagne, les pionniers étaient encore plus aventuriers car il n’existait pas vraiment d’équipement adapté, c’était une lutte avec la montagne, une ennemie redoutable. La première ascension de la Meige fut effectuée en août 1877 (source : wikipedia).

Tourisme, activité économique et développement local

L’insertion d’activités ludiques aujourd’hui dans des contextes locaux apporte des avantages principalement économiques mais aussi des handicapes. Les municipalités se doivent de gérer l’équilibre entre le développement général de leur commune et le tourisme. Les intérêts économiques ne doivent pas empêcher la préservation du site et de son caractère unique. Au niveau de l’architecture, cela implique d’élargir la conception à des projets de différentes échelles, pour trouver une homogénéité et une logique au niveau de la

Les vielles cartes postales de La Grave, 1883

source: www. bibliothèque dauphinoise.com

région, du département et de la commune. Par exemple, la municipalité de La Grave, même si elle se rend compte de son manque d’hébergements, ne doit pas lancer la construction d’un complexe touristique de grande capacité pour ne pas gâcher le lieu. Etant à proximité des grandes stations de ski (Deux alpes, Alpes d’Huez), la valeur de la commune de La Grave et son potentiel se trouvent ailleurs. Cette commune restera toujours un lieu de vie avant d’être un site touristique. Par conséquent, le dynamisme touristique de La Grave et les intentions de la municipalité doivent être menés avec sensibilité en respect à « l’âme de la vallée », avec un regard sur le patrimoine culturel et naturel, et bien sûr avec un regard sur la vie actuelle. Actuellement, dans les régions reculées des Alpes, le tourisme est une des plus grandes ressources financières voire même la plus importante. La capacité d’hébergement touristique des communes rurales en France représente la majorité des hébergements touristiques de France, dont un tiers pour les régions montagneuses. Le problème que pose le tourisme du point de vue économique, et ce dans le monde entier, c’est son aspect aléatoire difficilement calculable. On ne peut jamais prévoir avec précision les res-

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sources financières que cela peut apporter. On sait qu’il y a aura toujours des touristes à la montagne mais on ne sait pas combien exactement ni comment les activités vont évoluer et apporter des modifications dans l’organisation générale. C’est aux entrepreneurs, aux maîtres d’ouvrage d’essayer de prévoir l’évolution dans ce.

Qu’elle est l’évolution possible de l’accueil touristique à La Grave aujourd’hui?

A La Grave, le tourisme n’est pas exactement le même que celui des grandes stations d’hiver. L’ambiance et les possibilités d’activités sont différentes donc l’accueil ne se fait pas de la même manière. La grande caractéristique de la demande actuelle, c’est la diversité des attentes, des souhaites parce que les visiteurs se rendent compte que ce sont eux qui dirigent la commande. La pression sur la qualité de l’accueil touristique est d’autant plus grande. A la montagne, cette notion est elle quand même un peu tempérée par la “modestie” d’une partie des visiteurs qu’elle attire bien que le confort des stations d’hiver s’accentue de plus en plus et les tarifs suivent cette tendance à la hausse. Les clients qui peuvent se permettre de payer le confort l’attendent. Parfois cette attente n’est pas cohérente avec ce qu’on peut appeler « l’âme du lieu ». Par exemple la construction d’un hôtel cinq étoiles au sein de La Grave remettrait en question le type de confort, d’équipement, d’ambiance que l’on attend d’hébergements en montagne. Quel impact voulonsnous donner à nos actions sur ce site? Plus qu’un hôtel cinq étoiles, la demande des visiteurs se porte sur des aménagements sportifs car la montagne appelle à ce type d’activités. Le choix des équipements sur le site de La Grave peut avoir une réelle influence sur l’activité touristique et sur ses conséquences environnementales. Il ne faut pas oublier que les sports d’hiver ont un impact non négligeable sur la nature. Face à la fragilité de cet écosystème, on se pose la question de la meilleure position à adopter en prenant en compte les désirs et les possibilités qu’offre le 21ème siècle. En quelle mesure le flot touristique a-t-il un impacte sur la nature ? Comment peut-on le contrôler ? Il est absolument nécessaire de trouver un équilibre entre la protection de l’environnement et le développement touristique. Une politique de protection d’aménagement de la montagne a été mis en place par le Conseil national de la montagne – CMM- et les comités de massif (c’est quoi ?), mais leur efficacité n’a pas été démonstrative. La responsabilité revient aux élus locaux, qui connaissent parfaitement le terrain, ainsi qu’aux architectes et à tous les visiteurs qui se doivent de respecter le site. Le projet proposé considère un nouveau noyau touristique, de petite taille. Ce projet cherche à satisfaire les envies présentes et à venir de ses visiteurs. Il offre une diversité d’accueil et crée avant tout un espace agréable pour passer du bon temps. Il veut donner aux gens le sentiment d’être accueillis par la vallée et de se sentir chez eux en même temps. Ce sentiment est renforcé par l’isolement du village de La Grave et par son orientation. Un des grands avantages du site est de voir partout sans avoir l’impression d’être vu.

Imagination de l’auteur: Le tourisme de masse à la Grave? L’occupation de la montagne? Les touristes de l’avenir regardent le pic de dieu?

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II. Analyse du site 1. Choix du site Raisons fonctionnelles : Le téléphérique existant à La Grave est primordial pour l’évolution de la commune pour son importance dans le développement du tourisme, et l’on sent bien que grâce à tous les services proposés dans le village de La Grave, ce dernier représente le vrai cœur de la commune. Mais en même temps, il me paraît important de disperser la capacité d’hébergement sur l’ensemble des villages de la commune, de manière à amener la vie “plus haut”, mais aussi pour empêcher que La Grave centre toute son activité autour de la pratique du ski et perde ainsi son charme. Pour cela, j’ai choisi un site en dehors du village de La Grave, mais pas trop éloigné non plus. J’ai cherché ainsi une simplicité de liaison et de communication avec le centre de la commune. Habiter à La Grave sans habiter dans le village même… Raisons climatiques : Le plateau en amont du village de La Grave était choisi même pour des raisons climatiques. Dans cette vallée relativement étroite, l’ensoleillement est un facteur climatique déterminant. En face du massif de la Mieje le soleil se couche plus tôt et les jours sont très courts. Plus on est haut sur le site, plus les conditions d’ensoleillement sont favorables. Par contre, dans le même temps, la force du vent augmente. Il fallait donc chercher un endroit abrité du vent le plus possible. Sur le site choisi il y a plusieurs zones de force de vent différentes mais l’ensemble est assez abrité. Raisons paysagères : L’autre raison de mon choix était l’impact paysager tellement important que constitue l’implantation d’un nouveau village. Les villages existent en harmonie avec le paysage et on se demande parfois comment c’est possible. Ils constituent des repères dans ce paysage ouvert ; ils sont visibles de loin mais ne gênent pas le panorama, ils le complètent. Le but à atteindre pour toutes les constructions futures dans la vallée devrait être de les dessiner pour arriver au même résultat. Dans cet esprit, l’implantation d’un nouveau village doit être effectué en accord avec le paysage et avec le terrain sur le site. Par conséquent, les terrasses, le résultat d’aménagement de l ‘espace déjà présentes sur le site doivent être pris en compte.

photo: Anne Solbraa

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LE SITE

Les coupes montrent la superposition du site par rapport au village de La Grave et son emplacement dans l’ensemble de la commune.

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Le choix du site du “coin Golèfre” permet la préservation des terrains agricoles. En effet, le site est terrassé mais reste pentu et, de ce fait, impropre à l’exploitation agricole. La butte dominant le site crée un repère naturel dans le paysage. L’implantation sur la crête nous offre des vues magnifiques au-dessus du vide. Il parait toutefois préférable d’en profiter comme d’une barrière contre les effets désavantageux du climat venteux de la vallée. La position de ce site au milieu des lacets montant du tunnel de La Grave aux hameaux lui confère une facilité d’accès.

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2. Climat Après avoir étudié La Grave dans son territoire et la demande de logement exprimée par ses habitants et ses élus, il est nécessaire d’analyser les contraintes inhérentes au site. En effet, le milieu dans lequel se situe le projet est un élément fédérateur de la conception de tous les bâtiments quelles que soient leurs fonctions et leurs utilisateurs. Les contraintes naturelles du site engendrent une variété d’adaptation des habitants à leur environnement. Les contraintes communes à un ensemble de bâtiments peuvent amener une homogénéité de cet ensemble. C’est ce qui s’est passé dans les villages existants au fil du temps et ce qui peut nous aider à garder une continuité entre eux et les nouvelles constructions. Les principales contraintes engendrées par le site de La Grave sont celles liées au climat.

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“Nous devons considérer les villes mêmes comme des systèmes écologiques, et c’est cette attitude qui doit nourrir notre approche de la conception des villes et de la gestion de leur utilisation des ressources.” 1/p50 Evidement, cette citation n’est pas valable que pour les villes. En concevant n’importe quelle poche d’habitation ou d’activité humaine, quelle que soit l’échelle, on doit prendre en compte ce principe et essayer de penser des bâtiments le moins nuisible possible pour leur environnement, tant pendant la construction que pendant leur fonctionnement. Si je dessine un village naissant comme exemple d’une telle approche, je dois réfléchir dès la conception à son implantation dans le site vis-à-vis de l’environnement, son rôle en fonction des constructions existantes, ses capacités et désavantages. A une échelle plus petite que celle des villes, il est encore plus important de comprendre quelles sont les ressources présentes sur le site. Et voilà, c’est évident. Cherchons les ressources dans la nature qui se trouve tout autour et qui crée le site. “Le rôle de l’homme dans son environnement est de comprendre comment celuici fonctionne, afin de continuer a faire qu’il fonctionne.” 2/p54 La question est donc de savoir ici comment vallée fonctionne, c’est-à-dire quelles sont les facteurs naturels qui y influencent la vie.

L’ensoleillement La force du vent La pluviométrie L’enneigement Le froid L’alternance du gel et du dégel

1.. ROGERS Richard, GUMUCHDJIAN Philip, Des villes pour une petite planète, Le moniteur, Paris, 2000, 213p 2.. CLEMENT Gilles, RAHN Philipe, Environnement, Skira, Milano, 2006, 160p

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- Ensoleillement du site En premier lieu, on peut citer le soleil, la plus ancienne source de chaleur et de lumière qui soit.

Dans une vallée, son rôle se complique par la situation topographique : l’adret, complètement tourné vers le sud, est bien ensoleillé tandis que l’ubac, exposé au nord, ne profite ni de la chaleur ni de la lumière. Dans une petite vallée encaissée, ce phénomène est accentué par la proximité des massifs environnants qui créent des masques importants.

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A La Grave, cette situation est remarquable : les sommets opposés sont à 4000 mètres d’altitude. En face de la Meije, la reine majestueuse de toute sa hauteur, l’ombre portée demeure tard dans la matinée et arrive tôt le soir. Les journées d’hiver sont beaucoup plus courtes que celles de la plaine. L’interaction entre La Meije et le soleil est évidente même au regard de l’étymologie de ce nom. Meije provient de meidjo qui en provençal signifie « midi » et désigne le sud. Les habitants de La Grave avaient ainsi l’habitude de désigner cette montagne, située au sud de leur village, l’oeille de la meidjour (l’aiguille du midi). La dénomination de « la Meije » provient donc de ce que le soleil passe au dessus de la montagne lorsqu’il est midi […]. *wikipedia

La Grave à l’ombre

photo: Anne Solbraa

La durée de l’ensoleillement.

source: meteonorm

Pour cette raison, l’ensoleillement reste limité dans le fond de la vallée. Les hameaux implantés plus haut, notamment Le Chazelet et Les Terrasses, bénéficient d’un meilleur ensoleillement que La Grave, d’où la lumière part en premier. Le site se trouve au milieu des niveaux de deux village mentionnés, et possède donc un certain avantage en comparaison du village en bas dans la vallée, mais l’ensoleillement journalier reste faible, en particulier au mois de janvier où l’on ne bénéficie que de 2 heures de soleil par jour. De plus, la crête présente sur le site crée également une légère ombre portée. De ce fait, l’orientation des maisons est un enjeu très important dans la conception. Elles doivent être orientées au sud pour capter au maximum la lumière et la chaleur du soleil, et en même Diagramme solaire à 1650 m d’altitude temps se porter ombre le moins possible.

Implications pour le projet : Les maisons proches de la crête sont positionnées le plus au sud possible. Les pièces à vivre sont orientées au sud ou éventuellement sud-ouest ou sud-est. Les pièces servantes et la circulation sont en façade nord tant que cela reste possible Système des capteurs solaires pour le chauffage d’eau va être utilisé. Chaque maison va être équipé par le nombre des capteurs couvrant 60 % de sa besoin. Orientation des capteurs - plein sud, inclinaison entre 30 - 60 degrées superficie de capteurs: 15 m2 pour chaque maison assure recouvrement de 50% des besoin d’une famille de 4 membres Selon l’ADEME, dans une maison, 90% de l’énergie est dépensée par la thermique (chauffage et eau chaude) contre seulement 10% pour l’électricité. Il est donc préférable de travailler sur le confort thermique que sur l’alimentation en électricité qui peut être réalisée facilement : raccord au réseau public ou panneaux solaires. Les capteurs photovoltaïques - électricité à être utilisé communale. (éclairage public)

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- La force du vent sur le site La présence du vent influence fortement la vie quotidienne La perception du froid est renforcé par l’emprise du vent, la chaleur indésirable peut être affaibli. Son énergie peut être exploité.

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Le site du ‘coin Golèfre’ se situe au dessous du Ventelon, un village dont le nom montre déjà l’importance du vent dans la vie des habitants. Il est de ce fait évident que la présence de vent sur le site est un facteur important à prendre en compte dans l’aménagement du territoire.La direction principale du vent dans la vallée est d’Ouest en Est. Ceci signifie que le vent arrive sur le village de La Grave pour remonter vers les falaises qui le surplombent. Sur la crête, la force du vent est importante mais juste derrière, le terrain en oriente la direction et le vent s’en trouve affaibli. Sur un site exposé au vent, on doit trouver des moyens pour se protéger et éventuellement pour utiliser l’énergie éolienne.

Implications pour le projet: Implantation de certaines maisons sur la crête pour créer une barrière de protection pour le reste du site. Volumétrie simple - “aérodynamique”. Disposition de village : tissu façonnées de manière à ce que le vent rentre moins facilement. Installation d’éoliennes sur la crête pour mettre à profit l’énergie naturellement présente sur place. La taille des éoliennes doit correspondre au caractère et à l’échelle du lieu, pour gêner le moins possible dans le paysage. Les éoliennes urbaines proposées avec les pales horizontales ont la taille d’un lampadaire. La taille des éoliennes doit être correspondante au caractère du lieu, pour gener le moins possible dans le paysage. Les éoliennes urbaines proposés, avec les pelles horizontales ont la taille d’un éclairage public.

Quietrevolution, éolienne urbaine utilisation experimentale à côté de Nantes

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- La temperature

Temperature moyenne

source: meteonorm

La Grave est située à 1500 mètres d’altitude, l’ubac en face est couvert par les glaciers donc les températures moyennes sont plus basses que les températures habituelles à une telle altitude. Une bonne illustration se trouve d’ailleurs dans un dicton des anciens habitants du pays : “La vie à La Grave : 9 mois d’hiver, 3 mois d’enfer ! ”. La question de la protection contre le froid, dans un territoire où la neige ne fond pas pendant la majeure partie de l’année est donc essentielle.

FROID Isolation en laine de bois, à la fois puissante et écologique. Enterrer les maisons tant que possible : cela est avantageux pour les maisons d’habitation permanente, parce que la terre procure au bâtiment une énorme inertie.

Utilisation de l’énergie géothermique

princip de chauffage géothermique

Installation d’une chaudière collective. Le chauffage collectif sera installé en premier lieu pour servir à l’auberge mais sera prévu pour l’ensemble des maisons individuelles. La chaudière proposée fonctionnera en utilisant l’énergie géothermique. L’environnement reçoit l’énergie sous forme de rayonnement Pour extraire cette énérgie de l’environnement est utilisé pompe a chaleur. Principe de fonctionnement d’une pompe a chaleur: réfrigérateur - extraction des calories d’une source froide une source chaude.

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. une ex. vers


- La pluie et la neige

Pluviometrie moyenne

source: meteonorm

évolution décadaire de l’enneigement en cm source: www.avalanches-net.com

Le taux de précipitations annuel dépasse la moyenne française. source: Meteo France, cetres départamentaux

En hiver, la neige devient donc très importante et reste dans la vallée pendant longtemps. C’est important pour le tourisme : la saison de ski à La Grave ne finit qu’au début du mois de mai ! Mais également pour les constructions : même sur le versant sud, dans les villages, l’enneigement atteint une hauteur importante. Le déneigement au centre des villages existants n’est souvent pas possible et la communication piétonne se complique.

les chemins dans la neige, Chazelet

photo: A.K.

Implications pour le projet: NEIGE - poids, étanchéité La construction de toiture doit porter le poids de la neige en hiver. On peut donc jouer soit sur le dimensionnement de la structure, soit sur la pente de la toiture. Le déneigement des routes dans les hameaux doit être aisé. Il en va de même pour les espaces publics : s’ils ne peuvent être déneigés facilement, on doit compter sur une forte hauteur de neige en hiver et adapter les espaces en conséquence. L’escalier est difficilement adapté aux pentes enneigées. Une fois construit, il doit donc être abrité.

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3. Analyse paysagère L’autre enjeu que l’on doit prendre en considération, c’est l’impact paysager des opérations à venir dans la vallée. La protection et la gestion du paysage sont une priorité à étudier. Pour cela, j’ai élaboré une analyse paysagère.

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- L’interprétation du paysage L’analyse sensible sur la perception de l’environnement de la commune prend en considération les éléments géomorphologiques du paysage et les conditions climatiques, en particulier l’exposition au soleil et les différences de températures.

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- La visibilité dans la valée Les hauteurs de la vallée sont peu boisées et les villages créent des repères dans le paysage. Leur position, surtout celle de Terrasses et du Ventelon, implantés sur une butte, permet d’avoir un regard ouvert sur le panorama et un certain contrôle sur une grande partie de la vallée, ce que permet de s’orienter mieux dans la vallée et dans le contexte de grand paysage.

Boissement de la vallée

source: IFN, Inventaire national forestière

photo: Anne Solbraa

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Depuis le côté est du site de l’implantation on voit les villages du Ventelon, des Hieres et La Grave. Quand on monte sur la butte, ou simplement sur la crête, on voit également Les Terrasses. Le site n’est donc pas isolé visuellement puisque l’on y aperçoit quatre des cinq villages de la commune, (Le cinquième, Chazelet est masqué par les falaises)


- Les silhouettes Paysage possède des silhouettes caractéristiques de chaque village.

L’emplacement de tout village sur ce site contribue à amener une autre silhouette importante dans le paysage.

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- Les vues sur le site

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- Les vues sur le site panorama vue de la butte du site

les terrasses

ventelon

la grave

panorama vue de Terrasses, site au milieu

villard d’arene

b d

ventelon

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4. Activité humaine “I don’t separate humans from the rest of the ecosystem.” 1/51

Sur la terre, il n’y a pas que la nature qui influence notre milieu mais également la nôtre, l’activité humaine. Les tracés humains les plus remarquables autour La Grave sont les résultats de l’adaptation à la morphologie du terrain ; l’éternelle question de savoir comment s’implanter et/ou travailler dans la pente.

1.. CLEMENT Gilles, RAHN Philipe, Environnement, Skira, Milano, 2006, 160p

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- Un paysage façonné par l’homme : les terrasses L’autrefois, la recherche de l’accessibilité de la pente et le besoin de terrains agricoles ont engendré la création de terrasses partout dans la vallée. Ces terrasses permettent de cultiver, d’irriguer (si nécessaire) et de faucher l’herbe qui nourrira le bétail pendant les longs mois d’hiver. Elles servent aussi à se protéger des glissements de terrain et des avalanches. Il faut prendre conscience du formidable travail accompli par des générations d’hommes et de femmes qui ont façonné les paysages que nous admirons aujourd’hui.

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source: Office du tourisme de La Grave


- Les terrasses sur le site Le site entier a été réaménagé en terrasses. Leur nombre varie en fonction de l’exposition et de l’emplacement : la partie la plus terrassée est au sud, à côté de la crête. Implications pour le projet: Pour concevoir une installation de maisons ou d’équipement public sur la pente, on doit prendre en compte la morphologie de cette pente. Quand elle est terrassée comme celle du Coin de Golèfre il est préférable d’utiliser ces terrasses au maximum La nouvelle route est un bel exemple de l’adaptation des constructions au terrain existant. Son dessin profite des deux terrasses les plus larges, pour ne pas avoir à réaménager le terrain et effectuer le travail de terrassement encore une fois.

photo: Anna Kasikova

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- L’accessibilité routière

source: INSEE

Il y a plusieurs manières de rendre accessible un terrain en pente et gérer l’accessibilité à la montagne par la route. A proximité du site, on observeplusieurs exemples. Le tunnel derrière La Grave permet de passer sous la crête et à sa sortie, il y a la route départementale qui monte le plateau vers le Ventelon et tous les autres hameaux de Traverses. Si l’on veut monter sur un site pentu, il faut dessiner des lacets constitués de virages serrés et de parties droites presque parallèles aux courbes de niveaux. Un désavantage de cette solution est l’espace pris par la route dans le paysage. Le terrain doit être aménagé et terrassé sur une largeur de 8 mètres et même davantage dans les virages. Il en résulte que tout le versant surplombant le village de La Grave donne l’impression d’être juste un coin de liaison routière, un terrain à dépasser et monter vite pour arriver aux villages implantés plus haut. Si on le parcours à pied, on ne s’y sent pas à l’aise : c’est un endroit destiné aux voitures et non aux piétons.

Les virages sur le plateau

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photo: Anna Kasikova


- L’accessibilité routière - l’impact sur le site Il était donc nécessaire lors de la conception du projet de réfléchir à la manière dont les différents modes de déplacement (piétons et véhicules) peuvent coexister sans pour autant générer de conflit d’usage. Le choix du site apporte déjà un élément de réponse. Sur la partie Sud, où se situent les constructions du projet, on bénéficie d’une grande hauteur de talus au dessus du fossé en bordure de route. Etant plus haut, et ayant une vue magnifique sur la vallée devant soi, on ne baisse pas la tête pour regarder le serpent gris de la route. La partie Est du site donne l’impression d’être enserrée entre deux routes - en-haut et en-bas – mais ce phénomène est atténué par une petite allée d’arbres, dont l’impact positif va être encore souligné par une extension végétale. Il s’agit de créer un petit parc grimpant le long des terrasses.

photo: Anna Kasikova

photo: Anna Kasikova

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5. Conclusion - Implantation du projet sur le site. Ce travail d’analyse permet d’organiser l’implantation du projet en fonction du repérage de différentes zones auxquelles on attribuera une ou plusieurs fonctions. En effet, cette répartition de l’espace à investir est la résultante de toutes les caractéristiques inhérentes à ce lieu et décrites lors de l’analyse -climat, paysage et activité humaine- qui conditionnent la vie dans la commune de la Grave. Le site se divise de ce fait en six zones :

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Zone routière - une zone où il n’est pas forcément favorable de construire. Zone technique - dans le virage, avec un ensoleillement limité Zone de la butte – protection des qualités paysagères de ce lieu Zone du torrent - pour l’agrandissement d’une bande végétale déjà existante Les deux zones principales pour l’implantation des nouvelles constructions s’envisagent : Zone exposée - un terrain à proximité de la crête permettant l’accès à des vues et panoramas intéressants, la question de la protection contre le vent doit être posée. Zone protégée - un noyau consacré à l’habitation permanente, protégé des rigueurs du climat et offrant des vues sur Villard d’Arène ainsi que la proximité d’une zone végétale.

zone technique photo: Anna Kasikova

zone protégé photo: Anna Kasikova

zone exposée photo: Anna Kasikova

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III. Projet

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1.Programme de projet La demande de lits est le principal moteur de ce projet. Il a été répété plusieurs fois, lors de l’analyse du site, que la demande de logements et d’hébergements touristiques est un problème actuel dans l’évolution du village. Une autre demande importante concerne les bâtiments publics : il s’agit de repenser la place et/ou la fonction des infrastructures existantes. Concrètement la station de pompiers devrait être déplacée. Le fait de construire sur un territoire peut amener aussi un autre effet économique. Le fait de construire implique un investissement et est donc susceptible de faire évoluer l’économie locale. La solution parait évidente : on a besoin de maisons, construisons des maisons ! Mais la réalité n’est pas si simple. La première question qui se pose est comment amener plus d’habitants dans ce territoire en respectant l’état actuel des villages ? Il est évident que de nouveaux bâtiments vont modifier le paysage de la vallée. On se demande donc quel changement apporter sans casser la singularité de ce lieu ? Une réponse acceptable a déjà été envisagée par les étudiants passant le PFE l’année dernière et avait également été mentionnée par les représentants de la commune. Il s’agit non pas de densifier les villages existants, de changer leur échelle ou d’intervenir sur leur tissu urbain, mais de trouver un endroit pour constituer le 5ème hameau de Traverse À être ajouté à quatre hammeaux déjà existantes. Un autre noyaux de la vie dans la vallée, qui devrait s’approprier aux mêmes contraintes, comme les premiers colons de La Haute Romanche ont fait, mais par le façon different - avec la recherche d’une réponse aux besoins contemporains et aussi en rélation avec les villages déjà existants.

schéma montrant l’emprise d’une opération nouvelle préservant les hammeaux existants Analyse de PFE Nouveau hammeau à la Grave, 2008, Favre Yohann, Blanchard Pauiline, Butty Mathieu

schéma montrant l’emprise des extensions possibles par rapport aux hammeaux existants Analyse de PFE Nouveau hammeau à la Grave, 2008, Favre Yohann, Blanchard Pauiline, Butty Mathieu

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De l’analyse sociologique et économique de la vie actuelle dans les villages, Il parait clair que la vie de la majorité des habitants de la montagne se tourne aujourd’hui - pas tout à fait, mais principalement – vers une autre activité en d’autres lieux. Certains paysans ont changé leurs fourches pour des fourchettes dans les restaurants touristiques...

Il parait donc utile, de réfléchir à l’interaction entre ces deux activités - habitation, et accueil touristique. Le nouveau noyau de logements touristiques offrira un hébergement d’une large variété. Il sera réalisé en plusieurs étapes et concerne les constructions suivantes : Route Téléphérique depuis La Grave au village Restaurant Auberge (40 places) Chauderie collective Aménagement des espaces publics 8 maisons à louer de 30 places Parking pour les hôtes Dans le même temps, il amènera un espace protégé, aménagé, desservi par les installations techniques (électricité, eau potable, chauffage collectif), avec une accessibilité rendue plus aisée par la route et le téléphérique. Les opérations de premières étapes, concernant l’aménagement de l’accueil de touristes, forment un espace aménagé, accompagné par des infrastructures nécessaires et protégé, accessible à la fois par la route et par la téléphérique, destiné pour construire les maisons individuelles de l’habitation permanente en avenir. Ce phasage du projet permettra que les habitants comme les touristes soient accueillis dès leur arrivée sur le site par un ensemble cohérent proposant les commodités nécessaires à leurs activités sur la commune.

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2. Urbanisme

- Les zones d’aménagement Après la definition des zones principales présentes sur le site, une carte d’aménagement précisée a été élaborée.

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- Un nouveau village

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Les meilleurs endroits pour installer les constructions envisagées dans le programme étaient choisis.

La chauderie commune et le parking public se trouvent à l’entrée du village, dans la zone en contact avec la route existante.

La butte est rendue accessible.

L’auberge et le restaurant sont construits à proximité de la gare du téléphérique. Les maisons de logement touristique ‘grimpent’ sur la crête. Le gare amont du téléphérique est instalée au bord de la falaise.

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- Etapes d’aménagement Puisque la constitution du village s’agit d’une opération compliquée de longue durée, elle est divisé en cinq étapes.

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1. Le site se rend accessible par une route. La nouvelle route fait un seul virage, tout au bout du site pour assurer une meilleur accéssibilité aux édifices proposés. Ensuite, le téléphérique va être construit, au bord de la crête pour être utilisé lors de la construction des maisons comme un moyen de transport des materiaux.

2. L’auberge avec le restaurant vont s’installer à côté du nouvel téléphérique - la base de la vie dans le village s’installe. Avec la construction de l’auberge, la chauderie colective et le parking public seront mis à disposition pour les futurs habitants du village.

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3. Huit maisons de logement touristique à louer seront construites sur la crête. Elle vont fonctionner comme barrière contre le vent qui arrive de La Grave. La location de ces maisons va être géré par les exploiteurs de l’auberge. Les éoliennes urbaines vont être mises en place au-dessus des maisons.

4. Avec la construction des maisons, un espace public va être àmenagé. Les maisons seront accéssibles à partir d’un escalier. Celui sera bordé par une bande verte du côté gauche et il deviendra un chemin montant vers la butte.. En liaison avec les niveaux des palliers de l’escalier, une place terrasée est crée à l’intérieur du virage. En-bas, une terrasse lie les maisons touristiques et l’édifice du restaurant.

5.

L’étape finale sera celle de l’instalation des habitants au village. L’aménagement des espaces extérieurs, l’accessibilité du site et la construction des équipements publics ont pour but de préparer et d’aménager l’espace pour pouvoir être utilisé par les habitants. Le terrain consacré aux maisons individuelles se trouve au milieu du site et dans sa partie haute, au-dessous de la crête, où les maisons enterées seront intégrées dans le terrain.

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- Plan de situation La rĂŠlation entre le nouveau village et La Grave

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- Plan masse

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parking 10 places l’entrée du village chauderie

atelier maisons individuelles

butte

maisons individuelles enterées

éoliennes

maisons individuelles

auberge maisons de logement touristique

restaurant

gare de téléphérique

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- Recherche de la forme du village

Les esquisses montrent les differentes phases du travail

La maquette d’Êtude

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- La forme du village

- La répresentation sur la maquette d’étude

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Les formes des toitures en pente

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- Les vues depuis les maisons Le village s’installe sur un site caracterisé par son ouverture vers la vallée. Le massif de La Meije se trouve exactement en face du site et il domine le panorama. L’instalation du village sur ce site devrait attirer l’attention de passants vers la butte en amont, mais c’est surtout les habitants qui doivent profiter de cette caractéristique de leur village. La necessité d’assurer la visibilité depuis les maisons et de bien orienter les fenêtres a été prise en compte pendant toute la conception.

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- L’utilisation des énergies présentes sur le site Pendant l’analyse, les énergies présentes sur le site et la possibilité de les expoiter ont été étudiés. Par conséquent, les aménagements correspondants à une ‘offre’ du site ont été mis en forme. L’énergie géothermique était choisie

comme source de la chauderie collective pour chauffer les maisons. L’instalation d’une chauderie collective au bois n’est pas favorable sur ce site, parce que les effets indésirables de la fumé et de l’odeur auraient trop influencés les environs du village.

chauderie - pompe à chaleur éoliennes panneaux solaires thermiques panneaux solaires photovoltaiques

L’énergie éolienne sera exploitée

par des appareils éoliens instalés sur la crête - l’endroit le plus exposé. Alors l’utilisation des éoliennes en altitude se met en question - il est évidente que cette problematique doit être encore étudiée, mais il parrait être possible d’utiliser des éoliennes de petite taille même dans des endroits où la force du vent est variable.

L’énérgie solaire est utilisée à l’aide des

capteurs installés dans chaque maison, sur les toitures inclinées vers sud. L’eau chaude acquise grâce aux capteurs solaires peut couvrir jusqu’au 60% des besoins d’un ménage.

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3. Les aménagements publics - L’espace public: La place à l’intérieur de virage

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- La place à l’intérieur de virage - circulation

L’espace public créé à l’intérieur du virage est fermé et ouvert en même temps.. Bordé par les maisons sur la crête d’un côté et par les maisons individuelles de l’autre, limité par l’auberge en bas, il s’ouvre vers la vallée et la Meije en même temps. La bonne visibilité de la vallée était une raison constitutionelle pour l’emplacement des bâtiments à proximité de la place. Du fait que le terrain soit raide à cet endroit (le denivélé fait presque 8 mètres), la place a été aménagée en terrasses. Au centre, les grandes marches sont coupées par des petites en formant un escalier. L’hauteur des marches a été aménagé afin de créer des bancs. Les terrasses ont été aménagées à partir des murs de soutennement en pierre en alternance avec du gazon. Les mêmes pierres sont utilisées sur l’escalier. La circulation piètonne et routière

piétons voitures

En hiver, la circulation sur l’escalier se trouve difficile à cause de l’hauteur de neige importante. Alors il y a un chemin pièton, qui suive la route, tout autour la place terrassée.

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- La place à l’intérieur de virage - niveaux Les niveaux sur la place correspondent aux niveaux des palliers de l’escalier qui dessert les maisons sur la crête .

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Coupe longitudinale du parking, de la route et des marches

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Recherche de l’aménagement d’une place en pente

l’aménagement du quai à côté du pont de la Guillotière, Lyon, projet 2007

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- La liaison avec La Grave: Le téléphérique La gare amont du téléphérique s’annonce comme accès principal au coeur du village. Vu d’en-bas, depuis le village de La Grave, il devrait déjà attirer les gens par sa présence. Aprés avoir été utilisé lors de la construction du village, il sera employé par les habitants du village et par les touristes. Tant pour ceux qui seront hébergés sur place, mais aussi pour ceux qui viendront à La Grave et vont monter juste pour profiter de la vue et peutêtre pour manger dans le restaurant. La livraison du restaurant et des autres services présents sur place vont être aussi effectués par le téléphérique. La présence du téléphérique permet de réduire la circulation des voitures et aussi le taux d’énérgie nécessaire pour le fonctionnement du village. Le côut de cette construction représente un investissement important, mais la rentabilité est y assurée.

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coupe transversale

L’étude pour la construction du téléphérique a été élaboré grâce à l’aide d’un expert du cabinet C.N.A. Cable Neige Aménagement de Grenoble Les paramètres techniques suivants ont été établis. longeur: 216 m denivelé: 68 m rayon: 550 m

D’aprés les calculs le nombre de pylons et leur charge était définit.

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- Les services du restaurant et de l’auberge La gare du téléphérique - un bâtiment public Le téléphérique ouvre la porte de village. Qu’est-ce qu’on trouve juste derrière cette porte?

restaurant

auberge

téléphérique

Le restaurant

arrivée du téléphérique & la terrasse du restaurant

la forme de toiture du restaurant

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est installé à proximité de la gare amont du téléphérique. Il est superposé par rapport au niveau de débarquement pour deux raisons. D’abord, il faut mettre les cables du téléphérique le plus bas possible pour qu’ils ne génent pas la vue depuis la place. De plus, grâce à ce fait, la toiture de la gare va être utilisée comme terrasse pour le restaurant. Les grandes fenêtres vitrées et la terrasse, tournées vers le massif de La Meije servent alors d’attraction depuis le village en bas.* Programme: Espace d’accueil Salle du restaurant Cuisine Stockage Vestiaires du personnel Sanitaires


L’auberge

en liaison avec la gare du téléphérique et en face de la place du village créé le coeur de la vie touristique. Programme: espace d’accueil bureau espaces techniques 40 lits dans 12 chambres variées liaison auberge - restaurant- téléphérique

balcons et fenêtres orientées vers sud, toitures inclinés accessible du restaurant et de l’extérieur

Avec le fonctionnement de l’auberge est attaché la rôle d’une “maison de la montagne” vue de l’ensemble

Etant un centre de la vie touristique dans le village, elle va servir comme un lieu de rencontre des gens pratiquant la montagne, skieurs, guides, amies.... Toutes les services proposés sur toute le terrain de la commune y vont présentés.

implantation du téléphérique sur la pente

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4.Les maisons du logement touristique sur la crête Comme un exemple de forme architecturale pour le nouveau village, il était choisi de dessiner les maisons sur la crête. Leurs importance pour la forme du village entier est essentielle - étant installées sur la crête, au-dessus du village de La Grave, elles le protégent du vent et en même temps elles présentent la silhouete du nouveau village. Dans cette tâche, l’implantation de la construction sur le terrain et son intégration avec le paysage sont les élément constitutionels. La démarche du travail a été de bien étudier le terrain, la pente et ses mouvements, pour dessiner les maisons, qui vont jouer avec. Pour dessiner les maisons qui suivent le terrain et qui ilustrent le paysage.

Vue depuis le téléphérique

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Vue aérienne


- Plan général

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- La recherche d’une silhouette

Vue depuis Les Terrasses

La recherche d’une silhouette a commencé par des dessins et des esquisses du terrain. Les formes naturelles ne sont pas simples et plates en principe. En les suivant, les maisons ont été dessinées avec des toitures ‘folâtrantes’, légérement en pente selon les habitudes des constructions en montagne.

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Vue depuis la butte

Coupe longitudinale montrant l’implantation dans la pente

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- Le programme

Les maisons serviront les touristes qui arrivent à La Grave pour une semaine, mais aussi pour trois mois et qui souhaiteront louer un appartement. Cela pourrait leurs permettre de se sentir comme chez eux, d’avoir plus de privacité par rapport à un service de logement touristique courant. Par conséquent, le programme développé est issu de celui d’un logement permanent en montagne. Mais le fonctionnement est, quand même, un peu différent. L’accès aux maisons se fait par un escalier abrité. A l’entrée, il se trouve un petit hall d’accueil, d’où se distribue une pièce technique, une petite chambre garde-ski et l’accès aux logements. La pièce technique est consacrée aux installations du réservoir d’eau chauffé par les capteurs thérmiques solaires. Les maisons de logement temporaire sont plus petites que les permanentes, pourtant les espaces de vie restent primordiaux, en créant le coeur de la maison. L’implantation des maisons sur la crête, presque ‘au-dessus d’un vide’, nous invite à profiter de la vue magnifique dans les salles de séjour. La forme des maisons se décide d’avantage à partir de cette possibilité - les salons s’ouvrent vers la vallée, avec des grands fenêtres, tournées vers le sud - ouest. Les chambres à coucher sont de taille réduite, en correspondance aux besoins minimaux pour les pièces à dormir. Les maisons sont équipées par une ou deux salles de bains, en fonction du nombre des chambres. La manutention des logements en location est assurée par le même personnel responsable de l’auberge. Quand les touristes y arrivent, c’est là-bas, où il cherchent les clés, par contre juste aprés, ils rentrent dans leurs propre monde emprunté pour les vacances.

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Schéma montrant la répartition des espaces dans les maisons. En haut de l’escalier, on entre dans la partie moins intime de la maison. Les chambres techniques s’y trouvent, et aussi occasionnellement des chambres à dormir. La partie sud - ouest des maisons est consacrée aux espaces de vie. La cuisine et le salon sont liés pour créer un agréable espace de vie, avec une vue magnifique sur la Meije et la vallée. Chaque deuxième maison a des toitures plates, qui servent de terrasse à leur voisins en amont.

Les matériaux

Traditionnellement, les constructions dans la vallée sont en pierre. Pourtant, dans l’actualité, les raisons pour l’employer ne sont plus si évidentes. La difficulté de transport se superpose à la facilité d’exploitation d’autrefois. Dans la réfléxion de faire un village le plus écologique possible, le choix d’utiliser le bois a été pris. Le bois est utilisé pour la structure, la laine de bois pour l’isolation et le bardage de bois pour les façades des maisons. L’autre materiau important est le verre, utilisé en triple couche pour les grandes fenêtres donnant vers la vallée - pour mieux isoler et aussi pour affronter aux effets du vent.

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- Plans et coupes des maisons

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Conclusion Dessiner un nouveau village, c’est comme dessiner notre propre petit monde, comme on le faisait tous, quand on était petit. Mais aujourd’hui, on est plus des enfants, on est les architectes, et on doit savoir s’orienter dans le contexte d’un environnement, afin de créer les “petits mondes”, parce qu’on les dessine plus que à nous, on crée les espaces publics, surtout pour les gens qui vont y habiter et vivre. Il faut envisager surtout leurs besoins et leur confort en liaison avec le milieu ou les projets se situent. Dessiner un nouveau village à la montagne demande de viser cette règle encore plus qu’ailleurs. Il faut faire une bonne connaissance de façon de la vie à la montagne avant de commencer, parce que c’est là, où les conditions de la vie peuvent être dure, surtout par rapport des contraintes climatiques. Au même temps, c’est à la montagne, où on tire l’énergie de la nature, où on se laisse ravir par sa beauté et sa force. Dessiner un village dans la vallée de La Grave, un endroit tout a fait spécial, avec son histoire, son patrimoine, son paysage, son massif de La Meije, sa présence et son avenir fort, apporte une autre dimension dans le projet. L’ambiance dans cette vallée est unique et il faut le garder dans sont esprit, sans conserver l’évolution possible. Il faut trouver un moyen comment le garder pour leurs habitants, les gens qui sont lié avec leur pays et au même temps offrir sa beauté à toute le monde, parce que la nature appartient à personne et à tous. Ce projet n’est qu’une étude sur cette grande question. Il essaie de créer un espace de loisir et de la vie au même temps, parce que après une longue époque quand cette pays a été un territoire agricole et un terrain de passage, il y a une nouvelle époque qui arrive – qui est déjà arrivée - c’est une époque de la cohabitation des montagnards avec les touristes qui arrivent. Projet de village au-dessus de La Grave crée ce petit monde de coexistence agréable de ses prochains visiteurs, habitants et la montagne autour.

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Bibliographie LIVRES: ROGERS Richard, GUMUCHDJIAN Philip, Des villes pour une petite planète, Le moniteur, Paris, 2000, 213p CLEMENT Gilles, RAHN Philipe, Environnement, Skira, Milano, 2006, 160p PIRO Patrique, Guide des énérgies vertes pour la maison, Terre vivante, ObservER, Mens, 2006 La documentation francaise, Hélène Jacquet Monsarrat, Territoires en mouvement, Paris, 2002, 95p BETEILLE Roger, Le tourisme vert, 2° 8e mile, Poitiers, 2000, 124p BERQUE Augustin, La pensée paysagère, Archibooks, collection crossboarders, Paris, 2008, 109p Société de’études des Hautes Alpes, Images du patrimoine, canton de La Grave, 1986, 60p ROUSSET Paul-Louis, Pays de la Meije, au fil du sentier, Paris, ASENCIO Paco, Mountain houses, Loft publications, Barcelone, 2000, 140p PRADELLE Denys, Urbanisme et architecture contemporaine en pays de neige, Libris, Seyssinet, 2002, 220p

REVUES: ECOLOGIK, Architectes à vivre, 06/09 Espaces 255, ASM, janvier 2008 PFE: FAVRE Yohann, Un nouveau hameau à La Grave, PFE 2008 BUTTY Mathieu, Hameau nouveau à La Grave, Hautes Alpes, PFE 2008

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